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 loterie | before you start your day (nathan)

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Message(#) Sujet: loterie | before you start your day (nathan) loterie | before you start your day (nathan) EmptyVen 15 Juil 2016 - 0:16



look in the mirror and ask your soul if you're alright. put out the glitter that your soul hides behind.

(☆☆☆)


Le principal avantage à une enfance passée au cœur de l'Amérique du Sud, c'était très certainement d'être habitué aux températures clémentes, et donc à la ferveur de l'été d'une façon plus générale. Pour autant, là où Lima était réputée pour son climat étrangement modéré lorsqu'on s'était déjà aventuré du coté d'autres capitales du sud américain, la côte est australienne souffrait quant à elle ces jours-ci d'accablantes chaleurs auxquelles même un homme comme Saul avait un peu de mal à s'acclimater. Mais s'accrochant à l'idée qu'il serait bientôt confortablement installé dans un avion où l'air deviendrait sans doute plus facilement respirable, il avait pris le chemin de l'aéroport, traînant derrière lui sa traditionnelle valise – compagne du moindre de ses déplacements depuis des années – et s'y était bientôt engouffré avec une hâte qu'il ne cherchait même pas à cacher. Attendu à Canberra dans l'après-midi, il ne fut guère étonné lorsqu'il constata que Patty avait cherché à le joindre durant le trajet en taxi, elle qui n'avait aucune obligation familiale qui l'ait empêchée d'embarquer un jour plus tôt et qui devait déjà l'attendre de pied ferme avec un verre à la main. Se promettant de la recontacter juste avant d'embarquer, Saul profita d'être d'ors et déjà enregistré pour rejoindre la porte d'embarquement. Mais si tôt installé, il dut brusquement s’accommoder d'une fâcheuse surprise : la climatisation, seul détail qui les empêchait jusqu'ici de souffrir de la même fournaise qu'à l'extérieur, trouva le moyen de tomber en panne. Saul, qui aurait évidemment préféré attendre son avion dans de meilleures conditions, déboutonna alors deux boutons de sa chemise et s'efforça de relativiser : après avoir longuement patienté dans cette étuve, la fraîcheur de la cabine de l'avion lui paraîtrait d'autant plus appréciable. Mais c'était semble-t-il sans compter sur le sens de l'humour d'un destin qui aujourd'hui ne semblait décidément pas de son coté, car comme si sentir des gouttes de sueur lui dégouliner dans la nuque ne suffisait pas, il comprit bientôt que la matinée allait décidément être très, très longue. On annonça en effet le retard de son avion, lui qui déjà ne serait pas arrivé suffisamment vite à son goût quand bien même il y serait monté à l'heure, et c'est un lourd soupire qu'il poussa alors. « Il manquait plus que ça. » Dans l'immédiat, ça n'était pas tant de rester une heure de plus à étouffer au milieu des autres passagers qui lui posait un vrai problème, mais plutôt d'être quasiment certain de ne pas arriver à l'heure pour son rendez-vous de cette après-midi. Alors, pensant que chaque minute passée sans que Patty soit mise au courant était une minute qu'elle risquait de lui faire payer, Saul dégaina son téléphone pour joindre son associée. « Patty ? Ouais, euh … ici y'a comme un petit changement de programme. Mon vol a été retardé d'au moins une heure, et je serais pas étonné que ce soit qu'un début, donc ne m'attendez pas pour commencer. » A l'autre bout du fil, Patty ne résista évidemment pas à l'envie de lui reprocher son manque d'organisation, ce à quoi il répondit d'abord en baragouinant quelques mots en espagnol, chose qui eut le don de l'agacer plus encore, avant de reprendre. « Eh, je te signale que c'est pas une partie de plaisir pour moi non plus. Rester le cul posé sur un siège à éponger ma sueur, crois-moi je m'en passe... » Coupé brusquement dans sa phrase au moment où il se heurta manifestement à quelque chose, Saul ne mit pas longtemps à se sentir minable quand il comprit contre qui, ou plutôt contre quoi, il avait buté. Un fauteuil roulant, bien sûr, puisque c'était décidément sa journée. « Patty, écoute, je te rappelle. » Raccrochant, il lui fallut quelques secondes pour occulter les regards réprobateurs qu'on lui avait lancé et pour finalement s'adresser au jeune homme qu'il avait involontairement bousculé, non sans une pointe d'hésitation. « Excusez-moi, j'aurais du faire attention. Je suis un peu ... à cran, disons, c'est pas la meilleure journée pour rester bloqué dans ce genre d'endroit. » Disons qu'en règle générale, la patience n'était déjà pas toujours sa plus grande vertu - sauf quand elle était susceptible de lui rendre service - mais que lorsqu'il devait en plus supporter une chaleur éreintante, il montait plus facilement encore en pression. Ici, pourtant, il s'amusait presque de l'ironie de la situation. Il avait quitté sa femme quelques heures plus tôt et ne lui avait pas servi le genre de prétextes qui maquillaient généralement ses rencontres avec Meg, devant véritablement se rendre à un rendez-vous professionnel. Et pourtant, c'était précisément le jour où il n'avait rien à se reprocher que l'univers semblait l'avoir dans le pif. « Vous voyagez seul ? Je veux dire, sans personne pour vous accompagner ? » Il reprit finalement, entre deux réflexions, et dans un léger sourire. Parce que si le premier étourdi venu avait vite fait de s'encastrer dans son fauteuil, il y avait de grandes chances pour que l'embarquement ne se fasse pas sans encombre. Saul avait pourtant entendu dire que les personnes à mobilité réduite étaient prises en charge précisément pour éviter ce genre de désagréments, mais en l'état tout le monde semblait logé à la même enseigne : leur vol se faisait désirer et il leur fallait attendre, sans autre option possible.
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Message(#) Sujet: Re: loterie | before you start your day (nathan) loterie | before you start your day (nathan) EmptyVen 15 Juil 2016 - 15:47


Ça fait combien de temps déjà depuis que je n'ai plus vu mon frère ? 3 mois ? 4 mois ? Il était venu me rejoindre à Brisbane, mais n'est pas resté bien longtemps. Après s'être rendu compte que tout va bien pour moi, que je m'en sors plutôt bien et s'être assuré que je ne risquais plus rien, il est parti. Pas bien loin, non. Avec sa copine, ils ont emménagé à Canberra et c'est là où je veux me rendre maintenant. Nous sommes resté en contact, certes, mais ça reste furtif, chacun de nous étant un peu trop occupé de son côté. Mais peu importe. Aujourd'hui, c'est le jour où je le revois enfin. Sans Myrddin. Nous avons décidé qu'il est grand temps pour nous de ne pas vivre chacun sur le dos de l'autre. Et puis, mon meilleur ami sait très bien à quel point Adrian est important pour moi.

Dans tous les cas, je suis ici, devant la porte d'embarquement. Assit dans le fauteuil roulant de l'aéroport qu'on m'a prêté -le mien ayant disparu dans la soute- j'attends le moment d'embarquer. Même si ce n'est pas super pratique, c'est plus rassurant pour moi car je ne sais pas comment réagira mon corps aux quelques heures de vol. Et puis il y aura quelqu'un avec moi. Du moins maintenant, jusqu'à l'embarquement et puis après je retrouve mon frère. Enfin, en théorie.

La pratique, elle, veut que cette femme qui doit s'occuper de moi n'a pas pointer le bout de son nez depuis de nombreuses minutes déjà. Elle est venu se présenté, m'a aidé à passer la sécurité et m'a accompagné jusqu'ici et depuis … elle a disparue. En plus ce fauteuil n'est pas maniable, c'est quelqu'un d'autre qui est obligé de le pousser pour moi. En gros je me retrouve parqué là, sans pouvoir bouger et bloquant le chemin de nombreuse personne. Et le pire ? La climatisation qui se coupe, le vol qui est retardé d’une heure et moi qui ait une envie de plus en pressante d'aller aux toilettes. Si j'avais mon propre fauteuil j'aurais déjà fait l'aller retour sans problème, mais là je ne peux même pas actionner les roues.

Je ferme les yeux pour me concentrer sur autre chose et relève les manches de ma chemise lorsqu'un choc me fait basculer sur le côté. Je me redresse rapidement et stabilise le fauteuil en relevant le regard. C'est un homme qui vient de me foncer dedans et qui se confond en excuse maintenant. Il me dit qu'il n'a pas regardé où il allait et je secoue simplement la tête  « ça va, ce n'est rien » lui assurais-je en regardant autour de moi  « C'est moi qui bloque le passage en plus, mais … on m'a positionner ici et voilà … je ne peux même pas bouger par moi-même » Je pince les lèvres et grimace.

L'homme me dévisage un instant puis reprends, me demandant si je suis accompagné ou si je voyage seul.  « je voyage seul » dis-je en secouant la tête  « Mais … enfin, pas totalement. Y a une femme qui devait m'accompagner et s'occuper de moi mais ça fait plus de 40 minutes que je ne l'ai plus vu» je me passe le dos de ma main sur le front pour en essuyer la sueur.

J'observe l'inconnu, hésite, pince les lèvres puis soupire doucement  « Dites, vous pourriez me rendre un petit service … ?» demandais-je. J'attends qu'il ait hoché la tête avant de reprendre  « Désolé mais … j'ai une … une envie pressante là et je ...» je me sens totalement con et idiot sur le coup de demander de l'aide  « Enfin y a moyen que vous me conduisiez aux toilettes ?» reprenais-je d'une toute petite voix, montrant bien mon malaise de faire ce genre de demande à un total inconnu  « Je crois que je ne pourrais pas compter sur l'autre femme...» je lève furtivement mon regard sur l'homme et joue avec mes doigts  « Désolé de vous importuner avec ça ...» m'excusais-je à nouveau. Deux choix maintenant : ou bien l'homme s'en va en courant et ma vessie me dira merde à moi et au fauteuil sur lequel je suis assis, ou alors il accepte et je lui en serais éternellement reconnaissant.
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Message(#) Sujet: Re: loterie | before you start your day (nathan) loterie | before you start your day (nathan) EmptyDim 17 Juil 2016 - 20:04


Si Saul avait encore des doutes sur le fait que cette matinée serait interminable, il en fut d'autant plus certain lorsque son vol fut annoncé avec du retard, et qu'il vit à ce moment-là ses espoirs d'arriver à l'heure à son rendez-vous de l'après-midi s'envoler. Patty et lui avaient décroché une entrevue avec la direction de la programmation du Canberra Theatre Centre, avaient fait des pieds et des mains pour être reçus dans les meilleurs délais et avaient bûché toute la semaine dernière sur le dossier qu'ils présenteraient afin de convaincre la partie adverse d'accueillir leur prochain spectacle. Ils avaient vécu, mangé et dormi au rythme de ce rendez-vous durant près d'un mois, et c'était précisément aujourd'hui que rien n'allait comme ils le voulaient. Parce qu'entre la coupure de la climatisation qui lui donnait l'impression d'être dans un sauna et ce retard qui ne pouvait pas plus mal tomber, Saul en venait tout doucement à penser que l'univers cherchait à lui faire passer un message. Irritable, il faillit alors sortir de ses gonds lorsque Patty ne trouva rien de mieux à faire que de s'en prendre à lui à l'autre bout du fil, ne faisant qu'ajouter à la frustration qui l'envahissait déjà. Et parce que rien ne devait visiblement lui être épargné, il trouva le moyen de bousculer un passager lorsque sa conversation téléphonique l'absorba au point qu'il en occulta un instant l'endroit où il se trouvait. Confus, il le fut encore davantage au moment où il nota que c'est dans un fauteuil roulant qu'il avait foncé. Et bien que le jeune homme qui s'y trouvait assis lui assura qu'il y avait eu plus de peur que de mal, ça ne l'empêcha pas de soupirer devant l'évidence : ce début de journée ne lui réussissait décidément pas. « Ça n'est donc pas le votre ? » Il questionna son interlocuteur, après que celui-ci ait laissé entendre qu'il n'avait aucun moyen de se déplacer avec le présent fauteuil, ce qui l'amena à penser qu'il n'était pas arrivé jusqu'ici avec ce genre de modèle, à moins d'être accompagné. Et lorsque par la suite le jeune homme lui confirma voyager seul, c'est une grimace qu'il afficha quand il ajouta qu'une femme – probablement un membre du personnel de l'aéroport – devait lui faciliter l'embarquement mais s'était tout bonnement volatilisée. « Je vois. » S'il avait été mauvaise langue et qu'il avait laissé parler sa frustration, sans doute aurait-il ajouté qu'il n'était pas étonné du manque de professionnalisme d'une équipe qui n'était pas fichue de remettre la climatisation en route quand pourtant il paraissait évident que l'ensemble des personnes assises dans cette pièce étaient dans le plus grand inconfort. Mais il avait préféré garder son opinion pour lui, n'oubliant pas après tout que s'il n'avait pas attendu dans cette même salle d'embarquement il y a de ça un peu plus de deux ans, sa route n'aurait sans doute jamais croisée celle de Meg. « Si vous souhaitez que j'aille me renseigner pour vous, je peux aller poser quelques questions. Cette femme a peut être été sollicitée par un autre passager, et dans ce cas je suis sûr qu'ils vous enverront quelqu'un d'autre. » Après l'avoir bousculé, lui rendre ce genre de service était sans doute le moins qu'il puisse faire. Pour autant, dans l'immédiat, le jeune homme semblait compter sur lui pour une toute autre tâche, et c'est un peu pris de court que Saul répondit à sa requête. « Aux toilettes, oh … oui, bien sûr. » Et parce qu'il sentait bien qu'il le lui demandait avec un brin d'hésitation et probablement la quasi certitude qu'il l'enverrait promener, il ajouta presque aussitôt. « De toute façon, j'ai bien peur qu'on doive prendre notre mal en patience, alors je peux bien me rendre utile … plus encore après mon étourderie de tout à l'heure. » Car là où son interlocuteur ne lui avait pas tenu rigueur de la façon dont il s'était heurté à lui, Saul pouvait bien prendre quelques instants pour l'aider, surtout alors qu'il pouvait difficilement prétendre avoir mieux à faire. « Je vous assure que ça ne me dérange pas. » Et si tôt cela dit, il entreprit de pousser le fauteuil et traversa la salle d'embarquement jusqu'à emprunter le chemin des toilettes. Arrivant sur place, ils gagnèrent la partie réservée aux hommes et s'arrêtèrent devant l'une des cabines adaptées aux passagers à mobilité réduite. Contournant le fauteuil pour dévisager à nouveau le jeune homme, Saul se risqua à une question. « Alors, hm … comment faites-vous, en général ? » Il voulait bien évidemment parler de la raison pour laquelle il avait demandé à être conduit aux toilettes et de ce qu'il ferait a priori une fois à l'intérieur. « Une fois là-dedans, est-ce qu'il vous faudra ... de l'aide ? » C'était bien la première fois qu'il se trouvait dans cette situation, et si beaucoup estimeraient sans doute qu'ils en avaient déjà fait beaucoup en le conduisant jusqu'ici, Saul se voyait difficilement l'abandonner à son sort avant de savoir s'il pourrait se débrouiller seul. « Quoi qu'il en soit, je compte sur vous pour leur faire une mauvaise publicité. Leurs toilettes sont peut être impeccables, mais la dévotion de leur personnel laisse légèrement à désirer. » Il avait finalement repris, cette fois d'un ton un peu plus léger, repensant à cette femme qui avait du partir se chercher un café et en avait finalement oublié qu'un jeune homme comptait sur elle pour pousser son fauteuil. L'erreur était peut être humaine, mais Saul ne trouvait pas ça moins discutable pour autant. « Je m'appelle Saul. » Décliner son identité dans ce genre d'endroits n'était peut être pas une chose qu'il faisait tous les jours, mais il aimait autant que ce détail soit derrière eux, plus encore s'il devait se tenir compagnie durant la prochaine heure.
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Message(#) Sujet: Re: loterie | before you start your day (nathan) loterie | before you start your day (nathan) EmptyDim 17 Juil 2016 - 22:46


Je peux dire de moi que je suis indépendant. Je sais me débrouiller sans problème, encore plus maintenant que je sais marcher. Je sais déjouer les pièges, je sais reconnaître les endroits accessible, je sais comment rendre un endroit accessible aussi. Mais pour ça il me faut un fauteuil roulant fonctionnel. Le mien est parfait pour ça : petit, maniable, il me cale bien, est léger et me permet d'aller où je veux. Mais ce qu'on m'a refilé ici est plus une chaise roulante qu'autre chose. Les roues sont trop petites, et il ne peut qu'être actionné par une tierce personne. La bonne femme m'a parqué ici, et ...voilà. Elle a disparue et me laisse ici, dans mon coin. Je me suis vulnérable et mis à nu. En cas de panique ou d'urgence, je ne pourrais pas me débrouiller pour partir d'ici. Marcher ? Certes, mais sans béquilles pour me maintenir en équilibre serait plus dangereux qu'autre chose en cas de mouvement de foule.

Enfin peu importe. Ce qui m’ennuie le plus c'est bel et bien cette putain d'envie pressante qui devient de plus en plus urgente. J'ai appris à contrôler ma vessie en allant aux toilettes à des heures régulières et précises, car sinon elle me dit tout simplement merde. Ça m'est déjà arrivé plusieurs fois au début et croyez moi ce n'est vraiment pas agréable du tout. Autant pour moi que pour les autres. Ainsi, je dois dire ce qu'il en est : cet homme est ma dernière chance. S'il me repousse, je ne saurais vraiment pas quoi faire.

Mais il n'en fait rien. Bien que pris de court, il accepte sans problème et me pousse hors de la salle d'embarquement. Je soupire doucement, soulagé, et le laisse me conduire jusqu'aux toilettes. Une fois devant la cabine, il se place devant moi et, hésitant, me demande comment ça se passe, si j'ai besoin d'aide une fois à l'intérieur. Je secoue la tête avec un sourire  «Non, non. Une fois à l'intérieur je saurais me débrouiller » lui assurais-je.  « Nathan» me présentais-je à mon tour ensuite rapidement.

Je ne prends pas le temps de lui répondre à sa demande de faire de la mauvaise pub à l'aéroport, car la porte du cabinet pour handicapés s'ouvre sur un homme qui sait parfaitement marcher. Il s'immobilise un instant, puis baisse le regard, honteux et passe à côté de moi en s'excusant. Je ne réponds rien et laisse Saul me pousser à l'intérieur de la cabine. Je referme la porte derrière moi puis me hisse hors du fauteuil. M'accrochant au lavabo et aux autres poignées auxquelles je peux me stabiliser, je me m'installe sur les toilettes. Le reste est peu intéressant, non ? Je me réinstalle sur le fauteuil ensuite et ouvre la porte. Saul m'a attendu, heureusement. Je lui fais signe que c'est bon et il s'empresse de me conduite hors des sanitaires. Une fois dehors, je soupire doucement et me tourne vers lui avec un large sourire.

 « Merci beaucoup. Je crois bien que vous m'avez sauvé la vie» dis-je avec sincérité. J’exagère peut-être, mais je ne suis pas super loin de la vérité. Enfin, peu importe.  «Pour ce qui est de la pub … ouais, j'suis plutôt d'accord avec moi. Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive et j'ai déjà lu au moins deux commentaires là-dessus » je souris au jeune homme et le laisse me pousser vers la porte d'embarquement  «Enfin peu importe, vous allez aussi à Canberra je suppose ?  » lui demandais-je, une fois à la porte  « Vacances ?» autant engager une conversation, non ? Ça ne nous fera pas de mal je pense.
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Message(#) Sujet: Re: loterie | before you start your day (nathan) loterie | before you start your day (nathan) EmptyMar 19 Juil 2016 - 21:18


A présent, Saul n'était plus tellement certain de savoir ce qui le contrariait le plus. Que cette climatisation ne soit toujours pas décidée à redémarrer et qu'ils doivent en attendant subir cette chaleur écrasante, que son vol ait été retardé précisément le jour où certains enjeux ne lui permettaient aucun contre-temps, ou bien que le jeune homme qu'il ait bousculé dans un moment d'inattention ait été proprement délaissé par la personne chargée de lui faciliter l'embarquement. Car s'il était généralement connu pour être quelqu'un de compréhensif, Saul avait pour autant du mal à concevoir qu'on puisse se décharger de ce genre de tâches, quelle que soit la raison qui avait pu pousser la femme en question à vaquer à d'autres occupations. Facilement engagé dans ce qui était à ses yeux des causes justes, il était une nouvelle fois témoin de la bêtise humaine, mais ici la bienséance – et le fait qu'il ne connaisse son interlocuteur que depuis quelques minutes – l'empêchaient heureusement de livrer le fin fond de sa pensée. Ainsi préféra-t-il accorder toute son attention à la requête que formula bientôt le jeune homme, une requête qui certes le prit légèrement de court mais ne suffit pas à le déstabiliser. Il lui en fallait beaucoup plus, c'est certain. Alors, parce qu'il estimait qu'il lui devait bien un service après l'avoir maladroitement bousculé, c'est plein de bonne volonté qu'il accepta de le conduire jusqu'aux toilettes, poussant son fauteuil jusqu'à la porte de la cabine précisément conçue pour accueillir les personnes à mobilité réduite. Mais ne sachant trop si son aide devait s'arrêter ici ou si le jeune homme se trouverait plus embêté encore une fois là-dedans, Saul préféra sous-entendre qu'il restait à sa disposition, avant d'esquisser un sourire. « Entendu, je vous attends donc ici. » Et ce serait mentir que de prétendre qu'il ne préférait pas rester à la porte de cette cabine, parce que la situation contraire les aurait certainement mis dans l'embarras tous les deux. Mais alors que la porte s'ouvrit bientôt sur la silhouette d'un homme aussi mobile que lui, fièrement porté par ses deux jambes, il ne put cette fois réprimer un soupire qui en disait long, très long sur ce qu'il pensait. « Que Roche. » Il baragouina, forcé de constater qu'il y avait certains jours où les cons semblaient pousser aux arbres. Apprenant en tout cas que son interlocuteur se prénommait Nathan, Saul acquiesça avant d'aider ce dernier à accéder à la cabine puis de se contenter d'attendre, profitant d'être ici pour se rapprocher des lavabos et se passer un peu d'eau sur le visage. La porte de la cabine se rouvrit ensuite, et ils quittèrent finalement les toilettes avant que Nathan ne lui exprime sa gratitude et qu'il n'agite légèrement les mains, un fin sourire accroché aux lèvres. « N'importe qui aurait fait pareil à ma place. Et puis s'entraider, c'est le moins qu'on puisse faire quand on se retrouve dans la même galère. » Conscient toutefois que ses propos pouvaient porter à confusion, Saul reprit aussitôt. « Enfin, vous m'avez compris. » Il voulait bien évidemment parler de ce vol qu'il leur faudrait attendre aussi longtemps qu'il serait retardé, ce qui ne serait pas une mince affaire alors que la climatisation était toujours hors d'état de marche. Mais tandis que Nathan semblait dire qu'il n'était pas rare de se confronter à l'anti-professionnalisme de certaines personnes lorsqu'on se retrouvait dans sa situation, c'est un Saul un brin hésitant qui se risqua à poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis déjà quelques minutes. « Est-ce que je peux vous demander comment … c'est arrivé ? » Ce qui ici pouvait ressembler à une curiosité mal placée était en vérité une simple marque d'intérêt. Parce qu'ils s'étaient présentés l'un à l'autre, qu'ils avaient passé ces dernières minutes à discuter et qu'à présent qu'ils n'étaient plus tout à fait des inconnus et que ce genre de « détails » n'en étaient plus tout à fait, Saul désirait simplement comprendre. Nathan le questionna quant à lui sur sa destination et les raisons qui l'y conduisaient – dans l'hypothèse où il leur serait enfin possible d'embarquer. « A Canberra, oui, mais pour des raisons professionnelles. Un rendez-vous crucial auquel j'ai maintenant toutes les chances d'arriver en retard, ou de ne pas arriver du tout, avec un peu de chance. » Il parvenait presque à le prendre avec humour, au final, maintenant que la pression était légèrement retombée et que Patty ne lui hurlait plus dessus depuis l'autre bout du fil. A ce propos, d'ailleurs. « C'est pour ça que j'étais au téléphone, lorsque je vous suis rentré dedans. Parce que mon associée n'est pas vraiment réputée pour être quelqu'un de patient. » Elle avait ses qualités, pourtant, et dieu sait que Saul était généralement le premier à faire l'éloge de son petit coté impitoyable, pratique dans un milieu compétitif où il avait quant à lui encore beaucoup de choses à apprendre. Mais Patty était le genre de femme dont il valait mieux se faire une amie. « Et vous, alors ? » Il reprit finalement, dans l'esquisse d'un nouveau sourire, avant d'ajouter. « C'est aussi votre boulot qui vous contraint à voyager, ou bien contrairement à moi vous savez lever le pied de temps en temps ? » Parce que s'il n'avait pas relevé le terme « vacances » l'instant d'avant, Saul n'en avait pas moins pensé, sur le coup, que si Nathan et lui étaient amenés à poursuivre cette conversation et à se connaître encore un peu mieux, celui-ci ne mettrait pas longtemps à comprendre qu'il faisait passer beaucoup de choses avant son propre bien-être, et que souffler était un luxe qu'il s'accordait rarement. Partir à Lima avec Elsie et les enfants, ça lui arrivait peut être une fois par an, et encore, quand la vie ne se chargeait pas de lui rappeler qu'il avait peut être fait preuve d'un peu trop d'ambition quand certains choix – professionnels et personnels – s'étaient imposés à lui.
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Message(#) Sujet: Re: loterie | before you start your day (nathan) loterie | before you start your day (nathan) EmptyVen 22 Juil 2016 - 15:55



Je ne veux même pas imaginer ce qui serait arrivé si ce dénommé Saul ne m’avait foncé dedans tout à l’heure. Mais au moins c’est bon, le pire a été évité. Et c’est tant mieux ! Lorsque le jeune homme entreprend de pousser à nouveau mon fauteuil vers la porte d’embarquement, il me dit que je n’ai pas besoin de le remercier, que tout le monde aurait fait la même chose. Je le regarde et grimace un peu, désabusé  « Non … je ne pense pas que tout le monde aurait fait ça, vous savez ? Au contraire, je pense que bien des gens auraient prit la fuite» j’hausse les épaules  « Mais peu importe, vous l’avez fait et je vous en serait sûrement éternellement reconnaissant» souriais-je avec sincérité.
 
Ce même sourire, pourtant, disparaît subitement lorsque Saul me pose une question d’ordre très personnel : comment est-ce ‘c’est arrivé’. Le « c’est » se réfère sans aucun doute à mon handicap et le fait que je ne puisse pas marcher correctement. Je pince les lèvres et dévie le regard  « Chute de 5m d’un bâtiment en feu» dis-je finalement d’une petite voix. Je ne veux pas en dire plus. Je ne veux pas parler de ça, pas aujourd’hui et encore moins ici dans cet  aéroport. Je lance un coup d’œil furtif à Saul, espérant voir de la compréhension sur son visage. S’il a un minimum de bon sens il acceptera le fait que je ne veuille pas en dire plus. Je ne fais que très difficilement confiance aux personnes, encore plus lorsque je ne connais pas cette même personne.
 
Ainsi donc, je décide de changer de sujet. Je lui demande s’il va aussi à Canberra et si c’est pour les vacances. C’est avec un sourire qu’il me dit que non, il y va par obligation professionnelle et explique d’ailleurs que la raison pour laquelle il était au téléphone au moment de percuté est parce que son associé n’est pas du genre très patient. Je grimace un peu  « Je crois pourtant qu’il va devoir prendre son mal en patience» soupirais-je en lançant un coup d’œil vers le tableau qui indique l’embarcation. Les une heure de retard se sont transformées en 1h15 depuis avant.  «J’espère que ça ira et qu’on pourra quand même embarqué à un moment où un autre » je soupire doucement et secoue un peu mon t-shirt  « Et qu’il y aura une clim dans l’avion surtout » dis-je en un soupire.
 
Saul fini par me retourner la question, me demandant à son tour si je voyage par obligation professionnelle ou si, moi, au contraire, j’ai réussi à lever le pied. Je souris doucement et secoue la tête  « Vacances pour moi » avouais-je  « Mon frère habite à Canberra et ça fait plus de 7 mois que je ne l’ai plus vu j’hausse les épaules  « Sachant qu’on est très proche l’un de l’autre, il me manque quand même un peu» je souris et me déplace un peu en m’aidant de mes bras histoire de changer un peu de position sur mon fauteuil avant de me tourner à nouveau vers Saul  « Vous faites quoi ? Enfin, votre travail c’est quoi ?» demandais-je, curieux.
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Message(#) Sujet: Re: loterie | before you start your day (nathan) loterie | before you start your day (nathan) EmptyMer 27 Juil 2016 - 0:57


Si dans un tout autre contexte Saul n'aurait pas montré énormément d'enthousiasme à l'idée d'accompagner un homme jusqu'à la porte d'une cabine de toilettes, ici il s'efforçait de se rendre aussi utile que possible, partant du principe que si un membre du personnel avait trouvé le moyen d'abandonner ce jeune homme à son sort, il pouvait bien se montrer un peu plus serviable et concerné de son coté, ne serait-ce que pour se faire pardonner d'avoir bousculé son interlocuteur quelques instants plus tôt. Pourtant, au moment où le dénommé Nathan sortit de la cabine et entreprit de le remercier, Saul fut forcé d'admettre qu'il n'avait pourtant rien fait d'exceptionnel, à part agir comme tout bon co-citoyen l'aurait sûrement fait. « Il faut croire que j'ai toujours préféré appliquer le proverbe « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse. » » Il commenta alors, à la remarque de Nathan, et dans un sourire. Ne sachant pas de quoi demain serait fait ni s'il ne se retrouverait pas lui-même un jour dans une situation qui nécessiterait l'aide et l'intervention des autres, il aimait autant se rendre utile car c'était là ce qu'il aimerait qu'on fasse pour lui s'il en avait besoin. Se risquant en tout cas à interroger Nathan sur les circonstances dans lesquelles il avait pu perdre sa motricité, Saul ne mit pas longtemps à se sentir idiot quand il comprit qu'il aurait peut être mieux fait d'y réfléchir à deux fois avant d'évoquer le sujet, et pas seulement parce que la réponse du jeune homme lui avait serré la gorge. « Je suis désolé. » Il confia alors, dans une légère grimace, avant d'ajouter. « Je veux dire … d'avoir posé la question. J'imagine que je ne suis pas le premier à mettre les pieds dans le plat en voulant simplement se montrer concerné. » Parce que ça partait d'une bonne intention, bien sûr, mais qu'il imaginait sans mal que le sujet était sensible. Il aurait pu lui dire qu'il était aussi et surtout désolé pour lui, désolé qu'un jeune homme de son âge puisse subitement se retrouver cloué à un fauteuil, mais ça faisait certainement partie des choses qui n'auraient pas détendu l'atmosphère. « Faites comme si je n'avais rien dit. » Saul finit alors par reprendre, dans un mince sourire, désireux de ne pas poursuivre plus longtemps sur cette voie qu'il n'aurait jamais du emprunter. Ainsi préféra-t-il informer son interlocuteur qu'il se rendait à un rendez-vous professionnel, à défaut de partir à Canberra pour des vacances, et que son associée risquait de manquer d'humour s'il la rappelait pour lui dire qu'il était encore et toujours sans nouvelles de son vol. « Elle. Et je l'imagine plutôt prendre un vol dans l'autre sens pour venir me chercher en personne. » Il s'en amusait mais dans le fond il avait toujours expressément évité de se confronter au caractère incendiaire de Patty, qui avait une certaine réputation dans le milieu, et pas seulement parce qu'elle était une productrice de génie. « M'en parlez pas, je crois que je serais prêt à voyager dans la soute à bagages si ça pouvait me permettre d'avoir moins chaud qu'ici. » Et accessoirement d'arriver à son rendez-vous avant le mois prochain. Parce qu'il avait beau dédramatiser légèrement sa situation, Saul savait que cet avion avait mal choisi son jour pour faire de la résistance et qu'il pourrait le payer cher à la fin du mois, lorsque ses associés et lui feraient le bilan, et les comptes. « Si le personnel ne se manifeste pas au moment d'embarquer, je serai là pour vous filer un coup de main. » Il tint en tout cas à rassurer Nathan, dans un nouveau sourire, décidé à lui apporter son aide aussi longtemps qu'il le pourrait, toujours parce que c'était d'après lui la bonne chose à faire. Se montrant en tout cas curieux en retour, il apprit bientôt que Nathan comptait bel et bien s'octroyer des vacances, qu'il passerait visiblement auprès de son frère. Dans un rire, Saul souffla alors. « On échange, si vous voulez. Je vois personnellement tellement mon frère que le perdre un peu de vue me rendrait presque service. » Il n'était pas tout à fait sérieux, bien sûr, car malgré leurs différends occasionnels son demi-frère et lui avaient toujours été complices. Mais parfois, c'est vrai, il se surprenait à espérer qu'il aurait lui aussi dans l'idée de voyager un peu, pensant qu'ils apprécieraient d'autant plus de se retrouver s'il leur arrivait de temps en temps de se séparer plus d'une journée. « Si vous êtes si proches, pourquoi est-ce qu'il ne vient pas vous voir de temps en temps ? » Son frère, car sans doute Nathan ne pouvait-il pas voyager autant qu'il le voulait, ou pas avec la plus grande facilité du moins. Ce dernier le questionna en tout cas sur sa profession. « Je dirige une compagnie de théâtre. On y produit des pièces et quelques comédies musicales. C'est pas mal de boulot entre l'écriture des spectacles, les castings, la mise en scène et la production, mais c'est un travail très enrichissant. » Surtout quand comme lui on était un passionné de longue date et qu'on avait toujours voulu s'épanouir dans ce domaine. Il avait su très jeune qu'il ferait du théâtre son métier, il avait simplement découvert sur le tard qu'il pouvait produire et mettre en scène avec la même passion que lorsqu'il se contentait d'écrire des pièces. « Vous vous intéressez un petit peu au théâtre, ou comme beaucoup de gens de votre âge vous préférez suivre une bonne série à la télévision ? » C'est avec un brin d'amusement qu'il avait repris, conscient que Nathan devait appartenir à une génération pour qui le théâtre n'était peut être pas le divertissement incontournable par excellence. Il ne s'en désolait pas, toutefois, pensant qu'en étant né à une autre époque et en s'étant passionné pour d'autres choses, il aurait peut être apprécié le monde télévisuel lui aussi. « Et de votre coté, vous … vous faites quoi dans la vie ? » C'est cette fois avec un brin d'hésitation qu'il l'avait questionné, n'étant pas certain que cette question ne revenait pas à lui demander, implicitement, s'il était parvenu à trouver un emploi adapté à sa situation. Il s'efforçait pourtant de ne pas commettre une nouvelle maladresse, mais la diplomatie n'était pas toujours ce qui lui réussissait le mieux.
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Message(#) Sujet: Re: loterie | before you start your day (nathan) loterie | before you start your day (nathan) EmptyDim 4 Sep 2016 - 12:30


Effectivement, il n'est pas le premier a mettre les pieds dans le plat comme il dit. Mais il ne sera sans doute pas le dernier non plus. Fort heureusement, il a assez de bon sens pour se douter que je ne veuille pas en parler et m'indique de faire comme s'il n'avait rien dit.  « Merci» le remerciais-je alors que je retrouve ma place à côté des banc. Là, Saul et moi engageons une conversation. J'apprends que c'est UNE assistante qui l'attends et qu'elle serait carrément capable de sauter, elle, dans un avion pour venir le chercher personnellement.  «Une dure à cuire je suppose » m'amusais-je avant d'hausser les épaules  « C'est que ça doit être très important, votre rendez-vous à Canberra» je regarde vers la porte d'embarquement disant que j'espère qu'ils vont rapidement trouver une solution autant avec l'avion qu'avec la climatisation qui semble avoir cessé de fonctionner. Saul m'avoue qu'il serait capable de voyager dans la soute si c'est le seul moyen pour ne pas avoir trop chaud. Je rigole doucement et hoche la tête  « J'vous suivrais volontiers dans la soute » dis-je avec un sourire.

Et finalement, Saul se propose de m'aider si au moment d'embarquer le personnel ne se manifeste pas. Je l'observe quelques instant, me demandant s'il peut être sincère. Je dois avouer que j'ai de moins en moins foi en l'humanité. Mais il y a encore des gens bien et sensé, comme je peux le constater.  «Merci Saul ce serait vraiment très aimable de votre part  » dis-je en hochant ma tête.  « Oh détrompez-vous, Adrian vient quand même de temps en temps. C'est juste que là il a eu un empêchement et, pour ma part, j'ai envie de lâcher un peu Brisbane, vous voyez ? Y a eu pas mal de chose dernièrement dans ma vie qui font que je me sens de plus en plus oppressé par la ville. Donc une semaine dans une ville inconnue ne me fera sans doute pas de mal » lui confiais-je. A ce rythme je ne vais pas tarder à lui expliquer comment je me suis retrouver en fauteuil roulant. Bref.

Par la suite j'apprends que cet homme est directeur d'une compagnie de théâtre, que c'est pas mal de travail mais qu'il aime ce qu'il fait. Je rigole légèrement lorsqu'il me demande si j'aime bien le théâtre ou si, comme tous les jeunes de mon âge, je préfère regarder une série chez moi.  «Les deux » dis-je  « J'adore le théâtre, j'en ai même fait quand je … enfin quand j'étais plus jeune» et pas handicapé reprenais-je pour moi  « Mais le théâtre c'est plus de travail. Je veux dire, il faut se préparer, sortir, aller à la salle de théâtre, trouver une place, assister à la pièce, puis rentrer. Alors qu'une série c'est plus facile, on reste chez sois, peu importe comment on est habillé et on la lance quand on veut» je souris doucement  «Surtout quand tu peux pas marcher, comme moi » reprenais-je  «je suis aller deux fois au théâtre depuis que je suis en fauteuil roulant. C'étaient les pire soirées de ma vie» avouais-je  « De très mauvaise organisations de la part de la salle. J'ai été parqué à une place où je devais rester dans mon fauteuil pendant tout le spectacle. Je n'avais même pas siège et mon fauteuil n'est pas le plus confortable vu qu'il n'a pas de dossier» j'hausse les épaules  « Et mon frère qui m'accompagnait ne pouvait pas rester avec moi parce qu'ils n'avaient pas de siège pour lui, ou alors il aurait eu une chaise de plastique » je grimace un peu  « Enfin voilà pourquoi je ne vais plus au théâtre »

Lorsque Saul me retourne la question, je me passe une main dans les cheveux et sur la nuque  « Je suis webmaster chez ABC radio. C'est moi qui met à jour leur site internet, qui met leur articles en ligne et tout ça» j'hausse les épaules  «J'avais commencé des études en journalisme quand j'étais encore à Cambridge avant que … voilà, je me retrouve en fauteuil roulant » je pose mes mains sur mes cuisses  «J'allais entrer en master. Enfin tout ça pour dire que ...ça va, ça reste dans la branche que j'avais choisie à la base » concluais-je avec un sourire.
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Message(#) Sujet: Re: loterie | before you start your day (nathan) loterie | before you start your day (nathan) EmptyVen 9 Sep 2016 - 1:21


Saul avait beau ne pas avoir questionné son interlocuteur avec l'intention de raviver un traumatisme ou de satisfaire une curiosité mal placée, il avait conscience d'avoir pu se montrer maladroit au moment de l'interroger sur les circonstances de l'accident qui lui avait coûté sa motricité. C'est pourquoi il jugea préférable de faire comme s'il ne s'était rien passé, n'ayant aucune envie de l'embarrasser ou de lui laisser penser qu'il lui devait la moindre justification. Enchaînant ainsi sur les raisons qui le poussaient à vouloir rejoindre Canberra – si possible avant le lendemain matin – Saul se risqua à plaisanter sur le caractère de son associée, qui n'était effectivement pas connue pour sa patience légendaire. Et suite aux paroles de Nathan, c'est dans un sourire à nouveau amusé qu'il reprit. « Comme vous dites. Lorsqu'on la rencontre pour la première fois, on a souvent tendance à perdre foi en l'humanité. Mais heureusement, avec le temps, on réalise qu'elle n'est pas si terrible. » Et il le savait d'autant mieux qu'il la connaissait depuis l'université, et qu'à l'époque déjà il avait pris conscience qu'en dépit de l'assurance et de la fermeté qui se dégageaient d'elle, Patty n'était pas quelqu'un de foncièrement mauvais. « Ça l'est, oui. Mais je me dis qu'il y a sûrement ici des personnes qui louperont beaucoup plus qu'un rendez-vous professionnel, du coup je ne me sens pas si malheureux. » Saul reprit par la suite, forcé de relativiser quand sans doute ce fâcheux retard handicapaient bien d'autres personnes, elles aussi coincées ici et forcées de reporter leurs projets. Il ignorait combien de temps ce manège durerait encore, mais il savait que la terre ne s'arrêterait pas de tourner s'il devait véritablement rater son rendez-vous, aussi important soit-il pour sa compagnie. Lâchant par la suite un léger rire à l'idée que Nathan semble également tenté de prendre place dans la soute à bagages si ça pouvait lui permettre d'embarquer dans un endroit plus aéré, c'est ensuite d'un ton beaucoup plus sérieux qu'il proposa au jeune homme de l'aider au moment de gagner l'appareil, si toutefois le personnel de l'aéroport demeurait fantomatique. « Il n'y a rien de plus normal. » Il l'avait dit, c'était pour lui la moindre des choses que de lui apporter son aide après l'avoir bousculé dans un moment d'inattention, et plus encore alors qu'à la place de Nathan, il aimerait lui aussi pouvoir compter sur la complaisance d'une personne disposée à lui accorder un peu de son temps. Comprenant en tout cas que son interlocuteur comptait rejoindre son frère pour des vacances, il apprit dans la foulée que Nathan voyait en ce voyage un moyen de se déconnecter de son quotidien, et des tracas qui s'y trouvaient liés. « Alors si vous avez besoin de prendre l'air et que vous pensez pouvoir décompresser ailleurs, c'est qu'il ne faut pas hésiter. » Et il le pensait sincèrement, étant toujours d'avis qu'il valait mieux agir selon son ressenti, et s'octroyer une pause lorsque celle-ci était nécessaire. Pour autant, les lèvres légèrement pincées, il reprit. « Mais je vais quand même me permettre un conseil : j'ai suffisamment voyagé dans ma vie pour savoir qu'on ne laisse jamais totalement ses problèmes derrière soi, même en s'envolant à plusieurs milliers de kilomètres. Alors parfois, je crois qu'il faut savoir affronter ce qui nous paralyse. Ou en tout cas essayer. » Il ne lui disait pas ça pour le décourager ou bien pour émettre un quelconque jugement, mais simplement parce qu'il s'y connaissait aussi bien en voyages qu'en problèmes. Lui avait bien souvent embarqué dans un avion avec la certitude qu'un voyage – même professionnel – l'aiderait à décompresser totalement, mais il n'était pas toujours aussi évident d'ignorer sa conscience et des détails qui se rappelaient volontiers à notre bon souvenir. Nathan lui confia en tout cas avoir déjà pratiqué le théâtre, après que Saul ait justement évoqué sa compagnie, ainsi c'est avec un certain enthousiasme qu'il accueillit cette confession. « Oh vraiment ? Et vous n'avez jamais eu envie de poursuivre dans cette voie, même seulement à titre occasionnel ? » Saul n'aurait jamais pu faire du théâtre un simple passe-temps, parce qu'il avait très tôt compris qu'il ne s'épanouirait qu'en vivant de sa passion, mais il encourageait toujours les personnes intéressées par cet art à se laisser ne serait-ce qu'une petite occasion de le pratiquer. Souriant bientôt à la façon dont Nathan évoqua l'idée selon laquelle les séries télévisées pouvaient aussi avoir du bon, il ressentit d'abord un petit pincement au cœur en l'entendant évoquer sa situation, puis reprit. « Dis comme ça, je dois bien admettre que la télévision semble avoir de bons cotés. C'est sans doute fédérateur, même si ça ne vaudra jamais les vraies rencontres à mes yeux. » Et c'est justement parce qu'il aimait le contact humain et l'idée d'élargir toujours plus son cercle de connaissances que Saul était parfaitement incapable de rester les yeux rivés sur un écran. S'il souhaitait voir un film, il allait le découvrir au cinéma. S'il désirait s'informer, il lisait les journaux. Des alternatives qui faisaient sans doute de lui quelqu'un de démodé, mais c'était heureusement une idée qui l'amusait plus qu'elle ne l'inquiétait. Aux prochaines paroles du jeune homme, toutefois, Saul grimaça légèrement. « Je suis désolé, j'aimerais pouvoir vous dire que ça me surprend, mais … j'ai moi-même longtemps travaillé pour des directeurs de théâtres qui préféraient investir dans d'autres choses que des infrastructures adaptées aux spectateurs à mobilité réduite. » C'était une triste réalité, et peut être l'une des raisons pour lesquelles il avait fini par conclure qu'il n'était peut être pas fait pour rester sous les ordres de patrons dont les actions et opinions avaient souvent fait naître en lui des envies d'indépendance. « En ce qui me concerne, je négocie toujours avec les salles où nous nous produisons pour qu'un maximum de ces règles d'accessibilité soient respectées. Ça n'est pas toujours le cas, mais les mentalités n'évoluent pas toujours aussi vite qu'on le voudrait. » Dans le milieu du théâtre, mais aussi dans d'autres domaines où les priorités des uns n'étaient pas toujours en adéquation avec les attentes et les besoins des autres. « Vous avez déjà pensé à vous tourner vers des associations spécialisées ? Je suis sûr que vos expériences pourraient faire avancer les choses. » Saul finit par reprendre, en vrillant son regard au sien, et d'un ton qui se voulait tout à fait sérieux. Il n'était pas entrain de lui conseiller de militer avec fureur, mais simplement d'apporter son témoignage à des organismes qui peut être avaient le pouvoir de faire évoluer les choses. Nathan lui confia finalement être webmaster pour une célèbre chaîne de radio, et Saul esquissa un nouveau sourire. « Et dire que mon ordinateur ne me sert qu'à taper mes pièces ... Je suis sûr que le monde de l'internet est passionnant, et puis c'est un domaine qui a de l'avenir. » Il le pensait sincèrement, bien que là encore il ne soit absolument pas expert en la matière. Il avait lui-même confié la promotion de sa compagnie à de jeunes spécialistes, et arrivait tout juste à actualiser son compte instagram sans enchaîner les erreurs de manipulation. « Vous n'avez donc pas l'intention de reprendre un jour vos études ? » Il le questionna par la suite, une pointe d'hésitation dans la voix, sans doute de peur de mettre à nouveau les pieds dans le plat en revenant indirectement sur les confessions du brun. « Ici, il y a aussi de très bonnes facs. Je me suis formé à l'Université de Queensland, et j'y ai même trouvé plus que ce que j'étais venu y chercher. » Ses lèvres esquissèrent un sourire plus tendre quand il repensa à sa rencontre avec Elsie, survenue à un moment de sa vie où il avait essuyé tant de déceptions sentimentales qu'il avait longtemps pensé qu'il ne se marierait qu'avec sa passion. « Si c'est comme dans mes souvenirs, les étudiantes y sont ravissantes. » Il se permettait ici un ton plus complice, agrémenté d'un léger rire, pensant que Nathan était à un âge où l'amour était possiblement au centre de ses préoccupations. Qu'importe sa situation, Saul ne voyait pas son handicap comme un obstacle, et il aimait penser qu'il n'était pas le seul.
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Message(#) Sujet: Re: loterie | before you start your day (nathan) loterie | before you start your day (nathan) EmptyVen 9 Sep 2016 - 16:57


Un petit rire m'échappe alors que Saul m'explique qu'on peut perdre foie en l'humanité en rencontrant son assistante pour la première fois. Mais qu'elle n'est finalement pas aussi horrible une fois qu'on a apprit à la connaître.  «ça je veux bien le croire  » dis-je en haussant les épaules  «Je veux dire, c'est souvent le cas avec les gens, que la première impression est fausse » reprenais-je pour m'expliquer d'avantage.

Je le remercie ensuite d'éventuellement m'aider si la responsable ne revient pas pour l'embarquement. Apparemment pour lui c'est normal. Mais nous avons déjà eu cette discussion comme quoi non ce n'est pas normal pour tout le monde. Je lui souris donc simplement puis lui explique pourquoi je veux partir à Canberra. Il me comprends, mais en même temps m'indique que fuir ses responsabilités n'est pas la meilleure des solutions et qu'il faut mieux faire face aux choses qui nous paralyse. J'arque un sourcil puis affiche un sourire  « Croyez-moi, je sais très bien ce qui me paralyse» dis-je en baissant furtivement le regard sur mes jambes avant de rigoler légèrement  « Non, je rigole, ne vous inquiétez pas, j'ai bien compris ce que vous vouliez dire» me reprenais-je  « Mais là aussi je sais bien ce qui ne va pas.» je me passe une main sur le visage puis hausse les épaules  «Enfin, c'est trop compliqué et beaucoup trop long à expliquer » et je n'en ai pas envie dis-je dans ma tête.

Notre discussion se poursuit ensuite sur le théâtre et je lui avoue que j'ai fait du théâtre quand j'étais jeune. Je secoue la tête lorsqu'il me demande si je n'ai jamais songé à reprendre, même occasionnellement  « je vous avoue que non » répondais-je  « Mais mon meilleur ami par contre il en a fait son métier » dis-je vivement pour changer de sujet  « Myrddin Owens, il est relativement connu en Angleterre, il a fait pas mal de représentation théâtrales, mais aussi quelques mini séries.» je grimace un peu  «maintenant par contre il ... » je me mord l'intérieur de la lèvre  «Enfin, il va reprendre sûrement, ici, à Brisbane » je ne veux pas trahir mon meilleur ami et raconter son histoire à cet homme qui est, finalement, inconnu au bataillon.

Par la suite, je lui expose l'avantage des séries et les désavantages d'aller au théâtre en étant en fauteuil roulant. Encore une fois, Saul se montre compréhensif et m'indique d'ailleurs qui fait toujours attention à ce que les salles dans lesquelles sa troupe fait ses représentations soit toujours équipé pour les gens à mobilité réduite.  «C'est cool ça » dis-je  « Vous me donnerez vos coordonnés ? Comme ça j'essaierais de passer à votre prochaine représentation ?» je lui souris doucement puis hausse les épaules  « Ouais j'ai déjà pensé à me rapprocher d'une telle association, mais … voilà, je n'y suis pas resté longtemps» je grimace  «je devrais peut-être les recontacter ... » reprenais-je pour moi-même.

Lorsque Saul me retourne la question du métier, je lui explique en quoi concerne mon poste de webmaster à la radio et je souris en l'entendant me dire que son ordi ne lui sert qu'à tapé ses pièces.  «Ouais, j'adore aussi. Internet et tout ça c'est un mode de communication très important de nos jours » avouais-je. C'est grâce à ça que j'ai retrouvé Myrddin, finalement. Il me demande ensuite si je veux reprendre mes études, me parle de la fac de Queensland, avançant comme arguments que les étudiantes là-bas sont ravissantes. Je lui offre un petit sourire forcé, mal à l'aise et hoche la tête  «Si … si vous le dites » dis-je à mi-voix. L'amour et moi, on ne s'entend pas des masses. Mais ça aussi, c'est privé.  « Et je vous avoue que je n'ai pas envie de reprendre les études. Je veux dire je n'ai tout simplement le temps… entre mon boulot que j'ai besoin pour vivre correctement et ma rééducation » je souris doucement à Saul  «ça fait 1 ans que j'arrive à marcher. Un peu  » je me passe une mains sur les jambes  «Mais ça reste fatiguant et … bref, je sais même pas pourquoi je vous racontes ça, c'est pas intéressant » je secoue la tête  « Donc non, pas d'études en vu pour l'instant. Et si je devais les reprendre, je pense que je changerais de voie»
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Message(#) Sujet: Re: loterie | before you start your day (nathan) loterie | before you start your day (nathan) EmptyLun 12 Sep 2016 - 1:04


S'il est vrai que Patty faisait rarement une très bonne impression à ceux qui croisaient sa route pour la toute première fois, elle était loin d'être le démon ambulant que beaucoup dépeignaient volontiers lorsqu'ils dressaient le portrait de la productrice. Saul, en l'occurrence, avait eu l'occasion de découvrir d'autres facettes de sa personnalité. Des facettes qui certes transparaissaient difficilement sous son apparente assurance, mais qui tendaient à prouver qu'elle n'était pas aussi terrible qu'elle aimait le laisser penser. Nathan était en tout cas dans le vrai lorsqu'il laissait entendre qu'une première impression pouvait être trompeuse. « C'est vrai. D'ailleurs, si ça se trouve, je suis cent fois plus désagréable que mon associée, mais vous ne vous en êtes simplement pas encore rendu compte. » Peut être était-il effectivement le plus imbuvable des deux, et parvenait-il à cacher son fort tempérament derrière une amabilité qui trompait facilement sur sa vraie nature. Mais que Nathan se rassure, si comme tout le monde Saul n'était pas dépourvu de défauts, on pouvait au moins lui reconnaître qu'il restait toujours fidèle à lui-même, qu'il rencontre quelqu'un pour la première fois ou bien qu'il le côtoie sur la durée. Précisant en tout cas au jeune homme qu'il ne verrait aucun inconvénient à lui donner un coup de main au moment d'embarquer, c'est bientôt un Saul compréhensif qui accueillit l'idée selon laquelle Nathan cherchait à s'évader de Brisbane, puis qui se permit quelques conseils. Mais bientôt, alors qu'il comprit qu'il n'avait peut être pas user du terme le plus approprié pour imager ses propos, c'est les joues rougies et une certaine gêne dans la voix qu'il reprit. « Oh, je … excusez-moi, je crois que je n'en rate décidément pas une. Si vous aviez encore le moindre doute sur le fait que tout ça n'est pas vraiment habituel pour moi, je crois que maintenant vous n'en avez plus. » Et par là, il voulait sous-entendre qu'il n'était pas souvent amené à échanger avec des personnes qui se retrouvaient malheureusement dans sa situation, et qu'ainsi il ne lui était jamais difficile de faire une gaffe, ou bien de dire la chose qu'il fallait précisément éviter. Encore un peu embarrassé, il fut toutefois rassuré que Nathan ne semble pas lui tenir rigueur de sa maladresse, puis esquissa un sourire. « Alors je vous souhaite que l'attente ne soit plus très longue, sinon je risque d'insister pour connaître les détails. » Il souffla cette fois d'un ton un peu plus détendu, prétextant ici qu'il pourrait se montrer curieux s'il leur fallait encore attendre plusieurs heures que leur vol veuille bien être annoncé. « Je plaisante, je suis bien placé pour savoir qu'on a parfois le sentiment que personne ne pourrait nous comprendre. » Il ignorait si c'était précisément la raison qui poussait Nathan à vouloir garder certaines choses pour lui, mais Saul parlait ici par expérience, ayant lui-même bien souvent le sentiment que personne ne pourrait véritablement se mettre à sa place, et qu'en l’occurrence personne ne prendrait cette peine lorsque viendrait pour lui le moment de rendre des comptes. Apprenant en tout cas que Nathan s'était déjà essayé au théâtre alors qu'il était plus jeune, c'est avec un certain enthousiasme que Saul accueillit sa prochaine précision. « Oh, vraiment ? » Il reprit, à présent curieux d'en savoir plus sur l'ami en question. « Ce nom ne m'est peut être pas inconnu, il est même possible que nous nous soyons déjà rencontrés. » Il ne pouvait pas être tout à fait certain de ce qu'il avançait dans la mesure où il rencontrait des centaines d'artistes chaque année, au gré de ses déplacements. Et s'il était rare qu'il oublie un visage ou une prestation, les noms étaient des détails que sa mémoire occultait plus facilement. « Vous dites qu'il fait toujours du théâtre ? Si c'est le cas, n'hésitez pas à lui dire que je recherche régulièrement de nouvelles têtes d'affiche, et que son profil pourrait grandement m'intéresser. » Il ne voudrait pas que Nathan se sente obligé de faire passer le message, mais son goût pour les rencontres et les nouvelles collaborations se réveillait facilement lorsqu'on le lançait sur un tel sujet. Au sujet des règles d'accessibilité prévues pour les personnes à mobilité réduite, il était en tout cas bien placé pour savoir que plus d'un directeur de théâtre se payait le luxe de les faire passer après beaucoup d'autres dépenses. Se voulant de son coté plus regardant et concerné, Saul accueillit les prochains propos de Nathan par un fin sourire. « Bien sûr, tenez, prenez ma carte. » Il souffla alors, tout en lui tendant l'une des petites cartes qu'il gardait toujours précieusement dans son porte-feuille. « L'adresse de ma compagnie figure ici, et nous y affichons chaque mois les noms et adresses des théâtres où sont montés nos spectacles. La plupart se trouvent dans la région, mais nous partons aussi fréquemment à l'étranger. » Mais il doutait que Nathan puisse fréquemment voyager, d'autant plus alors que l'épisode d'aujourd'hui lui ferait peut être passer l'envie de reprendre l'avion de si tôt, c'est pourquoi il n'avait précisé ce détail qu'à titre anecdotique, ne tardant pas à enchaîner. « Ces gens-là font un boulot formidable, et je sais que votre témoignage leur serait très précieux. Mais ne vous forcez pas à faire quelque chose qui vous mettrait mal à l'aise. » Parce que s'il était tenté de lui conseiller de rejoindre l'une de ces associations pour faire profiter de son message à tous ceux qui pourraient rencontrer les mêmes difficultés que lui au quotidien, Saul ne voulait en aucun cas que Nathan se sente obligé de tenir un rôle qui ne lui conviendrait peut être pas. Au sujet d'internet, en tout cas, Saul le croyait sur parole lorsqu'il lui assurait qu'il s'agissait là d'un moyen de communication révolutionnaire, car sans être particulièrement à l'aise sur ce genre de supports, il avait conscience que le web représentait l'avenir à plus d'un niveau. « J'en suis certain, même si entre nous je ne suis pas pressé que mes fils commencent à toucher à ce genre de choses. » Il souffla, dans un léger rire, forcé d'admettre qu'il ne serait pas tout à fait serein s'il devait imaginer ses fils derrière l'un de ces écrans d'ordinateur qui leur ouvriraient grand les portes d'un monde auquel il n'accordait qu'une confiance limitée. Il savait que ses enfants ne grandissaient pas au sein d'une époque aussi sûre que celle que lui avait connu, et il craignait il est vrai qu'ils se fassent avaler par cette sorte de réalité parallèle où tout semblait outrageusement simple et à portée de main. Se permettant en tout cas de lui préciser qu'il gardait d'excellents souvenirs de sa formation à l'Université de Queensland, Saul ne mit pas longtemps à comprendre que Nathan avait pour le moment d'autres priorités que de reprendre ses études, et acquiesça à cette idée. « Oui bien sûr, je comprends. Le principal c'est que vous fassiez les choses pour vous, et pas pour les autres. Vous avez la vie devant vous, et je suis sûr que vous aurez beaucoup d'occasions de revenir sur cette décision si un jour vous changez d'avis. » Peut être ne serait-ce pas le cas, et dans ces cas-là ça n'était pas Saul qui risquerait de lui jeter la pierre, ayant toujours pensé que chacun devait être libre de suivre la voie qui lui correspondait le mieux, et que le chemin emprunté importait moins que la satisfaction d'être parvenu à faire ce que l'on aimait. Se pinçant ensuite les lèvres, Saul tâcha d'adopter un ton à nouveau compréhensif. « Au contraire, je ne suis peut être pas le mieux placé pour me mettre à votre place, mais … je vous trouve courageux, et j'espère que ces progrès ne seront qu'un début. » Nathan avait plus de courage qu'il n'en aurait probablement à sa place, et Saul était persuadé que sa situation finirait par devenir une force, et non plus un obstacle. S'apprêtant par la suite à le questionner sur la réorientation qu'il semblait envisager, il fut brusquement pris de court par l'annonce qui retentit bientôt à travers la vaste salle. « Votre attention, s'il vous plaît. Le vol FR4836 à destination de Canberra sera prêt à l'embarquement d'ici quelques instants. Les passagers qui ne l'ont pas encore fait sont priés de rejoindre la porte d'embarquement. Nous nous excusons pour la gêne occasionnée. » Poussant un long soupire, Saul fut instantanément partagé entre le soulagement d'être enfin bientôt libéré de cette insupportable attente – et de cette fournaise qui l'avait rendu plus pesante encore – et la frustration d'avoir perdu autant de temps alors qu'aujourd'hui il ne pouvait pas nécessairement se le permettre. « Oh, il semblerait que le personnel de l'aéroport ait finalement eu pitié de nous. J'imagine qu'on ne saura jamais ce qui a pris autant de temps. » Mais sans doute devaient-ils déjà s'estimer heureux que les choses aient finalement progressé, sans quoi ils auraient peut être du prendre leur mal en patience pour plusieurs heures supplémentaires. Une idée qui n'aurait pas été accueillie avec beaucoup d'enthousiasme par un Saul déjà passablement ennuyé. « Si vous préférez attendre de voir si la femme de tout à l'heure repointe le bout de son nez, je peux attendre avec vous. Sinon, je vous l'ai dit, ça ne me dérange pas de vous aider. » Il n'était pas impossible que la situation se débloque aussi à ce niveau-là, et qu'ils voient bientôt accourir celle qui s'était désintéressée du sort de Nathan voilà déjà une poignée de minutes. Et quand bien même ce ne serait pas le cas, ils allaient de toute façon au même endroit, ainsi Saul ne perdrait rien à vouloir s'assurer que le jeune homme n'avait plus besoin de lui.
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Message(#) Sujet: Re: loterie | before you start your day (nathan) loterie | before you start your day (nathan) EmptyDim 18 Sep 2016 - 14:07


Lorsque Saul me dit qu'il est sûrement pire que son associé et je rigole légèrement, ayant réellement du mal à le croire.  « Un inconnu qui m'aide à aller aux toilettes et qui reste avec moi ne peu pas être une mauvaise personne» dis-je avec un sourire sincère. Ce même sourire s'agrandit un peu plus lorsque l'homme se rend compte de la bourde qu'il vient de dire. Mais je ne suis pas du genre à en vouloir aux gens. Bien au contraire, il n'y peut rien, il n'a pas réfléchis et puis il l'a dit lui-même : il n'est pas habitué à ce genre de situation. Je lui souris doucement et secoue la tête  « Ce n'est rien, vraiment» dis-je avec sincérité. Même si, au final, je ne le pense pas totalement. Ce sont ce genre de situations qui me mettent un peu mal à l'aise malgré tout. Mais peu importe.  «Ouais, vous n'avez pas l'habitude de ce genre de situations, donc je ne peux pas vous en vouloir. Ne vous inquiétez pas » l'étendue de mon sourire se referme un peu tout de même lorsqu'il me dit qu'il pourrait se montrer insistant pour en apprendre un peu plus. Il n'est pas sérieux là ? Je veux dire, il n'oserait pas se montrer encore plus curieux, non ? Je ne réponds rien, baisse simplement le regard et hausse les épaules.

Nous parlons ensuite Théâtre, mon nouvel ami étant directeur d'une troupe de théâtre. Je lui avoue que j'en ai fait moi-même, que, pourtant, j'ai arrêté mais que Myrddin en a fait son métier. J'avoue que je m'en veux un peu de parler de Myrddin. J'ai l'impression de trahir mon meilleur ami sur le coup, car je sais combien il souffre du fait de ne plus remonter sur les planches. Mais peut-être qu'il faut juste qu'il s'y aventure à nouveau ? Ça lui fera sans doute du bien, ne serait-ce que de jouer un peu. Peut-être pas une grosse représentation de fin d'année devant un publique, mais au moins jouer un peu pour lui, avec des autres. Lorsque Saul me dit que je ne devrais pas hésiter d'en parler avec Myrddin, que son profil pourrait l'intéressé, j'hoche doucement la tête  « Je lui en parlerais pour sûr. Merci !» répondais-je simplement. Sûr ? Je n'en sais rien. Mon meilleur ami est très imprévisible : lui parler de Théâtre le rend ou bien passionné ou alors aigris et dépressif.

Je m'apprête à poser une question au jeune homme, mais une voix dans les hauts parleurs me coupe. Elle annonce que notre vole vers Canberra est fin près ! Délivrance ! Un soupire passe à travers les gens qui attendent. Saul me dit que si la femme qui s'occupait de moi ne débarque pas tout de suite, il m'aidera. Au même moment, ladite femme arrive en courant et se confonds en excuse. Alors que dans ma tête j'étais près à lui faire la morale, je secoue simplement la tête et lui souris, compréhensif. Mais, avant qu'elle ne me pousse vers la porte d'embarquement, je me tourne une dernière fois vers Saul et brandis sa carte de visite  «Merci encore. Pour tout » lui sourais-je  «Je n'hésiterais pas à vous contacter » je l'observe encore quelques instants puis fait signe à la jeune femme que je suis près.
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