Il avait des médocs dans la salle de bain mais il n'en était pas certain. "Il te semble ou t'en es sûr ?" Sans doute qu'elle allait devoir faire un tour à la pharmacie pour aller lui chercher tout ça. Parce qu'elle ne pouvait pas, non plus, le laisser souffrir. Même si elle ne savait toujours pas ce qui lui était arrivé. Si ça se trouvait, il l'avait bien cherché et c'était juste un gros retour de bâton, qui sait ? Elle jugerait. Ou plutôt, elle se ferait une opinion dès qu'elle en saurait plus. Enfin. Si elle arrivait à lui délier la langue. Ce qui était plus facile à dire qu'à faire mais bon. Delilah ne désespérait pas pour autant et elle se doutait quelle finirait par le faire craquer à un moment ou à un autre. Oui. Elle finirait par lui tirer les vers du nez. En attendant, elle avait fouiné dans son sac et en avait sorti des ibu. C'était pas fort. Ca ne serait peut-être pas efficace. Mais c'était toujours mieux que rien. Enzo la remercia. Elle irait voir ce qu'il avait ensuite dans son placard. Elle soupçonnait que y'aurait pas grand chose mais bon. Elle allait voir ça. Enzo n'était pas prêt de changer de place. Il était bien dans son canapé. Il avait la télévision à sa disposition. Alors, pourquoi changer ? "Ouais, t'as pas tord." Non. Au moins, il serait bien avec la télé. "J'te laisse deux minutes. J'vais voir ta salle de bain." Et vérifier s'il avait des médocs ou pas. La blonde se retrouva dans la pièce souhaitée et elle fouina dans le placard. Ouais ... Vide. Rien d'intéressant. Elle n'irait pas jusqu'à dire que c'était désespérant. Mais presque. "Bon. T'as rien." dit-elle en secouant la tête et en revenant dans le salon. Donc elle irait sans doute à la pharmacie qui n'était pas bien loin. "Maman, maman. Papa va sur Sydney pour trois jours. J'peux aller avec lui. Dis, dis ?" Elle qui se faisait un véritable plaisir de passer quelques jours avec sa petite. "Allez, dis oui maman." Delilah poussa un soupir. "Papa passe me chercher ici dans dix minutes si t'es d'accord. S'il te plaît ..." Noëllie lui faisait les yeux de chat potté. Elle tourna la tête vers Enzo. "Rigole pas ... Ca t'arrivera un jour à toi aussi." La petite savait y faire mine de rien. Petite peste. "Ok, ok." Noëllie fit la danse de la joie et en vint à dire à son père que c'était ok et qu'elle l'attendait. "Bon ... au final, comme j'ai plus rien à faire, j'vais pouvoir rester un moment avec toi." Enzo devait être ravi. Ou pas.

Tout ce qu'elle avait pu prévoir pour sa journée entre mère et fille, pouf, envolée. La gamine préférait aller à Sydney avait son paternel. Elle comprenait. Mais ça l'embêtait un peu quand même. Bah, au moins, si Enzo la foutait pas dehors, elle resterait un peu avec lui. Elle allait bien voir. En tout cas, oui, Noëllie était contente. Delilah un peu moins. "Bah, c'est plus intéressant de jouer les infirmières que me retrouver toute seule à la maison parce que ma peste de fille a décidé de s'en aller avec son père." Ouais, bon, elle ne pouvait plus que se rabattre sur ça. "Et j'peux pas aller au boulot puisqu'à la base, je suis en congé." Mais après, elle pouvait toujours ... Elle pouvait toujours annuler ses congés. Elle était chef de sa propre équipe. Donc, oui, elle faisait bien ce qu'elle voulait après tout. C'était elle qui décidait ce qui était bon pour elle ou bien ce qui ne l'était pas à dire vrai. "Tu bouges pas de là." dit-elle en le pointant du doigt. "J'descends avec miss Sydney, je passe chercher deux ou trois trucs à la pharmacie. Et je reviens après." De toute manière, Enzo n'avait pas trop le choix. Il n'irait pas bien loin à dire vrai. Pas dans cet état. Sur ce, Delilah était partie. Elle avait quitté l'appartement d'Enzo avec sa gamine. Il n'avait pas fallu longtemps, d'ailleurs, pour que son ex passe dans le coin et récupère la petite Noëllie. Delilah était appuyée contre la vitre qui était grande ouverte. "Ca m'arrange pas vraiment tout ça n'empêche. J'avais pris ces jours pour passer du temps avec Noëllie." La petite la regarda. "Mais c'est pas grave maman. La prochaine fois. Promis." Après quoi, Delilah s'était éloignée. Direction la pharmacie afin de récupérer ce dont elle avait besoin pour Enzo. Quelque chose d'un peu plus fort que les ibuprofènes qu'elle pouvait avoir. Mais pas trop fort non plus. Parce que les pharmaciens pouvaient pas délivrer ce genre de choses sans ordonnance après tout. Et c'était bien normal. En tout et pour tout ? Elle fut absente quoi ? Une quinzaine de minutes à peu près. Et elle était revenue dans l'appartement d'Enzo. "Tiens." Elle déposa le sachet de médicaments sur la petite table basse. "Le pharmacien a dit un matin midi et soir pour celui là. Et celui-là, c'est uniquement en cas de douleur extrême. Il m'a conseillé aussi d'aller voir un ostéopathe et que ça ne pourrait pas te faire de mal." C'était pas un médecin. Un spécialiste.

La peste était partie. Est-ce que Delilah en voulait à sa fille ? Pas du tout. Elle voulait passer du temps avec son père. Alors, pourquoi pas. Ca n'allait pas la gêner. Mais alors pas du tout. Delilah aurait bien son moment avec sa petite. Si ce n'était pas maintenant, hein, ça serait plus tard. Pour sûr. Et pour l'heure, elle allait passer un peu de temps avec Enzo. Enfin, s'il acceptait bien son aide. Si jamais il n'en voulait pas, elle le laisserait se débrouiller tout seul. Elle était partie. Juste le temps d'aller chercher ce qu'il fallait à la pharmacie. Elle allait prendre soin d'Enzo. Juste quelques heures. Après quoi, elle rentrerait chez elle. Passer la nuit chez lui ? Elle aurait très bien pu le faire. D'autant plus que sa fille n'était pas là. Mais bon, elle verrait bien au passage. Elle verrait bien ce qu'il allait lui dire. Parce que s'il l'envoyait sur les roses, il était clair que Delilah n'aurait pas réellement envie de rester plus longuement dans les parages. Pour sûr. Quand elle revint, oui, il n'avait pas bougé d'un poil. En même temps, c'était normal. Dans le sens où ... Et bin, il ne pouvait pas trop bouger. A cause de son dos. Tant mieux. Elle n'aurait pas à l'engueuler parce qu'il avait bougé. Ouais, c'était bien. Elle lui parla d'aller voir un ostéopathe. C'était un médecin. Sans être un véritable médecin si on pouvait dire ça ainsi. Enzo avait ça sous la main, si on pouvait dire cela ainsi. Et il avait un numéro. "Ah, bien." La blonde eut un hochement de la tête. "On peut pas penser à tout tu sais." Non. Il n'avait pas réfléchi pour le coup. En même temps, c'était normal. Il avait mal. Et à cause de la douleur, on ne pensait pas forcément à tout. Son numéro n'était pas dans son téléphone. Et Enzo demanda à Delilah de vérifier si y'avait rien dans l'entrée. "Ouais, j'vais voir ça." Elle retourna dans l'entrée. "Ca serait où ? Dans un des tiroirs de ton meuble ?" Parce que y'avait pas de post-it ou quoi que ce soit dans le genre. Tant pis. Elle allait se permettre de fouiner. De toute manière, Enzo n'avait rien à cacher, non ? Il était flic après tout. Et puis, s'il avait des choses compromettantes, hein, valait mieux qu'il lui dise tout de suite. "Ah, attends ... j'crois que j'ai trouvé." Une petite carte de visite. Ouais, c'était ça. Elle revint auprès d'Enzo. "Tiens."

Oui, Enzo devait voir un ostéopathe. Pour se faire remettre en place. Ca ne lui ferait pas de mal. Au contraire. On le manipulerait et il irait mieux plus vite. Après, s'il voulait continuer à souffrir, c'était son problème mais bon. La blonde avait déjà eu l'occasion de consulter. A de nombreuses reprises. Et ça lui avait toujours fait du bien. Beaucoup de bien. Et quand elle sentait que ça n'allait pas, elle retournait voir son ostéo. Non. Elle n'avait pas une carte de fidélité. Mais il est clair qu'on ne déconne pas avec son corps. Donc oui, Delilah en prenait soin. Dans la mesure du possible. Enfin, passons. Delilah fouinait pour récupérer le numéro de téléphone. Plus vite il l’appellerait, mieux ça serait pour lui. "Après, ça va être compliqué de te déplacer." Delilah eut un hochement de la tête. "Tu sais s'il se déplace ?" Parce que ça serait plus simple pour Enzo. Et surtout, ça le ferait moins souffrir. Enfin. L'agent des stups faisait bien ce qu'il voulait. Il savait ce qui était bon pour lui et ce qui ne l'était pas. Après tout, c'était sa vie. Pour sûr. Enzo en vint à lui dire qu'elle pouvait faire comme si elle était chez elle. "Ah ... pas vraiment comme chez moi ... Parce que quand je suis chez moi, j'aime bien me mettre à l'aise." Non. Elle ne se baladait pas toute nue chez elle. Mais en règle générale, c'était un débardeur, un vieux débardeur, et un jogging. Oui, habillée de manière décontractée. Et c'était chouette. "Mais je vois l'idée." Oui, bon, si elle avait dit cela, c'était pour le charrier, principalement. Qu'il oublie un peu la douleur. Mais il n'y pensait peut-être pas trop. Et elle ne lui poserait pas la question de savoir si ça allait. Parce que c'était une question pénible, qui revenait souvent. Et qui servait pas à grand chose.