Je ne sais vraiment pas ce que je cherchais en soit avec cette question, avec cette pointe de jalousie concernant Gabriel et cette autre femme avec qui il semblait bien proche. Il n’a aucun compte à me rendre, surtout qu’après ces quelques jours je n’aurais encore moins à dire là-dessus. Mais pour l’instant, je ne pouvais pas m’en empêcher. Je restais tout de même sceptique face à sa réponse. Ca voulait dire quoi au juste ? Je restais perplexe, un peu perdue, quand il vint m’embrasser dans le creux de mon cou. Après tout, qu’importe, je m’en fiche bien. Je l’ai pour moi, là, maintenant et pour encore quelques jours. Autant que j’en profite et que j’arrête de me poser trop de questions. Seulement ce n’est pas vraiment dans mes habitudes. Je faisais donc relever sa tête vers la mienne pour venir lui attraper ses lèvres et les embrasser de nouveau. Je commençais dès lors à me déshabiller, me surprenant avoir pris une certaine habitude, celle qui vous rend encore plus à l’aise dans ces moment-là, et où l’électricité de la découverte n’existe plus. C’était étrange. J’appréciais ça de nouveau, alors que je m’étais jurée de ne plus me permettre ce genre de folie depuis ma séparation avec Luke. Peu importe encore une fois.

Quatrième jour. Cela sera la dernière nuit passée ensemble et j’avais comme un goût amer dans la bouche. On avait passé trois excellents jours, et je ne m’y étais pas vraiment attendu. Je crois qu’au fond je m’étais imaginé simplement passer mes nuits avec lui. Finalement, ça c’est tellement fait simplement et naturellement que je ne m’imaginais plus passer une seule seconde sans lui. Sûrement que c’est pour cette raison que j’avais ce goût amer, d’inachevé. Je me levais, tranquillement, après cette troisième nuit que j’avais de nouveau particulièrement apprécié et que malgré l’intensité, je me sentais en forme. Je trouvais rapidement son mot et le lisais tout en souriant sans faire attention. Je redéposais le bout de papier là où je l’avais trouvé et me préparais pour sortir. Je ne savais pas trop comment j’allais m’occuper aujourd’hui, c’était comme si j’étais un peu perdue sans lui. C’était stupide. Je me motivais alors pour faire tout ce que j’avais prévu de faire avant de découvrir que Gabriel était sur cette île également. Spa, massage, plage, mais je me sentais seule, un peu trop, et je n’arrêtais pas de regarder l’heure, espérant qu’elle passe plus vite jusqu’à ce soir. Surtout que j’avais envie de me faire attendre, arriver en retard, comme à mon habitude, mais j’avais commencé à me préparer un peu trop tôt. J’avais sorti l’une de mes plus belles, douces et légères robe blanche non transparente. Cela faisait bien ressortir mon teint bronzé, c’était tout à fait plaisant. Le fente au niveau de la jambe remontait bien haut, mais pas trop non plus. Le décolleté, jamais vulgaire, mais qui laissant deviner que ma poitrine est parfaite. Il sera bel et bien fier de venir à mon bras, c’est évident. J’avais attaché mes cheveux en hauteur et m’étais légèrement maquillée pour ensuite attrapé mes talons couleur crème et partir enfin en direction de la plage. Je pris mon temps, étant assez en avance comme cela et ne vis pas le temps filer. Seulement j’arrivais tout de même à l’heure et voyais Gabriel, dans son élégant costume. Je lui rendais son sourire et m’approchais de lui. Une fois sur la terre ferme, j’enfilais mes talons et me rapprochais de lui Comme toujours. Lui répondais-je avec un rictus en coin avant de venir déposer mes lèvres sur les siennes. Ça s’est bien passé aujourd’hui ? Lui demandais-je alors de ma voix un peu trop bienveillante.

Il est évident que je lui plairais dans cette tenue. Tout comme à tous les autres hommes c’est sûr, mais en me préparant tout à l’heure, je ne pensais qu’à lui plaire à lui. Je me rendais compte de ma stupidité, mais cette dernière finira bien par s’évanouir une fois cette soirée terminée, une fois qu’il repartira pour Brisbane avant moi. Tout redeviendrait normal, et je pourrais enfin me consacrer à trouver un homme parfait pour mon futur enfant. Un homme riche, beau et célèbre. Mais pas un gosse de riche non, il me faut un homme d’affaire, un homme intelligent et instruit. J’en rencontre souvent, mais la plupart sont mariés, c’est plutôt évident, ou alors ils sont tout simplement gay. Non je n’ai jamais eu beaucoup de chance pour rencontrer le type d’homme dont j’ai besoin. Non à la place je me mets à craquer pour un artiste. Je vais de mieux en mieux. Vivement la fin de cette soirée, même si avec ce regard qu’il posait sur moi je n’avais pas envie qu’elle se termine. Je n’arrête pas de me contredire, et ma tête avait besoin de se mettre en off avant de reprendre le contrôle de ma vie le lendemain matin. Gabriel me racontait alors un peu sa journée et me demandait si je ne m’étais pas ennuyée. J’hésitais, et c’était la première fois. Je finissais par hausser les épaules et lui répondais Non ça a été. Un petit sourire en coin, me disant que ce n’était pas la peine de lui dire que j’aurais préféré passer cette dernière journée encore avec lui, mais ce serait lui donner bien trop d’importance. Je m’attendais à ce qu’il me fasse un compliment, il le devait, et heureusement pour lui il finit par y penser. Sourire aux lèvres, j’étais parfaitement satisfaite. Surtout qu’il me proposait même de faire un simple tour et de finir la soirée rien que nous deux. C’est très tentant. Lui répondais-je avec un sourire et un clin d’œil bien trop complice tout à coup. Pourquoi j’avais fait ça, c’était la grande question. Peu importait. Faut vraiment que j’arrête de passer autant de temps avec un homme, ça me détruit les neurones. Voilà que je me sentais même rougir quand il me parlait des autres qui allaient être jaloux. Bah alors qu’est-ce qui t’arrive ma fille ! J’avais envie de me cacher tout à coup. Je restais accrochée à son bras et enchaînais comme si de rien n’était J’espère qu’il y a du champagne dans ta soirée.

Quoi que je dise ou même me forcer à penser, être avec lui était vraiment plaisant. Oui j’aime être en sa compagnie, je m’en suis bien rendu compte ces quatre derniers jours. Mais c’était ça aussi qui me prouvait qu’il fallait sérieusement que je me détache. Même si au fond, je savais que ça serait quasi impossible. Mais avec le temps, oui, je pourrais passer à autre chose, trouver enfin l’homme qui sera dans les critères parfait pour mon enfant. Même si je me surprenais à vouloir que ça ne soit que Gabriel. Je me sentais stupide, horriblement idiote à penser cela. J’en rougissais de l’intérieur. Je soufflais un bon coup et me laissais guider par l’artiste à l’intérieur de cette fameuse galerie. J’étais bien rassurée et eus un sourire satisfait quand il me fit savoir que cette soirée ressemblait au moins au niveau de la boisson à mes soirées mondaines habituelles. Parfait. Mais la décoration de ces galeries me donnent toujours bien mal au crâne tellement c’est sobre et bien trop clair. D’accord, je comprends bien que pour admirer une œuvre, la lumière crue, il n’y a rien de mieux pour la mettre en valeur. Mais clairement pas pour mon teint. Il me présenta alors à quelques personnes, non pas comme étant sa compagne, il aurait été sacrément culotté, mais comme sa muse. C’était doublement parfait. Toujours avec mon petit sourire satisfait en coin, on finissait par aller chercher notre coupe de champagne. C’est alors qu’il me murmurait avoir une surprise pour moi. C’était bien énigmatique. Je fronçais les sourcils, sceptique, mais finissais par sourire. Je n’arrivais pas à m’en empêcher. J’étais stupidement heureuse. On se mit alors à trinquer, mais je ne pouvais pas porter un toast à ces jours qui étaient terminés et qui ne devaient rien vouloir dire. Je lui souriais en coin, un peu gênée et lui demandais Alors, c’est quoi cette surprise ? Je portais mon verre à mes lèvres afin de goûter ce breuvage que j’ai toujours aimé par-dessus tout.

Cette soirée était la dernière à ses côtés, et mon goût amer n’était toujours pas passé alors que je savais très bien que ce serait une belle soirée. On avait ce vernissage et en plus de cela, il n’allait pas me partager avec personne d’autre, il allait passer cette soirée rien qu’avec moi et ne désirait même pas passer énormément de temps ici, là où sont ses œuvres. Et elles étaient toujours aussi attrayante, il n’est pas étonnant qu’il arrive si bien à vendre ses toiles. Il m’informait alors avoir réservé une chambre bien plus grande que la mienne. Décidément, il commençait à bien me connaître, et des étoiles pétillèrent dans mes yeux, rien qu’à l’idée de cette nouvelle chambre. Déjà que la mienne était parfaitement satisfaisante, je ne demandais qu’à découvrir cette nouvelle chambre. Me tarde de la voir. Lui répondais-je avec un petit sourire taquin et malice. Puis une fois que nous avions parlé d’une de ses œuvres qui venait en quelque sorte de moi, il se dirigeait vers cette femme qui me hérissait le poil, dont j’avais envie d’arracher les cheveux, et je me tournais vers ces quelques toiles pour les admirer avant de filer, tout en buvant ma coupe de champagne qui était tout de même un peu trop petite. Il ne tardait pas à me retrouver pour m’annoncer que nous pouvions partir. C’était tant mieux, je ne me voyais pas rester bien plus longtemps que le temps du champagne, que je finissais d’ailleurs d’une traite à ses paroles. Parfait, allons-y alors. Lui confirmais-je tout en lui souriant et en me dirigeant vers la sortie à son bras, revenant tranquillement jusqu’à l’hôtel pour découvrir cette fameuse chambre.