Family is the nucleus of civilization

Harrington Gang

Je n’étais pas sûr de comprendre pourquoi j’avais tant envie que Kara accepte. A bien y penser jusque là mes échanges avec les membres de cette famille découverte avaient été plutôt froids et compliqués – si ce n’est les quelques minutes ou nous avions réussi a mettre nos rancœurs respectives de côté avec Kael. Je ne cessais de me dire qu’au final avant que je ne sache je l’appréciais bien – qu’il n’avait rien d’un imbécile et que je gagnerais peut-être à le connaître, même si pour le moment il ne semblait pas vraiment du même avis. Evidement une partie de moi se demandais aussi pourquoi il n’avait pas quitté la ville si il n’avait vraiment aucune envie de me voir – le travail passait pour une excuse mais je ne doutais pas qu’il aurait pu en trouver autre part si il avait voulu. « C'est d'accord. Tu peux rester pour manger. » J’avais souri légèrement – mais pas trop de peur de la faire changer d’avis. « Après tout, j'imagine qu'on est dans le même bateau... » Aussi difficile à accepter soit-il, elle avait sans doute raison. J’avais alors moi aussi tourné le regard vers Kael alors qu’elle reprenait a son attention. « et puis j'ai très envie de savoir quelle est ton idée » « Et moi donc. » Mais il ne semblait pas décidé à nous le dire toute de suite nous indiquant la table avec un « Installez-vous, je sors le plat du four. »  Avant de nous laisser seul pendant quelques secondes. Face à Kara uniquement je me sentais bien moi à l’aise, posant mes mains sur la table puis sous la table puis à nouveau dessus mon regard se posant un peu partout sur l’appartement sauf sur elle. « C’est jolie ici. » Plus banal tu meurs mais je n’avais aucune idée de ce que je pouvais bien dire à Kara sans avoir peur d’attiser la colère chez elle et que les choses ne dérapent. Je n’étais pas la pour chercher les problèmes bien au contraire. Finalement Kael était heureuse rapidement revenu avec de la nourriture. « J'espère que tu n'as rien contre les légumes et le tofu parce que nous sommes tous les deux végétariens. » Hochant la tête je m’étais contenté d’un « C’est parfait » Qui se voulait sincère. J’aurais de toute façon été bien mal placé pour faire la fin bouche. Quand on ne sait même pas se faire cuire un œuf sans manquer de mettre le feux à la maison on apprend à manger ce qu’on trouve. Et si j’étais pour ma part un vrai carnassier je ne pouvais que respecter le choix de mes demis frère et sœur. « Je suis pas forcement habitué à ce genre de nourriture mais c’est toujours bien de découvrir de nouvelle choses. » Evidement quand la découverte concernait une famille toute entière et une double vie d’un père déjà absent c’était un autre histoire – mais je n’avais pas fait de suite le rapprochement. « Bière, vin, jus d'orange ? » « Une bière c’est parfait pour moi. » Kael allant chercher nos boissons et Kara nous servant à manger j’étais resté silencieux pendant un moment jusqu’à ce que les « Bon appétit. » Viennent donner le départ pour gouter les plats. « C’est vraiment bon, merci encore pour l’invitation. » Je m’étais alors raclé un peu la gorge ne voulant pas paraître impolie. « Je suis sans doute un peu impatient mais… C’est quoi cette fameuse idée ? » Il nous avait assez fait mariner je voulais savoir ce qu’il avait derrière la tête.

Family is the nucleus of civilization Qui aurait imaginé qu'on se retrouverait assis tous les trois à la même table ? Pas moi. Encore moins notre géniteur. Il avait donné tellement d'efforts pour que ses deux familles ne se rencontrent jamais. L'Australie et les États-Unis étant suffisamment éloignés. Mais on ne peut pas cacher la vérité indéfiniment. Les choses finissent tôt ou tard par nous rattraper. C'était ce qui était arrivé. William allait devoir mettre fin à son petit jeu. A la double vie qu'il menait depuis presque trente ans. J'éprouvais tellement de rancœur envers lui et ce n'était peut-être pas bien, mais j'avais envie qu'il souffre. C'était tout ce qu'il méritait. Si il y avait une justice ou un dieu quelque part – bien que je n'y crois pas – il devrait être puni. D'ailleurs, Kael semblait avoir une idée derrière la tête. Elio était ici pour qu'on l'aide et on allait le faire. Je n'avais pas beaucoup de sympathie pour lui. Mais sa belle-mère méritait de savoir. Elle devait savoir. Il était pas question que William continue a faire comme si de rien était avec elle. Il s'était assez fichue de la gueule de tout le monde. Je me dirigeais dans la cuisine pour mettre un couvert supplémentaire. Je rejoignais ensuite Elio a table. L'ambiance était toujours tendue entre nous. Je ne savais pas trop quoi lui dire. Pourtant, on avait sans doute des tas de choses à se raconter. On était dans une situation improbable. Mais je m'étais toujours dit que je voulais rien savoir, que je ne voulais pas connaître ce demi-frère. Je répondais un simple merci à son compliment. Kael était arrivé ici avant moi et c'était lui qui avait aménagé l'intérieur. J'y avais apporté juste ajouté une petite touche quand j'avais emménagé. « Tu verras. Les plats végétariens sont aussi très bons. » Je souriais très légèrement, mais c'était un sourire quand même. J'avais réussi à rallier Kael au végétarisme. Je n'allais pas faire de même avec Elio. Mais, je trouvais toujours ça bien de faire découvrir la nourriture végétarienne aux gens qui n'y connaissaient rien. Beaucoup pensaient – a tort – qu'une alimentation équilibré passait forcément par la consommation de viandes et poissons. Je laissais Kael allait chercher les boissons tandis-ce que je remplissais nos assiettes. Je lançais un bon appétit, avant de goûté le plat que nous avait préparé Kae. « Oui, c'est super bon Kae ! » Mon frère s'en était vraiment pas mal sorti avec cette recette. Je buvais quelques gorgées d'eau, après m'être servie, quand Elio reprenait la parole. Comme moi, il était curieux de connaître l'idée de Kael. Je reposais mes yeux sur mon jumeau. « On est deux. Moi aussi j'ai envie de savoir. Alors, dis nous. »

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Les propos de Kara qui avaient suivi les miens m’avaient légèrement détendu. J’avais peur que n’importe lequel de mes propos soit mal pris - et mon impatience aussi de ce fait. Mais apparemment je n’étais pas le seul à souhaiter en savoir plus - et Kara semblait tout aussi impatiente d’avoir l’idée de son frère. Qu’il s’était pourtant bien gardé de relever jusqu’à maintenant.   « Vous êtes impatients. » A l’opposé Kael semblait s’amuser un peu en nous faisant patienter. Il avait tout de même fini par lâcher le morceau - attirant toute mon attention j’en avais même poser ma fourchette - de toute évidence pas capable de faire deux choses à la fois. « Et bien, en fait je me disais que puisque les paroles ne semblent pas avoir beaucoup de poids. Je pensais qu'une petite confrontation serait plus efficace. » Je reconnaissais bien là une technique d’approche déjà utilisée par Kael, et me souvenais très bien le choc que cela avait provoqué chez moi. Je restais un peu septique. Certes pour lui cette façon de faire avait fonctionné - mais non sans dommages collatéraux - l’état de nos relations après ça en avait été la preuve. Et pourtant je sentais bien que tout comme moi Kael voulait voir notre père souffrir de cette situation - il voulait le voir au fond du gouffre, seul et détruit - et je ne pouvais que le comprendre. « On pourrait faire un tour à son bureau et tomber sur ta belle-mère, par hasard. » Fronçant les sourcils je n’étais pas bien sur de comprendre où il voulait en venir - créer un scandale dans le bureau de leur père le détruirait - si sa famille avait bien peu d’importance pour lui ce n’était pas le cas de son entreprise et de son image. Et d’un coup il me semblait que tout devenait plus claire… C’était bien ça le plan. Si on voulait qu’il souffre il ne suffisait pas de lui enlever les femmes qu’il prétendait aimer - il fallait l’humilier autant qu’il avait osé le faire pour elle. Je n’étais pourtant pas sûr d’en être capable. Contrairement à Kael qui semblait totalement détaché de ce paternel, j’avais bien conscience que sans que je le veuille, notre père observait toujours sur moi une certaine emprise. Comme si je continuais à avoir ce besoin de ressentir un approbation qui n’arriverait jamais - j’en étais en parti conscient. « Là, devant nous, il va avoir un peu de mal à nier l'évidence et à trouver des excuses. » Un traquenard bien arrangé - l’idée était plaisante et pourtant un peu violente pour que je la suive de suite. Et Kael avait semblé capter mon hésitation. « Mais ça risque d'être difficile pour ta belle-mère. » Baissant un peu les yeux j’étais resté pensif quelques instants - comprenant bien pourtant que tous deux attendaient une réponse de ma part. « Je ne sais pas… » Evidement il y avait un côté qui était tentant - et cette envie d’enfin faire éclater la vérité. « Elle va se sentir tellement… Humiliée… Je voudrais pouvoir la protéger, c’est une femme bien elle ne mérite pas tout ça… » Malgré nos différents je l’aimais comme on pouvait aimer une mère - une femme qui nous a éduqué et a pris soin de nous.  Et je la savais fragile. Après la mort de sa fille - Erin était devenue bien plus fragile et une partie de moi avait peur de savoir ce qu’elle allait faire de cette information. « Peut-être que je devrais essayer encore - lui parler… Si j’insiste vraiment elle va peut-être ouvrir les yeux. » A vrai dire je n’y croyais pas une seconde et de toute évidence les jumeaux avaient bien compris eux aussi. Je me rendais compte que c’était ce dont nous avions besoin. « J’aimerai que ça soit lui qui se sente humilié… Je voudrais vraiment qu’on puisse lui faire payer son comportement sans faire de dommage collatéral. » Mais c’était impossible. Nous même étions les dommages de son attitudes.

Family is the nucleus of civilization Kael savait à quel point je pouvais être impatiente parfois. Pourtant, je pouvais attendre des heures que la luminosité soit idéale pour prendre la meilleure photo. Je pouvais patienter devant un animal qui ne voulait pas poser devant l'objectif. Je savais faire preuve de patience dans ma profession. La photographie est art minutieux. En revanche, pour ce qui concernait tout le reste, je pouvais vite m'impatienter. Je n'aimais pas beaucoup attendre pour rien et j'étais aussi très curieuse. Alors, évidement, je voulais que Kael nous dise ce qu'il avait en tête. Je prenais quelques bouchées du gratin de légumes. Mon frère s'était vraiment surpassé et même si il était novice, son plat était délicieux. Il apprenait vite. Lorsque Kael reprenait la parole, je reportais mon attention sur lui. Son idée était plutôt radicale, mais elle était bonne. Elio était venu nous trouver pour qu'on l'aide, parce qu'il pensait que sa belle-mère ne le croirait pas. Si on faisait ce que Kael proposait, notre paternel ne pourrait pas nier l'évidence. J'imaginais déjà sa tête quand il nous surprendrait tous les trois avec sa femme. Les choses allaient enfin se retourner contre lui. Évidemment, ça ne serait pas facile pour Erin. C'était plutôt brutal comme façon d'apprendre les choses. Ça l'avait aussi été pour notre mère. Je crois que dans une situation comme ça, on ne pouvait pas éviter les dommages. Elio ne semblait pas le comprendre. Ça me mettait un peu en colère. Je me demandais si j'étais trop impulsive ou si c'était Elio qui exagérait. « Notre mère aussi est une femme bien et elle ne méritait pas tout ça. Tu crois que ça a été facile pour elle d'apprendre que l'homme qu'elle aime s'est foutu d'elle ? Tu peux pas vouloir tout avouer à Erin sans qu'il y est de dommages. C'est impossible. » Je posais mon regard sur Kael. Je pouvais aisément lire sur son visage et deviner ce qu'il en pensait. Je savais que sur ce coup-là, il était d'accord avec moi. Notre mère avait beaucoup souffert et c'était encore le cas aujourd'hui, même si elle essayait de se relever. Elio pensait pouvoir tout dire a sa belle-mère et la protéger. Mais ce n'était pas possible. Il allait devoir choisir entre la laisser dans l'ignorance ou lui dire la vérité, ce qui la ferait souffrir inévitablement. J'avais tendance à penser qu'une douloureuse vérité était mieux qu'un affreux mensonge. « En tout cas, je trouve que l'idée de Kael est bonne. Ça va être dur pour ta belle-mère, mais elle sera plus dans l'ignorance et William va se retrouver humilié. Lui qui n'accorde d'importance qu'à sa fichue entreprise et a sa réputation. On va quand même pas le laisser s'en sortir comme ça. »

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Je comprends bien vite que mes paroles ne plaisent pas trop à Kara et Kael, il suffit de regarder leur tête quand je parle. Et pourtant je vais jusqu’au bout de mon idée, si ils ne comprennent pas tant pis au final. « Notre mère aussi est une femme bien et elle ne méritait pas tout ça. Tu crois que ça a été facile pour elle d'apprendre que l'homme qu'elle aime s'est foutu d'elle ? » « Je n’ai jamais dit le contraire. » Je fronce un peu les sourcils. décidément je ne sais pas si c’est moi qui ait un problème pour m’exprimer ou Kara qui a décidé de voir le mal dans chacun de mes propos mais je ne vois pas ce que sa mère vient faire dans cette histoire. Jamais je n’ai douté qu’elle était une femme bien ou qu’elle ait, elle aussi, souffert de cette situation. « Tu peux pas vouloir tout avouer à Erin sans qu'il y est de dommages. C'est impossible. » Elle n’a pas compris mon propos de toute évidence. Je me tourne vers Kael espérant que lui ait compris ou je voulais en venir et n’en remette pas une couche mais évidement les choses ne se passe pas comme prévu. « Ouais Kara a raison. Notre mère non plus ne méritait pas ça. Et pourtant il n'a pas hésité à nier tout ce qui s'était passé entre eux. Trente ans de mensonge, tu trouves ça normal ? » Une fois de plus je fronce les sourcils. « Mais non ! Vous déformez tout ce que je dis. » Ou alors c’est moi qui ne sait pas m’exprimer mais là je ne sais même pas d’ou vient cette soudaine altercation. « Je suis persuadé que votre mère est une femme bien - et je suis vraiment désolé qu’elle se soit retrouvée elle aussi dans cette situation. Tout ce que je dis c’est qu’il y a une différence entre lui montrer quelques photos pour essayer de faire passer la pilules ou l’humilier publiquement dans le bureau de notre père. » Evidement ce n’est pas de cette façon que Kael a exposé la situation et sans doute pas ce qu’il aimerait faire. Mais je connais assez Erin pour savoir qu’elle vivrait ça très mal. Pour elle aussi les apparences ont une certaine importance - et si je n’approuve pas je ne peux pas changer ça. « En tout cas, je trouve que l'idée de Kael est bonne. Ça va être dur pour ta belle-mère, mais elle sera plus dans l'ignorance et William va se retrouver humilié. Lui qui n'accorde d'importance qu'à sa fichue entreprise et a sa réputation. On va quand même pas le laisser s'en sortir comme ça. » C’est sans doute bien plus facile de l’imaginer pour elle - parce qu’elle n’aura pas à ramasser ce qu’il restera d’Erin, qu’elle ne sait pas ce qu’elle a déjà vécu et les raisons pour lesquelles elle se protège comme elle peut en refusant de voire. Ils en comprennent pas  que l’idée de se retrouver seule la terrorise.  « Je me doute que tu n'as pas envie de blesser ta belle-mère. Mais elle doit savoir. Humiliée, elle l'est déjà par la faute de ce connard. Il joue avec elle, comme il a joué avec notre mère. Et peut-être même qu'elles ne sont pas que deux dans cette histoire. » Il a raison sur ce point je le sais bien - et je dois avoué que j’ai déjà pensé à l’éventualité que Kael ne soit pas mon seul demi frère illégitime. Combien de petit Harrington illégitime court dans ce monde ? je me le demande… Je me demande aussi combien il en a assumé et reconnu d’une certaine façon. « Mais de toute façon, tout ça c'est ta décision au final. C'est à toi de voir comment tu veux vivre ta vie et quelles décisions tu as envie de prendre. On a dit la vérité à notre mère parce qu'elle méritait de la connaître. C'est dur pour elle et pour les filles. Et ce sera encore dur longtemps mais au moins, elle ne vit plus dans le mensonge. » Je hoche la tête content de voir mon demi frère se radoucir un peu et tente aussi de comprendre mon point de vu. « La question c’est pas de savoir si je veux ou non qu’elle le sache. La mascarade a assez duré… Il faut qu’elle soit mise au courant ça c’est une certitude. Ce que je ne sais pas c’est comment faire… Je vais essayé de lui en parler avant… Je ne perds rien à essayer. » Même si je savais déjà clairement que ça n’allait pas marcher. « Et si elle ne veut rien voir est-ce que je peux compter sur vous ? J’imagine que ton plan serait le plus efficace Kael. » Je me tournais cette fois vers Kara. « Et en plus de ça, c’est une occasion parfaite de l’humilier lui aussi… Crois moi je le veux autant que toi. » Je n’étais pas sur que la vengeance soit la bonne solution mais pourtant l’envie me coulait si profondément dans les veines que je ne pouvais la refouler.

Family is the nucleus of civilization Elio et moi n’arrivions définitivement pas à nous comprendre. Je me demandais si il le faisait exprès ou si il m’agaçait naturellement. Je ne comprenais pas son raisonnement. Il voulait tout dire à sa belle-mère tout en espérant lui éviter la souffrance et l’humiliation. Pourtant, comme le disait Kael, Erin était déjà humiliée. William s’était foutue d’elle pendant trente ans. Il l’avait trahie et trompée. Comme il l’avait fait avec notre mère. Il s’était servi de son charme pour les séduire, mais je n’étais pas certaine qu’il les aimait. J’ai du mal a croire qu’on puisse mentir à ce point aux gens qu’on aime. Non, William n’aimait que sa petite personne. C’était un égoïste qui ne faisait ces choix qu’en pensant à lui-même. Je le détestais tellement. Je savais que la vengeance n’y changerait rien. Je savais que ça ne réparera pas le mal qu’il avait fait. Mais, il méritait de souffrir et d’être humilié, au moins autant qu’elles l’avait été. C’était ce que je voulais. Seulement, Elio pensait avant tout à sa belle-mère et au choc qu’elle allait subir. Il est vrai que ce que proposait Kael était plutôt brutal. Seulement, c’était peut-être ce qu’il fallait pour qu’elle ouvre enfin les yeux. Elio nous avait dit lui même qu’elle ne le croirait pas si il lui parlait. C’était ce qui l’avait poussé à venir ici. “ C’est toi qui voit Elio. C’est à toi de décider comment tu veux lui dire la vérité. En tout cas, tu peux compter sur moi pour infliger la pire des humiliations à ce connard.” On ne pouvait pas aller contre l’avis d’Elio. C’était sa belle-mère après tout. C’était à lui de décider. Je posais mes prunelles bleues sur Kael. J’avais beau être au courant depuis des mois, toute cette situation me semblait invraisemblable. C’est le genre d’histoires qu’on voit dans les téléfilms dramatiques à la con. Pour nous, c’était une réalité. Notre père avait beau avoir été souvent absent, j’aurais jamais imaginé qu’il avait une autre famille. J’aurais jamais imaginé que j’avais quelque part, un autre frère. Je me disais même qu’on en avait peut-être d’autres, ailleurs. Je restais silencieuse, songeuse, tout en terminant mon assiette.

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Une fois de plus les jumeaux et moi n’étions pas vraiment sur la même longueur d’onde pourtant il semblait que nous étions prêt à faire un peu plus d’effort pour nous comprendre. Peut-être le fait d’être posé à une table tranquillement aidait aussi. « Pour moi, il n'y a pas de différence. La vérité est là, douloureuse et humiliante. Que ce soit des photographies que tu lui montres, ou une rencontre avec nous, cela ne rendra pas les choses plus simples pour elle. » C’était évidemment un raisonnement qui avait du sens, mais pas quand on parlait de ma belle mère. « Pour Erin les apparences ont de l'importance… Je ne le comprends pas non plus mais… C’est le cas. » Et j'espérais que si les choses devaient se faire de la sorte, nous trouverions le moyen pour ne pas l’afficher devant d’autres personnes que nous trois. « Elle va être blessée. » J’en étais bien conscient malheureusement et aussi de mon incapacité à lui empêcher cette douleur – même si je ne souhaitais rien de plus que ça à ce moment là. J’avais tout de même envie et besoin de savoir si je pouvais compter sur les jumeaux dans cette situation, même si j’étais à première vu un peu réticent à l’idée d’utiliser la manière forte. « C’est toi qui voit Elio. C’est à toi de décider comment tu veux lui dire la vérité. En tout cas, tu peux compter sur moi pour infliger la pire des humiliations à ce connard. » La réponse de Kara m’avait ôté un poid et je regardais maintenant Kael, espérant qu’il ne soit pas vexé et agacé de nos continuelles divergences d'opinion. « Si tu as besoin de nous, on sera là. » Hochant la tête j’avais fini ma bouchée et par la même occasion mon assiette avant de leur réponde un timide. « Merci… Beaucoup. » Ils ne se rendaient sans doute pas compte à quel point ça comptait pour moi. Parce qu’eux n’étaient pas seuls, ils pouvaient compter l’un sur l’autre, sur leur mère sur toute cette famille qui était la leur et dont je connaissais si peu au final, alors que d’une certaine façon pour moi ils étaient ce qui se rapprochait le plus d’une famille. Et ce même si le contact n’était pas simple entre nous. J’avais profité de l’instant pour leur poser quelques questions sur leur sœurs aussi – celles qui étaient mes demis-sœurs, et de m'intéresser à leur vie avant de venir ici, jusqu’à ce que mon portable ne sonne dans ma poche, message de Kaecy qui me demandait “où j’étais”. « Je vais devoir y aller mais… C’était délicieux merci de m’avoir écouté et d’être… là. » Presque gêné de leur parler de la sorte j’avais tendu ma main vers Kael pour serrer la sienne et fait un léger signe de tête à Kara n’osant toujours pas trop approcher de la jeune femme. Après avoir pris le numéro de mon frère et même de Kara au cas où, j’avais quitté leur appartement, le cœur un peu moins lourd qu’à mon arrivée toute de même.