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 Opportunisme - Cynthia

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Message(#) Sujet: Opportunisme - Cynthia Opportunisme - Cynthia  EmptyLun 9 Jan - 11:45



"Et merde! Vaffanculo!" dit il en claquant son poing contre le distributeur de billet. Accès aux comptes refusés. Nino avait déjà dépassé ses quotas de retraits pour le mois et nous n'étions même pas à la moitié. Plus un rond, plus un billet sur lui pour payer la bouffe ou pour payer ses clopes. Il allait devoir taxer des tunes à ses quelques connaissances. Il allait aussi devoir trouver un taf pour renflouer les caisses mais pour le moment, il n'avait pas trouvé de contact fiable pour proposer ses services. Il fallait qu'il trouve ça, et vite.

Elle est pas si simple, la vie dans une nouvelle ville, nouveau pays. Tout est inconnu, tout est à refaire. Il est plus vraiment là le caïd de la Scampia. Dérobé de son identité, de ses repères. Souvent, depuis son arrivée, Nino se demande Qui je suis? Il sait pas si c'était vraiment une bonne idée de venir ici. Toujours pas de traces de Titto, mais ça finirait par arriver, hein?! Nino arrivait toujours à ses fins, donc oui, ca finirait par arriver.
En attendant, il continuait à arpenter les rues de Brisbane, pour tuer le temps, pour se faire à cette ville, pour y découvrir les coins qu'il pourrait fréquenter. C'était pas forcément les bars et les boites les plus branchés, c'était plutôt les endroits où il serait incognito et où on viendrait pas l'emmerder.

Il déambulait dans ce quartier sans même savoir où il était vraiment. Il était juste derrière une nana qui semblait presque aller au même endroit que lui. Fallait il encore savoir où il allait. Le fait est qu'il était derrière elle et qu'au bout d'un moment, elle pourrait très bien sentir sa présence et paniquer en pensant qu'il la suivait. Non, c'était juste qu'il était là, sans penser à quoi que ce soit. Soudain, il vit un objet foncé tomber à ses pieds. Il baissa alors les yeux et reconnu un porte feuille. D'une nana sans aucun doute, de cette nana. Il se pencha et le ramassa. Son premier reflex n'a pas été de l'interpeller pour lui rendre, non, son premier reflex a été de l'ouvrir et d'y jeter un oeil. Quelques billets, ca fera pas sa richesse mais ça pourrait lui permettre d'acheter son paquet de clopes pour les 3 jours à venir et de se prendre un burger dans le coin pour midi,ca tombait à pic. Il fourre le porte feuille dans sa poche et change de direction pour aller commencer par s'acheter son paquet qui va le ruiner. S'il avait su que les clopes et l'alcool coûtaient si chers en Australie, il en aurait ramené un wagon avec lui. Dans le meilleur des cas, ce serait passé à la douane. Au cas contraire, tout aurait été saisi et on aurait pu lui mettre sur le dos un trafic de contrebande et sa chance pour une nouvelle vie serait tombée à l'eau. Rester en Italie et représailles.

Nino adossé contre un mur grille une cigarette entre ses lèvres. Les yeux rivés sur les passants, comme s'il voulait faire peur pour qu'on ne l'approche pas. Puis il voit de nouveau cette fille. Cette fois, il voit son visages, le même que sur ses papiers d'identité qui plus est. Il reconnait surtout sa démarche et ses vêtements. D'un pas décidé, il se dirige alors vers elle. "Eh! Toi, avec le pantalon vert!" Il s'approcha d'elle et sortie son porte feuille de sa poche. "J'ai retrouvé ça par terre tout à l'heure. A en croire tes papiers d'identité, tu t'appelles Cynthia, c'est ça? " Il n'avait rien à faire des papiers d'une nana. Par contre, plus de liquide à l’intérieur, ca c'était bien plus interressant.
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Message(#) Sujet: Re: Opportunisme - Cynthia Opportunisme - Cynthia  EmptyJeu 19 Jan - 2:51


Il y avait peu de choses que Cynthia détestait autant que d'être en retard. Non pas parce que la ponctualité était pour elle une source de préoccupation – il suffisait de l'avoir connue quelques années plus tôt pour savoir que ça ne lui avait jamais causé le moindre urticaire – mais parce qu'une Cynthia en retard était une Cynthia qui agissait dans la précipitation et n'était jamais à l'abri de commettre une étourderie. Et aujourd'hui, tandis qu'elle voyait approcher l'heure de son déjeuner avec sa professeure particulière alors qu'elle avait cru judicieux d'emprunter un raccourci qui finalement s'était avéré être un excellent moyen de rallonger son temps de parcours, la jeune fille était précisément contrainte de déambuler à travers les rues de Brisbane à une allure infernale. L'idée, ici, était de limiter la casse pour éviter d'avoir à débouler en plein restaurant en laissant penser à Madame Graham qu'elle n'avait rien retenu des quelques leçons de savoir vivre qu'elle avait eu la patience de lui inculquer entre deux théorèmes. Mais comme elle aurait certainement du s'en douter, ce qui là encore aurait du lui faire gagner quelques précieuses minutes acheva finalement de la mettre en retard. Car alors qu'elle n'était plus qu'à quelques minutes à pied du restaurant, Cynthia entreprit de récupérer à l'intérieur de son sac le petit papier sur lequel elle en avait inscrit l'adresse, et constata brusquement – non sans angoisse – que le porte-feuille qu'elle gardait toujours scrupuleusement dans son sac à dos avait disparu. Elle ignorait à quel moment l'objet avait pu être égaré, mais la simple idée que ses papiers d'identité et toute sa monnaie se soient possiblement perdus sur le chemin suffit à l'envahir d'un mélange de colère et d'effroi. C'est toutefois dans un élan de raison qu'elle se saisit bientôt de son téléphone portable – quant à lui sagement rangé dans la poche de son pantalon, avec sa carte bancaire – et composa le numéro de Madame Graham, lui expliquant devoir reporter leur déjeuner suite à un problème qui ne pouvait pas attendre. Ainsi, plutôt que de poursuivre sa route, Cynthia entreprit rapidement de revenir sur ses pas. Elle ne savait pas tellement si elle espérait sérieusement voir apparaître son porte-feuille au beau milieu d'un trottoir ou sagement installé sur un banc, mais partir à sa recherche lui semblait plus judicieux que de compter sur l'honnêteté d'un passant. Après tout, qui irait rendre à son propriétaire un porte-feuille rempli de liquide ? Probablement pas elle, ou disons que la question ne se serait pas vraiment posée il y a encore quelques mois. Aujourd'hui, ce serait peut être différent, car peut être aurait-elle un peu plus de scrupule à s'approprier quelque chose qui ne lui appartenait pas, un peu plus de scrupule aussi à trahir la confiance de ceux qui s'étaient récemment fiés à elle. Mais tout le monde ne réagirait pas de la même façon, et si les années qu'elle avait passé auprès d'une bande d'amis peu recommandables lui avaient bien appris une chose, c'est qu'il ne fallait pas trop en attendre des autres. Pourtant, alors que ses recherches la menèrent finalement près du distributeur de billets où elle avait retiré des sous un peu plus tôt, une voix sembla bientôt l'interpeller. C'était un jeune homme, visiblement observateur, mais qu'il ne lui semblait pas avoir déjà rencontré. « Hm, oui ? » La brune se stoppa alors, le dévisageant un court instant avec la suspicion propre à n'importe quelle jeune fille qui aurait grandi au cœur d'un quartier gangrené par la petite délinquance. Mais bientôt, quand il sortit de sa poche ce qui ressemblait en tous points à son porte-feuille, c'est un large sourire qui vint étirer ses lèvres. « Oh bon sang, c'est … merci, je croyais l'avoir égaré pour de bon ! Je sais pas ce que j'aurais fait si j'avais du dire adieu à tous mes papiers. » Sans doute aurait-il déjà fallu qu'elle raconte ses mésaventures à Craig et Felicia, et l'un comme l'autre aurait probablement fait des pieds et des mains pour la sortir de ce guêpier, ce qui aurait inévitablement eu pour conséquences de la faire culpabiliser un peu plus. « C'est Cynthia, oui. » La jeune fille finit par reprendre, dans un plus fin sourire. « Et toi ? Est-ce que je peux connaître le nom du garçon qui vient certainement de sauver ma journée ? » Ne serait-ce que pour le remercier en bonne et due forme, mais aussi parce que le fait qu'il ait cru bon de lui rendre son porte-feuille justifiait qu'un semblant de conversation s’engage entre elle et ce garçon. Une conversation qui serait sûrement plus évidente si elle connaissait l'identité de son sauveur. Cynthia, qui avait donc récupéré ce qui lui appartenait, fut néanmoins frappée par une interrogation qui l'incita à ouvrir précipitamment son porte-feuille. La triste réalité la rattrapa alors brusquement, tandis qu'elle soupira de n'y trouver rien d'autre que ses papiers d'identité. « Merde, j'avais retiré de l'argent ce matin ... D'habitude je le fais jamais, mais cette fois j'avais besoin de me racheter un paquet de clopes. » Chose qu'elle pourrait tout aussi bien faire avec sa carte de crédit, mais vivre auprès des Keller lui avait appris qu'une jeune fille devait toujours alors un minimum de liquide sur elle, qui plus est lorsqu'elle était initialement conviée au restaurant, où laisser un petit pourboire était parait-il toujours bien vu. « Tu fumes, toi ? » Elle reprit cependant, après quelques secondes, en relevant les yeux vers le jeune homme qui se tenait toujours devant elle. « Je crois que tu me sauverais décidément la vie si tu pouvais me dépanner d'une cigarette. » Peut être estimerait-il en voir suffisamment fait pour elle en lui rapportant son porte-feuille, mais elle aurait sûrement tort de ne pas profiter de l'occasion et du fait d'être tombé sur quelqu'un d'honnête. Après tout, il aurait pu poursuivre sa route si tôt après lui avoir rendu ce qui lui appartenait, mais il était toujours là. Et qu'il fume ou non, ça méritait bien qu'elle fasse quelques efforts supplémentaires pour paraître aimable.
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Message(#) Sujet: Re: Opportunisme - Cynthia Opportunisme - Cynthia  EmptyDim 22 Jan - 21:09




Voila comment se faire passer pour un ange gardien alors qu'on a plutôt une queue de diable bien cachée. Le problème c'est qu'en général la queue fini toujours par réapparaître et par nous trahir. Mais pour le moment, Nino n'en était pas là. La fausse auréole au dessus de sa tête était bel et bien visible et il semblerait que la jeune femme n'y voyait que du feu. Son soulagement en retrouvant son porte feuille et ses papiers faisait sourire Nino. Si elle savait à qui elle avait réellement à faire. Si elle savait que ce même mec qui lui avait donner son porte feuille sur un plateau d'argent était le même qui lui avait dérober tout son liquide.
A son tour, elle lui demande son prénom. C'était partie pour faire les connaissance. C'était peut être le moyen pour elle d'en savoir plus pour pouvoir le remercier. "Nino" dit il en restant bref.
Après l'excitation, la surprise et la joie de retrouver son bien, voici la déception quand la jeune femme se rend compte que son porte feuille n'est plus si remplie qu'il ne l'était. Nino aurait presque pitié d'elle s'il n'était pas lui même dans une galère. Il n'était pas du genre à s’apitoyer sur le sort des autres, encore moins quand il ne les connais pas. Alors même si cette Cynthia semble bien charmante, il n'allait pas avouer ses fautes et lui rendre ses billets. La culpabilité, c'était pas vraiment ce qui le caractérisait. Enfin, si on oublie Vince mais c'était un autre sujet.
Mais qu'elle se rassure, au moins, elle avait retirer du liquide le matin même pour s'acheter un paquet de cloque et la première chose qu'en a fait Nino c'est bien ça. Donc, finalement, c'est pas si terrible."Je suis désolé, je l'ai trouvé tel quel. C'est pas cool... pour toi. Mais bon, t'as tes papiers, c'est le principal. " dit il en passant sa main dans sa nuque, comme s'il était gêné pour elle. Quels talents de comédien, digne d'un grand acteur Hollywoodien. Au moment même où elle lui demande s'il fume, il glissait une main dans sa poche pour saisir son paquet de cigarette. L'idée de lui proposer une cloque en guise de consolation lui était venu. "Tiens, c'est ton jour de chance!" il tend le paquet qu'il ouvre d'un doigt et la laisse se servir. De son autre main, il cherche son briquet dans son autre poche qu'il dégaine aussitôt qu'il le sent entre ses doigts.
Il regarde la jeune femme, elle lui semble plutôt jeune, plus jeune que lui en tout cas. De 5 ans, 8 ans? Il n'a jamais été très doué pour donner un âge aux autres et pour le coup, ce n'est pas quelques chose qu'il a regardé sur ses papiers. Il se prend une cigarette à son tour et la porte à ses lèvres pour l'allumer. "la prochaine fois, tu feras gaffe! Ton sac à dos, c'est pas très secure. N'importe qui peut glisser sa main à l’intérieur sans que tu t'en rendes compte." Nino avait même pas eu besoin d'en faire autant, il s'était contenté de se baisser pour ramasser l'objet tombé au sol. Mais autant faire passer ça pour un coup des pick Pocket.
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Message(#) Sujet: Re: Opportunisme - Cynthia Opportunisme - Cynthia  EmptyVen 3 Fév - 20:44


Si Cynthia avait fait demi-tour, c'était toutefois sans réellement espérer que son porte-feuille réapparaitrait comme par enchantement ou lui serait rendu par un passant bien intentionné qui n'en aurait pas préalablement profité pour la dépouiller de toute sa monnaie. La jeune fille était réaliste, suffisamment en tout cas pour avoir depuis longtemps perdu ses illusions et cessé d'en attendre trop de ses congénères, quand la vie lui avait trop souvent prouvé que l'on cessait d'être déçue des autres dès lors qu'on cessait de placer trop d'espoirs en eux. Combien d'années avait-elle passé à se persuader que sa mère n'était pas entièrement responsable de ce qu'elle était devenue, de sa dépendance à l'alcool et de son incapacité chronique à s'engager avec qui que ce soit ? Longtemps elle lui avait trouvé des excuses, longtemps elle s'était convaincue que cette femme n'avait simplement pas eu de chance, qu'on ne lui avait peut être pas suffisamment tendu la main, qu'elle n'avait finalement fait que reproduire les erreurs que d'autres lui avaient d'abord fait subir. Et puis, en grandissant, Cynthia avait compris. Elle avait compris que sa mère se plaçait délibérément dans des situations impossibles, parce que le bonheur ne l'intéressait pas, et qu'elle éternisait bien volontiers la crise d'adolescence qu'elle avait débuté un beau jour, lorsqu'elle était tombée enceinte du premier venu et s'était coupée de tous ceux qui auraient pu les aider, sa fille et elle. Elle avait compris, aussi, que sa mère s'accrochait désespérément à l'idée de la garder pour elle, jalousement, et que tout mensonge aurait été bon pour l'enfermer dans une vie à laquelle elle avait toujours voulu les condamner. Et Cynthia avait compris, surtout, que sa mère était loin d'être un cas isolé et que l'on pouvait perdre des années de sa vie en se fiant aux mauvaises personnes ou en baissant trop facilement sa garde. C'est pour ça qu'aujourd'hui, alors que cette journée s'annonçait compliquée et que les chances pour que celle-ci s'arrange lui paraissaient bien maigres, Cynthia fondait peu d'espoirs dans l'idée de retrouver son porte-feuille, étant déjà presque résignée à rentrer bredouille au domicile des Keller en attendant le retour de Jeremy, qui comme chaque fois lui remonterait certainement le moral à grand renfort de blagues et de sourires. Et pourtant, l'impensable se produisit lorsqu'un jeune homme l'accosta une fois qu'elle fut revenue sur ses pas, pour lui tendre le porte-feuille qu'elle aurait pensé ne jamais revoir. Soulagée, mais surtout reconnaissante, Cynthia se surprit alors à exprimer sa gratitude, consciente que tout le monde n'aurait probablement pas pris la peine de lui rapporter son bien, et décidée pour le coup à dompter sa méfiance légendaire pour accorder à ce garçon la cordialité qu'il avait largement méritée. Lui confirmant dans la foulée se prénommer Cynthia, elle apprit par la même occasion que son « sauveur » se nommait quant à lui Nino. « Eh bien Nino, je crois qu'à présent j'ai une dette envers toi. » La jeune fille souffla alors, un fin sourire dessiné sur les lèvres, avant que la satisfaction d'avoir remis la main sur son porte-feuille ne laisse finalement place à une certaine frustration lorsqu'envahie d'un doute, la brune s'empressa de l'ouvrir pour vérifier son contenu. Et sans grande surprise, toute la monnaie qu'elle avait préalablement retirée avait disparu, probablement emportée par un passant indélicat qui y aura vu une occasion de se faire un peu d'argent de poche. Toutefois, Nino avait raison, elle avait certainement un peu de chance dans son malheur, après tout ses papiers n'avaient pas bougé eux. « Oui c'est déjà plus que ce que je pensais retrouver, alors je m'estime heureuse. » Fait rarissime lorsqu'on connaissait son mauvais caractère, mais ici elle était forcée de voir le bon coté des choses : elle pourrait toujours retirer à nouveau de l'argent lorsqu'elle en aurait besoin, tandis que les démarches pour remplacer ses papiers auraient été beaucoup plus longues et ardues à accomplir. En attendant, il ne lui faudrait simplement pas espérer acheter le paquet de cigarettes dans lequel elle avait prévu d'investir, mais heureusement pour elle Nino se montra décidément indispensable lorsqu'il accepta de la dépanner d'une clope. « C'est cool, merci. » La jeune fille reprit alors, saisissant une cigarette puis la portant à ses lèvres, avant de les pincer légèrement à la remarque bientôt formulée par le jeune homme. « Je sais, et en général je fais toujours bien attention à mes affaires, c'est le genre d'habitudes que tu prends lorsque tu vis là où j'ai grandi. Mais ici, je sais pas ... je pensais que le coin ne craignait rien. » Elle haussa les épaules, presque timidement, regardant tout autour d'elle comme si elle espérait qu'un détail, n'importe lequel, viendrait appuyer se propos. Une vieille dame promenant insouciamment son chien, une mère baladant une poussette, un oiseau venant se poser sur un banc … « Je pensais que la ville toute entière ne craignait rien, à vrai dire. » Et elle se trouvait bête, finalement, d'avoir à ce point idéalisé Brisbane, comme si une partie d'elle avait désespérément besoin de croire qu'ici la vie serait enfin plus simple, loin des galères et de l'insécurité qui avaient longtemps régi son existence. Elle était sans doute arrivée ici avec des idées préconçues sur ce qu'elle y trouverait, au point de baisser sa garde, sans forcément imaginer qu'une péripétie comme celle-ci pourrait brusquement la rappeler à l'ordre. « Maintenant tu dois me prendre pour une pauvre fille sacrément naïve, pas vrai ? » Cynthia émit cette fois un léger rire, parce qu'au fond elle avait très tôt accepté qu'une part d'elle-même soit aussi influençable qu'une autre part pouvait être méfiante. Sa personnalité avait ceci d'ambivalent qu'elle était riche en contradictions, et ici il paraissait évident que ce garçon ne se retrouvait pas face à la Cynthia intraitable qui aurait récupéré son dû sans plus s'encombrer de remerciements il y a encore quelques mois. « Toi, tu connais bien le quartier ? C'est mal fréquenté en général, ou c'est juste pas mon jour de chance ? » La question se posait désormais, et Cynthia aimait autant grappiller ce genre d'informations tant qu'elle pouvait éviter à ce genre de situations de se répéter. Et puis, constatant qu'un détail avait attiré son attention un peu plus tôt sans qu'elle ait sur le moment pensé à le relever, c'est dans un fin sourire qu'elle ajouta. « Nino, c'est pas australien, je me trompe ? » Ça sonnait plutôt latin ou hispanique, ainsi peut être n'était-il pas du coin lui non plus, à ceci près qu'il avait peut être fait un plus long voyage que le sien le jour où Brisbane s'était aussi imposée à lui comme une évidence.
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Message(#) Sujet: Re: Opportunisme - Cynthia Opportunisme - Cynthia  EmptyLun 6 Fév - 22:31


Une dette envers lui, si elle savait. Il sourit et hausse les épaules. On va dire que j'étais au bon endroit, au bon moment... Pour lui, c'est sur, il pouvait pas tomber mieux. C'était le jackpot! Bon, il avait pas encaissé des milles et des cents mais au moins, ca lui faisait son argent de poche. Il allait pouvoir se faire plaisir pour les jours à venir. C'était comme gagner de l'argent tombé du ciel, là, tombé à ses pieds. Tout bénéf pour lui, moins pour elle. Mais dans son mal, elle avait retrouvé ses papiers. Et ça pour ça, Nino allait pouvoir se sentir mieux... Enfin, faudrait il encore qu'il ait quelques remords.
La jeune femme commencerait presque à lui raconter sa vie. Quand elle parle de "là où elle a grandit", Nino capte aussitôt qu'elle vient pas d'un quartier tranquille au bord de la plage où les gens ont les pieds dans l'eau lorsqu'ils de chez eux. Non, elle vient d'un de ses quartiers que Nino connait que trop bien. Là où lui aussi, il a vécu alors soudainement, il se prendrait presque pour son grand frère et lui rendrait les tunes qu'il lui a pris. Sauf que non, il perdrait clairement toute crédibilité sur ce coup et il passerait surement à coté. T'inquietes, j'crois que tu craint pas grand chose ici! C'est pas le pire! clairement, c'était pas le pire et si Nino visait juste, elle savait de quoi il parlait aussi.Et j'ai vu pire, en nana naïve! On pouvait pas dire qu'elle l'était pas. Déjà croire qu'un mec puisse vous ramener votre porte feuille, comme par hasard, trouvé près d'une poubelle et il tombe sur vous juste après, c'est être naïve. Mais, comme déjà dit, Nino se prenait d'un élan de solidarité envers elle, il n'allait pas la casser plus que ça. Il voulait maintenant, en savoir plus à son sujet. Le jeune italien se met à sourire lorsqu'elle relève que son nom n'a pas de consonnance Australienne. Il faut pas sortir d'une grande école pour sortir ça. Rien qu'à son accent fort présent, on pouvait le savoir. Nino n'avait pas un anglais parfait, loin de là, il se débrouillait comme il pouvait, savait se faire comprendre et comprenait aussi plutôt bien ce qu'on voulait lui dire, mais son accent lui, ne pardonnait rien. Italien. Il tire sur sa clope et devient plus curieux, histoire de voir s'il se trompait pas à son sujet. Il rebondit aussitôt et en profite pour lui demander : tu viens d'où, du coup? elle allait peut être lui donner le nom d'un quartier dont il n'aura jamais entendu parlé, n'étant pas du coin, même pas du pays, il avait de grande chance de ne pas connaitre la vraie signification de sa réponse.
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Message(#) Sujet: Re: Opportunisme - Cynthia Opportunisme - Cynthia  EmptyDim 26 Fév - 16:45


Tous ceux qui connaissaient Cynthia savaient qu'il était rare que la jeune fille reconnaisse avoir une dette envers quelqu'un. Parce qu'admettre lui être redevable, c'était admettre lui devoir quelque chose, or si la vie lui avait bien appris une chose, c'est qu'il valait toujours mieux ne rien devoir à personne. Là d'où elle venait, on ne rendait pas service, pas plus qu'on attendait des autres qu'ils nous sortent d'un mauvais guêpier. Ainsi, durant les dix-neuf années qu'elle avait passé à Adélaïde, dans un milieu où les codes et les règles s'apprenaient généralement très tôt, et très vite, Cynthia s'était toujours efforcée de tracer son chemin, sans jamais compter sur qui que ce soit d'autre qu'elle-même. Sa mère avait plus souvent fait office de copine que de figure maternelle et n'avait eu de cesse de la décevoir, ses différents beaux-pères étaient chaque fois entrés dans sa vie pour mieux en ressortir, et ses fréquentations ne lui avaient toujours attiré que des ennuis, si bien qu'elle avait fini par se défaire de tous ces liens qui ne lui auraient jamais rien apporté de bon. Mais ici, depuis que sa vie avait pris un nouveau tournant, c'était une autre Cynthia qui apprenait à se laisser apprivoiser, peu à peu, et à revoir son jugement sur ses congénères. Une Cynthia un peu plus docile, qui ne se braquait plus systématiquement lorsqu'on faisait un pas vers elle, et qui plus généralement consentait à laisser tomber certaines des barrières qu'elle avait auparavant dressées tout autour d'elles. C'était le cas avec les Keller, et notamment avec Jeremy, mais aussi avec Madame Graham, Terrence et quelques autres qui avaient cru en elle plus que personne ne l'avait jamais fait avant eux. Oui, Cynthia baissait plus facilement sa garde depuis que ces êtres étaient entrés dans sa vie, ainsi c'est certainement la raison pour laquelle elle avait à peine réfléchi au moment d'assurer à Nino qu'elle lui devait une fière chandelle. C'était vrai, car sans lui elle serait sans doute encore en train de chercher son porte-feuille à travers les rues de Fortitude Valley, et ce n'était pas la modestie de son bon samaritain qui la persuaderait du contraire. Ainsi esquissa-t-il un sourire à sa remarque, tout de même prête à croire qu'il puisse effectivement s'agir d'un heureux hasard. Puis, s'apercevant que la monnaie qu'elle avait tiré quelques heures plus tôt s'était évaporée, la jeune fille relativisa cependant : ses papiers étaient bien là, eux, et c'était déjà une bonne chose. La suite lui valut de s’épancher légèrement sur son passé, lorsqu'après s'être vue céder une cigarette par Nino, Cynthia se surprit à évoquer l'endroit où elle avait vécu. Un endroit bien différent de ce quartier, et même de Brisbane toute entière, si toutefois elle se fiait à la première impression qu'elle s'en était faite. Car à en juger par sa mésaventure d'aujourd'hui, peut être avait-elle surestimé la sûreté de cet endroit. Mais d'après Nino, les environs ne craignaient pas autant qu'elle pouvait maintenant le supposer. « C'est vrai, le coin a l'air assez tranquille, c'est bien pour ça que je ne me suis pas méfiée. Si j'avais grandi dans un quartier comme celui-là, je me serais sans doute évité pas mal de problèmes. » Des problèmes qu'elle avait d'abord trouvé bien malgré elle, mais qu'elle avait par la suite poursuivi consciemment, par plaisir, par besoin d'adrénaline, ou encore pour s'échapper d'une vie terne et ennuyeuse, longtemps passée en tête à tête avec sa mère ou à leur tenir la chandelle à elle et à l'une de ses multiples conquêtes … Elle n'avait finalement jamais vraiment su, mais savait, aujourd'hui, que l'endroit où elle avait grandi avait façonné celle qu'elle avait été. Nino, en tout cas, disait avoir vu pire spécimen en matière de naïveté, ce que la jeune fille accueillit avec un nouveau sourire, peut être inconsciemment rassurée de ne pas lui apparaître complètement crédule quand clairement la situation ne l'aidait pas. Et concernant l'idée très probable selon laquelle Nino ne serait pas australien, il semblerait qu'elle soit tombée juste. « Je m'en serais doutée. » Du fait qu'il soit italien, ou en tous les cas originaire d'un pays latin, d'Europe ou d'ailleurs. « Ton accent est encore très prononcé, j'imagine que tu n'es pas ici depuis très longtemps ? Tu devais sûrement avoir quelque chose de très important à faire en Australie pour partir aussi loin de chez toi. » C'est du moins ce qu'elle supposait, songeant que tout le monde n'irait peut être pas traverser la moitié du globe sans une bonne raison. Mais à bien y réfléchir, il pouvait y avoir des millions d'hypothèses pour expliquer la présence de ce jeune homme en Australie, l'une d'elle étant même qu'il soit tout simplement de passage. « Tu as de la famille dans le pays ? A Brisbane, peut être ? » La jeune fille osa alors demander, prise d'une curiosité certaine pour la situation de ce garçon, qui finit par lui demander à son tour d'où elle était originaire. Son histoire à elle était moins dépaysante, moins glamour aussi peut être, mais ça ne l'empêcha pas de se montrer honnête. « Moi, je viens d'Adélaïde. C'est sur la cote, à un peu moins de trois heures d'avion d'ici. » Ça lui semblait à la fois tout près et incroyablement loin, peut être parce qu'en soi ce n'était pas les kilomètres qui aujourd'hui l'éloignaient le plus de son ancienne vie à Adélaïde, de sa mère, de son quartier et de tous ceux qu'elle avait laissé derrière elle. Pas les kilomètres, non, plutôt ses nouveaux objectifs, et la détermination qui l'habitait depuis qu'elle avait posé un premier pied à Brisbane. « Ici, je vis à Bayside, que tu connais sûrement. La famille d'un ami m'y héberge, ça fait quelques mois maintenant. Je leur paie juste un loyer symbolique, c'est d'ailleurs aussi pour ça que j'avais tiré de l'argent ce matin … Mais je leur expliquerai, je pense qu'ils comprendront. » Une légère moue se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle pensa aux Keller, et à la façon dont elle aurait à leur conter ce malheureux épisode. Elle n'avait aucun doute sur le fait qu'ils se mettraient à sa place et la rassureraient sur le fait qu'il n'y avait pas plus dérisoire que quelques billets, mais la simple idée de leur inspirer la moindre déception lui faisait horreur, parce qu'ils agissaient avec elle comme ne l'avaient jamais fait ses propres parents – l'un ayant fait de sa vie un véritable enfer quand l'autre en était sorti avant même qu'elle n'ait pu le connaître. « Toi, tu vis dans quel coin ? Je connais pas encore toute la ville sur le bout des doigts, mais je devrais pouvoir situer. » Ça lui donnerait même une occasion de tester ses nouveaux repères, encore quelques peu incertains alors que Brisbane lui paraissait toujours aussi immense et que quelques mois ne lui avaient pas suffi pour en assimiler les moindres recoins. Peut être Nino vivait-il non loin du domicile des Keller, près des studios d'ABC News 24 ou à deux pas de l'université … Peut être était-elle même déjà passée devant chez lui, sans le savoir.
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Message(#) Sujet: Re: Opportunisme - Cynthia Opportunisme - Cynthia  EmptyJeu 16 Mar - 20:32


Décidément, entre son prénom et son accent, Nino était trahi par ses propres origines. En même temps, il était très fier de sa nationalité, très fier d'être italien et ne le renierai jamais. Si c'était souvent un cliché qui collait à la peau des méditerranéen, pour Nino c'était plus que ça, c'était la réalité. Il avait cette sorte d'arrogance quand il s'adressait aux autres, sans forcément le faire exprès. Toute fois, depuis qu'il était à Brisbane, il avait mis ce coté de sa personnalité un peu de coté. En terrain inconnu, Nino se surprenait à être quelqu'un d'un peu plus fébrile, moins intouchable qu'il ne l'était en terrain conquis qu'étais Scampia. Il se demandait s'il reverrait ce quartier un jour. Sans doute. Je suis arrivé en décembre. il allait bien se garder de lui confier ce qui l'avait amené en Australie exactement. Bien qu'il était aussi là pour son frère, il ne serait jamais venu s'il n'avait pas eu des soucis avec la justice, et s'il n'était pas menacé de mort en restant à Naples. Etre loin de cette ville et de ce pays était la seule solution. Voilà une bonne raison pour sa venue.J'ai un frère ici. Un peu de tourisme et changer d'air, c'est assez important ? Il lui lança un clin d’œil et tira à nouveau sur sa clope qui se consumait au bout de ses doigts. T'es curieuse. mais étrangement, celà ne dérangeait pas tant que ça Nino. Cynthia n'avait pas une voix désagréable, elle n'avait pas une attitude de pimbêche qui le rebutait et elle finirait presque par lui faire pitier tien. Comme si le jeune italien était pris de remord de lui avait dérober son argent, pour payer son loyer qui plus est. Mais tant pis, elle allait s'en remettre et lui, encore plus. Jamais entendu parlé de ta ville. La culture de Nino n'était pas très développée et ses connaissances en géographie l'étaient encore moins. S'il arrivait à placer Rome et Paris sur une carte, pour le reste, il ne fallait pas trop lui en demander. Mais au moins, il savait où se trouvait l'Australie, au moins... Tu vivais pas dans les beaux quartier de la ville, non? à en croire ce qu'elle lui avait dit auparavant. Nino était intéresse. Peut être qu'au final, il était tombé sur une nana qui était aussi paumée que lui, qui avait vécu la même misère que lui. Un quartier où il faisait pas forcément bon vivre. Bien que lui, s'y était carrément fait, il s'y était habitué et meme attaché. Contrairement à d'autres qui partaient au fur et à mesure, comme son frère Vitto. Vitto qui avait toujours dis qu'il quitterait cette vie miséreuse et non seulement il l'avait dit mais en plus il l'avait fait. Il avait réussi, lui. J'connais pas encore la ville, encore moins les quartiers. Mais j'sais au moins où je suis hebergé. A Pine Rivers. Chez une nana qui a eu un peu pitié de moi, j'crois. dit il sur le ton de l'humour mais il n'était surement pas loin de la vérité. Ma veine, c'est que j'lui file pas une tune. dit il comme si c'était une fierté.



pardonne moi pour tout ce temps :o Opportunisme - Cynthia  2523491165 Opportunisme - Cynthia  2523491165
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Message(#) Sujet: Re: Opportunisme - Cynthia Opportunisme - Cynthia  EmptyDim 2 Avr - 1:12


C'est vrai, Cynthia s'était doutée que Nino n'était pas d'ici lui non plus, et qu'en l'occurrence le jeune homme était originaire de terres lointaines, plus lointaines c'est certain que celles qui l'avaient vu naître. Pas seulement parce que son accent laissait facilement supposer qu'il avait grandi dans un pays latin, aussi parce que quelque chose chez lui avait inconsciemment aiguillé Cynthia, qui depuis son arrivée ici avait suffisamment observé et côtoyé les habitants de Brisbane pour reconnaître ceux qui comme elle étaient encore étrangers à cet environnement il n'y a pas si longtemps. Pour elle tout remontait à seulement quelques mois, mais il semblerait que pour Nino les choses soient encore plus fraîches qu'elle ne l'aurait imaginé. Souriant à cette idée, et comprenant par la même occasion que ça n'était peut être pas le genre de choses sur lesquelles le brun comptait s'étendre, la jeune fille s'intéressa plutôt à l'idée selon laquelle Nino aurait pu rejoindre de la famille à Brisbane. Une théorie qui expliquerait la présence de ce garçon qui venait de loin, et qui ne serait pas sans lui rappeler sa propre situation : elle aussi, après tout, était venue pour raisons familiales. Son père, malgré tout, était sa famille … certainement la seule qu'il lui reste vraiment, d'ailleurs. La réponse du jeune homme fut alors accueillie par une Cynthia plus enthousiaste. « Oh, c'est une chance que moi je n'ai jamais eu. Vous vous entendez bien ? J'imagine que vous devez être proches si c'est en partie pour lui que tu es venu ici. » La brune souffla alors, comme si elle prenait malgré elle conscience du vide qu'elle avait toujours ressenti d'avoir grandi seule, qui plus elle élevée par une mère instable qui pour sûr aurait préféré se faire couper les deux jambes que de retomber enceinte. Ce n'était pourtant pas les prétendants qui avaient manqué, durant toutes ces années, simplement sa mère estimait sans doute depuis sa venue au monde que sa fille n'était qu'une erreur qu'elle avait fait le choix de ne pas corriger, mais qu'elle veillerait néanmoins à ne jamais reproduire. La réflexion de Nino la tira de ses songes et la jeune femme émit un léger rire. Curieuse, elle ? « On me le dit souvent ! Mais je te rassure, c'est une impression qui a tendance à passer, quand on commence à me connaître un peu mieux. » Et répondant à son clin d’œil avec un soupçon de malice dans la voix, la jeune femme poursuivit. « Reste à savoir si ce sera ton cas. » L'avenir leur dirait sans doute si cette rencontre les mènerait quelque part ou si leurs routes s'étaient momentanément rejointes, le temps d'un tête-à-tête hasardeux, pour mieux se séparer ensuite. Ce fut en tout cas à son tour d'en révéler un peu plus sur l'endroit d'où elle venait, et c'est sans l'once d'une surprise qu'elle accueillit bientôt la remarque de Nino, lorsque celui-ci sembla découvrir l'existence d’Adélaïde en même temps que sa réponse. « C'est parce qu'elle n'est pas très intéressante. Moi, je m'y suis longtemps ennuyée. » Peut être manquait-elle un brin d'objectivité, étant donné que sa vie là-bas ne l'avait jamais un tant soit peu épanouie et qu'elle pourrait certainement énumérer un millier de raisons pour lesquelles elle n'y remettrait jamais les pieds, mais Cynthia était comme ça, prête à laisser une seconde chance à l'homme qui l'avait abandonnée, mais pas à l'endroit qui l'avait vu grandir. « Non, plutôt dans un des coins les plus malfamés. Le genre d'endroits où une mère célibataire et sa fille ont plutôt intérêt à se fondre dans la masse si elles veulent éviter les ennuis et les mauvaises rencontres. » Elle aurait pu lui mentir, prétendre être née dans un de ces grands pavillons qui semblaient tout droit sortis d'un film et devant lesquels elle était souvent passée à vélo sur le chemin du lycée ou lorsque sa mère l'envoyait faire ses courses, mais elle en avait déjà trop dit, et Nino avait bien senti que la vie de banlieue, ça n'était pas une chose qui la connaissait. « Le piège, c'est quand tu veux tellement faire comme tout le monde que tu finis par mal tourner. » Dans un sourire, Cynthia dédramatisa à sa façon cet épisode de sa vie que Nino ne tenait certainement pas à entendre, et comprit rapidement que tout comme elle, le garçon n'était pas encore ici depuis suffisamment longtemps pour avoir parfaitement pris ses marques en ville. Elle apprit néanmoins qu'il vivait à Pine Rivers, ce qui l'incita immédiatement à reprendre. « Oh, je connais Pine Rivers, j'y fais justement mon stage. Je bosse dans les locaux d'ABC, t'es sûrement déjà passé devant, c'est le genre de bâtiments qu'on peut pas louper. » C'était du moins la première impression qu'elle s'en était faite, lorsqu'elle avait débarqué devant cet immeuble et s'était sentie toute petite, et pas seulement parce que son premier jour de stage l'avait tétanisée au point que Jeremy avait du l'encourager par téléphone avant qu'elle ne se décide à pousser la porte des studios. « Vu que j'y suis plus de la moitié de la semaine, si un midi t'as du temps à tuer et envie d'aller manger un morceau, n'hésite pas à passer. On a nos habitudes dans un resto sympa, mais on aime aussi les sandwichs. » Cette proposition, Cynthia fut la première à s'en étonner, d'abord parce qu'elle n'avait pas vraiment pour habitude de pousser la sociabilité jusqu'à lancer ce genre d'invitations, ensuite parce que ça n'avait certainement pas beaucoup de sens, quand bien même Nino s'était montré bienveillant en lui rendant son porte-feuille quelques minutes plus tôt. La suite lui valut en tout cas d'esquisser un sourire plus amusé. « La fille qui t'héberge, tu lui verses vraiment aucun loyer ? » Elle s'étonna à ce moment-là, prête à le croire sur parole, ne serait-ce qu'à en juger par l'air fier qu'il arborait et qui ne ressemblait pas exactement à celui d'un baratineur. Car des baratineurs, dieu sait qu'elle en avait connu. « T'as du lui taper dans l’œil alors. Ou bien c'est une trafiquante d'organes sous couverture qui t'empoisonne à petit feu dans l'espoir de te dépecer ensuite. » Cynthia pouffa, forcée d'admettre que ce Nino la mettait suffisamment à l'aise pour que ce genre de blagues s'échappent bien malgré elle de son esprit, où elles auraient mieux fait de rester. « Oui, on me dit aussi souvent que j'ai un sens de l'humour bien à moi. Mais j'ai aussi des qualités, je te jure. » Des qualités qu'elle dissimulait plus ou moins volontairement en fonction de son interlocuteur ou de la situation. Ici, Cynthia était étonnamment nature et ne ressentait pas le besoin de jouer un rôle ou de se planquer sous une carapace, alors tout portait à croire que son humour douteux n'était véritablement pas un mythe, ce que Nino déplorerait sûrement autant qu'elle.


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Message(#) Sujet: Re: Opportunisme - Cynthia Opportunisme - Cynthia  EmptyMar 11 Avr - 17:43


La question fatidique. Nino était il proche de son frère? Il y a encore quelques mois, enfin, plusieurs mois voir quelques années, il aurait dit oui. Inséparables. Plutôt, lui ne le lâchait jamais. Toujours derrière lui, toujours collé à ses basques, son ombre. Nino c'était celui qu'on voyait toujours aux cotés de Vitto en ville. Toujours jusqu'à ce que leurs chemins se séparent. Jusqu'à ce que Vittorio décide de s'en aller à Rome, laissant derrière lui frère et mère. Lui avait fini par s'en sortir, pas trouver sa voix, partir de Scampia et de la misère de ce quartier qui agissait telle la gangrène sur toute personne y mettant les pieds et qui voulait s'y installer. Mais certains arrivent à s'en défaire, à voir plus loin, à rêver d'une vie meilleure et tout faire pour y parvenir. C'était ce qui qualifiait le grand frère de Nino. C'était tout le contraire de Nino. Lui y était resté et tout s'est enchaîne. Bien qu'il faisait déjà partie de ces voyous de bas étage, seconde catégorie, il avait pris du grade, de la confiance. Il avait plus son frère pour jouer au flic derrière lui, pour lui rappeler que la vie c'était pas ça. Comme deux doigts d'une main, à la base. il n'avait pas pu s'empêcher de souffler cette précision. Il redresse la tête  et regarde Cynthia avec un air grave sur le visage. La séparation a été difficile. dit il comme pour sauver la mise. Il n'avait pas envie de s'étaler en ce qui concerne sa vie de famille. Il ne la connaissait pas et ne savait pas à qui il avait à faire pour trop en dire. Et puis, même avec des connaissances de longue date, il savait que la confiance ne s'accordait jamais facilement. Toujours rester vigilent.
Il semblerait que la jeune femme ai déjà des projets pour leur futurs. Se revoir? Ou si ce n'était pas une ferme attention, au moins, elle n'excluait pas cette possibilité. Nino ne releva pas pour autant. Pour lui, elle n'était qu'une gamine de passage. Il avait fait sa fausse bonne action de la journée et il s'en contenterait pour la suite. Il n'était pas du genre à se lier aussi vite avec quelqu'un qui venait juste de croiser. Qui plus est, quelqu'un qu'il venait d'arnaquer sans scrupule. Toutefois, il semblait presque compatir au passé de la jeune demoiselle. Ce quartier qu'elle décrivait correspondait tout à fait à Scampia.   Se fondre dans la masse ouais. Suffit juste de pas chercher la merde, rester dans son coin, se faire discret. C'est le meilleur moyen. On aime pas les grandes gueules. ajouta t il comme s'il lui répondait directement, il sait exactement de quoi elle parle. le meilleur moyen de résister, c'est de succomber. Il finissait par en dire un peu trop sans vraiment le vouloir mais chaque parole de la jeune femme résonnait que trop fort dans les oreilles de Nino. Pour lui, rallier les groupes des caïds de Scampia c'était un moyen d'être tranquille et de mener sa vie sans emmerde. C'était sa force de résistance.
Je crois que j'vois où c'est ouais. Il n'étais pas passé souvent devant ce grand batiment qu'elle décrivait, mais il lui avait tapé dans l'oeil. Il s'était demandé de quoi il s'agissait, n'ayant pas vraiment regardé le nom de l'enseigne. Une radio donc. Elle bossait dans une radio, en tant que stagiaire... pourquoi pas. Il se demandait quel age elle avait pour être encore stagiaire. Surement la vingtaine. C'est vrai qu'elle lui paraissait être jeune. On? Non seulement, elle l'invitait à manger à présent avec elle un midi mais il semblerait qu'elle avait l'intention de le présenter à d'autres personnes. Hors de question pour lui d'adopter ce genre de comportement. J'te file ton porte monnaie et tu crois qu'on va aller déjeuner à l'occas ensemble? c'était trop pour lui d'un coup. Loin d'être habitué à ce genre de proposition d'ailleurs. Et il devait arrêter d'accepter les invitations des inconnus, il avait déjà atteint son quota de sociabilisation, et largement. C'était sans doute la goutte d'eau qui faisait qu'il avait décollé de la conversation, il n'écoutait plus tellement ce que la jeune femme disait. Ouais ouais, j'paie que dal. Il commençait à regarder autour de lui pour savoir comment il allait bien pouvoir se défaire de cette discussion. Il avait l'impression d'être à nouveau pris au piège. A croire que la gentillesse et la spontanéité ne faisait pas partie de son monde, ca avait tendance à l'angoisser. J'te crois ouais. Mais dis, t'avais pas un truc à faire? Il sentait qu'il allait perdre patience. En même temps, il avait tout à fait conscience qu'elle avait rien fait de mal mais c'était pas un comportement habituel pour lui.
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Message(#) Sujet: Re: Opportunisme - Cynthia Opportunisme - Cynthia  EmptyDim 7 Mai - 1:21


Si ici le fin sourire arboré par Cynthia ne laissait pas transparaître le mal-être qui l'habitait, il n'était en vérité pas si évident pour la jeune fille d'interroger Nino sur sa relation avec son frère, qu'elle imaginait suffisamment fusionnelle pour qu'il se soit donné la peine de faire le déplacement jusqu'à Brisbane. Parce qu'elle, fille unique qui n'avait jamais connu ni la stabilité familiale ni aucune des joies qui incombaient certainement à toute fratrie, s'était toujours désolée d'avoir grandi seule, sans figure rassurante ou confident(e) durant quelques unes des heures les plus sombres de sa courte existence. Néanmoins, elle se réjouissait sincèrement pour ce garçon qu'elle méconnaissait encore mais qu'elle jugeait intéressant à plus d'un titre. S'il avait quelqu'un sur qui compter, quelqu'un pour l'entourer et lui faire oublier qu'il était lui aussi comme un étranger au beau milieu de cette vaste ville, alors elle se réjouissait pour lui. Dans un sens, le fait qu'elle ait emménagé à Brisbane et ait été accueillie à bras grands ouverts par les Keller rapprochait certainement leurs deux situations. A ceci près qu'aussi chaleureuse soit cette adorable famille, elle ne serait sans doute jamais totalement la sienne. « Alors c'est une chance que vous ayez aujourd'hui une occasion de vous retrouver. » La brune souffla alors, dans l'esquisse d'un nouveau sourire, croyant comprendre qu'en soi ça n'était peut être pas le sujet sur lequel Nino se voyait s'étendre avec elle, compte tenu du fait qu'ils venaient après tout de se rencontrer. L'idée qu'il puisse la trouver curieuse, elle, ne fut pas pour la surprendre étant donné que c'était généralement le trait de caractère qu'on pointait en premier lorsqu'on croisait sa route. Une particularité qu'elle choisissait de ne pas uniquement voir comme un défaut, et pour cause, c'était là un atout pour quiconque aspirait à évoluer un jour dans le milieu du journalisme. Ainsi s'amusa-t-elle de se remarque, avant de réprimer une partie de son enthousiasme au moment d'évoquer les années qu'elle avait passé en dehors de Brisbane, ou plutôt l'endroit où elle avait longtemps vécu. Un coin que semblait méconnaître Nino mais que Cynthia, elle, ne risquait pas d'oublier. Car tout dans le quartier où elle avait vécu était en soi mémorable. De l'appartement délabré où sa mère et elle avaient cohabité, aux petits délinquants croisés n'importe où à deux kilomètres à la ronde en passant par cette vue bien loin des paysages de carte postale. « J'ai comme l'impression que je suis pas la seule à avoir grandi loin des squares et des jolies banlieues pavillonnaires. » La jeune fille commenta en tout cas spontanément, à la façon dont Nino reprit ses paroles, croyant comprendre qu'il était lui-même très bien placé pour savoir ce qu'on ressentait lorsqu'on vivait dans ce genre d'endroits. « Mais l'endroit d'où on vient ne nous définit pas. La preuve, j'ai fini par quitter mon quartier pourri et aujourd'hui je doute qu'on puisse imaginer rien qu'en me regardant par quelles galères j'ai pu passer et quelles bêtises j'ai pu faire. » La jeune fille haussa les épaules. Était-ce elle qui tentait finalement de s'en convaincre, ou bien pouvait-elle réellement espérer que son ancienne existence semble bien loin d'elle et de ses ambitions actuelles lorsqu'on la dévisageait ? Une chose était en tout cas certaine, quelques mois loin de son quartier natal l'avaient changée, radicalement. « Et c'est pareil pour toi. » Elle avait beau le connaître depuis moins d'un quart d'heure, sa première impression sur Nino avait été bonne, suffisamment en tout cas pour qu'elle ait l'impression que lui aussi avait fait du chemin. Peut être se laissait-elle en soi influencer par le service qu'il lui avait rendu, quelques instants plus tôt. Oui, peut être. L'évocation de Pine Rivers l'incita en tout cas à faire allusion à son stage à Abc News 24, tandis qu'elle émit même l'idée que Nino l'y rejoigne éventuellement un midi, puisqu'il disait vivre dans les parages et qu'il ne lui donnait pas l'impression d'être beaucoup plus entouré qu'elle. Mais à en juger par la réaction du jeune homme, lui ne comptait pas sociabiliser outre mesure. Cynthia lâcha alors un léger rire. « Détends-toi, c'était qu'une idée. Je trouvais sympa de faire connaissance après ce que tu as fait pour moi, mais on peut aussi reprendre le court de nos vies comme si de rien était. » Tout simplement. Ça n'était pas comme si elle comptait le supplier d'accepter une invitation à déjeuner, qui plus est maintenant qu'il lui avait bien fait comprendre qu'il ne comptait pas copiner. « Je connais pas encore grand monde ici, c'est pour ça. Mais j'en suis pas encore au point de supplier les gens pour qu'ils deviennent mes amis, rassure-toi. » Au cas où elle lui aurait donné l'impression du contraire, ou si jamais Nino s'inquiétait de devoir potentiellement déménager maintenant qu'il lui avait indiqué dans quel quartier le trouver. Non, qu'il se rassure, Cynthia aspirait à rencontrer du monde mais n'était pas encore assez désespérée pour forcer le destin. La suite de cet échange lui laissa finalement penser qu'il était peut être temps de laisser ce jeune homme vaquer à ses occupations, ainsi sa prochaine question l'incita à reprendre. « Oh, si, exact. Un rendez-vous avec ma professeur particulière. Je devrais peut être me remettre en route si je veux pas la faire trop attendre, je devrais déjà l'avoir rejointe depuis un moment. » Parions que Madame Graham n'apprécierait pas qu'elle lui fasse perdre toute son après-midi, alors oui, définitivement, elle rendrait probablement service à tout le monde en reprenant sa route. « Encore merci pour le porte-feuille, Nino. Tu m'as vraiment retiré une sacrée épine du pied, c'était sympa. » Et esquissant un nouveau sourire, la jeune fille commença à s'éloigner de quelques pas, se retournant toutefois une dernière fois vers le jeune italien pour lui lancer quelques derniers mots. « Profite bien de ton frère et de ton séjour ici. Je te dis pas à un de ces quatre, du coup … mais qui sait. » Après tout cette ville n'était sûrement pas assez grande pour qu'ils puissent sérieusement espérer ne jamais retomber l'un sur l'autre. Une idée que Cynthia ne déprécierait pas, d'ailleurs, mais qu'elle garda pour elle de peur que Nino ne regrette définitivement d'avoir croisé sa route.
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