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 so i scream and shout to make you leave (delie)

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Message(#) Sujet: so i scream and shout to make you leave (delie) so i scream and shout to make you leave (delie) EmptyJeu 23 Fév 2017 - 1:43



so i scream and shout to make you leave (delie)

Drowning I'm drowning in that clown's mask, to make you laugh at my thousand flaws. Alone when I'm all alone I take my smile off, but your heartless words have left me scars. ∆


La poignée de la porte se fit entendre lorsque cette dernière fut abaissée, laissant entrapercevoir pour qui voulait bien regarder la petite tête de Charlie. « Deb ? T’es sûre que ça va ? » Soupirant légèrement, Debra mit quelques secondes avant de bien daigner sortir la tête de sous la couette. Des cernes couvrait le dessous de ses yeux comme peu de fois ça lui était arrivé, et même, elle n’avait plus la foi de se maquiller le matin - c’était pas peu dire. Et en même temps, vu qu’elle passait son temps dans la villa des Hazard-Perry, refusant de sortir des limites de la clôture pour être sûre de ne croiser personne, elle n’avait pas de réelle nécessité à se maquiller. D’un geste - presque - rapide de la main, elle vint replacer des mèches de cheveux rebelles afin de bien voir Charlie. « Oui oui, j’ai pas fail, c’est tout. Je descendrais prendre un truc plus tard au pire, t’inquiètes pas. » Elle aurait pu tenter de le rassurer en esquissant un léger sourire, quelque-chose d’anodin pour certains mais qui aurait pu réchauffer un peu le coeur de Charlie. Car, depuis les derniers jours, même Gauthier - que Debra ne croisait pas si souvent que ça, même en habitant sous le même toit - savait que la jeune femme broyait du noir. Pas volontairement, surtout qu’elle était toujours plus ou moins en forme malgré son ventre d’une circonférence de Jupiter. Mais, comme cette taille l’indiquait, elle arrivait doucement au terme de sa grossesse  et elle commençait à perdre pieds. Le moment des grands décisions, le moment tant redouté, tant repoussé dans sa tête, allait enfin arriver. Charlie sembla soupirer à son tour. « Tu viens me voir si t’as besoin de quelque-chose, ok ? » Par habitude, elle leva les yeux au ciel, se réfugiant de nouveau sous les couvertures. Même si le jeune homme était aux petits soins avec elle depuis qu’elle était arrivée, quelques semaines plus tôt, avec ses valises sur le seuil de sa porte, elle ne pouvait s’empêcher de garder son petit caractère de princesse. Il ne le méritait pas, elle le savait, elle ne pouvait cependant pas s’en empêcher. Debra finit par baisser de nouveau son regard sur cette partie de son corps, devenu étranger à ses yeux, qui n’arrêtait pas de bouger. Elle n’en revenait pas de sentir ce petit être - aussi répugnant il pouvait lui paraitre - bouger sous ses doigts. Parcourant délicatement sa peau, elle sentit un petit coup de pieds. Un sourire lui fut arraché sans qu’elle n’ait le temps de s’en apercevoir. « Qu’est-ce que je vais faire de toi, sale vermine… » Elle n’avait jamais cessé les surnoms horribles lorsqu’elle parlait en direction de son ventre, de cet enfant, comme si ça pouvait lui donner envie de déguerpir au plus vite dès qu’il aurait mis la tête dehors. Cependant, plus les semaines avançaient et plus le ton de sa voix s’adoucissait lorsqu’elle les prononçait. Elle ne savait pas si c’était parce-qu’elle était en train de s’épandre de cet être ou si c’était qu’elle se détestait en sachant que c’était bien la fin de ce calvaire, cet enfer. Tirant sur son tee-shirt, cachant sa peau tendue comme il n’était pas permis, elle soupira, fermant les yeux. Qu’est-ce qu’elle allait faire de lui, oui. Ca faisait des jours et des jours que cette question trottait sans arrêt dans sa tête, allant jusqu’à l’empêcher de dormir - car, lorsqu’elle fermait les yeux, c’étaient au tour de ses rêves de devenir des cauchemars. Et si elle aimait cet enfant, lorsqu’elle croiserait son regard ? La question qui lui faisait le plus peur. Elle n’en voulait pas. Elle ne voulait pas d’enfant. Les élever, les materner, les éduquer - et surtout les aimer -, ce n’était pas pour elle. Elle n’était pas faite pour être mère, elle le savait, le sentait. Et ça se confirmait avec la façon dont elle s’était comportée sur la première partie de sa grossesse. Inconsciente, elle savait l’être, et elle ne le nierait jamais. Mature, en aucun cas cet adjectif pourrait lui correspondre. Alors, dans sa tête, remettre cet enfant à des services compétents étaient surement la meilleure chose à faire. Benjamin ne pourrait pas être là pour lui non plus, il avait d’autres choses auxquelles se soucier - et il avait son propre enfant à s’occuper, un miracle que le gamin soit toujours en vie. Et elle ne confirait pas cet enfant à d’autres personnes de son entourage, il était hors de question. Alors, pourquoi pas. Après tout, des tonnes de couples ne pouvaient pas obtenir d’enfant, la loi de l’aléatoire génétique. Elle, elle en avait un dont elle ne désirait pas la responsabilité. Alors… Oui. Même si Debra en avait peur, avait peur de sa propre réaction et de celle des autres lorsqu’elle leur dirait, elle sentait que l’adoption était le meilleur des choix. Son coeur était lourd de cette décision qui faisait lentement son chemin dans sa tête, mais dans tous les cas il serait davantage lourd si elle décidait de le garder. Elle ne le méritait pas - et cette enfant la méritait, en tant que mère, encore moins. « Comme ça, tu auras des parents super cool. Et peut-être même un chien, qui sait. » Elle se sentait toujours bête de plus ou moins se parler à elle-même, à voix basse, dans son lit. Comme un petit rituel avant le coucher. Sauf que ce soir, le petit être semblait être plus agité que les autres jours. Après tout, Debra ne dormait pas tant que ça, il devait ressentir la fatigue de ce corps porteur à travers les mouvements qu’il effectuait au fur et à mesure de la journée. « Tu comptes m’empêcher de dormir jusqu’à la f… » Ce n’était pas quelque-chose de désagréable en soi, ce petit sentiment, frisson, qui parcourut rapidement tout son corps. Pas non plus parmi les choses qu’on aimerait ressentir à longueur de journée. Mais, c’était différent. Etrange. Fronçant les sourcils, elle le sentit rapidement en elle. Quelque-chose n’était pas normal, quelque-chose avait changé. Se tournant sur le dos, s’aidant de ses bras devenus maigres à force de ne plus côtoyer la salle de sport comme elle en avait l’habitude, elle se stoppa assez rapidement, sentant une sorte de liquide chaud se répandre lentement sur ses jambes; entre ses cuisses pour être plus exact. Son coeur loupa un battement, avant de commencer à s’emballer comme rarement il avait fait ces derniers temps. « Non non non… » C’était impossible, inimaginable. Elle avait tout prévu, dans sa tête tout était tracé. Et surtout, elle avait bu les paroles des médecins comme si c’était le seul moyen de rester correctement en vie. Mais dans leurs discours, rien n’indiquait que cet enfant devait naitre aujourd’hui. C’était trop tôt, elle n’était pas prête, ne voulait pas. « Non, s’il te plait non… » Sa voix devenait affolée. Sa respiration se faisait de plus en plus saccadée. Elle tira d’un grand coup la couverture, pour regarder - et découvrir le lit trempé. Ses yeux devinrent embués. Et puis, la première contraction se fit ressentir, la parcourant de part en part, lui déchirant les muscles - des muscles qu’elle ne se rappelait même plus avoir. Lui brûlant les entrailles. La réduisant en cendres de l’intérieur. « CHARLIIIIIIIEEEEEEEE ! » Un cri fort, trop fort pour être raisonnable. Venu d’un endroit dont Debra même n’avait pas connaissance. Le cri du désespoir, de la douleur, de la tristesse et de toute cette pression qui finissait enfin par lâcher légèrement son corps - comme si elle avait enfin compris qu’elle pouvait aller emmerder d’autres gens, que son tour à elle était passé. Sauf qu’en réalité, ce que Debra ne savait pas, c’était que la partie la plus dure ne faisait que commencer.

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Message(#) Sujet: Re: so i scream and shout to make you leave (delie) so i scream and shout to make you leave (delie) EmptyVen 24 Fév 2017 - 18:44




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delie
C’était devenue une habitude, un réflexe même. Tous les matins, une fois réveillé, je venais m’inquiéter de comment allait Debra, m’aventurant dans sa tanière suitée dans l’une des nombreuses chambres de la maison qu’avait acheté Gauthier. « Deb ? T’es sûre que ça va ? » demandais-je alors après avoir entrouvert la porte de la chambre pour y passer la tête. Je m’adressais, comme souvent, à un amas informe sous les couvertures. Un simple coup d’œil à la table de nuit de la jeune femme m’indiquait que celle-ci n’avait pas touché un seul morceau de son petit-déjeuner. « Oui oui, j’ai pas faim, c’est tout. Je descendrais prendre un truc plus tard au pire, t’inquiètes pas. » disait-elle, après avoir relevé légèrement la tête afin que je puisse l’apercevoir. Elle avait une mine affreuse, effet produit notamment par les cernes qui entouraient ses yeux et le fait que sa peau n’avait pas vu le soleil depuis un moment. Depuis que Debra était venue habiter ici, dans le confort de cette luxueuse villa, elle ne mettait presque jamais le nez dehors de toute façon, bien trop effrayée à l’idée que quelqu’un ne la croise avec ce ventre arrondi par la grossesse. « Tu viens me voir si t’as besoin de quelque-chose, ok ? » ne pouvais-je m’empêcher d’ajouter à son attention avant de refermer la porte. C’était plus fort que moi mais je m’inquiétais sincèrement pour elle. Quiconque me connaissait un minimum savait pourtant que ce n’était pas dans mes habitudes de me faire du souci pour autrui, me préoccupant majoritairement de mon petit confort personnel avant celui des autres. Mais avec Debra c’était différent. Si je n’étais pas le père de l’enfant qu’elle portait, si je n’étais pas non plus son petit-ami et si ce n’était de toute évidence pas moi qui portait le poids de cette grossesse non désirée, je la vivais presque autant qu’elle. Il n’y avait pas un seul jour où je ne pensais pas à Debra, pas un jour où son état ne me préoccupait pas. A partir du moment où Debra m’avait annoncé sa grossesse, je m’étais senti investi d’une mission : accompagner ma meilleure amie tout au long de cette aventure qui ressemblait davantage à un cauchemar pour elle. Et je n’avais pas fait les choses à moitié, bien que je restais certain que Debra ne mesurait pas l’importance de mon implication dans tout ceci, ne se rendant sûrement pas compte à quel point je m’inquiétais pour elle. Tous les matins, malgré mon emploi du temps chargé et chronométré, je déposais sur sa table de nuit, un thermos avec du thé et quelques tartines qu’elle pouvait manger à son réveil. En rentrant des cours ou à mon retour de la radio, c’était la première personne que je venais trouver. Sachant pertinemment qu’elle ne sortait que très peu, je me chargeais de la divertir un minimum, de ne pas la laisser s’enfermer dans cette torpeur qu’elle s’était construite. Souvent, je lui proposais au moins de regarder un épisode de série avec moi sur Netflix, je lui racontais ensuite en détail ma journée (qu’elle s’y intéresse ou non) pour m’assurer qu’elle gardait contact avec la réalité. J’essayais surtout de la dérider, de la faire dédramatiser. Contrairement à bon nombre de son entourage qui avait souvent ce regard de compassion en posant le regard sur ses courbes arrondies, pour ma part, je n’éprouvais pas la moindre pitié pour la jeune femme. Je me chargeais de lui faire violence, de la pousser à sortir de sa zone de confort, une attitude que j’étais un des rares qu’elle laissait avoir avec elle. Refermant la porte, je descendais les escaliers pour aller me servir une nouvelle de tasse de thé qui me permettrait de rester concentré sur mes cours puisque je révisais aujourd’hui pour mon partiel de la semaine prochaine, comptant bien évidemment maintenir mon rang de major de promo dans ce cours, qui était mon préféré de tous. Attendant que l’eau bout, je laissais mon regard vagabonder dans la cuisine, se posant sur le dossier médical de Debra qui se trouvait sur la table de la salle à manger. Deux semaines, c’était la date prévue de l’accouchement de Debra et je redoutais autant cette date que je l’attendais avec impatience. J’étais épuisé, épuisé par les efforts que cela me demandait d’être là pour elle, sans l’étouffer pour autant (une équation bien difficile à équilibrer lorsqu’on avait à faire à un caractère aussi complexe que celui de la Brody). Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de songer que les problèmes ne s’arrêteraient pas à l’accouchement puisque Debra ne savait toujours pas ce qu’elle comptait faire de cet enfant. A moins que celle-ci n’en garde le secret, de peur que je n’essaye de la faire changer d’avis (pensée qui n’était pas là pour me rassurer). J’espérais simplement que, peu importe son choix, Debra ne renoncerait pas totalement à ses droits sur cet enfant, car j’étais certain que c’était une décision qu’elle pourrait être amenée à regretter d’ici quelques années. Au sifflement de la bouilloire, je versais l’eau frémissante dans la tasse et y ajoutais le thé. J’entreprenais alors de remonter dans ma chambre lorsque le cri de Debra me figea dans mon mouvement : « CHARLIIIIIIIEEEEEEEE ! » Un cri que j’aurai reconnu entre milles, puisque quatre ans auparavant ma sœur avait poussé le même avant de donner naissance à son fils. J’en lâchais la tasse qui venait s’écraser sur le sol, répandant son contenu. « Je ne m’y ferai jamais. »

Sans prendre plus le temps de réfléchir, je grimpais les marches quatre à quatre, pour bondir dans la chambre de Debra que je trouvais sur le lit, se tordant de douleur. « C’est arrivé, n’est-ce pas ? » demandais-je mais un coup d’œil au lit me suffisait à comprendre : ce bébé allait bientôt arriver. Alors avec une sérénité que je ne ressentais pas réellement, je m’adressais à elle : « Ok, Debra tout va bien se passer. Je suis là d’accord ? » dis-je en fouillant rapidement dans ses affaires pour en sortir une nouvelle culotte et un jogging qui lui permettaient au moins de ne pas débarquer trempée à l'hôpital. « Tu te souviens de ce que la sage-femme t’as dit ? Essaye de respirer longuement et profondément. » J’avais jeté un coup d’œil à ma montre pour essayer savoir à quelle heure sa première contraction était survenue. Je m’agenouillais ensuite face à elle pour lui retirer sa culotte mouillée et lui en enfiler une nouvelle, suivie de près par le jogging. J’étais tellement concentré et appliqué à la tâche, essayant de me faire une liste mentale de ce à quoi je devais penser que j’habillais ma meilleure amie avec la douce indifférence d’un infirmier. Une fois cette dernière prête, je relevais le regard vers elle. « Tu peux te lever ? » Mais celle-ci secouait négativement la tête. « Ok, je vais te porter d’accord ? 1, 2, 3 ! » J’avais passé un bras sous ses cuisses, l’autre dans son dos et je l’avais soulevée. « Accroche-toi. » J’avais alors entrepris de descendre les escaliers avec précaution, conscient que ce n’était pas le moment de tomber dans les escaliers. Heureusement, Debra était étrangement moins lourde que ce à quoi je m’étais attendu. Si son ventre était impressionnant, elle ne devait pas avoir pris un gramme en plus de ceux du bébé. Je la déposais finalement avec délicatesse sur le canapé du salon avant d’attraper mon téléphone et de composer le numéro de l’hôpital où j’avais à chaque fois emmené Debra pour ses rendez-vous. Coinçant le téléphone entre mon épaule et ma joue, je continuais de m’affairerpour préparer notre départ. « Bonjour, Charlie Hazard-Perry à l’appareil. J’appelle pour la patiente du Docteur Robinson, Deborah Brody. » commençais-je alors que je disparaissais dans l’entrée pour récupérer un sac contenant tout le nécessaire pour la jeune femme à l’hôpital, que Théodora avait constitué il y avait quelques jours dans l’idée de faciliter les choses. Ma petite sœur s’était en effet sentie très investie et concernée par la grossesse de Debra, même si, par égard pour la jeune femme, elle n’avait jamais manifesté trop son intérêt auprès d’elle. Pourtant, dans l’ombre, Théo m’avait été d’une aide précieuse, me dispensant de nombreux conseils, me rappelant les étapes importantes de la grossesse pour accompagner Debra et me rappelant ce que j’avais à faire si jamais l’accouchement arrivait quand elle n’était pas là pour me seconder, comme aujourd’hui. « Elle est enceinte de neuf mois et vient de perdre les eaux. L’accouchement était initialement prévu pour dans deux semaines. » enchaînais-je à l’autre bout du téléphone, alors que je récupérais les clés de la voiture. C’est alors que Debra se mit de nouveau à crier et j’en déduisais qu’une seconde contraction venait d’avoir lieu. Nouveau coup d’œil à ma montre : « Les contractions sont plutôt espacées, je dirais entre 10 et 12 minutes. » Je m’étais approché de la jeune femme, toujours au téléphone et je la soulevais de terre une fois de plus pour la déposer sur le siège avant de la voiture, reculant le siège pour qu’elle ait plus de confort. « Je l’amène à l’hôpital, nous y seront d’ici un quart d’heure environ. » Je finissais par raccrocher, rangeant mon téléphone dans ma poche avant d’attacher Debra. « Ok, respire d’accord ? La secrétaire médicale a prévenu ta sage-femme, elle va repousser ses rendez-vous pour venir te voir dès notre arrivée à l’hôpital. » lui expliquais-je alors, embrassant son front avant de refermer la portière. Je fermais la porte d’entrée à clé, jetais le sac sur la banquette arrière et démarrais pour quitter la villa et rejoindre l’hôpital. J’avais le cœur qui battait à fond, les mains crispées sur le volant pour tenter de dissimuler à Debra le fait qu’elles tremblaient un peu. Jusqu’ici, je parvenais à maintenir l’illusion que j’étais parfaitement serein et que je savais ce que je faisais, tentant tant bien que mal de diminuer l’angoisse croissante qui montait en elle pour sûr. Si c’était la deuxième fois que j’assistais à tout ça, je ne me sentais pas encore prêt à l'affronter de nouveau, sans le soutien de Gauthier cette fois-ci. Je songeais néanmoins avec une certaine ironie que je serai certainement prêt le jour où il s’agirait de mon enfant. Je conduisais relativement prudemment, tout en essayant d’aller le plus vite possible, klaxonnant à tout va contre ceux qui se traînaient un peu trop à mon goût sur la route. J’essayais de garder le compte concernant les contractions de Debra, sachant que c’était une question que les médecins avaient posé à Théodora à son arrivée à l’hôpital quatre ans auparavant. Après un trajet difficile, je me garais finalement en quatrième vitesse sur le parking des urgences. Je venais une fois de plus sortir Debra de la voiture, la portant pour aller plus vite. Rapidement, on venait nous apporter un fauteuil roulant où je déposais la jeune femme, serrant affectueusement son épaule avant de nous présenter à l’accueil. C’est alors que surgissait la sage-femme attitrée de Debra et qu’elle nous emmenait en chambre de travail, pour commencer à préparer la jeune femme à ce qui allait suivre. Pour ma part, j’étais décidé à ne pas lâcher Debra un seul instant, et visiblement, elle n’ont plus n’y tenait pas plus que ça.
©BESIDETHECROCODILE


Dernière édition par Charlie Hazard-Perry le Lun 17 Avr 2017 - 22:14, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: so i scream and shout to make you leave (delie) so i scream and shout to make you leave (delie) EmptyDim 19 Mar 2017 - 16:43



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Le douleur était inexplicable. Surprenante. Et surtout, surtout, elle se faisait bien sentir. Debra avait l’impression de passer à la fois dans un rouleau compresseur et dans une écarteuse, tout en était brûlée vive. Et puis, c’était sans compter sur le fait qu’elle ne supportait pas réellement bien la douleur de base. Alors là, ça allait être un sacré numéro à ne pas manquer. La porte de la chambre se fit rapidement entendre, Charlie sur le palier. « C’est arrivé, n’est-ce pas ? » Ce fut un regard à la fois désespéré et embué de larmes que Debra leva vers son ami, hochant comme elle pouvait la tête. « Ok, Debra tout va bien se passer. Je suis là d’accord ? Tu te souviens de ce que la sage-femme t’as dit ? Essaye de respirer longuement et profondément » Respiration saccadée entre deux crises de larmes. Plus que pour la douleur qui était en train de s’installer, Debra pleurait parce-qu’elle avait peur. Tout simplement. Elle avait beau avoir eu plusieurs mois pour ce préparer à ce moment là, elle n’y était pas arrivée, à l’être. Et voilà que c’était Charlie qui devait prendre les commandes de la situation. Qui devait diriger les opérations. Elle avait même fini par oublier qu’il lui parlait, perdue dans ses pensées et dans ses émotions, sentiments, sensations. « Accroche-toi. » Ces paroles là, elle les avait entendu car le fait qu’il la soulève du lit l’avait fait revenir quelques instants à la réalité. Elle avait alors passé ses bras autour du cou du jeune homme, s’y accrochant comme à la dernière bouée de sauvetage qu’on puisse trouver après un naufrage. « J’ai peur Charlie, mon Dieu… » Ses mots avaient été murmurés, elle ne savait même pas si Charlie avait été capable de les entendre. Et puis, elle ne savait surtout pas si elle les avait prononcé à son égard ou si elle avait juste eu besoin de le dire à haute voix. Une façon de se rassurer, de comprendre ce qu’il lui arrivait vraiment. En un rien de temps et avant même qu’elle s’en rende compte, Charlie l’avait déjà déposé de sa chambre au canapé, et du canapé à la voiture. Il boucla rapidement sa ceinture - apparement, de eux deux, il était le seul à comprendre qu’il n’y avait pas de temps à perdre. « Ok, respire d’accord ? La secrétaire médicale a prévenu ta sage-femme, elle va repousser ses rendez-vous pour venir te voir dès notre arrivée à l’hôpital. » Ravalant comme elle le pouvait les larmes qui parcourraient toujours ses joues, elle acquiesça rapidement une fois que Charlie l’eut embrassé sur le front - geste rapide mais qui eut le don de lui redonner un peu de courage, au moins pour tenir la route. Juste, respirer. Profondément. Inspirer. Retenir quelques instants. Expirer. Elle tentait de se concentrer uniquement sur ces gestes à répéter. Elle savait qu’une nouvelle contractions ne tarderait pas trop à pointer le bout de son nez - le deuxième épisode alors qu’elle était sur le canapé l’avait tout autant marqué que le premier, comme si elle ne pouvait décidément pas s’y attendre ni s’y préparer. Etonnement, le trajet de voiture se passa relativement tranquillement. Physiquement, du moins. Dans sa tête, les pensées de Debra n’arrêtaient pas de se bousculer, lui semblant plus insensées les unes que les autres. Ce bébé, dans quelques heures, il serait là. Dans quelques heures elle ne pourrait plus attendre et elle allait devoir prendre une décision. La décision. Et ça non plus, même si elle s’en parlait à elle-même tous les soirs avant d’aller se coucher, elle n’arrivait pas à s’y préparer. Rapidement cependant, Charlie finit par se garer sur le parking de l’hôpital, venant porter Debra une fois de plus - elle réussit à garder dans un coin de sa tête de le remercier à la fin de tout ça, car sans lui, elle serait surement encore en train de crever dans le fond de son lit. Une infirmière les vit arriver, leur apportant une chaise roulante pour que Charlie puisse se décharger. Comme prévu, la sage femme était elle aussi présente. « Je ne pensais pas vous revoir de si tôt, Mlle Brody. Venez. » Prenant la chaise des mains, elle poussa Debra jusque la salle de travail qui était en train d’être préparée pour elle. Sa voix était étonnement calme et agréable pour quelqu’un qui entrait dans une phase de stress intense. Parce-que, d’accord, c’était son travail mais ça ne devait jamais être de tout repos, d’accoucher une femme. Une fois que Debra fut allongée sur le lit, elle chercha instinctivement la main de Charlie. Elle la trouva, le jeune homme ne semblant pas avoir quitté son côté. Je suis là, lui avait-il dit. Et il n’avait pas menti. « Il peut rester ? C’est le père de l’enfant ? » De sa main de libre, Debra vint sécher quelques larmes de son visage avant de tourner son regard vers la sage-femme. « ll reste et non, non… » Nouveau coup, nouvelle douleur, l’irradiation de l’horreur dans le creux des reins. Et un nouveau cri qui retentissait des entrailles de la jeune femme alors qu’une nouvelle contraction se faisait sentir. Au passage, elle venait surement de ruiner la main de Charlie à la serrer aussi fort que possible pour palier à la douleur. Reposant sa tête en arrière, Debra la secouait de droite à gauche, grimaçante. « Je vais pas y arriver, j’y arrive pas, j’en veux pas… » Et, à ce moment là, même si Charlie était à ses côtés, elle savait qu’il manquait quelque-chose. Quelqu’un. Deux personnes. « Ben… » Elle tourna son regard sanglotant vers le jeune homme, tentant de se relever. « Faut que j’appelle Ben, Charlie… Faut que je lui dise, il va s’inquiéter, faut que j’appelle Ben… » Clairement, elle commençait à réellement se rendre compte de la situation et à, malheureusement, paniquer. Elle voulait se relever, aller chercher son téléphone. Il fallait qu’elle appelle son frère. Car il devait être là, lui aussi. Si elle accouchait en Australie, aujourd’hui, c’était perdue sa faute à lui. Parce-qu’elle savait déjà à l’époque qu’elle aurait besoin de lui. « Il doit être au boulot en plus, merde… » Ce fut l’infirmière qui tentait depuis quelques minutes de lui poser une perfusion qui vint la prendre par ses épaules, la repoussant au fond du lit. « Demoiselle, je suis désolée mais là vous ne pouvez pas vous lever. On va vous aider, mais pour que tout se passe bien, il va falloir rester allongée. » Elle fallait se débattre - enceinte mais toujours aussi rebelle, dans le fond - mais elle s’arrêta directement lorsqu’elle sentait Charlie lui prendre ses deux bras, doucement, mais fermement.

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Message(#) Sujet: Re: so i scream and shout to make you leave (delie) so i scream and shout to make you leave (delie) EmptyMar 18 Avr 2017 - 12:15




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Afficher une sérénité que je ne ressentais pas, c’était bien la première fois que cela me posait souci. J’étais habituellement plutôt coutumier du fait, surentraîné pour dissimuler mes émotions les plus fortes. Pourtant à cet instant, confronté à l’angoisse de Debra et face à l’incertitude de la situation, c’était plus ardu pour moi de rester de marbre. Je prenais évidemment sur moi, contrôlant mes émotions pour ne pas montrer à ma meilleure amie que, moi aussi, j’étais un peu dépassé par les événements. Heureusement pour nous, nous étions arrivés à l’hôpital et le personnel ne tardait pas à venir à notre rencontre, apportant un fauteuil roulant pour que je puisse y déposer Debra. « Je ne pensais pas vous revoir de sitôt, Mlle Brody. Venez. » déclarait aussitôt la sage-femme qui s’approchait de nous. Elle attrapa le fauteuil roulant pour emmener Debra jusqu’à la salle de travail et je les suivais, les mains dans les poches. Il était rare que je ne sois pas dans mon élément, que je me sente de trop, pourtant à cet instant précis, je n’étais pas réellement à l’aise. J’avais beau savoir que ma présence ici était indispensable pour ma meilleure amie, j’avais beau savoir ce qui nous attendait puisque je l’avais vécu avec Théodora, j’étais loin d’être tel un poisson dans l’eau. Debra fut rapidement installée dans le lit qui se trouvait au milieu de la salle de travail et aussitôt, je venais attraper sa main de la mienne, devinant sans la moindre difficulté la peur panique qui montait en elle. J’entrelaçais mes doigts au sein, serrant doucement sa main dans la mienne et caressant le dos de celle-ci de mon pouce, pour tenter de l’apaiser un peu. « Il peut rester ? C’est le père de l’enfant ? » demandait la sage-femme, dont j’avais presque oublié la présence. Je jetais un coup d’œil à Debra, lui laissant le choix de sa réponse. Si l’attente promettait d’être infernale si je n’avais pas le droit de rester à ses côtés, je me plierais à la moindre de ses volonté sans rechigner. « ll reste et non, non… » répondait-elle avant de se couper brusquement pour gémir de douleur sous l’effet d’une nouvelle contraction, me broyant la main au passage. Je restais là, à serrer la main de ma meilleure amie et à la regarder se tordre de douleur en sachant à l’avance que j’allais me sentir d’une impuissance sans nom. « Je vais pas y arriver, j’y arrive pas, j’en veux pas… » pleurnichait Debra, entre deux contractions, rejetant la tête contre l’oreiller. « Eh Debra… Chut… Regarde-moi. » lui dis-je alors, déposant ma main libre sur sa joue, la caressant avec douceur alors que je penchais mon visage au-dessus du sien pour qu’elle me regarde dans les yeux. « Tu vas y arriver, t’es la plus forte d’accord ? Tu as déjà réussi à porter cet enfant pendant neuf mois, ça sera un jeu d’enfant à côté. Allez, respire profondément, je reste à tes côtés jusqu’au bout, je ne bouge pas d’un centimètre. Tu vas y arriver. » lui soufflais-je alors. Debra avait toujours besoin qu’on l’encourage et qu’on la soutienne, elle se sous-estimait la plupart du temps. « Ben… Faut que j’appelle Ben, Charlie… Faut que je lui dise, il va s’inquiéter, faut que j’appelle Ben… » Elle commençait à paniquer, s’agitant pour tenter de se redresser et pour attraper ce que je soupçonnais être son téléphone. « Debra, attends. » protestais-je, tentant de la calmer. L’infirmière qui tentait de lui installer une perfusion essayait elle aussi de la calmer alors que Debra continuait de s’agiter : « Il doit être au boulot en plus, merde… » Perdant finalement patience, l’infirmière la saisissait par les épaules pour la faire s’allonger de nouveau : « Demoiselle, je suis désolée mais là vous ne pouvez pas vous lever. On va vous aider, mais pour que tout se passe bien, il va falloir rester allongée. » Et je sentais la colère qui montait en Debra, réputée pour son tempérament de feu, je saisissais alors ses deux mains avant de planter mon regard dans le sien : « Calme-toi Debra, je m’en occupe d’accord ? » lui dis-je fermement avec un petit sourire. Lorsque je la sentais enfin apte à se calmer et à rester en place, je la relâchais avant d’embrasser son front et de me diriger droit vers son sac pour y trouver son téléphone. Je composais alors le numéro de Ben. « Benjamin ? C’est Charlie Hazard-Perry, l’ami de Debra. » me présentais-je alors. On n’oubliait pas si facilement un Hazard-Perry, mais je n’avais croisé que quelques fois Ben ces derniers mois et je voulais être certain qu’il me resitue bien compte tenu de la situation. « C’était juste pour t’annoncer que Debra a perdu les eaux… Non non, tout va bien pour le moment. Elle est en salle de travail là, je reste avec elle. » J’écoutais Ben qui commençait à s’agiter à l’autre bout du fil, marmonnant des paroles incompréhensibles sur le fait qu’il nous rejoindrait à l’hôpital dès qu’il en aurait l’occasion. « Je te tiendrai au courant de toute façon d’ici ton arrivée à l’hôpital » lui dis-je avant de raccrocher. « Et voilà, il va arriver Debra, ne t’en fais pas. » J’allais reposer le téléphone de Debra dans son sac quand une dernière personne à prévenir me venait à l’esprit : « Tu ne penses pas d’ailleurs qu’il serait temps de renouer le contact avec Eleanor ? » Si Debra n’avait jamais voulu me donner la raison exacte de pourquoi sa relation avec sa meilleure amie était aussi tendue, je restais persuadé qu’après des mois à s’éviter, il était quand même important pour ma meilleure amie d’avoir le soutien d’une amie fille, qui serait peut-être plus à même de l’aider à traverser un tel moment. A cet instant précis, la sage-femme commençait à examiner Debra et à la préparer pour l’accouchement qui suivrait d’ici quelques temps.
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Message(#) Sujet: Re: so i scream and shout to make you leave (delie) so i scream and shout to make you leave (delie) EmptyJeu 27 Avr 2017 - 21:04



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« Eh Debra… Chut… Regarde-moi. Tu vas y arriver, t’es la plus forte d’accord ? Tu as déjà réussi à porter cet enfant pendant neuf mois, ça sera un jeu d’enfant à côté. Allez, respire profondément, je reste à tes côtés jusqu’au bout, je ne bouge pas d’un centimètre. Tu vas y arriver. » Elle sentait que les paroles de Charlie lui faisaient du bien, elle le savait au plus profond d’elle - et d’un côté, elle savait qu’il n’avait pas tord. Cependant, c’était comme si son corps n’en avait plus rien à faire en ce moment et qu’il voulait simplement prendre les commandes. Tout anéantir. Tout remettre en question. Et surtout, la faire douter à coup de contractions qui lui déchiraient le dos, le ventre, les entrailles. Le moindre muscle qui pouvait être relié à son utérus était en feu. Elle avait à la fois envie de courir sous une douche froide pour calmer la douleur tout en voulant s’arracher les muscles un à un, à coup d’ongles, pour ne rien plus rien sentir. Elle bégayait, perdait la raison, la cohérence du moment. C’était comme si elle était bien là, à l’hôpital, avec Charlie à ses côtés mais qu’elle faisait partie, en même temps, d’une espèce d’univers parallèle où les paroles des gens autour d’elle ne l’atteignaient pas complètement. Alors elle commença à penser à haute voix, à penser à Ben, à vouloir l’appeler. A s’agiter par la même occasion car elle n’était pas du genre à rester sur place sans bouger quand il fallait faire quelque-chose, elle devait appeler Ben et elle restait fixée sur cette idée. Rien de ce qui se passait autour n’avait plus d’importance, pas même cet enfant qui était sur le point de venir au monde - et encore moins l’infirmière qui tentait de la maintenir dans son lit. Et effectivement, ce ne fut que lorsqu’elle sentit les mains de Charlie sur ses bras qu’elle sortit de ce semblant de trans. Comme si ses yeux pouvaient se nouveau faire une mise au point, qu’elle pouvait de nouveau voir - et surtout comprendre - ce qu’il se passait réellement autour d’elle. « Calme-toi Debra, je m’en occupe d’accord ? » Son regard plongea dans celui de Charlie, y trouvant la sagesse et le réconfort dont elle avait besoin sur l’instant. Ses muscles, autres que utérins, se détendirent et elle put de nouveau se concentrer sur la sage-femme et sur l’infirmière qui se mirent de nouveau à lui parler. Elle voyait Charlie dans un coin de la pièce au téléphone, et elle tentait de ne pas se concentrer sur lui mais de se concentrer sur sa respiration. Inspirer. Expirer. Se concentrer sur la prochaine contraction. Tenter de ne pas crier trop fort surtout, sinon avec la voix qu’elle possédait tout l’hôpital allait être réveillé lors de la prochaine torture. L’infirmière finit par réussir à perfuser la jeune femme au moment où Charlie revenait vers elle. « Et voilà, il va arriver Debra, ne t’en fais pas. » Debra soupira. Mais cette fois ci, c’était de soulagement. Son frère allait arriver. Son grand frère, son protecteur allait venir l’aider, être là pour elle. Le moniteur cardiaque qu’on lui avait posé quelques instants plus tôt, sans qu’elle ne s’en rappelle, commença à biper de plus en plus lentement, signe qu’elle se calmait petit à petit. « Tu ne penses pas d’ailleurs qu’il serait temps de renouer le contact avec Eleanor ? » La jeune femme tourna rapidement sa tête vers Charlie, lui lançant un regard à la fois noir et étonné. « Charlie ! » Comme s’il était absurde dans ses paroles. Debra ne lui avait jamais dit la vraie raison de cette absence de discussion entre Eleanor et elle, mais il n’avait pas réellement savoir besoin de savoir tout ça - enfin, jusque maintenant. Et bien que sa question lui semblait absurde, elle fit rapidement le chemin jusqu’à son cerveau, et Debra prit quelques secondes pour l’analyser. Il était vrai qu’elle ne refuserait pas la présence de la jeune femme à ses côtés. Après tout, s’il n’y avait pas eu ce côté non-désiré, surprisse et Tony de cette grossesse, ce serait surement elle qui serait là aujourd’hui, a lui tenir la main et à l’engueuler lorsqu’elle irait trop loin avec le personnel médical. Essayant rapidement une larme qui venait de s’échapper de son oeil, Debra finit par hocher lentement la têt,e capitulant. Elle rendait les armes, et cette situation devenait donc encore plus exceptionnelle que prévue. « Dis lui que j’suis désolée s’il te plait… » Sa voix était redevenue plutôt calme, entre deux contractions, presque détendue. Et pour une fois, Debra était sincère. Elle était vraiment désolée envers Eleanor. Et il fallait qu’elle se rende à l’évidence, elles devaient enterrer la hache de guerre qu’elle avait, seule, instauré. Cependant, ce moment de calme ne dura pas longtemps - et elle n’eut qu’à peine le temps de reprendre son souffle avant la suite des événements. Alors qu’elle ne comprenait pas ce qu’il se passait réellement, la machine de surveillance se mit à biper de plus en plus rapidement - alors qu’elle s’était calmée de son côté, ce n’était donc pas son coeur qui s’affolait. « Qu… Il se passe quoi là ? » La panique et l’inquiétude remontaient dans sa voix, sans aucune pitié, et vu la façon dont la sage-femme lança un regard à l’infirmière, ce n’était pas bon. Debra pouvait le sentir. « Je suis désolée, Mademoiselle Brody mais… » Elle jeta un dernier coup d’oeil au moniteur avant de regarder Debra de nouveau. « On va devoir vous emmener au bloc. Votre bébé est en souffrance respiratoire, nous pensons qu’il faut se dépêcher maintenant. » Cette fois ci, la machine s’affola, mais parce-que le coeur de Debra était de nouveau parti courir un marathon. Le prochain regard que la jeune femme eut, ce fut en direction de Charlie. Paniqué. Terrorisé même.

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Message(#) Sujet: Re: so i scream and shout to make you leave (delie) so i scream and shout to make you leave (delie) EmptyMer 24 Mai 2017 - 1:19




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Sans le moindre doute, assister à cette scène, voir la panique dans les yeux de Debra, sentir qu’elle était ailleurs, perdue dans le tourbillon infernal de ses pensées, sans que je ne puisse rien faire pour soulager tout ceci était d’une frustration extrême. Si je me souciais en général assez peu du bien-être des gens qui m’entouraient, Debra s’était immiscée dans ma vie d’une façon tout à fait particulière et inattendue. Sans pouvoir réellement comparer l’amour que je lui portais à celui que je portais à Théodora, je pouvais néanmoins affirmer sans le moindre doute que Debra faisait partie du cercle ultra élitiste pour qui j’avais une réelle estime et pour qui j’étais prêt à tout. C’était d’ailleurs uniquement par pure affection pour ma meilleure amie que je me retrouvais, une fois de plus, dans les couloirs d’un hôpital à assister à la naissance d’un enfant qui n’était pas le mien. Et quelque part, même si je me savais encore bien trop jeune pour être père et que la seule responsabilité d’Oliver me suffisait amplement aujourd’hui, savoir que cet enfant que Debra portait n’était pas de moi ne faisait qu’ajouter un peu plus de frustration à cette situation. Pour cause, non seulement j’étais obligé de la regarder subir ces contractions dont je ne pouvais qu’imaginer l’intensité mais j’étais également conscient que je ne pouvais apporter à Debra qu’une présence, une épaule pour pleurer et un soutien sans failles. Ce n’était pas moi qui pourrait l’aider réellement et l’influencer dans son choix concernant l’avenir de ce petit-être qu’elle s’apprêtait à mettre au monde. Aussi lorsque je comprenais qu’elle voulait absolument contacter Benjamin (dont j’avais légèrement oublié l’existence depuis qu’elle avait eu sa première contraction), j’avais sauté sur cette occasion pour tenter de la soulager un peu et pour me rendre utile, autant que je pouvais le faire. Et une fois le grand frère Brody prévenu, je ne pouvais m’empêcher de songer à prévenir Eleanor, la meilleure amie de Debra, tout droit venue d’Irlande elle aussi. « Charlie ! » s’exclamait aussitôt Debra, me lançant un regard presque incrédule comme si je venais de savoir la pire des insanités et sa réaction m’arrachait un petit sourire en coin. « Debra ! » l’imitais-je en retour, bien décidé à tenter de détourner l’attention de la jeune femme de ces contractions qui la secouaient de part en part. « Je pense en toute honnêteté que tu as au moins envie qu’elle sache ce qu’il t’arrive. Tu vas le regretter » l’avertisais-je néanmoins, un peu plus sérieux. Debra était têtue et lui faire entendre raison était parfois une tâche réellement rock’n’roll. D’autant plus que je ne connaissais pas les raisons exactes qui avaient poussées Debra à couper contact avec Eleanor qui était pourtant, me semblait-il, venue jusqu’ici en partie pour rejoindre la jeune brune. Néanmoins, je n’avais jamais trop insisté face aux réponses plus qu’évasives de Debra à ce sujet, sachant qu’elle m’en parlerait d’elle-même le jour où elle en ressentirait réellement le besoin. Pendant un moment, comme suspendu dans le temps, je fixais Debra du regard et elle soutenait mon regard, chose qu’elle avait toujours été une des seules à faire. La larme qui perlait au coin de ses yeux ne m’échappait pas mais j’attendais qu’elle prenne une décision avant d’ajouter quoi que ce soit, pour ne pas l’influencer. Et finalement, elle acquiesçait ajoutant : « Dis-lui que j’suis désolée s’il te plait… » Avec un petit sourire en coin, victorieux, j’hochais la tête pour la rassurer : « Je n’y manquerai pas. » J’étais étrangement étonné de l’entendre s’exprimer avec un tel calme alors que la naissance de son enfant s’approchait un peu plus à chaque instant et que la douleur des contractions ne devait pas aller en s’amenuisant. Je me saisissais donc du téléphone de Debra une nouvelle fois pour envoyer un message à Eleanor afin de l’informer de la situation, de lui proposer de nous rejoindre à l’hôpital et pour lui présenter les excuses dont Debra avait parlé plus tôt. Concentré sur le texto que j’étais en train de rédiger, je ne remarquais pas tout de suite l’emballement du bip du monitoring. Cependant la voix paniquée de Debra m’interpellait : « Qu… Il se passe quoi là ? » Reposant le téléphone sur la table qui se trouvait dans la chambre, une fois le texto envoyé, je m’approchais de nouveau de Debra pour venir prendre sa main, regardant avec les sourcils froncés l’écran du monitoring d’où provenaient les bips qui s’affolaient. Je regardais, impuissant de nouveau, le personnel s’affairer autour de Debra sans comprendre si tout ceci était parfaitement normal ou si Debra avait raison de recommencer à s’inquiéter. L’infirmière qui se trouvait là relevait les yeux pour nous lancer un regard qui ne présageait rien de bon alors qu’elle confirmait oralement qu’il y avait bien un problème : « Je suis désolée, Mademoiselle Brody mais… On va devoir vous emmener au bloc. Votre bébé est en souffrance respiratoire, nous pensons qu’il faut se dépêcher maintenant. » Le choc. Si ce n’était pas mon enfant qui s’épanouissait entre les reins de la jeune femme depuis neuf mois, j’étais un pincement au cœur en songeant à ce petit-être qui n’avait rien demandé à personne et qui subissait déjà beaucoup trop. Et à l’unisson, Debra et moi nous regardions avec les yeux de l’effroi. Je serrais sa main comme je pouvais avant de reporter mon attention sur l’infirmière pour tâcher de comprendre ce qu’il se passait. « Vous allez l’opérer ? » demandais-je, peut-être un peu bêtement. « Oui, l’accouchement par voie basse présente beaucoup trop de risque pour le bébé, il faut absolument qu’il naisse le plus rapidement tout de suite. Nous allons devoir procéder à une césarienne en urgence. » répondait-elle avec un calme olympien, ce qui était étonnant dans une telle situation. Pour ma part, mon cerveau avait du mal à assimiler tout ce que cela signifiait. De nos jours, les opérations n’étaient plus aussi risquées qu’elles pouvaient l’être autrefois et le nombre de jeunes femmes qui risquaient leurs vies en mettant au monde un enfant étaient considérablement amoindries. Néanmoins, cette histoire de détresse respiratoire et de césarienne en urgence ne me disait rien qui vaille. Une fois de plus, l’injustice de la situation me frappait lorsque je songeais à Debra qui allait devoir affronter une épreuve de plus. « Je veux être là. » finis-je par asséner alors que le personnel médical entreprenait déjà de transférer Debra vers le bloc opératoire. Pour ma part, je n’avais pas lâché sa main et trottinais à côté de son lit pour rester à sa hauteur au fur et à mesure que les infirmières l’emportaient. Mon ton n’était pas agressif mais autoritaire. J’avais promis à Debra que je resterai à ses côtés et je refusais de l’abandonner à son sort alors qu’elle allait devoir affronter toutes ces complications. « Il va falloir voir avec le chirurgien, s’il accepte ou non votre présence lors de l’opération. » Ma mâchoire se serrait. Ce n’était clairement pas le moment de m’énerver pourtant. Dans l’ascenseur qui menait aux blocs, j’en profitais pour envoyer un message à Ben et Eleanor pour les prévenir des complications, comme j’avais promis à Debra de le faire. Et à la sortie de l’ascenseur, aussitôt l’équipe médicale se chargeait de préparer Debra pour l’opération, la faisant entrer dans le bloc alors que je restais en retrait. Je recevais alors aussitôt un appel de Benjamin, qui voulait savoir exactement ce qu’il se passait et je m’éloignais un instant pour pouvoir lui répondre bien que je ne savais pas trop quoi lui raconter, dépassé par les événements. Une fois raccroché, je me dirigeais vers le médecin en charge de l’opération visiblement. « Vous n’avez pas d’objection à ce que j’assite à l’opération n’est-ce pas ? » demandais-je, fermement. Un instant le médecin me jaugea du regard et fini par secouer la tête négativement. « Le personnel va vous préparer. » concluait-il avant d’aller se préparer à son tour. Rapidement, le personnel se chargeait de me préparer pour que je puisse entrer dans le bloc opératoire, vêtu d’une tenue spéciale des pieds à la tête avec une blouse et un masque. Une fois prêt et Debra installée sur le billard, je la rejoignais, attrapant sa main. Tout comme elle, depuis ma position, je ne pouvais rien voir de ce qu’il se passait en-dessous de sa poitrine. « Ca va aller, je suis là d’accord ? » la rassurais-je, caressant sa joue de ma main libre, mes yeux bleus plantés dans les siens. Mais à ce stade, je devais avouer que même si je faisais tout mon possible pour paraître serein, je n’étais pas sûr de savoir si c’était Debra ou moi que je cherchais à rassurer le plus.
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Message(#) Sujet: Re: so i scream and shout to make you leave (delie) so i scream and shout to make you leave (delie) EmptyJeu 6 Juil 2017 - 19:39



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Il avait osé parler d’elle, alors qu’il savait que les deux jeunes femmes étaient en froid - et qui plus est dans une situation qui ne s’y prêtait absolument pas. Ou peut-être que si justement, les pensées de Debra allaient et venaient dans tous les sens, elle commençait à avoir de plus en plus de mal à se concentrer sur ce que disait Charlie avec ces douleurs qui la parcouraient de part en part, avec les bruits des moniteurs surveillant ses constantes et celles du bébé, avec l’infirmière et la sage-femme qui parcouraient la pièce de long en large pour prendre toutes sortes de matériel dont Debra ne connaissait même pas le nom.Et pourtant, la réponse de Charlie réussit à attirer son attention quelques temps, juste assez pour que leur conversation ait du sens, qu’elle se concentre. « Debra ! » Il avait copié le ton qu’elle avait elle-même employé, et ça lui faisait bizarre d’entendre une autre personne l’utiliser. En règle générale, Charlie n’était pas ce genre de personne à imiter les autres pour se moquer ou pour critiquer - pas en présence de Debra en tous cas -, mais apparement pour aujourd’hui ça ferait largement l’affaire et ça risquait de fonctionner puisqu’elle réussit à écouter jusqu’au bout ce qu’il lui dit. « Je pense en toute honnêteté que tu as au moins envie qu’elle sache ce qu’il t’arrive. Tu vas le regretter » Au moins, ça eut le don de lui clouer le bec assez rapidement. Et elle se devait d’admettre qu’il avait raison. Elle allait le regretter, elle regrettait déjà de ne pas lui en avoir parlé dès le début, dès le jour où elle avait su. Alors elle lui indiqua les paroles qu’elle voulait dire à la jeune femme et Charlie partit de son côté pour transmettre tout ça. Ce fut cependant à ce moment là, ce moment précis où Charlie n’était plus là à lui tenir la main que la situation présente dans la petite pièce de travail changea du tout au tout. Les paroles de la sage-femme qui vinrent semer le doute et la terreur au sein de Debra, qui d’emblée tenta de raccrocher de nouveau son regard celui de Charlie - la seule chose constante et rassurante de la pièce. « Vous allez l’opérer ? » Les mots du jeune homme vinrent donner encore davantage la chair de poule à Debra, qui semblait être entrée dans un état second, n’arrivant plus à formuler la moindre phrase, le moindre mot. Comme si toute cette action, tout ce stress était venu lui couper les cordes vocales. « Oui, l’accouchement par voie basse présente beaucoup trop de risque pour le bébé, il faut absolument qu’il naisse le plus rapidement tout de suite. Nous allons devoir procéder à une césarienne en urgence. » Lentement, beaucoup trop faiblement pour réussir à être réellement interprété, Debra vint secouer sa tête, laissant une nouvelle vague de larmes couler, impuissante. De toutes façons, elle n’avait pas le choix et les contractions ne cessaient de venir lui martyriser les reins. Il fallait que cet enfant sorte, il fallait qu’il s’en aille d’ici et qu’il la laisse tranquille enfin. « Je veux être là. » Charlie qui resserrait sa main sur celle faible de la jeune femme, les paroles qui venaient appuyer son geste. Elle savait qu’elle pouvait compter sur lui, elle l’avait toujours su. Il le prouvait aujourd’hui et de toutes façons, jusque l’arrivée de Benjamin, il était la seule personne en qui elle avait pleinement confiance. « Il va falloir voir avec le chirurgien, s’il accepte ou non votre présence lors de l’opération. » Le changement de décor autour d’eux se faisait au fur et à mesure que la conversation se poursuivait. Les lumières néons défilaient sous les yeux de la jeune femme, alors qu’une nouvelle douleur, toujours plus intense que la première vint frapper son bas ventre, serrant toujours plus la main de Charlie, ne tentant même plus d’étouffer ses cris qui résonnait comme des supplices envers la mort de venir la prendre plutôt que d’avoir à subir ça de nouveau. Et alors rapidement, beaucoup trop rapidement pour qu’elle n’ait le temps de réellement y penser, se position, anticiper, la jeune femme se trouvait dans la salle d’opération. Les infirmières vinrent l’aider à s’asseoir au bord de la table pour que l’anesthésiste puisse mettre en place la péridurale alors que les contractions ne cessaient jamais, et qu’elle tentait réellement d’écouter ce qu’on lui disait pour que tout se déroule le plus rapidement possible. Mais c’était compliqué de ne pas bouger alors que toute la partie basse de votre tronc était mise à mal comme jamais. A peine piquée qu’elle était de nouveau allongée sur la table de billard, habillée de la tête aux pieds de charlotte, de champs et autres diverses tissus opératoire tous de couleur bleue. C’était peut-être bien la première fois depuis qu’elle était née que la jeune Brody ne dirait rien quant au fait qu’elle n’était pas maitre de la situation. Elle se laissait faire, corps presque aussi fébrile qu’une poupée de chiffon, laissant juste aller de temps à autre un hurlement désespéré dû à une contraction qui passait par hasard dans le coin. Debra pouvait sentir le chirurgien palper son ventre alors que Charlie entrait dans son champ de vision et que son regard à elle était quelque peu soulagé de voir le jeune homme de retour à ses côtés. Le contrat de sa main dans la sienne fut aussi un moment, une fraction de seconde où Debra eut l’impression de se détendre - si c’était réellement possible dans ce genre de situation. « Ca va aller, je suis là d’accord ? » Et alors qu’un espèce de sourire était en train d’apparaître sur son visage, trop concentrée sur Charlie Debra n’entendit pas le chirurgien qui la prévenait qu’il allait inciser pour la première fois. Cependant, l’urgence étant telle qu’il n’avait pas réellement le temps de regarder si l’anesthésie faisait complètement effet - ce qui n’était, bien sur, pas du tout le cas -, ce fut les yeux écarquillés, comme injectés de sang, que Debra vint hurler recracher son prochain souffle de douleur. Elle avait senti précisément la lame venir inciser sa peau de part en part, les sanglots prenant le dessus, sentant les infirmiers de toutes parts venant la retenir pour ne pas qu’elle s’agite de trop sur la table. S’il fallait faire un concours en direct de la douleur la plus intense, elle ne saurait trop que choisir entre la douleur de la contraction qui vint juste à la suite de l’incision ou celle de l’incision en elle même. Mais pour le moment de toutes façons, elle aurait beau crier, hurler tout ce que ses poumons le pouvaient, le plus important était de sortir l’enfant. Sa vie était bien plus en danger que celle de la mère jusqu’à temps que quelqu’un puisse prouver le contraire. La suite de l’intervention fut floue aux yeux de Debra, autant au sens propre qu’au sens figuré. Elle ne voyait rien, noyée sous ses propres larmes, alors que des gens autour d’elle allaient et venaient. Même si Charlie en était venu à lui parler, elle n’aurait su distinguer sa voix. Elle n’arrivait plus non plus, petit à petit, à sentir ce que son corps subissait puisque l’anesthésie avait enfin décidé d’entrer en jeu. Mais cette partie là de l’histoire c’était plutôt un mal pour un bien, au moins elle sentait qu’elle pouvait quelque peu se détendre et juste laisser les autres faire. La seule chose qu’elle remarqua quand même, qu’elle remarqua d’ailleurs par son absence, ce fut les pleures d’un enfant venant de naitre qui n’étaient pas au rendez-vous. Toute personne saine d’esprit savait parfaitement qu’un nourrisson doit pousser ses premiers cris alors qu’il sort du ventre de mère. Et même en étant à l’ouest, Debra n’en avait pas entendu là. Et alors que son regard divaguait dans la pièce à la recherche d’un visage nouveau dans ce monde, elle tomba sur Charlie, le regard paniqué, al voix rauque, les larmes toujours présentes. « J… J’ai… » A ce moment là, sa phrase à peine entamée, l’infirmier demanda à Charlie de sortir pour qu’ils puissent finir calmement l’intervention, alors que l’enfant était emporté dans une chambre spécialement pour lui, pour le remettre sur pieds le plus vite possible. Et ce qui choqua Debra par la suite, ce fut ce calme. Ce silence même, alors que le chirurgien finissait de recoudre les derniers morceaux de peau qui laisseraient à jamais une marque indélébiles sur sa peau. Comme si toute l’agitation était terminée et que le plus dur était fait. Comme si le plus important n’était plus ici et maintenant, mais dans une autre pièce pour un petit bout d’elle qu’on venait de lui enlever. C’était vrai, c’était on ne peut plus vrai. Mais après était aussi près du centre d’attention pendant tant de temps, Debra n’était plus habituée d’un coup à ce qu’elle ne redevienne plus qu’une personne lambda. Une parmi tant d’autres, une mère de plus dans ce monde. Les minutes, dizaines de minutes qui suivirent, Debra arrêta de les compter. Elle sentait que son corps était épuisé, fatigué de tout ce qui venait de se passer. Oui, elle s’était préparée à accoucher - mais résultats des courses, le corps n’était jamais préparé. Elle finit par rapidement regagner une chambre qui semblait lui être destiné, et alors que l’infirmière lui parlait des dernières précautions à prendre, que Debra hochait par réflexe la tête, à peine cette dernière eut elle passé la porte que ce fut de nouveau les larmes qui prirent le dessus, les commandes. Doucement, dans un premier temps, et alors que la douleur se faisait ressentir en bas ventre alors que les sanglots commençaient à s’installer, les larmes redoublèrent. Intenses, puissantes, imposantes.

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Message(#) Sujet: Re: so i scream and shout to make you leave (delie) so i scream and shout to make you leave (delie) EmptyMer 13 Sep 2017 - 5:39




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Ca avait été une réelle épreuve. Pour Debra, sans le moindre doute, mais pour moi aussi. Bien plus que ce à quoi je m’étais attendu. Après avoir assisté à l’accouchement de Théodora, j’avais naïvement cru que j’étais disposé à supporter la naissance d’un nouvel enfant, sans trop de problème. Foutaises. L’accouchement de Debra avait été catastrophique. J’en avais encore des frissons. J’entendais encore les cris de Debra qui se tordait de douleur sur la table d’opération, je voyais ses larmes rouler sur ses joues sans que je ne puisse rien faire, rien d’autre que de la laisser me broyer la main avec la sienne. Assister, impuissant, à ce spectacle m’avait rendu malade et ce n’était que par pure amitié pour la brune que j’avais trouvé le courage en moi de rester à ses côtés pendant toute la durée de l’opération. J’avais même tenté de résister lorsque l’infirmier m’avait demandé de quitter le bloc opératoire pour que le reste du personnel médical puisse terminer le travail en toute tranquillité. J’avais jeté un dernier regard à Debra, puis au nourrisson qui venait d’être emporté par la sage-femme dans une pièce annexe pour être soigné avant de quitter le bloc opératoire. S’en étaient suivies les minutes les plus longues de ma vie. J’avais fait les cent pas dans la chambre vide de Debra, tout en ayant l’impression de devenir un peu plus fou à chaque instant. De tous les scénarios envisageables, c’était bel et bien le pire qui était arrivé. Si Debra était déjà traumatisée par sa grossesse, je n’étais pas certain qu’après une telle épreuve elle puisse être capable un jour d’envisager devenir mère de nouveau. Pour sûr, cette après-midi tragique allait hanter ses pensées encore longtemps même si elle se montrerai bien trop fière pour l’avouer. Je savais déjà que j’allais devenir la ramasser à la petite cuillère, me montrer patient pour lui permettre de panser ses blessures. Mais toute sa vie, cette cicatrice sur son bas-ventre se chargerait de lui rappeler ce petit-être qu’elle venait de mettre au monde et qu’elle ne souhaitait pas élever. Tout à coup l’existence du nourrisson me revenait de plein fouet et je quittais la chambre de Debra pour me diriger vers le premier membre du personnel que je trouvais. Arrêtant sur son passage, une infirmière qui avait été présente dans le bloc opératoire quand j’y étais encore, je m’adressais aussitôt à elle pour avoir des nouvelles de l’enfant : « Dites-moi, savez-vous comment il va ? » lui demandais-je, encore trop sous le choc pour parvenir à formuler réellement mes pensées. Mais la jeune femme semblait faire rapidement le lien et m’adressait un petit sourire compatissant. « C’est une fille… » m’informait-elle avant de reprendre : « Tout va bien, elle va être transférée sous peu dans les couveuses de la maternité. Et attendant que votre petite-amie soit prête à la voir. » Je lâchais un petit soupir de soulagement en attendant que l’enfant allait bien. « Non ce n’est pas… Laissez-tomber. » avais-je tenté de protester pour remettre au clair la nature de ma relation avec Debra, mais je supposais que l’infirmière ne devait pas être réellement au fait du dossier de Debra pour tenir pareil discours. J’avais envie de voir cet enfant, cette mini-Debra et j’avais également envie que Debra ait l’occasion de voir au moins une fois le fruit de ses entrailles. Mais je n’étais pas sûr qu’elle soit prête à pareil rencontre. Pourtant j’étais certain que si aujourd’hui, la jeune femme ne s’autorisait pas à découvrir le visage de sa fille, ce jour la hanterait pour toujours. Légèrement soulagé, je rebroussais chemin pour rejoindre la chambre de ma meilleure amie en espérant que la fin de l’opération se soit déroulée sans encombre. Avant même que je n’ai pu passer le seuil de la porte, le bruit déchirant de ses sanglots m’avait poussé à me précipiter dans la chambre. Le spectacle que j’y découvrais me brisait le cœur, moi qui me targuait pourtant d’avoir un cœur de pierre. Mais voir ma meilleure amie ainsi démunie et dévastée me fendait l’âme. « Oh Debra…. » soupirais-je du bout des lèvres alors que je m’installais à son chevet, assis sur un siège qui se trouvait juste là. Doucement, avec une précaution infinie, comme si j’avais peur de lui faire mal ou de lui faire peur si j’y allais trop brusquement, ma main se glissait pour prendre la sienne. De mon pouce, je caressais lentement le dos de sa main, embrassant celle-ci de temps à autre. Je ne disais rien, pas un mot. Parce qu’il n’y avait rien à dire et que nous nous étions toujours accordés sur ce point : mieux valait le silence plutôt que des paroles vaines. De toute façon, elle savait tout ce que je pouvais bien trouver à lui dire. Bien sûr, qu’elle s’en remettrait, on s’en remettait toujours. Evidemment que je serai toujours à ses côtés, prêt à intervenir au moindre souci, je n’étais de toute façon pas décidé à la laisser quitter la villa de sitôt. Je ne savais combien de temps au juste nous étions restés ainsi, moi à son chevet, à essuyer vainement les larmes qui avaient roulé sur ses joues et elle à pleurer tout son saoul. Mais une fois de plus, ce fût une infirmière qui entrait dans la chambre. « Comment vous sentez-vous ? » demandait-elle, sûrement en rapport avec l’entaille qui lui barrait le ventre. « L’opération s’est bien passée, il n’y a pas eu de complications, ni pour vous ni pour le bébé. Souhaitez-vous le voir ? » Evidemment la sage-femme de Debra avait rapidement su que Debra n’était pas certaine vis-à-vis de ce qu’elle comptait faire de cet enfant et le médecin avait dû prévenir le reste du personnel médical d’y aller doucement concernant ce sujet sensible.
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Message(#) Sujet: Re: so i scream and shout to make you leave (delie) so i scream and shout to make you leave (delie) EmptyDim 15 Oct 2017 - 22:41



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Drowning I'm drowning in that clown's mask, to make you laugh at my thousand flaws. Alone when I'm all alone I take my smile off, but your heartless words have left me scars. ∆


C’était comme si les larmes ne pouvaient plus s’arrêter, comme si les vannes étaient devenues impossibles à fermer. Debra avait l’impression que tout son corps continuait de la trahir, comme si lui faire découvrir qu’elle allait avoir un enfant n’était pas assez - il avait fallu qu’il la trahisse après que ce bébé ne soit plus en son sein par des sanglots interminables; comme si elle s’en souciait, ou du monde qu’elle voulait le montrer. Elle ne savait pas combien de temps elle était restée comme ça, allongée, laissant toutes les larmes de son corps d’évacuer quand Charlie entra dans la chambre, apparemment paniqué. « Oh Debra…. » Rapidement, le jeune homme fut à ses côtés. Elle n’aurait pas voulu qu’il la voit comme ça, autant démunie, à bout. Même si elle avait littéralement mis sa vie entre ses mains, là c’était comme si toute la situation lui revenait en pleine face, et c’était dur à supporter, même pour son caractère et son tempérament à elle. Cependant, il dut le comprendre rie qu’en la voyant car il n’ajoutera rien. Pas un mot, pas un soupire, il vint juste prendre sa main dans la sienne, tentant de la rassurer comme il le pouvait, tenter de la réconforter aussi rapidement que possible. Les sanglots de Debra s’amenuisèrent peu à peu grâce à lui, même si les larmes ne s’arrêtaient elles jamais de couler. C’était déjà un bon début. Et les deux jeunes gens restèrent ainsi pendant un bon moment, ou tout du moins ce qui sembla être un bon bout de temps pour Debra. Le temps semblait s’écouler au ralenti, comme s’il se vengeait sur elle pour toutes les conneries qu’elle avait pu faire par son passé; lui laissant le temps - trop le temps même - et le loisir de réfléchir à sa situation. Maintenant, elle pouvait le dire: elle était débarrassée de la petite chose qui se trouvait dans son ventre encore quelques heures plus tôt. Finies les nuits sans fin à cause des coups de pieds internes, finis les épisodes de grande faim intense à des heures improbable de la journée. Au revoir aussi aux sautes d’humeur qu’elle ne pouvait réguler à cause des hormones. Tout ça était désormais terminé; elle aurait du s’en réjouir - et pourtant, c’était comme si ça lui manquait déjà. C’était pour ça qu’elle aurait voulu ne jamais mener sa grossesse à terme, car elle avait eu peur de s’attacher, de se lier à cette petite chose qui était, il fallait se l’admettre, une petite partie d’elle aussi. Ce fut l’infirmière qui vint interrompre leurs fils de pensées, et Debra ne savait pas si elle était heureuse ou non de la voir - car elle savait que la question fatidique finirait rapidement par arriver. « Comment vous sentez-vous ? L’opération s’est bien passée, il n’y a pas eu de complications, ni pour vous ni pour le bébé. Souhaitez-vous le voir ? » Le ventre de Debra se mit à se serrer davantage, si c’était possible; elle sentit le malaise revenir au galop, les sanglots frapper à la porte d’entrée, et cette déchirure au coeur s’ouvrir toujours davantage. Comme le moindre mot qu’on pouvait lui adresser venait remuer le couteau dans la plaie. Alors, telle une enfant ne sachant gérer ses émotions, elle vint tirer le drap du lit jusque son visage, se cachant à moitié dessous pour cacher ses larmes redoublant de volume. « Je… Je… » Ca ne semblait pas possible pour elle de formuler la moindre phrase sans qu’un sanglot ne s’invite entre deux mots. Et puis elle voulait qu’on la laisse tranquille, qu’elle puisse panser sa plaie et ses sécher ses larmes en paix, pas qu’on vienne la solliciter toutes les trente secondes. Qu’elle ait le temps de respirer. L’infirmière dut comprendre que ce n’était pas le moment de venir encore pour le moment car elle commençait déjà à sortir de la chambre à reculons. « N’hésitez pas à appeler lorsqu’elle sera prête à prendre une décision. » Clairement, elle avait d’ailleurs abandonné l’idée de s’adresser directement à Debra, préférant passer par l’intermédiaire de Charlie - ce que la jeune femme appréciait davantage. Au moins, elle n’avait pas à faire d’effort pour lui répondre et passer pour polie - chose qu’elle n’était absolument pas lorsqu’elle avait les émotions sans dessus-dessous. Après quelques instants de nouveau silence cependant, Debra finit par, à son tour, attraper la main de Charlie, le faisant tourner son regard vers elle - elle ne devait pas être belle à voir, dans cet état. « Je… J’veux Ben… Ben, il est… Ben, Ben… » Parce-que Charlie avait été merveilleux et il avait fait pour elle bien plus qu’elle ne saurait faire pour lui en toute une vie, mais là, à l’instant, la seule personne qui pourrait panser son coeur elle le savait, c’était son frère. Ce grand gamin, déjà papa lui même, elle savait d’avance qu’il serait la seule personne à pouvoir la diriger vers l’endroit où elle serait le plus en paix. Il saurait trouver les mots justes, comme lorsqu’ils étaient petits et qu’elle tombait trop souvent en apprenant à faire du vélo, ou lorsqu’elle avait connu sa première peine de coeur et que ça l’avait d’abord fait rire pendant de longue minutes avant de venir la rassurer. Mais au moins, ils avaient toujours été vrais l’un envers l’autre. Ca prenait du temps parfois, Debra l’avait démontré pour lui annoncer sa grossesse, mais au moins ils finissaient toujours par s’avouer leurs quatre vérités.

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Message(#) Sujet: Re: so i scream and shout to make you leave (delie) so i scream and shout to make you leave (delie) EmptyDim 24 Déc 2017 - 3:10




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« Je… J’veux Ben… Ben, il est… Ben, Ben… » Les supplications de Debra étaient pires que tout. Je n’avais pas pour habitude de me sentir dépassé par les évènements. J’avais toujours un plan bien huilé, une issue de secours à portée de mains. C’était là la seule façon de mener sa vie lorsque, comme moi, on ne supportait pas de ne pas avoir d’emprise sur les choses. Mais cet accouchement ne me concernait pas et cette situation me dépassait largement. Admettre que j’étais impuissant me demandait en général de mettre ma fierté de côté et lorsque l’on portait le nom Hazard-Perry, ce n’était pas le genre de choses que l’on faisait naturellement. Pourtant, au chevet de ma meilleure amie, en proie à des démons que je pouvais entrevoir sans toutefois en saisir le sens réel et cruel, j’avais la sensation de ne pas avoir plus d’utilité qu’une plante verte. Insoutenable, c’était le mot qui convenait le mieux à la situation à laquelle j’étais confronté. J’aurai voulu pouvoir la soustraire à cette douleur, à cet abandon d’une part d’elle-même qui se profilait à l’horizon. Mais embarquer Debra hors de cet hôpital de malheur n’était pas une option envisageable. Déjà parce que cela mettrait sa vie en jeu, elle qui venait de subir une intervention chirurgicale qui n’était pas sans conséquences, mais surtout, parce que même en l’éloignant de ce lieu maudit, le problème ne s’en retrouverait pas résolu pour autant. Rester là, à lui tenir la main, c’était la seule chose que je pouvais faire mais cela ne servait à rien. La jeune femme venait de mettre au monde cet enfant qu’elle avait porté, à contrecœur, neuf mois durant, rendant tout à coup cette maternité réelle. Il n’était plus possible d’ignorer le problème, de camoufler le tout sous des pullover trop larges, de glisser toutes les questions que cela soulevait sous le tapis en espérant que les choses s’arrangent d’elles-mêmes. L’heure était grave puisque le moment de la décision finale pendait au nez de la jeune femme. Et en dehors de lui apporter mon éternel soutien, mon amitié sans faille, je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais nier qu’une certaine amertume s’était insinuée en moi peu à peu, à l’encontre de la jeune femme qui n’avait rien voulu savoir pendant ces neuf mois de grossesse lorsque j’avais tenté de lui présenter la situation avec gravité. Peut-être que si j’avais été plus insistant, plus autoritaire, comme seul moi savait l’être avec elle parfois, la forçant à faire face à ses responsabilités plus tôt, peut-être alors ce jour damné aurait été moins difficile à vivre. Mais les regrets n’avaient pas leur place ici. Debra devrait prendre sa décision aujourd’hui, affronter l’avenir et celui qu’elle désirait pour sa fille, bon gré mal gré. Alors, sans un mot, la mâchoire crispée et le visage dur, j’avais attendu avec elle l’arrivée de la seule personne qui pourrait peut-être alléger sa peine et sa douleur : Ben. Et quand finalement, après ce qui me semblait être l’éternité, une infirmière était venue interrompre le silence de mort qui régnait dans la chambre en informant qu'il était venu le temps pour elle de regarder le pansement de Debra, je m'étais éclipsé pour aller chercher un café. Rester là, impuissant était une épreuve que je ne savais pas comment surmonter. L'esprit ailleurs, je commandais à la machine, un café au goût insipide. Mais j'étais à peu près sûr que même le meilleur café du monde ne trouverait pas grâce à mes yeux aujourd'hui. Lorsque j'étais revenu devant la chambre, j'avais trouvé la porte fermée mais à travers la vitre sur la porte, j'avais aussitôt remarqué la jeune blonde qui se tenait aux côtés de Debra. Je l’avais reconnue aussitôt, quand bien-même mon regard se posait sur elle pour la première fois : Eleanor Donovan. Des histoires sur elle, je devais en connaitre des centaines, par cœur. Elle avait fait les 400 coups avec Debra, jouant son rôle de meilleure amie à plein temps contrairement à moi qui entrait et sortait sans cesse de la vie de la jeune brune, sans pour autant jamais vraiment la laisser derrière moi. Je ne comptais plus le nombre de fois où Debra avait évoqué l’irlandaise, tantôt avec amour et amusement, tantôt avec nostalgie et amertume.  Je ne savais pas combien de temps au juste, j’étais resté là, planté sur cette chaise inconfortable qui me broyait la colonne et me tassait les vertèbres, la tête dans les mains, à soupirer. Peut-être des heures. Peut-être seulement quelques minutes. Le temps ne semblait plus s’écouler normalement depuis que j’avais franchi la porte d’entrée, Debra au creux de mes bras. Quand soudain, le grand frère Broyé avait fait son apparition dan le couloir et s’était avancé vers moi. J’avais fixé Benjamin, ce grand frère que je ne connaissais pas réellement, d’un regard triste. « Eleanor est avec elle. » me contentais-je simplement de lui glisser, incapable de trouver quoi dire de plus. Le Brody vint alors prendre place à mes côtés, son regard se posant sur moi un instant avant qu'il ne détourne le regard. Je devinais sans peine les questions qui devaient le tourmenter : Que s’était-il passé ? Comment allait Debra ? Et cet enfant ? Autant de questions qui résonnaient dans ma tête sans que je ne puisse leur trouver de réponses. A quel moment les choses avaient-elles pu si mal tourner ? A quel instant la vie de Debra venait-elle de basculer définitivement ? Mais je ne pouvais me résoudre à répondre aux interrogations silencieuses du jeune homme. Côte à côte dans un silence de plomb, régulièrement interrompu par les allées et venues du personnel, je fixais le sol à m’en rendre fou. Finalement la porte de la chambre s’était ouverte de nouveau, laissant apparaître Eleanor qui arborait un air grave et totalement perdu. Son regard se posant un instant sur Ben et moi, puis elle s'était éclipsée avec une rapidité déconcertante, sans un mot. J’étais épuisé, quand bien même ce n’était pas moi qui avait mis au monde un enfant, je portais malgré moi le poids de cette histoire sur les épaules. Je n’avais pas la moindre idée de qui était le père de cet enfant, ma meilleure amie s’étant toujours enfermée dans un silence de plomb lorsque j’évoquais le géniteur de son enfant, se refermant comme une huître. J’ignorais son identité mais je savais que je lui en voulais, de ne pas être là, à assumer sa part de responsabilité dans cette histoire, à seconder Debra comme elle le méritait. C’était cruel de la laisser seule, porter le poids de cette décision concernant l’avenir de leur enfant. Ce fut au tour de Benjamin d’entrer dans la chambre de la jeune femme. La porte se refermait une fois de plus devant moi, sans que je n’aie bougé de ma chaise. Car ce moment n’appartenait qu’à eux, mais aussi parce que c’était trop pour moi. Je ne m’étais jamais réellement considéré comme lâche, mais je savais que ce n’était pas de l’avis de tous. Vivre une vie paisible, loin de la souffrance et des tracas, nécessitait bien souvent de tourner le dos aux problèmes en espérant que ceux-ci trouvent une issue, sans nous. Et si je n’avais pas aimé Debra avec autant de force, j’étais à peu près certain que j’aurai choisi cette opportunité, comme une occasion livrée sur un plateau d’argent, pour disparaître et quitter les couloirs aseptisés de l’établissement médical. Totalement déconnecté de la réalité, je n’avais même pas remarqué que ma sœur essayait de me joindre sur mon téléphone. Visiblement inquiète après avoir trouvé la villa totalement vide, elle n’avait pas mis longtemps avant de faire le rapprochement avec la date de l’accouchement qui se rapprochait. Incapable de trouver le courage de décrocher pour lui expliquer les événements surréalistes qui s’étaient déroulés en cet après-midi, je m’étais contenté d’un simple texto : A l’hôpital avec Debra, elle va bien. Je t’explique ce soir. De nouveau, la porte s’était rouverte. L’irlandais sortait alors de la chambre après ce qu'il me semblait avoir été des heures entières, avant de partir à son tour, me lançant un regard qui m'enjoignait de bien vouloir prendre soin de sa petite soeur, le temps qu'il puisse de nouveau se libérer pour rester à son chevet. Sans trop savoir où je trouvais la force de me redresser, je me relevais pour franchir de nouveau la porte de la chambre de Debra. Ses joues creusées, ses cernes noirs et son teint blafard donnaient un air cadavérique à la jeune femme, impression accentuée par les résidus de larmes qui striaient ses pommettes. Une fois à sa hauteur, je me risquais à chercher son regard du mien, lui lançant d’un simple coup d’œil la question fatidique : quelle serait la suite des événements ? Un long silence avait suivi ma question sous-entendue qu’elle avait parfaitement comprise, et je ne cherchais pas à la brusquer. Je savais que son choix résonnerait pendant des années durant, il était donc normal qu’elle mette quelques instants avant de formuler à voix haute sa décision. Mais avant même qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, si tenté qu'elle ait trouvé la force de répondre à mes interrogations silencieuses, son téléphone portable sonnait. Je lui tendais alors le mobile sur lequel s'affichait un numéro inconnu et m'éloignait quelques peu pour aller observer la vue à travers la fenêtre afin de lui laisser un semblant d'intimité.
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Message(#) Sujet: Re: so i scream and shout to make you leave (delie) so i scream and shout to make you leave (delie) EmptyLun 29 Jan 2018 - 9:03



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Les allées et venues incessantes du personnel médical avait un petit quelque-chose qui avait tendance à énerver Debra. Elle se savait pas au meilleur de sa forme, mais elle n’était pas non plus en train d’agoniser; plus maintenant en tous cas. Cependant, ils apparaissaient être des petites bêtes tenaces car même lorsqu’elle leur demandait de partir, ils n’en faisaient rien. S’en suivirent des visites un peu plus mouvementées, celles qu’elle savait être inévitables mais qui rendraient cette journée encore bien plus chargée que prévue. Eleanor, et la grande révélation à cette dernière. Ben, qui lui dit autant de bien que de chagrin tellement elle avait l’impression de l’avoir déçu depuis tout ce temps. Ce ne fut que quand tout ce petit monde fut parti que la jeune femme eut l’impression de respirer de nouveau correctement. Un nouvel air, qu’elle respirait désormais de nouveau pour elle seule. Le visage de Charlie finit par apparaître de nouveau dans son champ de vision, et son regard en disait long. Debra se contenta de soutenir son regard, tout en penchant légèrement la tête sur le côté. La suite ? Elle n’en savait pas trop grand chose. La seule chose dont elle était sure, c’était qu’elle s’était volontairement creusé un trou dans la poitrine, profond, et que rien ni personne ne pourrait le combler désormais. C’était le jeu, elle avait voulu se croire immortel et maintenant elle devait composer avec ces émotions complexes et chargées qui la suivraient jusqu’au bout de la vie. Délicatement, elle fit signe à Charlie qu’il pouvait venir se mettre sur le lit avec elle, si le coeur y était - il méritait tout autant qu’elle de se reposer, et puis pour une fois qu’elle tentait d’être un minimum ouverte envers les autres il devrait réellement en profiter. Leur silence ne fut briser que plus tard par le bruit du téléphone de Debra. De ou, de comment et de pourquoi son téléphone sonnait, c’était là la grande question. Qui, en dehors des personnes qu’elle avait déjà vu, était susceptible de venir la déranger maintenant ? Finalement, Charlie lui tendit le téléphone avant de s’éloigner vers la fenêtre. Ce que Debra entendit à l’autre bout du fil en décrochant ne lui plu guère, en revanche. Cette voix et ce nom, associés, et adressés par Eleanor. Bordel. Elle n’était pas prête pour ça, pas là comme ça - pas aujourd’hui. Elle avait promis à Eleanor mais cette dernière semblait prendre bien plus à coeur la situation que Debra aurait pu le penser. Après tout, ce n’était pas comme si elle avait mis au monde le gamin et l’avait foutu dans les bras de la jeune femme en disant que désormais, elle devait se démerder avec le gamin de son mec et d’une autre femme. Non, elle n’avait rien demandé, elle avait même promis qu’elle irait lui parler en personne. Charlie finit par revenir auprès d’elle, et ce fut par un long soupire qu’elle l’accueillit, séchant les dernières traces de larmes sur ces joues. « J’vais encore avoir besoin de toi… » Il allait finir par réellement la tuer, ce n’était pas possible autrement. Mais en même temps, s’il n’était pas là, Debra se verrait mal réellement survivre désormais - elle aurait d’ailleurs probablement accouché sur un trottoir d’ailleurs. Elle finit par dégager les couvertures de son corps, se levant de son lit, toujours attachée aux fils et autres qui semblaient provenir de partout de son corps. Le tiraillement du bas ventre à la suite de la verticalisation de son corps lui arracha une grimace. « Il faut que tu me fasses sortit de là… Et que tu m’emmènes à Oates Park. » Et parce-qu’elle savait qu’il allait protester si elle laissait le suspense comme ça sur les raisons, elle s’empressa d’enchainer. « J’te jure que si c’était pas important… Je ferai pas ça. Je sais, c’est pas bien, avec tout… ça. Mais… » Elle finit par relever une petite moue peinée vers Charlie. Elle jurait  avoir vu le jeune homme lever les yeux au ciel au moment où il avait déjà cédé dans sa tête à sa demande. Et si elle n’était pas aussi fatiguée, Debra se serait surement moqué de lui et de sa facilité à lui céder n’importe quoi. Quoi qu’il en soit, presque deux heures plus tard et des négociations sans fin face aux médecins - et la promesse presque crédible qu’une fois à la maison, Charlie allait rester auprès de Debra pour veiller sur elle, et qu’il ne la laisserait pas faire n’importe quoi -, la voiture du jeune homme se garait à l’entrée de Oates Park. Pour le oui promis on rentre directement, on repassera. « T’es vraiment sûre ? » Les yeux à demi dans le vague envers le parc qui s’étendait devant elle, Debra finit par hocher légèrement la tête en soupirant. « Je t’appelle quand j’ai fini et promis après je reste à rien faire à la maison. » Parce-qu’à n’en déplaise à Gauthier, elle appelait la villa des Hazard-Perry la maison désormais. Attrapant son sac à main qu’elle avait pris dans sa chambre après s’être changée rapidement, elle descendit de la voiture et commença à marcher en direction d’une nouvelle aventure - et pas des moindres, malgré tout ce qui avait déjà pu arriver dans la journée. Elle mentirait si elle disait qu’elle ne ressentait rien et que tout allait pour le mieux. C’était loin d’être vrai. Les agrafes au bas-ventre la tiraient de partout, elle mettrait d’ailleurs sa main à couper qu’elle allait probablement se réouvrir - mais elle s’en foutait royalement.

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