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 staring at the blank page before you (cynthia)

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Message(#) Sujet: staring at the blank page before you (cynthia) staring at the blank page before you (cynthia) EmptyLun 27 Fév 2017 - 16:18


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Les journées à la mairie sont longues, beaucoup trop longues pour Lydia qui a l’impression de ne pas exister. Elle a fini par oublier pour quel poste elle avait été engagée. Ici on la voit encore comme la stagiaire qu’elle n’a jamais été. Elle dont les traits un peu juvéniles et la pâleur apparente tendent à faire penser que l’on peut faire ce que l’on veut d’elle, qu’elle est disponible à souhait. Et elle est gentille Lydia, alors elle ne dit rien, elle se tait, garde pour elle tous les commentaires un peu trop en couleur qu’elle aimerait prononcer à voix haute quand on lui demande parfois un café. Ici elle peine à trouver sa place, parce qu’elle fait tous les remplacements, que toutes les deux semaines on lui demande d’occuper de nouvelles tâches. Mais elle prend sur elle, comme elle sait si bien le faire, pour n’écouter que sa raison, et faire ce qu’on lui demande comme la gentille petite fille qu’elle sait si bien être.  Aujourd’hui elle est à l’accueil, comme si le diplôme qu’elle a payé si cher ne lui permettait que d’être réceptionniste pour une administration pour laquelle elle aimerait faire plus. Et ce n’est pas le meilleur moment pour mettre Lydia à l’accueil, elle dont le sourire parait faux tant il est forcé devant toutes ces personnes qui défilent devant elle sans lui prêter la moindre attention, sans même un bonjour en passant. Plus que jamais elle se sent invisible. N'est-ce pas ce dont elle a toujours rêvé ? Elle a tout simplement voulu qu’on ne la remarque pas, se fondre dans la masse, pas devenir la femme invisible qu’elle semble être devenue.
L’heure de la pause déjeuner arrive à point nommé, elle rentre chez elle pour se lover dans les bras de Xavi, se plaindre de toutes les impolitesses auxquelles elle a dû faire face aujourd’hui, profiter du repas qu’il a préparé comme il le fait tous les midis. Continuant ainsi le mensonge qu’ils entretiennent depuis des années, ce mensonge qui ne lui plaît plus, mais qui se retrouve être le seul bon moment de sa journée, quand il la détruit en réalité tous les soirs. Le sourire retrouvé pour seulement quelques minutes, elle retrouve son poste à l’accueil, décroche le téléphone, sourit à des personnes qui lui semblent avoir des requêtes toutes plus absurdes les unes que les autres. Elle soupire lorsqu’elle est seule, lassée d’être le faire-valoir de son employeur, lassée de ce métier qui ne semble pas exploiter tout son potentiel, bien qu’elle ne soit pas réellement certaine d’en avoir, du potentiel. Ne sachant pas tellement si elle pourrait aspirer à mieux, elle met bien vite un terme à ses remords, comme elle le fait toujours tous les jours. Le même refrain lancinant prenant place chaque jour dans son esprit, les mêmes regrets, les mêmes interrogations, le même chagrin quotidien. Celui qui semble désormais faire partie entière de son être.
Elle part se faire un café pour chasser toutes ces mauvaises pensées, pour ne pas s’endormir face au calme et au silence qui règne maintenant dans le hall. Lorsqu’elle revient, elle aperçoit une jeune femme qui semble fraîchement débarquée du lycée, attendre devant son bureau. Inconsciemment elle ne peut pas s’empêcher de soupirer avant même d’avoir entendu sa requête. Que veut-elle ? Qu’on lui indique le service des passeports, se renseigner pour refaire sa carte d’identité ? C’est presque ce qu’elle fait toute la journée. Pourtant, lorsqu’elle marche vers son bureau Lydia essaie de sourire pour se montrer courtoise, polie, parce que c’est ce qu’on lui a appris à faire, et qu’elle faisait autrefois si bien. « Bonjour. » finit-elle par dire à la jeune femme, une fois arrivée à son bureau. « Je peux vous aider ? » Elle se doute que si elle est là, c’est qu’elle a besoin d’aide. Lydia essaiera de faire de son mieux pour se montrer patiente, elle l’était, mais sa patience a été mise à rude épreuve après toutes ces années passées à la mairie. Et une voix dans un coin de son cerveau lui dit, que la jeune femme en face d’elle lui fera sûrement perdre son temps comme ils le font presque tous.
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Message(#) Sujet: Re: staring at the blank page before you (cynthia) staring at the blank page before you (cynthia) EmptyMar 7 Mar 2017 - 1:14


C'était idiot de rester plantée devant cette double porte en zieutant sa montre comme si l'heure qu'il pouvait être avait la moindre importance. C'était idiot, et pas nécessairement la meilleure tactique à adopter compte tenu de la raison qui l'avait conduite jusqu'à cette mairie. Car Cynthia le savait, ce qu'elle était venue chercher ne l'attendait certainement pas devant cette entrée, et ça n'était pas en restant vissée ici qu'elle rentrerait chez les Keller avec au moins l'once d'un espoir. Mais c'était plus fort qu'elle, l'idée de passer cette porte pour peut être réaliser qu'elle avait fait le déplacement pour rien la paralysait à l'avance, comme si une partie d'elle s'attendait à ce que cette journée ne soit finalement qu'une journée de plus où elle aurait espéré, encore et toujours, pour finir par se retrouver au même point qu'hier, qu'avant-hier et que la semaine passée. Ses recherches pour retrouver son père stagnaient depuis son arrivée à Brisbane, et ça n'était certainement pas un coup de poker comme celui qu'elle avait en tête qui renverserait complètement la situation. Après tout, elle n'avait toujours que quelques lettres à sa disposition, et rien de plus qui la rapproche concrètement de l'homme qu'elle désespérait tant de retrouver. Quelques lettres, c'était bien peu, surtout lorsqu'elles n'en disaient pas beaucoup sur celui qui finalement avait peut être consciemment gardé le secret sur son identité, comme une sortie de secours dans l'éventualité où il aurait finalement regretté d'avoir pris contact avec elle. Car peut être que s'il avait véritablement voulu d'une rencontre, d'une occasion de repartir à zéro et de construire ensemble la vie dont on les avait longtemps privé, il se serait au moins assuré que sa fille avait toutes les données pour entreprendre de le retrouver. Peut être n'avait-il écrit ces lettres que pour se donner bonne conscience, ou sous le coup d'une nostalgie qui depuis lui avait passé … Son père pouvait être à peu près n'importe où dans cette ville, et sans doute n'avait-il pas attendu après elle pour construire sa propre existence. Oui, peut être ne pensait-il déjà plus à elle, pauvre gamine qu'il avait abandonnée à la naissance et laissée aux mains d'une mère aux instincts auto-destructeurs, et qui arrivait presque vingt ans trop tard. Elle n'avait jamais répondu à ses lettres, après tout, alors dieu sait s'il ne l'avait pas rangée dans un coin de son esprit, comme un souvenir devenu trop encombrant, ou douloureux. Ces questions, il n'y avait pas un jour sans que Cynthia ne se les pose, elle qui en venait même parfois à se demander si son père, finalement, elle ne l'avait pas déjà croisé sans le savoir, dans cette ville où deux êtres ne pouvaient probablement pas s'éviter éternellement. Alors oui, c'était définitivement idiot de rester plantée à l'entrée de cette mairie alors qu'il y avait peut être ne serait-ce qu'une infime chance pour que les réponses aux questions qu'elle se posait se trouvent à l'intérieur. Elle n'obtiendrait rien en restant là, si ce n'est la certitude que son père lui serait toujours parfaitement étranger à la fin de cette journée. Ainsi, agrippant son courage à deux mains, la jeune fille finit par pénétrer à l'intérieur du bâtiment, où régnait un calme des plus surprenants. Elle aurait du le savoir, pourtant, après avoir observé sa montre durant de longues minutes, que l'heure de la pause déjeuner touchait tout juste à sa fin et qu'ainsi la plupart des employés devaient probablement encore se restaurer. L'accueil, par exemple, était pour le moment désert, lui offrant quelques minutes supplémentaires pour peser le pour et le contre et se persuader qu'elle avait pris la bonne décision. Ainsi, lorsqu'une employée prit finalement place derrière le guichet pour s'adresser elle, c'est envahie d'une détermination nouvelle que la jeune fille se risqua à répondre. « Bonjour, je … j'aurais besoin d'une information. » Elle s'approcha plus encore et posa finalement son sac devant elle, dont elle sortit une petite enveloppe. « Ou plutôt, j'aurais besoin de savoir ce que vous pourriez faire d'une information. » Et si tôt sa demande rectifiée, elle sortit de l'enveloppe une lettre écrite de la main de son père, qui comptait parmi celles qu'il lui avait envoyé quelques années plus tôt et qu'elle avait retrouvé, par hasard, cachées dans le buffet de sa mère. Désignant ladite lettre sous le regard manifestement intrigué de la jeune femme, Cynthia finit par reprendre, plus hésitante. « J'ai cette signature qui … qui appartient à quelqu'un dont je ne sais quasiment rien, si ce n'est qu'il vit a priori à Brisbane. Je n'ai aucun nom ni aucune adresse qui pourrait me permettre de le retrouver, alors je comptais sur cette signature pour m'y aider. » Une signature qui ressemblait certainement à des centaines d'autres, ce qui expliquait en soi qu'il ne s'agisse que d'un détail qui jusqu'ici ne l'avait pas franchement aidé à affiner ses recherches. Mais une signature qui peut être aurait une valeur et une utilité différentes dans un lieu comme celui-ci. « Est-ce que vous faites ce genre de choses ? Identifier une personne à partir de sa signature ? » La jeune fille demanda alors, songeant que c'était peut être le genre d'expertises qu'on pratiquait dans les services administratifs de ce genre d'établissements. A moins qu'elle ne l'ait supposé à tort, influencée bien malgré elle par les séries télévisées qu'elle engloutissait par litres … « Oh euh … non, c'est sans doute une requête un peu étrange. » C'est ainsi qu'elle reprit, les lèvres légèrement pincées, comme si elle prenait brusquement conscience que débarquer avec cette lettre signée, en cherchant à l’authentifier comme elle aurait demandé un stylo, c'était définitivement étrange, oui. Et pourtant, si une partie d'elle-même aurait été tentée de couper court à cet échange pour repartir d'où elle venait sans plus importuner cette jeune femme, une autre partie, elle, savait pertinemment qu'elle avait malgré tout plus à gagner qu'à perdre en insistant, même si ça devait lui valoir de se ridiculiser devant cette employée. Alors, baissant les yeux, elle ajouta tout bas. « Écoutez, j'ai conscience que vous ne devez pas recevoir ce genre de demandes tous les jours … mais je ne serais pas venue si ça n'était pas très important pour moi. » Mais ça lui faisait certainement une belle jambe, à cette demoiselle, de savoir que cette signature avait une importance capitale pour elle. Ce n'était certainement pas ce qui rendrait sa démarche moins suspecte. Alors, après quelques secondes de réflexion, la brune finit par fouiller de nouveau au fond de son sac, cette fois pour en extraire son porte-feuilles. « J'ai … j'ai un peu d'argent sur moi, et je peux aller en tirer davantage si nécessaire. » Elle reprit, captant le regard de la blonde comme si elle s'attendait à y lire quoi que ce soit qui lui indiquerait que oui, évidemment, l'argent pouvait toujours tout acheter. C'était après tout le cas là où elle avait grandi, et puisqu'elle n'avait pas beaucoup d'autres arguments pour espérer faire entendre sa requête, c'était un peu son unique carte à jouer.
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Message(#) Sujet: Re: staring at the blank page before you (cynthia) staring at the blank page before you (cynthia) EmptyMer 15 Mar 2017 - 16:30


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La pause déjeuner lui apporte son seul moment de répit de la journée. Elle qui a simplement envie de partir sans jamais se retourner, de quitter ce travail, ou de demander à faire plus. Mais elle préfère se tapir dans l’ombre, faire sagement ce qui lui est demandé, comme si elle n’avait pas de voix à exprimer. C’est plus facile de cette manière. Bien plus facile que d’admettre qu’on a eu tort, ou d’aller demander plus. Ça, elle ne sait pas faire, bien trop réservée pour essayer d’aller au-delà de ce que l’on attend d’elle. Il est bien plus facile de se complaire dans la médiocrité qui semble être désormais la sienne. Et parfois elle a envie de crier, de demander ne serait-ce qu’un bonjour à tous ces gens qui passent devant elle sans jamais la remarquer. Pourtant quand on vient lui demander un renseignement, elle a envie de soupirer, de leur dire de s’adresser à quelqu’un d’autre, parce que ce n’est pas le métier pour lequel elle a signé. Lorsqu’elle a quelques minutes de répit elle en profite pour aller se faire un café, elle ne manquera à personne, comme d’habitude, pense-t-elle. Mais lorsqu’elle revient, elle constate que quelqu’un attend sagement derrière l’accueil, et sans trop savoir pourquoi elle lance des regards autour d’elle pour voir si quelqu’un d’autre ne pourrait pas s’en occuper pour qu’elle puisse boire son café dans le plus grand des calmes. Lydia sait pourtant que cet espoir est vain, parce que personne ne viendra la sauver, c’est à elle de faire ça aujourd’hui, et dieu sait pour combien de jours encore, avant qu’on ne lui dise d’aller aider la planification d’un événement sportif dont elle n’aura jamais entendu parler. Alors elle prend sur elle, elle affiche son sourire forcé le plus beau, celui qui ne fait pas illusion, mais ça elle a fini par s’y faire, se disant qu’elle ne pourrait de toute façon pas faire mieux. S’approchant alors de la jeune fille, elle lui demande en quoi elle peut l’aider. Et dès ses premières paroles, elle sait que ça ne va pas lui plaire. Elle la regarde sortir précautionneusement une lettre de son sac, et lui demande si elle pourrait identifier la personne qui a écrit cette lettre avec une simple signature. Lydia la regarde avec des yeux ronds, le regard un peu exaspéré, se demandant si elle ne s’était pas trompée avec le bureau d’un détective privé. Pourtant il y a bien écrit en toutes lettres « Brisbane City Council » devant le bâtiment. « Hm, donc laissez moi voir ... Vous voulez que je retrouve une personne à partir d’une simple signature c’est ça ? Et vous n’avez aucune autre information ? » Lydia vient simplement de répéter ce que vient lui dire la jeune femme, mais pour tout dire elle-même ne sait pas quoi faire des informations qu’elle vient d’entendre. Elle a presque envie de lui rire au nez, mais elle ne le fera pas, par politesse, et aussi absurde la requête lui parait-elle, elle lui ferait presque de la peine avec son petit air tout innocent. « Ca me semble un peu maigre comme information. Ce ne sont pas les services de renseignements ici. » Au cas où elle l’aurait oublié. Est-ce que cette requête lui paraît étrange ? Oh non pas du tout, des centaines de gens se présentent devant elle tous les jours avec une simple signature dans l’espoir de retrouver une personne pour une raison qui la dépasse. Mais elle gardera son sarcasme pour elle, parce qu’elle a l’impression d’en avoir déjà assez fait, et qu’au fond elle n’est pas bien méchante Lydia. « Je me doute bien que c’est assez important, mais si vous ne m’en dites pas un peu plus, je crains de ne pas pouvoir faire grand-chose. » Mis à part cette signature, et savoir qu’elle est vraisemblablement à la recherche d’un homme, elle n’est pas bien avancée Lydia. Elle n’a pas spécialement envie de l’aider pour le moment, mais si elle devait le faire, elle aimerait autant s’assurer qu’elle n’est pas en train d’aider quelqu’un qui part à la recherche d’un inconnu croisé dans la rue, ou d’une personne qui l’a définitivement rayé de sa vie et qui lui a fait expressément savoir qu’il ne voulait plus la revoir. Parce que dans les deux cas, si elle est déjà réticente, elle le serait encore plus. Ou elle pourrait lui dire accepter sa requête sans jamais chercher à aller plus loin, dans le seul but de la faire partir, mais aussi pour ne pas lui faire de la peine, elle qui a l’air si désespérée. Tellement désespérée que Lydia croit rêver lorsqu’elle lui propose de l’argent. Elle la regarde quelques secondes, assez incrédule, avant de se mettre à rire légèrement. « Ecoutez ça ne marche pas tellement comme ça par ici. Donc vous pouvez me dire de quoi … tout ça ... s’agit. » dit-elle en désignant vaguement du doigt la lettre qu’elle tient dans sa main, avant de reprendre. « Et après je verrai ce que je peux faire. Mais pour le moment, votre requête me paraît bien compliquée. » Elle n’a pas envie de lui faire de la peine, surtout quand elle voit cette lueur de désespoir dans ses yeux, comme si elle était prête à tout pour retrouver cet homme, mais elle ne pas lui mentir, elle voit difficilement comment elle pourrait l’aider. Elle n’est personne ici Lydia.
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Message(#) Sujet: Re: staring at the blank page before you (cynthia) staring at the blank page before you (cynthia) EmptyJeu 23 Mar 2017 - 18:37


Si Cynthia avait longtemps hésité à passer le seuil de cette porte et à pénétrer à l'intérieur de cette mairie, à présent qu'elle était lancée la jeune fille ne comptait plus faire marche arrière. Parce qu'elle avait déjà perdu assez de temps en restant plantée devant ce bâtiment comme si elle attendait qu'on lui donne une bonne raison d'y mettre les pieds, et parce qu'aujourd'hui était un jour qu'elle espérait enfin fructueux pour elle et ses petites recherches. Elle ne s'était peut être pas levée ce matin avec la certitude que la chance lui sourirait enfin et que son enquête aboutirait à une piste à peu près concrète, pour autant si elle avait pris la décision de solliciter l'un des employés de la mairie, c'est bien qu'une partie d'elle avait décidé de mettre les bouchées doubles dans l'espoir que tous les mystères qui entouraient encore l'identité de son père s'estompent peu à peu. La jeune fille voulait y croire, peu importe que plusieurs années aient passé depuis que son père avait cherché à la contacter. Cet homme devait bien être quelque part, certainement dans cette ville, et peut être que certains jours il lui arrivait encore de penser à elle. Dans ces moments-là, peut être alors qu'il espérait toujours autant qu'elle de la rencontrer, et qu'à sa place lui aussi aurait démarché toutes les mairies du coin s'il avait eu la moindre chance de braver l'égoïsme de sa mère et de faire enfin sa connaissance. Alors oui, Cynthia voulait croire en ses chances d'obtenir enfin des résultats, et c'est précisément armée de cet espoir qu'elle s'était finalement avancée jusqu'au guichet derrière lequel se tenait une jeune employée, et expliqué brièvement la requête qui l'avait menée jusqu'ici. Une requête toutefois farfelue pour quiconque ne connaîtrait pas son histoire et s'étonnerait légitimement du fait qu'elle débarque ici armée de rien d'autre qu'une lettre signée, en demandant à ce qu'on identifie pour elle une personne qu'elle espérait retrouver. Ainsi, bien qu'espérant sincèrement que cette jeune femme pourrait l'aider, la petite brune ne fut pas particulièrement surprise lorsque celle-ci ne sembla pas spécialement réceptive à sa demande, et pointe même du doigt le fait que cette lettre, même signée, ne représentait pas assez d'éléments pour permettre la moindre identification. « Je sais bien que c'est un peu maigre pour espérer retrouver la trace de quelqu'un, mais c'est malheureusement tout ce que j'ai. » Elle lui précisa alors, l'air un peu plus penaud, tandis que ses yeux alternaient entre ladite lettre et le regard de cette jeune femme, au fond duquel Cynthia pouvait déjà lire qu'il ne lui serait pas simple de la convaincre qu'elle avait désespérément besoin de ces renseignements. Après tout la blonde avait parfaitement raison, on ne pouvait pas débarquer à ce guichet en demandant à pouvoir retrouver la trace de quelqu'un et en espérant qu'on nous prendrait au sérieux. « Oui, je suis désolée de vous faire perdre votre temps avec ça, mais … mais si je me tourne vers vous, c'est parce que je ne sais pas vraiment à qui faire appel. Je ne suis ici que depuis quelques mois, je ne connais pas grand monde et je n'ai pas les moyens d'engager un détective ou quelqu'un qui aurait l'habitude de traiter ce genre d'affaires. » Bien sûr qu'elle se serait tournée vers une structure plus adaptée si seulement elle savait comment fonctionnaient ce genre de procédures. Bien sûr qu'elle aurait d'abord sollicité un ami haut placé ou quelqu'un qui connaîtrait des moyens plus évidents d'obtenir ce qu'elle recherchait si seulement ses contacts ne se limitaient pas aux Keller, à ses amis de l'université et aux rares personnes auxquelles elle s'était vraiment liée durant ces quelques mois. Cynthia avait conscience que cette jeune femme n'était pas payée pour jouer les enquêtrices, mais elle était sans le savoir l'un de ses derniers espoirs de retrouver son père avant de perdre fatalement espoir et de se faire à l'idée qu'ils étaient peut être simplement passés à coté de l'occasion qui leur avait été donnée, quelques années plus tôt, de se connaître. Perdue un instant dans ses pensées, la jeune fille revint à elle lorsqu'il lui sembla enfin apercevoir l'ombre d'un espoir. En effet, face à elle, l'employée semblait dire qu'elle envisagerait peut être de lui apporter son aide si toutefois elle lui en disait un peu plus sur cette histoire de signature et son importance présumée à ses yeux. Retrouvant alors le début d'un sourire, Cynthia reprit. « Bien sûr, je … je vais vous en dire plus, c'est d'accord. » Peut être que d'elle-même, la jeune fille n'aurait pas osé lui détailler les tenants et les aboutissants de cette histoire, précisément de peur d'importuner cette jeune femme, mais à présent, sentant que c'était peut être sa seule chance d'être entendue et comprise, Cynthia était prête à se confier comme si leur rencontre ne remontait pas à moins de cinq minutes. « Voilà, hm, la personne que je cherche à retrouver est mon père. C'est lui qui a signé cette lettre, comme beaucoup d'autres, et c'est la seule chose que je possède et qui me relie à lui. La seule chose, avec le fait que cette lettre ait été envoyée de Brisbane. » Et ressentant le besoin de pointer du doigt l'endroit où il était spécifiquement indiqué que la lettre en question avait été envoyée d'ici, la jeune fille s'arma de tout son courage pour poursuivre son récit. « Je ne l'ai jamais connu, et j'ai passé dix-huit ans à croire que ça lui allait très bien … jusqu'à ce que je tombe sur une pile de lettres semblables à celle-ci. Il y a écrit … qu'il regrette de m'avoir abandonnée, moi, sa fille. Et qu'il donnerait tout ce qu'il possède pour que je lui laisse une chance de m'expliquer pourquoi il a agi comme il l'a fait étant jeune. » Pourquoi il s'était détourné d'elle, avant même sa naissance, sans même avoir cherché à jouer le moindre rôle dans sa vie. Pourquoi il n'avait jamais fait sa vie avec sa mère, pourquoi il avait mûri loin d'elles deux, niant sans doute pendant plusieurs années que la chair de sa chair était quelque part, à plus d'un millier de kilomètres de là. « Il y demande aussi à me rencontrer, mais je ne suis tombée sur ces lettres que bien après qu'il me les ai faites parvenir, alors je n'ai jamais pu lui répondre. Si je l'avais fait, peut être que j'aurais aujourd'hui un nom, une adresse, ou quoi que ce soit qui me permettrait de le retrouver. Ou peut être que nous nous connaîtrions déjà. Mais ça fait des années maintenant … je ne sais même pas s'il m'attend encore. » Parce que même si cette idée était la hantise de toute jeune fille qui rechercherait activement son père, Cynthia était forcée d'envisager qu'il ait pu finir par refaire sa vie, par avoir d'autres enfants et par avoir tourné la page. Pourrait-elle seulement lui en vouloir, alors qu'il avait essayé, fut un temps, de repérer ses erreurs et d'assumer, de l'assumer elle ? « Je n'ai jamais pu compter sur ma mère pour me dire quoi que ce soit à son sujet. C'est elle qui m'a caché ses lettres, parce qu'elle ne voulait pas que je sache qu'il tenait à me connaitre. Mais je suis certaine que ça n'est pas un hasard si je suis finalement tombée dessus, et même si je pars de zéro ou presque … je suis ici aujourd'hui et je n'ai quand même jamais été aussi proche de savoir qui est mon père. » Parce qu'elle avait parcouru du chemin depuis que ces lettres lui étaient apparues et qu'elle avait compris, puis accepté, l'idée que sa mère n'ait jamais souhaité son bien et que quelque part vivait un homme à qui on n'avait jamais laissé la moindre chance de se racheter. Parce que depuis ce jour-là, elle n'avait eu de cesse de chercher, de creuser, d'étudier tout ce qui pourrait lui permettre de se rapprocher de lui. Jusqu'à débarquer à Brisbane, trouver un endroit où habiter, de quoi subsister, puis de se prendre en main à plus d'un niveau. Parce que même si ses recherches n'avaient encore rien donné, elle savait que si la chance finissait par lui sourire, ce serait ici. « Je suis désolée, j'aimerais … pouvoir vous en dire plus, mais c'est moi-même tout ce que je sais de lui et de cette histoire. » Cynthia finit par ajouter, le regard toujours accroché à celui de cette jeune femme. Sa bonne foi était totale, tout comme son envie de coopérer un maximum, ainsi bien que consciente que ses pistes restaient maigres, elle voulait lui montrer que cette histoire n'avait rien du caprice d'une jeune adulte en quête de son identité. Que rien n'avait jamais plus compté à ses yeux que de savoir, enfin.
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Message(#) Sujet: Re: staring at the blank page before you (cynthia) staring at the blank page before you (cynthia) EmptyMar 28 Mar 2017 - 0:11


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Elle aurait dû la voir venir de loin. Elle, cette jeune fille à l’air perdu, dont on se demande si elle ne vient pas même de sortir du lycée pour venir directement à la mairie. Elle aurait dû savoir Lydia. Elle aurait dû savoir qu’elle allait encore lui faire perdre son temps, comme tout le monde aujourd’hui semble vouloir le faire. Avec un peu de chance si elle avait pris un peu plus de temps pour aller chercher son café elle aurait peut-être fini par partir, lassée d’attendre vainement une personne qui ne viendra pas. Pourtant elle se trouve bien gentille Lydia, surtout quand on connait la réceptionniste qu’elle remplace aujourd’hui. Mais au fond elle a envie de soupirer, de lui dire qu’ici ce n’est pas la cour des miracles, que les probabilités de retrouver quelqu’un avec une simple signature sont quasiment nulles. Et elle aurait presque envie de rire lorsqu’elle finit par lui dire que les informations dont elle dispose sont assez maigres, c’est presque un euphémisme. Et Lydia elle est partagée entre l’idée de lui dire qu’elle leur fait perdre leur temps à toutes les deux, et l’envie malgré elle, de l’aider. Parce que cette envie de lui dire de partir elle s’estompe peu à peu, surtout lorsqu’elle lui dit n’être ici que depuis quelques mois et ne pas connaître grand monde. Elle a déjà été dans cette situation elle aussi, onze ans auparavant, n’ayant qu’une seule connaissance à Brisbane. Elle a sans doute été comme elle une dizaine d’années auparavant, même si elle se refuse aujourd’hui à l’admettre. Sans doute parce qu’elle est de mauvaise humeur, et que si elle n’était pas foncièrement gentille, elle lui dirait de rentrer chez elle et de récolter de l’argent pour se payer un détective privé parce qu’elle a d’autres choses plus importantes à faire que d’obéir aux requêtes d’une gamine. Ce qui est pourtant faux, elle n’a rien d’important à faire, parce qu’on ne lui confie jamais de tâche à trop haute responsabilité, pas parce qu’elle est une imbécile finie mais parce qu’on ne pense jamais à elle. « Hm ... Je vois. Mais vous savez si vous voulez un service rapide, vous n’êtes sûrement pas tombée au bon endroit. » Elle préfère la prévenir, sans même avoir accepté ou refusé mais il est important qu’elle sache, et avec un peu de chance Lydia se dit qu’elle finira par laisser tomber l’affaire. En tout cas, pour avoir la moindre chance que Lydia accepte il va falloir qu’elle y mette du sien, et si elle ne lui en dit pas plus sur cette mystérieuse histoire de signature, la blonde ne sera sans doute pas disposée à l’aider. Ce n’est pas comme si elle croulait sous le travail ici, mais elle en a assez d’entendre des idiots passer devant elle toute la journée, non pas qu’elle prétende que la jeune fille en face d’elle le soit également, mais elle préfère se méfier tant qu’elle n’a pas entendu ses justifications. Après tout elle pourrait accepter et se retrouver à chercher dans le vide, ou partir à la recherche d’un criminel sans le savoir. Lydia s’attend à une brève explication, un peu confuse. Mais elle a tout le contraire de ce à quoi elle s’attendait. C’est sans doute son côté réservé qui ressort, pensant que tout le monde tend à garder ses histoires pour soi, surtout face à des inconnus. Elle finit par river ses prunelles sur la jeune femme, elle qui se comptait de la regarder vaguement, pour ne pas établir de contact visuel afin de lui faire comprendre qu’elle n’avait pas de temps à perdre. Et elle écoute son histoire, presque sans ciller, et elle se retrouve presque sans voix à la fin de son discours. Parce que ce n’est pas ce qu’elle a l’habitude d’entendre ici, et elle est presque touchée, même si elle préférera ne rien laisser paraître. Lydia elle a du mal à gérer les émotions, surtout celles des autres, et elle a peur de dire quelque chose en trop, quelque chose qu’elle n’est pas censée dire. « Oh ... D’accord. » finit-elle par dire, un peu maladroitement, c’est elle qui se retrouve un peu désarçonnée pour le coup. Elle comprend désormais pourquoi cette signature a tant d’importance pour elle, et elle a presque envie de rire gentiment lorsqu’elle dit ne pouvoir apporter plus d’informations, elle sait qu’elle parle d’informations sur son père, mais après tout ce qu’elle vient de lui raconter, Lydia pense qu’elle en a déjà assez dit. « J’imagine que c’est pour cette raison que vous êtes venue à Brisbane alors. » Pour retrouver son père donc. Elle, elle ne comprend pas ce besoin d’être proche de sa famille, mais elle ne peut pas être en mesure de comprendre la situation de la brune qui n’a jamais connu son père et qui aujourd’hui ressent le besoin de le contacter, au moins pour savoir qui il est. Et elle aimerait pouvoir lui donner cette chance, elle l’aimerait vraiment, mais elle n’est pas sûre d’en être capable. Et pourquoi le devrait-elle après tout ? Elle n’est qu’une inconnue qui vient de se poster devant elle, lui demandant une requête des plus incongrues. Mais cette histoire elle ne l’a pas laissé indifférente, alors elle ne pourrait pas en toute conscience la laisser repartir sans avoir rien dit, sans au moins avoir essayé. « Je peux éventuellement essayer de vous aider, mais vous savez on parle des services administratifs. » Elle a fini par céder, ça occupera ses journées, elle aura peut-être l’impression de finalement servir à quelque chose, et pas de simple plante verte. La blonde regarde autour d’elle, et finit par tendre la main vers la jeune femme pour qu’elle lui donne cette lettre. « Je vous promets rien, il y a sans doute 1% de chance que cette signature mène quelque part. Il ne faut pas que vous vous fassiez trop d’espoir. » Parce que ça ne mènera certainement nulle part, et que ce n’est pas l’unique travail de Lydia à la mairie, même si on pourrait penser qu’elle passe ses journées collée à sa chaise dans l’espoir vain qu’on lui donne quelque chose à faire. « Et ça reste entre vous et moi. » Elle n’a pas envie que l’on se rende compte qu’elle fait d’autres choses en parallèle de ses fonctions, et surtout elle n’est pas certaine de pouvoir l’aider en se cantonnant aux services traditionnels. Il lui faudrait sûrement des années. « Et puis vous savez, je suis sûre qu’il a toujours envie de vous revoir. » Pour ce que ça vaut. Elle n’est pas douée pour donner des conseils, ni pour rassurer les autres, elle ne l’a jamais été, mais parce qu’elle est presque persuadée de ne rien pouvoir faire pour elle, et de prononcer des paroles en l’air, elle essaie de la rassurer un peu. Pourtant elle n’est pas là pour ça, pour que Lydia la rassure, elle a presque l’impression que la situation s’est inversée. Alors elle essaie de remettre ses idées en place, et tend un bout de papier à la jeune femme en face d’elle. « Mais je vais avoir besoin d’un nom et d’un numéro de téléphone. » Pour des raisons pratiques il lui sera plus pratique de mettre un nom sur ce visage et d’avoir un numéro de téléphone, même si elle ne sait pas si elle en aura un jour l’utilité parce que pour cela il faudrait qu’elle ait des informations à lui fournir.
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Message(#) Sujet: Re: staring at the blank page before you (cynthia) staring at the blank page before you (cynthia) EmptyLun 10 Avr 2017 - 0:58


Cynthia ne pouvait certainement s'en prendre qu'à elle-même. Après tout, qui débarquait avec la bouche en cœur dans ce genre d'endroits pour brandir une lettre et demander à retrouver la trace d'un inconnu ? Certainement pas les gens normaux, ou du moins ceux qui savaient que les requêtes les plus étranges n'attiraient généralement pas les réponses les plus encourageantes. Mais portée par son optimisme et son envie de croire que derrière cette porte se tenait peut être enfin la piste qui lui permettrait de remonter jusqu'à son père, la jeune fille n'avait pas réfléchi outre mesure à l'accueil qui lui serait peut être fait une fois apparue avec ses drôles de questions. Un tort, semble-t-il, rien qu'à étudier la réaction de la jeune femme face à elle et qui s'arrêta légitimement au fait que Cynthia ressemblait plus à une adolescente en pleine crise existentielle qu'à une jeune adulte en proie à des questionnements cruciaux. Ainsi la jeune fille ne put-elle pas lui en vouloir d'avoir quelques réticences à l'idée de l'aider dans ses démarches, qui plus est alors qu'une signature, finalement, c'était un élément bien maigre lorsque comme elle on espérait retrouver la trace de quelqu'un. La jeune fille s'excusa même, consciente que cette jeune femme avait sans doute bien mieux à faire que de l'écouter lui parler d'une lettre signée de la main d'on-ne-sait-qui, quand ici le travail ne devait certainement pas manquer. Mais Cynthia disait vrai, si elle s'était tournée vers cette solution c'est bien parce qu'elle n'avait pas la moindre idée de la marche à suivre lorsque l'on se trouvait dans sa situation. Il y avait certainement des personnes plus indiquées pour l'aider dans ses recherches, comme un détective privé, mais c'était là le genre de services que la jeune fille ne pouvait décemment pas s'offrir. Alors oui, parce que ses moyens et son inexpérience ne lui permettaient pas de s'adresser directement aux bonnes personnes, elle s'était rabattue sur cette option, pensant peut être que sur un coup de chance ou par un heureux hasard, cela paierait. Mais si ça ne semblait pas tellement être le cas pour le moment, la remarque de l'employée eut au moins le mérite de la faire sourire, légèrement. « Vous savez, le temps n'a jamais vraiment été de mon coté. Ça va faire des années que j'espère retrouver cette personne et des mois que j'ai commencé à poursuivre sa trace … alors je ne suis plus à quelques semaines ou mois près. » Cynthia ignorait en vérité comment fonctionnaient précisément ce genre de services, mais elle la croyait sur parole lorsque cette jeune femme laissait entendre qu'ici les demandes, quelles qu'elles soient, pouvaient mettre un certain temps à aboutir. C'est en tout cas une Cynthia plus optimiste et rayonnante qui comprit bientôt que tout espoir n'était peut être pas perdu d'obtenir un peu d'aide de la part de cette jeune femme, lorsque celle-ci l'invita à lui parler plus en détail de sa situation. Peut être cela ne voulait-il rien dire, car peut être faisait-elle surtout ça pour se montrer aimable et concernée, mais pour Cynthia le simple fait qu'elle soit prête à écouter son histoire signifiait beaucoup. Alors, estimant qu'elle lui devait effectivement une totale transparence, c'est sans plus tarder que la jeune fille évoqua son père, et la raison pour laquelle elle était aujourd'hui contrainte de le rechercher. Ne lésinant pas sur les détails, elle ne lui cacha rien de sa relation conflictuelle avec sa mère ni même du rôle que celle-ci avait joué dans son absence de contact direct avec son géniteur. Cynthia se livra, pleinement, autant parce que ça lui semblait nécessaire que parce qu'elle en avait certainement besoin. Après son récit, il lui sembla alors déceler une toute autre expression sur le visage de son interlocutrice, quand celle-ci exprima une certaine surprise. A présent, elle savait de quoi il retournait et s'il s'avérait qu'elle ne pouvait rien pour elle ou ne désirait pas l'aider, alors au moins Cynthia saurait pourquoi. A la question de la blonde, la jeune fille se pinça doucement les lèvres. « Pour le retrouver, oui. Parce que même si ça semble impensable après tant d'années, j'aime croire qu'il est toujours quelque part dans cette ville et qu'il lui arrive encore parfois de penser à moi. » Comme le ferait certainement n'importe quel enfant qui n'avait jamais eu la chance de s'adresser directement à son père et qui avait presque toujours vécu avec l'espoir de le pouvoir, un jour, peu importe le nombre d'années perdues. Cynthia était venue ici pour lui, parce qu'en dépit de certaines évidences il ne lui était pas possible de renoncer à cette quête qui l'empêcherait certainement de devenir véritablement quelqu'un tant qu'elle ne s'avérerait pas résolue. La jeune fille, chez qui son propre discours semblait avoir ravivé une certaine émotion, sentit alors son cœur rater un battement à la façon dont l'employée reprit bientôt la parole. « Peu importe, vous … vous m'aideriez déjà énormément rien qu'en étudiant cette signature. C'est vraiment la piste la plus solide que j'ai eu jusqu'ici. » Bafouillant à moitié sous le coup de son effervescence, la jeune fille tâcha de mesurer son enthousiasme, se rappelant qu'après tout cette jeune femme ne lui avait fait aucune promesse. Néanmoins, elle semblait prête à donner une chance à ses recherches, et c'était plus que ce que beaucoup avaient fait jusqu'ici. « Vous acceptez, c'est vrai ? » Cynthia demanda, fébrile, les yeux rivés vers ceux de la blonde. « Oh merci, je … vous n'imaginez pas combien j'ai espéré que quelqu'un par ici accepterait de m'aider. Je vous suis très reconnaissante de faire ça pour moi, c'est très gentil de votre part. » Qu'il s'agisse en soi de gentillesse ou bien de pitié, il valait certainement mieux que Cynthia se persuade que cette jeune femme l'aidait de bon cœur et non pas parce qu'elle l'imaginait sinon repartir d'ici le cœur brisé et pleurer à chaudes larmes sur son lit. « Ne vous inquiétez pas, je le recherche depuis assez longtemps pour être préparée à l'idée d'avoir peut être à faire à une nouvelle impasse. Mais je veux vraiment suivre cette piste, j'en ai besoin pour avancer. » C'est vrai, les chances pour que cette signature les mène quelque part étaient certainement maigres, mais l'espoir l'avait conduite jusqu'ici, à Brisbane, et c'était à ce jour la meilleure décision qu'elle ait jamais prise. Alors l'espoir avait parfois du bon, elle en était convaincue. « Oui, je vous promets que ça ne sortira pas d'ici. Personne n'aura à le savoir. » Et bien que cela lui coûte à l'avance de faire des cachotteries à Jeremy, aux Keller ou à ses amis de l'université, Cynthia savait qu'il était dans son intérêt de garder le secret. Et puis, surtout, elle devait bien ça à cette jeune femme. La prochaine remarque de celle-ci l'amena d'ailleurs à sourire, plus tendrement. « Merci. Si c'est vrai et qu'il y a ne serait-ce qu'une chance pour que je le retrouve, alors je n'aurai pas fait tout ça pour rien. » Et c'est ce genre de pensées qui l'incitaient à y croire alors qu'autour d'elle régnait un certaine scepticisme et que certains jours, c'est vrai, tous les signes semblaient être réunis pour lui indiquer qu'elle ferait mieux de renoncer. « Bien sûr. » Cynthia reprit, lorsque la blonde lui demanda ses coordonnées, s'emparant du papier et du stylo qu'elle lui tendit pour inscrite « Cynthia Dorman. 04-18-501-892 » avant de lui rendre le tout. « Quant à moi, est-ce que ... je peux vous demander votre nom ? » C'était peut être une autre demande plutôt surprenante, mais Cynthia estimait que c'était le genre d'informations qu'il valait mieux connaître si cette jeune femme était réellement disposée à l'aider. « J'aimerais savoir qui je dois remercier. J'ai conscience que tout ça pourrait vous faire prendre certains risques, même si je ne vous demanderai jamais de vous compromettre pour moi. » C'était bien la chose qu'elle ne s'autoriserait jamais à faire : inciter cette jeune femme à mettre sa place en danger pour services ses intérêts. A une époque la manipulation faisait peut être partie de sa vie, du moins lorsque cela le nécessitait vraiment, mais plus maintenant. « Vous êtes toute seule pour vous occuper des demandes en général ? Ça ne doit pas être évident tous les jours, d'autant plus que vous ne semblez pas tellement à votre place derrière ce bureau … » Cynthia esquissa un sourire empathique face à la mine plutôt morose de l'employée, pensant qu'il ne devait certainement pas y avoir pire frustration que d'être confinée à une place qui ne nous convient pas. Elle imagina un instant ce qu'elle-même ressentirait si ses études ne la conduisaient pas là où elle l'espérait. Derrière ce bureau, confrontée à des énergumènes dans son genre, elle aussi se sentirait flouée.
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Message(#) Sujet: Re: staring at the blank page before you (cynthia) staring at the blank page before you (cynthia) EmptyMar 18 Avr 2017 - 16:41


Lydia ce n'est pas son travail de s'occuper des requêtes étrangers de toutes les personnes qui se présentent devant elle. Etre derrière ce bureau ce n'est même pas son travail en réalité, mais elle le fait sans trop avoir le choix. Et même si elle se montre réticente face à la demande de la jeune femme qui se trouve en face d'elle, elle se doit de la prévenir qu'elle n'a certainement pas frappé à la bonne porte pour sa demande. Ici rien n'est fait rapidement, tout semble prendre une éternité, les services administratifs sont beaucoup trop lents pour effectuer une telle requête. Certaines demandes peuvent prendre des mois quand elles sont faites avec le bon formulaire, alors quand il s'agit de retrouver quelqu'un avec une simple signature ça lui semble être chose impensable, infaisable. De toute manière, ils ne sont pas habilités à faire de telles recherches, ou pas à sa connaissance du moins. « Comptez plutôt en mois. » Voire en années, mais ça elle le garde pour elle. Lydia n'est de toute manière pas très encline à l'aider, ce serait mentir de dire qu'elle a de meilleures choses à faire ici, mais elle perd déjà assez de temps das des tâches inutiles pour en ajouter une de plus. Pourtant elle laisse une chance à cette jeune fille, à l'air un peu trop perdu, et trop optimiste pour Lydia. Elle lui laisse une chance de s'expliquer, doutant que sa réponse change quoi que ce soit à la décision qu'elle prendra, et dont elle est presque certaine à cet instant. Pourtant, d'un air un peu exaspéré, son visage change d'expression, pour afficher un air surpris, et presque compatissant. Si elle n'a pas l'esprit de famille parce que sa famille ne lui en a jamais donné l'envie, elle aurait certainement aussi envie de retrouver cette personne qui semble s'intéresser un tant soit peu à elle. Elle, elle a eu un père, aussi transparent soit-il, alors elle ne peut se plaindre de son absence. Et cette histoire elle la touche, un peu, mais elle ne le montrera pas, elle qui est si peu à l'aise quand il s'agit d'exprimer des émotions ou des sentiments. Dans un autre registre, le père de Xavi l'a abandonné lorsqu'il était petit, et elle a entendu cette histoire à maintes reprises, si lui ne souhaite pas le retrouver, elle arrive à comprendre ce que ressent la jeune femme, dans une moindre mesure. Si elle est si timide et si réservée, cela ne fait pas d'elle une personne particulièrement compatissante, elle gère aussi mal ses émotions que celles des autres. Et elle ne peut s'empêcher de noter le trop plein d'optimisme, la naïveté dont elle fait preuve lorsque la brune parle de son père. Elle ne le connaît pas, elle ne pourrait parler pour lui, mais quelque part elle ne peut s'empêcher de penser qu'elle finira forcément par être déçue quelque soit l'issue de la réponse de Lydia, qu'elle le retrouve ou non. Il a peut-être encore espoir de la retrouver, mais elle se dit que ce n'est pas pour autant que c'est une personne bien. « Je suis sûre que s'il a pris la peine d'écrire toutes ces lettres c'est qu'il pense encore à vous. » Il y a quelque chose qu'elle sait très bien faire Lydia : mentir, ou du moins essayer de la rassurer quand elle-même n'en est pas convaincue. Mais elle s'est tellement entraînée dans ses propres mensonges ces dernières années qu'elle est persuadée qu'elle ne remarquera pas celui-là, en témoigne le sourire qu'elle lui offre, bien que celui sonne faux dans sa propre tête. Pour autant, elle n'a pas envie de la voir pousser les portes de la mairie l'âme en peine. Elle est gentille Lydia, pas autant qu'elle aimerait l'être, mais en toute conscience elle ne pourrait sans doute pas la laisser partir sans avoir au moins promis d'essayer. Elle ne sait pas si elle le fait parce qu'elle a réellement envie de l'aider, ou pour occuper ses journées un peu trop monotones et inutiles à la mairie, sans doute un mélange des deux. Mais elle accepte, sans promettre que les résultats soient concluants. « Il n'y a pas de problème, vous savez ce n'est pas comme si nos journées étaient très chargées ici. » dit-elle dans un demi-sourire, essayant de freiner un peu l'enthousiasme de la jeune fille. Lydia elle gère mal les compliments, elle ne les aime pas, alors elle préfère prétendre que ce n'est pas beaucoup lui demander. « Au moins vous êtes préparée, c'est déjà bien. » Même si elle n'est pas certaine qu'elle encaisse réellement bien la déception si cette piste ne menait nulle part, mais après tout elle n'en avait pas d'autres, que pouvait-elle faire de plus. Toutefois, elle trouve bon de lui préciser que ça doit rester entre elles. Elle n'a pas envie que quelqu'un s'aperçoive qu'elle effectue des tâches en dehors des siennes, et qu'elle fait des choses qu'elle n'est pas supposée faire. Elle n'est même pas certaine de la marche à suivre, mais elle se donne la mission d'y arriver. Pour se prouver qu'elle n'est pas aussi inutile et qu'elle le pense, et aussi quelque part pour faire plaisir à la brune. C'est d'un simple sourire qu'elle répond à la jeune femme qui promet que personne d'autre n'en saura rien, parce qu'elle a peur qu'on finisse par les entendre. « Il a peut-être fait des demandes à la mairie il y a de cela des années, signé un quelconque papier, c'est possible. » Alors oui il y a peut-être une chance, une infime chance, mais elle regardera de ce côté-là, « Vous n'avez pas une idée approximative de son âge ? Ça pourrait peut-être aider. Oh et où êtes-vous née ? Ça peut aussi servir. » Elle peut peut-être appeler la mairie de cette ville et prétendre demander un renseignement pour une quelconque formalité administrative. Elle le fait souvent, elle en a l'habitude. Mais si elle pouvait déjà lui fournir ces deux informations en plus de cette signature, ça l'aiderait sans doute un peu plus dans ses recherches. Pour la tenir au courant de l'avancée, ou non de ses recherches, elle aura aussi besoin d'un nom et d'un numéro de téléphone, simplement pour savoir pour qui elle fait tout cela, aussi. « Lydia. Waters. » Un nom dont elle aimerait parfois pouvoir se débarrasser mais ça, c'est son problème, pas le sien. « Ne vous inquiétez pas pour moi, je ne suis pas le genre à prendre des risques inutiles. Et je suis plutôt transparente ici. » ajoute-t-elle dans un sourire. Ce n'est pas une mauvaise chose, c'est même sans doute une bonne chose qu'elle soit tombée sur la douce et transparente Lydia qui se fond dans la masse, et dont on oublie facilement le prénom plutôt que la rousse du service de l'environnement, elle qui ouvre un peu trop sa grande bouche. On ne la remarque pas, c'est plus facile pour elle de faire des choses qu'elle n'est pas supposée faire. « Oh, je remplace simplement quelqu'un qui est en arrêt maladie. Normalement je travaille au service des lois et des permis. » C'est sans doute pour cela qu'elle n'a pas l'air à sa place ici, ou alors elle n'a pas l'air à sa place tout court dans cette mairie, mais toujours est-il qu'elle n'est apparemment pas indispensable dans son service, alors on la trimballe un peu partout. « Mais pour le coup c'est plus facile pour moi d'avoir accès aux archives et à tous les services. » Presque tous, mais elle a finit par connaître les locaux et le service informatique comme sa poche. « Je vais faire de mon mieux en tout cas, mais encore une fois je ne peux vous garantir que cette piste mènera quelque part. » Elle la met en garde une dernière fois, que ses espoirs ne soient pas trop grands pour une employée de mairie.
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Message(#) Sujet: Re: staring at the blank page before you (cynthia) staring at the blank page before you (cynthia) EmptyMer 14 Juin 2017 - 1:26


Si Cynthia ne s'était jamais résignée à accepter que sa seule occasion de rencontrer son père lui soit peut être passée sous le nez quelques années plus tôt, lorsque sa mère avait pris la décision de lui cacher l'existence de ses lettres, et si elle ne se sentait pas non plus prête à abandonner ses recherches face aux difficultés que celles-ci représentaient, la jeune fille ne se berçait pas pour autant d'illusions. Elle savait que ses chances de raviver le feu que sa mère avait contribué à éteindre en la laissant dans l'ignorance ne serait pas facile, et que l'homme qui avait pu vouloir faire un pas vers elle il y a quelques années n'avait peut être plus la même envie aujourd'hui. Elle savait qu'il n'y avait aucune garantie que ses recherches aboutissent, mais plus encore qu'elles guérissent la souffrance d'une jeune fille que l'absence d'une figure paternelle avait longuement affectée. Cynthia savait tout ça, tout comme elle savait que la chance, plus généralement, n'avait jamais tellement été sa compagne la plus fidèle dans la vie. Que ce soit lorsqu'il avait été décidé qu'elle hériterait d'une mère instable et bien incapable de veiller sur les intérêts de la moindre progéniture quand seuls les siens pouvaient l'inquiéter, ou lorsque l'envie de ne pas subir sa propre existence l'avait menée sur des terrains périlleux... Non, la chance ne lui avait réellement souri que lorsqu'elle avait rencontré Jeremy et que ce nouvel ami s'était rapidement avéré être sa chance, enfin, de prendre sa vie en main. Ensuite il y avait eu son aller sans retour pour Brisbane, son stage à ABC et la reprise de ses études, à l'Université. Tant de choses dont elle n'aurait jamais osé rêver il y a un peu plus d'un an. Pour autant, la jeune fille restait prudente, prenant ce qu'il y avait à prendre sans se faire d'idées. C'est donc avec les pieds sur terre et autant de rationalisme que possible qu'elle s'était aujourd'hui présentée à la mairie, et à cette jeune femme dont les paroles aussi censées que pragmatiques lui évitaient aussi de trop s'emballer. Est-ce qu'au fond Cynthia n'espérait pas que cette piste soit enfin la bonne et qu'il ne lui faudrait plus attendre que quelques semaines, ou mois, pour enfin toucher son but du doigt ? Si, certainement. Mais la petite brune, sans connaître le fonctionnement de ce genre de services, avait au moins appris une règle fondamentale au fil des années : on n'était jamais aussi bien servi que par soi-même. Mais ici elle avait besoin d'une aide extérieure, alors le moindre effort qu'elle puisse faire était de prendre son mal en patience. « Je comprends que vous préfériez être honnête avec moi, et je vous en remercie. » Elle souffla ainsi à la jeune femme assise face à elle, sans se départir du fin sourire qui avait gagné ses lèvres un peu plus tôt. Cynthia croyait comprendre que l'employée désirait s'assurer qu'elle avait bien conscience que tout service qu'elle pourrait hypothétiquement lui rendre demanderait un certain temps, que c'était une donnée qu'elle avait bien prise en compte au moment où elle avait poussé cette porte. « Mais il en faudra plus pour me convaincre de faire demi-tour, car ça n'est pas l'attente qui me fait peur, je suis prête à attendre le temps qu'il faudra. C'est plutôt … ce qui viendra après. » Pas le fait que ses efforts et sa quête de vérité puissent rester bien vains, mais que l'issue de toute cette histoire puisse finalement la heurter au plus profond d'elle-même. Si l'homme qu'elle venait finalement à rencontrer n'était pas digne du piédestal sur lequel elle l'avait élevé, ou s'il lui faisait savoir de vive voix que nouer une relation avec elle n'était plus ni dans ses projets, ni dans ses envies. Cynthia savait que le jeu en valait forcément la chandelle, car d'une manière ou d'une autre ce qui adviendrait ou n'adviendrait pas lui permettrait de tourner une page de sa vie et de regarder droit devant elle, mais il restait en elle la peur d'être déçue. Pas par l'absence de vérité, mais par la vérité elle-même. Pourtant, elle avait envie de croire que l'homme qui avait cherché à la rencontrer par le passé puisse ne pas avoir totalement disparu, et que peut être quelque part son père nourrissait toujours l'espoir que la vie finirait par les réunir. C'est pourquoi, à la remarque bientôt soufflée par la blonde, elle garda son sourire. « C'est aussi ce que je me dis. Qu'on n'écrit pas ce genre de lettres si on n'est pas déterminé à retrouver la chair de sa chair, au moins sur le moment. » Et ce serait déjà pas mal, se disait-elle. Parce qu'au moins avait-il un jour eu envie de la connaître, et était-il revenu sur sa décision de ne rien vouloir avoir à faire avec l'enfant qu'il avait eu avec Sophia, sa mère. « Il me reste à espérer que je tiens ma détermination de mon père. » Cette fois, c'est un amusement teinté de mélancolie qui anima son visage. Qui sait tout ce qu'ils avaient peut être en commun. Qui sait combien de réponses il pourrait lui apporter, après des années où elle s'était demandée si contrairement à sa mère, son père biologique lui avait transmis plus qu'une paire d'yeux clairs et un goût très prononcé pour les ennuis. C'est en tout cas le regard plein d'une reconnaissance légitime que la jeune fille reprit ensuite, lorsque l'employée de la mairie accepta d'essayer de lui donner un coup de main. Peut être l'avait-elle prise en pitié, mais une chose était certaine, la simple idée que cette femme soit prête à faire ne serait-ce qu'une tentative pour l'aider dans ses recherches lui mit du baume au cœur. A elle à présent de ne pas trop en attendre de cette jeune femme qui déjà en faisait beaucoup pour elle. « De toute façon, je ne veux pas vous empêcher de faire votre travail. Je vous l'ai dit, je serai patiente et je ne compte pas vous harceler chaque matin dans l'espoir que vous ayez des nouvelles. Sur ce point, vous pouvez être rassurée. » Un léger rire lui échappa. C'était peut être sa façon de lui faire comprendre qu'elle n'avait pas à se sentir investie d'une mission à son égard, et qu'elle lui rendrait déjà un franc service en accordant quelques minutes de ses journées à tenter de l'aider. Cynthia esquissa ensuite un plus fin sourire, acquiesçant silencieusement à l'idée que oui, elle s'était préparée à bien des éventualités et pas seulement aux plus plaisantes. Et puis, promettant à son interlocutrice que rien de cette histoire ne filtrerait en dehors de ces murs, la petite brune haussa les sourcils quand la blonde parla d'hypothétiques documents que son père aurait pu signer. « Donc vous pensez qu'il peut y avoir une trace d'un de ses passages quelque part ? Par exemple, s'il s'était marié ou qu'il avait eu des enfants, ça pourrait figurer dans vos archives et être un moyen de remonter jusqu'à lui ? » Cynthia ne savait pas exactement comment tout ça fonctionnait, et elle imaginait facilement qu'on ne retrouvait pas la bonne signature d'un claquement de doigt avec à la clé l'identité d'une personne. Mais savoir qu'une trace de l’existence de son père apparaissait peut être dans ces archives lui donnait envie d'y croire, un peu plus. A la question de la jeune femme, elle reprit. « Ma mère avait dix-sept ans lorsqu'elle est tombée enceinte de moi. Alors en imaginant qu'ils avaient plus ou moins le même âge … mon père devrait aujourd'hui avoir entre 36 et une quarantaine d'années, je pense. » Elle n'avait pas vraiment pu compter sur sa mère pour lui donner de plus amples informations sur son géniteur, mais Cynthia avait déjà tiré quelques conclusions. « Je suis née à Adélaïde, en juin 1997. Je sais que mon père y est resté au moins assez longtemps pour avoir une brève liaison avec ma mère, mais je ne pense pas qu'il y soit revenu ensuite. » A moins de n'avoir eu aucune intention d'entrer dans sa vie à l'époque, ce qui expliquerait qu'elle n'en ait jamais rien su. De même, s'il avait revu sa mère, sans doute celle-ci se serait-elle bien gardée de le lui dire. Cynthia ne pouvait donc pas être tout à fait sûre, elle marchait ici à l'intuition. Transmettant quelques informations utiles la concernant, la brune finit par apprendre que son interlocutrice se prénommait Lydia. « Alors merci beaucoup Lydia. » Au moins, que leur collaboration aboutisse ou non à quelque chose, elle aurait fait la connaissance de quelqu'un d'agréable, qui lui prouvait que l'entraide était toujours possible, même quand elle ne marchait que dans un sens. « Oh, et j'imagine que vous vous y sentez plus à l'aise qu'ici ? En tout cas je vais finir par croire que c'est mon jour de chance, parce que je doute que beaucoup à votre place auraient accepté de me fournir de l'aide. » Car il s'en était sans doute fallu de peu pour qu'elle tombe sur un autre employé, qui peut être n'aurait pas manifesté la même compréhension que Lydia. Celle-ci avait peut être été réticente au départ, mais elle avait fini par dépasser son ressenti face à l'absurdité de sa requête. « Je sais, oui. J'ai conscience que je ne peux pas espérer que votre seule intervention résoudra toute ma situation, alors que vous aurez sans doute bien mieux à faire la plupart du temps, et que vous n'avez aucune raison de prendre cette histoire à cœur. » Aucune, car ça n'était pas une affaire qui la concernait personnellement ou qui impliquait ses propres intérêts. C'était ce qui du point de vue de la jeune fille rendait sa décision d'autant plus charitable. « Ce que je veux dire, c'est que je ne veux pas vous mettre la moindre pression, et j'espère que vous ne vous en mettrez pas non plus. Et si jamais un jour vous regrettez d'avoir accepté de me donner ce coup de main et que vous souhaitez faire comme si cette conversation n'avait jamais eu lieu … je ne vous en voudrai pas. » Et elle était sincère, prête à accepter qu'un jour Lydia estime avoir fait une erreur en tentant de l'aider, que ça ne rimait à rien ou ne mènerait jamais nulle part. Tout le monde pouvait changer d'avis, elle l'avait déjà fait en gommant son scepticisme et aurait peut être pris une décision bien différente si Cynthia n'avait pas été juste sous ses yeux, à l'implorer de son regard triste de gamine désespérée.
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Message(#) Sujet: Re: staring at the blank page before you (cynthia) staring at the blank page before you (cynthia) EmptyMar 18 Juil 2017 - 23:49


Tout est lent ici, sans doute un peu trop. Si elle veut bien essayer de l’aider, elle ne peut garantir le temps qu’il lui faudra pour trouver une telle information, ou si elle la trouvera un jour. Elle ne voudrait pas lui donner de faux espoirs, qu’elle reparte ici en ayant l’impression que dans quelques semaines ou quelques mois elle pourra aller boire un café avec son père. Parce que Lydia elle sait. Elle sait que ce sera difficile, voire impossible, mais quelque chose, une petite voix au fond d’elle lui dit ne pas réduire ses espoirs à néant. Elle qui semble venue ici en portant tous ses espoirs sur ses épaules. « Je comprends. » dit-elle dans un demi-sourire, sans avoir besoin d’ajouter plus de paroles que ça. Elle comprend. Elle comprend que la suite soit ce qui lui fasse le plus peur pas l’attente. Cette suite incertaine si Lydia parvient à le retrouver. Ces moments d’incertitude, de doute, où elle devra peut-être faire face à son père, cet inconnu qui n’est sans doute pas aussi parfait qu’elle a pu se l’imaginer dans son esprit. Lydia elle ne sait pas si c’est un risque qu’elle serait prête à prendre. Voir ses espoirs partir en fumée. Pourtant la jeune femme a l’air décidée, et rien ne semble la faire reculer. Au fond d’elle, la blonde ne peut s’empêcher de penser que quel que soit l’issue de ses recherches elle finira par être déçue. Déçue parce qu’elle ne sera pas parvenue à le retrouver, ou déçue parce qu’il ne sera sans doute pas exactement l’homme qu’elle s’était imaginée. Ou naïvement lui sautera-t-elle peut-être dans les bras, sans chercher à savoir s’il est un homme bon, un homme de confiance. Et si elles n’en sont pas encore là, Lydia s’en voudrait terriblement de l’avoir jetée dans la gueule d’un tordu. Mais elle essaie de lui donner un peu d’espoir, de le garder intact en tout cas, se disant que s’il lui a envoyé toutes ces lettres c’est qu’il a envie de la voir, de la retrouver. Lydia sait qu’elle ne prendrait pas la peine de faire tous ces efforts pour quelque chose dont elle n’aurait absolument pas envie. Déjà qu’elle fait peu d’effort dans sa vie quotidienne. Alors elle lui lance un léger sourire, peut-être trop peu convaincant, lorsqu’elle entend sa réponse. « J’espère que vous aurez tout le temps de le découvrir plus tard. » Ce ne sont pas des paroles en l’air cette fois-ci. Si elle ne sait pas d’où elle tient cette détermination, dont elle, fait rarement preuve, elle espère de tout cœur qu’elle pourra rencontrer son géniteur, puisqu’aujourd’hui il n’est rien de plus que cela pour elle. Lydia elle, elle a eu un père, qui était là sans réellement l’être. Un père dont elle se serait bien passée, mais à qui elle ne reproche rien. Ils n’ont jamais semblé avoir rien en commun. Rien de plus que ce lien du sang qui les unissait. Elle n’aurait pas été contre l’idée d’avoir une famille sur qui compter, des personnes auxquelles se fier quoi qu’il puisse arriver dans sa vie. Elle ne sait pas tellement ce qu’il va arriver si jamais elle rencontre son père un jour, cette petite brune. Elle ne sait pas s’ils noueront une forte relation, mais elle aura en tout cas pu mettre un visage sur ces mots, ces lettres envoyées qui restaient presque anonymes. Lydia finit par poser ses yeux clairs sur la jeune femme, avant d’émettre un léger rire lorsqu’elle lui dit ne pas vouloir l’empêcher de faire son travail. « Oh croyez-moi vous n’allez pas m’empêcher de faire un travail important. » Elle ne sait pas qui s’occupe de ces fameux travaux importants, mais elle n’en a jamais vu la couleur, restant cloîtrée dans le bureau qu’on lui a assigné au fond de cette salle lugubre, elle-même située au fond du couloir du troisième étage. Un bureau qu’elle partage avec Liv et Clay à qui elle doit adresser la parole tous les quinze du mois quand elle n’a pas trop bu la veille. C’est donc peut-être la tâche dont elle a besoin pour la sortir de cette monotonie ambiante, cette monotonie dans laquelle elle s’est enlisée, et de laquelle elle a du mal à sortir. « Oui c’est possible. Après il faudrait qu’il ait effectué toutes ces démarches à Brisbane, autrement il me faudra demander à d’autres mairies. » Effectivement si son père a déjà signé des documents officiels à la mairie, elle pourra les retrouver plus facilement et essayer de comparer les signatures. Heureusement pour elle la plupart des archives ont été numérisées. Mais elle aura peut-être plus de chance si la brune lui donne plus d’informations, quelques détails qui pourront peut-être faire la différence. A côté du nom de la jeune femme elle marque alors les informations qu’elle lui donne pour être certaine de ne pas les oublier. « C’est noté, ce sera certainement plus facile de cette manière. » D’avoir un âge approximatif sera plus aisé que de chercher à tâtons, un peu dans le noir avec une simple signature. Elle ne sait pas tellement encore comment elle compte s’y prendre, mais elle sait qu’elle aura tout le loisir d’y réfléchir lors des nombreuses heures qu’elle passe à ne rien faire ou à coller des tampons sur des documents officiels. « Ici ou dans mon bureau c’est un peu la même chose vous savez. » Elle hausse les épaules. Ce ne sont pas ses problèmes à elle, elle n’a pas envie de la déranger avec ça. « Mais si je peux me permettre, évitez de parler à celle qui se trouve à cette place d’ordinaire. On la connaît peu pour sa bonne humeur et sa gentillesse aussi. » Elle se demande parfois pourquoi elle a choisi ce métier, mais quand elle regarde le sien, elle sait aussi qu’elle est bien mal placée pour émettre un tel jugement. « Ne vous inquiétez pas pour moi, vraiment. Croyez-moi, si je n’avais pas envie de le faire je vous aurais déjà renvoyé chez vous il y a de cela quelques minutes. » Sans doute pas il y a quelques mois de cela, mais la Lydia aigrie et triste a bien d’autres choses à faire que de perdre son temps, et d’être trop gentille, elle qui l’a trop souvent été. « Si je ne vous donne pas de nouvelles d’ici un mois, considérez que je n’ai rien trouvé, ou que j’ai changé d’avis. » Elle préfère être honnête, comme elle-même lui a demandé de l’être. « Mais je vous promets d’essayer. » Elle ne peut promettre un quelconque résultat, mais elle va essayer, comme elle le peut, avec les moyens qu’elle a. Un de ses supérieurs passant à côté d’elle, pour vraisemblablement lui demander une information ou de faire des photocopies Lydia ajoute à l’adresse de la brune. « Je vous souhaite une bonne journée. »
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