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 EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on

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EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on Empty
Message(#) Sujet: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptyMar 7 Mar 2017 - 0:33


don't turn the lights on
Ezra & Ginny
There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

La voiture me laisse devant sa porte, et c’est une toute autre Ginny qui en sort. Une toute autre qui s’est glissée sur le siège arrière il y a déjà 20 minutes, une toute autre qui a mis les pieds à Brisbane il y a deux ans de cela, une toute autre qu’il a connue, jadis entre les regards échangés à la volée et les baisers partagés en secret au détour d’un couloir. J’ai laissé un temps raisonnable entre l’envoi de mon message, la réception, son retour, sa réponse par l’affirmative. J’en ai profité pour rassembler tout ce qui me semblait être essentiel, tout ce qui ajouterait à cette discussion, en vérité, en clarté. Si j’avais pu, j’aurais ratissé tout ce que Camber, tout ce que Ben avaient pu eux-mêmes trouvés, tellement il me répugnait d’avoir un seul point, une seule zone d’ombre, un seul élément ou même fraction de, qui reste dans le noir, dans l’inconnu. Je me doutais qu’il aurait besoin tout comme moi de savoir exactement ce dans quoi il avait été embarqué, ce qu’il ignorait, ce qui avait pu voler, geler, faire disparaître une partie de sa vie sans même qu’il n’ait eu un mot à dire. Sans même que j’ai eu un mot à dire. Les ficelles si bien tissées, les mensonges si bien orchestrés. Ils avaient tenté de me percer, ils avaient tenté de me raisonner, m’étouffant de leurs propres conclusions, de leurs raisons, de leur amour, faussement protecteur, affreusement envahissant. Ils avaient osé me dire qu’ils avaient fait pour mon bien, que toute cette situation n’avait été que pour me protéger, que pour m’éviter de vivre la plus grosse erreur de ma vie, d’y plonger tête la première. Ils avaient prétexté même, qu’à tout moment j’aurais pu me retirer, les ignorer, faire à ma tête, et qu’ils auraient simplement vu à quel point ils avaient raison, à quel point j’avais besoin d’échouer pour mieux comprendre. Ils m’ont dit que c’était ma faute, entièrement ma faute et pas la leur, ils m’ont dit que j’étais stupide et absurde et idiote et folle et qu’ils s’ennuyaient à mourir, qu’ils voulaient que je revienne, qu’ils voulaient qu’on oublie tout et qu’on recommence à zéro. Ils m’ont tout dit, ils en ont trop dit et pas assez surtout. Surtout. Un pas puis un autre, je finis par atteindre la porte d’Ezra, cette porte que j’ai vue une fois ou deux, toujours avec une certaine retenue, un stress constant, la peur que tout se brise de nouveau. Une porte que j’appréhende d’une main, cognant furtivement, alors que de l’autre je tiens, assurée, les quelques documents qui mettent noir sur blanc ce qui nous est arrivé. Une explication, une excuse, une finalité, un recommencement. Et je sais, je sais que je n’ai pas le droit. Je sais que de lui amener tout ça, de lui déballer tout ça, c’est risquer gros. C’est lui faire mal, c’est ressasser le passé, notre passé, nos erreurs. Mais tant de questions sont restées sans réponses, tant de non-dits ont fait tellement mal, qu’il n’a fallu que quelques minutes après avoir raccroché avec mes parents pour que je sache que c’était chez lui que je devais aller. Que c’était à ses côtés que je devais encaisser la nouvelle et tout ce qu’elle impliquait. Peu importe quelle en serait la suite. Il finit par ouvrir la porte, étrangement calme pour quelqu’un qui s’en est tenu aux formalités avec moi depuis le Nouvel An, pour quelqu’un que j’ai dérangé un mardi soir comme un autre, pour quelqu’un qui ne m’a accueillie chez lui aucune fois encore, se contentant de me répondre sur le pas de la porte. « Hey. » que je le salue, incertaine, alors que j’assume la situation bien plus encore que quoi que ce soit. « Merci d’avoir accepté que je vienne ce soir. » je me réfère à son oui devant mon SMS vague, trop vague à mon goût, qui a sûrement enclenché des tas de réflexions et de questionnements dans sa pauvre tête fatiguée, épuisée, éreintée. Il se glisse sur le côté et me fais signe d’entrer, le sourire fin, énigmatique. Je retire mes souliers, pose mon sac dans le hall, laisse échapper une formalité ou deux, prenant des nouvelles, tentant de rendre le tout le moins empli de malaise possible. C’est peine perdue, pourtant. « Tu as passé une bonne journée? » Je sonne fausse, je sonne stupide, et pourtant, il me répond tout bonnement, comme s’il passait un test, comme s’il s’agissait de la bonne réponse pour bien statuer le reste. De l’entrée on passe au salon, et je finis par m’installer sur le canapé où il me rejoint à son tour. J’ai bien vu que son regard a dévié furtivement vers la pochette que je tiens entre mes mains depuis mon arrivée, et je ne me sens pas de le garder dans l’inconnu encore longtemps. Presque 7 ans plus tard, il est temps qu’il sache tout. « J’ai entamé des procédures de divorce, en décembre dernier. » que je commence, consciente qu’hors-contexte, cette mise en situation a tout faux sur la suite des choses. C’est pourquoi je n’attends pas une seconde de plus avant d’ajouter « Les avocats en charge du dossier savaient qu’ils s’embarquaient dans un contrat particulièrement salé, et ils ont mis tout en leur pouvoir pour gratter le plus possible et discerner les failles qui me permettraient de casser tout ça. » mes parents, tenaces, avaient bien ficelé ce fameux contrat de mariage pour s’assurer qu’il ne me laisse absolument aucune issue possible. Noah revenait à eux, ma santé revenait entre les mains d’une combinaison incertaine de psychologues, psychiatres et médecins. « Et ils ont trouvé ceci. » doucement, je laisse glisser le dossier comprenant les documents de mariage, les documents de divorce, les arrangements pris avec la firme d’adoption, l’entente signée par un hôpital de Londres et surtout en évidence sur le dessus de la pile… ce courriel, envoyé le 9 juillet 2011, signé de mes doigts, avec les mots de ma mère. Ils avaient fini par avouer la vérité, ils avaient fini par me dire tout ce qu’ils mis sur pieds derrière mon dos, à travers leurs tromperies, à travers mes questions dénuées d’émotions. Je laisse Ezra prendre la feuille et la monter à ses yeux, me doutant que cela ne doit pas lui rappeler de bons moments, que la dernière fois où il a vu ces mots est sûrement un souvenir tout sauf réjouissant. Ramenant mes jambes sur moi, je lève la tête vers lui, inspirant profondément. « Ce n’est pas moi qui t’ai envoyé ça. C’est ma mère. Elle me l’a confirmé il y a une heure. Et ce n'est que la pointe de l'iceberg. »

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Dernière édition par Ginny McGrath le Lun 27 Mar 2017 - 19:18, édité 1 fois
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Ezra Beauregard
Ezra Beauregard
le coeur navré
EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on HSiifW9 ÂGE : trente-huit étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq.
STATUT : lily et lui se sont dit oui à l'abris des regards pour officialiser leur (plus si) petite famille aux yeux de la loi.
MÉTIER : el boss chez mecanor, garage auto/moto situé dans le quartier de toowong. donne des coups de mains occasionnels à l'association beauregard.
LOGEMENT : #159 third street (logan city), avec lily, noah, alice, bientôt matt et alfie (la liste est longue, oui); l'image de la famille (presque) parfaite - il manque plus que le chien et le tableau serait complet.
EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on Tumblr_pt9ise35aG1y5qlb6o3_400
POSTS : 52254 POINTS : 700

TW IN RP : deuil, fausse-couche.
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).
CODE COULEUR : cornflowerblue.
RPs EN COURS :
(six) – present: auden #14finnleygabrielleginny #24lily #31marley #2 | the only one:

EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on F2f5686238e9258af8ea0d56e82e8504a6dddfe6
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:

RPs TERMINÉS :
amosauden › lovden #2auden #3lovden #4lovden #5auden #6auden #7auden #8auden #9auden #10lovden #11auden #12auden #13coreycorey #2corey #3edge › edge #2evelynjamesonjosephkieranlilylily #2lily #3lily #4lily #5lily #6lily #7lily #8lily #9lily #10lily #11lily #12lily #13lily #14lily #15lily #16lily #17lily #18lily #19lily #20lily #21lily #22 (sld)lily #23lily #24 (sld)lily #25 (sld)lily #26 (sd)lily #27 (sd)lily #28 (sd)lily #29lily #30marleytommy (roa)yasminebroregard #1broregard #2broregard #3olivia + thomasfamily reunion › #pinkteam (battles2016)paintball #hitmewithyourbestshotthe christmas miracleoctopuslas posadas

and now the chapter is closed and done:

chronologie des sujets pas du tout à jour dans ma fiche de liens.

et là, un petit géranium:

AVATAR : sam claflin.
CRÉDITS : plum (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › loonywaltz (userbars) › stairsjumper (le petit géranium) › harley (crackships ezrauden).
DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le poids des regrets (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le miroir sans tain (ft. harry styles) › millie butcher, le fantôme du présent (ft. zendaya coleman).
PSEUDO : luleaby.
INSCRIT LE : 07/04/2015
https://www.30yearsstillyoung.com/t31212-whatever-helps-you-sleep-at-night

EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on Empty
Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptyLun 27 Mar 2017 - 19:09



don't turn the lights on
Ezra & Ginny
There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

Le message de Ginny l’avait surpris. Sur ça, il ne mentirait pas. Il était au garage, un peu plus tôt dans la journée, lorsqu’il l’avait reçu. Concis, clair et mystérieux à la fois. Mais surtout, il n’avait aucune idée du pourquoi elle pourrait bien vouloir le voir, passer chez lui ce soir, comme elle le demandait dans son message. Depuis le nouvel an, Ezra avait tout fait pour n’avoir que le strict minimum de contact avec elle. Un message de temps à autres pour prendre des nouvelles de Noah - en attendant de pouvoir aller en prendre lui même à l’hôpital auprès du garçon et du corps médical, quand tout ce beau saurait qu’il était, en réalité, le père de l’enfant; quand ce serait reconnu et qu’il n’aurait plus besoin de se cacher. Et puis même, leur dernière discussion n’avait pas été des plus réjouissantes. S’il avait pu y échapper, Ezra aurait dit oui directement. Ils avaient du, malheureusement, passer par là; et maintenant Ezra sentait qu’il avait besoin de se reposer, prendre du recul et surtout reprendre des forces pour quand il pourrait enfin jouer un vrai rôle dans toute cette histoire. Alors oui, il avait dit à Ginny qu’elle pourrait passer, parce-qu’en plus de ne pas réellement savoir comment lui dire non, la jeune femme avait piqué là où il faut, où la curiosité frappait de plein fouet. Il y avait toujours cette possibilité de la bonne nouvelle qui sauverait le coeur de bien des gens. Et il y mettrait sa main à couper que Ginny ne l’appellerait pas pour ce genre de nouvelle - c’était trop beau pour que ce soit dit par téléphone. Alors il n’avait pas été étonné quand il avait entendu ses petits coups délicats sur le dos de la porte de son appartement. Il n’avait pas été surprise de voir son petit minois à travers le judas. A dire vrai, il n’avait fait presque que de l’attendre tout le début de soirée - il avait beau lui avoir dit qu’il avait de la paperasse en retard, il n’avait pas réussi à se concentrer dessus plus d’une vingtaine de minutes tellement il avait remué ses méninges pour tenter de trouver la raison de la visite de Ginny. « Hey. » Ca lui faisait toujours tout drôle de voir la jeune femme sur le pas de sa porte. Pas que ce soit désagréable, mais il n’avait plus l’habitude - et les habitudes étaient reliées à de bons souvenirs en général. « Salut. » « Merci d’avoir accepté que je vienne ce soir. » Un petit sourire à la fois heureux, de compréhension et poli vint se glisser sur son visage - et il tenta de le rendre presque discret dans tout ça. D’un petit geste de la tête, se décalant légèrement, il invita Ginny à entrer dans son appartement. Apparement, avec les papiers qu’elle tenait dans une de ses mains et qu’Ezra avait directement remarqué quand il avait ouvert la porte, ce n’était pas juste une visite de courtoisie et la discussion qu’ils allaient avoir ne se faisait pas sur le palier d’un appartement. Rapidement, la jeune femme se mit à l’aise, comme si elle était de nouveau chez elle malgré la légère tension palpable autour de cette situation. « Tu as passé une bonne journée? » Ezra en profita d’être encore dos à la jeune femme pour tirer un petit sourire, plus élargi, élaboré que le premier qu’il lui avait adressé quelques instants plus tôt. Ils arrivèrent à ce moment dans le salon, dont la table basse regorgeait de papiers en tous genres. Pas qu’Amelia ne faisait pas bien son boulot au garage - au contraire, l’entreprise aurait déjà coulé si elle n’était pas -, seulement il avait manqué à son rôle de chef pendant trop longtemps et maintenant il devait le payer à remettre toutes ses tâches à leurs places. « Comme tu peux le voir, paperasse et tout ce qui s’en suit. » Pendant que Ginny vint prendre place sur le canapé, Ezra classa ses papiers rapidement afin de les débarrasser de la vue de la jeune femme - plus parce-que ce n’était jamais agréable d’être attaqué à la rétine par des noms et des chiffres plus barbant les uns que les autres que par secret professionnel. Il finit par attraper deux bières dans le fond du frigo avant de venir rejoindre la jeune femme sur le canapé, posant les boisson sur la table. « Mais… Je suppose que ce n’est pas pour ça que tu es là aujourd’hui ? » Pour une fois, il ne veut pas passer par quatre chemins, il veut aller droit au but et parler des choses qui semblaient vouloir seules sortir de la bouche de Ginny. Il savait, dans tous les cas, que la nouvelle n’était pas grave à avoir mort d’homme, il se permettait donc d’être légèrement détendu - étrangement calme. Ca ne pouvait pas être pire que leur dernière conversation de toutes façons. Et enfin, Ginny se lança. « J’ai entamé des procédures de divorce, en décembre dernier. » Ezra se remercia de ne pas avoir bu une gorgée de bière à ce moment là sinon Ginny aurait surement pris une douche plutôt fraiche. Il eut d’ailleurs juste à peine le temps d’analyser et d’encaisser l’affirmation de Ginny avant qu’elle ne reprenne la parole - juste le temps de perdre la moindre trace de détente sur son visage et d’hausser un sourcil, il sentait que la suite des choses n’allait pas être de tout repos. « Les avocats en charge du dossier savaient qu’ils s’embarquaient dans un contrat particulièrement salé, et ils ont mis tout en leur pouvoir pour gratter le plus possible et discerner les failles qui me permettraient de casser tout ça.  Et ils ont trouvé ceci. » Le regard du jeune homme glissa du visage de Ginny à ce fameux dossier Craft qu’elle tenait si précieusement depuis qu’elle était arrivée. Lentement, Ezra vint le récupérer, l’ouvrir. Le choc émotionnel le surpris. Il ne s’attendait pas à tomber de nouveau sur ce bout de papier qui l’avait ruiné et détruit, quelques années auparavant. Ce même papier, dont il devait avoir une copie dans le fond de l’un de ses tiroirs, dans cet appartement même où il se tenait en ce moment avec Ginny. Bout de papier qu’il avait maudit, auquel il s’était raccroché parfois aussi. Posé, chiffonné, à côté de cette boite écrin qu’il n’osait plus regarder depuis trop longtemps maintenant. Ce fut d’un main tremblante qu’il vint soulever la feuille de papier. Du moindre mot il en connaissait la poésie, presque devenue une douce torture avec les années, un méchant rappel comme quoi, les mots pouvaient parfois être trop forts pour un coeur amoureux. « Ce n’est pas moi qui t’ai envoyé ça. C’est ma mère. Elle me l’a confirmé il y a une heure. Et ce n'est que la pointe de l'iceberg. » Déglutissant avec peine, il finit par reposer le bout de papier, en détournant le regard. Les mots de Ginny faisaient lentement leur chemin vers les parties de son cerveau encore assez en ordre pour comprendre ce qu’ils impliquaient. Il détourna lentement le regard avant de venir se lever du canapé, non sans un petit effort. En son sein, une tonne de sentiments venaient se mélanger, tous plus étranges les uns que les autres. La colère. Le soulagement. La joie. La peine. Son coeur ressentait le moindre effet indésirable que son corps pouvait ressentir en parallèle. C’était comme si tout ce qu’il avait pu ressentir pendant les dernières années lui revenait en pleine face tel un boomerang. Beaucoup trop rapidement, et sans qu’il s’en aperçoive, une cigarette était déjà calée entre ses lèvres et pour cette fois là, il ne prit même pas la peine de sortir sur le balcon pour l’allumer. C’était rare, mais dans certains moments, certains petits détails n’avaient plus d’importance - et là il se foutait clairement de savoir si son appartement allait puer la clope tout le reste de la soirée. Il était resté principalement de dos à Ginny, surtout parce-qu’il ne savait pas quoi dire. Les questions semblaient vouloir se bousculer dans sa tête sans faire la queue pour que toutes soient répondues. Son poing droit se serrait et se desserrait à une allure régulière. « Et tu savais ? » Il aurait simplement pu rebondir sur son premier aveux, celui où elle demandait le divorce. Ca aurait été une façon simple d’engager la conversation de son côté. Mais le vif du sujet était trop impressionnant pour que rien que ce détail là ne lui revienne. Après de longues secondes d’hésitation, et non sans un soupire, il finit par se tourner de nouveau vers Ginny, toujours assise sur le canapé - le coeur lourd et les traits tirés. « Est-ce que tu savais tout ça, Ginny ? »

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Dernière édition par Ezra Beauregard le Dim 16 Juil 2017 - 23:03, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptyMar 28 Mar 2017 - 1:37


don't turn the lights on
Ezra & Ginny
There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

Bien sûr qu’il était tendu, bien sûr qu’il ne m’accueillait pas à bras ouverts. Je ne lui aurais pas demandé aussi grand affront, je ne me serais pas imposée que si je croyais, fermement, qu’il le fallait. Que je lui devais au moins ça, que je nous devais au moins ça. Surtout depuis ce que nous étions devenus après le Nouvel An, ou plutôt, ce que nous n’étions plus. Je lui avais demandé du temps, je lui avais exprimé mon besoin de m’éloigner, de respirer, de réfléchir, et il avait obtempéré, poli, respectueux, rangé. J’avais consacré toute ma tête, mon coeur, mes forces à Noah, encore et toujours rien qu’à lui, me contentant du strict minimum pour tout le reste. J’en avais presque oublié les fameuses procédures de divorce, issue mise en berne pour le simple fait que je ne pouvais plus regarder ailleurs que dans la direction de mon fils. Que je ne voulais plus rien d’autre que son bien, sa santé, sa sécurité. J’en étais épuisée, démolie, détruite, mais je ne l’avouerais jamais, je ne baisserais jamais les bras, je ne me relèguerais jamais à être celle qui demande, qui supplie, qui implore. Alors non, je n’avais pas provoqué les contacts, et cette proximité auparavant si bien évitée me semblait sortir complètement d’un autre univers tellement elle était apparue sans préavis, sans prérequis. Et je savais, oh que je savais qu’il n’attendait que mon ok officiel, que ce petit oui qui résonnait déjà d’espoir dans ses oreilles, qui lui accorderait cette visite, ce droit, cette paternité qu’il avait toujours si bien méritée. Chaque conversation, chaque appel, chaque échange courtois, bref, se résultait en une pointe de déception de mon côté, de ne pas pouvoir faire plus, impuissance, résiliation surtout. Alors qu’il avait finalement voulu s’impliquer, alors que j’étais revenue et que la hache de guerre avait fini par s’enterrer d’elle-même, alors que je voyais ses intentions, douces, importantes, essentielles, je jouais de nouveau la mauvaise, celle qui ralenti la cadence, celle qui surveille. Bien malgré moi, tout sauf à l’aise, je lui avais coupé toutes opportunités au moment où il le demandait, je m’étais fait violence un nombre incalculable de fois et malgré toutes les pensées qui se triturent dans ma tête, jamais je ne trouverais les mots assez forts pour m’excuser. De nouveau. Mais voilà. Ma priorité était et resterait Noah. J’osais croire, espérer, supplier qu’il comprenne, qu’il capte que cela n’avait rien à voir avec lui, contre lui. Jamais, au grand jamais. Le voir me le rappelait encore plus, me l’assénait en plein visage, me faisait bien évidemment repenser mon comportement, ma décision, culpabilité par-dessus regret, déception par-dessus impuissance. Oh Ezra, si tu savais comme je suis désolée… j’inspire, reprend des forces, faiblesse que je chasse alors que cette soirée sera de celles où j’aurais besoin de tout ce que je peux amasser comme courage. Et j’entre, voilà que je fais un pas puis un autre chez lui, chez Ezra, cette adresse, ce chez soi, qu’il me tarde de découvrir, mais pas dans ces circonstances. Sagement, je le suis à l’intérieur, mimiques qui me rappellent trop de souvenirs, habitudes perdues qui se glissent dans le trop plein d’émotions qui scie ma poitrine, l'oppresse. La conversation flirte avec les banalités, sa journée, ses bribes de quotidien, j’aperçois même quelques papiers confirmant ses dires, appuyant son horaire qui semblait plus chargé depuis un moment. Et doucement, je me sens mal à l'aise, déplacée, redoute le motif de ma visite, comme si encore une fois je dérangeais, comme si j’avais échoué à choisir un bon moment, lui imposer encore plutôt que lui demander. Le malaise n’a pas le temps de rester, le doute s’enfuit dans la seconde alors qu’il apparaît à mes côtés, bières en main, hospitalité qui le caractérise, et question qui revient sur le tapis. Non, évidemment que je n’étais pas là pour parler de la pluie et du beau temps avec lui. En avais-je seulement encore le droit, après tout ce qui s’était passé? Comment arrivions-nous si bien à passer des formalités sans grandes conséquences à une conversation aussi dramatique me sidérerait toujours, pourtant, j’engage le mouvement, je lance le tout de but en blanc en mentionnant le divorce. Ce qui me semble à la base être l’idée logique finit par raidir sa mâchoire sans le moindre effort. Eh merde. Pourquoi, pourquoi avait-il fallu que je commence par cela, que je n’enrobe pas, que je n’adoucisse pas un peu… l’évidence est qu’il n’a plus le temps pour la douceur, pour les secrets. Et moi non plus, surtout pas. Pourquoi? Parce que c’est ce qui a tout déclenché, tout simplement. Mais je me reprends encore, plus solide, plus confiante, autant que je puisse l’être. Le liquide ambrée me semblant particulièrement intéressant, je finis par lui tendre les papiers, mais la bière prend vite le second plan lorsque je vois l’air déconfit, l’expression barbouillée qu’il affiche. Brisé. Je me retiens d’en ajouter plus, sachant trop que ce message a dû en son temps faire plus de ravages encore qu’il n’y paraît, retrouvant un Ezra similaire à celui qui s’était présenté devant moi à moi retour. Mon estomac se serre lorsqu’il quitte le canapé, mes yeux le cherchent, l’attendent, l’espèrent, mais son silence me paraît logique, pause, arrêt sur image, rassemblement émotionnel de part et d’autre. La voix de ma mère à l'autre bout du combiné résonne alors que j’étais silencieuse à mon tour, muette, interdite. Elle qui me crie qu’ils l’ont fait pour mon bien, que tout était seulement pour moi, égoïste, sale petite égoïste, vipère, peine, désespoir ravalé à travers sa rage d’avoir déçu, d’avoir perdu. Elle avait tenté tous les scénarios, avait utilisé toutes ses ressources, avait poussé la note aussi bien qu’elle l’avait retenue. Cette conversation eue que trop récemment avait déjà fait beaucoup de dégâts, de dommages collatéraux, marques indélébiles que j’apprivoisais encore du bout des doigts. Cicatrices pour lesquelles j’aurais besoin d’Ezra, de ses propres mots, de son côté de l’histoire, de ses pièces de puzzle à agrafer aux miennes, aussi minces soient-elles. Plus claires maintenant, du moins. Et voilà qu’il brise le silence, d’abord du briquet qui craque, que je dénote à peine, mais surtout de ces mots, ses mots, cette question qu’il répète deux fois, d’abord doucement, à demi-mot, de dos. Puis de face, plus fort, plus agressif aussi, bien que j’ignore si ce sentiment s’aligne vers moi, ou vers tout le reste. Allons-y doucement. Les paroles mettent un temps avant d’être comprises, alors qu’au départ je fronce les sourcils, repassant mon aveu, revoyant là où je lui ai très clairement dit que je venais de l’apprendre, qu’on venait de me le balancer par téléphone après une confrontation que j’avais moi-même initiée, et qui me semblait sortie tout droit d’un songe tellement je ne m’y reconnaissais pas. Je les avais mis au pied du mur et ils avaient fini par craquer pour mon bien, mon mal, j’ignorais quoi, mais Noah étant au centre de la chose, je n’avais pas démordu et avais gratté plus loin encore. Alors sa question frappe, fort, comme s’il doutait de l’honnêteté de la chose, comme s’il doutait de moi. De nouveau. À savoir, il aurait pu, il aurait dû, devant toutes ces horreurs qui allaient venir s’additionner sur la pile. « Non, je ne savais pas. Je ne savais rien de tout ça, il y a une heure j’ignorais même jusqu’à l’existence de ce courriel. Ezra je… si... » Si, si quoi? Si comment? Son regard s’accroche pourtant au mien, écorché, et c’est là que je réalise, c’est là que son silence s’imbrique, s’illumine, se déduit. Pas juste le courriel, pas juste cette connerie, ce détail, cette infime partie du problème. Il parle des manigances, il parle du tout, ce qui avait à mes yeux toujours senti mauvais du côté des parents, ce qui avait toujours sonné faux, impossible, tellement loin de la personne qu’il était, que je connaissais, que je croyais connaître du moins. Je me reprends donc, un peu moins sur la défensive, toujours aussi douce, implacable, trop calme à mon goût. « J’ai toujours su que quelque chose clochait. Au fond, je l’ai toujours senti. Que c’était pas toi de dire toutes ces choses à Matt, de te rétracter à ce point. » l’émotion se trouve une place particulièrement importante à travers ma gorge et je dois me soulager d’une légère toux pour poursuivre, détournant la tête pour l’empêcher de voir la faiblesse qui monte de nouveau, si vive, si brûlante. « J’étais tellement sous le choc Ezra, j’ai cru que j’avais tout gâché, tous nos plans, tout le reste… J’ai cru que c’était ma faute et rien d’autre, j’ai voulu te laisser l’air que tu demandais, j’ai cru bien faire en m’éloignant parce que c’était ce que tu demandais, mais… » mes mots se brisent les uns après les autres, revivre de nouveau cette scène, parler de ces souvenirs avec lui, les remettre à voix haute me rappelle l’entrevue dans le bureau de Camber où j’avais fini par craquer, incapable de poursuivre, revivant encore et toujours trop à fleur de peau. Et voilà que je reprends mon souffle au même titre que je réalise qu’il n’a toujours rien dit, rien ajouté, laissé le reste en suspens, cette conversation que je ressasse et qui a eue lieu jadis, à travers Matt, via cet intérim qui m’avait rapporté la mauvaise nouvelle sans me laisser confirmer, infirmer. L’horreur me frappe à retardement et je lève la tête maintenant vers Ezra, mes iris attrapant les siens comme des aimants, voulant tout voir, tout comprendre, le calcul qui se fait trop vite pour mon propre coeur, pour ma propre tête. « Qu’as-tu vraiment dit à Matt, quand tu as su pour Noah? » la question se pose d’elle-même, le début du dilemme qui s'impose, et j’anticipe déjà l'issue, les mains tremblantes, le corps frigorifié. Si elle a pu me mentir sur ce fameux courriel, mon frère aurait-il pu...?... non, jamais, impossible. Et déjà, l'attente de la réponse du Beauregard me tue, un peu plus, un peu trop.

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le coeur navré
EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on HSiifW9 ÂGE : trente-huit étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq.
STATUT : lily et lui se sont dit oui à l'abris des regards pour officialiser leur (plus si) petite famille aux yeux de la loi.
MÉTIER : el boss chez mecanor, garage auto/moto situé dans le quartier de toowong. donne des coups de mains occasionnels à l'association beauregard.
LOGEMENT : #159 third street (logan city), avec lily, noah, alice, bientôt matt et alfie (la liste est longue, oui); l'image de la famille (presque) parfaite - il manque plus que le chien et le tableau serait complet.
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POSTS : 52254 POINTS : 700

TW IN RP : deuil, fausse-couche.
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).
CODE COULEUR : cornflowerblue.
RPs EN COURS :
(six) – present: auden #14finnleygabrielleginny #24lily #31marley #2 | the only one:

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EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:

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amosauden › lovden #2auden #3lovden #4lovden #5auden #6auden #7auden #8auden #9auden #10lovden #11auden #12auden #13coreycorey #2corey #3edge › edge #2evelynjamesonjosephkieranlilylily #2lily #3lily #4lily #5lily #6lily #7lily #8lily #9lily #10lily #11lily #12lily #13lily #14lily #15lily #16lily #17lily #18lily #19lily #20lily #21lily #22 (sld)lily #23lily #24 (sld)lily #25 (sld)lily #26 (sd)lily #27 (sd)lily #28 (sd)lily #29lily #30marleytommy (roa)yasminebroregard #1broregard #2broregard #3olivia + thomasfamily reunion › #pinkteam (battles2016)paintball #hitmewithyourbestshotthe christmas miracleoctopuslas posadas

and now the chapter is closed and done:

chronologie des sujets pas du tout à jour dans ma fiche de liens.

et là, un petit géranium:

AVATAR : sam claflin.
CRÉDITS : plum (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › loonywaltz (userbars) › stairsjumper (le petit géranium) › harley (crackships ezrauden).
DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le poids des regrets (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le miroir sans tain (ft. harry styles) › millie butcher, le fantôme du présent (ft. zendaya coleman).
PSEUDO : luleaby.
INSCRIT LE : 07/04/2015
https://www.30yearsstillyoung.com/t31212-whatever-helps-you-sleep-at-night

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Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptyLun 1 Mai 2017 - 20:30



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There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

C’était comme si toutes les choses autour de lui s’étaient mises à trembler, à s’écrouler. Le moindre souvenir sur lequel il tentait de se raccrocher semblait se briser. Comme s’il n’était qu’une illusion. Parce-que de ce qu’il venait de comprendre des paroles de Ginny, de cette preuve qu’elle venait de lui remettre sous le nez, énormément de choses autour de lui allaient continuer de s’écrouler. D’être mises et remises en question. Et bien sur, malheureusement car il aurait préféré ne jamais à avoir à remettre sa parole en cause, il ne voit pas d’autres questions que celle là. Il a besoin de savoir si, dans le fond, dans la généralité, elle avait été au courant de ces manigances. Ou s’il était resté le seul dans l’ombre, comme il avait pu rester seul tout court pendant ces cinq dernières années dans cette histoire. « Non, je ne savais pas. Je ne savais rien de tout ça, il y a une heure j’ignorais même jusqu’à l’existence de ce courriel. Ezra je… si... » Et il tira davantage sur sa cigarette, comme si elle allait lui apporter le soutien nécessaire pour comprendre et passer à travers ce moment qui allait redéfinir une bonne partie de son existence. Les yeux de la jeune femme se relevèrent rapidement, croisant ceux d’Ezra, et elle sembla comprendre alors le vrai sens de la question. Il ne voulait pas avoir si elle était au courant pour ce courriel avant de venir lui en parler ce soir. Non, sur cette partie là, il la croyait volontiers sans aucun effort particulier. En revanche, c’était tout le reste de l’histoire qui lui revenait en pleine figure et en laquelle il ne croyait plus du tout. Qu’importe qui pourrait venir lui raconter, qu’importe la version qu’on pourrait lui narrer. La seule version qui aurait désormais du crédit à ses yeux, ce serait celle de la jeune femme, celle qu’il ne connaissait pas encore. « J’ai toujours su que quelque chose clochait. Au fond, je l’ai toujours senti. Que c’était pas toi de dire toutes ces choses à Matt, de te rétracter à ce point. » Ses mâchoires se serrèrent davantage. Une nouvelle cigarette vint prendre la place de l’ancienne entre ses lèvres. Le regard d’Ezra semblait s’emplir encore plus de tristesse, si c’était possible, bien entendu. A savoir qu’elle semblait avoir cru lorsque Matt lui avait dit qu’il n’assumerait pas. Qu’il partirait, tel un lâche, qu’il reculerait face à cette situation. Et son coeur se serrait davantage de savoir qu’elle avait pu le croire. Ils étaient supposés se connaître par coeur et affronter les différentes étapes de leur relation ensemble. Ils étaient supposés être d’accord sur des sujets importants, des sujets dont ils avaient pu discuter - ou même des sujets tel que l’arrivée d’un enfant, même s’ils n’en avaient pas parlé ça tombait sous le sens pour Ezra quant à la réaction et l’attitude qu’il devait adopter. « J’étais tellement sous le choc Ezra, j’ai cru que j’avais tout gâché, tous nos plans, tout le reste… J’ai cru que c’était ma faute et rien d’autre, j’ai voulu te laisser l’air que tu demandais, j’ai cru bien faire en m’éloignant parce que c’était ce que tu demandais, mais… » Ezra secouait la tête, retenant les larmes qui pourraient se frayer un chemin inattendu jusque ses joues. Tentant de nier l’existence du poignard qui était en train de s’enfoncer dans sa poitrine. Revoir Matt venir le voir, lui dire que tout était terminé. Qu’elle ne reviendrait pas, qu’elle ne voulait plus de lui. Qu’il avait tout gâché. Qu’elle ne voulait plus en entendre parler. Comme effacé de la réalité. Une nouvelle bouffée de cigarette est tirée. Il savait que la situation était merdique. Il savait qu’entre Ginny et lui, des non-dits avaient été laissés en suspend. Qu’ils auraient surtout du se voir pour parler après qu’elle ait pu se rendre chez ses parents, qu’ils auraient du en discuter pour mettre les choses au clair entre eux. Oh, il ne dit pas que les choses auraient résulté différemment. Qu’ils vivraient d’amour et d’eau fraiche à la suite de cette conversation. Mais ils auraient au moins pu mettre les choses au clair entre eux et être d’accord sur certains points. Car si Ezra comprenait rapidement qu’on s’était joué, et pas qu’un peu, de lui, ce temps de compréhension semblait avoir tout juste frappé Ginny. Car elle releva son regard vers Ezra, un éclat ayant changé en ce dernier. Comme si une vérité à laquelle elle n’aurait jamais pensé venait de lui éclater en plein visage. « Qu’as-tu vraiment dit à Matt, quand tu as su pour Noah? » Une seconde, puis deux, sans oublier une troisième s’écoulèrent avant qu’Ezra n’ait sa première réaction. Un rire, petit, mais assez audible; à la fois sarcastique, peiné et surtout jaune, très jaune. Sa deuxième cigarette fut écrasé, avant qu’il ne vienne croiser ses doigts derrière sa tête. « Tu ne doutes de lui que maintenant ? » Il secoua la tête, se frottant rapidement le visage des mains. Il était vrai qu’entre Ginny et lui, la personne qui pourrait avoir un jour à se douter de la parole de Matt, c’était Ezra. Il l’avait connu sous un autre angle, l’angle du dragueur et du farceur, celui qui savait manier la parole pour se sortir des mauvaises situations. Pour Ginny, c’était différent, c’était son frère. L’homme qu’elle avait toujours admiré et pour qui elle avait toujours eu énormément de respect. Et il était forcément plus compliqué pour elle de douter des mots de son cher et tendre ainé. « Je lui ai dit que je t’aimais, Ginny. Qu’est-ce que tu voulais que je lui dise, après tout, hein ? » Il fit quelques allers-retours, comme s’il avait tenté d’entreprendre de creuser une tranchée. « Que c’était peut-être une nouvelle surprenante… Que c’était pas attendu mais que… » Il serra les mâchoires, il savait que cette fois ci il ne pouvait se défiler. Cette fois ci, la vérité, et la vraie en l’occurence, devant sortir. Ils devaient s’explique, mettre les choses à plat - pour savoir sur quoi recommencer. « J’avais pas peur, Ginny. J’étais plus qu’heureux d’apprendre la nouvelle moi. » Lentement, son regard dériva vers celui de la jeune femme. « Et si tu veux une preuve… » Il détourna son regard, secouant la tête - il ne pensait jamais en arriver là. Il avait gardé ça tellement longtemps pour lui, maudissant son geste de l’époque et sa naïveté qui l’avait conduit dans un cercle vicieux dont il avait mis des années à se sortir. Assez rapidement, il atteint la commode de sa chambre à coucher, ouvrant un des tiroirs pour le refermer dans les secondes qui suivirent. Il revint vers la jeune femme, prenant une grande inspiration pour se donner du courage. Le premier objet qu’il lui tendit fut une feuille de papier abimée par le temps, par les moments passés à être pleurée, détestée. On pouvait voir qu’elle avait été chiffonnée à de nombreuses reprises avant d’être remises à plat comme pour être conservée, servant de témoin dans une histoire qui ressemblait plus à un mauvais conte de fée sans elle. « Le mail que j’avais reçu en ton nom. Le même que tu viens de me montrer, imprimé à l’époque où je l’avais reçu. » Son regard à lui descendit sur le deuxième objet qu’il tenait entre ses mains. « Quant à ça… » Une petite moue peinée, attristée, déchirée prenait place sur son visage. « J’étais allé l’acheter quand tu es partie chez tes parents. Avant que Matt ne vienne me trouver. Et tu connais la suite de l’histoire apparemment… » Il lui tendit alors l’écrin qui contenait la bague de fiançailles qu’il s’était empressé d’acheter lorsque Ginny était partie annoncer la nouvelle à ses parents, après qu’il eut appris qu’il allait être papa. Après, aussi, que cette nouvelle lui ait fait comprendre qu’il ne voyait pas le reste de sa vie sans Ginny à ses côtés.

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Dernière édition par Ezra Beauregard le Dim 16 Juil 2017 - 23:05, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptyJeu 11 Mai 2017 - 0:27


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There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

Poser la question me scie sur place, me glace, m’anticipe. Je n’ose pas penser une seule et traître seconde que l’interrogation soit justifiée. Qu’il y ait plus à cette histoire qu’un gros, qu’un énorme malentendu. Ce frère qui m’a toujours tout donné, ce frère que j’ai aimé de tout mon coeur, ce frère maladroit et presqu’étouffant qui a tout de même été mon pilier durant ces nombreuses années - et encore plus suite à notre départ pour Londres. Un frère qui m’a toujours défendue, qui a toujours fait passer mes intérêts avant les siens, qui a toujours été là, à l’écoute, prêt à tout pour moi. Ce frère qui aujourd’hui, je trahis d’une phrase, simple intrigue, mention qui me semble sonner faux, qui ne fait qu’amplifier ce malaise, ce mal-être qui me ronge depuis notre fuite. Qui revient s’immiscer alors que plus tôt, je me sentais si en contrôle. À ma place. Le silence d’Ezra me laisse amère, amère de moi-même, amère de mes excuses, de mes conneries, de mes mensonges, de mes non-dits. Puis enfin, au bout d’une seconde, minute, heure, il finit par dégager une énième cigarette de ses lèvres pour ancrer son regard au mien, iris que je ne cherchais plus, que j’espérais tant. Et il me renvoie la question, il me remet en doute, il me balance la vérité sans même ne rien dire à la figure. Évidemment que je ne doutais de Matt que maintenant. Évidemment qu’à mon sens, jamais Matt n’aurait pu même connaître les bribes de ce que mes parents avaient mis en branle sans me le dire. Ce frère, ce sang, cet allié, ce héros. Je ne brûle rien, je sais qu’Ezra connaît ce lien fort, puissant, immuable qui m’unit à mon grand frère et qu’en situation normale, il ne le remettrait jamais en aparté - il n’oserait pas. Pourtant, la situation n’a rien de normal. Absolument rien. L’idée de faire passer ses prochains mots d’une lampée de bière me caresse l’esprit, mais encore une fois, la situation est tellement brouille, tellement dure, tellement irréaliste que je refuse d’en ajouter une couche avec une bribe d’houblon. Et les mots qui frappent, qui tuent, son « je t’aimais » qui sonne enroué, caché devant des années à effacer mes larmes, à barbouiller mes souvenirs, à me méfier de moi, toujours de moi et jamais de lui. Il est incapable de s’arrêter de bouger et je suis incapable du contraire, immobile, me faisant discrète, silencieuse, me cachant derrière ce calme qui me tenait en place. « Je t’aimais » qui me fait l’effet d’une armée de poignards au coeur, d’une douche glacée, d’un réveil brutal.  « Je t’aimais » qui fait passer notre relation à une histoire qui m’apparaît avoir eu lieu il y a des millénaires. « Je t’aimais », et plus rien de mieux que du passé. De l’imparfait. Et il repart, il reparle, Ezra et sa réaction qui à l’époque m’avait été dépeinte totalement autre, rage, déni. Un NON, gros, retentissant, en majuscules, que m’avait dit Matt. Un non qui me demandait, m’exigeait de sortir de sa vie, de ne pas le coller à ça. Je tente de retrouver dans ma mémoire un indice, un lien, une possible phrase que Matt aurait pu dire et qui s’agencerait à celles qu’Ezra me dicte, mais rien, nada, le vide et l’entier, le doute qui plane beaucoup trop vite, trop fort. « Attends, attends... » que je l’implore, trop fort, trop tard, perdue, ne sachant même pas si je souhaite qu’il attende vraiment ou qu’il poursuive. Je veux la clarté et le silence. Je veux la vérité et le contraire. Je le veux lui et je ne veux plus rien du tout. Je veux qu’il se pose, qu’il arrête de tourner, qu’il se taise, qu’il se la boucle, d’un coup sec. Je veux qu’il continue, qu’il parle, qu’il gesticule, qu’il me dise tout, tout ce qui lui passe par la tête et plus encore, je ne veux pas qu’il disparaisse. Et il disparaît. Mes mots incertains trouvent écho dans ses pas qui filent dans le couloir, loin de mon regard indiscret, loin de m’inviter à le suivre. Je n’y arriverais pas de toute façon. Et il revient, retrouvant mon expression butée, démolie, mon corps tremblant, impénétrable. Une feuille, un bout de papier, un chiffon qui en a vu d’autres qu’il me tend d’abord, guettant ma réaction, commentant l’objet avant même que je ne le glisse entre mes doigts.  « Tu… je… » noir sur blanc, ses mots, mon nom. Je relis le message encore et encore, le grave en mes rétines, le redécouvre de nouveau après l’avoir analysé et décalé quelques heures plus tôt, à peine. La preuve dont Ezra parlait, le souvenir qui reste, qu’il a gardé, mes adieux, ces adieux volés auxquels je n’ai jamais eu droit avant, ces adieux que j’ai tant espérés, redoutés, voulu oublier. Ces adieux qu’ils ont fourbé comme s’ils étaient les miens, ma liberté, mon au revoir. Je ne doute pas de son honnêteté, sa voix me démontrant de suite qu’il ne joue pas, ses pupilles me le confirmant du revers. Un pourquoi retentit dans ma gorge, incapable de sortir, retenu à l’intérieur par une vague de sanglots et de rage que j’arrive à peine à contrôler, additionnant à toute vitesse, toute allure. Pourtant, alors que je rassemble mes forces pour reprendre, pour comprendre, il poursuit. Je relève la tête, prête à tout, sentant mon assurance, ma confiance, ma force s’évaporer avec toutes les certitudes qui me restaient. Prête à tout, sauf à ça. Un écrin, une boîte close, fermée, délicate, difficile. Ezra la pointe dans ma direction et l’objet finit entre mes paumes sans que je ne l’ai même prévu, voulu. Le coeur qui bat à outrance, mon alliance qui brûle, je ne veux pas l’ouvrir, tout sauf l’ouvrir, sachant ce que cela signifie, contient, aucun doute là-dessus. Pourtant, comme un aimant, je sens mes doigts qui forcent, qui insistent et qui dévoilent cette bague. Simple, sans flafla, bien loin du diamant qu’on m’a offert jadis, et tellement, tellement belle. Parfaite. J’ai arrêté de respirer depuis belle lurette, j’ai arrêté de répondre, d’accuser, d’agir. Je ne fais qu’assister. Mais cette alliance et toutes les promesses qui y sont reliées me ramènent à Ezra par la volée, ramassant tout sur mon passage. « Il m’a dit que tu n’en voulais pas. Que tu te sentais pris au piège, que tu espérais que je ne le garde pas. » je suis incapable de soutenir son regard, pourtant je le cherche, je l’espère.  « Il m’a dit que tu n’étais pas prêt, pas avec moi. » ma voix tremble, mais je m’en fiche. Plus rien n’a d’importance alors que je revois la scène se dérouler devant mes prunelles, beaucoup plus claire qu’elle ne l’a jamais été. « Il m’a dit que tu ne voyais aucun avenir entre nous. » 6 ans, 6 ans et mon monde qui s’écroule. 6 ans et tout ce que j’ai détesté, tout ce qui m’a démolie, tout ce qui m’a brisé qui revient. 6 ans volés, 6 ans hypothéqués, 6 ans qu’ils m’ont pris sans demander mon reste. En cage. « J’ai besoin d’air. » la gorge qui se serre, les poumons qui se contractent, je me lève du canapé et file vers la fenêtre la plus proche, ouverte, recherchant la brise, le peu d’oxygène que je puisse trouver. Et j’y reste un moment, yeux fermés, pensées qui dérivent. J’y reste assez longtemps pour retrouver un rythme de respiration normal, pour sentir que ma cage thoracique ne se referme plus si fort sur moi. Puis je réalise que l’écrin est toujours entre mes doigts, bien serrés, incapables de le lâcher. « Je ne compte plus les fois où j’ai voulu fuir, venir te rejoindre. Où j’ai voulu t’écrire, t’appeler… où j’ai espéré que tu apparaisses devant ma porte. » déçue, meurtrie, interdite. Il ne s’agit pas d’un reproche pour sa part, elle est bien loin la chance que j’aurais pu avoir de lui reprocher quoi que ce soit. Il s’agit plutôt d’un constat, douloureux. Inspirant doucement, j’ouvre de nouveau les paupières, retrouvant Ezra et ce salon et ces responsabilités et cette vérité qui éclate. « Pourquoi est-ce qu’ils nous ont fait ça? » ma voix m’étonne. On dirait une gamine de 5 ans qui n’y comprend plus rien. Et probablement que c’est elle qui parle maintenant, à ma place. « Pourquoi est-ce qu'on les ai laissé faire? »

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Ezra Beauregard
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Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptyDim 11 Juin 2017 - 17:35



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Ezra & Ginny
There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

Il savait que c’était une forme un peu brutale, soudaine que d’annoncer à Ginny qu’il avait compté, un jour, la demander en mariage. Il savait qu’elle ne s’y attendait pas - comme à l'époque il ne s’était pas attendu à ce qu’elle disparaisse aussi rapidement après la nouvelle qu’elle lui avait faite. Bien sur, grâce aux découvertes qu’elle avait fait et qu’elle lui exposait aujourd’hui, plusieurs pièces de puzzle se mettaient lentement, surement en place. Comme si elles reprenaient leurs places légitimes dans le déroulement naturel des choses. Ca n’empêcha pas la surprise de prendre place sur la visage de la jeune femme, et Ezra ne put s’empêcher de soupirer légèrement, désolé de lui annoncer ça comme ça. « Il m’a dit que tu n’en voulais pas. Que tu te sentais pris au piège, que tu espérais que je ne le garde pas. » Il voyait bien que Ginny fuyait son regard, en comprenant ce qu’il s’était réellement passé, ce que Matt avait réellement manigancé. Mais il ne pouvait lui en vouloir, il avait fait pareil quelques dizaines de minutes plus tôt quand Ginny lui avait prouvé qu’elle n’était pas l’auteure du mail de rupture. « Il m’a dit que tu n’étais pas prêt, pas avec moi. » La voix de Ginny se mit à trembler et ce fut le coeur d’Ezra qui répondit en coeur à ce mouvement. Il savait que cette conversation allait être chargée en émotions pour les deux à partir du moment où Ginny lui avait tendu le dossier qu’elle avait dans les mains. Cependant, elle découvrait de son côté aussi des choses sur cette histoire qu’elle n’aurait pu découvrir plus tôt. Et forcément, elle se prenait elle aussi la réalité en pleine face, comme un boomerang sur le retour d’une de ses courses. « Il m’a dit que tu ne voyais aucun avenir entre nous. » Ezra commença à ouvrir la bouche, comme pour intervenir mais se retint de prononcer le moindre son. A dire vrai, il ne savait quoi exprimer, pour que ce soit absolument correct. Il pourrait dire qu’il était désolé, qu’il se sentait mal qu’elle découvre tout ça uniquement maintenant. Il pouvait dire qu’il la comprenait, après tout ils étaient dans le même bateau elle et lui. Mais il savait que ses paroles ne seraient pas forcément complètement les bienvenues. Et ça se confirma quelques instants plus tard. « J’ai besoin d’air. » Le jeune homme fit un léger pas en arrière pour laisser passer la demoiselle, qu’elle puisse rejoindre l’endroit qui lui procurerait l’air nécessaire à ce qu’elle reprenne son souffle, ses esprits. Tout autour d’eux venait d’être remis en question, tout était à refaire, à reprendre pour comprendre le moment où ça avait commencé à ne plus aller. Remettre les détails à leurs places mais cette fois ci avec la bonne histoire associée - et non les mensonges construits par la famille McGrath à son presque complet. Ezra finit par contourner le canapé pour venir poser son postérieur contre le dossier, croisant les bras sur son torse, regardant Ginny remettre -  ou du moins tenter de remettre - son esprit en place. Les sourcils quelque peu froncés, le regard inquiet. « Je ne compte plus les fois où j’ai voulu fuir, venir te rejoindre. Où j’ai voulu t’écrire, t’appeler… où j’ai espéré que tu apparaisses devant ma porte. » Cette fois ci, il baissa un peu le regard, clignant rapidement des paupières. Soupirant. « Si je n’avais pas si bien connu ton frère, crois moi que je serai venu autant de fois que possible devant ta porte, Ginny. » Parce-qu’Ezra savait à quel point Ginny était précieuse aux yeux de Matt, et que les paroles du jeune homme avaient été très froides, très dures et surtout il lui avait bien fait comprendre que ce n’était pas la peine de tenter. Et que de voir Matt dans cet état, ça avait fait penser à Ezra qu’il disait la vérité et qu’il voulait vraiment protéger sa soeur du poison que lui représentait. Oui, il y avait cru à l’époque. Alors il n’avait jamais fait le moindre pas en avant, restant chez lui à tourner des heures durant en rond, à en devenir fou, à en perdre le cours du temps. « Pourquoi est-ce qu’ils nous ont fait ça? » Il releva le regard, tombant sur celui de Ginny qui semblait toujours autant perdu, autant troublé. Il vint se relever, décroisant les bras. « Pourquoi est-ce qu'on les ai laissé faire? » Son coeur à lui se brisa davantage un peu plus lorsqu’elle prononça cette dernière phrase. Pourquoi on, mais surtout pourquoi il les avait laissé faire ça. Pourquoi est-ce qu’il leur avait permis de mettre leurs vies, leur futur à feu et à sang de la sorte - alors qu’il était censé être là pour la protéger de ce genre d’événements qui vous changent à jamais. « Je… » Serrant les poings plusieurs fois d’affilé, comme pour calmer la vague d’émotions non désirées et incontrôlées le traversant. Il finit par inspirer un grand coup avant de faire tranquillement les quelques mètres qui le séparaient de la jeune femme. Et là, lorsqu’il fut à ses côtés, il vint doucement, délicatement, tranquillement la prendre dans ses bras. Parce-que pour le moment, c’était la seule chose dont il se sentait capable de faire, la seule chose qui semblait juste dans cette histoire sans dessus-dessous. « Je suis désolé, Ginny… J’aurai du faire quelque-chose… J’aurai du faire mieux. » Parce-que c’était ce qu’il s’était dit depuis ces dernières années, qu’il aurait pu faire. Et maintenant, il se disait qu’il aurait du être un peu moins con et comprendre que la situation à laquelle il s’était retrouvé confronté ne pouvait exister. Pas dans un monde où la Ginny qu’il connaissait lui si bien existait. « Je suis désolé pour tout ce qu’il s’est passé pour toi. » Et alors que quelques mois plus tôt, il l’aurait envoyé balader, il aurait éclaté de colère et l’aurait blâmé pour toutes les misères arrivées dans sa vie, aujourd’hui Ezra était sincèrement désolé que ce genre de choses lui soit arrivée à elle, ce petit être si innocent et si pure qu’il avait connu des années auparavant, avant que tout ça ne vienne l’entacher. « Et on les a laissé faire parce-que c’étaient des personnes à qui on faisait confiance, aussi simplement que ça. » A l’époque, Ginny et lui auraient mis leurs vies aveuglément entre les mains de Matt s’il avait fallu, s’il avait nécessité quelqu’un pour les sauver. Maintenant, Ezra savait qu’il n’était pas prêt de remettre sa confiance entre les mains de l’homme qu’il avait pu appeler son meilleur ami des années plus tôt.

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Dernière édition par Ezra Beauregard le Dim 16 Juil 2017 - 23:06, édité 1 fois
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EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on Empty
Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptySam 1 Juil 2017 - 23:47


don't turn the lights on
Ezra & Ginny
There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

Qu’est-ce que j’aurais pu dire, faire, croire d’autre, de toute façon? La simple mention de Matt me brûle les lèvres alors que je rebondis sur les propres interrogations sans mot d’Ezra, et qu’à la clé je me rends compte que tout ceci est beaucoup plus profond, lourd, compliqué et difficile que je ne pourrais jamais le comprendre. C’est un goût amer d’inachevé qui englobe ma gorge, qui m’étouffe, qui me cloue sur place et je laisse l’impulsion vive soulever mon corps et le diriger vers la fenêtre la plus proche. Une brise, froide, un envol de nuit qui sert d’oasis pour rafraîchir et ma tête et mon cœur, le temps que je me reprenne. Et je le savais, bien honnêtement. Je le savais que ce serait difficile, je m’en doutais que tout serait encore plus ardu lorsque Ezra ne serait plus juste un visage imaginé à la suite d’un idéal de confession et qu’il se tiendrait bien devant moi, devant mes découvertes, nos aveux. Si l'esquisse d’une demande en mariage qu’il a étouffée 7 ans plus tôt me cisaille le cœur, c’est l’impression d’avoir été trahie non seulement par mes parents, mais par ma moitié, mon frère, mon tout, qui porte la dernière atteinte à mon courage, à ma force. Et je ferme les yeux, je garde mes paupières closes durement, je souffle un peu, vite, mal, mais juste assez. Les souvenirs d’un passé qui était tout sauf réglé, où je tournais en rond dans ma tour de verre, où chaque cri, chaque gémissement de Noah me rappelait un Ezra laissé derrière, me brisait un peu plus, un peu mieux. J’avais tant voulu lui revenir, j’avais tant espéré qu’il ne me laisse pas partir, j’avais pleuré toutes les larmes de mon corps et encore, j’avais prié, j’avais cru, j’avais maudit, j’avais détesté. Mais je n’avais pas agi. D’un côté comme de l’autre du globe, nous étions restés sur nos positions, sur nos gardes, incrédules devant la fin abrupte qu’avait pris notre histoire. Un amour tout doux, tout pur, une idylle cachée et compliquée certes, mais ce qui avait été pour moi bien plus qu’une dose d’adrénaline et d’attention mal placée. J’avais aimé Ezra comme je ne pourrais jamais aimer quiconque d’autre, j’avais tout donné et tout espéré, et je n’avais jamais douté de la force de ses sentiments non plus, bague promise ou non. Mais voilà que le regard que je lui porte, et qu’il me renvoie, n’est plus que nostalgie, désolation. Nous étions déçus de nous, d’eux, de tout ceci et des répercussions. Nous étions brisés. « Et si je l’avais mieux connu encore, jamais je ne l’aurais laissé te dire de telles horreurs. » je m’étonne de l’acidité de mes paroles et étouffe un hoquet pour la peine. Matt. Mon double, mon âme sœur, ce grand frère qui avait tout donné pour moi et qui affiche désormais un côté sombre, dégeulasse, qui me répugne rien qu’à penser qu’il ait pu être aussi méchant, aussi mal intentionné. Un espoir, faible, lumière incandescente et isolée me souffle de ne pas trop sauter vite aux conclusions, mais autant je n’aurais jamais remis la parole de mon frère en doute avant, autant c'était le cas avec Ezra. Malgré tout ce qui avait pu nous arriver, malgré nos peines et nos déchirures, j’avais une confiance aveugle envers le Beauregard et je savais que jamais il ne me mentirait sur tel sujet. Ce sont pourtant de nouvelles interrogations qui franchissent mes lèvres, et même si le blâme me semble si facile à leur donner, n’en reste que je ne peux concevoir pourquoi tant de gens ont voulu se mettre entre nous et entre ce qui aurait pu naître de notre union. Ils avaient à eux seuls détruit beaucoup plus et beaucoup trop, et pour des motivations qui m’échappaient encore aujourd’hui malgré les éléments qui s’agençaient doucement ensemble, sous mes yeux. Comme avais-je pu être si sotte ? D’où, de comment, de pourquoi avais-je été en mesure de laisser tout ceci se dérouler sous nos yeux sans jamais remettre en question la moindre action, la moindre parole ? Je lève des iris incrédules, défaits vers Ezra, suivant alors sa trajectoire du canapé à mes côtés. Il y va doucement, il ne brusque pas, il apprivoise, et finit par passer ses bras autour de moi. Je sens sa retenue, je sens son doute, je sais qu’il me laisse la possibilité de m’évader, de quitter, de rompre le contact dès le moindre inconfort, mais pourtant je le laisse faire comme s’il s’agissait du seul comportement logique, défini. Ses embrassades avaient jadis eu tellement d’autres significations, cette chaleur qu’avait sa peau sur la mienne avait été connue et reconnue maintes et maintes fois, mais voilà que ce soir, au beau milieu d’un salon froid et mal éclairé, les yeux rougis, les membres tremblants, les doutes qui bombardent ma tête et qui me crevent le corps plus tard, voilà que je capitule. La ressemblance à la soirée du Nouvel An me brise un peu plus le cœur, mais je ne dis rien devant son impuissance, devant la mienne. Je ne laisse que mon front trouver le creux de sa nuque comme tant de fois encore, épuisée, vidée, déçue. « Notre vol a été retardé plusieurs fois ce jour-là. » que je commence, mes paroles se voulant basses, chuchotées, percutant le tissu qui couvre son épaule. Ce jour-là. « Je l’avais vu bêtement comme un signe, j’ai voulu quitter la salle d’attente plusieurs fois de suite, j’y suis presque arrivée, même. » je ressasse douloureusement, mais voilà qu’il me semble que cette nouvelle confession l’aidera à ne pas simplement prendre le blâme, facile, rien que pour lui. « Je n’ai rien fait non plus Ezra. J’aurais dû, j’aurais tellement dû, mais je n’ai rien fait. On n’a rien fait. » Nous étions deux dans cette histoire, trois, et il n’avait pas à être le principal protagoniste par évidence. « Je suis désolée, aussi, si tu savais… tu ne méritais pas ça. » long soupir qui se mêle au sien, alors que l’étreinte me semble nous servir à tous deux de support, de pilier, le temps de réaliser encore mieux l’ampleur des dégâts. De nos dégâts. Opportunité manquée, vie à deux qu’on ne retrouverait jamais suffisamment. « Je ne comprends pas pourquoi ils ont tant voulu mettre d’efforts à nous détruire. Je ne comprendrai pas aujourd’hui, pas demain, pas dans un an… jamais. » mes paroles me blessent mais elles sont malheureusement bien vraies. Tant de cruauté, tant de noirceur, et tant de dommages collatéraux plus tard me confirment que j’ai bien failli lorsque j’ai cru bon les suivre sous peine de voir ma vie être détruite pour les beaux yeux d’un garçon qui n’en avait rien à faire de moi. Il me semblait bien loin le moment où j’aurais de nouveau confiance en qui que ce soit portant mon patronyme. « Et le pire, c’est qu’ils ne se sont pas arrêté juste là. » je suis lasse, dépitée, constatant. « Ils ont mêlé Noah à ça, et Edward, et… et j’ai juste envie que ça se finisse, que tout soit clair, que tout soit limpide et que ce ne soit que la vérité qui compte et plus rien d’autre. » tant d’années de mensonges derrière, autant pour moi que pour mon fils ou même mon mari, et maintenant Ezra et je… et je perdais pied de nouveau. Ridicule. J’inspire doucement, parfum d’Ezra qui me chatouille les narines et qui me ramène dix ans en arrière alors que j’avais pu le découvrir pour la première fois, et c’en est trop. Ça fait trop mal. Je ravale. « Je… tout est dans le dossier. Toutes leurs manigances, tous leurs secrets. Les menaces de me prendre Noah, le mariage arrangé, tout ça. Si comme moi tu veux y voir plus clair, ça ne sera pas facile, ça sera douloureux et horrible et cruel, mais lis tout. Lis tout ce qui s’y trouve. Je ne veux plus qu’il y ait le moindre secret entre nous. » esquissant un pas vers l’arrière, j’amorce de me détacher pour ainsi lui laisser la chance de bouger vers la table basse si c’est bien cela – et je l’espère – qui l’aidera à faire la paix avec notre passé.          

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Ezra Beauregard
Ezra Beauregard
le coeur navré
EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on HSiifW9 ÂGE : trente-huit étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq.
STATUT : lily et lui se sont dit oui à l'abris des regards pour officialiser leur (plus si) petite famille aux yeux de la loi.
MÉTIER : el boss chez mecanor, garage auto/moto situé dans le quartier de toowong. donne des coups de mains occasionnels à l'association beauregard.
LOGEMENT : #159 third street (logan city), avec lily, noah, alice, bientôt matt et alfie (la liste est longue, oui); l'image de la famille (presque) parfaite - il manque plus que le chien et le tableau serait complet.
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TW IN RP : deuil, fausse-couche.
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).
CODE COULEUR : cornflowerblue.
RPs EN COURS :
(six) – present: auden #14finnleygabrielleginny #24lily #31marley #2 | the only one:

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and now the chapter is closed and done:

chronologie des sujets pas du tout à jour dans ma fiche de liens.

et là, un petit géranium:

AVATAR : sam claflin.
CRÉDITS : plum (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › loonywaltz (userbars) › stairsjumper (le petit géranium) › harley (crackships ezrauden).
DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le poids des regrets (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le miroir sans tain (ft. harry styles) › millie butcher, le fantôme du présent (ft. zendaya coleman).
PSEUDO : luleaby.
INSCRIT LE : 07/04/2015
https://www.30yearsstillyoung.com/t31212-whatever-helps-you-sleep-at-night

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Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptyMar 18 Juil 2017 - 17:51



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Ezra & Ginny
There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

Les pas d’Ezra étaient hésitants, c’était bien vrai, il prenait son temps pour s’approcher de Ginny. Il ne voulait surtout pas lui enlever l’opportunité de choisir la suite de l’action, pour une fois, de pouvoir être maître de son destin. Il ne voulait pas lui imposer une proximité qui lui ôterait cet air nouvellement absorbé, qui lui couperait de nouveau le souffle. Ils allaient mettre quelques instants de plus pour respirer normalement - ou tout du moins quelque-chose qui s’y apparentait. Mais alors que les bras d’Ezra étaient passés autour du corps frêle de Ginny depuis quelques instants déjà, il put sentir son corps se détendre quelque peu, acceptant ce geste, cette attention. Les excuses se font entendre de sa part par la suite, il comprenait désormais sa part de responsabilité dans cette histoire; bien plus que ce qu’il avait pu comprendre jusque maintenant en tous cas. Ou du moins plus légitimement. Car s’il avait pensé être le responsable d’un déménagement, d’un dégoût de la part de Ginny, désormais la seule chose dont il était responsable c’était de ne pas s’être déplacé vers elle plus tôt, de ne pas avoir forcé le destin et de ne pas l’avoir rattrapé pour ne pas qu’elle lui échappe entre les doigts. « Notre vol a été retardé plusieurs fois ce jour-là. » Les mots de Ginny vinrent briser ce silence qui s’était installé malgré eux. Murmurés, comme si elle hésitait toujours. Instinctivement, l’étreinte d’Ezra vint se resserrer légèrement autour de la jeune femme, comme pour lui montrer qu’il était bien là, bien présent et qu’il ne comptait pas partir de si tôt cette fois. Il tentait, de son côté aussi, de se préparer aux paroles que Ginny s’apprêtait à prononcer car désormais ce seraient des paroles qui feraient du mal, qui viendraient blesser là où les cicatrices n’étaient qu’à peine refermées. « Je l’avais vu bêtement comme un signe, j’ai voulu quitter la salle d’attente plusieurs fois de suite, j’y suis presque arrivée, même. Je n’ai rien fait non plus Ezra. J’aurais dû, j’aurais tellement dû, mais je n’ai rien fait. On n’a rien fait. » Le on qui fait mal car Ezra n’aurait pas voulu qu’elle remette la faute sur elle. Elle avait fait confiance et c’était normal, il s’agissait de ses proches qui tentaient de la tirer d’une soit-disant situation qui allait la blesser. Elle se devait forcément de faire confiance. Ezra ne devait rien aux McGrath, et en échange ils avaient le droit de ne pas croire en lui. Les conflits entre les familles, les beaux-fils ou les belles-filles et les beaux-parents, c’était récurent. Il aurait du voir au delà de ça, au delà des supposées paroles que Ginny lui adressait, venant de la part de sa belle-famille. Mais c’était Matt qui était entré en jeu - et il n’avait jamais remis la parole de Matt en jeu, jusque aujourd’hui. « Je suis désolée, aussi, si tu savais… tu ne méritais pas ça. » Leurs soupires vinrent se mêler, Ezra finit par déposer un baiser délicat sur le dessus du crâne de la jeune femme. Parce-que malgré tout, après tout, ils veillaient toujours l’un sur l’autre. « Je ne comprends pas pourquoi ils ont tant voulu mettre d’efforts à nous détruire. Je ne comprendrai pas aujourd’hui, pas demain, pas dans un an… jamais. Et le pire, c’est qu’ils ne se sont pas arrêté juste là. Ils ont mêlé Noah à ça, et Edward, et… et j’ai juste envie que ça se finisse, que tout soit clair, que tout soit limpide et que ce ne soit que la vérité qui compte et plus rien d’autre. » Entendre son prénom à lui dans la bouche de Ginny ne plaisait pas grandement à Ezra, mais il laissa ses émotions à l’égard du jeune homme se dissiper assez rapidement - ce n’était pas le moment, pas le lieu. Et puis même, de ce que Ginny avait commencé par lui dire, les choses semblaient aller plutôt dans le bon sens sur ce point là - il ne la méritait pas de toutes façons. « C’est bientôt fini, Ginny. T’as bien avancé, et t’as plus à te battre seule tu sais. » Parce-que maintenant qu’il était au courant de ce qu’il s’était tramé et ce qui continuait de se tramer pour elle, il n’allait pas la laisser tomber. Ezra avait toujours trop aimé Ginny pour la laisser tomber de la sorte. Son combat a elle devait son combat à lui de toutes façons, à partir du moment où il avait été mis au courant de la vérité. C’était son fils qui sera victime des tirs croisés s’il ne s’immisçait pas dans le combat de toutes façons. Il était hors de question. « Je… tout est dans le dossier. Toutes leurs manigances, tous leurs secrets. Les menaces de me prendre Noah, le mariage arrangé, tout ça. Si comme moi tu veux y voir plus clair, ça ne sera pas facile, ça sera douloureux et horrible et cruel, mais lis tout. Lis tout ce qui s’y trouve. Je ne veux plus qu’il y ait le moindre secret entre nous. » La jeune femme, une fois ses mots fini d’être prononcés, se recula légèrement, rompant leur étreinte. Cette fois ci, c’était à son tour de laisser à Ezra l’opportunité de bouger, d’aller où son coeur lui disait d’aller. Idéalement vers les papiers, vers la vérité, les mensonges enfin révélés en totalité au grand jour. Il resta cependant un instant à la regarder, l’observer. Analysant le moindre détail de son visage, le moindre trait tiré d’inquiétude, la moindre marque de fatigue, le moindre signe de tristesse. Laissant les secondes en suspend, s’écoulant au ralenti. Parce-que quand ils étaient comme ça, il avait presque l’impression que rien n’avait changé. Qu’ils pourraient être revenus presque sept ans en arrière, avant que tout ne bascule dans un enchaînement d’événements qu’ils n’avaient su contrôler - jeunes et innocents qu’ils étaient alors. Il pourrait presque croire que tout pourrait être effacé d’un vulgaire geste de la main, et que toutes les conséquences qui auraient découlé de cette simple journée ne seraient plus que futilités dans un monde où tout reprendrait sa place naturelle. Mais ce serait se voiler la face que de penser aussi simplement. Tirant un léger sourire triste, venant prendre le visage de Ginny en croupe dans ses mains, sondant son regard, il finit par venir déposer un baiser tendre et léger sur le front de la jeune femme. Il le sentait en lui, l’amour qu’il avait pu porter envers ce petit bout d’être ne cesserait jamais, il l’acceptait désormais. Ce n’était pas pour autant qu’il fallait qu’il se fourvoie et qu’il se voila la face. Rien ne serait plus comme avant, leur duo, leur dynamique ne serait plus jamais ce qu’elle avait pu être. « Plus le moindre secret non. » Se reculant, attrapant la main de la jeune femme, il l’entraina de nouveau vers le canapé, lentement. Il voulait tout savoir, même si ça lui prendrait la nuit, la semaine. Il voulait savoir. Cependant, il se connaissait assez pour savoir qu’il aurait besoin d’une aide motrice. La présence de Ginny en ce moment même était cette aide motrice. Juste le fait qu’elle soit là ce soir lui suffisait. Ca lui permettait d’être assez fort pour se contenir, contenir ses émotions. Une fois installés sur le canapé, il vint inspirer un bon bol d’air, attrapant au passage sa bière - oh que oui il en aurait besoin. « Je commence par où ? » Sa voix n’était plus autant assurée qu’elle avait pu l’être, mais il s’en fichait. Plus de secrets impliquait aussi qu’il devait se laisser un peu plus aller avec Ginny, qu’il se devait d’arrêter de se fermer sur lui même. Alors une voix un peu mal assurée était un début. Attrapant le premier document de la pile, il commença à lui. Lentement, au début, et puis de plus en plus rapidement. Les premières lignes du moindre document qu’il portait à son regard venaient toujours lui serrer le coeur, et ce ne fut que lorsqu’il arriva au niveau des papiers concernant Noah qu’il dut faire une pause. Inspirer profondément une nouvelle fois. Autant les papiers du mariage, même s’il avait envie d’attraper l’autre par le col pour avoir osé marier Ginny, il pouvait l’encaisser. Il se devait, il n’avait pas son mot à dire - malheureusement - sur cette histoire. Mais quand ça en venait à Noah, c’était plus compliqué à gérer. « Ok, je vais avoir besoin d’une nouvelle bière et d’une cigarette. » Se levant maladroitement, frottant ses mains moites l’une dans l’autre, il fit un rapide aller-retour vers le réfrigérateur avant d’attraper son paquet de cigarettes qu’il avait laissé trainer sur le coin du canapé. Cette fois ci, il prit le temps d’ouvrir en entier la fenêtre du balcon pour venir l’allumer, montrant le paquet à Ginny, haussant un sourcil. « Tu veux m’accompagner ? » Oh, il y avait de grandes chances qu’elle lui refuse cette offre, mais ça n’avait pas vraiment d’importance en réalité. Ce qu’il ne voulait surtout pas, pour le moment, c’était qu’ils perdent ce petit moment qu’ils partageaient là. C’était unique en son genre, et même si ça brisait des coeurs, rouvrait des plaies, c’était leur moment à eux - après des années à se détester de loin, à s’ignorer.

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Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptyMer 19 Juil 2017 - 5:37


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There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

C’est l’incompréhension totale qui dicte mes paroles, mes pensées, mes idées, mes soubresauts. Celle d’avoir été trahie par eux, alors que j’avais cru pendant une fraction de seconde que ça avait été par lui. Lui et ses gestes doux, lents, ses mots qui pansent, qui essaient du moins. Je n’avais pas douté d'Ezra malgré les blessures engendrées, je l’avais toujours aimé malgré l’abandon tangible, la fissure au cœur, les adieux déchirants qui n’avaient pas eu lieu d’être. Et on se retrouve aussi. Au centre de ce salon, témoin des secrets de la soirée, au centre de ces vies étiolées qu’on nous avait arrachées, déchirées, décimées. La brise de la nuit caresse la peau de mon épaule, de ma nuque, de ma joue, et la pression des bras d’Ezra autour de moi me garde de retourner à la fenêtre, de m’y perdre, dans ce reflet de Brisbane que je vois 7 ans plus tard, avec des yeux nouveaux, peinés, vidés, mais libres. Ou presque. « J’ai jamais su ce que j’avais bien pu faire pour te mériter, tu sais. Autant à l’époque… qu’aujourd’hui. » les mots s’articulent d’eux-mêmes, le jeune homme tentant de me rassurer, de s’imposer, de m’offrir sa présence malgré tout ce qui se dresse derrière nous, et devant. Il devrait me détester, il devrait douter de moi, de mes mots, il devrait m’avoir montré la porte, refuser tout contact même de rétines – mais il est toujours là. Et c’est sans une ombre de méfiance que je sais qu’il dit vrai. Une équipe, des alliés, c’était peut-être trop beau, trop grand à espérer, à croire, à vouloir pour l’instant, mais on s’en approcherait, un jour. Et pour ça, j’avais à jouer franc jeu. Incapable d’en prendre plus sur mes épaules, et d’ainsi lui cacher le résultat de toutes ces manigances qui ont explosé au grand jour dans les dernières heures, je lui laisse champ libre, carte blanche, encouragements et dédicaces pour qu’il prenne ses aises et passe sur tous les papiers que j’ai amenés ici, pour lui. Je ne vois plus l’intérêt de le garder exclus, n’en ayant même jamais eu vent, regrettant sa présence à chaque seconde où Noah aurait eu besoin, envie, raison de le vouloir près de lui. Je ne m’abaisse pas à parler de moi et de ce manque, de ce vide qu’il avait laissé, puisqu’il est bien évidemment trop tard, puisque le passé est le passé, que je n’ai absolument pas le droit de le lui imposer. Si je me détache de lui pour laisser à Ezra la possibilité d’aller à la rencontre du dossier qui traîne lâchement sur la table du salon, le voilà qui reste à mes côtés, scrutant mes traits las, silence qui pèse à peine. Ce sont ses yeux doux qui viennent trouver les miens, comme un ultime réconfort, comme la promesse criée sans la moindre parole que tout irait bien, mieux. Je suis perdue entre l’avant et entre le maintenant lorsqu’il s’avance, lorsqu’il toise mes iris sans le moindre son, lorsqu’il entoure mon visage de ses mains chaudes, posées. Je ne me dérobe pas pour lui avoir toujours voué une confiance aveugle – ce soir plus que renouvelée – mais voilà que le battement de mon cœur saute un pas, puis un autre. Il le sait, il le comprend, il me connait mieux que quiconque alors qu’il évite l’intrusion, qu’il use de patience et de tendresse, et que ses lèvres viennent se déposer sur mon front. Mes sourcils bien avant légèrement froncés se détendent à son contact, et j’en ferme même les paupières. Comment avions-nous pu en arriver là resterait probablement la question à 1000$, celle à laquelle personne n’aurait la réponse, autre que les gens vils qui se sont joués de nous. Et si on n’avait jamais su la vérité ? Et si Noah n’avait jamais été malade ? Et si je n’étais pas partie ? J’ignore les questionnements, parce qu’ils n’ont plus d’importance. Maintenant j’ai envie de tourner la page, de repartir sur de nouvelles bases, de faire confiance au futur, de voir un avenir même. Noah en aura bien besoin, et je suis à même de recueillir toute l’aide et tout l’amour que je pourrai trouver pour le supporter. Aussi compliqué et difficile et douloureux pouvait être ce moment entre Ezra et moi, autant il me semblait nécessaire, vital. Et je le supplie même, rebondissant sur ce courriel que je vois traîner juste là, et sur cet écrin de velours qui me retourne le ventre dès qu’il entre dans mon champ de vision. « Plus jamais. » Ses doigts enlacent les miens et il gagne maintenant le canapé ; la suite aura finalement lieu d’être. Je me veux silencieuse d’abord, spectatrice, me refusant la moindre intervention autre que celle de le supporter quoi qu’il arrive. J’esquisse un petit rire nerveux devant le jeune homme qui prend une longue gorgée de bière sous mes yeux, puis me cale dans les coussins en ne le lâchant pas une seule seconde de vue. Il interroge, je réfléchis, à voix haute. « Mon humour de merde te dirait du début – mais je préfère presque que tu piges au hasard. Rien n’est facile à lire, là-dedans. » un ton désolé, une réaction qui l’est toute autant. Si monter ce dossier avec Camber et Benjamin avait été un travail de force, si j’en avais ragé, sué, crié, pleuré, voilà que le résultat me semble décousu, dépourvu de sens, de contexte presque. J’en connaissais le contenu par cœur, néanmoins il était venu un point où j’étais dégoûtée, incapable d’en voir plus. La main du Beauregard quitte la mienne pour se poser elle aussi sur le papier kraft, ouvrant la pochette, zappant entre les écritures à la main, et les touches de clavier assemblées. Je perds la notion du temps, je l’ignore sûrement un peu aussi, trop occupée à mon tour à détailler ses impressions, ses expressions. Je sais pertinemment à quelle ligne il se trouve rien qu’à voir ce rictus naître au coin de ses lèvres, ou à l’entendre déglutir difficilement. Le nom de Noah apparaît un peu trop souvent sur la prochaine feuille qu’Ezra emprunte, et sur ce, une pause lui semble nécessaire. Bière, et cigarette. « Déjà ?! » je me foutais autant de sa consommation que de sa gueule, et laisse un rire venir casser ma moue faussement outrée pour la peine. Il s’extirpe du canapé et s’active, pendant que je constate que ma propre bière n’a presque pas été touchée, et que mes poumons ne se portent que mieux sans nicotine. Poli, bien élevé, sachant sûrement que le pire est encore une fois à venir, il me propose de me joindre. « Je vais garder ça pour quand tu auras terminé, et que tu voudras des précisions plus salées. » que je justifie, que j’excuse. Il ne m’en tiendra pas rigueur, je le sais de suite. Bienveillante, je lui laisse ce moment d’arrêt sur image pour avaler les différentes informations qu’il a pu voir déjà, pour le laisser mariner la chose, la digérer aussi. Rien n’était facile, et même s’il le savait déjà, ce n’était pas une raison pour lui forcer la main et le presser dans ses lectures. Parlant d’elles, je profite de la pile qui s’éparpille devant moi pour la balayer furtivement du regard, et ainsi comprendre exactement où il en est, et ce que je peux apporter comme précision. Son silence occasionne une perte d’attention de mon côté. Ça, et le fait que mes rétines accrochent sur mon nom bien en évidence, rapport d’un certain matin d’avril où tout avait pris des proportions beaucoup trop importantes, beaucoup trop dangereuses. « Je… j’ai fait une bêtise, à Londres. Une grosse. » que je commence, levant la tête dans sa direction, m’évitant l’air piteux pour un peu que cela ne m’allait pas du tout. « Tu vas le voir bien vite, et j’en suis pas du tout fière, et c’est probablement pire que tout ce que tu peux croire… du coup, je sais bien vendre le truc quoi. » mon ironie me rattrape, et c’est un rire jaune qui complète la phrase. Ezra s’avance un peu plus vite, et je lui tends à son tour le fameux papier qui résume le tout. Mots noirs sur blanc, froids, sans âme, sans conscience. « Ça allait tellement vite, tellement mal… je me reconnaissais plus du tout et ils tiraient si fort, ils poussaient, j’ai manqué de force et… » la signature du médecin de garde, de la psychologue attitrée, le diagnostic, l’état de la patiente, les quelques lignes résumant l’acte, dictant le corps immobile que Matt avait étripé de la salle de bain glacée, embaumé, enfumé, drogué aux médicaments et à la douleur que j’avais pu personnifier. « Ce n’est pas pour avoir ta pitié, ça jamais. Je te le dis simplement pour ne pas qu’ils l’utilisent contre nous un jour, qu’ils le fassent passer pour ce que ce n’était pas. » ils avaient bien pu s'en jouer encore et toujours, une nouvelle tentative ne serait pas surprenante. « Et depuis je me soigne, tu sais. J’ai vraiment pris du mieux, et aussi cliché que ça puisse sonner, j’en suis sortie grandie. Après ça, j’en ai fait ma mission de montrer le meilleur exemple possible à Noah. De solidité, de courage, de puissance, de confiance. Tous les jours. » je sens tout de même le besoin de justifier, d’expliquer, de rassurer, presque. Un voile passe, puis un autre. Et la prochaine question qui me brûle les lèvres, face à son silence. « Comment… comment tu l’as vécu, toi, pendant tout ce temps ? » la réponse ne me plairait pas et me briserait probablement un peu plus – voilà probablement pourquoi je ne lui avais jamais posé la question, encore.
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Ezra Beauregard
Ezra Beauregard
le coeur navré
EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on HSiifW9 ÂGE : trente-huit étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq.
STATUT : lily et lui se sont dit oui à l'abris des regards pour officialiser leur (plus si) petite famille aux yeux de la loi.
MÉTIER : el boss chez mecanor, garage auto/moto situé dans le quartier de toowong. donne des coups de mains occasionnels à l'association beauregard.
LOGEMENT : #159 third street (logan city), avec lily, noah, alice, bientôt matt et alfie (la liste est longue, oui); l'image de la famille (presque) parfaite - il manque plus que le chien et le tableau serait complet.
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ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).
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RPs EN COURS :
(six) – present: auden #14finnleygabrielleginny #24lily #31marley #2 | the only one:

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EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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and now the chapter is closed and done:

chronologie des sujets pas du tout à jour dans ma fiche de liens.

et là, un petit géranium:

AVATAR : sam claflin.
CRÉDITS : plum (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › loonywaltz (userbars) › stairsjumper (le petit géranium) › harley (crackships ezrauden).
DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le poids des regrets (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le miroir sans tain (ft. harry styles) › millie butcher, le fantôme du présent (ft. zendaya coleman).
PSEUDO : luleaby.
INSCRIT LE : 07/04/2015
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Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptyJeu 20 Juil 2017 - 7:16



don't turn the lights on
Ezra & Ginny
There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

« J’ai jamais su ce que j’avais bien pu faire pour te mériter, tu sais. Autant à l’époque… qu’aujourd’hui. » Le jeune homme ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire amusé à la remarque de Ginny - un sourire qu’elle ne pouvait voir d’où elle se tenait. « Regarde qui parle. Tu as juste eu besoin d’être toi… Et je peux dire la même chose aussi. Tu es là, aujourd’hui, à me rendre des compte alors que je ne les ai pas forcément mérité. » Ils allaient surement souvent se le répéter, mais ils étaient bien deux fautifs dans cette histoire. Ginny ne devait rien à Ezra, elle n’était pas obligée de venir lui apporter en mains propres, de vive voix ces explications. Elle pourrait le laisser dans le flou parce-qu’après tout, c’était aussi en partie sa faute si ce flou existait. Et pourtant, ils étaient là à se promettre de ne plus laisser aucun secret s’immiscer entre eux, plus jamais qu’ils se disaient dans une situation où leurs paroles auraient du être plutôt à jamais depuis quelques années. Des chemins déviés, se croisant de nouveau en ces temps comme attirés comme des aimants. Ezra finit par entrainer Ginny vers le canapé, afin qu’il puisse joindre son geste à la parole de la jeune femme et qu’il puisse commencer à regarder de plus près les détails de toute cette histoire. « Mon humour de merde te dirait du début – mais je préfère presque que tu piges au hasard. Rien n’est facile à lire, là-dedans. » Haussant un sourcil, Ezra vint joindre un rire nerveux à celui de Ginny déjà en place. « Merci, c’est rassurant au moins. » Il tentait presque de faire de l’humour - sauf qu’ici, il n’était vraiment pas rassuré. Il savait quand il avait ouvert la porte à Ginny que la soirée risquait d’être longue et chargée, cependant il ne s’attendait pas à devoir se blinder autant pour y survivre. Inspirant un dernier grand bol d’air, il se plongea tête baissée, pensée à huit clos pour tenter de saisir toute l’importance des écrits qui défilaient sous ses yeux. Ginny n’avait pas tord, rien n’était facile. Et lorsqu’il Noah commença à être mentionné un peu trop de fois à son goût, il se donna l‘accord de prendre une pause. « Déjà ?! » Ezra leva les yeux au ciel, visage visible, à la remarque de Ginny - léger sourire gêné aux coins des lèvres tout de même. Les taquineries, encore et toujours, pour tenter de faire passer la pilule plus facilement, pour détendre la situation - ça ne pouvait pas faire de mal de toutes façons. Comme prévu, Ginny déclina la cigarette qu’Ezra lui proposa - comme au bon vieux temps. « Je vais garder ça pour quand tu auras terminé, et que tu voudras des précisions plus salées. » Laissant s’échapper un nuage de fumée de ses lèvres, Ezra eut un petit rire. « J’aurai peut-être du acheter un autre paquet alors si c’est comme ça. » Il enchainait sur la plaisanterie à son tour, laissant quelque peu ses muscles se détendre. Il fallait qu’il laisse un peu de repos à son corps avant de reprendre sa lecture; après tout, c’était pour ça qu’il avait pris cette pause, ce temps de recul - reculer pour pouvoir mieux sauter. Son regard se perdit rapidement à travers la nuit australienne, suivant presque machinalement les quelques voitures qu’on pouvait voir traverser le boulevard, quelques pas plus loin. Les oreilles parties au delà du bruit de la ville, du bruit de l’agitation, vers le large - la forêt, la mer, tout endroit qui pourrait apporter un peu de calme interne. La cigarette qui se consumait doucement mais surement au fur et à mesure des allers-retours que la main d’Ezra faisait entre sa bouche et le vide, les cendres allant s’écraser bien plus bas sur le trottoir. « Je… j’ai fait une bêtise, à Londres. Une grosse. » La voix de Ginny le sortit assez rapidement de ses pensées, ses mots accrochant ses oreilles d’un façon qui ne lui plaisait pas réellement. Toutes les phrases qu’elle avait prononcé depuis qu’elle était arrivée avaient cette espèce d’aura d’urgence, d’important - mais celle ci arrivait particulièrement vite, comme si c’était un urgence type vitale. Ecrasant sa cigarette, fronçant les sourcils, Ezra commença à se dégager de la fenêtre. Il n’aimait pas ce ton, cette ambiance se posant tranquillement autour d’eux. « Tu vas le voir bien vite, et j’en suis pas du tout fière, et c’est probablement pire que tout ce que tu peux croire… du coup, je sais bien vendre le truc quoi. » Parcourant en quelques secondes le reste de la distance qu’il le séparait de Ginny., il vint se rasseoir dans le canapé. « Pire que de lui dire oui devant l’autel tu veux dire ? » La remarque qui partira aux oubliettes parce-que le moment n’était plus à l’humour. Le visage de Ginny indiquait bien qu’elle usait simplement de l’humour de son côté comme par habitude mais que le coeur n’y était pas. Alors Ezra finit par attraper le papier qu’elle lui tend, s’attendant au pire réellement désormais - puisqu’il avait déjà passé en revu les papiers du mariage. Ses pupilles parcoururent rapidement - trop rapidement - les lignes écrites, son échine se parcourant d’un frisson morbide au fur et à mesure que les secondes s’écoulèrent. « Ça allait tellement vite, tellement mal… je me reconnaissais plus du tout et ils tiraient si fort, ils poussaient, j’ai manqué de force et… » Les mots écrits noir sur blanc, l’état dans lequel elle s’était retrouvée, l’état qu’elle s’était infligée. Le sang qui vint résonner dans les oreilles du jeune homme alors que Ginny reprenait déjà la parole, comme pour s’excuser, s’expliquer. « Ce n’est pas pour avoir ta pitié, ça jamais. Je te le dis simplement pour ne pas qu’ils l’utilisent contre nous un jour, qu’ils le fassent passer pour ce que ce n’était pas. » Les mots résonnaient mal, trop fort à ses oreilles et comme à chaque fois, le seul moyen qu’Ezra trouve pour remettre de l’ordre en son sein, c’était de se lever pour faire les cent pas - évacuer d’une façon ou d’une autre cette énergie incompréhensible qui l’envahissait. « Ginny… » Parce-que lentement, l’information venait faire son nid dans ses pensées, sa mémoire. Ces visions qui s’imposaient par la même occasion, Ginny dans une sale de bain qui lui serait inconnue, son corps se laissant transformer peu à peu en une pompée de chiffon. Et les mains d’Ezra qui devenaient moites, son souffles court, rude. « Et depuis je me soigne, tu sais. J’ai vraiment pris du mieux, et aussi cliché que ça puisse sonner, j’en suis sortie grandie. Après ça, j’en ai fait ma mission de montrer le meilleur exemple possible à Noah. De solidité, de courage, de puissance, de confiance. Tous les jours. » Il ne doutait pas de ce que la jeune femme avancer, il savait qu’elle serait sortie d’une telle épreuve grandie. Mais il n’arrivait pas à passer sur le fait qu’elle l’avait tenté. Qu’elle avait été prête à tout laisser derrière elle, comme si rien n’importait - parce-qu’ils auraient encore une fois étaient trop là, trop présents, trop pesants pour elle. Les mains d’Ezra vinrent trouver son visage alors qu’il venait juste de déposer maladroitement la feuille sur le bord de la table basse. Se frotter les yeux, tenter de reprendre consistance - mais non, ce n’était pas un rêve, il pouvait le sentir jusque dans ses tripes que le récit qu’il venait de lire était bien réel. Ginny le confirmait elle-même, le médecin apposait un cachet sur cette vérité. Une grosse bêtise qu’elle lui disait - la connerie de sa vie oui. « Comment… comment tu l’as vécu, toi, pendant tout ce temps ? » Il releva la tête, un peu trop rapidement, les sourcils froncés au plus. « Quoi ? » Cette question venant de la jeune femme qui sortait un peu de nul part, Ezra ne la comprit pas de suite. Il fallut qu’il se concentre quelque peu pour revenir sur l’instant présent et arrêter de laisser son imagination s’évader vers ce moment là - il en avait la chair de poule. « Tu me demandes comment moi ça allait pendant ce temps là, alors que toi, tu… » Se frottant les yeux du bout du pouce et de l’index, il inspira un grand bol d’air, se devant presque de retenir un rire très nerveux. Comme Ginny l’avait annoncé, des choses pas faciles il en avait lu jusqu’ici. Mais cette feuille là, il ne s’y attendait pas. Et il ne s’était jamais préparé à ce genre de nouvelle concernant la jeune femme - il n’avait jamais eu à se préparer à ça. Et ça le retournait, dans tous les sens, les émotions et sentiments sans dessus-dessous. « Je… Je suis désolé Ginny, je peux pas passer à un autre sujet comme ça là, pas là… Tu… » Il n’arriverait pas à le formuler, c’était peine perdue que de tenter. Son coeur se brisait trop quand les mots approchaient, il faisait mieux que de laisser tomber. Mais il s’était promis de verbaliser, d’expliquer ce que son coeur pouvait porter. Ezra finit par tourner de nouveau son regard vers Ginny, portant ses mains sur ses hanches, ayant arrêté de creuser une tranchée. « Et… Matt dans tout ça ? » Il avait encore du mal à prononcer son prénom sans que ça ne vienne lui écorcher les cordes vocales. « Il était pas là Matt ? Il était pas là pour toi ? » Ezra avait déjà du mal, presque au même rang que monsieur McGrath, à supporter feu son meilleur ami mais s’il y avait bien un sujet sur lequel les deux jeunes hommes se seraient toujours entendu c’était la protection de Ginny. Et apparemment, le McGrath avait échoué à sa principale mission - comme jamais auparavant. Non seulement, Ezra venait de comprendre qu’il l’avait écarté de Ginny, qu’il avait terni leurs vies, mais en plus il avait en quelques sortes laisser ça se passer. Ca le rendait malade, Ezra. Savoir qu’il aurait surement pu faire quelque-chose si ce jour là, il s’était bougé, battu. S’il ne s’était pas laissé abattre. Si seulement. Soupirant, inspirant, il tenta de se recentrer, le silence devenait pesant. « Désolé Ginny, je ne sais pas quoi répondre là. J’ai du avoir la vie douce à côté de toi. Pas méritée en plus. » La clope qui revint au bec, loin de l’air de la nuitée. Les yeux qui se fermèrent quelques instants, Ezra qui reprenait ses esprits comme il le pouvait. « Qu’est-ce que tu veux savoir exactement ? » Sa voix avait pris un ton un peu plus ferme, sec qu’il ne l’aurait voulu, en échos à ses frissons internes qu’il ne contrôlait plus. Parce-que dans sa tête, c’était le visage de Ginny qui apparaissait, les yeux creusés, le teint blanchis. « Je pense que les frères pourraient te raconter mieux que moi, tu sais. Amelia aussi. Ils étaient aux premières loges. » Un seul ricanement jaune, parce-que ce n’était pas un spectacle pour lequel ils voudraient, aucun d’eux, reprendre un ticket. Ils le lui avaient dit, il avait eu beaucoup de chance qu’ils ne finissent pas par lui claquer le visage à maintes reprises pour le sortir de ce rêve éveillé dans lequel il s’était enfoncé les premiers temps - très longs premiers temps. Le visage qui ne reprenait pas de sourires, les rires qui se faisaient de plus en plus rares, de plus en plus absents. Les clopes qui s’enchainaient à longueur de journée, les jours de travail manqués. Le coeur brisé - mais un rupture bien plus dure qu’il ne savait gérer, encaisser.

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Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptyVen 21 Juil 2017 - 16:04


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Ezra & Ginny
There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

Et là, de suite, vite comme ça, la scène me paraît irréelle. S’il n’y avait pas les coups de klaxon à l’extérieur qu’on entend toujours à travers la fenêtre bien grande ouverte, si je ne reconnaissais pas la vue sur la ville que donnait l’horizon au loin, si je n’avais pas de repère de lieu, de temps, de concret, de tangible autour de moi, je croirais à un rêve. Un mirage, un truc qu’on fabule, une histoire qu’on s’invente avec des bribes de souvenirs qui tardent à partir. Chaque moment avec Ezra avait ce petit côté surréaliste, à part, imagé. J’imagine que c’est ce qui arrive lorsqu’on passe autant de temps avec une personne, lorsqu’on partage tout de sa vie, de son corps, de son cœur avec quelqu’un, avant de le voir disparaître de sa vie pour une longue, une immense période. Le retrouver, l’inclure à nouveau, l’apprivoiser, c’est gage de réadaptation. Notre humour commun, notre complicité qui recommence, à grand coups de piques, de coups d’œil moqueurs, de blagues maladroites qui aide. « Tu n'auras pas le cancer du poumon sous ma surveillance, c’est pas vrai, pas autorisé. » que j’ajoute, à sa mention d’un autre paquet de clopes. Et ça roule en bouche, c’est presque naturel, ça m’étonne. Il fallait que j’apprenne à accepter qu’il était de retour, que ce n’était pas juste un fabulation de cœur en peine non, mais bien vrai. Ezra était revenu, et plus encore, il était en processus de connaître exactement tout ce qui a bien pu se tramer dans son dos, et dans le mien, au fil des derniers temps. Étrange sensation qui continue de monter, à laquelle j’essaie de m’accrocher pour bien suivre, pour ne pas abandonner, pas tout de suite, pas si près du but. Et c’est probablement utopique, ridiculement con de le mentionner, mais la crainte que mes parents reviennent sur le cas, et tentent de le culpabiliser sur un acte qui est bien loin d’être de sa faute et entièrement causé par la mienne, suffit à me motiver à prononcer les mots qu’il ne faut pas. À casser cet équilibre fin, cette légèreté qu’on avait réussi à bâtir à travers notre chaos. « Ezra… » sa réaction est immédiate, son trouble est direct. Je suis sans mot, je suis interdite, je suis horrible d’avoir pu générer ce genre de paroles, de trouble, de malaise. Si je ne m’en donnais pas plus d’importance que cela, 7 ans avaient bien fait pour accepter ma faiblesse de l’époque et pour travailler en conséquence, voilà qu’Ezra me ramène directement à l’époque, à la pression des parents, au jugement aussi. À Matt qui avait dormi des mois complets dans ma chambre pour me surveiller, à Edward qui avait dû me ramasser en miettes, pièces de puzzle éclatés d’un côté à l’autre de mon univers. « Je… je suis désolée, je voulais simplement que tu saches et que s’ils disaient à… Ezra, je… » il est trop tard et il m’accorde trop d’importance, il est passé l’heure pour les regrets et je le vois complètement inaccessible, fermé, faisant les cents pas, me refusant de le calmer, ignorant mes regards implorants qui ne veulent que le rassurer. Je vais bien là, pourquoi tu paniques? C’était avant, c’était passé, c’était réglé et je… je… « S’il-te-plaît, oublie, c’est rien, c’était con, c’était une faiblesse, j’ai pas assuré, c’est aussi simple que ça. » je m’avance lentement, tentant à tâtons d’attraper l’une de ses mains, de la retirer de son visage, de le voir, de bien le voir, de mieux le voir. Je suis maladroite et la pression est tout sauf suffisante, je m’empêtre dans mes mouvements et il ne bouge pas, stoïque, pensif, un peu trop à mon goût. Je me faufile presque, maintenant qu’il m’en laisse un peu la possibilité, et sa main finit par terminer sa course à mes côtés, enlacée par la mienne. Arrête, ça ira, ça passera, que je pense, comme toutes les fois où j’avais essayé de le rassurer, où j’avais joué à la figure calme, bienveillante. Petit corps d’adolescente trop mature pour son âge qui voulait lui prouver qu’elle était grande, forte et fière. Petit corps de femme meurtrie qui veut lui prouver la même chose et encore plus, maintenant que tout est à recommencer, mieux. Mon frère vient bien évidemment sur le sujet, aucune surprise ici. Et à la façon acide qu’il a de le mentionner, je me doute bien que Matt est tout sauf en bonne posture dans les grâces d’Ezra, même s’il devait y être bien bas depuis mon arrivée. « Il… c’est lui qui m’a trouvée. Qui m’a amenée à l’hôpital. Qui a géré les parents. Il est encore sous le choc, je crois. » j’avais beaucoup, énormément de comptes à demander à Matt, et il devrait se plier à mon interrogatoire précis dans les prochains jours, lorsque je trouverais les mots et le courage pour le confronter, cet âme sœur, ce double, ce grand frère qui m’avait menti et trahie au passage. Mais ce n’était pas une raison pour ne pas lui donner ce qui lui revenait, et pour tenter de sauver le peu qu’il lui restait. Il avait vraiment merdé, et c’était un euphémisme de le dire ainsi, mais voilà, les jours passaient et je me demandais bien honnêtement s’il n’avait pas été proie à plus de dommages collatéraux que moi-même.  Ezra se confond dans un silence empli de réflexion, et je lui laisse un peu de place, du temps surtout. Tout se dire, vivre de la vérité, c’était aussi passer à travers ces zones d’ombre, ces points douloureux, tabous, qui nous consumaient depuis trop longtemps. Il fallait être fort Ez, il fallait qu’on le soit pour Noah, pour l’un l’autre, et pour soi-même, surtout. « Je n’ai pas dit ça pour ça, et j’espère que tu le sais. Je ne veux pas du tout comparer, et je suis consciente que ça a dû être tout sauf facile pour toi aussi. Ce n’est pas la guerre du plus fort, de celui qui a mieux brisé le cœur de l’autre. » que j’insiste, la voix un peu plus légère, tentant d’y glisser une note d’humour en espérant qu’elle soit bien vue. J’avais changé de sujet par besoin, parce que voilà, ce moment de ma vie était bien loin derrière, et tout sauf nécessaire à rappeler trop souvent, si ce n’est pour me remémorer à quel point j’avais été faible et lâche, à quel point je ne voulais plus l’être aussi. « Je pense qu’on a très bien travaillé tous les deux, au niveau de la peine d’amour. On s’est autant écorché, bravo pour la participation, on a de quoi être fiers. » j’en ajoute un peu, je presse un peu plus ma paume contre la sienne, un petit coup d’épaule complice qui complète le geste. Un jour, on en rirait. Un jour, on aurait fait la paix avec tout ceci. Pas aujourd’hui, pas demain, pas dans un mois, mais un jour. Je nous faisais confiance. Et voilà qu’il finit par s’ouvrir un peu plus, mentionnant son frère, sa meilleure amie, tous deux déjà passés dans ma vie depuis mon retour à Brisbane, tous deux encore des plus amers – et avec raison. « Oh, le moins ils me voient, le mieux c’est je pense. J’ai croisé James, et Amelia déjà, à l’hôpital. Si j’avais voulu savoir leur opinion sur tout ça, j’avais qu’à tendre l’oreille tu sais… ils en ont encore beaucoup sur le cœur, et je les comprends amplement. » loin de moi l’idée de leur mettre une faute quelconque, leurs avis étaient plus que fondés. Mais voilà, même si je les respectais énormément, même si je ne voulais absolument pas leur faire de nouvel affront, j’étais en retrait de leur opinion. Je ne voulais pas les entendre sur des sujets qui ne les regardaient pas, je n’avais pas besoin de leur rage ou de leur hargne alors qu’elle était justifiée oui, mais tout sauf constructive, nécessaire. Pourquoi ressasser le négatif si cela ne peut pas changer ? Pourquoi vouloir critiquer le passé si justement, tout est déjà derrière ? « Mais c’est toi que je veux entendre. C’est ça que je veux entendre. » mon index se détache de la poigne pour venir toquer doucement, presque imperceptiblement sur le torse d’Ezra, au niveau de son cœur. Voilà ce que je voulais entendre, parce que j’avais bien beau parler de ce qui m’était arrivé, cela me semblait bien inutile si je ne connaissais pas l’autre côté de la médaille, si on ne faisait pas la paix aussi avec ses propres démons. « On parle que de moi, depuis que je suis arrivée. Ici, à Brisbane, que de moi. Même à Londres, c’était Ginny ceci, Ginny cela. J’en peux plus de parler de moi, j’en veux plus de leur attention. Je veux juste que tout rentre dans l’ordre, que tout aille bien, que tout le monde aille bien. Que Noah aille bien. » Noah, c’était la seule chose qui importait. Sa maladie, sa transfusion, sa rémission. Je n’avais plus de temps, plus d’énergie à perdre à me battre devant mes parents, devant mon frère, qui me prenaient tous en victime. Qui me prendraient ainsi probablement toute ma vie, mais ça, j’en faisais ma vendetta, pas la sienne. « Tu t’en es remis, n'est-ce pas ? » je ne réalise l’égoïsme de la chose qu’une fois qu’elle a passé mes lèvres, mais voilà, c’est le fond de ma pensée, le reste de tout ça. Est-ce qu’il va mieux. « C’est con à te demander, ça fait tellement égoïste tout ça… ça l’est sûrement un peu… mais… je me le pardonnerais pas si tu avais encore des séquelles, si tu traînais encore toutes nos erreurs, toutes mes erreurs avec toi. » la vérité est telle quelle, dure. J’aimais Ezra, et je l’aimerais probablement encore toute ma vie. J’aimais son air perdu, j’aimais ses cheveux en bataille, j’aimais son humour naïf, j’aimais sa générosité. J’aimais son intelligence, sa gentillesse, son ouverture. J’aimais sa patience et ses grands yeux brillants, j’aimais son sourire et sa présence. Et surtout, je nous aimais ensemble, l’équipe qu’on formait à l’époque, nos forces se mariant parfaitement, qui s’allient plutôt qu’elles se supplantent. L’équipe que j’espérais qu’on forme encore, un jour. Je l’aimais d’un amour qu’on n’oublie pas, qui change, qui évolue, qui est naturel, inné. Je l’aimais comme un premier amour. Différemment, sachant très bien qu’aucune autre relation ne serait la même, sachant aussi que la nôtre de relation ne serait plus jamais la même non plus. Je ne savais même plus ce que je voulais pour nous, si ce n’était de venir à bout de cette foutue pile de papiers, et de tout mettre derrière ce que nous étions, ce que nous pourrions être. « Ça va aller mieux maintenant. J’y crois. » et le pire, le mieux, c’était que j’étais plus que convaincue. Des papiers du divorce, de ceux parlant de ma tentative, il passe maintenant au certificat de naissance de Noah, et évidemment à ce prénom qui le répugne, à cet homme qui a pris sa place sur papier et dans mon lit, dans ma vie et partout ailleurs. « C’est pas un mauvais gars, Edward, tu sais. » j’ignore volontairement le rictus qui passe sur le visage d’Ezra, guerre de coqs que je ne voulais même pas juger parce qu’elle me semblait absolument inutile. « Il ne m’a jamais forcée, il a toujours été super conciliant, et patient. Il a fait ce qu’il a pu. On lui a collé une nouvelle maman suicidaire, et jamais je ne pourrai dire qu’il n’a pas fait de son mieux pour que tout soit plus facile. » tout comme avec Matt, je ne me voyais absolument pas omettre tout ce qu’Edward avait pu faire pour nous, tout ce qu’il faisait encore, malgré la situation, malgré mes refus, malgré ma distance. « J’espère qu’il trouvera quelqu’un de bien, une fois que tout ça sera derrière nous. Qu’il retrouvera toutes ces années qu’il a perdu à devoir endosser les responsabilités que ses parents lui ont collées. »

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Ezra Beauregard
Ezra Beauregard
le coeur navré
EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on HSiifW9 ÂGE : trente-huit étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq.
STATUT : lily et lui se sont dit oui à l'abris des regards pour officialiser leur (plus si) petite famille aux yeux de la loi.
MÉTIER : el boss chez mecanor, garage auto/moto situé dans le quartier de toowong. donne des coups de mains occasionnels à l'association beauregard.
LOGEMENT : #159 third street (logan city), avec lily, noah, alice, bientôt matt et alfie (la liste est longue, oui); l'image de la famille (presque) parfaite - il manque plus que le chien et le tableau serait complet.
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PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).
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(six) – present: auden #14finnleygabrielleginny #24lily #31marley #2 | the only one:

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and now the chapter is closed and done:

chronologie des sujets pas du tout à jour dans ma fiche de liens.

et là, un petit géranium:

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INSCRIT LE : 07/04/2015
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Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptyMer 9 Aoû 2017 - 17:38



don't turn the lights on
Ezra & Ginny
There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

« Ezra… » La voix de Ginny était déjà loin alors qu’elle prononçait son prénom, qu’elle venait de lui avouer, lui faire comprendre ce qu’elle appelait la dite bêtise. Le jeune homme avait déjà fait les cent, les mille pas au milieu de son appartement, tentant de gérer comme il le pouvait les sentiments et émotions qui venaient de l’envahir. Il n’avait pas l’habitue qu’on lui apporte ce genre de nouvelle, qu’on lui explique ce genre de situation. Et la dernière fois qu’il avait perdu un proche, de toutes façons, il n’avait su le gérer comme il le fallait. La mort de Ian était toujours quelque-chose d’extrêmement sensible chez lui, c’était une étape de sa vie qui l’avait changé surement à jamais et qui restait gravé au fer où bon ça voulait bien. Certains de ces sentiments là revenaient, en ce moment même, quand il se laissait à penser quelques instants que Ginny aurait pu, elle aussi, partir. « Je… je suis désolée, je voulais simplement que tu saches et que s’ils disaient à… Ezra, je… » Les mots se perdaient dans l’appartement, Ezra n’étant d’aucune réception quant à ce que Ginny avait à lui dire. Il ne pouvait arracher ses pensées de cette image qu’il s’était mis seul en tête, d’un corps frêle de vidant de tout brin de vie. Les frissons qu’il ressentait également actuellement n’aidaient pas à le remettre sur pieds, dans la réalité, l’enfonçant encore plus dans cette torpeur qui le parcourrait de part en part. « S’il-te-plaît, oublie, c’est rien, c’était con, c’était une faiblesse, j’ai pas assuré, c’est aussi simple que ça. » Les gestes que Ginny tentaient d’avoir désormais, à son égard, ne remuaient rien en lui. Il restait là, le regard dans le vague et les pensées dans le brouillard. Il ne bougeait plus, il aurait voulu revenir sur terre et sourire, lui montrer qu’il comprenait, que ça irait - mais ce n’était pas vrai. Après tout, c’était passé, il ne devrait pas ressentir tout ce flot, cette vague d’émotions qui l’envahissaient encore lentement. Il aurait du mettre tout ça de côté, elle était en sécurité maintenant - mais non, ce n’était pas le cas. Il ressentait tout comme s’il était en train de vivre la situation en direct, comme si c’était du neuf, que la situation venait de se passer. Et les secondes d’écoulèrent, passèrent comme si elles tentaient de se faire toutes petites, laissant en même temps cependant au corps d’Ezra de se remettre de ce choc émotionnel. Les mains de Ginny qui attrapent les siennes délicatement, avec toute la tendresse dont elle est capable; ses yeux qui cherchent toujours ceux d’Ezra, alors que ces derniers tentent de rester seuls et d’éviter toute image qui pourrait de nouveau être compromettante pour la situation. Cependant, la chaleur de la main de la jeune femme contre sa peau permit de ramener Ezra sur la même planète qu’elle, revenant peu à peu à la situation actuelle. Et même si Ginny tentait en vain de changer de sujet, Ezra ne pouvait se le permettre. Il fallait qu’il comprenne un minimum le contexte, qu’il complète ce souvenir pour ne plus avoir autant de peur lorsqu’il serait la prochaine fois évoqué. « Il… c’est lui qui m’a trouvée. Qui m’a amenée à l’hôpital. Qui a géré les parents. Il est encore sous le choc, je crois. » Les mâchoires qui se serrèrent rapidement, brièvement. Parce-qu’il s’était toujours laissé à croire que Matt serait toujours là pour elle, si elle avait besoin, si un problème survenait. C’était la seule garanti qui avait permis pendant des années de laisser son esprit un peu en paix avec toute cette histoire. Même si c’était lui qui lui avait apporté les nouvelles, Ezra savait que Matt avait toujours été et serait toujours un bon grand frère. Mais pour aujourd’hui, il n’était plus réellement le bienvenu dans la conversation. Les mots de l’un et de l’autres dérivent vers autre chose, quelque-chose qui n’impliquait pas ce tiers McGrath, et qui menait plus vers Ezra. Ce genre de conversation qui le mettait mal à l’aise d’un bout à l’autre de l’année, parce-que c’était s’exposer. Il savait qu’il s’était promis de faire des efforts et qu’avec Ginny, la promesse était de ne plus avoir de secrets. Ils n’en avaient plus besoin, alors il fallait faire tomber les barrières. Prendre une inspiration de pus s’il le fallait, mais laisser toutes ces mécanismes de défense de côté pour avoir une discussion littéralement à coeur ouvert. « Je n’ai pas dit ça pour ça, et j’espère que tu le sais. Je ne veux pas du tout comparer, et je suis consciente que ça a dû être tout sauf facile pour toi aussi. Ce n’est pas la guerre du plus fort, de celui qui a mieux brisé le cœur de l’autre. » Il leva légèrement les yeux au ciel, parce-qu’il savait ici que l’humour avait été utilisé par la jeune femme comme pour remettre la situation au plus normale qu’elle pourrait être. « Je pense qu’on a très bien travaillé tous les deux, au niveau de la peine d’amour. On s’est autant écorché, bravo pour la participation, on a de quoi être fiers. » Les plaisanteries pour faire passer plus facilement la pilule, si c’était du moins possible. Les petits gestes, presque innocents, qui tentaient de remettre un peu de dynamique, de vie dans cette conversation qui tournait malheur il y avait encore quelques instants. Ezra qui se détendait quelque peu, qui sentait son coeur toujours serré mais ce corps qui de son côté tentait de se remettre dans la conversation actuelle, dans l’instant présent. Elle n’avait pas tord, Ginny. Il fallait qu’ils avancent. C’était plus facile à dire qu’à faire, mais c’était à faire. Alors, après une grande inspiration - peut-être veine, la suite des événements le dirait mieux qu’eux surement - Ezra commença à s’ouvrir. Pas totalement, surement pas comme elle l’aurait voulu directement, mais inclure dans la conversation les personnes qui étaient présentes après ça, c’était le meilleur préambule qu’il pouvait offrir pour le moment. « Oh, le moins ils me voient, le mieux c’est je pense. J’ai croisé James, et Amelia déjà, à l’hôpital. Si j’avais voulu savoir leur opinion sur tout ça, j’avais qu’à tendre l’oreille tu sais… ils en ont encore beaucoup sur le cœur, et je les comprends amplement. » Même s’il n’avait jamais eu de réel retour sur ces conversations, Ezra n’était pas dupe. Il se doutait que ces personnes là mettraient longtemps à comprendre la situation, et à l’accepter surtout. Bien plus longtemps qu’il ne pourrait mettre lui, parce-qu’il tentait, maladroitement certainement, de se remettre dans le bain et d’avancer parce-qu’ils avaient d’autres soucis devant eux, qu’ils avaient d’autres problèmes à affronter bien plus importants, imposants que leurs problèmes de coeur. « Mais c’est toi que je veux entendre. C’est ça que je veux entendre. » Lentement, délicatement, la main de Ginny vint lâcher celle d’Ezra pour juste venir appuyer, effleurer, pointer du doigt son torse. Là, juste à cet endroit là, où son coeur devait se situer - ce coeur si perdu ces derniers temps, à vagabonder de  bonnes nouvelles en déceptions, en faux espoirs et en moments de joie. A ce moment là, c’était une énième cassure qu’Ezra entendait se réveiller - comme une vieille amie qu’on aurait l’habitude d’accueillir presque bras ouverts chez soi. Parce-que savoir que c’était elle cette fois ci qui lui posait la question changeait tout, du début à la fin, du tout au tout. Il ne pouvait se permettre de forcer un sourire et de dire que ça irait dans le pire des cas. Ce n’était pas possible, il l’avait promis. « On parle que de moi, depuis que je suis arrivée. Ici, à Brisbane, que de moi. Même à Londres, c’était Ginny ceci, Ginny cela. J’en peux plus de parler de moi, j’en veux plus de leur attention. Je veux juste que tout rentre dans l’ordre, que tout aille bien, que tout le monde aille bien. Que Noah aille bien. » En entendant ce prénom, le prénom de son fils, Ezra finit enfin par relever le regard vers celui de Ginny, faisant enfin rencontrer leurs iris alors qu’elle ne cherchait que ça depuis plusieurs minutes, pour avoir de nouveau ce contact avec lui. Que Noah aille bien. La quête ultime dans cette situation déjà sans dessus-dessous, la mission qui soit la plus compliquée, aussi. « Tu t’en es remis, n'est-ce pas ? » Soupire léger, et il vint déposer complètement, doucement la main de Ginny contre là où était son coeur, sa main au dessus de la sienne. Sentir de nouveau de contact particulier était quelque peu étrange, parce-qu’il ne voulait pas dire la même chose qu’avant. « C’est con à te demander, ça fait tellement égoïste tout ça… ça l’est sûrement un peu… mais… je me le pardonnerais pas si tu avais encore des séquelles, si tu traînais encore toutes nos erreurs, toutes mes erreurs avec toi. » Son regard à lui qui plongeait d’avantage dans ses yeux noisette à elle. Qui y cherchait à savoir combien elle voulait connaitre l’histoire, jusqu’où elle voulait les détails, les petits points et anecdotes qui fâchent. Il n’y trouva rien d’autre que de la détermination - et de l’amour, et de la tendresse. « Ce n’était pas ta faute, Ginny, tu n’as pas à t’en vouloir… » La phrase qui détournait la question, qui lui permettait de ne pas lui répondre aussi clairement qu’il l’aurait voulu, de cacher partiellement pour le moment la vérité. Inspirer une nouvelle fois cependant pour trouver le courage de continuer. Se donner quelques secondes avant d’enchainer. « Je pensais m’en être remis, tu sais. Ne plus te voir, ne plus entendre parler de toi. Ca a mis du temps, mais les gens ont arrêté de me poser des questions, et… J’ai arrêté de m’en poser aussi. Une fois que j’avais appris que Noah était né et qu’il allait bien, j’ai juste laissé tomber. Parce-que j’ai compris que c’était la dernière fois que j’entendrais parler de toi. » Les souvenirs qui revenaient par centaine, comme au galop, pour venir s’imposer dans ce moment déjà très gênant, et pourtant si important. Bien sur que James, ou même Thomas savaient ce qu’il s’était passé. Bien sur qu’Amelia avait été aux premières loges de tout ça et pourrait tout raconter. Mais Ginny avait raison. Le dire, ça n’avait pas le même impact. Ezra ne savait pas la dernière fois qu’il avait mis autant de mots sur cette situation, sur ce qui avait pu se passer et surtout ce qu’il avait pu ressentir. Il se demandait même si c’était déjà réellement arrivé. « Les mois suivants ont été… Compliqués. » Son regard ne pouvait plus tenir celui de Ginny aussi longtemps, il ne pouvait plus rester là debout devant elle, sa main toujours au creux de la sienne comme protégeant ce coeur qui lui avait si longtemps appartenu. Les mouvements de jambes étaient de retour, il ne pouvait s’empêcher de se déplacer pour tenter d’encaisser les émotions qui le parcouraient. « J’étais déprimé aussi, triste parce-que j’avais le coeur brisé. Mais j’étais aussi frustré et j’avais toute cette culpabilité de pas être là-bas avec toi à tes côtés… Tu sais, j’ai songé de nombreuses fois à prendre l’avion pour te rejoindre, mais je savais que je ne serais pas reçu les bras ouverts. Et du coup jusque aujourd’hui je pensais que c’était toi qui ne voulait plus me voir. » Tentant d’étirer une esquisse de sourire d’excuses, il vint reprendre lentement place sur le canapé. Il fallait qu’il se calme, qu’il repose ses nerfs sinon il n’allait pas finir la soirée entier. « Après, avec le temps, tout ça s’est effacé un peu, et je pensais même que j’avais perdu tous ces sentiments pour toi… Jusqu’au jour où tu es réapparue comme par magie devant moi au garage. » Il eut de nouveau un petit rire jaune, de ce qu’il savait bien faire quand il se moquait de lui même ou des autres, de temps en temps. « J’ai rapidement compris que je n’avais pas seulement menti aux autres mais que je m’étais aussi menti à moi même pendant toutes ces années… » Soupirant - encore -, passant ses mains dans ses cheveux rebelles, il se laissa tomber lentement en arrière contre le dossier du canapé. « Je suis désolé, je sais pas si tu voulais entendre tout ça finalement… » Ca avait été une bataille compliquée en son sein entre les différentes émotions qui avaient pu l’habiter, mais Ezra se sentait étrangement mieux, déchargé, de s’être autant laissé aller. Il ne connait pas tant cette sensation, mais ce n’était pour une fois pas si désagréable. Comme si l’une des nombreuses épines qui lui parcourait la surface du coeur avait enfin pu être retirée - lentement, douloureusement contrairement à si on retirait un pansement, mais c’était fait. Ginny avait fini par le rejoindre sans réellement qu’il ne s’aperçoive du moment exact où elle l’avait rejoint sur le canapé. C’était rassurant, en fin de comptes, sa présence à ses côtés. « Ça va aller mieux maintenant. J’y crois. » Je veux y croire aussi, qu’il aurait voulu lui dire, mais il s’abstiendrait pour aujourd’hui. Ils en avaient eu assez pour les dix années à venir. Le jeune homme finit par se redresser quelque peu pour venir attraper le reste des feuilles qu’il n’avait pas fini de lire, qu’il avait laissé tout à l’heure de côté quand il avait comprit de le prénom de Noah allait revenir à tout bout de champ dans cette pile là. A commencer par son certificat de naissance, qui trainait comme fier au dessus de tous les autres papiers qui devaient être beaucoup moins glorieux à lire. Et les yeux d’Ezra ne purent s’empêcher dans un premier temps s’accrocher sur ces trois mots qui avaient été ajoutés en haut, à la main, du bout de papier. Noah Scott McGrath. Pour la première fois depuis que Ginny avait mis les pieds ici, en cette soirée, un vrai sourire tendre vint fendre délicatement le visage d’Ezra. « Scott. » Elle l’avait gardé, elle s’ôtait souvenue. En fin de comptes, elle l’avait honoré quand même dans toutes cette histoire alors que tout était contre eux et que surtout tout lui était interdit pour aller dans son sens à lui. C’était con, c’était petit et ça pourrait paraître insignifiant, mais le coeur d’Ezra reprenait un peu du poils de la bête… Avant que ses yeux ne tombent sur son nom à lui. Son sourire se transforma assez rapidement en un rictus moins glamour, beaucoup moins tendre et son coeur finit sa course dans les ordures. « C’est pas un mauvais gars, Edward, tu sais. » Un haussement de sourcils de la part d’Ezra fait échos davantage aux paroles de la jeune femme. « Il ne m’a jamais forcée, il a toujours été super conciliant, et patient. Il a fait ce qu’il a pu. On lui a collé une nouvelle maman suicidaire, et jamais je ne pourrai dire qu’il n’a pas fait de son mieux pour que tout soit plus facile. » Il attrapa sa bière pour en boire une gorgée au lieu de venir dire une énormité qui n’aurait surement pas lieu d’être. Son égo était touché de toutes façons à chaque fois qu’il croisait quelque-chose ramenant à lui, alors autant jouer au moins con et ne rien dire du tout. C’était surement vrai, tout ce que Ginny avançait à son égard, mais il ne voulait surtout pas en faire partie. Pour lui, il n’était que le gars qui avait pris une place qui ne lui revenait d’aucun droit, et ça s’arrêtait là. « J’espère qu’il trouvera quelqu’un de bien, une fois que tout ça sera derrière nous. Qu’il retrouvera toutes ces années qu’il a perdu à devoir endosser les responsabilités que ses parents lui ont collées. » Une expiration un peu trop moqueuse du côté du Beauregard. « Il a déjà quelqu’un de bien, pas besoin d’aller voir ailleurs quand c’est comme ça. » La jalousie était surement présente aussi, même si c’était dur de l’admettre, il faudrait qu’il puisse la repousser pour ne plus avoir à faire avec - ce n’était pas le moment, ce n’était pas le moment. Délicatement, il vint passer un bras autour des épaules de la jeune femme, l’entrainant avec lui une nouvelle fois contre le dossier du canapé, déposant délicatement un baiser sur son front. La guerre de coqs ou simplement la tendresse que lui procurait ce moment privilégié, personne ne saurait surement jamais. « Je suis plus inquiet de savoir si toi tu réussiras à trouver quelqu'un de bien pour toi. A te détacher de toutes ces responsabilités que tu aurais du avoir à partager. » Parce-qu’il lui avait promis, il serait là désormais. Tout le temps, à chaque moment - les bons comme les mauvais d’ailleurs. Il serait présent sur toute la longueur et même s’il devait mettre de nouveau des années à se remettre de ses plaies au coeur, il ne quitterait pas son chevet. Il espérait qu’ils arriveraient rapidement à composer à deux de nouveau, parce-que Noah en aurait besoin. Même si Ginny pouvait lui prouver par mille documents que ce père de substitution temporaire avait fait tout ce qu’il se devait de faire, Ezra savait qu’il se devrait de faire d’autant plus, d’autant mieux, parce-qu’il s’agissait de son sang, de sa chair dont la vie était mis en danger. « Comment ça s’est passé quand… Vous avez découvert ? » Il commença comme par réflexe par venir attraper la main de Ginny, dessinant des ronds rassurants et tendres du pouce sur le dessus de sa peau douce. « Je ne veux pas le lire à travers des papiers. Je veux que tu me donnes ton point de vue à toi… Je comprendrais bien mieux comme ça. » Il avait aussi besoin de ressentir ce qu’elle avait ressentir, de m’immerger complètement dans tous ces mois et ces années qu’il avait pu louper auprès de son fils. Il voulait savoir comment ça c’était passé, comment elle avait fait pour intégrer toutes ces nouvelles les unes à la suite des autres, les émotions qui l’avaient assailli au fur à et à mesure que le temps passait. Tout, absolument tout savoir - comme s’il avait été là tout ce temps. « Je sais que c’est pas la partie qui doit être le plus facile pour toi dans tout ce dossier, même après ces années mais… S’il te plait. Je veux tout savoir. »

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Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptyVen 11 Aoû 2017 - 22:18


don't turn the lights on
Ezra & Ginny
There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

Ce nous, cet avant, ces restes, ces regrets. Dire que c’était étrange, que c’était particulier, que ça détonnait de parler de ce qu’on avait pu être à l’époque l’un pour l’autre était un euphémisme. Ezra avait été ma vie à un moment, mon tout. Au-delà de la simple histoire d’amour qui met les bases pour les prochaines à venir, il avait laissé dans son sillage tellement de promesses arrachées qu’il me semblait impossible de le comparer à ce que je pourrais avoir un jour, si je retentais. Croiser son regard alors que je lui pose la question, celle qu’on ne voulait jamais avoir à demander, celle à laquelle on ne voulait jamais devoir répondre, me confirme qu’il partage ce même sentiment, cette même impression. Le goût de l’inachevé. Il m’enlève la faute des épaules et je ne peux laisser échapper un petit rire, déçu, sachant très bien qu’on était deux dans l’histoire, et que j’avais toute autant sinon plus ma part d’erreurs. Et le voilà qui s’ouvre un peu, la pression de mes doigts entre les siens qui se fait plus forte, plus compatissante. C’était une safe zone, c’était le moment de faire table rase, c’était l’occasion de dire tout ce qui était resté ancré durant toutes ces années, aussi cru et vil soit-il, parce que voilà, après ce soir on recommençait à zéro. Pour le mieux. Ezra mentionne Noah, mentionne sa naissance, ces bribes du courriel envoyé par ma mère, la confirmation qu’on allait bien et qu’il devait maintenant nous sortir de sa vie. Je frissonne, de dégoût. Silencieuse, je ne cache pas ma déception de perdre ses iris, mais je ne le comprends que trop bien. Incapable de supporter sa voix trop rauque, incapable de le garder près de moi, je referme les bras, les idées plus près, et visse tout de même mon attention sur ce corps, le sien, qui slalome de nouveau entre les meubles. Il avait toujours préféré réfléchir à voix haute lorsqu’il était en mouvement, mignonne métaphore de réflexes qui s’activent, de circulation qui se fait. Je sourirais bêtement à ce rapprochement si ses paroles ne m’atteignaient pas en plein cœur, si l’égo ne se mélangeait pas avec l’impression de l’avoir trahi, lorsqu’il finalise cette phrase d’une fausse mauvaise intention qui l’a narguée durant 7 ans. Jusqu'à aujourd’hui je pensais que c’était toi qui ne voulait plus me voir. « Même si j’ai voulu, même si j’ai essayé du plus fort que j’ai pu… j’y suis jamais arrivée. À te détester, à ne plus vouloir te voir… à t’oublier. » loin de la confidence, il s’agit simplement de la vérité. Et il revient de nouveau sur le canapé, un peu plus immobile, détendu presque. Je souffle un peu. J’avais versé toutes les larmes de mon corps en l’attendant, et malgré la coupure, malgré la déchirure, malgré le cœur et ses mille miettes, je n’avais jamais réussi à le faire passer sur la liste noire, entièrement. La mention de cette fameuse journée où j’étais arrivée à Brisbane, où je l’avais rejoint, où j’avais mis le pied dans son garage avec la boule au ventre, l’appréhension d’être de trop, qui repasse par mes prunelles. Par magie, la blague. Pourtant, ces mots qu’il engendre, ces sentiments qu’il affirme, ne font que résonner sur ce que moi-même j’avais bien pu ressentir quand je l’avais revu. On ne compte pas autant pour quelqu’un à une époque sans en laisser des traces, des marques. On ne leur refait pas une place de choix dans sa vie d’un mouvement de main et d’un sourire, non plus. « Se mentir, c’est parfois la solution la plus simple, la plus facile. Celle qui aide à aller mieux. » et Dieu seul savait à quel point j’étais passée maître dans cet art. Pour Noah, pour Edward, pour moi-même et maintenant pour Ezra, c’en était devenu une habitude, un moyen de défense, un comportement inné qui protégeait mon cœur à outrance, mais qui raisonnait trop le reste. Il conclut et j’hoche doucement de la tête, encaissant cette déclaration qui n’en est pas vraiment une, ce processus par lequel il est passé, ce deuil qu’on a fait à distance, qu’on règle toujours. « Je t’ai aimé tellement fort Ezra. Je t’aimerai encore toute ma vie, tu sais. » c’est l’évidence et pourtant il me semble nécessaire de le lui dire, de le mettre en mots. Toutefois « Ils ne partiront pas, ces sentiments-là. Ils vont rester, on va les voir évoluer. Mais je suis certaine qu’ils vont toujours être là. Différemment, mais là. » je ne sais plus où j’en suis, et encore moins avec le Beauregard. Au sens où, si à l’époque j’aurais tout quitté pour le rejoindre, ou pour m’enfuir de Londres avec lui et Noah, maintenant c’était un tout nouveau regard qui le détaillait, qui vivait la scène. Tant avait été cassé, j’étais si épuisée. Il avait perdu confiance, il avait tout perdu, au final. « Et je suis désolée que tu aies eu à reparler de tout ça… » muets, contemplatifs. Il n’en fallait pas plus pour panser un peu mieux ces deux cœurs qui s’étaient tant fait de mal, jadis. Rien n’était terminé, rien n’était conclu, mais au moins, la bonne direction semblait proche, évidente. Ezra se pousse un peu pour me laisser m’installer près de lui, et c’est sans déranger, sans m’imposer que je l’observe se remettre à la lecture, que je tente de dédramatiser, de l’accompagner du mieux que je peux. Ce ramassis de mensonges qu’il caresse du bout des doigts, et Noah qui revient s’y glisser, immiscer, Noah qu’il lit non sans retenir un énième sourire. Un vrai, un beau, un grand. Scott, deuxième prénom officiel des Beauregard, la blague qu’il racontait à qui voulait l’entendre, que j’avais retenue. Même s’il j’avais cru à tort qu’il refusait le garçon, j’y avais tenu de toutes mes forces. Les parents n’avaient pas compris, avaient facilement cédé, et cette petite victoire se lisait dans les prunelles d’Ezra comme si après tout ce temps, sa place ne venait que de mieux se confirmer. « C’était obligé. » et je n’en aurais jamais démordu. Interlude douce qui comme le reste de cette soirée est bariolée lorsque c’est le prénom d’Edward qui succède. Évidemment que je le défends, évidemment que j’anticipe. Les deux hommes se maudissaient à toute occasion possible, mais la vérité était que le Fitzgerald n’avait rien à se reprocher dans l’histoire, rien du tout. Il avait été au mauvais endroit au mauvais moment, on l’avait forcé tout autant que moi, et il s’était plié à son rôle avec brio sans jamais me donner l’impression que j’étais en danger, qu’il aurait nourri autre chose que des sentiments platoniques à mon insu. Ezra rebondit sur mon vœux d’une vie meilleure pour mon mari, d’un divorce en douceur, d’une vraie famille qu’il pourrait construire et choisir, et je ne peux que secouer la tête vivement, prenant plus que ma part dans l’échec de ce mariage. « Je lui ai pas rendu la tâche facile. J’ai jamais été sa femme, vraiment, malgré tout ce qui est écrit sur les papiers. » la vérité était là. Ses remarques à la limite du flirt n’avaient pas suffit, cette alliance qu’il m’avait passée ne nous avait tout simplement jamais soudés. Je le voyais bien s’amuser, je le savais plus que joueur, mais je n’étais tout simplement pas de celles qui auraient pu accéder à son monde – il avait besoin de mieux, de différent, et je n’étais qu’un pion de plus, qu’un boulet difficile à gérer, à canaliser. Dans un autre monde, dans une autre vie, peut-être. Mais je le respectais trop pour me voiler la face, et croire que j’avais bien pu donner tout ce que j’avais pour sauver cette union. Les faits étaient là. Voilà qu’Ezra passe son bras autour de moi, et malgré le caractère complètement déplacé de la chose – discuter de mon mariage arrangé avec le père caché de mon enfant, quand même – le contact est plus que rassurant, confortable. Il renforce l’impression que nous ne sommes que des observateurs, de constater tout ce qu’on a bien pu se faire, et vivre à travers. Tout ce qui est venu avant, tout ce qui viendra après. Ma tête trouve appui au creux de son épaule, comme tant de fois déjà. Position complètement évidente, qui maintenant s’ajoutait aussi bien à notre quotidien qu’elle jurait avec le reste. Sa remarque me fait rire, son souhait pour ma propre vie amoureuse me semblant tellement tout sauf nécessaire. « Oulah. Même pas divorcée et tu veux déjà me lancer dans les bras de quelqu’un? Attends, je te passe le numéro de mes parents, ils ont une bonne marieuse pour t’aider à éplucher les dossiers. » assez pour que j’en blague, pour que je ridiculise la situation complètement horrible via laquelle on nous avait entubé. « J’ai envie de prendre du temps pour moi, pour faire les choses bien. » que je rattrape, honnête. Je n’allais pas divorcer pour me lancer dans les bras du premier venu, je n’allais pas m’émanciper pour reporter mon attention sur une nouvelle relation qui aurait besoin d’être chérie et nourrie au centuple. Lorsque j’aimerais à nouveau, le timing serait parfait, les démons du passé seraient réglés. Et voilà que j’en rigole, parce qu’il n’y a que ça à faire, je crois bien. « La liste de candidats s’allonge de jour en jour, et je déteste devoir leur faire de la peine en les mettant à carreaux mais… » je m’efforce de rester sérieuse le plus longtemps à travers mon sarcasme, mais l’éclat de rire qui suit fait du bien. Avant Ezra, et même après, je n’avais jamais été un prix alléchant, une possibilité intéressante. Je n’avais rien de celles qui charment, qui intriguent. Et ça m’allait. « Mais je crois que ce dont j’ai besoin là, c’est d’être seule un peu, de me concentrer sur Noah et ma… liberté. » mot qui roule en travers de ma gorge, alors que je réalise que bientôt, mon nom ne sera plus attaché à rien, à aucune conséquence ni menaces de mes parents. Et ça fait un bien fou. Mentionner le gamin génère une nouvelle série de questions de la part d’Ezra, totalement légitimes. J’inspire longuement, parce qu’évidemment, tout ce qui touche à la maladie de Noah doit passer derrière un joli masque que j’ai construit et renforcé avec le temps, solide armure qui me garde de craquer à la moindre phrase, qui compose le tout pour me donner la force de continuer, d’espérer. De nouveau plus calme encore qu’à mon arrivée, j’entame le récit. Il enlace de nouveaux nos doigts, il prend appui un peu plus, et je fixe doucement le plafond, tête renversée vers l’arrière. Here we go. « On ne l’a pas su tout de suite. Noah a perdu connaissance quelques fois, durant toute une année, rien de bien stressant. Son médecin disait que c’était relié à une poussée de croissance peut-être, une lacune dans son apport énergétique, un manque de force normal. Ils lui ont donné des vitamines, des tas… » le souvenir du petit corps de Noah effondré comme toutes les autres fois dans l’atelier, du corps mou comme un chiffon qui était entré aux urgences, qu’on avait bourré de capsules avant de réaliser son véritable état. « Et un matin, il… il s’est pas réveillé. Il a perdu connaissance, et habituellement quelques minutes plus tard il nous revenait, mais là… on est allés à l’urgence, direct. Évidemment. » ma voix ne tremble pas autant qu’elle aurait dû, et je m’effraie de sembler si distante face à l’histoire. « Après ça, ils l’ont gardé sous observation durant des jours, il a commencé à passer toute une batterie de tests, de prises de sang, de radiographies, la totale. C’est là aussi où j’ai peaufiné l’art d’apprendre à dormir convenablement sur les bancs de plastique des hôpitaux. » j’esquisse un sourire, fin, qui cache un léger soubresaut, souvenir de ses nuits blanches où le sommeil était bel et bien le dernier de mes soucis, guidée par le bip incessant des machines qui semblaient nous rire au nez. « Le diagnostic est tombé il y a trois ans. Malfonction d’un rein, incapable de filtrer son sang. Son autre rein était le moindrement plus efficace à l’époque, alors ce n’était pas si grave si on trouvait rapidement un donneur. » la situation a beaucoup changé depuis, et je sens à chaque nouvelle visite des médecins que le chronomètre plus latent auquel nous avions droit au départ enfile les tours à une vitesse un peu trop alarmante désormais. « J’ai échoué aux premiers tests de compatibilité. Le médecin insistait pour que ce soit un membre de la famille directe qui soit prompt à la transfusion, pour ne pas brusquer le corps de Noah, pour s’assurer qu’il y ait le moins de chance possible de rejet de l’organe. Et après… après on est arrivés ici. Rest is history. » pas la peine de commenter sur les propres tests qu’Ezra avait passés, et des résultats similaires aux miens qu’il avait reçus. Le souvenir de la douleur qui l’empêchait de respirer au nouvel An est encore trop frais pour le mentionner. « Noah m’a tellement impressionnée, des débuts jusqu’à maintenant. Il est solide, il ne se laisse pas abattre. Même durant les pires journées, il arrive toujours à trouver un truc minimum de positif, à rire un peu, à s’amuser. » il avait un moral de béton, il était à lui seule une belle leçon d’humilité et de courage, et c’était bien pour le rendre aussi fier à son tour que je n’avais pas baissé les bras une seule fois. « C’est un bon gamin, Ezra. Tu as de quoi être fier de lui. » lentement, je tourne la tête en direction du Beauregard. Son visage, ses yeux, sa mâchoire, son sourire, tellement de traits que je reconnaissais du passé, mais que je lisais plus les années avançaient sur Noah. Ils étaient pareils, ils étaient copie conforme, ils étaient le même sang, et il était temps. Plus que temps. « Je… la semaine prochaine… j’aurai eu le temps de parler à Edward du divorce, j’aurai eu le temps de finaliser les derniers papiers et je… enfin si tu… j’aimerais que tu le rencontres. Pour vrai. Qu’on se fixe une date, un moment quand tu peux. Que tu viennes à l’hôpital et que vous passiez un moment tous les deux. » chaque mot est pesé, chaque phrase est amenée doucement, et mon regard est plongé dans le sien. Pas la peine de se défiler, ni l’un ni l’autre. Ce rendez-vous aurait lieu, et il était déjà trop tard pour m’enlever l’idée de la tête. « J’ignore comment on va faire tous ensemble, je sais qu’Ed ne voudra pas quitter la vie de Noah et je le comprends amplement. Mais si tu veux, si tu es prêt à le rencontrer, à aller de l’avant, on trouvera. Je trouverai. » la mention d’Edward gâchera probablement tout aux yeux d’Ezra – mais il le faut. On a juré tout se dire, et j’ai déjà promis il y a belle lurette qu’Ed ne perdrait pas sa place aux côtés de Noah, qu’il avait élevé tout autant que moi. On serait une famille étrange, on aurait besoin d’un long temps d’adaptation, mais on lui donnerait tout l’amour dont il avait besoin, de toute nos forces. « J’aurais jamais pensé qu’on puisse un jour se dire tout ça. Qu’on puisse vivre tout ça. » qui franchit mes lèvres, de longues minutes plus tard, alors que le bruit ambiant de la rue derrière, des voitures qui y passent, de la nuit qui prend ses aises avait suffit à accompagner nos réflexions. « Il est où, le Ezra qui voulait rafistoler un Westfalia pour partir à l’aventure à travers l’Australie ? Elle est où la Ginny qui prévoyait installer son chevalet sur toutes les plages du pays ? » ce qui était une certitude pour nous autrefois n’est plus qu’un souvenir pâli, qui me paraît presque sortir de l’imagination de quelqu’un d’autre.

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Ezra Beauregard
Ezra Beauregard
le coeur navré
EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on HSiifW9 ÂGE : trente-huit étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq.
STATUT : lily et lui se sont dit oui à l'abris des regards pour officialiser leur (plus si) petite famille aux yeux de la loi.
MÉTIER : el boss chez mecanor, garage auto/moto situé dans le quartier de toowong. donne des coups de mains occasionnels à l'association beauregard.
LOGEMENT : #159 third street (logan city), avec lily, noah, alice, bientôt matt et alfie (la liste est longue, oui); l'image de la famille (presque) parfaite - il manque plus que le chien et le tableau serait complet.
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PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).
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CRÉDITS : plum (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › loonywaltz (userbars) › stairsjumper (le petit géranium) › harley (crackships ezrauden).
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Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptyJeu 24 Aoû 2017 - 22:07



don't turn the lights on
Ezra & Ginny
There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

« Même si j’ai voulu, même si j’ai essayé du plus fort que j’ai pu… j’y suis jamais arrivée. À te détester, à ne plus vouloir te voir… à t’oublier. » Son léger sourire à moitié de demander pardon ne s’effaça pas à la phrase la jeune femme, parce-qu’il voulait presque s’excuser pour ça aussi. Il n’avait jamais prévu de faire autant de dégâts dans la vie de la jeune femme et il s’en voulait de faire partie de ces hommes qui brisaient le coeur des femmes comme un rien. S’il n’avait pas eu son coeur autant brisé par la même occasion, il se serait surement détesté d’avoir fait ça. Rejoindre le canapé pour tenter par n’importe quel moyen de calmer ses nerfs, de se poser car faire les cent pas n’aidait pas dans cette situation semblait être la meilleure chose à réaliser. Le fait de s’être libéré quelque peu semblait avoir aidé aussi, paradoxalement, lui qui avait toujours voulu tout garder pour lui et ne rien révéler complètement aux autres même quand ces derniers lui posaient sincèrement la question. « Se mentir, c’est parfois la solution la plus simple, la plus facile. Celle qui aide à aller mieux. » La voix de Ginny résonnait dans son dos alors que la jeune femme ne l’avait pas encore rejoint. Il s’autorisa un sourire, à défaut d’avouer à haute voix qu’elle avait raison. Il avait déjà admis tellement de choses pour la soirée, il ne savait pas s’il tiendrait encore longtemps s’il devait acquiescer à toutes les vérités de la demoiselle. « Je t’ai aimé tellement fort Ezra. Je t’aimerai encore toute ma vie, tu sais. Ils ne partiront pas, ces sentiments-là. Ils vont rester, on va les voir évoluer. Mais je suis certaine qu’ils vont toujours être là. Différemment, mais là. » Il releva légèrement son regard vers la jeune femme, laissant une fois de plus cette tristesse l’envahir de trop, laissant cette trace dans son regard qui ne niait pas l’évidence, loin de là. Si elle lui avait dit, avoué tout ça le jour où ils s’étaient de nouveau revus après toutes ces années loin l’un de l’autre, il n’aurait pu s’empêcher de l’aimer de nouveau comme un fou - comme un soldat, une star de cinéma. Parce-qu’à ce moment là, son coeur battait de nouveau pour ces sentiments si profonds, si forts qu’il avait pu alimenter pour la jeune femme, consciemment et inconsciemment. Maintenant, c’était différent. Il comprenait, il avait plus d’élément, et l’effet de surprise - si on pouvait se permettre de l’appeler comme ça - était passé. Il s’était raisonné, avait appris, grandi. Le passé avait été gentiment remis dans une petite boite et les choses étaient revenues à leurs places - presque totalement. Elle avait raison, d’un côté cependant. Même si les sentiments seraient différents, Ezra ne pourrait cesser de nourrir cette amour, cette admiration envers elle qui ne porterait surement jamais plus, à personne - même s’il tentait de toutes ses forces, de tout son coeur. Les aléas de la vie, comme on disait. « Et je suis désolée que tu aies eu à reparler de tout ça… » Baissant le regard, comme toute réponse il préféra lui laisser de la place à ses côtés pour qu’elle puisse venir prendre place sur le canapé. Et il se replongea dans sa lecture, de temps en temps interrompue par des commentaires, des péréquations de la part de Ginny. Des petits points qui faisaient mal par ici, mais certains qui redonnaient le sourire - il n’y avait pas eu que du triste dans toute cette situation. Ce fut plus particulièrement sur le deuxième prénom de Noah qu’Ezra ne put s’empêcher de s’arrêter, d’apposer un sourire. « C’était obligé. » Il releva le regard légèrement vers Ginny, non peu fier qu’elle y ait pensé et qu’elle l’ait accepté. La lecture du reste des papiers se succéda avec quelques passages plus dérangeants, qu’Ezra prit quand même le temps de lire - ça faisait partie de l’histoire. « Je lui ai pas rendu la tâche facile. J’ai jamais été sa femme, vraiment, malgré tout ce qui est écrit sur les papiers. » Peut-être qu’un jour, un dialogue correct s’installerait entre les deux jeunes hommes; peut-être qu’un jour ils trouveraient un terrain d’entendre - ils y seraient surement forcés. Mais pour le moment, c’était loin d’être le cas et n’en délaissait à Ezra - au grand désespoir qui pouvait se lire dans les yeux de Ginny. Mais là, tout de suite, ce n’était pas sur son mari à elle qu’il voulait s’étendre, s’éterniser - ce ne serait probablement le cas. Il préféra détourner la conversation vers Ginny, faisant écho aux paroles qu’elle venait elle-même de prononcer à l’égard du père adoptif de Noah. « Oulah. Même pas divorcée et tu veux déjà me lancer dans les bras de quelqu’un? Attends, je te passe le numéro de mes parents, ils ont une bonne marieuse pour t’aider à éplucher les dossiers. » Si elle en riait, si l’humour était la façon de répondre aux questions sur ce sujet et tout ce qu’il comptait, alors Ezra pouvait s’autoriser de son côté un sourire, une petite blague, une remarque. « J’ai envie de prendre du temps pour moi, pour faire les choses bien. La liste de candidats s’allonge de jour en jour, et je déteste devoir leur faire de la peine en les mettant à carreaux mais… Mais je crois que ce dont j’ai besoin là, c’est d’être seule un peu, de me concentrer sur Noah et ma… liberté. » Sourire tendre qui s’étira. « Tu fais bien. De prendre ton temps. » Même s’il deviendrait beaucoup plus cool avec les mois, les années, Ezra n’était cependant pas réellement prêt à voir de nouveau Ginny avec quelqu’un d’autre que lui. Il faudra qu’il s’y habitue à un moment donné - mais le temps n’était pas chose pressé. Sauf dans le cas Noah, où là tout était son contraire, son opposé. Le temps leur était compté, et Ezra voulait savoir comment ils en étaient arrivés là. Un jour, Ginny lui apprenait qu’elle attendait leur enfant et le lendemain, ce même gamin avait sept ans et était atteint d’un maladie grave qui lui valait une greffe de rein. Il savait que la question allait faire mal, aller toucher là où la plaie serait toujours béante, mais il ne voulait pas apprendre cette partie de l’histoire dans les papiers. Autant l’adoption du gamin par un autre, pourquoi pas. Sa maladie, l’issue de toute cette histoire… Il voulait que ça vienne d’elle. « On ne l’a pas su tout de suite. Noah a perdu connaissance quelques fois, durant toute une année, rien de bien stressant. Son médecin disait que c’était relié à une poussée de croissance peut-être, une lacune dans son apport énergétique, un manque de force normal. Ils lui ont donné des vitamines, des tas… » Ginny avait rejeté sa tête en arrière, les yeux dans le vague alors qu’elle semblait réciter une histoire un peu trop apprise par coeur. « Et un matin, il… il s’est pas réveillé. Il a perdu connaissance, et habituellement quelques minutes plus tard il nous revenait, mais là… on est allés à l’urgence, direct. Évidemment. » Les frissons envahissaient Ezra alors qu’elle continuait de parler, d’expliquer, et qu’elle arrivait même à y mettre une touche d’humour. Car après tout, c’était un point de vue tout à fait différent pour eux deux. Il regardait cette histoire avec des yeux d’enfant, il apprenait tout pour la première fois alors qu’elle en était à une énième réparation de représentation. Il savait qu’au fond, ça la touchait toujours autant - il la connaissait assez pour savoir qu’elle n’était pas assez cruelle pour être insensible au sort de son propre enfant -; mais il devait avouer qu’il était impression par la façon dont elle avait réussi à se forger une carapace qui tenait en toutes circonstances. Machinalement, de son côté, il retint ses émotions comme il le pouvait et il vint surtout faire tourner son pouce sur le dessus de la main de la jeune femme, réconfortant - pour qui au plus, il ne savait pas. « Après ça, ils l’ont gardé sous observation durant des jours, il a commencé à passer toute une batterie de tests, de prises de sang, de radiographies, la totale. C’est là aussi où j’ai peaufiné l’art d’apprendre à dormir convenablement sur les bancs de plastique des hôpitaux. Le diagnostic est tombé il y a trois ans. Malfonction d’un rein, incapable de filtrer son sang. Son autre rein était le moindrement plus efficace à l’époque, alors ce n’était pas si grave si on trouvait rapidement un donneur. J’ai échoué aux premiers tests de compatibilité. Le médecin insistait pour que ce soit un membre de la famille directe qui soit prompt à la transfusion, pour ne pas brusquer le corps de Noah, pour s’assurer qu’il y ait le moins de chance possible de rejet de l’organe. Et après… après on est arrivés ici. Rest is history » Le reste était effectivement history, cette partie là il pouvait témoigner sans grand soucis; il en ressentait encore tous les effet secondaires, de l’annonce de la maladie à la nouvelle qu’il ne pourrait jamais être donneur. Ezra n’avait pas pu être là pour son fils dans les premières années de sa vie, mais avoir appris qu’il ne pourrait pas non plus lui permettre les années suivantes avait été un réel choc émotionnel pour lui. « Noah m’a tellement impressionnée, des débuts jusqu’à maintenant. Il est solide, il ne se laisse pas abattre. Même durant les pires journées, il arrive toujours à trouver un truc minimum de positif, à rire un peu, à s’amuser. » Ezra pouvait sentir le regard de Ginny venir le détailler, l’observer, alors que ses yeux à lui restaient dans le vague suite à toute la vague d’informations qu’elle venait de lui donner. « C’est un bon gamin, Ezra. Tu as de quoi être fier de lui. » Son regard se fit de moins en moins distant alors que son coeur venait s’emplir d’une joie qu’il ne connait pas encore, d’une fierté qu’il pourrait surement un jour éprouver à chaque fois qu’il poserait les yeux sur ce petit garçon qui était sien. Il tourna à son tour son regard vers Ginny, ses pupilles aux bords des larmes parce-que c’était le genre de réaction normale qu’un corps humain avait lorsqu’on vous disait que vous pouviez être fier de votre gamin. Et puis parce-que de toutes façons, vu l’avancé des choses et de la soirée, il n’avait réellement aucune raison de réfréner la moindre émotion - positive ou négative. « Je… la semaine prochaine… j’aurai eu le temps de parler à Edward du divorce, j’aurai eu le temps de finaliser les derniers papiers et je… enfin si tu… j’aimerais que tu le rencontres. Pour vrai. Qu’on se fixe une date, un moment quand tu peux. Que tu viennes à l’hôpital et que vous passiez un moment tous les deux. » Lentement, Ezra vint plisser les yeux, se concentrant sur les paroles de la jeune femme. Il savait qu’un jour, le moment allait réellement arriver - mais ils n’avaient pas eu le choix que de repousser, repousser jusque maintenant. Alors, l’entendre formuler ces mots là maintenant alors que la situation semblait toujours plus chaotique, Ezra put sentir son coeur s’emballer quelque peu. « Tu… Tu veux dire maintenant ? Enfin, rapidement là ? » Il n’avait prononcé mot depuis qu’il lui avait posé la question sur la maladie, pour lui laisser le temps d’expliquer comme il lui semblait juste. Mais là, c’était presque une surprise à laquelle il ne s’était vraiment pas attendu pour ce soir - une surprise positive, du moins. « J’ignore comment on va faire tous ensemble, je sais qu’Ed ne voudra pas quitter la vie de Noah et je le comprends amplement. Mais si tu veux, si tu es prêt à le rencontrer, à aller de l’avant, on trouvera. Je trouverai. » Si la montagne russe avait commencé à s’avancer à l’annonce de sa future rencontre avec Noah, savoir qu’une tiers personne pourrait s’y trouver également avait - presque - coupé l’herbe sous le pied d’Ezra; ses sourcils haussés de surprise étaient venue légèrement se plisser, mais il se retint du mieux qu’il put pour ne pas avoir d’autres réactions. Il ne voulait pas non plus tout gâcher juste en faisant l’enfant et en ne sachant pas retenir une parole de travers. Ce n’était pas le moment de laisser tout ça prendre le dessus. Ezra préféra alors s’adosser de nouveau complètement contre le canapé - son excitation écourtée à la nouvelle de voir enfin son fils l’avait quelque peu physiquement secoué - afin de reprendre ses esprits. « La semaine prochaine donc ? Je… Je suis prêt oui, tu sais. Je crois que j’ai toujours été prêt en fin de comptes. » Ce fut alors un sourire apaisé, presque soulagé qui vint prendre place sans qu’il ne puisse réellement y faire quelque-chose sur le visage d’Ezra. Comme s’il respirait un nouvel air qui lui faisait du bien, de celui qui remplit de joie. Resserrant son étreinte, tendrement, autour des épaules de Ginny, il vint à son tour lever le regard vers le plafond, se laissant glisser dans sa contemplation - alors que sa tête se remplissait déjà de souvenirs à peine nés. Les minutes passèrent ainsi, mais ce n’était pas désagréable. Du calme après la tempête, ça existait aussi. « J’aurais jamais pensé qu’on puisse un jour se dire tout ça. Qu’on puisse vivre tout ça. » Ezra redescendit son regard vers la jeune femme, venant déposer un baiser sur le dessus de son crâne. « Il est où, le Ezra qui voulait rafistoler un Westfalia pour partir à l’aventure à travers l’Australie ? Elle est où la Ginny qui prévoyait installer son chevalet sur toutes les plages du pays ? » Et à la suite, il eut un petit rire. Parce-qu’ils devaient se le permettre, maintenant plus que jamais, pour réussir à recharger les batteries avant d’aller affronter les nouvelles aventures qui les attendaient. « Ils ont grandi apparement. C’est triste d’ailleurs, j’aimais bien l’idée d’avoir un souvenir de chacun de nos coins de paradis. » Parce-qu’ils avaient eu le temps d’élaborer leurs projets sur dix ans, quinze ans avant que la demoiselle n’eut à s’envoler vers d’autres contrés. Parce-que toute une autre vie les avait attendu pendant des mois et des mois, au pied de l’aéroport de Brisbane; toute une vie qui ne prendrait désormais jamais le jour. « Et finalement, je n’ai jamais visité l’Australie. » Ce n’était pas, pour une fois, une remarque triste sur toute cette vie qu’ils avaient manqué. C’était simplement une constatation qu’après elle, il avait tellement eu de mal à redémarrer qu’il n’avait réalisé aucun projet dans lequel il avait pourtant mis du coeur. Soupirant quelque peu, il finit par se lever du canapé, jetant un coup d’oeil rapide à l’horloge de la cuisine. « Je… Je sais, c’est bizarre de balancer ça comme ça mais… Je crois que j’ai besoin d’aller pioncer quelques heures. Pour… Tout comprendre, tout ça. » Il faisait complètement abstraction du fait qu’il devait se lever le lendemain matin pour le boulot; dans cette situation, c’était obsolète. « Mais dis, Ginny… Tu resterais cette nuit ? » Il leva en premier abord un regard timide vers la jeune femme. C’était, certes, un peu étrange comme demande mais elle était complètement fondée. Ils avaient promis qu’ils n’auraient aucun secret désormais l’un pour l’autre, qu’ils seraient transparents. « C’est bizarre comme demande mais… Je crois que j’ai besoin de toi à mes côtés, là. » Il avait baissé la tête, diminuant son volume sonore comme s’il avait peur d’avouer ce qui lui restait sur le coeur. Sa main vint rejoindre son cou où on entendit rapidement quelques bruits d’ongles frottant sur la peau. Il était gêné, mais il tentait de faire comme on lui demandait et d’être ouvert. « Si tu as besoin d’aller voir Noah à tout moment je te remmènerai et… Promis j’ai pas prévu de lui donner de petite soeur. » C’était pas réellement l’envie qui lui manquait, mais il savait que l’humour était quelque-chose qui en règle générale fonctionnait bien avec la jeune femme. Alors il sortait la meilleure carte qu’il possédait sur le moment, même si elle était maladroite et peu appropriée à toute cette situation. De toutes façons, toute la situation était déjà sans dessus-dessous, ça ne pourrait guère être pire.

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Message(#) Sujet: Re: EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EZRA&GINNY ▲ Don't turn the lights on EmptySam 26 Aoû 2017 - 15:19


don't turn the lights on
Ezra & Ginny
There must be another way, when she's gone to a better place and loneliness will hurt you if you can't get through the night . Then the moment starts to fade and dawn is just an hour away. I feel she's watching over and it gets me through the night. It makes me wonder what you'd say. I'm thinking back to what we'd shared, in many ways I'm already there and I watched you do it. Don't turn the lights on cause tonight I want to see you in the dark. 

Mettre des mots sur Noah, sur sa maladie, sur le petit garçon malchanceux mais stoïque qu’il restait au fil des années me serre le cœur plus qu’il n’y paraît. Parce que j’ai appris à canaliser, j’ai appris à répondre aux questions de la famille, j’ai appris à me contenir devant les médecins alors qu’Edward était toujours un peu plus explosif, lorsque l’injustice frappait le petit être branché dans la pièce d’à-côté. Il avait fallu que je prenne sur moi, que j’oublie mon hypersensibilité à Londres, entre l’atelier où le gamin avait perdu connaissance une fois de trop, et les tests qui s’étaient révélés négatifs pour moi, première pierre angulaire du récit qui franchit mes lèvres, plus les minutes passent. J’aurais aimé être plus vivante, j’aurais aimé être plus émotive même – ne pas traiter Ezra de la même manière que tous les autres qui me posent encore et toujours ces questions, mais la vérité est là : si je laisse passer une fissure, minime, le reste risque de s’écrouler. Noah ne mérite pas une mère faible, Noah ne mérite pas une mère lâche. Et Noah mérite de savoir la vérité aussi, pure et crue, peu importe ce que cela signifiera sur le coup, peu importe comment il réagira. Je le connais par cœur, mais j’ai volontairement évité de réfléchir à comment le garçon vivrait la nouvelle, une fois qu’il saurait. Je préfère lui donner tout ce que je peux, lui avouer tous mes torts, répondre à toutes ses questions et lui offrir le plus d’information nécessaire, avant de le laisser digérer la nouvelle à sa façon. Comme je l’ai fait avec Ezra et les papiers, piles de feuilles entremêlées qu’il a maintenant terminé de survoler, et qui gisent sur la table du salon. Évidemment, la suite réside en cette rencontre entre eux deux, ça a toujours été l’issue, ça a toujours été la raison derrière ma présence ici à Brisbane, derrière le fait que je suis restée, même si les résultats du Beauregard n’étaient pas suffisants pour sauver notre fils. Je voulais qu’ils aient une chance, je voulais la leur donner plus que jamais maintenant que je lève la tête vers le blond pour lui proposer ce rendez-vous, ce vrai moment pour eux et rien qu’à eux. Concret, tangible, à quelques jours d’aujourd’hui. « Aussi étrange cela puisse paraître, j’ai toujours su que tu l’étais. » et c’est bien ce qui a pu me briser le cœur pendant de si longues années, et ce soir tout autant. Ezra n’était pas celui qui laissait sa famille derrière, Ezra était fort et loyal, et Ezra aurait été un père formidable, comme il le sera bientôt. Tous ces mensonges qu’on a pu me balancer, toutes ces faussetés qui ont guidé ma vie à Londres, qui m’ont paru erronées, mais qu’on me jurait avec tant de conviction, tant de feu dans les yeux, que j’ai fini pas me laisser convaincre, par endormir cet instinct, par juger bon qu’il ne fallait plus poser de questions et simplement attendre. Que la vérité finirait toujours par se montrer le bout du nez, et que si Ezra était bel et bien destiné à revenir dans nos vies, il le ferait un jour, à son rythme, qu’il soit prêt ou non. Et j’inspire, parce qu’il ne me le prouve que trop bien, et qu’il amène avec lui une vague de nostalgie, d’impression de déjà-vu, quoi que jamais j’aurais cru voir la moindre scène qui puisse ressembler même de loin à ce qui se trame ici, dans cet appartement plongé dans la pénombre, petite lumière au coin de la pièce qui laisse nos sourires et nos soupirs nous indiquer que tout va bien, que tout va mieux. Et on a grandis. « C’était bien, de l’imaginer. Je m’étais faite à l’idée de porter les mêmes fringues, de vivre dans une caravane et de prendre ma douche dans l’océan. » je ferme même les yeux, nous revoyant sur le toit de Jena à compter les étoiles, à tenter de deviner dans quel sens elles se placeraient si on les regardait de l’autre côté de l’île, de quelle couleur y seraient les couchers de soleil, de quelle forme seraient les nuages. Ezra laisse aller dans un souffle qu’il n’a jamais quitté l’Australie, contrairement à ses rêves de grandeur, et même si mon cœur se serre, je préfère conserver égoïstement la légèreté du moment encore un peu plus longtemps, plutôt que de réaliser à quel point notre histoire, cette histoire, a pu nous terrasser l’un l’autre sans laisser d’issue. « Il n’est pas encore trop tard, je ne vois presqu’aucunes rides là, tu as au moins 5, 10 ans qui restent. » yeux plissés, lèvres serrées, je détaille de nouveau les creux qui commencent tranquillement à se former au coin de ses paupières, rien d’aussi alarmant que je le laisse croire, mais la différence d’âge et l’air insulté qu’il pouvait avoir lorsque je le mentionnais à l’époque me suffit à faire vivre la blague encore un peu. L’intention est là pourtant, et je me jure qu’un jour, au bon moment, je le convaincrai qu’il a encore le temps, qu’il en a encore la possibilité, et jamais je ne changerai d’idée. S’il avait un rêve, s’il avait une aspiration, qu’il se bouge, qu’il ose, qu’il aille de l’avant, aujourd’hui comme demain, comme dans des années. Qu’il prenne le contrôle. Petit cocon de silence, petit cocon de chaleur, de réconfort, à peine dérangé alors qu’on se remet des dernières heures, des dernières révélations. Et il se lève, il émerge doucement, laissant le poids de mon corps s’appuyer sur les coussins, ressentir la brise fraîche de la nuit qui passe à travers la fenêtre. Il est temps de ranger, il est temps de rentrer que je pense, voyant son regard esquisser un aller vers l’horloge. J’avais voulu prendre le temps nécessaire pour repasser encore sur tout, pour que plus rien ne soit gris, pour que tout soit clair, et la finalité de la soirée trouve écho dans ces quelques pas qu’il fait, en direction du couloir, annonçant ce repos tant mérité. Les mains affairées sur les dossiers, les prunelles qui s’assurent de ne rien laisser traîner là de trop crève-cœur, je me félicite de ne pas avoir levé la tête trop vite dans sa direction lorsqu’il prononce cette invitation, cette demande, ce besoin. « Je… » ne crois pas que c’est une bonne idée. J’y prenais goût, à simplifier nos rapports. J’ai peur qu’il ne s’agisse pas juste de souvenirs. Je devrais y aller, Ezra, vraiment. Pour nous deux. Mais ce n’est pas une énième tentative de drague que je vois lorsque mes iris finissent par s’accrocher aux siens, ce n’est pas un élan d’amour par dépit, en souvenir du bon vieux temps que je lis en lui, ce n’est pas une tentative de me séduire non plus. C’est un cœur qui tente de toutes ses forces de se reconstruire, qui a retrouvé quelques pièces éclatées, et qui s’affaire à vouloir les recoller. C’est le père de mon fils qui a besoin de ce support dont j’ai tellement manqué à l’époque, et que je peux lui offrir, que je veux lui offrir. C’est mon premier amour, mon ami, ce garçon que j’ai estimé dès la première seconde et pour qui j’aurais tout fait, pour qui je ferais tout, aussi. « D'accord, bien sûr. » je laisse un soupir suivre mes paroles, hochant doucement de la tête, confirmant j’ignore quoi, à commencer par cette nécessité de ne pas le laisser derrière, cette urgence de ne rien lui imposer à digérer seul. « Mais je dois aller faire un appel avant. » Ezra sent mon inconfort, sent le malaise qui se glisse entre nous, même s’il n’y a pas lieu d’être. Ce n’est pas une étincelle, ce ne sont pas des bribes d’avant, ce n’est pas l’Ezra et la Ginny qui se découvraient à l’époque qui échangent ensemble un nouveau regard d’un côté à l’autre de la pièce. Deux adultes ayant vécu, deux adultes en ayant trop sur les épaules, deux adultes qui se sont juré d’être là l’un pour l’autre quoi qu’il arrive. Il a bien compris, Ezra, lorsqu’il insuffle une vague d’humour à ses mots. J’éclate de rire, roule des yeux, me lève. « C’est Matt qui serait fier d’entendre ça. » aucun rapprochement prévu, aucune mauvaise intention alignée sur sa sœur. Parce que son avis n’en compterait que moins. Mes doigts s’affairent à chercher dans mon sac mon portable, et je laisse mes pas me mener vers l’extérieur de l’appartement, me posant dans la cage d’escaliers pour composer les quelques chiffres que je ne connais que par cœur, petit être à la voix enjouée qui répond à l’autre bout du fil. Il est minuit passé, mais on le réveille toujours autour d’onze heures pour lui faire prendre ses médicaments, et pour qu’il constate à quel point son insomniaque de mère a battu des records d’empilage de gobelets de café. « Hey, bonhomme. Comment a été ta journée? » il s’épanche sur son infirmière, sur le nouvel enfant qui a rejoint l’étage, sur le jardin, sur la salle de jeux. « Et elle a gagné? Oh. Bien joué. » la pulsion de compétition qu’il n’avait certainement pas héritée de moi me confirme que Noah pensera toujours à son partenaire – dans ce cas-ci, une gamine de 6 ans qui était au bord des larmes de ne pas avoir la bonne carte pour terminer. « Je vais passer te voir demain. Non pas à l’atelier, je… je te dirai. » l’éternelle interrogatoire à savoir où je me trouve, si j’ai peint aujourd’hui, si je lui amènerai de nouveaux crayons, si je vois la lune, comme elle grande, d’où je me trouve. Aucun mensonge ici, il saura tout bien vite. Je m’en fais l’énième promesse. Quelques mots plus tard, un sourire qui se dessine sur mes lèvres, et il est de retour dans sa chambre, sous les draps, et non plus accroché à mon tympan. Ignorant si Ezra a succombé à la fatigue le temps où j’ai pu disparaître, j’ouvre à tâtons la porte de l’appartement, marche sur la pointe des pieds, scrute le salon à la recherche d’une silhouette possible, mais rien. Ce n’est que le bruit de l’eau qui coule dans la salle de bain qui me confirme qu’il est toujours debout, probablement en train de se préparer à filer au lit lui aussi. Curieuse, juste assez, je laisse mon attention dériver un peu tout autour, passer de la pièce où nous avons passé la soirée jusqu’à la cuisine. J’entends Ezra qui ouvre une porte, je lui confirme mon retour d’un « Il… il y avait match d’Uno à l’hôpital aujourd’hui. Il a terminé deuxième, contre une fillette qui a usé de ses larmes pour le berner. » je lui prête de mauvaises intentions, hilare. « Je dois absolument lui montrer comment tricher sur les couleurs. Son honneur est en jeu. » Edward ne laisserait probablement pas Noah finir dans la colonne des pauvres petits gamins qui laissent gagner les autres, ce serait tout à son avantage de connaître ma technique de survie. « Tu as de quoi faire du thé? » que je demande, au vide, ne voulant pas déranger, mais sentant que la nuit serait longue entre le Beauregard qui risquait de fermer l’œil dès que sa tête tomberait sur l’oreiller, et moi qui finirait à contempler la nuit qui passe au jour du haut de la fenêtre du living. « Laisse, je vais fouiller, voir si je ne trouve pas des fines herbes à infuser, ou au moins des bâtons de cannelle. » j’avais toujours été celle des deux qui consommait du thé, qui en buvait des litres et des litres en session d’examens, mon amour exagéré pour le café stressant tous les gens qui m’entouraient dans des moments aussi angoissants. On avait eu peur pour mon cœur, après le 10e, à mes premiers finaux à l’Académie. Le oolong avait fait la paix entre eux, mes papilles et la caféine. Évidemment, je dois farfouiller dans deux, trois, quatre placards avant de tomber sur une petite boîte de carton que j’agite presque pour en faire disparaître la poussière, et de laquelle j’extirpe un sachet de papier contenant ce qui me semble, un reniflement plus tard, être du thé vert. J’enclenche la bouilloire, prend une tasse qui gis là, près du lavabo, et sent bien vite la présence d’Ezra revenir à mes côtés. « Exactement comme je l’aurais imaginé. Ton appartement. Ton p’tit coin à toi. » je n’ajoute pas que je le reconnais dans la vaisselle approximativement propre traînant dans le lavabo, ni dans ces cadres-là, qui tombent vers la gauche, ni dans ces étagères qui ont nettement besoin d’un coup d’aspirateur. Un appartement qu’il semble visiter en coup de vent, mais qui a tout de même des bribes d’Ezra, des souvenirs, sans prétention, un endroit où se poser après ses longues journées de boulot, où se cacher quand il a passé un mauvais moment, où s’installer sur le canapé et apprécier un marathon de films d’action et de burgers comme il l’aime. Le silence se dresse de nouveau entre nous, l’eau commence à frémir et c’est forte d’une blague censée casser le malaise qui aurait pu naître que j’ajoute « C’est là où je ne trouve aucune trace de présence féminine et où je m’inquiète de ta vie sentimentale à mon tour? » il avait bien insisté sur cet aspect de mon quotidien tout à l’heure, à lui maintenant de passer sous le bistouri. En même temps, l’option aucun secret, juste la vérité, rien que la vérité, me titille assez pour le laisser me parler de tout ça. À une époque, j’aurais été incapable de cacher mon mal-être de le savoir avec une autre, maintenant, je n’en ai tout simplement pas le droit. « Je rigole. Il doit bien y avoir un string ou deux de cachés sous ton lit. » et un rire de plus, franc, amusé, maligne, maintenant que le sifflement de la bouilloire me confirme que l’eau est prête. Je verse dans la tasse, passe mes doigts dans l’anse, prend appui sur le comptoir. Il est dans l’attente, probablement à savoir où je dormirai finalement, où je me poserai. A-t-il oublié que je ne fermerais probablement pas l’œil d’ici à son réveil? « C’est pas étrange. On a déjà fait pire. » que je le rassure, détachée, parce que je le suis vraiment. Parce que c’est derrière nous, et que c’est beau ainsi. « Tu… tu te souviens quand tu avais dormi à la maison, la soirée pour l’anniversaire de Matt? » première fois où j’avais croisé un autre homme que Matt ou Tad dans les couloirs de la maison. Première fois où mon malaise me donnant envie de disparaître sous la carpette avait fait connaissance avec le torse nu et fièrement exhibé d’Ezra. « T’aurais pu mettre un t-shirt, je sais pas, un pagne, quelque chose. Une crise de cœur pour mes 17 ans, y’a mieux. » je sais qu’il se doute exactement du moment où j’ai arrêté de respirer, où mes yeux se sont tellement écarquillés qu’ils auraient pu tomber, craquer, fendre. Et d’à quel point j'avais voulu mourir quand il s’en était moqué avec mon frère, au matin, petit-déjeuner familial que je n’avais même pas avalé pour retourner me planquer dans mon lit jusqu’à la fin du monde. Mes rires finissent par passer, alors que je porte la tasse à mes lèvres, eau bouillante qui passe doucement, qui calme surtout. « Désolée de te retenir… tu dois vouloir fermer l’œil. » les souvenirs attendront demain, attendront un autre jour. Il n’a pas besoin de lutter contre le sommeil pour endurer ma nostalgie. « Bonne nuit, Ezra. »

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