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 The quiet scares me 'cause it screams the truth (lenou)

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Message(#) Sujet: The quiet scares me 'cause it screams the truth (lenou) The quiet scares me 'cause it screams the truth  (lenou) EmptyVen 10 Mar 2017 - 20:38



The quiet scares me 'cause it screams the truth - feat Lou
Aucunes files ne semblent montrer la moindre évolution depuis un sacré moment. La radio, dont le son est monté au maximum, couvre les soupirs de Lene lassée d’avoir à passer autant de temps dans un embouteillage qui n’évolue pas (enfin, elle fait dix mètres quoi). Les bruits de klaxon en revanche eux, ils n’en finissent pas si bien qu’elle peut passer chaque seconde à souffler et montrer que ça la fait chier d’attendre, elle ne s’entend pas elle mais plutôt les cris d’impatience de toute la flopée de conducteur derrière elle. C’est très agaçant, au point qu’elle suspecte son voisin de parking improvisé de s’être endormi dessus, parce que ce n’est pas possible d’être autant chiant. Elle jette un coup d’œil à l’heure. Au-delà de tout le capharnaüm, être en retard la soule plus que tout, elle a bien des défauts mais de ne pas être à l’heure n’en a jamais été un (étrangement). Elle passe les minutes d’attente dans sa voiture jusqu’à la prochaine sortie à chanter par-dessus la radio, visiblement c’est l’heure de diffuser tous les hits de feu-les années quatre-vingt-dix et personne n’est épargné, des pantalons à merde de mc hammer à la toison en peau de mouton de justin timberlake. Heureusement, elle n’a pas de client à l’arrière du véhicule. Lene avait décidé d’arrêter son service un peu plus tôt pour être sûre de pouvoir aller chercher Lou tranquillement, sans contrainte et sans risque de préférer aller s’traîner à l’autre bout de la ville pour un gros pourboire laissant ainsi la petite Lou livrée à elle-même sur les marches de son centre de désintox à cause d’un retard assuré. Mais toutes ces bonnes intentions partent à la flotte à cause de ce foutu embouteillage qui prend enfin fin après trente minutes d’attentes (et parce Lene préfère se risquer à prendre les petits rues au final) C’est donc bien en retard qu’elle arrive enfin à l’adresse indiquée par Lou lorsqu’il a été décidé que Lene irait la chercher. Elle grimpe les escaliers quatre à quatre, impatiente et peut-être un peu inquiète que pendant son retard, un type louche soit arrivé s’emparer d’son amie pour lui faire faire un gros retour en arrière (après tout, elle est tellement minuscule, la prendre avec soit ne serait pas plus dur que capturer un pokémon) Arrivée à l’accueil, Lene demande directement. « Je viens chercher mon amie, elle a fini sa cure ce matin. Elle s’appelle Gr.. Aberline. Lou. » L’infirmière, ou secrétaire (on ne sait jamais vraiment), prend un instant à détailler Lene avant de réagir à ce qu’elle lui demande, un peu comme si elle doutait qu’il soit avisé de lui confier la garde d’une –ancienne- patiente. « Je sais je suis en retard, est-ce qu’on peut passer à l’étape où vous allez la chercher ? » Et elle le dit sans montrer le moindre agacement ou air suffisant (on y croit). Finalement, le regard de la dame se tourne dans une autre direction, vers l’entrée d’un couloir où au milieu trône la demoiselle que Lene est venue chercher, après un signe de remerciement pour le « renseignement » Lene part à sa rencontre. « Et bien, t’as l’air en forme » dit-elle en s’disant que trente six mille personnes avaient déjà du lui faire la réflexion et en se retenant de faire remarquer qu’elle avait pris du poids pendant son temps. Lene n’est pas d’un naturel très câlin, mais au moins parce qu’il y’a quelques temps, son amie a failli crever et parce qu’elle est contente qu’elle ait enfin décidée de reprendre sa vie en main (parce que finalement, y’a quand même pire qu’elle), elle s’autorise à lever un bras qu’elle enroule autour de la jeune femme. « Je suis quand même contente de te voir, j’ai même mis des ballons à la maison. » Elle la relâche avant de pointer du regard ses affaires. Elle est plutôt surprise, elle aurait pensé qu’elle aurait réussi pris plus de chose. « C’est tout ce que tu as ? » demande t-elle avant de faire la remarque « C’est bien, tu prends vraiment pas de place. Allez, viens, je suis garée devant, faut signer un truc ou on peut se casser maintenant ? » Oui parce que bon, elle a aucune envie de coucher là.






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Message(#) Sujet: Re: The quiet scares me 'cause it screams the truth (lenou) The quiet scares me 'cause it screams the truth  (lenou) EmptyVen 7 Avr 2017 - 23:56



The quiet scares me 'cause it screams the truth

La liberté est déjà d'un ennui terrible. J'ai eu le temps de faire et défaire mes couettes une dizaine de fois, puis de me demander pourquoi diable est-ce que j'ai eu envie de me faire des couettes de fifille, avant de faire un tour aux toilettes -uniquement pour passer le temps- et de me dire que, ouais, je l'aime bien mon look tiré d'un remake de la famille Adams. Autant assumer cette face pâle jusqu'au bout. Quelle ironie d'être blanche comme un linge en Australie. Face au miroir, devant la rangée de lavabos, j'inspecte une dernière fois mon reflet. J'aurais juré que, avant, cette robe ne me marquait pas autant la taille. Si c'est une bonne ou une mauvaise chose, je ne saurais pas le dire. Je savais, en arrivant ici, que ma maigreur n'était pas saine et que mes côtes étaient trop saillantes, néanmoins, on s'habitue à faire une taille huit, et je ne crois pas être psychologiquement prête à acheter des vêtements à la taille au-dessus. Je me demande toujours comment se démerdent les gens pour mettre plus d'eau à côté des lavabos que dans les vasques. Avez-vous déjà vu des robinets publics qui ne soient pas complètement inondés ? Qu'importe. Je lave mes mains par automatisme, je ne suis même pas allée poser une pêche pour de vrai. Lene n'est toujours pas là quand j'en ressors. Pleine d'espoir d'avoir fait passer dix bonnes minutes dans les toilettes, je jette un coup d'oeil sur la pendule au fond du couloir : seulement deux. Il en faudra trente supplémentaires avant que la silhouette de mon amie se dessine à l'accueil. Je traîne mon unique valise avec moi. Pas à pas, un sourire se dessine sur mes lèvres, et une douce chaleur enrobe ma poitrine ; non seulement je retrouve Lene, mais aussi, le monde extérieur. Elle est le premier visage de la nouvelle vie qui m'attend. J'aimerais lui sauter au cou, la serrer de toutes mes forces, mais j'imagine qu'un simple bras autour des épaules fera l'affaire. Enfin de la chaleur humaine, une étreinte,un geste d'affection. Qu'est-ce que cela m'avait manqué. « J'espère qu'ils sont roses. » je rétorque au sujet des ballons. Je compte sur la brunette pour me connaître assez bien pour savoir que j'aime cette couleur plus que je n'aime certaines personnes réelles. Mais Lene, je l'aime plus que le rose. Je hausse les épaules en observant ma petite valise et mon sac. C'est vrai que c'est peu, vu le temps qu j'ai passé ici, pourtant il y a là tout ce que je possède depuis bien plus longtemps que mon admission dans le centre. Ces quelques affaires qui ont survécu à mes péripéties, dont certains tops que je mets depuis mes vingt ans. J'ai une garde-robe à renouveler, oui. Avant ça, il es nécessaire de quitter cet endroit. Je me sens à la fois triste et soulagée. Cette étape de ma vie est derrière moi, et je sais, je veux, que ce soit la dernière fois que je passerai les portes d'un établissement de ce genre. Pourtant, qu'est-ce que ces murs sont rassurants… C'est un autre petit monde, un sas, une bulle entre la fiction dans laquelle nous enferment les drogues, et le monde réel auquel nous devons nous réadapter. Est-ce que je suis prête ? Il le faut bien. Oui, tout ira bien. Lene et moi marchons côte à côte vers la banque d'accueil ; il n'y a qu'un papier à signer, un truc qui stipule qu'elle est bien venue me chercher, ce jour, à cette heure. Un coup de stylo plus tard, et me revoici dans la nature. Voilà qui est fait. Me voilà libre. Pourquoi l'air de ce côté des portes semble plus vivifiant et porteur de tant de bonnes choses ? Nous retrouvons l'auto de la jeune femme sur le parking, toujours le même bon vieux taxi. « Toujours aussi… vintage, ton taco. » dis-je avec un petit sourire, moqueuse, mais aussi franchement ravie de m'installer sur le siège passager à nouveau. Même l'odeur de l'habitacle m'a manqué. Nous ne nous attardons pas plus longtemps ; Lene met le contact, lance le moteur, et nous laissons l'hôpital et le centre derrière nous. J'en observe le bâtiment qui s'éloigne dans le rétroviseur, peu à peu englouti par les arbres du parc, jusqu'à ce qu'il soit hors de portée de ma vue. Alors seulement mon front se décolle de la fenêtre de la portière et ma tête se tourne vers mon amie. « C'est vraiment gentil de m'accueillir chez toi. » Lene, comme moi, est du genre à être perpétuellement en galère, comme s'il n'existait pas d'autre moyen de vivre qu'en ramant difficilement. Rien ne l'obligeait à me donner asile, si ce n'est sa conscience -et peut-être un peu de générosité. Bien sûr, je ne compte pas abuser de son hospitalité bien longtemps, non seulement pour elle, mais aussi dans mon intérêt. Je dois me débrouiller, et j'y suis déterminée. Mais j'avoue qu'à cet instant, une seule chose mérite mon attention, pour ne pas dire que cela m'obsède ; « J'espère que t'as prévu de la pizza aussi. Je tuerais pour de la pizza. Ils avaient des frites, là-bas, mais pas de pizza, t'y crois ? » C'est forcément ça, cette fine couche de gras sur mes côtes. Les frites du mercredi. « Je suis en manque. Je rêve pizza, je fantasme pizza. J'te jure que j'ai fait des rêves… genre, Fifty Shades of pizza. » Et pour bien l'illustrer, soudainement plaquée au fond de mon siège par la force d'un indécent désir simulé, les doigts agrippant la poignée de la porte et l'épaule de la conductrice, je souffle et grogne comme si l'on s'attaquait à mon entrejambe ; « Oh oui, prends moi, Pepperoni ! » Puis je lâche un petit rire, bon public pour mes propres bêtises. Ne tenant pas en place, je ne tarde pas à me pencher vers l'autoradio et à appuyer au hasard sur tous les boutons dans l'espoir de tomber sur quelque bon titre des années quatre-vingt à chanter à tue-tête, toutes vitres baisées, pour agacer les passants. Mon activité favorite lorsque je suis en voiture, faute d'avoir le permis -vous me remercierez plus tard pour avoir épargné ainsi des dizaines de vies. « Bon, qu'est-ce que t'as comme bonne musique là-dedans ? »
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Message(#) Sujet: Re: The quiet scares me 'cause it screams the truth (lenou) The quiet scares me 'cause it screams the truth  (lenou) EmptyMar 11 Avr 2017 - 11:10



The quiet scares me 'cause it screams the truth - feat Lou
L’apparence de Lou la frappe en premier. La jeune femme a grossi, sans que ce soit à mal même si Lene va probablement devoir se retenir de la taquiner sur ce sujet (déjà que ses couettes ont failli en prendre un coup), et elle a l’air plus en santé, un peu reposée. Au moins, maintenant en la regardant, on a plus l’impression de poser les yeux sur une cancéreuse comme autrefois. Lene tente néanmoins de constater la différence sans forcément la dévisager. Elle est juste contente de constater que ce séjour lui a fait du bien, et bien que très peu tactile, elle se permet un geste de bienvenue et d’amitié envers son amie. « J'espère qu'ils sont roses. » lui répond t-elle, provoquant un rire vers la jeune femme, évidemment, elle n’a pas perdu le nord. « J’ai tout mis, je me suis dit que t’allais vouloir en percer et que ça aurait un gros dilemme si tu avais mis fin au jour d’un rose. » Du moins, c’est ce qu’elle s’est dit en gonflant les autres pour combler l’espace vide du un trop petit nombre de roses dans son paquet, au pire, elle éclaterait ceux qui ne lui plait pas. Son deuxième coup se pose sur ses affaires. Elle se serait attendu à plus vu le temps qu’elle a passé là, mais Lou semble lui faire comprendre que tout est là, alors elle n’objecte pas. L’idée de base en venant ici était de ne pas traîner là, alors si elles pouvaient décamper rapidement. Elles se dirigent rapidement vers l’accueil, où Lene doit signer la décharge disant qu’elle est bien allée chercher Lou, en apposant sa signature, elle ne peut s’empêcher la pensée que c’est tout de même une grosse chose de lui confier Lou à elle, elle se sent presque trop adulte et ça a un côté vachement flippant. Paperasse rendue, elles sortent et rejoignent le parking. Et bien, ça y’est. C’est fait, Lou est sortie, espérons-le, guérie. C’est un peu un jour à célébration non ? « Toujours aussi… vintage, ton taco. » « Toujours. » réplique t-elle en ouvrant le coffre pour y mettre la valise de Lou avant d’ajouter avec beaucoup de sarcasme « Les hipsters adoooorent. » C’était pas sa tranche préféré de la population, mais malgré leurs airs défroqués, ils étaient sacrément friqué ces gens-là. Quelques secondes suffisent pour que les jeunes femmes soient installées en voiture et loin de l’hôpital. Lene n’accorde pas d’attention à Lou pendant son silence, elle suppose qu’il en faut dans des moments comme ça, quand c’est le premier jour du reste de sa vie qui commence. . « C'est vraiment gentil de m'accueillir chez toi. » finit-elle par affirmer, captant ainsi l’attention de Lene dont le regard était à la route. « Mi es tu casa. » Après tout, on ne laisse pas une amie dans le besoin et puis à ce moment, l’objectif de Lene, c’est d’aider à s’en sortir au moins un peu mieux qu’avant dans la vie, elle n’a pas non plus la prétention de pouvoir l’aider à atteindre un point qu’elle n’a pas pu atteindre elle non plus en menant une existence équilibrée. Elle garde simplement en tête qu’elle doit être un soutien. « Tu sais que si t’as besoin, tu me demandes. En revanche, tu feras gaffe, j’ai un chien maintenant, mais il n’est pas méchant. » Non, plutôt l’inverse, à une exception près. « Enfin, sauf avec le facteur. » Lene avait dressé l’animal à attaquer le pauvre homme qui lui livre ses factures. Intelligent ? On se pose encore la question. « J'espère que t'as prévu de la pizza aussi. Je tuerais pour de la pizza. Ils avaient des frites, là-bas, mais pas de pizza, t'y crois ? » ajoute Lou, tandis que Lene la regarde en haussant un sourcil. Pas de pizza chez elle, c’est comme pas de ganja chez Bob Marley, ça n’existe pas. « Je suis en manque. Je rêve pizza, je fantasme pizza. J'te jure que j'ai fait des rêves… genre, Fifty Shades of pizza. » La vision d’une pizza vêtue de latex fait son apparition dans sa tête, provoquant un ricanement tandis que Lou poursuit en menant des gestes très évocateur à la parole. « Oh oui, prends moi, Pepperoni ! » Les rires se font entendre dans la voiture. Au moins, Lou n’a pas perdu de sa personnalité pendant son séjour, ce qui est rassurant pour Lene qui n’avait aucune idée de l’état dans lequel elle allait retrouver sa meilleure amie. « J’ai tout ce qu’il faut à la maison, et puis au pire on commandera. Si j’avais su que ça te mettrait en manque, je t’aurais fait passer des photos de foodporn pour que tu puisses te toucher correctement devant la photo d’un burger. » lui répond Lene, toujours en riant fort tandis que sa covoitureuse tente de vraisemsablement de dérégler son auto-radio à la probable recherche DU son de l’été 1984. « Bon, qu'est-ce que t'as comme bonne musique là-dedans ? » « J’ai un cd de Britney. » Du vieux Britney, attention. Si Lene avait eu un péché mignon pour la chanteuse, elle n’en avait pas pour ses récents exploits musicaux. « Mais sinon, tu trouveras bien quelque chose. » Elle n’en doute pas, puisque quinze secondes plus tard, c’est déjà. Et dès que la musique rentetit dans la voiture, on perd déjà presque Lou. Lene tente de garder son sérieux, et pose la question suivante. « Est-ce que t’as des envies spéciales de faire quelque chose ? Maintenant que tu peux aller dehors. » Bon, si possible, on évitera les bars & boites de nuit. Mais, elle a bien du s’ennuyer de quelque chose pendant son séjour.

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Message(#) Sujet: Re: The quiet scares me 'cause it screams the truth (lenou) The quiet scares me 'cause it screams the truth  (lenou) EmptyDim 14 Mai 2017 - 8:43



The quiet scares me 'cause it screams the truth

Pendant longtemps durant ma cure, j'ai cru que je ne pourrais compter sur personne une fois dehors. Que je serais livrée à moi-même et qu'il n'y aura pas de transition douce entre la sécurité de l'hôpital et la cruauté de la société au-dehors. Après tout, entre ceux qui ont préféré me lâcher en cours de route et ceux que j'ai éjectés de ma vie, pour le bien de tous, il ne restait quasiment rien sur ma liste d'amis. Ceux qui restaient n'auraient pas forcément accepté de m'aider. C'était sous-estimer Lene. A vrai dire, je m'en veux d'avoir pensé que, elle aussi, elle aurait été capable de me laisser tomber. Elle ne l'a jamais fait, elle ne m'a jamais donné une bonne raison de le croire. Mais les gens comme moi sont paranos. On croit qu'on ne mérite pas l'affection de qui que ce soit, et que quiconque fait mine de nous apprécier le fait pour servir son propre intérêt. Souvent, je me suis rendue compte trop tard que j'appelais « amies » des nanas qui gravitaient autour de moi uniquement pour piocher dans ma dope, qu'elles ne pouvaient pas s'offrir ou s'attirer les faveurs de ceux qui me fournissaient. J'ai eu des « petits copains » qui appréciaient surtout que je ne demande pas de bifton après une bonne baise. C'est moins cher de faire croire qu'on aime une fille plutôt que de payer une pute. On est jamais trop parano dans cet environnement, et moi, je suis trop naïve. Pas étonnant que je me sois retrouvée au fond du fond plus d'une fois. Quoi qu'il en soit, maintenant que cette époque est révolue, je n'ai plus rien. Rien d'autre que ma petite valise dans le coffre du taxi de Lene. Rien d'autre à donner que la promesse d'aller mieux, de guérir, et ça ne paye pas le loyer, mais Dieu sait que c'est déjà beaucoup de ma part. Ainsi démunie et vulnérable, je sais que les personnes comme elle, sur qui je peux encore compter, sont des vrais. Et il n'y a pas plus précieux que de savoir que quoi qu'il arrive, on est pas seul. J'ai hâte que Lene et moi puissions redevenir les amies que nous étions, celles que nous méritons d'être. Ce duo qui régnait sur les cours de récré. Ca va être parfait. Elle, moi… et son chien. Et une putain de montagne de pizzas de tous les goûts possibles – sauf à l'ananas, faut pas déconner. C'est sûrement ce qui m'aurait fait péter un autre bras au premier venu au bout d'un moment ; le manque de pizza. Ca me rend obscène -ou je le suis toujours et j'ai simplement trouvé une bonne excuse pour hurler le genre d'orgasme, gustatif et sexuel, auquel je n'ai pas eu droit depuis des mois. Triste vie. Pas sûr qu'une photo de burger aurait fait l'affaire. « Ca aurait rendu le temps moins long, mais je serais sûrement sortie nympho. Alors que maintenant, je suis un esprit sain dans un corps sain. » Je mange des carottes, ça rend aimable, et des brocolis. Je fais du yoga en me levant le matin. Je bois du thé, des jus, du lait végétal. J'ai ralenti sur le salami. Je fais des origamis, je suis même plutôt douée. J'essaye d'être une nana ouverte, tolérante, généreuse. Une nouvelle moi, une version qui existait déjà, tout au fond, et que je n'ai jamais exploitée. Comme ils disaient au centre, la cure ne nous change pas ; nous restons les mêmes, mais nous découvrons le meilleur de nous-mêmes. Nous nous découvrons combatifs et plein de volonté, tout ce que nous pouvons faire en étant conscients du monde qui nous entoure, en ayant les deux pieds dans la réalité. Mais c'est toujours moi. Lene ne peut pas en douter quand je mets le CD de Britney dans l'autoradio et que je commence à me déhancher tant bien que mal avec ma ceinture de sécurité, tournée vers les autres conducteurs, les mains empoignant mes pseudo-seins et prête à lécher la fenêtre de la portière ; « HIIIIT ME BABYYY ONE MORE TIIIIIME » Le père de famille bien gras à la calvitie bien avancée écarquille les yeux, son visage se transforme en tomate joufflue, puis il accélère dès que le feu devient vert. Faudrait pas que bobonne voit que l'autre cinglée du taco rouillé lui donne la trique. Même si instiguer des scènes de ménage dans les monospaces voisins des petites familles bien rangées est une activité au moins aussi divertissante que de changer tous les mots des paroles de la chanson par « pizza », Lene me rappelle qu'il y a un tas d'autres possibilités maintenant que je suis libre, et qu'il y a peut-être mieux à faire que de rester enfermées dans son taxi à parcourir la ville sur du Britney -quoi que ce n'était pas si mal jusqu'à présent. Le truc, c'est que la question qu'elle me pose, je ne lui trouve pas de réponse. « J'y ai pas pensé... » C'est tellement ironique. Après plusieurs mois passés à l'ombre dans l'hôpital, je ne me suis pas demandé ce que je ferai de mon premier jour, de mes premières heures dehors. Le problème, c'est que je n'écoute jamais ce que je veux vraiment. Les autres choisissent à ma place, et je suis le mouvement. Ca a toujours été le coeur de problème. C'est ce qui me laisse penser que j'ai une personnalité ras les pâquerettes. Je n'ai pas de passion à moi, pas de talent particulier, pas de goûts affirmés. Aujourd'hui, je passe de suiveuse à leader de ma nouvelle vie. C'est effrayant. L'idée fait le tour de mon cerveau pendant que je regarde fixement les immeubles de Brisbane. Je suis supposée être une adulte responsable du jour au lendemain ? T'as vingt-sept ans, Lou. Vingt-sept. Et à l'heure où tous les autres, à ton âge, ont une carrière qui monte, un fiancé, un mari, peut-être un premier bébé prévu, toi tu te fais des couettes et tu rêves de retourner dans le ventre de maman, là où tout était simple. « Je veux aller au parc à jeux. » je déclare finalement. Celui dont nous avions chassé les dragons. « Je veux faire de la balançoire, du toboggan… et faire chier les morveux. » Non, on ne se refait pas. L'avantage d'avoir Lene comme amie, c'est qu'elle ne me dissuadera pas de chasser les enfants d'un espace fait pour eux et non pour moi, parce qu'elle méprise les gamins au moins autant que moi, et qu'on glousse quand un marmot fait tomber sa glace par terre avec cet air benêt qui se déforme monstrueusement en figure de grimlin braillard. C'est ridicule, un enfant. « Et puis, personne soupçonnera que j'ai plus de dix ans. Regarde, j'ai des couettes. » j'ajoute, au cas où elle ne l'aurait pas remarqué, en secouant la tête pour faire l'hélicoptère, puis en papillonnant des yeux comme une princesse. « Toi par contre… Je t'appellerai Tatie devant tout de le monde. » Et c'est un petit nom qu'elle adore, je le sais bien.
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Message(#) Sujet: Re: The quiet scares me 'cause it screams the truth (lenou) The quiet scares me 'cause it screams the truth  (lenou) EmptyJeu 15 Juin 2017 - 0:07



The quiet scares me 'cause it screams the truth - feat Lou

Elle blague. En le faisant, elle tâte encore un peu le terrain pour découvrir quel est la Lou qu’elle a récupérer. Cette dernière a tant changé avec les années que Lene ne sait jamais si elle retrouvera sa copine, ou une autre version, plus ou moins sage ou drôle selon les jours. En l’observant appeler la pizza à l’acte sexuel, elle tente de se rassurer et d’se dire que c’est bien sa copine à elle qui est là, celle pour laquelle elle argumente le retour depuis des années, sans jamais qu’elle ne reste bien longtemps. « Ça aurait rendu le temps moins long, mais je serais sûrement sortie nympho. Alors que maintenant, je suis un esprit sain dans un corps sain. » Elle a le sourire en coin en l’observant parler de corps sain en s’imaginant difficilement la petite Lou manger quelque chose qui a réellement poussé dans la terre. C’est pas vraiment le genre de la maison et puis, c’est vraiment difficile à imaginer compte tenu du fait que Lene n’a pas probablement pas ingurgiter un légume en dehors de ceux d’un hamburger depuis l’année 2007. Mais la dernière chose qu’elle voudrait faire, ce serait remettre sa parole en doute ou en rire parce qu’elle ne veut pas l’empêcher d’évoluer, ou risquer de casser les bonnes habitudes prises lors de son séjours. Elle se contente donc d’écouter calmement les récits de son amie, tout en observant la route. Elle ouvre tout de même la bouche au moment de chanter les paroles de la chanson qui a fait de Britney la grande star qu’elle est aujourd’hui, elle chante en chœurs avec elle. Elle rit de ses singeries, elle l’observe normale – enfin, normale pour Lene, c’est pas sûr que le pauvre type dans la voiture d’à côté ait le même avis qu’elle – et elle se réjouie avant de poser la question fatidique sur la première chose qu’elle aurait voulu faire en sortant, Lene s’était parée à beaucoup de demande : manger un bon burger bien gras, aller au cinéma pour jeter des pop-corn sur les rangs de devant, lancer son soutif sur une scène de concert ou juste aller nager dans une piscine de boule. Elle a elle-même réfléchit à ce qu’elle souhaiterait faire et connaissant Lou, elle a visé dans un domaine où on peut faire chier le monde. « J'y ai pas pensé... » Sa réponse la surprend, parce qu’elle-même n’aurait fait que de penser à ça, mais elle reste très différente et Lene imagine aisément que de penser au jour de sa sortie quand on est enfermé n’est pas le meilleur remède. « C’est quoi la première chose qui te vient là ? » demande t-elle afin d’apporter une réponse à la question, en s’disant que le premier truc qui passe sera le bon. Le taxi est arrêté à un feu et Lene fixe sa partenaire qui réfléchit tout d’même un peu. « Je veux aller au parc à jeux. » Elle acquiesce, signe que cea lui semble être un bon deal. « Je veux faire de la balançoire, du toboggan… et faire chier les morveux. » Là, ça la surprend moins. A vrai dire, maintenant qu’elle en parle, c’est exactement le genre de chose qu’elle s’imagine bien faire : revenir tel un monstre des bacs à sable et faire regretter aux enfants le jour où ils ont daigné sortir du ventre de leur mère. « Et puis, personne soupçonnera que j'ai plus de dix ans. Regarde, j'ai des couettes. » Elle retient un rire, avant de répliquer. « Au pire, si quelqu’un me pose des questions ou râle, je dirais que t’es tombée par terre à la naissance ou un truc comme ça. » « Toi par contre… Je t'appellerai Tatie devant tout le monde. » Elle éclate de rire avant de répondre. « Et bien, fais gaffe parce que si tu me fâches, je pourrais toujours te courir après pour te coller une fessée en te défaisant ta culotte ! » Elle papillonne des yeux tout en proférant sa menace – qui n’en est pas une parce que ça leur donnerait plus l’occasion de se donner en spectacle mais voilà – elle finit par se garer, à proximité du parc à jeu où elles allaient se poser, des années auparavant. « Allez, cours petit fauve ! » lance Lene à son adresse dès que la base de jeu est visible.
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Message(#) Sujet: Re: The quiet scares me 'cause it screams the truth (lenou) The quiet scares me 'cause it screams the truth  (lenou) EmptySam 15 Juil 2017 - 18:28



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C'est une sensation étrange, d'être libre, pour qui vient de détacher le boulet à son pied. L'on passe des jours, des semaines, des mois à rêver d'autre chose, et toutes les possibilité qui nous sont ôtées à cause de nos entraves ; on rêve de facilité, de fluidité, de légèreté ; on idéalise monde d'hypothèses, de « et si », de choix, en se disant qu'une fois délivré, le monde nous appartient. Et puis l'on est jeté dans ce monde le grand bain, le très grand bain. Le plongeon, ces quelques secondes de flottement, sont en réalité le véritable moment où l'on se sent libre. Puis l'on est immergé, on bat des bras, des jambes, afin de retrouver la surface, l'air ; on se débrouille seul, avec ses propres moyens. A partir de là, le jeu consiste à garder la tête hors de l'eau. La voilà, la liberté. Tu la voulais ? Tu l'as. Enjoy. Alors maintenant, je dois décider ce que je veux faire. Plus tard, je devrai décider comment modeler  cette nouvelle vie. Mais comment je suis supposée avoir la moindre vision à long terme quand je ne sais même pas si j'aurai plutôt envie de sushis ou de kebab ce soir ? Je ne sais même pas ce que je veux faire le jour de ma sortie de cure, alors que ce n'est pas n'importe quel jour et que je ne le vis pas avec n'importe qui. Nous devrions le marquer d'une pierre blanche, en faire notre fête nationale personnelle, voler des pétards pour célébrer ça comme il se doit. Mais telle que je reviens dans cette ville aussi neuve et naïve qu'un nouveau né, l'âme, l'allure d'une enfant qui ignore tout des futurs tracas qui l'attendent -ou qui ne veut pas y songer- je souhaite retourner sur les pas de mes derniers souvenirs normaux. Retrouver une époque où ma vie n'était pas sans dessus-dessous. Le parc. C'est là-bas que Lene nous conduira. Elle doit trouver cela bizarre, mais elle ne le dira pas. C'est mon jour après tout. A mes yeux, c'est la meilleure idée qui soit. Avec de la chance, il y aura ce petit stand de glaces qui sera ouvert -celui qui ne propose que quatre parfums, à savoir vanille, fraise, chocolat et pistache, et je me demande, sincèrement, qui mange de cette infamie qu'est la glace à la pistache. Je reconnais les rues, nous approchons. Je trépigne, tape des pieds, tandis que je taquine Lene et ris à sa menace de me filer une déculottée publique. « Ca pourrait être intéressant... » je réponds avec un petit regard en coin, le sourire malicieux, tentée de lancer une réplique grivoise qui aurait un résultat carrément bizarre en plus d'être le témoignage criant de mon manque de sexe, s'il n'était pas déjà évident. Nous arrivons. La portière s'ouvre et laisse échapper une grande gosse en furie qui court à toutes jambes jusqu'au bac à sable, le prenant pour un terrain de haut en longueur, quitte à atterrir sur une tête blonde. Ma culotte écrase un joli pâté, mes fesses roses sont déjà pleines de granules, et un grand sourire idiot étire mes lèvres. Mon regard tombe sur les balançoires ; virevolter dans l'air a toujours été mon activité favorite ici. J'étais infatigable, et quiconque me stoppait se risquait à devoir gérer une belle crise de nerfs. Les couettes au vent, je fonce ; j'arrête les gamines qui se sont accaparées mon espace, et je les jette des sièges. Un pour moi, un pour Lene. Sans l'attendre, je commence à battre des jambes, et en quelques coups de mollets, je décolle et m'éloigne du sol. Mes chaussures vernies frôlent le sable, déjà sales, pleines de poussière, et cela importe peu ; je me délecte du vent sur mon visage, de l'impression de planer, et de ce petit frisson qui m'anime à chaque fois que la bascule m'emporte vers l'arrière. Je sais que c'est un mouvement répétitif et qu'il n'y a aucune surprise, l'on va d'avant en arrière, encore et encore. Et pourtant, à chaque fois, j'ai ce pincement au coeur, cette micro-dose d'adrénaline. Et je vais plus loin encore, je vais crisser les chaînes, trembler la structure en bois. « C'est moi qui vais le plus haut ! » je m'exclame, défiant Lene. Le poids plume fend l'air. Les couettes vont vers l'avant quand je vais vers l'arrière, les pointes de ces mèches battent mes joues. « Tes grosses fesses te clouent au sol Lene Adams, tu peux rien y faire, c'est de la physique. » Pour cet affront, une bataille de pieds s'impose. Quelques coups sur mes tibias me vaudront des bleus, et je manque de perdre une chaussure. Mais surtout, je perds de l'altitude, et cela est inacceptable. Alors je me reprends, je bats des jambes avec plus de vigueur. Je grimpe, je me crois à l'horizontal, mais pas du tout. « Attention, à qui atterrit le plus loin dans 3… 2... » Au balancement suivant, je lâche tout et je m'éjecte de l'assise. Je m'envole dans un cri, je tombe dans un rire, j'atterris, me crashe. Je suis sur mes deux pieds, et mes mains, amortissant la chute, dans les cailloux. Même pas mal. Alors que je me redresse et essuie mes paluches sur ma jupe, je trouve le regard de ce groupe de mères parfaites là-bas, celles qui ne savent que parler de la kermesse de l'école et qui se crêpent le chignon pour savoir qui s'occupera des brownies tout en pestant sur maman du petit Viven qui avait ramené cette tarte aux pommes industrielle la dernière fois, quelle honte, c'est indigne, et quelle idée d'être mère célibataire, franchement. « Quoi ? Quand c'est ton gosse qui braille sans raison ça passe mais quand c'est quelqu'un d'autre c'est un scandale ? » Je me mets à taper du pied, je grimace, je commence à faire mine de pleurer, de piquer un bon gros caprice, d'hurler à en perdre mes poumons, comme tous ces marmots idiots qui ne savent faire que ça pour se faire comprendre ; et elles m'énervent, les greluches, alors je m'exprime dans le seul langage qu'elles comprennent, celui des gamins mal léchés, mal éduqués, braillards et insupportable mais qu'elles adorent tant. Elles rappellent leurs enfants, prennent leur sac sous le bras, rapatrient les poussettes et s'éloignent des jeux, estomaquées, indignées. « C'est ça, cassez-vous ! Vous faites honte à nos ancêtres qui se sont battues pour qu'on soit autre chose que des utérus sur pattes ! BANDE DE QUADRAGENAIRES. »
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Message(#) Sujet: Re: The quiet scares me 'cause it screams the truth (lenou) The quiet scares me 'cause it screams the truth  (lenou) EmptyJeu 3 Aoû 2017 - 20:17



The quiet scares me 'cause it screams the truth - feat Lou
Dans le fond, l’idée du parc à jeu ne la surprend pas vraiment. Point stratégique de zonage d’une certaine bande d’adolescente il y’a quelques années, si la nostalgie lui donne envie d’aller là, alors Lene l’y emmènera. Après tout, n’est-ce pas le jour de Lou ? Celui de sa libération, celui où en bonne copine elle se doit bien de réaliser chacun de ses souhaits, tant que ceux-ci respectent l’intégrité corporelle de tout le monde, bien sûr. D’ailleurs, parlant intégrité corporelle, ce sujet ne manque pas d’être abordé quand Lene la menace de la déculotter et la fesser en public si elle venait à trop titiller la susceptibilité qui entoure son âge. Sans l’admettre à haute voix, elle ne cache pas que ce genre de geste l’amuserait également pour le choc que cela pourrait causer auprès des plus jeunes générations qu’elles vont rencontrer, ces derniers n’ayant certainement jamais pris une véritable torgnole de la part d’un adulte. « Ça pourrait être intéressant... » Réplique Lou, l’air sous entendant bien plus que ce que Lene imaginait. La voiture marque l‘arrêt, le parc à jeu est là et il ne reste que le vide à la place du mort. Lene a à peine le temps de donner le top départ à Lou, pour qu’elle file que la jeune fille est déjà loin, à sauter partout comme un singe qui viendrait briser toute la paisibilité qui habitait cet endroit quelques minutes auparavant. Lene se contente d’observer la scène en avançant à son rythme, elle voit les regards des mères se poser sur Lou, elle devine à leur regard ce dont elles parlent, elle s’en moque. Ça ne fera que les rendre moins coupables d’être de véritables trouble-fêtes. Elle la retrouve aux balançoires, et sans rien dire, elle suit le mouvement tout doucement. Après tout, les balançoires, ça n’est plus de son âge et c’est bien pour faire plaisir à la p’tit brune qu’elle reste là. Elle se balance donc sans prétention, tout en observant à côté d’elle la femme-enfant qui s’amuse si bien que si elle n’avait pas été la chercher à la sortie de sa cure, elle se poserait des questions. « C'est moi qui vais le plus haut ! » Elle ne relève pas le défi. « Attention, à qui atterrit le plus loin dans 3… 2... »  Même si, la provocation amenée par Lou arrive à atteindre une partie de l’objectif et que Lene commence doucement à aller plus haut pour pouvoir se venger des moqueries de Lou. « Tu vas voir ce qu’il te dira mon gros cul quand tu seras en dessous ! » hurle t-elle en riant, sans même se dire qu’elle aurait dû adopter une terminologie qui n’aurait pas impliqué que tous les regards se dirigent vers elle, non, tout ce qui la préoccupe, c’est de se venger à coup de coup de pied. « Attention, à qui atterrit le plus loin dans 3… 2... » propose Lou, Lene suit sans même réagir, de toute, elle n’a aucune prétention à se détruire les genoux et ne saute pas aussi loin qu’elle aurait pu le faire plusieurs années auparavant, vraiment investie par le défi lancé. « Tu t’es fait mal ? » demande t-elle, instinctivement en l’observant se relever de sa chute. « Quoi ? Quand c'est ton gosse qui braille sans raison ça passe mais quand c'est quelqu'un d'autre c'est un scandale ? » ajoute t-elle à l’adresse d’une des mères. Elle aurait pu le sentir venir, mais c’est toujours plus drôle de voir les choses se réaliser sans essayer de faire passer la pilule. Elle se tient à côté d’elle, pendant le numéro qu’elle leur sert, elle se contente de rire simplement et de regarder tout l’monde prendre la fuite. De toute, c’était ça le plan dès le début nan ? « C'est ça, cassez-vous ! Vous faites honte à nos ancêtres qui se sont battues pour qu'on soit autre chose que des utérus sur pattes ! BANDE DE QUADRAGENAIRES. » Et elles prennent la fuite. Dix secondes de silence s’écoulent, jusqu’à ce que Lene les brise. « Quadragénaire uh ? » Elle fronce les sourcils, le ridicule de l’insulte l’amenant à se moquer. « C’est tout ce que tu as trouvé sur le moment ou on t’a appris à jurer comme une bonne sœur ? » Elle se moque, toujours en observant au loin les mamans et la marmaille qui s’en va. « Et bien, au moins, y’aura pas la queue au camion de glace. Mais, avant ça, il me semble t’avoir promis de te faire goûter mon derrière, alors tiens ! » ajoute t-elle avant de lâcher un gaz odorant sur Lou et prendre la fuite en riant et la raillant. « Haha, tu l’avais pas vu venir celle-là ! »
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Message(#) Sujet: Re: The quiet scares me 'cause it screams the truth (lenou) The quiet scares me 'cause it screams the truth  (lenou) EmptyJeu 10 Aoû 2017 - 11:40



The quiet scares me 'cause it screams the truth

Les mères et les marmots se sont éloignés, et c'est tant mieux. Je ne laisserai pas leurs regards débordants de jugements ruiner ma journée. Rien ne le peut. Rien ni personne. J’ai conscience que ce sont peut-être mes dernières heures où la naïveté est permise. Vingt-quatre heures avant que la réalité ne me rattrape. Après ça débute ma vie “normale”. Trouver un chez moi, payer le loyer, l'eau, l’électricité, le chauffage, faire la vaisselle, la poussière, passer l'aspirateur. Trouver un boulot, être ponctuelle, sérieuse, concentrée, gagner ma croûte et peut-être réussir à monter un ou deux échelons avec le temps. Chaque chose en son temps. Aujourd'hui, j'ai du répit ; demain le sablier se tourne et je rejoins la même course que la reste du monde, le grand marathon de l'existence de ceux qui prennent leurs responsabilités. J’ai tout à apprendre de ce monde là. À bientôt trente ans, ce n’est pas trop tôt me direz-vous. J’ai l'impression d'immigrer tout droit du pays imaginaire, enfant sauvage qui croit encore que tout est possible avec un peu de poussière de fée, invincible, indomptable. Ce sentiment là disparaîtra bientôt. Malgré tout ce qui a pu m'arriver, bien des horreurs, malgré la dope et la liste longue comme le bras de gens pour qui j'ai ouvert les cuisses, je n’ai jamais vraiment grandi. Je n’en avais pas besoin. Est-ce qu'un jour moi aussi je serai un vieille greluche traînée au parc par ses marmots braillards ? Est-ce que moi aussi je jetterai ce genre de regard aux jeunes qui squattent la balançoire ? Une partie de moi croit fatalement que ça n’arrivera jamais. La voix de Lene me tire de mes pensées. Trop traditionnelle dans ses jurons, elle ne comprend pas que la violence et l'injure peuvent également se trouver dans des mots plus chastes mais prononcés avec la bonne puissance. Tout est dans l'intention. “Bah quoi, y’a pas de quoi être ravie qu'une jeunette canon et décomplexée te hurle dessus qu'il te reste moins de dix ans avant les premiers symptômes de la ménopause, ou pire, que même quand tu t'empêche d'acheter des nouvelles chaussures depuis trois ans pour pouvoir te tartiner la tronche de crèmes qui te coûtent un salaire on devine ton âge comme ça.” Un claquement de doigts. Parce que l'âge et les artifices pour le masquer, on connaît tous. Et plus on en use, plus il est facile de deviner. Je ne sais pas pourquoi, à mes yeux il est impossible d'être heureux lorsque la barre fatidique des trente neuf ans est révolue. On est rangé, on ne vit plus rien. Notre monde s'arrête à la clôture d’une jolie petite maison. Qui rêve de ça ? “J’aurai jamais quarante ans.” Parenthèse fermée, il est temps d'aller dévaliser le camion à glaces, et ça c'est un programme qui me botte. Avant d'engager la course, Lene se la joue aussi traître que lorsque le Yoshi devant toi te lâche une banane dans un virage sur Mario kart et m’enfume avec un superbe petit aussi sonore qu’odorant. Répugnant. Je me lance à sa poursuite afin d'évacuer le plus rapidement possible du nuage pestilentiel qu'elle a largué. Mes petites jambes ne peuvent pas concurrencer les grandes foulées de mon amie, même si j’ai moins de boobs et que ça me rend plus aérodynamique -ne me demandez pas ce que aérodynamique signifie. “De toute manière j’suis sûre que t’as une énorme trace de pneu au fond de la culotte maintenant !” j’hurle de loin derrière, mon absence totale d'endurance à la course se faisant ressentir. Je traine la patte jusqu'au camion et m'appuie dessus comme si mes jambes allaient me jeter par terre, langue pendue façon petit chien qui vient de tout donner sans ce “va chercher". Je sens le regard moqueur de Lene sur moi et j'attends la prochaine vanne de sa part sur mon atroce condition physique, ou encore poureairzlle souligner que le sport ne me ferait pas de mal pour perdre le poids qu'elle pense que j'ai pris en cure. Enfin remise de mes émotions et les poumons pleins d'air, je me tourne vers le vendeur ; “Trois boules triple chocolat.” Rien que ça. Et c'est Lene qui paye bien sûr alors je ne vais pas me gêner. “J’me suis plumpée, je vais pas m'arrêter en si bon chemin.” Tant pis si je dois refaire toute ma garde robe, elle en a bien besoin de toute manière. Les t-shirts trop courts, les shorts déchirés qui laissent voir la moitié de la fesse, tout ce trash, ce grunge qui passait bien dans ma période ado rebelle à rallonge doit finir à la poubelle. Je dois aussi prendre rendez-vous chez le coiffeur pour rattraper mon massacre capillaire, ainsi qu'apprendre à me maquiller sans avoir l'air d'un panda. On m’a parlé d'un truc qui s'appelle le contouring en cure, une nana qui était obsédée par les youtubeuses beauté, et qu'est-ce que ça a l'air con. C'est armée de la superbe montagne de glace au chocolat avec de bons gros morceaux dedans que je pose mes fesses sur un banc un peu plus loin, et je l’attaque sans sommation, même si ça doit me geler le cerveau. C'est silencieux. Je me dis que je pourrais carrément vendre des glaces, ça m'irait bien. Il y a un type qui pratique sur sa guitare à quelques mètres. D'autres gamins s’époumonent dans une partie de football. Des joggeurs passent, et d'autres qui promènent leur chien. J'aimerais aussi avoir un chien. Si je réussis à m'occuper de moi-même, pour commencer. “On est plus des gosses, hein ?” je soupire en regardant cette glace vient de tacher ma robe, comme une petite fille. Puis j'en reprends sur le bout de la langue. J’en ai sûrement plein les lèvres et le menton. “Je sais pas comment on fait. Trouver un appart’, un boulot, pas se faire virer.” Mais si tout le monde le fait, c'est que ça ne peut pas être si compliqué que ça, si ?
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Message(#) Sujet: Re: The quiet scares me 'cause it screams the truth (lenou) The quiet scares me 'cause it screams the truth  (lenou) EmptyVen 8 Sep 2017 - 13:34



The quiet scares me 'cause it screams the truth - feat Lou

L’instant calme qui jure avec les rires et les gueulements de Lou qui se faisaient entendre quelques secondes plus tôt. Lene brise le silence en pointant le caractère bien trop sage des insultes de Lou. Elle l’avait connu plus vulgaire, et si ça avait à elle de pousser une gueulante, elle aurait eu à cœur de sortir un florilège d’insulte qui aurait fait rougir la maitresse au moment où l’un des marmots se serait pris de le répéter. C’est bien pour cela d’ailleurs qu’elle se plait autant à être aussi grossière. Parce qu’un parent con restera toujours con, mais qu’il y’a un malin plaisir à pervertir leurs gamins avec des noms d’oiseaux. Echec de Lou en la matière. « Bah quoi, y’a pas de quoi être ravie qu'une jeunette canon et décomplexée te hurle dessus qu'il te reste moins de dix ans avant les premiers symptômes de la ménopause, ou pire, que même quand tu t'empêches d'acheter des nouvelles chaussures depuis trois ans pour pouvoir te tartiner la tronche de crèmes qui te coûtent un salaire on devine ton âge comme ça. » Elle marque un point, mais Lene réagit sur un tout autre sujet. « Canon et décomplexée ? » demande t-elle en riant et en la pointant du doigts, ce qui n’est pas gentil, mais Lene n’a jamais été de ces amies qui se complimentent et à ce moment-là. « La prochaine fois, rembourre ton soutif si tu veux vraiment les vexer dans ce sens là. » Elle fait un pas en arrière, sentant qu’une tape risque très probablement de l’atteindre dans un avenir proche. Lene ne serait pas qui elle est si elle ne raillait pas. « J’aurai jamais quarante ans. » annonce Lou, calmement et décidée, comme si elle avait vu l’avenir. Lene n’ajoute rien à cela, elle ne lui soutiendra pas qu’aujourd’hui est un jour nouveau et qu’elle peut se donner la chance d’atteindre cet âge fatidique où les fesses tombent (quoique, dans le cas de Lou, tout restera en place) tout simplement parce qu’elle-même n’est pas convaincue que son amie y arrivera, que ce soit par la dope ou par ses mauvaises fréquentations, quarante ans, c’est dans bien trop longtemps pour qu’il n’arrive rien à Lou. Malgré son côté un peu trop franche, elle préfère garder cette pensée pour elle et préfère passer son bras autour de son amie aussitôt sa révélation sortie pour l’emmener au marchand de glace. Et aussi, peut-être qu’elle fait ça un peu pour la piéger et alléger l’ambiance en même temps qu’elle s’allège elle-même en lâchant un bon gros pet d’ascenseur et en partant en courant, fort heureusement son cardio de personne en bonne santé lui donne une longueur d’avance. « De toute manière j’suis sûre que t’as une énorme trace de pneu au fond de la culotte maintenant ! » hurle Lou alors que Lene est djà loin devant, prête à commander son gouter/diner. Glace en main, elle attend tranquillement Lou qui se traine telle une grand-mère vers le camion. Elle ne dit rien, ses yeux se moquent à sa place. « Trois boules triple chocolat. » Elle se fait plaisir la gamine. Mais bon, vu qu’elle risque de faire une attaque dans trois pas, Lene ne se voit pas lui refuser un dernier bon repas avant la mort. « J’me suis plumpée, je vais pas m'arrêter en si bon chemin. » Elle hausse les épaules avant de prendre la direction d’un banc, pas très loin. Le silence est de mise et chacune déguste dans son coin en se perdant dans ses pensées. Lene, c’est de se demander si cette fois est la bonne, si Lou ne rechutera pas ou combien de temps ses résolutions dureront. C’est méchant, mais en même temps, elle préfère ne pas se faire d’illusion et se préparer au pire. « On est plus des gosses, hein ? » Elle la coupe dans ses pensées. Après un soupir, Lene répond. « Non. » Même si pour autant, elle ne se qualifierait pas d’adulte pour autant. L’année prochaine, elles auront trente ans et pour l’instant, elles n’ont rien accompli dans leur vie. C’est très loin des rêves de grandes personnes qu’elles se faisaient autrefois. « Je sais pas comment on fait. Trouver un appart’, un boulot, pas se faire virer. » « Tu réponds à une annonce et tu fais ce qu’on te demande, payer ton loyer, arriver à l’heure, ne pas glander et la machine se met en route. C’est pas sorcier du tout, et si ça échoue, tu recommences avec une autre annonce. » Dis comme ça, c’est forcément très simple. Lene, elle se rappelle du moment où elle s’est retrouvée livrée à elle-même, c’est Matt qui avait tout fait pour qu’elle démarre dans la vie. Rien que d’y penser, c’est presque une autre époque. Glace engloutie. Lene se relève. « Allez, j’ai justement un tas de journal à la maison qui traine, on va commencer par là. Puis, si jamais personne ne veut de toi, je t’inscrirais au cours élémentaire. Tu feras tes couettes »
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Message(#) Sujet: Re: The quiet scares me 'cause it screams the truth (lenou) The quiet scares me 'cause it screams the truth  (lenou) EmptyMer 20 Sep 2017 - 22:42



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Bientôt trente ans, et autant d'années d'échecs. Il faut dire ce qui est, dans la catégorie des conneries j'ai tout vu, tout fait. C’est pas pour me vanter, mais j’ai vu de la merde bien noir au fond des chiottes les plus crades. J’ai baigné dedans par moments, comme un petit oiseau au bord d'une fontaine. J’ai vu et fait partie de ce que cette ville a de pire à proposer, j'ai assisté à toutes ces scènes dont les gens aiment se persuader qu'elles n’appartiennent aux fictions, au cinéma, à la télévision. Breaking Bad en plus vrai que nature. On ne perd sa virginité qu'une fois, mais sa dignité, il n’y a pas de limites. Oui, j’ai conscience que je ne suis plus une gosse, qu'importe à quel point j'essaye de me duper et repousser la fatalité ; je ne suis plus une gosse depuis longtemps à vrai dire, et je ne peux pas revenir en arrière. J’ai gâché toutes ces belles années. Peut-être que j'en ai d'autres devant moi, peut-être pas. Peut-être qu'aujourd'hui commence la galère, ma vie d'adulte pleine de responsabilités et de choix que je ne veux pas faire, que personne ne veut faire. Je soupire, résignée. Bientôt trente ans, et rien de positif dans le bilan. A force de la fuir, je peux l'affirmer ; je ne connais rien de la vie. J’ai bien tenté de bosser, j'y étais même très déterminée l'année avant d'entrer en cure, et je ne gardais pas un patron plus de deux semaines. J'étais en retard, je ne fichais rien, je m'en foutais ; je pensais que quoi qu'il advienne, le salaire tomberait, et c'était tout ce qui importait. Payer le loyer ? Des fringues décentes ? Non, la dope d'abord. Toujours la dope d'abord. J'avais la mauvaise attitude mais surtout la mauvaise motivation. Ça ne pouvait pas marcher, c'est évident. Les choses sont différentes aujourd'hui, je le crois. J’en veux. J’ai fait amorcé la machine, j'ai lancé le moteur, et le plus dur reste à faire : tenir le cap. Courage, Lou. “Je suppose que c'est dans mes cordes.” dis-je en manquant encore un peu de conviction dans la voix. Je fais surtout face à une réalité impossible à occulter ; je ne sais strictement rien faire de mes dix doigts. Lene n’a pas tort sur un point ; je devrais retourner au cours préparatoire. Je devrais recommencer à zéro et essayer de me trouver une vocation. Jusqu'à présent, rien ne m’a jamais fait autant vibrer que la musique que je produis et la mélodie des bulles dans une pipe à eau. La crème glacée peut-être, et la pizza. Je n’irai pas loin avec ça. Enfoncée dans le banc public, je bas des jambes, la tête basse, le nez dans ma boule chocolat. Si je continue de soupirer, je vais m’envoler. Je tripote mes cheveux du bout des doigts, mes couettes de fillette que je trouve soudainement ridicules. J’en saisis l'élastique que je fais glisser doucement le long de mes mèches colorées, décolorées, recolorées. En décoiffant un peu le tout, je fais déjà dix ans de plus. Puis je me redresse, me lève, et promets ; “Je trouverai.” Ce n’est pas ce à quoi je pensais lorsque je songeais à mon premier jour dehors, éplucher des annonces et passer l’aprem au téléphone. Je parie de Lene non plus. Mais si je ne commence pas maintenant, amen attrapant l'impulsion au vol, je ne m'y mettrais jamais. Et puis, la perspective de m'y coller avec Lene est particulièrement encourageante. Elle sait comment on fait, elle m’aiguillera, et je sais qu'elle ne me laissera pas tomber. Je pense qu'elle veut retrouver sa meilleure amie autant que moi. Que nous redevenions ce que nous étions, et qu'on ne se lâche plus jamais. Qu'on finisse vieilles filles en colocation avec nos trente chats sonne bien mieux qu'une Lou six pieds sous terre dans la fleur de l'âge. Sur ce, je gobe la fin de mon cornet, m'essuie la bouche, balance un chewing-gum sur mes dents pour mastiquer comme un bovin pendant des heures, et j’emboite le pas de Lene. Nous retournons au taxi, nous laissons Britney miauler dans la voiture sur le chemin. Et une fois à la maison, une fois happée par la marée de ballons multicolores, les yeux brillants comme des billes, c'est la régression en beauté ; l’âge adulte peut attendre une heure supplémentaire, juste le temps pour moi de mettre à mort tout ce qui n’est pas rose.
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