I thought there were no secrets between us. Oui, j'avais beaucoup bossé pour en arriver là. Je voyais cette exposition comme une sorte de consécration. Ça n'avait pas été facile. J'avais travaillé dur pour pouvoir me payer des cours dans cette école de photographie. J'avais dû redoubler d'efforts quand j'étais entrée dans le monde du travail. Les métiers artistiques sont toujours difficiles d'accès et ce n'est pas forcément aisé de s'y faire une place. J'avais finalement réussi à faire ce que je voulais. Parce que j'étais motivée et déterminée à réussir. Aussi parce que mes proches m'avaient beaucoup soutenu. Leur présence avait été très importante pour moi. J'étais contente que maman et les filles soient à Brisbane, car elles pourraient, elles aussi venir à cette exposition. Quoi que j'étais presque sûre que maman aurait fait le déplacement de Chicago sans hésité. Elle nous avait toujours poussé à croire en nos rêves et à nous donner les moyens de les réaliser. Elle aussi était une artiste dans l'âme et elle avait transmis cela à chacun de ses enfants. Je posais mes prunelles bleues sur Kael alors qu'il avait reprit la parole. « Ouais. Je crois qu'il l'a plutôt mal pris, en tout cas, il me l'a fait comprendre le jour où on s'est rencontrés. Je l'ai reconnu tout de suite, mais j'ai pas dit qui j'étais. C'est là qu'il a compris qu'on était pareil, parce que j'ai agit exactement comme toi. » J'avais aussi caché ma véritable identité. J'avais espéré qu'Elio ne me reconnaisse pas. Mes raisons étaient différentes de celles de Kael. J'avais juste voulu évité une confrontation avec ce demi-frère. Je ne voulais pas discuter avec lui, je n'avais pas envie d'apprendre à le connaître. Je voulais simplement faire mon boulot et m'en aller comme si de rien était. Mais Elio avait rapidement fait le rapprochement. Je ressemblait à sa sœur et cela l'avait beaucoup troublé. « Je ne sais pas... il était bouleversé quand il m'a vu la première fois. Je suis pas sûre qu'il ait envie de se retrouver face à quelqu'un qui lui rappelle tant sa sœur. Enfin j'en sais rien. Mais j'ai pas envie d'être une sœur de remplacement. » Expliquais-je avant que la sonnette se fasse entendre. Je me relevais pour aller ouvrir la porte. C'était le livreur du restaurant italien. Je réceptionnais la commande et le payais, avant de revenir avec les plats et de les poser sur la table du salon. « T'as toujours pas faim ? En tout cas ça sent super bon. »

I thought there were no secrets between us. « J’ai pas l’impression qu’il ait essayé de se mettre à notre place. Remarque, je ne me suis pas mise à la sienne. » J’avais surtout pensé à notre famille et à moi. Je n’avais pas essayé d’inverser les rôles, de penser à comment j’aurais réagit si j’avais été Elio. La situation était compliquée de notre côté, comme du sien. On avait apprit son existence en découvrant cette photographie. Lui, il ignorait tout avant de nous voir. Je pouvais comprendre qu’il n’ait pas apprécié qu’on cache notre identité au départ. D’un autre côté, je n’étais pas certaine qu’il aurait mieux réagit si Kael était venu le voir et lui avait d’entré dit qui il était. Ça aurait été un peu bizarre, non ? Kael avait eut raison de ne pas dire qui il était. Mais je n’étais sans doute pas objective, puisqu’il était mon jumeau et qu’on avait parfois des réactions identiques. « Ouais enfin t’allait pas débarquer et tout lui balancer directement. Je ne suis pas sûre que ça aurait été mieux. Puis, quand moi j’ai rencontré Elio, on bossait. Je n’allais pas lui dire salut, je suis Kara, tu sais ta demi-sœur. » Le livreur coupait court à notre conversation. Je m’occupais de réceptionner la livraison tandis-ce que Kael reprenait son travail. Contrairement à mon frère, j’avais une faim de loup. J’espérais que l’odeur de la nourriture n’allait pas lui donner la nausée. Je mettais de côté ce que j’avais commandé pour Kael et je prenais ma box. « Et y’a bien intérêt à ce qu’on fête ça ! » J’y comptais bien. Depuis le temps que j’attendais de pouvoir exposer mon travail. C’était une véritable fierté pour moi. Malgré tout, ma joie n’était pas complète. Je n’oubliais pas ce que Kael m’avait dit, le fait qu’il soit atteint de leucémie. Je ne voulais pas avoir l’air triste ou inquiète devant lui. J’essayais donc de le cacher au maximum, mais j’avais vraiment la trouille. Je crois que plus rien ne serait jamais pareil à présent. Je piochais dans ma box et mangeais mes premières bouchées de pâtes. Un vrai délice.