« Le plaisir est partagé » je tente un sourire mais je ne suis sûr que ça y ressemble beaucoup. En tout cas, c’est drôle si un jour on doit raconter notre rencontre à quelqu’un, on peut dire que c’est quelque peu original, pas la partie toilettes car il y a bon nombre de personnes à qui ça arrive, mais la partie assommé par un sèche-mains ou je ne sais quoi. « Je crois que je me suis luxer l’épaule mais c’est trois fois rien » Je ne suis pas médecin mais se luxer l’épaule c’est grave non ? Je veux dire ça sonne grave, dans luxer il y a luxe et je sais que se procurer un article luxueux fait très souvent mal lorsque l’on achète, mis à part si on est associé au Rothschild et la dénommée Liviana semble être une personne normale. Tout ça pour dire que… pour dire quoi déjà ? Je ne sais plus. « Je suis sure que vous auriez fait la même chose » Je souris pour toute réponse, je crois que c’est réussi cette fois. C’est vrai que je serai restée à ses côtés, j’aurais sûrement paniqué pendant quelques longues secondes ou minutes, avant de m’asséner des claques mentales pour me comporter comme un homme au lieu d’un gamin. « Vu la situation, je suppose qu’on peut se dire tu ? qu’est ce qui t’amène dans ce train ? En dehors de l’amour des pizzas bien-sûr » Ça aurait pu être le prix proposé à celui qui gagnerait la compétition mais mon estomac étant trop fragile, je préférais éviter les hôpitaux, ce qui est loupé là faut se l’avouer. « Debra…Eliane… » Dans le cas Eliane c’est plutôt moi qui l’ai tannée pour qu’elle vienne, lui assurant qu’on s’amuserait bien, qu’il y aurait plein de choses à faire, à manger, qu’elle passerait un bon moment. « Il faut.. que.. je me lève… » on ne va pas passer tout notre temps dans les toilettes alors que les choses sont compliquées de l’autre côté « il…faut qu’on aille… voir… les autres… » il faut que sache comment vont Debra, Eliane et Lola aussi… tout le monde. « Tu…veux bien… m’aider ? » en espérant que je n’ai rien d’autre de casser.

« Vous n’allez pas être handicapée ! Et puis quand bien même ? Au moins vous serez en vie. Ce n’est pas parce que vous allez perdre l’usage de vos jambes que votre vie sera terminée ! En plus, j’ai entendu dire que les personnes qui ne pouvaient plus marcher, ben leurs poils ne poussaient plus. Vous aurez un problème en moins comme ça ! Plus de pilosité à traiter ! » Eliane essayait de te rassurer, ce qu’elle ignorait c’était qu’elle était en train de faire le contraire. Tu n’avais rien contre les personnes handicapées mais l’idée de devenir handicapée moteur te donnait envie de mourir. Ne plus pouvoir marcher c’était un détail finalement parce que les jambes servent à tellement de choses … Il faut peut-être que tu vois le côté positif. Tu as du mal à voir comment te retrouver dans un fauteuil viendra changer quoi que ce soit à ta pilosité et quant bien même cela aurait un effet, tu trouves que c’est une bien maigre consolation. Non, tu refuses d’imaginer que tu pourras plus marcher et pourtant, c’est certainement ce qui t’attend. « Je préfère lécher du goudron que me retrouver en fauteuil roulant. » Dis-tu parce que c’était la vérité. Pour toi, femme indépendante et sûre d’elle ce serait perdre cette indépendance et perdre tout ce qui t’avait toujours caractérisée. Alors non, tu n’avais aucune envie de te retrouver en fauteuil roulant même si Eliane trouvait que c’était toujours mieux que rien. Il valait mieux changer de sujet, parler de vos rêves qui ne se réaliseront certainement jamais maintenant que vous aviez la trentaine. Pour Eliane c’était la photographie, pour toi c’était un B&B en Italie et une école de danse. « C’est un très beau rêve que vous avez là… Qu’est ce qui vous a empêché de le réaliser ? » Tu laisses échapper un petit rire nerveux. Si seulement elle connaissait ta famille, elle ne poserait pas la question. Mais il n’y avait aucune raison qu’Eliane connaisse ta famille donc tu lui répondis : « Je n’avais pas le choix. Dans ma famille il faut travailler dans le domaine juridique, être avocat comme papa n’a jamais vraiment été une option. » Dis-tu en haussant les épaules. « Ca me plaît, ce n’est pas le problème mais ce n’est peut-être pas ce que j’aurais choisi si on me l’avait demandé. » Oui, à l’époque on ne t’avait pas posé la question et tu n’avais pas cherché à savoir si tu voulais faire autre chose, c’était comme ça. « Oui un peu mais je n’ai certainement pas le talent pour en faire mon métier… Vous dansez vous ? » Tu hoches la tête, voilà quelque chose que tu ne pourras certainement plus faire désormais. « Oui, je dansais depuis que je suis enfant mais je doute pouvoir continuer. » Oui, il fallait être réaliste.

@Eliane Samuels

Jeremy avançait tout lentement, les lancements qu'il ressentait à l'épaule allait en augmentant, après, rien d'insurmontable, mais il grinça des dents, il avait tenté de la remettre en place comme on le lui avait appris, mais il avait peut-être mal fait quelque chose pour la peine. Mais honnêtement, ce n'était pas son sort qui lui importait le plus, c'était celui des autres, lui savait qu'il pouvait se remettre, ce n'était que superficiel, mais il se doutait qu'il devait y avoir des blessés plus grave et des victimes. Son coeur se noua à cette pensée et il observa le plafond par réflexe. Qu'avaient-ils donc fait pour mériter ce sort ? Sa croix sous la main, il continua d'avancer lentement, tentant d'appeler des gens au cas où, il avait de plus en plus peur d'être le seul survivant, la simple idée lui remuait le ventre, il avait rencontré des gens en plus un peu plus tôt et il aurait aimé savoir comment ils s'en sortaient tous... une sueur froide coulait le long de son dos quand finalement il entendit du bruit, il tendit l'oreille et accéléra le pas.

Finalement il tomba nez à nez avec des gens et il reconnut aussi tôt Priam qu'il avait rencontré au préalable, quand tout se passait bien. Sous un mouvement purement impulsif il le prit dans ses bras, il était tellement rassuré de tomber sur une tête qu'il connaissait. « J'ai un instant eu peur d'être le seul survivant... » fit-il faiblement avant de relâcher Priam. Son regard tomba alors sur l'autre fille qu'il n'avait pas eu l'occasion de rencontrer au préalable, mais vu les circonstances, il ne savait trop dire si c'était le bon moment de faire les présentations. « Est-ce que vous allez bien vous ? Vous avez croisé d'autres personnes... ? » demanda le jeune roux tout en se passant la main dans les cheveux et en s'adressant aux deux autres personnes du coup. « Et les autres filles ? » parce qu'ils commençaient tout de même à former un petit groupe bien hétéroclite avant que l'incident ne se produise, il espérait sincèrement de tout son coeur que tout le monde se portait bien... et si pas bien, au moins à survivre... Il regarda autour de lui et secoua douloureusement la tête. « C'est un putain de cauchemar... » oh, Jeremy jurait très rarement, son père avait toujours été extrêmement sévère sur la chose, mais là, il n'aurait vraiment pas su faire autrement.

Eliane ne comprenait pas vraiment la réaction de Milena. Certes, c’était un drame de perdre l’usage de ses jambes mais ce n’était pas encore le cas et Eli avait vraiment du mal. Surtout qu’elle était sure que Milena n’aurait rien. Si c’était si grave que ça, elle n’aurait pas la force de dire ce genre de chose. Un bref coup d’œil à sa jambe le lui prouva. Eli n’était pas médecin, loin de là même mais lorsqu’on s’occupait d’enfants à l’orphelinat, on arrivait à juger plus ou moins bien ce genre d’accident. Elle ne mésestimait l’importance de la blessure de la brune hein mais c’était compliqué de la soutenir…

« C’est sur ! Vous préférez sûrement garder votre motricité et avoir une maladie grave vous obligeant à faire des allers retours à l’hôpital ! »

Elle avait été cinglante peut-être un peu trop mais l’image de la petite Lily était encore trop présente à son esprit. La petite Lily si jeune et si courageuse… Sa mort avait été un coup dur pour tout le monde.  Alors peut-être était-elle devenue intolérante. Mais si elle devait être parfaitement objective, Milena n’avait peut-être jamais connu ce genre de chose. Elle ne voyait que ce qui se passait pour elle. Quand on était face à une situation difficile, on ne voyait que son propre intérêt. Son propre bien. C’était aussi ce qu’elle faisait non ? On pouvait très bien lui dire que ne pas pouvoir enfanter n’était pas un si grand problème en soi et qu’on ne voyait pas pourquoi elle en faisait tout un plat quitte à mettre son couple en péril…

Eliane soupira avant de reprendre d’une voix plus douce

« Ecoutez Milena, on ne sait pas encore ce qui va se passer. Si ça se trouve on va tous mourir. Un feu peut se propager, toucher les réacteurs et on va tous finir en bouilli donc bon… »

Pas très joyeux tout ça. Milena dut s’en rendre compte car elle changea de sujet… pour un autre plein de nostalgie…

« Oh vous êtes avocate ? Moi aussi ! »

Quand Milena lui parla de la danse, tout s’éclaira pour Eli. Voila d’où venait sa hantise de perdre l’usage de ses jambes…

« Et bien c’est ce qu’on verra ! Si on s’en sort vivante, vous me devrez une démo ! »

Eli essayait autant faire ce que peut de rester optimiste mais plus le temps passait plus ce bel optimisme s’amenuisait…

« Avez-vous mal autre part Milena ? A part votre jambe ? »

@Milena Grimes

« Mais oui ça va. » Toujours suspecte, Théodora secoua la tête, revenant prêter attention à Penelope qui se trouvait à ses genoux. Elle n’avait pas envie de laisser tomber Debra, mais en soit, elle semblait se sentir pas trop mal. Du moins physiquement tout semblait allait bien, mais Théo était certaine que tout n’allait pas bien sur un autre plan. Elle ne semblait pas se souvenir d’Oliver alors qu’elle vivait quand même avec eux et si elle y prêtait un peu plus attention, elle pourrait se rendre compte que même elle, elle ne disait rien à la jeune femme. Seulement pour le moment, c’était Penelope qui prenait le dessus. D’instinct, Théo demanda si les deux jeunes femmes étaient venues seules, histoire de s’assurer qu’il n’y avait personne à retrouver de leur côté pour le moment. Penelope assura faiblement qu’elle était seule avant que Debra ne reprenne la parole. « J’en sais absolument rien. Pour moi, je n’étais jamais montée dans ce train. Et puis, y’a un mec qui s’est pris pour un marrant tout à l’heure, là, et qui m’a dit qu’on était en Australie. Il a cru qu’il pourrait m’avoir, mais je suis loin d’être naïve, alors. » Ce que Théo avait cru croire se confirmait donc, et sans pouvoir s’en empêcher, ses yeux s’étaient écarquillés lorsqu’elle avait reporté son attention sur sa "colocataire". « Bon sang… » souffla-t-elle plus pour elle-même que tout autre chose. « On est en Australie Deb… De quoi tu te souviens exactement ? » Ne pas paniquer, garder son calme, tenter de gérer au mieux la situation vu la position dans laquelle elle se trouvait. La perte de mémoire pouvait être simplement passagère, à cause d’un mauvais coup qu’elle se serait pris sur la tête dans l’accident, que ça reviendrait un peu plus tard… Elle l’espérait réellement. Mais Théodora n’eut pas vraiment le temps de se poser sur la question que la jeune femme qu’elle tenait commença à l’interpeler avant de se mettre à trembler de toutes part. « Putain, tout mais pas ça ! » s’écria-t-elle tout en s’éloignant légèrement. « Elle convulse, laissez-lui de l’espace ! » lança-t-elle à l’intention des quelques badauds qui essayaient de voir ce qu’il se passait. « Debra, aide-moi à dégager ce qu’il y a autour d’elle, il faut éviter qu’elle ne se blesse avec quelque chose… Et il faudrait de quoi la caler… Des pulls, des… des couvertures… quelque chose… j’en sais rien. » lança-t-elle sentant la panique monter un peu plus en elle alors qu’elle n’avait qu’un seul bras valide pour se rendre vraiment utile. Dans la panique, elle sentait à peine la douleur, mais malgré tout elle était bel et bien présente et dans des gestes trop vifs, elle sentait qu’elle aussi, elle avait besoin d’aide médicale. Mais ça n’était pas le plus important pour le moment. « La crise peut être passagère… si c’est ça, on a juste à s’assurer qu’elle ne se blesse pas et elle va se calmer… A partir de ce moment-là, on pourra la mettre en PLS… » expliqua-t-elle sans vraiment savoir si on l’écoutait. C’était une façon comme une autre de tenter de se rappeler de ce qu’elle savait déjà à propos de ce genre de cas. « Faut pas que ça dure… sinon, on est vraiment mal… Il faut que les secours arrivent, on peut rien faire ici… »

@Penelope Haesting @Debra Brody

« C’est sur ! Vous préférez sûrement garder votre motricité et avoir une maladie grave vous obligeant à faire des allers retours à l’hôpital ! » Quoi ? C’était peut-être toi qui était en train de devenir folle mais pourquoi est-ce qu’Eliane était en train de te parler d’aller-retour à l’hôpital ? Et puis pourquoi ce ton réprobateur ? Tu ne comprenais pas vraiment ce qui était en train de se passer. Avec le morceau de verre que tu avais dans la jambe, c’était normal de se poser des questions non ? Peut-être que ce serait plus de peur que de mal au final mais cela ne t’empêchait pas de paniquer un peu. Peut-être que c’était disproportionné par rapport à d’autres qui souffraient aussi mais là, pour l’instant tu avais envie d’être égoïste. De toute manière, tu ne pouvais pas aider les gens autour de toi, tu ne pouvais pas bouger, tu étais coincée ici jusqu’à ce que les secours arrivent s’ils finissaient par arriver. Et tu priais pour ne pas manquer de sang d’ici là. « A choisir je préfère ni l’un ni l’autre. » Dis-tu simplement parce que c’était la vérité, si tu pouvais éviter l’un ou l’autre ce serait pas mal. « Ecoutez Milena, on ne sait pas encore ce qui va se passer. Si ça se trouve on va tous mourir. Un feu peut se propager, toucher les réacteurs et on va tous finir en bouilli donc bon… » Oui, vous alliez peut-être tous mourir qui sait ? Enfin, tu essayais de ne pas y penser, tu préférais garder l’espoir que les secours viendront. « Je préfère me dire qu’on va ressortir d’ici vivant personnellement. » Dis-tu avant de changer de sujet parce que tu trouvais celui-ci bien trop déprimant. Il fallait parler d’autre chose, penser à autre chose. Voilà pourquoi tu lançais le premier sujet qui te venait à l’esprit. « Oh vous êtes avocate ? Moi aussi ! Et bien c’est ce qu’on verra ! Si on s’en sort vivante, vous me devrez une démo ! Avez-vous mal autre part Milena ? A part votre jambe ? » Ah Eliane était elle aussi avocate, drôle de coïncidence. « Vous êtes avocate de quoi ? » Lui demandas-tu avant de te dire que tu lui ferais une démonstration quand elle voulait mais même si ta blessure s’avérait pas si grave que ça, tu risquais de ne pas danser pendant plusieurs mois. « Pas spécialement, à la tête un peu mais c’est parce que je perds plus de sang que mon corps en crée. » Dis-tu car la blessure avait créé une petite marre de sang en dessous de ta jambe.

@Eliane Samuels

Elle eut envie de rire en entendant Milena dire qu’elle préférait penser qu’ils s’en sortiraient tous vivants alors que cinq minute plus tôt elle voulait mourir si elle perdait l’usage de ses jambes. L’être humain était une machine complexe. Les émotions étaient là pour les faire se sentir vivants mais c’étaient aussi les émotions qui les faisaient devenir des personnes difficiles à suivre. Mais sans émotion, on ne vivait plus n’est-ce pas ? Que ce soit en bien ou en mal, il valait mieux ressentir que de juste survivre. Du moins c’était ce qu’elle pensait. Enfin, c’était bien plus facile à dire qu’à le faire parce qu’en ce moment, elle préférait être une machine dépourvue de toute émotion plutôt que de souffrir comme elle souffrait. De sa diminution, de sa condition comme Alex lui avait balancé à la figure, de la séparation d’avec son mari, l’homme qu’elle aimait depuis tant d’années. Le seul qu’elle ait connu… Stop ! Ce n’était pas le moment de s’apitoyer sur son sort. Elle n’allait pas faire ce qu’elle reprochait à Milena quelques instants auparavant.

« Spécialisée dans le droit des affaires et des sociétés. C’est beaucoup de négociation pour des sous. Mais ça me plait assez. Au départ, j’aurais bien aimé être procureur… Mais j’ai changé de plans en cours de route… »

A cause de son professeur préféré qui lui avait proposé un stage dans son cabinet et qui lui avait énormément plu. Elle avait relégué son envie de pénal lorsqu’il lui avait proposé de l’aider dans cette voie si elle le voulait. A l’époque, tout ce qui importait à Eli, c’était de montrer à sa mère qu’elle pouvait elle aussi réussir. Et puis, elle aimait cette branche aussi donc ce n’était pas une si grande perte que ça…

« Et vous ? »

Certainement pas dans les affaires sinon Eli l’aurait déjà croisée… A sa réponse, la brune regarda la jambe de la blessée. Le garrot s’était légèrement desserré ce qui faisait que le sang coulait un peu plus vite. Elle s’approcha alors pour le resserrer

« Désolée, je sais que ça fait mal mais si on ne le fait pas vous allez vraiment vous vider de votre sang »

@Milena Grimes

Si Penelope était consciente à ce moment précis, elle comprendrait surement que la jeune demoiselle n’allait pas si bien que ça. Rien qu’au visage de Théodora, elle aurait pu le deviner. Premièrement, il semblait que Théo n’avait pas apprécié la réflexion de Debra concernant son fils, Oliver. Deuxièmement, elle semblait totalement désorienté, elle ne savait même pas qu’on était en Australie. Mais surtout, si la brunette était consciente, elle verrait aussi l’agitation qui s’est agrandit depuis quelques minutes. Les passagers, les blessés, ils étaient tous là autour de Penelope comme si elle était la nouvelle attraction de la journée. « Elle convulse, laissez-lui de l’espace ! » Au plus profond de son esprit, la brunette aurait aimer remercié son amie. Bien qu’elle semblait totalement paniqué, Penelope lui faisait une entière confiance, elle aller l’aider et elle y arriverait. C’était un médecin à en devenir et elle serait parfaite dans ce rôle. « Debra, aide-moi à dégager ce qu’il y a autour d’elle, il faut éviter qu’elle ne se blesse avec quelque chose… Et il faudrait de quoi la caler… Des pulls, des… des couvertures… quelque chose… j’en sais rien. » S’il vous plait que quelqu’un lui donne ce qu’elle demande. Si Penelope était éveiller, elle aurait surement enlever sa jolie tenue juste pour aider un parfait inconnu. « La crise peut être passagère… si c’est ça, on a juste à s’assurer qu’elle ne se blesse pas et elle va se calmer… A partir de ce moment-là, on pourra la mettre en PLS… » Passagère, la crise ne va peut-être pas durer. Même si cela est assez compliqué, Penelope l’espérait. Pouvait-elle réussir à faire partir les effets de cette crise, de ses spasmes ? Avait-elle le contrôle sur ce qui était en train de lui arriver ? Elle aimerait le savoir, elle aimerait pouvoir aider Théo. « Est-ce que quelqu’un a téléphoner aux secours au moins ? » La voix du jeune homme était inconnu, personne ne l’avait vu depuis le début mais il avait l’air pertinent. Ils étaient surement en chemin mais est-ce que quelqu’un les a prévenus de la gravité de la situation ? Du nombre des blessés ? Tous les passagers au bord du train ont définitivement besoin d’aide et rapidement.

Mieux valait arrêter de parler de ta blessure, du futur qui t’attendait. Peut-être que cette histoire n’allait pas mal se terminer et pourtant tu en doutais. C’était plus fort que toi, tu doutais que les choses soient aussi simples. Mais mieux vaut ne rien dire, Eliane semble agacée par tes paroles alors que c’est elle qui pose les questions. Tu ne peux t’empêcher de te plaindre un peu, tu n’avais jamais été quelqu’un de purement égoïste mais tu estimais en avoir le droit un peu dans cette situation. Son métier et si spécialité étaient un sujet bien plus sécurisé et au moins cela t’évitait de te concentrer sur ta blessure et tous les scénarios qui allaient se présenter à toi. « Spécialisée dans le droit des affaires et des sociétés. C’est beaucoup de négociation pour des sous. Mais ça me plait assez. Au départ, j’aurais bien aimé être procureur… Mais j’ai changé de plans en cours de route… Et vous ? » Tu hoches la tête. Ton père aurait certainement eu envie que tu le suives dans les affaires vu que ton frère aîné n’était pas devenu avocat mais huissier de justice. Mais cela n’avait jamais été un but pour toi. Tu as mis du temps à te décider sur ta spécialisation et tu ne l’as jamais regretté, particulièrement quand ton frère a choisi de se spécialiser dans les affaires. Ton frère qui au lieu de te féliciter d’avoir ouvert ton cabinet n’avait trouvé de mieux à faire que de t’accabler de reproches. Cela te mettait hors de toi quand tu savais tout ce que Julian c’était permis dans votre famille, tout ce qu’il avait envoyé valser. Et pour quoi ? Par pur égoïsme comme d’habitude. « Je suis avocate en droit de la famille. Les divorces, les mariages, les gardes partagées, les adoptions, les héritages, je m’occupe de tout ça et j’apprécie le domaine. » C’était un peu déprimant des fois de voir tous ces gens divorcer mais c’était la vie et la vie était bien loin d’être lisse. Il fallait savoir la prendre comme elle venait. Eliane te fit parler de nouveau de ta blessure, du moins de ton état général et tu lui répondis honnêtement. « Désolée, je sais que ça fait mal mais si on ne le fait pas vous allez vraiment vous vider de votre sang » Tu la regardes sans comprendre et puis tu la vois bouger et tout d’un coup une douleur intolérable s’empare de ton être. Tu cris de douleur, tu n’es pas prête, tu ne peux pas t’en empêcher. Une larme vient couler sur ta joue. « Fuck ! » Dis-tu en te mordant la lèvre. « C’est une situation désespérée … Si personne n’a de réseau, on ne va pas faire long feu. » Toi tu tiendras certainement encore plusieurs heures mais les bruits alentours te font présager des blessures bien plus graves.

@Eliane Samuels

Droit de la famille. C’est une bonne spécialité mais Eli savait qu’elle n’aurait jamais pu et su gérer ce genre de cas. C’était bien trop éprouvant émotionnellement parlant. Elle se rappelait encore de ses cas pratiques. Elle avait eu du mal à garder son sang froid et si elle théoriquement parlant elle s’en sortait très bien, ses interventions n’étaient pas assez objectives. Son professeur de l’époque lui avait alors conseillé de ne pas en faire sa spécialité. Si elle prenait ses affaires trop au sérieux, elle en ressortirait brisée. Sur le coup, la jeune étudiante qu’elle était n’avait pas compris. Mais après réflexion, elle avait compris que le conseil de son prof était judicieux. Elle était bien trop impliquée lorsque des enfants étaient en jeu pour rester impartiale et neutre. Déjà à l’époque, les enfants étaient son point faible…

« Vous n’avez pas choisi la spécialité la plus facile. Chapeau ! »

Elle était sincère. Eliane avait toujours admiré les personnes qui réussissaient là où elle savait qu’elle ne pourrait pas.

Voyant le sang qui coulait, la brune sut qu’elle n’avait pas d’autre choix que de resserrer le garrot. Ce qu’elle fit et le hurlement de douleur de Milena lui serra le cœur.

« ça va aller… Les secours vont bientôt arriver… J’en suis sure »

Non elle n’était pas sure mais il valait mieux dire quelque chose plutôt que de la laisser se croire à l’article de la mort. La jeune femme regarda autour d’elle pour voir si quelqu’un avait enfin réussi à appeler les secours. Il devait y avoir d’autres blessés et ils ne pouvaient rester là indéfiniment… Le sol n’était pas l’endroit le plus confortable pour Milena. D’autant plus qu’il lui faudrait quelque chose. Un peu de sucre pour lui permettre de rester consciente… Elle espérait que Félix n’avait rien… Elle ne l’avait pas revu depuis qu’il était parti aux toilettes...

« A part des secours, vous avez besoin de quelque chose ? Un peu d’eau ? de sucre ? »

@Milena Grimes

Parler de ton métier, de tes rêves cela te faisait penser à autre chose. Si tu avais pu aider les autres, si tu avais pu bouger ou te rendre utile, cela aurait été différent. Tu avais besoin qu’on te fasse la conversation pour ne pas tomber dans des pensées moroses et ton métier était un bon moyen de le faire. Même si tu ne l’aurais peut-être pas choisi si on t’avait laissé le choix, il te passionnait et tu n’en serais pas là aujourd’hui si cela n’avait pas été le cas. Le droit des affaires c’était la spécialité la plus convoitée, celle qui rapporte le plus aussi tu le sais très bien. Mais cela ne t’avait pas attiré, pas après que tu aies passé tes années de lycée à assister à des réunions de ton père avec des clients où tu jouais le rôle de serveuse officiellement, de secrétaire des fois mais tu avais très bien compris ce que ton père attendait de toi. « Vous n’avez pas choisi la spécialité la plus facile. Chapeau ! » Tu hausses les épaules difficilement. Quelle spécialité était réellement la plus facile ? Toutes avaient leur difficulté, il fallait savoir trouver la bonne pour être certain de pouvoir surmonter ces difficultés justement. « Je l’ai choisi parce que ça me plaisait, chaque spécialité a ses spécificités. » Dis-tu sincèrement. Tu fis ensuite remarquer à Eliane que cela allait être très compliqué de continuer sans l’intervention de quelconques secours. Un peu pour toi parce que malgré tout tu perdais du sang et surtout pour d’autres qui devaient être blessés aussi. Eliane t’arracha un cri de douleur en resserrant ton garrot mais bon, que pouvais-tu faire ? « ça va aller… Les secours vont bientôt arriver… J’en suis sure »Non, toi tu n’en étais pas sûre mais tu préférais ne pas intervenir. Si Eliane avait envie de se rassurer, tu n’allais pas la paniquer encore plus. Tu verras bien de toute façon. Pour une fois dans ta vie tu n’avais nullement prise sur les évènements alors tu n’avais pas d’autres choix. « A part des secours, vous avez besoin de quelque chose ? Un peu d’eau ? de sucre ? » Tu réfléchis, de l’eau et du sucre ça peut pas faire de mal non ? Tu es incapable de dire ce dont tu as besoin, tu verras bien au fur et à mesure ! « Du sucre et de l’eau c’est déjà pas mal. Tout le monde va bien ? Personne n’est … » Tu n’arrivais même pas à demander si quelqu’un était mort, prononcer le mot te donnait la nausée.

@Eliane Samuels

C’était vrai. Chaque spécialité avait ses spécificités et il fallait des qualités pour chacune d’entre elle. Tant que cela ne la touchait pas de trop près, Eli pouvait faire de l’excellent travail. C’était pour ça qu’elle n’avait pas choisi une spécialité impliquant une trop grande part d’elle-même. Les affaires, on n’avait pas besoin de se plonger corps et âme dedans. Certes, le boulot à abattre était immense et la jeune femme faisait en sorte que tout rachat ou restructuration ne fasse pas trop de dégâts au niveau de l’humain mais en même temps les chiffres étaient rationnels. Elle n’avait pas besoin de faire preuve d’empathie. Du moins pas plus que ça. Elle préférait laisser ce part d’elle à l’orphelinat ou dans ses relations privées. Etre vu comme une femme froide avait ses avantages et Eli savait que ses vrais amis savaient qu’elle n’était pas comme ça. Ça lui suffisait amplement. Elle savait qui elle était et ce dont elle était capable. C’était déjà très bien.

« Certes mais certaines demandent plus d’empathie et par conséquent de self control que d’autres… », avait-elle répliqué d’une voix douce.

Eliane lui demanda ensuite si elle avait besoin de quelque chose. Milena avait peur des morts et elle la comprenait aisément. Elle devait s’en faire pour ses amis tout comme elle se faisait du souci pour les siens. Tout ce qu’elle pouvait faire c’était espérer que Félix aille bien.

« Je ne sais pas Milena… A part Priam et… Arthur je crois… je n’ai vu que vous. Enfin avec les personnes autour de nous… »

Elle lui montra les personnes qui les entouraient. Beaucoup étaient recouverts de poussière et elle savait qu’elle-même devait l’être.

« Mais je suis sure que vos amis vont bien… Je vais vous chercher un peu d’eau et un peu de sucre d’accord ? Et Milena ? Restez éveillée »

Elle se leva et se rassit aussitôt le temps que son malaise se dissipe. Elle avait du se faire plus mal qu’elle ne le pensait. Ce ne fut qu’à ce moment-là que la douleur au niveau de son épaule se repointa. Eli fit la grimace mais parti quand même chercher de quoi requinquer un minima la brunette. Après un peu de recherche, elle trouva du soda et revint vite auprès de la blessée

« Tenez. C’est tout ce que j’ai pu trouver »

Elle lui tendit une cannette avant d’attraper un bras qui passait par là.

« Excusez-moi vous pouvez m’aider à mettre cette jeune femme sur la banquette la bas svp ? »

En effet, elle l’avait remarqué en allant chercher l’eau pour Milena. Au moins sur la banquette, elle pourrait être mieux installée…

@Milena Grimes

Après avoir parcouru quelques espaces de train, Priam et Kaecy tombèrent finalement nez à nez avec un jeune homme, qui sembla surpris de les croiser ici. Malgré le fait qu’elle n’entende pas sur le moment, Kaecy n’eut pas à avoir peur ou quoi que ce soit en tombant nez à nez avec le rouquin car Priam l’avait prévenu qu’ils allaient à la rencontre de quelqu’un qui semblait avoir besoin d’aide - ou du moins qui appelait du monde. Et contre toute attente, il vint prendre Priam directement dans ses bras. Les deux hommes devaient donc se connaître d’avant cette chute de l’enfer. « J'ai un instant eu peur d'être le seul survivant... » L’avantage était que comme ils étaient tombés littéralement nez à nez avec le jeune homme, Kaecy n’eut pas de soucis pour directement lire sur ses lèvres pour le comprendre. Elle tira donc un sourire rassurant au jeune homme en face d’elle. « Est-ce que vous allez bien vous ? Vous avez croisé d'autres personnes... ? Et les autres filles ? » Kaecy avait toujours été une personne assez tactile, ça lui permettait de comprendre pleinement l’état dans lequel pouvait se sentir les gens parfois, et de pouvoir interagir avec eux d’autre façon autre. A ce moment là donc, elle vint poser sa main sur l’avant-bras du jeune homme, geste rassurant. « Nous avons croisé d’autres personnes oui. Certaines sont un peu mal en point, mais d’autres personnes sont là oui. » Parce-que l’étendu des dégâts n’avait pas encore été mesuré et que tant que les personnes parlaient, pleuraient, criaient, c’était que tout pouvait bien aller. Ils allaient avoir du travail pour aider ceux qui étaient désormais au sol en attendant l’arrivée des secours, mais Kaecy était intimement persuadée que l’histoire allait bien se terminer. Par la suite, si le jeune homme s’exprima de nouveau ou s’il réagit aux paroles de la jeune femme Kaecy ne put le voir car il se mit à bouger, pour regarder autour de lui, et elle n’arriva pas par la suite à suivre ses lèvres pour suivre la discussion. Elle leva alors le regard vers Priam, pour voir le mouvement qu’il allait faire par la suite, pour leur donner une idée de la direction à prendre, de l’attitude à adopter.

les couleurs de dialogues:

@Priam Strand @Jeremy Keller

« Certes mais certaines demandent plus d’empathie et par conséquent de self control que d’autres… » Oui, c’est certainement vrai. Quoique, tu trouves que tu peux tout autant perdre ton calme dans les affaires que dans les divorces. Mais tu ne pouvais nier ton côté empathique, cette facilité que tu avais à faire sentir à tes clients que tu les comprenais. C’était une de tes forces mais tu savais faire la part des choses alors cela ne te bouffait pas de l’intérieur. « Le monde des affaires est loin d’être un monde facile. Il demande juste d’autres compétences je suppose. » Et tu connaissais le monde des affaires de l’intérieur, tu en avais bien trop vu de tes yeux d’adolescente. Mais la réalité reprend le dessus et il faut faire face à cette situation qui vous entoure. Tu te rends compte que tu n’as de nouvelles de personne, tu ne sais pas s’il y a des morts ou pas, tu paniques un peu à l’idée que quelqu’un ait trouvé la mort. « Je ne sais pas Milena… A part Priam et… Arthur je crois… je n’ai vu que vous. Enfin avec les personnes autour de nous… Mais je suis sure que vos amis vont bien… Je vais vous chercher un peu d’eau et un peu de sucre d’accord ? Et Milena ? Restez éveillée » Matteo, tu voulais savoir si Matteo allait bien mais Eliane ne t’en parlait pas. Tu n’osais pas demander, tu avais trop peur de la réponse. Rester éveillée … Oui, c’était une bonne idée en effet mais tu n’étais pas sûre d’en avoir envie. Peut-être que si tu fermais les yeux et que tu les rouvrais, le cauchemar serait terminé ? Eliane est partie te chercher du sucre et de l’eau. Tu vois des jambes passer devant toi, tu entends des voix que tu es incapable d’associer à qui que ce soit, des cris aussi des fois mais tu n’as plus vraiment la force d’avoir peur, de chercher à savoir ce qui se passe. Et puis le visage d’Eliane réapparaît. « Tenez. C’est tout ce que j’ai pu trouver » Tu regardes le soda sans grand enthousiasme. Tu laisses Eliane t’ouvrir la bouteille et puis tu le bois. La première gorgée te donne envie de vomir mais tu continues à boire, c’est sensé te faire du bien. Tu entends Eliane parler à quelqu’un et puis tu finis la bouteille. Deux paires de regards sont sur toi et une blondinette te demande : « Vous avez quoi ? » Tu la regardes avec de grands yeux. Elle plaisante n’est-ce pas ? C’est juste pas possible de te poser cette question. « Vous allez bien ? Parce que j’ai un énorme morceau de verre enfoncé dans la jambe. » Lui dis-tu simplement ne comprenant pas si la demoiselle avait perdu la vue ou si elle le faisait exprès.

@Eliane Samuels @Lydia Waters