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 Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek}

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Message(#) Sujet: Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} EmptyMar 4 Juil 2017 - 18:57


Derek & Alizée


❝ Quand le passé vient frapper à votre porte. ❞


Quand Alizée s'était décidée à ouvrir sa propre clinique vétérinaire, elle avait omis le côté administratif de la chose. Sans parler des démarches à suivre et de la paperasse à remplir, il fallait bien qu'elle tienne les comptes de sa clinique. Elle avait demandé conseil à des membres de sa famille et la meilleure option qu'elle avait était d'engager un comptable. Elle avait fait appel à un cabinet spécialisé et jusqu'à lors tout s'était bien passé. Depuis quatre ans, c'était le même comptable qui suivait ses comptes et l'aidait à gérer sa clinique et maintenant le sanctuaire pour animaux marins blessés qu'elle avait ouvert il y a un an. Seul hic, il avait eu une grosse opportunité sur Melbourne qu'il avait saisie et Alizée s'était donc retrouvée sans comptable. Il fut vite remplacé mais cette nouvelle personne ne lui convenait pas, trop inexpérimenté à son goût. Son collègue qui avait entendu parlé de l'ouverture d'un nouveau cabinet d'expert-comptables avait convenu d'un rendez-vous qui avait lieu aujourd'hui.

"Max, c'est bien dans quinze minutes qu'il vient?" Alizée avait un doute, peut-être parce qu'elle avait plus urgent à penser ces temps-ci ou parce qu'il lui arrivait d'omettre ce genre de choses. Son collègue devait être désespéré, elle avait tendance à oublier pas mal de choses ces derniers temps. Peut-être parce qu'elle ne dormait pas assez, soit elle était appelée en urgence à la clinique, soit Sea Shepherd avait besoin de ses services, soit c'était son frère ou son meilleur ami qui avaient besoin d'elle alors à la fin elle n'avait plus une minute pour elle. "Oui à 17h, tu sais que tu me l'as déjà demandé ce matin. Faudrait que tu penses à te reposer Alizée." Sa remarque la fit sourire, ce n'était pas possible pour elle, elle était mariée à son travail et préférait s'occuper des autres plutôt qu'elle. C'était dans sa nature, mais prendre des congés ne serait pas une mauvaise idée même si dans l'immédiat ce n'était pas dans ses priorités. "J'y penserai.. Mais bon tu me connais.. En tout cas j'espère que tu m'as déniché un bon comptable parce que la dernière fois je m'y connaissais limite mieux que lui en bilan et compte de résultat.." Elle exagérait un peu évidemment, elle avait les bases en comptabilité mais il ne fallait pas non plus rentrer dans les détails. Cependant, il fallait admettre que le dernier comptable à qui elle avait eu à faire n'avait pas été assez compétent et ne fournissait pas un travail assez sérieux et rigoureux à son goût. La brune était très carrée et avait aussi mauvais caractère et le tout combiné n'aidait pas. "Écoute c'est ma femme qui m'en a parlé et apparement il était plutôt réputé sur Londres donc tu verras bien." Elle hocha la tête, sa femme travaillait dans le service financier d'une grosse boite donc elle s'y connaissait un minimum mais bon elle se ferait son avis par elle-même. En tout cas elle était reconnaissante envers son collègue de s'en être occupé. Ils se rendaient souvent mutuellement service mais pour le coup, il l'avait bien aidée. "Je te te dirai ça demain!" Elle sourit, haussant les épaules avant d'entendre sa secrétaire s'adresser à quelqu'un à l'accueil. Soit c'était un patient de dernière minute, soit son rendez-vous était là. Elle salua son collègue avant d'aller voir qui était là.

"Derek? Qu’est-ce que tu fais ici?" À peine arrivée dans la salle d'attente, elle le reconnut; il n’avait pas tellement changé et avait toujours ce même charisme et ce regard qui l’avaient faite céder un nombre incalculable de fois. Au début, elle crut simplement halluciner, il se tenait là devant elle une mallette à la main et un chiot à ses pieds. Elle ne mit pas longtemps à faire le rapprochement, son comptable avait Wayne pour nom de famille d'après ce que Max lui avait dit et Derek s'était en effet reconverti en comptable d'après ce qu'elle avait pu lire dans son livre. Oui en effet, elle l'avait lu. Elle était tombée par hasard dessus dans une librairie et avait cédé à la curiosité. Elle avait été touchée par son récit car il y a des choses propres à son accident et à sa rééducation qu'il ne lui avait jamais directement confiées. Mais elle avait été heureuse de voir ce qu'il était devenu. Pour elle, leur histoire avait pour sûr un gout d'inachevé parce que si leurs projets n'avaient pas été différents l'un de l'autre à l'époque, ils seraient sans doute encore ensemble à l'heure d'aujourd'hui. Aucun ne voulait faire de concessions et forcer l'autre à en faire alors leur histoire s'était arrêtée là à contre coeur. Même si leur histoire n'avait duré que quelques mois, Alizée mit du temps à digérer cette rupture. Quand ils en avaient enfin fini avec leur galère, qu'ils arrivaient enfin tous les deux à remarcher et qu'ils pouvaient enfin vivre pleinement leur histoire, le destin avait fait en sorte de les séparer. La brune était très amoureuse de lui, c'était bien le seul homme qu'elle avait aimé comme cela. Mais le temps était passé et elle était passée à autre chose. Ils s'étaient perdus de vue et elle ne le revit qu'une seule fois, c'était l'année dernière. Elle était à Londres pour quelques jours et elle s'était rendue dans le café où elle avait ses habitudes juste à côté de Covent Garden. C'est là qu'elle était tombée sur Derek, il est vrai qu'ils y venaient souvent quand ils étaient ensemble, ils avaient à peine eu le temps d'échanger qu'une jeune femme était venue les rejoindre, sa femme. Nier que cela ne lui avait rien fait serait mentir mais il avait l'air heureux alors elle était contente pour lui parce qu'il le méritait.

Maintenant il était là, devant elle, elle se demandait ce qu'il faisait à Brisbane, il avait dû s'y installer s'il avait ouvert son propre cabinet. Elle était restée de longues secondes complètement statique, ne parvenant pas à dire quoique ce soit parce que pour le coup le destin avait décidé de les remettre sur le chemin l'un de l'autre et pour être honnête elle n'y était pas prête. Elle finit ensuite par se reprendre même si au fond d'elle, c'était le chamboulement total. "Ça faisait longtemps.. Suis-moi.." Elle l'invita à la suivre dans son bureau, après avoir dit à ses collègues qu'ils pouvaient y aller. "Je suis un peu surprise de te voir.. Enfin je pense que ça ne t'a pas échappé.." Elle était gênée, ne savait pas où se mettre et elle perdait ses moyens comme une enfant de quatre ans. Elle se posait des milliers de questions, est-ce qu'il était au courant qu'elle dirigeait cette clinique avant de venir? Max n'avait peut-être donné que son nom de famille. Et surtout, qu'est-ce qui l'avait amené ici, si loin de Londres? Elle n'arrivait pas à le regarder dans les yeux et avait sûrement l'air d'une parfaite idiote. "Installe-toi." Elle l'invita à s'asseoir à son bureau, elle avait sorti une pile de dossiers enfin tous ces documents comptables pour ainsi dire. Elle était tellement perturbée par sa présence qu'elle en avait oublié qu'une petite boule de poils était aussi là et le chiot s'approcha d'elle. "Salut toi.. C'est quoi son nom?" Rien de mieux qu'un animal pour l'apaiser et lui faire oublier que l'homme qu'elle avait tant aimé se trouvait maintenant devant elle alors qu'elle pensait ne plus recroiser sa route.
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Message(#) Sujet: Re: Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} EmptyMer 5 Juil 2017 - 0:56




   
   Alizée & Derek
   Quand le passé vient frapper à votre porte

M
a nouvelle vie commence à Brisbane. Cela fait quelques semaines à présent que je suis arrivé dans cette ville qui me semble pleine de surprises et de nouveautés. Je sens que je vais y trouver le changement que je recherche.
Londres me plaisait énormément. Cela restera pour toujours ma ville natale et la ville de mon cœur. Mais ce n'était pas la ville dans laquelle je pourrais changer de vie. Je passe fréquemment devant la clinique dans laquelle j'ai passé plusieurs années de ma vie. Alors non, je n'oublierais jamais cette période difficile mais moins y penser me ferait du bien. Et puis, en instance de divorce, il est probablement mieux de m'éloigner de celle qui va officiellement devenir mon ex-femme.
Alors quand j'ai entendu parler de Brisbane, de cette ville qui bouge et de ce pays accueillant, je me suis dit que je devais en profiter. Assez loin de Londres pour démarrer une nouvelle vie.

Le métier que j'exerce à présent me plait énormément. Comptable me permet de me plonger dans mon travail, dans les chiffres et dans les documents et de ne penser à rien autre. Je me sens bien.
D'autant plus qu'ici, à Brisbane, j'ai eu l'opportunité de créer mon cabinet de comptabilité. En association avec une connaissance expert comptable, nous avons décidé de nous lancer dans cette expérience.
J'en avais les économies et je savais qu'être mon propre chef me ferait du bien. À 40 ans, l'autorité ne me convient plus réellement.

En cette fin d'après-midi, j'ai rendez-vous dans une clinique vétérinaire.
C'est un nouveau client dont on ne m'a donné que l'adresse et le nom du cabinet. Ma secrétaire fait parfaitement son travail et je sais que ce nouveau client ne pourra m'apporter que du positif. Je connais mon travail, je sais que les entreprises déjà fidélisées sont ravies de mon job. Alors il n'y a pas de raison qu'avec celui-ci, ça ne fonctionne pas.

Quelques minutes avant l'heure du rendez-vous, j'entre dans le cabinet et m'adresse à la secrétaire pour me présenter. À peine assis dans la salle d'attente, ma mallette sur mes genoux et mon chiot à mes pieds,
j'entends une voix prononcée mon prénom. Alors que j'étais en train d'offrir quelques caresses à mon animal de compagnie, je lève la tête.
Alizée Lancaster.
Elle est là, debout devant moi, l'air choqué de me voir. Autant dire que ce choc est réciproque. Je n'en dis rien de plus. Je me redresse en la détaillant des yeux. Ses longs cheveux, son regard, son allure. Rien a changé. Elle est restée la même depuis tout ce temps.
Je ne sais pas ce qui me revient le plus rapidement en tête : ma relation amoureuse avec elle, nos soirées en chaise roulante à nous confier l'un à l'autre ? Tout à la fois.
Alizée m'avait fait ressentir de drôles de sensations et de sentiments.
Je n'avais jamais su mettre de mots sur ça. Enfin, je ne crois pas que les mots pouvaient suffire à décrire ce qui nous lie.

« Salut Alizée... » Je prends enfin la peine de me lever, manquant d'écraser la patte de ma petite bête à poils.
« Je crois que... On est censé avoir rendez-vous... Enfin, techniquement, ici je... Je suis venu en tant que comptable. » Présentation bête mais efficace. C'est net et précis. Pourtant, sans l'avoir dit, je pense qu'elle avait compris.
Alizée me demande ensuite de la suivre, j'exécute alors sans perdre une seconde. Ses collègues partent après l'autorisation du vétérinaire.
En entrant dans son bureau, elle me confie sa surprise de me voir.
« Je te rassure que je suis un peu surpris. Je ne pensais pas tomber sur toi en venant ici. »
Non, il n'y avait aucun complot là-dedans. En aucun cas, je ne me serais permis de venir ici en sachant qu'il s'agissait d'Alizée, mais sans qu'elle ne connaisse mon identité. La surprise était réelle pour nous deux.
Je prends alors place sur la chaise, devant le bureau, et face à elle.
Je pose la mallette à mes pieds. Je ne sais pas si je la détaille elle,
ou plutôt le décor qui l'entoure. Mon cœur bat si fort et si vite. Je n'aime pas cette sensation. J'aime le contrôle. Mais pour le coup, c'est raté.

Alors que mon chien n'était plus attaché à sa laisse, il ne perds pas une seconde à aller se frotter à Alizée. Ce chiot, je venais de l'adopter en venant à Brisbane. Sa compagnie me fait énormément de bien. Il s'agissait d'un yorkshire. Assez étonnant pour un homme, mais cette boule de poils m'a fait craquer.
Alizée me demande alors comment il s'appelle. Je pose mon regard sur elle pour lui répondre rapidement.
« Batman. C'est... Un peu original mais dès que je l'ai vu, je trouvais que ça lui irait bien. »
J'étouffe un rire nerveux. Je me gratte la main, à défaut de me gratter la nuque. Il s'agit là aussi d'un geste faisant preuve de nervosité. Je souris en regardant mon chiot avant de reposer mon regard sur elle.
Son amour pour les animaux dépasse tout, ça crève les yeux. Mais ce qui me crève les yeux, c'est sa beauté. Elle n'a pas changé. Elle est toujours aussi belle.
« Tu vas bien ? »
Une question banale que pourrait se poser deux amis. Sauf que nous ne sommes pas amis. Mais c'était une façon de prendre des nouvelles de sa vie.
Assis sur ma chaise, mon rythme cardiaque commence à se calmer.
Mais je me demande si tout ceci n'est pas un signe du destin.
WILDBIRD
 



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Message(#) Sujet: Re: Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} EmptyMer 5 Juil 2017 - 21:33


Derek & Alizée


❝ Quand le passé vient frapper à votre porte. ❞


Alizée ne s'attendait pas à voir Derek franchir la porte de son cabinet, c'était bien la dernière personne à qui elle pensait. Elle savait qu'il n'était pas impossible qu'ils se recroisent comme elle retournait souvent à Londres mais elle n'aurait jamais pensé le croiser ici à Brisbane. Enfin si, ils auraient pu se croiser s'il y était venu en vacances mais elle n'aurait jamais pensé qu'il deviendrait son comptable. Si on lui avait dit qu'il viendrait s'installer ici un jour, elle ne l'aurait jamais cru, elle savait à quel point il tenait à sa ville natale. C'est bien pour cela, entre autres, qu'il ne l'avait pas suivie quatre ans en arrière. Elle se demandait ce qui avait bien pu le pousser à franchir le cap, s'il était à son compte, il vivait forcément ici. Depuis combien de temps d'ailleurs? Il n'ignorait pas qu'elle vivait ici, devait-elle y voir un signe ou quelque chose? Des milliers de questions lui brulaient les lèvres mais elle aurait certainement assez vite des réponses. En tout cas, il avait l'air autant au courant qu'elle de la réelle identité de son rendez-vous. Il n'était pas plus informé qu'elle et sa surprise était sincère. Il avait eu le même choc à première vue mais Alizée ne s'était pas trompée, c'était bien lui son nouveau comptable. Ils avaient l'air de deux enfants qui ne savaient pas où se mettre.

« Je te rassure que je suis un peu surpris. Je ne pensais pas tomber sur toi en venant ici. » A l'air qu'il arborait, elle avait bien compris qu'il était aussi surpris qu'elle. Décidément le destin avait un drôle d'humour, à croire qu'ils ne pouvaient pas sortir de la vie de l'un et l'autre. "On est deux alors.. Tu as ouvert un cabinet ici alors? Tu as quitté Londres?" Alizée souhaitait en savoir plus évidemment, peut-être qu'il ne dévoilerait pas tout, ils n'étaient plus proches comme avant et chacun avait sa vie privée maintenant. Elle savait en tout cas qu'il avait dû se passer quelque chose pour qu'il déménage. Peut-être que c'était sa femme qui avait décidé de ce changement, quoiqu'après réflexion elle remarqua qu'il n'avait plus son alliance mais elle ne souhaitait pas faire de raccourcis non plus. Un an en arrière, elle l'avait croisé avec sa femme Laia et avait trouvé le couple plutôt épanoui. L'alliance n'était qu'un détail mais Alizée était très observatrice et ça ne lui avait pas échappé. De toute manière elle était incapable de réfléchir, son cerveau tournait plus rapidement qu'à l'habitude tout comme son coeur qui avait accéléré ses battements. Il suffisait qu'elle croise son regard un quart de secondes pour que son coeur s'emballe comme si ces quatre dernières années n'étaient pas passées par là.

Heureusement que son chien était là, cela lui donnait une excuse pour fuir son regard et pour ralentir son rythme cardiaque. Elle attrapa la petite boule de poils et la posa sur ses genoux, elle ne voyait pas Derek avec un petit chien mais pourquoi pas. "Et toi qui rêvait d'avoir deux gros chiens, tu me surprendras toujours.." Alizée se mit à rire doucement, évidemment qu'elle n'avait pas oublié tout ce qu'ils s'étaient confiés et les projets qu'ils avaient. Elle savait qu'il voulait une famille, qu'il rêvait d'une maison avec des animaux et à l'époque il avait parlé de deux chiens. Elle se détendait petit à petit et elle ne pouvait pas s'empêcher d'évoquer le passé. « Batman. C'est... Un peu original mais dès que je l'ai vu, je trouvais que ça lui irait bien. » Oui c'était original mais en effet cela lui allait bien. En tout cas le chiot semblait adorable et en parfaite santé d'après ce qu'elle pouvait voir. Il se plaisait déjà et ne demandait pas à descendre de ses genoux. "Original certes mais ça lui va bien oui. Et puis je suppose que tu es toujours aussi fan de Batman?" Elle s'aventura enfin à le regarder, un sourire amusé dessiné sur les lèvres. Elle se rappelait qu'il était plutôt fan et qu'ils avaient regardé pas mal de fois la trilogie de Christopher Nolan pendant leurs nuits blanches à la clinique et même après. Que Derek donne ce nom à son chien ne l'étonnait qu'à moitié en fait. "Tu viens de l'adopter?" À en juger le petit chien toujours sur elle, il n'était pas bien vieux et il l'avait surement depuis seulement quelques temps. En tout cas, elle était bien contente qu'il l'ait amené, sans doute pour lui faire un premier check-up, cela permettait de détendre l'atmosphère. La situation aurait pu être très vite embarrassante. « Tu vas bien ? » La brune hocha la tête. Ça allait bien, enfin ça allait jusqu'à ce qu'il entre dans sa clinique parce qu'à ce moment là, en elle, même si elle faisait plutôt bonne figure, c'était beaucoup plus compliqué. "Oh oui ça va.. Bon comme tu le vois je me suis faite à ma vie ici, j'aurais du mal à retourner à Londres. Et toi alors? Qu'est-ce qui t'amène ici?" Sa gêne disparaissait au fur et à mesure de la conversation, le choc était passé. Elle prenait des nouvelles parce qu'elle voulait en savoir plus, elle était de nature curieuse de toute façon et puis cela concernait Derek, c'était surtout ça.
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Message(#) Sujet: Re: Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} EmptyJeu 6 Juil 2017 - 0:17




   
   Alizée & Derek
   Quand le passé vient frapper à votre porte

A
lizée était très certainement l'une des femmes les plus importantes de ma vie. En arrivant à la clinique londonienne, j'étais totalement désespéré. Je venais d'être rapatrié d'une mission essentielle, on m'annonçait une blessure me faisant perdre l'usage de mes jambes et donc, par conséquent, que militaire était le métier de mon ancienne vie. Jamais plus, je ne pourrais enfiler l'uniforme. C'était probablement le plus grand drame de mon existence. Et pourtant,
Alizée, voisine de chambre à la clinique, m'avait aidé à remonter la pente. Pourtant, elle aussi allait mal mais elle avait su trouver les mots pour me motiver et de mon côté, j'avais su trouver les bonnes formules pour casser un petit bout de sa carapace. Être lier à une personne en chaise roulante comme nous, est indescriptible. À partir de là, notre relation était unique. Nos ressentis, nos pensées, nos malaises : seules les personnes en fauteuil peuvent comprendre. Les autres, notamment nos proches, tentent de nous consoler et bercent nos difficultés de "je comprends" et "j'imagine". Mais tant qu'on n'a pas vécu cela, on ne peut pas comprendre. Et je ne peux pas leur en vouloir. Mais avec Alizée,
notre relation avait été si particulière depuis le début.

Avec elle, nous n'avions pas commencé de relation amoureuse à la clinique. Ce n'était sûrement pas l'envie qui en manquait mais ce n'était pas le lieu adéquat et surtout, ce n'était pas le bon moment, ni pour l'un, ni pour l'autre.
Notre histoire a duré sept mois. Ce n'est pas très long, presque ridicule pour certains mais cela avait été suffisant pour vivre une relation passionnel et forte. En sa présence, je sais que j'ai connu le bonheur.
La joie de la retrouver, des merveilleux moments partagés, de folles nuits à faire rêver. Et pourtant, la réalité avait bien vite refait surface.
Les rêves de chacun prennent le dessus et après les années difficiles que l'on a vécu, on ne pouvait pas s'empêcher de réaliser nos envies.
Nous ne pouvions pas devenir égoïste et empêcher l'autre de vivre.
Alors valait-il mieux se séparer et vivre nos rêves, ou rester ensemble et être malheureux ? Nous avions opté pour la première solution.
À l'heure actuelle et jusqu'à présent, j'aurais toujours dit que cela avait été une bonne chose, bien que la séparation n'avait pas été facile à accepter. Mais maintenant que je me retrouve face à elle, mes pensées fusent : et si j'étais passé à côté de quatre années de ma vie ? Ses pensées étaient vite chassées. Ce qui est fait est fait, et le destin m'a mis Laia sur mon chemin. Je ne sais pas non plus si c'était une bonne solution. Mais la vie en a décidé ainsi. Et elle a aussi décidé de mon divorce. À croire que je ne m'étais pas encore pris assez de gifle dans la vie.

Face à Alizée, la surprise de nous retrouver laissait peu à peu place à la curiosité. Qu'était-elle devenue ? Que faisais-je ici ? Je  me pose des tonnes de questions et je suis certain qu'il en est de même pour elle.
Quoi que, depuis quatre ans, je me suis marié. Elle aussi peut l'être.
Et si elle était maman ? Et si j'étais enfoui loin dans sa mémoire et qu'elle n'avait pas repensé à moi depuis l'an dernier ? Trop de questions et je sens que la nuit prochaine sera difficile.
« Oui, je me suis lancé dans mon affaire avec un ami, lui aussi comptable. En changeant de vie, je ne voulais pas rester un simple comptable. Je me suis dit que c'était le moment d'ouvrir mon propre cabinet. »
Je crois que j'ai déjà parlé trop vite, notamment en évoquant le changement de vie. Voilà déjà un indice pour Alizée : oui, "en changeant de vie".

Et puis heureusement, l'attention dévie rapidement sur mon chiot,
Batman. Cela permet de détendre l'atmosphère et d'éviter la sensation de retrouvailles plus longtemps.
Lorsqu'Alizée évoquait les souvenirs d'antan, notamment mon envie d'avoir deux gros chiens, je ris légèrement en baissant le regard. Elle s'en souvient. Et c'est vrai qu'à une époque, je rêvais de courir dans des champs avec deux grosses boules de poils.
« Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, comme on dit.»
Lui répondis-je en riant et en relevant le regard vers le sien.
Les animaux faisaient entièrement partie de sa vie. Cela se sent et se voit, surtout quand je réalise le regard qu'elle pose sur Batman. Dont là aussi, elle rappelle un souvenir du passé et mon amour pour le héros Batman.
« Toujours aussi fan, oui... Il y a un âge où on ne change plus, je crois.»
En souriant, cela me rappelait l'une des raisons de notre rupture. Lorsque je réalisais que nos souhaits pour l'avenir n'étaient pas identiques, je me rappelais de notre différence d'âge. Pas incroyable,
certes. Mais huit ans d'écart, c'est suffisant pour se souvenir que le mode de vie n'est plus le même. Et quand je me dis qu'à présent,
en 2017, j'ai 40 ans, je me dis réellement que la différence d'âge est présente...
« Oui, en arrivant à Brisbane, j'ai immédiatement eu l'envie d'adopter un animal. Et j'ai craqué pour lui. Visiblement, il est en pleine forme mais je n'ai pas encore eu le temps de consulter un vétérinaire... » Quelle coïncidence.

Mes réponses étaient courtes. Même si le plus gros choc est passé,
je reste surpris et mal à l'aise de me retrouver face à cet ancien amour. Je ne sais pas trop comment réagir. Surtout que l'année dernière, nous nous sommes recroisés, et j'étais en compagnie de Laia.
Alizée n'avait pas pu l'éviter.
La jeune femme me confiait sa vie à Brisbane et le bonheur qu'elle vit dans cette ville.
« Ah oui, tu ne vis pas de la même façon ici qu'à Londres ? »
Alizée venait d'avouer qu'elle se sentait bien ici et qu'elle ne pourrait pas quitter Brisbane et retourner vivre définitivement à Londres. Ma question était sortie toute seule de ma bouche. Comme si je voulais lui demander si elle n'aurait pas pu ouvrir son cabinet à Londres. Comme si elle n'aurait pas pu rester avec moi, il y a quatre ans.

Mais vient le moment de répondre moi aussi à ses questions. Ce qui m'amène ici ?
« Même si j'aime Londres plus que tout, je crois que l'air de cette ville m'étouffe. Je n'aurais pas cru dire ça un jour mais c'est vrai. J'ai eu envie de changement... Encore une fois ! »
Je terminais ma phrase en riant légèrement pour amener l'ironie de ma réponse. Et oui, changer de vie une nouvelle fois.
Mes yeux se posèrent dans les yeux, avant de descendre vers le sol.
Ce n'est pas qu'elle m'intimide. Mais la retrouver me chamboulait énormément. Pour plein de raisons différentes.
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Message(#) Sujet: Re: Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} EmptyJeu 6 Juil 2017 - 22:21


Derek & Alizée


❝ Quand le passé vient frapper à votre porte. ❞


Derek avait fait partie des personnes qui comptaient le plus pour Alizée et qui lui étaient indispensables. Il faisait partie de ses piliers. Après son accident même si sa famille et ses amis étaient là pour elle, cela n'avait rien à voir car ils ne pouvaient pas comprendre ce qu'elle vivait à moins de se retrouver eux aussi dans un fauteuil avec le risque de ne plus jamais marcher. À l'époque, à vingt deux ans à peine, elle avait dû encaisser le fait qu'elle risquait de rester clouée dans un fauteuil le restant de sa vie, qu'elle ne pourrait plus jamais devenir ballerine et que sa vie qui venait à peine de commencer était peut-être déjà bien mise à mal. Il y avait de quoi être découragé mais heureusement Derek était arrivé. C'était sa bouffée d'air frais qui l'a faite sortir de cette période noire où elle était presque devenue asociale, repoussant quiconque voulant l'aider ou lui faire croire qu'il comprenait. C'est lui qui avait su la motiver et elle lui en serait toujours reconnaissante. Il était devenu évident qu'elle ne pouvait plus se passer bien longtemps de sa présence et c'est tout naturellement qu'ils avaient fini par se mettre ensemble. Il resterait certainement l'un de ses plus gros regrets mais prendre le large, loin de Londres et de tout ce passé lui avait permis de digérer plus rapidement les choses. Cependant, il était revenu à elle même si cela était par pur hasard. Elle se demandait où ils en seraient si quatre ans plus tôt elle était restée ou s'il l'avait suivie, elle ne le saurait sans doute jamais.

« Oui, je me suis lancé dans mon affaire avec un ami, lui aussi comptable. En changeant de vie, je ne voulais pas rester un simple comptable. Je me suis dit que c'était le moment d'ouvrir mon propre cabinet. » Elle avait déjà une première réponse, alors comment ça il avait changé de vie? Elle se demandait ce qu'il y avait derrière cela. Peut-être qu'il s'était encore passé quelque chose d'important, de grave qui l'amène à faire ce choix. Décidément, le destin s'acharnait plus sur certaines personnes. La vie n'était jamais un long fleuve tranquille et ils étaient tous deux bien placés pour le savoir. "C'est super, je suis contente pour toi alors! Il n'y a rien de mieux qu'être son propre patron." Elle avait fait mine de ne pas tiquer sur ce changement de vie, il n'avait sans doute pas envie d'aborder le sujet, c'était peut-être en lien avec l'absence d'alliance à son annuaire gauche mais elle ne poserait pas la question. Elle avait l'impression de discuter avec une vieille connaissance, le choc passé c'était plus facile et puis elle avait sincèrement envie de savoir tout ça. « Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, comme on dit.» Elle rit suite à sa remarque, elle était la première à sortir cette réplique. Elle hocha alors la tête. "Oui tu as raison.. Au final c'est moi qui ai deux chiens et trois chats au passage.." Certaines personnes étaient surprises quand elle annonçait tous les animaux qu'elle avait mais elle était sûre que Derek ne le saurait pas, il la connaissait par coeur. « Toujours aussi fan, oui... Il y a un âge où on ne change plus, je crois.» Elle sourit amusée, elle avait pas mal de souvenirs qui lui revenaient en mémoire et la nostalgie était là mais le passé était le passé. "On ne se refait pas comme on dit!" Elle haussa les épaules, en quatre ans il n'avait pas changé, il était resté le même. Alizée n'était pas encore trop proche de la quarantaine mais cela arriverait assez vite. Elle se demandait si depuis la dernière fois Derek avait concrétisé son rêve, avoir des enfants, elle savait que c'était important pour lui et qu'à quarante ans il en avait sûrement encore plus envie. « Oui, en arrivant à Brisbane, j'ai immédiatement eu l'envie d'adopter un animal. Et j'ai craqué pour lui. Visiblement, il est en pleine forme mais je n'ai pas encore eu le temps de consulter un vétérinaire... » Elle sourit doucement avant de reposer Batman par terre pour qu'il rejoigne son maitre. "Tu as bien fait. C'est une bonne compagnie. Et bien j'avais besoin d'un comptable et toi d'un vétérinaire, le hasard fait bien les choses!" Elle secoua la tête, en riant, amusée, décidément le destin aimait faire des siennes.

« Ah oui, tu ne vis pas de la même façon ici qu'à Londres ? » Elle réfléchit un instant avant de reprendre. Elle se doutait qu'il pouvait y avoir des sous-entendus derrière cette question. Cela en revenait peut-être au fait qu'elle avait voulu quitter la capitale anglaise pour l'Australie quatre ans plus tôt, comme si la vie londonienne ne lui suffisait plus mais c'était le cas. "C'est différent en fait.. Bon il y a le climat évidemment tu ne me contrediras pas là-dessus je pense.. Et puis tu sais j'avais besoin de ça.. J'ai mon frère ici, j'ai ouvert ma clinique, j'ai même ouvert un sanctuaire pour les animaux marins blessés, je suis bénévole pour Sea Shepherd, enfin c'est comme si j'avais trouvé ce pour quoi j'étais faite ici.. Et puis j'ai ma vie ici maintenant, j'ai mes amis, ma maison, mes animaux, ma routine quoi.." Elle sourit à l'homme qui se trouvait en face d'elle, elle aurait aimé lui avouer qui lui manquait quelque chose dans sa vie. À trente deux ans, elle commençait à se poser des questions, à vouloir trouver quelqu'un avec qui partager sa vie, avoir une famille mais là-dessus elle était malchanceuse. Elle aimerait lui dire qu'elle adorait sa nouvelle vie évidemment mais qu'il restait l'un de ses plus gros regrets, mais à quoi bon, quatre ans après? Il avait refait sa vie et tout comme elle il avait pris un nouveau départ. Londres était sa ville de coeur mais Brisbane avait donné un second souffle à sa vie et avait donné un sens à son existence. Elle ne se verrait pas abandonner la vie qu'elle avait construite ici. "Je peux déjà te dire que tu deviendras vite accroc à cette ville.. Il fait bon vivre ici comme on dit.. Quand est-ce que tu es arrivé?" Il ne semblait pas être ici depuis très longtemps mais elle était tout de même curieuse d'en savoir plus. « Même si j'aime Londres plus que tout, je crois que l'air de cette ville m'étouffe. Je n'aurais pas cru dire ça un jour mais c'est vrai. J'ai eu envie de changement... Encore une fois ! » Elle acquiesça, c'est ce qu'elle avait ressenti quatre ans en arrière. Elle avait eu besoin de laisser le passé derrière elle, de prendre ses distances et cela avait été bénéfique sans hésitations. Les changements ils y étaient tous deux habitués décidément. "Je comprends.. J'avais un peu le même sentiment tu sais.. En tout cas je pense que tu as bien fait de poser tes valises ici, j'espère que tu t'y plairas alors!" Elle lui sourit, elle était sincère. Après tout ce qu'il avait traversé, à quarante ans maintenant, elle espérait qu'il allait enfin trouvé l'endroit qui lui convenait et mener une vie calme et paisible si cela était possible. Néanmoins le savoir aussi proche d'elle allait la travailler pendant quelques semaines. Retrouver une personne qui avait tant comptée par le passé d'une manière si radicale ne serait pas une situation à laquelle elle allait s'habituer rapidement. C'était certain.
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Message(#) Sujet: Re: Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} EmptyVen 7 Juil 2017 - 0:29




   
   Alizée & Derek
   Quand le passé vient frapper à votre porte

M
a vie a toujours été remplie de surprises. Parfois des bonnes, la plupart du temps des mauvaises. Mais lorsqu'un éditeur est venu frapper à ma porte pour me proposer d'écrire mon histoire, j'étais resté bouche bée. J'avais d'abord refusé, me demandant qui ça pourrait intéresser. Je ne suis pas célèbre, et j'estime que ma vie n'est pas incroyable au point d'en vendre des bouquins. Et pourtant, cet éditeur a su trouver les mots et j'ai fini par accepter. Mais j'y avais mit un point d'honneur : ne rien rectifier. Pas un seul mot. Dans la plupart des livres,
on finit toujours par retoucher les propos, pour qu'ils plaisent plus aux lecteurs, pour donner plus de suspens, plus de buzz. Mais ma vie n'est pas une histoire, donc elle sera vendue comme je la raconte. Marché conclu. C'est en 2016 que j'ai vu mon nom dans les librairies. Sur la couverture, ce n'était pas mon visage. Mon nom était déjà affiché,
j'estimais que c'était largement suffisant. Les autographes, ce n'est pas mon truc. Mais vraisemblablement, c'était celui des lecteurs. Alors je m'étais prêté au jeu une ou deux fois, peut-être trois. Mais la célébrité ne m'attirait pas donc j'avais tout fait pour estomper tout cela. Cela m'avait permis de gagner de l'argent -bien que je n'en avais pas spécialement besoin- mais il avait surtout été bon pour moi. Cela m'avait permis d'écrire mes pensées et de me confier entièrement.
Après tout, les lecteurs ne me connaissent pas alors je peux me laisser aller. J'y avais confié des choses personnelles, tout en laissant une part du mystère. Mon "jardin secret" comme disent les femmes. Ce bouquin m'avait fait réalisé énormément de choses, et il est peut-être l'une des raisons de mon divorce. En une nuit, j'ai écrit des centaines de pages.
Et j'en suis assez fier.

Lorsque j'avais recroisé Alizée l'an passé, que nous nous sommes échangés quelques mots et que Laia fit son apparition, j'avais été chamboulé, sans trop savoir quoi penser. Être fier de montrer à Alizée que j'avais tourné la page et que j'étais marié ? Non, je ne suis pas si méchant. Être, au contraire, déçu qu'elle ait vu mon alliance et même,
carrément, la femme que j'ai épousé ? Je ne sais pas. J'assume complètement mon mariage avec Laia, qui avait été plutôt bien accepté et apprécié par ma famille, mais c'est comme si j'avais voulu que cela reste secret à la connaissance d'Alizée. Manque de chance, nos destins s'étaient croisés ce jour là.

En me retrouvant aujourd'hui face à elle, je ne savais pas ce qui me plaisait le plus. Pouvoir évoquer nos souvenirs du passé ? Je ne sais pas. D'un côté, cela rappellerait de bons souvenirs mais plus que tout,
il remuerait le couteau dans la plaie. Ne plus la voir ? C'était possible.
Brisbane est quand même une grande ville, non ? Il suffirait que mon associé reprenne son dossier et c'était bouclé. Mais en avais-je envie ?
Cela serait pourtant bien plus simple. On ne se voit plus. Comme cela se fait depuis quatre années. Mais je ne pouvais pas dire ça à Alizée.
Elle ne m'avait pas fait de mal et lui dire que je ne voulais pas travailler pour elle, serait vexant.

Rien de mieux qu'être son patron, j'étais tout à fait d'accord avec elle.
Mais lorsque le sujet de conversation déviait sur les animaux de compagnie, je ris à sa réplique. Deux chiens, trois chats. Pas si étonnant de sa part.
« Pour une vétérinaire, ce n'est pas étonnant. Surtout de ta part. Tu as toujours débordé d'amour pour les animaux. »
Et voilà que c'est moi qui repart dans les anciens souvenirs. Mauvaise choses, je le sais.
Et puis, comme Alizée savait si bien le dire, le hasard fait bien les choses : elle a besoin d'un comptable, moi d'un vétérinaire. Mais...
Cela voudrait dire que l'on doit se voir plus souvent. Comment puis-je changer de vie, si l'on remet un élément de mon passé sur mon chemin ? Surtout : elle.
« Oui, comme tu dis : le hasard fait bien les choses... »
Je ne suis pas très bavard, mes réponses sont courtes. De nature,
je n'étais pas une 'pipelette'. Je suis du côté où le regard en dit plus que les mots. Sauf que dans notre cas, je préférerais ne rien dire du tout : ni par les mots, ni par le regard, ni par les gestes. Je ne voudrais pas mettre Alizée mal à l'aise ou lui montrer que je ne veux pas lui faire la conversation. Mais même si le choc est passé, j'ai dû mal à accepter que nos chemins se croisent à nouveau. Je me demandais ce que cela voulait dire. Je sais parfaitement que nous ne serons jamais amis. Enfin de vrais amis, je veux dire. Notre lien passé est bien trop important pour que l'on se lie d'amitié. Mais en même temps, notre histoire d'amour fait partie du passé. Il y a bien longtemps.

Alizée m'expliquait pourquoi elle aimait sa vie ici, en me disant que ses activités professionnelles lui permettait de s'épanouir pleinement.
Sa maison, ses animaux, son métier. Mais elle ne me parlait pas d'homme. En plus de ses amis, elle aurait pu me dire 'mon chéri'.
Après tout, c'était tout à fait normal qu'elle soit en couple, vu la femme exceptionnelle qu'elle est. Alors oui, je pouvais comprendre qu'elle était heureuse à présent, et elle le méritait.
« Je comprends. Je suis heureux de te savoir heureuse, alors. »
Lui dis-je, accompagné d'un léger sourire sincère. Depuis le début de notre entrevue, je parlais calmement, comme je le faisais toujours. Je pouvais être impulsif si l'on me cherche réellement. Mais en temps normal, je suis un homme assez calme. Trop calme, peut-être.
« Je suis arrivé il y a quelques semaines à peine. Pour tout te dire,
j'ai encore des cartons plein dans mon appartement. Je suis toujours bordélique, donc je me suis dit qu'un appartement me suffirait : plus la surface est petite, moins je risque de perdre mes affaires... »

Je riais légèrement. Et si je tentais l'humour ? Peut-être que ça me réussirait davantage.

Lorsque Batman revint à mes pieds, je passais ma main sur sa tête pour le caresser. « Assis. Assis Batman ». Raté. Je lève les yeux vers Alizée. « On est encore en phase d'apprentissage. Je crois que Batman n'a pas encore compris le sens du mot éducation. Mais ça va venir, j'en suis sûr. »
Je lui souris, laissant un instant de silence, avant de reprendre la parole.
« Tu veux peut-être qu'on commence à parler professionnel ? Tu as sûrement d'autres choses à faire tout à l'heure. »
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Message(#) Sujet: Re: Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} EmptyMar 11 Juil 2017 - 21:48


Derek & Alizée


❝ Quand le passé vient frapper à votre porte. ❞


Alizée parlait beaucoup parce qu'elle était de nature bavarde mais surtout que dans ce genre de situation, pour cacher sa gêne elle préférait la cacher derrière les mots et l'humour. Elle était certaine que Derek ne faisait pas le fier non plus, elle le connaissait trop bien pour ça. Aucun des deux n'auraient pu prévoir qu'ils allaient se recroiser. Le revoir l'année passée l'avait déjà perturbée parce qu'elle ne s'y attendait pas et le voir au bras d'une autre quand elle-même n'avait personne dans sa vie lui avait tout de même fait bizarre. Pendant les jours qui suivirent cette rencontre, elle s'était demandée si elle était restée, est-ce que ça aurait pu être elle à son bras? Mais la vie était ainsi faite mais elle avait décidé que Derek devait revenir dans sa vie alors qu'elle avait préféré l'en sortir pour ne plus penser à ce qu'ils auraient pu vivre. Aujourd'hui elle avait quand même du mal à accepter la situation même si elle faisait toujours bonne figure, c'était une Lancaster et c'était dans ses gênes. Elle savait très bien jouer avec les apparences. À présent ils allaient se croiser plus souvent mais après tout, elle ne voyait pas son comptable tous les jours jusqu'à lors et puis il n'amènerait pas son chien toutes les semaines non plus alors cela devrait limiter la gêne qui pourrait toujours y avoir entre eux. Là ça allait plutôt bien car ils prenaient des nouvelles l'un de l'autre après tout ce temps mais après ils ne discuteraient jamais comme deux vieux amis, c'était impossible. Elle savait aussi un jour qu'il faudrait qu'ils discutent de ce qu'elle avait lu dans son livre mais là tout de suite maintenant ce n'était pas le moment.

« Pour une vétérinaire, ce n'est pas étonnant. Surtout de ta part. Tu as toujours débordé d'amour pour les animaux. » Elle acquiesça avant de sourire nostalgique. Il est vrai qu'il la connaissait plutôt bien après tout, toutes les soirées qu'ils avaient passées à se confier l'un à l'autre, cette facette de sa personnalité n'avait donc pas pu lui échapper. "Oui c'est vrai.. Je n'ai pas vraiment changé comme tu peux le voir.." En quatre ans elle avait changé mais sur ce point là, rien n'avait changé, sa passion pour les animaux n'avait fait que grandir. « Oui, comme tu dis : le hasard fait bien les choses... » Elle haussa rapidement les épaules, elle avait dit cela sans vraiment le penser. Elle se demandait au fond d'elle si c'était vraiment une bonne idée de remuer le passé, de retrouver une personne qui avait tant comptée, qu'on avait perdue de vue et qu'on avait réussie à oublier. La situation pourrait vite devenir étrange à la longue enfin c'était à voir. Elle savait que Derek n'était pas à l'aise, il parlait peu et fuyait son regard, avant ils n'avaient pas besoin de parler pour se comprendre et elle était sûre qu'elle pourrait encore déchiffrer ce à quoi il pensait. En tout cas, quand il lui disait être heureux pour elle face à la vie qu'elle menait aujourd'hui, elle le savait sincère et cela lui faisait plaisir. Elle avait eu sa revanche sur la vie finalement.

« Je suis arrivé il y a quelques semaines à peine. Pour tout te dire,
j'ai encore des cartons plein dans mon appartement. Je suis toujours bordélique, donc je me suis dit qu'un appartement me suffirait : plus la surface est petite, moins je risque de perdre mes affaires... »
Elle rit suite à sa remarque, il n'avait pas vraiment changé non plus à vrai dire. Ce défaut il ne l'avait pas vraiment travaillé, elle se rappelait du nombre incalculable de petites disputes qu'ils avaient eues à cause de cela, Alizée était très maniaque alors c'était le jour et la lune. "Moi qui croyait que tu finirais par t'améliorer sur ce point là, c'est raté.." Elle lui sourit doucement, en tout cas elle avait noté qu'il parlait de "son" appartement et qu'il avait l'air d'y habiter seul. Cela confirmait ce qu'elle pensait mais elle ne fit pas de remarques, ça ne la regardait pas vraiment après tout. Heureusement ils en revinrent vite à parler de son chien. Ce dernier n'avait pas encore l'air d'avoir envie d'obéir à son maitre. « On est encore en phase d'apprentissage. Je crois que Batman n'a pas encore compris le sens du mot éducation. Mais ça va venir, j'en suis sûr. » Elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire amusé en secouant légèrement la tête. C'était encore un chiot alors les débuts étaient toujours difficiles mais c'était un petit chien donc ça devrait être plus facile sur le principe. "Quelle autorité Derek.. Mais ne t'inquiète pas, il est encore jeune, il va finir par comprendre tant que tu restes ferme.." Il était peut être temps d'en revenir au but du rendez-vous. Derek la devança. « Tu veux peut-être qu'on commence à parler professionnel ? Tu as sûrement d'autres choses à faire tout à l'heure. » Elle hocha la tête positivement, oui ce serait une excellente idée. En effet, elle avait pas mal de choses à faire après, elle allait boire un verre avec son meilleur ami avant d'aller dîner avec son frère. Elle jeta un oeil à l'horloge qui se trouvait à sa gauche, ils avaient encore du temps devant eux. "Oui tu as raison, je pense que tu as aussi des choses à faire.. Alors je t'ai tout sorti.. Dans cette pile c'est l'historique de mon cabinet, je me suis dit que tu en aurais peut-être besoin pour te familiariser avec le dossier.. Si tu veux y jeter un oeil et sinon ce sera à ta disposition à la clinique bien sûr." Elle lui montra une première pile sur la droite de son bureau avant de poser ses mains sur celle au milieu. "Alors ici c'est tout ce qui concerne le sanctuaire dont je t'ai parlé tout à l'heure.. Je me suis dit que ce serait plus simple que ce soit séparé du dossier de la clinique." Elle finit par pointer une dernière pile de dossier, ça faisait beaucoup oui mais elle était très organisée. "Et là c'est tout ce qui concerne les dépenses et rentrées d'argent du mois dernier et aussi du début du mois, je pense que tu voudras peut être repartir avec, le reste comme je t'ai dit ce sera disponible ici et puis si tu as des questions je suis là." Elle devait avoir fait le tour, elle espérait qu'elle était claire et que la masse de dossiers ne lui ferait pas trop peur.
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Message(#) Sujet: Re: Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} EmptyDim 16 Juil 2017 - 0:41





Alizée & Derek
Quand le passé vient frapper à votre porte

Q
uand j'y repense, je me dis que ça aurait pu réellement marcher avec Alizée. Chacun respectait les passions de l'autre, on partageait des loisirs en commun et notre passé en fauteuil roulant nous avait lié à jamais. Je peux aussi évoquer nos longues soirées et même nuits à nous confier à l'autre. Je connaissais son passé, elle connaissait le mien. Nous connaissions les envies et les peurs de l'autre, sans parler de la personnalité. Cela aussi était un avantage de notre couple :
pas besoin de parole. En un regard, on se comprenait. Notre couple était basé sur la confiance. J'ai toujours su qu'Alizée était une femme de confiance, qui n'ira pas voir à gauche et à droite et qui est honnête.
Sa franchise et son intégrité m'avaient plu dès notre rencontre. Pourtant, à présent, je peux avouer qu'à l'époque, j'avais peur qu'elle aille voir ailleurs. Non pas qu'elle me trompe mais qu'elle soit, ne serait-ce qu'intéressé par un autre homme. Notre petite différence d'âge était là, et je ne pensais pas de la même façon que les hommes de son âge. J'avais toujours eu peur de cela, même si Alizée m'avait prouvé le contraire. Il y a des choses qu'on ne dit pas et qu'on ne contrôle pas.
Notamment une possible jalousie. Au final, ce n'est ni un homme,
ni une femme qui a su nous séparer. Mais nos vies, tout simplement.
Alizée, je pense que je l'ai réellement aimé. Pourtant, je ne suis pas certain d'avoir connu profondément l'amour mais avec elle, je sais que mon cœur ne battait pas de la même façon. Je sais que l'épreuve que nous avons vécu à la clinique nous avait construit d'une façon identique et que sur certains points, nous étions les mêmes. Et je crois même que j'aurai pu l'avoir comme mère de mes enfants. Je dis ça à l'heure actuelle, mais la vie en a décidé autrement. Peut-être pour de bonnes raisons.

La retrouver ici me bouleversait totalement et j'essayais tant bien que mal de le masquer. Je deviens son comptable et elle, la vétérinaire de Batman. Nous étions amenés à être en contact et à nous voir de temps à autre. Et j'avais l'impression que mon esprit était divisé en deux parties : l'envie de la voir le moins possible. Ce n'est pas bon de remuer le passé, surtout cette partie qui a eu tant de mal à disparaître.
Et en même temps, j'ai l'impression qu'une partie de moi a envie de la voir. Tout le temps. Comme pour l'observer et connaître ce qu'elle était à présent.
Je suis certain que dans le fond, elle n'a pas beaucoup changé en quelques années mais en vieillissant, on se transforme un peu. Qu'a-t-elle vécue ces dernières années ? A-t-elle aimé ? Eu des enfants ?
Vécu d'autres drames ? Je ne pense pas, pour cette dernière question.
Elle a l'air réellement épanouie et j'en suis heureux pour elle, comme je viens de le dire. Est-ce que ça me pique de savoir qu'elle est si épanouie sans moi ? Ce serait égoïste. Je me suis bien marié, donc elle a le droit d'être heureuse sans moi. C'est tout à fait normal.

Involontairement, je rappelais des souvenirs du passé, en évoquant un trait de ma personnalité : je suis encore bordélique. Alizée le sait pertinemment et je n'ai pas changé, comme elle le dit si bien. Elle espérait que je m'améliore...
« Pour être honnête, je pensais aussi m'améliorer en vieillissant. Puis je me suis fait à l'idée que le ménage et le rangement, ce n'est pas pour moi. »
L'humour, toujours l'humour. Quel ridicule.
Pour ne pas laisser le silence remettre en place un certain malaise,
nous continuons de parler de tout et de rien. La conversation n'avait pas vraiment de sens mais elle permettait de nous faire croire que tout allait bien et que nous n'étions pas gênés de ces retrouvailles.
Alizée me rassure en me disant que je dois rester ferme et que Batman finira par m'obéir. Un simple sourire en guise de réponse.
J'aurai pu rajouter autre chose mais ce n'était pas le moment. L'heure n'était pas vraiment aux confidences et je crois que nous avions assez perdu de temps pour ce rendez-vous professionnel.

L'heure était au travail. Alizée est très sérieuse et je vois qu'en effet,
contrairement à moi, elle est toujours aussi maniaque, ce qui me fait sourire intérieurement.
J'étais bien concentré à quoi correspondait chaque pile de dossier.
À la fin de cette présentation théorique, je lui souris.
« Ok, ça marche. Je vais jeter un œil aux dossiers que tu gardes au cabinet. Et en effet, je voudrais bien prendre les dossiers qui regroupent l'historique des dépenses et des rentrées d'argent. De travailler chez moi, ça nous fera gagner du temps. »
Je lui souris, en reposant mes yeux sur ses piles de dossiers.
« C'est très bien que tu ais séparé le cabinet du sanctuaire. »
Pour être franc, me plonger dans le travail à cet instant était difficile.
J'avais juste envie de la regarder et de me souvenir du passé. Pourtant, je savais que c'était mal. Mais pour le moment, les chiffres ne m'intéressaient pas vraiment. Je n'ai pas le choix...
« Le cabinet et le sanctuaire fonctionnent bien ? Tu n'as aucun problème particulier dans leur gestion ? »
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Message(#) Sujet: Re: Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} EmptyVen 21 Juil 2017 - 23:01


Derek & Alizée


❝ Quand le passé vient frapper à votre porte. ❞


Avoir Derek en face d'elle rendait Alizée nostalgique mais faisait aussi remonter tous les mauvais souvenirs. Elle était nostalgique de leur histoire, de leur relation, de tous ces moments qu'ils avaient vécus ensemble mais tout cela lui rappelait la rupture qui avait suivi. Évidemment, Alizée était une femme forte qui ne montrait jamais ses faiblesses ou ses blessures mais cette rupture n'avait pas été facile à digérer. Elle l'avait toujours regrettée mais c'était peut-être mieux ainsi. Avoir lu le livre de Derek, avec tout ce qu'il y avait écrit avait déjà ressasser le passé et pendant quelques temps elle ne s'était pas sentie très bien parce que cela faisait ressortir des sentiments enfouis il y'a bien longtemps. Se retrouver face à lui la déstabilisait mais elle faisait bonne figure comme d'habitude. Elle savait qu'il était aussi mal à l'aise sans aucun doute mais ils arrivaient quand même à se faire la conversation, tout ça n'était pas des plus naturels. Pourquoi avait-il fallu que leurs chemins se recroisent? Pour mieux leur rappeler tout ce qu'ils avaient vécu ensemble? Qu'ils auraient mieux fait de ne pas se séparer? Ou simplement pour leur prouver qu'ils avaient fait le bon choix il y a quatre ans? Quand Alizée avait présenté Derek à sa famille comme étant officiellement son compagnon, cela n'avait surpris personne car ils le connaissaient déjà tous et pour leurs proches, qu'ils aient fini ensemble était une évidence. Comme beaucoup de ces proches, elle pensait avoir trouvé l'homme avec qui elle finirait ses jours et avec qui elle aurait une famille mais le destin en avait voulu autrement. Avoir revu Derek la travaillerait dans les prochains jours, c'était sûr et certain mais il ne fallait pas trop ressasser le passé, ce n'était jamais bon, la page avait été tournée, enfin sur le principe.

En revenir au professionnel était beaucoup mieux pour éviter d'être trop nostalgique. La brune avait du mal à se concentrer mais il fallait se reprendre. Le rendez-vous serait plus vite expédié; non pas qu'elle ne voulait pas voir Derek, au fond d'elle, elle était heureuse de le voir mais là elle était trop perturbée. Dans quelques temps ça irait mieux et puis il y avait le contexte professionnel qui les sauvait un peu. « Ok, ça marche. Je vais jeter un œil aux dossiers que tu gardes au cabinet. Et en effet, je voudrais bien prendre les dossiers qui regroupent l'historique des dépenses et des rentrées d'argent. De travailler chez moi, ça nous fera gagner du temps. » La jeune femme hocha la tête avant de lui tendre les dossiers en question. "Tiens. Oui ce sera plus simple je pense, après n'hésite pas si tu as des questions. Tu as mes coordonnées dans les dossiers." C'était vraiment bizarre comme situation : "tu as mes coordonnées dans les dossiers". Alizée avait l'impression de parler à un parfait inconnu, c'était son comptable à l'instant précis alors que c'était son ex-compagnon en réalité. Décrire ce qu'elle ressentait à l'instant précis et ce qui se passait dans sa tête était impossible. En tout cas, il avait remarqué que quant à elle, elle n'avait pas perdu son côté maniaque. « Le cabinet et le sanctuaire fonctionnent bien ? Tu n'as aucun problème particulier dans leur gestion ? » Elle fit un signe négatif de la tête, elle n'avait pas trop à se plaindre, ses affaires se portaient plutôt bien jusqu'à preuve du contraire.  "Ils marchent plutôt bien, je n'ai pas de problèmes en particulier. Bon après tu remarqueras que pour le sanctuaire je suis parfois dans le rouge comme j'ai forcément plus de dépenses mais je suis en train de mettre en place des journées portes ouvertes scolaires et publiques pour sensibiliser et avoir des dons par la même occasion.. Du coup les comptes devraient s'équilibrer le mois prochain!" Elle sourit avant de se lever. "Tu veux peut-être commencer à jeter un oeil aux dossiers pendant que j'examine Batman?" Elle se baissa pour prendre le chien dans ses bras et l'amener sur la table d'examen qui se trouvait à l'autre bout de la pièce. Au moins, le regard de Derek ne viendrait pas la perturber et puis quand elle s'occupait d'un animal, il n'y avait plus rien autour, c'était l'avantage. Parce que là, comme depuis qu'ils se connaissaient, son charme opérait toujours autant et Alizée était encore moins à l'aise.
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Message(#) Sujet: Re: Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} EmptyMar 8 Aoû 2017 - 0:01




   
   Alizée & Derek
   Quand le passé vient frapper à votre porte

J
e ne sais pas si je suis une personne qui croit au destin.
Vous savez, ces gens qui pensent que tout a une raison. Que si les choses se passent d'une certaine façon, c'est pour de bonnes raisons. Que rien n'est hasard. Et si j'y croyais ? Cela signifierait que mon accident en Irak avait une raison d'exister. Pourtant, j'étais heureux à l'armée, j'étais heureux dans mon métier et avec mes coéquipiers. Quelle aurait été la raison qui justifie cet accident et cet handicap que j'ai dû subir pendant des années ? Pourquoi m'avoir mis Alizée sur mon chemin pour ensuite me l'enlever ? Me faire goûter à l'amour, me rendre heureux, pour finalement me dire que nous devons être égoïste et laisser chacun d'entre nous vivre ses rêves. Et enfin, pourquoi m'avoir mis Laia devant moi ? L'avoir épouser ? Pour finalement divorcer peu de temps après ? Cela aussi, c'est censé être justifié ? Faire partie de mon histoire ? Pourquoi ai-je l'impression que ma vie est un puzzle et qu'aucune pièce ne souhaite s'assembler ? Pourquoi j'ai la sensation que ma vie est un éternelle recommencement et que je n'arrive jamais à réussir et à aboutir à quelque chose de concret ?
Alors non, je ne suis pas malheureux à l'heure actuelle. Je débarque dans un nouveau pays, je lance mon affaire. Tout semble me sourire. Mais je ne peux pas m'empêcher de me demander combien de temps cela va durer.
Parce-que comme d'habitude, je sais qu'il y a quelque chose qui va venir tout gâcher. Le bonheur a une date d'expiration.

Je ne suis pas une personne qui se laisse abattre. Je tente de relever rapidement la tête. Je me voile la face, je voile ma tristesse, ma déception et ma colère et j'avance. Enfoncer la tête dans l'eau n'apporte rien à personne. Alors même si ce n'est pas toujours facile, j'essaie de raisonner de cette manière.
En voyant Alizée après tout ce temps, j'ai l'impression de me prendre mon passé à la figure. Alors ça aussi, c'est le destin ? J'ai la sensation d'avoir sans cesse des obstacles sur mon chemin. Non pas qu'Alizée est un obstacle. Alizée reste probablement l'un des plus beaux chapitres de ma vie et je ne regretterais jamais notre rencontre et notre histoire. Mais notre séparation avait été si difficile que ne jamais la revoir aurait probablement était le plus simple pour moi. Et je sais très bien que dans le fond, ça doit être un peu identique de son côté. Mais pour le moment, on tente de faire bonne figure, de masquer notre surprise et de faire comme si de rien n'était. Quelle blague.

Afin de revenir à une conversation plus facile, nous engagions le sujet du travail. Après tout, j'étais là pour ça. Alizée me parlait des dossiers et de sa façon de les répartir. J'acceptais d'en prendre certains chez moi afin de travailler à distance. Elle me les tendit alors, me confiant que ses coordonnées étaient inscrits dessus. Je voyais son nom et son prénom sur les documents, avec le numéro auquel je peux la joindre. J'ai l'impression que notre relation est si lointaine... Qu'il s'agit d'une inconnue à présent.
Mais je me contente d'hocher la tête en souriant.
« D'accord... Merci. »
Alizée m'expliquait aussi ses affaires et la façon dont tout cela marchait.
J'essayais tant bien que mal de rester concentrer et surtout, d'être professionnel.
« C'est bien, tu as beaucoup d'idées pour que tes affaires marchent. Je te laisserais le temps de mettre tout cela en place, on établira un premier bilan à la suite de ça, d'ici quelques semaines. »
Je ne sais plus forcément si ce que je dis est cohérent. Je parle sans réfléchir, sans vraiment écouter ce que je raconte. Mais tant pis. Et puis, elle me propose d'examiner Batman. Je continue d'hocher la tête bêtement, comme je le fais depuis tout à l'heure.
« Oui, bien sûr. Vas-y. »
Je l'observe prendre mon chiot dans ses bras et l'emmener sur la table d'auscultation, située un peu plus loin. Puis, je dirige mon regard vers un premier dossier que je commence à décrypter.

Un silence règne. Chacun travaille de son côté. Je tente de la regarder le moins possible. Mon cœur s'emballe. Il étouffe. Je ne pensais pas que tant de choses pouvaient remonter à la surface mais il ne faut rien laisser transparaître.
À l'heure actuelle, je ne ressens qu'une seule envie : rentrer chez moi et boire un bon scotch. Rien ne me ferait plus de bien à ce moment-là...
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Message(#) Sujet: Re: Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} EmptyMar 8 Aoû 2017 - 12:11


Derek & Alizée


❝ Quand le passé vient frapper à votre porte. ❞


Alizée n'avait jamais eu une vie amoureuse des plus simples et encore moins à l'heure actuelle. Elle avait des sentiments qu'elle ne devrait pas éprouver pour son meilleur ami mais récemment elle avait rencontré quelqu'un d'autre qui lui plaisait. Pour finir, le destin avait décidé de s'amuser à remettre Derek, l'homme qu'elle a sans doute le plus aimé dans sa vie, sur son chemin. Ils avaient l'air de deux parfaits inconnus, la conversation n'était pas vraiment fluide et ils n'étaient pas des plus à l'aise. C'était assez normal comme réaction, on ne peut pas rester amis avec quelqu'un qu'on a quitté à défaut et qu'on a tant aimé. Ne plus le revoir aurait été plus facile, ne pas savoir qu'il était marié aurait été plus facile à digérer mais peut-être qu'il fallait y voir un signe. Alizée savait que ce soir elle irait se réfugier chez sa meilleure amie pour discuter de tout cela. Elle connaissait déjà toute l'histoire et était toujours de bons conseils. Ce qui était certain, c'est qu'elle avait besoin de se confier à quelqu'un et qu'elle allait devoir se préparer à croiser Derek plus souvent que prévu. Elle allait surement devoir recroiser Laia, sa femme, à moins que son absence d'alliance soit significative. Dans n'importe quel cas, cela allait être compliqué car il lui serait difficile d'être aussi à l'aise qu'avant et puis le charme de Derek opérait toujours sur elle à vrai dire.

« C'est bien, tu as beaucoup d'idées pour que tes affaires marchent. Je te laisserais le temps de mettre tout cela en place, on établira un premier bilan à la suite de ça, d'ici quelques semaines. » La jeune femme sourit, elle était plutôt imaginative et débrouillarde, elle ne baissait jamais les bras facilement. Elle essayait toujours de trouver une solution à chaque problème. "D'accord, faisons comme ça. Je te tiendrai au courant des avancées." Les projets qu'elle avait en tête n'étaient pas encore mis en place mais le seraient incessamment sous peu. Alizée n'était pas patiente et plus les choses iraient vite mieux ce serait. Derek la laissa ensuite s'occuper de son chien tandis qu'il jetait un oeil à quelques dossiers. La situation était peut-être moins gênante comme cela, ils n'avaient pas besoin de se faire la conversation. Le silence régnait mais ce n'était pas un silence gênant, c'était simplement le bilan de leur rencontre qui était inattendue et qui les chamboulait tous les deux. Tandis qu'elle auscultait Batman et lui faisait son premier vaccin, elle ne pouvait s'empêcher de regarder Derek. Elle ne pouvait s'empêcher de le faire et elle ne pouvait pas nier qu'il la perturbait toujours autant. Elle finit par croiser son regard, sourit rapidement avant de reporter son attention sur Batman. Super Alizée, en terme de discrétion on pouvait faire mieux. Une fois qu'elle en avait fini avec le petit chien elle revint à son bureau après avoir déposé Batman aux pieds de son maitre. "Alors Batman est en parfaite santé, je lui ai fait ses vaccins. Le rappel c'est une fois par an." Elle prit un carnet de santé vierge avant d'y inscrire le nom de Batman et noter les vaccins faits aujourd'hui et le rappel qui aurait lieu dans un an. Elle tendit ensuite le carnet à Derek. "Et voilà, c'est tout bon de mon côté." Elle sourit à l'homme qui se trouvait en face d'elle, elle ne voulait pas donner l'impression d'expédier le rendez-vous mais il est vrai qu'elle avait besoin de respirer. Elle sentait que son coeur battait toujours plus vite qu'à la normale et qu'elle avait besoin d'être seule pour se remettre de cette rencontre. Et puis, il semblerait qu'ils en aient fini pour aujourd'hui mais elle savait que ce n'était que partie remise.
(c) sweet.lips
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Message(#) Sujet: Re: Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} Quand le passé vient frapper à votre porte {Derek} EmptyMer 9 Aoû 2017 - 0:54




   
   Alizée & Derek
   Quand le passé vient frapper à votre porte

J
'avais toujours aimé voyager. Découvrir différents mondes,
différentes cultures, différents paysages. C'est peut-être aussi l'une des raisons qui m'avait poussé à entrer dans l'armée. Alors d'accord, niveau paysage il y a mieux que l'Irak. Mais cela nous rappelle aussi à quel point,
la vie n'est pas facile partout. Le monde n'a pas évolué dans tous les pays.
Ce n'est pas joyeux et simple comme chez nous et là-bas, on ne se prend pas la tête pour une connerie. Et puis, mon accident m'a fait rentrer et rester à Londres. Pendant longtemps, je n'ai pas quitté la ville et ce besoin de bouger me gênait énormément. Alors peut-être que ce déménagement à Brisbane faisait partie de cette envie de découverte. Et je sens que dans cette ville, une nouvelle vie va s'offrir à moi. Je vais visiter de nouveaux lieux et rencontrer de nouvelles personnes. Je ne sais pas si ici aussi,
un bouleversement va gêner mon existence mais pour le moment, je me sentais bien dans mon appartement. L'adoption de Batman m'avait fait beaucoup de bien, aussi surprenant soit-il. Un bonhomme de quarante ans qui se laisse attendrir par un yorkshire. Tout ne tourne pas rond, parfois.

La rencontre avec Alizée évoluait. Après avoir été surpris de nos retrouvailles, nous nous donnions des nouvelles l'un de l'autre avant d'en venir sur le terrain professionnel. Après tout, nous avions perdus suffisamment de temps. Alors je commençais à déchiffrer un premier dossier sans réellement être concentré. Autant dire que je travaille dans le vent. Quant à Alizée, elle s'emparait de Batman pour lui faire un petit check-up et lui offrir ses premières piqûres. Je sentais lentement mais sûrement que notre rendez-vous s'approchait de la fin. Je crois que je m'en sentais soulagé. Tout ceci avait été un trop plein d'émotion. Je ne m'attendais pas à tomber sur elle. Et à lui parler. Et à l'écouter. J'avais besoin de digérer tout ça et une soirée, dans le calme, chez moi, s'imposait.

Finalement, elle posa Batman à mes pieds, m'assurant qu'il était en pleine forme et que les vaccins se faisaient une fois par an. Je souris, caressant la bête à poils, juste à mes pieds.
« Super, alors. Merci beaucoup Alizée. »
D'un ton calme, je posais mes yeux sur elle. Alors que j'étais à la dernière page d'un dossier, analysé peu sérieusement, la jeune femme me tendit le carnet de santé de mon yorkshire. Je la remercie d'un signe de tête, avant de laisser un dossier sur son bureau. Ce rendez-vous touchait à sa fin.
« Parfait. Je prends donc ces dossiers-là pour les étudier chez moi. Je te les ramènerais rapidement. Et puis, on se recontacte pour se programmer un prochain rendez-vous. Si tu as une question, n'hésite surtout pas. »
Je lui souris, me levant et prenant mes affaires ainsi que quelques dossiers. J'attachais la laisse à Batman, avant de lui jeter un dernier regard.
« Bonne soirée. »
Connaissant la sortie, je lui souris une dernière fois, avant de prendre la direction de l'extérieur.
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