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 JOANNE&GINNY ▲ who will love you now

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Message(#) Sujet: Re: JOANNE&GINNY ▲ who will love you now JOANNE&GINNY ▲ who will love you now - Page 3 EmptyDim 20 Aoû 2017 - 21:47


who will love you now
Joanne & Ginny
You've lost your game, you've got to let it go. It feels the same. Now we're here, all alone. You want to see if we can take it back. But who are you to say we're not on track? We will find a way to set things straight in our hearts. We will find our way somehow.

Je le savais, je le sentais, parce que j’aurais réagi exactement de la même façon si on m’avait ainsi mise devant le fait accompli. Choisir tout de suite, agir tout de suite? La pression, le temps qui file, le week-end qui prend des allures de finalité et le retour imminent ne sont que quelques éléments qui rendent le défi particulièrement difficile à atteindre. N’empêche que ça ne m’effraie pas, ou plutôt, ça ne m’effraie plus. Petite pause qui fait du bien, qui commence à se sentir, entre la promesse d’un vent de renouveau pour mes toiles, et l’amitié particulière qui naît là, à l’instant, au fond de ce petit bar cozy où on semble déjà être depuis des heures tant le confort s’est installé pour rester. « Justement… ça rend les choses encore plus amusantes. Non ? » à voir son expression, cet air de panique qui comble les dernières esquisses de son visage, je sens tout de suite que Joanne est tout sauf à l’aise. Pourtant, elle a bien assisté à ma perte de contenance plus tôt cet après-midi, et elle a su rester stoïque même lorsque je n’en menais pas large. Où était-elle, cette jeune femme forte, qui croyait dur comme fer que continuer, que forcer la note, que tenter, que suivre le mouvement était la solution la plus difficile oui, mais la plus viable? Je la cherche, et si ce n’était de la petite étincelle, fine bribe de courage qui passe sur ses prunelles, j’aurais presque pu croire qu’elle avait épuisé son stock d’héroïsme sur mon cas perdu tout à l’heure, et qu’il ne lui restait plus rien pour elle. C’est là où j’intervenais, n’est-ce pas? C’est là mon tour, où je lui donnais un peu de support, la première poussée nécessaire pour faire le reste toute seule, comme une grande? « Tout, c’est relatif. C’est peut-être trop aussi à visualiser. Plutôt que de voir le produit fini, le résultat… » la blonde se replace un peu sur son siège, attentive, avant que je poursuive d’une inspiration, puis d’un sourire confiant. « Ferme les yeux. Imagine comment tu voudrais te sentir. » je te jure, ça marche, que mon regard ajoute, insistant, lorsqu’elle s’exécute. « Qu’est-ce que tu pourrais faire là, tout de suite, pour t’en rapprocher? » la question reste ouverte, l’interrogation en suspens, et je laisse le silence s’imposer de lui-même maintenant qu’elle réfléchit, et que moi-même je me sers de ce moment pour arrimer mes réflexions, pour mettre en mots, en pensées ce défi que je devrais relever à mon tour. Je voulais me sentir libre, je voulais me sentir en confiance, à l’aise. Je voulais me sentir plus forte, plus solide que la Ginny vers laquelle je sombrais depuis des semaines, qui était colorée par des esquisses de sentiments, par des impulsions que je ne me reconnaissais pas, par des idées que je ne m’autorisais pas non plus. Joanne finit par reprendre la parole, ayant identifié un élément, infime à ses yeux, mais qu’elle a envie de partager, qu’elle explique. Sa voix se brise à peine, lorsqu’elle mentionnera son nom, lorsqu’elle expliquera son implication dans la fondation, jusqu’à son retrait. La cause qui lui redonne un regain de lumière, qui l’habite encore même si elle contribue à distance. Elle parle des enfants, des jeunes, des adolescents avec de l’amour dans son discours, avec cette bienveillance que je lui ai reconnue à plusieurs reprises depuis vendredi, chaque fois où elle pose son regard sur Daniel. Et j’imagine à quel point sa décision de quitter l’organisation a dû être difficile pour elle, marquante. Je comprends ses raisons, ou du moins, j’acquiesce alors que je ressens tout autant le syndrome de l’imposteur qu’elle, pour des raisons toutes aussi futiles. Sa place était là où elle faisait du bien, et même si les qualifications comme elle le mentionnait n’étaient pas là, je ne doutais pas une seule seconde qu’elle avait tout fait en son pouvoir pour couvrir, aimer et encourager quiconque passait le seuil, quiconque était impliqué de près ou de loin, quiconque pouvait avoir besoin de l’aide de la fondation, de son aide. Sa conclusion me satisfait, m’arrache un sourire, un hochement de tête positif. Elle est toujours présente, à sa façon. « Tu veux te sentir utile. Tu veux aider. » que j’illustre bien simplement, une fois son récit terminé, une fois sa tête relevée dans ma direction. À ma question antérieure, à savoir quelle était cette émotion que Joanne voulait ressentir pour que tout aille mieux, voilà ma réponse, ma déduction. « Et tu le fais très bien. Pour eux… pour moi. Je serais encore tapie dans un coin de la galerie à chiffonner mon croquis si tu n’étais pas intervenue, tu sais. » j’éclate de rire, voyant très bien la scène, une Ginny tremblante qui guette le moindre bruit, la moindre lueur, pour se retirer un peu plus dans l’ombre en attendant que ça passe, qu’on l’oublie. Si la blonde ne m’avait pas forcé la main, si je n’étais pas aller chercher mon croquis dans mon sac, si elle n’était pas restée à me bloquer toute envie de me barrer, je n’aurais pas cette carte qui traîne au fond de ma poche, ni les quelques coups d’œil et exclamations de Dannie à ressasser, le cœur heureux. « Je pense bien humblement que si tu veux continuer d’aller mieux, que si tu veux trouver ta place, il faut que tu trouves là où tu peux aider encore. Pas monétairement nécessairement… du temps, de l’énergie, de l’amour. » au-delà de cette impression de décevoir Jamie, au-delà de ces souvenirs sans conclusion qu’elle relate, au-delà de la situation plus que difficile avec son ex-mari. C’est à elle que je m’adresse, et il me tarde de le lui rappeler, d’insister sur le fait que peu importe ce qui ne va pas dans sa vie, c’est en elle qu’elle doit trouver écho, en elle qu’elle doit travailler, croire, pour que la vie s'arrange, ou du moins s’adoucisse à son égard. Et voilà qu’elle est bonne joueuse et que mon tour vient, maintenant. Parce que c’est bien beau, de m’embourber dans les conseils et dans les belles paroles, mais si je ne joue pas moi aussi, si je n'accomplis pas mon propre défi, je ne suis pas meilleure. Maligne, je sens déjà mes joues rosir, chauffer face à la prochaine lampée d’alcool que je bois, avant de poursuivre. « Peut-être, oui. » je n’aurai pas besoin de la faire languir plus longtemps, je me doute que si je veux être fair, que si je veux rester honnête, que si je veux la motiver à faire de même, je dois plonger tout autant, sinon plus qu’elle. « Tu as dit quelque chose, hier. Ça m’a marqué. » je ne me souvenais plus des mots exacts qu’elle avait pu employer, mais ça avait laissé une impression assez profonde pour que j’y pense une bonne partie de la nuit, et même de la matinée. « Tu as dit qu’il fallait que j’ose, que je suive la vague plutôt que de la retenir, plutôt que d’aller à contre-courant. » l’image est très évocatrice, pour une sœur de surfeur comme moi. Le souvenir de Matt qui lutte contre la prochaine vague, avant de s’y abandonner, de sourire comme un con, d’éclater de rire pendant que le courant l’emporte, après qu’il ait pu faire une acrobatie puis une autre avant de rejoindre la rive. C’est ça que je veux, c’est ça que j’ai vécu à la galerie plus tôt, et même en grimpant dans ce train la veille. C’est ce pouvoir que je veux retrouver, en ma propre vie. À défaut de manquer totalement de contrôle, de poigne pour ce qui avait trait à la santé de mon fils, autant reprendre ma propre vie en main, autant me ramasser, me reconstruire, me donner une chance. Y aller à mon rythme, le mien, celui que la vie voulait me donner parce qu'elle m'en savait capable. « Alors j’ai envie de les multiplier, les occasions d’oser. » ce n’était pas en espérant que tout se fasse pour moi, en ressassant dans mon lit jusqu’aux petites heures du matin, à attendre patiemment qu’une Joanne apparaisse à mes côtés pour tout faire à ma place que je me sentirais plus forte, plus en confiance. La réflexion me paraît plus logique à chaque nouvelle parole, plus concrète surtout, et aussi effrayée je pouvais l’être habituellement, aussi confortable je me retrouvais à l’instant. « Pas trop, ne pas en abuser non plus, juste… juste…  » et comme si la vie avait décidé de s’amuser, comme si c’était une évidence, comme si j’avais besoin d’un test tiens, d’un examen de passage, mon téléphone vibre au creux de mon sac, contre ma cuisse. La maman inquiète valide d’abord s’il s’agit de quelque chose provenant de l’hôpital – mais il s’agit plutôt d’un message de Dannie, s’excusant de ne pas pouvoir passer ce soir finalement, reportant notre prochain rendez-vous à une date ultérieure. L’impulsion qui suit m’effraie autant qu’elle me fascine, maintenant que je fais un signe à Joanne pour lui signifier que j’ai un appel à faire. J’ai le cœur qui débat jusque dans mes tempes, j’ai les mains qui deviennent moites, les lèvres qui se serrent fermement, mais je compose et j’attends, la tonalité me tue et l’instant d’après, c’est la voix pétillante de la jeune femme qui me répond à l’autre bout du combiné. « Salut, Dannie. C’est Ginny. Je… je voulais savoir si tu avais du temps cette semaine pour passer sur mon book. Je me dis que ton avis pourrait m’être très utile et peut-être que tu y verrais quelque chose qui.. qui pourrait te plaire, ou plaire à Pat. » et je débite tout d’un trait, retenant mon souffle, forçant la chance, osant justement. J’ose fort et peut-être trop, mais l’enthousiasme de mon interlocutrice, et le sourire contagieux que j’entends me rassure, me soulage, m’emballe. Elle raccrochera quelques minutes à peine après m’avoir dit oui, bien sûr, envoie-moi tout ça et on en parle sérieusement à ma prochaine visite à Brisbane, à la fin du mois. Mes yeux s’accrochent automatiquement à ceux de Joanne, et je suis aussi interdite qu’en transe, aussi essoufflée que détendue. « Je pense que je vais manquer d’air. » j’éclate de rire, un rire qui fait du bien, un rire communicatif, qui chasse toute pression de mes épaules, et qui relance mon sang à travers mes veines. « Et de ton aide pour le monter, ce fameux book. » nouvelle avalanche de rires, et on passe prendre nos verres maintenant vides. « On y prend goût. » que je finirai pas conclure, presque incertaine d’avoir vraiment fait ça, d’avoir vraiment osé… et pour la peine, pour accompagner ce flot d’adrénaline qui n’en finit plus, je nous recommande la même chose.

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Message(#) Sujet: Re: JOANNE&GINNY ▲ who will love you now JOANNE&GINNY ▲ who will love you now - Page 3 EmptyLun 21 Aoû 2017 - 7:18



who will love you now
I'm really stupid, I'm burning up, I'm going down

Au tour de Joanne d'être prise dans un mouvement de panique. Elle n'avait que pour seule issue que d'accepter ce challenge qui lui paraissait insurmontable puisque Ginny avait fermé toutes les écoutilles que son amie aurait pu prendre. Pas d'échappatoire, aucun moyen de s'en sortir si ce n'était d'accepter et de réaliser cette prise de décision en bonne et due forme. Certes, cela pouvait prouver à Joanne ce qu'elle était capable de faire, ce qu'elle avait véritablement dans le ventre. Mais de là à dire que c'était amusant. Bien loin d'elle cette idée. Ginny avait bien remarqué qu'elle la faisait sortir de ses sentiers battus, qu'il y avait quelque chose de particulièrement inédit. La jeune femme se voyait comme une cause perdue, s'étant persuadée qu'il n'y avait plus grand chose à faire pour elle. Et pourtant, cela n'avait pas semblé altéré les sentiments qu'avaient précieusement gardé Hassan pour elle pendant tout ce temps, ça n'avait pas dissuadé Jamie d'avoir fait tous ces efforts pour la reconquérir. Elle ne comprenait pas. La petite blonde se contentait alors de suivre les instructions de Ginny. Elle fermait doucement ses paupières, tentant tant bien que mal de retrouver un murmure, un échos de ce qu'elle voudrait ressentir. Elle voyait une foule d'images, une foule de désirs qu'elle ne pensait jamais pouvoir atteindre à nouveau. La jeune femme voulait à nouveau se sentir entière, sereine, heureuse. Elle adorerait à nouveau se sentir bien, tout simplement. Passer une nuit de sommeil correcte, ne serait-ce qu'une fois par semaine. "J'aimerais me sentir bien, juste bien. Je sais que ça implique beaucoup de choses pour parvenir à cet idéal, et je ne suis pas certaine de pouvoir tout accomplir." dit-elle au bout d'un très long moment de réflexion. Ses yeux s'étaient à nouveau ouverts, mais le regard était bien bas. "Je ne me sens ni entière, ni sereine, ni utile, ni forte, ni quoi que ce soit de ce genre." Elle haussa les épaules. Jamie s'était démené pour qu'elle tente de retrouver un semblant de confiance en soi, ou ne serait-ce qu'un soupçon d'estime de soir. Deux éléments importants que Joanne avait perdu en même temps que son divorce. On la comparait régulièrement à une poupée de chiffon et ces personnes là avaient certainement bien raison de la voir ainsi. Hassan avait bien pu le constater par lui-même également. Alors comment atteindre cet idéal ? Joanne n'en avait aucune idée. "Avoir confiance en moi, en ce que je fais. Avoir peut-être un peu plus d'assurance, retrouver un semblant d'estime." continua-t-elle d'énumérer entre ces longs moments de silence, la tête bien ailleurs. Tout ce que Jamie et Hassan auraient certainement adoré revoir en elle. Elle déglutit difficilement sa salive, et par la même occasion, une peine qui revenait au grand galop. "Je... Je vois déjà quelqu'un, pour ça, depuis plusieurs mois déjà." Les résultats n'étaient pas là, mais il fallait déjà énormément de temps pour Joanne d'accorder sa confiance au psychologue et, dans un second temps, de lui expliquer tout ce qui lui pesait sur l'esprit. Et la liste était incroyablement longue. Des grosses histoires aux simples détails, elle n'oubliait absolument rien. Et de tout expliquer, entre les larmes et la quantité de mouchoirs en papier utilisée, cela prenait un temps considérable. Ginny avait on ne peut plus raison lorsqu'elle avait conclu elle-même que la petite blonde voulait aider, voulait se sentir utile. "J'aimerais aider Hassan. J'aimerais aider Jamie." C'était bien une chose qui lui ferait plaisir. "Je leur ai mené la vie dure à tous les deux, je pense même avoir été cruelle plus d'une fois avec eux. Et malgré tout, malgré absolument tout, ils acceptaient de me voir, de m'écouter. Je leur dois énormément, à tous les deux." Encore une fois, Joanne ne parlait pas d'elle, mais des autres. "Ils n'ont pas besoin de le savoir, après tout." dit-elle en haussant les épaules. "Mais je suppose que je devrais laisser le temps à Jamie, encore un peu. Je vais me concentrer sur Hassan pour le moment." Elle sourit. "Je sais que ce n'est pas ce que tu attends de moi, que tu préfères que je ne pense qu'à moi, mais... Tu l'as deviné toi-même, je veux aider. Et à défaut de pouvoir m'aider moi, je préfère me concentrer sur les autres." Joanne voudra des explications d'Hassan, elle se doutait bien qu'annuler un rendez-vous au dernier moment ne lui ressemblait pas et qu'il avait ses raisons. C'était pourquoi elle s'était particulièrement réjouie de voir qu'il l'avait contacté assez rapidement après cette fausse note pour l'inviter à un autre moment. Une chance de se rattraper, une occasion de montrer qu'ils voulaient tous les deux avancer dans la même direction. Bien sûr qu'elle avait accepté l'invitation, malgré l'appréhension d'une nouvelle annulation. Mais elle voulait passer du temps avec lui, c'était évident. "Et tu pensais peut-être que je devrais me concentrer sur autre chose, sur une quelconque autre cause ou activité, mais je te répondrais que je ne le ferai pas. Mon boulot me prend déjà énormément de temps, je dois réveiller tôt Daniel pour l'emmener à la crèche et je le récupère tard le soir. Je travaille même les samedis parfois et je refuse de faire une activité à côté si ça m'empêche de passer du temps avec lui autant que je ne le voudrais. Il est encore très petit, il ne peut pas voir son père pour le moment et je m'en voudrais toute ma vie s'il ressentait une quelconque solitude parce que je me suis permise quelques écarts. Les quelques moments passés avec Hassan me suffissent largement." expliqua-t-elle. Déjà qu'elle culpabilisait beaucoup à l'idée de la confier à la baby-sitter pour deux ou trois heures le soir. Joanne serait intransigeante là-dessus. "Le temps, l'énergie, l'amour, je le donne à mon fils, et à Hassan dès que nous en avons l'occasion." Peut-être que lorsque Daniel sera plus grand, à l'école, avec des activités extra-scolaires, Joanne se permettra un peu plus de temps pour elle. Mais il n'avait qu'un an et demi pour le moment. A son tour, Ginny se lançait dans le jeu qu'elle venait d'imposer en reprenant des termes employés par Joanne plus tôt dans le weekend. Elle comptait d'ailleurs les appliquer à la lettre en appelant Dannie après avoir fait le point sur ses idées. La blonde la regardait avec une certaine admiration durant le coup de téléphone. Mais il suffisait de deviner le rire de Ginny à la fin pour comprendre que tout se passait exactement comme la conservatrice l'avait deviné plus tôt. "Je t'aiderai avec grand plaisir." répondit Joanne avec un sourire discret, mais sincère. "On s'y attaquera dès que tu le pourras." La brune commandait de nouveaux cocktails pendant que Joanne réfléchissait. Elle n'avait pas de projets comme Ginny pouvait en avoir. Le seul objectif qu'elle pouvait se permettre de poser et qui soit atteignable était de retrouver un équilibre correct dans sa vie. Elle était plutôt sur la bonne pente, avec l'obtention de son poste, notamment. Mais elle devait encore savoir dire stop à la bonne heure en fin de journée afin de passer plus de temps avec Daniel, et ce n'était pas une mince affaire. On le lui disait régulièrement, mais Joanne était parfois très têtue. Son psychologue ne cessait de lui répéter qu'elle y verrait un peu plus clair une fois que ces bases là étaient posées, et qu'elle pourrait ensuite aborder des sujets plus sensibles. Au fur et à mesure de sa réflexion, Joanne réalisait qu'il n'y avait finalement peut-être que le temps pour le moment, qui était la clé. Voir comment les choses allaient, laisser les jours s'écouler en espérant que chaque minute puisse apporter un nouvel indice pour son futur, et peut-être, pour l'établissement d'un projet qui lui serait propre, rien que pour elle. "Je vais réfléchir, sur ce que je devrais faire." dit-elle finalement, alors que la serveuse apportait de nouveaux verres bien remplis. "Moi qui déteste prendre de l'âge, me voilà à espérer que le temps passe assez vite pour voir ce que ça donne, comment tout évolue. Je pense que je n'y verrai plus clair qu'à ce moment là. Pour le moment, il y a énormément de choses en suspend, incertains, et je ne peux pas y faire grand chose, si ce n'est d'attendre encore un peu." dit-elle de sa voix douce. "Peut-être que je m'y retrouverai à ce moment-là. A force de chercher, de réfléchir, de penser et de tout reconsidérer, je finis par me dire que ça n'en vaut peut-être pas la peine. Il y a un peu de désespoir, je l'avoue, mais pas que. Le plus difficile à accepter est qu'il y a certaines choses qui sont indépendants de ma volonté, et je ne peux tout simplement rien y faire. Alors je vais tâcher d'attendre, et de voir ce que ça donne. Je ne crois absolument pas au hasard et je me dis que... le destin frappera, à un moment ou à un autre. Il y aura peut-être une évidence, une voie qui sera montrée et je dois avouer que j'aurais aimé que ça vienne plus rapidement, parce que je n'aime pas être dans l'incertitude." Joanne but une gorgée de cocktails, puis ses doigts se mettaient à nouveau à jouer entre eux. "Je suppose qu'il est là, mon défi à moi. D'attendre, de voir comment les choses se font. Je ne dis pas que je ne devrais rien faire, mais... Je vais me concentrer sur ce que je dois faire, sur la vie de tous les jours, de me donner des chances, d'accepter les opportunités, les quelques sorties et... Je verrai. Je suppose que je verrai à ce moment là. Peut-être que cette façon de penser là m'aidera à être un peu plus sereine, ce serait déjà un très bon début." C'était la manière à Joanne de se laisser un petit peu emporter par le courant. Jusqu'à ce que, dans cette péripétie là, elle trouve un point d'ancrage. Un nouvel objectif, une évidence même. Et ce serait une véritable révélation. Elle comptait bien laisser des chances à tout le monde pour s'y retrouver, et surtout, se laisser pas une, mais bien plusieurs chances à elle-même.
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Message(#) Sujet: Re: JOANNE&GINNY ▲ who will love you now JOANNE&GINNY ▲ who will love you now - Page 3 EmptyLun 21 Aoû 2017 - 11:58


who will love you now
Joanne & Ginny
You've lost your game, you've got to let it go. It feels the same. Now we're here, all alone. You want to see if we can take it back. But who are you to say we're not on track? We will find a way to set things straight in our hearts. We will find our way somehow.

La difficulté avec laquelle Joanne passe de l’un à l’autre me laisse pantoise, presque frissonnante. Comme si elle était restée prise dans le passé, comme si elle se bloquait face à son présent. Et évidemment que je comprends, entre une relation d’avant qui n’est pas encore terminée et à laquelle on souhaite redonner une chance, et une relation actuelle où même si l’autre partie a demandé du temps et de la distance, il reste des bribes, un enfant, des cœurs, qui s’accrochent. Même si nos vies sont uniques, même si nos amours sont différents, j’y retrouve tout ce que je n’ai pas pu vivre avec Ezra, et les quelques pistes qui nous restent encore à trouver, à terminer, et tout ce que je vie actuellement avec Edward, la promesse qu’il m’a faite avant que je parte, et sa présence qui prend maintenant un tout autre sens. « Il n’y a pas que toi, dans cette histoire. » que je précise tout de même, autant pour elle que pour moi. Parce que c’est facile de l’oublier, plus souvent qu’on le croit. « Je sais que c’est facile de prendre le blâme, et il le faut lorsqu'il te revient, parce que c’est le premier pas, d’assumer ses responsabilités… » il n’y avait rien de pire que de remettre la faute entièrement sur quelqu’un d’autre, ce que je n’avais même jamais su faire, lorsqu’Ezra ne s’était pas opposé à notre départ vers Londres, même lorsqu’Edward avait attendu 7 ans avant de me dire vraiment comment il pouvait se sentir face à nous, face à moi, même quand ç’aurait été plus facile, plus simple ainsi. « Mais tu n’as forcé personne. S’ils sont restés, s’ils sont revenus, ils en ont pris la décision eux-mêmes. Pour les raisons qui leur appartiennent, qui leur appartenaient à l’époque, mais qu’ils ont assumées assez pour réapparaître, pour y mettre des efforts, et de l’énergie. » le reste leur appartenait, leur appartiendrait toujours et Joanne n’avait absolument pas à savoir s’ils ne voulaient pas le lui partager, restait que tout de même un couple était à la base une équipe, et que chacun y tirait autant ses torts que ses réussites, dans le meilleur comme dans le pire. « Tu le fais encore! » que je ne m’empêche pas de m’exclamer, un sourire au bord des lèvres, lorsqu’elle se justifie en expliquant que ce n’est pas ce que je veux entendre. Elle verra bien que je ne le lui reproche que pour son bien, alors que j’ajoute doucement « Ne pense pas à ce que moi je veux entendre, au même titre qu’eux. » c’était là la base du problème à mon humble sens. Autant pour la petite blonde que pour moi, ou même pour tout le monde. Vouloir répondre ce qu’on croit être la solution acceptable, le retour auquel les autres s’attendent, ce qui est doux, ce qui est juste à entendre. Et pourtant… « Je crois sincèrement que je n’ai pas la vérité absolue, et jamais je ne la voudrais. » trop de responsabilités, trop de décisions à prendre, trop de pression surtout. Personne ne le voulait, si vous me demandez. « Je me dis juste que quelques questions peuvent aider à ce que tu vois toi-même ce qui te ferait du bien. Et puis si c’est ça, si c’est aider les autres, si c’est les aider eux, soit. » un énième sourire bienveillant, et voilà qu’elle est plus à l’aise. Qu’elle parle de Daniel, d’Hassan, de Jamie même. Ce qu’elle relate ne me confirme que trop que peu importe où elle ira, Joanne restera cette femme qui veut s’assurer que tout le monde autour d’elle soit bien, avant qu’elle ne s’interroge elle-même sur son propre bien-être. Si seulement j’arrivais à lui faire comprendre qu’on ne peut pas sauver le monde si on est soi-même en danger… j’inspire, attentive, laissant seulement les quelques sons provenant de la poussette où Daniel s’est depuis longtemps assoupi me distraire, par moments. Et elle se vide le cœur, et elle s’explique et elle se confie. Et j’ai un peu plus mal, juste un peu, de voir à quel point une femme comme elle, une femme forte, et brillante, et belle, peut se retrouver ici, à partager un verre avec moi, à ouvrir ses blessures un peu plus, à réaliser à quel point sa vie est difficile lorsqu’elle en a perdu le Nord.  « Ne te perds pas là-dedans, ne te perds pas dans le quotidien… ce sont les résultats qui comptent. » que je m’entends lui répondre, peu de temps après son point final. Le métro, boulot, dodo pouvait devenir le bouclier le plus efficace contre les réflexions, et même si je croyais dur comme fer ce que j’avance, à savoir qu’on se casse trop la tête, il y a de ces vérités qu’on doit voir en pleine face avant de pouvoir bel et bien avancer, avant de pouvoir être à nouveau forte et à l’aise. C’est sûrement ce besoin, vital, de retrouver un semblant de confort, de me prouver à moi-même que je ne fais pas que parler et penser, et que je peux agir aussi, qui me pousse à signaler le numéro de Dannie, et à imposer mes œuvres à son œil, et à celui du propriétaire de la galerie. Encore sous le choc, je laisse à la vue de Joanne l’entièreté de mes doutes et de ma fierté, émotions tellement contradictoires, avant de reprendre mes esprits et de souffler un peu plus lorsqu’elle accepte ma demande, lorsqu’elle me tend la main. Je m’y mettrai dès lundi que je me jure, plus sérieusement, sentant ce regain de chaleur qui naît au creux de mon ventre et qui me force un sourire, puis un autre. Et une nouvelle commande de verres partira, comme si j’avais décidé que cette soirée serait une succession de risques, une succession de petites victoires, l’une d’entre elle de célébrer, vraiment, et pas juste en apparence. La voix de Joanne me tire de ma rêverie au retour de la serveuse, alors qu’elle me confirme que mes mots n’ont pas été gaspillés en vain – qu’elle y réfléchira. Je ne pouvais pas être plus fière que d’entendre ces quelques phrases, ces quelques remises en question. Son air déterminé, ses sourcils qui se froncent tout naturellement, et ce sérieux avec lequel elle s’analyse ne me gardent que plus pendue à ses lèvres. Il fallait être humble, il fallait être honnête pour partager autant, pour en dévoiler autant, et je voyais bien que même si cela lui semblait difficile, insurmontable, elle avait la ténacité qui ne demandait qu’à être mise à l’épreuve. « Et je sais que tu en es capable. Ça se voit. » la fierté transparaît à travers mes mots, un encouragement qui sonne plus vrai encore, plus solide encore que tout ce que j’ai pu dire. Ce n’était pas tout, ce n’était que la pointe de l’iceberg et du travail devait être mis en place de tous les côtés pour vraiment s’y plonger, mais la première étape restait toujours de prendre conscience, de réaliser. La suite se mettrait en place d’elle-même. « Parfois la chose la plus difficile à faire, c’est de ne rien faire justement. C’est le plus gros défi qu’on puisse se donner, et aussi le meilleur apprentissage qu’on puisse avoir. » je prends une gorgée de cocktail avant de déposer le verre sur la petite table, ramenant de nouveau mes jambes un peu plus près. Ce cocon de coussins, la lumière tamisée de l’endroit, ces oreilles attentives que nous nous dédions, tout portait à la confidence. « Il y a tellement de choses que tu ne peux pas contrôler, que tu ne veux pas contrôler non plus… » si je me fiais à tout ce pour quoi j’avais dû lâcher prise, la liste serait longue. « Leurs réactions, leurs besoins, leurs frustrations. Peu importe ce que tu peux dire, ou faire, ou penser, ou ressasser même… ça ne changera rien. Alors, si c'est attendre ton défi, autant mettre cette énergie sur un exercice de patience, et maximiser ce temps-là pour travailler sur toi, sur ce que tu veux accomplir, sur une meilleure version, une Joanne 2.0. » la note sur laquelle je finis est rigolote, le fond n’en est que plus sérieux. Si elle voulait attirer de bonnes choses, si elle voulait que du mieux, que du bien, c’était sur elle qu’elle devait réfléchir, sur la personne qu’elle voulait être pour accueillir tout ça, lorsque le temps serait venu. Elle a mentionné il y a un moment qu’elle voyait déjà un professionnel, ce qui ne me conforte que plus dans mon discours. « Je suis du genre à penser que lorsqu’on prend une décision, et qu’on l’assume, tout se place en conséquence. » comme si on envoyait un signal, comme si on disait que c’était bon, qu’on était prête, qu’on ouvrait grand les portes. « C’est peut-être à cause du yoga, c’est peut-être un peu trop mystique mais… » j’ignorais si Joanne y était familière, autre que via Jamie, mais j’ose tout de même. Oser, oui. « Je me répète souvent que je suis là où je dois être, au moment où je dois l’être. » étrangement, ça ne sonne pas aussi cliché que je l’aurais cru, en l’articulant. « Ça m’aide à ne pas trop sombrer, quand je sens que ma tête part dans tous les sens. Ou que ça ne va pas assez bien avec Noah, pas assez vite surtout. » et Dieu seul sait à quel point j’aurais pu, à d’énièmes reprises. « Ça a l’effet d’un point d’ancrage, ça me force à rester dans le moment présent, et justement, de faire de mon mieux là tout de suite pour en tirer la leçon que je dois en tirer. » et si j’ai bien su lire en Joanne, c’est ce qui l’aiderait à patienter un peu mieux. De savoir où se poser, de s’ancrer bien solidement le temps que tout arrête de tourner trop vite autour d’elle. Je m’en doute, parce que je suis au même stade. « C’est pas beaucoup, peut-être que ça ne te sera jamais utile, mais… moi, ça me fait du bien. Régulièrement. Et je me dis que si ça peut en aider d’autres, tant mieux. » et j’hausse les épaules, sachant très bien qu’encore une fois, la décision finale lui revient. Je pouvais bien lui donner des dizaines de conseils, lui partager mon expérience, lui offrir tout ce que j’ai, c’était à Joanne de choisir et à personne d’autre de la faire pour elle. Elle retiendrait ce qui serait important, ce qui la marquerait, tout comme moi, et c’est ce qui influencerait le reste de sa vie, une fois que l’on quitterait l’établissement. « C’est moi, ou ce cocktail est plus fort que le précédent?! » volontairement, je laisse une pointe d’humour se glisser dans la conversation à nouveau – ce qu’il y a beaucoup qui a pu se dire depuis notre entrée dans ce bar, et qu’à force, on pourrait presque croire que de grands verdicts sont à l’aube d’être posés. « Plus j’y pense, plus je trouve que nos défis respectifs sont aussi différents qu’ils se complètent. Toi, tu veux attendre, moi je veux oser… » la réflexion vient d’elle-même, et c’est en riant que je décide de jouer sur les mots, et d’y aller d’une petite interlude alimentaire le temps qu’on se remette de tout cela. Pointant le truc qui semble le plus gargantuesque sur le menu qu’on a laissé au coin de la petite table, j’y reconnais des bribes de fromage et de friture, qui me terrifient autant qu’elles me envoûtent. « Alors. On attend avant de commander ça, ou on ose? »

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Message(#) Sujet: Re: JOANNE&GINNY ▲ who will love you now JOANNE&GINNY ▲ who will love you now - Page 3 EmptyLun 21 Aoû 2017 - 13:30



who will love you now
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L'alcool avait pour habitude rendre Joanne d'abord plus bavarde, ne l'étant pas naturellement, mais aussi plus joyeuse. Là, en l’occurrence, et au vu de sa situation, il lui était bien difficile de rire ou de plaisanter et n'était certainement pas le fait de boire plusieurs cocktails qui allaient l'aider à remonter la pente. En revanche, elle s'exprimait avec un peu plus d'aisance à l'accoutumée, la poussant ainsi dans la confidence. Cela devait certainement surprendre Ginny. Elle devait suffisamment connaître la blonde pour savoir qu'elle était bien plus réservée et discrète. "Je ne porte responsable personne d'autre que moi-même." affirma tout de même Joanne. Ô grand jamais elle ne viendrait reprocher des choses à Hassan, et elle ne se permettrait jamais non plus de critiquer quoi que ce soit de Jamie. Certes, quand ce dernier avait tout fait pour la repousser, ayant ses propres raisons, Joanne lui en voulait. Mais elle savait qu'il avait agi avec une motivation bien réelle. La jeune femme ne lui en voudrait pas s'il voulait l'insulter de tous les noms ou s'en prendre à elle d'une manière ou d'une autre. Ce qu'il ne fera pas, étant donné qu'il refuse tout simplement de la voir. Ginny jugeait bon de préciser que si Hassan et Jamie étaient près d'elle, c'était qu'ils le voulaient. La petite blonde n'avait rien à se reprocher par rapport à cela et c'était une bonne chose de le lui rappeler. "J'ai été tellement injuste... Envers tous les deux." souffla-t-elle tout bas, particulièrement dépitée. A vrai dire, Ginny soulevait tout ce qui posait problème, lui faisant rendre compte que Joanne ne pensait qu'à ce qe les autres voulaient. Qu'elle ne fasse pas les choses comme elles devraient être la faisait beaucoup culpabiliser. Et même si elle avait baissé les yeux et regardait parfois ailleurs, elle écoutait Ginny avec attention. La brune appuyait là où ça faisait mal et c'était certainement ce dont Joanne avait le plus besoin. Du moins, c'était amplement suffisant pour lui faire déverser de nouvelles larmes avec l'impression de se noyer dans un désespoir. Elle adorerait reprendre du poil de la bête, avoir ce regain d'énergie et de volonté qui la guiderait dans ses intentions et dans ses actes. "Je n'ai pas eu besoin du quotidien pour me perdre." souffla-t-elle tout bas, les yeux rivés sur ses doigts nerveux et tremblants. "Et que penses-tu de mes résultats à moi, alors ?" lui lança-t-elle avec un ton doux, et un sourire peiné. "Rien de très concluant ou réjouissant, n'est-ce pas ?" Une question rhétorique aux yeux de Joanne, la réponse était particulièrement évidente, il était inutile de s'y éterniser. Ginny avait de quoi être fière, ce jour là, parce que son avancée était conséquente et permettait de se fixer un nouvel objectif. Joanne en était véritablement heureuse pour elle. "Je pense que tu crois bien plus en moi que je ne crois en moi-même." dit-elle avec un rire nerveux après avoir entendu la brune être persuadée qu'elle y parviendrait. Le temps qu'elle avait employé était encourageant, optimiste, comme si elle était persuadée que l'issue de tout ce début de travail ne pouvait qu'être de bonne augure. Joanne mourrait d'envie de lui demander : et si ça ne fonctionne pas ? Ses épaules s'abaissaient de plus en plus au fur et à mesure que son interlocutrice parlait. Comme quoi, quoi qu'elle fasse, rien n'allait changer. "Comment on est censé faire tout ça ?" lui demanda-t-elle, la gorge serrée. Joanne osait enfin relever ses yeux bien tristes et bien humides vers Ginny. "Comment puis-je travailler sur moi alors que je considère que... Enfin je pense très sincèrement qu'il n'y a plus grand chose à retirer de ce que je suis actuellement. C'est vraiment pas l'envie qui manque, et je veux faire les choses bien. Ca me semble juste..." Insurmontable. Elle secoua négativemnt la tête. "Et comment peux-tu savoir si cette... éventuelle prochaine version de moi puisse accomplir quoi que ce soit ? Comment peux-tu savoir si ça changera quelques, s'ils y seront réceptifs..." Ce n'était pas par pessimisme que Joanne demandait tout ça. Elle et son besoin quasi vital de comprendre. Le pourquoi du comment, elle avait besoin d'une réponse à chacune de ses questions. Et surtout des réponses honnêtes. Elle savait qu'elle n'allait pas parfois aimer ce qu'on lui dirait, mais Joanne avait eu droit, durant la grande première partie de sa vie, à des réponses très calculées, et très arrondis. Parfois même des mensonges par omission, dans l'unique et seul but de la protéger. De quoi ? Elle l'ignorait. Joanne apprit durant leur conversation que Ginny était une adepte du yoga. Une pratique que la jeune femme n'avait jamais vraiment approché. "Je n'ai pas de point d'ancrage, j'ignore comment en trouver un." dit-elle avec un vague sourire. Pendant trop longtemps elle s'accrochait au fait qu'elle avait Daniel. Mais ce n'était pas le rôle d'un petit garçon, d'être le point d'ancrage de sa mère. Les rôles ne devaient certainement pas s'inverser de cette façon là et Joanne regrettait lui avoir infligé cela pendant plusieurs semaines. Elle culpabilisait énormément à ce sujet. Mais il était certain que si elle gardait cette volonté à s'améliorer, c'était aussi pour lui. Suite à quoi, la petite blonde restait longuement murée dans un silence – chose qu'elle faisait parfaitement bien. On devinait sa gorge se serrer, sa mâchoire se crisper afin de re tenter de retenir un nouveau flot de larmes. "C'est... énormément de choses à faire." constata-t-elle finalement, la voix tremblante. Cela demandait beaucoup d'énergie et encore plus de travail. L'Himalaya lui semblait bien plus simple à gravir que cette montagne imaginaire qui se tenait en face d'elle. Mais c'était ce que Joanne voulait, et elle ne comptait pas laisser se défiler. Elle ne comptait pas baisser les bras non plus, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir peur, d'appréhender tout ce qu allait se passer, mettant en doute ses capacités, mais certainement pas sa volonté. "Mais je veux y arriver." conclut-elle. "Tu y crois, toi ?" osa-t-elle ensuite demander à Ginny, plongeant son regard dans le sien. "Tu penses vraiment que je puisse y arriver ?" Ses iris bleus laissaient comprendre qu'elle attendait d'elle une réponse sincère, et rien d'autre. Puis la brune finit par dévier le sujet, constatant que le cocktail qu'elles étaient en train de boire était effectivement plus arrosé que le précédent. "Je pense bien, oui." reconnut Joanne en lâchant un petit rire une fois qu'elle s'était remise de ses nombreuses crises de larmes qui venaient de s'enchaîner. Parler un petit peu d'autre chose lui faisait du bien, même si elle savait qu'elles allaient certainement revenir sur d'autres sujets sensible d'ici là. Mais penser à ce qu'elles pouvaient bien manger faisait office d'interlude. "J'aimerais bien manger quelque chose, oui, sinon on me retrouvera bien rapidement par terre si on continue à boire des cocktails." reconnut la blonde en riant, tout en regardant ce que Ginny pouvait bien proposer. "Je préférerais oser, pour le coup." lui répondit-elle avec un vague sourire, sachant parfaitement à quoi elle faisait allusion. Joanne interpella un serveur afin de passer commande puis jeta un oeil sur un Daniel profondément endormi. Elle avait tellement envie de le prendre dans ses bras, de le câliner. Leur relation était plus que fusionnelle. Mais Joanne préférait résister et se contenter de le regarder avec tout son amour maternel. L'assiette en question ne tardaient pas à arriver et il ne fallait effectivement pas être au régime pour se permettre de manger tout ceci. Des frites, des petits poissons frits, du fromage, de la charcuterie, des mini club-sandwichs, ... Une assiette à partager qui était certainement destinée pour quatre personnes. Elles en profitaient également pour recommander des cocktails. Joanne réalisait que Daniel n'avait rien dîné et elle se devait de le réveiller. Sinon la nuit s'annoncerait assez agité. D'habitude, l'extirper de son sommeil le rendait un peu grognon, tout comme au moment du réveil de la sieste. Mais les odeurs semblaient lui ouvrir rapidement l'appétit. "Ce ne sera pas tous les weekends comme ça, Daniel, hein." lui dit-elle en riant, le laissant se mettre debout à côté de la table avec la ferme intention de manger un bout de fromage. Joanne, quant à elle, mangeait quelques frites. "J'avoue que je sens les premiers effets de l'alcool, là." avoua-t-elle avec un sourire amusé. "J'ai assez hâte de m'y mettre, quelque part. De voir comment se passe une soirée sans me torturer l'esprit. Ca me fait bizarre, de m'accorder une chance." Parce que jusqu'ici, elle ne pensait tout simplement pas la mériter. "A vrai dire, ça me fait sentir un peu plus sereine que je ne l'ai été en me levant ce matin. C'est vraiment pas grand chose, mais je le ressens tout de même." Et ça, c'était plutôt un début encourageant, n'est-ce pas ?
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Message(#) Sujet: Re: JOANNE&GINNY ▲ who will love you now JOANNE&GINNY ▲ who will love you now - Page 3 EmptyLun 21 Aoû 2017 - 16:23


who will love you now
Joanne & Ginny
You've lost your game, you've got to let it go. It feels the same. Now we're here, all alone. You want to see if we can take it back. But who are you to say we're not on track? We will find a way to set things straight in our hearts. We will find our way somehow.

Comment savoir si c’était le bon chemin à prendre? Comment s’assurer que ce ne serait pas à nouveau une impasse, un cul-de-sac? Bien sûr, rien ne le confirmait, rien ne l’infirmait non plus. Je n’avais pas la réponse à tout, mais à voir Joanne, à l’entendre, à assister à tous ces questionnements qui la trituraient, et même à ces quelques larmes qu’elle laisse échapper et qui me serrent bien évidemment le cœur, j’ai confiance. Une confiance aveugle même. On ne pouvait pas autant vouloir, pas autant y tenir, et ne pas arriver à ses fins. « Parce que tu lui auras infusé tout l’amour dont elle a besoin. Parce que tu auras pris le temps d’apprendre à la connaître, à te connaître, à vivre le processus. » c’est exactement la bonne façon de faire, à mon sens. Ne rien brusquer, ne pas espérer que tout change en une nuit, que tout se métamorphose, sans qu’on ait bûché dur, sans qu’on y ait mis de son sang, de ses pleurs, de sa vie, de tout ce qu’on a et même plus. Et malheureusement, pour se motiver à ce point, il fallait bien souvent toucher le fond, ce que ses énièmes interrogations et tous ses soupirs ne me confirmaient que trop à son sujet. « Qu’est-ce qui te fait te sentir bien, là, en ce moment? Si tu ne changes rien justement, où est-ce que tu es la plus heureuse, avec qui, comment? » Joanne me confie à quel point son point d’ancrage lui semble une donnée impossible à cibler, à trouver, à concevoir. Autant partir sur du concret, sur quelque chose, n’importe quoi, qui la ramenerait à cette sensation d’être utile, ou même d’être heureuse tout court, en ce moment. Sans rien d’autre, sans personne d’autre. « Pas besoin de me répondre, tu peux garder ça pour toi. » elle me semble déjà si retournée, je n’oserais pas la confronter à se confier plus, à se commettre même. Bien que je m’adapte encore à peine aux coïncidences qui nous entourent, entre Jamie et maintenant Hassan, je me doute que l’un ou l’autre sera mentionné, et que si elle veut vraiment être honnête avec elle-même, elle ne devrait pas s’inquiéter de comment je prendrai sa réponse, quelle qu’elle soit. Et elle réfléchit Joanne, elle pense fort, elle se donne tout le bénéfice du doute, elle évolue sous mes yeux, et je me sens bien inutile de lui tendre un mouchoir propre pour l’aider à passer un peu plus à travers la bataille qui se joue à l’intérieur, c’est à quoi je ne peux rien faire d’autre qu’offrir mon support, mon écoute, mon aide, avenante, comme si je pouvais y faire quelque chose. Ce dont je doute. Elle est têtue, elle est confiante, elle est capable de grandes choses si elle s’en donne le courage, et ce n’est pas seulement à moi de le lui dire, il faut qu’elle en vienne à le réaliser d’elle-même aussi. « Oui. J’y crois, vraiment. Ça sera pas facile, et tu le sais. Ça va aller contre ta nature à plein de moments-clés… mais à un moment, tu vas réaliser que tu as pris l’habitude, que tu laisses le temps faire pour de petits détails, puis de plus gros… et un matin tu te réveilleras, et tu réaliseras que tu auras avancé. Beaucoup. » qu’elle m’entendra la rassurer. Ou plutôt, l’appuyer. Parce qu’ici, je n’invente rien, je n’adoucis rien, je n’embellis pas non plus. Joanne sait que ce n’est pas gagné d’avance, et que même si ce qu’elle statue pour le moment lui semble difficile, la suite n’en sera que plus ardue. Sur la même longueur d’ondes, les étoiles dans les yeux, elle finit par céder à ma trêve, par nous accorder ce petit écart. « Qui sait, peut-être que je peindrai mes plus beaux tableaux en étant bourrée… c’est pas l’opium de Van Gogh, mais ça peut passer je crois. » j’éclate de rire, m’assurant tout de même qu’on nous apporte aussi de l’eau en plus. La responsabilité de l’une faisant le plaisir de l’autre, ce ne seront pas trois vulgaires cocktails qui auront raison de notre dignité ce soir ou du moins, rien ne sera dévoilé si on perd un peu la carte. Ce qui arrive à Southport, reste à Southport, non? Daniel quant à lui ne risque pas de nous démasquer ou de raconter à quiconque ce qui a pu être dit ici, au beau milieu des canapés, maintenant que le gamin ouvre un œil, puis un autre. Le plateau arrivera quelques minutes plus tard, et je ne peux que me réjouir d’y voir au moins quelques options végétariennes qui risqueront de me donner autant mauvaise conscience que tout le reste du plateau. « Ohhh, ces frites. » mon estomac sur deux pattes parle à ma place maintenant que je tends la main vers l’objet de mon désir, me rappelant à quel point c’était tendu, entre Matt et moi, lorsqu’on se retrouvait en situation où il fallait se partager des frites. La guerre finissait toujours lorsqu’on commandait une seconde ration, et ce sont bien les onions rings et les quelques bâtons de mozzarella qui me retiendront de commettre l’irréparable et de demander une deuxième part sous les yeux de Joanne qui, je le prédis, seraient exorbités devant ma gloutonnerie. « Avec Noah, on a le vendredi milkshake. Je te laisse deviner le concept plutôt facile à assimiler… et que son infirmière déteste. » d’entendre la blonde confirmer à son fils qu’il s’agit de soir de fête et non pas d’une nouvelle habitude me fait sourire. Avec mon propre petit ogre, c’était devenue compliqué à force de faire d’un repas quelque chose de plus amusant qu’un plateau beige et fade d’hôpital. Il fallait user de créativité. « Ça adoucit les semaines plus difficiles. » le sourire qu'il arborait lorsque je passais la tête dans la porte de sa chambre, précédée bien vite du carton sur lequel tenait son traditionnel milkshake faisait partie des petits bonheurs de ma vie, des moments dont je ne me lasserais jamais. « Alors on doit poursuivre sur la même voie, je crois bien. » parlant de petits bonheurs, voilà que mon interlocutrice semble de plus en plus détendue, assez pour le mentionner. Ce n’est jamais facile de parler de ce genre de sujets, d’identifier ce qui ne fonctionne pas, d’assumer ses erreurs, encore moins en public, mais elle a su me surprendre et surtout se surprendre elle-même en s’ouvrant le cœur à ce point, en cherchant même une solution, quelque chose de tangible, de vrai, de concret. « Tu es certaine que ce n’est pas la vodka qui commence à parler? » et je rigole tout de même, je l’agace, parce que ce serait facile, demain matin, de mettre ce qui pourrait suivre sur la faute de ce qui se trouvait dans nos verres. « C’est ridicule, parce qu’habituellement je me tiens loin de tout ce qui peut être alcoolisé – surtout dans des moments comme celui-ci. Des moments de réflexion. » je finis par hausser les épaules, prenant une autre bouchée qui finit par être accompagnée d’une gorgée supplémentaire de cocktail. Ce n’était pas la solution à rien, et elle le savait autant que moi. Mais ce soir, en ce moment, il donnait des airs de légèreté  à ce nouveau départ que nos vies respectives prenaient, prendraient. « Ça te va bien, d’être un peu plus sereine. Même Daniel a remarqué. » le gamin rieur qui regardait tendrement sa mère appuie directement mes paroles. Elle s’installe un peu plus confortablement dans son siège, elle respire mieux, les larmes sont disparues, le sourire revient peu à peu. « Et je suis sûre que ça continuera dans ce sens. Peut-être pas des masses, peut-être pas toujours à 100%, mais un peu plus chaque jour. Juste assez. » un sourire franc vient se dessiner sur mes lèvres, de ceux qui sont là lorsque la vie porte à croire que tout ira bien. Le genre de sourire qu’un jour, elle portera elle-même, lorsqu’elle aura réussi à son donner toute la confiance du monde, lorsqu’elle aura fait un pas supplémentaire dans la bonne direction. Il nous faudra encore de longues minutes avant de finalement abandonner devant la quantité gargantuesque de nourriture qui nous a été servie. Il reste encore quelques bouchées ça et là, nos doigts sont bien huileux, et j’ai l’impression que je devrai rouler vers les salles d’eau lorsque je m’excuse brièvement, quittant mon siège, les laissant en tête à tête le temps de quelques minutes. Un passage express aux toilettes le temps de me rafraîchir le visage et de constater que malgré ma faible tolérance à l’alcool, mes pupilles ne sont pas si dilatées que cela. Une main dans mon sac plus tard et j’attache les quelques mèches volages qui ont commencé à un peu trop me chatouiller la nuque. Et là, je souris, à mon reflet. Je souris parce que mine de rien, hier, avant-hier, et même la semaine dernière et l'autre d'avant, rien n’allait. J’avais le cœur en miettes, j’avais les yeux rougis, j’avais les membres qui tremblaient, et le sommeil difficile. Pourtant, depuis que j’ai pris cette pause, depuis que je me suis écoutée, que je me suis éloignée, je semble savoir un peu plus ce que je veux, là où je dois être, là où je veux être. Comme pour Joanne, il s’agit d’un travail constant, et je sais bien que ce ne sera pas facile tous les jours, qu’avec Noah en à-côté, j’ai bien fait d’arrêter de tomber de tous les côtés pour me concentrer sur lui, uniquement lui. De limiter les questionnements, de faire taire cette petite voix qui remet en doute tout ce que je peux dire, tout ce que je peux faire. Et si je lâchais prise, seulement? Et si j’osais vivre au jour le jour, dans toutes les sphères de ma vie, et pas juste pour Noah? Et si j’arrêtais de me casser la tête, de chercher un sens, une signification, une explication à tout? J'avais toujours détesté ce qui était compliqué, il fallait dire. Ça avait bien marché, avec Dannie, de simplement suivre mon instinct, de juste agir, plutôt que de ressasser. Et si je tentais, à nouveau? Et si je faisais ce dont j’avais envie, plutôt que de craindre le pire? Mes doigts se faufilent à une seconde reprise dans ma besace, et je me sens flirter à la limite entre l'audace et le ridicule, lorsque je le texte, lorsque je lui écris ce qui me passe par la tête, ce qui n’excuse en rien mon silence des derniers jours, ni l’affront que j’ai pu faire de snobber ses quelques snaps idiots. J’avais envie de lui parler, peu importe ce que ça pouvait signifier. J’avais les idées claires, old fashioned ou pas, et il était temps que j’arrête de vouloir définir ce qui ne se définissait pas. Surtout si cela me faisait passer à côté de ça, peu importe ce que ça pouvait être. Textos envoyés, j’éclate de rire en relisant le tout, la personne à mes côtés se lave les mains après un coup d'oeil espiègle dans ma direction, avant de passer la porte des toilettes et de rejoindre une Joanne qui elle aussi semble un peu mieux, un peu plus confortable. Pourtant, on vient vite assombrir notre tableau paisible, lorsqu’un duo de verres se dépose devant nous, et qu’on nous confirme qu’ils viennent de messieurs, installés au bar plus loin. « Si ça te dérange pas, je serais prête à changer d’endroit. » le crystal bien rempli ne me fait pas du tout envie, ni les œillades que je peux sentir dans mon dos, alors que je ne daigne même pas me retourner. « On a pas du tout besoin de ça. » elle sera toute aussi d’accord, je n’en doute même pas une seule seconde. « Et si je me souviens bien, tu m’avais parlé de la vue de ton hôtel qui était jolie. » voilà un meilleur plan que celui de rester ici, maintenant que notre petit cocon de confort a été repéré, envahi – il fallait penser à un plan d’évacuation. « Si tu veux rester sereine, je suis certaine que la carte de ton mini-bar sera une bonne alliée. » un rire de plus, et je ramasse doucement ma veste, refusant poliment et à distance l’offrande alcoolisée qui était tout sauf désirée.

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Message(#) Sujet: Re: JOANNE&GINNY ▲ who will love you now JOANNE&GINNY ▲ who will love you now - Page 3 EmptyMar 22 Aoû 2017 - 11:46



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"Avec Daniel, et les chiens." répondit Joanne sans hésiter à la question de son amie. "Lorsque nous sommes ensemble tous les quatre, à jouer dans le jardin, ou au parc. Ou à se promener à la plage." C'était véritablement ces moments là ces derniers temps que Joanne appréciait le plus. Nunki et Sirius avaient à peine un an, ils grandissaient en même temps que Daniel et cela avait créé une sacrée complicité entre eux. Les deux bergers suisses manquaient parfois un peu de délicatesse, mais il y avait certaines règles qu'ils parvenaient à respecter sans trop de débordement. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Joanne pouvait sembler parfois assez stricte avec eux, parce qu'elle ne voulait pas qu'ils se croient tout permis. Elle se montrait tout de même assez flexible et acceptait à ses yeux pas mal de choses, à condition qu'ils se tiennent à carreau pour le reste. Une éducation bien différente de celle de Jamie avec Ben et Milo, c'était certain. "Si tu les voyais jouer ensemble tous les trois, ils sont adorable. Daniel a toujours adoré les animaux, il a un très bon contact avec eux. Et un amour certain pour les canards aussi." ajoutait Joanne avec un petit rire. Mais dernièrement oui, c'était bien durant ces instants là qu'elle se sentait vraiment le mieux. Elle lui avait quand même répondu, ce n'était pas un secret d'Etat après tout. Ginny tenait à préciser que rien de ce que Joanne voulait faire pour être peut-être une meilleure personne ne sera facile. La blonde n'en avait que trop peu conscience et c'était typiquement ce qui pouvait la bloquer, mais elle était cette fois-ci dotée d'une certaine volonté qui lui permettait de croire que c'était envisageable. Un très discret rictus étirait ses lèvres naturellement roses, elle ignorait pourquoi. Il était devenu hors de question pour elle de brûler des étapes, ni de se défiler. Cela prendra le temps qu'il faudra. "Beaucoup d'artistes étaient sous l'emprise d'alcool ou de drogues, cela ne les a pas empêché de faire de véritables chefs d'oeuvre. Qui sait, peut-être que les cocktails deviennent tout nouveau carburant." renchérit Joanne en riant. Elles commençaient à grignoter un petit peu toutes ces fritures et il fallait reconnaître que celles-ci étaient excellentes. Joanne n'avait jamais eu un grand appétit, c'est pourquoi elle s'était arrêtée de manger bien avant Ginny. Elle picorait encore de temps à autre quelques frites ensuite, mais ce n'était plus que par pure gourmandise. "Daniel est encore un peu jeune pour les milkshakes." dit Joanne avec un sourire amusé. Il était encore trop petit pour se permettre trop d'écart et elle tenait à lui faire goûter un maximum d'aliments afin qu'il puisse définir ses goûts. La crèche que Jamie et Joanne avaient choisi ensemble à l'époque était très onéreuse, mais en terme de qualité de service et de nourriture, quasi irréprochable. Rien n'était assez bon pour leur fils. Joanne arqua un sourcil lorsque la brune soupçonnait que ce soit l'alcool qui commence à parler à sa place. "Figure-toi que je tiens bien l'alcool, contrairement à ce que mon gabarit puisse laisser croire. Jamais de cuite, jamais de black out." lui assura-t-elle. Après, Joanne n'était pas non plus une consommatrice excessive. Il y avait eu ces quelques fois à l'université, mais il y avait toujours Hassan dans le coin pour modérer un peu sa consommation et qui s'assurait, avec tout l'amour qu'il lui portait, qu'elle soit bien saine et sauve en fin de soirée. Mais, encore une fois, ces moments là étaient particulièrement rares, Joanne s'arrêtait de boire avant que les choses ne tendent à dégénérer. En revanche, s'il y avait bien un point positif que Ginny semblait vouloir lui notifier, c'était bien le fait qu'elle semble plus sereine. Là, en revanche, il était certain que le cocktail qu'elle étai en train de boire l'y avait quelque peu aidé. Mais c'était vrai. Le fait de s'être un peu déchargée d'une partie de ses tracas. Mais plus que ça, Ginny pensait que c'était le début d'une nouvelle ère, persuadée que la petite blonde irait désormais un peu mieux chaque jour. Joanne ne voulait pas encore se permettre de faire preuve d'autant d'optimisme, elle attendait surtout de voir comment les choses seraient une fois de retour à Brisbane. Mais il était certain qu'elle reviendrait un peu changée grâce à ce weekend. "Je l'espère." se contenta-t-elle alors de dire, assez emballée à l'idée qu'un jour, elle irait mieux. Après avoir un petit peu digéré, Ginny se rendit aux toilettes pendant quelques minutes. Joanne en profita pour débarbouiller un peu son fils. "Daniel, viens là, je vais te nettoyer un peu les mains." lui dit-elle doucement en lui souriant. Elle s'équipa d'une lingette nettoyante qu'elle récupérerait dans le sac où elle transportait toujours le nécessaire pour lui et passait un coup sur ses mains bien grâce et sur sa bouche. Il se frottait les yeux, commençant à sentir que l'heure du coucher avançait. Il tendait alors les bras vers sa mère pour qu'il se fasse porter et il se blottit spontanément tout contre elle. Près de son oreille, elle lui parlait, puis lui chantonnait une berceuse après lui avoir donné sa peluche préférée. Elle déposa régulirement des baisers sur sa tête, ou elle lui caressait doucement le dos. Ginny finit par faire sa réapparition. A croire que Joanne ne sera jamais vraiment tranquille dès qu'elle entre dans un bar, même en compagnie d'une amie, même avec son fils dans les bras. Lorsqu'elle constata que deux hommes venaient de leur offrir un verre chacune, elle soupira et leva les yeux au ciel. "Certaines choses ne changeront jamais." dit-elle avec une certaine lassitude. Non pas qu'elle se pensait attractive, mais jusqu'ici, en dehors de Jamie, les hommes qui avaient pu l'aborder avaient surtout de sacrées idées derrière la tête. A force, Joanne trouvait ça insupportable. "Surtout que je ne bois jamais les boissons qu'on m'offre, et certainement pas celles que je n'ai pas vu être préparées par le barman." Peut-être trop méfiante, ou juste assez prévenante. "Je ne peux qu'adhérer à ton idée." lui répondit-elle alors avec un sourire, alors qu'elle récupérait un petit gilet pour couvrir Daniel avant de l'installer dans la poussette avec un petit plaid pour recouvrir ses jambes. Elles réglèrent leur note et laissaient deux verres bien pleins derrière elles sans le moindre regret. L'air était assez frais désormais, Joanne était bien contente d'avoir également de quoi recouvrir ses épaules, frileuse comme elle était. Il ne fallait pas bien beaucoup de temps pour retrouver l'hôtel et arriver dans la chambre de Joanne. "Je te laisse t'installer dehors, va donc admirer cette vue, le temps que je couche Daniel." lui proposa-t-elle avant de s'occuper de son fils. Il somnolait déjà et faisait le strict minimum en terme d'effort lorsqu'il s'agissait de mettre le pyjama. Il était par contre encore suffisamment conscience pour réclamer encore un peu d'affection de sa maman. Elle restait alors avec lui queqlues minutes avant de le mettre dans sa turbulette et de le confier à Morphée. Ginny s'était permise de sortir quelques bouteilles du mini-bar, dont une bouteille de champagne. "Ce serait presque me prendre par les sentiments là." dit-elle en indiquant le contenant en question. Elle s'installa sur une chaise et admirait pendant quelques minutes le paysage. Parfois, il n'y avait tout simplement rien à dire. Joanne parlait à voix basse quelques minutes. "Alors, qu'est-ce que ton âme d'artiste pense de ça ?" lui demanda-t-elle avec un petit sourire. "C'est typiquement le genre de choses dont je ne me lasse pas de regarder. Quand j'ai des insomnies, je finis toujours par me promener, et je vais à la plage, et je regarde l'horizon, ou je m'allonger et je regarde le ciel. Ca me vide la tête, ça me permet de ne penser à rien, de me calmer, de me détendre. Je ne peux plus vraiment le faire depuis que j'ai Daniel, j'essaie de trouver d'autres moyens d'y parvenir." dit-elle avec un sourire. Et cela correspondait étrangement à ce qu'elle lui avait dit un peu plus tôt. "Je commencerai dès lundi soir." dit-elle en riant doucement. Elle finit par se lever afin de se servir en boisson après avoir donner un verre rempli de la boisson que Ginny souhaitait.
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Message(#) Sujet: Re: JOANNE&GINNY ▲ who will love you now JOANNE&GINNY ▲ who will love you now - Page 3 EmptyDim 27 Aoû 2017 - 15:36


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You've lost your game, you've got to let it go. It feels the same. Now we're here, all alone. You want to see if we can take it back. But who are you to say we're not on track? We will find a way to set things straight in our hearts. We will find our way somehow.

La façon dont Joanne réagit aux verres qui viennent d’être déposés sur la table devant nous me fait éclater de rire pour elle, rouler des yeux pour eux. Elle semble habituée – et blasée – ils semblent être de la même école que la majorité des dragueurs de bar, et jetteront assurément leur dévolu sur d’autres une fois qu’on passera le pas de la porte. Si je n’ai jamais vraiment été de celles à qui on offre un verre en soirée – pour la simple et unique raison que je ne sortais pas, tout court – ce n’est que plus à l’aise encore que je passe ma veste sur mes épaules, récupère la facture et la monnaie restante, et file aux côtés de la blonde et de Daniel hors de l’établissement. Une bouffée d’air plus tard, et l’ambiance est beaucoup plus agréable, légère. « Ah, mieux. » que je commente, l’inspiration qui accompagne mes paroles. Nos pas s’adaptent au mouvement régulier de la poussette, et c’est totalement à l’aise que je glisse mes mains dans mes poches, laissant l’air ambiant, le vrombissement de la ville, et nos quelques bribes de discussions nous accompagner. « J’adore l’hiver en Australie. Je suis probablement la seule, avec la pluie et le froid, mais… j’aime l’air un peu plus frais, j’aime le vent, j’aime les nuages, j’aime l’ambiance. » j’ignorais d’où me venait cet amour particulier – il fallait dire que n’importe quelle personne originaire d’Australie ne raffolait que de soleil, de plage, d’océan et de chaleur. Si la température estivale de Brisbane m’avait cruellement manquée les journées d’averses répétées à Londres, je vivais complètement le contraire lorsque, de retour chez moi, je retrouvais avec joie mes tricots et mes écharpes quand l’hiver se pointait le bout du nez. Le mal du pays probablement, et le retour de ces deux saisons qui finalement me convenaient lorsqu’elles s’équilibraient. Bien philosophique comme réflexion, les pieds claquant sur le bitume. Un peu pour apprécier cette soirée qui doucement défile, très certainement. Quelques minutes encore nous séparent de l’hôtel de Joanne, juste assez pour découvrir une poignée de nouvelles rues et commerces, et pour croiser un ou deux groupes de gens qui profitent de leur samedi soir pour partir explorer le centre-ville illuminé de Southport. L’entrée de l’hôtel est particulièrement jolie, entre les immenses vases et les tapisseries colorées, et je me laisse guider jusqu’à l’ascenseur, et finalement jusqu’à la chambre de la blonde. « Prenez votre temps. » la clé passée dans la serrure, Joanne annonce qu’elle va doucement aller coucher Daniel, m’invitant à visiter moi-même. La chambre en soit est coquette, rien de bien extravagant comme celles auxquelles Edward m’avait habituée alors qu’on devait se déplacer à Londres pour assister à divers événements pour son travail, ou celles louées avec mes parents il y a des années entre leurs divers voyages – et je ne m’en ennuis étrangement pas des masses. Ce n’est pas surprenant, sachant que je n’avais jamais été celle qui appréciait ce genre de luxe, rêvant de voyage en sac à dos depuis mon adolescence. La récente mention plus tôt cette semaine de ces souvenirs qu’Ezra et moi avions de nous transformer en globe-trotter et de faire un roadtrip sur la côte australienne à l’obtention de nos diplômes respectifs m’avait rappelé un peu plus à quel point. Puis la jeune femme disparaît de la pièce, et j’esquisse un pas puis un autre en gardant mes prunelles liées au reflet de la ville qu’on peut déjà voir entre les rideaux. Le mini-bar, comme prévu, nous offre de quoi poursuivre notre soirée, et c’est armée de diverses bouteilles à travers lesquelles nous pourrons choisir que je finis par mettre le pied dehors, sur le balcon. Je le réalise à peine, là, de suite, à peine installée sur le canapé de la terrasse qu’on y a aménagée avec goût. Ce n’est qu’une fois bien assise que ma tête se relève, et que je peux enfin voir ce dont Joanne parlait plus tôt. Devant nous, le panorama de Southport est immense, large, et s’étend jusqu’à des kilomètres devant nous. On dénote le reflet de la lune sur les berges, les ombres qui se marient, les quelques silhouettes qui passent sous les luminaires, les vagues qui se marient à la musique qui résonne. Comment pouvait-on ma se porter, lorsqu’on avait ce genre de vue? Comment pouvait-on, sincèrement, avoir le moral à plat lorsqu’on pouvait observer cette vie, là, qui grandit sous nos pieds? L’arrivée de Joanne me fait sursauter, maintenant que je lui tends une flûte de champagne - que je lui rembourserai avant de quitter la chambre plus tard.  « Je… c’est exactement comme tu l’avais décrit. Absolument magnifique. » parfois, les mots n’ajoutent rien de plus. Elle voit à travers mes iris brillants que son amour pour l’endroit est partagé. « Tu as vu, par là-bas, la courbe des arbres? Et les rochers qu’on distingue qu’ici, seulement sous cet angle. Et les immeubles, illuminés, leur reflet… » emballée, je pointe d’un sens, regarde de l’autre, laisse ma coupe tanguer entre mes doigts surexcités, avant d’échanger un énième regard avec la blonde. La voilà qui résonne, qui me confirme, qui hoche de la tête avec amusement, qui raconte à quel point ce genre de paysage l’accompagne avec bonheur durant ces quelques nuits blanches qu’elle accumule. Je souris, identique. L’insomnie était devenue monnaie courante depuis plusieurs années, même avant Londres, et tout ce qui m’y tenais éveillée. « Je confirme, la ville est un excellent partenaire de nuit blanche. » je ne comptais plus le nombre de fois où j’avais laissé ce que je pouvais entr’apercevoir par la fenêtre m’accompagner nuit après nuit. C’en était devenu un rendez-vous nocturne, une histoire qui s’allonge, une routine qui calme. Et à travers laquelle la jeune femme trouve elle aussi réconfort, probablement plus maintenant qu’elle s’est donné pour mission de lâcher prise, de se faire confiance, de ne plus ressasser pour avancer. « Et je me ferai un plaisir de m’en assurer. » un clin d’œil plus tard, et elle a une amie. Pas une inconnue, pas une connaissance, pas un visage qu’elle salue dans la foule, mais une personne de plus qui tient à son bien, qui veut aider, qui la supporte. Une gorgée de bulles, et je me cale sur mon siège, inspirant doucement, appréciant chaque seconde malgré mes joues qui commencent doucement à s’engourdir, mon cœur un peu plus léger. « J’ai… j’ai commencé déjà. » la vibration de mon portable dans la poche de mon jeans accompagne mes paroles, ce défi que je me suis donné plus tôt, un sourire idiot qui se dessine sur mes lèvres. Ce n’était pas grand-chose, mais cette connexion que je venais de relancer, ces conneries que j’avais chassées en arrêtant de jouer justement, en arrêtant de ne voir que le mauvais, ça avait eu raison de mes craintes non fondées, de ma retenue tout sauf nécessaire. Benjamin n’en voulait pas, de mes comptes à rendre, Ben s’en foutait qu’il y ait un sens ou non à nos échanges, à notre relation en soi. La pression qui part, les intentions qui sont simples, sans arrière-pensées, auxquelles j’avais accordé trop d’importance, trop de sérieux. « Pas qu’avec Dannie. » je sens de suite l’attention de Joanne qui se dirige vers moi, qui me demande, qui veut en savoir plus. Elle autant que moi assiste à ce qui ressemble à un renouveau, à une nouvelle vague, une Ginny beaucoup moins sérieuse, ou du moins, qui le tente désespérément. « C’est con, c’est rien mais… j’avais oublié de lâcher prise depuis un moment. De juste, faire ce dont j’ai envie, sans réfléchir à rien d’autre. » j’hausse les épaules, pas défaitiste, mais réaliste. Avec Noah et tout ce qui lui était arrivé, avec Edward, ma famille, et tout le reste, c’était facile de trop analyser, de trop réfléchir, de marcher à tâtons, de craindre. Et je n'avais plus de repères pour ce que c’était de ne pas camoufler ce qui se cache à l’intérieur, de ne pas mettre de masque, d’enfiler une carapace. Ben me l’avait montré, mais Joanne aussi, et Saul, et Cora également. N’en restait qu’à moi d’arrêter de lutter, et de laisser aller, véritablement. Pour eux, pour moi. « Parfois, on a besoin de se le faire rappeler. Ou de le forcer un peu. » parlant de rappel, mon téléphone vibre de nouveau, me rappelant le message que je n’ai pas pris plus tôt, et auquel j’éclate de rire, selfie du Brody qui se lance littéralement tête première dans le jeu, absolument impolie, retenant mon souffle par la suite pour m’excuser à Joanne. « Une vraie adolescente. »

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Message(#) Sujet: Re: JOANNE&GINNY ▲ who will love you now JOANNE&GINNY ▲ who will love you now - Page 3 EmptyLun 28 Aoû 2017 - 17:19



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Joanne oubliait souvent que Ginny venait de Londres, du moins, qu'elle y avait longuement vécu. Son accent était sensiblement différent, elle l'avait notifiée. Alors l'entendre apprécier l'hiver n'avait rien de surprenant. Joanne avait déjà été en Angleterre une fois en hiver, autant dire que ce fut un véritable choc pour elle, étant donné qu'elle était une très grande frileuse. En hivers, malgré les températures douces, elle ne sortait jamais son gilet en laine sur ses épaules. Elle avait horreur d'avoir froid. "J'avoue n'aimer l'hiver que pour me blottir dans des plaids et des pulls en laine avec un chocolat chaud pour réchauffer mes doigts." répondit alors Joanne, avec un petit rire. En dehors de cela, elle préférait les temps un peu plus chauds. La pluie, les nuages bien gris, très peu pour elle. Les jeunes femmes finirent par arriver à l'hôtel de Joanne. Celle-ci s'occupait dans un premier temps de Daniel, qu'elle mit en pyjama et qu'elle allongea dans son lit afin qu'il puisse sereinement commencer sa nuit. Elle avait toujours aimé l'avoir tout contre elle alors qu'il commençait à s'assoupir. Il se blottissait spontanément, se laissait volontiers emporter par la voix et les caresses de sa mère, jusqu'à s'envoler au pays des rêves. C'était un moment très précieux de tendresse, comme tous les instants qu'elle passait avec lui. Pendant ce temps, elle avait laissé tout le temps à Ginny d'admirer la vue dont elle lui avait tant parlé préalablement. Lorsqu'elle la rejoignit, elle la questionna dans un premier temps à ce sujet. La brune en avait le souffle coupé. Joanne esquissa un fin sourire de satisfaction, ayant pertinemment su que ça lui plairait. Que ça l'inspirerait, d'une manière ou d'une autre. Elle avait repéré tout un tas de détail, qu'elle décrivait selon sa propre vision. "Jamie avait horreur de ça, quand j'allais me promener au milieu de la nuit parce que je n'arrivais pas à dormir." confia-t-elle avec un sourire bien nostalgique. "Parce que j'ai la fâcheuse tendance à oublier mon portable, et il mourrait d'inquiétude à chaque fois. Ca l'énervait de ne pas avoir le moindre moyen de me contacter et de ne pas savoir où j'étais." Joanne avait toujours vu cete inquiétude comme une forme d'amour, en soi. Il se faisait du soucis pour elle, encore plus après avoir su qu'elle avait quelques problèmes de santé. "Je ne suis plus autant rebelle depuis que j'ai Daniel." ironisa-t-elle avec un rire nerveux. Mais dans un sens, ces promenades lui manquaient un peu. Elles sirotaient tranquillement la bouteille de champagne qu'elles avaient trouvé dans le mini bar. C'était avec des yeux bien ronds qu'elle se mit à regarder Ginny. Comment ça, elle avait déjà commencé ? Quand ? Puis ses sourcils se froncèrent légèrement. Elle révélait qu'elle venait de réussir à lâcher prise, à être un peu plus elle. "Et alors ? Ca fait quoi, de lâcher prise ? Quel effet ?" Parce que finalement, la petite blonde ne savait plu vraiment ce que c'était. Elle avait fait parler ses sentiments, elle avait admis à Jamie qu'elle aimait Hassan et à Hassan qu'elle aimait toujours Jamie. Et en dépit de tout ceci, son ex-mari se sentait prêt à essayer d'être avec elle à nouveau. C'était progressif, bancale et encore très compliqué. Mais ils essayaient tous les deux, ils avaient espoir. Et malgré tout, ce n'était pas vraiment lâcher prise, se laisser aller. Elle ne se souvenait plus à quand remontait la dernière fois que c'était le cas. Joanne avait toujours une certaine réserve, une certaine retenue. D'un côté, cela faisait partie de sa personnalité et d'un autre, elle craignait tellement de tout mettre à feu et à sang en se laissant justement aller qu'elle préférait conserver ce qu'elle avait et avait pu avoir. Ginny dégainait son portable, ayant reçu un message – du moins c'était ce que Joanne pensait – qui la faisait rire. Cette part d'innocence de Ginny, sa capacité à se détacher avec autant d'aisance, la faisait sourire avec une tendresse certaine. Elle buvait tranquillement son verre de champagne, l'une de ses boissons alcoolisées préférées. Un long moment de silence s'en suit. A siroter, à admirer le paysage et ses couleurs changeantes au fil des minutes. Joanne pensait. Un peu trop pour le coup, mais cela ne lui faisait pas perdre son défi pour autant. "Je peux te demander un service ?" finit-elle par demander, timidement. Les effets de l'alcool faisaient déjà effet depuis un moment. Les quelques vertiges, le sentiment de légèreté. Autant il avait tendance à rendre Joanne plutôt joyeuse, mais là, elle était plus songeuse. Elle se tenait toujours bien droite sur son siège, la posture irréprochable. "Est-ce... Que tu veux bien veiller sur Jamie, pour moi ?" Elle baissa le visage. "Il dira forcément qu'il n'a pas besoin d'aide ou d'être observé constamment, mais... Je sais combien je l'ai fait souffrir, je sais combien il me déteste et je sais ce qu'il pense de moi, mais..." Joanne haussa les épaules. Ah oui, l'alcool la rendait encore plus émotive qu'elle ne l'était déjà. "Il ne veut plus me voir pour le moment, mais je ne veux pas le lâcher pour autant... Je peux pas." Peut-être qu'elle comprendrait, peut-être pas."Mais je sais qu'il t'apprécie énormément et si... Si tu pouvais juste t'assurer qu'il aille bien, je t'en serai éternellement reconnaissante. Il n'a pas besoin de le savoir, je..." Joanne soupira. Retranscrire ses pensées en quelques mots étaient parfois une tâche difficile. On ne la comprenait pas toujours comme elle l'aurait voulu. "J'aimerais juste pouvoir veiller sur lui, même si c'est le plus indirectement possible." Jamie l'appelait toujours mon ange et cela ne devait certainement pas venir de nulle part. Alors peut-être que Joanne n'était finalement pas un ange, au vu de ses décisions et de son attitude envers le bel Anglais, mais elle ne pouvait certainement pas s'empêcher de garder un oeil sur lui, d'être un ange gardien, en dépit de tout le reste, même si elle veut entreprendre une relation avec Hassan et qu'elle espérait que cela puisse fonctionner. Elle ne voulait juste pas le laisser tomber.
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Message(#) Sujet: Re: JOANNE&GINNY ▲ who will love you now JOANNE&GINNY ▲ who will love you now - Page 3 EmptyDim 10 Sep 2017 - 1:18


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You've lost your game, you've got to let it go. It feels the same. Now we're here, all alone. You want to see if we can take it back. But who are you to say we're not on track? We will find a way to set things straight in our hearts. We will find our way somehow.

L’insomnie était partie courante de nos nuits, semblait-il. Et si Joanne mentionnait qu’à son tour, c’était l’inquiétude qu’elle pouvait lire dans le visage de celui qui partageait son lit à l’époque, ma propre expérience était diamétralement différente. « Edward en profite pour prendre toute la place dans le lit… il ne s’en plaint pas du tout. »  il fallait savoir que j’y passais rarement mes nuits, et que lorsque je le faisais, une marée de coussins nous séparaient. Si je remontais à l’époque Ezra, c’était plutôt libre aussi, à savoir que le jeune homme avait le sommeil ancré bien haut dans ses priorités, et que pour lui éviter de se réveiller à toutes les heures à cause de mon corps un peu trop mobile à mon goût, je filais plus souvent qu’autrement me cacher sur le canapé, ou errer dans les jardins. Par chance, je n’avais jamais vraiment eu besoin de longues nuits et d’heures de sieste sans fin, et une poignée de minutes me suffisaient pour poser la tête sur l’oreiller et me reposer un brin. Autrement, ça aurait facilement pu se corser. Joanne laisse échapper un petit rire qui peuple la nuit fraîche de Southport, alors que je l’accuse, moqueuse, de son attitude presque rebelle. Et elle avait bien raison - un gamin, ça changeait tout.  Qu’on soit toutes les deux bien sages, ou pas du tout. « On a moins envie de filer quand on a ces jolies bouilles là qui nous attendent sagement. » mon instinct de survie, mon goût pour l’aventure, pour le voyage, pour la liberté avait bien vite pris le second degré lorsque Noah avait montré le bout de son nez pour la première fois. Et ne vous méprenez pas, je ne lui en tenais pas rigueur, bien loin de là. Je prenais plaisir à être une maman, à veiller sur lui, à l’aimer de tout mon coeur. J’avais grandi, j’avais évolué, et mes envies de partir à la conquête du monde s’accompagnait de celles de lui faire découvrir, une fois qu’il retrouverait santé et vigueur, le globe lui aussi. Le reste était éphémère et pas particulièrement nécessaire. Pas de gros sacrifices pour moi côté alcool, soirées folles et conquêtes - j’avais une vieille âme qui se confortait dans le simple, le doux. Parlant de simple, la sonnerie de mon téléphone m’arrache un coup d’oeil et un autre - auxquels Joanne ne manque pas de souligner. Il faut dire que je ne me cache pas, que je ne me cache plus. Ben s’est immiscé dans la soirée alors que j’avais décidé d’oser un peu plus, alors que j’avais réalisé que la distance que j’avais mise entre lui et moi était complètement ridicule et injustifiée, à voir le sourire que chacun de ses messages m’arrachaient, et le soulagement de le savoir à l’autre bout du fil, de pouvoir bêtement compter sur le fait que malgré tout, il restait dans l’équipe Ginny, celle où on pense à se faire tatouer des trucs stupides, où on construit des forteresse en couvertures, où on s’envole vers Disney sans réfléchir. Je n’avais pas besoin de chercher plus, je n’avais pas besoin de vouloir plus, sa présence et sa légèreté me ramenaient sur terre plus vite que mes pensées vrillant à double sens pouvaient m’en éloigner. Et elle se demande, la jeune femme, comment on se sent. Mis à part la sensation de l’alcool qui fait doucement son chemin dans mes veines, de la chaleur qui orne mes joues et du rire que j’ai encore plus facile, le vrai, le core est plus difficile à décrire, à concrétiser en mots. J’essaie tout de même. « Peur. Plaisir. C’est stressant, mais c’est cool. Ça doit passer à un moment, je pense… même si j’espère que non. » je ne suis pas satisfaite de ma réponse, pourtant, c’est ce qui me vient le plus naturellement au bord des lèvres. Une dose d’adrénaline aussi, et une incertitude, une absence de contrôle. Qui effraie autant qu’elle fascine. « Tu devrais essayer, ce serait plus facile à saisir ainsi. » que je tente, haussant le sourcil, lui tendant une perche. Je ne veux pas la presser non plus, je sais à quel point brusquer son rythme risquerait de traumatiser la suite, je m’abstiens de forcer, pour le moment du moins. Je reste plutôt attentive au moindre signe me donnant le feu vert, à une parole, à un geste, à une mention qui me confirmerait qu’elle est prête, un peu plus que tout à l’heure, un peu moins que demain. C’est l’inverse pourtant qui se pose entre nous, et le prénom du Keynes qui revient sur le tapis. Instinctivement, je rapproche mes jambes de mon corps, passant mes bras autour de mes mollets après avoir pris une énième gorgée de champagne. Parler de Jamie au passé, ça m’allait. Parler de lui à la légère, aussi. Mais Joanne verra soudainement mon attitude changer, ou du moins, elle pourra lire sur mon visage cet inconfort, celui que je tente d’expliquer, malgré sa demande qui est tout à fait légitime, et qui démontre bien que quoi qu’il arrive, elle ne lâchera pas prise. « Je… je peux rien t’assurer, tu sais. » je suis aussi déçue qu’elle, en articulant ces mots qui me semblent être de plates excuses.  « Autre que… autre que je veux son bien. Que je veux qu’il aille mieux. » à ce sujet, on s’entendait parfaitement bien. Jamie avait eu le coeur brisé en milliers de morceaux, et il peinait encore à en ramasser chaque pièce éparpillée à travers sa vie et ses déceptions. Je l’avais rarement vu dans cet état, et si je ne le connaissais pas aussi bien pour avoir eu droit à plus de vérité de sa part que de la part de beaucoup d’autres, j’aurais eu peur de ne pas le voir se relever. Mais j’y croyais, avec ou sans mon aide. Jamie était un titan, quand il s’écroulait, il s’écroulait de haut, fort, sans aucune merci. Mais lorsqu’il se relevait, il n’en était que plus puissant, plus invincible. « Mais je me suis juré de ne pas m’interposer entre vous, et je ne compte pas te faire de compte-rendu, te dire comment il va, te parler de lui. Je me sentirai comme si je le trahissais… au même titre qu’il ne saura rien de ce que tu pourras me dire ce soir. » si je veux continuer de jouer sur plusieurs fronts, si je tiens à développer cette amitié naissante avec Joanne, si je souhaite respecter Jamie en tout et pour tout, je me dois de mettre des limites, de poser mes barrières. C’est délicat, c’est difficile, mais c’est ce qui me semble le plus juste au moment. Garder une distance entre eux via ce que je peux bien savoir, dire, connaître, partager. Non pas sans m’assurer que, comme elle l’implore, il aille mieux. « Mais tu peux prendre pour acquis que je serai là, toujours, peu importe comment il le prend. »  je sentais bien que ce ne serait pas toujours facile, qu’il aurait besoin de temps, qu’il serait réticent un jour, émotionnel l’autre, hargneux le suivant, et démoli par la suite. Ce que je lui offrirais ne dépendrait que ce dont il avait besoin, ce qu’il voulait vraiment, et peu importe comment il le prendrait, je serais dans les parages. « Je te le jure, qu’un jour il ira mieux. » Jamie restait maître de ses propres sentiments, mais il m'apparaissait complètement impossible qu’il se laisse tomber aussi creux sans aucun espoir de remonter. Nos flûtes bientôt vides, je juge d’un nouveau silence nécessaire à ce qu’elles se remplissent. L’alcool déliait nos langues, et même si je n’avais pas offert une réponse bien concrète, bien tangible à Joanne, je tenais à ce qu’elle comprenne que ce n’était pas ça qui me chasserait de cette chambre, qui me ferait tourner à dos à ce qu’on construisait, là, de suite, toutes les deux, sans aucun autre intermédiaire, sans catalyseur. Elle est pensive, je le suis tout autant. « Et si je te mettais au défi? »  j’hausse le sourcil, maligne, avant de poursuivre. « De pas attendre lundi, de ne pas remettre à plus tard? » plus j’insiste, plus je me réjouis que la lueur de la lune, pleine, illumine assez le visage de Joanne pour que je puisse lire l’expression curieuse qui se dessine sur son visage. « Qu’est-ce que tu pourrais faire, là, pour te soulager, pour t’enlever une épée de Damocles? » je lui laisse le temps de penser, silencieuse, de mettre en mots ses idées. En profitant pour envoyer un dernier message à Ben, je dévoile un écran faible, presqu’en manque de batterie, à quelques minutes d’une communication coupée. Tant pis, l’essentiel avait été dit de toute façon. Et mon attention se reporte sur Joanne, le regard toujours perdu sur l’horizon. Hilare, je ne réalise que trop tard qu’on a déjà bien avancé dans notre consommation - j’ai oublié quand j’ai pu picoler autant, pour être honnête. « On a déjà bu 2 bouteilles?! »  

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Message(#) Sujet: Re: JOANNE&GINNY ▲ who will love you now JOANNE&GINNY ▲ who will love you now - Page 3 EmptyLun 11 Sep 2017 - 15:24



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Joanne avait rapidement du renoncer à ses promenades nocturnes une fois que Daniel était né. Sa naissance a été un véritable bouleversement dans sa vie et dans celle de Jamie. Un petit être qui ne dépendait qu'eux, qui avait avant tout besoin d'amour et d'affection. Surtout qu'il était particulièrement câlin et qu'il avait toujours préféré se blottir dans les bras de sa mère même lorsqu'il était un peu grognon. Et finalement, elle était aussi devenue dépendante de lui, et c'était certainement le cas pour Jamie aussi. Même s'il ne pouvait pas le voir pour le moment, parce que c'était trop difficile pour lui de passer du temps avec lui. Joanne le savait. Elle pensait beaucoup à lui aussi. Ginny avait certainement du renoncer à beaucoup de choses à la naissance de Noah. Un bébé, c'était un véritable tremblement de terre, un séisme dans la vie d'une personne. On est d'abord déstabilisé, ébranlé, déboussolé. Mais tout prenait rapidement son sens, et finalement, une évidence. Le plus beau cadeau qui soit. Joanne avait bien constaté que Ginny gardait les yeux rivés sur son portable, elle avait bien compris qu'il y avait quelque chose. Elle se demandait quelles étaient les sensations ressenties en la voyant. La brune semblait peiner à trouver ses mots, mais elle s'y risquait tout de même. "Je ne pense pas être aussi téméraire que toi pour faire ce genre de trucs." répondit Joanne avec un sourire à la fois timide et nerveux. Parfois elle n'avait pas froid aux yeux, mais c'était extrêmement rare chez elle. La petite blonde n'avait pas assez en elle pour se lancer dans ce genre de choses. Le visage de Ginny se transforma littéralement lorsque Joanne se remit à parler de Jamie d'une façon bien plus sérieuse. Cela lui permettait de réaliser combien il était constamment dans l'esprit de la petite blonde, quoi qu'il advienne, quoi qu'elle puisse boire. Evidemment, elle ne pouvait rien assurer. Joanne désenchantait rapidement et sentait son coeur se serrer dans sa poitrine, trouvant qu'elle était la dernière des idiotes d'avoir demandé une telle requête. Oui, elle était déçue. Son visage se renferma également. N'ayant pour le moment plus le coeur à boire, elle avait posé sa flûte sur la petite table et son regard se perdait sur la ligne d'horizon, désireuse de s'envoler dans un royaume bien lointain, où le souci n'existait pas. Elle l'entendait bien, à vouloir arrondir les bords. Joanne n'était franchement pas sereine à l'idée que Ginny tente de jouer deux tableaux. Pour le moment, elle disait qu'elle parvenait à ne pas s'emmêler les pinceaux, mais c'était particulièrement bancale, incertain. "De toute façon, je pense que si tu lui disais ce que j'ai pu te dire, il ne le croira pas, ou il s'en fichera. Je ne pense pas que ça l'atteindra, d'une manière ou d'une autre. Si, ça lui fera peut-être grincer les dents au simple fait d'entendre mon prénom, c'est tout." Ce n'était pas comme si cela allait changer grand chose, que Ginny décide de lui en parler ou non. Elle avait l'air de n'avoir qu'une parole, c'était une bonne chose. Joanne appuyait ses coudes sur ses cuisses, sa tête maintenue par ses mains. Elle était perplexe, incertaine. "On ne le saura vraiment qu'avec le temps." souffla-t-elle tout bas, dépitée. "Tu l'as dit toi-même hier, les mots, ça ne sert pas à grand chose, tout est dans l'action." Alors à quoi bon, jurer, à quoi bon promettre ? "Je pense que pour le coup, je dois être comme lui, je dois être lassée des promesses et des "je le jure". Je l'ai déçue sur ce point, j'ai été déçue, au bout d'un moment, on arrête tout simplement d'y croire." Ce n'était pas contre elle qu'elle disait. sauf que Joanne n'était pas forcément une femme d'action, et pourtant, elle ne se trouvait pas très douée non plus pour manier les mots ces derniers temps. Plongée dans ses pensées, elle ne trouvait rien d'autre à dire et c'était peut-être mieux comme ça. Ginny, fidèle à elle-même, tentait de remonter le moral des troupes, de trouver un nouvel élan à leur conversation en voulant la mettre une nouvelle fois au défi. "Je n'en ai aucune idée." souffla-t-elle. Joanne n'était pas spontanée, et lui laisser trop de temps pour réfléchir n'était pas une bonne idée. "Je ne peux pas envoyer un message comme tu l'as fait, ça n'aurait pas de sens. Soit il ne le lirait pas, soit il le supprimerait directement, soit il ne me prendrait pas au sérieux, et je ne saurai pas quoi lui dire de toute façon." En dehors de cela, Joanne ne savait pas ce qu'elle pourrait faire de là, de cet hôtel. Rien du tout, absolument rien. "Je ne suis pas franchement certaine de... mériter d'être soulagée de quoi que ce soit. Si je le pouvais, je corrigerais mes erreurs, je... Je ferai tout mon possible pour que les choses soient différentes et... Et moins pénibles pour tout le monde." Les yeux de Joanne regardaient dans le vide. "Ce n'est pas comme si j'avais une baguette magique, je ne devrais penser à ce que j'aurais du faire." Elle devait songer à ce qu'elle devrait faire désormais. Ginny se rendait compte qu'elles avaient déjà consommé, à elles deux, deux bouteilles. Joanne jetait un bref coup d'oeil sur les deux cadavres en verre qui se trouvaient à côté d'elle, avec un sourire à la fois triste et amusé. "Personne ne prend le volant, c'est bon." dit-elle sur ton qu'elle tentait de faire plaisantin. Joanne se murait à nouveau dans son silence, enfermée dans sa propre réflexion, repensant au défi que Ginny lui avait lancé quelques minutes plus tôt. "Je ne sais franchement pas ce que je pourrais faire, là, tout de suite. Je me sens coincée, forcée d'attendre qu'il veuille bien à nouveau me parler parce que si je viens vers lui maintenant, je suis quasiment certaine qu'il me rejettera." Il n'y avait, à ses yeux, pas de solutions miracles. Et même si l'alcool dénouait sa langue et la rendait un peu plus franche. Mais elle n'était pas aussi bavarde que d'habitude. Elle jouait nerveusement avec ses doigts, restait songeuse, assez renfermée. Elle s'en voulait, par rapport à Ginny, d'avoir l'air de devenir subitement si réservée mais ce que la brune avait pu lui dire l'avait un peu refroidie. Elle ne savait plus quoi penser, plus quoi faire. Joanne trouvait que le weekend prenait une bien drôle de tournure. La batterie du portable de Ginny était à plat, elle ne pouvait écrire à la personne à qui elle envoyait des messages depuis tout à l'heure. Celui de Joanne était encore bien plein, mais elle doutait que ça puisse être un outil utile pour le reste de la soirée. Elle finit par boire ce qu'il restait dans son verre, puis passait une main sur son visage pour tenter de ravaler des larmes qu'elle contenait depuis quelques minutes, en vain. Joanne se mit à rire nerveusement. "D'habitude, j'ai l'alcool plutôt joyeux." lui expliqua-t-elle en essuyant ses larmes. Les circonstances actuelles pesaient apparemment bien plus lourds que ses habitudes.
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Message(#) Sujet: Re: JOANNE&GINNY ▲ who will love you now JOANNE&GINNY ▲ who will love you now - Page 3 EmptyMer 27 Sep 2017 - 23:10


who will love you now
Joanne & Ginny
You've lost your game, you've got to let it go. It feels the same. Now we're here, all alone. You want to see if we can take it back. But who are you to say we're not on track? We will find a way to set things straight in our hearts. We will find our way somehow.

Elle me reprend comme je l’ai repris plus tôt, et entendre mes mots franchir ses lèvres me rassure au moins sur un point - elle n’a pas oublié à quel point les paroles peuvent être superflues, l’importance que peut avoir ses actions, même minimes. « C’est pour ça que j’essaie autant de te motiver, à agir... pas à attendre. » un clin d’oeil accompagne mes paroles alors que je porte à nouveau la flûte à mes lèvres, pensive. Bien sûr que je n’étais pas qu’une fille d’action, bien sûr que bien souvent j’avais misé un peu trop sur mes mots pour exprimer le reste, pour changer la valeur, pour diminuer ou amplifier mes impressions et mes besoins, mais voilà que la série de gestes faits par ci par là ce soir, la semaine précédente et l’autre d’après commençait à prendre racine dans ma vie, dans ma tête. Assez pour que j'ai envie de déjà planifier la prochaine razzia, mon futur coup. Réflexion qui est avortée par la voix perdue, démunie, délaissée de la blonde qui relate à quel point le résultat de sa relation avec Jamie n’était pas encore derrière elle, pas encore en paix avec le tout et le reste. Évidemment. Une histoire de cette envergure, un amour aussi fort, ça prenait du temps à guérir, à aider, à soigner, à laisser aller. Et elle devrait y mettre beaucoup plus que de simples remontrances envers elle-même si elle désirait passer à autre chose, comme elle aurait pu le mentionner plus tôt, en parlant d’Hassan. Je tentais de me fier sans vraiment le vouloir à ce que Jamie avait pu même me dire au sujet de toute cette histoire. Pourtant, attentive, et peut-être un peu trop, je finis tout de même par avancer ce qui me chicote, ce qui semble la déranger tout autant si ce n’est plus. Non sans tenter de me retenir. « Si tu en parles encore avec cette voix, avec ces yeux, c’est que tu n’as pas arrêté d’y croire. » à voir l’état dans lequel elle se met, à voir à quel point elle regrette, comment elle aimerait changer le cours des choses, impacter, revenir en arrière, modifier ne serait-ce qu’une toute petite ligne, un mot, un geste, un battement de cil même. Il y a plus à comprendre qu’un simple regret face à une relation périmée. Du moins, à mon oeil extérieur. « Mais je suis pas eux, je suis pas toi, j’ignore tout du reste.  » que je me ravise, tentant au mieux de ne pas tomber dans le piège de la prise de camp. La situation aurait pu suggérer que je sois plus proche de Jamie en ce sens qu’on avait tant partagé, qu’on en savait autant l’un que l’autre sur les horreurs que l’amour nous avait fait vivre, qu’on en brûlait de l’intérieur, qu’on se consumait. Mais le discours de Joanne vient tout changer, ou du moins, la zone me semble beaucoup plus grise qu’elle ne pourrait être blanche ou noire. « Tu parles au passé… y’a rien que tu puisses faire là, au présent? Le reste c’est déjà derrière, terminé… et ce qui vient a le temps de changer des dizaines de fois avant de se mettre en place. » je finis par la corriger, à demi-mot, quelques secondes peut-être même une minute plus tard. Mon ton est bas, mon corps recroquevillé sur la chaise. J’écoute, j’essaie de comprendre, du moins d’être utile - ce n’est pas facile si ce n’est que la nostalgie parle, si ce n’est que la mélancolie guide la conversation. À ce sujet, voilà que la blonde se referme un peu plus sur elle-même, ce que je respecte, moi aussi secouée par mes dernières avancées ou du moins par les bulles qui commencent doucement à alléger ma tête, à rosir mes joues. Par chance, j’avais avalé un truc, autrement j’ignorais à quoi je pourrais bien ressembler une gorgée plus tard. Étrangement, j’avais le coeur un peu plus heureux que Joanne, même si les sujets amenés étaient des plus tendus, et que ma situation n’était pas tellement reluisante si on pensait au gamin malade, au divorce en cours, au coeur qui balance. Joanne essuie furtivement une larme, j’avance doucement la main, délicatement vers elle, déposer mes doigts avec lenteur sur sa paume pour la retenir dans un nouvel élan. Pas nécessaire, de cacher l’émotion. « Ça a besoin de sortir, c’est tout. » personne ici n’est là pour la juger, encore moins si elle se laisse aller à lâcher prise, à vivre sa peine, son deuil du bout de ses pleurs. Je suis là, je bouge pas. Sourire bienveillant qui suit, je la ressers. Parce que la conversation n’est pas finie, parce que la nuit est belle, parce que nouvelle bouteille est ouverte et parce que je n’ai pas du tout envie de la laisser seule dans cet état. « Le nombre de fois où j’ai ravalé mes larmes pour faire bonne figure… si t’as envie de pleurer, vas-y, lâche tout. » devant mes parents, devant Matt, devant Noah, devant Edward, devant Ezra, devant la Terre entière. Jouer à la femme forte, à la femme puissante, capable de tout encaisser, de s’adapter à tout et pour tout, j’avais donné et je donnais encore. C’était épuisant, ça retirait toute envie de mettre son énergie ailleurs, et ça ne faisait qu’endurcir le coeur, l’éloigner, le désensibiliser. Hors, les émotions pouvaient être l’un de nos plus beaux cadeaux, fallait seulement apprendre à les aimer, à les accepter, à arrêter de vouloir les comprendre.  

« Ça va mieux? »  que je demande, une dizaine de minutes plus tard, alors que les sanglots de la jeune femme se sont doucement estompés, calmés. « Ça ira mieux, tu sais. » je me sens de la rassurer, de lui apporter un peu de lumière, un peu de soleil sur ce portrait plutôt pessimiste qu’elle semble se faire de son avenir à ce moment précis. « Ça sera pas facile, mais chaque jour ça s’améliorera. » le temps, le fameux temps, celui qu’on adorait détester, celui qui nous donnait tout pour tout nous reprendre. C’était avec lui que les maux se replaçaient, se pansaient. Il fallait qu’elle se donne une petite chance, si toute cette situation la mettait dans un si pitoyable état, une peine aussi douloureuse, une indécision aussi acquise. « Je pense juste honnêtement qu’il faut qu’on apprenne à agir, à oser, à arrêter de se mettre des barrières. » une nouvelle lampée frôle mes lippes avant de descendre le long de ma gorge. Le goût est sucré, frétillant, rafraîchissant, juste assez pour complémenter un frisson provoqué par la brise nocturne. « Chaque journée en est une qu’on perd si on tourne en rond, si on ressasse. De voir Noah dans un lit d’hôpital me le rappelle chaque jour. Demain, ça pourrait être fini. » je pouvais bien dire que le temps était notre seul allié, ce n’était pas une raison pour lui donner plus de pouvoir qu’il en avait besoin. La proximité avec la maladie, autant pour Joanne que pour moi, nous l’avait bien appris. Parfois, on lui donnait trop de responsabilités, il avait le dos trop large. Apprendre à y aller à son rythme, mais y aller tout de même et avancer, c’était tout un défi. « Et si ça se terminait, je sais avec qui je voudrais être. Je sais où, je sais comment, je sais pourquoi. Je sais ce que je ferai, ce que je voudrais laisser derrière, ma marque, ce que j’ai apporté de plus. Ça se confirme de plus en plus, et c’est ce dont j’ai besoin. » même si mon esprit est embrumé, mêmes si mes idées ne sont pas toutes alignées, même si je suis incertaine du retour, de l’autre côté de la médaille, des dommages collatéraux, des réactions, le plan se dessine de façon beaucoup plus claire, évidente dans ma tête. « C’est ce qui va me guider, quand je retournerai à Brisbane... » comme un pacte envers moi-même, comme une promesse de laisser les signes parler, mais d’oser aussi, de m’écouter, beaucoup plus. De me faire confiance, de voir où ça peut me mener. Une vraie. « Peut-être que tu devrais faire l'exercice toi-même. » à voir si elle se sentira à l’aise d’en parler devant moi, ou d’y réfléchir dans le confort de son lit plus tard, ici ou ailleurs. Le choix lui appartient.

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Message(#) Sujet: Re: JOANNE&GINNY ▲ who will love you now JOANNE&GINNY ▲ who will love you now - Page 3 EmptyJeu 28 Sep 2017 - 12:26



who will love you now
I'm really stupid, I'm burning up, I'm going down

Ginny voulait pousser Joanne, la faire sortir de ses sentiers battus. Ce n'était pas la première fois qu'on cherchait à la bousculer, pour certainement en faire ressortir le meilleur d'elle-même. Mais comme bien souvent, la petite blonde ne savait pas ce qu'elle pouvait faire, ce n'était pourtant pas l'envie qui manquait. Tout ce qu'elle désirait, c'était que les choses aillent mieux entre Jamie et elle, pas que leur relation ne se termine sur une salve de regards noirs et de larmes, de mots, aussi forts étaient-ils, qui ne dépassaient pas les pensées. Le coeur serré, elle avait l'impression d'être un petit peu sermonnée, qu'on lui reprochait ce manque de prise d'initiative. Pendant longtemps, Joanne avait toujours été plus douée avec les mots, bien plus que ne l'était Jamie. Lui avait besoin de toucher, d'embrasser, de caresser, de lui faire des tas de petites attentions et de cadeaux pour lui faire comprendre son affection et admirait le fait qu'elle puisse l'exprimer verbalement. Et elle l'admirait pour qu'il puisse le démontrer avec autant d'aisance, avec autant d'idées différentes. Tout ceci lui semblait bien lointain. Mais, ce que relevait ensuite Ginny était tout à fait intéressant. Qu'au fond, bien que son état laissait penser le contraire, elle n'avait pas arrêté d'y croire. Joanne savait qu'on lisait en elle comme dans un livre ouvert et qu'elle était une très mauvaise menteuse. Alors elle n'essayait même plus de nier ou de dissimuler quoi que ce soit tant il était facile de voir comment elle se sentait rien qu'en regardant cette paire d'iris bleus ou en notant la manière dont elle se pinçait les lèvres. Bien sûr qu'elle avait toujours des sentiments pour Jamie. C'était la première fois que la brune semblait un peu se positionner, mais elle réajusta rapidement le tir en tentant ainsi de retrouver la neutralité qu'elle tentait tant de conserver. Ce petit revirement fut noté par Joanne, qui se demandait pendant combien de temps elle allait parvenir à rester ainsi alors que son discours commençait déjà à peine à dévier au fil de leur conversation. C'était un regard désemparé qu'elle adressait à Ginny alors qu'elle lui demandait si elle ne pouvait rien faire, alors qu'elle lui disait que ce qui était fait restait inchangé et qu'elle ne pouvait rien faire de plus à ce sujet. La blonde venait déjà de le lui dire, qu'elle ne savait pas quoi faire, qu'elle ne voyait pas ce qu'elle pourrait là, en étant assise à boire sur la petite terrasse de son hôtel à voir la nuit s'imposer au fil des minutes. Mais parler, Joanne n'y arrivait plus tant sa gorge était serrée. Cela faisait des semaines, des mois peut-être qu'elle contenait ses larmes. Il y en avait de temps en temps, mais jamais devant Daniel, jamais au travail. Jamais devant qui que ce soit l'aurait arrangé mais effleurer ces sujets si sensibles depuis le début du weekend montrait à quel point Joanne était à bout. Son amie voulait l'empêcher d'essuyer des larmes qui méritaient peut-être d'être coulées. La jeune femme secoua négativement la tête, encore plus lorsque Ginny lui faisait comprendre qu'elle n'avait aucune raison de se permettre de pleurer. "Je ne veux pas t'imposer ça." dit-elle tout bas en posant une main sur son front. "Je n'ai pas le droit." Mais alors qu'elle finissait de prononcer cette phrase la jeune femme fu tsoudainement incapable de retenir quoi que ce soit, bien que dans sa tête, elle se disait qu'elle devait se contrôler, arrêter de pleurer, se ressaisir un peu. En vain. Pendant une dizaine de minutes, Ginny restait parfaitement silencieuse. Elle était avant tout une présence, une amie qui était . C'était durant ce genre de moments que l'on réalisait aisément si qui on pouvait compter ou non. Si elle avait été seule, Joanne ne se le serait certainement pas permise. Une fois calmée, elle ne répondit à la question de Ginny qu'avec un haussement d'épaules. Non, elle ne se sentait pas vraiment mieux, pas plus légère, pas l'esprit plus clair, et toujours aucune idée en tête de ce qu'elle pourrait faire. Ginny restait convaincue que la situation allait s'améliorer, d'une manière ou d'une autre. Mais Joanne était dans une phase où il était particulièrement difficile de la convaincre de ce genre de choses. "Je n'ai pas constaté la moindre amélioration depuis toute cette histoire." dit-elle alors, particulièrement dépitée. Ginny jugeait bon de lui rappeler qu'il fallait agir, être dans le faire et non dans le parler. Joanne plaçait une main dans ses cheveux pour les maintenir en arrière quelques secondes tout en écoutant, toujours avec autant d'attention Ginny. L'esprit embrumé, elle n'était pas certaine de comprendre la suite de ses propos. Demain, ça pourrait être fini, disait-elle. Faisait-elle allusion à la santé de son fils, au risque qu'il puisse partir ? "Tu veux que je pense à la même chose ? Avec qui je voudrais être si ça se terminait." Elle ne parvenait pas à déterminer ce qu'elle voulait véritablement dire par ces propos. Si elle voulait que Joanne se mette un peu dans ses bottes que si Daniel se trouvait dans une situation similaire, avec qui elle elle voudrait se trouver ou non. Si c'était bien ce que la brune cherchait à faire, l'initiative était assez barbare, mais peut-être fallait-il se projeter dans des situations particulièrement extrêmes pour savoir avec qui elle voulait se retrouver. Joanne se recroquevilla sur elle-même, passant les bras autour de ses jambes qu'elle avait plié, les pieds sur le siège. Elle réfléchissait longuement, hoquetait encore parfois. "Je crois que je sais, avec qui..." souffla-t-elle, plus pour elle-même que pour Ginny. "Mais pas le comment, ni le quand, ni le pourquoi, ni où. Et je ne suis pas certaine de vouloir laisser ma marque où que ce soit, pour ce que je fais." C'est-à-dire pas grand chose, à ses yeux, puisqu'on lui reprochait souvent de ne pas faire assez. D'un sens, elle admirait Ginny que son chemin était tout tracé et qu'elle n'avait plus qu'à l'emprunter, à faire ce qu'il fallait faire pour qu'elle puisse avoir ce qu'elle voulait. Joanne, de son côté, devait encore poser tous les pavés, déterminer la destination où elle comptait se rendre. "Il faut que j'y réfléchisse. J'ai souvent des idées qui me viennent spontanément, mais là c'est pas trop le cas." dit-elle avec un rire nerveux,  déjà presque lassée, en passant une main sur son visage. Elle but ensuite une gorgée de pétillant. Elle craignait le moment où elle allait devoir se lever, n'ayant plus compter le nombre de verres qu'elle avait bu jusqu'ici. "Tu sais, j'ai jamais vraiment laissé place au hasard. Pour moi, tout est écrit quelque part, il y a une finalité, un but pour chaque événement qui survient dans notre vie." A ses yeux, les coïncidences étaient extrêmement rares. Le reste, c'était écrit. "Mais là, je dois avouer que je ne sais pas vraiment où ça me mène, si tout ce que j'ai pu faire puisse apporter quoi que ce soit à qui ce soit." Elle sourit, mais bien tristement. "J'ai envie de faire les choses bien, comme il faut, mais bien souvent, on interprète mal mes intentions, et ça prend des proportions auxquelles je ne m'attends jamais. Alors oui, peut-être que je trouverais quoi faire, mais... Si c'est mal compris, si c'est mal interprété ? Ca ne servirait rien à que je m'explique, on ne me croirait pas. Et ce ne sont que des mots." Au final, Joanne était attristée que Ginny porte aussi peu de crédit aux mots, à ce que l'on disait. Ils avaient leurs limites, mais les actions aussi. "Alors quoi ? Justifier ses actions par d'autres ? Ce serait le serpent qui se mordrait la queue, et la tâche serait encore plus compliquée pour moi." Joanne avait toujours du mal à anticiper les réactions, autant celles de Jamie que celles d'Hassan dernièrement. "Tu sais... en réfléchissant, je me dis que si je me mets des barrières comme tu dis, c'est parce que je sais que si je fais quoi que ce soit, je pense que ça va mal finir. Que ça va tout empirer, et rien résoudre. Pour le peu de fois où j'ai tenté de faire... Ca s'est mal terminé. Alors si les mots ne fonctionnent pas, si les actes sont mal comprises, il me reste quoi ?" lui demanda-t-elle, les yeux rivés sur Ginny, à nouveau bordés de larmes. "Franchement, je t'envie, de savoir que tu aies tes certitudes, que tu te sois trouvée une conduite à tenir une fois de retour à Brisbane. Je sais que ça ira mieux pour toi." Là, son sourire était particulièrement sincère et amical. Elle était heureuse pour elle, très sincèrement, tout autant que les événements de cette journée qui  lui avait ouvert des portes. [color=#006699]"C'est une certitude, que j'ai pour toi."[/colro] Et dieu sait que Joanne aimerait être tout aussi certaine qu'elle.
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Message(#) Sujet: Re: JOANNE&GINNY ▲ who will love you now JOANNE&GINNY ▲ who will love you now - Page 3 EmptySam 14 Oct 2017 - 17:29


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You've lost your game, you've got to let it go. It feels the same. Now we're here, all alone. You want to see if we can take it back. But who are you to say we're not on track? We will find a way to set things straight in our hearts. We will find our way somehow.

Tant de questions, tant d’incertitudes, tant de doutes, tant de craintes. La voix de Joanne se casse alors qu’elle semble mettre un nom, un visage sur son choix, sur ce qu’elle attend, ce qu’elle désire, ce qu’elle espère. Une réponse qu’elle enrobe de nouvelles interrogations, qu’elle noie sous les suppositions. « C’est superflu. Quand ça arrivera, ce sera au bon moment, au bon endroit. Quand tu sauras, ça sera simple, nickel, facile… naturel. » et ça avait toujours été ainsi que j’avais pensé, que j’avais voulu. Être avec quelqu’un, choisir une carrière, emménager sur un lopin de terre : si les complications se pointaient le bout du nez, si tout semblait chaotique, impossible, difficile dès le départ, c’était mauvais signe. C’était l’arrêt nécessaire, le changement de cap, l’autre avenue. Malgré tout ce qui avait pu nous entraver Ezra et moi, lorsqu’on était ensemble, ça coulait de source. Malgré toutes les limites, toutes les barrières face à mon atelier, mon rêve de peindre pour gagner ma vie, dès l’instant où j’avais un pinceau entre les mains, tout coulait de source. Remettre le pied à Brisbane, même si c’était affreusement douloureux, m’avait rassuré, m’avait allégé. « Et tu fais quoi pour t’en rappeler, quand c’est spontané? Pour ne pas perdre le fil? » parce que si ces flashs remontent, parce que si ces idées, ces inspirations, ces envies ponctuent ses journées, colorent ses pensées, ce serait un beau gâchis de les laisser filer. Je rêve que la blonde ait avec elle un carnet, qu’elle prenne le temps de tout noter, de tout mémoriser - mais j’en doute fort. Ce genre d’impulsions venait lorsqu’on en avait le plus besoin, et rares étaient les fois où on s’arrêtait à y porter plus d’attention face au désordre qui les avait encouragées. « J’aime à penser qu’il y a un peu des deux. Qu’on a un chemin tracé, ou du moins, plusieurs chemins. Et que nos choix, que le hasard, que les coïncidences, que l’instinct, tout ça, ça nous amène vers l’une ou l’autre de toutes les possibilités, infinies. » entendre Joanne parler de voie toute tracée, d’histoire dont on ne fait que suivre le fil me rend légèrement inconfortable. Comme si toute certitude m’effrayait, comme si la possibilité que j’ai choisi cette vie-là soit plausible, comme si peu importe ce que j’avais pu faire, ce que j’avais voulu, choisi, tenté aurait toujours eu la même finalité. Beaucoup trop strict, beaucoup trop restrictif, beaucoup trop étouffant. J’aimais mieux me laisser de la latitude, du jeu, de la liberté, de l’air. Tout comme avec les autres, tout comme leur avis, leur regard, leur importance qui avait de beaucoup diminué depuis longtemps à mes yeux. Et d’entendre la petite blonde leur donner autant d’importance, autant de valeur dans une période où elle ne devrait qu’être sa propre et unique personne d’intérêt me donne envie de la prendre dans mes bras, de la secouer, de l’aimer, de la supporter, de l'intimer à arrêter. Ma main se dépose sur la sienne, rassurante, au plus que j’en suis capable. « Les autres… ils ont trop de contrôle sur toi. Tu leur donnes trop de pouvoir, trop d’importance. Pense à toi d’abord, aussi égoïste que ça puisse sembler être. » en situation de crise, en position défensive, en alerte, personne ne pouvait faire quoi que ce soit si leur propre petit corps n’était pas au summum de sa force. Et là de suite, elle m’en semblait bien loin. Autant mieux conserver son énergie sur ce qui compte, en l'occurrence son coeur, sa tête. « Pense à te sauver toi, avant de vouloir sauver les autres. Parce que si tu n’es pas bien, tu ne pourras rien faire pour eux. » que je souffle, l’ayant appris moi-même à la dure. M’ayant juré, il y avait déjà quelques années, que plus jamais je ne laisserais les autres dicter ma santé, mon bonheur. Aujourd’hui encore plus que jamais. « Et pourquoi justifier tout court? » qu’elle m’entendra la questionner, la nuque arquée. La voilà qui se plaint, qui peint le portrait de plusieurs situations où elle a fait un pas, et qu’il a été mal reçu. Avait-elle été honnête avec elle-même? Avait-elle suivi son instinct? Avait-elle assumé ses mots, ses gestes, ses résultats? Si c’était le cas, les autres importaient encore bien peu, justement. « Il te reste toi, et c’est déjà bien assez. » j’esquisse un sourire, pas aussi triste qu’on pourrait le croire. Elle était bien loin l’époque où je dépendais de qui que ce soit - même lorsqu’on avait tenté de contrôler ma vie, lorsqu’on m’avait foutue dans un avion vers un tout autre monde. Je n’avais eu que moi, pour m’aider à remonter, pour avancer, pour croire. Noah comme motivation, mes seuls mes bras, mes jambes, ma tête avaient fait le reste. Et je ne pouvais pas être plus fière. « Si tu es fidèle à ce que tu veux, à ce que tu ressens, tout coulera de source. » et tu seras beaucoup plus en paix avec tout ce que tu pourras faire ou dire. C’était de la logique oui, mais c’était surtout de l’acceptation. Du lâcher prise. Et j’inspire. Parce que la nuit est fraîche, parce que l’air salin est bon, et parce que peut-être, juste peut-être, à voir la mine pensive de Joanne, à ressentir ses réflexions à travers tous nos silences, peut-être trouvera-t-elle à travers mes discours une petite, toute petite graine qui germera. Un mot, une phrase, une intention, n’importe quoi. Je l’espère de tout coeur. « Oh tu sais, je suis habituée à ce que ça dégénère. » les jambes bien ramenées sur ma poitrine, je laisse les bulles descendre le long de ma gorge avant de laisser un petit rire suivre. Il ne fallait pas se leurrer, je savais bien que je n’étais pas épargnée ainsi pour mes beaux yeux, pour mon bon karma. « Je profite. Tout est au beau fixe, tout se place, tout rentre dans l’ordre. » j’étais bel et bien arrivée à la gare de train le coeur lourd, les pensées en bouillie. Le chemin n’était pas terminé, ça serait encore bien difficile et ce n’était pas une suite d’événements positifs qui sauveraient la poignée d’années merdiques que je vivais depuis trop longtemps, mais c’était à prendre le temps que ça passe. J’imagine que l’alcool y est pour beaucoup dans cette impression de légèreté que je ressens des orteils jusqu’aux joues, mais voilà, soyons réalistes un peu. « C’est le calme avant la tempête. Et je prends le plus de forces que je peux, avant de m’y mettre. » demain, ce serait autre chose. Il y aurait toujours un combat, il y aurait toujours une barrière, une limite. La conclusion était encore bien loin, l’issue toute autant. Autant s’accrocher.

« Parlant de reprendre des forces... » que j’amorce, en douceur. Je le vois bien, qu’elle réfléchit, qu’elle absorbe. Et je sens qu’elle aura besoin de retrouver son calme aussi, d’avaler le tout, de le faire mariner encore un peu. Initiant le geste, levant ma flûte bien haut, je l’invite à me suivre. Un ultime cheers comme on le mérite. « Allez, à demain, et au jour d’après. Et à tout le beau qui viendra avec. »  j’espère, j’y crois, du plus fort que je peux, le contact du verre qui tinte dans la nuit, qui lance le pari. Joanne m’accompagnera à la porte quelques minutes plus tard, un pas de coton, encore un peu perdue à travers tout ce qui a été dit, pensé, partagé, souhaité ce soir. « On s’en sortira. Comme toujours. » j’ai les yeux qui brillent, j’ai le coeur qui souffle. « On n’a pas le choix de toute façon. »

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