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 ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it

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Message(#) Sujet: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptySam 14 Oct - 17:56




My mother doesn't like you but I like it

FT. ALOYSIUS

J'avais donné rendez-vous à "Diablox9" à 20h sur le chat Tumblr. Il me disait m'aimer et qu'il rêverait de me voir en vrai... Je m'en voulais de me servir de mon Tumblr en guise d’appât mais je savais que c'était pour la bonne cause. Ma mère, elle, n'en était pas plus rassurée. Elle était malade, elle enchaînait chimio sur chimio. Encore toute cette nuit, elle l'avait passé à vomir... Nuit blanche encore. J'avais pris soin d'elle, la soignant, lui donnant à boire, ses cachets... Lui allumant la télé à sa guise ou bien alors lui lire un de ses livres préférés. Elle avait dû s'endormir vers 7h du matin, mais j'avais été incapable de me reposer depuis.

Depuis trois semaines ma vie avait un peu, beaucoup, changé. Je n'étais plus souvent à l'hôpital à cause de ma mère, arrêt maladie sur arrêt maladie mais à la maison rien était de tout repos, déjà ma mère puis désormais tous ses policiers de la criminelle dans les parages. Au début un certain Aloysius Farquharson m'avait approché, m'expliquant la raison de sa venue, puis il m'avait présenté à son équipe. Ma mère disjonctait totalement, ça l'épuisait mais étrangement, quand ce policier et ses acolytes étaient présents, elle était sur pieds. Toujours là à observer leurs moindres faits et gestes, elle me collait encore plus... Elle détestait cette situation. Dès qu'ils partaient, elle me faisait la morale sur le sexe, l'amour, la dangerosité des hommes... De toute l'équipe, elle détestait particulièrement Aloysius, pourtant il restait courtois et très professionnel malgré les paroles sèches et aigries de ma mère. Parfois je me disais qu'elle devait le trouver attirant pour être autant sur son dos... Ce que je pouvais comprendre.

Aloysius, que je ne pouvais m'empêcher de vouvoyer, était très... charismatique. Très droit, très... Homme. Je ne savais pas comment le décrire. Il avait beaucoup de prestance et dès que ses yeux croisaient mon regard j'étais totalement perturbée. Il devait avoir 20 ans de plus que moi pourtant, à quelques années près, il était plus proche de ma mère que de moi mais... Il était... différent.

Je lui parlais beaucoup quand il était là, il semblait très cultivé, posé, intelligent. Certes très secret mais je pouvais comprendre. Il était sur les lieux de son travail, non là pour faire ami-ami avec les... Victimes? Non, je n'étais pas victime mais... je ne savais comment me qualifier. A ses côtés je me sentais rassurée et il ne me parlait pas comme... une enfant. Comme une femme d'une vingtaine d'années, interne en neurologie, sans se croire supérieur ou bien inférieur. J'aimais cela venant de lui. Toutes les personnes qui m'entouraient me parlaient toujours comme si j'étais une abrutie finit. Même ma mère me voyait encore comme si j'avais 5 ans alors que j'en avais 23 désormais.

J'étais dans ma chambre, je coiffais mes longs cheveux ondulés, j'étais déjà sur Tumblr, il devait être 19h30. J'entendais la télé à fond dans le salon, ma mère avait dû faire exprès pour ne pas qu'on entende la sonnette d'entrée mais j'avais donné mon numéro à Aloysius pour qu'il me prévienne de son arrivée et pile à cet instant, je reçus le fameux sms où il me disait être là avec son équipe. Je laissais mon nokia 3310 sur la table de chevet de ma chambre et je me recoiffais vite fait. J'avais même pris la peine de me maquiller, c'était ridicule à souhait. Ce n'était pas un rencard, sauf si la nouvelle définition de rencard était "rendez-vous à plusieurs dont avec des inconnus sans oublier sa mère à côté." Ca pouvait être un nouveau concept, mais non... Sans moi.

Je pris un grand souffle d'air frais, rajustant mon petit pull avec son col en V pour aller à la porte d'entrée.

- Maman, ils sont là... Baisse la télé s'il te plaît. Les voisins vont nous entendre et on a besoin de silence pour travailler.
- Travailler? Tu seras l'appât d'un tueur en série et t'appelles ça travailler? En plus avec tous ses hommes?
- Maman ce n'est pas un...

Je soufflais.

- Tu divagues. Tu n'as même pas pris la peine de les connaître ou de t'intéresser à ce qu'ils font.
- Tout ce que je vois c'est qu'ils se servent de toi et que t'es trop proche de leur chef.
- Maman... Arrête.
- Je vois comment tu le regardes Essence et ce n'est pas bien du tout.

Pas le temps de prolonger la conversation, ma mère était très bornée et si elle avait décidé quelque chose elle s'y tenait jusqu'au bout. J'avais déjà essayé de lui faire changer d'avis sur les hommes en lui posant les bonnes questions sans la contredire directement mais elle ne faisait que s'emporter en haussant la voix.

- Bonsoir.

J'ouvris la porte, tout sourire. Aloysius était au premier rang suivi de ses coéquipiers. Je saluais tout le monde d'un signe de tête, me poussant légèrement pour leur faire comprendre d'entrer.

- Désolée pour le son, ma mère a quelques problèmes auditifs ces derniers temps apparemment.

Je tournais ma tête vers ma mère et elle les fusillait du regard sans prendre la peine de dire un simple "bonjour." Je levais les yeux au ciel en revenant sur les yeux d'Aloysius et je me mis à rougir. Heureusement que je m'étais maquillée, le fond de teint limitait les dégâts.

- Vous voulez quelque chose à boire tandis que vous vous installez dans ma chambre?

Cette phrase pouvait être bizarre sortit de son contexte mais ma mère n'en manqua pas un mot. Elle se mit fortement à tousser en guise de "ma fille je vois tout, j'entends tout" mais je me contentais de passer outre.
(c) proserpina



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Message(#) Sujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptyDim 15 Oct - 15:29


essence & aloysius
Ses poumons enflent, tressautent, s’enivrent des vapeurs toxiques qui les emplisse. La bouffée est salvatrice, quoique légèrement sifflante. Farquharson contemple sans la voir l’affiche de la campagne de lutte contre le SIDA qui date d’au moins six mois, et dont il reste quelques lambeaux agrippés au mur en béton de la bâtisse. Réminiscence du passé qui s’accroche, encore et encore. La clope crépite doucement au bord de ses lèvres. Il se satisfait du silence illusoire qui s’installe dans sa tête pour une durée bien trop courte. L’idée de la nicotine glissant dans ses veines pour l’empoisonner et l’asservir le séduit sans qu’il ne sache pourquoi (ou si, il le sait, mais ne l’admet pas). Une fraction de seconde il rêve d’être comme cette volute blanchâtre qui vient de s’extirper de ses lèvres : naître d’une étincelle, se consumer dans l’aigreur, mourir enfin avec l’air trop lourd. Sa patrie humide lui manque un peu même s’il n’est pas un grand sentimental. C’est qu’il fait trop chaud à Brisbane à son goût, même alors que les jours déclinent. Rien n’a la même saveur ici. L’avantage c’est qu’il n’y a aucun souvenir à pourchasser. Aucun endroit qui lui rappelle ses anciennes habitudes. Aucune rue où il se sent chez lui, car il n’est qu’un étranger de passage. Un étranger dont le séjour s’allonge, se tord, se distend. Un étranger qui devrait songer à s’installer un jour, peut-être, plutôt que de vivre sans cesse comme s’il allait partir, sans prévenir.

Le mégot rejoint le sol avec quelques-uns de ses comparses. Sa chaussure l’écrase, sans convictions, comme un geste qu’il répète bien trop de fois par jour pour ne pas le connaître par cœur. Les rouages de son subconscient se remettent en marche immédiatement. Il remonte dans son bureau, sans saluer personne, sans sourire, sans exprimer rien qui pourrait le trahir. Aloysius pense déjà à ce qui se prépare, aux risques qu’il est prêt à faire prendre à des âmes innocentes pour nourrir ses obsessions et servir sa fierté orgueilleuse. Diablox9. Le pseudonyme est marqué au fer rouge sur sa conscience, et il se demande toujours comment un homme peut un jour, décider de basculer du côté dégueulasse de sa nature, et embrasser tous les élans malsains qui le taraudent. Primaire. Facile. Au fond il connaît la réponse à la question qu’il se pose. Mais ce serait folie que d’admettre que parfois, il pense comme eux. Oui eux, qui dépècent les chairs, souillent la candeur des adolescentes et rendent l’humain plus trivial qu’il ne l’est déjà. Quel homme n’a pas de pensées impures ? Aucun. Le tout c’est de savoir à quel moment il faut se brider. Le sens moral est là pour vous rappeler les barrières à ne pas franchir. Normalement.

20h. Ils sont d’une ponctualité quasi chirurgicale lorsque, dans la soirée, ils sonnent à l’adresse bien connue où ils ont tendance à s’éterniser. Cette fille, c’est la meilleure piste qu’ils aient. Une opportunité en or qu’ils ne peuvent décemment pas ignorer. Trois semaines qu’ils vont, viennent, malmènent la mère de leur présence, déstabilisent la fille. Aloysius n’aime pas trop s’insinuer dans le quotidien des gens d’habitude, mais cette fois ci ils n’ont guère le choix. Car si la jeune Essence – curieux prénom que le sien d’ailleurs, qu’il trouve éminemment symbolique – incarne l’appât rêvé, elle n’en reste pas moins une cible qu’il met un point d’honneur à protéger. Les mains plongées au fond de son blouson en cuir, l’écossais a pris soin de jeter sa clope avant qu’on leur ouvre. Il hoche la tête lorsque la jeune femme apparaît sur le seuil, jette un œil sur la tenue qu’elle arbore. Il ne sait jamais comment la situer, entre l’adolescente en réminiscence et la femme en devenir. Un entre-deux singulier qui la laisse sans âge à ses yeux : ses intérêts factices pour la gent féminine sont de toute façon bridés dès lors qu’il travaille.

« Bonsoir, Essence. lui glissa-t-il sur une tonalité monocorde, deux pas étant suffisant pour le faire entrer, suivi de deux de ses collègues. Voici Ada Monroe, notre analyste à la brigade criminelle. Et Bjorn Svensson, notre meilleur informaticien.  Ils sont là ce soir pour m’accompagner. Il aurait sûrement dû lui demander si elle allait bien, si elle n’était pas stressée, ou anxieuse. Mais Aloysius s’encombrait rarement de ce genre de considérations. Des âmes plus sensibles, comme celle d’Ada, le faisaient à sa place. D’ailleurs, la grande blonde - quinquagénaire, à vue d’œil - ne tarda pas à s’enquérir de l’état de la jeune femme:

- Comment vous sentez-vous mademoiselle ? Tout ira bien, vous verrez. Elle tente surement de la rassurer. Attention délicate. Au fond Aloysius est de ceux qui préfèrent se taire parce qu’il ne sait jamais comment cela va tourner. Surtout lorsqu’un pervers se trouve dans l’équation, mieux vaut ne pas trop s’avancer.
- Désolée pour le son, ma mère a quelques problèmes auditifs ces derniers temps apparemment. L’homme hausse un sourcil en guise de réponse. Tend l’oreille. En effet maman dragon n’a pas encore débarqué pour les fustiger du regard, ou veiller de près à ce qu’ils ne corrompent pas sa progéniture. Vous voulez quelque chose à boire tandis que vous vous installez dans ma chambre ? Il pense tout de suite à l’odeur délicate et enivrante d’un verre. A la sensation de son ventre qui se tord avant de se réchauffer lentement sous les effets de l’alcool. A son esprit qui se vide, s’éteint, s’enlise enfin dans une inconscience qu’il voudrait sans fin. La tentation est grande, mais c’est un :
- Non, rien pour moi merci. Qui lui répond, quand ses collègues, surtout Bjorn, le grand costaud qui a à moitié une tête de rasta, poursuit par :
- Ouais si vous avez un café, j’suis pas contre. »

Ce sont Bjorn et Ada qui emboîtent le pas vers la chambre de la demoiselle, équipés, concentrés. Et pendant que la jeune Tremblay disparaît pour aller chercher le fameux café, Aloysius prend le parti de ne pas les rejoindre tout de suite. D’un pas mesuré, presque félin, il se déplace jusqu’au salon. Là où la télévision fait un boucan d’enfer : comme si on avait besoin de monter dans les décibels pour regarder le télé-achat ? Tout de suite il repère la génitrice taciturne, et avec une politesse détachée, il lui tend une main pour la saluer.

« Bonsoir madame Tremblay. Nous essaierons de faire le plus vite possible, je vous le promets. »

Il ne s’étendit pas dans plus de politesses que ce dont il était capable, et poursuivit sa route d’un pas décidé jusqu’à la cuisine, où tintaient les tasses encore vides. Cela sentait bon le café chaud. Rien qui pourrait le déconcentrer cependant.  Silencieux de prime abord, son regard s’attarda sur la silhouette de la jeune femme/fille, et il finit par se racler la gorge pour signifier de sa présence.

« Essence ? l’interrogea-t-il, d’une voix calme, presque douce en vérité. Il se cala dos au plan de travail, à bonne distance, ses grandes mains à plat sur le plan de travail. Avant que vous ne montiez, je voulais vous parler … Je vous suis reconnaissant de tous les efforts que vous avez fait pour nous. Mais c’est une nouvelle étape que nous allons franchir ce soir. Si vous n’êtes pas sure de vouloir le faire … je comprendrais. » Il ne l’accepterait pas, se mordait déjà les doigts d’en parler tant le risque était inconsidéré, mais le sursaut de sa conscience le poussait à plus de clémence que d’habitude. Il voulait voir aussi de quelle trempe était, cette femme-enfant aux yeux de biche et aux réactions d’une innocence étrange.
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Message(#) Sujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptyLun 16 Oct - 2:24




My mother doesn't like you but I like it

FT. ALOYSIUS

Je regardais les acolytes d’Aloysius entraient à leur tour. Je les saluais d’un signe de tête en étant impressionnée par leur prestance. Peut-être que je me rendais à peine compte de ce qu’ils faisaient vraiment chez ma mère et moi. Ma mère avait peut-être raison de s’inquiéter mais je voulais tellement donner un sens à ma vie, m’éloigner de cette prison dorée que de les aider m’était comme essentiel. C’était débile comme façon de penser mais même si j’avais peur, ce sentiment d’utilité me faisait oublier ce léger détail.

- Enchantée, oui merci je vais bien.

Répondis-je une fois qu’Aloysius m’avait présenté ses deux coéquipiers, appuyant mes mots d’un large sourire. Aloysius restait quant à lui très… neutre, sobre. Il était encore plus concentré que les dernières fois comme si ce soir était la soirée idéale pour enfin prendre à son propre jeu cet individu. Tueur en série avait dit ma mère ? Oui… Non… Je devais me voiler la face certainement et je préférais ne pas trop penser aux actes abominables faits par cette personne. Puis jouer la malheureuse en détresse, celle qui pleure et qui fuit… Non. Je voulais impressionner Aloysius et son équipe, surtout lui, puis moi aussi même inconsciemment. J’en avais marre de cette étiquette collée sur mon front de "jeune fille en détresse, innocente et puérile à souhait". Avec Aloysius je ne me voyais pas ainsi, du moins, il ne me parlait pas comme ma mère me parlait ou bien encore comme mes collègues. Parfois j’essayais d’être plus… Femme fatale à ses côtés ou juste femme. Dans mon attitude à ma façon de parler mais c’était tellement dur d’être dans ce rôle. En même temps, il semblait à peine me remarquer. Peut-être était-il marié, ou en couple ou bien alors avait-il déjà assez de femmes à ses bras ? J’étais lamentable de m’accrocher à cette petite lueur d’espoir alors qu’il n’avait jamais eu de gestes ou de mots déplacés à mon égard mais son regard était si déstabilisant que c’était dur de faire comme si de rien était.

Après avoir demandé si quelqu’un voulait boire quelque chose, je me précipitais à la cuisine pour préparer le café de Bjorn. Une fois dans cette nouvelle pièce, mon sourire disparût et je regardais mes mains trembler. Un mélange de tout sans doute : peur, excitation, panique, dégoût, inquiétude, envie de bien faire… Je me mettais trop la pression. Je parlais déjà à Diablox9 mais là faire une cam avec lui je ne savais pas sur qui j’allais tomber s’il osait se montrer et encore moins ce qu’il allait me demander. Et s’il me demandait des choses obscènes ? S’il repérait que je n’étais pas seule dans la pièce et que tout chavire ? S’il pensait que JE l’avais dénoncé et qu’il voulait s’en prendre à moi ou à ma mère ensuite ? Je soufflais en servant une demi-tasse de café bien chaud à l’aide de ma cafetière. Le café était tiède mais je comptais le mettre au micro-onde avant de le ramener à Bjorn, sauf qu’en versant le café dans la tasse, j’entendis la voix d’Aloysius au salon malgré le son affolant de la télévision. J’avais tendu l’oreille mais je n’avais pas trop compris ce qu’il disait à ma mère, quant à ma mère elle n’avait même pas daigné répondre. Enfin, je n’avais rien entendu. Aloysius ne semblait pas trop porter ma mère dans son cœur, il devait me trouver ridicule à 23 ans, de vivre encore avec elle ou de voir que ma mère était elle-même une enfant vu son comportement parfois absurde.

Je secouais ma tête comme pour dire « non » avant de lever les yeux au ciel pour me diriger vers le micro-onde mais un raclement de gorge me fit sursauter.

- Vous m’avez fait peur......

Avais-je dit sur un ton rapide, sentant mon cœur palpiter tant je ne m’y étais pas attendue puis je me concentrais sur les mots d’Aloysius, la tasse dans mes mains qui ne demandaient qu’à être réchauffée. Alors, tandis qu’il s’appuyait contre le plan de travail, me bloquant l’accès au micro-onde, je le regardais tant bien que mal droit dans ses yeux glacials mais si enivrants et je compris à cet instant que ma mère avait sans doute raison de s’inquiéter autant. Je me mordais ma lèvre inférieure de stress avant de baisser les yeux pour regarder le café tiède tourbillonnait dans cette tasse.

- Vous êtes là donc je n’ai rien à craindre n’est-ce pas ?

Je relevais timidement mes yeux bleus-gris en abordant un bref sourire.

- J’ai conscience de la dangerosité de cet acte. Je ne suis pas folle. Mais… Je m’en voudrais de vous laisser tomber alors que vous cherchez cet homme depuis tant de temps. Ca me fait plaisir de vous aider et vu que je ne suis plus trop à l’hôpital ces derniers temps, cette mission est un peu comme mon travail. Si je vous laissais tomber, je ne me le pardonnerais pas. Même si certes, ma mère n’en serait que reconnaissante et rassurée.

Je riais nerveusement en posant une main sur celle d’Aloysius, toujours posée sur le plan de travail.

- Pardon j’ai besoin du micro-onde.

Je me mordais encore ma lèvre inférieure, mauvais réflexe. Aloysius se poussa pour me laisser passer et je mis ma tasse à réchauffer pendant une petite minute. Je me retournais alors, dos au micro-onde et face à Aloysius.

- L’hôpital me manque, aider autrui me manque, alors si je peux vous aider… Mon métier est de sauver des vies et en quelque sorte je pourrais en sauver plus d’une ce soir… Exact ? Au fond nos deux professions ne sont pas si différentes que cela.

Je croisais mes bras sur ma poitrine en entendant au loin ses coéquipiers s’installaient dans ma chambre. J’entendais le matériel qu’ils installaient et tout en bougeant des meubles sans doute. Ma chambre était en quelque sorte à eux ce soir.
(c) proserpina



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Message(#) Sujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptyLun 16 Oct - 23:57


essence & aloysius
La concentration comme arme de persuasion, l’absence d’expressions lui permettait de jauger la proie sans se laisser déstabiliser par sa candeur. Et plus il l’observait, plus il se disait qu’elle incarnait sans s’en rendre compte la victime idéale. Le genre dont les plus malsains raffole. Un mélange délicat entre pureté, innocence, naïveté et flexibilité de caractère. Il se demandait même comment elle y avait échappé jusqu’à présent : les avances acerbes, les harcèlements douteux. Si lui-même devait arborer le costume cintré d’un salopard, c’est sur une fille comme elle qu’il aurait jeté son dévolu. Aisément corruptible. Maniable aussi. Fragile comme un verre de cristal que l’on pourrait briser juste en serrant la paume. Avec réserve, ses pupilles s’agrandirent. Il voyait une projection de sa main rugueuse se refermer autour de son poignet si fin. Il pourrait la briser, là, maintenant, que personne n’en saurait rien. Il pourrait goûter à l’illusion du pouvoir qu’ont ceux qui cherchent à asservir. Il pourrait, mais il ne fit rien. L’idée seule faisait remonter la bile acide endormie au creux de son ventre et lui brûlait la gorge. Comme tout homme doté d’un semblant de sens moral, l’idée seule le débectait. Cette idée qui avait dû traverser l’esprit de leur cher Diablox9 bien des fois. Alors à la place, bien content qu’elle ignora tout des pensées singulières qui pouvaient le tarauder parfois, il se contenta de l’étudier en silence, là, sur le seuil de la cuisine. Juste avant d’annoncer sa présence, et de la surprendre, forcément.

« Votre mère a raison. Il faut toujours avoir peur des hommes. On ne sait jamais ce qui peut leur traverser l’esprit. »  lui avait-il glissé pour toute réponse, comme un murmure, sans la toucher du regard.
Ses pupilles s’étaient fixées sur la surface obscure du café encore fumant dans la tasse, dérivant sur le bout de ses doigts fins qui encerclaient la céramique. Si petits eux-aussi. Il l’entendit à peine, comme un tressautement au fond de sa conscience lorsqu’elle le questionna. Mais lorsqu’il comprit ce qui la taraudait, son regard s’abaissa vers le sien, en sonda les failles. Elles étaient si béantes qu’il se demandait si s’y engouffrer n’était pas trop facile, trop dangereux aussi. Il n’était pas là pour la rassurer, ou la convaincre. Il n’était guère habile avec ces jeux-là. En revanche il savait faire preuve de franchise. Une franchise sans fard et dérangeante, brutale pour les oreilles les plus sensibles.

« Vous avez tout à craindre Essence. Je peux protéger votre vie, vous assurer un semblant de sécurité … Mais je ne pourrais pas vous préserver de l’image que cet homme pourra vous renvoyer. Je ne pourrais pas l’empêcher de vous hanter s’il s’avère qu’il va trop loin, et qu’il en arrive à heurter votre sensibilité. »  lui glissa-t-il avec calme pour toute réponse.

En même temps, il rêvait d’une clope. Encore une. C’était le genre d’avertissement déplaisant qu’il n’appréciait jamais de faire. Mais cela lui semblait nécessaire. Aussi lorsqu’elle lui répondit, Aloysius se montra attentif. Il ne dit rien, se contenta de la tancer du regard. Pendant un court instant il se demanda si elle tentait de se prouver quelque chose à elle-même, ou si elle essayait de l’impressionner, ne serait-ce qu’un peu.

« Bien. » lâcha-t-il pour toute réponse, abaissant son regard avec lenteur sur cette main tiède qui s’était posée furtivement contre la sienne.

Il lui avait fallu une demi-seconde pour comprendre. Qu’il était mal placé, gênant dans sa posture. Alors, mécanique, son poing se refermant dans un réflexe primaire, signe d’une tension de son corps face à la gestuelle délicate, il s’était simplement décalé. Pas un mot d’excuse. Rien. Juste son grand corps trop mince qui glissa plus loin. Sans mot dire il l’écouta s’expliquer, comprit l’intention qui l’animait. Une bonne intention, comme l’on dit parfois. Sauf qu’elle se fourvoyait sur ce qu’ils attendaient d’elle, sur la position dans laquelle ils allaient la placer et dont forcément, elle ignorait tout encore. Aloysius frotta sans conviction le dessous de son menton d’une main, notant au passage qu’il n’avait plus pris la peine de se raser depuis des jours. Une hésitation le tarauda, alors que la sonnette du micro-onde venait de retentir. Trois bonnes minutes s’étaient écoulées, et l’homme n’avait toujours pas prononcé un mot. Elle ne disait plus rien non plus, le temps s’arrêtant/se distordant un instant jusqu’à ce que sa main plonge dans la poche intérieure de son blouson pour en sortir ce qui s’avéra être des reproductions de clichés. Méticuleusement, il en prit un, et le disposa sur le plan de travail, juste sous les yeux de la jeune femme. On y apercevait le portrait d’une jeune femme/fille. Brune, les yeux clairs. Une tenue d’étudiante. Un sourire candide. Une photo de classe officielle.

« Mary Wheeler. Elle avait dix-neuf ans. Il l’a abordée sur sa chaîne youtube. Elle faisait des vidéos de conseils, surtout pour les adolescentes mal dans leurs pompes. Des milliers de jeunes filles regardaient tout ce qu’elle postait sur internet. Lui aussi. Pendant des mois, si ce n’est des années, il l’a épiée … traquée. Et puis … » Sa voix se perdit dans le silence. Un silence pesant, presque malsain, alors qu’il disposait une autre photo par-dessus la première. La même fille à l’évidence, mais étendue sur le dos, entièrement nue, la peau livide, le regard vitreux. Il s’agissait d’une photo du rapport d’autopsie. « Un jour il a décidé que le virtuel ne lui suffisait plus. Alors il l’a suivie, il l’a trouvée. Tous les fantasmes qu’il avait nourris juste en la regardant, tout ce qu’il avait pu imaginer, il lui fallait tout assouvir. Je vais vous passer les détails mais … Il l’a violée, violentée …  puis il l’a étouffée. Avec un oreiller de sa propre chambre, parce que c’est dans celle-ci qu’il l’a laissée. Il avait même pris soin de la rhabiller, pour donner l’illusion qu’elle dormait. »  Il se tut tout d’un coup, posant son regard sur la jeune femme sans scier, conscient que le message serait éminemment brutal pour elle. Non conventionnel aussi. Mais il voulait lui faire prendre conscience des enjeux. Que ce n’était pas au bon samaritain qu’ils allaient jouer, mais à la traque d’un pervers anonyme. Il voulait lui faire peur oui, la terroriser au point qu’elle se rende compte, enfin, du poids de la décision qu’elle devait prendre en connaissance de cause. Il voulait qu’elle soit concentrée sur leurs desseins, comme si sa vie en dépendait. Ce qui était le cas au fond, et elle ne semblait pas même en avoir conscience. « Peut-être que vous sauverez des vies ce soir. Ou peut-être pas. Mais je n’ai pas fait appel à vous pour votre côté charitable et bienveillant. Je me fous des autres. Ce n’est pas seulement moi que vous allez aider ce soir Essence, c’est vous aussi. Parce que ce type, que nous recherchons, et qui a tué Mary Wheeler … c’est sur vous qu’il a jeté son dévolu à présent. C’est vous qu’il traque. Qui le fascine. Et si vous ne nous aidez pas à le coffrer très vite, il y a un risque que ce soit vous, sur cette photo, à la place de Mary. Vous comprenez ? »

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Message(#) Sujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptyMar 17 Oct - 8:15




My mother doesn't like you but I like it

FT. ALOYSIUS

A peine était-il entré dans la cuisine qu'il me mettait déjà en garde contre quelque chose ou quelqu'un. Il connaissait bien trop ma mère désormais, trois semaines seulement s'étaient écoulées et pourtant vu le ton employé et les mots choisis on pourrait croire qu'il cotoyait ma mère depuis plus longtemps que cela. Ses mots me refroidirent assez vite mais je ne cherchais pas à comprendre pourquoi il me disait cela alors que j'avais à peine sursauté quand il était entré dans la cuisine.

Mon café toujours entre les mains, j'attendais de le réchauffer, je répondais à ses mots comme je le pouvais ne sachant pas s'il me testait ou si c'était juste les règles de base à avoir dans ce genre de situation. Ma mère devait être plus consciente que moi et pourtant... Même si je mourais de peur, ce sentiment d'utilité, de danger, m'excitait. Ma vie avait été si morose, si monotone, si... Banale qu'à travers eux, cette enquête, à travers son regard, je me sentais différente. Ma mère me tuerait si elle savait ce qu'il me traversait l'esprit, si elle savait comment je voyais Aloysius, le sens de cette enquête à mes yeux... Alors oui, je me perdais dans ses yeux bleus glacials pesant chacun de ses mots, ne le coupant nullement dans sa lancée. J'avais bien compris que c'était un avertissement et que tout cela n'était aucunement un jeu... Pourquoi alors étais-je encore là? Tout ça ne me ressemblait pas, ma mère ne m'avait pas éduqué ainsi mais je déprimais tant dans cette prison dorée que je ferais tout pour m'en y échapper et risquer ma vie etait peut-être un des risques encourus.

Je soufflais discrètement tant je me rendais compte de l'ampleur et de l'impact de mes pensées sur un plausible futur. Il l'avait dit lui-même, il pourrait protéger ma vie mais le reste? Qui allait me protéger de mes pensées et de mes craintes? A part réussir à s'introduire dans ma tête et tout stopper, mais difficilement possible pour l'humain, du moins en 2017.

En silence, je réfléchissais en me posant mille et une questions sur cet homme, Diablox9 de pseudo Tumblr, puis je pesais à nouveau les mots d'Aloysius mais là, de suite, le café était essentiel pour Bjorn. J'avais à peine posé délicatement ma main sur celle d'Aloysius que je vis son poing se resserrer avant qu'il ne daigne se pousser pour me laisser un accès total au micro-onde. Je n'avais pas trop compris ce geste, peut-être détestait-il qu'on le touche ou bien encore qu'une... "cliente" le touche? Je ne savais même pas comment me qualifier au final. Je préférais me rassurer en lui disant que je voulais aider, bien faire et qu'on était pas si différents que cela. Etait-ce un moyen pour que je me reconnaisse davantage en lui et lui en moi? Certainement.

Je restais dos au micro-onde, en attendant que le café se réchauffe correctement. Je ne quittais pas des yeux Aloysius mais il semblait tout aussi pensif que moi et je n'aimais pas cela. Uniquement le bruit du micro-onde retentissait dans les locaux, je restais les bras croisés, tête baissée, en attendant que ça se finisse. Je n'aimais pas réellement les blancs, qui aimait cela après tout? Mais là, j'avais trop de choses en tête et lui aussi, je le voyais assez dubitatif mais il était si... intéressant à regarder. Je parlais d'au-delà de son physique avantageux. J'étais dans la neurologie et le cerveau humain m'avait toujours passionné et pas uniquement au niveau psychique. Le monde m'échappait et la neurologie me permettait d'en comprendre peut-être un dixième mais avec Aloysius, je voyais la tâche bien plus compliquée et profonde et j'aimais la difficulté. En cours, avant d'être interne, je m'ennuyais lors des travaux pratiques trop évidents, finissant toujours la première. Aloysius était un subtil mélange d'intrigue, de difficulté, de secret, d'admiration et... d'excitation. Non, pas l'excitation sexuelle, j'étais bien trop peu expérimentée pour mais... Il me donnait envie de vouloir comprendre, savoir et d'aider. Si ça avait été un autre inspecteur à sa place, peut-être que je ne serais même pas ici ce soir.

Café réchauffé, je me retournais pour le récupérer avant d'entendre Aloysius bouger. Je n'avais pas compris pourquoi il était resté avec moi en attendant le café, peut-être pour me rassurer et veiller à que je ne fuis pas, je n'en savais rien. Dur de fuir alors que j'étais chez moi et fuguer dans les rues de la ville ce n'était pas pour moi. Adolescente je ne l'avais jamais fait, alors le faire à 23 ans... L'idée me paraissait encore plus folle et puérile.

Tasse désormais en main, elle était à la parfaite température à mon sens mais Aloysius voulait me montrer quelque chose. Il sortit une photo, la mit sous mon nez et reprit la parole sur un ton assez frigide. Je regardais cette femme bien attentivement sur la photo, elle était si belle et si jeune. Une vraie poupée de porcelaine, coquette, bien apprêtée, maquillée jusqu'au bout des ongles, un sourire angélique. Dur de ne pas craquer face à un tel visage et physique. Aloysius me la présenta à sa façon mais la suite de ses mots me donnèrent froid dans le dos. Mes yeux étaient restés figés sur ce cliché assez enivrant... Mais quand Aloysius arrêta de parler, mes yeux dérivèrent sur son corps que je remontais doucement pour finir dans ses yeux avant qu'il ne ressorte une deuxième photo.

Automatiquement, mes yeux avaient suivi ce cliché et je restais de marbre même si au fond, là, de suite, j'avais envie de vomir. Ma bouche restait entre-ouverte face à cette horreur, mes doigts se resserrant encore plus autour de ma tasse. J'étais raide comme une statue, les yeux toujours hypnotisés par cette photo, pour les mauvaises raisons, soit. Une boule se forma au niveau de mon estomac et mes jambes tremblèrent légèrement mais je ne voulais rien montrer. Je sentais les yeux d'Aloysius sur moi, il cherchait sûrement une réaction mais je restais "buguée" ainsi pendant cinq ou six secondes.

- Je...

Si ma mère voyait cela, c'était elle qui allait me tuer. Elle avait raison en l'ayant appelé "tueur en série", cette fille était la seule victime? Je l'ignorais. Je le savais dangereux mais j'en avais jamais compris réellement le sens. Quand je lui parlais sur Tumblr, il était si gentil, curieux, attentionné, il adorait me poser des questions.. Trop de questions. Sur qui j'étais, mes goûts. Personne sur Tumblr ne connaissait mon visage mais lui oui, je lui avais montré tant je m'étais sentie à l'aise à ses côtés. Mais je n'avais jamais vu en lui quelqu'un de... pervers à tous les niveaux. Sexuellement, psychologiquement. Je le savais dangereux mais... J'avais cet espoir de trouver derrière un ordinateur, un gars perdu, triste, cherchant de la compagnie et de l’attention aussi maladroitement que possible, mais non.

Des larmes me montaient aux yeux mais je les retenais, avalant tant bien que mal ma salive.

- Vous... Savez pourquoi moi? Je veux dire... Il y a tellement de filles sur Terre, sur Internet tout autant. Pourquoi moi? Oui mon site est beaucoup visité oui ce n'est pas un site très... Joyeux. Mais cette youtubeuse est si... était si belle et apprêtée, comment il pouvait savoir que je serais éventuellement à son goût alors que je n'ai jamais montré ma tête? Certes, il sait à quoi je ressemble désormais, vous le savez.. Mais ce Tumblr je l'ai fait pour évacuer mes pensées négatives pas pour... Faire des rencontres. Vous devez me trouver ridicule d'avoir un tel site à mon âge. Des photos plus que dépressives en guise d'expression quelconque. Il doit me prendre pour une proie facile, c'est ça? Vous devez aussi me voir ainsi. Ma mère trop protectrice n'aidant pas à cette image.

Je me stoppais, posant cette tasse qui me brûlait les doigts désormais.

- Vous pensez que ce soir il serait capable de me demander des choses à la cam? Que comptez-vous faire? Le repérer grâce à son adresse IP, le tracer, analyser sa voix, espérer voir un visage? Et s'il ne se montrait pas? S'il restait caché derrière un pseudo? Oui, il m'a promis de faire cette cam ce soir mais... Pourquoi voudrait-il me faire tout ce qu'il a fait à cette femme? En quoi je lui ressemble?

Je cherchais des réponses dans son regard, croisant de nouveau mes bras sur ma poitrine. Je sentais mon corps un peu trop s'agiter.

- Vous attendez quoi de moi? Je dois faire quoi? Lui parler oui, le maintenir en ligne le plus longtemps, oui. Mais... La suite? Si vous, vous êtes capable de le tracer, lui aussi serait capable de me tracer jusqu'ici ? Comme il a fait avec Mary?

Mary, voilà que j'osais humaniser ce cadavre qui gisait encore sous mes yeux... Je soufflais en passant près de lui pour prendre un verre d'eau. Avec le stress je sentais ma bouche s'assécher, j'avais besoin de m'hydrater au plus vite. Une fois le verre bû, je passais un doigt sur mes lèvres encore humides avant de le regarder une nouvelle fois dans les yeux. Son regard m'était essentiel et je savais que je pouvais survivre grâce à lui. Jamais il n'aurait fait cela pour que ce soit mission suicide... Si?

- L'avertissement sur les hommes tout à l'heure, c'était pour cet homme, n'est-ce pas? Ma mère aime faire des amalgames. Mais tous les hommes ne sont pas comme mon père ou bien lui. Vous n'êtes pas pareil vous. Vous êtes... différent.

Les mots étaient jetés, mes yeux bleus-gris toujours encrés dans ses yeux bleus à la fois si mystérieux et si évocateur. Drôle de sensation.

(c) proserpina



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Message(#) Sujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptyJeu 19 Oct - 11:52


essence & aloysius
Les intentions bienveillantes de la jeune femme/fille se dessinent en filigrane. Assez limpides en vérité, Farquharson les distingue, peut presque les détourer une à une. Cette façon dont elle le regarde parfois, avec cette intensité incertaine qui le fait miroiter dans son regard comme un jeu interdit. Jamais avant cela il ne s’est heurté à une personnalité comme la sienne, parce qu’il sait pertinemment quelles sont les limites à ne pas franchir.  Entre l’enfant et l’adulte, ses réactions le désarment parfois par leur naïveté, et leur candeur, si bien qu’il ne sait plus trop quel âge lui donner. Il est des jeunes femmes de vingt-trois ans bien plus hardies qu’elle ne l’est, bien plus vulgaires aussi. Mais si mutique soit-il, Aloysius est loin d’être aveugle. Au contraire, le genre humain est une espèce qu’il se plaît à observer, à étudier. Il a appris à déchiffrer les réactions, les signes imperceptibles qui trahissent. Que cela soit la dilatation de la pupille du menteur, ou la modulation infime de la voix qui tressaute d’appréhension, en passant par le blêmissement de celui qui a peur. Il les a tous distingués un jour. La crainte, l’appréhension, le flegme, l’aigreur, la haine, la gêne, la honte enfin. Il est cependant rare qu’il fasse rougir les jeunes femmes en fleurs : soit parce que dans son sillage, il n’y prête pas attention et donc ne les voit pas ; soit simplement parce qu’il se calfeutre inconsciemment dans un écrin de solitude qui le rend perméable à tout. Le fait est qu’il n’en demeure pas moins un homme aux pensées triviales parfois. Souvent quand il la regarde, il lui prend des envies malsaines de la secouer pour savoir de quelle trempe elle est. La partie aigre de sa nature rêve de lui arracher cette innocence qui suinte par tous les pores de sa peau, transpire à travers tous ses sourires. Cette innocence en laquelle il ne croit plus, et qu’il se plairait à broyer si seulement il pouvait donner cours aux moindres de ses désirs. Essence incarne cette beauté illusoire face à laquelle l’homme asséché par la haine qu’il est demeure quasiment interdit. Il n’est pas insensible, seulement incertain. Et il se hait parfois d’avoir la conscience limpide que si elle est là, ce soir, si elle prend tant de risques, c’est pour lui. Parce qu’il devine cette emprise qu’il pourrait avoir sur elle, cette façon dont elle tressaute chaque fois qu’il s’approche, comme s’il était le félin, et elle la proie fragile. Il se hait parce que cette attraction nourrit à merveille ses ambitions : il s’en sert, l’utilise, voit en elle une opportunité inespérée et idéale pour laquelle il est prêt à troquer sa moralité factice. Il jouerait volontiers de ses émotions de jeune femme candide pour peu que cela serve son obsession maladive de mettre la main sur celui qui la harcèle.

Aloysius sent l’émotion gravir une étape dans son petit corps frêle. Il se délecte presque de l’effroi qui la taraude dès lors qu’il vient déposer les terrifiants clichés devant ses prunelles encore vierges de toute violence. Il guette la moindre de ses émotions, ne ressent aucun élan protecteur à son égard pour l’instant tant son besoin de lui faire comprendre le poids de ce qui l’attend est impérieux dans son ventre. En détaillant ses traits il comprend alors le désarroi qui la taraude : elle n’avait pas compris jusqu’alors. Pas compris que l’homme à qui elle s’était confiée, épanchée, n’avait un intérêt pour elle que malsain et obsessionnel. Aloysius oubliait parfois que ce qui était une évidence pour lui, qui côtoyait les pires espèces du genre humain depuis des années à présent, ne l’était pas forcément pour ceux qui avaient toujours été préservés. Il oubliait que son monde avait à jamais entaché son âme, le laissant en marge d’une humanité dont il peinait de plus en plus à distinguer les bienveillances tant l’horreur était omniprésente dans sa vie quotidienne.

« Vous … Ou une autre. Je l’ignore. Vous lui avez fait éprouver quelque chose que n’avaient pas les autres. Ou tout simplement … Vous lui avez répondu, quand d’autres brident les conversations qu’elles entretiennent avec leur communauté. Il y a sûrement une part de hasard dans le fait qu’il vous a choisie vous, et pas une autre. Répondit-il avec calme, ne s’étendant pas dans des apitoiements inutiles. Il avait passé plusieurs soirées à analyser les posts de son Tumblr, se demandant au fond comment une jeune femme, élevée pourtant dans un espace sécurisé, pouvait transpirer le mal être à ce point. N’était-ce pas l’âge justement de tous les possibles ? Des ambitions que l’on poursuit ? Des expériences que l’on embrasse à pleine bouche ? Lui-même à son âge était un parfait électron-libre. Il était heureux à cette époque, malgré les raclées encaissées à l’école de police, malgré le poids terrassant de ses ambitions. Malgré tout, cela avait été l’une des périodes les plus entières de toute sa vie. La façon dont je vous vois n’a aucune importance. Quant à votre mère, sans doute ne cherche-t-elle qu’à vous protéger. Mais c’est de votre plein-gré que vous la laissez-vous étouffer. » termina-t-il, conscient qu’il donnait son avis à la fois subjectif, et sans doutes brutal à entendre. Mais selon lui, tous les enfants devaient et étaient faits pour un jour, se dresser contre leurs parents. C’était cela aussi grandir : s’affirmer, décider de prendre en main les rennes de sa propre vie. S’affranchir de la tutelle demandait une certaine force. Certains n’y arrivaient jamais, d’autres le faisaient sans doutes de manière trop précoce. Il y avait un temps pour chacun et chaque chose.

« Nous allons essayer de le faire se montrer sans que vous ayez à vous montrer à lui. Vous le laisserez allumer sa caméra le premier. Vous vous contenterez au début de lui parler par écrit, comme ce que vous avez toujours fait. Vous ferez mine d’être réservée, voire anxieuse à l’idée de vous dévoiler. Le but c’est de gagner du temps pour que nous puissions localiser son adresse IP, puis faire une reconnaissance faciale. Si la première étape est suffisante, vous n’aurez pas à lui parler directement, vous prétexterez que votre mère n’est pas bien, et que vous devez quitter. Mais si la dimension écrite ne lui suffit pas, qu’il est frileux à l’idée de se montrer le premier … Vous devrez vous laisser voir. Vous prétexterez que votre micro ne fonctionne plus, comme ça vous pourrez simplement lui répondre par écrit, et nous pourrons vous guider sans qu’il n’entende ce qui passe autour de vous dans la pièce. Il marqua un temps de pause, soucieux de ne rien oublier. Pour le reste, il espérait que tout se déroulerait comme il l’imaginait : sans bavures. Mais il n’était pas devin, et ne pouvait guère prévoir la tournure des événements, et notamment si l’homme allait s’adonner à quelques obscénités incontrôlables. L’idée c’est justement d’éviter que vous lui ressembliez … Il faisait là référence à la destinée de Mary. S’il était là, c’était justement pour lui épargner le même sort. Il y a des penchants que l’on nourrit, que parfois, on n’explique pas. Les hommes qui aiment les femmes qui se soumettent. Les femmes qui aiment qu’on les violente. Chacun trouve son compte quelque part … Et pour certains, c’est le malsain, voire l’horreur qui les excite. Brutaliser une femme, quelle qu’elle soit, le fait vibrer. Ce n’est pas vous en particulier qu’il veut, seulement ce que vous incarnez. Vous êtes jeune, dénotant une certaine innocence. Les gens s’intéressent à vous via un réseau social. On vous complimente sans doutes via ce lien … Je ne sais pas pourquoi, mais c’est ça qui le fascine. C’est ça qu’il veut … Ou donne l’illusion de vouloir en tout cas. L’homme gratta sa barbe rousse naissante, constata que le café avait refroidit de nouveau puisqu’il ne fumait plus. Il serait peut-être temps qu’ils s’y mettent, aux choses sérieuses. Je ne suis pas différent. Murmura-t-il en écho, songeur, notant au passage la remarque sur son père glissée comme une anecdote. Ceci expliquerait sans doute cela, mais il ne s’épancha pas dans des questions inutiles. Je suis comme tous les autres. Termina-t-il enfin, se redressant de toute sa hauteur. Je vais rejoindre les autres. Venez quand vous serez prête. »


"my mother doesn't like you but i like it (@beerus)
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Message(#) Sujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptyVen 20 Oct - 0:20




My mother doesn't like you but I like it

FT. ALOYSIUS


La curiosité était un vilain défaut, à croire que c’était mon pêché mignon. Je parlais beaucoup car malgré moi j’étais enivrée par cet homme et je savais que ma mère voyait tout, déjà car elle aussi devait être sous son charme à sa façon. Aloysius avait une voix grave très envoûtante, un accent étranger prononcé qui soulignait son charme, un parfum qui me donnait envie d’être dans ses bras ou de dormir nue sous un de ses pulls pour que mon corps soit imprégné de son odeur… Il fallait que je me calme car… Comment un homme comme lui pouvait trouver quelqu’un comme moi… Intéressante ? Qu’importe à quel niveau.

« Vous … Ou une autre. Je l’ignore. Vous lui avez fait éprouver quelque chose que n’avaient pas les autres. Ou tout simplement … Vous lui avez répondu, quand d’autres brident les conversations qu’elles entretiennent avec leur communauté. Il y a sûrement une part de hasard dans le fait qu’il vous a choisie vous, et pas une autre. »

A l’entente de ses mots je prenais peu à peu confiance du fait que ma mère n’était pas totalement folle. Oui, elle avait ses torts mais elle n’était pas en faute… tout le temps. Elle avait vu la dangerosité de cette enquête avant moi tandis que moi je voulais juste sauver le monde et aider autrui, voulant très certainement faire bonne impression à cet inspecteur. Mais là nous n’étions pas dans un jeu, dans un rêve ou bien dans un film, c’était la réalité. Juste à mes côtés, j’avais une photo d’un cadavre d’une femme ayant été vivante il n’y a pas si longtemps que cela, morte à cause de la personne qui me parlait longuement sur Tumblr. Je jouais avec ma vie sans le vouloir, voulant la rendre plus excitante, voulant oublier ce train-train qui ne me convenait pas ou plus, mais j’étais dans les excès, pourquoi étais-je encore là alors ?

A peine croisais-je de nouveau le regard d’Aloysius que j’avais obtenu une réponse à un de mes questionnements. Il avait trop d’influence sur mes choix alors que je ne connaissais rien de lui ou lui de moi. J’étais stupide, trop, oui, pourquoi me devenait-il si essentiel alors qu’il n’était que mystère à mes yeux ? Voilà sans doute la raison : le mystère. Cette chose qui le rendait si enivrant et différent vu que je n’arrivais pas à lire en lui comme j’arrivais à lire dans les yeux de ma mère ou de certains de mes collègues. Il avait quelque chose de si froid mais aussi de si… brisé. Je ne saurais dire comment. Déjà son métier n’était pas des plus faciles mais ça semblait aller au-delà de tout et je n’imaginais même pas tout ce qu’il avait pu endurer au cours de son existence.

Toujours là, non loin de lui, bras croisé sur ma poitrine, le regard perdu, je continuais de mesurer la grandeur de ses mots.

« La façon dont je vous vois n’a aucune importance. Quant à votre mère, sans doute ne cherche-t-elle qu’à vous protéger. Mais c’est de votre plein-gré que vous la laissez-vous étouffer. »

Sauf qu’à l’entente de cela ça m’était bien trop compliqué de ne pas répondre.

- Vous devez me voir comme cet homme derrière son ordinateur. Fragile et facile à piéger. Quant à ma mère, comment pouvez-vous porter un tel jugement ? Vous le deveniez tout simplement ?

Je fronçais les sourcils, serrant cette misérable tasse qui tenait à peine au bout de mes doigts, je sentais déjà le café refroidir tant on tardait dans cette pièce.

- Vous ne me connaissez pas Aloysius. Ou vous pensez connaître l’Essence que je laisse transparaître, mais pas qui je suis vraiment. Je ne peux pas…

Je baissais d’un ton en me rapprochant à peine de lui pour être sûre que lui seul entende.

- Je ne peux pas quitter ma mère car elle a besoin de moi. Elle est malade, elle a un cancer du sein, elle a été la seule femme présente pour moi depuis toujours. Je ne peux pas faire ce que je veux… Ou si je le faisais… Je ne sais même pas si ma mère serait encore des nôtres.

Je me mettais dos à lui, rouvrant le micro-onde pour y remettre la tasse, ne voulant pas servir à Bjorn un café à peine tiède et buvable. Je préférais lui tourner le dos, arrêtant de le regarder tant cet homme me perturbait et il devait le savoir ou le comprendre du moins. Je n’étais pas stupide, en étant inspecteur, analyser les gens étaient devenus son dada jusqu’à compter le nombre de clignement d’œil par minute sans doute. Alors, restant de dos, j’écoutais son plan pour ce soir. Je pensais à beaucoup de choses mais j’essayais de rester concentrée sur la suite logique de ce qu’il y allait se passer. Je ne le contredisais pas et je laissais mes mains tremblées contre le plan de travail. Heureusement il ne voyait rien vu la position que j’adoptais mais mon cœur s’emballait trop fortement. Toutefois, j’essayais de rester… le plus impassible mais étant donnée la situation c’était compliqué. Je me mordais ma lèvre inférieure voulant m’empêcher de pleurer à cause de la peur, le stress, l’angoisse, le dégoût…. Puis surtout pour éloigner ce côté innocent et si puérile qu’on me collait à la peau. Aloysius ne voulant pas me dire comment il me voyait mais il se trahissait tout seul en décrivant la proie idéale pour Diablox9. Sauf que je finis par me tourner lorsqu’il me dit qu’il n’était pas différent et qu’il était pareil que tous les autres. Dans quel sens disait-il cela ? Je fronçais les sourcils à ses mots mais ne répliqua guère avant de le laisser rejoindre ses coéquipiers dans ma chambre.

Je le regardais partir, récupérant la tasse une fois que cette dernière était de nouveau chauffée. J’allais instinctivement dans le salon auprès de ma mère, lui déposant un baiser sur le front tandis que ses yeux étaient rivés sur l’écran.

- Je t’aime maman.
- Cet homme, il n’est pas fait pour toi.
- Maman, je ne l’aime pas.
- J’ai vu comment tu le regardais et j’ai vu comment il TE regardait. Ses intentions sont mauvaises, il te manipule pour avoir cet autre individu tant à ses yeux tu n’es qu’une femme parmi tant d’autres à manipuler.
- Tu dis n’importe quoi maman. Tu as besoin de quelque chose ?
- De toi, ici, près de moi. Reste avec moi, non avec eux. Je t’aime vraiment. Puis… J’ai mal à la tête.
- Maman, tu as déjà pris tes cachets il y a même pas une heure, je t’ai servi un bon bol de lait chaud comme tu aimes et je ne t’ai même pas forcé à finir ton assiette pour ce soir…

Je caressais ses cheveux, elle était si faible et si pâle… Elle devenait de plus en plus chauve, chaque matin dans son lit je ramassais beaucoup de mèches. Certaines parties de son crâne devenaient de plus en plus dégarnies mais je me contentais de la coiffer de manière à qu’on ne voit rien.

- Ils ne vont pas rester longtemps, je suis en sécurité avec eux. Jamais je ne les aurais laissé entrer ici pour te faire du mal… Jamais.

Elle levait les yeux au ciel se contentant de prendre ma main pour y déposer un bref baiser. De ce pas, je revenais dans ma chambre, toujours la tasse en main pour Bjorn. J’entrais dans cette pièce qui ne ressemblait plus vraiment à ma chambre… Jamais il n’y avait eu autant de personnes ici et encore moins des hommes. Heureusement j’avais rangé toutes mes peluches sous mon lit, mes mots n’auraient eu aucune valeur auprès d’Aloysius si j’avais gardé mes licornes sur mon lit.

- Tenez Bjorn, votre café. J’espère qu’il vous ira. Il est bien corsé mais je peux vous ramener du sucre si vous voulez ou alors autre chose… On a quelques confiseries si vous avez faim, même si je me doute que vous n’êtes pas là pour… prendre du bon temps.

J’avais dit cela en regardant Ada qui ne faisait que me sourire. Elle devait être la personne la plus rassurante dans cette pièce. Je me mis de suite sur la chaise de mon bureau, l’ordinateur était déjà allumé, Tumblr affiché à l’écran où j’attendais l’arrivée de Diablox9 pour lui donner mon Skype qui était pour le coup, un « faux » Skype que j’avais créé de toute pièce pour l’occasion.

- Il est toujours ponctuel, je lui avais dit 20h et il est 19h54, donc il ne devrait pas tarder…

Je regardais Aloysius avant de regarder ses acolytes mais mon regard revenait systématiquement sur ses yeux glacés… Je soufflais discrètement, me mordant de façon inconsciente ma lèvre inférieure de stress. Mauvais réflexe, vraiment mauvais mais je ne pouvais m’en empêcher. Alors, ne disant plus rien, mes yeux restaient là, figés sur ceux d’Aloysius pour le défier un peu du regard sans non plus l’agresser, voulant qu’il arrête de me voir comme « une petite fille fragile. »
(c) proserpina





Dernière édition par Essence Tremblay le Mar 24 Oct - 23:53, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptyMar 24 Oct - 19:32


essence & aloysius
De son pouce, pensif, l’homme vient caresser sa lèvre inférieure. Ce qui ressemble de près ou de loin à un rictus discret s’installe à ses commissures quelques instants, s’évanouit aussi vite qu’il est apparu. Il a réussi à heurter un point sensible en évoquant l’influence que sa mère a visiblement sur elle. Mieux, c’est là une faiblesse, une brèche dans laquelle il s’engouffrerait volontiers si seulement cela avait un sens, et un but. Mais l’intention actuelle n’est pas de la déstabiliser, ou de la faire sortir de ses gonds au point qu’elle soit dans tous ses états par la suite, et donc inutilisable pour le bon déroulement de leur petite opération. Il n’a pu s’empêcher de glisser une remarque cependant, soucieux de voir quelles étaient ses limites, amusé aussi en son for intérieur de la voir se rebiffer, elle d’apparence si lisse d’habitude. La petite puce sait s’indigner apparemment, elle n’est pas seulement docile, douce, agréable à regarder. Il est assez satisfait de voir qu’elle est capable de lui tenir tête et qu’elle ne s’écrase pas devant lui face à la oindre remarque qu’il lui fait. Un caractère se démène sous ces longs cheveux bruns, une personnalité étouffée dont il subodore les contours sans être certain d’être celui qui doit en dessiner l’esquisse. Il a perdu le droit d’effleurer du bout des doigts la candeur des choses le jour où il a trahi la femme qu’il aime pour son travail, pour nourrir ses obsessions, pour s’abreuver d’une fierté malsaine qui naît de la réussite. L’espace d’un instant il hésite à lui répondre tel qu’il en a envie, sans fard, sans détour, prompt à dérager et à malmener sa sensibilité sans aucun état d’âme. Elle le sait n’est-ce pas ? Qu’il peut d’un coup, d’un seul, abattre des arguments cinglants qui mettront en exergue tout ce qu’elle s’efforce de dissimuler. Tout ce mal être qui transpire de ces post qu’elle partage à des milliers d’inconnus. Ce besoin impérieux d’être vue pour elle, et pas pour l’image que lui fait renvoyer sa propre ère à force de vouloir la protéger de tout, et de tout le monde. Il peut abattre les barrières, là, tout de suite. Mais il ne fera pas, car Aloysius, si impitoyable soit-il parfois, n’est pas fou au point de prendre le risque de mettre en péril la soirée. Défriser son innocence frôlant les tendances dépressives sera pour plus tard.

« Si vraiment vous pensez que je peux vous voir comme lui, vous seriez bien mal avisée de rester en ma présence plus longtemps … répondit-il alors, bridant son caractère pour ne pas la blesser de ses remarques incisives. Il reste calme, et résolu. Il demeure convaincu que la mère a un rôle à jouer dans le tempérament de la fille. C’est souvent ainsi. Il ne remet pas en doute l’amour maternel qu’elle lui porte, seulement la rationalité avec laquelle elle exerce cet amour sur ses épaules de femme en devenir. Non, c’est vrai. Vous avez raison, je ne vous connais pas. Il regarde ses doigts fins se cramponner à la tasse, exercer une pression qui trahit le malaise qu’il a su déclencher dans la conversation. Farquharson demeure mutique, pense à sa mère, lui aussi. Morte quand il avait quinze ans. Cancer du sang, fulgurant, qui l’avait anéantie en l’espace de quelques mois. Cela avait détruit son père, l’avait rendu responsable de sa sœur, et fait de lui un adolescent en colère. Mais bien que très malade, jamais sa mère était allée à l’encontre de son libre-arbitre. Bien au contraire. Après, il était un homme … Pas une femme. Il savait que sa mère avait toujours été plus protectrice envers sa sœur cadette qu’envers lui.  Vous avez raison, je ne vous connais pas. Mais je vous devine. Et plus je vous observe,  plus je me demande si demeurer auprès de votre mère, vous incomber ce rôle primordial à ses côtés, n’est pas quelque chose qui au final vous rassure, et vous permet de rester dans une bulle sécurisante dont vous ne souhaitez pas sortir, parce que vous avez peur de ce que vous pourriez trouver … Là … Au-dehors. Ce dehors qui vous attire … Et vous terrifie tout à la fois. Il s’était rapproché, la surplombant de toute sa hauteur. Lentement, presque délicat dans son geste, il avait posé sa main autour de la tasse qu’elle tenait fermement entre les siennes, effleurant ses doigts au passage. Il s’est refroidit. Il faudrait le réchauffer encore. » Et puis il était partit, mettant simplement un terme à la conversation.

Un bref coup d’œil circulaire à la décoration de la chambre qu’il connaît déjà, puis Aloysius se poste à côté de Bjorn, qui s’est permis de déplacer légèrement le bureau de la jeune femme pour que l’on puisse installer deux chaises derrière l’écran, quand une autre y faisait face. Ada elle était restée en retrait, dans un coin de la chambre, et prenait des notes tout en ayant une retransmission de ce qui se passerait sur l’ordinateur sur un petit portable d’appoint. Bjorn avait un casque sur les oreilles, avait fait divers branchements sur l’ordinateur d’Essence qui lui permettraient d’accéder notamment à son réseau, son disque dur, mais également à l’homme avec lequel elle allait communiquer.

« Merci mamz’elle, ce sera parfait. répondit Bjorn en levant légèrement la tasse vers le ciel pour la remercier, puis il la bu d’une traite. Deux grande goulée, et il n’y avait plus rien. Il se concentrait sur ce que lui renvoyait son propre écran derrière celui d’Essence, et qui dupliquait l’image de ce dernier.
- Bon trêve de plaisanteries. fit Aloysius, se massant l’arrière de la nuque après avoir croisé le regard insistant d’Essence sur sa personne. Il l’invita à s’asseoir en face de son écran d’ordinateur d’un geste, tirant sa chaise, puis il se décala à son côté, posant ses mains de part et d’autre de son bureau en se penchant en avant. N’oubliez pas ce que je vous ai dit en bas. A aucun moment vous ne devez allumer votre micro. Vous ne devez pas lui faire entendre votre voix, il ne doit pas savoir que nous sommes dans la même pièce que vous. Et nous n’allumerons la webcam que si nous constatons qu’il est frileux à l’idée de vous parler, ou de se montrer, c’est compris ?
- Chef, il vient de se connecter. L’alerta Bjorn, qui avait ôté son casque d’une oreille.
- Bien, vous aviez raison. Il est ponctuel. N’oubliez pas que vous n’êtes pas seule. Et tant que votre micro est coupé, vous pouvez nous parler normalement à voix haute sans problèmes, et nous vous donnerons des instructions sur les réponses à lui apporter. S’il va trop loin, nous couperons tout. Mais ne nous parlez pas si votre caméra est allumée … Il pourrait deviner que vous n’êtes pas seule en lisant sur vos lèvres. Ça va aller ? Question rhétorique, alors que la première sonnerie d’alerte d’un message venait de retentir.
- Ça y’est il entame la conversation. commenta Bjorn, comme s’ils n’étaient pas assez fins pour le deviner par eux-mêmes. Aloysius jeta un coup d’œil sur l’écran d’essence, il lui jeta un regard en biais, et se permit de poser une main sur son épaule en y exerçant une légère pression.
- Tout ira bien. Murmura-t-il, avant de retirer sa main, et d’aller s’installer derrière l’écran, face cachée, à côté de Bjorn qui suivait l’échange avec grande attention en veillant bien à tout enregistrer.
- [Salut ma belle, t’es disponible ? Toujours ponctuel t’as vu … tu me montres ton petit minois alors ?] s’afficha sur l’écran, suivit d’un smiley innocent.
- Allez-y, répondez-lui.  intima Aloysius, presque autoritaire sur le coup, même si son timbre demeurait assez calme. N’oubliez pas, pas de micro. Dites-lui qu’il ne fonctionne plus.  Et essayez de le faire se montrer en premier. Prétextez la timidité … Ce que vous voulez. »



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Message(#) Sujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptyMer 25 Oct - 0:01


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Message(#) Sujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptyLun 30 Oct - 10:00


essence & aloysius
Le sang, lentement, vient pulser à ses tempes. Le rythme devient plus soutenu. L’adrénaline qui précède ce qui va permettre la capture est toujours la meilleure des drogues à ses yeux, celle qui l’enivre et lui donne des sueurs froides tout à la fois. Il parvient à demeurer concentré pourtant, même si des élans assassins le taraudent. Pas envers Essence bien entendu, ni aucun de ses collègues. Non, envers ce salopard qui pense pouvoir se dissimuler derrière une sympathie factice. Il le voit, détoure ses desseins du regard, est enivré par eux. Son instinct le caresse avec la légèreté d’une plume, telle une brise qui vient lui murmurer à l’oreille que tout est trop simple, que cela ne peut pas être si facile que cela. Cela n’est jamais acquis aussi vite. Et même si l’appât est idéal lorsqu’il revêt un regard de biche et de longues jambes fuselées, il subodore un piège invisible se refermer autour d’eux. Ce n’est peut-être pas vrai en réalité, mais la paranoïa d’Aloysius est devenue une seconde nature : elle revient au galop chaque fois qu’il se sent trop sûr de lui, le rappelle à l’ordre. Dans sa bouche il a le goût amer et âpre de l’échec : celui dont il ne se remettra sans doutes jamais, et qui le poursuit, où qu’il aille, quoiqu’il fasse.

« Ne vous excusez pas. »

Le ton est impératif. Un instant il la tance, et perçoit enfin la tension qu’il espérait distinguer en son corps. Une appréhension véritable de ce qui est en train de se passer la traverse : enfin elle a conscience du danger. A moins que ce ne soit lui, un peu plus tôt, qui l’ait un peu trop malmenée. Farquharson préfère se concentrer sur la première hypothèse. Et qu’elle le veuille ou non, il préfère répéter encore et encore, lui marteler les informations dans le crâne, plutôt que de faire preuve de négligence. Parce qu’au fond, ce n’est pas tant lui qu’il compromet. C’est elle. C’est elle que le loup veut et traque. C’est elle qu’il veut dévorer pour se repaître de sa détresse. Lui, il n’est qu’un défenseur imparfait qui échouera peut-être à la protéger du mal qui la guette. Ses pupilles s’agrandissent dans l’atmosphère tamisées de la chambre, ont un soubresaut lorsqu’il se met à scruter l’écran d’ordinateur. Il est aussi happé qu’elle par la vision des trois points, et son cœur tressaute dans sa poitrine lorsque la sonorité du message retentit. Il retire sa main de son épaule, la regarde de nouveau en contrebas. Sa réponse l’emplit d’un mélange de fierté et de colère : il est satisfait de voir l’agneau s’imposer, mais son orgueil s’enivre à l’idée qu’elle songe à asseoir un semblant d’autorité sur lui. Alors il se penche, s’approche de son oreille, a conscience des limites qu’il franchit par son attitude. Les élans malsains qui le taraudent parfois se tordent dans son ventre, et c’est presque avec plaisir qu’il lui murmure, fixant en même temps un point invisible sur le côté de sa nuque.

« Alors cessez de vous comporter comme telle … On dirait qu’il n’a qu’un geste à faire pour vous dévorer. »

Farquharson se redresse, se déplace silencieusement jusqu’au côté de son collègue. Les hostilités commencent sous de bons augures. Avec attention il la regarde pianoter sur son clavier pour répondre à l’homme, a à peine mauvaise conscience. Il écoute avec attention ce qu’elle a à dire lorsqu’elle commente ce qu’elle est entrain d’écrire. Ada prend des notes. Bjorn est concentré sur son infiltration de l’ordinateur de leur homme. Ses sourcils se froncent : apparemment ils n’ont pas affaire à un vulgaire pervers dans une chambre étudiante, ou à un amateur de pacotille. L’adresse I.P est difficile à trouver. Pire : elle change, permute, comme s’il avait fait en sorte de brouiller les traces qui permettraient de le localiser géographiquement. En même temps il entend toujours Essence parler, encore, et encore, et encore. Il se demande au fond si elle n’a pas trouvé en cet homme invisible une oreille attentive, quelqu’un à qui parler et en qui croire pour égayer une vie solitaire.

« Il y a un problème. Son système est inaccessible, on dirait qu’il l’a protégé pour empêcher les intrusions. Lui glisse Bjorn à voix basse, en ôtant une oreille de son casque. Aloysius fronce les sourcils pour toute réponse, se frotte le front.
- Il te faut combien de temps pour pirater son système ?
- Le plus possible. L’homme hoche la tête pour toute réponse. Autrement dit la conversation doit durer. Ils ne peuvent pas se contenter des banalités d’usage, il leur faut plus de temps.
- Refusez l’appel. Ordonna-t-il en écho, ne tergiversant pas. Dites-lui … Que vous êtes un peu gênée, que vous préfèreriez le voir d’abord. S’il ne veut pas se montrer tout de suite, dites-lui que vous préférez discuter pour l’instant. Et puis il entend toujours le bruit de l’appel qui continue, et voit une Essence comme figée/paralysée, qui n’agit pas mais le regarde. Les tonalités s’enchaînent, encore, et encore. Le temps se distend, s’interrompt.  Fhalbh (merde) jura-t-il en gaélique avec un accent guttural, contournant le bureau. Refusez. Lâcha-t-il, impérieux, avant de prendre les choses en main lui-même en coupant l’appel dans un geste vif. Concentrez-vous Essence, on aura pas d’autre chance.
- Farquharson, soyez pas trop dur avec elle, elle fait ce qu’elle peut. Murmura Ada dans sa direction, l’effet escompté n’atteignant visiblement pas son but, car l’homme semblait s’emplir d’une forme de fureur sourde et contrôlée.
- Et vous pensez qu’il sera délicat avec elle s’il lui met la main dessus ?! Il dévisage Ada du regard, lui fait baisser les yeux vers son ordinateur portable. Son poing est si serré que ses phalanges sont devenues blanches. Il se penche de nouveau vers l’ordinateur. Évidemment, l’homme en face s’est interrogé du refus.
- [Bah alors ma belle tu ne réponds pas ? Il y a un problème ?]
- Dites que votre mère est entrée. Ajoutez ce que je vous ai dit tout à l’heure : que vous êtes anxieuse, que vous préfèreriez discuter pour l’instant ou qu’il se montre le premier pour que vous soyez rassurée. Allez-y. » lui intima-t-il, modelant sa voix sur la fin pour la maîtriser, et être moins incisif qu’auparavant.




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Message(#) Sujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptyLun 30 Oct - 22:02


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Message(#) Sujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptyLun 6 Nov - 16:23


essence & aloysius
Les nerfs se tendent sous sa peau, sont presque à vif. Aloysius maîtrise l’impatience qui le taraude, et qui se conjugue à l’idée que tout est beaucoup trop simple. Il guette la montée d’adrénaline qui précède la découverte de la piste qui permettra la capture : mais elle ne vient pas. Les choses s’accélèrent et se ralentissent tout à la fois. Il y a d’un côté le mutisme d’Essence, qui met un temps trop long à réagir, et de l’autre ses propres agissements d’une fulgurance brutale. Son esprit va si vite qu’il a presque mal aux tempes. L’élan est viscéral, impérial : ils ne peuvent pas se permettre de laisser échapper cette chance qui leur est offerte de mettre une identité sur le visage qu’ils convoitent. Et être si impuissant le rend fou. Est-il le seul à mesurer les enjeux ? A comprendre ce qu’ils risquent de perdre si jamais leur petit plan échoue ? Non, ils ignorent. Car tous autant qu’ils sont ils n’ont jamais aperçu l’horreur telle qu’il la connaît. Telle qu’il la pourchasse aussi désormais. Ils semblent tous croire que c’est sa fierté qu’il défend quand en réalité c’est la vie humaine qu’il préserve. Sa vie à elle, en l’occurrence. Mais elle joue l’inconsciente, pense qu’il s’agit d’une lutte qu’il tente de mener contre elle et la carapace illusoire derrière laquelle elle se calfeutre. Il n’en a cure en vérité, car il a cette tendance fâcheuse à ne plus s’attacher à quiconque. Du moins il tente de s’en persuader, arborant cette indélicate froideur proche de l’aigreur avec toutes celles et ceux qui auraient la possibilité de le toucher.

Alors quand la belle cherche à se rebiffer, Farquharson est surpris par sa hardiesse, mais sent une colère sourde grimper dans son ventre, lui brûler les entrailles, rendre sa bouche pâteuse et amère. L’idée de la remettre à sa place le caresse avec tant de délicatesse qu’il peine à lutter contre l’envie qui le taraude. Alors son poing se sert plus encore, il canalise son énergie sur autre chose. Cependant il ne peut empêcher un rire franchement ironique de sortir de ses lèvres suite à sa première phrase. « Aussi facilement ». L’euphémisme aurait pu le rendre hilare. « Aussi facilement ». Allons bon, aurait-elle eut la finesse d’esprit d’attendre ? Aurait-elle eut ce bon sens de refuser une rencontre ? Pensait-elle qu’il n’y avait que les idiotes qui se faisaient prendre ? Il suffisait de regarder à quel point les femmes bien élevées pouvaient s’accrocher à des salopards (ou les hommes à des salopes, l’inverse est tout aussi valable) pour se rendre compte qu’en certaines matières, n’importe qui pouvait se retrouver manipulé par plus habile que soi. Ignorer cet état de fait, être trop fier pour admettre qu’il puisse y avoir plus fort que nous, c’était là la plus grosse bêtise que l’on pouvait commettre. Et il était le premier à l’avoir commise, un jour. Il s’en souviendrait toute sa vie, cette erreur-là étant marquée au fer blanc sur son âme.

Il la laissa parler, supposer, répondre enfin. Fauve en position de retrait, impassible, il regardait ses doigts fins pianoter sur son clavier. Un instant il jeta un coup d’œil par-dessus l’écran, observa un détail dans sa chambre d’adolescente. Et puis la question tomba, lui faisant abaisser un regard totalement opaque sur elle. Cette fois-là il ne put se retenir. Sans le vouloir, peut-être avait-elle touché une corde sensible, une faille dans le personnage caricatural dans lequel il s’incarnait pour mieux dissimuler les brisures de l’homme qu’il était devenu. D’un geste presque brutal, sa main s’abattit à plat sur le bureau, juste à côté de son clavier. Son autre main quant à elle, se referma autour de l’accoudoir, faisant pivoter sa chaise roulante d’un quart pour qu’elle puisse lui faire face, lui bloquant ainsi toute possibilité de retraite tant physique, que visuelle.

« Au cas où vous ne l’auriez pas encore remarqué, c’est mon métier que j’exerce, Essence. Contrôler, anticiper ce qui pourrait advenir, c’est mon job. Quel que soient les démons qui m‘habitent, vous feriez mieux de vous concentrer sur ceux qui vous menacent vous, plutôt que de vous préoccuper des miens. Parce que si vous deviez les entrevoir, je ne suis pas persuadé que cela émoustillerait votre tempérament d’adolescente. Ses doigts raffermirent leur prise sur l’accoudoir, ses muscles se raidissant sous sa chemise. Mais il ne la quittait pas du regard, devenant presque autoritaire tout à coup, se fichant de blesser ou de dépasser les bornes. Il avait déjà craché au visage de la bienséance qu’il était censé lui devoir, de toute façon. Si vous pensez que vous aviez le choix de nous laisser entrer ou non dans votre vie, vous vous trompez. Nous ne sommes pas là pour faire copain copain avec vous et tisser des liens. Nous sommes là pour sauver votre petit cul Essence. Vous croyiez que ça m’enchante d’éplucher nuits et jours les posts larmoyants d’une adolescente mal dans ses pompes ? Vous croyiez vraiment que j’ai du temps à perdre avec votre mère castratrice et vos émois de petite fille ? Vous avez raison : rien n’est jamais acquis. Et là, en ce qui me concerne, ce qui n’est pas acquis, c’est le fait que ce type que vous considérez comme votre « ami » est toujours dans la nature, et qu’il se ferait un plaisir non dissimulé de vous mettre la main dessus pour vous faire subir tout un tas d’horreurs. Alors oui, je ne sais pas grand-chose. Mais s’il y a bien une chose que je sais Essence, c’est qu’en ce moment, vous avez plus besoin de nous que nous n’avons besoin de vous. Pour nous, vous n’êtes qu’une opportunité. Et s’il vous tombe dessus, vous ne serez qu’une trace en plus sur notre conscience. Mais morte ou vivante, nous continuerons ce pour quoi nous sommes ici quoiqu’il arrive. L’enquête continuera, avec, ou sans vous. Et nous finirons par l’avoir ce salopard, ça je peux vous l’assurer. Mais le plus tôt, et avec le moins de dégâts collatéraux serait le mieux. » Il s’interrompit, ignora le regard outré d’Ada qui ne manquerait sans doute pas d’en toucher quelques mots furtifs au commissaire. Un de plus un de moins, il n’était plus à ça près désormais. Il aurait sans doutes droit au verbiage habituel, lui expliquant sur un ton monocorde que l’on ne parlait pas sans filtre aux « victimes ». Sans doute aurait-il droit à un chapitre sur la bienséance aussi. Tant pis, il n’en était pas à sa première digression en la matière.





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Message(#) Sujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptyMar 7 Nov - 17:09




My mother doesn't like you but I like it

FT. ALOYSIUS


[ Skype : Ta mère… Si seulement elle me laissait une chance de lui prouver que tous les hommes ne sont pas aussi « connards » qu’elle le pense. Je pourrais peut-être venir chez toi un jour, t’en penses quoi ? Et je pourrais lui parler ? Mais avant ça j’aimerais qu’on se voit et qu’on se calme… D’abord à la cam et après rien que toi et moi en ville ? ]

J’avais à peine lu son message après mon petit monologue que la main d’Aloysius me fit sursauter. Il l’avait posé assez lourdement sur mon bureau et mon cœur s’emballa mais pas de la même façon que tout à l’heure. A peine avait-il fait ce geste qu’il me força à me retourner, agrippant mon accoudoir pour me forcer à lui faire face. Il était si proche et je pouvais voir tous les muscles de son corps se contracter surtout sa main sur ma chaise roulante. Il me parlait sur un ton sec, glacial, qui en aurait fait fuir plus d’un et… Je faisais partie de ces gens. Non, je ne voulais pas fuir car j’avais peur mais car plus il parlait, plus il me donnait envie de le frapper. Au boulot quand on me maltraitait, je fuyais, je pleurais, je me sentais mal… Mais jamais je n’avais souhaité les retrouver pour les frapper alors que là, Aloysius était si proche de moi que ma main aurait pu partir facilement mais je me contenais. Déjà car je ne voulais pas recevoir une amende pour violence contre agent, qu’importe son rang et de deux car je ne savais pas sa réaction « retour ». Alors moi aussi je serrais mes poings et mes dents et je me taisais.

Je le défiais du regard sans flancher une seule seconde, même sans regarder Ada qui était juste derrière lui, pile dans ma ligne de mire. Elle me faisait des signes de « me calmer » et de ne pas rétorquer. Pourquoi lui faisait-il aussi peur ? Sauf qu’Aloysius prononça les mots de trop. Je pensais qu’il me traitait autrement, qu’il était différent, qu’il ne me voyait pas comme une « gamine » mais il venait de me prouver le contraire. Il avait raison tout à l’heure, il n’était pas différent. Il était pareil et j’avais envie de le haïr tant il faisait ressortir des choses en moi que moi-même j’ignorais. Cette haine, cette envie de frapper, cette crainte ou encore cette… excitation ? Non ce n’était pas de l’excitation, il en était hors de question. Je baissais les yeux au fur et à mesure de son monologue qu’il n’en finissait jamais. A croire que j’avais touché un point sensible sans trop savoir lequel. Sa fierté ? Son passé ? La haine qui l’enivrait et refoulait dans son boulot ? Un peu de tout ?

Il finit enfin de parler, je relevais mes yeux en me sentant limite claustrophobe tant il m’avait emprisonné entre lui et ce bureau. Je posais une de mes mains sur celle qu’il avait sur l’accoudoir de ma chaise et je lui faisais signe de me laisser partir même s’il semblait bien agrippé.

- Laissez-moi respirer.

J’avais envie de l’insulter, ou de le repousser sèchement mais je préférais poser juste une main sur la sienne pour le faire reculer en douceur mais ça ne semblait pas marcher alors je me levais d’un coup, mon corps collé au sien puis je mis juste mes mains sur son torse pour le faire reculer et faire reculer ma chaise et fuir de quelques pas mon pc. Je voyais encore « Diablox9 » en ligne, il devait attendre ma réponse mais là… J’étais trop énervée et je m’en voulais car je n’étais JAMAIS énervée de la sorte. Jamais… Jamais…

- J’ai 23 ans, je suis majeure et vaccinée, je ne suis donc pas une « ado » et Diablox9 n’est pas…

Je criais dans ma chambre et Bjorn et Ada semblaient choqués du tournant de la situation, je l’étais aussi. Je devais me calmer. Il avait parlé « d’une ado » et là j’avais l’impression d’être une « ado en pleine crise. » Je passais mes mains sur mon visage et sans prévenir je quittais la pièce pour aller dans la salle de bain, passant à côté d’Aloysius que je bousculais bien soigneusement au passage et je m’enfermais dans la pièce juste à côté de ma chambre. Je me regardais dans le miroir et j’avais les joues rouges tant le sang m’était monté à la tête. J’avais plus besoin d’eux que eux n’avaient besoin de moi m’avait-il dit. Je pris une serviette, je fis couler l’eau du lavabo à fond et je me mis à hurler dans cette serviette tant la situation m’échappait. Il ne devait rien entendre, du moins je l’espérais. Une ado… Mère castratrice, mes émois de petite fille et là je me mettais à me détester. Mes peluches, mon Tumblr, ma chambre, ma vie, moi… Encore vierge à 23 ans, sans aucune expérience à part un malheureux baiser échangé avec Diego il y a plus de 4 ans… Je me détestais d’être ainsi et j’en venais même à en vouloir à ma mère. « Mère castratrice » ce terme qui tournait en boucle dans ma tête mais fallait que je me reprenne. Il allait encore me traiter de sensible et de « gamine capricieuse, adolescente en crise. »

Je soufflais un bon coup, j’avais dû m’absenter cinq minutes mais c’était déjà trop. Ils auraient pu répondre à ma place à « Diablox9 » que je m’en serais contre fichée. Là j’avais juste envie de fermer mon Tumblr et de brûler mes peluches tant cet homme m’avait mis hors de moi. Je me redressais en me passant de l’eau froide sur le visage et à peine dans le couloir que j’entendis ma mère au loin me demandait si ça allait.

- Oui maman ça va, ça va.

Hurlais-je pour qu’elle entende bien.

- Oui ça va.

Murmurais-je cette fois-ci à voix basse avant de revenir dans la chambre. Je ne disais rien, je me remettais juste sur l’ordinateur mais les mots d’Aloysius me hantaient toujours. Caprice, mère castratrice, enfant, adolescente, j’étais une « opportunité », j’avais plus besoin d’eux qu’eux de moi… Ca tournait en rond encore et encore. J’étais énervée, oui mais je me taisais. A peine de nouveau dans ma chambre que je me remis sur ma chaise de bureau sans adresser un mot. Je me contentais de lire les messages en absence. Il s’était excité plus qu’autre chose en mon absence.

[ Skype : Essence ?!!! T’es où ?! T’es bizarre je trouve. Essence ?! Un souci avec ta mère ????? ]

Je soufflais, j’en avais marre. Mes doigts tremblants je répondais à ses messages sans demander l’avis de quiconque dans cette pièce.

[ Skype : Désolé… Je suis en train de pleurer…. Est-ce que je pourrais entendre ta voix ou voir ton visage pour me faire sourire ? Je t’en prie… Et promis je mets ma cam une fois mes yeux dérougis et dégonflés. ]

Je sentais les yeux de tout monde me fixer mais dès que c’était le regard d’Aloysius j’avais envie de lui dire « ta gueule » en le tutoyant alors qu’il n’avait encore rien dit. J’étais à fleur de peau et je détestais ça, je n’aimais pas cette tension, frustration, cette haine… Je n’étais pas comme ça,  je n’étais pas comme ça, non… Et il me le faisait devenir.

- Je n’ai pas besoin de vous mais vous, vous avez besoin de moi. Vous vous êtes trompés tout à l’heure en osant certifier le contraire. Si vous n’avez pas besoin de moi, vous ne serez pas là. Quant à mon petit cul comme vous avez dit, vous en êtes pas son sauveur, je ne vous considère pas ainsi, donc vous n’avez rien à craindre pour ce dernier, si un jour il lui arrive un truc, je ne vous en tiendrais pas responsable. Vous ne me devez rien. Sinon je vous donne mes mots de passe Skype et Tumblr et vous faites tout de chez vous, sans mon aide. Mes enfantillages ne vous stopperont plus ainsi. Je vous écrirais juste un brief sur mes mimiques sur Internet à adopter et ce que « Diablox9 » aime de A jusqu’à Z et comme un grand garçon vous n’auriez qu’à suivre mes indications. Quant au fait de mettre la cam, vous semblez avoir de multiples astuces pour éviter le sujet, donc je vous fais confiance pour cela.

Je ne le regardais toujours pas en parlant, mes yeux fixés sur l’écran.

- Et Diablox9 n’est nullement mon ami. Depuis que je sais qui il est, j’ai arrêté de m’attacher et de le voir comme un être humain à part entière. La jeune femme que je suis a des principes et je sais me servir de mon cerveau sans m’emballer. Vous voyez, vous m’énervez, je me contrôle. Je ne vous ai nullement insulté ou frappé. Je sais faire la part des choses. Comme vous l’avez dit, je ne suis pas votre amie, juste une opportunité clandestine.

Je finissais là, zieutant les trois petits points qui défilaient, cela voulait dire que Diablox9 était en train d’écrire. Mais là, je serrais juste mes poings sur mes cuisses, plantant comme une acharnée mes ongles dans ma peau quitte à me blesser légèrement, mais je m’en fichais.
(c) proserpina



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Message(#) Sujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it ALOYSIUS&ESSENCE ♦ My mother doesn't like you but I like it EmptySam 11 Nov - 8:53


essence & aloysius
L’étau se resserre. Il la tient enfin, sa proie factice. Il la tient et il ne la lâche pas. Il est comme la mâchoire d’un fauve autour d’un os. Il ne la lâchera pas tant qu’il n’aura pas arraché tout ce qu’il reste de viande. Et Aloysius se déteste un peu plus, de comprendre que l’idée de mettre la main sur l’homme qu’ils recherchent tous est une obsession qui lui fait oublier toutes les convenances, toutes les prévenances qu’il réserve d’habitude aux autres, particulièrement à la gent féminine. Mais il y a quelque chose de grisant, peut-être d’un peu malsain aussi, dans le fait de la malmener elle plutôt qu’une autre. Elle incarne une innocence qui le débecte et l’attire tout à la fois. Il voudrait étrangler sa candeur de petite fille pour lui faire comprendre qu’elle doit grandir, enfin. Que le monde n’est peuplé que d’immondes salopards, que les princes charmants ne le sont que dans la perspective de sauter leur promise avant d’aller poursuivre des aventures insensées. Il a envie de rire, de lui montrer ses petites peluches qu’elle dissimule ici et là dans les recoins de sa chambre, et auxquelles elle s’accroche comme l’enfant se cramponne aux illusions de l’innocence. Et en même temps, il éprouve cette envie indicible de la laisser demeurer intacte. Une partie de lui admire cette candeur inviolée qu’elle incarne, représentant presque tout ce qu’il a cru connaître, un jour, il y a longtemps. Il aime la spontanéité de ses réactions, toujours sans fards. Elle essaie de se cacher mais elle n’y arrive pas. Cela l’agace, cela l’intrigue aussi. Il est comme le chercheur face à une bête curieuse dont il ne connaît pas bien les mécanismes. Farquharson a oublié certaines simplicités : ses propres aigreurs putréfient toutes les beautés qui s’égarent autour de lui. Il se sent si morose, en permanence. Si rongé de l’intérieur, qu’il en oublie de relever la tête pour voir la simplicité de ces instants qu’il pourrait saisir. Il y a toujours cette moralité factice qui le tient en joug, qui lui interdit les plaisirs trop faciles, et les sentiments trop compliqués à apprivoiser. Il refuse d’admettre que si cette enquête lui tient à cœur, tout particulièrement, c’est parce qu’il éprouve un besoin viscéral d’épargner sa fragilité. Il la malmène, lui donne l’impression de n’être qu’un rouage dans un stratagème établit d’avance, la briserait volontiers pour atteindre son but, mais paradoxalement ne peut supporter l’idée que réellement, l’homme pourrait lui mettre la main dessus. Pire qu’une marque sur sa conscience, échouer sur cette affaire-là serait une brisure de plus, une trace au fer rouge qui ne le laisserait pas indemne, alors qu’il devrait avoir ce recul qui ignore toute empathie.  Alors la voir si inconsciente le révolte, le révulse. Il voudrait graver les enjeux sur sa peau, lui montrer toutes les horreurs dont l’homme est capable et qu’elle ne semble subodorer qu’à demi. Il la malmène un peu, rien de transcendant cependant. Juste assez pour froisser son habit de petite fille, y entrevoir autre chose : l’affirmation d’un bout de femme en devenir.

Il la libère enfin, se redresse, regarde en biais le pseudonyme de leur homme qui s’affole/s’interroge derrière son écran d’ordinateur. Il est trop tard. Ils ont échoué. Trop de tergiversations, trop de doutes. L’opportunité en or qui se dessinait en la personne d’Essence, proie idéale, est entrain de leur filer sous le nez sans qu’ils ne puissent la retenir. Et cela le rend fou de rage et de frustrations mêlées sur le coup. Il lutte contre l’envie d’abattre son poing sur le clavier, de balancer l’écran à travers la pièce. A la place il serre les dents, exulte un râle de protestation silencieuse qui résonne dans sa cage thoracique. Le dépit résigné s’empare de ses traits. Aloysius était allé trop loin pour la pousser dans ses retranchements, tout était foutu à présent.

« Ca suffit.  lâcha-t-il, sa langue claquant sur son palais comme une gifle. En même temps, son doigt pressa le bouton d’arrêt de l’ordinateur. Il ne vit même pas les derniers mots de Diablox9, qui de toute façon avait dû subodorer un changement de tempérament dans l’écriture de sa dulcinée virtuelle. S’il n’était pas déjà au courant qu’ils étaient présents derrière Essence, au moins en avait-il la quasi-certitude désormais. T’as eu le temps de tracer quelque chose ? interrogea-t-il sèchement son collègue dont la mine de dépit trahissait le désarroi : ils n’avaient rien. Pas d’adresse IP, ou de localisation. Aucune espèce de piste qui leur permettrait de remonter jusqu’à Diablox9. A-t-on tous les identifiants de mademoiselle ? Bjorn hocha la tête en signe d’approbation, sans s’aventurer dans plus de discussion que cela. Remballez tout, on s’en va. Cette tentative est un échec total. Postez-moi une équipe de surveillance dans le quartier pour y faire une ronde, afin de s’assurer que Diablox9 ne lui mette pas la main dessus. Je suppose que si nous pouvions avec un peu de temps le localiser grâce à son adresse IP, il a dû en faire de même dans l’autre sens. Il projeta un regard rude en biais vers la jeune femme, n’ayant même pas pris la peine de répondre à ce qu’il considérait actuellement comme des jérémiades. Il était de toute façon beaucoup trop furieux pour entendre raison. Remballez-moi tout ça, et on se retrouve au poste demain matin à la première heure. » Il ne la salua pas, laissant à Ada et Bjorn le soin des politesses d’usage alors qu’il partait le premier. Premier réflex une fois dehors : s’allumer une clope. S’embrumer des vapeurs toxiques. Il rêvait d’un verre, ou deux. Putain. Qu’il la prenne après tout. Qu’il en fasse bien ce qu’il veut. Lui rêvait juste d’un verre, ou deux.

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