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 joanny ▲ if tomorrow never comes

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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptyMar 24 Oct 2017 - 14:23


if tomorrow never comes
Joanne & Ginny

L’air climatisé m’avait filé le pire des maxu de gorge. C’était le dernier de mes soucis, mais il fallait dire que ma voix jouait entre le rauque et l’absence, et qu’une vilaine toux particulièrement énervante n’avait pas l’intention de me quitter. Je faisais passer le tout avec des litres de thé, parfois sucré au miel comme Hassan avait l’habitude de me les préparer, quand il me voyait errer toute seule dans la cafétéria sans Ezra ou Edward comme chaperon. Et c’était probablement la seule chose qui confirmait aux autres que j’étais bien toujours là, en vie, zombie. Une gorge qui pique, des mots qui s’écorchent. Autrement, c’était une silhouette fuyante qu’on croisait dans les couloirs, qu’on voyait s’étaler sur la chaise inconfortable de la chambre 214. Je me fichais de mon moral, je me fichais de ce que je pouvais bien avoir l’air, je me fichais de tout ce qui ne touchait pas au dossier de mon fils, à l’avancement potentiel, à un don possible. J’étais silencieuse, interdite, enfermée dans un mutisme, un comportement dont ceux qui passaient nous voir tentaient de me dissocier au mieux – ce qui ne fonctionnait pas des masses. J’avais toujours été du genre à me fermer comme une huître lorsque la situation me mettait mal à l’aise, me troublait, me blessait. Pas la peine de vous dire que depuis le début du mois de septembre, c’était le cœur en berne que je naviguais à travers tout ce qui tombait sur nous, tout ce qu’on nous assenait depuis la première seconde où Noah avait été plongé dans un coma artificiel. Je n’avais plus conscience de rien, si ce n’est de cette fichue brise froide, glaciale qui bordait ma gorge et me forçait à passer une veste supplémentaire, à enrouler une grosse écharpe de laine autour de mon cou. Un baiser sur le front de Noah comme à mon habitude, et je file à la cafétéria le temps de remplir à nouveau mon godet d’eau chaude, la tête ailleurs, les idées qui se mélangent. Trois semaines de coma, trois semaines de tubes, de prises de sang, de bip incessant, d’infirmières qui gribouillent sur le dossier de mon fils sans me donner le moindre élément positif, négatif. Du neutre, juste du neutre, du gris, des zones sans savoir, et l’incertitude qui tique trop fort sur l’horloge, sur la date limite. La poche de thé instantané que je choisis au hasard, tout ne goûte rien, tout me brûle la langue sans que j’y porte attention, et mes pas traînent sur le parquet jusqu’à la machine que j’enclenche du pouce, le regard vide. Et voilà que mes prunelles s’accrochent à une autre silhouette, à une autre personne. Une petite blonde que je connais de plus en plus, une amie, une alliée, l’un des derniers visages que j’ai vus lorsque tout allait bien, avant de poser le pied à nouveau ici et que tout s’écroule.

« Joanne. » ma voix est trouble, je toussote un peu, ajoute à mes mots un petit signe de la main pour la saluer. Doucement, je m’approche d’elle, et chaque pas esquissé me rapproche d’un nouveau stress. Et si elle était dans la même situation que moi? Et si Daniel n’allait pas bien? Et s’il était lui aussi hospitalisé, sans qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit? Cette douleur que je ressens, je ne la souhaitais pas à personne d’autre, encore moins à elle. « Comment tu vas? Qu’est-ce qui se passe? » je m’empresse parce qu’ici, tout est urgent. Ici, tout flirte entre la vie et la mort. Ici, on est dans l’attente, et l’air qu’elle arbore, je le connais par cœur. Un être cher en danger, et l’incapacité de faire quoi que ce soit en attendant. « Tu trembles. Viens, viens t'asseoir. » je tremble aussi, pour elle, pour moi, pour nous. Une petite pause nous fera le plus grand bien. Lui pointant une table libre près de la fenêtre, je l’invite à me suivre avant de m’y installer au ralenti. Je ne la presse pas, ça ne sert à rien. Elle est comme moi, Joanne, elle garde tout, elle parle peu, elle s’ouvre lorsqu’elle n’en peut plus, lorsqu’elle se sent à l’aise, lorsqu’elle appelle à l’aide. Et au regard qu’elle me renvoit, il y a fort à parier qu’elle en a beaucoup sur le cœur et que rien ni personne n’arrivera à panser ses blessures avant bien longtemps.  

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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: Re: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptyMar 24 Oct 2017 - 17:39



if tomorrow never comes
and if i never wake up in the morning

"Miss Prescott, pouvez-vous quitter la chambre quelques instants ?" demanda l'infirmière qui venait d'arriver d'une voix toute douce. "Nous avons quelques soins à lui, et pour des soucis d'hygiène..." Joanne levait les yeux vers la blouse blanche. "Oui, bien sûr, je comprends." souffla-t-elle tout bas en essuyant une énième larme de ses joues. Elle embrassait encore une fois la main de Jamie, encore profondément endormi. Elle se leva de la chaise qu'elle mit de côté dans le but de laisser de la place aux soignants. "Profitez-en pour aller boire ou manger quelque chose, prendre l'air." conseilla-t-elle. La jeune femme acquiesça d'un signe de tête en récupérant son sac à main. C'était particulièrement difficile pour elle de quitter la chambre, même lorsqu'il dormait, même lorsqu'elle avait véritablement besoin d'aller manger quelque chose. Bien qu'il soit sorti d'affaires, la jeune femme craignait tellement qu'il se passe quelque chose en son absence. Ou qu'il se passe quelque chose parce qu'elle n'avait pas été là. Jamie aurait voulu qu'elle s'alimente, qu'elle parvienne à se reposer, à prendre un minimum soin d'elle. L'infirmière n'attendait que ça, à ce qu'elle quitte la chambre. Dans les couloirs, elle marchait d'un pas lent. Il y avait toujours de l'agitation, dans un couloir d'hôpital. Tant de monde, chaque personne avait sa fonction. Médecins, internes, infirmiers, aide-soignants, kinésithérapeute, diététicien, cadre, ergothérapeute, agent d'entretien, agent de sécurité... La liste de professions exercés dans un hôpital était incroyablement longue, bien plus qu'on ne voulait le croire. Joanne avait l'impression de n'être qu'une de ces innombrables âmes errantes qui ne faisaient qu'attendre. Ses pas avaient fini par la guider vers un espace détente, machines à café, à mal-bouffe, avec quelques chaises et quelques tables. Les épaules basses, le regard vide, le teint livide. Soudain, elle entendit une voix prononcer son nom. Elle leva spontanément les yeux pour voir de qui il s'agissait. Joanne ne devrait pas être surprise de voir Ginny à l'hôpital, surtout avec son fils malade. Mais elle ne pensait pas pouvoir tomber sur elle, elle n'y avait absolument pas changé. Tout ce qu'elle parvenait à faire, c'était lui faire un sourire, très faible. La brune avait rapidement deviné que quelque chose n'allait pas; que si elle était là, ce n'était pas par gaieté de coeur. Elle aurait pu lui dire qu'elle allait bien, que Jamie allait bien désormais, qu'il était hors de danger. Mais la petite blonde était à cran, exténuée. "C'est Jamie, il..." Elle secoua négativement la tête, son visage se crispant par ce trop plein de tristesse et d'inquiétude. Sans attendre davantage, Ginny l'invitait à s'asseoir. Les jambes de Joanne n'étaient que du coton, n'importe quelle chaise était la bienvenue. Elle était comme une poupée de chiffon, on pouvait faire ce que l'on voulait d'elle. Une fois assise, elle passait une main sur son visage, espérait sécher ses joues, mais à chaque fois, de nouvelles larmes apparaissaient. "Il a fait une crise cardiaque... Son coeur s'est même arrêté..." Et cette pensée l'effrayait toujours, la choquait, la bouleversait. "Il a du passer... au bloc opératoire. Il est sorti d'affaires, il va bien, mais..." Joanne haussa les épaules, reniflait, le regard perdu. "Mais c'est quand même arrivé." Elle se permettait de sangloter un peu, particulièrement à cran. Pendant quelques minutes, le coeur de Jamie s'était arrêté, il était inconscient. Il n'était plus là.  "Les médecins sont vraiment optimistes par rapport à la suite. Il s'en remettra, il pourra reprendre le cours de sa vie après avoir pris du temps pour se reposer. Si la prise en charge n'avait pas été aussi rapide et efficace, qui sait..." Joanne ne voulait plus y penser, et pourtant. Il y avait tous ces  "et si ?" auxquels Joanne pensait. Toutes ces suppositions la bouleversaient. A quelques détails près, Daniel n'aurait peut-être plus eu de père. C'était troublant, que, pour l'espace d'un instant, la santé d'un homme qui ne tombait jamais malade ne tenait plus qu'à un fil. Il était hors de danger. "Il se repose là, j'ai déjà pu parler un petit peu avec lui, mais il a encore tous ces tuyaux, tous ces fils, ces branchages de partout pour le surveiller de très près, je trouve ça effrayant." Joanne n'irait mieux que lorsqu'il sera débarrassé de tout ceci, que lorsque le médecin lui dira qu'il pourra quitter l'hôpital. "Je n'arrête pas de penser à ce que tu m'avais dit la dernière. Que si demain, tout s'arrêtait. J'ignore c'est une coïncidence, mais j'y ai pensé..." C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Un électrochoc, l'événement qui faisait réaliser qu'il n'y avait pas de temps pour les futilités et les doutes. Le temps glissait entre les mains sans que l'on puisse faire quoi que ce soit, alors autant savourer chaque seconde, autant faire en sorte qu'aucun instant ne devienne un regret.
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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: Re: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptySam 28 Oct 2017 - 21:15


if tomorrow never comes
Joanne & Ginny

Mauvais pressentiment, et cet air qu’elle arbore ne me rassure pas du tout. Je l’invite à aller s’installer là, à cette table en bordure de la grande baie vitrée. La cafétéria reste bien la pièce la plus vivante de l’étage, et les conversations qui fusent d’un peu partout me donnent presque le tournis - nous isoler en fond de salle me semble être la meilleure décision que j’ai prise depuis bien longtemps. Les doigts entourant ma tasse bouillante, je lève finalement la tête vers Joanne dans l’attente de ce qui l’amène ici. Évidemment, tout ce qui se passe avec Noah me fait de suite envisager le pire, à savoir que Daniel ne va pas bien. C’est donc la surprise qui peut se lire sur mon visage dès qu’elle mentionne le nom de Jamie. La surprise déjà, la panique ensuite. « Et il… il est... » j’ose à peine dire quoi que ce soit, incapable de garder un souffle normal. Nos derniers échanges n’avaient pas du tout laissé une bonne ambiance entre nous deux, et même si je connaissais le tempérament sanguin du Keynes, même si je le connaissais pour avoir toujours été cet homme de feu, cette grande flamme de sentiments qu’il laissait bien souvent le terrasser pour en revenir plus fort, plus fier, jamais je n’aurais pu imaginer que cette même rage l’aurait affaibli à ce point. Elle est loin cette querelle enfantine au milieu de laquelle j’étais prise, elles étaient loin ces paroles abruptes de Saul, de Jamie, d’Hannah même, lorsque ma main vient trouver celle de la blonde en tentant de lui offrir le plus de réconfort possible. J’ai peine à tenir moi-même, mais je trouve la force de soutenir son regard, et de souffler lorsqu’elle fait état de la situation, lorsqu’elle prononce ces mots que je n’attendais plus, lorsqu’elle me confirme que Jamie est toujours en vie, ici, dans l’attente d’aller mieux encore. « Oh, Joanne. » elle n’est que paroles qui s'essoufflent, que regard qui fuit, larmes qui montent. Il est bien normal qu’elle soit dans un tel état, et qu’elle se sente bien à l’aise de laisser aller la pression, qu’elle trouve un peu de douceur dans ce contact que je prolonge, dans ces rétines que je visse dans sa direction, détaillant chacun de ses traits. Il était difficile pour tout le monde, ce mois, et si les dernières semaines m’avaient paru être un chaos total force était d’admettre que je n’étais pas seule dans cet enfer. « Ça ira, il va bien là, il est surveillé, il s’en sortira. Tout va bien.  »  je me répète, j’adoucis, je supporte, au mieux. « Depuis quand… quand est-ce que ça s’est passé?  » lentement, de ma main libre, je lui offre un mouchoir sec - ma réserve était toujours bien prête ces derniers temps - tentant d’aider à calmer ce sentiment d’horreur qu’elle avait toujours, malgré les bons signes que pouvaient lui donner le personnel de l'hôpital, et Jamie au passage. Lui donnant le temps nécessaire pour calmer son souffle qui se perd, je prends une longue gorgée de thé en silence. Le soleil qui brille dehors vient jurer avec ce qui se trame ici, à notre table, tout semble trop fort, trop irréel, trop différent de la dernière fois où j’ai vu Joanne, où tout allait bien, où tout était prometteur. D’ailleurs, la jeune femme en glisse un mot, tiquant sur une question que j’avais bien pu lui poser, alors qu’on refaisait le monde, alors qu’on visait mieux pour nous deux.

« On sait jamais quand ce genre de choses peuvent se produire, mais quand ça arrive... » coïncidence ou pas, ce n’était pas l’heure de Jamie et malgré la frousse dont Joanne avait pu être éprise, il était toujours bien là, stoïque, fort à sa façon. « … quand ça arrive, il faut le voir comme le plus gros signe qu'on puisse nous envoyer. » la réponse lui resterait bien sûr, le résultat n’en tenait qu’à elle, mais à la voir aussi défaite, aussi démolie, je ne doute pas une seconde que la réflexion qui en découlera sera celle qui lui confirmera quelle décision prendre, quel chemin choisir. Je le sais au détail de ses sourcils froncés, de ses yeux rougis, de ses gestes anxieux, tremblants. « Si tu savais comme j’y pense aussi, ces jours-ci. » qu’elle m’entendra dire un peu plus doucement, un peu plus pensivement. La fameuse finalité, la conclusion, l’épée de Damocles, le compte à rebours, on le vivait depuis presqu'un mois maintenant, et me forçait à remettre en question tout ce qui pouvait bien ponctuer ma vie, tout ce qui attendrait Noah s’il finissait par s’en sortir - tout ce qui m’attendrait s’il ne survivait pas. « Les médecins donnent encore 1 semaine à Noah. Après ça, il... » je serre les lèvres, incapable de me laisser aller encore, incapable d’assumer cette fissure que je sens à l’intérieur, cette cassure qui finira par tout emmener avec elle, par tout lâcher, des larmes à la tonne, le coeur brisé, les espoirs déchus. Joanne verra sûrement à mon visage que je lutte contre moi-même, que la façade se dresse, que le masque tente de faire la comédie, même si je sais qu’avec elle je peux tout dire, qu’avec elle, rien ne sera jugé, difficile.

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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: Re: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptyLun 30 Oct 2017 - 13:07



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Joane réalisait qu'elle n'avait finalement rien pris à boire en voyant la boisson chaude que tenait Ginny entre ses doigts. Ceux de Joanne étaient toujours froids, été comme hiver. Certaines en appréciaient le contact, d'autres détestaient sentir ce contact parfois gelé contre sa peau, même si elle ne faisait qu'effleurer l'épidermer. Cela n'avait jamais dérangé Jamie, en aucun cas, se rappelait-elle. Au contraire, il se plaisait à réchauffer ses petits doigts en les prenant dans ses mains ou bien il adorait sentir le bout frôler la peau de son dos lors de leurs moments plus intimes. Ces vagues souvenirs transportèrent Joanne loin de cet hôpital pour quelques secondes, réalisant alors qu'elle avait eu un moment d'absence alors que Ginny tentait d'assimiler la nouvelle. Paniquée, choquée, la brune ne savait que dire. Jamie était bien la dernière personne qui était supposée terminer dans un lit d'hôpital, hormis durant la période où il allait chercher la mauvaise graine dans les bars pour se défouler – cette période semblait être très lointaine pour la petite blonde. La faiblesse du timbre de voix de Joanne, son regard épuisé, tout montrait qu'elle atteignait certainement ses limites, et pourtant. Elle s'accrochait, et au lieu de céder, elle repoussait ces limites. Parce qu'elle était suffisamment déterminée pour tenir le coup, la principale motivation de ses efforts étant Jamie. Elle ne pouvait et ne voulait pas le laisser seul. Les premières heures passées à l'hôpital avaient été les plus longues et les plus ardues pour elle. Une attente interminable d'avoir une nouvelle, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Rester dans le flou total n'était plus l'une de ces choses qu'elle voulait garder dans sa vie. Tout devait être clair et limpide et c'était bien le cas depuis quelques temps. Comme un brouillard qui se levait au petit matin sur une immense prairie. La brune lui tendait un mouchoir qu'elle acceptait volontiers, approuvant d'un signe de tête les paroles de son amie. "C'était il y a deux jours, ou... peut-être trois, je ne sais plus vraiment." dit-elle en fronçant légèrement les sourcils, la fatigue l'empêchant de bien se replacer la chronologie des récents événements. Joanne était bien trop éblouie par le soleil à l'extérieur, elle ne regardait pas en direction des fenêtres. La luminosité lui semblait presque violente, si bien qu'elle était tentée de sortir ses lunettes de soleil. Le mouchoir comprimé en boule était désormais logé dans sa paume, alors qu'elle baisser les yeux sur ses doigts qui tremblaient encore un peu. "On dit toujours que ça n'arrive qu'aux autres." dit-elle en hoquetant. Elle relevait finalement ses yeux bordés de larmes vers Ginny. "Et quand ça nous tombe dessus, comme ça, aussi violemment, on se demande juste pourquoi." Voilà qu'elle se mettait nerveusement à jouer avec son mouchoir. "Jamie a toujours été... quasiment invincible à mes yeux, même s'il acceptait de me montrer ses faiblesses. Et voilà qu'on lui inflige un truc pareil, je trouve ça profondément injuste. J'essaie de me persuader qu'il n'en ressortira que plus fort, les médecins m'ont assurée qu'après un temps de repose et de réadaptation, il irait mieux et pourra reprendre son train de vie, mais..." Joanne prit quelques secondes, et déglutit difficilement sa salive. "Si d'une quelconque façon, on aurait laissé le choix, j'aurais préféré que ce soit moi, et que lui soit sauf. Il en a déjà assez bavé, depuis pratiquement un an, ce n'est pas la peine de lui rajouter une couche." Mais ils ne pouvaient pas choisir, bien malheureusement. "Pour le chirurgien, c'est surtout un rappel à l'ordre fait par son organisme." Jamie se démenait beaucoup pour son travail et sa vie personnelle n'avait pas été la meilleure qui soit ces derniers temps. Rien de particulier pour l'apaiser ou véritablement le détendre. Du moins, c'était ce que Joanne avait supposé, lorsqu'il était passé chez elle, totalement démuni, avec pour seul souhait de retrouver sa fiancé, son fils, toute sa famille et enfin avoir à nouveau un endroit qu'il pouvait définir comme une maison.  Et comme un malheur n'arrivait jamais seul, Ginny se mit à se confier à son tour, révélant que l'état de Noah s'était grandement dégradé, si bien que les médecins estimaient qu'il ne lui restait plus que quelques jours à vivre. Joanne ne voulait même pas imaginer ce qu'elle pouvait ressentir. Elle peinait déjà à trouver les mots pour décrire l'état dans lequel elle était lorsque Daniel avait été enlevé, lui avait été arraché. Ginny se retenait, du mieux qu'elle pouvait. Elles ne se connaissaient pas par coeur, mais elles se connaissaient déjà assez pour pouvoir décrypter ces regards quasi suppliants, qui demandaient si l'on pouvait lâcher prise, là, maintenant, juste pour quelques minutes. A peine remise de ses propres larmes, Joanne décala sans hésiter sa chaise pour être à côté de Ginny afin de pouvoir la prendre dans ses bras. "Tu as le droit de craquer, il ne faut pas tout retenir, ni tout garder pour toi." lui souffla-t-elle tendrement tout en lui caressant les cheveux. Qu'importe l'épuisement, qu'importe tout ce qu'il se passait, Joanne se sentait capable de porter tout ça. Une force qui demeurait au fond d'elle et qui était bien trop souvent endormie. Ginny lui avait déjà expliqué ce que Noah avait, ce dont il avait besoin. Puis la jeune femme prit le visage de son amie entre ses mains pour la regarder droit dans les yeux. Oui, Joanne avait versé de nouvelles larmes, oui, elle envisageait la possibilité que Ginny perde son propre fils. "Chaque larme mérite d'être versée quand on en a besoin, c'est aussi une preuve de courage, en soi, d'être capable de les montrer. Ce n'est pas mal de les montrer." dit-elle avec détermination. "Mais je veux que tu t'accroches, et que tu gardes espoir avant tout, d'accord ? Il peut se passer énormément de choses en une semaine, même en quelques heures. Regarde Jamie, en quelques heures d'intervention, il a survécu à une crise cardiaque. Noah est au moins tout aussi fort que toi, c'est loin d'être rien. Alors accroche-toi, d'accord ? Garde espoir, et si tu ne veux pas le faire pour toi, fais le pour moi et pour lui. Et que... si c'est effectivement qu'une semaine qu'il reste, profites-en au maximum. S'il a les yeux fermés, mets-lui quand même le dessin animé qu'il préfère à la télé, ou raconte-lui son conte préféré, rapporte lui ses peluches, ses jouets... Tout ce qui lui ferait plaisir et qui te ferait plaisir aussi. Il a besoin de toi, de sentir ta présence. Il sait que tu es là, j'en suis persuadée." Elle ignorait s'il était encore conscient ou pas, mais il y avait bien d'autres sens à utiliser et Joanne était assez persuadée que même inconscience, on nous entendait. "Moi, j'espère encore, de tout mon coeur, pour lui, pour toi. Je crois en toi, et en lui." Et elle l'enlaça à nouveau. Joanne avait toujours été plus douée de faire preuve d'optimisme pour les autres, plutôt que pour elle-même. Ce n'était pas du déni, loin de là. Sinon ses phrases auraient commencé par non, ce n'est pas possible. Or, ce n'était pas le cas. Et pour Joanne, bien des choses étaient encore possible.
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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: Re: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptyVen 3 Nov 2017 - 15:27


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Joanne & Ginny

Deux coeurs brisés, deux âmes cassées dans un coin reculé de la cafétéria. Et rien d’habituel, rien de facile, rien ici qui soit comme avant, comme à notre habitude légère. « Y’a aucune raison qui me semble valide, y’a rien qui puisse justifier… ça arrive, et faut apprendre à garder la tête haute, à tout donner en espérant le mieux, en espérant fort. » cette impression qu’elle décrit, que tout arrive toujours aux autres, jamais à nous. Que ça ne nous mettra pas au pied du mur, que ce genre de situation c’est pour la télé, pour les films, pour le protagoniste qui a besoin d’une bonne remise en question avant d’avancer. Apparemment, personne ici n’était à l’abri des drames, et le regard que me renvoie Joanne ne me le confirme que trop. Elle peine à parler à travers l’émotion, pourtant elle tient bon, elle en a besoin, elle le doit. Et elle se vide le coeur surtout, elle a trouvé en moi l’oreille dont elle avait sûrement besoin, après des heures et des heures au chevet de Jamie en imaginant le pire. Qu’on lui dise que tout était passé est une chose, encore fallait-il qu’elle apprenne à vivre avec les dommages collatéraux, avec les et si. Bien futile pour les plus raisonnés d’entre nous qui croiraient qu’une fois la situation réglée, le mal derrière, il fallait avancer et ne profiter que du bon - mais ça, ça viendrait après que la petite blonde ait fait la paix avec l’horreur de croire que tout aurait pu s’arrêter en une fraction de seconde. Le temps aiderait, adoucirait. Je ne m'inquiétais pas pour elle, elle était bien plus forte qu’on pouvait le croire, bien plus solide, et le choc finirait par laisser place au soulagement. Mais pour le moment, elle était à fleur de peau. On l’était tous. « C’est ridicule d’être aussi impuissante. De ne rien pouvoir faire pour changer quoi que ce soit… ça me sidère. » je savais qu’elle savait, je savais qu’elle comprenait. Les médecins qui s’affairent de leur côté, les infirmières aussi, les patients même, qui luttaient fort, envers et contre tout. Et nous, pauvres spectatrices, pauvres pantins, poupées, qu’on déplace à gauche et à droite, qu’on écoute d’une oreille à peine attentive, qu’on tente d’articuler avec soin, de calmer de phrases toutes faites, d’analyser. Je ne comptais plus le nombre de fois où on s’adressait à moi avec la voix de la pitié, avec la voix qui prend des pincettes, qui est prête à toute éventualité. Qui essaie d’amortir le choc, de panser mes blessures, de jouer avec mes sentiments, de me rassurer quand rien ni personne ne pourrait y arriver. J’en pouvais plus de devoir attendre, de voir les secondes défiler sans rien pouvoir y faire. Rien, du, tout. « Je te comprends tellement… il est où, le bouton sur lequel on peut appuyer pour prendre le relai, pour accuser les coups à leur place? »  un rire las qui suit mes paroles, ma main qui se resserre un peu plus autour de la sienne. Si seulement c’était si simple, si seulement on pouvait y aller à leur place, on pouvait tout prendre, tout supporter. À quoi est-ce que cela servait de jouer de toute sa force, de tout son courage si on ne pouvait pas l’utiliser à bon escient? « Oh, j’ai craqué, t’inquiètes... » Joanne m’en donne l’autorisation, et je laisse mon visage exprimer la déception d’avoir failli à ma tâche, malgré ses bonnes intentions, malgré ses mots valides, valables. Si Ezra avait eu droit à une première fissure, à une vague de désespoir bien sentie, ce n’est pourtant pas à ce souvenir que je me réfère. « Mes parents sont passés ; c’était la première fois depuis qu’on est arrivés à Brisbane. Les choses entre nous ne sont pas du tout faciles, ils ont voulu donner leur support, mais c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, et je… j’ai pas su gérer nos problèmes en plus de tout le reste. » la jeune femme ignore probablement d’où ce conflit est né, toute la complexité de notre situation. Elle ignore leurs mensonges concernant Ezra, elle ignore leur trahison concernant Edward, leur manipulation cruelle, vil,  injuste. Et je doute que ce soit le bon moment pour l'assommer avec le tout, sachant qu’après la dernière conversation que nous avons pu avoir ici en famille, entre les murs de l’hôpital, ils risquaient de comprendre que le lien avait été brisé, que le chemin serait long et ardu avant que je leur refasse confiance, qu’ils puissent se targuer d’avoir retrouvé leur benjamine. « Edward l’a compris, au moins. Et… et il a accepté le divorce. Si tu savais comme ça m’enlève une pression incroyable des épaules. »  je me souviens toutefois d’avoir mentionné à demi-mot à Joanne lors de notre week-end que le divorce était en processus, que mon mari était maintenant au courant de mes intentions, que je ne pouvais plus me mentir à moi-même, et à lui aussi au passage. Que c’était trop, que j’avais besoin d’air, que je le respectais assez pour arrêter de me voiler la face, pour le laisser libre, pour lui retirer le fardeau que nous puissions être de sur ses épaules, pour me donner la liberté, l’autonomie dont j’avais besoin pour reprendre mon envol, pour m’enraciner. Ne plus dépendre de personne, juste de moi. Joanne poursuit son discours et je suis attentive, à l’écoute, ouverte. Elle semble tellement y tenir, elle veut, elle y croit, elle pousse et elle me retourne complètement à sa façon, dans toute sa douceur, sa candeur. « Une semaine, c’est si court, c’est… c’est rien. » m’entendre le dire à nouveau me fait frissonner. Comme si à chaque mention, l’horloge accélérait un peu plus, comme si chaque fois où je le réalisais à nouveau, c’était le sprint final qui s’enclenchait. Comment le temps pouvait-il passer aussi vite, et aussi lentement à la fois? « Mais je tenterai, vraiment. J’en suis au stade où une partie de moi a accepté, je crois, une infime partie. Que ça peut ne pas se terminer comme prévu, que ça peut se terminer tout court. Même si je continue de lutter, d’espérer, de prier même, je sais qu’en 7 maigres jours, peu importe la force de tout le monde, les bonnes pensées, le courage, il y a de plus grandes chances qu’il ne survive pas que l’inverse. Et je ne veux pas faire mon deuil, je ne veux même pas y penser, je veux juste… juste profiter. De chaque seconde. Aussi crève-coeur cela puisse être de le voir sur son lit d’hôpital, inconscient. »  les mots défilent sans que je les retienne, les paroles se mettent en place, les plus grandes craintes qui me gardent éveillée la nuit, les plus beaux espoirs qui me donnent une raison supplémentaire de sourire, parce que peut-être. C’est vidée, c’est défaite, c’est démunie que je regarde la suite, mais je la regarde tout de même, je tente de m’y préparer au mieux, devant l’imprévisible, devant la fin, le début, la conclusion, l’épilogue, l'aparté. « Je suis désolée de te parler de tout ça, ça augure tellement mal que j’assombris tout le reste... » bien consciente que je ne dois pas être d’un grand réconfort pour elle, je me reprends, une gorgée de thé plus tard. Et j’inspire profondément. Parce que c’est tout ce que je peux faire de toute façon. « Comment est-ce qu’il le prend, Jamie? Comment est-ce qu’il se porte? Comment est-ce que tu vas, toi?  »  

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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: Re: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptyVen 3 Nov 2017 - 16:33



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and if i never wake up in the morning

Pour Ginny, il n'y avait pas de raisons, pas de causes. Il fallait que ça arrive et cela était ainsi, l'on ne pouvait rien y changer. Voilà une manière de penser qui différait énormément de celle de Joanne. Parce que la blonde, elle, ne laissait aucune place au hasard. Il y avait ces étranges coups portés par le destin, qui se mêlait dans de nombreuses vies pour des raisons que personne ne saura jamais. Pour elle, tout avait un lien, une raison d'être ou d'exister. Les épreuves, aussi dures peuvent-elle être parfois, devaient être vécues. Parfois, il y avait des injustices, Joanne le savait très bien. Qu'il était injuste de jouer avec la vie d'un petit garçon aussi adorable et innocent que Noah. Jamie, lui, avait toujours été un homme en excellente santé, qui prenait énormément soin de lui avec une alimentation saine et une activité physique régulière. A trente-six ans, qu'est-ce qui pourrait bien causer un infarctus du myocarde ? Cela n'avait aucun sens. Joanne l'avait déjà bien dit à Jamie; à ses yeux, la cause n'était pas de nature organique. Il y avait cette chose que les médecins n'arriveront jamais à contrôler, et c'était l'âme. Alors non, il n'y avait pas de place au hasard et c'était pour cela que Joanne était intimement convaincue que le petit de Ginny s'en sortirait. C'était une conviction, une certitude, même si tous les esoirs semblaient avoir disparu du regard de son amie. Qu'est-ce qu'elles feraient chacune pour échanger leur place afin d'épargner tant de souffrance à l'être cher. Joanne le pensait réellement, elle aurait volontiers pris la place de Jamie si cela lui était permis. Ginny expliquait la relation tendue entre ses parents, et Joanne en ignorait les raisons. C'était ironique, dans la mesure où la blonde était aussi longuement en conflit avec ses parents. Enfin conflit était un grand mot, elle ne leur avait plus parlé pendant des mois. Les comportements qu'ils avaient eu par rapport à Jamie dans un premier temps et ensuite Hassan avaient profondément blessé leur benjamine. Elle n'acceptait de les voir que depuis quelques semaines, quelques visites ici et là pour que Daniel puisse tout de même profiter de ses grand-parents. Leur relation semblait s'améliorer mais Joanne préférait y aller petit à petit plutôt que de les inclure pleinement dans sa vie à nouveau. Beaucoup de bouleversements dans la vie de Ginny, elle racontait que le divorce avait eu lieu. Un léger sourire étirait les lèvres de la petite blonde. "C'est déjà une bonne chose de faite." A quoi servait un mariage s'il avait l'apparence d'une épée de Damocles ? Joanne était quelqu'un qui accordait énormément de valeurs au mariage, aux promesses et aux voeux qui y étaient échangés. Cela faisait partie des faits très traditionnels auxquels elle était énormément attachée. "Si ce mariage te coûtait bien plus que ce qu'il t'apportait, il valait mieux que ça s'arrête. Ce n'est pas fait pour rendre malheureux, un mariage." Bien au contraire. "Et je suis certaine que tu trouveras quelqu'un qui te rendra véritablement heureuse." Ginny avait énormément d'atouts, il était difficile de ne pas tomber amoureuse d'elle, selon Joanne. Elle ne maniait pas très bien la gente masculine, et n'avait jamais su repérer lorsqu'on lui faisait des avances. Mais elle était certaine que Ginny tomberait amoureuse, et que tout irait bien. Elle le méritait amplement. "Une semaine, c'est sept longues journées." corrigea Joanne avec un doux sourire. Elle était prise d'un élan d'optimisme depuis une poignée de semaines, chose que Jamie avait bien remarqué depuis qu'il s'était réveillé. "Dieu sait ce qu'il peut se passer en sept jours." Un donneur potentiel, un remède, un moyen de le guérir, il pouvait y avoir tant de choses. "Il faut que tu tentes dès maintenant. Il faut que tu en sois convaincue dès maintenant. C'est sept longs jours, mais il n'y a pas une seconde à perdre pour ça, mh ?" dit-elle en lui caressant la main. "Il y a quelques mois, Daniel  avait eu une méningite. Je ne l'avais jamais vu aussi mal en point, et cette maladie, ce n'est pas anodin. Et je cherchais un fautif, je maudissais les parents qui avaient quand même emmené leur enfant malade à la crèche sans se soucier des autres. Je leur en voulais tellement. Mais une fois qu'il était guéri, j'ai tellement regretté d'avoir ressenti de telles émotions négatives, parce que ce n'était pas ce dont Daniel avait besoin. Et depuis, je me suis promise que je ne chercherai plus d'où ça peut venir, mais que je me concentrerai uniquement sur lui. A lui chanter les chansons qu'il préfère, à raconter son histoire favorite. Parce que c'est cet amour là, qui guérit tous les maux. Comme quand il tombe et qu'il se blesse à la main ou aux genoux. Ce n'est pas la pommade que l'on met dessus qui les soulage, c'est de voir que sa maman, ou son papa, prend soin de lui, qu'il le rassure et qui lui assure que ça va guérir, que ce n'est pas grave, et que nous l'aimerons pour le restant de nos jours, et même au-delà. C'est ça, ce dont Noah a besoin de ressentir." expliqua-t-elle posément. Ginny avait été maman bien avant Joanne. C'était un rêve, pour cette dernière, de l'être. Elle excellait dans ce rôle sans avoir besoin de se plonger dans des livres sur la psychologie de l'enfant; au contraire, elle les évitait. "Alors, pas de sentiment négatif quand tu es à son chevet, d'accord ? Dis-toi que ce n'est pas ce qu'il veut, ce n'est certainement pas ce qu'il attend de toi. Il ne veut que l'amour et l'affection de sa maman, parce que c'est ce qu'il y a de plus important pour lui." Joanne lui souriait toujours, et bien qu'elle avait le coeur pincé en ayant bien conscience de la possibilité que Noah ne survive pas, elle était dotée d'une certaine sérénité. Elle était convaincue qu'il survivrait, elle le savait, elle en était persuadée. "Tu n'as pas à t'excuser. Il fallait que ça sorte, un jour ou l'autre." Elle n'assombrissait pas quoi que ce soit, elle racontait uniquement son vécu, sa vision des choses. Et Joanne était là pour exposer la sienne et lui montrer que tout n'était peut-être pas si noir que ça. Elle préférait tout de même penser à autre chose, et se concentrer un petit peu sur Jamie. "Il est encore sous le choc, je pense. Il ne comprend pas pourquoi ça lui est arrivé. Le médecin lui a dit qu'il voyait ça comme une sonnette d'alarme, qu'il se devait de ralentir un peu le rythme. Il se pose beaucoup de questions depuis et peut-être qu'il cherche des réponses à travers ce que je peux lui dire, mais je pense qu'il y en a certaines où il est le seul détenteur de la réponse. Et il n'a jamais aimé ce genre d'introspection." Elle haussa les épaules. Et elle, comment elle allait ? Joanne elle-même n'en savait rien. "Je..." Joanne était confuse, elle ne savait pas quoi répondre. Elle fronçait un peu les sourcils, cherchant une phrase décente, mais rien ne lui venait en tête. "Il a toujours été la figure forte, celui qui a une santé de fer. C'est plutôt moi qui a tendance à finir dans un lit d'hôpital. Ca aurait été moins choquant si ça avait été moi. Là, je..." Le traumatisme était aussi important pour la petite blonde. Ses yeux se bordaient de nouvelles larmes. Elle secouait négativement la tête, chassant quelques idées noires de son esprit. "Il y a eu un moment où j'ai pensé à la possibilité qu'il ne soit plus là. Je savais que ce n'était pas le cas, je... Je le sentais, je le savais, c'est tout." Dans son coeur, dans ses tripes. "Mais je savais que... Que je n'aurais jamais pu tenir le coup si..." Joanne baissait les yeux, étouffant un énième sanglot. "Je n'ai jamais été si heureuse que d'entendre un coeur battre, lorsqu'il est revenu, lorsqu'il s'est réveillé. On ne se soucie plus de genr de ce détail, dans la vie de tous les jours. Ou même lorsqu'il a ouvert les yeux, lorsqu'il a serré ma main..." Des détails qui n'avaient pas grande importance lorsque ce genre de drames ne survenait pas dans une vie. " Je suis... soulagée qu'il aille bien, et qu'il s'en remettra vite." L'on voyait bien que Joanne ne disait pas tout, qu'elle gardait peut-être une autre information importante. En dehors de ça, elle était exténuée, elle ne mangeait pas assez et était indéniablement amoureuse. "Il s'est passé pas mal de choses depuis le weekend qu'on a passées ensemble. Pas beaucoup en nombre, mais... c'est important pour moi, ce n'est pas rien." confessa-t-elle avec une certaine timidité.
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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: Re: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptySam 11 Nov 2017 - 21:45


if tomorrow never comes
Joanne & Ginny

Étrange de l’articuler, étrange de le mettre en mots, de l’entendre surtout. Le divorce était décidé, et amenait avec lui un soulagement désormais partagé. Plus aucune attache familiale, plus aucune laisse, plus rien qui ne nous oblige à rester liés à l’engagement qui nous avait été forcé, par des gens qu’on ne semblait plus du tout connaître. « Il y a quelques mois, j’aurais dit le contraire, Edward était… assommé par l’idée. Mais il semble avoir fait la paix avec tout ça depuis. Il comprend. » que je finis par répondre, à Joanne qui semble presque aussi apaisée que moi face à l’annonce. Elle se doutait bien que notre mariage en était un particulier, elle n’était pas dupe et voyait bien que les rapports que j’entretenais avec Edward étaient bien loin de ceux qu’un vrai couple pourrait afficher, et encore elle en ignorait tous les laborieux détails administratifs – et la prise de position qu’avait assumée le Fitzgerald, lorsque je lui avais annoncé mon désir de rompre nos vœux. Des sentiments qu’il avait réprimés toutes ces années, une déclaration qui m’avait brisé le cœur puisque je ne pourrais jamais la lui rendre, puisqu’il méritait mieux, tellement mieux que mon cœur brisé. Cœur qui serait à des lieux de vouloir s’attacher ailleurs, que je pense, à demi-mots. « Pour le moment je… je préfère être heureuse toute seule. Tenter, du moins. » les mots d’Ezra me reviennent en tête, alors qu’il me souhaitait quelqu’un qui me mériterait, un jour. Si j’en avais eu la force, j’aurais esquissé un sourire moqueur. La dernière chose dont j’avais besoin serait de perdre pied, de tomber, de sombrer. Et mon expérience amoureuse désastreuse ne me confirmait que trop qu’il s’agissait d’un danger duquel je ne me relèverais pas si je l’attaquais trop tôt, trop vite. À mes mots, à mes complaintes, Joanne ajoute sa propre vision des choses. Et étrangement, je la reconnais beaucoup plus facilement, beaucoup mieux dans son discours. La dernière fois où nous nous étions vues, ce fameux week-end à Southport, elle était beaucoup plus mal en point. Perdue, déstabilisée, brisée – elle dégageait la peine, la vraie, elle n’était plus elle-même. Et pourtant, malgré le drame qu’elle a elle aussi vécu récemment, malgré tout ce qui a pu la chambouler dans les derniers jours, ses mots me font l’effet d’un baume de douceur, de beau. Elle y voit de l’espoir, elle y voit une chance inouïe, elle y voit tout ce que je ne peux pas imaginer, simplement parce qu’elle croit. Sa foi est inébranlable, ses paroles sont fortes, et je l’admire d’avoir retrouvé sa puissance, d’être de nouveau en mesure d’espérer mieux, d’en attendre plus de la vie. La Joanne d’il y a presque un mois me semble être un vilain souvenir, une faille dans la coquille robuste qu’elle présente devant moi aujourd’hui.  « Je… j’avais besoin d’entendre ça. » que je souffle, une fois que je sens ses doigts se refermer avec un peu plus de force sur les miens, et qu’elle attend mon avis, qu’elle anticipe ma réaction. « Ce n’est pas moi, de m’abattre de la sorte. De ne voir que le négatif, de tout craindre, de ruminer… je ne me reconnais plus tu sais. » les rôles sont inversés, et je sais qu’elle ne juge pas, qu’elle n’en est pas déçue. Si je ne m’autorisais plus de craquer devant personne depuis la visite de mes parents, Joanne serait probablement la seule qui arriverait à me lire de cette façon, à me percer sans y mettre trop d’effort. « Promis. Ce sera la semaine la plus dure, et il ne le saura pas. Il ne pourra pas le ressentir, du moins. » qu’elle m’entendra souffler, alors que je lève lentement la tête dans sa direction, que mes prunelles s’accrochent aux siennes. J’aimerais tellement que la force, celle que je sens passer de son regard au mien me suive jusqu’à dimanche prochain. J’aimerais tellement que la volonté qui accompagne mon intention ne bouge pas d’un poil, ne s’effrite pas du tout. « 7 jours à être solide – pour lui. Je peux le faire. » et j’hoche de la tête, convaincue, à convaincre. Ce ne sera pas simple, je perdrai pied assurément, mais ce ne sera pas près de Noah. « C’est tellement difficile, à l’intérieur. Parfois j’ai envie d’exploser. De tout dire, de tout balancer. Et à d’autres moments je ne veux rien entendre, rien ressentir, réprimer. Personne ne… comprend vraiment. Je ne le leur demande pas, pas du tout, mais je sais aussi que c’est amplement difficile à concevoir, que personne ne peut vraiment entrer dans ma tête, ou du moins avoir les bons mots. » m’expliquer me donne un peu plus constance, m’exprimer fait changement, autant dans ma vulnérabilité que dans mon pouvoir. Malgré leurs bonnes intentions, malgré tout ce qu’ils pouvaient tenter, malgré leurs attentions bienveillantes, j’étais inconsolable, bien au-delà des larmes, bien au-delà du deuil. Et je vivais entre deux parallèles, entre deux mondes, entre deux vérités depuis l’instant où Noah avait été plongé dans ce sommeil artificiel. L’un et l’autre se faisant une lutte sans répit dans ma tête, dans mon cœur. « Parce que les bons mots ne sont pas à portée, de toute façon. » que pouvait-on me dit pour réparer la situation? Rien. Peu importe les messages de soutien, les encouragements, les prières, les vœux – tout restait identique. Je n’avais besoin que d’une chose et d’une seule, la certitude que mon fils survivrait, et ça, personne n’était en mesure de me l’offrir. « Merci. Pour tout. » et j’apprécie, et j’aime, et je souris. Ça, ça change tout. Ou presque. De mon noir, j’essaie de passer à son blanc, j’essaie de ramener un peu de coffre à cette discussion, de lui offrir autant qu’elle a pu me donner depuis que nous sommes assises ici. Elle parle de Jamie et de son malaise, elle parle d’elle et de son mal-être. Et de ce sentiment d’urgence, de cette alarme qu’on lui a potentiellement envoyée. « C’est tout un ultimatum en effet. Et le connaissant il doit détester cette façon d’être mis au pied du mur sans pouvoir faire quoi que ce soit contre. » un léger soupire frôle mes lèvres, alors que je peux très bien imaginer à quel point le Keynes a dû détester cette formulation lui retirant toute sensation de contrôle sur sa propre vie. « Ce n’était pas son heure. Alarme ou non, il est de retour et probablement plus fort qu'avant. » s’il avait pu tromper la mort, alors plus rien ne serait à son épreuve. Une fois remis de tout ce que son corps avait pu subir, il serait un roc parmi les hommes. « Ça ne ressemble pas à ça, avec les tubes, et les médecins, et le lit d’hôpital et les milliers de restrictions mais… c'est le cas, j’en suis certaine. » et je suis honnête, j’y crois, j’y tiens. Elle le verra à mon ton, qui est indiscutable. « Il s’en est sorti tout seul, il est passé à travers, il aurait pu y rester. Mais c’est un battant. Un guerrier. Tu le sais bien plus que moi. C’était hors de question qu’il lâche prise, qu’il s’abandonne. » elle se fait encore à l’idée de sa figure de force, que sa référence, que son pilier se soit écroulé, elle remet en question sa perception, et c’est plus crève-cœur que je ne laisserai paraître. Mon expression s'adoucit, mes doigts retiennent les siens. « Il sait qu’il est aimé. Il sait qu’il a tant à vivre encore, il sait que ce n’était qu’un chapitre, pas un livre entier. Il n’était pas prêt, et il ne le sera pas pour encore de très, très longues années. » malgré tout ce qu’on pouvait en penser, ce n’était pas le moment. Je pourrais même ajouter que Jamie l’avait probablement décidé, dans son fort intérieur, qu’il n’avait pas accepté la défaite ultime. « Je ne suis probablement pas la meilleure personne à qui tu peux en parler, compte tenu de… tout le reste, mais… tu sais que malgré tout, je suis là. » entre Jamie qui était jadis l’un de mes meilleurs amis, entre Hassan qui, je ne l’avais appris que récemment, était étroitement lié à Joanne et à toute cette histoire, je ne me considérais pas comme la personne la plus à même de mettre Joanne en confiance, toutefois, je pouvais lui assurer que peu importe ce qu’elle me dirait, tout resterait entre nous. Je la respectais trop pour m’en mêler, mais j’imaginais très bien qu’elle avait besoin de ventiler pour arriver à tenir bon.  « Et… en toute honnêteté, je pense que plus on me parle de tout ce qui se passe à l’extérieur de la chambre 214, mieux je me sens. » une confession supplémentaire, qui a pour but de la rassurer, et de m’avouer vaincue. « Le seul moment où j’ai pu décrocher un peu, rire presque, remonte à il y a deux semaines déjà et… je crois que je suis plus que due. » Ben qui me revient en tête, sa capacité à alléger toute situation, à remonter ce qui me reste de moral. Ben et tout ce qu’il signifie, surtout. « Alors si je peux être d’une quelconque aide, même si tu as simplement envie, besoin de te vider le cœur… je suis là. » et je balaie le reste pour ramener mon attention à la blonde, pour lui offrir mon oreille la plus attentive.  

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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: Re: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptyDim 12 Nov 2017 - 18:31



if tomorrow never comes
and if i never wake up in the morning

Le divorce de Joanne était bien différent de celui que vivait Ginny. Et bien qu'il se doit sa volonté, ce genre d'événements laissait toujours une marque dans une vie, un souvenir amer, ou quelque chose de plus positif. On prenait ensuite l'étiquette de divorcé(e) malgré nous, chose que Joanne avait très mal supporté les premières semaines après sa séparation avec Hassan. Elle n'en avait parlé qu'à très peu de personnes, et pour les autres, les spéculations allaient bon train. La jeune femme ne tenait pas à réconter qu'un beau jour, sans aucune raison valable connue, Hassan était venu vers elle pour demander le divorce. Les raisons pouvaient être multiplies, Joanne s'était tout simplement dit qu'elle n'était peut-être plus assez pour lui, bien qu'il lui semblait que ces dix ans passés avec lui était incroyablement belles. Elle avait accepté sans broncher, ne souhaitant pas faire sa difficile et rendre cette épreuve encore plus difficile qu'elle ne l'était déjà. Mais son comportement n'avait plu à personne, mis à part Sophia, qui n'était pas vraiment surprise du comportement de sa meilleure amie. Joanne savait que le mot assomé n'était qu'un euphémisme et qu'elle pouvait comprendre Edward s'il était amoureux de Ginny. Joanne n'avait pas été simplement assomé le jour où sa vie avait basculé. "Il faut en général beaucoup de temps pour ce genre de choses. On ne vit par ce genre de choses de la même façon." dit-elle d'une voix douce, le sourire un tantinet triste. Au final, Joanne s'en voulait plus à elle-même qu'autre chose et c'était encore très difficile de se pardonner, ce qui expliquait certainement pourquoi elle ne se permettait pas d'avancer comme elle le pourrait dans sa relation avec Hassan. Elle avait la sensation de ne plus être à la hauteur, ou du moins, qu'elle ne pouvait plus lui correspondre. J'espère que tu y arriveras, à être heureuse toute seule." Parce que c'était bien une chose dont la blonde était incapable de faire. Elle n'était tout simplement pas conçue pour être toute seule. Elle ne l'était plus vraiment depuis la naissance de son fils, mais ce n'était pas pareil. Elle avait besoin d'aimer quelqu'un, et d'en prendre soin le mieux possible. Aussi étrange cela pouvait-il être de le dire, mais Joanne était largement formatée pour vivre à deux, et non dans son coin. "Mais je ne m'inquiète pas trop pour ça." finit-elle par dire d'un ton plus qu'encourageant. Au tour de Joanne de faire un tour de force afin que la brune s'accroche à l'espoir qu'il pouvait lui rester. La conservatrice refusait catégoriquement que son amie baisse les bras, même s'il ne semblait plus y avoir le moindre espoir. Joanne n'usait pas d'électrochoc, mais ses paroles semblaient tout autant toucher la brune, qui reconnaissait avoir eu besoin d'entendre tout ceci. "C'est un moment difficile que tu traverses, et il y avait tout qui te poussait vers le bas, ce n'est pas étonnant que tu ne te reconnaisses pas. A mon tour de rééquilibrer la balance." dit-elle avec un petit rire, le regard pétillant. A croire qu'elles étaient complémentaires, tout comme elle pouvait l'être avec Irene. Joanne avait une profonde admiration pour ces deux femmes, avec qui elle se rapprochait de jour en jour. "Je suis certaine que tu y parviendras." Joanne était confiante. Ginny était une figure forte, elle avait son caractère, mais surtout cette force en elle qui lui permettrait de tenir le coup. Elle savait qu'elle en était capable. "Alors, durant les moments où tu as envie d'exploser, explose, et quand tu ne veux pas parler, pas entendre, alors fais comme s'il n'y avait personne autour de toi. Il n'y a pas de raison que tu te contiennes ou que tu te forces à être sociable juste pour le bon plaisir des autres. Là, ce qui compte le plus, c'est Noah, et c'est toi, le fait que tu dois tenir et que tu dois continuer d'y croire. Tu te fiches des autres priorités, de la bienséance, tu as tellement plus important à faire pour le moment. Ne t'épuise pas là-dedans, le reste est déjà bien trop fatiguant." Joanne savait de quoi elle parlait. Même s'il était inconscience, elle avait eu des moments où elle avait besoin de parler, ou des moments où elle préférait ne rien dire. Ginny remerciait Joanne, d'être là, d'être optimiste pour elle, pour les autres. Joanne lui rendit un regard doux et attentionné. Elles venaient à parler de Jamie. "Ca oui, il le déteste, mais il commence à s'y faire. Il reste surtout dans l'incompréhension et a des dizaines de questions dont il est le seul détenteur de ses réponses." Les questions existentielles, toutes les réflexions qui étaient la suite logique de ce genre d'événements. Une véritable prise de conscience. La blonde acquiesçait à tout ce qu'elle disait, Ginny voyait juste. "Je l'admire tellement." confessa-t-elle dans un moment d'absence. La brune voulait parler de tout sauf de la chambre de son fils, comme si elle incitait Joanne à se confier sur son ressenti par rapport à Jamie, la manière dont elle vivait les derniers événements. Il y avait en effet des détails que Ginny ignorait pour le moment et qu'il serait bon de savoir pour tout comprendre. Joanne comprenait qu'elle préférait entendre parler d'autre chose que de Noah l'espace d'un instant. Joanne se pinçait les lèvres, hésitante un moment. "Comme je l'avais dit à Jamie, le jour où c'est arrivé, le matin-même, je me suis réveillée avec un horrible pressentiment. Une sorte de sentiment d'oppression. J'avais peur que ce soit Daniel mais il allait parfaitement bien, au travail, tout allait bien jusqu'à ce que l'on me prévienne de l'arrêt de Jamie." Elle haussa les épaules. Ginny savait que son amie n'avait jamais cru au hasard. "Il était revenu voir le petit. Trois mois après la dispute, il était revenu et c'était un homme totalement différent. Ce n'était plus celui qui me haïssait, qui  me fusillait du regard et qui n'avait que du mépris et du dégout pour moi, c'était..." Joanne secouait la tête, le regard ailleurs, se remémorant parfaitement les taits de son visage à ce moment là. "C'était le visage de quelqu'un qui semblait avoir tout perdu, qui était démuni. Et pendant les deux heures où il était là, il y avait cette ambiance un peu étrange. Ce n'était pas non plus du malaise, mais comme... Si une partie de nous voulait partager ces moments avec l'autre, avec Daniel, et que soudain, nous nous rappelions que nous n'étions plus ensemble. Et c'était un crève-coeur, à chaque fois." Joanne marqua une courte pause. "Avant de partir il y a eu ce moment où... Je ne l'ai jamais vu aussi triste." Sauf peut-être lorsqu'il mentionnait son frère. "Et il m'a confessée que tout ce qu'il voulait, c'était de retrouver sa famille, Daniel, sa maison, moi..." L'on devinait aisément que ces mots avaient bouleversés Joanne. Elle avait manqué l'occasion de pouvoir lui assurer qu'elle l'aimait toujours, qu'elle l'avait toujours aimé. "On était debout et... Je ne sais même plus comment ça s'est passé précisément, les sensations sont si indescriptibles, mais j'ai fini par l'embrasser. Et j'avais ce sentiments que ça allait être difficile au moment où le baiser se terminerait. Nous craignions tous les deux cet instant là." Pour certains, un baiser, ce n'était trois fois rien. Mais ce n'était certainement pas le cas pour une personne aussi romantique que Joanne. "Et après son réveil, après avoir pu échanger quelques mots, je l'ai embrassé à nouveau. J'en avait besoin, j'étais si heureuse de le voir éveillée, de savoir qu'il avait bien, je..., je...." Je l'aime, voulait-elle dire. Mais elle ignorait pourquoi ces mots avait tant de difficultés à sortir de sa bouche. Tout comme l'éléphant qui se trouvant dans la pièce lorsqu'elle échangeait des regards avec lui, lorsqu'elle était incapable de ne pas avoir un contact physique avec lui, habitude qu'elle avait très rapidement adopté lorsqu'ils avaient été en couple. Joanne bafouilla et rit nerveusement. "Désolée, je ne comptais pas te sonner tant que ça non plus, c'est... sorti, juste comme ça." Ginny en savait déjà tant sur sa vie amoureuse, comme Joanne vivait tout ceci, elle en avait un aperçu. Il était alors évident pour la blonde qu'elle sache comment cela évoluait.
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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: Re: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptyDim 19 Nov 2017 - 19:46


if tomorrow never comes
Joanne & Ginny

C’était difficile de l’avouer. Encore plus de me l’entendre dire. Je perdais des forces, je n’étais plus aussi solide qu’au début, je m’étiolais. Si j’avais toujours réussi à être particulièrement solide quoi qu’il arrive, à garder la moindre émotion négative derrière un masque peaufiné au fil des années, la réalité à laquelle j’étais confrontée depuis le début du mois me attrapait de plein fouet. Je n’étais pas immuable, Noah n’était pas invincible. Les cassures étaient plus profondes, ma douleur plus lancinante. Ce n’était plus aussi noir et blanc qu’avant, et l’incertitude avait fini par affiner mes nerfs, par me tester, me piquer, me briser. Je perdais le souffle, je perdais la motivation, je n’étais plus la même, j’en devenais une flaque, une larve, une coquille vide qui se laissait guider par les suppositions des uns et les faux espoirs des autres. Un simple moment de pause, un simple moment de réflexion, quelques mots échangés avec Joanne et je suis mise devant le fait accompli : je n’y arrive plus. Pourtant, la blonde trouve avec des mots doux, des mots réfléchis, ce qui devrait être limpide pour moi. Ça fait mal, ça rase tout sur son passage, de réaliser qu’on n’est pas à la hauteur, qu’on ne peut pas juste abandonner, juste baisser les bras, juste lâcher prise. Elle le sait autant que moi, et j’en serais probablement incapable, mais il y a des moments où je veux simplement tout fermer, tout ignorer, m’avouer vaincue. Elle insiste, elle adoucit notre contact, elle y tient, elle a la voix qui assure, les prunelles qui caressent. Et elle finira par me convaincre, ou du moins, par semer une graine, une réflexion, un souffle de courage supplémentaire. Je ne pouvais pas abandonner si près du but, pas quand j’avais fait preuve de force depuis le début, pas quand j’avais été un pilier pour mon fils, pas si près du but. « Merci. Pour tout. » c’est bien peu, mais c’est tout ce qui me reste. Le sujet me gruge, mes entrailles se serrent, et j’aiguillerai bien vite la conversation autour de sa propre présence ici pour me laisser le temps d’assimiler ce que j’ai pu retenir de notre échange sur le gamin. « On ne peut pas le blâmer de vouloir comprendre. » la petite blonde souligne à quel point Jamie est incapable de rester sans rien faire, sans réponse claire et précise - et je ne peux que le concevoir. Il n’y a rien de plus horrible, de plus cruel que d’être face à un brouillard total et d’ignorer la suite, d’être au bord de l’inconnu. « Cet instinct… quand il se développe, quand il nous parle, peu importe ce qui peut se passer… lorsqu’il s'enclenche, faut l’écouter. » elle parle de ressenti, de cette petite voix, de ce signal d’alarme qu’elle a pu avoir le matin où tout ceci s’est produit, cette même sensation que j’ai moi-même vu grandir à l'intérieur de moi, lorsque j’ai reçu l’appel de Justine m’annonçant l’état de crise de Noah. « Quelqu’un qui a besoin… d’aide? » elle décrit ce Jamie là, celui ayant cogné à sa porte quelques mois plus tôt, comme quelqu’un de perdu, comme une pauvre âme en peine. Elle l’image exactement comme je le craignais, ces sensations que je ne me rappelais que trop, que jamais je n’aurais voulu qu’il vive. C’est un chapitre inachevé, c’est une histoire mise en suspens. Pas tout à fait terminée. Et c’est probablement ce qui est pire dans tout ceci. Que rien ne se soit vraiment terminé, qu’il reste toujours une bribe, un détail. Pour que la coupure soit nette, pour que le coeur s’en remette, il fallait que les deux parties le veulent, et qu’elles soient prêtes à fermer les livres, à tourner la page. Les circonstances étant bien particulières avec Daniel au milieu, néanmoins, il me semblait nécessaire pour eux deux de faire les choses bien et sans bavures si la séparation était bel et bien ce qu’ils voulaient. Autant pour leur propre santé que pour celles des autres autour, dommages collatéraux à prévoir. Ce qui me semble être problématique, puisque rien dans le discours de Joanne n’annonce qu’elle souhaite terminer leur histoire, ni même Jamie, selon ce qu’elle me dépeint. « Mais si il était si chamboulé, si tu le sentais si triste, si démuni, si perdu… pourquoi est-ce que tu as compliqué les choses? Pourquoi l’as-tu embrassé? Par amour? Parce que tu voulais le rassurer? C’était un geste de tendresse, ou un adieu? » les mots s’articulent avant même que je le réalise, et même si la fatigue, même si ma faiblesse, même si les dernières journées difficiles pourraient être à la base de mon absence de filtre, je sais bien que mes questions risquent de chambouler la jeune femme. Ma voix s’adoucit, j’essaie de la rassurer au mieux, accentuant la pression de mes doigts contre les siens. « Joanne, je… je sais que ce n’est pas du tout ma place, je sais que je n’ai absolument rien à faire là-dedans à te poser ce genre de questions, mais... » mais personne d’autre ne le fera, j’en ai bien peur. Trop de tabous, et trop de blessures, et trop d’amour dilué dans des questionnements et dans des gestes qui ne font pas de sens l’un envers l’autre. Plus c’était clair, plus c’était évident, plus elle saurait quoi en faire, plus tout le monde en sortirait sain et sauf. « Avec votre histoire, avec tout ce que vous avez vécu, votre rupture, la douleur, la peine… il faut voir plus grand, là. Il faut faire état de la situation, parce que ça ne me semble pas sain du tout de rester dans ces non-dits, de ne pas prendre position, de toujours garder des bribes, une porte ouverte, un espoir. Ni pour toi, ni pour lui. » chaque mot prononcé l’est sans aucun jugement, sans aucune attaque. Et je fais très attention aux réactions de la jeune femme pour m’assurer d’avoir le droit de poursuivre, de ne pas aller trop loin, de ne pas la brusquer. Mais je la sens réceptive, je la sens prête à entendre ce qui, probablement quelques semaines plus tôt, l’aurait mise au pied du mur sans aucune autre chance. Face à la situation qu’elle venait de vivre et à Jamie mis au tapis, la perception des choses devenait bien différente. « Pourquoi l’as-tu embrassé, vraiment? En avoir envie n’est qu’une façade, il y a toujours une raison, il y a toujours quelque chose qui motive, il y a toujours un truc, même enfoui... » et je ne pouvais pas être plus sûre de ce que j’avance, le fantôme du baiser partagé avec Ben repassant à la va vite sur mes lèvres, sensation déplacée que j’oublie dans la seconde. « Bientôt, il faudra être honnête avec toi-même. Faire un choix. Agir. » et mon soupir accompagne le sien.

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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: Re: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptyLun 20 Nov 2017 - 15:56



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Joanne n’osait pas se mettre à la place de son amie. Il lui était déjà impossible d’imaginer Daniel dans un éventuel coma et elle ne préférait même pas y penser d’ailleurs; ce qui lui était parfaitement légitime. Elle avait déjà été dans tous ses états lorsqu’il avait une méningite. Elle comprenait que Ginny soit à bout, qu’elle s’essouffle et s’épuise à force d’y croire et d’espérer. Peut-être qu’il y avait une bonne étoile quelque part, parce qu’il semblerait que la discussion avec Joanne arrive à point nommé pour la tirer vers le haut. Ce n’était certainement pas le bon moment pour baisser les bras et se dire que tout était joué. Non, Joanne refusait catégoriquement que cela se passe comme ça. Ce n’était peut-être que des mains, qu’une main serre. Mais c’était avant une présence et c’était tout ce dont elle avait besoin pour le moment. Les mos9 manquaient à Ginny et Joanne lui sourit de manière tout à fait adorable entendant ses remerciements. Elle n’avait pas à la remercier, c’était tout à fait normal pour la petite blonde d’être ainsi venue à son secours. Joanne réalisait peu à peu qu’elles avaient besoin de l’une l’autre. Elle se soutenaient constamment et mutuellement. Chacune avait sa technique propre, et chaque manière de faire était efficace. C’était désormais au tour de Ginny de lui porter secours. Elle semblait très bien comprendre pourquoi Jamie était perdu et la façon dont il était l’était. Personne ne pouvait parfaitement comprendre ce qu’il ressentait parce que personne n’avait le même tempérament que lui, ni le même vécu, ni la même manière d’affronter la maladie. Chacun vivait les choses de manière tout à fait singulière et unique. Joanne avait vécu ce traumatisme de son côté et elle l’endurait encore, mettant en place de nouveau doutes, mais avant, des certitudes qui avaient toujours existé. Ginny accordait beaucoup d'importance à cet instinct que Joanne avait eu le matin même du drame. Selon elle, il fallait s'y fier, l'écouter, le prendre en considération. Quelque part, cela rassurait la jeune femme, que la brune la croit sur ce point. Ginny était certainement plus terre à terre que Joanne, mais il semblerait qu'elle accorde de l'importance à des signes qui n'avaient pas toujours d'explications scientifiques. "Il me semble que nous avions toujours cette connexion. Même en étant séparés, ou lorsque l'on ne se voyait pas pendant longtemps, ou par un simple regard échangé durant une soirée mondaine. Il ne suffisait de pas vraiment plus pour que je sache. Je savais." Elle savait que ce n'était pas terminé, elle savait ce qu'il pouvait ressentir selon comment une autre personne se comportait avec lui et cela avait toujours été particulièrement réciproque. Il n'y avait pas que Daniel qui les liait, loin de là, Joanne en était désormais persuadée. "Quelqu'un qui ne demande qu'à être heureux à nouveau." ajouta Joanne dans un souffle, alors bien songeuse. L'avoir vu dans cet état l'avait rendu si triste, tout aussi démunie que lui. Forcément, les actions de Joanne engendrait une foule de questions que la brune n'hésitait pas à énoncer à haute voix. Au premier abord, son questionnement ressemblait plus à des reproches et à un jugement qu'autre chose aux oreilles de la jeune femme. Ses yeux se bordèrent spontanément de larmes. Sur le moment, elle ignorait où Ginny voulait en venir, elle ne le comprendra qu'un peu plus tard. C'était typiquement le genre de comportement qui braquait Joanne. Elle comptait retirer sa main de l'étreinte de celle de son amie, mais celle-ci serrait un peu plus ses doigts, ne souhaitant certainement pas la laisser partir. Joanne sentait son coeur se serrer dans sa poitrine. Pourtant les réponses étaient là, juste au bout de ses lèvres. Mais les secondes défilaient et il semblerait qu'elle ne devienne pas aussi butée qu'elle ne le serait avec quelqu'un d'autre. La complicité entre les deux jeunes femmes avait déjà fait ces preuves. Ginny ne cherchait certainement pas à lui faire du mal. Plutôt la pousser dans ses retranchements, la mettre dans le fait accompli. Les questions étaient dures, mais essentielles. Mais pour le moment, alors que Ginny continuait à parler, ses lèvres restaient scellés. Elle, elle était plongée dans ses pensées tout en gadant une oreille attentive pour entendre ce que pouvait lui dire la brune. Elle qui ne voulait pas se mêler dans ce genre d'histoires, voilà qu'elle s'engoufrait dans les déboires amoureux de la petite blonde. Son ton s'était radouci, rappelant que ce n'était bon pour personne d'ignorer ainsi l'éléphant dans la pièce. Joanne était surprise que son amie pose les bonnes questions. Celles qui fâchent, qui font réfléchir, celles qui permettent d'avancer et de voir une issue, enfin. Encore une fois, Ginny lui rappelait qu'il fallait qu'elle se décide, qu'elle agisse. Mais qu'avant, qu'elle soit honnête avec elle-même, luxe qu'elle ne s'était plus permise depuis des mois. "Ce n'était pas des adieux. Ca ne sera jamais ds adieux." dit-elle finalement après avoir longuement regardé dans le vide. Sa voix, fragile, tremblait un petit peu. Elle sentait son coeur battre à vive allure. "C'était de la tendresse, peut-être pour le rassurer un petit peu..." continuait-elle en baissant les yeux, les sourcils légèrement froncés, toujours bien songeuse. Joanne, qui avait eu jusqu'ici tant de facilités à exprimer ses sentiments, ses émotions, peinait à trouver ses mots. Ce n'était pourtant pas bien compliqué, et elle avait tous les droits de l'admettre comme il se doit. Elle reniflait de temps en temps, submergée par les émotions des derniers jours. "Quand j'attendais dans sa chambre qu'il revienne du bloc opératoire, il y a eu ce moment de doutes où... J'avais soudainement eu très peur qu'il ne revienne jamais. Et une fois que l'idée a germé dans ma tête, ça a pris des proportions inouïes." Ginny savait que Joanne voyait un psychologue, qu'elle était une proie facile de la dépression et des idées noires. Durant un tel moment, on ne pouvait guère lui reprocher d'avoir songé au pire pendant quelques minutes. Y repenser fit couler des larmes le long de ses joues. "Et la première chose que je me suis dite, c'est que s'il était parti, je n'aurai pas pu tenir. Je n'aurais pas survécu. J'aurais pas pu." Joanne se sentait presque coupable d'avoir pensé à tout cela, à avoir été au trente-sixième en-dessous. Bien sûr qu'elle aurait tenu le coup, pour Daniel, mais il y aurait tout de même eu cet éternel vide qui aurait été impossible à remplir à nouveau. "Je ne veux pas, et je ne peux pas me passer de lui. Que même s'il venait à me haïr jusqu'à la fin de ses jours, je... J'aurais fait avec, mais je ne l'aurais pas lâché." Tout ça, ça avait un nom. "Ce n'est pas que par rapport à Daniel, tout ça, ce n'est pas que par rapport à lui." L'on pourrait penser – et Joanne et Jamie avaient été les premiers à s'en persuader – que leur fils serait à jamais le dernier lien, leur dernier point commun. Ils avaient bien tort. "Si je l'ai embrassé la fois là, c'est parce que ce qu'il voulait, ce qu'il veut, je le veux aussi. Je rêve aussi de la famille que nous étions et que nous pouvons être. Nous avons les mêmes aspirations, les mêmes envies sur ce sujet là. J'ignore pourquoi je n'arrivais pas à lui dire, à lui dire que je l'aimais toujours, c'est pourtant si simple. Mais sur le coup, ça me semblait impossible et la meilleure chose à faire pour était de l'embrasser. Ca m'avait parue comme une évidence." Joanne craignait de ne pas se faire comprendre par Ginny, l'espace d'un instant. "Et si je l'ai embrassé quand il s'est réveillé... J'étais si heureuse lorsqu'il s'est réveillé. C'était comme reprendre une bouffée d'air frais après être resté en apnée durant un très long moment. Et.. Je voulais qu'il sache que... qu'il était attendu, qui attendait qu'il ouvre ses yeux. Je voulais qu'il sache qu'il est...qu'il est aimé." Ces derniers mots avaient pris un temps fou à sortir. Certainement pas culpabilité, vis-à-vis d'Hassan. Déjà qu'elle avait beaucoup amoindri leurs entrevues depuis le baiser avec Jamie. Il y avait des tas d'autres paramètres qui entraient en cause vis-à-vis de son ex-mari, en plus de Jamie. Des paramètres qui prendraient une éternité à être expliqués. Cela faisait des mois qu'elle se trouvait particulièrement injuste envers Hassan. Il ne méritait certainement pas tout ce qu'elle avait pu lui faire endurer. En songeant à cela, Joanne déglutit difficilement sa salive. "Je l'aime." souffla-t-elle tout bas, surtout pour elle-même, en figeant à nouveau ses pensées sur Jamie. Enfin, elle leva à nouveau les yeux envers lui. "Je l'aime tellement. De tout mon coeur." répéta-t-elle, mais cette fois-ci, en le disant à Ginny. Joanne se surprenait à autant peiner à prononcer ces mots. D'un côté, elle avait hâte de retrouver cette capacité qu'elle avait d'exprimer la moindre de ses émotions, le moindre sentiment. C'était une évidence, un fait.
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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: Re: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptySam 25 Nov 2017 - 17:12


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Joanne & Ginny

Je déteste avoir cette position, être celle en charge de secouer, de questionner, d’ajuster. Mais Joanne me fait confiance, du moins, c’est ce que je ressens alors que ses confessions font échos à mes questionnements, alors qu’elle ne baisse pas le regard devant ce que j’ai à dire, ce que je veux qu’elle entende. « Je comprends, tellement. » et si Jamie y était resté, elle ne serait plus. Et si Noah disparaissait, je ne serais rien. La comparaison est horrible et je ne m’y attarderai que pour une fraction de secondes tout au plus, mais je peux percevoir à quel point son coeur se serre à la moindre mention d’un et si. Et si tout s’était arrêté. Et si personne ne l’avait aidé. Et si son corps, ses doigts, ses lèvres étaient froides, morbides. « Joanne... » je suis là, je ne bouge pas, puis elle s’emporte et se confie, ses mots se succèdent, le poids sur ses épaules s’allège autant qu’il l'affaisse. C’est une étrange réaction que de voir se dessiner devant moi de si grands aveux, d’entendre de sa bouche tout ce qui se cache à l’intérieur, tout ce qu’elle a pu garder pour elle depuis des semaines, des mois. J’ai été prise entre les deux camps, j’ai entendu ce que Jamie avait lui-même en tête, sur le coeur, et désormais c’est Joanne qui prend le relai, me laissant pantoise, désireuse d’aider, mais interdite d’en savoir plus, trop. C’est compliqué et ça me donne le tournis, c’est essentiel et je suis attentive. Puis elle finit par laisser aller un long soupir, par regagner mon regard, par avaler durement. Petite silhouette désolée, des idées pleins la tête, le coeur en miette, à recoller avec tendresse. Elle y voit l’espoir et l’amour, j’y vois les complications et le doute. « C’est là où je dois jouer le rôle ingrat. Et je suis désolée par avance. » ma voix est posée, je prends mon temps, je sais que je dois l’apprivoiser, je sais qu’elle ne me laissera pas y aller trop vite, trop fort, mais je sais qu’elle me fait assez confiance pour écouter ce que je peux lui dire. Elle ne me dirait pas toutes ces choses si elle doutait de ma capacité à les assimiler, à les saisir. Elle ne serait pas si ouverte si elle se sentait prise au piège. Je le sais, je suis identique. « Mais… qu’est-ce qui change des dernières fois? Qu’est-ce qui fait que, tu l’aimes assez pour que tout reprenne, pour que vous vous donniez une chance? » les mots sont articulés, les phrases sont énoncées. Comme je sais que la réflexion me viendra lorsque moi-même je devrai étudier ce que je veux faire de ma vie, lorsque je serai moi-même mise au pied du mur, c’est d’abord à elle que je renvoie le doute, et elle verra bien que j’y vais à tâtons, que je n’abuse pas de sa présence, de ce qu’elle daigne me dire alors qu’elle aurait très bien pu le garder secret, caché encore, trop longtemps. « Et Hassan dans tout ça? » je ne peux que demander, je ne peux qu’assurer, je ne peux qu’oser et déjà je la sens qui se liquéfie, ou du moins, qui se rétracte. Ce n’est pas mon but et au-delà, c’est exactement ce que je veux activer, ce que je veux lui montrer, sans la brusquer. Elle-même m’a parlé de son ex-mari, elle-même m’a clairement annoncé ses intentions de redonner une chance à ce couple d’avant - qui me semble s’étioler si je me fie au discours qu’elle présente à l’instant. Le thé refroidit au coin de la table, je n’en ai même plus envie. « Je m’excuse encore et toujours mais… mais il faut que tu te fasses une tête, c’est important. »  comme si cela pouvait corriger mon empressement, comme si cela pouvait pardonner mon intrusion. Mais quelqu’un doit lui demander, quelqu’un doit la confronter. Elle ne demande que ça, elle est prête, elle est mûre et il n’est pas encore trop tard pour faire amende honorable, pour raviser le tir, pour rester en bons termes, peut-être. Elle n’est pas méchante Joanne, elle n’a rien de mesquin, de volontaire. Mais elle se dissipe, et c’est mon rôle d’amie, si elle me donne toujours ce titre, de l’amener à voir la vérité en face, et d’aller en ce sens. « Pourquoi Jamie? Pourquoi maintenant? Parce que l'urgence motive le reste? » aucune attaque, aucune dureté, et simplement un souffle qui suit, qui adoucit. Si elle l’aime toujours, si elle est toujours amoureuse, éperdument, autant qu’elle le dit, la question n’est que superflue, et sa réponse totalement évidente. « Rien n’est parfait, tout est trop compliqué… » et j’effleure tant bien que mal la supposition d’être à sa place. Et si j’avais moi-même à choisir, à naviguer entre deux eaux? Et si j’étais celle là même qui devait se poser et avancer dans une direction et une seule? J’étais de l’école de la simplicité, j’étais de celles qui rêvaient que tout s’emboîte, que tout fonctionne comme un charme, que tout soit naturel. Le moindre soucis me donnait la chair de poule, le moindre doute me faisait fuir. Je rêvais d’évidence et de facilité, et voilà que la situation de Joanne était tout à l’inverse. « Et parfois, l’amour n’est pas suffisant. » nostalgie, quand tu nous tiens. Ce n’était pas pour mal faire, mais c’était bien vrai. Si j’avais aimé Ezra de tout mon coeur, cela n’avait pas suffit à l’amener à mes côtés à Londres. Même si elle aimait Jamie autant qu'elle me le promettait, ils avaient tout de même su se briser comme personne jadis. Parfois, il fallait faire plus, parfois, il fallait creuser, il fallait savoir, il fallait aimer, mais au-delà. « J’espère, honnêtement, que tu auras le courage de trouver la réponse, de l'assumer. » que ce soit Jamie, que ce soit Hassan, que ce ne soit ni l’un ni l’autre. Il était temps qu’elle s’ouvre à elle-même et qu’elle prenne une décision, qu’elle agisse, qu’elle ait confiance. « Je te le souhaite de tout mon coeur. » mon regard la couve, ma voix la calme. « Mais si tu choisis l’un, tu ne peux pas entretenir l’autre. C’est injuste, et pour toi, et pour eux. » que je pense doucement, que je ne retiens plus à l’intérieur.    

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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: Re: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptySam 25 Nov 2017 - 18:40



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Joanne était tout de même un oiseau bien étrange. Bien qu'elle était la douceur incarnée, elle avait parfois l'esprit particulièrement buté. Elle avait besoin d'être poussé, de la faire sortir un peu de sa zone de confort, et vu la situation dans laquelle elle s'était empêtrée –tout en sachant qu'elle ne pouvait que s'en prendre à elle-même–, il était nécessaire de la mettre devant le fait accompli. Pour Ginny, elle ne devait plus se dissimuler dans ses incertitudes. Mais Joanne restait fragile, et il suffisait de trop la brusquer pour qu'elle se braque totalement, avec la très fâcheuse tendance de faire ensuite le parfait opposé de ce qu'on lui demandait. Tout comme la fois où, lorsqu'elle était à Londres avec Jamie la première fois, qu'il lui avait demandé de rester dans son duplex parce qu'il devait se rendre à un gala. Jamie avait hésité à l'enfermer, Joanne l'avait entendu, et elle n'avait rien trouvé de mieux à faire que de sortir toute seule en pleine nuit, dans une ville qu'elle ne connaissait absolument pas. C'était un parfait exemple de ce qu'il se passait une fois qu'une certane ligne était franchie. Et Ginny n'en était pas si loin, mais il semblerait qu'elle ait trouvé la juste limite pour ne pas retourner la situation contre elle, pour ne pas subitement tout empirer. Néanmoins, il y avait des moments où elle la frôlait dangereusement. Ce qu'elle disait continuait à s'apparenter à une montagne de reproches aux oreilles de Joanne, qui n'avait désormais que l'allure pitoyable d'une enfant que l'on était en train de sermonner. Il n'était pas tâchée aisée de comprendre comment Joanne fonctionnait, de discerner ne serait-ce qu'une poignée de toutes ses pensées qui étaient constamment en ébullition sous sa chevelure blonde. Joanne avait l'impression que son amie allait même douter des sentiments qu'elle pouvait avoir pour Jamie. La question était si abrupte que Joanne en eut un moment d'absence. Pendant quelques secondes, elle était totalement détachée de la réalité, bien loin de la Terre. "C'est bien souvent lorsque l'on s'apprête à perdre quelqu'un ou quelque chose que l'on se rend compte l'importe qu'il pouvait avoir dans notre vie. Que le monde ne semble finalement plus avoir de sens à ce moment là, plus aucun intérêt. C'est triste, et même misérable, d'en arriver là pour s'en rendre compte." Son ton était évasif, dispersé, le regard ailleurs parce qu'elle ne se sentait plus vraiment capable de soutenir celui de Ginny. Que l'on ne s'y méprenne, Joanne aurait été particulièrement touché aussi si Hassan avait été à sa place, néanmoins l'impact aurait été tout de même différent. Et lorsqu'elle pensait justement à son ex-mari, la brune demandait des nouvelles à son sujet Et lui par rapport à tout ça ? Encore une fois, la jeune femme restait longuement silencieuse. "J'ai passé aussi de nombreuses heures à parler de ma relation avec lui avec mon..." psychologue. Joanne soupira. "Il a mis le doigt sur quelque chose qui m'a bouleversée, parce qu'il a réussi à expliquer pourquoi je suis si..." Elle désespérait de ne plus parvenir à trouver tous ses mots. "Enfin plutôt pourquoi je ne me permets pas d'essayer d'avancer avec lui." Joanne avait horreur de révéler ses échanges avec son psychologue. D'ailleurs, elle n'avait pas souvenir d'en avoir parlé à qui que ce soit jusqu'alors. "Il pense que je ne veux pas me permettre de nous donner une chance dans la mesure où je dois estimer que je ne la mérite pas. Je me sens coupable encore par rapport à beaucoup de choses, même des choses qui datent du jour où il m'a demandée le divorce, et même si Hassan m'a assurée qu'il avait laissé cette amertume derrière, moi, je n'y arrive pas vraiment. J'ai jamais réussi à me pardonner tout ça, encore moins tout ce que j'ai pu lui faire subir depuis qu'on se revoit. Je me trouve d'une cruauté sans nom vis-à-vis de lui, et pourtant il reste si gentil avec moi. Je ne comprends pas et je ne le mérite certainement pas. J'ai juste l'impression de... d'abuser de sa gentillesse, et de ne pas pouvoir lui apporter quoi que ce soit de bien." Sa voix s'atténuait au fil de son discours. Oh non, Joanne était très loin d'être fière de son comportement vis-à-vis de son ex-mari. "Depuis qu'on s'est croisé, je ne lui ai rie apporté de bien, je n'ai fait que... Remuer le couteau dans la plaie, encore et encore." Mais les questions de Ginny ne s'arrêtaient pas là et la petite blonde commençait à s'épuiser, frustrée de ne pas avoir la réponse à tout. Mais le coup le plus dur, celui que Joanne avait bien du mal à encaisser, c'était quand Ginny lui disait que l'amour, parfois, ne suffisait pas. "Je n'ai que ça." dit-elle d'une voix particulièrement étouffée, en relevant enfin ses yeux en sa direction, avec un petit haussement d'épaules résigné. De l'amour, Joanne n'avait que ça à donner. Hassan avait dit à Jamie qu'elle était tout à fait capable de vivre seule, elle ne l'entendait pas de cette oreille. Elle endurait, elle vivait parce qu'elle n'avait pas le choix, mais il ne fallait pas dire que c'était ce qui lui correspondait le plus. Ce n'était pas ce qui collait à sa personnalité. Joanne avait un sacré besoin de se sentir utile par ailleurs, de pouvoir faire tout ce qu'elle fait pour quelqu'un. Là, elle avait son fils, elle avait son poste au musée, elle retrouvait enfin un quotidien qui lui convenait bien que c'était un rythme qu'il fallait pouvoir tenir – et Joanne ne soupçonnait absolument pas le courage et la volonté qu'elle avait pour s'en sortir aussi bien –. Mais pour elle il manquait quelque chose, ou plutôt, quelqu'un. "Parce que c'est lui, parce qu'il n'y a plus le temps." dit-elle pour enfin répondre à la question posée bien plus tôt par Ginny. Joanne avait de nouveau la tête dans les nuages. Cela faisait beaucoup trop pour une seule conversation, elle avait besoin de se détacher, ne serait-ce pour une fraction de secondes. Un moment de répit pour sa sainteté d'esprit. La brunne n'espérait qu'une chose, que Joanne se positionne enfin et qu'elle agisse en conséquence. Ginny lui fit également prendre que conscience que choisir l'un signifiait qu'elle devait également totalement renoncer à l'autre. Qu'il ne pouvait plus y avoir de juste milieu, qu'il ne pouvait plus y avoir de brouillard, de discordance et de quiproqui à ce sujet. Joanne devait se décider, elle devait trancher afin de peut-être entrevoir un avenir bien meilleur que ce qu'elle puisse s'imaginer jusqu'à présent. Injuste, Joanne l'avait été pendant bien trop longtemps et elle n'en était pas fière du tout. Ce n'était pas elle, ce n'était pas ce qu'elle était. Elle se désolait de constater qu'il y avait tant de qualificatifs péjoratifs qui s'étaient ajoutés à la liste des mots qui pouvaient la décrire ces derniers mois. La jeune femme ne réagit pas plus que ça à ses propos. Songeuse, elle avait les yeux rivés sur ses doigts nerveux, se rendant bien compte que les prochains jours allaient être particulièrement décisifs. C'était très effrayant pour elle, mais elle se surprenait à être étrangement prête à se lancer. Que quelque part, elle en était capable. "Tu sais... Jamie et moi, on a vécu notre relation très différemment de ce que l'on peut entendre des autres. Tous les couples disent ça, je suppose, mais c'est différent. Tout nous semblait être évident, que ça ne pouvait qu'être comme ça, et pas autrement. C'était peut-être rapide, un peu trop, mais ça nous convenait. Ca nous correspondait. C'était nous. Notre couple, notre famille." Un léger sourire nostalgique étirait les lèvres de la jeune femme. Au fond, elle adorerait pouvoir à nouveau revivre ces moments là, les ressentir à  nouveau, les retrouver en retrouvant Jamie.
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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: Re: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptyVen 1 Déc 2017 - 6:54


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Joanne & Ginny

Un sourire las, désolé, compréhensif qui passe sur mes lèvres, avant que mes prunelles s’accrochent aux siennes. « Le passé… c’est difficile d’en faire abstraction. » parce que c’était ancré, enseignement qu’on retient, duquel on tente de s’inspirer pour la suite, qui n’est pas facile en soit, qui ne le sera jamais. « Ça, c’est l’amour Joanne. » et elle s’enlise dans des réactions, des paroles, des comportements qu’a pu avoir Hassan, que je comprends du revers. Parce que c’est illogique, parce que c’est anormal, parce que ça n’étonne personne, parce que c’est naturel, normal. L’amour fait faire de bien drôle de choses, anticipe le reste, et en voilà un exemple comme un autre. Malgré la façon dont elle a pu le traiter, malgré les répercussions, les doutes et les excuses, le rejet, le refus, n’en reste qu’un coeur qui aime, qui est prêt à beaucoup, énormément, trop pour pardonner. « On arrive pas à le décrire, à le comprendre, à le justifier. On fait au mieux, mais il est à l’origine de beaucoup de comportements qu’on ne réussit pas à se justifier. » que je souffle, Ezra et nos souvenirs en travers de la gorge, tout ce qu’on a été, ce qu’on a pu être, ce qu’on ne sera jamais. Ce n’est pas ce qu’elle veut entendre, mais c’est ce dont elle a besoin, c’est bien loin de ce qui lui sera nécessaire pour avancer, mais c’est tout ce qui me reste comme force, comme inspiration, comme motivation, autant lui être utile. Et Jamie vient sur le sujet, Jamie et l’urgence, Jamie et la crainte du dernier souffle. Joanne est tacite, difficile, se referme, mais elle ne manque pas de mentionner que sans lui, rien n’a de sens, qu’il s’agit de son accord final, de sa déchéance. « Eh bien, tu dois foncer. » que je lui conseille, mes doigts se refermant sur la tasse de thé qui tourne distraitement à mon contact. Depuis quand devait-on attendre, ralentir, nier? Lorsqu’on est si certaine de quelque chose, lorsqu’on le respire, le vit, le ressent jusqu’aux plus petites particules de notre corps, de notre coeur, c’est maintenant ou jamais.

J’ignore ce qui justifie le regard qu’elle me lance, ces doutes que j’y lis. « Si le temps te presse, si tout cette situation te pèse, il ne reste qu’à agir, qu’à oser, qu’à arrêter d’attendre. » je n’aime pas particulièrement donner des ordres, des conseils aussi abruptes, aussi vifs. Mais il le faut et je sens à son regard, à son ouverture, que mes paroles sont moins directes, moins difficiles à prendre que les précédentes. C’est un travail d’apprivoisement, et la petite blonde laisse aller mes mots comme s’ils avaient pu se faire une place dans son quotidien, comme s’ils étaient les bienvenus. Et ça me soulage qu’elle soit attentive, à l’écoute, ouverte.  « Personne ne peut te dire que ton couple valait moins que le leur, valait moins tout court. » cette confession sur leur vie amoureuse, vie jadis, les regarde, tout comme le reste. Je ne suis que l’oreille attentive, je ne suis que celle qui est là lorsqu’il y a besoin, qui tente de remonter la pente, qui offre son épaule et son attention si mal-être est. « Personne ne peut penser pour vous, alors qu’il ne le vivait pas. » et j’hausse les épaules, parce que je le pense beaucoup plus qu’elle ne peut le croire. « Si j’ai bien appris, compris quelque chose du temps d’Ezra c’est que… m’enfin. » je m’interromps moi-même, mentionner le nom du blond ramenant de drôles de pressentiments, des appréhensions d’avant qui n’ont pas fini de me déstabiliser lorsque je les assumerai, si un jour ce sera bien le cas. « L’avis des autres devraient être le dernier de tes soucis. » ma conclusion, assumée. Elle vaut mieux que ça, elle vaut mieux que les jugements, que les doutes, que les critiques des autres. « Et même le mien. Malgré mes bonnes intentions, malgré que je te souhaite le meilleur. » c’est bien vrai. Tout ce que j’ai pu dire ici est en connaissance de cause. Je n’étais pas de leur couple, je ne me fiais qu’à mon jugement, qu’à mon bon sens. Elle était maître de ses propres décisions, et ce serait à elle de le comprendre, de l’user désormais.     

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joanny ▲ if tomorrow never comes Empty
Message(#) Sujet: Re: joanny ▲ if tomorrow never comes joanny ▲ if tomorrow never comes EmptyVen 1 Déc 2017 - 18:04



if tomorrow never comes
and if i never wake up in the morning

Joanne savait bien que c'était l'amour. Elle vivait pour ce sentiment, elle se sentait incroyablement vide elle ne le ressentait pas pour quelqu'un. Elle n'était rien sans cela. Elle ressentait le besoin de donner l'affection qu'elle était capable de procurer, c'était quelque chose d'essentiel. Elle avait énormément à offrir, parfois au point même de s'oublier. Mais tant que sa moitié était comblée et heureuse, alors elle l'était aussi. C'était pareil pour tous les couples certainement, mais c'était peut-être encore plus important pour elle. Un rôle qu'elle prenait très au sérieux et elle se damnait à chaque fois qu'elle pensait qu'elle n'était pas suffisante. Qu'Hassan parvienne à lui pardonner tous ses écarts et à être profondément gentil avec elle la perturbait au plus haut point, dans la mesure où elle était bien la dernière à mériter un tel traitement de sa part. Pourtant Ginny trouvait le mot juste pour définir le comportement d'Hassan. C'était si évident que ça. Peu à peu, Joanne se refermait comme une coquille. La brune lui lançait des piques, c'était bien volontaire de sa part parce que toutes ses questions, toutes ces remarques parfois très dures à entendre, elles étaient dites pour un but bien précis. Elle la mettait devant le fait accompli, devant des réalités que Joanne se devait d'admettre. Et surtout, elle devait vivre avec, agir en conséquence pour minimiser les dégâts. Pour Ginny, tout semblait être évident. Selon elle, la petite blonde ne devrait plus hésiter, elle devrait écouter son coeur. Mettre tout à plat, enfin. Dire les choses telles qu'elles sont, comprendre et assumer les conséquences et faire avec. Joanne acquiesçait d'un signe de tête de temps en temps, approuvant ses paroles. Ginnt avait raison. Si elle estimait qu'il n'y avait plus le temps pour de telles futilités, plus le temps d'attendre, elle se devait de faire quelque chose. D'arrêter d'empêcher les autres d'avancer à cause de ses propres incertitudes. Et la petite Joanne, celle qui avait toujours eu un peu peur de ce que l'on pouvait penser d'elle, d'eux, voilà que Ginny tentait de lui inculquer d'autres faits. Qu'elle ne devait pas se soucier de ce que les autres penser, qu'elle devait avant tout songer à elle, et à son propre bonheur. Elle devait penser à elle. La brune avait même avorté l'une de ses phrases, Joanne préférait ne pas insister, ne pas la questionner davantage. Cela semblait être un sujet fragile, ambigue, bien qu'elle aurait aimé savoir ce qu'elle pouvait bien penser de lui désormain, du parrain de son fils. Mais Joanne était fatiguée, et ce genre de pensées l'échappait rapidement. "Parce que tu as ton propre avis sur la question ?" demanda-t-elle alors soudainement, rebondissant sur ses propos. Si Joanne ne devait pas s'en soucier, c'est que Ginny devait avoir également son opinion sur la situation. Elle balayait sa question d'un signe de main, puis regardait l'heure sur la montre qui était au-dessus de son poignet. Le temps était passé beaucoup trop vite. "Il faut que j'y aille...Que je retourne auprès de lui." dit-elle d'un air désolé. Elle ne voulait pas qu'il croit qu'elle était partie, qu'elle le laissait seul dans cette chambre d'hôpital. Récupérant ses affaires, elle enlaçait ensuite son amie. "Ca m'a fait vraiment plaisir de t'avoir revue, malgré les circonstances." lui dit-elle tout bas. Elle échangeait un sourire sincère avec elle. "Et n'oublie pas tout ce que je t'ai dit." lui rappela-t-elle. "En échange, je n'oublierai pas tes conseils." C'était un bon consensus pour les deux jeunes femmes. Pour s'épauler, surmonter tous ces moments difficiles. "Prends soin de toi." C'était en guise d'au revoir, avant que Joanne ne reprenne machinalement le chemin vers la chambre de Jamie, qui était toujours paisiblement endormi. Du repos, il en avait plus que besoin. Elle ne comptais plus le temps où il avait les yeux clos. Joanne retournait auprès de lui, pour lui reprendre la main, lui caresser les doigts avec son pouce et attendre qu'il ne se réveille à nouveau. Elle veillait continuellement sur lui, tel un ange gardien.
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