Mikel c’était le nouveau pote de Nino, on pouvait même dire qu’il pouvait le considérer comme son meilleur pote ici. Toujours présent pour lui, toujours partant pour sortir, pour boire un verre et à chaque fois qu’il a un bon plan, il fait appel à Nino. Et le jeune italien en manque de lien sociaux acceptait. C’était toujours comme ça. Bien que Nino était de nature solitaire, ici c’était bien différent, il appréciait pouvoir sortir de temps en temps, profiter des soirées dans les bars de la ville ou dans des appartements. Alors ce soir là, bien sûr il n’avait pas dérogé à la règle, il avait accompagné son ami. A la grande surprise d’italien, il y connaissait déjà quelqu’un. Cette jeune emmerdeuse qui était venu lui prendre la tête à plusieurs reprises. Première fois, elle lui avait grillé une vente de drogue qui aurait pu lui rapporter gros. Il avait d’ailleurs du payer de sa poche pour rembourser les pertes, grosses pertes, ca avait été assez difficile pour lui. Deuxième fois alors qu’il travaillait au Livuel, elle était venue l’emmerder pensant qu’il était encore entrain de dealer sur le bord de la route alors qu’il attendait juste une livraison. Elle s’était retrouvée assez con d’ailleurs en remarquant qu’il disait juste. Mais bon, elle avait tout fait pour ne pas montrer qu’elle était gênée de s’être planté. Dommage, l’italien lui ne s’était pas garder de lui faire remarquer. Et maintenant, voilà qu’ils se rendaient aux mêmes soirées. Il passait une première fois près d’elle, posant sa main sur son épaule pour mieux se faufiler derrière elle. Il avait à plusieurs reprises tenté de l’esquiver et en même temps, sans jamais être très loin, comme pour avoir un œil sur elle, pouvoir l’observer, voir quelles étaient ses failles, si elle en avait.
Les heures tournaient et il était pas loin de minuit, déjà deux heures que l’italien et son ami étaient arrivés. Quand Mikel débarqua de nulle part pour se planter devant Nino. « viens voir mec, faut que j’te montre un truc ! » Nino plongea directement, bien trop curieux pour se poser des questions, il suivait Mikel à l’étage pour rentrer dans une chambre. « attends là, j’arrive dans cinq minutes ! » l’excitation dont faisait part Mikel était assez communicative, Nino avait hate de voir de quoi il parlait. Le grand blond sortie de la chambre et même pas trente secondes plus tard, la porte s’ouvrit à nouveau et Nino vit Katherine entrer, poussée par deux mains derrière elle, la porte se referma aussitôt et ils pouvaient entendre le bruit de la clé tourner dans la serrure. Pris aux pièges comme des rats. Nino sourit, il n’aurait pas imaginé ça de son ami… enfin, si, en fait, Mikel était tout à fait capable de faire ça. « Je suppose que ce n'est pas ton idée ? » dans le mile. « te fais pas d’idée nan. » la jeune femme ne le regardait plus mais ses yeux allaient plus loin derrière lui, il tourna la tête et remarqua la fenêtre avec des barreaux en effet. Elle se précipita dessus. « tu permets » et une voix retentie derrière la porte pour les prévenir qu’ils ne sortiront pas avant une heure. « Si t’avais arrêté de me regarder toute la soirée, peut être qu’on en serait pas là. » dit-il sous forme de reproche. « ils ont du penser que tu m’kiffais bien trop mais que t’étais trop timide pour oser m’approcher. Et j’peux aussi me poser des questions. T’es toujours dans mes pattes quand il le faut pas… t’as besoin d’attirer l’attention peut être ?» dit-il avec un petit sourire sur les lèvres.

« Arrêtes de prendre tes rêves pour une réalité. J'ai essayé par tous les moyens de t'éviter ce soir, mais apparemment, ma meilleure amie ne me connait pas aussi bien que je le pensais et à pris ça pour... Je ne sais pas pour quoi elle prit ça d'ailleurs. » Nino se demanda l’espèce d’une semaine si elle avait raison, si vraiment il prenait ses rêves pour une réalité, mais la réponse était assez simple pour lui : jamais. Enfin, quoi que… on pouvait tout de même prendre un peu plus de temps que ça pour analyser la situation. Ils étaient enfermés dans une pièce, lui en compagnie assez agaçante mais pas désagréable à voir. Si elle fermait son clapet quelques instant, il pourrait facilement profiter de la situation. Mais visiblement, la jeune femme avait ce besoin inéluctable de ramener sa fraise pour tout et n’importe quoi. Ce qui était assez frustrant pour le jeune italien. Et si elle se la fermait juste un instant ? Pour profiter de la vue sans parasite sonore, juste ça. « Crois-moi tu l'aurais remarqué si je m’intéressais un tant soit peu à toi. » d’après l’italien, elle était un peu trop insistante pour réellement penser ce qu’elle disait. « entre nous, tu ferais bien moins d’effort pour m’éviter si tu en avais réellement rien à faire de moi. Je crois que au fond de toi, il y une contradiction que tu te force de combattre. Laisse-toi aller, tant qu’à faire, autant profiter de l’instant nan ? » dit-il avec la conscience d’être un peu trop lourd sur les bords. Et là voilà à présent qui retire sa veste, se mettrait-elle donc à l’aise ? « Oh pour dissiper tout malentendu, je n'essaie pas de te chauffer, mais je me dis que si je dois squatter cette chambre pendant une heure autant que je me mette à l'aise. » Nino sourit à cette remarque. « c’est dingue comme t’as besoin de te justifier pour chacun de tes faits et gestes. Retire ta veste, si t’as chaud, y a pas de soucis… » dit-il en prenant le temps de détailler la jeune femme du regard. « Pourquoi tu crois que j'en ai quelque chose à faire de toi ? Franchement, on ne peut pas dire que toi et moi ça soit l'amour fou. Pour tout te dire, tout m'énerve en toi, cet air suffisant que tu prends par moment, cette façon de croire tout savoir sur moi, et aussi ce sourire en coin que tu arbores par moment... C'est agaçant, on ne te l'a jamais dit avant ? Et en plus de ça, apparemment tu te crois irrésistible, pathétique... » L’italien alla s’installer sur le lit lui aussi, après tout, pourquoi ne pourrait-il pas se mettre à son aise également. « C’est intéressant tout ça… t’en sais déjà pas mal du moi dis donc… Irrésistible… ce sourire que tu as su remarquer… pour quelqu’un qui ne fait pas attention à moi... » il laissa la demoiselle imaginer la suite de sa phrase. « Ton pote, il est célibataire ? Apparemment, ça pourrait coller avec ma meilleure amie, après tout ils ont les mêmes idées débiles. » il attrapa la bière de Katherine, celle qu’elle avait laissé sur la table de nuit. Il n’avait pas de boisson avec lui alors il se permettait de lui prendre. « Ouais, il l’est… pas besoin de faire les présentations, je crois qu’ils sont déjà pas mal complices. Qui sait, grâce à nous, ce soir un nouveau couple verra le jour. Pas celui qu’ils pensaient voir ! voilà une bonne action de faite. Ça valait pas le coup ? Ça voudra peut-être dire qu’on sera amené à se voir plus souvent… » Nino termina alors la bière de sa colocataire pour cette heure alors qu’elle avait toujours les yeux rivés sur cette porte. « Ils auraient au moins pu nous laisser du ravitaillement avant de fermer cette porte, ma bière est bientôt vide » trop tard. « elle est vide ! » dit-il en levant la canette et la reposant sur la table de nuit où il l’avait trouvé. « Tu bosses toujours pour Liv ? » il secoua la tête en se levant et s’approchant de la porte. « Nan. J’veux même pas en entendre parler ! » Mauvais choix de sujet. Il frappa ensuite deux fois à la porte, espérant que quelqu’un se trouve toujours derrière. « Eh les rigolos ! Ramenez-nous au moins des bières. Si j’dois me taper cette nana, je ne pourrais pas le faire avec mon entière conscience ! » dit-il simplement pour la provoquer un peu plus.

Qu’elle lui tape sur le système ou non, Nino devait avouer que Katherine lui plaisait et qu’elle dégageait une sensualité qu’il avait du mal à contrôler. Et même s’il s’amuser à dire le contraire. Ce qui serait plus difficile pour lui ce soir n’était pas seulement d’être enfermé dans cette pièce avec une casse pied de première classe, c’était surtout de rester loin d’elle. Frappant à cette porte, il se doutait bien que ni Mikel ni l’amie de Katherine n’ouvrirait cette porte, prenant le risque de les voir s’eclipser aussi vite qu’ils n’étaient entré dans cette chambre. Eux étaient des bleus, leurs amis avaient surement monté un plan des plus diaboliques. Ils ne se feraient pas avoir si facilement. « Qui te dit que la nana en question est intéressée ? » entendit l’italien au creux de son oreille, le souffle chaud de la brune venant s’engouffrer dans son cou. Il se retourna vers elle, se dirigeant vers la fenêtre pour se griller une cigarette. « Je sens qu’il y a un truc. » dit-il par provocation. Il n’imaginait pas une seule seconde qu’elle puisse se laisser tenter par un pauvre type comme lui. Elle lui avait bien assez répéter qu’il n’était sans doute qu’un bon à rien. Mais entre les paroles et les réelles pensées parfois… Il s’adossa sur la porte, attentif au moindre bruit derrière celle-ci alors que Katherine commençait à se mettre en scène. Il la regardait faire, ne perdant aucune miette du petit spectacle. Un sourire qu’il savait si bien faire se dessina sur ses lèvres. Il ne savait absolument pas si elle se foutait de lui ou pas. « Peut être que je me suis plantée, à bien y regarder t'es plutôt pas mal dans ton genre. » Qu’elle n’en fasse pas trop non plus si elle voulait être crédible. Nino la laissa soulever son t-shirt sans rien faire en réponse. C’était encore un peu tôt pour se laisser aller. « Et puis, autant passer ce temps de perdu de façon agréable... » Les lèvres de la belle se trouvèrent à quelques millimètres de celles de Nino, toujours immobile, la laissant prendre totalement le contrôle de la situation. Mais l’envie de prendre le relais lui trottait dans la tête. Et c’était trop beau pour être vrai puisqu’elle se recula, laissant l’italien dans sa plus grande frustration. Il sera le poing et les dents et ferma les yeux, presque déçu. « merde ! » souffla-t-il. Il se tourna, regardant ce sourire sur les lèvres de Katherine. « t’es ce genre d’allumeuse alors… » lui lança-t-il sans vouloir être méchant, juste pour la provoquer, gentiment. Il voulait juste voir sa réaction. « bon, tant pis pour toi. » ou pour lui, ou les deux. « Le temps va être long… » fit-il en retournant à nouveau sur le lit.

« Ton meilleur ami est un imbécile. Ne me dit pas le contraire, il a suivi les divagations d'une vraie folle. » Nino eu l’apparition d’un sourire sur son visage. S’il y avait bien quelqu’un pour dire que Mikel était un imbécile c’était lui. « En réalité, c’était presque prévisible. J’pourrais pas dire le contraire, j’suis le premier à le penser. On est bien entouré apparemment. » que ce soit elle ou Nino, leurs amis semblaient bien s’entendre sur une chose au moins, c’était bien là le résultat de cette situation. « Peut être qu’ils cherchaient juste une manière de pouvoir passer du temps ensemble. Pensant qu’on se serait vexés s’ils avaient fait de manière plus classique. Genre « eh, on va baiser, on s’retrouve plus tard. » moi, ca m’aurait pas dérangé. Mais t’es peut-être du genre assez casse couille pour reproché à ta pote de te planter pendant une soirée non ? » la provocation, encore et toujours mais il semblerait que ces deux là fonctionnait de la sorte depuis la première fois qu’ils s’étaient croisé. Après tout, Nino pouvait bien se venger ainsi, elle lui avait quand même grillé un gros coup cette fois-là.
La jeune femme ne semblait pas tenir rigueur de ces piques qu’il lui envoyait de temps à autre, de toutes façons, c’était donnant donnant. Elle le rejoignit dans le lit, lui mettant un coup de coude dans les côtes au passage. « Oups désolé, pas trop de mal ? » Elle avait de la chance que tout soit bien remis en place, il y a encore quelques mois, il aurait surement grimacé de douleur et aurait eu du mal à contenir son mal. « Faudra plus que ça si t’as vraiment l’intention d’me faire mal. » Il se poussa alors contre le mur, lui laissant un peu plus de place, mais ca restait limité par ici. « Du coup, si tu bosses plus pour Liv' tu fais quoi maintenant ? t'es revenu à ton activité première ? » Liviana était pas forcément le sujet de conversation dont Nino voulait entendre parler. S’il pouvait même se passer d’entendre son prénom, il se sentirai bien mieux. Il restait silencieux face à cette question, si elle croyait vraiment qu’il allait lui répondre, elle se foutait le doigt dans l’œil. « Désolé, les silences et moi ça fait deux, et faut bien que je trouve une occupation. » fit elle surement en sentant le malaise qu’elle avait lancé. Nino lui n’avait aucun problème avec les silences. « Je suis sûre que tu pourrais trouver beaucoup mieux, t'as pas l'air trop bête. Je pourrais peut être même te donner un coup de main.» Il se redressa et se pencha doucement au-dessus de la jolie brune. « j’ai pas besoin d’un coup de main… » du moins, sa fierté l’empêchait de l’accepter. « On ne t’a jamais dit que tu parlais trop ? » pour l’italien, c’était l’occasion ou jamais de la faire taire une bonne fois pour toute. Il glissa juste au-dessus d’elle et se permis de l’embrasser sans lui demander la permission. Il savait bien qu’elle en avait tout autant envie que lui.