Wherever I go, you bring me home

Thomas & Elora

Aujourd'hui s'annonce comme une bonne journée. Cela fait trois mois que je traverse mon quotidien dans un flou constant. Depuis le décès de maman, tout me semble fade et sans goût. Je me lève pour aller travailler, je rentre manger rapidement et un soir sur deux je repars pour finir ma soirée derrière le comptoir au bar. Je passe mon temps a m'occupé. Je ne me laisse pas une minute de répit. Je ne peux pas me le permettre. Si je me retrouve sans aucunes activités, sans quelque chose à faire pour m'occuper l'esprit, j'ai le temps de penser à maman et au vide qu'elle a laissé derrière elle. Je ne veux pas penser à tout cela. Alors, quand Milena m'a annoncé que j'avais ma journée de libre aujourd'hui, il y a de cela trois jours, j'ai de suite chercher un moyen de ne pas passer ma journée à l'appartement. Pour la première fois depuis des semaines, j'ai réussi à avoir Thomas au téléphone du premier coup et j'ai eu le plaisir de l'entendre me proposer que l'on se voit, juste tous les deux. Alors, pour la première fois depuis plusieurs jours, je me lève avec le sourire aux lèvres. Aujourd'hui, je vais voir mon protecteur. Je vais pouvoir passer un bon moment avec lui et surtout je vais pour lui expliquer tout ce qui se passe dans ma vie ces derniers temps. Thomas a été très présent pour moi à l'annonce du décès de maman, mais il a également sa vie et depuis quelques semaines on arrive à se parler que par messagerie interposée. Je n'ai donc pas eu le temps de lui parler de cette famille que je me suis découverte. Je ne voulais pas lui parler de tout cela au téléphone. J'ai besoin d'en parler avec lui en face à face, parce qu'il est quelqu'un en qui j'ai confiance et peut-être que maman lui avait parlé de tout cela. J'en doute, mais je sais que malgré tout, il pourra me donner des conseils pour la suite. Je compte bien faire savoir aux Grimes que j’existe, mais je ne sais comment m’y prendre, j’ai peur de leur réaction également. Alors, j’ai besoin d’avoir une discussion avec celui que je considère presque comme mon père depuis que je suis toute petite. Je me lève donc avec le sourire pour la première fois depuis longtemps.

Après avoir passé la matinée à faire des courses et à ranger mon appartement, je me prépare enfin avant de sortir de chez moi. Il fait assez frais aujourd'hui et j'enfile un vieux sweat de mon ancienne université avant de mettre mes converses abîmées par le temps. Il serait tant que je fasse un peu de shopping, mais je n'ai pas vraiment pas les moyens pour cela en ce moment. Je penserais à tout cela plus tard. J'allais sortir de mon appartement lorsque je reçois un message de la part de Thomas me disant qu'il est en chemin également. Je sors rapidement de chez moi et me dirige vers le café tout près de chez moi. Thomas a bien voulu me rejoindre ici ce qui m'arrange assez, n'ayant pas vraiment les moyens de payer mon abonnement de bus ce mois-ci. Il ne me faudra que quelques minutes pour rejoindre le lieu de notre rendez-vous. J'arrive la première et nous trouve rapidement une table un peu à l'écart de la salle ou l'on pourra discuter en toute tranquillité. Je pose mon sac a mes pieds et observe la porte d'entrée ne voulant pas rater l'arrivée de mon ami. Il ne faudra que quelques minutes pour que l'ancien militaire me rejoigne, le sourire aux lèvres. Par habitude, je me lève et vais me blottir dans les bras ouverts qu'il me tends. « Ça me fait tellement plaisir de te voir Tom. » Je me mets sur la pointe des pieds pour embrasser sa joue et me recule quelque peu, un vrai sourire aux lèvres. « Tu veux un café avant qu'on s'assoie ? »

Myrddin est un peu bizarre ces derniers temps. Toujours adorable et pareil à lui-même avec Arthur et même avec Alex, mais je le trouves un peu distant avec moi. Je ne saurais réellement dire pourquoi... peut-être que le stress du mariage commence à le gagner aussi ? Il faut dire qu'à deux mois de la date buttoir, il reste encore beaucoup de chose à faire, à organiser et beaucoup d'éventuelles merdes à prévoir. Bref, ce n'est pas de tout repos à la maison, mais j'ai comme l'impression que ce n'est pas que ça en vrai. J'ai de plus en plus l'impression que Myrddin se pose beaucoup trop de questions, qu'il ne me fait pas confiance. Et j'avoue que c'est arrivé au point où la nuit dernière je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, me tournant et me retournant dans le lit, de nombreuses questions ne cessaient de me traverser l'esprit. Et celle qui revenait constamment était la pire de toutes : se pourrait-il que Myrddin n'ait plus envie de m'épouser ? Qu'il pense sérieusement à tout remettre en questions ? J'ai beau tout faire pour lui prouver le contraire, l'embrasser et lui dire que je l'aime, mais peut-être que je devrais en faire plus ? Le problème c'est qu'il ne me parle pas. Qu'ON n'en parle pas.

Et ce n'est pas aujourd'hui qu'on va pouvoir en parler car j'ai rendez-vous dans moins d'une heure avec Elora Dawson, la fille d'une très bonne amie de la famille qui est malheureusement décédée dans un accident de voiture il y a trois mois de ça. Elora, je la connais depuis très longtemps et je l'ai toujours aimé et toujours protégé de son beau père qui est la pire des ordures. Que ce soit financièrement ou simplement en soutient moral, j'ai toujours essayé d'être là pour elle. Mais ces dernières semaines c'était beaucoup trop difficile et nous n'avons communiqué que par sms. Et aujourd'hui j'ai enfin réussi à me libérer l'espaces de quelques heures.

Je laisse Arthur à Nathan puis prend le chemin vers le café que je rejoins très rapidement.J'entre et affiche un large sourire en apercevant Elora. En croisant mon regard, celle-ci se lève et me rejoint à mis chemin. L'instant d'après, je me retrouves dans ses bras et je rigole doucement alors qu'elle me dit que ça lui fait plaisir qu'on se revoit enfin. J'ai un petit pincement au cœur, me sentant un peu mal à l'aise, étant donné que c'est un peu ma faute que nous ne nous sommes pas vu depuis tant de temps.  « Un café ouais, avec plaisir» dis-je en m'installant à la table. Je laisse Elora passer la commande avant de me soupirer doucement lorsqu'elle me rejoint à table  «ça va ? » demandais-je, histoire de commencer la conversation  « Désolé de pas avoir put me libérer avant mais avec les enfants et le mariage et tout ça ...» je me redresse et pointe un doigt faussement menaçant vers Elora  «C'est toujours bon pour toi hein, d'être demoiselle d'honneur avec ma sœur, hein ?  » je la fixe quelques instants puis se recule et croise les jambes en haussant les épaules  «t'as pas le choix de toute façon donc bon, un 'non' n'est pas une réponse » dis-je sur un ton plus léger agrémentant le tout d'un sourire qui montre bien que je ne suis pas sérieux. Enfin, pas tout à fait. Elle a pas intérêt à me lâcher en vrai.

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Thomas & Elora

Les dernières semaines ont été assez compliquées pour moi et il est vrai que de ne pas pouvoir voir Thomas avait ajouter un peu à ma tristesse. Je sais parfaitement que l’ancien militaire n’a pas que moi dans sa vie, bien au contraire. Il a des enfants et un compagnon. Bientôt, il va se marier et cela doit énormément les occuper avec Myrddin. Après tout, je ne suis que la fille d’une de ses anciennes amies, il n’était même pas obligé de garder le lien avec moi. Après tout, je ne suis que la fille d’une de ses anciennes amies, il n’était même pas obligé de garder le lien avec moi. Il fait partit de ma vie depuis que je suis toute petite, je le connais depuis que je suis haute comme trois pommes. Il avait toujours fait attention à moi. Thomas est celui qui me protégeait des excès de violence de mon beau-père. J’ai confiance en lui et je crois que la petite fille en moi continue à l’admirer sans limite. Il est un véritable exemple pour moi-même si son divorce d’avec Ida m’avais quelque peu perturber à l’époque. Après tout, il était un peu parti du jour au lendemain et a cette période-là nous n’avions plus trop de nouvelles de Thomas. Il aura fallu quelques mois pour le voir à nouveau et après une longue conversation avec lui, les choses sont revenues à la normale entre nous. J’ai toujours beaucoup considéré mon ancienne voisine et cela me fait plaisir que malgré son divorce et son changement de vie nos liens n’est pas vraiment changer.

C’est donc avec un énorme sourire aux lèvres que je l’accueille dans l’enceinte du café. Me confirmant sa commande, je le laisse s’installer à la table devant nous et me dirige vers le comptoir. Je dicte ma commande à la jeune femme qui sert aujourd’hui et attends que l’on me ramène mes boissons au bout du bar. J’attrape précautionneusement les tasses que l’on me tend et retourne près de Thomas qui m’attend un petit sourire aux lèvres. « Voilà pour toi ! » Je prends place en face de lui et place mes mains autour de ma tasse brûlante, croisant mes pieds sous la table. Afin de démarrer la conversation, Thomas lance cette question tout à fait banale, que je déteste tellement. Comment je vais ? C’est la question à cent balles pour moi en ce moment. Je donne toujours une réponse édulcorée aux personnes qui me le demande, je ne me vois pas vraiment mentir à l’homme assis à mes côtés. « Je… Ca peut aller, je crois. » dis-je doucement tout en jouant un peu nerveusement avec ma tasse. « C’est difficile encore, mais je m’occupe pour ne pas y penser. » ajoutais-je en essayant tout de même de sourire quelque peu. De suite, Thomas détend l’atmosphère en me parlant de son mariage et je le remercie silencieusement pour cela. « Bien sûr que c’est toujours bon ! Je veux trop assister à tout ça et puis d’ailleurs si vous avez besoin d’aide, je peux donner un coup de main, tu sais. » Je le vois stresser quelque peu et je me doute que les préparatifs doivent lui prendre tout son temps. « Tout le monde va bien d’ailleurs ? Myrddin ? Et les enfants ? » Cela fait un moment que je n’ai pas vu tout ce petit monde et je dois avouer qu’ils me manquent un peu. « J’ai hâte de célébrer votre mariage quand même, ça me donnera l’occasion de revoir tout le monde ! »

Ma question est assez idiote. Très idiote même. Je veux dire, il va de soit qu'Elora ne peut pas 'allez bien'. En trois mois il est impossible de faire le deuil d'une personne aussi proche que l'a été sa mère. Il est beaucoup trop tôt pour ça. Toutefois c'est la question de politique d'usage, non ? C'est bête, j'aurais sans doute dû réfléchir un peu plus. Et la réponse de la jeune femme est exactement comme je l'imaginais : distante, réfléchie, pas naturelle et qui met vraiment mal à l'aise. Je grimace doucement mais hoche quand même la tête et souris légèrement, montrant que je l'écoutes et que je compatis. J'ai moi-même perdu ma mère à un plus jeune âge qu'elle, mais tout de même à l'âge où je comprenais tout. Enfin, peu importe.

Je décide rapidement de changer de sujet, parlant de mon mariage avec Myrddin. Et ça semble réellement enchanter la jeune blonde qui me dit qu'effectivement elle ne va rater mon mariage pour rien au monde et se propose même son aide si jamais j'en ai besoin.  « Oh je vais bien te trouver un petit rôle à jouer avant, pendant et après, ne t'inquiète pas pour ça» dis-je en rigolant doucement, amusé, attrapant ma tasse de café. Je touille le liquide, une habitude que j'ai gardé malgré le fait que je boive mon café noir depuis plus de 20 ans avant de poser ma cuillère sur la table.  «Ils vont bien, tous » dis-je en hochant la tête  «Myrddin est prit dans son théâtre, ils préparent une nouvelle pièce qui va être présentée d'ici la fin du mois à raison de 2 ou 3 représentations par mois jusqu'à la fin d'année donc c'est assez chaud comme truc. Mais sinon … arthur va très bien, il explore parfaitement tout les endroits où on va depuis qu'il marche, Clara c'est un amour, mais ça c'est pas nouveau. Et Alex ...eh bien, c'est Alex. Un peu turbulent mais rien de grave. »

Et je lui mens sans états d'âme. Alex est bien plus que turbulent et c'est bien plus grave que qu'on ne puisse réellement l'imaginer. Myrddin n'est pas seulement prit par son théâtre, le fait qu'il soit distant n'est pas seulement à cause de ses répétitions mais à cause d'autre chose … dont je n'ai aucune idée. Pus j'y pense, plus j'ai l'impression qu'on va devoir parler de cette espèce de distance qui s'est mises à travers nous et qui ne me conviens absolument pas.  « Bon et sinon» reprenais-je  «Tu m'as dis au téléphone que tu voulais me parler de quelque chose ? Dis-moi tout ! » dis-je en portant la tasse à mes lèvres, mon regard rivé sur Elora, hâte de savoir ce qu'elle va me dire.

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Thomas & Elora

Je remarque de suite que Thomas se sent un peu mal à l’aise suite à sa question. Je ne peux pas lui en vouloir. C’est quelque chose que l’on dit pas automatisme. Une bienséance sociétale. Ma réponse est tout aussi socialement acceptable. Il s’agit un peu de la réponse que j’offre a tout le monde. Je dis la vérité en quelque sorte, sans forcément m’enfiler dans les détails. Non pas que je souhaite cacher quoique ce soit à Thomas, loin de là.. Cependant, je ne me vois pas décharger mon malheur sur lui alors qu’il semble si préoccuper. Je suis heureuse de le voir, mais il ne m’a pas fallut longtemps pour remarquer qu’il est à moitié là. Il doit être tellement préoccupé par son mariage et voilà que je lui vole quelques heures précieuses de son temps. Je me sens légèrement, mal à l’aise et pourtant, j’aimerais profiter de cet instant en sa présence. Il m’as beaucoup manqué et j’ai réellement besoin de parler avec lui, de recevoir ses conseils. Avant de s’engager sur la véritable raison qui nous as amener a nous retrouver aujourd’hui, on aborde le sujet de son mariage avec Myrddin. Je suis tellement heureuse pour eux que bien entendu, je souhaite jouer un rôle dans cet évènement qui les liera a jamais. La réponse de l’ancien militaire me fait sourire de bon cœur. « Je suis à votre entière disposition, après tout, c’est ça le rôle de la demoiselle d’honneur. » J’ai toujours beaucoup aimé les mariages. Il y a quelque chose de magique dans ce genre d’évènement. Myrddin et Thomas représentent une belle histoire. Un peu invraisemblable au départ, mais tellement belle dans le fond. Ils méritent un mariage à la hauteur de leurs attentes. Je m’enquiers d’ailleurs des dernières nouvelles de la petite famille, pensant aux enfants que je n’ai pas vu depuis quelque temps désormais. « Oh tu me diras quand il commencera à jouer, j’essayerais de venir à une de ses représentations. » Myrddin a un véritable don avec le théâtre et je ne compte plus le nombre de fois ou je me suis retrouvé subjuguer devant une de ses représentations. Malgré l’élan présent dans la voix de Thomas, lorsqu’il me parle de sa petite famille, je vois bien que quelque chose le perturbe. Il parle de son futur mari avec une légère tension dans la voix tout comme lorsqu’il évoque le comportement de son fils. Je soupire quelque peu et sans hésiter viens poser une de mes mains sur les siennes serrées autour de sa tasse à café. « Tu sais, si tu as besoin d’une soirée seul avec ton homme, je peux venir garder les enfants. Une journée même, ça me dérange pas. » lui dis-je en souriant.

Ne voulant probablement pas s’étaler sur tout cela, Thomas change rapidement de sujet, m’interrogeant sur la raison de notre rencontre. Je ne voulais pas lui annoncer tout cela par téléphone, c’est quelque chose d’important. Je ne sais même pas comment aborder le sujet. Je crois qu’il n’y a pas dix mille façons de le dire après tout. Je bois une gorgée de ma boisson et joue nerveusement avec le coin de la table. « Après la mort de maman, le notaire m’a dit qu’elle m’avait laissé une lettre. » Cette lettre, je la garde très précieusement dans un tiroir enfermer dans un livre à la maison. Elle est tout chiffonner et j’ai quelque peu lâcher des larmes dessus, mais je ne veux pas m’en séparer, pas tant que je n’ai pas pu parler aux Grimes. « Dans la lettre, elle me parle de mon père. Mon vrai père, je veux dire. » Je me mordille la lèvre me sentant nerveuse sans même savoir pourquoi. Peut-être parce que c’est la première fois que j’ose parler de tout cela à haute voix. La première fois que j’en parle a quelqu’un tout court d’ailleurs. « Et… En fait, elle m’avait menti. Mon paternel, il… Il a trompé sa femme avec maman et il lui a donné de l’argent pour qu’elle parte de New-York et ne parle jamais de moi à personne. » J’étais qu’un petit secret. Un sale secret issu d’un adultère et cela est toujours aussi douloureux à digérer. « Ce monsieur, il a des enfants. Trois. Ils vivent ici Thomas… Je… Je bosse même pour sa fille depuis un mois. Elle s’appelle Milena. » Ma demi-sœur. J’ai toujours du mal à croire a tout cela. « Je voudrais leur dire qui je suis, mais j’y arrive pas. Ca me fait peur et puis toute cette histoire me fait mal aussi et… Et je peux en parler avec personne parce que… » Parce que je n’ai plus personne, mais cela, je n’arrive pas à le formuler. Je n’ai pas besoin de le faire de toute manière, je sais que Thomas va comprendre. « Je peux juste en parler avec toi… J’ai besoin d’aide, de conseils, je sais pas… »

Elora a vécu tellement de choses, est passée par tellement d'horreur, que son sourire m'étonnera toujours un peu. Malgré tout ce qui s'est passé dans sa vie, elle sait garder la tête haute et voit très souvent le bon côté des choses. Et je trouve ça très admirable et je me demande parfois si j'aurais, personnellement, son courage. Toutefois, je préfère la soutenir plutôt que de la plaindre, de façon à ce qu'elle ne reste pas éternellement plongé dans le passé. J'ai fait, il y a plusieurs années, la promesse à sa mère que, quoiqu'il arrive, je chérirais et je m'occuperais d'Elora comme si c'était ma propre fille. Et après le décès de Mme Dawson, c'est exactement ce que je fais. Mais malgré ma promesse et le fais que je sois un réel homme de parole, je ne peux m'empêcher d'être mal à l'aise lorsque je me suis rendu compte à quel point ça fait longtemps que nous ne nous sommes plus vu.

Toutefois, nous avons enfin trouvé un instant pour nous et j'ai décidé de réellement en profiter, mettant de côtés tous mes soucis perso et décidant de me concentrer seulement sur ma jeune protéger. Elle se propose d'ailleurs sans aucun problème de nous aider, Myrddin et moi, si jamais nous avons besoin d'aide pour l'organisation de notre mariage, ce dont je lui suis reconnaissante. Je lui donne quelques informations concernant mes chéris, lui parle de Myrddin qui va bientôt se produire sur scène et d'Alex qui est un peu turbulent. Elora me dit qu'elle va essayé de se libérer afin de voir mon fiancé et que, si on veut, elle peut très bien garder nos enfants. Je rigole doucement et prend une gorgé de mon café  « C'est vraiment adorable de ta part, mais nous avons déjà Sybille qui se fera sans doute une joie de garder les petits. Ce n'est pas contre toi, jein, bien au contraire. C'est juste que ...eh bien ils ont l'habitude d'elle et c'est important, surtout pour Arthur, d'avoir ses repères et tout... cela dit je n'hésiterais pas à te tenir au courant pour la pièce de Myrddin. Je pourrais sans doute aussi t'avoir un billet gratuit» lui dis-je, souriant avec un clin d’œil.

Je fini mon café puis repose la tasse et, plantant mon regard dans celui de la jeune femme, je lui demande les raisons exact de son invitation aujourd'hui. Elle dévie le regard, puis soupire et fini par m'avouer qu'avant de mourir, sa mère avait laisser une lettre au notaire où elle parle du père de la petite blonde. Son vrai père, celui qui a trompé sa femme avec la mère d'Elora et qui lui a offert une petite fortune pour qu'elle quitte New-york sans jamais revenir. Arquant un sourcil, Thomas joue l'étonné, mais en vrai, il connaissait déjà l'histoire.

Une nuit, Mme Dawson a débarqué chez lui, en panique et en pleur, avec Elora qui n'était alors qu'un bébé et ne sachant pas quoi faire avec son mari violent. Celui-ci avait à nouveau levé la main sur elle et elle s'est enfuit de la maison. Bien évidemment, elle ne pourra pas rester caché éternellement mais, dans la panique du moment, elle lui a tout révélé et lui a fait promettre de ne jamais dire quoique ce soit à sa fille. Chose qu'il a promise et qu'il a tenue sans problème.

De ce fait, l’aveu de la jeune femme ne l'étonne absolument pas. Néanmoins, il essaye de ne pas le lui montrer et l'écoute jusqu'au bout. Se pinçant les lèvres, il hoche doucement la tête et attends encore quelques instants à la fin des paroles de la jeune femme.  « Je vois ...» dit-il doucement puis hausse les épaules  «je comprends, ça fait beaucoup à digérer. Toutefois, je ne vois pas en quoi ça change tellement pour toi » dis-je doucement  «regarde le bon côtés des choses : tu as gagné trois frères et sœurs ! Toi qui a toujours voulu avoir une grande sœur ou un petit frère » ajoutais-je avec un clin d'oeil  «je veux dire … je comprends tout à fait à quel point ça te surprend hein, mais en même temps je me dis que tu devrais être heureuse quelque part, non ? Ça te fait un super nouveau départ ! » je me penche vers elle en lui souriant  «Parle moi un peu de cette Milena … elle est comment ?  » reprenais-je avec un sourire encourageant.

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Thomas & Elora

Il ne nous faudra pas longtemps pour que la conversation se fasse naturellement entre Thomas et moi. On ne se voit pas très souvent et encore moins depuis le décès de maman, mais je crois que l’on n’a pas besoin de se voir régulièrement pour conserver ce lien qui nous unit. C’est un peu particulier, il est comme une figure paternel pour moi. Je ne lui ai jamais dit cela, parce que je ne suis pas du genre à parler de ce que je ressens ou de mes émotions. Alors je ne lui dis peut-être pas, mais je tente de lui montrer de temps en temps. Je pense qu’il le sait dans le fond. On n'a pas besoin de grand discours, c’est pas vraiment notre genre. C’est donc tout naturellement qu’il me parle de sa petite famille et de son compagnon. J’ai tellement d’arriver au jour de leur mariage, on va passer une excellente journée, j’en suis certaine. Ca va être un très beau moment et je me sens vraiment privilégier de pouvoir y participer ne serait-ce qu’un petit peu. Lorsque Thomas refuse poliment mes services de baby-sitting je me contente de hocher la tête. Je connais un peu toute la petite famille et je sais qu’Arthur a besoin de stabilité comme il le dit, de plus, je ne veux pas insister. Ce n’est pas important après tout et je ne sais pas vraiment quand j’aurais pu lui offrir mes services alors que je cumule déjà deux boulots. « T’en fais pas Tom garder vos habitudes, de toute manière avec mes deux jobs, c’est un peu compliqué. » Je lui souris quelque peu afin de le rassurer. Je ne vais pas me vexer parce qu’il m’a dit non, je ne suis vraiment pas comme cela.

Tout en dégustant nos cafés, la conversation continue de manière fluide et on en arrive rapidement à la raison de sa présence ici. Je voulais absolument lui parler de ma découverte, de cette famille que maman n’avais jamais évoquer. Je ne lui en veux pas dans le fond, enfin… Peut-être un peu quand même. J’aurais aimé qu’elle m’en parle de son vivant, pour qu’puisse en discuter, pour qu’elle puisse m’expliquer. Dans le fond, je ne saurais jamais pourquoi elle a eu une relation avec un homme marié. Est-ce qu’elle était au courant de sa situation ou est-ce qu’il lui a menti et elle n’a appris la vérité que lorsqu’elle lui a parlé de sa grossesse ? Tant de questions qui n’auront jamais véritablement de réponses. Je me doute que mon paternel ne voudra jamais entendre parler de moi. Il reste juste ses autres enfants. J’en parle timidement à Thomas qui semble quelque peu hésité avant de me parler à nouveau. C’est comme s’il ne savait pas sur quel pied danser et je me demande si dans le fond, il n’était pas déjà au courant de tout cela. Il ne me le dira probablement jamais et je ne lui en veux pas, ce n’est pas à lui de me parler de cette histoire après tout. Je l’écoute attentivement, hochant parfois la tête suite à ses propos. Il a raison, j’ai toujours voulu avoir un frère ou une sœur et maintenant, j’en ai carrément quatre. C’est tout nouveau et dans le fond ce qui me fait me plus peur, c’est qu’il me rejette complètement, tous les quatre. « En fait… J’ai juste peur qu’ils me rejettent en bloc, tu vois ? » Je soupire un peu et avale la dernière gorgée de mon café. « Après tout, je débarque de nulle part. Ils vont croire que je suis là pour leurs argents ou quelque chose comme ça. Enfin je sais pas, ça me stresse. Beaucoup. » Peut-être même un peu trop dans le fond, mais j’ai toujours été comme cela, à me mettre la pression pour un rien. Dans le fond, Thomas a raison, je dois profiter de ce nouveau départ. « Mais je suis contente, tu sais, enfin j’ai juste rencontré Milena pour le moment, mais j’ai hâte de voir les garçons aussi. » Les garçons. Ca me fait bizarre de dire cela. J’ai trois frères, j’en ai toujours voulu un et voilà que maintenant, j’en ai trois. C’est fou tout de même. J’ai encore un peu de mal à réaliser, mais j’ai hâte de pouvoir véritablement découvrir cette famille. Il va falloir que je me lance un jour ou l’autre, mais pour le moment, je préfère observer de loin un peu. « Elle… Elle a l’air géniale, tu sais. » Je souris un peu rêveuse, j’admire beaucoup Milena. Elle a l’air d’avoir tout réussi dans sa vie. « C’est une avocate de renom, elle gère son cabinet à la perfection, elle est toujours bien habillée, toujours avec le sourire. » Je dois un peu trop l’admirer, mais bon, c’est plus fort que moi. « Elle m’a donné ma chance alors que je n’ai aucune expérience et l’autre jour elle m’as même offert à dîner, comme ça, juste parce que je traînais un peu tard au bureau. J’ai passé un super moment avec elle. » C’est vrai que je ne suis pas prête d’oublier cette soirée en compagnie de ma grande sœur. « J’ai juste trop peur de lui dire la vérité. Qu’elle me rejette tu vois… Je sais pas. »  

On a beau ne plus se voir assez souvent, avec Elora la conversation se fait très naturellement. Les sujets, bien que banals, sont très agréable. Et je crois que ça lui fait du bien, à la jeune femme, de parler de tout ce qui lui passe par la tête. J'avoue que c'est avec un certain malaise que je refuse poliment sa proposition de garder mes enfants, lui expliquant clairement que nous avons déjà notre babysitter attitrée et que surtout Arthur a besoin de calme et surtout de stabilité. Plus tard, quand il sera plus grand et sociabilisé, peut-être que nous feront un roulement pour l'habitué à différentes personnes. Mais pour l'instant il n'en est pas question.  Et ça Elora le comprend sans problème. Elle est maligne comme fille, comprenant facilement que je ne dis pas ça pour la blesser et ne le prend absolument de façon personnelle.  «Tes deux job ? » demandais-je, intéressé étant donné que c'est une nouveauté ça.

Au final, après un instant de silence pendant lequel nous dégustant tranquillement nos cafés,  Elora lui fait finalement l'aveu qui est à l'origine de notre rendez-vous : elle a apprit dernièrement pour la double vie de son père et qu'elle a, en vrai, des demis frères et une demie sœur. Je joue l'étonnement, mais je ne suis pas un comédien aguerrie et Elora me connaît parfaitement. Elle sait sans doute que je suis au courant de l'histoire. Dans le fond, j'espère qu'elle ne m'en voudra pas trop. De ce fait j'essaie de faire en sorte de paraître surprit en lui disant que ça ne changera pas grand chose pour elle qui s'est toujours plainte d'être fille unique. C'est dans un soupire qu'elle exprime sa crainte que sa nouvelle famille la rejette en bloc sous prétexte qu'elle 'débarque de nulle part' et qu'ils vont croire qu'elle est juste là pour leur argent. A ces paroles je ne peux pas m'empêcher de pouffer légèrement d'un rire moqueur  «T'es pas sérieuse là » dis-je en secouant la tête  «Elora, est-ce tu t'entends parfois parler ? » demandais-je en posant un regard bienveillant sur la jeune femme  « Et puis tu t'es vu ? T'es sans doute la fille la plus humble qui existe, s'ils pensent vraiment que t'en as après leur argent, alors c'est qu'ils sont bête, tout simplement» concluais-je en haussant les épaules  «Attend un peu quand même avant de tirer des conclusions de ce genre, ok ?  » dis-je avec une certain douceur, tout en étant plus que sérieux. Le pire qu'elle puisse faire maintenant c'est se faire des histories et créer des scénarios qui n'ont pas lieu d'être et qui ne verront sans doute jamais le jour !

Ainsi donc, afin de la guider vers un esprit un peu plus rationnel, je lui demande de me parler de cette Milena qu'elle a évoqué. Et l'expression d'Elora change du tout au tout. Avocate de renom, gérant son cabinet à la perfection et toujours bien habillé, cette demie sœur à l'air géniale. D'autant plus qu'elle a donné sa chance à ma petite protéger pour qu'elle puisse travailler pour elle sans qu'elle n'ait une quelconque  expérience dans le domaine. Et en plus elle lui a offert le dîner la dernière fois et elles ont passé un super moment. Toutefois, le sourire de la jeune blonde se perd lorsqu'elle finit par dire avoir trop peur d'annoncer la vérité à Milena.  « Personne ne te demande de lui dire la vérité tout de suite » dis-je rapidement  «Cela dit, en toute honnêteté, à ta place je ne tarderais pas trop pour lui dire la vérité » dis-je en reprenant ma tasse en main  « Si tu laisses passer les semaines voire les mois,  avant de te révélé au grand jour, je pense que les risques qu'elle soit surprise -dans le mauvais sens du terme- soit plus grand » je me tais un instant, réfléchissant à la suite de mes paroles  «A mon avis tu devrais être franche. Tu lui propose un café, comme avec moi et tu lui montre la lettre de ta mère. Elle sera surprise cela va sans dire, mais qui sait ...peut-être la joie sera-t-elle beaucoup plus grande ? Je veux dire .. tu ne la connais pas et la réaction des gens sont très souvent totalement différentes de ce qu'on ce qu'on imagine» lui dis-je, haussant les épaules.  «Alors essaie de rester rationnelle, de ne pas te faire des films comme le 'ils vont croire que j'en ai que pour leur argent'. Essaie plutôt de te mettre à leur place : comment est-ce que tu as réagis toi quand t'as apprit leur existence ? Tu étais heureuse, non ? Eh bien ce sera sans doute aussi leur cas » j'hausse les épaules et fini mon café  «Et quand même bien ne le seraient-ils pas tout de suite, ils seront très rapidement conquis par toi. Reste comme tu es, naturelle agréable et tout ira bien » concluais-je avec sincérité, pensant réellement ce que je suis entrain de dire.

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Thomas & Elora

Je me rends compte que cela fait un moment que je n’ai pas discuté avec Thomas lorsqu’il se retrouve totalement surpris d’apprendre que je jongle avec deux jobs depuis quelque temps. J’ai le sentiment que nous nous sommes véritablement éloigner depuis le décès de maman. Je ne peux pas lui en vouloir après tout, il était d’abord ami avec ma mère et il a autre chose à faire après tout. « Oui, je travaille comme assistante dans un cabinet d’avocats et puis le soir, je bosse toujours dans le même bar. » Autant dire que les deux choses ne vont pas vraiment ensemble, mais bon… Ce sont un peu les choses que j’ai trouvées et je ne peux pas me passer d’un de ces emplois. « Tu sais c’est… Fin pour rembourser les dettes et tout quoi. » J’ai des factures monstrueuses qui m’attendent tous les mois. Il y a encore les anciennes dettes que Liam nous as laisser en partant et puis il y a les deux crédits que maman avait souscrit. J’ai réussi à solder un peu plus la moitié de tout cela en prouvant le décès de maman, mais pour le reste, je dois me débrouiller. Je ne vais jamais m’en plaindre parce que ce n’est pas du tout mon genre, mais il est vrai que parfois il y a des moments bien plus difficile que d’autres.

Ne voulant pas trop m’attarder sur ce sujet, je finis par lui parler de ma découverte familiale. Après tout, c’est pour cela que j’ai demander a le voir. Il ne me faudra pas longtemps pour comprendre que Thomas était déjà plus ou moins au courant de tout cela, mais je ne retiens pas. Je ne veux pas me fâcher avec lui, s’il ne m’en a jamais parlé, c’est sûrement parce que maman lui avait demandé de garder le secret. Je respecte cela. Alors, je me contente de lui expliquer la situation actuelle et surtout ce que je ressens par rapport à tout cela. Autant dire que je suis vraiment perdue et que mes pensées ne semblent pas plaire à Thomas. Je ne sais pas vraiment faire sans me rabaisser. Lorsqu’il me demande si je suis sérieuse, je me contente de hausser les épaules. J’ai quelque peu l’impression de me faire gronder, mais très rapidement Thomas retrouve toute sa douceur. C’est bien pour cela que j’apprécie autant de discuter avec lui, même s’il n’est pas forcément d’accord avec moi, il reste très doux et attentionné avec moi. Je crois que, dans le fond, Thomas cherchera toujours à me protéger. « C’est plus fort que moi, tu le sais bien… » Liam a complètement détruit le peu de confiance que j’avais en moi et depuis, je passe mon temps à me rabaisser. « Je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’ils ne vont pas m’aimer, ils vont me rejeter en bloc. Je suis l’étrangère dans leur vie. » Personne ne pourra m’enlever cela de la tête, je vais débarquer dans leur vie comme un cheveu sur la soupe. C’est bien pour cela que je n’ose pas encore les aborder pour leur dire la vérité.

Cela n’empêche le fait que je me sois rapprocher de Milena et lorsque Thomas m’en demande plus sur elle, je me mets à parler vite telle une petite fille excitée. Je sais que je la mets probablement un peu trop sur un piédestal, mais je l’admire réellement. Peut-être un peu trop et c’est bien pour cela que je n’arrive pas à lui dire la vérité. C’est avec attention que j’écoute les conseils de Thomas. Il a raison dans le fond et je le sais parfaitement. « Je sais Thomas… » dis-je en baissant quelque peu les yeux. « J’ai vraiment trop peur qu’elle s’énerve et qu’elle me demande de partir. » Je n’ai pas peur de perdre mon travail. Enfin si, mais ce n’est pas le plus important. Je suis juste terrifié par la réaction que l’avocate pourrait avoir envers moi. Je crains le rejet tout simplement. Malgré tout, j’écoute attentivement les conseils de Thomas. Je dois avouer que je n’avais pas pensé à prendre Milena a part comme nous sommes en train de le faire et juste avoir une conversation à cœur ouvert avec elle. Je n’ai jamais pensé à lui montrer la lettre de ma mère et je dois dire que c’est une bonne idée. Comme quoi, il fallait vraiment que j’en parle avec quelqu’un afin d’y voir un peu plus clair. « Je n’avais même pas pensé à tout cela. » avouais-je a voix basse. J’avais réellement besoin d’un avis extérieur sur la situation et je suis contente que Thomas prenne le temps de trouver des solutions avec moi. « Je vais y réfléchir un peu, mais il faut que je fasse comme ça, tu as raison. Autour d’un café, dans un endroit neutre. C’est bien comme idée ça. » Je hoche la tête et termine ma boisson tout en posant à nouveau mon regard sur l’homme assis en face de moi. J’ai toujours admiré la manière calme et posé que Thomas a lorsqu’il s’exprime. Il m’apaise et je me sens un peu moins nerveuse lorsque je suis en sa compagnie. Il m’interroge quelque peu et je souris en entendant ses questions. « J’étais contente dans un sens parce que je n’ai jamais vraiment eu de famille, mais en même temps… J’en veux beaucoup à maman de m’avoir toujours plus ou moins menti sur mon paternel. » Jusqu’à présent, je croyais réellement que mon père nous avait abandonnées et qu’il n’était qu’une amourette de passage pour maman. En réalité, elle a vécu une véritable histoire avec Monsieur Grimes et c’est lui qui la forcer a quitter son pays natal, pour protéger sa famille à lui. C’est bien pour cela que je stresse tellement à l’idée d’entrer en contact avec Milena et ses frères. « Mais comprends que pour eux ça va être complètement différent. Je suppose qu’ils sont au courant de rien. Du jour au lendemain, je vais débarquer dans leur vie, leur apprendre que leur père a eu une maîtresse et un enfant caché. » Rien que de dire les choses comme cela, je me sens nerveuse et commence à tordre mes doigts. « Je suis le sale petit secret, il a forcé maman à quitter les Etats-Unis… Tu peux comprendre que j’envisage le pire depuis que j’ai appris tout cela. » Je soupire à nouveau et tente de me cacher derrière ma tasse de café. « J’ai toujours voulu avoir une famille, mais pas vraiment de cette manière. » C’est vraiment une situation particulière que je n’aurais jamais pu imaginer auparavant. « J’y pense tout le temps et je sais qu’il va falloir que je me lance, mais voilà ça me stresse beaucoup et j’ai vraiment peur de leurs réactions. » Je tape des doigts contre ma tasse désormais presque vide, un peu nerveuse. « J’avais pas vraiment besoin de cela. »  

Je grimace légèrement lorsqu’Elora me dit bosser dans un cabinet d’avocat et toujours dans le même bar que d’habitude. «Mais oui bien sûr, tu me l’avais même dit la dernière fois qu’on s’était appelé » dis-je avec un facepalm en pestant intérieurement contre moi-même «Désolé, ma mémoire me joue des petits tours ces derniers temps » ce doit sûrement être le stress de la préparation du mariage et tout ce qui s’en suit. Je n’en dis pas plus car je sens mon cœur se serrer lorsque la plus jeune m’avoue que ces deux jobs sont là pour payer les dettes qui lui sont retombées dessus à la mort de sa mère. «Je vois … » soufflais-je en hochant doucement la tête « Enfin si tu as besoin d’aide de ce côté-là, surtout n’hésite pas, ok ?» indiquais-je. Bien que je ne roule pas forcément sur l’or et que j’ai sans doute besoin de tout l’argent nécessaire pour offrir à Myrddin un mariage digne de ce nom, Elora fait partie de ces personnes à qui je prêterais autant d’argent que nécessaire.

Au final, ce qu’elle m’avoue ensuite, est autrement plus intéressant que cette question financière. Elle a découvert le secret que sa mère m’avait confié quelques mois plus tôt : la vérité sur son père.  Et ça semble réellement chambouler le peu de confiance qu’Elora a en elle. Si bien qu’elle se met à douter sur sa propre personne, se disant qu’elle ne va pas plaire à sa nouvelle famille et que celle-ci va la rejeté. J’essaie tant bien que mal de la convaincre que ce ne sera pas le cas, mais je ne suis pas sûr que j’y parvienne aujourd’hui. « Je comprends» dis-je en hochant la tête «Mais fait moi confiance et dis toi que tout ira bien » assurais-je, persuadé par ce que j’avance.

Je lui demande ensuite de me parler un peu de cette Milena qui est la demi-sœur de ma petite Elora afin de me faire une image de la personne. Le portrait qu’elle me dresse me laisse penser que l’avocate à tout pour plaire : une belle carrière, une femme forte et surtout un grand cœur. Je suis donc d’autant plus persuadé que tout ira pour le mieux et qu’elle ne prendre pas mal le secret d’Elora. Mais celle-ci n’est clairement pas de mon avis et ça ne m’étonne qu’à moitié –voire pas du tout. Sa peur que Milena s’énerve, lui demandant de partir de son cabinet et de sa vie, me semble tout à fait irrationnelle et j’essaie, en détournant le sujet, d’enlever cette peur de ma protéger afin de lui ouvrir les yeux et comment tourner cette situation à son avantage. La jolie blonde semble prendre conscience que sa peur est infondée lorsque je lui propose la solution la plus simple qui existe : en parler avec Milena dans un endroit neutre autour d’un café ou d’un thé. Elle m’avoue ne pas avoir pensé à cette solution et je me redresse pas peu fière d’avoir émit cette proposition.

Dans un sourire apaisant, je lui dis que toute manière elle doit être heureuse d’avoir apprit l’existence de cette famille. Ce qui est vrai mais, comme elle me l’apprend, elle en veut beaucoup à sa mère de lui avoir cacher ce secret «C’est normal ça aussi » dis-je en hochant la tête « Un ami de travail de Myrddin a apprit en début d’année qu’il avait été adopté. Après 23 ans ! ça va faire un an qu’il le sait et je ne suis pas tout à fait certain qu’il s’en est remit de ce choc. Donc je ne te comprends que trop bien. Toutefois, ta mère avait ses raisons pour ne pas t’en avoir parlé avant. Ton père ne devait pas être le plus réglo des mecs et puis il était mort à ses yeux. Donc … je peux comprendre qu’elle ne t’en ais pas parlé avant. Mais crois moi, ce secret lui pesait réellement, bien plus que tu ne l’imagines» combien de fois n’ais-je pas vu la mère d’Elora pleurer sans que je ne sache pourquoi ? Combien de fois, depuis qu’elle a craqué dans mes bras n’avons-nous pas essayé de trouver des solutions ?  

La jeune fille me demande ensuite de comprendre que pour sa nouvelle famille cette nouvelle sera aussi très dure à encaisser, qu’elle est le vilain petit secret de leur père qui a forcé sa mère à quitter les USA et que c’est pour ça qu’elle imagine et s’attend au pire. Lorsqu’elle se met à tapoter nerveusement la tasse avec ses doigts, je me penche en avant et entour ses doigts de mes grandes mains «C’est normal que ça te stress, je n’en attendais pas moins de toi tu sais ? » me moquais-je gentiment, sachant pertinemment qu’Elora ne le prendra pas mal « Mais tu ne finiras pas de stresser tant que tu n’auras pas mis tout ça au clair et que tu te seras révélé au grand jour»  je me redresse, plongeant mon regard dans celui de la jeune fille «Si ça se passe bien, tant mieux, je te montrerais comment on sabre littéralement le champagne » souriais-je, amusé « Sinon, eh bien … je veux bien me sacrifier et regarder une comédie romantique en bouffant de la glace à la vanille à la cuillère directement dans le pot.» j’hausse les épaules «On peut même regarder un disney si tu veux et tu pourras chanter » je conclus le tout par un rire amusé, pas tout à fait sérieux par ce que j’avance, mais on ne peut plus sérieux dans le sens où je saurais être là pour Elora.

Wherever I go, you bring me home

Thomas & Elora

« C’est la vieillesse ça. » dis-je en riant quelque peu pour détendre l’atmosphère. Je comprends que Thomas n’enregistre pas forcément tout ce que je peux lui raconter lorsque je lui téléphone. Généralement, je ne l’appelle pas souvent, mais il est vrai que lorsque je finis par le faire, je suis du genre a lui tenir la jambe pendant plus d’une heure pour tout lui raconter. Je ne suis pas une grande bavarde, mais avec Thomas les choses sont toujours différentes. Malgré tout, je ne peux m’empêcher de grimacer lorsqu’il me propose de m’aider financièrement. Je galère toutes les fins de mois, mais jamais je n’irais réclamer de l’argent ou alors il faudrait vraiment que je sois dans une merde pas possible. De plus, je sais parfaitement que le brun est en train d’organiser son mariage et je sais à quel point cela entraîne des dépenses. « Pense à ton mariage, moi, je me débrouille t’en fais pas. » lui dis-je en souriant quelque peu afin de ne pas le vexer. Je préfère réellement m’en sortir seule à ce sujet.

Rapidement, Thomas fait de son mieux pour me rassurer au sujet de ma nouvelle famille. Dans le fond, je sais parfaitement à quel point il a raison, pourtant, je ne peux m’empêcher de me sentir stresser et mal à l’aise a l’idée de leur annoncer tout cela. C’est un sujet véritablement tendu pour moi et pourtant Thomas prends le temps de me rassurer, de m’expliquer les choses d’un point de vu bien plus objectif que le mien. Je dois avouer que cela me fait du bien de pouvoir en discuter avec lui. C’est comme si un poids énorme venait de s’envoler de sur mes épaules. Pourtant, je prends le temps de lui expliquer mon ressenti notamment vis-à-vis du mensonge que maman m’as servi pendant vingt-deux ans. Dans le fond, je peux comprendre ce qui la pousser à agir de cette manière, mais je reste déçu. Encore plus, lorsque je comprends au travers des mots de Thomas qu’il était au courant de tout ça depuis un moment désormais. Au moins, il a pu soutenir maman dans tout cela. Je soupire quelque peu et ne peut empêcher les larmes de me monter rapidement aux yeux. « Elle me manque beaucoup… » dis-je doucement. Je n’ai pas spécialement envie de m’attarder sur le sujet, mais j’avais besoin de le dire, je crois. Je ne parle jamais de maman, juste à Noam de temps en temps et encore.

Heureusement, le brun ne s’attarde pas sur mes dernières paroles et encore une fois, il me rassure pleinement. Venir prendre un café avec lui était véritablement une bonne idée. J’avais besoin de cette conversation et sa proposition me fait rire quelque peu. « Tu me laisserais faire comme quand j’étais petite ? » demandais-je les yeux pétillants quelque peu. Enfant, je passais une soirée chez Thomas dès qu’il était rentré de mission et notre petit rituel était de regarder un Disney. Je finissais toujours par chanter les chansons à tue-tête et je me lâchais pleinement parce que je savais que le brun ne me réprimanderait pas. C’étaient mes instants bonheurs d’enfance et c’est quelque chose qui me manque quelque peu. « Même si tout se passe bien, on doit se refaire ça une fois, c’est mes meilleurs souvenirs d’enfance. » dis-je en lui souriant quelque peu.

On prend le temps de papoter encore un peu tous les deux et lorsque je jette un œil à ma montre, je me rends compte qu’il va être temps pour moi de partir pour aller prendre mon service au bar. « Je vais devoir partir pour aller prendre mon service Tom. » Je lui souris quelque peu et sors un billet de mon sac afin de laisser un pourboire, une habitude que j’ai prise après avoir commencé a travailler au bar. Je me lève et fais le tour de la table afin de venir embrasser la joue de mon ami. « Bon, tu m’envoies les détails pour le mariage et puis de toute façon, on s’appelle comme d’habitude ? » Je lui souris tendrement et viens encore le serre dans mes bras ne sachant pas vraiment quand je vais le revoir. Cet instant en compagnie de Thomas est tout ce dont j’avais besoin pour reprendre un peu d’énergie.