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 mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks

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Message(#) Sujet: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptyMer 22 Aoû 2018 - 15:57


it's been so long, my mind had to fill the blanks
Jill & Ginny

La voix de Tad à l’autre bout du fil avait toujours cet effet calmant, même après toutes les années passées. C’étaient les souvenirs des soirées au retour du lycée à laisser le combiné allumé pendant qu’on faisait nos devoirs à distance. Il ponctuait mes silences concentrés d’un concours de rots de sa part, complètement hilare, je le faisais sursauter en lui partageant mes flashs, mes idées, mes futurs dessins avec trop d'enthousiasme pour son petit coeur d’adolescent à la flemme assumée. Aujourd’hui encore, presque à 30 ans tous les deux, je lui forçais quelques fois la main à chaque mois pour gratter quelques heures d’appels, quand il sortait du boulot, quand j’étais à nouveau abonnée à mon insomnie et qu’il rentrait de show, quand j’avais besoin, et lui inversement. « Je sais. J’ai pas à me forcer. » que je marmonne le pinceau entre les lèvres, affalée devant mon établi à terminer une toile distraitement. Tad ne dit mot, ce n’est que moi qui discute, qui raisonne, qui essaie de trouver un terrain d’entente, qui sens une petite ouverture de peut-être, je dis bien peut-être, faire un pas vers Matt maintenant que la poussière est retombée et qu’il a respecté mes demandes aussi longtemps. « Mais je veux juste passer, voir. J’entrerai que si je suis prête. » la vie va bien, depuis que je suis libre d’eux. La vie est parfaite depuis que je n’ai plus à prouver à chaque jour que je suis une grande fille, que je suis capable de me gérer toute seule, que je n’ai pas besoin de toute leur attention, toujours, tout le temps, trop fort. Pourtant, j'ai tout de même commencé à penser un peu plus à Matt, à vouloir un peu plus que des silences, que des excuses. Le choix est difficile, probablement impossible. Et je sais que mon meilleur ami n’a pas l’intention de prendre cette décision à ma place ; qu’il ne se donnera la peine que de s’assurer que je le fais pour moi, et pour personne d’autre. Bien sûr que je ne suis pas prête à lancer une discussion tout de suite. Mais voir Matt, faire un premier essai, un timide, mais un tout de même, me semble être une option viable. Jusqu’à ce que je sois devant lui, et que je sache de suite si j’ai besoin d’encore un peu de temps, si j’ai besoin que Tad soit là, si j’ai besoin tout court. « Et sinon, on se voit toujours ce soir, avec Noah? » secouant la tête, déposant mon matos sur l’étagère prévue à cet effet - ou qui a commencé à l’être maintenant que mon bordel y siège en permanence, je m’assure des plans pour la soirée, anticipant déjà l’enthousiasme de Noah d’enfin poursuivre le marathon Stargate avec son parrain lui qui a dû suspendre son visionnement entre mon retour du Japon et son retour à la maison. Cooper confirme, le cadran tourne, et une poignée de secondes après m’être levée trop vite de mon siège, mes pieds trouvent une place dans le seau de peinture ouvert au sol. Pouffant de rire devant ma maladresse, c’est un « Bonne journée, j’t’aime. » qui conclut l’appel, raccrochant pour occuper mes mains à ramasser mon mess monumental du jour.

Le Death before decaf, donc. Son terrain de jeu, son oasis, son repère, le coin du quartier que j’évite comme la peste depuis janvier, simplement pour ne pas rien provoquer, et pour me laisser toutes les cartes en main au cas où le revoir me fasse plus de mal que de bien. Le chemin vers Matt se passe en douceur, mains enfouies dans les poches de mon jeans et écouteurs au fond des oreilles, mes pensées sont relativement zen au fil de mes pas. J’ai réfléchi, à aujourd’hui. Je l’ai anticipé, je l’ai tourné dans un sens comme dans l’autre, je l’ai étudié, calculé. Une visite au café de courtoisie, quelques mots échangés, et un prochain rendez-vous où on s’expliquera, où on reprendra tout du début. J’essaie de chasser le fait que d’imaginer son visage m’est difficile tellement les mois passés loin de lui ont eu l’effet d’une gomme à effacer sur tout l'univers qu'il a représenté pour moi pendant presque une vie entière, et je m’accroche, je le jure, à cette sensation de ne pas vouloir laisser les choses aussi à mal longtemps, de laisser des zones grises sur le pourquoi du comment il a agi ainsi, et surtout ce qu’il en a appris, ce qu’il appliquera désormais. Naïve Ginny qui fait confiance, qui aime beaucoup et fort, qui y croit, aux deuxièmes chances. Stupide Ginny qui sent ses pieds ralentir une fois l’affiche du commerce dans son champ de vision. Lâche Ginny, qui finit par s’immobiliser dans son mouvement, doutant une fraction de trop d’être prête justement. Inspirant profondément, je suis à un soubresaut d’abandonner, de retourner à la maison, de retéléphoner à Tad, de lui avouer ma faiblesse, de repousser ce moment à un autre jour, ou mieux encore, de m’assurer que mon ami sera là lorsque j’arrêterai de me mettre la tête dans le sable, que j’arrêterai d’être si idiote. « Jill. » tournant le coin, par contre, y’a quelqu’un qui me scotche dans mon élan. Quelqu’un que je n’ai pas vu depuis Londres, depuis presque 3 ans. Quelqu’un que, tout comme Matt, j’ai autant aimé de tout mon coeur que détesté avec la même énergie, la totale. Ma soeur, la seule, l’unique. Jill dans toute sa splendeur qui arrive au pire et au meilleur moment. Jill qui rayonne, Jill qui talonne, et Jill qui, surtout et malgré toutes les années à grandir à ses côtés, je n’arrive jamais à lire de la bonne façon. Autant savoir sur quel pied danser directement, et éviter de déclencher une fin du monde à quelques mètres à peine de l’aîné McGrath pouvant compléter le trio du drame à merveille.  « C’est une bonne, ou une mauvaise chose que tu sois là? » son arrivée à Brisbane m'étonne à peine, habituée à rien d'autre qu'à être surprise, qu'à être déstabilisée par ma soeur. Bien sûr que j’anticipe que notre frère sait déjà. Elle ne passerait pas dans le coin autrement. Ou alors justement? Et depuis quand est-elle là? Et pourquoi? Ce qu’il y a de bien avec Jill, mais aussi de pire, c’est qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre d’elle. Et c’est bien ce qui me fascine autant que cela m’effraie.

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Message(#) Sujet: Re: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptyLun 3 Sep 2018 - 15:47


it's been so long, my mind had to fill the blanks
feat. Ginny McGrath

What are you even doing? You’re making a fool of yourself. Just stop, seriously, just stop. Stupid.

C’était bien la première fois depuis des semaines que Jill McGrath ne s’était pas retrouvée dans cet état. Le début de la soirée avait pourtant démarré de la manière la plus classique qui soit dans la vie de la jeune femme : c’était l’une de ces soirées typiques où elle avait croisé l’un de ces inconnus assez beaux et attirants pour le coller toute la soirée et le suivre dans cette « after party entre potes » dans l’un des quartiers les moins appréciés de Brisbane. Entre la musique allant du plus fort qu’elle pouvait, des tonalités basses montées au maximum et des boum, boum qui tambourinaient dans le cœur de la jeune McGrath et de la circulation de cette nouvelle drogue dans ses veines, Jill s’était retrouvée pendant quelques heures dans un état second, ce genre d’état qu’elle cherchait fréquemment, où plus rien n’avait d’importance et là où tout semblait rouler comme sur des roulettes. Assise dans l’un des canapés, elle avait passé la moitié de la nuit à discuter avec des personnes qu’elle connaissait à peine et cela faisait du bien d’entendre d’autres voix que celles dont elle avait l’habitude d’écouter. En prime, elle aurait sans doute aimé que ses retrouvailles avec ses proches se passent autrement. Mais c’était toute une histoire. Là, elle s’en était fichée royalement. Les battements de son cœur avaient cogné toute la nuit dans ses veines.

Lorsqu’elle s’était décidée à rentrer chez elle, dans ce pauvre appartement de deux petites pièces à Fortitude Valley, au sixième étage d’un building qui peinait à tenir debout, Jill ne s’était pas attendue à ce que, aux alentours des huit premières heures matinales, sur le chemin du retour, à ce que sa tête vienne à la toquer de manière maladive, ni à ce que cette voix bien trop familière vienne encore à lui frapper son esprit, occuper toutes ses pensées et lui dicter sa conduite. What are you doing here ? Not this way. Pourtant sur le chemin du retour, à quelques pas du quartier où elle habitait depuis son retour de Londres, Jill s’arrêta net et se prit la tête entre les mains. « Tais-toi » se surprit-elle à se dire, à cette voix gravement masculine en train de la commanditer. A côté d’elle, deux ouvriers étaient en train de passer avec la benne à ordures et ils s’étaient même arrêté quelques instants pour la regarder. Look at these two, reprit cette voix masculine à l’intérieur, they hate you. Jill leur lança un regard noir et s’enfuit quelques rues plus loin. Ca lui faisait mal à la tête, c’était toujours cette même vois qui revenait : une voix bien plus grave que celle de son père, ce genre de voix qui venait des tripes, un genre d’alter-ego masculin à la limite, qui venait pour lui rappeler qu’elle ne valait rien. Parmi cette vague de voix circulant dans sa tête, elle se rappela difficilement que sa séance avec son nouveau psychiatre avait porté ses fruits la veille. Mais alors qu’elle glissait sa main dans la poche de sa veste, la voix retentit une nouvelle fois : No more pills. Mécaniquement, Jill jeta alors sa nouvelle boite de médicaments dans les égouts, le regard vide. Stupid. Ce genre de situations où les voix tambourinaient dans sa tête bien plus fort que la musique house club en discothèque lui faisait perdre la raison. Elle avait besoin d’appeler quelqu’un et d’aller hurler dans ses bras. Celui qu’elle avait vu la veille, Finn ? Trop occupé avec « il y a cette fille » bla bla bla. He doesn’t even care about you. Jill pensa alors à son frère, celui qu'elle avait retrouvé quelques jours plus tôt, celui qui pouvait limite la supporter sans trop de jugements. Est-ce que Matt allait pouvoir l’aider ? Après tout, le Death Before Decaf était ouvert. You’re so stupid. Les yeux fermés, la boite vide de médicaments dans la main, Jill fonça tête baissée pour traverser ce qui lui restait de Spring Hill pour rejoindre le sud de la ville à pieds, abandonnant toute idée de retourner vers le bord de Brisbane, où  se trouvait son appartement.

« Jill ». Cela faisait presque une heure qu’elle marchait avec cette voix dans sa tête, doublée par la sienne qui lui disait de ne pas écouter la première. C’était extrêmement difficile de ne pas hurler à la mort et de s’arracher les cheveux. Mais s’il y avait bien une chose qui n’allait pas arranger les choses, c’était d’entendre cette troisième voix, une voix bien trop familière elle aussi. Jill rouvrit les yeux, tomba nez-à-nez avec sa plus jeune soeur. Face à elle, l’auteure de tous ses soucis, celle qui, par son innocence, brillait de fragilité et de stabilité à la fois. Celle pour qui toute la famille était partie à Londres, celle à cause de qui elle n’était plus le centre d’attention dans les moments où elle en avait besoin. Les larmes de Jill montèrent directement à ses yeux. Ce n’était pas le moment que Ginny rajoute sa couche alors qu’elle aussi, elle cherchait désespérément Matt devant son établissement. « C’est une bonne, ou une mauvaise chose que tu sois là ? ». C’était un air détaché, c’était limite loin d’être une surprise pour Ginny de la voir là. Elle se sentit aussitôt agressée. You think it’s funny, don’t you ? Jill tenta de remettre tant bien que mal sa capsule vide de traitement dans sa poche pour la cacher à sa Ginny et releva lourdement les yeux vers elle. You think it’s a joke. It’s not a joke. « Ca a déjà été une bonne chose pour toi que je sois là ? » avait-elle répondu d’une voix lente, qui avait demandé toute la concentration du monde. Ses yeux clignaient difficilement, une voix en elle était en train de répéter un discours d’un avion avant un décollage, accompagné d’une voix féminine qui lui disait de courir, courir aussi loin qu’elle pouvait, que d’aller voir Matt était une mauvaise idée. What are you even doing? You’re making a fool of yourself. Just stop, seriously, just stop. Jill, toujours devant sa plus petite jeune, secoua la tête, en tentant de paraitre la plus naturelle possible. « Mais j’imagine que ta venue dans cette rue est plus importante que la mienne, comme toujours. Tu as sans doute une bonne raison alors vas-y, fais-toi plaisir.. » avait-elle fini par prononcer, non sans difficultés, sur conseils des voix dans sa tête. Elle s'était même reculée du trottoir pour laisser passer Ginny. She knows. She knows about you, so get the hell out of here.
©crack in time


Dernière édition par Jill McGrath le Ven 7 Sep 2018 - 14:00, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptyVen 7 Sep 2018 - 4:50


it's been so long, my mind had to fill the blanks
Jill & Ginny

Jill, que j’avais aimée d’un amour infini. Les nuits brûlantes d’été, quand elle me faisait une place dans la cabane dans l’arbre, quand elle me pointait les étoiles, me parlait des voisins qui l’embêtaient, repassaient sur mes devoirs frais faits pour y gribouiller des dessins qui la faisaient éclater de rire. Jill et son courage, Jill et sa verve, son impulsivité, sa fougue. Ses cartes postales d’insultes, ses messages laissés sur ma boîte vocale à pas d’heures, le modèle qu’elle avait toujours été pour moi sans même le savoir, sans l’assumer, sans que moi-même je ne trouve la force de le lui confirmer. Jill que j’avais détestée aussi, avec tant de puissance que la haine en soit me faisait encore tellement peur. Ses piques violentes, ses attaques à répétition. Sa facilité à cogner même lorsque j’étais physiquement et psychologiquement par terre, surtout à ce moment-là au final. Ce pouvoir ancré et inné qu’elle avait à voir à travers mes mensonges et mes masques, mon besoin de ravaler et ma crainte d’assumer la seconde suivante. Jill et tout ce qu’elle représentait, la famille, l’estime, la crainte, la terreur. Une bombe à retardement, une tornade, ma chair et mon sang, et son regard blasé, las, épuisé et accablé qui finit par se poser sur moi après presque trois ans sans le moindre contact, sans la moindre parole. Puis, c’est sa langue qui claque, ce sont ses mots qui nous rattrapent et qui gâchent tout, qui font de ces retrouvailles quelque chose d’amer, alors que je ne m’attendais lâchement pas à un autre scénario. « S’te-plaît, pas comme ça, pas aujourd’hui. » que j’implore à demi-mots, sachant bien sûr qu’il est trop tard, et que peu importe comment je l’amène, mon aînée risque de jouer les cartes qui lui plaisent, de faire mal si cela la tente, si cela l’inspire, et inversement si le vent est bon. La connaissant toutefois mieux qu’elle ne l’avouera jamais, je reconnais pourtant dans ses prunelles quelque chose d’autre, la même frousse qu’elle haït, la même peur qui l’empêchait de dormir à l’époque de Londres, quand les voix étaient trop fortes, trop chiantes, quand elles prenaient toute la place et ne lui laissaient rien d’autre que panique sur angoisse.    

« Je venais voir Matt. » que je souffle, le prénom du frère qui finit toujours par être suivi d’un frisson d’appréhension à chaque fois où il est mentionné, depuis maintenant une longue année. Pas la peine de mentir à Jill, pas la peine de couvrir les apparences, sachant très bien que ce qu’elle veut savoir, elle le saura en temps et en heure. Je n’ai pas envie, de toute façon, de lui cacher quoi que ce soit. Surtout que sa vue a quelque chose de presque calmant, de presque rassurant. Si jadis je n’aurais jamais pu tenir un discours de ce genre lorsqu’elle était dans les parages, c’est un drôle de pressentiment - et apparement plus positif que prévu - qui comble mes pensées, qui guide mes coups d'oeil à la dérobée, un bref sourire qui va pour repartir à constater son état. Elle semble défaite, elle semble instable, et même ses piques dont je fais fi ne suffisent pas à me berner quand je me souvenais parfaitement et clairement de tous ces moments de crise où j’avais assisté à sa débandade sans jamais pouvoir faire un geste ou dire le moindre mot. « Ça peut attendre. » bien sûr que oui, que ça peut attendre, Ginny la trouillarde, la peureuse. L’excuse est parfaite et la distraction est légitime, maintenant que mes iris ont quitté l’enseigne du café de Matt, oubliant par le fait même la possibilité que sa tête brune éméchée ouvre la porte de l’établissement dans les minutes qui suivront. Je le nie, je le range, je le garde pour un autre jour, pour une dose de courage nécessaire. « Tu es seule? » et la question qui a tant de sens, qui les porte tous. Si les parents sont venus avec elle, si elle est attendue à quelque part, si elle a une ribambelle d’amis qui arriveront à ses trousses et me détesteront d’emblée. Et si, surtout, sa tête est calme, son esprit n’est pas embrumé. Si elle a laissé son alter-ego nocif bien enfoui, bien loin d’elle, de nous. L'envie de la prendre dans mes bras est là, pourtant, je reste prudente. Jill tout comme moi déteste les effluves de contact sans but précis, sans intentions honorables, et je ne peux pas me permettre d'y aller aussi vite, aussi fort avec elle.

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Message(#) Sujet: Re: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptyDim 9 Sep 2018 - 17:37


Toujours plantée là sur ce trottoir, où elle y aurait dormi quelques minutes plus tard si elle n’était pas tombée sur Ginny, la jeune femme se sentait extrêmement fatiguée. Stupid. You cunt. C’était fatigant de ne pas pouvoir se concentrer plus de deux secondes sur ce qui se passait face à elle, surtout que c’était Ginny. C’était cette petite soeur qu’elle avait déjà espionnée bien des fois depuis son retour de Londres, à tourner autour de cette vieille bâtisse où elle semblait vivre depuis quelque temps. Elle avait même payé Peter Rosenberg pour son silence, celui-ci voulant tout raconter à sa soeur. Tout son salaire de technicienne de surfaces y était passé mais elle n’avait pas eu le choix, ce gros boulet n’avait rien de mieux à faire que d’habiter à côté de sa soeur, de raconter tout ce qui se passait pour se rendre intéressant et sûrement se branler le soir lorsqu’il la voyait sortir de sa douche. Oh yeah you’re right, but you’re just stupid. Why are you alive ? « S’il te plait, pas comme ça, pas aujourd’hui. » De toute manière, ce n’était jamais le jour avec Ginny. Et c’est ce que Jill allait lui dire à voix haute, mais son regard suffisait amplement à lui sous-entendre ce qu’elle en pensait. En prime, elle s’en fichait pas mal que ce ne soit pas le bon jour pour sa petite soeur. Pour elle, ce n’était jamais plus le bon jour depuis qu’elle était née, c’était à croire qu’elle avait tout planifié durant ses neuf mois dans le fourneau familial avant de naitre. C’en était parfois maladif comme pensée. Jill crevait de mal à la tête, taisez-vous les voix. « Je venais voir Matt. » Évidemment, parce qu’elle n’avait jamais rien de mieux à faire que de venir pleurer auprès de Matt sans doute. A part s’engrosser et d’alerter le G8. Mais d’un autre côté, Jill ne put s’empêcher de hausser un sourcil. Don’t look at her. Et elle la regarda quand même, à la fois interloquée et inquiète par la venue de sa soeur. C’était de toute manière toujours la même chose. Family stuff. Elle ne pouvait pas supporter de voir Ginny jouer son mélodrame une énième édition, au point que même si elle venait à se casser une patte, Jill aurait eu l’impression qu’elle avait fait exprès pour attirer l’attention. Pourquoi l’attention était-elle toujours, en permanence, braquée sur Ginny ? « Ca peut attendre. » Jill, qui était toujours plantée sur le trottoir, perpendiculairement par rapport à sa soeur pour la laisser passer, se remit face à elle et chercha son regard. Visiblement, Ginny avait l’air d’aller bien. « Tu es seule ? » La jeune femme se braqua. Seule, seule comment ? She knows. Les yeux plissés, elle dévisagea Ginny, en se demandant si cela se voyait qu’il y avait eu un souci durant la nuit. Ce n’était potentiellement pas possible qu’elle s’en rende compte. Après avoir regardé autour d’elle, pour s’assurer que personne ne se trouvait assez proche d’elle pour que Ginny pense que c’était l’un de ses amis, elle haussa les épaules : « Tu le vois bien, non ? » tenta-t-elle de lui dire, essayant d’éviter de l’agresser à chacune de ses paroles. De toute manière, c’était typiquement du grand Jillian que d’agresser les gens lorsqu’elle se sentait agressée elle-même. « Et pourquoi pas aujourd’hui ? Et pourquoi tu viens voir Matt ? Je vais encore être tata ou tu as tué une mouche ou, pire, un bébé lapin sur la route, cette fois-ci ? » lui demanda-t-elle, en tout croisant les bras sur sa poitrine. Comment faisait-elle pour attirer l’attention sur elle si naturellement ? Get the hell out of here. « Mais oui, en effet, je vais bien, je suis de retour à la maison et je viens remettre ma trace sur ce qui m’appartient. C’est mon terrain après tout, à quoi bon rester dans un endroit où je n’ai même pas demandé à y vivre alors que l’auteure en question se casse en douce pour vivre sa vie de famille à Brisbane ? » You’re wrong. « Et pourquoi tu n’as pas cherché à prendre de mes nouvelles ? Qui t’emmerde que tu viens voir Matt ? Faut cogner qui ? » demanda-t-elle, les poings serrés. That’s right. Les voix continuaient de tambouriner dans sa caboche, bordel que c'était difficile. Alors que si ça se trouve, sa soeur avait besoin d'elle. Pour une fois, comment manquer ça? Si c’était pour que Ginny finisse encore dans un coup foireux, elle préférait au moins être au courant pour assister au spectacle ou, dans le meilleur des cas, pouvoir se ranger dans le camp de sa petite soeur et en effrayer plus d’un.
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Message(#) Sujet: Re: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptyMar 18 Sep 2018 - 3:09


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Jill & Ginny

Combien de fois avais-je eu cette conversation avec ma soeur, combien de moments, ponctués de chuchotements et autres murmures, où j’avais tenté d’isoler les voix qui remontaient, de lui prendre la main malgré mon incompétence chronique, connue. Un regard, un coup d'oeil. Jill, tu sais ce que je veux dire, à sa question en contre-attaque, à sa répartie qui claque, j’insiste doucement, scrute son regard, voit sa lèvre trembler une seconde de trop, ses bras chercher appui sur son corps, se resserrer comme un barrage, une fermeture. Soit. Et je soupire, un peu parce que le nom de notre frère glisse sur ma langue, beaucoup parce que je sais qu’avec Jill, je n’ai jamais été en mesure de mentir, de cacher quoi que ce soit. Que si avec Ezra, avec Edward, et même parfois Tad dans ses moins bons jours, j’arrivais presque toujours à m’en sortir lorsque je voulais éviter un sujet, cacher une faiblesse, ma soeur avait cette facilité déconcertante à se balancer de mes limites, à rire en plein visage du masque de pacotille que j’essayais d’exhiber tant bien que mal. Elle voyait à travers, elle avait toujours su, et lui mentir, et délayer la vérité n’apporterait rien de bon. « Parce qu’aujourd’hui, je voulais venir le voir pour la première fois depuis janvier. Recommencer à lui parler, essayer de comprendre. Ce qu’il a fait, avec les parents. »  mon explication qui sort si facilement, beaucoup plus que ce que j’aurais cru compte tenu du fait que de la trouver ici ne fait que me confirmer que Matt sait depuis plus longtemps que moi que le trio est réuni sur le même lopin de terre.

Puis, mes mots remontent à mes oreilles. Reparler à Matt. Comprendre, tenter de. Elle sait que je sais. Les parents qui ont tenté une dernière offensive à Noël l’année dernière, qui sont revenus bredouille en Angleterre, qui ont fait le tri de toutes mes affaires à la maison familiale, m’ont renvoyé les cartons ce printemps en courrier express. Elle sait et pourtant, le lui dire me fait plus de bien encore que de l’affirmer à qui que ce soit d’autre. Jill était là, Jill a tout vu, tout entendu, tout vécu. Autant que moi, et sa rancune, fondée, elle l’a toujours en travers de la gorge. « Je pourrais te dire que j’étais pas censée rester, que je ne voulais pas rester. » glissant mes mains dans mes poches, je ne lâche pas son regard des yeux toutefois, encore trop sous le choc de son magnétisme, de ce qu’elle dégage mon aînée, de ce qu’elle apporte dans son sillage. « Mais tu sais aussi bien que moi que quand j’ai mis le pied dans l’avion, c’était pas pour leur revenir. » et ça n’avait jamais rien eu contre elle. Ça n’aurait jamais pu être contre elle, pour la simple et unique raison que toute ma rage, toute ma peine, toute ma colère et l’injustice qui en ressortait étaient alignées vers mes parents, et eux seuls. Matt m’avait trahie, eux m’avaient achevée, et Jill dans tout cela avait eu à subir les dommages collatéraux. « Matt attendra. Tu as bien attendu 2 ans, toi. »  ce que je n’ai plus particulièrement envie d’étirer. Ma soeur était une créature bien mystérieuse, n’en restait qu’elle était ma soeur justement et à l’heure actuelle, je ne pouvais pas me permettre de la perdre elle aussi. Autant chérir au mieux le temps passé avec elle avant qu’elle ne s’envole vers de nouvelles aventures - et si au passage, je peux m’assurer qu’elle va bien, je n’en tiendrai pas rigueur.

Sa remarque qui pique, son poing qui se serre, et je laisse échapper un petit rire, pointant l’instant d’après le café avec un sourire en coin.  « Tu peux le cogner lui. Ezra serait content. » j’anticipe qu’elle a dû aussi entendre parler de la fameuse altercation entre Ez et Matt, et du combat de coqs qui a suivi. Que mon frère n'a pas du se gêner pour vanter ses mérites, étaler dans la boue les erreurs du Beauregard. Retenant à peine un roulement d’yeux, je me perds sans vraiment m’en rendre compte sur son visage, ses traits, ses yeux, sa posture. Un bref examen, m’assurer qu’elle est bien là oui, mais surtout que je rattrape au mieux le temps perdu, que j’arrive à espérer naïvement lire ses aventures dans ses iris, au moins un peu. « Noah demande souvent de tes nouvelles. Une fois, il voulait savoir s’il pouvait venir passer le week-end avec toi à Londres. » un léger rire qui suit, mon fils ayant toujours eu un lien plutôt fort avec Jill, une connexion que je ne comprendrai jamais, mais qui restait leur secret, leur jardin, leur trésor. Inspirant profondément, mon examen de son physique vient avec une question qui me trotte un peu trop en tête, et qui risque de déclencher un raz-de-marée, ce à quoi je suis presque prête, étonnamment. « Tu as sauté une journée? » Jill détestait beaucoup de chose, Jill pouvait détester l'univers. Mais surtout, surtout, elle détestait sa médication, et à l'observer attentivement, je me doutais qu'aujourd'hui, elle haïssait ses cachets plus que jamais.

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Message(#) Sujet: Re: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptyMer 10 Oct 2018 - 15:50


Ah, Ginny. La jouvencelle en détresse, celle qui pouvait allumer les projecteurs sur elle en un claquement de doigts juste parce qu’elle avait une petite toux. Pendant toutes ces années, Jill avait été à la fois fascinée et écœurée par son comportement. En prime, c’était la petite dernière, c’était celle qu’il fallait protéger, chouchouter et couver au possible. Si l’attitude des parents McGrath avaient fini par dégoûter Jill depuis bien longtemps à ce propos, comme pour le reste, c’était celui de Matt qui était à présent dans le collimateur. Visiblement, il avait fait son choix entre les deux sœurs. Oui, parce qu’il y avait évidemment un choix à faire, laquelle des deux il préférait ? Et de toute évidence, sans grand suspens ni grande hésitation, c’était l’incontournable Ginny. « Parce qu’aujourd’hui, je voulais venir le voir pour la première fois depuis janvier. Recommencer à lui parler, essayer de comprendre. Ce qu’il a fait, avec les parents. » Jill soupira. « Ah oui, depuis janvier. Moi aussi ça fait depuis janvier… 2016. » avait-elle fini par lâcher, à moitié dans sa barbe, sachant que cela n’avait pas de réelle importance de déverser toute sa haine maintenant, que ce n’était pas constructif, encore moins dirigé vers Ginny, mais que c’était tout simplement plus fort qu’elle. « Je pourrais te dire que j’étais pas censée rester, que je ne voulais pas rester. Mais tu sais aussi bien que moi que quand j’ai mis le pied dans l’avion, c’était pas pour leur revenir. » Elle n’avait pas tort. Pourtant, durant un moment, elle avait pensé le contraire. « Matt attendra. Tu as bien attendu deux ans, toi. » Deux ans, deux horribles années. Deux ans à se cogner la tête au mur, à frôler la mort volontairement, à tenter d’oublier la douleur de l’abandon par n’importe quel moyen. Une personne normalement composée aurait sans doute pu surmonter cela. Mais dans le cas de Jillian, était-ce étonnant d’apprendre de tels comportements ? What a fool. You should be ashamed of yourself. « Tu peux le cogner lui. Ezra serait content. » Ah oui, cette belle gueule d’Ezra. Le grand copain de Matt, enfin, avant qu’il n’engrosse sa sœur. Sans être au courant que le McGrath lui avait pété la gueule, Jill ne pouvait que comprendre toute la haine qu’il éprouvait à l’égard de celui qui avait longtemps été son ami. Forcément, Jill était team Matt, peu importe le vent et les marées et peu importe à quel point il pouvait lui casser les ovaires par moments, à toujours jouer au grand défenseur de Ginny. Alors de là à le cogner… « Tu me demandes sérieusement d’aller foutre un poing dans la tronche de notre frère pour tes conneries ? » Discord. Family business. Discord. « T’en as pas marre de diviser cette famille ? » Why trying ? Jill secoua la tête et sentit une nouvelle pique de colère monter en elle. C’était trop. Si elle continuait, elle allait finir par faire pleurer Ginny et ce n’était pas son trip du moment. Ses dents grincèrent nerveusement et elle serra les poings, à deux doigts de les agiter dans tous les sens, soit dans le vide, soit dans le mur qu’elles longeaient toutes les deux. Au loin, elle entendait à peine la voix de Ginny parler de son fils. « Noah demande souvent de tes nouvelles. Une fois, il voulait savoir s’il pouvait venir passer le week-end avec toi à Londres. » C’était sans doute le genre de phrases qui auraient ravi Jill, comme une victoire personnelle. Malgré son côté complètement loufoque, inconscient et surexcité, la présence d’un enfant avait toujours démontré qu’elle pouvait être consciencieuse, calme et responsable. Now is not the time. Cela n’avait pas d’importance maintenant. Les yeux écarquillés, la tête lourde, elle finit par se tenir contre le mur, comme si cela allait l’aider à faire taire les chuchotements tantôt compréhensibles, tantôt beaucoup moins, dans sa tête. « Tu as sauté une journée ? » Ah oui, Ginny. Elle était toujours là. Et comme si ce n’était déjà pas assez le foutoir, il fallait qu’elle soit là à ce moment-là. She is making fun of you girl. She is. « Plus d’une journée, ouais. » Mais avant que la petite Ginny n’eut le temps de lui répondre quoi que ce soit, Jill s’empressa de se justifier. « Mais tu ne sais pas ce que c’est de prendre ses trucs. » Oh no. Non, elle ne pouvait pas savoir ce que ça faisait d’avoir cette sensation qu’un bras était en train de pousser dans son crâne, qu’on lui ouvrait la cervelle pour y insérer des Smarties par milliers pour ensuite les entendre se secouer à l’intérieur comme dans leur petite boite en carton. Un long silence s’en suivit de sa part, suivit d’un immense soupir. Pas le choix, maintenant qu’elle était sur les lieux… Elle tira sur le bras de Ginny pour l'amener devant le Death Before Decaf. « Allez viens, va lui parler, je n’ai pas envie de manquer ça moi. »
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Message(#) Sujet: Re: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptySam 13 Oct 2018 - 5:39


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Jill & Ginny

Non, je ne vais pas craquer. Non, la revoir ne me fera pas céder à la vague de sentiments qui remontent, contradictoires par moments, alarmants par d’autres. Non, je ne faiblirai pas devant Jill, parce que je ne veux pas, absolument pas qu’elle constate, qu’elle souffre de voir à quel point elle m’a manquée, à quel point la détailler du regard aujourd’hui, l’avoir sous les yeux, me donner envie de rire, de pleurer, de crier, de vivre un peu, surtout. Non, je ne lui mettrai pas la pression supplémentaire d’arriver en terrain miné, en guerre froide, en pleine cassure que j’ai encore une fois provoquée, mais oh comme que je l’assume, et oh qu’il me la fallait, cette pause, cette liberté, d’eux, de Matt. Non, je ne lui transfèrerai rien de ma peine, de mes doutes, de mes larmes, de mes angoisses, je ne lui imposerai rien de tout cela parce qu’elle a un monde entier à gérer, qu’elle est cernée, qu’elle est fatiguée, épuisée. J’ai toujours tellement voulu qu’elle m’aime, tellement voulu qu’elle soit fière de moi. Lui prouver que j’étais forte, que j’étais courageuse, que je n’avais rien de la fragile gamine reléguée à ce rôle ingrat depuis mes tous premiers jours. Et je l’aime, tellement. Malgré son ton brusque, malgré ses vannes, malgré ses piques, malgré l'inconfort, le malaise qu’elle provoque toujours en moi de me savoir ne pas être à sa hauteur, de me savoir si susceptible de la décevoir encore et toujours. « J’ai jamais rien demandé. Jamais, ni à eux, ni à lui, ni à toi. » que je réponds, toutefois, les mains dans les poches, le regard qui ne la défie pas, mais ne la fuit pas non plus. Elle sait aussi bien que moi que si j’avais demandé quelque chose cette nuit-là, ça n’aurait jamais été de vivre sous leur courroux, de tout quitter pour me cacher à Londres. Elle sait très bien que nous serions tous restés ici, qu’on aurait passé à travers, que j’en serais passée à travers, sans qu’on batte en retraite de craindre que je craque, ce qui est inévitablement arrivé finalement. Son silence s’accompagne de ma conversation, des nouvelles de Noah, des banalités censées adoucir l’improbabilité de la chose, la scène qui à mes yeux a tout d’impossible et pourtant, avec elle, j’ai bien appris que rien n’était irréel, que tout avait sa propre logique, et qu’elle ne se badrait pas de faire ce qu’il fallait, ce qu’on attendait. « C’est pire avec, que sans? »  arquant la nuque, je m’inquiète non sans revêtir un semblant de masque, celui de la mère, celui de celle qui s’inquiète, celui qui connaît sa soeur autant dans ses pires moments que dans ses meilleurs. Je n’ose pas imaginer toute la quantité de médicaments qu’on a pu lui prescrire pour étouffer sa nature, pour l’étouffer elle-même. Et pourtant, même si je sais que pour sa santé c’est bien tout ce qui importe qu’elle suive ses prescriptions à la lettre, entrapercevoir la vraie Jill derrière les artifices me rassure plus que je ne l’assumerai probablement jamais. Et elle me presse ma soeur, elle m’encourage, elle tente de sauter dans le vif du sujet, de ramener Matt sur le tapis, de provoquer un duel. Elle sait où frapper, elle sait où piquer Jill, elle me connaît par coeur, elle sait tout, et justement, elle sait bien. « Faut pas le voir comme une joute, j’entrerai pas là avec une torche en feu, prête à le saigner vivant. » même si la méthode avait pu m’effleurer l’esprit il y a des mois, même si pendant une fraction de seconde j’ai vu en cette boule de rage qui bouillonnait en moi la seule possibilité viable, ne reste que l’agressivité ne me rendra pas les 8 dernières années. Ni à moi, ni à elle. « Je suis tellement désolée Jill, que ça ait autant dégénéré. » pour ce que ça vaut, pour ce que ça excuse, pour ce que ça suffit. C’est si peu et en même temps, c’est tout ce qui me reste. J’ose espérer qu’elle le voit, dans mon regard. Que tout ce que je pourrai faire pour effacer la situation sera aligné, étape par étape, pas à pas. « Y’a jamais eu un seul instant où j’ai voulu que ça prenne toute cette ampleur, qu’ils me la donnent. » j’ignorais d’où leur besoin de me protéger était devenu aussi évident, aussi logique, aussi nécessaire, vital. J’ignorais ce que j’avais bien pu faire ou ne pas faire, dire ou taire, pour qu’ils forment ce trio d’immuables, de gardiens, simplement par trouille que je sois incapable de me gérer toute seule. À trop couver, on finit par étouffer. Encore heureux qu’aujourd’hui, j’arrive à survivre toute seule, j’arrive à me le prouver maintenant. « J’aurais pu partir avec toi, tu sais. J’y ai pensé quelques fois après. J’aurais dû te le proposer, de s’enfuir, de les laisser derrière, de jamais regarder vers eux. » y’a un sourire fin, dépité, déçu qui frôle mes lèvres. J’aurais dû aller la trouver, cette nuit-là. J’aurais dû toquer à sa porte, troquer nos valises pour Londres vers Sydney, Perth, ou n’importe quel coin reculé de Brisbane. Matt et les parents étaient déjà tellement remontés mais Jill elle, n’avait été que laissée pour compte, laissée de compter à suivre, témoin de pacotille à qui comme à moi, on n’avait jamais daigné donner le choix. « Et malgré tout, tu lui as pardonné? » à Matt, que je sous-entends. Les parents resteront un sujet à part, mais de la voir ici à défendre la minute d’avant notre aîné me confirme qu’elle n’a pas perdu ses bonnes vieilles habitudes d’être l’alliée de Matt, son bras droit, sa muse. « Tu m’as pardonnée? » et autant je brûle de connaître sa réponse, autant je me complais dans mon ignorance.


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Message(#) Sujet: Re: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptyDim 21 Oct 2018 - 20:58


C’était fou à quel point toute cette tension autour de la grossesse de Ginny avait lancé une pierre de discorde au sein de la famille McGrath. C’était une erreur de jeunesse, une erreur qui aurait pu se régler par l’apprentissage, le dialogue et la diplomatie. Les parents en avaient décidé autrement le jour où ils avaient exigé à ce que toute la famille, de force, foute le camp à Londres. Ah, Londres, cette ville que toute personne normalement constituée aimerait aller visiter une ou deux fois dans sa vie. Pour Jill, ce n’était que la ville imposée par la famille, où elle avait dû finir par trouver ses remarques. Et les repères là-bas avaient-ils été bons, au final ? A trainer dans les boroughs sombres de la capitale anglaise, comme Hackney où elle avait fini par y squatter l’appartement de la famille Hocq, ou encore vers Candem Town lorsque le flux touristique était suffisamment dense que pour dealer dans la masse sans se faire repérer. « Je n’ai jamais rien demandé. Jamais, ni à eux, ni à lui, ni à toi. » Alors là, pour la première fois depuis leur rencontre, la voix de Ginny avait pris le dessus sur les voix qui chuchotaient, murmuraient, s’énervaient dans les pensées de Jill. Sans doute parce que ce qu’elle lui disait lui faisait mal. Et c’était doute autant prenant dans les pensées que ce qu’elle avait déjà l’impression d’entendre.  « C’est pire avec que sans ? » - « A toi de me le dire, puisque tu as vécu les deux. » avait-elle eu le temps de glisser, alors qu’elle était en train de se demander si ses parents s’étaient déjà rendus compte qu’elle avait quitté le territoire. Autant que Ginny et Matt ne s’étaient pas rendus compte qu’elle était revenue à Brisbane, jusqu’à la semaine dernière. « Faut pas le voir comme une joute, j’entrerai pas là avec une torche en feu, prête à le saigner vivant. » Dommage. Ce qu’elle pouvait être craintive, Ginny ! Ce qu’elle pouvait être peureuse, à faire partie de l’effet papillon du bordel familial, rester de son côté et gérer comme elle pouvait. Sans doute que Jill n’aurait jamais pu la défendre face à Matt, parce qu’elle aurait peut-être fait pareil si Ezra Beauregard avait été le pire des connards, à briser le coeur de la petite Ginny. Mais était-ce vraiment le cas ? Coincé entre son frère et sa soeur, mêlée à une histoire malgré elle qui ne la concernait pas et bouffant les conséquences des autres qui, sans doute pour une fois tout bien réfléchi, n’étaient pas celles de ses actes, Jill ne savait plus où se mettre. Et sans doute que Ginny, avec toute sa douceur et son intelligence, savait quand affaiblir. « Je suis tellement désolée Jill, que ça ait autant dégénéré. Y’a jamais eu un seul instant où j’ai voulu que ça prenne toute cette ampleur, qu’ils me la donnent. J’aurais pu partir avec toi, tu sais. J’y ai pensé quelques fois après. J’aurais dû te le proposer, de s’enfuir, de les laisser derrière, de jamais regarder vers eux. » Jill garda le silence quelques instants, ne sachant plus quoi écouter entre les voix dans sa tête ou celle de sa petite sœur. She’s lying.  « Et malgré tout, tu lui as pardonné ? Tu m’as pardonnée ? » Appuyée contre le mur de sa main, elle finit par détourner le regard. « Non. » avait-elle répondu finalement, sur un ton qu’elle voulut neutre, en vain. « Et non. » Elle lâcha le bras de Ginny. Après tout, sa soeur voulait râler contre son frère, se faire désirer à ce qu’il rampe vers elle pour qu’elle daigne le regarder, whatever. Ce n’était pas son problème en fin de compte. Elle n’avait revu son frère qu’une fois. « Je passe encore pour la folle ou tu t’es mise à ma place deux secondes pour comprendre ce qui se passait ? » Ses yeux s’écarquillèrent, sous le poids d’une colère grandissante. « J’ai bien compris que j’étais la pire des trois, que j’avais enchainé bien plus de conneries durant toute ma vie que Matt et toi réunis. Au compteur, j’ai le plus engueulades comptées, de reproches lancés, de punitions données. Mais… » Et elle s’interrompit un instant, clignant des yeux à plusieurs reprises. Cette migraine allait finir par lui faire exploser la cervelle. Oh shut up. « Ce n’est quand même pas moi celle qui a joué à l’égoïste pendant une nuit pour ensuite tous nous faire expatrier chez les Anglais. Je couche et découche un million de fois ! Toi, ça t’arrive une fois, c’est le drame et on doit tous décamper ! » Cela avait beau être huit années en arrière, elle restait plantée là-dessus, rancunière. Sa voix s’était élevée, elle qui s’énervait facilement, cela ne devait peut-être pas étonner Ginny de savoir que ce genre de sujet allait vite l’emballer. « Mais ce n’est pas tout ! Oh, bah non ce n’est pas tout ! Je ferme ma gueule face aux parents, je suis, je vous suis. Je te suis, en fait ! Parce que finalement, quand t’y penses, Matt et moi aurions pu te faire un doigt d’honneur et te laisser vivre comme une none, emprisonnée par le père et la mère. Mais non. Et qu’est-ce que j’en ai eu ? » Elle s’approcha des quelques mètres de distance qu’il y avait entre Ginny et elle, levant et baissant les bras à plusieurs reprises, indignée. « Hein ? HEIN ? J’ai gagné quoi à me retrouver comme le plus con des moutons à suivre ma famille pour voir ma sœur, auteure de son drame, décamper la première de ce merdier ? Suivie de Matt qui t’a toujours préférée ? » C’était presque drôle, d’un point de vue extérieur, de voir Jill s’énerver. Sans doute parce qu’elle allait encore passer pour la folle, l’inconsciente, l’attardée, la jalouse. Elle croisa les bras sous sa poitrine, inspirant un grand coup pour ne plus entendre sa propre voix partir dans les aigus. « Alors non, le temps n’apaise pas tout. Tout comme ta haine face à Matt, qui dure depuis des mois. Alors à ta place, j’irai le voir si tu ne veux pas finir comme moi à te déballer ça des années après. » finit-elle par dire.
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Message(#) Sujet: Re: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptyMar 23 Oct 2018 - 4:07


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Jill & Ginny

D’ordinaire, j’aurais imploré Jill de me suivre ailleurs, de quitter ce pavé, de ne jamais céder à une telle scène en public. À mon habitude, j’aurais caché nos frasques, j’aurais tu autant ses cris que mes supplications, mes confessions à la voix tremblante, ses soupirs d’exaspération plus que justifiés. Mais Jill annihilait ma pudeur, Jill déclenchait en moi une flamme, un feu, une boule au creux de mon âme qui n’en finissait plus de brûler, qui oubliait le reste. Elle savait mieux que quiconque où appuyer, où insister, et à chaque fois je me retrouvais autant épuisée que fascinée par son talent inné à me sortir de mon poise à l’anglaise d'un claquement de langue acérée. « C’est pas un combat Jill, c’est pas une compétition. » mes cordes vocales se serrent, mes yeux se refusent de cligner de crainte qu’une larme les rejoignent, gâche le tableau, offre une cassure, une fêlure de plus à ma soeur. Qu’elle constate que malgré les années et les masques et les boucliers entiers que j’arbore, je ne suis rien de plus que la cadette, que la prunelle, que celle à protéger par dégoût, par dédain. « C’est une malédiction. » son compteur qu’elle n’a jamais vraiment mis à zéro qui doit même continuer de tourner à l’heure où l’on se parle. Et c’est là qu’elle explose Jill, c’est là où je la reconnais dans tous ses tics, dans tous ses mots, ses attaques virulentes, son portrait bafoué d’une jeunesse, d’une vie entière qu’on l’a forcée à sacrifier pour sa famille, sans qu’elle ait son mot à dire. Elle a tout aussi mal si ce n’est plus que moi, elle en tremble et elle en crache, elle a le regard aussi vitreux que noir, hurlant. Si l’envie de la faire taire aurait facilement pu se montrer, si la poussée logique de calmer ses ardeurs devant témoins aurait été plus que justifiée vu les regards curieux qui commencent de plus en plus à se tourner vers nous, je n’en fais rien, j’en dis encore moins. C’est un spectacle ma soeur, une oeuvre d’art. Une vérité si pure et si authentique qu'on ose jamais se mettre en travers. C’est un amalgame de couleurs et de lumières, de noirceur et de puissance. C’est une météorite, une explosion, une comète, une bombe. C’est un volcan que j’ai appris à aimer dans toutes ses tares et toutes ses envolées, dans son amertume comme dans sa vulnérabilité. Cassée, comme nous tous. Mais ça, elle ne le dira jamais. Comme nous tous. « Ils savent que toi t’es plus forte que ça, que t’es plus forte que moi.  » le verdict tombe. J’ai attendu patiemment qu’elle reprenne son souffle, que sa respiration retrouve un rythme normal, que ses membres soient moins contractés, qu’elle soit en transe presque, entre sa hargne et son désespoir. « Et tu penses que c’est facile, de vivre en étant celle qu’on a taggée de faible sans même lui donner sa chance? Tu penses que j’en raffolais, de suffoquer à chaque fois que j’ouvrais l’oeil, que je les entendais décider de ce que je devais dire et faire? » j’arrive à garder le moindrement mon calme, même si mes doigts tremblent, mon corps tout entier suit la cadence. Jamais mes iris ne quittent les siens, jamais je n’ose même regarder l’attroupement autour de nous, me contentant d’envoyer toutes mes énergies à prier qui que ce soit pourrait m’entendre de ne pas laisser Matt sortir, qu’il n’assiste à rien, qu’il ignore, qu’il continue sa vie sans ponctuer la nôtre. « Jill, ils m’ont mariée parce qu’ils pensaient jamais que j’arriverais à m’en sortir toute seule. Ils m’ont fait changer de pays parce qu’ils anticipaient que j’étais pas capable de gérer quoi que ce soit. » le comprendre a fait mal, l'accepter a été un enfer. J’ignore encore comment aujourd’hui j’arrivais à me regarder dans la glace sans soutenir toutes ces années à me faire dire que je n’en valais pas la peine, que je n’étais que porcelaine, prête à voler en mille morceaux à la moindre brèche. Alors que j'ai pensé une seule seconde à faire volontairement du mal, alors que j'aurais pu user de tout ce qui me restait strictement pour me sortir de la situation me semble dérisoire, obsolète. « Ils m’ont jamais fait confiance, et même encore aujourd’hui, ils attendent impatiemment que je leur revienne la tête entre les épaules parce que j’aurai craqué, parce que j’aurai prouvé qu’ils avaient raison. » le sourire est mauvais, le sourire est fin mais il est bien là, et il cisaille mon visage.  « Alors pardonne-moi de ne pas être démontée qu'ils t'aient laissée tranquille, qu'ils aient jeté leur dévolu sur moi, et qu'ils ne t'aient forcée qu'à assister aux dommages collatéraux. »  quand reviendraient-ils, les parents, quand repasseraient-ils dans ma vie pour encore une fois me laisser tremblante de peine et de craintes enfouies? « Je sais que tu m’as toujours trouvée bien conne et si naïve. Mais jamais j’aurais été assez stupide pour souhaiter qu’ils agissent comme ça avec moi, et encore plus avec vous. » aucune surprise ici, ses intentions avaient toujours été claires, ses pensées toutes autant. Je ne lui en tiendrais pas rigueur, je n’avais jamais été rien d’autre que ce à quoi on s’attendait de toute façon. « T’as pas idée à quel point j’aurais été soulagée que vous partiez, que vous nous suiviez pas, qu’ils vous imposent pas ça. Que mes erreurs soient pas votre ticket aller-simple. » jusqu’à ce qu’on quitte Brisbane, jusqu’à ce que je ne sois qu’une pâle copie de moi-même, prête à tout laisser derrière, prête à en crever rien que pour m’en sortir. « Et en partant de Londres, j’ai cru bêtement que vous seriez tous mieux sans moi. Matt a jamais rien reçu de ma part comme invitation à me rejoindre, au contraire. » mes mots vont plus vite que ma pensée et je ne réalise que trop tard que mon anxiété, que mon stress, que mes paumes moites et ma tête qui tourne ont accéléré mon débit, transformé la discussion en plaidoyer à sens unique où je bombarde ma soeur de tout ce que j’ai si savamment et pieusement gardé à l’intérieur toutes ces années durant. Que mes excuses se transforment en justifications, qu'à ses oreilles comme aux miennes je tente d'expier toutes les fautes commises bien naïvement.  « C’est ce qui me fait douter d’entrer là. » et Matt, encore et toujours. « Je veux pas me retrouver face à lui et réaliser qu’il est toujours comme ça. Je veux pas lui donner une chance pour finir par être déçue, et pour avoir encore plus mal que maintenant. » on en revient à lui, on en revient à aujourd’hui, on en revient au fait que j’étais presque prête, jusqu’à ce que je ne le sois plus, et que même je doute de l’être un jour. « Parce que Jill je te jure en ce moment, je sais même pas ce qui fait que je tiens encore debout. » l’orgueil, qu’une petite voix me souffle bien doucement. Le besoin de te prouver, l'ego qui en arrache, l’exemple de courage que tu tentes en vain de présenter à ton fils, de te présenter à toi-même.

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Message(#) Sujet: Re: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptyMar 23 Oct 2018 - 15:16


« C’est pas un combat Jill, c’est pas une compétition. C’est une malédiction. » Les yeux levés au ciel, le soupir qui s’en suivit, ce n’était pas le genre de phrases qui allaient faire descendre Jill McGrath de ses grands chevaux. Forcément, elle ne s’attendait pas à ce que la petite sœur garde son calme. Cela avait longtemps été son genre, à toujours tempérer les caractères bien trempés de son frère et de sa sœur, d’apaiser les maux par les mots et de réparer comme elle pouvait la moindre situation par sa douce présence. « Ils savent que toi t’es plus forte que ça, que t’es plus forte que moi. » Que c’était facile de répondre ainsi, de se dire que finalement, à paraître plus fort, on s’en prenait plus dans la gueule sans attirer la compassion. La jeune femme croisa les bras sur sa poitrine. Sa tête continuait d’émettre des battements de douleur, les chuchotements étaient toujours présents, par moments, pour lui rappeler que Ginny lui mentait et profitait de la situation, comme à chaque fois. Et cela lui semblait bien difficile de se concentrer uniquement sur la petite voix fluette et tremblante de sa sœur plutôt que sur ces voix déterminées à la pousser à bout. « Et tu penses que c’est facile, de vivre en étant celle qu’on a taguée de faible sans même lui donner sa chance ? Tu penses que j’en raffolais, de suffoquer à chaque fois que j’ouvrais l’œil, que je les entendais décider de ce que je devais dire et faire ? Jill, ils m’ont mariée parce qu’ils pensaient jamais que j’arriverais à m’en sortir toute seule. Ils m’ont fait changer de pays parce qu’ils anticipaient que je n’étais pas capable de gérer quoi que ce soit. » Si Jill aurait eu tendance à casser les codes imposés par les parents, à foutre le camp, quitte à se faire déshériter de cette famille de malades mentaux, il en avait visiblement été le contraire pour Ginny. De toute évidence, la douleur l’avait rongée de l’intérieur pendant toutes ces années, mais elle n’avait jamais osé lever le petit doigt. A quel moment Ginny craquait ? A quel moment Ginny allait taper du poing sur la table et dire merde à tout le monde, plutôt que de pleurer et d’essayer de se racheter pour quelque chose où elle n’était au fond même pas responsable ? Toujours face à elle, le regard baissé vers sa sœur qui déblatérait ses justifications sans prendre la peine de respirer, Jill tenta de rester inerte même si la rage bouillonnait en elle. Rage gardée pendant toutes ces années, rage de voir que finalement, même Ginny ne s’en sortait pas. Savoir que même elle, même la plus petite des McGrath, ne vivait le calme d’après une tempête. Et, au fond, c’était tout ce que Jill avait espéré de ce merdier. Que malgré le fait de ne plus vivre dans les pattes des parents, de ne plus se coucher tous les soirs à côté de cet abruti de Fitzgerald, de ne plus angoisser à l’idée de voir son fils mourir par manque de soins, que malgré cela, elle allait être mieux. « Ils m’ont jamais fait confiance, et même encore aujourd’hui, ils attendent impatiemment que je leur revienne la tête entre les épaules parce que j’aurais craqué, parce que j’aurais prouvé qu’ils avaient raison. Alors pardonne-moi de ne pas être démontée qu’ils t’aient laissée tranquille, qu’ils aient jeté leur dévolu sur moi, et qu’ils ne t’aient forcée qu’à assister aux dommages collatéraux. » L’air que Jill abordait à cet instant était inexplicable. C’était un mélange de sentiments, à la fois admirative de voir que Ginny savait quand même aligner deux phrases de suite sans pleurer, à la fois choquée de voir sur quel ton elle osait lui parler, ce qui ne fit que nourrir toute cette colère qu’elle avait en elle. « Je sais que tu m’as toujours trouvée bien conne et si naïve. Mais jamais j’aurais été assez stupide pour souhaiter qu’ils agissent comme ça avec moi, et encore plus avec vous. Tu n’as pas idée à quel point j’aurais été soulagée que vous partiez, que vous nous suiviez pas, qu’ils ne vous imposent pas ça. Que mes erreurs ne soient pas votre ticket aller-simple. Et en partant de Londres, j’ai cru bêtement que vous seriez tous mieux sans moi. Matt n’a jamais rien reçu de ma part comme invitation à me rejoindre, au contraire. » Ce qu’elle était énervante Ginny, mais aussi touchante. Mais ça, pour le faire dire tout haut à Jill McGrath, il fallait attendre une pluie de paons. « On ne t’aurait pas laissée aller là-bas toute seule non plus, on n’est pas fous. Tu n’aurais pas tenu deux secondes à Londres sans nous. » répondit-elle en toute prétention, toute détermination dans la voix. Parce que c’était vrai, même si Ginny lui donnait envie de se cogner la tête contre le mur plus d’une fois, jamais elle n’aurait laissé la smala s’en aller sans elle. Il y avait dans leur trio quelque chose de bancal, mais de fort. C’était presque impossible de parler à l’un sans s’adresser à l’autre. Et ça, les parents McGrath avaient fini par le comprendre avec les années… « Mais sans doute que je vais te pardonner, je vais me concerter et je reviendrai vers toi en temps voulu. » Ses bras finirent par se décroiser. La pendule McGrath avait viré de l’autre bord, comme quelque chose de lunatique, de bipolaire, l’extrémité, puis l’autre. Elle avait presque une once de fierté pour sa sœur. Ginny n’avait pas pleuré, pour une fois. « C’est ce qui me fait douter d’entrer là. Je ne veux pas me retrouver face à lui et réaliser qu’il est toujours comme ça. Je ne veux pas lui donner une chance pour finir par être déçue, et pour avoir encore plus mal que maintenant. Parce que Jill je te jure en ce moment, je ne sais même pas ce qui fait que je tiens encore debout. » La jeune femme fronça les sourcils. Avait-elle fini de s’emballer ? Les acharnements et les paroles sur tous les tons à ne plus savoir respirer, c’était son truc. Visiblement, Ginny ne se débrouillait pas mal pour faire sortir les choses. Pendant un moment, Jill aurait presque eu envie de la prendre dans ses bras avec une certaine fierté de voir que, au final, elle n’était pas ce qu’elle prétendait être, qu’elle savait se défendre. Finally. « Pourtant, tu devrais. Et j’espère avoir parlé assez fort pour réveiller l’autre abruti, qui dort sans doute toujours, l’entende. » Dans sa voix, on pouvait entendre qu’elle aussi avait du mal à avaler la pilule concernant son frère, pour d’autres raisons, pour d’autres choses. « T’as peur de quoi, cette fois-ci ? Qu’il n’entende ta voix quand tu parles ? Que tu dépasses le stade du murmure et qu’on s’affole tous ? S’il te bouffe, de toute manière, je serai là non seulement pour voir ça, mais pour ne pas te laisser manger toute entière par le grand Matt McGrath. » avait-elle finalement avoué, sous une forme métaphoriquement assez spéciale pour faire comprendre qu’elle n’allait pas ronger ses os face à son frère, parce que Matt avait sans doute raison de casser la gueule à ceux qui faisaient du mal à sa sœur, mais que Ginny n’allait pas supporter longtemps de l’entendre lui dire que c’était pour son bien. Que finalement, Jill s’offrait sur un plateau d’argent pour ce genre de situation que Ginny allait devoir affronter. Elle, cela ne lui faisait pas peur. Voir son frère et sa sœur se bouffer le nez avait non seulement un côté jouissif mais aussi rassurant de voir que finalement elle n’était pas toujours le centre des conflits. « Je risque de t’étonner mais j’ai toujours fait un bon arbitre, dans ce genre de situations-là. » Et surtout, elle voulait être aux premières loges dès qu’un événement familial se produisait. Et rien que l’idée de débarquer aux côtés de Ginny face à Matt et d’imaginer la réaction de son frère la faisait délirer littéralement d’excitation tant cela semblait impossible.
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Message(#) Sujet: Re: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptyJeu 25 Oct 2018 - 3:25


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Jill & Ginny

Je déteste que les doigts acérés de Jill s’ancrent dans ma peau, presqu’autant que de sentir ce contact qu’elle rompt l’instant d’après. J’avais en horreur de l’avoir senti si proche pour qu'elle me fuit aussi vite, un geste et un seul, sa chaleur et son attention, le simple fait qu’elle me prouve que tout ceci n’est pas tiré d’un ramassis de souvenirs qui me prenait d’assaut, tout mon passé par la tête alors que j’anticipe tellement mon présent. Et ce passé justement, que j’étale à l’ouïe des témoins qui s’arrêtent à notre hauteur, des années à ruminer sans avoir la force de ne rien faire, de ne rien dire. La peur au ventre qu’on me fasse passer pour folle, pour faible, qu’on me prenne Noah sans issue aucune. Je lui envoie tout ce que j’ai accumulé, je laisse les mots couler comme ils volent, comme ils viennent, comme ils blessent, et voilà que ma soeur m’attend du revers, qu’elle sourcille à peine lorsque je mentionne mes craintes et mes doutes, mon impuissance et l’horreur que j’ai vécue de la savoir aux prises avec mes erreurs.   « On ne t’aurait pas laissée aller là-bas toute seule non plus, on n’est pas fous. Tu n’aurais pas tenu deux secondes à Londres sans nous. » « Sympa, la confiance. » que je m’entends rétorquer sur le même ton, le menton qui se redresse et les iris qui se plongent dans les siens. Bien sûr que je n’aurais pas survécu, jamais, sans Matt et elle. Bien sûr qu’elle avait raison, qu’elle n’inventait rien, que Jill avait été aussi difficile qu’essentielle, aussi nécessaire que redoutée. Que jamais je n’aurais pu me tenir à bout de bras sans qu’elle soit là pour me rattraper entre ses piques et mon mal-être, ses agressions et mes malaises. On avait toujours fonctionné ainsi, un trio fusionnel qui n’avait rien vu que si tout et chacun l’avait vécu, frère et soeurs contre le monde entier, à commencer par eux-mêmes. Et la nostalgie qui me serre le ventre, les beaux moments que je compte bien plus loin que sur les doigts de mes mains, et son visage que je voudrais tellement détailler, tellement revoir heureux, libéré, avant que tout ce qu’on nous a imposé ne la fatigue, ne la cerne, ne la détruise autant si ce n’est plus que moi. « C’est tout ce que je veux tu sais. Juste que tu y penses. » alors, elle croit pouvoir un jour me pardonner. Le soulagement est étrange, encore à vif, brûlant, mais je m’y agrippe comme si je n’avais accès à plus rien d’autre, comme si Jill était ma bouée, en soit, elle l’avait toujours été. À ses dépends, et aux miens. Matt vient évidemment sur le sujet, mon aînée me rappelant la raison pour laquelle à la base je suis venue ici. Pourquoi j’ai fait la distance, pourquoi j’ai tenté à plusieurs reprises de faire demi-tour, et surtout pourquoi je n’ai pas réussi, pourquoi je suis toujours ici, pieds et poings liés. « S’il avait entendu il serait déjà à la fenêtre à épier tout ce qui se passe, tu le connais. » interdite, je jette même un regard par-dessus l’épaule de Jill simplement pour m’assurer que Matt n’est pas posté à son perchoir, une infime, une mince, indicible partie de moi qui l'espérait presque. Que je balaie d’une pensée. « J’ai peur de pas être prête. À encaisser ça, à encaisser son retour dans ma vie et tout ce qui vient avec. » il m’avait fallu presque une année entière pour m’habituer à fonctionner sans lui, sans eux, sans leurs regards insistants dans mon angle et leurs avis toujours plus forts que les miens, leurs opinions qui gagnaient contre tout le reste par défaut.  « Je commence à peine à en profiter Jill, de vivre pour moi toute seule. Et même s’il me fait toutes les promesses du monde et qu’il comprend que je peux plus juste le laisser tout diriger comme avant… j'ignore si je vais arriver à le croire. S’il sera capable de me laisser de la distance sans que je le force à le faire. » me rapprochant du mur de briques qui la longe, je viens m’y adosser dans un besoin de proximité, sentir son rayon qui me couve, sentir qu’elle est là et nulle part ailleurs. Qu’elle m’ait confirmé vouloir être là le jour où les réconciliations seront faites aurait pu m’inquiéter, me faire trembler, douter de ses motifs, la croire mal intentionnée. Pourtant, ses grands airs ne me font pas peur, et dans son ton, je dénote la tendresse de celle qui s’inquiète, mais qui ne le dira pas, qui même ne le sous-entendra jamais. Elle m’aimait aussi fort, aussi mal que je l’aimais à mon tour. « Je sais. Ça m’étonne pas du tout. » et l’espace d’une seconde, y’a un ange qui passe, y’a le confort que ma soeur soit à nouveau ici, qu’elle soit à nouveau à la maison. Qu’avec elle viennent des torrents d’embrouilles et des tornades à détonation est une chose, mais que cela signifie qu’elle soit en chair et en os sur le même continent que moi n'a pas de prix. « Comment tu fais? » ma voix reprend des consonances émerveillées, aussi à côté de la plaque je puisse être. Puis, je m’explique. « Pour décider quand c’est trop? Pour mettre tes limites? » pour en faire à ta tête sans que personne puisse t’en empêcher? Indomptable, qu’elle avait toujours été. Jill et sa liberté, Jill et son courage, Jill et elle-même, le pouvoir qu’elle avait en elle, l'Amazone. « Un jour, je te demanderai de me montrer. » un fin sourire se dessine sur mes lèvres, ma tête trouve appui sur son épaule le temps qu’elle m’y autorisera. « J’ignore quand, mais un jour, je vais avoir besoin que ça soit plus qu’une carapace. Que ça soit pour vrai. » un jour, je serai lasse de porter un masque, je le suis déjà. Un jour, je serai assez solide pour envoyer valser mes boucliers d'auto-défense, pour assumer ce qui se cache derrière. Et c’est ce jour-là où je me sentirai assez en confiance pour laisser à nouveau entrer Matt dans mon quotidien. Le déclic se fait, le sésame s’enclenche.

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Message(#) Sujet: Re: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptyLun 29 Oct 2018 - 17:30


« Sympa, la confiance. » Quelle insolence ! Comment ne pouvait-elle pas admettre qu’elle avait été bien trop fragile à ce moment-là que pour affronter cela toute seule ? Bien sûr, les méthodes de fuite à la McGrath, orchestrées par les parents et Matt, avaient bien évincé Jill du plan. Au final, elle avait été autant surprise que Ginny. Son propre frère ne l’avait pas mise dans le coup, elle aurait peut-être réussi à lui éviter la pire trahison qui soit envers Ginny. « C’est tout ce que je veux tu sais. Juste que tu y penses. » C’était difficile de lui donner une décision maintenant, Jill préférait y songer, réunir son petit comité entre elle et elle-même et revenir plus tard. Après tout, chaque membre de la famille McGrath était connu pour être une bombe à retardement. Comment ne pas penser que Ginny, ou encore Matt, viendrait à la décevoir à nouveau ?  « S’il avait entendu, il serait déjà à la fenêtre à épier tout ce qui se passe, tu le connais. » Un fin sourire s’étira sur ses lèvres. Elle avait raison, c’était évident que Matt se serait ouvert une bière et se serait appuyé contre la fenêtre pour observer bêtement la scène. Si Jill s’était souvent acharnée sur Ginny pour la secouer, quitte à créer des disputes et des engueulades, Matt ne s’était jamais risqué à s’insérer entre ses deux sœurs. L’idée-même de prendre parti ressemblait à un suicide.  « J’ai peur de ne pas être prête. A encaisser ça, à encaisser son retour dans ma vie et tout ce qui vient avec. » - « Seriously… » soupira-t-elle, avant de lever les yeux au ciel. Ce mot s’était échappé de ses lèvres avec un accent londonien qu’elle avait fini par attraper par moments à force de trainer avec ces prétentieux d’Anglais. « Je commence à peine à en profiter Jill, de vivre pour moi toute seule. Et même s’il me fait toutes les promesses du monde et qu’il comprend que je peux juste le laisser tout diriger comme avant… j’ignore si je vais arriver à le croire. S’il sera capable de me laisser de la distance sans que je le force à le faire. » - « Mais tu n’as plus cinq ans, Ginny ! » Enfin, sauf pour moi, se dit-elle. Sa petite sœur avait beau retapé une maison de ses propres mains, essuyer la couche de pâte à tartiner restante sur la joue de son petit Noah tous les matins, avoir une épargne-pension et ses premières rides, Jill la voyait toujours en train de tenter de faire le poirier dans le jardin, les fesses à l’air pour avoir oublié de mettre une petite culotte. « Comment tu fais ? » Silence. « Pour décider quand c’est trop ? Pour mettre tes limites ? » Silence. Wait, what ? « Un jour, je te demanderai de me montrer. » - « Mais te montrer quoi.. ? » lui demanda-t-elle, plissant les yeux suite à l’incompréhension qui trônait dans son regard. « J’ignore quand, mais un jour, je vais avoir besoin que ça soit plus qu’une carapace. Que ça soit pour vrai. » Une main se glissa sur son front un instant, de désespoir sans doute. En parallèle, elle se rendit compte que toutes ses voix étaient tues dans sa tête. Elle s’était calmée, seule. Enfin, avec Ginny. C’était quand la dernière fois que c’était arrivé, ça ? « Parce que tu penses que j’ai eu le droit à un mode d’emploi ? J’en ai simplement eu marre qu’on me fasse passer pour la malade mentale, qu’on se base sur ça pour prétexter que j’étais la reine des connes et ainsi réduire tout ce que je pouvais dire à néant. » Ses dents grincèrent rien qu’au fait d’évoquer ce genre de souvenirs où Jill n’avait pas eu son mot à dire sur certaines décisions familiales parce qu’elle ne pouvait pas comprendre, parce qu’elle était limitée, sans doute. Bullshit. C’était bien ça le pire à se dire, elle avait bel et bien toute sa tête et c’en avait été effrayant pour les parents McGrath. « T’en as marre qu’on te marche dessus pour t’enfoncer un peu plus dans le gouffre ? Alors hurle, frappe, et dégueule tout ce que tu penses sur le coup. Ne te laisse pas faire, ça fait trop longtemps que tu te fais aspirer par les décisions des autres. » Toujours appuyée contre le mur de l’établissement à côté de Ginny, elle tourna finalement la tête vers elle. Son air se mélangeait entre quelque chose de narquois et de déterminé. « Au moins, tu te rends compte de ça. Que la coupe est pleine. It’s time. C’est qu’une question de temps avant que tu n’exploses et crois-moi, je serai là pour titiller la bombe à retardement. » Pour sûr, il ne fallait pas manquer ça. Il ne fallait pas manquer ce mot où Ginny allait montrer qu’elle n’était pas sa sœur par hasard.
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Message(#) Sujet: Re: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptyVen 2 Nov 2018 - 4:57


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Jill & Ginny

Et je suis à bout de souffle, et je ne cherche plus mes mots tellement ils m’ont brûlé les lèvres, la langue, les sens. Jill n’a pas bougé, et même si je sens que ses soupirs auraient tout pour s’additionner d’un départ dans les termes, d’une fuite dramatique dont elle seule à le secret, il n’en est rien et ma soeur est toujours à mes côtés jusqu’à la toute fin de mon plaidoyer. Levant les yeux dans sa direction, croisant son regard aussi accusateur qu’intrigué, je sens de suite que je suis à nouveau sur un terrain glissant lorsque je lui demande son aide. Sans filtre, sans masque, sans doute aucun, il m’apparaît impossible de naviguer dans cet univers séparée d’elle - alors que mon aînée avait toujours dépeint le portrait de celle qui arrivait à survivre à tout, du moment qu’elle le décidait, qu’elle faisait fi de toute la pression du monde, qu’elle se balançait des demandes et énièmes diktats, autorité. « T’es la seule qui le fera pas avec une autre intention, Jill. T’es la seule qui tentera pas de me brainwasher, de tout contrôler. » tout dans ma voix la supplie, mais jamais je n’oserais forcer. Il s’agit là de la seule et unique fois où je lui demanderai, où je m’ouvrirai au point de céder qu’elle avait raison, qu’ils avaient tous raison au fond, que toute seule, je n’y arriverais pas. C’est d’une alliée dont j’ai besoin, pas d’une tutrice. C’est une équipière que je veux, très loin d’une candidate sur laquelle je me poserai en espérant qu’une fois mes paupières ouvertes et ma respiration naturelle, tout le mal du monde aurait disparu de mon existence parce que j’avais les doigts bien croisés dans mon dos. À son tour de s’emporter, à son tour d’hausser le ton même si jamais je ne bouge d’un millimètre, même si je la sens si prête à s’éloigner, même si j’anticipe qu’elle s’agite à nouveau et avec rage. « J’ai toujours pensé que s’ils agissaient comme ça avec toi, c’était parce que justement ce que tu disais avait du sens. Et que de t’entendre le crier haut et fort ça les effrayait - que d’autres voient à quel point t’avais raison. » ma voix se casse d’avoir rêvé être comme elle, d’avoir voulu la calquer, recevoir ce genre de commentaires et de regards de haut parfois, souvent. Je n’en dis rien, interdite.

À sa moquerie, j’inspire doucement, pas la peine de m’emporter si au final je comprends totalement qu’il est plus que temps que le compte à rebours s’enclenche en sens inverse, à mon avantage. Enfin. « Vaut mieux tard que jamais, hum. » relativiser ne sert à rien, mais allègera tout de même l’ambiance le temps que ma soeur renchérisse en s’assurant d’avoir une place de choix le jour où la petite Ginny confrontera le grand et terrifiant Matt. À ce rythme, j’aurais à penser aux rations de popcorn pour tous ceux et celles qui se verraient à leur place en tant que témoins devant la réunion fraternelle qui risque de prendre tous les angles avant d’en être un résolu. « J’aurais pas pu penser autrement. » et je suis honnête, toutefois. Qu’elle soit là me rassure, au-delà de ses frasques et de son habileté au drame. Ma soeur dans son ensemble me rassure, autant qu’elle m’effraie. Et je l’assume totalement. « Jill… pour ce que ça vaut, je suis contente que tu sois là. » attendant de sentir une fois de plus le poids de son corps reposer contre le mien, j’accroche mes iris à ceux de celle qui m’a vue grandir, pour le meilleur et pour le pire. « Que tu sois revenue à la maison. » Londres avait été confortable par moments, horrible par d’autres. Brisbane quant à elle était notre chez soi, nos racines. Sa place était ici, elle l’avait toujours été. S’il-te-plaît. Dis-moi que tu as prévu rester. que je me retiens de souffler jusqu’à la dernière seconde. Je n’oserais jamais être impolie au point de la braquer à nouveau à rester à mes côtés, mais tout dans mes gestes, tout dans mon regard la supplie d’y penser, de s’ancrer ici, de ne plus jamais me quitter.

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Message(#) Sujet: Re: mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks mcgrath sisters ▲ it's been so long my mind had to fill the blanks EmptyLun 5 Nov 2018 - 14:22


Jill était pendue aux lèvres de sa petite sœur, plutôt curieuse, surtout intriguée par ce qu’elle lui avait demandé. Cela ne pouvait qu’annoncer quelque chose de bon, un énième épisode à rebondissements dans la série McGrath’s. Si cela avait été relativement calme ces derniers mois, contrairement à ce qui avait l’habitude de se dérouler dans la famille, Jill s’était toujours dit que sa famille était une immense bombe à retardement. C’était toujours le calme avant la tempête. Quelque chose se tramait, peut-être une nouvelle inattendue pour Noël ou pour l’année qui allait arriver ? Une chose était sûre, Ginny ne tiendrait pas le coup face à une remarque supplémentaire de la part de ses parents, vu les nerfs qui commençaient à lâcher. Et c’était au plus grand plaisir de sa sœur. « T’es la seule qui le fera pas avec une autre intention, Jill. T’es la seule qui tentera pas de me brainwasher, de tout contrôler. » C’était normal pour elle, de ne pas brainwasher Ginny, comme elle disait. Tout simplement parce qu’elle n’en avait jamais eu l’intention. La manipulation, aussi loin qu’elle s’en souvienne, n’avait pas fait partie de son quotidien, elle qui était beaucoup trop directe et impulsive que pour commencer à réfléchir à quels moyens arriver à ses propres fins. « J’ai toujours pensé que s’ils agissaient comme ça avec toi, c’était parce que justement ce que tu disais avait du sens. Et que de t’entendre le crier haut et fort ça les effrayait - que d’autres voient à quel point t’avais raison. » - « Je ne pense pas… » Même si les parents McGrath avaient toujours nié l’affaire publiquement, jamais ils n’avaient eu le même comportement avec leurs trois enfants. Si Matt avait toujours eu la pression du premier enfant, la fierté de la famille, le prodige destiné à être le grand architecte de la famille, Ginny avait toujours été dernière, la petite protégée, celle qu’il fallait couver. A cela s’ajoutait l’enfant du milieu, celui qu’on oubliait assez pour ne plus couver mais qu’on se rappelait suffisamment qu’il existait pour l’engueuler de temps en temps et lui rappeler qu’il ne faisait pas la fierté familiale pour autant. Jill, c’était ça. Et comme si cela ne suffisait pas, ses parents s’étaient toujours comporté avec sa maladie comme si elle était contagieuse et ont préféré s’en écarter et l’ignorer, par moments. C’était à se demander comment ils n’avaient pas cédé et placer Jill dans un centre pour les maladies mentales… Y repenser accentuait ce mal de tête qu’elle avait déjà à cause du surplus d’alcool de la veille. « Vaut mieux tard que jamais, hum. Je n’aurais pas pu penser autrement. » Jill soupira avant de s’éloigner du mur. Dans quelques instants, elle avait reprendre le chemin vers son appartement, dans quelques instants elle avait salué sa bonne vieille amie la solitude. « Jill… pour ce que ça vaut, je suis contente que tu sois là. Que tu sois revenue à la maison. » Et pour la première fois depuis une éternité, face à sa petite sœur, Jill offrit un sourire sincère, le cœur réchauffé par ces quelques paroles qui – sans se l’avouer – lui avaient manqué. « C’est bon d’être de retour à la maison. » C’était comme refermer un livre d’horreur trop longtemps lu les soirs pour s’endormir. « Je ne compte plus partir, c’est hors de question que je me déracine. J’ai prévu de m’encroûter avec les meubles, dans la ville, jusqu’à la fin. » Jill n’était pas du genre à fuir, mais plutôt du genre à jouer à la grande patriote australienne. Elle ne s’était jamais réellement fait à l’idée de vivre à Londres. « Enfin, sauf si tu décides de nous refaire un deuxième acte à l’histoire avec Buttregard et Fitzgerass. Alors là, on sera tous repartis pour un tour et ça me donnera une belle occasion d'encore pester contre toi. » répondit-elle tout simplement, en clin d’œil à leur passé. Contre toute attente sans doute, Jill s’approcha de sa sœur et lui embrassa longuement le front en guise d’au-revoir. Elle voulait la rassurer, elle le sentait bien que Ginny n’était pas loin d’un nouvel épisode à explosion. Sauf que cette fois, elle serait l’explosion. « Si tu vas voir Matt, fais-moi signe. J’ai quelques pains à lui mettre en pleine gueule. » Elle hocha la tête pour confirmer ses dires puis s’éloigna, aussi naturellement que cela avait l’air d’être, de croiser sa petite sœur dans la rue après trois ans, de lui offrir un geste d’affection et de repartir cuver dans ses draps quelques minutes plus tard.

fin du rp.
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