ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6430 POINTS : 70
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟ Alex
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
(#) Sujet: Vices and Virtues ↟ Bloody Gaby Ven 12 Oct 2018 - 19:10
Vices and Virtues
Bloody Gaby & Jameson
"One died from whiskey and another in the war. One by suicide and the last one by the gun."
C’était une soirée flirtant avec les frontières de l’étrange, comme échappée d’une vieille légende. Le crépuscule tâchant de sang les toits de Brisbane s’était fait engloutir par le voile opaque de la nuit qui recouvrait désormais ses ruelles. Appuyée contre la fenêtre du premier étage, je contemplais les avenues désertes et les flaques de boues creusées par des milliers de gouttelettes. Un frisson parcourait mon échine à chaque bourrasque qui envoyait la pluie picorer mes vitrages avec un crépitement presque aussi agréable que celui du feu. Il me serait difficile d’expliquer ce que je ressentais dans le fond ; car j’aimais ces soirées brumeuses presque autant que je les haïssais. Les hurlements du vent résonnaient dans mon âme, hérissaient le fin duvet sur mes avant-bras aussi surement que l’aurait fait le chant lugubre d’un loup sauvage. Là-bas dans la lande, la longue plainte de la nuit déchirait le ciel ; libérant les âmes maudites qui s’abattaient alors sur le monde des vivants dans une effroyable litanie comme le voulait la prophétie des autochtones. Des sornettes de vieille sorcière, comme j’aimais à les appeler. Et pourtant, je ne pouvais lutter contre cette sensation étrange ; comme si mon âme se décomposait en présence de ces phénomènes inexplicables qui s’intensifiaient dans les ténèbres. Oh, je n’étais pas la seule à pâtir des visions d’horreur qui se dessinaient subrepticement dans le brouillard. Le voile mélancolique de la nuit s’infiltrait dans les poumons des hommes, brouillait leurs pensées, figeait le sang dans leurs veines et empoisonnait leurs cœurs. Tiraillés par ces frissons d’angoisse qu’ils ne pouvaient admettre ni à leurs épouses ni à leurs fils, ils fuyaient leurs foyers et traînaient leurs carcasses tremblantes jusqu’au Saloon pour tenter de retrouver un peu de courage dans le fond d’une bouteille ou dans l'accolade d'un ami. D’autres s’entassaient dans le petit salon de mon établissement, impatients de s’abandonner à l’étreinte fervente d’une de mes filles dont le corps chaud et palpitant chasserait leurs craintes surnaturelles. Leur désespoir faisait ma richesse. En cela, je me nourrissais de ces mornes soirées.
Un bruit troubla soudain ma quiétude. Le claquement lointain d’un cheval lancé au galop. Quel inconscient voyageur osait ainsi quitter son abri pour traverser l’outback ? A qui appartenait cette silhouette sombre qui se détachait désormais de la brume ? Un nom flottait sur mes lèvres, un espoir à demi-avoué, immédiatement justifié par des raisons pratiques. Car l’homme que je croyais reconnaître était un client fidèle, respectueux mais surtout généreux. En cela, j’en arrivais presque à le considérer comme un ami. A oublier que nos étreintes et les paroles que l’on échangeait à la lueur des bougies n’étaient que les ingrédients d’un accord tacite et fructueux. Presque. J’ai appliqué sur mes lèvres un mélange de cire d’abeille et de pigments rouge et j’en ai tapoté l’excédent sur mes joues. Mes yeux n’avaient pas besoin de retouche : mes sourcils naturellement noirs projetaient une ombre flatteuse sur le fard ténébreux que je dessinais à la base de mes cils. J’ai ajusté ma tenue devant le miroir et je suis sortie de mes appartements sans me presser. Les vieilles planches de l’escalier craquaient sous mes pas, accompagnant tristement les notes folkloriques du vieux piano. L’ambiance en bas était discrète mais chaleureuse. Mes filles, pendues au cou d’un homme ou deux, les écoutaient raconter quelque sombre histoire avec de grands yeux, flattant leurs égos pour mieux ouvrir leurs portes monnaies. Edmond le barman faisait aussi sa part en remplissant les verres dès qu’ils se vidaient. Oui, voilà une bonne soirée qui s’annonçait. Bientôt le salon se viderait et les chambres à l’étage s’empliraient de souffles et de sueur qui voileraient les fenêtres, protégeant les amants du monde extérieur.
Mais c’était sans compter la venue de l’étranger et ses pas qui claquaient derrière la porte. Elle s’est ouverte à la volée, libérant une bourrasque à souffler les bougies et glacer les cœurs. Une étrange trépidation parcouru mes veines tandis que le silence retombait sur la pièce. Des regards curieux et inquiets se braquaient désormais sur l’étranger dont je ne pouvais voir le visage mais devinais facilement les traits. Les autres ne tardèrent pas à le reconnaître à leur tour et la rumeur de son retour s’élevait timidement parmi les petits groupes. C’est Bloody Gaby ! Quelques toussotements, quelques signes de croix. Depuis le malheur qui s’était abattu sur sa famille, la ville s’était passionnée pour son histoire, sa fuite et son retour. De nombreuses légendes circulaient à son sujet. Certains disaient que son âme avait péri avec celle de sa femme, et que son corps hagard errait sans conscience, coincé entre deux mondes. D’autres racontaient qu’il faisait couler le sang des hommes pour tenter d’oublier sa peine. Tous s’accordaient à dire que son retour était synonyme de malheur ; d’une nouvelle malédiction qui ne tarderait pas à nous frapper. Des balivernes, s’il en était ! Un sourire satisfait sur mes lèvres, j’ai traversé la pièce pour accueillir le voyageur. « Voilà de bien longs mois que je n'ai pu poser les yeux sur ton beau visage. » J’ai dit d’une voix sensuelle en posant mes mains sur ses joues glaciales pour l’encourager à relever la tête et croiser mon regard. Il y a longtemps que la dureté de ses iris argentées ne me surprenait plus. Je savais comment fondre la glace qui s’y cristallisait pour leur rendre, l’espace de quelques heures, leur profondeur d'océan. « Tu dois être gelé, viens donc te réchauffer avec un whisky au coin du feu. » Je me suis dirigée vers le bar et j’ai fait signe à Edmond de lui servir son poison habituel, puis j'ai fait glisser le breuvage sur le bois collant face au voyageur vengeur. « Et si jamais ça devait ne pas suffire, je serai ravie de te proposer remède quelque peu plus… efficace. » J’ai soufflé suggestivement en attrapant sa main pour la poser sur la peau tiède de ma gorge, à la naissance de mes seins. Fille de joie un jour, fille de joie toujours. J'avais depuis bien longtemps oublié comment parler à un homme sans chercher à le séduire. Chacun de mes gestes, chacune de mes paroles étaient autant d’hameçons que je plantais dans leur chair pour les attirer dans mes draps.
(c) DΛNDELION
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
:
Gabriel Carnahan
l'entre-deux chapitres
ÂGE : 44 ans (14 oct 79) SURNOM : Gaby, Gab'. Pretty Little Galway Boy par une petite fée. Tenerezza, il y a longtemps. STATUT : Cœur guimauve qui réalise que le temps n'efface pas tout. MÉTIER : Libraire, gérant de la State Liberty (Toowong). Artiste touche à tout qui a à nouveau des idées plein la tête. LOGEMENT : #152 Bywong Street, Toowong. Un appartement au-dessus de la librairie qu'il partage essentiellement avec son chat. POSTS : 17115 POINTS : 0
TW IN RP : Deuil ≈ Cicatrices ≈ Santé mentale ≈ PTSD (accident de voiture) GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime tout le monde. CODE COULEUR : #cc3366 RPs EN COURS : FLASHBACK Robin (fb1) ≈ Jameson (fb2) ≈ Riley (fb1)
❀ Maliel ❀ And now your song is on repeat. And I'm dancin' on to your heartbeat. And when you're gone, I feel incomplete. So, if you want the truth. I just wanna be part of your symphony
❀ Gabin ❀ May your day be touched with a bit of irish luck, brightened by a song in your heart, and warmed by smiles from the people you love.
Le crépuscule avait recouvert le pays de son épais manteau noir, apportant avec lui un voile de pluie. Les hommes se terraient dans leurs fragiles bicoques de bois, y trouvant chaleur, s’y pensant en sécurité, espérant vainement que les râles qu’il leur semblait entendre n’était que l’œuvre des courants d’air ou de quelque animal sauvage. Personne ne voulait croire à toutes ces histoires de malédictions et de spectres, on préférait fermer les yeux, trouver des explications saugrenues, plutôt que de se résoudre à cette idée. La région était maudite, la magie existait tout comme les esprits. Il n’y avait rien que quiconque aurait pu faire contre ça, il fallait faire avec. Du moins c’est ce qu’estimait Gabriel. Un vent à faire frémir un croquemort fouettait les joues râpeuses de l’irlandais tandis que les sabots de Thowra battaient furieusement le sol rendu boueux et collant par la pluie. Fendant la brume, ils ne prêtaient pas attention aux ombres étranges et dénaturées qui se dessinaient par moments au loin. Enfin, quelques lueurs percèrent timidement les ténèbres. Brisbane. C’était toujours étrange pour Gaby de revenir dans cette ville où il avait tout perdu et pourtant, ses pas finissaient toujours par l’y ramener. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu’il s’était mis en chasse, à la poursuite d’un hors-la-loi, meurtrier notoire demeuré par trop longtemps impuni et libre comme l’air. Un salopard, collectionneur de scalps, connu pour traquer et assassiner des aborigènes il ne dérangeait guère les autorités, jusqu’au jour où il ne s’en est plus pris uniquement aux autochtones. Et puis la prime offerte était conséquente. L’irlandais l’avait alors pisté sans relâche, des semaines durant à travers l’outback, jusqu’à finir par lui mettre la main dessus. Une traque longue et éprouvante qui avait laissé sa marque dans le regard pâle du chasseur et quelques nouvelles cicatrices dans sa chair. Balafres et estafilades venues s’ajouter aux autres. Un dernier accrochage qui avait enfin eu raison du bandit de grand chemin qui pourrissait désormais six pieds sous terre. Le monde était soulagé d’une âme pourrie jusqu’à la moelle, mais il y en aurait d’autres, il y en avait toujours d’autres… Peut-être bien que Gaby en faisait lui aussi partie, sûrement. Peut-être bien qu’un jour viendrait où il serait à son tour la proie. Mais cela n’avait, en réalité, guère d’importance pour l’ancien cowboy. Un jour à la fois suffisait, après tout qui pouvait être certain de voir l’aube se lever dans ce monde hostile ? Ce fut au rythme du galop de sa monture que Carnahan pénétra dans cette ville qu’il haïssait et qui, pourtant, le rappeler toujours à elle. Il stoppa net, non pas devant le saloon mais devant l’autre établissement le plus fréquenté de Brisbane, la maison close qui lui promettait, outre un meilleur whisky que celui du vieux Swearengen, présence chaleureuse et informations de première main. Depuis son retour après sa longue disparition dans le bush, il était considéré comme un être malfaisant, un démon, une moitié d’âme et toutes sortes de rumeurs et légendes plus sordides les unes que les autres courraient sur son compte, aussi, rares étaient ceux qui osaient s’approcher de lui. Cependant le lien qui le liait à la maîtresse des lieux lui garantissait, ici, un bon accueil. Il fallait dire qu’ils y trouvaient tous deux leur compte, du gagnant-gagnant en somme. Mettant pied à terre il tendit la bride de Thowra au jeune garçon d’écurie qui accourait déjà, lui glissant au passage un billet sans doute plus conséquent que ce que le gamin avait l’habitude de recevoir. « Occupe t-en bien, la route a été longue jusqu’ici. » Puis l’irlandais se dirigea vers la porte d’entrée, l’ouvrant d’un geste assuré. Loin de penser qu’il était en territoire conquis il savait néanmoins qu’il se trouvait ici en terrain allié. Cela n’empêcha pas qu’un silence pesant s’installe lorsqu’il s’avança à l’intérieur. Il avait l’allure inquiétante de ces voyageurs au long cours, loups solitaires à l’aspect rugueux. Son chapeau ombrant partiellement son visage ajoutait à l'aura sombre et étrange qu'il dégageait. Des murmures inquiets s’élevèrent, des brides de prières glissèrent entre les lèvres de certains. Gabriel n’y prêta pas la moindre attention, il avait l’habitude de provoquait ces réactions lorsqu’il entrait quelque part. Son attention se posa plutôt sur celle qui s’avançait vers lui. Il était des femmes belles comme le jour, rayonnantes, mais Jameson, elle, faisait partie des belles de nuit dont le charisme naturel fascinait. Il y avait chez elle quelque chose d’ensorcelant, d’envoûtant et elle le savait, elle en jouait telle une sirène attirant les marins pour mieux les perdre. Ils étaient nombreux les pauvres bougres qui espéraient pouvoir un jour poser plus que leur regard sur cette créature aux mèches brunes et aux yeux plus étincelants que l’émeraude. Et, en cet instant, c’était elle qui venait à lui sans qu’il ait supplié, sans qu’il ait prié Lucifer de lui accordait l'attention de cette femme. L’irlandais n’en tirait cependant aucune gloire, il avait trop de respect pour celle qui avançait contre vents et marées, sans faiblir, toujours digne. Gaby la laissa glisser ses mains fines, dont la peau pâle contrastait avec la sienne, brunie par le soleil, sur ses joues mal rasées après cette cavale à travers le bush. Elles répandaient une chaleur bienvenue sur sa peau froide et encore ruisselante de pluie. Suivant docilement le mouvement qu’elle lui imprimait il finit par lever le visage, découvrant à la lumière une longue coupure encore récente qui barrait son front, posant ses yeux clairs sur ceux de la gérante des lieux qui brillaient d’une intensité dont elle seule avait le secret. Des yeux emplis de vie comme ceux de Gabriel ne le seraient sans doute plus jamais. Il faisait fi des regards désapprobateurs braqués sur lui, personne n’osait vraiment moufeter, après tout la patronne avait chaleureusement accueilli le nouveau venu. Et elle était ici chez elle, alors qui pouvait franchement s’opposer à cela ? Carnahan lui emboîta d’ailleurs le pas jusqu’au bar, tandis que le barman servait déjà un verre de whisky qui glissa rapidement sur le bois. Un léger hochement de tête en guise de remerciement à l’attention de la brune et l’irlandais fit aussitôt un sort au liquide ambré qui vint s’échouer d’une traite au fond de sa gorge sèche. A peine le temps de reposer le verre sur le comptoir que les mots de Jaimie vinrent se pendre à ses tympans, langoureux, alors qu’elle kidnappait sa main pour la poser tout contre sa peau. Ces longs mois de traque solitaire lui avait presque fait oublier l'agréable sensation de la chaleur humaine. Sous cette peau pâle et douce il pouvait sentir les battements du cœur de la maîtresse des lieux, il se surprit à douter que l’on pût sentir le sien battre de la sorte. L’ancien dresseur de chevaux laissa le bout de ses doigts parcourir lentement la peau offerte, il y avait de la douceur dans ses gestes, vestiges lointains d’une autre vie. Il ne s’était jamais comporté avec brutalité ou irrespect envers les femmes qui lui avaient offert leur compagnie, il fallait sans doute y voir la marque du passé, des principes qui l’animaient alors. Il détacha cependant sa main de la belle brune, la plongeant discrètement dans le revers de sa veste avant de se pencher plus avant vers Jameson, jusqu’à ce que ses lèvres se trouvent à hauteur de son oreille. « Avant tout je dois te remercier, la prime était plus élevée que prévu et sans tes informations il m’aurait sans doute fallu deux fois plus de temps pour loger ce sale type. » Un murmure pour eux seuls, qu’il prit soin de terminer en déposant ses lèvres sur le cou de la belle de nuit. Ce faisant il glissa subrepticement une liasse de billets roulés dans le creux de la main de la patronne, tout en tournant le dos aux regards trop curieux, leur masquant la scène. Ils avaient des arrangements, une part était une part, et l’irlandais s’y tenait toujours. Ce fut à ce moment que quelques virulents jurons parvinrent à ses oreilles. Gabriel détourna alors son regard cristallin de Jaimie pour le poser sur ce type à l’air peu commode qui semblait furieux.
Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ... ~ Le Petit Prince ~
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6430 POINTS : 70
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟ Alex
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
(#) Sujet: Re: Vices and Virtues ↟ Bloody Gaby Mar 16 Oct 2018 - 14:46
Vices and Virtues
Bloody Gaby & Jameson
"One died from whiskey and another in the war. One by suicide and the last one by the gun."
La sensation de ses doigts rugueux, forts, glacials contre la douceur fragile de ma peau envoya quelques frissons le long de ma colonne vertébrale. Avec Gabriel, je n’avais pas à faire semblant, à feindre le désir que ces voyageurs souhaitaient lire dans mes prunelles ardentes. Il y avait dans ses gestes un mélange de douceur et de fermeté, les bribes d’un passé romancé éclatées par la dureté du présent. Un contraste qui ne manquait jamais de m’intriguer, et la promesse de son étreinte allait même jusqu’à m’attirer… un peu. J’aimais à justifier cette trépidation par l’appât du gain, car Gabriel savait rémunérer une femme à sa juste valeur. Mais il y avait autre chose, que je n’osais m’avouer qu’à l’instant fugace où nos ébats brûlant tordaient mon corps de plaisir à la lueur des bougies. Entre ses bras, je ne me sentais pas seulement courtisane ; par moments, je me sentais tout simplement femme. Ces maudites pensées s’évaporèrent dès l’instant où ses doigts quittèrent ma peau, bientôt remplacés par ses lèvres qui taquinaient ma nuque, soufflant de douces paroles au creux de mon oreille. Des remerciements pour les renseignements que je lui avais fournis concernant un brigand qu’il recherchait. Les yeux à demi-fermés, j’ai mordillé la pulpe de ma lèvre inférieure avec autant d’envie qu’une femme à qui on aurait susurré quelques mots doux. Il n’y avait rien de plus excitant pour moi, rien de plus sensuel que le bruissement des billets qu’il glissait dans la paume de ma main. Mes doigts se sont refermés sur la liasse et je l’ai habilement fait disparaître sous mes jupons. Inutile de recompter, je savais qu’il ne me roulerait pas. Notre arrangement était bien trop fructueux pour y mettre un terme aussi stupidement. Et aux affaires de gros sous s’ajoutait maintenant une certaine tendresse, tissée au fil d’araignée entre deux cœurs poussiéreux incapables d’aimer. « Le plaisir est pour moi, darling. » J’ai répliqué chaleureusement. « J’espère que tu m’en diras plus sur cette traque palpitante et les aventures qui ont rythmé tes jours et tes nuits au cours de ces derniers mois… » J’ai ajouté d’une voix sensuelle, pleine de suggestions, en laissant mon doigt glisser le long de sa mâchoire piquante. Oh, je savais que Gabriel n’était pas un grand bavard, ce qui ne manquait jamais de me surprendre. Mais moi j’adorais entendre ses aventures à couper le souffle, connaître les histoires qui se cachaient derrière chaque balafre décorant son corps svelte taillé par la traque. Parfois, il satisfaisait ma curiosité d’une anecdote qui me donnait l’impression de la vivre et envie d’en entendre davantage, mais il ne s’épanchait jamais trop longtemps. Alors, blottie contre son corps, je ne pouvais m’empêcher de me demander s’il racontait ses histoires à Dieu, si c’était la seule oreille dont il avait besoin ou bien si, jadis, il les avait contées à sa femme. Les gens disaient qu’il l’aimait à en crever, et qu’il était peut-être mort avec elle ce soir-là d’ailleurs. Je n’y croyais qu’à moitié car l’amour n’était pour moi qu’une désillusion. Et je savais par expérience que les hommes se confiaient davantage à leur pute qu’à leur femme. Ils y trouvaient une oreille neutre et sans jugement, une oreille attentive puisque nous étions payée pour ce temps qu’ils pensaient nous prendre. Bon sang, c’était même grâce à cette activité que je récupérais tant d’informations sur tout le monde. Des bribes de vies que je n’avais aucun scrupules à revendre à Gabriel comme au Shérif Hawthorne, et que je susurrais aux oreilles de mon petit Bosie sans vraiment attendre de contrepartie. Évidemment, il était des secrets que je ne trahissais pas. Ma cupidité n’entrait jamais en conflit avec mon sens de la loyauté. Et contrairement à ce que certains pourraient penser, elle était bien plus forte que je n’osais me l’avouer.
Taquine et sensuelle, j’allais demander à Gabriel si la liasse épaisse qu’il venait de me confier comprenait aussi le prix de mes services, et s’il comptait se les offrir tout de suite ou s’il souhaitait d’abord se reposer en bas avec une bouteille, mais je fus interrompue dans mon approche par quelques jurons gras qui claquaient dans mon dos. « CRAPULE ! GROS TAS D’SAINDOUX ! » Mes sourcils froncés de contrariété, je me suis détachée de son étreinte pour mieux appréhender la situation et voir si mon intervention s’avérait nécessaire. J’avais l’habitude d’entendre des disputes éclater dans mon établissement. La plupart du temps, deux types un peu trop alcoolisés se déchiraient pour une femme ou une broutille, et il suffisait de leur payer une tournée pour calmer leurs esprits. Je fus cependant surprise de reconnaître John Dunham, un homme d’ordinaire discret et respectueux, mais qui s’agitait désormais comme un un beau diable entre les tables, effrayant mes filles et semant la zizanie. « Sir Dunham, je vous en prie, calmez-vous. » J’ai minaudé d’un ton à la fois charmant et autoritaire en m’approchant de lui, une bouteille de whisky à la main. « Une boisson pourrait-elle apaiser votre contrariété ? » J’étais certaine qu’il allait accepter mon offre et se rassoir en bougonnant, ou bien quitter les lieux de lui-même ou escorté par Bosie (que je ne voyais nulle part, hélas). Alors je ne m’attendais évidemment pas à ce qu’il se précipite sur moi la gueule grande ouverte. Le cri qui s’en est échappé était à mi-chemin entre le rugissement d’une bête féroce et le sifflement d’un serpent. Un hurlement à glacer le sang, à déchirer les entrailles. Clouée sur place, j'ai senti mon coeur se décomposer alors qu'il enfonçait ses doigts dans mes épaules en dardant sur moi son regard sans vie. Ses pupilles avaient complètement mangé ses iris et j'avais la sensation effrayante de glisser inéluctablement dans le vide abyssal qui s’y reflétait. « CATIN ! PUTAIN ! BONNE QU’A EVISCERER ! » Ses paroles ne coupaient pas autant que la violence qui émanait de son corps. J’étais habituée aux insultes de ce genre et je les laissais glisser sur le plumage de mon indifférence. En revanche, je ne pouvais lutter contre cette impression affreuse qui se propageait dans mon corps. C’était comme si les mains brûlantes ancrées dans ma chair aspiraient toute mon énergie, tout ma chaleur, tandis qu'un froid redoutable envahissait mes tripes, paralysait mes membres. Je pouvais sentir le métal de mon mini-colt contre ma cuisse, le verre de la bouteille toujours dans ma main. Je savais que je n’aurais qu’un mouvement à faire pour abattre l’un ou l’autre contre son crâne et me dégager comme je l’avais déjà fait de nombreuses fois auparavant mais j’en étais absolument incapable. Une force étrange contrôlait mon corps, forçait mon inaction. Et c’est cette perte de contrôle, plus que n’importe quoi d'autre, qui insufflait ainsi la peur dans mon âme.
(c) DΛNDELION
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❀ Maliel ❀ And now your song is on repeat. And I'm dancin' on to your heartbeat. And when you're gone, I feel incomplete. So, if you want the truth. I just wanna be part of your symphony
❀ Gabin ❀ May your day be touched with a bit of irish luck, brightened by a song in your heart, and warmed by smiles from the people you love.
Peu à peu les regards s’étaient détournés de l’irlandais et, bien que quelques murmures désapprobateurs fusèrent encore, chacun finit par revenir à ses occupations premières et à ce qui l’avait amené dans cet établissement. Après tout ils se trouvaient là pour passer du bon temps, délasser leurs corps et leur esprit, oublier parfois, trouver une forme de réconfort souvent, alors ce n’était pas la présence de ce maudit chasseur qui viendrait les en empêcher. De toute façon ce dernier n’accordait pas d’attention aux présents, installé près du comptoir il était occupé à remettre à la maîtresse des lieux ce qui lui revenait de droit pour l’aide et les précieux renseignements qu’elle lui avait fourni et qui lui avait permis de mettre la main sur ce tueur qu’il avait pourchassé durant de longs mois. Le doigt fin de Jameson vint courir le long de l’arrête de sa mâchoire tandis qu’elle formulait l’espoir qu’il lui parle de ses dernières aventures. Pour toute réponse l’esquisse d’un sourire se dessina sur ses lèvres. Fait rare s’l en était, mais cette volonté que la belle brune avait de l’entendre conter ses cavales solitaires amusait presque Gabriel. Si tant est qu’il puisse réellement l’être. Il n’était pas du genre franchement loquace, préférant le silence aux flots de paroles. Cependant Jaimie savait se montrer convaincante, et tenace, ce qui lui valait d’être l’une de ces rares personnes, se comptant sur les doigts d’une main, à qui Gaby daignait révéler un peu de lui. Toujours des morceaux choisis néanmoins, jamais rien qui ait trait aux aspects les plus sombres et les plus secrets de sa vie. Et si elle n’était pas la première à l’avoir interrogé sur les marques et cicatrices qui constellaient son corps, elle était en revanche l’une des seules à avoir trouvé dans ses mots quelques réponses. Alors peut-être bien ferait-il une nouvelle fois exception ce soir-là, en se faisant conteur, l’espace d’un instant, pour celle qui posait sur lui ses beaux yeux d’un vert profond. Cependant quelque chose l’en détourna, une soudaine agitation de l’autre coté de la pièce, des jurons, des souffles apeurés, décontenancés devant la brusque fureur d’un homme renversant chaises et verres sur son chemin. Sans le lâcher des yeux Gabriel ne fit toutefois pas un geste, il savait la maîtresse des lieux habituée à ce genre de situations mais surtout elle n’était pas du genre à apprécier que quelqu’un se mêle des affaires de son établissements. Il fallait dire qu’une intervention de l’irlandais pouvait s’avérer autrement plus musclée et le type risquait de se retrouver bien vite jeté par la porte. C’était déjà arrivé, mais jamais sans l’aval de la patronne. Après tout faire fuir ses clients n’était pas un bon service à lui rendre. Aussi le chasseur se tenait-il tranquille, pour le moment. Mais tandis que Jameson s’approchait du furibond pour tenter de le calmer, Gaby sentit que quelque chose n’allait pas. Ses entrailles se serrèrent soudain. Cette sensation… Merde ! L’ancien dresseur de chevaux fit un brusque mouvement en avant. Trop tard. L’homme se jetait déjà sur la brune dans un effroyable cri, la saisissant violemment aux épaules, déversant un flot d’insultes sur elle. L’irlandais ne se posa pas plus de questions, en une poignée de secondes il était à leur hauteur. « Lâche-la. » Intimé d’un ton sans appel, l’ordre visait surtout à détourner l’attention de l’agresseur, car s’il s’agissait bien là de ce qu’il redoutait il en faudrait un peu plus pour lui faire lâcher prise. Ce faisant l’une de ses mains glissa contre celle de Jaimie, saisissant la bouteille qu’elle tenait encore. Dunham tourna son regard vers Gaby, confirmant les craintes de ce dernier en découvrant des iris entièrement noires et vidées de leur substance humaine. Dans ce cas… D’un mouvement vif et sans la moindre hésitation le chasseur abattit le contenant en verre contre la mâchoire de l’homme qui relâcha aussitôt sa poigne de fer pour s’écrouler au sol dans des grognements plus bestiaux qu’humains. Ceux qui étaient présents semblèrent peu à peu reprendre leurs esprits face à la scène surréaliste qui se jouait sous leurs yeux et esquivèrent quelques mouvements. « Restez où vous êtes. » Le ton autoritaire stoppa net le moindre geste. Gabriel se tourna alors vers Jameson, comme pour s’assurer qu’elle allait bien. Son regard habituellement intense semblait profondément changé. Mais il n’eut guère le temps d’épiloguer là-dessus. Son erreur fut de laisser son attention se reporter ailleurs que sur Dunham. Ce dernier, blessé, écumant, haletant de rage, se redressa soudain et bondit sur lui. S’il parvint à esquiver de justesse son premier coup, le second vint s’abattre contre sa pommette avec une force exceptionnelle, l’envoyant valser entre les tables, le sonnant partiellement. Quelque chose se mit alors à gronder au plus profond de son être, quelque chose de sombre qui répondait à la violence de ce qui avait pris le contrôle de Dunham. Pas ici. Mais il savait que la seule force brute ne lui suffirait pas pour en venir à bout, ce qui possédait ce type augmentait sa puissance physique et sa hargne. Et à ce rythme là il doutait pouvoir faire le poids bien longtemps. L’irlandais avisa la porte donnant sur la rue. Déjà son assaillant revenait à la charge avec la même hargne. D’un coup de pied sec Gaby envoya un tabouret dans les jambes de l’homme qui lui fonçait dessus, lui faisant perdre l’équilibre et chuter violemment, assez pour qu’il se trouve relativement sonné. Le chasseur sauta aussitôt sur l’occasion, saisissant Dunham avec force il l’entraîna vivement à l’extérieur, l’envoyant rouler dans la terre de la rue qui s’était transformée en une boue sombre sous l’œuvre de la pluie. Dans son dos l’irlandais entendit des pas précipités. « N’approchez pas. » Pas le moindre regard pour eux. Sa voix avait changé, tenant soudain du grondement sourd, plus dissuasif que jamais. Il semblait tout à coup différent. L’ancien dresseur de chevaux dégageait désormais quelque chose de sombre, d’inquiétant, était-ce la semi-pénombre de la rue qui donnait cette impression d'aura obscure qui semblait émaner directement de son corps ? Une impression de vide glacial envahissait son corps alors qu’il attrapa l’homme grognant qui gisait dans la boue par le col et le souleva légèrement comme pour mieux plonger son regard dans celui de son vis-à-vis. Tout comme celles de Dunham étaient devenues noires, les iris de Gabriel abritaient une lueur qui ne leur était pas habituelle, presque opalescente. « Maintenant tu vas foutre le camp d’ici saloperie. » Un souffle sourd, grondant. « MAUDIT ! RACLURE ! TE TUER ! » Un sourire étrange, presque inquiétant se dessina sur le visage de l’irlandais. « Ça tu vois, j’en doute. » La lueur dans ses yeux étincela avec plus de force. Des mots quasi inaudibles, une langue incompréhensible pour l’assemblée qui se tenait en retrait, franchirent ses lèvres, arrachant des grognements et cris furieux à Dunham, ou plutôt à ce qui avait pris possession du corps de ce pauvre type. Ce dernier finit soudain par s’affaisser de nouveau au sol, comme vidé de ses forces, et le calme et le silence tombèrent alors sur les environs. Le chasseur observa une seconde ses prunelles redevenues humaines avant de se redresser. Tout s’était passé si vite, pourtant Gaby avait l’impression que le temps s'était inexorablement étiré. « Si vous croyez en Dieu je vous conseille d’aller voir le prêtre du coin. » Lui n’y croyait plus. Il fit volte-face, retournant vers l’intérieur de la maison close. « Aidez-le. », lâcha t-il en passant à hauteur de quelques types qui n’avaient guère osé bouger jusque là et l’observaient maintenant avec des regards plus inquiets et sombres que jamais. Lorsque l’irlandais franchit la porte, il eut l’impression que des sensations plus humaines semblaient peu à peu réinvestir son corps. Comme si la vie et sa chaleur s’y réinstallaient tranquillement après cet étrange interlude, comme si ce n’était pas tout à fait lui qui habitait son corps quelques secondes auparavant. Il sentit du sang perler le long de sa joue depuis sa pommette. Portant la main à son visage, Gabriel se perdit un instant dans la contemplation du liquide rouge qui maculait ses doigts. Ses sourcils se froncèrent. Pourquoi cela l’atteignait-il tant ? Pourquoi était-il si ennuyé ? Oh bien sûr ce n’était pas les regards qui se posaient sur lui avec plus d’insistance encore qu’à l’accoutumée. Ce n’était pas les prières soufflées dans son dos avec plus de crainte et de ferveur. Ce n’était pas les raclements de gorge significatifs et les quelques crachats qui lui furent destinés sur son passage. Il savait que, pour ceux de l’assistance qui lui lançaient des œillades haineuses, il n’était rien d’autre qu’un parjure, un être maudit. Il devinait qu’ils le tenaient pour responsable de ce qu’il venait de se passer, il savait quelles pensées traversaient leurs esprits. Après tout le bon Dunham était un homme apprécié dans le coin, jamais il n’aurait pu attirer le mauvais œil comme cela, sans raison. C’était forcément dû à la présence de ce chasseur errant, le malheur lui collait à la peau, cela ne faisait nul doute pour tous ceux qui lui adressaient un regard noir. Mais ce n’était pourtant rien de tout cela qui contrariait Gabriel au plus haut point. C’était d’avoir dû faire appel à cette facette la plus sombre de son être, que quelque part il répugnait, ici, dans le seul lieu de cette maudite ville où il ne voulait pas faire de remous, ne pas causer de tort à la maîtresse des lieux et ses protégées, le seul lieu qui pouvait encore avoir un soupçon d’importance à ses yeux. Une contrariété que seule une imperceptible contraction de sa mâchoire trahit. Passant à la hauteur de Jameson, Gaby esquissa un geste, comme s’il s’apprêtait à tendre la main vers elle, s'assurait qu'elle n'avait pas été blessé, mais il stoppa net son mouvement. Il sentait encore dans son être ce vide, cette terrible froideur qui l’avait entièrement envahit quelques instants plus tôt et qui n’avait rien de normal. Comme si quelque fluide glacial courait dans ces veines en lieu et place d’un sang naturellement chaud. Ses maxillaires se serrèrent un peu plus alors que sa main se referma dans le vide. Se détournant, il adressa finalement un geste au barman afin qu’il serve quelque remontant à sa patronne. Va-t'en. Au fond de lui une petite voix lui intimait de partir, sa place n’était pas ici, il n’appartenait pas à ce monde, plus tout à fait, il errait entre deux rives. Il le savait. Pinçant légèrement le bord de son chapeau en guise de salut à destination de la belle brune, le chasseur esquissa un mouvement de départ.
Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ... ~ Le Petit Prince ~
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6430 POINTS : 70
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟ Alex
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
(#) Sujet: Re: Vices and Virtues ↟ Bloody Gaby Dim 28 Oct 2018 - 15:31
Vices and Virtues
Bloody Gaby & Jameson
"One died from whiskey and another in the war. One by suicide and the last one by the gun."
Un froid glacial se propageait dans mes entrailles, givrant mes organes et creusant le vide dans mon âme. Je me sentais sombrer dans les abysses de ce gouffre béant avec l’affreuse impression de ne plus rien avoir à quoi me raccrocher. Soudain, des doigts chauds glissèrent le long de mon avant-bras et s’attardèrent contre mes mains engourdies, cherchant à arracher la bouteille que je refusais de lâcher. Mais mon corps ne me répondait déjà plus et j’ai senti le verre m’échapper tandis que mes doigts crispés se refermaient sur du vide, mes ongles creusant la chair tendre de ma paume dans un sursaut d’horreur. Il y eut un craquement, un soubresaut, puis la délivrance. « Oh ! » J’ai soufflé entre mes lèvres en plaquant une main gelée contre mon cœur tandis que le sang affluait à nouveau dans mes veines, diffusant chaleur et adrénaline dans mon corps frissonnant. L’esprit embué, les membres chancelants, je tâchais de m’ancrer dans le présent ; de retrouver le contact avec la réalité sans me douter qu’elle aussi venait de basculer dans le chaos. A mes pieds, Sir Dunham se tordait de douleur en poussant des hurlements bestiaux qui insufflaient la terreur dans les tripes de mes clients. Hurlements féminins, jurons grossiers, cliquetis d’armes sorties de leurs holsters et pointée vers la bête humaine qui rampait sur mon plancher. Incapable de me reprendre pour gérer la situation, je fus reconnaissante envers Gabriel lorsqu’il incita la foule au calme – et un peu moins lorsqu’il alla s’écraser sur mes tables en bois de rose. Mes doigts tremblants appuyés contre mes lèvres pourpres, je ne pouvais me détacher de l’effroyable combat qui se déroulait sous mes yeux. Les adversaires s’unissaient et se déchiraient dans un concert de hurlements infernaux, de gestes rapides et puissants, de craquements sinistres. La force décuplée de Sir Dunham ne pouvait être surpassée que par la ruse de Gabriel, qui parvint ainsi à traîner le fauve rugissant et pantelant hors de mon établissement. Ignorant le flot des hommes qui emboitaient ses pas vers la sortie, j’ai relevé mes jupons pour me diriger vers la fenêtre d’où je pourrai observer la scène sans risquer de me retrouver dans la mêlée. J’avais eu ma dose de sensations fortes pour la soirée !
Là-bas dans l’ombre, le chasseur de primes ordonnait aux badauds de ne pas s’approcher d’une voix que je ne lui connaissais pas. C’était comme un grondement dans sa gorge, une vibration puissante et tonitruante qui se serait volontiers réverbérée dans mes organes les plus intimes si je n’étais pas encore si chamboulée par les évènements de cette troublante soirée. Mes doigts fins appuyés contre la vitre de glace, je l’ai regardé soulever Sir Dunham avec autant de facilité que s’il se fut agît d’un vieil épouvantail dégarni. Quelque chose changeait en lui. Je le ressentais dans la lourdeur de l’atmosphère, dans la rareté de l’air et dans la trépidation de mes membres. Plus que tout je le voyais sur le visage de l’irlandais, déformé par un sourire glaçant. Un frisson parcouru ma colonne vertébrale alors que je remarquai l’éclat étrange de ses yeux : leur jolie couleur turquoise s’était évaporée, remplacée par une nacre iridescente qui illuminait les ténèbres de son intensité. Le silence s’est abattu sur la ruelle, peut-être même sur la ville. Seule une étrange incantation venait troubler cette quiétude factice. Des psaumes diaboliques prononcés dans un langage ancien que je ne connaissais pas et qui semblaient provenir de Gabriel si j’en croyais le mouvement de ses lèvres. Palsambleu, quelle est cette étrange sorcellerie ? Prisonnier de sa poigne de fer, Sir Dunham s’agitait comme un beau diable. Son cou se tordait au rythme des paroles qui semblaient lacérer sa chaire, éventrer son âme. Un hurlement à glacer le sang déchira le silence, puis il s’écroula sur le sol humide de la rue dans un bruit mat. La clameur affolée des murmures enrobait cette scène incompréhensible d’un mystère impénétrable. « Si vous croyez en Dieu je vous conseille d’aller voir le prêtre du coin. » La voix de Gabriel me tira de cette étrange torpeur. J’ai regardé deux hommes approcher pour soutenir Sir Dunham qui se redressait, titubant et balbutiant, et emprunter le chemin de l’église, puis je me suis arrachée à cette lugubre vision.
A l’intérieur, le feu crépitait toujours dans la cheminée, mais ses flammes ne réchauffaient plus nos cœurs engourdis par le souffle hivernal qui refusait de nous quitter. Les mains agrippées au bar afin d’aider mes jambes chancelantes à soutenir mon corps, je me suis éloignée de la fenêtre en essayant de conserver mon élégance. Peu m’importait si je m’écroulais à l’intérieur, du moment que je donnais toujours l’impression d’une forteresse inébranlable ! Drapée dans ma dignité, je me suis assise sur un tabouret en attendant le retour de Gabriel. Impossible de ne pas remarquer la foule qui s’écartait sur son passage, comme si personne n’osait l’approcher sous peine d’être touché par la malédiction qui empoisonnait son sang. Balivernes ! Peu m’importaient les légendes qui entouraient le voyageur : j’étais intimement convaincue qu’il venait de me sauver la vie. Seulement je n’étais pas certaine de comprendre comment. Mes yeux n’ont quitté son regard que pour s’attarder sur le sang qui perlait sur sa joue, témoin solitaire du combat qu’il venait de mener. Lorsqu’il arriva enfin à mes côtés, sa main chercha un instant la chaleur de mon corps avant de retomber le long de sa cuisse, sans vie. Au lieu de ça, il fit signe au barman de me servir un whisky. Douce intention s’il en était. Je savourai la sensation familière de mes doigts se refermant autour du petit verre, ce poids dans ma main, puis le goût brûlant du liquide ambré qui s’écoulait dans ma gorge comme de la lave, réchauffant mes tripes et quelques parcelles de mon âme. Le parquet craqua dans mon dos et je n’avais pas besoin de me retourner pour comprendre que Carnahan était en train de prendre la fuite. « Reste. » J’ai dit d’une voix anormalement profonde, encore marquée par le choc, en faisant signe au barman de nous resservir la même chose. « S’il te plait. » J’ai ajouté en me retournant pour lui tendre son verre. Mon regard planté dans le sien, j’ai désigné un tabouret du menton, la tension dans mes membres ne se dissipant que lorsqu’il daigna s’y installer. « Je ne suis pas idiote, je sais ce que les gens murmurent à ton sujet. Je n’y avais jamais accordé le moindre crédit avant ce soir. » Mon timbre bas et mon regard inquisiteur en disaient long sur les doutes qui m'animaient. « Je ne sais pas quelle étrange affliction te ronge. Mais je sais que sans elle, je ne serais plus là. » Je l’ai remercié de cette façon assez cryptique qui me caractérisait chaque fois que je reconnaissais une faiblesse. J’ai levé mon verre en son honneur et j’ai englouti ma boisson d’une traite. Puis, sentant la force revenir dans mes membres et irriguer ma cervelle, je me suis relevée. « N’ayez crainte mes amis, aucun danger ne viendra plus troubler votre soirée. Un toast devrait réchauffer vos gosiers. Tournée générale ! » Acclamations, applaudissements, tintement de verres qui s’entrechoquaient et se tendaient avidement vers les bouteilles. Les hommes. Remplissez leurs estomacs de liqueur et ils seraient capables d’oublier tous leurs problèmes, toutes leurs valeurs, toutes leurs querelles ! Oubliée la présence suffocante de Sir Dunham et l’intervention terrifiante du voyageur. Seule la chaleur des filles et le goût du whisky leur importait désormais.
J’ai profité de cette joyeuse confusion pour me pencher vers Gabriel. « Suis-moi. » J’ai murmuré à son oreille avant de me frayer un chemin dans la foule d’énergumènes réjouis. Je l’ai attiré un peu à l’écart, dans l’ombre enveloppante des escaliers qui menaient à l’étage. Les vieilles lattes grinçaient au-dessus de nos têtes alors que quelques clients s’évadaient déjà vers les chambres pour oublier leurs peurs dans les jupons de mes filles. « Dis-moi. Je veux tout savoir. » J’ai murmuré d’un ton sans équivoque, mon visage à peine éclairé par les lumières lointaines du bar. La crispation dans sa mâchoire et la distance dans son regard m’ont prévenue que je n’arriverais à rien avec des questionnements aussi directs. Changeant de tactique, j’ai laissé mes doigts remonter le long de sa chemise et jouer avec ses mèches rebelles sur sa nuque. « J’ai besoin de comprendre ce que j’ai ressenti lorsqu’il m’a attrapée. Je ne pouvais plus bouger, Gabriel. C’était comme si quelque force maléfique s’emparait de mon corps, aspirait les tréfonds de ma pensée pour les ensevelir dans les limbes. » J’ai soufflé d’une voix tremblante en accrochant son regard. Je ne cherchais plus à cacher la vulnérabilité qui m’agitait au souvenir de cette emprise infernale. S’il s’agissait là de la seule clef capable de dévoiler les secrets de l’irlandais, alors je n’avais aucun scrupule à l’utiliser. « J’ai besoin de savoir comment me protéger et comment la combattre si elle devait revenir tenter d’assassiner mon âme. »
(c) DΛNDELION
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
:
Gabriel Carnahan
l'entre-deux chapitres
ÂGE : 44 ans (14 oct 79) SURNOM : Gaby, Gab'. Pretty Little Galway Boy par une petite fée. Tenerezza, il y a longtemps. STATUT : Cœur guimauve qui réalise que le temps n'efface pas tout. MÉTIER : Libraire, gérant de la State Liberty (Toowong). Artiste touche à tout qui a à nouveau des idées plein la tête. LOGEMENT : #152 Bywong Street, Toowong. Un appartement au-dessus de la librairie qu'il partage essentiellement avec son chat. POSTS : 17115 POINTS : 0
TW IN RP : Deuil ≈ Cicatrices ≈ Santé mentale ≈ PTSD (accident de voiture) GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime tout le monde. CODE COULEUR : #cc3366 RPs EN COURS : FLASHBACK Robin (fb1) ≈ Jameson (fb2) ≈ Riley (fb1)
❀ Maliel ❀ And now your song is on repeat. And I'm dancin' on to your heartbeat. And when you're gone, I feel incomplete. So, if you want the truth. I just wanna be part of your symphony
❀ Gabin ❀ May your day be touched with a bit of irish luck, brightened by a song in your heart, and warmed by smiles from the people you love.
Lorsque Gabriel franchit de nouveau la porte de la maison close, ses iris avaient retrouvé leur couleur habituelle et sa voix ses intonations ordinaires. Un regard circulaire sur la pièce principale lui permit d’évaluer les dégâts que son accrochage avec Dunham avait occasionnés. Des bris de verre mêlés au whisky sur le sol, du mobilier renversé, cela aurait pu être pire, bien pire… Il fit quelques pas en direction de la maîtresse des lieux, esquissant un mouvement pour s’assurer que tout allait bien. Il retint cependant son geste, ce qui grondait au fond de lui ne s’était pas encore rendormi et une voix sourde lui intimait vivement de vider les lieux sans plus attendre. Et c’était exactement ce qu’il s’apprêtait à faire, partir, retourner à ses errances solitaires, disparaître dans l’épais manteau de ténèbres de cette nuit, mais quelque chose le retint, le figea sur place. A l’instant précis où il fit volteface, la voix de Jameson résonna à ses oreilles, grave, profonde, encore empreinte du chaos qui avait éclaté quelques instants plus tôt, d’un ton qui ne souffrait aucun refus, aucune fuite en avant. Elle l’avait littéralement cloué sur place, les maxillaires du chasseur se crispèrent de nouveau. Son esprit n’en démordait pas, il n’était plus de ce monde, sa place n’était pas ici, pourtant son corps refusait de bouger, son instinct lui disait de rester. Bien sûr, l’irlandais devinait que s’il accédait à la requête de la patronne il devrait nécessairement finir par répondre à ses interrogations, légitimes certes, il le savait, mais il n’était pas certain d’en avoir envie. L’espace de quelques secondes il demeura là, debout, sa haute silhouette figée sur place, comme s’il luttait contre lui-même. Son poing se serra vivement sous le coup d’une certaine frustration. Qu’est ce qui le retenait ? Merde Gabriel ! Qu’est-ce que tu fous ! Il finit par se retourner, poser son regard sur Jameson, accrocher ses iris vertes qui paraissaient soudain bien sombres. Il sut aussitôt, il lui devait des explications. Celles qu’il n’avait encore jamais données, à personne. Peut-être aurait-il dû partir, ne pas se retourner. Sans doute. Au lieu de cela Gaby vint s’asseoir sur le tabouret que la brune lui désignait, saisissant au passage le verre qu’elle lui tendait. Il l’écouta avec attention, laissant seulement filer une profonde expiration. Ses yeux pâles se perdirent un moment dans la contemplation du liquide ambré qui ondulait dans le petit verre qu’il faisait tourner distraitement entre ses doigts. « Je sais. » Le fait qu’elle n’ait jamais prêté réelle attention à tout ce qui se racontait sur son compte, qu’elle ne craignait pas de le toiser droit dans les yeux, faisait sans le moindre doute partie des raisons pour lesquelles Gabriel appréciait particulièrement la compagnie de la maîtresse des lieux. Désormais qu’en serait-il ? Aux yeux du monde elle demeurait digne, droite, fière, sans trembler, mais l’irlandais savait d’expérience que ce qu’elle venait de vivre laissait des marques, indélébiles. Il devinait au fond de ses prunelles les multiples interrogations qui agitaient son esprit. Ce qu’il n’avait en revanche pas anticipé furent ses remerciements dissimulés, non formulés mais bien sous-entendus. En réalité qui pouvait savoir dans quelle mesure la présence du chasseur de primes avait été salutaire ? Après tout il avait peut-être joué un rôle involontaire dans les derniers événements, nulle certitude n’était permise en ces temps troublés. Ce monde semblait sans queue ni tête et il fallait s’employer à y survivre tant bien que mal. Gabriel se contenta de lui adresser un léger signe de tête avant que Jameson ne se tourne vers l’assemblée présente en annonçant une tournée générale. Initiative accueillie aussi joyeusement que bruyamment, décidément la patronne ne perdait jamais le sens des affaires. Le brouhaha et l’agitation étaient cette fois approbateurs, ravis, l’attention se détournait peu à peu du voyageur pour se focaliser sur l’alcool et les filles. Jaimie saisit l’occasion pour lui glisser discrètement quelques mots à l’oreille avant d’initier le mouvement. Le temps des questions était venu, il ne pouvait plus y couper. Mais il y avait quelque chose d’autre, au milieu des exclamations, des rires gras. Toujours cette voix. Va t’en. Gaby avisa la porte. Il n’avait qu’à vider son verre, déposer sur le bar de quoi rembourser la casse qu’il avait provoqué et prendre le large. Fuir ? C’était le cas. Il n’était pas lâche pourtant, il ne craignait jamais de devoir affronter vents et marées, et de bien plus sombres choses encore. Ce qu’il redoutait c’était le tort qu’il pouvait encore causer aux trop rares personnes auxquelles il s’était attaché, à sa façon, à celles qui avaient gagné son respect, son estime. Jameson en faisait partie. L’irlandais jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, suivant de son regard céruléen l’élégante silhouette de la brune qui s’enfonçait dans cette foule bruyante. Il rinça son verre d’une gorgée et se leva.
Il l’avait finalement suivi, jusque dans la pénombre dessinée par les volées de marches menant à l’étage où se pressaient déjà clients et filles comme pour mieux oublier les sinistres événements de la soirée. Gabriel devinait à quel point elle était décidée à obtenir les réponses à ses questions. Mais les choses n’étaient pas si simples. Il ne s’agissait plus pour lui de conter une quelconque anecdote. Parce que tout cela touchait à son passé, à sa face la plus sombre, à cette part de lui qu’il répugnait et qui, pourtant, faisait de lui ce qu’il était devenu, qui le rendait si efficace dans ce qu’il faisait désormais. De fait la maîtresse des lieux se heurta à la distance qu’il avait appris à mettre entre lui et le reste du monde, à l’éclat lointain de ses yeux froids. « Jameson… » Un murmure, un souffle grave. Mais elle reprit la main la première, s’approcha, laissa courir ses doigts fins jusqu’à sa nuque. Sa voix avait changé, abandonnant son masque de contenance inébranlable, laissant transparaître son trouble dans ses légers tressaillements. Comprendre… Était-ce seulement possible ? Dans cette région maudite le monde avait changé, désormais agité de phénomènes étranges, plus inexplicables les uns que les autres, incompréhensibles. « C’est précisément ce qu’il s’est passé. » Son ton était bas, plus profond encore qu’à son habitude. « Je sais que tu ne crois pas à toutes ces histoires… » Qu’elle n’y croyait pas avant ça, plus exactement. « Mais il y a bien une malédiction qui pèse sur la région, et ce depuis des années. La plupart des gens refusent encore d'y croire, à tort. » En réalité Gabriel se moquait bien de passer pour fou, la vérité était là, dans ses mots et il ne le savait que trop bien. Le regard de l’irlandais balaya les ombres qui les enveloppaient, comme un instant happé par ses pensées, avant de revenir se poser sur les pupilles émeraude qui le scrutaient avec insistance. Comment se protéger… La question était aussi pertinente que complexe. « Il n’y a pas une manière. Certains se tournent vers leur Dieu, les prêtres et autres exorcistes en tous genres, d’autres vers des magies considérées comme… plus occultes. » Des magies ancestrales, de vieilles coutumes, des amulettes protectrices, des rituels dits païens, mais dans un monde qui semblait avoir été abandonné par ce fameux Dieu dont les bonnes gens recherchaient si avidement la protection et la bénédiction, tous les moyens étaient bons pour se préserver des ténèbres grandissantes. Pourtant, au fond de lui, il pressentait où Jaimie voulait en venir. « Ecoute, ce que tu as vu dehors, ça n’a rien d’une forme de protection, crois-moi. » Le chasseur retint un soupir, une discrète tension s’installa sur son visage. Il devinait que ses maigres réponses ne suffiraient pas à satisfaire la dame. Finalement ses iris pâles quittèrent le visage de la maîtresse des lieux pour se poser sur ses épaules délicates, là où Dunham l’avait saisi avec force. « Tu devrais aller vérifier que tu n’as rien. »
Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ... ~ Le Petit Prince ~
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6430 POINTS : 70
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟ Alex
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
(#) Sujet: Re: Vices and Virtues ↟ Bloody Gaby Dim 13 Jan 2019 - 16:09
Vices and Virtues
Bloody Gaby & Jameson
"One died from whiskey and another in the war. One by suicide and the last one by the gun."
Un frisson parcouru mon échine alors que la réponse de Gabriel tombait comme une sentence, confirmant ma triste intuition. Je ressentais encore les balafres glacées que la créature avait laissées au plus profond de mon être. J’avais la sensation désagréable qu’elles faisaient comme une empreinte indélébile, une marque qui pourrait facilement me démarquer des autres. Seule la perspective de savoir me protéger contre cette malédiction pouvait apaiser mon troubler désormais. « Je n’y croyais pas. » Je corrigeai avec un haussement de sourcil, la voix encore rauque malgré la pointe de sarcasme que je parvins à infiltrer dans ma réplique. Trop d’années, je m’étais drapée dans l’orgueil de mon pragmatisme, refusant de me laisser emporter par l’hystérie collective ou de porter crédit aux légendes qui écrivaient l’histoire de notre ville en lettres de sang. Mais je n’avais plus le luxe d’ignorer les ténèbres qui sinuaient dans nos ruelles à tombée de la nuit. Accrochée aux lèvres du vagabond, j’étais déterminée à percer le voile de mystère qui l’entourait pour en comprendre ses secrets salvateurs. Quelle ne fut pas ma déception lorsqu’il me parla d’église et de religion ! Je savais au fond de mon cœur que Dieu m’avait abandonnée ; comme toutes les femmes qui refusent la prison maritale pour se vautrer dans la luxure d’une vie sans règles, une vie sans maître. Leurs prêtres et autres grenouilles de bénitiers ne pourraient rien pour moi car j’étais déjà damnée à leurs yeux chastes, une vile putain touchée par le diable. Un soupir s’échappa de mes lèvres tandis que je fermai brièvement les yeux pour ravaler ma frustration. Comme s’il sentait mon impatience, Gabriel assena que ce que j’avais vu à l’extérieur n’avait rien d’une protection, comme s’il tentait me dissuader d’avoir recours à sa méthode. Mais cette mise en garde voilée était loin de me satisfaire. « Et pourtant, elle a fonctionné. » Ignorant ma réplique, le voyageur m’incita à vérifier que ma mésaventure n’avait pas laissé sur ma chair les mêmes marques que je sentais encore sur mon âme. « Pour que tu en profites pour filer ? Hors de question ! » Je ripostai en dardant mes iris émeraudes dans la glace de son regard. La tension entre nous était palpable, un enchevêtrement de méfiance, d’affection, de frustration et de… désir - du moins pour ce qui me concernait. « Viens avec moi, je n’ai aucune envie d’être seule ce soir. »
Sans plus attendre, je l’ai attiré en haut des escaliers, jusque dans mes appartements tout au bout du couloir. Là, nous serions enfin à l’abri des regards, de la musique et des éclats de voix qui nous provenaient encore en quelques sons étouffés à travers les lattes du plancher. Je refermai la porte derrière nous et me laissai apaiser par l’odeur familière de bois séché mêlé à l'huile de rose épicée que j’utilisais pour nourrir et parfumer ma peau. Songeuse, j’en vin à me demander si ma petite sorcière et fidèle amie Robin pourrait m’offrir quelque protection. « Peux-tu m’aider à délasser mon corset ? » Je demandai en m’installant sur le tabouret de velours vert face à ma coiffeuse. A ma demande, Bosie avait serré cet engin de torture comme s’il cherchait à me scier la taille, et j’éprouvais quelques difficultés à en attendre les lacets. Relevant les yeux vers le miroir qui me faisait face, je guettai la silhouette du baroudeur qui approchait, avide de sentir son regard et ses doigts effleurer mes courbes. J’entrepris de délasser mon corsage, saisissant le prétexte d’examiner ma peau pour tester la pointe de désir qui pulsait en moi, et m’assurer que le corps de Gabriel y répondait. « Parle-moi de ces magies plus occultes. » Je demandai lorsqu’il fut à mes côtés. S’il existait un rituel pour tenir ces démons à distance de mon établissement et de ma personne, je ferai tout mon possible pour me le procurer. « Et parle-moi de ce qu’il s’est passé dehors. » Je demandai d’une voix plus basse, presque sur le ton de la séduction. J’espérais briser les résistances de mon vagabond en parlant à l’énergie primitive qui vibrait chez tous les mâles de notre espèce. « Ce qui émanait de toi c’était… terriblement puissant. Fascinant si j’ose dire. » Malgré mes stratagèmes, j’étais sincère. Je sentais encore la caresse de cette étrange sensation jusque dans mes tripes. « Une telle vigueur ne manquerait pas de plier une femme à ta volonté aussi facilement que tu as libéré Sir Dunham de ses démons ! » J’ajoutai avec un petit sourire en regardant par-dessus mon épaule. D’humeur sensuelle, j’autorisai mon regard à glisser quelques instants vers ses lèvres que j’imaginais déjà sur mon corps. Mais chaque chose en son temps. Relevant les yeux vers les siens, je tentai une ultime demande : « Qu’est-ce que c’était, Gabriel ? »
(c) DΛNDELION
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
:
Gabriel Carnahan
l'entre-deux chapitres
ÂGE : 44 ans (14 oct 79) SURNOM : Gaby, Gab'. Pretty Little Galway Boy par une petite fée. Tenerezza, il y a longtemps. STATUT : Cœur guimauve qui réalise que le temps n'efface pas tout. MÉTIER : Libraire, gérant de la State Liberty (Toowong). Artiste touche à tout qui a à nouveau des idées plein la tête. LOGEMENT : #152 Bywong Street, Toowong. Un appartement au-dessus de la librairie qu'il partage essentiellement avec son chat. POSTS : 17115 POINTS : 0
TW IN RP : Deuil ≈ Cicatrices ≈ Santé mentale ≈ PTSD (accident de voiture) GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime tout le monde. CODE COULEUR : #cc3366 RPs EN COURS : FLASHBACK Robin (fb1) ≈ Jameson (fb2) ≈ Riley (fb1)
❀ Maliel ❀ And now your song is on repeat. And I'm dancin' on to your heartbeat. And when you're gone, I feel incomplete. So, if you want the truth. I just wanna be part of your symphony
❀ Gabin ❀ May your day be touched with a bit of irish luck, brightened by a song in your heart, and warmed by smiles from the people you love.
Dans la pénombre que dessinaient les escaliers, les questionnements de Jameson se heurtèrent à la farouche distance que Gabriel maintenait entre lui et les autres. Pourtant il savait que cela ne suffirait pas à lui faire changer de cap ou d’idée. Elle n’en démordrait pas, elle voulait des réponses et elle finirait par les obtenir, même de lui. L’irlandais retint un soupir las devant l’opiniâtreté et l’inébranlable détermination de la maitresse des lieux. Il savait d’ores et déjà qu’il n’avait plus d’échappatoire, il s’était laissé ferrer, à l’instant même où il avait choisi de rester. Il ne chercha même pas à tenter de se dérober, bien que l’idée l’effleurât sans doute, mais essayer de s’opposer à elle était peine perdue. Elle semblait passablement déçue et contrariée par les semi-réponses qu’il voulut bien lui fournir en cet instant. Ce n’était pas ce qu’elle voulait l’entendre dire, le vagabond le savait, mais était-elle seulement prête à ce qu’il dévoile un pan d’une réalité qui s’avérait peut-être plus terrifiante encore que ce qui se racontait au saloon ou dans les rues mornes de Brisbane, les rumeurs soufflées, les craintes à peine dissimulées ? Mais elle s’obstinait, s’impatientait, Gaby le lisait au fond de ses pupilles sévères. Il devinait que la brune ne le lâcherait pas jusqu’à ce qu’il lui ait parlé, pas plus qu’elle ne comptait lui laisser l’occasion de disparaitre avant cela. Il en aurait presque sourit. Parce que c’était aussi ce qui lui plaisait chez la Belle de Nuit, cet entêtement, cette fière volonté, cette âme aussi sauvage et indomptable que l’océan, se refusant à la résignation malgré toutes les offenses des hommes, malgré tous les affronts de ce monde. Et tandis qu’elle lui intimait de la suivre il se plia à sa volonté sans un pas de coté, sans la moindre résistance. Je n’ai aucune envie d’être seule ce soir. L’ancien dresseur de chevaux ne se serait risqué à l’avouer, mais lui non plus. Il était des jours où la solitude pesait plus que d’ordinaire, ce soir-là c’était le cas.
Marchant dans ses pas il ne décrocha pas le moindre mot, se montrant relativement docile là où il était inflexible et froid avec le reste du monde. Il écouta le parquet craquer doucement sous les semelles de ses bottes au cuir usé, patiné par le temps et les longues chevauchées, la bruyante animation du rez-de-chaussée qui s’éloignait à mesure qu’ils avançaient dans le couloir, le bruit de la porte qui se referma derrière lui, les isolant finalement. Ses iris pâles parcoururent lentement chaque centimètre de ce lieu qu’il connaissait pourtant déjà bien, s’attardant sur quelques objets disposés ça et là, comme s’il cherchait à imprimer chaque détail de l’endroit dans sa mémoire. La légère contraction qui tiraillait encore sa mâchoire se relâcha lentement. Lui qui était constamment sur le qui-vive, perpétuellement en alerte, qui ne dormait jamais ou seulement d’un œil, toujours attentif à tout, au moindre mouvement lointain, au plus petit bruit anormal, ici il se détendait, presque imperceptiblement certes, mais il se détendait. C’était un petit quelque chose de sécurisant qui résidait dans l’atmosphère. Il n’y pensa pas trop, il préférait ne pas y penser. Bien sûr il ne baissait jamais totalement la garde, il ne pouvait pas. Et pourtant, il se sentait presque un peu plus léger.
Ce fut la voix de Jameson qui le tira de ses pensées et le poussa à se tourner vers elle. Il l’observa un instant avant de s’approcher d’elle, assise devant sa coiffeuse, lui tournant le dos, le port droit et haut, il détailla chaque pan de tissu qui la couvrait de sa taille fine jusqu’à ses épaules délicates, chaque mèche noire comme l’encre qui venait mourir sur sa nuque. Une fois à sa hauteur il accéda à sa requête, délaçant lentement les cordons maintenant le corset fermement serré, avec ce que ses mains, désormais plus habituées à dispenser mort et violence que caresses, possédaient encore de délicatesse. L’espace d’un instant il se surprit à se demander comment les femmes parvenaient à s’infliger ce genre de tourment, la vie en donnait bien assez comme cela après tout. Mais il ne prétendait pas comprendre les caprices imposés par une société en marge de laquelle il évoluait désormais et qu’il était bien mal placé pour juger, aussi garda-t-il ses réflexions pour lui seul. Il laissa son regard courir sur la peau laiteuse de la maîtresse des lieux, craignant d’y découvrir les mêmes marques, semblables à des brûlures, que celles que son propre corps affichait ça et là parmi les autres balafres et cicatrices qui constellaient son épiderme. Et, tandis que la pression du corset se relâchait doucement au rythme des cordons qu’il délaçait, il l’écouta avec attention, parfaitement conscient que cette fois il n’y échapperait pas, il lui faudrait donner des réponses.
Néanmoins le chasseur ne prononça pas un mot, comme absorbé par son ouvrage, jusqu’à ce que son propre prénom résonne à ses oreilles. Ses iris couleur de ciel croisèrent celles, émeraudes, de Jameson alors que les dernières résistances des lacets entremêlés venaient de céder. Gabriel effleura délicatement de ses doigts la peau offerte de la nuque et des épaules de la belle brune avant de laisser un vague soupir s’échapper. Il était plus que temps. Il s’éloigna lentement, quittant à regret l’agréable contact de la chaleur humaine pour s’approcher d’une des baies donnant sur l’extérieur. La vitre glacée lui renvoyait son propre reflet, mais son regard semblait porter bien plus loin, comme s’il parvenait à transpercer la dense obscurité nocturne, comme s’il regardait au-delà, vers de lointains souvenirs. Ses yeux se fermèrent un instant et il se laissa happer par le passé. Il n’avait pas pu la sauver, il n’avait pas su. Il revoyait le brasier, sentait sa chaleur étouffante sur sa peau, l’odeur âcre de la fumée emplissait ses narines. Il se rappelait de tout, si distinctement. Ses paupières se rouvrirent. « Après l’incendie qui m’a enlevé tout ce que j’avais, tout ce que j’étais autrefois, j’ai filé vers le bush à bride abattue, sans destination, sans but non plus. Je sais depuis que tout ce que je venais y chercher c’était la mort. » Il parlait bas mais sa voix avait une telle profondeur, son ton une telle gravité, que chacun de ses mots semblaient résonner dans l’atmosphère tranquille de la pièce. « Et c’est elle qui a fini par me trouver. Ou presque. Après ça j’ai erré longtemps dans l’outback, blessé, mourant, j’attendais que tout prenne fin. C’était sans compter sur cet homme qui m’a trouvé. Un aborigène. Un chaman, un sorcier. Eux disent koradji. Il aurait pu m’achever là. Je crois même que l’idée l’a traversé. Mais, va savoir pourquoi, quelque chose a retenu sa main. J’ignore encore de quoi il s’agissait. Toujours est-il qu’il m’a finalement soigné. Combien de temps tout cela a duré ? Je n’en ai pas la moindre idée. Tout ce que je sais c’est que lorsque j’ai repris connaissance quelque chose avait changé en moi. D’étranges songes m’agitaient, je comprenais une langue qui n’était pas la mienne, des souvenirs qui n’étaient pas les miens me revenaient en mémoire. » L’irlandais marqua une courte pause, se remémorant les mots du koradji. Des mots qui franchirent ses lèvres dans un souffle bas. « Une moitié d’âme. ‘‘Tu n’es plus qu’une moitié d’âme.’’ Depuis je dois composer avec ce qui a pris la place laissée vacante. De la magie noire, une malédiction, le diable, appelle ça comme tu veux, eux disent que c’est un esprit malin, un esprit vengeur. Ce que tu as vu tout à l'heure, c'était ça. » Un soupir glissa entre ses lèvres. Il n’osait pas encore recroiser le regard de Jameson, il ne voulait pas voir ce qu’il pourrait y lire. Pas encore. « Les esprits, les fantômes ? Désormais je peux les voir, les sentir, deviner leur présence, entendre leur voix. Il y a de quoi devenir fou. » Un semblant de rire, un rire jaune, glissa dans l’air. Au fond, fou il l’était peut-être déjà… « C’est ça qui fait que je n’ai pas tant de mal à pourchasser ces types aux trousses desquels je me lance. J’ai toujours était un assez bon pisteur mais maintenant… C’est la chasse qui motive mes pas, qui alerte mes sens. La traque, ni plus ni moins. Je ne fais pas tout cela par bonté ou grandeur d’âme, pas plus que par idéal ou par souci de justice, loin de là. Ce qui sommeille en moi a soif de sang et de violence Jameson. Poursuivre ces hommes est la seule façon que j’ai trouvée pour la canaliser. Mieux vaut eux, des criminels, des assassins, que n’importe qui d’autre. Mais je ne vaux pas mieux qu’eux. Tu vois il n’y a rien de bon à en tirer, aucune protection, aucune bénédiction, tout cela ne peut apporter que violence et souffrance. C’est un fardeau, rien de plus. Et même si pour l’instant je suis toujours parvenu à garder le dessus je crains qu’un jour tout cela ne suffise plus. Qu’adviendra t-il alors ? Viendra un temps où je deviendrais un de ces hommes que je poursuis, crois-moi. » Il regarda ses mains qui avaient déjà pris nombre de vies. « Si par malheur, lorsque ce moment sera venu, je venais à m’approcher de cet endroit promets-moi d’utiliser ton colt et de faire mouche. » Son ton était extrêmement sérieux, parce qu’au fond de lui Gabriel redoutait plus que tout ce jour où il n’aurait plus le dessus, plus le contrôle. Jamais il ne s’était laissé aller à pareille confession. Ils se comptaient sur les doigts d’une seule main ceux qui connaissaient la vérité à son sujet. Le reste n’était que rumeurs et exagérations. La réalité était déjà bien assez sombre sans en rajouter. Étrangement il se sentit quelque peu délesté d’un poids. Enfin il se tourna de nouveau vers Jameson, cherchant à accrocher son regard vert comme pour tenter d’y lire sa réaction, craignant quelque peu de s’y heurter. « Tu sais tout à présent. » Il répugnait cette part de lui. Tant et si bien qu’il aurait presque souhaité que la maitresse des lieux le mette à la porte, déjà prêt à disparaître dans les limbes nocturnes, à se perdre de nouveau dans les ténèbres. « Quand à ces magies plus occultes, comme tu l’as dit, il existe des formes de protection plus anciennes que d’autres. Des chamans, des sorciers, les bonnes gens d’ici diraient des suppôts de Satan. Chacun voit sa propre vérité mais pour ma part leur Dieu ne m’a jamais été d’aucun secours. » Ses iris pâles se détachèrent de la brune pour parcourir de nouveau la pièce, glissant au passage sur quelques petites fioles qui lui rappelèrent quelque chose. « On raconte qu’il y a une sorcière blanche, une guérisseuse qui vit cachée dans le bush. Certains seraient prêts à offrir une importante récompense pour sa capture. Les gens du coin n’aiment guère ce qu’ils ne comprennent pas ou estiment anormal, contre-nature. » Cette bande d’imbéciles ignorants. « Mais il semble qu’il soit bien difficile de lui mettre la main dessus, elle est plus insaisissable que la fumée. » Ce qui ne manquait pas d’alimenter les plus folles histoires à son sujet, passant de ses capacités à disparaître d’un claquement de doigts à ses soi-disant pouvoirs de métamorphe. A vrai dire le chasseur avait lui-même été récemment confronté à cette fameuse sorcière, certes elle était pour le moins tout à fait extravagante, mais elle lui avait plus ou moins sauvé la vie. Et bien qu’avant cela il avait toujours refusé de se lancer à sa poursuite malgré les récompenses promises, il était évident que c’était désormais d’autant plus exclu. « Toutefois je ne doute pas qu’une femme de ta trempe puisse la trouver. » Si ce n’est déjà fait, s’était-il abstenu d’ajouter en détachant finalement son regard des contenants de verre qui avaient attiré son attention. Il n’avait nulle intention de percer les mystères et secrets de la maitresse des lieux sans y être invité. « Qui sait ? Elle saura peut-être t'offrir cette protection que tu recherches. Moi je ne le peux. »
De nouveau il s’était tourné vers elle, sans pour autant se risquer à faire un pas ou un geste dans sa direction. Au fond de ses yeux une vague interrogation persistait. Et maintenant Jameson ? Maintenant que tu sais tout, que tu sais ce qu’il y a de pire en moi, que feras-tu ?
Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ... ~ Le Petit Prince ~
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6430 POINTS : 70
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟ Alex
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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
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Mes inspirations se firent plus profondes alors que Gabriel délivrait mes poumons comprimés par leur torture de satin et de dentelle. L’étoffe libéra ma poitrine lorsque les derniers lacets cédèrent et ses doigts experts effleurèrent ma peau, envoyant un frisson agréable le long de ma nuque offerte. Au diable mes questions, j’étais prête à m’abandonner à son étreinte pour oublier les évènements de la soirée ; mais déjà il s’éloignait vers la fenêtre, l’air grave et le regard voilé par le poids de ses secrets. Sa voix s’éleva, basse et sombre, mélodique à mes oreilles, pour me conter les bribes d'un passé qu’il refusait normalement de dévoiler. Son histoire, je la connaissais car on l’entendait souvent les soirs d’hiver autour des cheminées, mais j’avais toujours pris ces récits comme des fragments distordus d’une réalité que lui seul connaissait. Gabriel n’était plus dans la pièce avec moi, il était comme happé par ces souvenirs étouffants qui envahissaient l’atmosphère fermé de la chambre. Captivée, je pouvais presque toucher le désespoir de son ultime chevauchée, percevoir le spectre enveloppant de la mort, entendre les incantations funestes psalmodiées par le chaman sous une tente enfumée. Un frisson parcouru mon échine alors que j’imaginais l’intrusion dans son esprit, le viol de sa mémoire, cette moitié d’âme lacérée et rafistolée à la hâte par quelque sombre malédiction. Et ces mots qui revenaient me hanter : plus qu’une moitié d’âme. Les membres engourdis par un froid envahissant, je me relevai pour laisser ma tenue glisser sur le parquet et m’enrouler dans l’étoffe rassurante de ma robe de chambre en velours lie de vin bordé de dentelle. Je remis une bûche dans l’âtre chatoyant de la cheminée et, les mains tendues vers les flammes, le regard hypnotisé par leur danse, je visualisais alors dans les braises crépitantes ces fantômes qu’il disait voir et sentir, ces voix qui hantaient son esprit et guidaient ses pas dans la lande, à la poursuite des criminels qu’il pourchassait pour attiser ses desseins sanguinaires, canaliser sa violence. Je frémis lorsque mon prénom vibra dans sa gorge et me relevai vivement comme pour m’arracher à cette contemplation irréelle. Le corps las et l’esprit agité, je ressentis le besoin de me servir un verre pour accepter le sens de ses dernières paroles. Le tintement du cristal et l’écoulement du liquide ambré teintèrent la scène d’une familiarité décalée qui ne me rassura pas autant que je l’espérais. « Même si pour l’instant je suis toujours parvenu à garder le dessus, je crains qu’un jour tout cela ne suffise plus. » Ainsi c’était donc vrai : quelque chose de sombre et de terrible sommeillait en son être depuis toutes ces années. La gorge nouée d’une étrange sensation où la peur se mêlait à l’effervescence de ces révélations, j’envoyai le liquide dans le fond de mon gosier, appréciant la brûlure délicieuse qu’il laissait sur son passage. Et une question vint alors me tarauder : moi qui avait fait fi de toutes les rumeurs le concernant, avais-je seulement jamais été en sécurité à ses côtés ? Qu’advenait-il de mon âme souillée lorsque j’offrais ainsi mon corps à ce qui l'habitait ? Davantage torturé par l’avenir que le passé, Gabriel s’inquiétait du jour où cette force sombre achèverait de grignoter les morceaux de son âme pour l’emplir entièrement. « Si par malheur, lorsque ce moment sera venu, je venais à m’approcher de cet endroit promets-moi d’utiliser ton colt et de faire mouche. » Un ricanement amère s’échappa de mes lèvres tandis que je remplissais deux nouveaux verres. J’aurais voulu pouvoir lui jurer que j’en étais capable, mais un spasme étrange contracta mon cœur et je haïs le doute que cette demande éveillait en moi. « Comment pourrais-je seulement être certaine qu'il ne reste plus rien de toi ? » J’éludai pour éviter de répondre, glissant un verre entre ses mains tandis que mes yeux sondaient les siens, à la recherche d’une ombre que je n’aurais pas remarqué avant, un éclat de perversité ou encore de danger. Mais ses pâles iris ne reflétaient qu’un vague soulagement, à l'image de tous les hommes qui partageaient ma couche et délestaient dans cette chambre leurs plus sombres secrets.
« Non Gabriel, je ne sais pas tout. Pas encore. » Je lui rappelai d’une voix douce et basse, comme pour ne pas l’arracher à cette humeur qui semblait le pousser à partager plus qu’il ne l’avait jamais fait. Pressentant mon intérêt pour les magies occultes qui pourraient me protéger, il me parla alors d’une sorcière blanche cachée dans le bush. Je suivis le regard qu’il porta à mes fioles et un bref sourire de triomphe étira mes lèvres : ainsi donc il connaissait l’existence de Robin ! La façon dont ses yeux s’attardèrent sur son ouvrage m’interrogea sur la nature de leur relation. Ignorant s’il faisait partie de ses quelques clients fidèles ou bien des hommes qui la traquaient pour le joli butin associé à sa livraison, je feignis l’innocence et haussai les sourcils en détournant le regard. « Par tous les diables ! Des fantômes, des sorcières,… m’apprendras-tu la prochaine fois qu’un vampire égaré rêve de planter ses canines dans ma gorge ? » Liées par nos histoires écrites en lettres de sang, je vouais à la sorcière celte une loyauté indéfectible. Comme Gabriel, elle faisait partie des rares personnes dont j’emporterai les secrets dans ma tombe. M’éloignant avec un soupir, je retournai face à mon miroir et feignit une certaine déception en délassant ma longue chevelure dont les boucles naturelles glissèrent le long de mes épaules. « Soit. Si seule cette sorcière peut m’offrir une forme de protection, alors je me mettrai en quête de la trouver dès demain. » Je décidai en portant de nouveau le verre à mes lèvres pour en faire disparaître le contenu.
Lorsque je relevai les yeux vers Gabriel, il était toujours planté près de la fenêtre, mais ses yeux me fixaient désormais avec une étrange interrogation qui ne tarda pas à trouver écho dans mes tripes. Avais-je envie qu’il s’en aille ? Pour la première fois, je n'étais pas entièrement sereine en sa présence. Je me sentais comme face à une bête sauvage qu’on aurait tenté d’apprivoiser sans trop savoir si sa nature profonde finirait par se réveiller. Je savais qu'un seul mot de ma part suffirait à lui faire prendre la porte sans rechigner - peut-être même pour ne jamais revenir. Cet éventualité laissa un goût amer dans ma bouche, froissa quelque chose dans mon cœur. Non. Rien n’avait changé en lui, la seule différence était ma conscience de sa situation, conséquence de la confiance qu’il m’accordait. « Voilà qui répond à mes interrogations, je suppose. » Je soupirai en me détachant du miroir pour faire un pas dans sa direction, le sang agité d’un étrange frémissement que je ne reconnaissais que trop bien. Le goût du danger, l’attrait pour le risque, le désir insoumis de mon âme détraquée par une vie délétère. « Allons, tu ne pensais pas que j’allais te renvoyer pour si peu ? » Je murmurai en comblant la distance qui nous séparait, presque certaine de lire la surprise dans le fond de ses yeux de glace. Un sourire taquin au coin des lèvres, j’entrepris de déboutonner le haut de sa chemise pour découvrir sa peau balafrée et caresser ces vestiges de trop de combats du bout de mes doigts. « Tu sais bien que j’ai l’habitude de fleureter avec le diable... » Je plaisantai en mordillant mes lèvres, suggestive, tandis que mes yeux glissaient inexorablement vers les siennes que je crevais d’envie de voir se déposer sur mon corps. Qu’importait ce qui le rongeait ou mes sens en péril. Gabriel était un de mes clients les plus généreux et de loin le plus agréable, alors je ne pouvais risquer de le perdre par simple superstition. Et si la créature qui l’habitait devait refaire surface pendant nos ébats, grand bien m’en fasse ! Car ce ne sera certainement pas la première fois que je laissais Lucifer se glisser dans mes draps. « Je me fiche de ce qui sommeille en toi, Gabriel. Je suis tienne si tu veux de moi. » Je repris plus sérieusement, mon regard inflexible planté dans le sien. J’avais besoin de sa présence, de la distraction qu’offrait la rencontre de nos corps pour oublier les évènements de la soirée et ses révélations. Plus encore, j’avais besoin de sa chaleur, de son étreinte, de cette connexion à demi-avouée que nul autre ne semblait pouvoir m’apporter dans cette existence futile et sans attaches. J'avais besoin de savoir que si cet esprit démoniaque revenait, l'âme balafrée de celui qu'on appelait Bloody Gaby serait-là pour la chasser une fois encore.
(c) DΛNDELION
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❀ Maliel ❀ And now your song is on repeat. And I'm dancin' on to your heartbeat. And when you're gone, I feel incomplete. So, if you want the truth. I just wanna be part of your symphony
❀ Gabin ❀ May your day be touched with a bit of irish luck, brightened by a song in your heart, and warmed by smiles from the people you love.
Son regard céruléen perdu dans les ténèbres qui s’étiraient à perte de vue derrière les vitres closes de cette chambre qu’il connaissait bien, le chasseur de primes s’était livré, accédant à la requête de la propriétaire des lieux en confiant bien plus qu’il ne l’avait fait jusque là. Jameson n’avait dit mot tout au long de son récit, visiblement absorbée par ses mots énoncés d’un timbre grave, probablement tout autant par ses questions et pensées. Gabriel ne s’était finalement tourné vers elle que lorsqu’il eut tout à fait terminé son histoire, non sans craindre ce qu’il lirait désormais au cœur des iris émeraude de la brune. De la peur ? Du dégoût ? De la pitié ? Du rejet, à n’en point douter. Elle en avait tous les droits. Et lui disparaitrait comme il était venu. Elle n’avait qu’un mot à dire, pour ne plus jamais entendre parler de lui autrement que par des bruits qui courent et autres rumeurs, à l’image de la plupart des gens en fin de compte. Jameson n’en fit toutefois rien, préférant s’approcher pour abandonner un verre entre ses mains avant de s’éloigner de nouveau. L’espace d’un instant, l’ancien dresseur de chevaux observa son manège, se perdit à détailler les contours de sa silhouette élancée qui creusait la distance entre eux alors qu’elle retournait auprès de son miroir pour lâcher ses cheveux. Quelques secondes durant lesquelles il se permit d’égarer le bleu de ses yeux parmi les mèches de jais de la maîtresse de maison, sans un mot. Comment pourrais-je seulement être certaine qu'il ne reste plus rien de toi ? Sa mâchoire eut cette légère contraction qui lui était propre. Celle qui trahissait si discrètement des états d’âme qu’il ne formulait pas. « Tu le sauras, crois-moi. » Ce ne fut qu’un souffle, las, lâché presque davantage pour lui que pour elle alors qu’il faisait un sort au liquide ambré qui gisait au fond de son verre. Il ne connaissait que trop bien les conséquences de la perte définitive d’une âme, savait qu’aucun doute n’était permis face à un tel spectacle.
Puis Gabriel assouvit tant bien que mal la curiosité de Jaimie au sujet des magies occultes et autres protections spirituelles, n’ayant que des esquisses de réponses à apporter à ses interrogations. Il était des êtres bien plus à même de lui offrir ce qu’elle recherchait que lui, et il ne doutait pas qu’elle parviendrait à les trouver. Si ce n’était déjà chose faite. Car il devinait dans son ton une ignorance qui n’était que feinte. Il n’en dirait cependant rien, se contentant de respecter consciencieusement les secrets de la brune, et de protéger de son silence les bribes dont il avait connaissance. Par tous les diables ! Des fantômes, des sorcières,… m’apprendras-tu la prochaine fois qu’un vampire égaré rêve de planter ses canines dans ma gorge. La réflexion lui arracha l’ombre d’un sourire furtif. Le chasseur savait pertinemment qu’elle prêtait bien plus d’attention à ces histoires qu’elle n’osait l’admettre publiquement. Néanmoins il ne releva pas, se contentant d’une répartie qui lui était habituelle, sans que le cœur y soit totalement pourtant. « Ma foi, mis à part si tu fais allusion à ce cher sheriff Hawthorne je doute avoir déjà eu vent de quelque chose de la sorte. » Gabriel ne portait guère ce dernier en grande estime, doux euphémisme qui s’avérait plus que réciproque à vrai dire. La rivalité qui les opposait en bien des domaines étant quasiment devenue de notoriété publique à Brisbane au fil des années. Il oublia toutefois bien vite l’image de l’homme de loi, qui n’en avait, à son avis, que le titre, pour revenir à la conversation qui les avait mené jusqu’ici. S’il y avait une personne sur ces terres maudites qui était en mesure de trouver cette fameuse sorcière, c’était bien Jameson. Gabriel n’en doutait pas un instant. Il était même intimement persuadé que c’était d’ores et déjà chose faite. Réflexion qu’il garda toutefois pour lui. Jamais il ne se permettrait de tenter de percer les secrets de la maîtresse des lieux sans y être expressément invité par cette dernière. Raison pour laquelle il ne la questionna pas davantage sur ce dont elle cherchait à se protéger à tout prix. L’interrogation vivait cependant bien dans son esprit. Un jour, peut-être, viendrait l’heure des réponses. Mais pas maintenant. Pas alors que le brun attendait que la belle statut sur son sort après tant de sombres révélations. Qu’elle le mette à la porte sans ménagement ne l’aurait pas étonné. C’était le cours normal des choses, la réaction la plus naturelle qui soit. Il était déjà prêt à disparaître dans les ténèbres de la nuit, sans rechigner ni demander son reste. Sa place était assurément davantage là-bas, parmi les ombres nocturnes et les spectres inquiétants, qu’ici, dans la chaleur de cette chambre, auprès de celle qui méritait définitivement bien mieux que sa funeste présence. Aussi l’ancien dresseur de chevaux attendait silencieusement sa sentence, parce qu’il avait été honnête avec Jaimie, plus que jamais, non qu’il eût l’habitude de lui mentir, simplement il se contentait habituellement de se taire et conserver ses secrets pour lui seul. Dès lors, lui en dévoiler autant, c’était risquer de perdre sa confiance, et susciter peur et rejet de sa part. Une idée qui froissait étrangement le cœur de Gabriel, sans qu’il n’en dise rien, lui qui doutait si souvent d’en avoir encore un. Au fond de lui une certitude se faisait jour, à l’instant même où Jameson lui intimerait de franchir cette porte, il s’emploierait à ne plus jamais reparaître en ces lieux.
Ce ne fut toutefois pas la réponse à laquelle il s’attendait qui franchit les lèvres de la tenancière. Au grand étonnement du chasseur d’ailleurs qui l’observa d’une certaine incrédulité tandis qu’elle tuait la distance qui persistait encore entre eux. Une fois de plus elle parvenait à le surprendre. Une fois de plus de plus il la laissait faire. Elle qui avait réussi à l’apprivoiser bien davantage que n’importe qui depuis qu’il était revenu d’entre les morts. Il n’esquissa pas le moindre geste lorsque ses doigts, aussi délicats qu’habiles, s’attachèrent à défaire quelques boutons de sa chemise, qu’ils effleurèrent sa peau, usée par trop d’errances à travers le bush et de dangereuses traques. Allons, tu ne pensais pas que j’allais te renvoyer pour si peu ? Oh si. Il le pensait. L’aurait même presque souhaité. Afin de ne plus rôder dans les parages, de ne plus lui faire courir le moindre risque que sa présence pouvait entraîner. Parce qu’il était maudit. Parce que certains le recherchaient, le traquaient. Parce que d’autres espéraient le voir mort. Autant de choses qui pourraient un jour causer du tort à la brune, ses protégées et son établissement. Ce à quoi il se refusait au fond de lui. « Je ne plaisante pas Jameson… » Un simple murmure qui trahissait des inquiétudes qu’il ne formulait pas. Lui qui était sûrement d’humeur moins taquine que son hôte. Et pourtant. Elle parvenait à mettre à mal ses défenses. De ses mots, qui arrachèrent à Gabriel un imperceptible frisson. De ses doigts délicats, toujours posés contre sa peau abîmée. De ses insondables yeux verts, plein de détermination, qui ne le lâchaient pas. De sa silhouette féline, délicatement drapée dans son velours sombre. De ses indisciplinées boucles brunes, qui tombaient en cascade sur ses épaules, contrastant si vivement avec sa peau pâle. Il avait beau se convaincre qu’il ne méritait nullement l’attention que Jaimie lui offrait, il savait aussi que les quelques moments qu’il partageait à ses côtés faisaient partie de ceux, devenus bien trop rares à son sens, où il se sentait de nouveau simplement humain. Lorsque sa peau se réchauffait contre la sienne, que les maigres battements de son cœur se faisaient plus intenses à son contact, que la douceur qui avait longtemps était la sienne refaisait surface pour offrir caresses et attentions. Peut-être avait-il besoin de tout cela lui aussi, de cette chaleur, de cette tendresse, de cette passion, de cette douce folie. D’oublier, aussi. Cette soirée, ces errances, ces meurtriers qu’il pourchassait, ces esprits dont il savait percevoir la présence. Et puis lui-même, surtout. Ce qu’il était devenu. Les événements qui avaient défiguré à tout jamais son être. Après tout, ces lieux représentaient l’un des seuls endroits sur cette terre où ses démons n’avaient pas droit de cité. Jusqu’à ce jour ils demeuraient à la porte. Plus de fantômes ni de souvenirs. Plus de voix entêtantes, plus de Bloody Gaby. Il n’y avait plus que Gabriel, et ses yeux bleus à l’air si mélancolique. Comme à cet instant, celui où il renonça à la moindre résistance face à la belle de nuit alors que, d’un geste lent, il laissa ses doigts parcourir l’angle de sa mâchoire, avant de les laisser se perdre parmi ses épaisses boucles de jais. Celui d’encore après, où ses lèvres trouvèrent sa joue, puis son cou, avec une délicatesse dont personne, en dehors de cette pièce, ne le soupçonnait encore capable. Il cédait à la tentation, non sans une pointe au cœur, encore et toujours convaincu au fond de lui qu’il était davantage un danger pour autrui qu’une bénédiction. Il aurait dû partir. Tourner les talons sans demander son reste. Laisser Jameson en paix. Il aurait dû oui. Mais force était de constater qu’il en semblait vraisemblablement incapable. Que quelque chose finissait inexorablement par le rappeler en ces lieux. Il fit taire cette idée comme le reste de ses pensées. Ce soir, pour quelques heures, il s’autoriserait à l’oubli. Un sort que ses lèvres vinrent sceller tout contre l’oreille de Jaimie tandis que ses doigts effleuraient doucement le velours de sa robe de chambre. « Est-ce que je peux t’embrasser ? » Un murmure, une permission demandée comme pour lui assurer qu’il voulait effectivement bien d’elle, mais qu’elle demeurait libre à tout instant de le renvoyer, de refuser quoi que ce fut de sa part, qu’il ne s’autoriserait jamais à dépasser les bornes de sa propre volonté. Des principes auxquels il s’accrochait férocement, comme autant de garde-fous pour conserver cette humanité qu’il craignait toujours de perdre.
(a):
Désolée pour le temps et le manque de nouvelles, je te fais un petit MP dès que possible
Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ... ~ Le Petit Prince ~
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6430 POINTS : 70
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟ Alex
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
(#) Sujet: Re: Vices and Virtues ↟ Bloody Gaby Sam 17 Sep 2022 - 20:29
Vices and Virtues
Bloody Gaby & Jameson
"One died from whiskey and another in the war. One by suicide and the last one by the gun."
« Je ne plaisante pas, Jameson. » Sa voix basse vibrait dans mon corps comme une mise en garde, faisait écho à l’instinct qui s’imprimait dans mes tripes depuis l’altercation dont j’avais été témoin sur l’allée de terre battue bordant la maison close. Mais cette noirceur qu’il portait dans son âme m’avait sauvée, arrachée à la transe étrange qui s’était emparé de mes membres et de mon esprit, qui avait semé la plus pure des terreurs au creux de mon cœur. « Je sais. » Un souffle pour lui répondre. Je sais. Car je connaissais désormais son plus sombre secret, les craintes qui le rongeaient alors que les puissances maléfiques s’épandaient dans son être, menaçant d’anéantir ce qui restait de son âme. Mais il en avait une, d’âme, justement. Et cette moitié qu’il possédait encore valait plus que celle de nombre des villageois qui attendaient la tombée de la nuit pour se glisser dans mes draps. Je vis le doute dans ses yeux pâles comme le ciel. Mais je vis aussi le courage, la droiture, et une volonté qui me rassurai. Je m’y accrochai, convaincue que cette part de lui pouvait encore lutter, nourrir le démon du sang impur de ceux qu’il retrouvait au cours de ses expéditions. Que je ne risquais rien en sa présence, sinon de m’abîmer une fois encore dans l’étreinte brûlante de nos corps las.
Du bout des doigts, j’effleurai les longues cicatrices décorant sa peau, témoins silencieuses des batailles qu’il avait essuyées, là-bas dans la lande. Un autre vagabond dans son genre se serait déjà emparé de l’invitation que je lui tendais, mais pas Gabriel. Non, j’avais appris au fil des années qu’il fallait l’apprivoiser, le tenter, lui offrir ces bribes d’affection qu’il se refusait pour fondre la glace enserrant son cœur et libérer, l’espace de quelques soupirs, la chaleur qui crépitait encore en lui. D’ailleurs, je pouvais déjà sentir ses muscles se détendre sous mes caresses légères, tout comme je voyais l’ombre de ses pupilles s’agrandir alors que ses yeux parcouraient mon visage. Mes lèvres esquissèrent un sourire satisfait tandis que mes phalanges continuaient tranquillement leur exploration, taquinaient la peau tendre et brûlante, s’amusaient de sentir sa respiration s’approfondir, le libéraient d’un autre bouton, d’un autre pan de tissu usé par le temps. Du bout des doigts, il effleura mon visage, fit couler un frisson le long de mon échine en remontant le long de ma nuque pour se perdre entre les lourdes boucles de ma chevelure. Inclinant la tête pour mieux recevoir le baiser qu’il accordait à mon cou, je laissai échapper un soupir de plaisir en retrouvant cette délicatesse que si peu d’hommes s’employaient à explorer. Et pourtant, derrière la langueur des baisers que ses lèvres appliquaient sur ma peau sensible, je sentais encore une résistance, une hésitation plus persistante encore que les autres fois, reflets de la lutte qu’il menait et m’avait laissée entrevoir. Soudain, ses épaules s’affaissèrent, comme s’il cédait finalement au désir qui consumait son âme. « Est-ce que je peux t’embrasser ? » Sa voix de velours vibra au creux de mon oreille, fit doucement remonter une lave agréable et familière dans mon bas-ventre. « Quand aies-je jamais refusé la caresse de tes lèvres, Gabriel ? » Je répondis en glissant mes doigts entre les boucles légères qui effleuraient sa nuque.
Je pouvais pourtant sentir l’importance de cette question, le message nimbé de craintes qu’elle m’adressait, la promesse à peine voilée qu’il s’engageait à respecter. Que je resterai maîtresse de ces lieux comme de mon corps aussi longtemps que j’y demeurerai. Je sentis un sourire étirer mes lèvres tandis que mes doigts se refermaient sur ses mèches pour l’encourager à se redresser. « Cesses donc de me torturer et embrasse-moi. » L’invitai-je alors, sentant à quel point il avait besoin de sentir ma clarté d’esprit, ma détermination. Offerte, je m’égarai dans le tourbillon de son regard avant de fermer les yeux pour mieux sentir le contact de sa bouche sur la mienne. Le baiser qu’il m’offrit était sage, tendre, comme ceux qui initiaient toujours nos rapprochements. Je l’accueillis avec la même énergie, caressant son cou de mes pouces. Et comme à chaque fois, il m’en fallu davantage. N’écoutant alors que l’appel de son corps, je me pressai contre sa poitrine, enroulai mes bras autour de ses épaules à la musculature nerveuse, insufflait dans cette étreinte la passion brute qui me consumait, celle qui avait été ma malédiction avant de finalement faire ma fortune. Mais ce n’est pas à l’or que je pensais alors que ses mains puissantes et délicates remontaient le long de mes courbes pour redécouvrir mon corps. Ni au sentiment familier de victoire auquel je m’abandonnais pourtant à chaque fois que je sentais la volonté des hommes de la ville ployer entre mes bras. Car le désir qu’il éveillait en moins n’était pas feint, attisé par ses caresses aussi habiles que celle d’un amant, embrasé par cette aura de danger qui grondait derrière ses yeux pâles, cette puissance brute que je pouvais presque sentir dans la façon dont il me retenait et m’entraînait vers la couche pour m’étendre en travers des draps satinés.
(c) DΛNDELION
Spoiler:
T'en fais pas, je suis pas rapide rapide non plus #teamtortues j'ai adoré ton message et j'attends patiemment de tes nouvelles à ce propos n'hésite pas à me dire si tu te sens bloquée parce que je ne relance pas assez, je n'étais pas certaine du niveau de détail que tu voulais insuffler à cette scène alors je suis restée passablement suggestive
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.