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 Take me to church ↟ Bosie

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Jameson Winters
Jameson Winters
la louve raffinée
la louve raffinée
Présent
ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
Take me to church ↟ Bosie  Tumblr_ppf25zckU31txsq03o3_400
POSTS : 6430 POINTS : 70

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
CODE COULEUR : #336699
RPs EN COURS : Christmasbin [7]Alex

I'm a survivor :
ATELIER I ↟ Robin
ATELIER II ↟ Asher
ATELIER III ↟ Eve

Flashbacks ↠Gaby [f.b. #2]Laoise [3]

Réalités alternatives ↠ Zombinson [d.z.]Bloody Gaby [d.f.]Witchy Robin [d.f.]

↟ ↟ ↟

Take me to church ↟ Bosie  5si5
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

Take me to church ↟ Bosie  D6jn
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



RPs EN ATTENTE : Phoenix [3]Phoenix [f.b.]Bosie me boy [d.f.]Slasher Night ↟ Robin [4] ↟ Robin & Phoenix [r.a. 2]

Take me to church ↟ Bosie  738z
AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
DC : Aisling l'effeuilleuse prude
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
https://www.30yearsstillyoung.com/t7655-jaimia-winters-you-were-expecting-me-to-be-a-man-my-father-was-too
https://www.30yearsstillyoung.com/t13536-jameson-winters-lone-wolf-looking-for-her-pack

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Message(#) Sujet: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptyMer 17 Oct 2018 - 23:22



Take me to church
Bosie & Jameson
"We were born sick, you heard them say it. My church offers no absolution."
Avez-vous déjà eu la sensation, en regardant votre reflet, que quelqu’un d’autre vous épie, vous traque, vous observe ? C’est l’impression que me renvoyaient ces grands yeux verts dans le miroir. Un regard si proche du mien mais si différent, accablé de peur, de douleur et de doutes ; vestige d’un passé cherchant à me rappeler à lui dans un cri déchirant. Mes doigts ont effleuré la surface vitrée comme à la recherche d’une faille, d’une frontière entre les mondes. Balivernes ! Je me suis détournée avec un froncement de sourcil, irritée par mes enfantillages. L’image que je voyais n’était autre que la mienne, et l’agitation que je lisais dans mes prunelles mon propre bouleversement causé par le retour inopportun de mon jumeau moralisateur. Et pourtant, je ne pouvais ignorer le poids sur mes poumons, l’essoufflement dans ma poitrine, la lassitude sur mes traits tirés. Quelque chose changeait à l’intérieur de moi, une décomposition de l’âme et de la pensée que je ne parvenais pas à nommer ni à contrôler. C’était comme si la Jeanne que j’avais été se relevait de ses cendres, nourrie par les remords et les regrets que la Jameson de mon présent peinait à garder enterrés. Rampant dans la poussière, elle prenait alors un malin plaisir à me rappeler les péchés dans lesquels je me vautrais depuis des années : luxure, envie, orgueil, gourmandise, avarice, colère… la liste était longue. Sans oublier mon métier, qui m’assurait une place toute particulière en enfer. C’est du moins ce que se plaisait à dire la petite Aisling, avec ses jolis yeux gris écarquillés d’angoisse, comme frappés par quelque illumination divine. D’ordinaire, je ne prêtais guère attention à ses prédictions superstitieuses ; alors pourquoi ce frémissement dans mes membres, ce froid contre ma nuque ?

« Stop this. God has forsaken you. You don’t need that conceited bastard. » Je murmurais en fixant mon reflet comme pour l’en convaincre. Un hurlement à glacer le sang glissa dans mes oreilles. Le cœur froissé, mes ongles enfoncés dans le bois de ma coiffeuse, j’ai vu son regard se troubler et une larme rouge couler le long de sa joue. Avec des gestes fébriles, j’ai porté une main à mon visage pour en tâter les contours et je fus presque surprise de voir mon reflet obéir, imitant chacun de mes gestes à la perfection. Ma peau était douce et satinée comme à son habitude, aucune trace d’humidité. Alors pourquoi pouvais-je voir mon annulaire étaler ces pleurs de sang sur ma carnation nacrée dans cette maudite réflexion ? Luttant contre les tremblements qui agitaient mes membres, je me suis relevée d’un bond pour m’écarter de ce reflet démoniaque. Les yeux fermés, j’ai laissé mes doigts esquisser un geste que je n’avais pas réalisé depuis longtemps : un petit signe de croix discret contre mes lèvres. Puis je me suis baissée pour ramasser la chaise que j’avais fait tomber dans ma hâte. Lorsque j’ai osé relever les yeux vers le miroir, il ne reflétait que mon image. Et pourtant, cette sensation que l’on me guettait restait profondément ancrée dans mes tripes. Avec des gestes fébriles, j’ai enfilé une de mes plus jolies robes par-dessus mon corset. Si c’était l’absolution que ce fantôme de mon passé souhaitait, et bien j’allais la lui offrir ! Que les saintes paroles bénissent son âme déchue et qu’elle s’en aille donc explorer les landes promises loin de ce corps parjuré. Qu’elle me foute la paix ! C’était décidé : j’allais à l’église. Et pourtant, comme je me sentais hypocrite en relevant mes cheveux comme les nobles dames, en glissant mes doigts impurs dans ces jolis gants de dentelle. J’ai fouillé dans mes tiroirs pour retrouver la petite croix en or que je portais jadis et je l’ai glissée dans mon décolleté pour compléter le tableau puis j’ai quitté mes appartements.

Mes souliers résonnaient contre les lattes en bois, faisant grincer le vieil escalier tandis que je descendais dans la pièce commune. Quelques clients se trouvaient déjà avachis dans mes canapés, une fille à leur cou et une boisson à la main. A cette heure de l’après-midi, il s’agissait principalement d’entrepreneurs ou de charpentiers venus se désaltérer et détendre leurs muscles à l’abri du soleil avant de reprendre leur besogne en début de soirée, lorsque les grosses chaleurs seraient passées. Des clients calmes s’il en était. Du moins c’était sans compter cet agitateur de Bosie, que je repérais du coin de l’œil, fort occupé à menacer l’un d’entre eux de son canon. Mon sourire satisfait s’est progressivement éteint sur mes lèvres, remplacé par une profonde lassitude tintée d’une pointe d'affection. « Bosie me boy, how many times have I told you? Don’t point your gun towards people’s faces. You know it’s bad for business. » J’ai expliqué d’un ton posé en traversant la pièce commune d’un pas décidé. Je n’ai pas cherché à savoir ce qui avait titillé les nerfs de ce fou de la gâchette. Une fois sur deux, ses réactions me paraissaient totalement injustifiées. Mais ses étranges réflexes nous avaient souvent tirées d'affaire par le passé, et en cela j’étais plutôt encline à me montrer indulgence face à ses curieux débordements. Un sourire fier au coin des lèvres, j’ai laissé mes doigts courir dans ses jolies mèches argentées sur sa nuque comme je passais juste derrière lui. « I’ll see you later. I’m going to church. » Je lui ai glissé sans ralentir le pas ni attendre la moindre réponse. Je ne me suis arrêtée qu’une fois sur le porche pour ouvrir mon ombrelle et la placer délicatement sur mon épaule afin de protéger ma peau pâle des rayons du soleil.

(c) DΛNDELION


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

:l::

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Anonymous
Invité
Invité

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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptyVen 26 Oct 2018 - 22:53


take me to church
« I'll worship like a dog at the shrine of your lies, I'll tell you my sins and you can sharpen your knife, offer me that deathless death. Good God, let me give you my life »
L
e regard pourpre traversé d’éclairs de démence, le palpitant affolé sous la peau blafarde, le blond ne tient plus en place, n’a jamais su. Dévoré par la rage, il serre la mâchoire, fait les cents pas, s’arrête, avance jusqu’à la porte et revient, attrape sa barbe blonde presque blanche entre ses doigts fins et se plante encore devant l’irlandaise qui l’a recueilli, sauvé des rues quand il était p’tit. « Who did this to you? Trixie who did this? Tell me! I'll kill the cocksucker, I swear to God I'll kill him, just tell me who it is! » Mais en face elle reste muette, les mirettes délavées fixées sur le parquet collant du lupanar, les paupières parcheminé par la vie et l’affliction qui l’a remplie, le visage fermé, écorché, maculé de tâches violacées. Bon sang elle paraît si fragile comme ça, plus fragile encore que la poupée de porcelaine fracassée qui le regarde de travers la nuit mais qu’il ose pas toucher par crainte de se faire damner. Il s’accroupit, le blond, attrape les mains de sa presque mère et d’une voix qu’il pense rassurante il lui dit : « Hey, I can make it look like an accident, this would never blow black on you, I promise, just tell me who did this » Mais ses lèvres restent fermées et elle tourne la tête, alors Bosie perd patience, fait volte-face et tour à tour commence à pointer son colt sur la sale trogne de tous les lascars salaces et corrompus qui sont accoudés au comptoir : « Was that you cocksucker? No? Was that you? Was that you?! » Sa voix trésaille, les tripailles retournées par la rage, il réalise à peine le craquement dans sa caboche qui fait s’écouler le sang par sa narine. « Put that shit down before you regret it kid » l’interrompt un mariole qui se prend manifestement pas pour de la merde au vu de sa dégaine de vieux cowboy croulant, ses acolytes aux yeux brillants autour, son p’tit chapeau ridicule au dessus et ses trois longs cheveux filasseux qui en découlent au dessous. Le type veut jouer au caïd alors Bosie prend ça comme un challenge et ça tombe bien parce qu’il aime bien ça, les challenges. Ni une ni deux il pointe son revolver sur le vieux gredin pédant et comme ça il le défie : « You wanna try me mate? Take this outside? I’m game » « You aren’t worthy of my time, mate. Besides, what’s up with the red eyes and the white face? Are you a ghost of sorts? Uncanny am I right? » qu’il fanfaronne comme un paon qui a pas comprit qu’il était tout déplumé de partout et autour les deux pintades se mettent à rire de bons cœurs en se donnant des coups de coudes dans les côtes à la bonne rigolade. En face, Bosie regarde l'affront avec un mélange d’épouvante et d’irascibilité. C’est que voyez-vous, quelle que soit sa force physique et morale, Bosie souffre de deux de faiblesses de caractère incommensurables : la première, il a une peur bleue des forces du mal quelques en fussent la forme, et sous aucun prétexte ne tolère la comparaison fortuite de son facies à celui d’un sbire du Malin. La seconde, il ne supporte pas qu’on rie de lui. Venu au monde avec la psyché fêlée et l’anomalie estampée partout sur sa gueule d’albinos, il a connu son lot de railleries et de cailloux jetés au visage durant son enfance et, fort de sa pugnacité et du soutien des courtisanes qui ne voyaient que beauté dans sa différence, il a en retour écorché des gueules, écrasé des mandibules sur le pavé et sans scrupule saigné les p’tits salauds qui s’y frottaient. On aurait pu penser que les années calmeraient sa hargne mais il n’en fût rien. Dès que le rire humain se tourne de son côté, dès qu’il sent qu'il en devient l'objet, il entre dans une effroyable rage dont la folie frénétique ne connait aucune limite. Sautant alors sur l’arsouille bouffonesque, il colle son couteler sous sa gorge qu’il blesse déjà, lui parle avec la gueule collée à la sienne, le visage tordu par le sourire récalcitrante de celui qui veut en découdre : « Listen here you little shit, I'll pull your eyes out with my bare hands and force feed them to ya until you chew and swallow the lot. We'll see who has red eyes and a pale fucking face then » qu’il siffle entre ses dents alors que les gouttes de sueur froide commencent à perler sur le front de l’autre crapule même s’il essaie de garder son air viril. Il attend quelques instants, pour la forme, pour la gloire, et puis il le repousse en arrière et il s’écarte, surexcité, la mort dans les yeux. Il capte plus tellement ce qu’il se passe autour, s’imagine déjà l’odeur du sang qui lui chatouille les narines, à moins que ce ne soit vraiment le cas, il sait pas trop, et puis soudain une voix féminine et ferme le tire de ses rêveries : « I’ll see you later, I'm going to church » « You- what? Eh wait! » C’est la Dame Jameson, la mère maquerelle, dont les doigts délicats viennent de quitter la chevelure blanche du chien fou, et qui se dirige à présent dangereusement vers la sortie. Toute seule ?! qu’il s’insurge en dedans, inconsciente ! Vous n’y pensez pas ! Mais si, elle y pense, et en plus de ça, elle le fait. Pas de temps à perdre ! Reprenant rapidement ses marques avec son entourage, Bosie se retourne vers Trixie, lui colle son couteau entre les mains frêles et avec précipitation il lui dit : « Here, take this, if a cocksucker tries to hurt you… » Il place la pointe de la lame scintillante sur son propre cou, au niveau de la grosse veine où bouillonne le sang de la vie, et sèchement il fait un mouvement vertical jusqu'à sa mâchoire : « Alright? » Il demande alors qu’il place à nouveau le couteau dans ses doigts froids et seulement quand elle accepte de le garder il la libère « Alright, I love you, I'll see you later » Il embrasse son front et s’élance à la poursuite de Lady Jameson « Watch it ratbag, got my red eyes on ya! » Il balance à la baltringue qui s’était cru malin en pointant toujours son colt sur lui et puis il sort et il rattrape Jameson « Woh woh woh what d’you mean you're going to church?! Can't let you do that ma'am, 't's too dangerous out there! Folks been talkin ya see, some serious dark shit rising up to the west and the church area's said to suffer a great… er, darkness, upon this very day! No ma'am, can't let you go! » En face les grands yeux verts de Jameson sont durs et froids, comme toujours. Bosie le sait, ce sont les yeux d’une femme dont personne n’a pris soin, qui s’est élevée comme elle a pu, et une femme qui n’a qu’elle pour se défendre ne peut pas avoir un regard doux et tendre. Il ne s’en formalise pas, trouve que ça le rend plus ravissante encore, accentue la beauté robuste de ses traits, de sa peau pale, de ses épais sourcils noirs, de sa posture élégante, distante, d’un autre monde. Il ne s’en formalise pas non, mais du haut de ses vingt ans, il compte bien lui prouver qu’il n’est plus un enfant insouciant et un problème de plus à gérer, mais bien un homme capable de la protéger, sur qui elle peut compter et se reposer, qu’elle n’a plus à faire face toute seule dans ce monde damné. Ça ne sera pas une mince affaire, il en a bien conscience, mais comme établi plus tôt, Bosie aime les challenges. Quand même, au-delà de leur dureté, les prunelles de Jameson lui font bien comprendre que son avis, elle s’en moque prodigieusement, alors il change de technique : « Alright then, I'm coming with you! » Dire qu’il avait les foies n’était pas moins une expression qu’un euphémisme mais la Madame était hardie, il en allait ainsi. J’vais y laisser mon cul blanc je le sens, mais je peux pas la laisser affronter ça toute seule, je peux pas. Et ainsi, sans demander son reste, il lui emboîte le pas. D’humeur acrobate comme toujours, il bondit sur un banc où habilement il saute entre les braves-gens qui y lisent le journal et il finit dans un salto afin de retomber sur ses pattes aux côtés de Jameson. D’un côté, il espère un peu l’impressionner, de l’autre, il a pas vraiment le choix, c’est plus fort que lui, il a la bougeotte Bosie, depuis qu’il est tout petit et c'est jamais parti. « So what makes you wanna go to church on this day especially my lady? » qu’il demande avec un grand sourire charmant et ce faisant il fait une pirouette pour éviter de passer sous une échelle et par la même il tire Jameson vers lui pour qu'elle évite malheur aussi. Bon sang de bois c'était moins une, heureusement que Bosie est là !
 
nightgaunt
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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
DC : Aisling l'effeuilleuse prude
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptyJeu 8 Nov 2018 - 13:56



Take me to church
Bosie & Jameson
"We were born sick, you heard them say it. My church offers no absolution."
Mes souliers foulèrent la terre battue en face de mon établissement, soulevant de petites volutes de fumée tandis que je rejoignais le centre de la ruelle. Je présentai mon visage au ciel dégagé, appréciant la chaleur du soleil, cherchant à y puiser de quoi ralentir la progression de la glace qui fleurissait le long de mes poumons. Des pas précipités retentirent dans mon dos, bientôt accompagnés d’une voix profonde qui se voulait autoritaire, celle d’un jeune chien fou cherchant encore à trouver ses marques, à comprendre ce qui fera de lui un homme. Un sourire étira brièvement mes lèvres, et j’ignorais s’il naissait de la satisfaction de l’entendre ainsi courir après moi, ou bien de l’amusement de le voir s’imaginer que ses mises en garde pourraient avoir le moindre impact sur ma décision. Il ne lésinait pourtant pas sur les arguments ; invoquant le danger, prêchant la prudence, ses jolis yeux violets reflétant tout le sérieux du monde. Il me parla des rumeurs et d’une ombre censée régner autour de l’église et je senti un frisson parcourir ma colonne vertébrale en repensant aux paroles de Thomas, aux avertissements de Gabriel et aux larmes de sang qui s’étaient dessinées sur la peau pâle de mon reflet. Ma peur se fit immédiatement colère et c’est tout naturellement qu’elle choisit Bosie comme cible. Bon sang, ce qu’il pouvait m’agacer avec ces inepties ! Mes prunelles glaciales dardées dans ses orbes pâles, je haussai un sourcil pour lui faire comprendre que nul n’avait le pouvoir de me faire rebrousser chemin. Bien des hommes avaient tenté de dicter ma conduite au cours de ma vie, et tous me picoraient désormais dans la main ; alors ce n’était pas un joli cœur romanesque à moitié cinglé dans son genre qui allait réussir là où tant d’autres avaient échoué ! Notre duel toucha à sa fin, et une nouvelle détermination se peignit sur les traits de Bosie. Le voilà qui s’inventait garde du corps, fervent garant de ma sécurité en ces terres qui lui semblaient receler de tant de dangers. Malgré le soupir qui s’échappa de mes lèvres, je me sentis m’adoucir, et c’est d’un regard indulgent que je couvais désormais le jeune coq. « Alrigth me boy, take me to church! » Je décidai avec une pointe d’amusement. Je tendis mon bras avec un mélange de grâce et de discrétion pour qu’il le prenne comme le voulaient les convenances. Hélas c’était bien mal le connaître car le beau blond préféra se ruer sur un banc qui attirait son regard ; me prouvant que lui, les conventions, il s’en contrefichait. Peut-être n’avais-je pas assez insisté sur ce point dans son éducation. Quelque peu embêtée, je l’ai regardé rebondir comme un chat entre les gentlemen qui s’y reposaient et terminer sa figure par une pirouette impressionnante qu’il perfectionnait depuis des années. Impossible de ne pas le revoir gamin, grimpant partout comme un petit animal et s’accrochant aux poutres de la maison close pour espionner les courtisanes. Combien de fois l’avais-je mis en garde ? 'Don’t do that Bosie me boy, you’ll break your neck!' Je lui répétais inlassablement. Mais il ne s’était jamais rien cassé, et en dehors du sang qui s’écoulait régulièrement de ses naseaux, le gamin pâle était devenu un jeune homme robuste, quelque part au fil des années.

Je fronçai sévèrement les sourcils lorsqu’il releva les yeux vers moi : qu’il n’aille tout de même pas s’imaginer que j’approuvais ses acrobaties ! Il revint en sautillant sans se laisser impressionner le moins du monde, et je ne pouvais que me réjouir de l’avoir à nouveau à mes côtés. Contrairement à la grande majorité des habitants de cette pauvre ville rétrograde, Bosie ne m’ennuyait jamais. Il pouvait aussi bien m’amuser que m’irriter, m’émouvoir comme déclencher mon courroux ou encore piquer ma curiosité… et parfois même, je devais admettre qu’il m’inspirait une certaine tendresse. En cela, je n’avais jamais regretté d’avoir prêté mon aide à Trixie lorsqu’elle s’était mise en tête de le cacher au grenier alors qu'il n’était qu’un bambin abandonné, ni de les avoir pris avec moi lorsque j’avais quitté l’irascible Tolliver pour créer mon propre établissement. « So what makes you wanna go to church on this day especially my lady? » Il me demanda avec un grand sourire crétin et je sentis toute l’affection que j’éprouvais pour lui l’instant auparavant s’échapper de mon cœur comme d’une passoire. Quel impertinent ! Qui donc l’avait autorisé à s’enquérir ainsi de mes motivations ?! Je n’eus malheureusement pas le loisir de le rappeler à l’ordre qu’il me tira par la taille pour m’éviter… de passer sous une échelle. Un sourire un brin moqueur étira le coin de mes lèvres tandis qu’il se gonflait comme un pan, guettant déjà le prochain danger qui oserait se dresser sur notre route avec une attention risible. « Good Lord, what a blessing that you decided to come with me. See? You’re already saving my life. » Je le taquinai avec une œillade séductrice, glissant mes doigts dans cette petite barbe blanche dont il semblait si fier. Il fallait admettre qu’elle seyait tout à fait à son joli visage, peignait une touche de dureté sur ses traits si fins, comme taillés dans une pierre de lune. Ne perdant pas mon objectif de vue, je profitai de sa proximité pour glisser mon bras dans le sien et continuer mon chemin vers l’église.

Le ciel se couvrait au-dessus de nos têtes et je pouvais entendre le roulement du tonnerre qui retentissait par-delà les collines à l’orée de la lande. Et comme ce grondement trouvait un écho dans mes entrailles que je ne pouvais plus contenir, je me suis entendue lui répondre : « I just felt like it. Going to church. » Fatiguée de garder tous ces secrets à l’intérieur, je décidai d’en partager le poids avec Bosie, parce qu’il se trouvait à mes côtés, parce qu’il les aura probablement oubliés, rincés de son esprit avec une rasade de whisky dès la tombée de la nuit, âme simple comme il l’était. « I was raised a catholic, you see. I used to go to church every Sunday, sing in the choir and all. » J’expliquai avec un rictus acerbe, consumée par trop de rancœur au souvenir de cette enfance idyllique qui cachait tant de mensonges ; à l’image de mes parents soit disant aimants qui n’avaient pourtant pas hésité à me vendre comme du bétail à un riche ami pour tenter de sauver leur patrimoine. « Me and my twin brother, we’d pray every night before bed. – Oh, yes, I have a twin brother, didn’t you know? A handsome young man, he was. I hadn’t seen him in more than twenty years when he decided to show up at Swearengen’s a few nights ago. Half mad, really; haunted by ghosts he pretended to chase. He’s probably still out there somewhere although I made it clear he wasn’t welcome in my town. » Je m’offusquai, drapée dans mon cynisme, incapable de taire le flot de paroles qui s’écoulait librement de mes lèvres et allégeait ainsi le poids sur ma poitrine. Plongée dans mon récit, en proie à ces anciennes frustrations et étouffée par de nouvelles craintes, je ne remarquai guère les passants et diligences qui remontaient vivement la ruelle ou le ciel orageux qui s’assombrissait au-dessus de nos têtes. « I haven’t done that in a long time, praying. And I feel it might be useful to… put the ghosts of my past to rest. You see? » J’ai relevé les yeux vers Bosie, sondé ses magnifiques iris violettes pour y chercher une sorte de compréhension que je n’étais pas certaine de déceler. A défaut, j’y trouvai la satisfaction esthétique que ne manquait jamais de m'apporter la beauté éthérée de ses traits. Quelle étrange créature nous avions recueillie : un ange déchu excité comme un petit diable. Un grondement retenti de nouveau, juste au-dessus de nos têtes cette fois-ci, et m’arracha à ma contemplation. Un coup d’œil vers le ciel me permis de voir qu’un orage titanesque se préparait. Les nuages étaient si opaques que les rayons du soleil ne filtraient presque plus à travers leur prodigieuse épaisseur et une étrange obscurité régnait désormais sur la ville, comme si le crépuscule avait décidé de nous rendre visite au beau milieu de l’après-midi. Le cœur froissé, je refusai néanmoins d’y voir un mauvais présage. « We should walk faster. I don’t want to wet my hair. » Je décidai en me focalisant sur les éléments concrets, et en particulier les petites gouttes d’eau qui tombaient déjà autour de nous. Je tendis mon ombrelle à Bosie pour qu’il protège ma coiffure et relevai mes jupes afin de ne pas souiller leur précieuse étoffe au contact de cette terre qui n’allait pas tarder à se changer en abominable bouillasse. « Faith, I envy yours sometimes. What makes you believe, me boy? » Et, ignorant le flot des villageois qui affluaient en sens inverse pour se presser dans les boutiques ; je marchai d’un pas vif vers la petite église qui se dressait là-haut, nappée d’un épais manteau de brouillard dont elle émergeait à peine.

(c) DΛNDELION


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptyVen 5 Avr 2019 - 20:58


 
take me to church
« I'll worship like a dog at the shrine of your lies, I'll tell you my sins and you can sharpen your knife, offer me that deathless death. Good God, let me give you my life »
S
es iris diaphanes à l’affut sous son grand chapeau, ses doigts qui pianotent impatiemment dans le vide, frôlant la surface métallique de son colt, Bosie est prêt, sait que rien ne pourra lui échapper. Vingt années qu’il trotte sa carcasse délurée dans ce patelin damné alors bien sûr il en connait tous les dangers. Truands, bandits, brigands et autres sacripants c’est monnaie courante ici. Mais ces crapules qui battent le pavé à la recherche d’embrouilles et de friponneries à accomplir c’est pas ça qui l'agite, Bosie. Non, c’est un malandrin lui aussi, alors il en faut plus pour lui hérisser ses cheveux blancs sur la tête. Ce qui le tourmente, c’est les forces du mal, les créatures maléfiques de l’ombre, ces abominations ancestrales cachées à chaque coin de rue qui, il en est sûr, menacent de surgir à tout instant pour sévir ou pour maudire. Une échelle il peut encore l'éviter mais un spectre acariâtre ? Il sait pas comment ça c'tue, un spectre acariâtre, alors il espère qu’une balle entre les deux yeux ça suffira et puis le reste il y pense pas. Il est pas rassuré ça non mais la mère maquerelle est insouciante et qu’il soit damné s’il n’essaie pas au moins de la protéger ! D’ailleurs, la voilà qui le remercie de lui avoir vaillamment sauver la vie en l'empêchant de passer sous cette maudite échelle et il serait presque fier comme un jeune chiot à qui on secoue les oreilles, Bosie, si ce n'est qu’il décèle comme une certaine raillerie dans le timbre de la belle... Réticent, il lui jette un regard en biais pour s’en assurer et l’espièglerie dans ses jolies mirettes tandis qu’elle tripote malicieusement sa barbichette blanche ça laisse aucune place à l’ambiguïté sur la question. Il secoue la tête : « ‘shouldn’t joke ‘bout these things ma’am » qu’il rumine, vexé. Elle croit pas en grand chose, Jameson, alors il est d‘autant plus surpris de la voir soudainement se rendre à l’église. C’est pas dans ses rites et il le sait bien, comme elle a pour habitude de l’informer de chacun de ses va-et-vient. Quand ça lui sort pas de la tête il prend ça avec grand sérieux, le blond, cette marque de confiance qu’elle lui témoigne, il s’dit qu’elle compte sur lui pour la protéger le cas échéant et il entend bien être à la hauteur, cette fois comme toutes les autres.

Au loin l’orage commence à gronder et ils avancent droit dessus, la Madame d’un pas gracile et constant, Bosie trépidant, la dépassant et la rattrapant sans cesse au gré de son esprit turbulent. Quand elle confesse contre toute attente avoir élevée catholique, de ceux qui vont à l’église tous les Dimanches et chantent dans la chorale, le blond tourne aussitôt la tête dans sa direction, surpris, l’air amusé. Il a du mal à l’imaginer enfant chœur, se dit qu’elle a dû martyriser ses p’tits camarades chrétiens et ça l’ferait presque sourire. « must of been adorable » il commente avec sa maitrise toute relative de la langue anglaise et à la mention du frère jumeau il hausse ses sourcils blancs : « didn’t know you had a brother milady, ‘must be one hell of pretty fella eh ? » qu’il taquine à son tour avant de réaliser que son intervention pourrait porter à confusion sur son orientation sexuelle « I mean only ‘cause you’re very charming and he’s your twin, is all! » il se défend aussitôt. Il n’a cure du jumeau fou, bien évidemment, d'autant plus à présent qu’elle enchaine pour mentionner les fantômes que ce dernier ambitionne à chasser et qui glace d’effroi la moelle épinière de l'albinos. Oiseau de mauvais augure, qu’il se dit, sûr qu’il va nous coller la poisse c’ui-là. Il écoute plus vraiment les troubles de sa belle, grommèle dans sa barbe, regarde le sol, voulait juste la complimenter, a bien foiré. L’oreille basse, il jette un regard vers le bobinard de ce vil Swearengen devant lequel ils viennent de passer et réalise avec horreur que depuis son p’tit balcon présomptueux l’gras du bide en personne les fixe avec son regard perçant de vicelard périmé ! D’un coup, Bosie sent la colère lui monter au nez et il peut pas s’empêcher de cracher par terre dans la direction du cul-terreux. Il a jamais pu l’blairer celui-là, avec sa sale trogne toute huilée, ses moqueries venimeuses et ses monologues à dormir debout qui ne passionne que lui, sa grenouillère dégueulasse qu’il retire jamais et puis sa façon de traiter les donzelles surtout ! Notamment Trixie et Jameson dans l’temps… et puis Colette et Lulu et Hilda et Beth et toutes les autres belles-de-nuit que le blond aime bien et qui besognent toujours pour le scélérat aujourd’hui. Il les traite comme on traite pas une femme et ça Bosie ça lui fout la colère dedans. J'espère qu'un jour tu t'feras trouer la peau par un bandit qui aura la gâchette facile raclure d’maraud, j’espère que c'bandit, ce sera moi. Frénétique, instable, Bosie sent ses doigts se resserrer autour son colt. Mais pas aujourd’hui, aujourd’hui j’ai à faire, qu’il se rappelle à l’ordre en relâchant son arme, se contentant alors d’incliner son chapeau à l’attention des courtisanes qui lui sourient bien chaleureusement et ça lui redonne le sourire, à lui aussi. Il a aussi sa p’tite théorie selon laquelle les types comme Swearengen deviennent patrons de maison close parce qu’ils ont pas d’autres moyens de fricoter avec des jolies femmes sinon. Bosie c’est l’inverse. C’est peut-être parce qu’il a grandit dans un bordel ou c’est peut-être à cause de sa grande âme romantique mais le blond aime les femmes, et elles le lui rendent bien. Alors dans les lupanars du quartier, ensemble, ils se réchauffent souvent sous les draps. Parfois ils s’endorment dans les bras l’un de l’autre, souvent ils se font surprendre par Swearengen et son fusil à pompe qui menace de le canarder sans pitié si il décampe pas sur le champ. (A la réflexion, c’est un miracle qu’il soit toujours en vie, Bosie, avec toutes les conneries qu'il enchaine et tous les barbares qu'il se met sur le dos, mais ça il y pense pas vraiment, la faute à sa fougue de jeunesse, ou p’t’être bien à son inconscience pathologique, il sait pas). Jameson non plus, elle aime pas trop quand il fricote avec ‘ses filles’, et de la même façon elle hésite pas à leur taper élégamment dessus avec sa canne quand elle les surprend pendant l’acte. Après elle les sermonne toujours sèchement, rabâche qu’il faut faire payer, toujours faire payer, même Bosie, surtout Bosie, qui passe un peu trop de temps entre leurs cuisses à son goût. « No more free fucks » qu'elle conclut alors et c'est p't'être bien les mots les plus moches que Bosie ait jamais entendu.

Le va-nu-pieds qui grogne sous sa botte le tire de sa rêverie et il bondit : « Watch it ratbag » qu’il tempête sous le coup de la colère avant de s’assurer que Jameson ne lui trébuche pas dessus à son tour. Mais comme elle l’enjambe gracieusement sans mal, il se détend et relève les yeux vers sa frimousse, réalisant alors qu'elle le scrute curieusement. Il sait pas pourquoi, il sait pas depuis combien de temps, il sait juste qu'il la trouve incroyablement belle avec ses prunelles cruelles et ses sourcils froncés et ses lèvres charnues et ses jolies boucles brunes. Il donnerait n'importe quoi pour y glisser ses doigts, connaitre leur douceur et respirer leur odeur. Car aussi charnel et bon amant soit-il, Bosie n’est jamais passé dans les draps de la belle maquerelle et il ne peut que fantasmer, depuis des années, qu’un jour elle le trouverait assez digne de son intérêt pour vouloir l’y emmener. Mais il a pas un rond dans ses poches troués, tout le monde le sait. Puis quand bien même, il préférerait que ce soit par amour qu’elle le choisisse, plutôt q’pour quelques deniers. En face, elle explique vouloir mettre au repos les fantômes de son passé et Bosie la regarde sans broncher, ses prunelles vides comme inhabitées. Soudain un grondement sourd attire son attention vers l’Ouest et il tourne la tête pour voir le ciel qui s’assombrit dangereusement droit devant. Il aime pas ça, il aime pas ça du tout, mais il continue, parce qu’elle continue. D’habitude, il serait plus que ravi d’entreprendre n’importe quelle virée sauvage, fabuleuse et périlleuse, n’importe où, n’importe quand, surtout en si belle compagnie, mais cette aventure-là, il la sent pas. Alors quand elle propose d’accélérer le pas vers les gros nuages noirs et ce malgré les villageois qui semblent s’être passé le mot pour rebrousser chemin, il est pas convaincu que ce soit bien sage mais il acquiesce. Jameson est, a toujours été, insupportablement opiniâtre, ça fait partie de son charme. Alors il la suit et se rassure en s’disant qu’ils seront en sécurité au sein de l’église. Ils sont d’ailleurs plus bien loin quand la brune lui demande subitement ce qui lui donne la foi, le laissant bien pantois. Il s’est jamais posé la question. Il croit parce qu’il faut croire, voilà tout. « It's just- it’s how it is. » qu’il répond un peu penaud, et puis comme il ne veut pas passer pour un simple d’esprit aux yeux de cette brillante femme il essaie de développer un peu sa réponse, pour la forme : « I mean, how else would all good things exist? The trees, the stars, the um- the horses, the women, you milady. God he’s… he’s almighty, you know? It’s um… it’s known. » Autour des gens courent en sens inverse et il doit lutter contre toutes les cellules de son corps qui lui ordonne d’en faire de même. Quelques morceaux de glaces commencent à lui tomber sur le coin de la gueule et ça présage rien de bon. « Oi wait up! » il interpelle un maroufle qui s’apprête à leur fermer hâtivement la porte de la chapelle au nez. Le blond l’arrête brusquement en plaquant sa paume contre le bois blanchis et lui jette un regard noir alors l’autre s’éclipse sans demander son reste. Il fait souvent cet effet Bosie, pour le meilleur et pour le pire. « Here milady, get inside, il l’invite, l'aidant d’une main et tenant toujours la porte de l’autre, son regard furtif scrutant les horizons. We shouldn’t be long. Something’s coming up, am sure of it » Au moment où il finit cette phrase un vent brutal les propulse dans l’église, manquant de lui faire perdre l’équilibre. Déstabilisé, il relève la tête et jure apercevoir une fillette ruisselante d’eau sur le seuil de la chapelle, ses longs cheveux de jet recouvrant à moitié l’aspect marbré presque verdâtre de ses traits. Quand il croise son regard, il n'y voit que ténèbres, pas d'iris, rien qu'une pupille géante sous les paupières écarquillées. « JESUS CHRIST! » il vocifère avec un bond en arrière. Mais en un éclair la chimère a disparu, alors il se jette sur la porte qu'il claque abruptement et il entend pas l’prêtre qui l’sermonne d’avoir prononcer le nom de Dieu en vain derrière, sa bouche encore ouverte dans une grimace d'épouvante, ses prunelles rougeâtres affolées qui se focalisent plus sur rien de tangible. « Ghost! Demon! Evil spirit of the damned! Right outside the church! I swear to God! TAKE COVER! » Et, joignant le geste à la parole, il bondit sur Jameson pour la plaquer à terre - une tentative aussi brave que stupide d'utiliser son propre corps comme bouclier humain pour la protéger des hypothétiques esprits démoniaques qui seraient par un désastreux dessein parvenus à pénétrer la maison du Seigneur.
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Jameson Winters
Jameson Winters
la louve raffinée
la louve raffinée
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ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
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RPs EN COURS : Christmasbin [7]Alex

I'm a survivor :
ATELIER I ↟ Robin
ATELIER II ↟ Asher
ATELIER III ↟ Eve

Flashbacks ↠Gaby [f.b. #2]Laoise [3]

Réalités alternatives ↠ Zombinson [d.z.]Bloody Gaby [d.f.]Witchy Robin [d.f.]

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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



RPs EN ATTENTE : Phoenix [3]Phoenix [f.b.]Bosie me boy [d.f.]Slasher Night ↟ Robin [4] ↟ Robin & Phoenix [r.a. 2]

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AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
DC : Aisling l'effeuilleuse prude
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptyVen 24 Mai 2019 - 18:22



Take me to church
Bosie & Jameson
"We were born sick, you heard them say it. My church offers no absolution."
A son expression contrite, je compris que Bosie ne s’était jamais posé la question. Il croyait, tout simplement, et cela semblait bien lui suffire. Oubliant momentanément l’averse et l’agitation des villageois, je le dévisageai, piquée d’une curiosité appréciative. J’aurais voulu percer les mystères de son esprit pragmatique, ancré si intensément dans le présent que toute abstraction le basculait dans la superstition ou la crainte de la providence. Je brûlais de comprendre comment l’instinct et les vérités éternelles qui se savaient supplantaient à la réflexion derrière ses jolis yeux pourpres. Un sourire flatté retroussant le coin de mes lèvres, je savourai avec une certaine satisfaction le compliment naïvement placé dans sa rhétorique, et décidai de ne pas me formaliser de voir ma personne invoquée après un cheval – animal que le blond vénérait, après tout. A vrai dire, je m’amusai plutôt à l’idée qu’une femme de mon rang puisse avoir été créée par le divin plutôt que les forces du mal. Le vent dans un grand cri m’arracha à cette agréable pensée et un frisson glaça mes os. « I hope you’re right, me boy. » Je soufflai d’une voix soucieuse, mes doigts crispés sur l’étoffe satinée de mes jupons tandis que j’accélérai le pas vers l’église qui se dressait devant nous, nappée d’un épais manteau de brouillard. « What is this nonsense? » Je demandai d’un ton courroucé alors que d’énormes grêlons tombaient du ciel comme pour fendre la peau de mes avant-bras, exposés aux intempéries capricieuses de ce jour maudit. Fort heureusement, mon brave Bosie s’interposa juste à temps pour maintenir la porte de l’église ouverte et m’inviter en ce lieu d’asile en m’intimant de m’abriter au plus vite. Je n’avais nul besoin de ses recommandations pour attraper la main qu’il me tendait, aussi je passai précipitamment devant lui la tête haute, pressée d’échapper à ces affreuses bourrasques. Hélas ces dernières comme par moquerie me poussèrent brusquement au sein du bâtiment, et je dus me rattraper à un poteau de pierre pour garder l’équilibre. « Fermez donc cette porte ! » Tonna le prête, bien à l’abri derrière son petit autel à l’autre bout de la chapelle. Plaquée contre la roche glaciale pour lutter contre la force du vent, je me retournai vers Bosie afin de voir ce qui le retenait. Immobile face au déluge, ses grands yeux écarquillés d’horreur, il fixait une forme blanchâtre qui se détachait de la brume opaque, et avec un cri blasphématoire il se jeta contre la porte pour la sceller dans un grand bruit. « SACRILEGE ! » S’offusqua l’homme de Dieu d’une voix blanche et courroucée à la fois. Les sourcils froncés dessinant un pli sévère sur mon front, je m’apprêtais à disputer mon estafier pour la forme, mais un coup d’œil à son visage déformé par la terreur m’appris qu’une fois encore la raison avait quitté ce jeune chien fou. « Ghost! Demon! Evil spirit of the damned! Right outside the church! I swear to God! » Il vociférait avec un débit et un dévouement passablement impressionnants. Je levai une main pour tenter de le raisonner, mais n’eus pas le temps d’articuler le moindre mot qu’il fondit sur moi en hurlant un dernier avertissement dramatique à l’intention de qui voulait bien l’entendre. Loin d’être flattée par ce geste de bravoure, c’est avec une certaine colère mêlée de surprise que je basculai vers le sol et mon dos heurta sa surface rigide avec une brutalité qui me coupa le souffle. Nom de Dieu ! Le jeune Bosie éprouvait visiblement quelques difficultés à maîtriser sa force qui n’était définitivement plus celle d’un gamin mais bien celle d’un homme. Je n’eus cependant pas le loisir de m’attarder sur la dissonance cacophonique d’émois que cette révélation éveillait en mon être car des pas précipités et grognements offensés vinrent brouiller le cours de mes pensées à coup de « Recede, vermin! », « Take your filthy hands off the lady! » et autres « How dare you mock the Lord in his own home ? » confus. Des mains puissantes attrapèrent Bosie par les épaules et libérèrent mon corps de son poids ; mais à défaut du soulagement attendu, je me sentis envahir par une désagréable sensation de vulnérabilité que je chassai en agrippant la main tendue qu’on me présentait afin de me relever. « Milady, forgive this man for he knows not what he does and may the Lord protect… » Le prêtre ravala son aimable bénédiction tandis que son expression affable se mua en un rictus de dégoût lorsque son regard croisa le mien. « You! » Il cracha d’une voix où tremblait la haine, reculant d'un grand pas comme pour ne pas contracter quelque mortelle affliction. « Why in the name of God have you come to this sacred place? » Des murmures s’élevèrent dans la foule et les habituelles injures résonnèrent à mes oreilles. Vile catin !, créature du malin !, femme impure ! J’embrassais la nuit depuis trop longtemps déjà pour m’étonner de l’accueil hostile que me réservaient ceux qui se réchauffaient dans ma couche lorsque je les croisais au village. Et pourtant, les flèches acérées de leurs insultes pourfendaient encore parfois le bouclier de mon indifférence lorsque je les laissai m’atteindre par surprise. Ignorant le froissement dans ma poitrine, je me redressai d’un air plus digne encore pour faire face à leurs affronts. « I presume I seek the same salvation as these gentlemen: absolution for my sins and for our Lord to cleanse my soul in these uncertain times. » Mon regard accrocha le profil de quelques clients réguliers dans la foule, seuls ou accompagnés de leurs femmes, leur regard fuyant mon visage comme le souvenir de leurs péchés. Je profitai du bref pouvoir que leur malaise me conférait pour m’approcher des trois gaillards qui tenaient encore Bosie, attendant visiblement un ordre du prêtre pour oser réagir. « Release him. We have as much right to be in this sacred place as you do. » Perturbés par mon aplomb et en l’absence d’un ordre contraire, les simplets s’exécutèrent et relâchèrent mon compagnon sans aucune délicatesse. « Come here you! » Je m’empressai de gronder en l’attrapant par la peau du cou pour l’attirer à l’écart avant que le prêtre ne change d’avis ou que Bosie n’ait le temps de comploter quelque vengeance. « How dare you cause such trouble in this holly place? » Je prêchai ardemment, feignant d'y accorder une grande importance. Et lorsque la foule de benêts fut assez éloignée, je relevai les yeux vers son visage pour tenter d’accrocher ses prunelles folles qui scrutaient tous les coins d’ombre comme pour y déceler l’empreinte du diable. « We ought to be discreet. They do not want us here. » J’expliquai à mi-voix en lançant un regard dans la direction du petit groupe qui tardait à se disperser à l’entrée de l’église. A l’extérieur, la longue litanie du vent hurlait sans fin, rabattant la grêle contre les vitraux avec une violence houleuse. Le ciel était sombre, épais, et dans l’antre de la chapelle, un voile obscur nous enveloppa, écourtant soudainement la journée. La scène dont j’avais été témoin l’autre soir m’avait prouvé que les ténèbres regorgeaient de terreurs oubliées ; et malgré sa tendance superstitieuse, je savais que Bosie n’aurait pas réagi avec une telle ferveur à un simple fantasme imaginé par son esprit torturé. De sombres desseins se tramaient derrières ces grandes portes de bois et d’acier, et je devais en percer les mystères. Car outre les esprits vengeurs, je craignais les mouvements de foule que ces spectres pouvaient occasionner, et n’avais aucune confiance en la lucidité ou bravoure des autres réfugiés. « Now tell me, beau. » J’exigeai en prenant la mâchoire de Bosie dans le creux de ma main pour forcer ses yeux à revenir dans les miens. « What is it that you saw outside these walls? »  

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The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptySam 8 Juin 2019 - 21:35


 
take me to church
« I'll worship like a dog at the shrine of your lies, I'll tell you my sins and you can sharpen your knife, offer me that deathless death. Good God, let me give you my life »
D
errière les yeux pâles écarquillés, la cervelle avait déraillé. C’était pas la première fois, tout le monde le savait, il était pas net Bosie, il l’avait jamais été. Sur son passage les regards fuyaient, les lippes s’agitaient, on rasait les murs, on l’évitait, y avait toujours quelque chose chez lui qui dérangeait. Trop calme avec un colt sous le nez, le pauvre garçon est complètement détraqué, devant la souffrance d’autrui y a ses lèvres qui sourient, dans le violet de ses pupilles y a la folie qui vacille. Trop imprévisible, trop cruel, trop différent, il faisait peur aux bonnes gens. Parfois il en jouait, parfois ça le dérangeait, cette fois, la question se posait pas. Le palpitant affolé, le corps figé comme une statue de marbre indélogeable, il réalisait même pas l’outrage collectif qu'il avait provoqué, ne savait que penser, avait oublié comment on f’sait. Bientôt, des mains vinrent le soulever de sa protégée et il tenta de se débattre en vain. Un rapide coup d'œil sur le côté lui appris néanmoins que ses assaillants n’étaient autres que de bons vieux humains dérisoires et il se détendit un brin, scrutant malgré tout chaque coin d’ombre d’un air méfiant et c’est elles qui avaient commencés. Les yeux partout, il repéra aussi les lascars qui s’affèrent grotesquement autour de la mère maquerelle avant de la châtier tout aussi grotesquement dès qu’ils l’eurent reconnu et le blond grogna. « Back off » il lâcha, babines retroussées, la mort dans les yeux, oubliant momentanément l’apparition saumâtre de la vile chimère damnée. Personne ne manquait de respect à Jameson devant lui sans en payer le prix, personne ! Mais une fois de plus il dût se rendre à l'évidence qu'elle savait très bien se débrouiller sans lui quand elle évinça les gueux en un éclair avant de le choper par le cou comme un chaton pas sage afin de le sermonner. Bosie pinça les lèvres, oreilles basses, et quand elle prit son visage entre ses mains pour lui demander ce qu’il avait vu dehors il posa ses yeux de cabots dans ceux de la belle, le regard dulcifié, presque triste : « Have you not heard me milady? I saw a ghost... an evil spirit of the dead, right outside of the church » qu’il répéta mot pour mot, s’étant trouvé limpide et précis, mais cette fois à voix basse comme demandé de lui. Dans son esprit la créature démoniaque aux orbites vides resurgit et il ne put réprimer un grognement d'effroi en s'ébrouant. Incapable d'exprimer avec exactitude ce dont il en retournait, ne pouvant se résoudre à appeler la chose infâme une fillette, le blond tenta malgré tout de développer ses dires, pour la Madame : « The cocksucker just appeared out of nowhere milady, soaking wet, eyes removed or something, no eyelid whatsoever, fuckin disgusting, definitely NOT human! 't least not anymore! A ghost I'm telling you... » Il hésita un instant « Or perhaps a retarded demon half arsed disguised as a little girl to try and get people to feel sorry for it as if the lack of eyes and green fucking face wouldn’t raise some suspicion you know... » Il secoua la tête « Retard » conclut-il, dédaigneux.

Derrière, le prête semblait avoir calmé la foule, et bien que le ciel dehors se fût brusquement assombri, rien dans l’église ne semblait témoigner d’une quelconque présence diabolique. Soulagé, Bosie commença presque à s’interroger. Se pourrait-il qu’il ait tout imaginé ? Son esprit disloqué serait-il capable d’inventer pareille monstruosité ? Si Jameson lui disait qu’il s’était fourvoyé, alors il la croirait, entre temps, il doutait. Et il doutait toujours quand soudainement un pignouf suicidaire décida de lui vriller l’tympan gauche : « PAR TOUS LES SAINTS ! » qu’il s’étrangla bien dans son oreille et Bosie fût aussitôt envahi par la pulsion dévorante de lui éclater violemment les dents jusqu’à la dernière sur le bassin de pierre remplie d'eau bénite à ses côtés (mais ça aurait tâché un objet du Seigneur, alors il se reteint.) « Qui a-t-il mon enfant ? » S'empressa de s'enquérir mielleusement le prêtre, mains jointes, au p'tit soin, tout de suite bien plus serviable et sympathique que quelques instants plus tôt. « La... la vierge Marie... ses yeux ! ILS SAIGNENT ! » Des glapissements et murmures horrifiés coururent dans l'église et tous se tournèrent vers la statue que le gentilhomme pointait d'un doigt tremblotant... mais Bosie n'y vit pas de sang. « Dieu.... DIEU NOUS PUNIT POUR NOS PÉCHÉS ! » S'encouragea le bouffon fou, créant aussitôt un mouvement de panique autour de lui. Heureusement, tous n'étaient pas dupes : « Vous avez pris de la drogue ? Vous êtes bourré ? » Voulu tempérer le médecin du village mais cette tentative de rationalisation fut aussitôt noyée dans l’affolement général. « Ce vitrail mE SOURIT PERFIDEMENT ! » brilla un autre, poings serrés le long du corps, cou tendu, tétanisé d’horreur. « Il n'y a rien de tel ! gronda un dernier qui se pensait probablement très charismatique avec ses dents serrées sous sa p’tite moustache frétillante et ses yeux fixes qui ne clignaient pas, reprenez-vous et cessez donc de faire étalage de vos fantasmes ignominieux pauvres fous ! » somma t-il alors non sans cacher les yeux de sa femme et c’était peut-être pour la rassurer comme on f’sait avec les poules et c’était peut-être parce qu’elle était tournée vers Jameson et c'était peut-être parce qu'il était complètement con, Bosie n’savait pas, ne s’y intéressait pas des masses non plus. Non, lui, pendant ce temps (pendant que les gentilshommes se crêpaient le chignon pour savoir qui voyait quoi qui était fou et qui était sain), il laissa son regard glisser vers l’entrée de la Chapelle secouée par la bourrasque désordonnée et furieuse qui semblait faire rage dehors et il jurerait voir de l’eau commencer ruisseler le long des grandes portes en bois pareil à une maudite cascade. « …the hell? » Un murmure à peine audible mais ce fût suffisant pour agresser la délicate oreille de l’ecclésiastique qui tourna alors immédiatement son visage courroucé vers l’albinos. « Surveillez donc votre langage maroufle il y a des femmes et des enfants ici ! » « We should barricade the entrance Father » suggéra le blond sans trop savoir pourquoi, oublieux des représailles qui lui étaient adressés, n’écoutant que ses trippes et le sale pressentiment qui les saisissait. Mais le prêtre secoua sa main comme pour chasser une mauvaise odeur. « Nonsense! We are safe here in the Lord’s house. » Ces quelques mots furent acclamés par des soupirs de soulagement alors l’homme de Dieu dût se sentir encouragé car il se retourna bientôt vers ses oilles en ouvrant grands les bras pour en rajouter une couche en haussant le ton : « Fear not my children for nothing can harm us, God will protect us no matter what, God is good, GOD WILL PROVIDE! » Au moment où ces mots victorieux franchirent les lèvres du religieux les grandes portes de l’église s’ouvrirent à la volée et le père fut percuté de plein fouet, propulsé vers l’avant dans un vol plané assez peu maitrisé. Ensuite il se retrouva face contre terre sur le bois froid du parquet délavé et avant que quiconque ne put faire sens de la situation, l’Homme de Dieu se fît brutalement aspiré vers l’arrière comme si ses jambes eurent été tiré par un géant… sauf qu’il n’y avait personne. Horrifié, Bosie hésita un instant à choper la mère maquerelle par la taille, la balancer par dessus son épaule et calter à toute allure dans la direction opposée pour sauver leur peau mais ensuite il se mit à craindre les représailles éventuelles du Créateur si d’aventure tout ceci s'avérait être un test apocalyptique du jugement dernier (ou un truc dans le genre) et, n’écoutant que son courage (et sa superstition), il se jeta sur l’ecclésiastique pour l’empêcher in extremis de se faire avaler par la tempête. « NE ME LACHEZ PAS MON ENFANT ! » hurlait ce dernier qui glissait toujours de façon effroyablement pas naturelle vers l’extérieur de l’église, la peau de ses mollets commençant à se déchirer comme lacérée par des griffes invisibles. « Jesus fucking Christ » jura l’albinos, plus blême que jamais, espérant fortement que cet acte de bravoure désintéressé compenserait miraculeusement tous les péchés capitaux qu’il commettait jours après jours sans le moindre regret. Si le malin avait décidé de prendre pour cible n’importe quelle vermine aléatoire, c’est certain, Bosie l’aurait lâché depuis belle-lurette, sûrement n’aurait-il d’ailleurs même pas tenter de le secourir en premier lieu. Malheureusement c’était un homme de Dieu, alors, les jointures blanchies par l’effort, la palpitant cognant à tout rompre dans le poitrail, le regard fixé sur l’éclopé et pas sur ce qu’il y avait derrière, surtout pas sur ce qu’il y avait derrière, le blond rassembla toutes les forces de son corps efflanqué et dans un ultime effort, il tira violemment sur le bras du prêtre à l’en disloquer avant de le balancer sur quelques villageois qui priaient dans les parages histoire d’amortir sa chute (et parce qu’avec tout cet élan il savait pas trop gérer l’atterrissage non plus). Ensuite il réalisa qu’une petite troupe de vaillants gaillards luttaient pour refermer les portes, et, réparant un chandelier non loin de là, il bondit agilement sur les bancs de bois qui l’en séparait pour s’en emparer et le caler précipitamment en travers de la porte à présent close afin de la maintenir fermée. Les cierges se renversèrent sur le sol et il n’était pas fier, ça non, mais il fallait au moins ça pour lutter contre les forces du mal. Ignorant les divers émois de leurs compagnons d’infortune dont il se moquait bien, Bosie marcha droit sur Dame Jameson : « I think it’ll be ok now but we should probably head to the back of the church milady, be safer » Histoire de laisser les autres crever en premier et de nous laisser une chance de nous échapper si jamais des démons attardés ont quand même réussi à renter, qu’il se dit, sauf qu’apparemment Bosie n’était pas le seul à vouloir sacrifier ses p’tits camarades et bientôt un mariole se leva : « C'est EUX… la cause de tout ce raffut ! C’est le démon blanc et la coureuse de rempart, la gourgandine, la femme de joie, femme de peu de foi… » L'albinos se retourna lentement vers l’arsouille qui en faisait un peu de trop et reconnu le type qui avait voulu 'protéger' la sensibilité de sa donzelle quelques instants plus tôt (et qui avait apparemment bien vite retourné sa veste quant aux ignominies des pauvres fous). « Jetons les dehors et Dieu nous pardonnera ! » conclut-il un peu rapidement et le blond haussa les sourcils. Il aurait préféré ne pas avoir à jouer au cowboy sous le nez du p’tit Jésus crucifié mais face à des bourses-molles dans l’genre parfois y avait pas l’choix : « Yeah good luck with that mate » il rétorqua en désignant nonchalamment le colt et le long poignard accrochés à sa ceinture ce qui ne manquant pas une fois de plus de provoquer l’indignation de la populace. Paraît-il qu’une p’tite dame se serait même évanouie sous le coup de l’émotion ! Mais présentement, Bosie n’en avait cure. Présentement, il ne pensait qu’à mettre la mère maquerelle en sureté. Le reste, il s’en cognait bien les roubignoles.

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Jameson Winters
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la louve raffinée
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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



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PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptyJeu 25 Juil 2019 - 1:46



Take me to church
Bosie & Jameson
"We were born sick, you heard them say it. My church offers no absolution."
Ses grands yeux plein de brume et de mélancolie, le jeune chien fou répéta avec une précision passablement impressionnante ce qu’il avait aboyé quelques instants plus tôt.  Un pli contrarié se dessina entre mes sourcils d’encre et je me massai délicatement la tempe comme pour chasser une migraine. « I heard you me boy. What else can you tell me of this infamy? » Je répondis pour l’encourager à préciser ses dires, ce qu’il ne tarda pas à faire, docile comme il lui arrivait parfois de l’être en ma présence. La description du spectre qu’il avait aperçu me fit froid dans le dos, et je fronçai les sourcils pour en chasser l’image qui cherchait à naître dans mon imagination. Un bref sourire étira néanmoins mes lèvres lorsqu’il se mit soudain à douter de sa vision et émit l’hypothèse qu’il puisse s’être agit d’un démon sous-développé déguisé en petite fille dépourvue d’yeux. « That would be uncanny indeed. » Je répondis dans ma grandeur d’âme en lui tapotant délicatement la nuque pour le remercier de ses efforts. « Nonetheless, let us not drop our guard. » J’exigeai à mi-voix, observant au loin le prêtre et ses ouailles et derrière eux les grands vitraux malmenés par l’averse.

Au sein de l’église tout était calme, trop peut-être. Car bientôt une voix stridente déchira le silence tandis qu’un villageois se tordait de terreur face à une statue de la vierge Marie dont il assurait que les yeux saignaient. Le cœur froissé par un sentiment néfaste, je portai instinctivement le bout de mes doigts à mes pommettes en souvenir des larmes écarlates qui avaient souillé mon reflet plus tôt ce matin. Soulagée de n’y rencontrer que le velouté de ma peau, je me signai discrètement et reportai mon attention sur nos compagnons d’infortune désormais gagnés par une ridicule et inquiétante hystérie collective. Bientôt, tous apercevaient dans les diverses représentations du Seigneur le signe du malin et clamaient haut et fort leur trouvaille tout en refusant de croire ce qu’affirmaient les autres. Évidemment, il fut rapidement question d’une punition divine pour les péchés de ces bonnes gens prudes dont les regards offensés encore timides ne tardèrent pas à glisser dans notre direction. La gorge sèche et les traits tendus, je me relevai dignement et effectuai une petite pression sur le poignet de mon sbire. « We should retreat now. » J’avais connaissance d’une petite dépendance au fond du bâtiment qui nous permettrait de nous abriter des menaces extérieures comme de la folie des villageois, du moins je l’espérais. Toutefois, l’enfant de lune ne sembla pas m’entendre, ses orbes mauves fixées sur les grandes portes sombres qui fermaient l’église. En d’autres temps, je l’aurais harangué pour qu’il se plie à ma volonté, mais ma tendre amie la sorcière celte m’avait jadis fait part d’une prophétie concernant cet être pâle et sa prétendue capacité inouïe à flairer les forces du monde spirituel. Une hypothèse que j’avais alors accueillie sans trop me formaliser, ravie de trouver enfin une explication à ses diverses superstitions. Hélas, Bosie souffrait comme moi de la sottise des habitants qui l’associaient indubitablement à ces démons qu’ils entendaient combattre; et, davantage offensé par son langage que par son alarmante prédiction, le prêtre décida ainsi de prêcher la puissance de ces lieux divins plutôt que d’agir en faveur de la protection de ceux qui étaient venus y chercher refuge. Et si les soupirs de soulagement de la foule m’aidèrent à retrouver une certaine sérénité, la nuque tendue de mon cerbère n’étaient pas sans m’occasionner quelque inquiétude.

Le chaos s’abattit sur l’église comme pour conclure son fervent discours d'une funeste ironie. Un souffle s’étouffa dans ma gorge lorsque la double porte s’ouvrit dans un grand vacarme, projetant l’ecclésiastique sur le sol glacial de la maison du Seigneur. Personne n’eut le temps de réagir, que déjà une force démoniaque l’aspirait vers la sortie malgré les efforts pathétiques que l'homme de Dieu déployait pour lutter. Les traits empreints d’une horreur toute superstitieuse, nous regardions la scène comme figés d’horreur. Seul Bosie eut le courage (ou la folie) de s’animer pour se jeter à sa suite et tenter de le retenir. « NE ME LÂCHEZ PAS MON ENFANT ! » S’égosilla ce dernier, trouvant brusquement dans son cœur la bonté d’y accueillir cet être insolite qu’il n’avait jusqu’alors cessé d’abjurer. Peu rancunier, l’albinos mettait toute la fougue de sa jeunesse, toute la bravoure de son inconscience au service de l’ingrat qui continuait inlassablement de glisser vers l’extérieur, ses mollets lacérés par les griffes invisibles du diable. Le vent hurlant s’engouffrait dans l’église avec force, emportant avec lui quelques chaises, bougies et chandeliers qui disparurent dans les entrailles de la tempête. Là-bas, au cœur de la brume qui s’élevait entre les tombes, il me sembla apercevoir la silhouette menaçante d’êtres chancelants. Mon regard glissa vers Bosie, et la crainte de voir ces ténèbres l’engloutir à son tour me poussa à m’animer. C’est que j’avais rudement besoin de ses services pour assurer ma protection et celle de mes filles ! « The door ! We’ve got to close the door ! » J’ordonnai d’un ton sans équivoque, m’agrippant aux grandes colonnes de pierre pour me rapprocher de l’entrée. « THE DOOR ! CLOSE THE DOOR ! » Répétèrent en écho quelques hommes comme si l’idée venaient de germer dans leurs simples esprits. Armés de leur courage – et de leur envie de se laver des péchés pour lesquels ils pensaient être punis – les plus braves se précipitèrent vers l’entrée de l’église tandis que Bosie envoyait notre cher prêtre planer du côté des dames dans un geste sec qui n’était pas sans me rappeler celui qu’il employait pour stocker nos sacs de patates. Les villageois profitèrent alors d’un bref affaiblissement dans la tornade pour repousser les grandes portes de bois qui luttaient dans un grincement. C’est encore mon Bosie qui sauva la mise, usant de son étrange agilité pour encastrer un immense chandelier dans les poignées de la porte afin de la maintenir fermée.

Le torse gonflé d’une étrange fierté, je le regardai revenir à mes côtés et m’étonnai de voir sur ses traits une sorte de malaise, comme s’il ne réalisait pas tout à fait l’aspect héroïque de son intervention. « You did good, me boy. » Je le félicitai alors et hochai la tête lorsqu’il me proposa de nous réfugier dans le fond de l’église comme j’en avais l’intention quelques instants plus tôt. Nous n’eûmes cependant pas le loisir de mettre ce plan à exécution car déjà les villageois se remettaient de leurs émois et, oubliant bien aisément qu’ils venaient d’être sauvés par le démon blanc et la gourgandine en question, se firent une joie d’accuser les parias que nous étions de tous leurs maux. Comme je le craignais, les simples insultes firent bientôt place aux grandes idées purgatoires lorsqu’un adjoint moustachu décida sans grande logique de nous jeter à la porte pour espérer ainsi un pardon du Seigneur. « Yeah good luck with that mate » Bosie répliqua instinctivement, plaçant courageusement son corps devant le mien en présentant ses armes aux hommes qui se levaient déjà pour précipiter leur pardon. Je ne doutais ni de la force, ni de la cruauté dont l’albinos pouvait être capable, mais une bataille contre cette foule effrayée donnerait lieu à un carnage qui ferait sensiblement chuter mes affaires et n’assurerait probablement même pas ma survie. Consciente de devoir une fois de plus calmer la situation, je posai une main sur l’avant-bras du jeune chiot enragé. « Come now me boy, surely this has got to be a misunderstanding. » Je proposai d’une voix doucereuse. « Our brave deputy here cannot possibly mean he wishes to throw us outside these doors; for what God would he then adore if his absolution required such sacrifice as our flesh? » Ma remarque fut accueillie par quelques murmures déconcertés tandis que les molosses hésitaient désormais sur la démarche à suivre pour assurer le salut de leurs âmes. Je sentais la tension se dissiper et nourrit même l’espoir de voir la menace s’écarter pour cette fois quand une voix stridente fendit la foule comme un éclair. « IT’S THE DEVIL IN HER THROAT SLITHERING THESE WORDS! » Mon regard se posa sur une grande blonde efflanquée dont les cheveux défaits par la passion asséchaient encore davantage son visage angulaire. Lorsque nos regards se croisèrent, je cru voir une jouissance perfide illuminer ses yeux ternes et retrousser le coin de ses lèvres fines. « SEIZE THESE TWO DERELICTS! » S’enflamma à nouveau l’adjoint, conforté dans son ivresse par l’approbation frénétique de sa femme. « Sorcière ! Démon ! Créatures de Satan ! Elle couche avec le diable !  » Se remotivèrent les troupes (avec qui je couchais, justement), enjambant les bancs de prière et ignorant le prête qui tentait coûte que coûte de préserver la paix dans son céleste établissement.

Trop concentrée sur les fanatiques qui arrivaient par devant nous et que Bosie repoussait avec sa légendaire habilité tintée de violence, je ne remarquai ceux qui avaient profité de la cohue générale pour se faufiler dans mon dos que lorsque leurs mains agrippèrent ma taille pour m’attirer brusquement en arrière, m’arrachant à l’illusoire protection qu’offrait mon défenseur. « Don’t move a muscle the albino, or I slit her throat! » Susurra un malpropre dont je reconnus l’haleine chargée à défaut de discerner ses traits. Convaincue par la lame glaciale qu’il appuyait contre la peau tendue de mon cou, j’hochai brièvement la tête pour ordonner à Bosie de s’exécuter. Je commençais à me demander comment j’allais me sortir de cette situation fort incommodante quand le prêtre jugea bon de réapparaître. « You will not do such thing! » Gronda-t-il avec son autorité retrouvée. « How dare you threaten to spill blood in our Lord’s house? Do you take us for heathens? » Penaud, le manant lâcha une excuse en laissant retomber sa main armée. Un sourire de victoire vint étirer mes lèvres et s’effaça aussitôt que l’ecclésiastique reprit avec véhémence : « We will throw these mecreants outside! And let the devil devour their souls! » Sa remarque fut accueillie par une grande clameur et bientôt tous se pressaient contre Bosie et moi pour nous diriger vers les grandes portes sombres. « You will burn in hell for this! » Je maudis à la volée, horrifiée par l’inefficacité des efforts que je fournissais pour me dégager. Nous étions aux portes de l’enfer lorsque soudain un grand souffle sorti de nulle part éteignit toutes les bougies, plongeant l’église dans les ténèbres et stoppant net l’initiative de nos bourreaux. Un silence confus retomba sur les lieux, bientôt déchiré par un hurlement lugubre qui n’avait plus rien d’humain. « SEIGNEUR AYEZ PITIE DE NOUS! » S’écria soudain un villageois, ce qui ne manqua pas de déclencher une nouvelle hystérie. Je sentais la pression autour de moi se dissiper à mesure que la foule se dispersait, et ce n’est que lorsque je relevai les yeux vers le confessionnal et découvris une silhouette éthérée au visage affreusement déformé que je compris la cause de leur panique. Un hurlement s’étouffa dans ma gorge tandis que je reculai pour éviter le spectre qui se précipitait dans notre direction. Profitant de la confusion générale, je cherchai Bosie à tâtons et soupirai de soulagement lorsque mes doigts se refermèrent enfin autour de son bras. « Hush me boy, we mustn’t give into fear. » Ignorant la terreur qui lacérait mon âme, je l’attirai en dehors de la foule en panique jusqu’à une petite alcôve dans la roche. « Drop your weapons for they will be of no use against such enemy. Only iron or salt will keep them at bay. Hurry! » Je dis en l’attirant vers l’hôtel, où devaient bien traîner quelques objets métalliques.    

(c) DΛNDELION


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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptySam 30 Mai 2020 - 5:31


take me to church
« I'll worship like a dog at the shrine of your lies, I'll tell you my sins and you can sharpen your knife, offer me that deathless death. Good God, let me give you my life »
L
es nuages noirs grondent à travers les vitraux de l’église quand les doigts délicats de la mère maquerelle frôlent l’avant-bras de l’albinos. De sa voix éternellement calme et suave, elle tente de raisonner les jean-foutres hasardeux qui proposent gaillardement de les jeter en pâture à la tempête démoniaque dans une tentative désespérée et désespérante de sauver leurs précieux quoi que tremblotants fessiers. Du moins Bosie suppose qu’elle tente de les raisonner car en toute honnêteté, il ne saisit pas l'entièreté des propos qu’elle a avancé. Ça a l'air intelligent, ça c'est sûr, et l’espace d’un instant les villageois semblent même se concerter, murmurant tout bas en se regardant les uns les autres comme dans une mauvaise pièce de théâtre. Mais Bosie n’est pas dupe, il reste de marbre, connaît trop bien la nature humaine, alors il n’est pas surpris quand subitement une dinde s’époumone, accuse Dame Jameson d’être possédée par le malin en personne pour éconduire les bonnes gens du droit chemin (de les jeter dehors, donc). Las, l’albinos ne bronche pas, mâchoire serrée, tourne vers la blonde son regard flegmatique sous le chapeau qu’il n’a pas pris la peine de retirer. Vous pensez bien, si la mère maquerelle était possédée, il aurait été le premier informé. Par acquis de conscience, il jette tout de même un regard par dessus son épaule vers la belle et, constatant qu’elle est identique à elle-même jusque dans son froncement de sourcil hautain emblématique, il reprend donc fièrement son rôle de rempart face aux villageois forcenés. « Come on lady, we got no beef with ya, let’s all fucking calm down » qu’il tente de raisonner à son tour de sa voix basse et monocorde mais l’hystérie de la bonne femme n’a pas manqué de donner un nouvel élan de frénésie au moustachu crispé et le voilà qui saute sur l’occasion pour ordonner leur arrestation immédiate. Toute rouge d’exaltation, les babines retroussés sur ses dents toutes serrés, les yeux ronds pareils qu’à un poisson, le mariole semble plus possédé que quiconque ici présent. C’est sous ces traits peu flatteurs que Bosie reconnaît le gaillard qu’il a plumé quelques nuits plus tôt au poker. Pas particulièrement doué à ce jeu-là, il sait néanmoins gagner grâce à la fourberie, échangeant des cartes sous la table en profitant des serveuses qui passent comme distractions, et ce soir-là, c’est le dadais qui en avait fait les frais. Assurément, il échafaudait aujourd'hui une vengeance mesquine pour se débarrasser de l’albinos en prétextant un dessein divin. Il a l’habitude qu’on essaie de le tuer, Bosie ; ici, il n’y a toujours eu que ça à faire : se battre pour survivre à la loi du plus fort. Ou du plus sournois. Mais quand même, il pourrait se comporter en homme et demander en duel ! La moquerie lui monte au nez, le fait encore saigner, et il se marre face à celui du poltron dépouillé tandis que les insultes sur leur compte continuent de fuser. Mais ensuite des arsouilles suicidaires décident de les charger alors Bosie ne réfléchit pas, vif sur ses pieds, il se met en mouvement lui aussi, dansant presque alors qu’il écrase des mandibules à gauche, cogne des tempes d’un revers de colt à droite, prend un cowboy pour taper sur l’autre en face, se désaxe, se dérobe, esquive sur la pointe des pieds comme une ballerine sur le vieux parquet qu’il fait à peine grincer, tourne autour de ses adversaires, s’amuse à leur donner le vertige, s’appuie sur eux, les épuise, les évince un à un avec sa fougue increvable et aurait sûrement réussi à tous les mettre au tapis (femmes et enfants compris si ça avait dû en arriver là) si un gibier de potence n’avait pas décidé de signer son arrêt de mort prématuré : « Don’t move a muscle the albino, or I slit her throat! » Alors Bosie s’immobilise, se retourne lentement vers le soulard insensé aux dents dorés qui ose menacer la vie de Dame Jameson, une lame sous le cou de la belle. « You wanna die old man? » qu'il grince entre ses dents, un sourire vicieux les dévoilant, une rage sans nom vacillant derrière ses pupilles transparentes. Discrètement, ses doigts commencent à frôler son colt, il est certain de pouvoir trouer la peau du gredin avant qu’il n’esquisse le moindre geste. Jusqu’ici, il a prit soin de ne tuer personne, uniquement de les mutiler grièvement, par respect pour la maison du Seigneur, mais ce coup-ci, il n’hésitera pas. Il est sur le point de sévir quand la voix du prêtre se fait soudainement entendre, et d’ailleurs il était peut-être temps : « You will not do such thing! How dare you threaten to spill blood in our Lord’s house? Do you take us for heathens? » Piteux, l’arsouille libère la mère maquerelle et Bosie se détend. « We will throw these mecreants outside! And let the devil devour their souls! » « What the f- » Pas le temps de finir sa phrase, déjà les villageois se précipitent sur les dits-mécréants telle une horde de morts-vivants assoiffés de sang pour les pousser impitoyablement vers les grandes portes en bois de l’église. « Don’t touch me cocksucker! Eh get your fucking hands off her! » il rage en se débattant, Bosie, cogne sur les faces véhémentes qui se présentent à lui mais chaque fois que l’une disparaît une autre réapparait, telle une abominable hydre pleine de laiderons. Et si cette vision ne suffisait pas à faire courir un frisson d’horreur le long de l’échine de l’albinos, la flamme des bougies se met soudainement à vaciller toute seule, comme agiter par un vent inexistant. Les ombres s’allongent, s’étirent, se déforment et il tente de garder son calme pour ne pas inquiéter la Lady mais tout au fond, il n’en mène pas large le blond, tout ceci commence à bien trop sentir le roussi. Au loin, l’ecclésiastique murmure des paroles inaudibles, bien à l’abri derrière le crucifix qu’il tend droit devant lui. Quant au moustachu crispé, il se sent manifestement l’homme de la situation et déjà se prépare à retirer le cierge qui bloque l’entrée quand brusquement, venant de nul part, une furieuse bourrasque se lève au sein de la chapelle, soufflant toutes les bougies et plongeant les villageois dans l’obscurité d’une nuit noir en pleine après-midi. Une main sur la face d’un gueux, une autre en l’air, Bosie n’ose plus bouger, plus personne n’ose ciller. Soudain, un cri épouvantable à glacer le sang semblant venir de toute part et n’ayant rien d’humain fait trembler les murs de l’église et la panique reprend de plus belle. Leurs bourreaux semblent déguerpir en tout sens, du moins c’est ce que Bosie suppose à l’écoute des pas précipités et des bruits de bancs qui grincent sur le parquet et des cris chaotiques des braves gens terrorisés. Il suppose car il ne voit rien, si ce n’est la chose droit devant, la silhouette fantomatique au visage ravagé qui se dresse près de l’isoloir et semble tout droit sortir de ses pires cauchemars. Glacé d’effroi, Bosie sent son propre visage se décomposer quand l’ectoplasme se rue soudainement dans sa direction à une vitesse effroyable, ses talons cloués dans le sol, incapable de bouger. Quand une main froide saisie son poignet un cri suraigu se fait entendre et il met un moment à réaliser que le son s’est échappé de sa propre gorge. « Hush me boy, we mustn’t give into fear. » C’est la mère maquerelle qui le tire de sa torpeur. Sans réfléchir, il la suit où qu’elle l’emmène, ne comprend pas pourquoi elle parle de fer et de sel, ne réfléchit pas, il fait froid, des visages s’agglutinent derrière les vitraux, il en est persuadé, Bosie regarde droit devant lui, uniquement droit devant lui. Quand un nouveau sifflement lugubre lui perfore les tympans il a tout juste le temps de s’emparer d’un chandelier et de faire volteface pour pourfendre le spectre vaporeux qui se précipitait sur eux et le voit alors se décomposer sous ses yeux dans un amas de fumée. Plus blême que jamais, Bosie respire la bouche ouverte. « Holy f… holy… » « WITCHCRAFT ! » brame alors la voix de la blonde un peu trop près d’eux. Bosie entend le bruit d’une allumette, trouve l’idée pas bête, sort les siennes et en allume une à son tour pour tomber face à face avec la donzelle acariâtre. « Stop talking rubbish lady, you clearly off your kadoova » « How DARE YOU threaten my wife » s’enflamme le mariole crispé (et à présent échevelé) en s’extirpant du banc sous lequel il s’était couragement réfugié. « I didn’t. But if you insist rest assured I'll take pleasure crushing y’all’s fingers one by one if you don’t get the fuck out of my face »  « See?? s’excite la blonde, la voix tremblant sous la passion. I told you! I see the devil dancing in his eyes! Time is running out! Quick, SEIZE THEM AT ONCE! » « Much obliged ! » tranche le vieux fou aux dents d’ors en donnant un coup de canne sur la tête du blond - canne que Bosie s’empresse d’arracher pour la coller dans le nez du schnock qui se met alors à hurler à la mort. « ENOUGH! Those cocksuckers crawled out of hell to fucking kill us all and we’re obviously your best fucking shot at surviving this shit so stop fucking around, light up the fucking candles, seize any iron you can fucking grab and you, go fetch all the fucking salt your can find in the kitchen, NOW! » Son allocution autoritaire semble avoir raison de la pugnacité des villageois qui, après un court silence, se mettent soudainement en mouvement pour trouver fer et sel comme demandé. Bosie souffle, se passe une main sur le visage. Les voilà en paix pour quelques temps au moins. Quand l’allumette lui brûle le bout des doigts il la laisse tomber et en allume une nouvelle, puis suivant son propre conseil, il commence à rallumer quelques bougies non sans en donner une à Dame Jameson au passage. Après une courte hésitation, se sentant tout de même fort benêt, il ose néanmoins poser la question qui lui brûle les lèvres depuis ces quelques instants maudits : « So are you… are you a witch, milady? »

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Jameson Winters
Jameson Winters
la louve raffinée
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Présent
ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
CODE COULEUR : #336699
RPs EN COURS : Christmasbin [7]Alex

I'm a survivor :
ATELIER I ↟ Robin
ATELIER II ↟ Asher
ATELIER III ↟ Eve

Flashbacks ↠Gaby [f.b. #2]Laoise [3]

Réalités alternatives ↠ Zombinson [d.z.]Bloody Gaby [d.f.]Witchy Robin [d.f.]

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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



RPs EN ATTENTE : Phoenix [3]Phoenix [f.b.]Bosie me boy [d.f.]Slasher Night ↟ Robin [4] ↟ Robin & Phoenix [r.a. 2]

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AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
DC : Aisling l'effeuilleuse prude
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptySam 4 Juil 2020 - 3:17



Take me to church
Bosie & Jameson
"We were born sick, you heard them say it. My church offers no absolution."
Des hurlements éthérés s’élevaient vers les voutes insondables de l’église. Une litanie de peur comme étrange symphonie en ce lieu saint devenu le théâtre de toutes les horreurs. Plongée dans l’obscurité, je pouvais à peine discerner les silhouettes paniquées des autres rescapés tandis qu’ils se ruaient par-dessus les bancs, glissaient sous l’orgue, s’écrasaient contre les reliques avec moult cris étranglés. Mais je pouvais clairement distinguer les grands yeux violets de Bosie, éclairés par un pâle rayon lunaire. Assez du moins pour y voir se peindre l’incompréhension alors que je lui confiais les enseignements de mon frère. Nous venions à peine de rejoindre l’autel qu’un sifflement déchira l’air et j’eus tout juste le temps de me retourner pour voir une créature abominable flotter dans notre direction. Son visage déformé par une grimace, sa bouche comme un vide abyssal, ses vêtements déchiquetés, translucides, recouvrant un corps aux angles brisés. Paralysée par cette vision épouvantable, je reculai contre la pierre glaciale dans mon dos. Fort heureusement, les réflexes de mon brave compagnon étaient bien plus affutés que les miens quand il s’agissait de sauver nos vies. Sa main se referma autour d’un chandelier avec lequel il trancha le spectre d’un mouvement souple. La créature se désintégra dans une ultime plainte, plus lugubre encore que les précédentes. Une main plaquée contre mon cœur et l’autre agrippée à la roche humide, je tâchai de me recomposer quand le hurlement éraillé de la blonde qui tenait tant à nous jeter en pâture aux démons me fit sursauter. Voilà que la bourgeoise nous accusait de sorcellerie ! « Enough of this nonsense! » Je protestai en me massant le sinus, fort indisposée par ses babillages et accusations grotesques. Elle ne me prêta pas la moindre attention, préférant se lancer dans un duel de regards avec l’albinos, leurs visages hantés ondoyant sous l’éclairage vacillant de leurs allumettes. « How DARE YOU threaten my wife? » Reconnaissant la voix de l’homme de loi, je relevai les yeux pour tenter de l’apercevoir. Quelle ne fut ma surprise quand il se matérialisa entre nos jambes, rampant et grognant comme il semblait avoir quelques difficultés à s’extirper de la stalle sous laquelle il s’était terré. Et dire que ce petit homme lâche et colérique entendait protéger les villageois réfugiés ! Il n’avait visiblement pas plus de courage que le prêtre, qui n’avait d’ailleurs toujours pas cru bon de réapparaître.

Rassurés par les éclats de voix d’un conflit profondément humain, quelques badauds quittèrent leurs planques pour s’amasser dans notre sillage. Craignant une répétition des évènements auxquels nous venions d’échapper, je fronçai les sourcils et tentai d’accrocher le regard de Bosie pour lui faire comprendre que menacer de torturer ainsi nos compagnons d’infortune ne jouait pas forcément en notre faveur. Mrs Bullock ne perdit d’ailleurs pas le nord et sa voix de crécelle s’éleva aussitôt pour encourager l’audience oisive à s’emparer de nous. Il y eu un bruissement confus, une petite exclamation de joie, et le volontaire un peu trop audacieux se retrouva avec sa canne pointée sous le nez avant d’avoir pu terminer son geste. « ENOUGH! » S’écria l’albinos, dont la réaction me semblait tout à fait adéquate. « Those cocksuckers crawled out of hell to fucking kill us all and we’re obviously your best fucking shot at surviving this shit so stop fucking around, light up the fucking candles, seize any iron you can fucking grab and you, go fetch all the fucking salt you can find in the kitchen, NOW! » Drapée dans mon orgueil, je me redressai comme pour régner sur cette assemblée de mécréants. C’est avec une certaine satisfaction que je les vis se mettre en mouvement et s’empresser de suivre les consignes claires et pragmatiques de mon acolyte. Je lui adressai d’ailleurs un petit hochement de tête élogieux, un sourire fier sur mes lèvres finement retroussées. Une expression qui se figea aussitôt que son allumette lui brûla les doigts et s’écrasa sur le sol, nous privant momentanément de lumière. Il ne me fit pas patienter outre mesure dans l’ombre et en craqua rapidement une autre. Apprenant de son erreur, Bosie entreprit d’allumer quelques bougies pour chasser la noirceur nocturne qui avait envahi l’église en cette belle après-midi de printemps. J’acceptai volontiers celle qu’il glissa entre mes mains, approchai la flamme de mon visage pour réchauffer ma peau glacée. C’est alors que je remarquai son air hésitant, comme s’il n’osait me partager une pensée. Impatiente, j’haussai un sourcil pour l’encourager à s’exprimer et au plus vite. D’une voix vaguement embarrassée, il me demanda si j’étais une sorcière. Une sorcière, voyez-vous donc ! « Come now me boy… If a witch I were, why in heavens would I acquire my ointments from another enchanter? » Je répliquai avec un petit rire amusé. Puis, remarquant que cette explication ne lui convenait qu’à moitié, je précisai le fond de ma pensée d’un petit geste expéditif du poignet : « Undoubtedly I’m no witch. Nor are you some creature of the Devil. People like them will always try to define whoever makes them feel uncomfortable… in other words, people like us. »

Trop contents d’avoir trouvé quelque chose à faire pour se rendre utiles, ces derniers nous fichaient d’ailleurs enfin la paix et s’agitaient comme de beaux diables entre les murs centenaires. De gros sacs éventrés entre les bras, ils déversaient des cascades de sel contre les portes et devant les vitraux, suivant à la lettre les consignes sévères du prêtre. Revenu d’on ne savait où, ce dernier brandissait un grimoire douteux qui semblait détailler un peu trop précisément comment se protéger des damnés pour ne pas être considéré comme une œuvre impie. Les efforts faiblirent à mesure que la tâche avançait et un calme pesant retomba sur l’église. Une sérénité factice, car la malédiction semblait se terrer dans tous les coins d’ombre. Un frisson parcouru mon échine. Autour de nous, les voix se tarirent pour se faire murmures. Bientôt, on n’entendait plus que le bruissement discret des étoffes et quelques pas hésitants tandis que les ouailles égarées revenaient se réfugier au centre de l’église. Plus personne n’osait prononcer le moindre mot. Même les expirations tremblantes se faisaient rares tandis que l’attente nous étouffait. C’est ainsi que nous parvinrent les premiers bruits en provenance de l’extérieur. Par-delà les murs en pierres de taille, c’étaient des dizaines de grattements et sifflements qui s'élevaient. « It all seems to come from the graveyard… » Je finis par souffler à l’intention de Bosie, l’entraînant discrètement vers le mur opposé. Bientôt, des raclements de roche s’ajoutèrent à la sinistre composition, comme si les tombes elles-même s’ouvraient pour libérer leurs squelettes des entrailles de la terre. « CE SONT LES MORTS QUI REVIENNENT NOUS HANTER ! » Hurla la blonde acariâtre, ses traits déformés par une terreur presque jouissive tandis qu’elle pointait de son doigt noueux vers les ombres fugaces qui assombrissaient parfois les vitraux. Un frisson d’horreur traversa aussitôt l’assemblée et chacun s’empressa de trouver une arme sur les présentoirs ou dans les mains de son voisin. « Allons mes enfants, vous êtes en sécurité ici ! » Tonna le prête d’un ton faussement assuré, comme s’il essayait de se convaincre lui-même du pouvoir divin qui régnait sur ces lieux. « Tout à fait ! » Intervint le médecin d’une voix forte. Il avait profité de la confusion générale pour s’approcher des vitraux et les désignait d’un mouvement de poignet hautain : « Vous ne craignez rien ici car il n’y a rien à craindre dehors. Rien d’autre que le vent et la grêle ! » L’expression soulagée du prêtre se déforma sous le coup de l’offense et de la rage : « Comment OSEZ-vous ! » Son cri vengeur fut interrompu par un rire d’enfant qui semblait flotter autour de nous et son teint vira au blanc. « Was… anyone here with a child? » demanda-t-il après un moment de flottement, peinant à se souvenir la présence d’un petit être dans l’église avant cet instant. Moi-même, il ne me semblait pas en avoir remarqué, mais je n’y prêtai guère attention, supposant qu’il aurait très bien pu se cacher dans les jupons de sa mère jusqu’à maintenant.

C’était sans compter le hurlement dément de Mrs Bullock, qui renversa un banc et se précipita dans la direction du bruit. « MY SON! I PRAYED AND HE LISTENED. THE HOLY ONE GAVE ME MY SON BACK. » Partagé entre l’envie de prêcher la puissance divine et celle de s’abandonner à la peur qui hérissait déjà les cheveux sur son crâne, le prêtre resta interdit devant cette scène qu’il ne pouvait s’expliquer. « Mrs Bullock! Don’t be absurd, you know fairly well that your son is- » Tenta de tempérer son époux, un bras tendu vers elle - maigre effort pour la rappeler à lui et à la raison. Mais elle ne l’écoutait déjà plus, et sa silhouette disparu dans l’ombre. « This is madness. » Souffla-t-il à notre attention, oubliant vraisemblablement qu’il cherchait à nous exterminer quelques instants plus tôt. « The boy is dead. Saw him with mine own eyes! » Au loin, nous pouvions encore entendre le froissement de ses jupons et ses soupirs essoufflés tandis qu’elle appelait l’enfant perdu d’une voix éthérée. Et puis le silence reprit ses droits sur les lieux. Visiblement mal à l’aise, le prêtre jugea bon d’entamer un sonnet et quelques fidèles l’imitèrent timidement. O Lord God, Lamb of God, Son of the Father, that takest away the sins of the world, have mercy upon us. « Something isn’t right. » Je confiai discrètement à Bosie, passant nerveusement une main sur ma gorge pour tenter d'ignorer le frisson glacial qui descendait le long de ma nuque. « Nothing is right about this Goddamn situation! » S’énerva aussitôt Mr Bullock, pensant visiblement que je m’adressais à lui. Les dents si serrées qu’il ne parvenait plus à articuler le moindre mot, il poursuivit : « Like singing’s ever accomplished anything! I’ve had enough of this nonsense. Let’s locate my wife before she injures herself. » Il abaissa son chapeau comme pour me saluer et prit aussitôt congé de nous. « Let us be of help! » Je proposai précipitamment, jugeant opportun d’avoir l’homme de loi comme allié afin de tempérer les prochaines grandes idées de persécution que sa femme pourrait avoir à notre égard. Il sembla hésiter un instant, toisa Bosie du regard, puis hocha la tête d’un geste sec. Mon bras attrapa délicatement celui de l’albinos comme le voulaient les conventions tandis que nous faussion compagnie au groupe. Ainsi, le blond me protégerait des morts et le brun des vivants. Satisfaite de cet arrangement, je me penchai toutefois à son oreille car une question me trottait encore dans l'esprit et restait à être élucidée : « Tell me, me boy, do you remember seeing a child when we first sought asylum here? »
(c) DΛNDELION



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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptySam 18 Juil 2020 - 22:52


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« I'll worship like a dog at the shrine of your lies, I'll tell you my sins and you can sharpen your knife, offer me that deathless death. Good God, let me give you my life »
L
a flamme de sa bougie éclairait fébrilement le joli minois de la mère maquerelle et si le sourire énigmatique qui étirait ses lèvres aurait en d’autres circonstances éveillé moult rêveries en l’albinos, il ressemblait aujourd’hui dangereusement à une occulte preuve supplémentaire de la sorcellerie soupçonnée de sa belle. Aussi, Bosie resta sur ses gardes quand elle décida de répondre à sa question… par une autre question : « Come now me boy… If a witch I were, why in heavens would I acquire my ointments from another enchanter? » Incapable de répondre à pareil rébus, l’albinos fixa un regard vide sur la dame de cœur qui ne tarda pas à trancher plus limpidement, sa petite main s’agitant avec humeur : « Undoubtedly I’m no witch. » bah voilà, c’tout c’que j’demandais… voulut-il grommeler mais il se sentait aussi sot que soulagé et tâcha de ne pas en rajouter. « Nor are you some creature of the Devil. People like them will always try to define whoever makes them feel uncomfortable… in other words, people like us. »  Du revers de la main, Bosie essuya le sang qui s’était écoulé de son nez à son insu et tourna un visage de nouveau placide vers le nef de l’église comme pour y chercher une ombre vagabonde qui ne serait raccrochée à aucun être de chair et d’os. Ainsi la mère maquerelle ne méritait pas le bûcher et c'était uniquement son paltoquet de frère, le mage douteux. « A’ight… though it would ha’ been a good deal easier today had ya been a witch » qu’il plaisanta néanmoins, d’humeur légère. L'inquiétude ayant déserté son esprit aussi rapidement qu'elle l’avait mit à feu et à sang quelques secondes auparavant, l’albinos trouva bon de profiter de l'agitation fourmilière des villageois déversant sel et il-ne-savait-déjà-plus-quoi-d'autre dans chaque recoin de l’église pour s'installer confortablement sur un banc de bois non renversé tel un cowboy se prélasserait dans un champ de blé – chapeau sur le visage, bottes de cuir croisées l’une sur l’autre, seule la brindille au coin des lèvres manquait – et il se laissa bercer par les bruits d’affolements plus ou moins silencieux de ses congénères et la voix criarde du prêtre qui semblait vouloir donner des ordres à tout va. Le chaos, quand on le côtoie depuis assez longtemps, il finit par avoir quelque chose de rassurant. Et le chaos organisé, c'est toujours ce que le blond avait préféré. Les farfadets putréfiés, par contre, il s’en serait bien passé. Mais il n’y pensait plus non plus, s’assoupissant presque, attendant que cette obscure insanité laisse enfin place au soleil ardent du milieu d’après-midi comme il se devait. Quand, au bout d’un moment, il entendit la mère maquerelle reprendre discrètement la parole, il eu tout juste le temps de jeter un regard flegmatique dans sa direction par-dessous son chapeau que déjà elle attrapait vigoureusement sa main pour l'attirer contre la roche froide du déambulatoire. Quelque chose venait des tombes, disait-elle, et ça ne disait rien de bon à Bosie. Il plissa les yeux mais les vitraux colorés et sa vision trouble n'aidant pas il ne pu que distinguer des ombres par-delà les murs de l'église. C’est la vipère blonde qui indiqua avec plus de précision de quoi il en retournait quand elle vociféra que « LES MORTS REVENNIENT NOUS HANTER ». Ça, Bosie l'avait bien compris, merci, et depuis un moment déjà. Ne pouvait-elle pas se remettre au goût du jour ? Ils étaient en sécurité derrière le sel du jumeau fou, la mère maquerelle avait été formelle, alors pourquoi s'inquiéter ? Le prête s'empressa d'ailleurs de confirmer ses pensées d’un « vous êtes en sécurité ici » et Bosie opina. Indubitablement il ne pu s’empêcher de penser que la dernière fois que l’homme de Dieu avait clamé pareil discours il s’était retrouvé à voltiger au-dessus du vaisseau central avec des griffes invisibles lui lacérant les mollets… mais il ne fit rien de cette information. Ensuite ce fût au tour du doc d’entrer dans la danse pour clamer que ce qui les attaquait sauvagement n’était autre que le vent et la grêle et le prêtre ne put contenir son outrage qu’il stoppa néanmoins tout net quand un marmot crétin se mit à rire bêtement et Bosie se demanda pourquoi tout le monde affichait à nouveau une expression constipée. Ah, il se souvenait bien de l’époque où lui-même était môme et dévalait l’allée de l’église en riant à gorge déployée parce qu’il avait catapulté un cailloux pile dans le pif du vieux Swearengen - un exploit que personne n’avait acclamé à sa juste valeur et qui lui avait valu moult coups de bâtons. Manifestement, les pisse-froids moroses n’avaient pas plus d’humour aujourd’hui qu’ils n’en avaient hier. Ensuite il vint à son attention que le marmot crétin pourrait être un farfadet putréfié et il eut subitement beaucoup moins de compassion à son égard. En fait, rien qu’à la possibilité que la chose ricaneuse soit un spectre acariâtre, Bosie sentit sa gorge se sécher d'effroi et voulu se proposer pour tuer l’enfant lui-même, au cas où. Mais la blonde ne lui en laissa pas l’occasion, se remettant soudain à hurler en détalant dans l’obscurité et l’albinos dû se concentrer pour ne pas l’abattre sur le champ. Réflexe. De son côté, le moustachu crispé voulu expliquer à Bosie et Jameson que sa donzelle était folle à liée (mais ça Bosie le savait déjà) puis il ajouta que son fils était mort (et Bosie l’avait compris aussi). Ce qu’il ne comprenait pas, en revanche, c’était pourquoi le mariole indigné se contenait de raconter sa p’tite vie pathétique aux bonnes gens qu’ils voulaient condamner à mort plutôt que de récupérer sa démente de bonne femme pour la calmer voir la ligoter dans un coin le cas échéant… En face, le prêtre décida de commencer une p’tite prière, le moustachu aux dents serrées décida enfin de partir en croisade pour retrouver sa femme perdue et la mère maquerelle décida qu'elle et Bosie se joindraient à lui. « We… are? » Apparemment aussi surpris et peu enclin au copinage que Bosie, le député dépité toisant le blond tandis que le blond regardait la brune mais que la brune avait prit sa décision et comme ça ils se mirent tous en route. Bosie, lui, aurait préféré faire un nouveau cercle de sel juste autour de lui et laisser tout le monde crever autour mais quand la mère maquerelle voulait quelque chose, elle l’obtenait. De la même façon qu’elle avait voulu aller à l'église aujourd’hui malgré les sages protestations de son acolyte. Son jugement manquait cruellement de clairvoyance et elle jouait sa vie et celle de ses sous-fifres plus de fois qu’à son tour, mais elle décidait. Et Bosie, il la suivait. Présentement, dans un sous-sol lugubre où chaque araignée semblait le regarder de travers. Derrière eux, le prêtre et les fidèles récitaient toujours leurs prières et peut-être que ça marcherait, peut-être que ça ne marcherait pas, peut-être que ça ressemblait de plus en plus à du latin ou à une langue oubliée, Bosie ne savait pas, tout ce qu'il savait c'est que pendant ce temps ils n'essayaient pas de les embrocher, et pour l'heure ça suffisait. « Tell me, me boy, do you remember seeing a child when we first sought asylum here? » demanda la belle comme si les yeux de l'albinos avaient déjà été d'une aide quelconque. Son ouïe et ses autres sens, à l’inverse, étaient d’une précision irréprochable et il était certain de n’avoir entendu aucun marmot dans l’assemblée. La question n'était cependant pas la bonne puisque « Kid’s dead milady, qu'il répondit sur le ton de le conversation, watch out, il passa son bras autour de la taille de Jameson et la souleva sans mal pour qu’elle évite l’énorme flaque d’eau qui gisait au milieu du couloir. Il ne vit pas les mains qui en dépassaient et continua son chemin. Have ya not heard? Creepy little bastard prolly crawled inside before all the er… salt... witchery… thing… » Il cherchait encore ses mots quand une main froide vint lui cingler la gueule et il fit un bon en arrière sous le coup de la surprise avant de relever son chandelier au niveau de son attaqueur intempestif. La blonde. Elle avait réapparue, toujours à quelques centimètres de la face de Bosie, toujours courroucée, le regard plus vitreux que jamais. « Strewth! » soupira-t-il, exaspéré. Pourquoi diable cette harpie s'amusait-elle à jouer à cache-cache dans un moment pareil, se tapissant dans l'ombre pour réapparaitre hasardeusement ça et là et par la même le tourmenter de sa présence ostentatoire ? Bosie en avait assez, alors à l’attention du député, il préconisa : « Put a leash on that » « How DARE you! » siffla ce dernier entre ses dents toutes serrées pour la énième fois non sans resserrer son étreinte autour du bras de son aimée. « It's our son Mr Bullock! He spoke to me! He wants us to join him. We must, at once! » Sa voix criarde contrastait avec l'inexpressivité morne de son visage. « But what are you saying, woman! Why torment me this way? In front of our guests! » Ils se lancèrent alors dans un dialogue de sourds qui ennuya Bosie et il se mit à souffler longuement, ne prêtant pas attention à la vapeur blanche qui s’échappait de sa bouche ce faisant. Son regard blafard lorgna la corde qui pendait du plafond grinçant à quelques mètres de là et il se voyait déjà étrangler un ou deux gougnafiers qui s’y frotterait quand brusquement quelque chose de furtif et vaporeux se précipita dans ses jambes « MOTHERFUCKER » qu'il sursauta pour de bon cette fois et ne se jeta pas dans les bras de dame Jameson mais presque. Le marmot ! Le marmot sardonique qui était aussi chiant que sa harpie de mère, c’était lui, il en était certain ! « My sON » confirma d’ailleurs la blonde avant de se dégager de l’emprise du Député Incompétent pour courir à nouveau dans l'obscurité vers le rire à glacer le sang du mioche avarié et c'en fut assez, Bosie attrapa son colt et comme une massue il abattu un coup sec et puissant derrière le crâne de la bourgeoise qui s'avachie soudainement comme une poupée de chiffon sur le sol poussiéreux du couloir. Les yeux exorbités, les lèvres plus retroussées que jamais sur ses dents blanches parfaitement alignées et serrées, le visage déformé par l'horreur et la rage, le député semblait prêt à assaillir l’albinos d’un nouveau « how dare you » outragé mais les évènements prirent une tournure pour le moins inattendue quand il décida plutôt de se jeter face la première contre le mur adjacent. Bosie n’eut pas le temps de faire sens de cette technique d’intimidation douteuse que soudainement une force venue de nulle part le fit basculer vers l’arrière et sa tête percuta le sol. Il voulu se redresser mais un poids de crocodile le cloua à terre et quand il rouvrit les yeux c’est un visage ravagé par la moisissure et dépourvu de globes oculaires qui envahi tout son champ de vision. Les cheveux noirs poisseux et ruisselants de la créature coulaient sur le visage tétanisé d’effroi de Bosie et elle s’apprêtait à lui bouffait l’oreille (il en était persuadé !) quand il parvint enfin à atteindre le chandelier qu’il avait lâcher dans sa chute et pourfendit la fillette démoniaque qui disparue dans un amas de fumée. La bouche ouverte pour reprendre son souffle et ses esprits après cette attaque de marmot récalcitrant inopinée dont il ne se remettait pas, Bosie laissa sa tête retomber sur le sol. C’est là qu’il vit, comble de l’horreur, la face crispée du député qui voltigeait dans les airs au dessus lui et se rapprochait dangereusement de la corde qui pendait du plafond. Son instinct lui dit : cours. Son instinct lui dit : si tu cours t'es l'prochain. Sans se relever, l’albinos jeta son chandelier à travers la chimère qui disparue à son tour, assurant un coup virulent dans l’abdomen du moustachu qui retomba sur le sol comme un gros sac de pomme de terre sans cesser de fixer son sauveur-tortionnaire avec une expression des plus enragées. Estimant qu’il en avait déjà bien assez fait, Bosie se redressa précipitamment et attrapa la mère maquerelle par la taille pour la balancer par dessus son épaule et se mit à détaler comme un dératé pour rejoindre la pièce principale :  « Nope nope nope fuck this shit fuck that we’re goin’ we’re fuckin goin’ now! Milady if your insane enchanter brother source told ya how to send those cocksuckers back to hell now wou'd be a good time to say! »

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Jameson Winters
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la louve raffinée
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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptyDim 9 Aoû 2020 - 6:24



Take me to church
Bosie & Jameson
"We were born sick, you heard them say it. My church offers no absolution."
Bosie me répondit que l’enfant était mort, piétinant mon investigation visant à savoir si Mrs Bullock ne pouvait pas confondre son rejeton avec autre chose qu’un spectre. « Watch out. » Haussant un sourcil, j’eus tout juste le temps de l’interroger du regard qu’il me soulevait déjà du sol, évitant à mes délicates bottines de toucher quelque flaque d’eau moisie. Ma reconnaissance compensa vaguement l’irritation que je ressentais à son égard aussi je lui adressai un bref sourire de remerciement quelque peu tempéré par un froncement de sourcils sévère tandis qu’il poursuivait sa déduction boiteuse : « Have ya not heard? Creepy little bastard prolly crawled inside before all the er… salt... witchery… thing… » En dépit de mon impatience, je décidai de le laisser aller au bout de sa pensée, intéressée comme de coutume par les rouages insolites de son esprit. Une passion que ne partageait visiblement pas Mrs Bullock, qui avait profité de l’ombre enveloppante pour se glisser sournoisement jusqu’à l’albinos, ne révélant sa présence que lorsque sa main sèche gifla celui qu’elle entendait ainsi corriger. « Is this all really necessary? » Je soupirai, ennuyée par ces enfantillages et vaguement offensée par sa tendance horripilante à esquinter ce qui m’appartenait. S’ensuivit une querelle entre le jeune chien fou froissé et le député dépassé aux airs de perroquet. Frustrée de ne plus être au centre de l’attention, même si c’est bien à son sujet que les deux hommes ergotaient, la bourgeoise planta ses serres dans l’épaule de son époux pour lui susurrer : « It's our son Mr Bullock! He spoke to me! He wants us to join him. We must, at once! » Ses yeux brillaient étrangement dans l’obscurité et le ton fervent de son délire ne me disait rien qui vaille. « But what are you saying, woman! Why torment me this way? In front of our guests! » Que le député ait encore assez de bon sens pour outrecuider les délires de sa femme était une bien maigre consolation qui ne m’empêcha pas de grimacer discrètement face au ton plaintif de ses lamentations. Les hommes ne connaissaient-il donc que les pleurs ou la colère pour tenter d’assoir leur inexistante autorité ? Oh, comme je les méprisais… Ce dédain ne faisait d’ailleurs que renforcer mon affection pour Bosie, qui n’avait guère de place dans son esprit volatile pour ces intentions dissimulées. Non, sa violence avait quelque chose de pur, viscéral même. Comme celle d’un jeune loup uniquement guidé par ses instincts les plus sauvages, les plus - « MOTHERFUCKER. » Le cri m’arracha un sursaut et à mes pensées. Une main délicatement placée contre mon cœur affolé, je lançai un regard courroucé en direction de l’albinos qui frémissait encore de terreur contre mon bras. Perdue dans mes réflexions, je n’étais pas certaine de comprendre ce qui pouvait bien être à l’origine d’une telle réaction. Je n’eus pas besoin de m’interroger longtemps, au demeurant, car un frisson glacial remonta le long de mon échine tandis que Mrs Bullock confirma nos craintes en criant au retour de son enfant perdu. Elle voulut repartir telle une furie vers cet être abominable qu’elle refusait de voir avec le détachement nécessaire à notre situation, toute esclave de cet instinct primaire auquel je n’avais heureusement jamais succombé. Bosie l’en dissuada d’un coup maîtrisé contre sa nuque et elle s’effondra à nos pieds dans un froissement de tissus. « See me boy?  This is why women should never bear children. » J’expliquai d’un ton calme, jugeant opportun d’illustrer ma théorie à travers cette mésaventure. « This uncanny devotion is how men retain all the power and keep us ensla- » Je n’eus hélas pas le temps de terminer mon explication que le député, fort offensé par ma théorie – ou l’attaque portée sur sa femme – nous fit part de son indignation en se jetant contre le mur. « Good Lord! » Je m’exclamai, passablement horrifiée par un tel manque de retenue. Ce n’est qu’en voyant Bosie heurter le sol dans une pirouette semblable que je compris de quoi il en retournait. Nous étions de nouveaux assiégés par les forces démoniaques, et il était hors de question que je sois la prochaine à sombrer ! Le souffle court, je plaquai mon dos contre le mur humide et tâtonnai la pierre friable à la recherche d’une arme. Mes doigts rencontrèrent bientôt le métal froid d’un encensoir et j’eus tout juste le temps de l’attraper qu’un vide atroce comprima ma poitrine et glaça l’air dans mes poumons. Rien ne sert de courir, tu ne pourras pas m’échapper. Toi et moi ne ferons qu’un, pour l’éternité. La voix résonnait contre les parois de mon crâne, assourdissante. Les mains plaquées contre mes oreilles, je laissai échapper un cri de défi. Un éclair blanchâtre apparut et une jeune femme se matérialisa devant moi, la peau pâle comme la mort et le visage dissimulé derrière de lourdes boucles brunes. Le temps sembla se suspendre, figé par l’horreur qui m’envahissait. Et puis elle releva la tête et flotta dans ma direction, une lueur de folie dans le fond de ses yeux émeraude. Saisie d’effroi, je brandis mon arme et pourfendit la créature avant qu’elle ne puisse m’atteindre. Elle se dispersa dans un nuage de fumée, et son cri éthéré flotta dans la nef bien après la disparition de ses dernières volutes opalines. Une main fébrile appuyée contre ma poitrine affolée, je cherchai Bosie des yeux et constatai avec un certain soulagement que s’il était toujours à terre, plus rien ne semblait l’y retenir contre son grès. La lueur qui s’alluma dans ses yeux pâles m’alarma toutefois assez pour que je daigne suivre son regard. C’est ainsi que je découvris notre député, lévitant bien au-dessus du sol en direction d’une corde qui semblait n’attendre que son cou. Grondant et cognant, il se débattait comme un beau diable contre un ennemi invisible. Un détail qui n’arrêta pas mon brave Bosie, qui mit un terme à cette danse absurde en envoyant un chandelier s’écraser dans ses côtes. Mr Bullock laissa échapper une protestation étouffée avant de s’effondrer sur le sol en travers de sa femme, rompant ainsi les maigres efforts qu’elle mettait en œuvre pour se redresser. Tout à sa fureur, il braquait ses yeux exorbités sur Bosie comme s’il hésitait à le remercier ou le condamner à la potence pour un tel affront. Je me pris à dévisager l’albinos à mon tour, gagnée par la curiosité alors que je me remémorais les sages paroles de mon amie la sorcière celte. Ses iris violettes lui faisaient-elles entrevoir un au-delà que j’étais incapable de concevoir ? Naviguait-il entre deux mondes, voyageur solitaire et incompris, dont la perception dépassait l’entendement du commun des mortels ? Voilà une théorie qui me fascinait tout à fait, et que j’aurais volontiers creusé davantage s’il ne s’était pas chargé d’éventrer mon soudain intérêt à son égard en m’arrachant au sol comme une vulgaire cargaison de farine pour me balancer par-dessus son épaule. « Oh ! » Je m’exclamai, aussi offensée qu’impressionnée par cette force brute que je ne lui soupçonnais guère. « Nope nope nope fuck this shit fuck that we’re goin’ we’re fuckin goin’ now! Milady if your insane enchanter brother source told ya how to send those cocksuckers back to hell now wou'd be a good time to say! » Quelle ne fut ma surprise lorsque, non content d’avoir ainsi menacé ma dignité, Bosie entreprit de m’enlever ! Animé d’une étrange frénésie, il traversa à toute vitesse les couloirs étroits de l’église tandis que je rebondissais, impuissante, au grès de ses grandes enjambées. « We will do no such thing, put me down at once! » La voix hachurée par ses rebonds, les poings serrés par la colère, je tambourinai contre son flanc pour lui faire entendre raison. « Bosie! » Il finit par me reposer à contrecœur et ma désapprobation claqua contre sa joue pâle. Je pris ensuite la peine d’épousseter mes vêtements et réarranger les plis de ma robe. Pas question que je laisse ces goules hurlantes ou cette chevauchée sauvage détériorer mon apparence et mon entreprise. « We are not going anywhere. If such creatures found a way inside the sanctuary a church supposedly provides, who is to say what infamy could be lurking outside these doors? » Lâchant un soupir, je réarrangeai minutieusement ma coiffure. « Besides, I can still hear the rain pouring against the strained-glass and I refuse to soil my dress. » Et surtout, cette impression désagréable me collait encore à la peau, la sensation que quelque chose cherchait à s’épandre dans mon être. Comme le souvenir d’un passé dont je devais m’amputer avant qu’il ne m’ensevelisse toute entière. « Truth be told, I know not how to cast them away. » J’avouais d’une voix distante, réfugiée derrière le calme auquel je m’accrochais pour qu’il ne perçoive pas mon trouble ; la peur de succomber au seul fantôme qui pourrait m’ébranler. Ce pâle reflet que j’avais ignoré durant bien trop d’années. « My brother did tell me of old books of lore with spells and curses that can be cast and lifted. » Je lançai en agitant ma main comme pour tenter de dépoussiérer le vrai du faux dans les informations vaseuses qu’il avait daigné me communiquer au cœur du conflit. « If only I knew where to find- » Je m’interrompis, déconcentrée par les incantations du prêtre qui nous parvenaient de plus en plus clairement. Prise d’une révélation brillante, je m’empressai de lui partager ma découverte : « Tell me, me boy. Does this sound like latin to you? » Il tendit l’oreille et j’attendis, triomphante, impatiente de voir l’émerveillement illuminer ses yeux pâles devant mon intelligence. Comprenant avec une certaine déception qu’il n’aurait pas la réaction escomptée, je poursuivis sans me laisser décontenancer : « I don’t know what strange tongue of agony speaks our said priest, but the book in his hands doesn’t seem very holy. Fetch it for me, will you? » Je demandai, sûre de moi. Dans mon dos, retentirent un bruit de pas suivi des râles essoufflés du député. « How dare you… » Haleta-t-il, un doigt pointé vers Bosie et l’autre main sur sa cuisse pour soutenir son corps plié en deux par l’effort. Apparemment venu à un jugement durant notre absence, il s’apprêtait à en exprimer les conséquences. Hélas je n’avais guère de temps ni d’intérêt pour ses états d’âme, aussi je l’arrêtai d’une petite main autoritaire placée contre sa poitrine. « Not now deputy. Surely this can wait. » Il pinça les lèvres et écarquilla les yeux, la moustache gonflée par l’affront. Si les mots lui manquèrent pour exprimer sa vexation, ce n’était pas le cas de sa femme, qui s’accrocha à son bras et me lança un « whore » bien pesé et visiblement jouissif si j’en croyais son expression étrangement allumée. Les ignorant à dessein pour me tourner vers Bosie, j’hésitai une seconde, puis caressai son beau visage malmené. « Don’t get yourself killed me boy. » Je lui ordonnai, mes yeux plantés dans les volutes indescriptibles qui hantaient dans son regard violet.
(c) DΛNDELION


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

:l::

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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptyDim 8 Nov 2020 - 5:53


take me to church
« I'll worship like a dog at the shrine of your lies, I'll tell you my sins and you can sharpen your knife, offer me that deathless death. Good God, let me give you my life »
I
l s’est senti poussé des ailes, Bosie, le feu au cul dans le sens le moins grisant de l’expression. Il peut presque sentir le souffle glacé des affreux contre sa nuque alors il accélère le gaillard, ses jeunes jambes cavalant à la vitesse de l’éclair le long du couloir poussiéreux qu’il a emprunté en sens inverse quelques instants plus tôt, la mère maquerelle toujours fermement tenu en sac de farine par dessus son épaule et il serait bien sûr préférable de ne pas l’assommer au passage contre les murs étroits du vieil escalier dont il gravit les marches quatre à quatre mais sa priorité n’est là, une seule pensée obsède son esprit : déguerpir au plus vite de ces lieux maudits. Après moi le déluge, les farfadets moisis pourront bien bouffer qui bon leur semblent après, Bosie n’en payerait pas les frais. Mais c’était bien mal connaître la Dame Jameson que d’imaginer qu’elle se laisserait enlevée ainsi sans causer de soucis dans la foulée. Et elle tempête, la belle, crachote son nom comme un chat cracherait une boule de poils, martèle le flanc de l’albinos de son petit poing courroucé et Bosie sent bien qu’il n’a plus le choix, contre son instinct qui lui dit de continuer, il doit la reposer. Hell hath no fury like a woman scorned, comme on dit. La main gantée de la brune ne tarde d’ailleurs pas à cingler la joue du malfrat comme celle de la blonde quelques instants plus tôt et Bosie ne bronche pas. Il reste de marbre, les prunelles pâles braquées dans sa direction comme s’il voyait au travers tandis qu’elle s’époussette dignement avec des gestes secs et délicats puis annonce leur sentence : ils n’iraient nul part. Car si l’infamie est ici elle est partout, car il pleut, car elle refuse d’abimer sa robe. Bosie sent sa mâchoire se crisper alors qu’il détourne la tête. Il veut lui répondre que les filles pourront bien la lui laver, sa robe, si ça lui chante, qu’il préfère tenter sa chance dehors qu’enfermé dans ce piège à rat plein de morts et vivants fous, qu’il préfère la voir maculer d’un peu de boue que de beaucoup de sang surtout… mais elle n’entendrait pas raison, alors il ne s’attarde pas à battre en brèche, et il garde le silence requit de lui. Derrière elle, une silhouette chimérique danse dolemment dans le reflet du miroir brisé accroché à une armoire, se rapproche jusqu’à ce que de longs doigts pâles glissent lentement à travers l’entrebâillement des portes… et Bosie garde le silence requit de lui. La brune avoue alors ne pas savoir comment se débarrasser des laquais du malin, que son frère fou a parlé de vieux livres de sortilèges et malédictions et ça ne lui dit rien de bon, à Bosie, toutes ces viles manigances, mais heureusement elle enchaine sur autre chose : « Tell me, my boy, does it sound like latin to you? » Cette fois elle lui a posé une question directe et il se sent en droit de répliquer, l’ennui c’est qu’il n’a rien de bien malin à ajouter sur le sujet et après avoir tendu l’oreille pour entendre le charabia de l’homme de Dieu il se contente de marmonner un « ‘the fuck do I know what latin sound’ like… » peu courtois quoi que franc. Mais déjà elle l’envoie en mission. Le livre n’a pas l’air saint, dit-elle, fetch it for me, dit-elle, et Bosie acquiesce. Il ne sait pourquoi, il ne se pose pas la question. Ce n’est pas mécanique, il n’a rien d’un soldat, ne le ferait que pour elle. Mais à défaut d’être un bon soldat, il fait peut-être un fier chien de garde. Et puis alors qu’il va pour tourner les talons, les râles se font entendre, suivi du souffle court, suivi finalement de la face cramoisie du député non pendu. Il semble avoir oublié sa donzelle on ne sait où et Bosie hausse un sourcil. « How (pouf pouf) dare you (pouf) » il rage, tout essoufflé mesquin et rébarbatif qu’il est. « Yeah you’re welcome dickhead » sarcastique, immature, il riposte comme un gamin piqué à vif par l’ingratitude tandis qu’en face le doigt tremblant de ressentiment le pointe vilement mais la mère maquerelle a d’autre prêtre à fouetter et ne lui laisse pas l’occasion d’imposer sa sentence, plaçant sa main sur le torse de l’outragé pour le stopper tout net : « Not now deputy. Surely this can wait » Aussitôt rapplique la blonde harpie, à l’affut de nouveaux tourments à se mettre sous la dent, sans doute, et susurre quelques mesquineries en fixant Jameson de son air de supériorité saupoudré de démence. Au moins comme ça, elle ne cavale pas après de marmot putréfié, se dit l’albinos, pragmatique. Il relève les yeux vers la mère maquerelle quand elle caresse délicatement son visage, sa main aussi douce qu’elle pouvait être rêche, lui ordonnant de ne pas se faire tuer. Bosie opine et lui tourne le dos. Droit au but, il passe devant les villageois aux yeux vitreux sans les regarder pour se diriger vers sa cible. « Sorry padre, I’ll borrow that » Le livre glisse des mains du prêtre qui n’esquisse pas le moindre mouvement pour se défendre, ses lèvres continuant de remuer, Bosie ne comprend pas, il s’en fiche, ça ne change rien, il fait demi-tour et le dépose dans les mains de Jameson. Mission accomplie. « Like takin’ candy from a baby. Guy’s clearly off his head though, was readin’ it upside down and he’s so soporific e’rybody fell asleep » Les yeux du député s’écarquillent vaguement en fixant un point derrière Bosie, mais Bosie ne sait pas identifier cette nouvelle (ancienne ?) mimique crispée. Un pied dans la folie l’autre sur une peau de banane, qu’on disait, à les voir ainsi l’albinos se trouve infiniment plus sain d’esprit que tous ces paltoquets réunis. Las, il s’étire et se tourne vers la belle de nuit : « What now milady? »

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Jameson Winters
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la louve raffinée
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ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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POSTS : 6430 POINTS : 70

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
CODE COULEUR : #336699
RPs EN COURS : Christmasbin [7]Alex

I'm a survivor :
ATELIER I ↟ Robin
ATELIER II ↟ Asher
ATELIER III ↟ Eve

Flashbacks ↠Gaby [f.b. #2]Laoise [3]

Réalités alternatives ↠ Zombinson [d.z.]Bloody Gaby [d.f.]Witchy Robin [d.f.]

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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



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AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
DC : Aisling l'effeuilleuse prude
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
https://www.30yearsstillyoung.com/t7655-jaimia-winters-you-were-expecting-me-to-be-a-man-my-father-was-too
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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptyDim 22 Nov 2020 - 6:50



Take me to church
Bosie & Jameson
"We were born sick, you heard them say it. My church offers no absolution."
Il accrocha mon regard, m’offrant l’espace d’un instant le spectacle astral des volutes qui dansaient dans ses orbes violets. Ses sourcils pâles légèrement froncés, Bosie hocha la tête et se détourna presque aussitôt, ce qui ne m’empêcha pas de suivre des yeux sa démarche brave et intrépide alors qu’il se dirigeait vers la nef. Lui qui était prêt à fuir sans demander son reste semblait désormais s’avancer sans peur ni hésitation. Sans la moindre précaution non plus. Une main placée sur ma gorge pour en délier délicatement mon col de dentelle, je suivais la scène d’un œil légèrement agrandi par l’attention que je lui accordais. Mais aucun cri éthéré ne s’éleva dans l’assemblée, et les regards mornes restaient figés sur le prêtre dont je ne pouvais voir les traits. Obnubilé par ses psaumes démoniaques, ce dernier ne réagit même pas quand Bosie s’empara du livre qu’il semblait déclamer. Les mains toujours ouvertes devant lui, il continua ses incantations comme s’il tenait un ouvrage invisible entre ses paumes. J’en frissonnai d’effroi. « Something’s not right. » Un murmure pensif à l’intention de l’adjoint, dont la fureur vibrait toujours sous une moustache trop épaisse. « It’s that boy who ain’t right! How dare he steal a sacred book from a man of God! » Encore ce semblant de respect craintif à l’égard d’une puissance supérieur, cet aveuglement paresseux qui l’empêchait visiblement de faire preuve du détachement nécessaire à la mission que j’entendais mener. « His wretched soul will burn in the flames of hell! » Toujours ce sourire troublant sur le visage de sa mégère, maintenant agrémenté d’une lueur diabolique qui flambait dans son regard hanté. « Let our minds not be cluttered by the disputable throes of an afterlife when our only solace lies in finding a way to survive this day of doom. » Je répliquai en me massant délicatement la tempe pour chasser le mal de crâne que leurs esprits ralentis m’infligeaient. Fort heureusement, je pouvais compter sur la vivacité de Bosie, qui s’en revenait déjà d’un pas fringant, ses mains solides comme elles étaient délicates enroulées autour du précieux volume que je convoitais. « Like takin’ candy from a baby. » Mes bras ployèrent sous le poids étonnement conséquent de l’ouvrage. Surprise, je fis courir mes doigts sur les gravures anciennes et ces symboles que je ne reconnaissais guère, car ils ne représentaient ni ceux de la sainte trinité, ni ceux de l’antéchrist. « Guy’s clearly off his head though, was readin’ it upside down and he’s so soporific e’rybody fell asleep. » Un froncement de sourcils contrarié accueillit son compte rendu. Contrairement au jeune chiot qu’était mon acolyte, je n’étais pas entièrement convaincue par sa fine analyse. « What now milady? » J’aurais voulu lui faire part d’un plan précis. Détailler les étapes qui nous débarrasseraient des présences maléfiques que je sentais rôder entre ces hauts murs et dissiperaient les nuages noirs qui nimbaient ce jour de nuit. L’ennui, c’est que je ne savais pas à quoi imputer le pouvoir assommant de l’homme d’église maintenant que ce livre douteux lui avait été retiré. Aussi, plutôt que de répondre, je décidai de lui demander : « Why is it they were so absent-minded, you reckon? Are they still alive at the very least? » De nous deux, c’est Bosie qui les avait vu de plus près, après tout. Et j’étais toujours persuadée que l’albinos pouvait discerner bien des malédictions qui se soustrayaient à mes yeux. Je pris une inspiration, prête à recevoir son alarmante vérité ; certaine de ne plus pouvoir être surprise par quoi que ce soit désormais. Sauf peut-être de sentir le livre trembler entre mes mains glacées. Le cœur froissé d’une terreur ancienne, je vis les gravures s’illuminer comme si une lave d’or suintait de la reliure de cuir pour y ruisseler. La réponse de Bosie me parvint comme à travers un brouillard épais, sa voix étouffée par les murmures assourdissants qui emplissaient tout l’espace tandis que le liquide de feu embrasait la couverture, se creusait un chemin jusqu’à mes doigts, coula dans mes veines et scintilla sous ma peau d’albâtre. « Oh! » Je soufflai, parvenant enfin à écarter mes doigts au prix d’un indicible effort. L’épais volume glissa de mes mains et s’écrasa sur le sol avec un bruit mat qui se répercuta contre les murs de ce haut-lieu. « You… you did good me boy. » Je le félicitai d’un ton hésitant, désorientée. Je levai une paume jusqu’à ma poitrine comme pour contenir dignement les battements erratiques de mon cœur. Ce n’est qu’en sentant le contact de mes doigts contre l’étoffe que je remarquais qu’ils tremblaient. D’un geste vif, je baissai la main pour la dissimuler dans les plis de ma jupe. Avais-je été victime d’une malédiction ? Mes compagnons avaient-ils été témoins de mon trouble ? Difficile à dire, car si Mrs Bullock me dévisageait toujours avec l’air d’une forcenée, son mari fixait plutôt un point derrière Bosie, la main sur la crosse de son arme et la lèvre tout juste assez retroussée pour découvrir une rangée de dents trop blanches pour un homme d’action dans son genre. C’est alors que je remarquai le silence pesant qui s’était abattu à l’intérieur de l’église. Sans les éclats de voix du prêtre, seuls le vent à l’extérieur et le martèlement de la pluie contre les vitraux troublaient le calme inquiétant qui nous enveloppaient. Instinctivement, je suivis son regard et un frisson me glaça l’échine quand je constatai l’immobilité mortuaire qui s’était emparée des villageois autrefois si dissipés, et leurs yeux vides comme des puits sans fond qui semblaient nous transpercer. « Good Lord, what have you done… » Accusa l’adjoint en braquant un doigt tremblotant en direction de Bosie, qui lui semblait de toute évidence bien fautif en cette belle après-midi. Je n’eus pas le temps de rouler des yeux, car le prêtre se tourna lentement vers nous. La main de Mr Bullock retomba mollement le long de son corps tandis que la mienne attrapa vivement l’épaule de Bosie pour attirer son attention, mais surtout le rapprocher de moi afin qu’il me serve de garde du corps si la situation l’exigeait. Le souffle court, je voulus chercher son regard mais ne parvint pas à me détacher des traits de l’ecclésiastique qui nous faisait maintenant face, un sourire étrangement jovial fendant son visage figé. Lentement, il leva les mains dans notre direction comme pour nous accueillir, et c’est alors que je vis le sang épais qui s’écoulait goutte à goutte de ses paumes perforées. « MY LORD AND SAVIOUR! » S’écria aussitôt Mrs Bullock en se jetant à nos pieds. Des larmes ruisselants le long de ses joues creuses, elle embrassa le sol et entrepris de ramper dans sa direction. « Mrs Bullock un peu de retenue par tous les saints ! » Protesta aussitôt son mari en la retenant par la cheville. Plutôt que de lui faire entendre raison, ce geste mit la femme dans tous ses états. Échevelée, elle se mit à hurler et à se débattre en plantant ses ongles dans les dalles de pierres pour résister à sa poigne. L’expression amicale du prêtre se fit alors orageuse et sa bouche s’ouvrit si grand que j’eus un haut-le-cœur. Une clameur distante et sourde s’en échappa, comme un rugissement lointain que je pouvais à peine entendre. Pourtant, Mrs Bullock plaqua immédiatement ses paumes contre ses oreilles et lui répondit d’un hurlement sonore qui trouva écho dans la gorge des autres villageois. Les mains plaquées contre leur crâne, le corps courbé d’agonie, ils s’animaient comme pour lutter contre cette menace invisible. « Now, we run! » Je décidai soudain, la question de Bosie me revenant brusquement à l’esprit. J’ignorais quel sort s’était emparé du prêtre, ou encore de ses ouailles et je m’en fichais, pourvu que cette distraction terrifiante nous donne le temps de nous effacer et nous mettre à l’abri. Mes jupons dans une main, le bras de Bosie dans l’autre, je l’entraînai derrière un paravent avec la ferme intention de rejoindre le couloir qui menait derrière l’orgue où nous pourrions nous cacher. Notre tanière salutaire n’était qu’à quelques pas quand une force invisible m’arrêta net. Les poumons compressés d’une étrange terreur, les yeux écarquillés d’horreur, je plantai mes émeraudes dans les améthystes de Bosie. « The book! » Je soufflai à mi-voix en me retournant lentement. Il gisait toujours sur le sol, en compagnie de Mr et Mme Bullock qui s’y débattaient toujours. La pensée me traversai comme une évidence : je devais le récupérer coûte que coûte. D’un mouvement d’épaule, je m’arrachai à la poigne de l’albinos et avançai vers l’ouvrage.
(c) DΛNDELION


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

:l::

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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptySam 3 Juil 2021 - 21:31


take me to church
« I'll worship like a dog at the shrine of your lies, I'll tell you my sins and you can sharpen your knife, offer me that deathless death. Good God, let me give you my life »
«
Why is it they were so absent-minded, you reckon? Are they still alive at the very least? » questionne la mère maquerelle de sa voix sulfureuse saupoudrée d’indifférence et l’albinos jette un regard aux villageois figés sur les bancs de bois, les yeux brumeux l’échine courbé la gueule cassée. Il hausse les épaules « ‘fuck knows. Prolly he bored 'em to death » il répète en se frottant le nez du revers de la main, nonchalant. Mais quand il retourne le visage vers Dame Jameson, il ne croise pas son regard perçant songeur clairvoyant. Non, les yeux de la belle sont fixés sur l’énorme livre qui pèse sur ses délicates mains, le regard hanté, le petit corps agité de tremblements. Il la regarde un instant avant de s’enquérir de son état : « … Milady? » « Oh ! » elle lâche, fébrile, et l’ouvrage glisse de ses doigts pour s’écraser lourdement sur le sol dans un bruit sonore qui résonne contre toutes les parois de l’église et arrache un grognement offensé au député qui n’en a jamais assez de grincer des dents. « You… you did good me boy. » elle balbutie, presque essoufflée, déboussolée. Bosie fronce les sourcils. La mère maquerelle a toujours été maladroite mais elle n’a jamais, jamais été déboussolée. Si elle fait tomber un verre au lupanar elle se contente de claquer des doigts et la bonne accoure clopinclopant pour nettoyer les dégâts sans que Dame Jameson n’interrompe sa conversation un seul instant. Elle ne balbutie pas, ne flanche pas, ne s’excuse pas. Mais avec l’ambiance sombre et oppressante qui surplombe ces lieux, Bosie n’serait pas étonné de la voir tourner de l’œil avec une main tremblotante sur le front. Alors il regarde autour de lui, plisse ses yeux bigleux et se demande si lui plonger la tête dans l’eau bénite pourrait aider quand tout à coup il prend conscience du silence de mort qui les entoure. Plus de prières soporifiques du padre, plus de jappement hystériques de la blonde, plus rien... sauf les grincements de dents du député stressé que rien ni personne ne peut arrêter « Good Lord, what have you done… » il susurre entre ses dents justement et Bosie réalise qu’il le regarde fixement « ‘the fuck are you talkin’ about? » il rétorque avec un mouvement de tête vers le gaillard, agacé, las. Mais avant que l’autre ne puisse élaborer son accusation intempestive, il perd l’attention de l’albinos qui sent la main de la mère maquerelle sur l’épaule. Regardant derrière son épaule gauche puis la droite pour la chercher, Bosie finit par la trouver juste derrière lui, petite, le regard fixé sur quelque chose devant eux. « What? » il demande à voix basse mais c’est la blonde qui lui répond en lui vrillant le tympan : « MY LORD AND SAVIOUR! » elle braille et Bosie grimace. Bon sang ce qu’il déteste la voix de cette bonne femme. Il le regarde tomber à genoux, pleurer, hurler et embrasser le sol. Il voudrait lui coudre les lèvres mais comme elle continuerait de crier avec sa gorge il faudrait la lui trancher, pas d’autre possibilité. « Mrs Bullock un peu de retenue par tous les saints ! » implore nerveusement le député en jetant des regards crispés à droite à gauche, craignant certainement le jugement des villageois morts, et il la retient par la cheville. Ça la calme pas, la harpie, au contraire, elle redouble de fureur et de gémissements acharnés en s’arrachant les ongles sur les dalles de pierres de l’église. En même temps il est con lui on retient pas une donzelle par la cheville, se dit Bosie, gentleman, par les cheveux oui, mais pas la cheville.

Le hurlement sourd et vaporeux de l’homme de Dieu l’arrache à ses pensées et il relève aussitôt la tête, les yeux écarquillés. C’est là qu’ils les voient, les yeux vides des villageois braqués sur eux comme des zombies, les mains ruisselantes de sang du prêtre et sa bouche qui est grande comme la main de Bosie et c’est pas normal pour une bouche d’être grande comme la main de Bosie. Glacé d’effroi, il repense aux griffes invisibles qui lasseraient les mollets du religieux quand les portes de l’enfer essayaient de l’aspirer dans la brume maudite dehors et il repense au livre qu’il tenait à l’envers et aux villageois que ça endormait et il se dit que le vieux est probablement possédé par l’antéchrist en personne et si l’albinos n’était pas aussi pétrifié sûrement qu’il serait déjà entrain de battre en retraite plus vite que jamais. Mais ses membres ne lui répondent pas et il fixe impuissant cette scène affreuse où peu à peu tous les déments se mettent à hurler d’une voix d’outre tombe grave et aiguë à la fois et il ne peut même pas commander à ses paumes de se plaquer sur les tympans pour éviter qu’ils explosent d’en dedans. Déjà il sent le liquide poisseux glisser contre sa mâchoire alors que le sang s’échappe de ses oreilles.

« Now, we run! » il entend à peine l’ordre de Dame Jameson, mais sent sa main attraper son bras et le sortir de sa transe alors qu’elle se carapate élégamment, petits jupons relevés et mèches échevelés flottant derrière sa silhouette effrénée. Il sait pas où elle l’emmène mais il la suit précipitamment, agilement, aveuglement, jusqu’à ce que « The book! » Le regard hanté, elle fait volte face pour observer le vieux bouquin poussiéreux au loin. « What about it? » demande Bosie qui trouve que la priorité n’est pas franchement là. Pour toute réponse, elle avance lentement dans sa direction et l’albinos secoue vivement la tête « Who gives a shit, let’s go! » Mais la belle n’a toujours aucun instinct de survie et elle n’en a cure de ses conseils avisé et Bosie comprend qu’elle ne va pas s’arracher temps qu’elle n’a pas son foutu livre dans les mains alors il la rattrape par le bras et la tire fermement contre lui « Stay the fuck here, I’ll go fetch your fuckin’ book » il ordonne et puis il la lâche et retourne d’un pas décidé vers le foutu bouquin et par la même occasion vers le député qui s’accroche toujours pathétiquement aux mollets de sa donzelle. Derrière la grimace de douleur et la peur, il roule des yeux, l’albinos, et puis il commence à se pencher vers le livre quand tout à coup les hurlements s’arrêtent net et le silence retombe et ça sent pas bon du tout. Le blond et le brun échangent un regard, relèvent la tête vers les villageois qui les regardent fixement… et se mettent brusquement à les charger comme un seul homme forcené enragé. « What in the tarnation?! » « Oh fuck that shit » il jure, le palpitant dans la gorge, et il choppe le bouquin en même temps que le député choppe sa femme et ils détalent comme des dératés stressés du cul comme jamais. Bosie devant, le souffle crispé du député dans son cou et les cris de la folle pas loin derrière et il comprend que le gaillard l’a balancé sur son épaule pour l’emmener en lieu sûr comme si la menace c’était pas elle. Arrivée à la hauteur de Jameson, Bosie ne ralentit pas et la chope par la main alors qu’elle se remet à courir avec sa robe redressée, elle voltige autour de l’orgue et ouvre une petite porte cachée derrière. Bosie attend qu’elle s’y engouffre pour se retourner et sans hésiter il balance un violent coup de poing dans le nez du député qui s’y précipitait et tombe aussi-sec à la renverse, écrasant sa blonde au passage tandis que les villageois zombies se rapprochent à toute allure derrière lui. « L’albinos ! Par pitié ! » il supplie avec les yeux exorbités « No can do mate, good luck » et il referme la porte et il la barricade. Qu’il se fasse dévorer ou peu importe, Bosie s’en cogne, temps que ça leur fait gagner du temps et qu’ils ne se retrouvent pas coincer avec la folle harpie. Et pendant que des cris déchirants résonnent dans l’église, il se tourne vers la mère maquerelle et lui tend le livre pour lequel il a risqué son cul blanc trop de fois déjà : « Here. What the fuck is so important about it anyway? »

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INSCRIT LE : 08/03/2016
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Message(#) Sujet: Re: Take me to church ↟ Bosie Take me to church ↟ Bosie  EmptySam 7 Aoû 2021 - 5:07



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Bosie & Jameson
"We were born sick, you heard them say it. My church offers no absolution."
« What about it? » La voix de Bosie résonna dans mon dos, lointaine. I just have to retrieve it. Je lui répondis sans entrouvrir les lèvres, certaine toutefois qu’il pouvait m’entendre. Les doigts enroulés autour de l’étoffe de mes jupons, je luttai contre l’étrange courant qui entravait chacun de mes mouvements, comme si je me trouvais empêtrée dans l’eau trouble d’un lac translucide. Le chaos ambiant se fondit dans l’étrange onde qui m’entourait, tournoyant autour de mon corps, occultant tout sauf le livre, si près et pourtant si loin, à la limite de l’inatteignable. « Who gives a shit, let’s go! » Who gives a shit?! Who gives a shit about the air that we breathe, who gives a shit about the money that puts food in your mouth? A bout de souffle, je tendis la main en direction de l’ouvrage, les sourcils froncés de concentration et les dents serrées de douleur. Who gives a shit about the time that passes or about the blood in that flows in your heart? Who gives a- La morsure de ses longs doigts fins dans la chair de mon bras coupa brusquement ma tirade. Suffoquée, je m’arrêtai net, mon corps tiré vers l’insolent qui osait ainsi me retenir. « Stay the fuck here, I’ll go fetch your fuckin’ book. » Mes yeux se plissèrent et je sentis mes lèvres s’entrouvrir pour le corriger d’un discours éloquent. Seulement, seule ma langue s’en échappa, longue et fourchue comme celle d’un serpent, accompagnée d’un étrange sifflement. Un peu étonnée, je la refermai aussitôt et portai une main fébrile à ma gorge en déglutissant. Good Lord! Quand je fus remise de ma surprise, j’aventurai un indexe sur mes lèvres pour en tâter le bout, soulagée d’en reconnaître la forme humide et arrondie sous mes doigts. Je fus toutefois interrompue dans mon inspection par un frisson glacial coulant le long de mon échine. Vaguement irritée, je reportai mon attention sur le monde extérieur. Le calme éthéré qui régnait dans la nef, un silence si prenant que l’on entendait l’eau perler depuis hauts plafonds et s’écraser sur le sol en pierre. Le regard fixe, les villageois observaient Bosie et l’adjoint en silence… jusqu’à ce que sans un bruit, ils ruissellent dans leur direction. Ignorant le cœur qui remontait dans ma gorge, je repris fermement mes jupes entre mes mains et me laissai bien volontiers entraîner par l’élan de Bosie qui fonçait déjà comme un cabri vers l’orgue que je lui désignais tout à l’heure. « Here! » Je lançai en contournant l’immense instrument, appuyant mes paumes contre le bois massif, tâtonnant ses nervures à la recherche d’un contour inégal. Le trouvant enfin, je donnai un coup sec du plat de la main jusqu’à ce qu’une porte s’en détache, révélant un passage dans un grincement qui presque invitant, surtout comparé aux pas précipités des sbires du malin qui se rapprochaient inexorablement. « Follow me! » J’ordonnai en attrapant une torche pendue au mur à nos côtés, puis m’engouffrai dans l’ombre sans me retourner… du moins jusqu’à ce qu’un bruit de discorde n’attire mon attention. Les sourcils froncés, j’eus tout juste le temps de faire un pas en direction de Bosie qu’il avait déjà enfoncé son poing puis la porte dans le nez de l’adjoint, le laissant à la merci des villageois enragés. Well, there goes my plan… Un petit soupir las s’échappa de mes narines. « Relationships are what get you forward in life me boy. » Je jugeai bon de lui enseigner, massant délicatement l’arrête de mon nez du bout de mes doigts. « In a situation like ours, the ability to sustain said relationships can make a difference between your survival and your demise. » Mes sages conseils ne semblèrent guère atteindre l’albinos, qui n’avait visiblement cure de mes élucubrations, tout occupé comme il était à barricader le chemin comme pour s’assurer que nos derniers alliés ne puissent nous rejoindre en sécurité.

Quand il eut terminé, il se tourna vers moi, un petit air impertinent sur sa frimousse qui me plaisait autant qu’il m’horripilait. « Here. What the fuck is so important about it anyway? » Mon regard glissa de son visage à ses longues mains fines retenant l’ouvrage qui reposait entre elles. D’un geste vif, je m’en emparai jalousement. « Everything. » Je susurrai dans un chuintement en m’éloignant précipitamment pour me tapir dans le coin le plus sombre de la pièce. Je m’assis contre le mur friable et fit courir mes doigts sur la reliure de cuir, savourant la sensation de calme qui m’enveloppait. Soudain, plus rien n’avait d’importance. Ni les hurlements déchirants provenant du cœur de l’église, ni le chant sinistre du vent qui serpentait entre les tombes dans le cimetière, ni notre situation précaire, ni même le regard inquiet que le blond me lançait. « I… I’m not sure what this book entails me boy. » Je consentis toutefois à lui expliquer, pour le simple plaisir de m’entendre parler de mon précieux artefact. « I sense something. Something dark. Something powerful. Somethi- » Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase que le livre se mit à trembler entre mes mains et les lettres gravées dans la couverture s’illuminèrent à nouveau. Comme de la lave, les caractères anciens se reflétaient dans mes yeux, enflammant la forêt qu’on pouvait normalement y voir. Puis ils se mirent à couler lentement vers mes doigts, fleuves de sang s’insinuant sous ma peau d’albâtre, remontant le long de mes veines jusqu’à mon cœur pour y instiller ses étranges desseins. he wants the boy… D’abord une intuition floue, retranscrite sous la forme de mots qui explosèrent dans mon crâne, résonnant douloureusement contre ses parois. Les sourcils froncés, je relevai aussitôt les yeux vers Bosie, étudiai ses traits fins, plongeai dans le pourpre intense de son regard. But he’s my boy! Je l’avais trouvé, je l’avais pratiquement élevé, et j’étais bien trop consciente de sa rareté pour accepter de le céder ! he wants the boy… Plus forte cette fois, presque un rugissement, la voix enfla jusqu’à se diffuser dans mes membres, étouffant peu à peu mes instincts pour les remplacer par cette étrange certitude, cette mission cotonneuse, cette volonté impérieuse qui m’envahissait toute entière. Mes jambes se déplièrent et mon corps se releva sans que mes mains dussent trouver le moindre appui dans le mur humide. Sans que j’en aie la moindre conscience non plus, mon esprit habituellement si férocement ancré dans chacune de mes décisions battant en retraite face à cette force intrigante et foudroyante qui m’éludait. « It bears the forbidden secrets of the unseen, tales of lore long forgotten. Verses for the brave and they all sing praises to your name. » Le regard voilé d’une brume blanchâtre, je m’avançai vers lui, mes doigts fébriles flottant devant son visage pâle comme la lune, son image déformée par les ombres qui se déchiraient dans mon âme. « It says that only you have the power to save us all. » Du bout des phalanges, j’effleurai sa joue d’albâtre, traçai une petite coupure nette dans sa peau fine, recueillis une perle de sang sur la pointe de mon ongle, tranchante et acérée comme du cristal. « So go now, Bosie. Go and make me proud. » Child of the moon, a ghost upon earth, a beating heart in the underworld. Les sifflement encore, sauf que cette fois, la voix ne se contenta pas de résonner entre les parois de mon être mais vint flotter entre nous et se répercuter sur les roches qui nous entouraient, portée par un souffle glacial qui agita nos cheveux et fit vaciller la flamme de la torche accrochée au mur. « You will go if you care about me, and let the priest have your soul. » Il eut un mouvement de recul et je voulu tendre la main pour le retenir. Lies! La voix résonna encore. Moins forte, insufflée de ma propre indignation, semant le trouble dans son esprit comme dans le mien. Les sourcils froncés, je tentai d’ouvrir les lèvres, en vain. Un rage écumante m’envahit quand je réalisai que j’étais incapable de lutter contre l’entité qui m’habitait. Incapable d’intervenir pour l’épargner. Je n’eus guère ne temps de m’apitoyer sur mon sort et encore moins l’occasion de vérifier s’il m’obéirait, car un craquement sec retentit dans mon dos, suivi d’une exclamation horrifiée et d’un mouvement précipité. Un objet lourd percuta l’arrière de mon crâne dans un grand crac qui résonna dans chacun de mes os. La force qui m’habitait tenta de lutter pour maintenir à flots mon corps alors qu’il cédait à sa vulnérabilité humaine. Un bref sourire revanchard étira le coin de mes lèvres puis ma vision se brouilla alors que je m’écroulais sur le sol, non sans entendre un dernier cri belliqueux dans mon dos : « How… fucking… dare… you. »
(c) DΛNDELION


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The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

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