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 hold your head up high (clarck)

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Message(#) Sujet: hold your head up high (clarck) hold your head up high (clarck) EmptyLun 12 Nov - 22:11


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clara & jack


C’est dans ce genre de moment qu’elle aurait apprécié que les parents racontent plus souvent l’histoire du petit garçon qui criait au loup à leurs enfants. Dans son quotidien, cela lui aurait évité bien des surprises et particulièrement celle d’aujourd’hui. Faisant sa ronde habituelle dans les couloirs afin de vérifier que chaque étudiant est bien à sa place, derrière son bureau à emmagasiner tout un tas d’information qui, elle leur souhaite, leur sera plus utile qu’à elle, elle est interrompue par des cris qui s’échappent d’une salle derrière elle venant vraisemsablement d’une meute d’étudiant tenu d’échapper leur classe le plus vite comme s’il y’avait le feu. Et dans la mesure où c’est son travail de sonner l’alerte si un tel cas de figure se présente, elle ne perd pas une seconde avant de se précipiter à la porte de la salle et y être prise d’une sacrée sensation de malaise due à l’odeur qui s’en échappe. Sous ses yeux, Ellie Epstein, blanche comme un cachet d’aspirine et Madame Lennox, professeure de mathématique, dont le poncho qu’elle se vantait le matin même d’avoir tricoté elle-même semble être arrosé du liquide responsable de la fuite des élèves et de l’odeur qui heureusement, ne parvient pas à faire céder le cœur accroché de Clara. « Je ne comprends pas, elle disait qu’elle avait mal au ventre mais, elle le dit tous les jours. » justifie la professeure sous l’œil médusée de Clara, qui ne comprend pas ce qu’elles font encore à rester planter là. Toutefois, on notera pourquoi il est important de ne jamais mentir. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » demande Clara, tout en tapotant déjà sur son téléphone pour appeler une ambulance, la pâleur de l’élève et sa façon d’être pliée en deux, il ne lui faut pas plus de détails pour justifier un appel. « Allez vous changer ! » Qu’elle ordonne à sa collègue, avant que celle-ci ne rende tout l’monde malade « Et demandez au gardien de venir. » Qu’elle ordonne avant de s’approcher de la jeune fille, bien trop dans le mal pour articuler quoi que ce soit, pour au moins la faire changer de place, loin de son petit déjeuner.

C’est aux urgences qu’elle se retrouve, totalement en panique. Tout s’est passé très vite à l’arrivée des ambulanciers, ils ont tout de suite annoncé la couleur du mal qui frappe la petite Epstein : l’appendicite. Enfin, ils supposent. Le diagnostic ne sera que confirmé une fois arrivées à l’hôpital, où Clara s’évertuera pendant presque une heure à tenter de joindre le père de l’enfant. Elle ne s’emporte pas en laissant des dizaines de messages. Ce qui est un miracle sachant comment elle ose s’adresser au paternel en temps normal. Elle reste une conseillère agréable mais jusqu’au moment où elle parvient enfin à l’avoir au téléphone, elle sent sa patience qui la quitte de plus en plus. L’adolescente est en souffrance et malheureusement, la conseillère du lycée n’est pas habilitée à signer le consentement pour l’opération. Deux heures se sont presque écoulés depuis le moment où Ellie a tout déversé sur sa professeure de math et enfin, la chevelure brune parsemé de quelques cheveux blancs de Jack apparait à l’horizon. Elle se retient d’avoir tout pensé sortant du cadre de la situation en l’apercevant. Visiblement perdu, comme à son habitude, c’est elle qui l’attrape au passage. « Par ici, ils attendent que vous pour l’administratif et l’envoyer en chirurgie. » A ce moment, ce n’est que sa réelle inquiétude pour la p’tite rebelle qu’elle a appris à apprécier qui parle, mais elle tait tout d’même quelques remarques concernant le fait qu’on ne tombe pas malade comme ça d’une minute à l’autre.
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Message(#) Sujet: Re: hold your head up high (clarck) hold your head up high (clarck) EmptySam 17 Nov - 0:07


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Le matin, tôt, il était rentré sans regarder derrière, café à la main, clope au bec. Il voyait très rarement le soleil se lever Jack, il était de ceux qui prenaient leur temps au réveil, qui s’étiraient longuement dans les draps, snobbaient les alarmes, laissaient au corps tout son temps pour s’étirer, sortir un orteil, traîner de la patte jusqu’à la douche. Encore endormi, brûlant de sommeil, la voix rauque, la toux facile, et l’eau chaude qui servait autant de relaxant musculaire que de snooze naturel. Mais aujourd’hui, c’était différent. Ellie avait dormi chez des amies la veille, qu’elle disait, qu’il croyait. Parce que la confiance avait commencé à être quelque chose sur lequel ils travaillaient tous les deux. Se dire les choses comme elles sont, résultant la majorité du temps par l’adolescente qui faisait remonter de vieilles querelles contre lui alors qu’il n’était pas présent. Elle lui reprochait le monde à chaque fois qu’il laissait le silence naître en eux, elle lui criait sa peine et son impression d’abandon, sa rage et ses idées de rejet, dès l’instant où il ne répondait pas ce qu’elle voulait entendre. Au moins, elle lui parlait. Au moins, Ellie avançait au même rythme que lui, chaotique, difficile, incertain, mais c’était un avancement en soit. Il avait profité d’une maison vide pour passer la nuit à ranger ses instruments, à les accorder tous et chacun, à noter des bribes de paroles, de mélodies. Il s’était même surpris à ressortir ses vieux carnets, ceux dans lesquels il composait avant, ceux qui appartenaient à ses autres vies, au groupe, au Canada, à la tournée, à ses souvenirs de roadie. Tellement, qu’il n’avait pas dormi. Carburé au thé et à l’inspiration, à l’encre qui tache sa paume gauche, aux plis tapissant son front qui résument ses idées couchées sur papier, à la vie qu’il s’imagine, à l’album sur lequel il bosse sans s’en rendre compte. « Il fait quoi, là? » qu’on avait entendu résonner dans les couloirs de Bananas & Blow, alors que les habitués entraient comme dans un moulin, repérant la salle d’enregistrement verrouillée à double tour, et le Epstein qui s’y était maintenant étalé.  « Il écrit. » les sourires curieux avaient suivi, quelques coups d’oeil intrigués par-dessus les épaules passantes. On le savait couche-tard et lève-tard, on le connaissait lambin, on l’imaginait ermite. De le savoir ici depuis l’aurore réchauffait les coeurs, de le voir dans son élément était presque une forme de méditation, une transe que le grattement des cordes qu’il caressait du bout de l’index et du pouce guidait doucement. « Depuis longtemps? » et on hochait de la tête, fasciné par la bulle dans laquelle Jack s’était enfermé à double tour.  

La bulle éclata un peu après le lunch, qu’il avait évidemment snobbé, trop dans son élément pour capter autre chose que le son qu’il créait à répétition, les audios qu’il réécoutait, les mots qu’il agençait. La suite d’appels manqués sur le téléphone de B&B qui avait fini par alarmer l’un des bohèmes errants dans l’entrée, lui qui avait passé les dizaines de messages à un Epstein livide. Il ne se souvenait même plus du trajet entre le studio et l’hôpital, il n’avait absolument aucun souvenir de l’aller en ascenseur, débarqué à bout de souffle dans un couloir puant le javel et agressant de néons qui lui brûlaient les rétines. Désorienté, il laisse Clara se charger de la suite, se raccrochant à ses mots comme tant d’autres fois avant, déviant sa trajectoire pour se poster devant l'infirmière qui déboulait à sa suite. « Jackary Epstein, je suis son père. » à ses questions, à ce formulaire qu’il ne lit même pas, gribouille maladroitement son nom là où il faut, écoute d’une oreille attentive, le regard perdu au-delà l’horizon à la recherche du moindre signe de sa fille. « Elle… elle avait mal au ventre depuis un peu plus d’une semaine. » ce n’est que lorsque tout semble en règle et qu’ils peuvent procéder à l’opération que Jack relâche la bombe, la mâchoire crispée, l’inquiétude d’avoir encore une fois, une énième fois manqué à sa tâche. D’avoir été aveugle, d’avoir cru à la facilité, d’avoir échoué.  « Je peux aller la voir? » la question est rhétorique, et qu’il demande à miss Davis l’autorisation de passer au bloc opératoire n’a même aucun sens. Mais à ce rythme, ses pensées vont trop vite pour sa raison, son coeur bat trop mal pour qu’il reste calme.
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Message(#) Sujet: Re: hold your head up high (clarck) hold your head up high (clarck) EmptyJeu 29 Nov - 21:34


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Elle ne prend pas le temps d’un bonjour, d’un résumé de situation ou même d’un énième reproche parce qu’elle tente de l’appeler depuis longtemps. Clara va au plus simple, au plus important en attrapant le bras de Jack pour qu’il donne enfin son accord pour qu’Ellie puisse aller au bloc opératoire. La conseillère en a la boule au ventre de peur et d’urgence quant à ce qui vient d’arriver et elle observe sur le visage de Jack qu’il en mène encore moins large qu’elle à ce sujet. Sans attendre plus longtemps, parce que malgré tout, Clara avait faire en sorte et insisté pour qu’on prépare l’adolescente de sorte à ce qu’il n’y ait plus qu’à après signature, l’infirmière file. Elle ne donne pas de détail mais elle est certain que ça viendra plus tard, quand Ellie sera entre de bonne mains, et surtout quand elle ne souffrira plus. « Elle… elle avait mal au ventre depuis un peu plus d’une semaine. » annonce Jack, troublé, elle devine qu’il doit être à ce moment précis en train de retracer chaque échange avec la jeune fille qui pourrait lui donner le moindre indice sur ce qu’il se tramait. Ce que Clara déplore, c’est qu’elle ait préféré continuer à souffrir en silence plutôt que d’en parler à son propre père pour qu’il l’emmène voir un médecin. Là n’est pas le moment de la conversation mais elle prend note de se renseigner sur la direction qu’a pris leur relation. Cela fait un an qu’elle les suit et l’amélioration est au final, à peine palpable. « Je peux aller la voir? » Elle s’étonne, ne comprenant pas le sens de la question. A quelques mètres d’eux, la porte affiche bien que le bloc est interdit au personnel non-médical et cette information ne peut être ignorée. Alors qu’ils sont assis à attendre, elle se dit que maintenant, elle devrait retourner au lycée mais en y pensant avec le regard inquiet du père à ses côtés, elle ne peut s’empêcher de penser que peut-être, elle ne devrait pas le laisser seul. Clara peut-être bonne conseillère, mais elle reste très limitée en ce qui concerne le réconfort. Le plus naturellement possible, elle tente d’être agréable et dépose une main sur son épaule pour se faire rassurante. « Vous savez, maintenant, elle est entre de bonnes mains. Ça va bien se passer. » Du moins, elle espère sérieusement que le temps ne l’a fera pas mentir et que d’avoir trainé à la diagnostiquer ne va attirer des complications. Pour la blonde, c’est toujours ça le problème du réconfort, c’est qu’on dit des trucs qui ne sont peut-être pas vrais, que le destin peut vous mettre un coup dans la face et vous faire mentir et ça, c’est bien chiant parce qu’on se retrouve con et malhonnête et ça, Clara n’aime pas. Elle a horreur de ne pas être à 100% sûre de ce qu’elle avance, mais elle fait l’effort parce que sociétalement, c’est ce qui est attendu : d’être optimiste, et non de faire un constat basé sur ce qu’elle sait réellement. « N’essayez pas de vous faire du mal en vous demandant ce que vous auriez pu faire. » Elle ne le dit pas, mais de toute façon, les dés sont déjà jetés.
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Message(#) Sujet: Re: hold your head up high (clarck) hold your head up high (clarck) EmptyLun 3 Déc - 3:27


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Il détestait les hôpitaux. Il détestait leur air lourd, l’odeur de désinfectant qui émanait de chaque porte entrouverte, le son en écho de ses pas traînants sur le linoléum trop ciré. Il détestait les conversations en aparté des médecins, les regards des patients qui attendaient, l’attente en général. Il détestait la boule qui se formait dans sa gorge à chaque moment où il avait à passer ne serait-ce que proche d’un hôpital, depuis Jude, l’impression de revenir 4 ans en arrière, de revivre chacun des épisodes, un après l’autre, de sa maladie jusqu’à son espoir de rémission. Jusqu’à la fin. Et encore plus que tout le reste, il détestait qu’Ellie soit ici plutôt qu’elle ait manqué les cours pour aller fumer derrière les estrades, pour parcourir le ville fenêtres baissées avec son copain du moment, pour s’incruster au studio et lui envoyer pique par-dessus pique durant chaque enregistrement, bousillant le volontairement et le coeur léger travail de son père. Jack détestait tout de cet endroit et encore pire il se détestait lui-même, mais ça, ce n’était pas nouveau, c’était du déjà vu, du réchauffé. En ce qui a trait à sa fille, il se détestait quotidiennement, assez, qu’il avait tristement commencé à apprendre à vivre avec.  « Oui, je… elle est en sécurité, maintenant. » qu’il bafouille, cherchant ses mots sans grande envie de les trouver, tentant tout de même d’être le moindrement poli avec la conseillère d’orientation qui avait assuré la situation comme lui n’avait pas pu (su) le faire.  « C’est vous qui avez été avec elle depuis le début? » la question est rhétorique, elle ne serait pas là si ce n’était pas le cas, elle n’aurait pas laissé pléthores de messages sur sa boîte vocale si elle n’avait pas été là dès le début, dès l’alarme.  « Merci. »  et sa gratitude lui semble dérisoire, ses remerciements sont trop minces, trop légers, trop communs, pour avoir été présente quand encore une fois, lui ne l’était pas.

Si miss Davis tente de le dédouaner sans faire dans la dentelle, il encaisse, d’un hochement de tête évasif. Perdu dans ses pensées, Jack se mure dans les réflexions et les questions à travers, dans un monde où il se sent un peu plus comme un père et non comme un ennemi. Il ressasse pour mieux comprendre, se flagelle à travers, mais en retrouve un certain apprentissage. Il pense à sa fille derrière les portes battantes, il pense à Ellie qui est justement entre bonnes mains, à Ellie qui est forte et qui passera à travers, à l’opération de routine qu’il avait lui-même eue une vie avant. Il pense à ce qu’il lui achètera à la machine distributrice une poignée de minutes avant qu’on l’autorise à aller la voir, au vieux recueil de Bukowski qui traîne dans son sac bandoulière qu’il lui laissera, pour qu’elle se plonge dans des textes léchés sur des pages toutes plus jaunies que vieillies, plutôt que dans les yeux inquiets d’un Jack à la fibre paternelle qui se découvre. Une longue inspiration plus tard et il émerge le Epstein, il se replace brièvement sur son siège inconfortable sans que cela ne change quoi que ce soit, attrape le regard de la jeune femme qui n’a pas quitté son champ de vision tout ce temps, et laisse aller, dans un soupir.  « On devait aller lui acheter une valise qui tienne la route ce soir. » sa voix rauque se casse sur le début, parce qu’il n’a presque pas parlé de la journée, parce qu’il était dans un autre monde, qu’il est revenu brusquement sur Terre. Jack fait référence au voyage prévu au Canada, leur premier retour à leurs origines, au pays le temps de deux longues semaines enneigées, pour Noël.  « Sa grand-mère ne cautionne pas que j’ai ce qu’il faut. » un rire accompagne ses paroles, sans grand étonnement. Encore heureux, la mère de Jack était une femme rigide mais généreuse, exigeante mais attentive. Et envers et contre tout elle connaissait très bien son fils et sa faculté à fourrer ses vêtements et ses affaires dans le premier baluchon du bord. Si Ellie ne s’en serait pas plaint, c’était sa façon à elle, à grand-maman, de faire partie de leur éclectique famille à nouveau.
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Message(#) Sujet: Re: hold your head up high (clarck) hold your head up high (clarck) EmptyDim 23 Déc - 23:05


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C’est tendu comme situation parce que s’il y’a bien un rôle que Clara est incapable d’assumer, c’est bien celui de l’épaule bienveillante sur laquelle on peut trouver du réconfort. Elle avait toujours eu les pieds sur terre et rien de ce qu’elle dira changera le fait que l’issue de la journée dépend surtout du niveau de compétence du médecin qui va s’occuper de découper l’appendice d’Ellie et non de quelques paroles qu’elle aura balancé en l’air en espérant que le destin ne la contredise pas. Après tout, la gamine était dans le mal depuis un moment, elle ose imaginer que dans le bloc, ça ne sonne pas joli-joli mais elle se garde tout commentaire à ce sujet, si elle ne sait pas comment être compatissante, elle sait néanmoins taire ce qui n’aide pas la situation et exposer des faits, souligner l’état de l’adolescente n’aide absolument pas. « Oui, je… elle est en sécurité, maintenant. » Et c’est ça qui compte au final. Elle appuie du regard afin de faire comprendre que c’est ça qu’il faut garder en tête, mais évidemment, ce qui se passe dans la tête de Jack la dépasse de loin. Elle n’a pas d’enfant et elle est à des lieux d’imaginer que ce qu’il ressent, son esprit pragmatique est à des lieux de se le figurer. « C’est vous qui avez été avec elle depuis le début? » Depuis le début, elle ne sait pas, mais au moins depuis qu’elle a renvoyé son petit déjeuner sur sa table en classe. « Merci. » Qu’il ajoute, alors qu’elle n’a pas eu le temps de répondre. Probablement que la bienséance voudrait qu’elle minimise, qu’elle réponde qu’elle n’a fait que son travail mais elle n’en fait rien. C’était naturel d’accompagner Ellie jusqu’ici, point barre. S’il se décide à en exprimer dans la reconnaissance, alors elle va l’accepter sans faire de chichi.

Le silence finit malgré tout par s’installer. Quand elle pose les yeux sur lui – ce qu’elle essaie d’éviter au max parce qu’elle reste gênée de leur entrevue dans la ruelle – elle s’aperçoit de la ride sur son front, celle qui plisse dès qu’il est question d’Ellie, dès qu’elle l’informe d’une frasque ou qu’elle le met en garde que cette histoire ne finira pas bien, sauf que là, sa ride semble bien plus plissée que d’ordinaire et elle sent que là-dedans, ça cogite bien trop fort. Avec quelques mots, elle tente d’évacuer la culpabilité, celle de se demander ce qu’on aurait bien pu faire pour en arriver là, mais si l’appendice de la jeune fille avait décidé de s’enflammer, rien ne l’aurait empêché. Lui ne répond rien à sa remarque. Sans doute parce que c’est bien plus facile dans ces moments que de s’affliger et si elle était honnête, elle dirait que ce n’est pas plus mal qu’il réalise tout ce qu’il ne fait pas et qu’il devrait faire, au moins s’il veut que ça marche. C’est brutal. C’est méchant. Mais elle pense sérieusement que quelque part, ce n’est pas plus mal que ce soit arrivé si ça lui donne un bon coup de pieds au cul. Elle regrette juste que ce ne soit pas ses mises en garde qui aient initié la chose. « On devait aller lui acheter une valise qui tienne la route ce soir. » Il brise le silence. Ses paroles confirment par la même occasion ce qu’elle pensait : il cogite. Elle ne répètera pas ce qu’elle a dit précédemment. Peut-être que s’auto-flageller est sa façon à lui de gérer la situation. « Sa grand-mère ne cautionne pas que j’ai ce qu’il faut. » Elle ne le dira pas, mais elles sont deux à le penser. Aussi encourageante qu’elle le peut, Clara se contente de répondre « Vous pourrez y aller la semaine prochaine. » car après tout, il reste encore un sacré paquet de temps jusqu’à Noël et l’appendicite ne demande pas des mois pour s’en remettre. Ne supportant pas plus le silence, elle ajoute alors. « Et sinon, elle a réagi comment vous lui avez dit ? » Pour le Canada. Parce qu’en soi, niveau scolaire, le voyage n’avait rien changé à son comportement.
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Message(#) Sujet: Re: hold your head up high (clarck) hold your head up high (clarck) EmptyDim 6 Jan - 22:52


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Et Clara était là depuis le début, qu’il songe, pensant bien au-delà de l’hôpital, mais plutôt depuis la rentrée, depuis l’entrée d’Ellie à l’école du quartier, depuis leurs débuts à Brisbane. À froncer du nez à ses mauvaises réactions, comme si elle le lisait bien mieux que lui-même, et qu’à travers, elle ne se gênait pas pour jouer le rôle du miroir brutal de vérité. « J’imagine, oui. » que la question des valises est dérisoire, qu’il s’emporte de détails lui qui ne voit jamais le portrait global de chaque situation, lui qui se perd dans sa tête bien plus souvent qu’il ne change de chemise. Jack se redresse dans son siège, réalisant à quel point il s’enfonce et dans ses pensées sombres, et dans sa posture, maudissant les panneaux lui interdisant la clope à l’intérieur, comprenant l’intention tout de même. C’est là où on sait qu’il est vieux, lui qui a connu l’avant, lui qui a déjà craqué un briquet et un autre dans les couloirs de l’urgence, après s’être retrouvé hospitalisé pour des conneries durant son adolescence de débauche. Le silence devenu son langage premier, il est soulagé tout de même, et laisse échapper un soupir qui augure en ce sens, lorsque la blonde lui ouvre la porte d’une potentielle conversation. Depuis l’altercation au théâtre et les limites qu’elle aurait bien pu mettre sur peu importe ce qui se dessinait entre eux, Jack ne prend pas ses aises, Jack reste en retrait. « Comme je m’y attendais. » il esquisse un sourire en coin, presque mystérieux, s’il ne se dépêchait pas d’aller à l’essentiel, et à la fierté qui complète le reste. « Ce qui veut dire que je commence à arriver à la lire, un peu. » le premier surpris restant Jack, qui n’aurait jamais cru pouvoir être en mesure d’anticiper quoi que ce soit, quelques frasques posées de sa gamine se permettant au quotidien de brouiller les cartes, de vivre d’impulsivité.  « Elle ne voulait pas quitter ses amis pour les Fêtes. Apparemment. » et il précise d’une voix rauque, sachant pertinemment que miss Davis verra aussi clair que lui dans le jeu de la jeune canadienne, qui contre toutes attentes, avait fini par craquer d’elle-même un soir comme un autre, trouvant son père à écrire au salon, le thé aussi fumant que les idées. « Jusqu’à ce qu’elle me dise que ça lui faisait mal, d’y retourner. Sans que sa mère soit là. »

Comme à chaque fois où Jude est mentionnée, comme à chaque instant où il sent son prénom rouler sur sa langue sans qu’il ne le dise à voix haute, Jack prend une pause, mâche ses mots, touche à leurs vieux souvenirs au hasard. Cette fois-ci repassant sur un épisode d’une naïveté inouïe, sur la brune au sourire contagieux qui l’attendait à l’aéroport à son retour d’un premier voyage en Australie, au cri de joie qu’elle avait poussé de le voir passer la gate, à la course contre elle-même qu’elle avait menée, semant un garde de sécurité pour lui sauter dans les bras. « C’était la première fois qu’elle parlait de Jude, depuis. » depuis qu’elle n’est plus des nôtres qu’il garde pour lui, trois années encore trop tôt, encore trop fraîches pour toucher cette corde-là, pour l’affirmer en plus de tout le reste. Il retient un frisson non-justifiée en pesant à Ellie elle-même dans un lit d’hôpital, change de souffle, calme sa respiration au mieux qu’il y arrive. « Je ne peux pas m’empêcher de croire qu’à force de me le répéter j’ai fini par comprendre ce que vous vouliez dire. » il fait référence à ce que Clara a bien pu lui dire, dans son bureau, dans la ruelle, au théâtre, ici. Il y fait référence et il se félicite lourdement, étonné par le parcours, même minime, qu’il a tout de même enfin réussi à entamer. « M’intéresser vraiment à elle, pas juste à ce qu’elle dégage, aux intentions que je lui attribue. » forcer la note quand il le faut, soutenir son regard plutôt que de le fuir en croyant bien faire, en croyant qu’elle veut la paix et rien d’autre. « Vous devriez nous accompagner, avoir une traductrice à portée pourrait être utile. » il laisse aller un rire, un peu moins nerveux que les autres, sachant bien que la blague ne risque pas de la convaincre, ne voulant pas non plus. Reste qu’il aime qu’elle soit dans les parages, qu’il aime cela depuis bien longtemps déjà, et qu’il tenait bon de le lui rappeler.
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Message(#) Sujet: Re: hold your head up high (clarck) hold your head up high (clarck) EmptyLun 21 Jan - 21:27


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Il y’a un moment de flottement où elle réfléchit à si elle doit partir, ou si rester serait la décision la plus attendue d’elle-même. D’un côté, elle a son poste à l’école qui l’attend, des rendez-vous, des élèves à voir, à surveiller. Elle n’est pas de la famille. Elle n’est rien, juste une inconnue qui à l’occasion, se permet de donner des leçons de vie à un père déboussolé. Elle n’est rien qui justifierait sa présence maintenant qu’il est là, qu’un adulte est en charge même si on peut se poser deux-trois questions sur le potentiel de succès de cette prise en charge. Mais, de l’autre côté, Clara a envie de rester. Elle s’est assez attachée à Ellie pour vouloir être là quand un chirurgien sortira pour leur annoncer que tout va bien (et ça, dans le fond, Clara le sait, tout comme elle sait que c’est une perte de temps que d’attendre qu’un médecin confirme qu’une opération de routine s’est bien passée) et puis, il semblerait que rester assise aux côtés de Jack Epstein sans même avoir à dire un mot, parce que l’on peut être avec quelqu’un sans être forcé à parler, est une activité qui semble lui convenir. Sauf que force de silence, elle se rend compte qu’il macère, qu’il retourne beaucoup de chose dans sa tête et que peut-être, la situation justifie qu’elle brise ce silence pour l’empêcher de se prendre trop la tête sur un problème qui est actuellement en train de suivre sa résolution et qui ne dépend plus de lui. « Comme je m’y attendais. » Qu’il répond, alors qu’elle vient de lui demander la réaction de l’adolescence à l’annonce d’un bref retour au Canada. Ellie avait toujours déploré d’avoir eu à s’exiler ici, en Australie. Ce grand voyage est une occasion pour elle, mais bien sûr, on peut aussi ne pas vouloir ce que l’on prononce à haute voix. « Elle ne voulait pas quitter ses amis pour les Fêtes. Apparemment. » Qu’il ajoute, là où elle tait la réflexion que de toute manière, à leurs âges, les copines sont en famille pour les fêtes. Après tout, sorti du lycée, ça ne la regarde plus vraiment et elle garde en tête qu’à une époque, elle était Ellie. « Jusqu’à ce qu’elle me dise que ça lui faisait mal, d’y retourner. Sans que sa mère soit là. » Le silence. Clara n’ajoute rien, mesurant intérieurement ce que cela veut dire avant de tracer un fin sourire sur ses lèvres. L’aveu n’a rien de joyeux en soi, mais ce qui parait bon aux yeux de la conseillère, là, c’est qu’Ellie ait parlé. Enfin. « C’était la première fois qu’elle parlait de Jude, depuis. » Et en plus pour une première. Elle ignore si Jack réalise véritablement la portée du geste de sa fille. Mais, comme elle ignore encore beaucoup de chose les concernant, sur la période avant que le dossier d’Ellie ne tombe sur son bureau, sur le passé, elle reste muette et attentive. Elle saisit au passage les informations lui permettant de se construire une idée, de viser plus juste dans ses conseils. « Je ne peux pas m’empêcher de croire qu’à force de me le répéter j’ai fini par comprendre ce que vous vouliez dire. » Une légère surprise s’empare d’elle, suivi par de la fierté parce que enfin, il avait saisi ce qu’elle lui avait expliqué un an plus tôt. Enfin, ils étaient au moment où il avait assez de recul sur la situation pour la comprendre. « M’intéresser vraiment à elle, pas juste à ce qu’elle dégage, aux intentions que je lui attribue. » Elle le laisse poursuivre, réciter sa leçon parce qu’elle a été longue à monter. « C’est ce qu’elle attend de vous de toute manière, même si elle ne l’avouera pas. Quand on a un parent absent, on veut juste être le centre de son attention et par tous les moyens possibles. » Qu’elle finit par répondre, mettant un peu de son propre vécu dans sa réponse, bien qu’elle ne pense qu’Ellie soit si différente d’elle sur ce point. Tout ce qu’elle veut, c’est qu’il fasse mentir cette certitude qui s’est bâtie en elle disant qu’il s’en fout. Ce qui se joue, c’est juste une lutte constante entre Jack et cette idée rassurante que de se dire qu’il s’en fout, ce repoussement inévitable sensée la préserver d’une énième déception. Il était temps qu’il comprenne l’enjeu et saisisse les armes. « Vous devriez nous accompagner, avoir une traductrice à portée pourrait être utile. » Elle sait qu’il dit probablement cela pour plaisanter. Cela ne l’empêche pas d’y penser deux secondes, avant de se rappeler qu’il y’a Nicolas dans sa vie et qu’elle ne peut tout simplement pas. Il est plus important, c’est tout. « Vous savez, c’est la première étape. » Qu’elle commence, revenant à la mention de Jude par Ellie, de sa peur de revenir au Canada. « De parler de la personne disparue, cela montre que le processus de deuil suit son cours. » Elle acquiesce en même temps, parce que c’est véritable, parler de la chose ne fait que la rendre moins douloureuse, moins entêtante. C’est pour ça que les psychologue se font un tas de blés à écouter des gens raconter leurs histoires. Parler, c’est un processus qui guérit. C’est le temps de se lancer qui est long. « Vous pensez être prêt ? » A faire ce deuil avec elle. Clara pose la question parce qu’elle n’a pas l’impression qu’il soit aussi prêt que sa fille à aller de l’avant, et s’il y’a bien une chose que doit tourner pour les aider, c’est qu’ils disent adieu à ce fantôme ensemble.
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Message(#) Sujet: Re: hold your head up high (clarck) hold your head up high (clarck) EmptyDim 3 Fév - 5:23


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Il se complait dans le calme de Clara, dans son souffle régulier sur lequel il se rabâche, parce qu’il est incapable de se fier aux aléas dans les couloirs, au bruit incessant des machines, au brouhaha hospitalier, croire pendant une seule seconde y trouver un mieux-être et un zen ailleurs. Ses techniques de méditation de prédilection sont depuis longtemps oubliées par dépit de conséquence, par cette boule dans sa gorge qui n’en finit plus de brûler, qui le cloue sur son siège, la pression du monde s’étant amusée à démolir sa contenance, à le tirer vers le bas, si creux. Par de nombreuses fois il tente une approche, il inspire, se dit que se morfondre dans son mutisme ne sert à rien ; ni maintenant, ni dans un futur proche. Mais il se sent dépassé, obnubilé par le risque, par les signaux qu’il n’a jamais remarqués, par son absence de jugeote. Comment peut-il y arriver, de toute façon? Comment croit-il pouvoir faire quoi que ce soit pour sauver sa relation avec sa fille s’il n’arrive même pas à cibler les dangers menaçant directement sa santé? Empli de gratitude pour la blonde installée à ses côtés, il finit par percer le calme qu’il a lui-même imposé, sa voix rauque d’avoir hiberné trop longtemps. Sagement, il constate les développements qui se sont mis en place durant les derniers mois, les dernières semaines. Une drôle de dualité avec laquelle il a appris à vivre, se retrouvant pour la plupart du temps berné par les signaux mixtes d’Ellie, arrivant tout de même à capter à travers quelques avancements possibles, tant attendus, espérés.  « Et elle l’était déjà tellement vous savez, elle l’a toujours été. » dans un souffle, il confirme ce que la conseillère sait déjà, ou du moins, ce qu’il a bien fini par réaliser grandement grâce à elle, après plus de trois dernières années passées avec sa fille sous son toit. Ellie était sa priorité, il le lui montrait mal, il le lui montrait à peine par moment, mais toute son attention dissipée de rêveur bohème finissait toujours par s’ancrer sur elle.

Vient le sujet qui fâche. Il ignore comment il s’est rendu là Jack, et pourtant, il se sent toujours autant à l’aise, étrangement soulagé de trouver en miss Davis une oreille attentive, une présence emplie de réconfort qu’il n’a pas l’impression d’être infusé à la pitié, au dépit. « On l’a vécu sensiblement de la même façon, au début. » encore une ressemblance pense-t-il, surprenamment, alors qu’aux prémisses de leur esquisse de relation, il ne connaissait encore rien d’Ellie, n’avait absolument pas teinté son quotidien du sien. « Les silences, les évitements, ce genre de choses. » il décrit, il énumère, il se rappelle, il souffre un peu. De retoucher à ces nerfs sensibles, de les exposer à ses propres oreilles qui ont mal de l’entendre. Puis, il confie l’issue des jours précédents, souligne que contre toutes attentes Ellie avait fini par s’ouvrir d’elle-même sur Jude, sur tout ce qu’elle avait laissé derrière le jour où elle était partie, eux deux en ligne de front. « Ce n’est pas juste la première fois qu’elle en parle, c’est la première fois qu’on en parle, tous les deux. » Jack s’étonne des mots une fois qu’il les entend, les réalise. Et dès lors il tangue à se replonger dans ses pensées troublées, Clara le rattrape au vol. « Je n’ai jamais osé me poser la question. » s’il est prêt? Le sera-t-il un jour, seulement?  « Jude était… c’était la femme de ma vie. Et c’était la femme de la vie d’Ellie, également. » le voilà bien défait d’affubler un qualificatif si diminué à Jude, alors qu’il lui a écrit pléthores de chansons, qu’il a tout donné pour elle, qu’il l’a aimée d’un amour infini, malgré tout, encore, toujours. « On se remet difficilement d’une perte du genre. » simple rhétorique, sourire triste qui se dessine sur ses lèvres fatiguées.
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Message(#) Sujet: Re: hold your head up high (clarck) hold your head up high (clarck) EmptySam 16 Fév - 23:09


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Et au final, la voilà à reprendre du service. Elle qui se serait sentie coupable de ne pas être derrière son bureau actuellement à prodiguer des conseils de crème anti-acné à un gamin qui n’a visiblement jamais entendu parler de la douche, elle se retrouve à prêter l’oreille à Jack, qui se confie sur sa relation à Ellie et à finalement faire ce qui entre dans sa liste d’attribution en tant que conseillère, bien qu’arrivé à un certain point, il faudra sérieusement qu’elle songe à adresser le père à un professionnel parce que ces oreilles-là sont pour des ados et non des adultes. Mais d’un autre côté, ce qu’elle se dit c’est que ce qu’elle fait là, ça aide indirectement Ellie et c’est peut-être pas plus mal que ce soit elle qui soit là. Elle n’aurait de toute façon pas eu confiance en quelqu’un d’autre pour gérer cette affaire. « Et elle l’était déjà tellement vous savez, elle l’a toujours été. » Ouais, sauf que c’est souvent ça le problème avec les parents, c’est qu’il ne le montre jamais assez et compte tenu du fait que Jack ait été absent pendant presque toute la vie de l’adolescence, c’est on ne peut plus naturelle qu’elle éprouve de grosse difficulté à croire que son père est vraiment et se soucie d’elle par amour filial plutôt que par obligation légale. Au final, seul Jack connait vraiment ses propres motivations. Ce que Clara peut répondre, c’est qu’il va falloir y mettre du zèle. « Même si c’était là, il faut apprendre à le montrer. Les gestes sont toujours plus importants que les paroles Mr Epstein. » Et elle pouvait en attester parce qu’elle en avait fait voir de toutes les couleurs à son père quand elle avait l’âge d’Ellie, elle ne pouvait que comprendre ce sentiment, ce besoin d’être réconfortée sur le fait que le parent restant ne vous abandonnera pas. Il faut des actes, toujours. Les paroles, c’est trop facile.

Elle finit par changer de sujet alors qu’il commence à aborder sa défunte femme et surtout le fait qu’Ellie ait fini par sortir de sa coquille pour aborder le sujet avec lui. Pour elle, c’est une preuve certaine d’évolution. Maintenant, faut-il être sûr qu’ils en sont au même point. « On l’a vécu sensiblement de la même façon, au début. » Qu’il répond, sans pour autant que ça corresponde à sa question. Elle se redresse sur son siège en l’écoutant poursuivre. « Les silences, les évitements, ce genre de choses. » Oui, forcément, ils n’étaient que des inconnus à ce moment-là. « Ce n’est pas juste la première fois qu’elle en parle, c’est la première fois qu’on en parle, tous les deux. » Et comme elle le dit, c’est un pas. On ne parle pas du vide que l’on ressent après le décès de quelqu’un aussi facilement, quand bien même que la personne en face ait vécu la même perte. Elle imagine aisément toute la difficulté que l’adolescente a ressentie à émettre ce petit aveu. « Je n’ai jamais osé me poser la question. » Qu’il avoue finalement, l’amenant à se dire que c’est une bonne chose qu’Ellie soit au bloc parce qu’il va pouvoir y consacrer ses prochaines heures à attendre. « Jude était… c’était la femme de ma vie. Et c’était la femme de la vie d’Ellie, également. » Elle le sait. « On se remet difficilement d’une perte du genre. » Elle le sait, ça aussi. Elle finit par se lever de son siège, observant l’heure et surtout sachant qu’elle doit toujours retourner au lycée pour y traiter ses questions en suspens. « Vous allez devoir y penser alors, et faire de votre mieux pour rattraper Ellie si elle est plus prête que vous à avancer. C’est important que vous soyez attentif à ses besoins, quitte à vous mettre de côté. »
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Message(#) Sujet: Re: hold your head up high (clarck) hold your head up high (clarck) EmptyMar 5 Mar - 23:00


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« Vous allez devoir y penser alors, et faire de votre mieux pour rattraper Ellie si elle est plus prête que vous à avancer. C’est important que vous soyez attentif à ses besoins, quitte à vous mettre de côté. » il inspire doucement, il retient, il expire de longues secondes ensuite. La blonde qui arrivait à chaque fois à mettre le doigt sur le problème tout comme la solution, la blonde qui arrivait à l’émouvoir d’un mot et parfois même un seul, un détail, une note, un trémolo. Mais dans ce cas-ci, Jack retenait tout, ne lâchait rien. Il se revoyait y'a des années maintenant, il revoyait Ellie aussi, sa silhouette recroquevillée sur la chaise dans l’angle, le lit d'hôpital de Jude qu’on avait refusé à la gamine en fin de parcours pour sa mère, elle qui voulait simplement se blottir au creux de ses bras, elle qui n’avait rien d’autre pour seule aspiration que de retrouver la chaleur réconfortante de la femme de sa vie, lui donner un peu de la sienne de chaleur, de celle qui s’éteignait doucement à petit feu sous leurs yeux bouffis, rougis. Il avait senti l’impulsion d’être père ces jours-là, impulsion qu’il avait gardée en lui, conscient qu’il n’avait pas le droit de gratter ces derniers moments en offrant un réconfort qu’Ellie ne lui accepterait pas. Un réconfort qui était insufflé de tristesse et de regret, d'égoïsme et de mauvaise conscience. Ellie méritait mieux qu’un père pitoyable, qu'un père qui avait besoin d'elle autant qu'elle de lui, qu’un père et ses yeux de pitié qu’il détournait de lui-même lorsque son regard se croisait dans la glace. Se mettre de côté, c’était ce qu’il allait viser donc. Mettre ses doutes et son mal et ses mauvais choix et ses décisions erronées, et tout ce mal-être ridicule, impardonnable, le temps d’aller mieux pour elle. D’avancer à son rythme à elle. De quitter le Canada pour l'Australie, de laisser ces fissures-là, ces éclats-là derrière.

La conseillère s’était levée également, accessoirement. Il s’était surpris à détailler sa silhouette des yeux, caresser sa peau de ses iris voilés le temps qu’elle soit dos à lui, apprécier son réconfort à travers ses traits fins, ses courbes graciles. Surpris dans ses pensées par le regard de Clara qu’il attrape au vol, par la voix d’une infirmière qui vient les rejoindre l’instant d’après. « Monsieur, madame Epstein? » il ne corrige pas, le pincement au coeur qu’il ressent à l’entente de l’erreur additionnée à la vague de nostalgie remontée précédemment suffit à ce qu’il fasse ce qu’il sait faire de mieux, Jack. Garder le silence. « Je viens aux nouvelles. Simplement pour vous dire que tout se passe pour le mieux avec Ellie. Vous devriez pouvoir venir la voir d’ici 3 heures, le temps qu’elle passe en salle de réveil. » d’un hochement de tête, le père comprend, capte, y voit une durée, un peu de concret dans sa tête barbouillée d’idées noires, ses pensées bouillantes de sombre. La soignante ne s’éternise pas, s'assurant que tout le monde est bien au courant de la suite des choses, que rien ni personne n’est laissé pour compte. L’allée est toujours le moindrement silencieuse, la machine à café au bout du couloir et les néons grésillants, l’un brûlé probablement par l’âge et la poussière, l’autre tintant suffisamment pour que son oreille l’accroche à chaque note plus basse, plus aiguë qu’une autre. « Vous allez devoir y penser alors, et faire de votre mieux pour rattraper Ellie si elle est plus prête que vous à avancer. C’est important que vous soyez attentif à ses besoins, quitte à vous mettre de côté. » « Je sais. » qu’il finira par ajouter, une fois tous les deux seuls, alors que la jeune femme s’apprête à quitter l’hôpital maintenant qu’il ne reste plus qu’à attendre, et que donc, en tant que grand adulte responsable censé savoir exactement où il doit aller et comment il doit le faire, Jack ne devrait justement plus avoir besoin d’elle dans les parages. Mais ses prunelles s'accrochent à celles de la blonde, dans un soupir. Rassuré. Comme toujours lorsqu’elle était à proximité. « Merci, Clara. » c’est la première fois, qu’il s’entend dire son prénom.
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