MINA & NICOLAS - 2015.

C’est le cœur lourd que Nicolas avait quitté son appartement New-yorkais quelques mois après sa rupture avec Amélia, la jeune femme qui avait partagé sa vie durant quelques années. Pour lui, tout était évident lorsqu’il était avec elle, il se voyait lui mettre la bague au doigt et fonder une famille avec elle, mais malheureusement elle en avait décidée autrement en s’en allant du jour au lendemain sans aucune explication. Alors qu’il avait été engagé par une compagnie aérienne locale, c’est en rentrant un soir qu’il avait découvert l’appartement démuni des affaires de sa petite amie et c’est seul sur le canapé verre à la main qu’il avait versé quelques larmes, repensant à toutes ces années passées en sa compagnie. Il lui en avait fallu du temps pour se remettre de sa rupture et vivre au sein de l’appartement qu’il avait partagé avec elle n’était pas facile. Il ne cessait pas de repenser à cette histoire et l’idée de retourner en Australie n’avait pas tardé à lui venir en tête. Il ne tarda pas à trouver un nouvel emploi, un poste de pilote pour la British Airways, une belle opportunité pour lui qui allait lui permettre de prendre un appartement à Brisbane et de parcourir le monde avec une seule idée en tête : profiter de la vie. Pour lui, l’amour s’était terminé, il ne voulait plus offrir sa confiance à la moindre femme par peur de se faire avoir à nouveau et après un début de vie de célibataire difficile, il trouva le chemin vers l’amusement. Il fréquentait les bars, il profitait de son charisme pour sympathiser avec des femmes et finissait bien souvent sous les draps accompagné d’inconnue. Ce genre de comportement ne lui ressemblait pas, mais ça lui permettait de penser à autre chose et d’oublier celle qui lui avait briser le cœur, bien qu’une part d’elle était toujours dans un coin de sa tête. Il avait pu compter sur ses fidèles amis lorsque son moral n’était pas au bon point, mais lorsqu’il se retrouvait seul lors d’escale c’était la débauche qui lui permettait de se changer les idées.

Un soir lors d’une escale à New-York, la neige était tombé sans arrêt sur le sol américain et tout les vols avaient été retardé. Le pilote avait pris place dans le salon VIP de l’aéroport avec une seule hâte : Rejoindre Brisbane pour passer du temps avec ses amis. C’est assis confortablement sur un fauteuil qu’il dégustait quelques friandises présente sur la petite table devant lui. Observant les alentours, il eut soudainement l’envie d’un café et se rendit au comptoir afin d’en commander un avec le sourire malgré tout. Retournement prudemment à sa place tout en observant un sms reçu de la part de sa mère, pensant un bref instant que ça pouvait être son ex petite amie. Il n’eut le temps de réagir au message l’informant d’une rechute de son petit frère qu’il sentit son café se renverser en se cognant contre une silhouette. Il leva les yeux et tenta de limiter les dégâts par simple reflex, laissant le gobelet s’effondrer au sol à défaut de ne pas s’être renversé sur la charmante jeune femme qui lui faisait face. « Je suis vraiment désolé, je ne regardai pas ou j’allais ! » Sa réaction ne tarda pas et des excuses étaient de mise alors qu’il avait failli ruiner le joli manteau de cette belle brune. « J’espère que je ne vous ai pas brûlé… » S’inquiétait-il en attrapant des serviettes en papier afin de les lui tendre. « Ça ne le rendra pas propre, mais ça absorbera un maximum du café renversé sur votre manteau… » Un manteau qui paraissait cher aux yeux de Nicolas qui avait le souvenir d’avoir déjà vu ce genre de manteau porté par sa mère. « Je vais payer pour le nettoyage. » S’empressait-il de dire, ne laissant aucun temps mort pour que la brune puisse en placer une, avant de la regarder avec un sourire gêner en espérant qu’elle n’allait pas être en colère.

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Il avait été maladroit et avait eu de la chance de ne pas brûler la peau de la jeune femme avec son café qui venait tout juste de lui être servit et qui était donc brûlant. Tout naturellement, le pilote s’était excusé avant de lui fournir de quoi essuyer une partie des dégâts, il était clair que ça n’allait pas réparer les dégâts et elle n’avait pas tarder à le lui faire comprendre en poussant un soupire, mais bon, c’était tout ce qu’il avait trouvé dans l’immédiat. Il jeta un œil au chemisier de la brune avant de s’apercevoir qu’une petite tache y était apparu, faisant de lui un homme encore plus gêné. Il était désolé et son comportement qui n’avait pas été réfléchi du tout, mais naturel n’avait pas tardé à prendre le dessus et n’avait pas laissé de place à la moindre parole de la part de la jeune femme. Lorsqu’elle prononça enfin quelques mots, Nicolas regretta presque de s’être tu. « Même si j’acceptais, il vous faudrait au moins deux de vos salaires pour le faire. » Il arquait un sourcil en l’entendant. Comment pouvait-elle savoir qu’il n’avait pas les moyens de payer pour le nettoyage de son manteau ? Qu’il se demandait intérieurement en l’observant sans pour autant perdre le sourire. Il avait largement les moyens, son métier lui offrait des revenus plus que confortable et c’était sans compter sur l’argent familial qui l’avait bercé toute sa vie, mais il ne comptait pas mettre le sujet sur la table, oh non, il n’était pas du genre à se vanter ou à crier sur les toits le montant présent sur son compte en banque, puis elle n’avait pas besoin de le savoir de toute façon. « C’est comme vous voulez. » Qu’il disait calmement avant de l’entendre s’excuser, bien qu’elle n’avait pas à le faire, c’était lui qui venait de commettre une faute. « Désolé… je n’en peux plus de cet aéroport. » Dans ce genre d’instant, la patience devait être de mise. Il pouvait s’écouler des minutes, voir des heures jusqu’à que tout s’arrange et la communication de l’aéroport sur l’avancement de la situation se faisait très rare et ce même pour Nicolas qui était censé assurer le vol en direction de Brisbane. Il savait juste que la météo n’était pas favorable et qu’aucun avion pouvait décoller pour l’instant. Il avait observé la déception chez certaines personnes, d’autres étaient en colère et se manifestait auprès des hôtesses présentent, qui malheureusement, n’y pouvait pas grand chose.  « Offrez-moi le café, et on pourra dire que nous sommes quitte. » Qu’elle proposait contre toute attente au pilote. Un moyen de passer le temps sûrement pour elle et un moyen de se faire pardonner pour Nicolas qui ramassait son gobelet au sol pour le jeter dans une poubelle avant de lui faire signe d’avancer vers le comptoir. « Avec plaisir, mais j’ai du mal à me dire qu’un simple café rachètera ma fatale maladresse ! » Faisait-il savoir avec un sourire amuser. Il était prêt à lui laver son manteau lui-même pour réparer ses torts, mais, elle, lui demandait un café, un simple café. « Carmina, Carmina Farell… mais tout le monde m’appelle Mina. »  Elle se présenta à lui en lui tendant la main, une main que le brun saisissait sans attendre avant d’en faire autant. « Nicolas, Nicolas Rollins, je suis ravi de vous rencontrer Mina, et ce malgré les circonstances. Je vous promets de ne pas renverser mon café sur votre chemisier cette fois-ci !» Plaisantait-il sans la lâcher du regard avant de faire un signe au barista pour lui demander deux cafés. « Et sinon Mina, que faites vous à New-York en plein hiver ? » Une question assez banale qui allait lui permettre de faire un peu sa connaissance et de tuer le temps, alors qu’un nouveau message venait de s’afficher sur les écrans de l’aéroport.

– Cher Passagers, nous avons le regret de vous informer que tous les vols au départ de New-York sont annulé et/ou reportés, pour toutes informations veuillez vous retourner auprès de votre compagnie aérienne.

Le pilote ne tarda pas à faire une petite grimace tout en attrapant les deux gobelets contenant le café. Le brouhaha commençait à résonner à travers le salon, preuve d’un mécontentement général. Nicolas regardait sa montre qui affichait tout juste vingt-heure. « Bon, bah, j’ai l’impression qu’il va falloir rester une nuit de plus à New-York ! » Cette nouvelle ne le ravissait pas des masses, lui qui avait prévu une petite soirée avec sa bande d’amis à son arrivée à Brisbane.

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Le temps passait à une faible allure dans l’aéroport JFK ce soir-là, la plupart des passagers devaient déjà se trouver à bord de leur avion et le pilote lui devait être aux commandes du vol pour Brisbane où il s’était réinstallé il y a peu après sa déception amoureuse. Il observait sa montre et se demandait si son bipeur allait sonner pour lui donner le feu vert de rejoindre la piste afin de prendre place dans le Boeing qu’il pilotait habituellement ou s’il allait devoir rester une nuit de plus dans la grande pomme. New-York l’avait usé, il ne trouvait plus la ville aussi charmante qu’à l’époque et avait vraiment hâte de rejoindre son pays natal ou la chaleur était à son comble. Pour tuer le temps, il avait eu la merveilleuse idée de se prendre un café qui ne termina pas dans son estomac, mais sur le sol après avoir heurté une jeune femme, en renversant sur son chemisier. La foudre n’avait pas tardé à s’abattre sur lui, une foudre appelée Mina, Mina Farrell. Il n’avait pas de suite fait le rapport avec la famille Farrell, qu’il savait être une famille milliardaire, plutôt connu, par laquelle il avait été approché lors d’un recrutement pour Cathay Pacific, sans suite au final, ne se doutant pas une seule seconde qu’elle avait pu être à l’origine de ce choix. « Et bien enchanté monsieur Nicolas Rollins. » Le pilote soufflait presque de soulagement en entendant qu’elle était enchantée de faire sa connaissance, ce qui eu le don de faire apparaître un sourire sur son visage. « je dirais que la prochaine fois pourrait être une bonne tactique si vous cherchez à me déshabiller. » Il fut légèrement étonné en entendant cela, mais ne montra aucun signe de faiblesse, bien qu’il n’aurait pas dit non. « Ne me tentez pas, ce n’est pas le café qui manque par ici ! » Il ne se rendait pas compte du fond de sa parole, voulant simplement jouer sur le même terrain d’humour de la jeune femme. Nicolas, c’est monsieur parfait et avoir des paroles déplacées ne lui correspondait pas.

Après avoir demandé les cafés, il fut interrompu par la demande de Mina auprès de la Barista, avant de finalement lui demander la raison de sa présence dans la grosse pomme. « Et bien, je suis originaire de Brisbane en Australie mais je passe beaucoup de temps à New-York pour voir mes amis ou encore pour faire les magasins... enfin vous voyez... » Qu’elle lui répondait, le faisant sourire d’avantage lorsqu’il se rendu compte qu’ils avaient finalement bien plus en commun qu’il n’aurait pu l’imaginer. « Ah une Australienne, de Brisbane en plus… » Dit-il en récupérant son café sur le comptoir avant d’être interpellé par le message annonçant l’annulation de tout les vols à cause de la météo. Un léger soupir sortit de sa bouche, pas spécialement ravi de rester plus longtemps dans le froid qu’offrait New-York. Il n’était visiblement pas le seul à ne pas être ravi de la situation, les personnes qui étaient confortablement assise sur les fauteuils très confortable du salon vip n’avait pas tardé à se rendre au comptoir pour faire part de leur mécontentement. Nicolas replongea son regard sur son interlocutrice sans trop attendre, souriant amusé en apercevant la chantilly présente sur son nez. « Dans ce cas, je pense qu’on va être obligé de se supporter… »  Nicolas riait à sa remarque tout en attrapant une serviette en papier sur le comptoir pour essuyer son nez en la fixant du regard profondément. « Bon bah, si on n’a pas le choix … » Rien ne les forçait à rester ensemble bien sûr et c’est là qu’était toute l’ironie de la situation. L’un comme l’autre pouvait prendre un chemin différant et ne plus jamais se revoir. « Je vous invite à dîner ? » Qu’il proposait. Normalement, le repas aurait dû être pris à bord de l’avion et la faim se faisait ressentir. « Enfin, si j’en ai les moyens…» Il était obligé de la taquiner là-dessus, c’était plus fort que lui. Bien sûr, il espérait qu’elle accepte, ne souhaitant pas particulièrement dîner seul.

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Nicolas avait pris la parole sans une once d’arrière-pensée, il trouvait juste drôle le fait de lui répondre ça et ne se rendait pas compte que ça pouvait être compris d’une autre façon. « Chiche? » Qu’elle demandait, déclenchant un petit rire chez le pilote qui fit mine de réfléchir. « Je ne suis pas convaincu par l’idée, peut-être que nous devrions simplement le boire et garder vos vêtements à leur place, pour l’instant. » Que de sous-entendus ! Il venait de la rencontrer et se prenait à entrer dans un jeu qu’il n’était pas sûr de gagner. Ça l’amusait puis ça le faisait sortir de ses habitudes le temps d’une soirée, donc pourquoi pas, après tout, il ne la connaissait pas et n’allait sûrement jamais la revoir de toute façon. Il avait commenté le fait qu’elle était Australienne de Brisbane, sans pour autant s’extasier sur le fait que lui aussi était de là-bas et c’est sans attendre qu’elle prit la parole simplement « Vous aussi? » Le monde était beaucoup trop petit et il s’en rendait compte alors qu’elle avait l’air d’être également d’Australie. « Oui, enfin, je viens d’Adélaïde, mais je vis à Brisbane, le monde est petit ! » Qu’il ajoutait avec le sourire. Bien sûr, il n’avait pas idée qu’elle en savait déjà beaucoup, contrairement à lui.

Le pilote qui devait déjà être en vol pour l’Australie se disait que finalement tout arrivait pour une raison. Renverser son café lui avait permis de faire la rencontre de Mina et l’annulation de tout les vols allaient lui permettre de passer la soirée en sa compagnie à défaut de la passer dans un hôtel seul. Depuis sa douloureuse rupture, il menait un train de vie qui ne lui ressemblait pas, passant des nuits en compagnie de parfaite inconnue, des aventures sans lendemain qui lui donnait l’impression d’oublier la peine qui avait prit part de son corps quelques mois auparavant. Nicolas Rollins n’était pourtant pas un coureur de jupon, loin de là. Il usait de son charme sans s’en rendre compte, son charisme prenant le dessus sur sa personnalité bien des fois, il n’avait pas de mal à séduire et c’est ce qui le surprenait. Ses amis l’appelaient monsieur parfait, un titre qui le faisait rire, un titre qui lui collait à la peau depuis toujours. Il avait été formaté par les Rollins ainsi et avait gardé le même état d’esprit depuis toujours.

Il était ravi d’entendre qu’elle était partante pour qu’ils aillent dîner, lui offrant un sourire de satisfaction alors qu’il l’avait taquiné par rapport à sa remarque concernant sa classe sociale.  Je ne suis pas difficile, un Mcdo me conviendrait… » Il faisait presque les gros yeux en entendant cela, un mcdo ? Était-elle sérieuse ? « Personnellement, je ne suis pas fan de mcdo. » Précisait-il simplement. Il pensait d’abord à une farce de sa part, se disant qu’une femme de ce genre, ne pouvait pas se contenter d’un fast-food. Lui-même n’y mettait jamais les pieds à vrai dire, n’appréciant pas ce qu’ils avaient à proposer, préférant largement un bon petit plat bien élaborer. « Quoique j’ai bien envie de me poser devant un film et une pizza. Vous savez où vous dormez ce soir ? » L’idée n’était pas mauvaise et bien plus confortable vu l’heure. « Si vous n’avez pas peur de vous trouver seul avec moi, bien évidemment. » Amusé par sa dernière remarque, il faisait mine de réfléchir avant de prendre la parole. « Je ne suis pas sûr de pouvoir vous faire confiance, vous êtes peut-être une tueuse en série ! » Elle n’en avait pas l’air en tout cas, mais ça l’amusait. « Mais je vais prendre le risque, car une pizza et un bon film ne se refuse pas. » Il attrapait son bagage de cabine avant de lui faire signe de passer devant lui. « J’irai ou vous le souhaitez, je vous suis ! » Il se fichait d’ou il allait passer la nuit. En général il était plutôt bien loti par la compagnie aérienne qui l’embauchait, passer des nuits dans les plus beaux hôtels, le minimum pour des pilotes faisant de long-courrier. Il remontait le col de son manteau, prêt à affronter le froid. « Dites moi Mina, maintenant que j’y pense, Farell, comme Cathay Pacific ? » Qu’il demandait alors qu’il eût aperçu l’un de leur avion à travers la vitre en prenant le chemin de sortie. Il se rappelait que c’était la famille Farell qui possédait cette compagnie et avait une chance sur deux pour qu’elle en fasse partie.

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Elle n’avait pas froid aux yeux et bizarrement il aimait ça. Il ne la connaissait pas plus que ça et pourtant elle l’intriguait sous ses airs de petites princesse sûr d’elle. Il aimait cette assurance qu’elle avait, une assurance que lui-même n’avait pas. Nicolas n’avait jamais été confiant avec les femmes, à croire que la plupart avait été programmé pour lui en faire voir de toutes les couleurs et pourtant il sous estimait sa capacité à séduire. En général il n’usait pas de longs stratagèmes pour attirer une fille, il restait lui-même et cela suffisait, à sa plus grande surprise.  Mina, était un brin différente de celles qu’il côtoyait habituellement et c’était sûrement ce point qui l’intéressait le plus. Tout était parti d’un simple accident et la conversation n’avait pas tardé à tourner en jeu de séduction, du moins c’est ce qu’il pensait en entendant la répondre de la brune. « pour l’instant... »  Il avalait sa salive presque nerveusement en entendant cela, elle venait de percuter son esprit, rendant cette rencontre de plus en plus intéressante. Il ne perdait pas pied Nicolas et lui offrait un sourire, sans prendre la parole, ne sachant pas quoi dire sans lui donner l’impression de lui faire du rentre dedans, bien qu’elle ne se gênait pas pour emprunter ce chemin.

Il décidait de s’intéresser un peu à elle en lui demandant ce qu’elle faisait à New-York. Elle ne s’était pas éternisé sur le sujet et était resté concentré un petit moment sur le fait qu’il venait d’Adelaïde. « Exotique… » Qu’elle disait naturellement. Le pilote avait toujours apprécié sa ville natale, bien qu’il préférait amplement Brisbane qui offrait beaucoup plus de divertissement et qui l’éloignait principalement des Rollins qui pouvaient avoir tendance à se mêler de tout. Il était amusé par la jeune femme qui avait l’air de considérer Brisbane comme étant une ville "exotique" comme elle disait si bien. Ce n’était pas une grosse métropole, mais la petite ville avait un charme qui lui était propre. « Vous devriez y faire un tour un jour, vous verrez c’est très sympa comme endroit. » Il n’était pas là pour vendre les mérites de la ville qui l’avait vu naitre, mais il tenait quand-même à ce qu’elle sache que c’était un coin sympa, imaginant qu’elle n’y avait jamais mis les pieds, préférant les grandes villes.

Contre toute attente, ils allaient passer leur soirée ensemble, après que le brun ai proposé à la jeune femme de l’emmener dîner. En proposant cela, il avait imaginé un petit restaurant new-yorkais et pourtant elle lui faisait savoir qu’elle n’était pas difficile et qu’un mcdo pouvait lui convenir, des paroles qui avait surpris le pilote, qui ne s’attendait pas à ça de son interlocutrice qui donnait plutôt l’impression de dîner dans de grands restaurant. Lui, il n’aimait pas les fast-food, non pas parce qu’il se pensait trop bien pour ce genre d’endroit, mais parce qu’il n’avait pas été habitué à y manger. Son père étant dans le milieu médicale avait proscrit le Big mac de l’alimentation de ses enfants, les habituant aux bons restaurants, certes chic, mais elle n’avait pas besoin de le savoir et de toute façon il n’était pas du genre à étaler la petite fortune de sa famille. Il ne manquait pas le haussement de sourcils de la brune, ce qui l’avait fait sourire brièvement, elle ne devait sûrement pas s’attendre à ça. La seconde proposition de Mina était osée, mais tentait le pilote, après tout, la seule personne qui pouvait avoir peur de passer la soirée en compagnie d’un inconnu, c’était elle. « Je prendrais une chambre dans votre hôtel… » Il acquiesçait tout d’abord de la tête, pensant que c’était une bonne idée si elle voulait passer la soirée devant un film avec une pizza. « À moins qu’il y ait assez de place dans votre lit pour moi ? » Qu’elle ajoutait. Il se pinçait la lèvre inferieur par nervosité sans la lâcher du regard, se demandant si elle plaisantait ou si elle était sérieuse. « Si vous le désirez, évidemment...»  Comment pouvait-il refuser de toute façon ? Il n’était pas aveugle et ce serait mentir s’il n’avouait pas la trouver très attirante. « Vous n’avez pas froid aux yeux à ce que je vois, intéressant. » jouer au même jeu qu’elle, il y avait que ça qu’il pouvait faire, par peur de passer pour un mec coincé. « Je propose que nous discutons de cela sur la route. » En sortant de cet aéroport avec elle il savait que la soirée risquait d’être mouvementé, un bon moyen d’oublier la mésaventure du vol annulé. Alors qu’ils avançaient tous les deux jusqu’à la zone de taxi, il avait eu d’un seul coup un flash concernant son nom de famille, se rappelant avoir envoyé son cv à Cathay Pacific, sans réponse favorable de leur part d’ailleurs. Il n’avait pas idée de qui elle pouvait être au sein de cette famille, il s’intéressait bien trop peu à ce genre de détails, mais savait qu’ils avaient une compagnie aérienne et qu’ils étaient plein au as. Il avait posé la question simplement par curiosité. « possible… » Encore une fois elle n’avait pas l’air de s’attarder sur le sujet, ce qui ne le dérangeait pas, elle avait peut-être ses raisons. Il ouvrait la porte du taxi afin qu’elle puisse monter avant lui, demandant au chauffeur de se rendre à THE LANGHAM, sur la cinquième avenue, hôtel qui avait l’habitude de le voir puisque c’est à cet endroit qu’il passait ses nuits New-Yorkaises depuis son déménagement. Dans le taxi, il s’était tourné vers elle avec le sourire. « Vous êtes très intrigante Mina …» Qu’il constatait avant de s’adosser contre le dossier du siège, regardant quelques secondes à l’extérieur. La ville de New-York n’était pas comme il l’avait imaginé avant d’y mettre pour la première fois les pieds il y a quelques années. Il détestait cette ville en réalité. « Que faites vous dans la vie ? » Elle risquait de ne pas y répondre comme il le voudrait, mais il tentait le coup, ne voulant pas laisser le silence prendre le dessus, puis il fallait quand même qu’il apprenne à connaître un minimum la jeune femme qui allait passer la soirée avec lui.

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Le pilote ne savait pas vraiment ou il mettait les pieds en quittant l’aéroport avec cette jeune femme qu’il venait tout juste de rencontrer, il ne savait rien d’elle, ni même son âge à vrai dire. Il se fiait à l’apparence plutôt agréable à regarder de la brune, se laissant penser qu’elle devait avoir un âge assez proche du sien. Son interrogation à ce sujet fut assez brève, rapidement mise de côté lorsqu’elle le dépassa sur le tapis roulant, déclenchant un nouveau sourire chez le brun qui appréciait l’audace de la jeune femme, bien qu’il n’en avait pas l’habitude et qu’elle le rendait nerveux par son simple sourire.  « Ça vous dérange ? »  Qu’elle disait après qu’il lui fit part d’une remarque la concernant. Bien sûr que ça ne le dérangeait pas, il aurait sûrement déjà fuit s’il ne pouvait supporter une femme audacieuse n’ayant pas froid aux yeux. En temps normal, il ne serait pas entré dans son jeu, flirter avec une inconnue dans un aéroport n’était pas une habitude pour le pilote qui tentait de rester éloigné de potentiel client de la compagnie qui l’embauchait, bien qu’aucune clause dans son contrat l’en empêchait, car oui flirter, c’est bien ce qu’ils étaient en train de faire, du moins c’est l’idée qu’il se faisait de leur échange. « Je ne crois pas, non. » Répondait-il, pas certain de donner la bonne réponse, troublé une nouvelle fois.

Dans le taxi l’ambiance était resté fidèle à celle déjà présente dans l’aéroport, sans le bruit tout autour. Nicolas qui s’était installé confortablement ne manquait pas de sourire à son interlocutrice tout en discutant, de lui principalement puisque visiblement elle n’avait pas l’air de réellement vouloir en dire beaucoup sur elle, ce qu’il pouvait comprendre, bien qu’il était du genre à être à l’écoute des autres et qu’en général les gens lui faisaient confiance. Bien sûr, il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui parle de sa vie dans les moindres détails, ils se connaissaient que depuis une heure ou deux, mais la situation était propice à faire un bon pas en avant puisqu’ils se dirigeaient vers un hôtel ou ils allaient passer une bonne partie de la soirée ensemble. Il avait cru comprendre qu’elle appartenait à la famille Farell et lui avait posé la question sans avoir de réponse clair. Ils ne savaient pas grande chose de cette famille, mise à part qu’ils avaient une compagnie aérienne et beaucoup d’argent. Peut-être qu’il allait en apprendre d’avantage au fil de la soirée, mais en attendant il ne s’était pas retenu de lui faire part qu’il la trouvait intrigante. Elle avait l’air d’être très sur d’elle et n’hésitait pas à le montrer, un fait que l’Australien appréciait. « Ah oui, vous me trouvez intrigante Monsieur Nicolas ? » Il ne la perdait pas du regard tandis qu’elle reformulait ce qu’il venait de dire avec une touche de sous-entendu.« Et bien j’espère rester intrigante jusqu’à la fin de la soirée. » Qu’elle ajoutait avant de reprendre ses distances. « Je vais réellement finir par penser que vous avez quelque chose à cacher. » Il se mordait l’intérieur de la lèvre, tentant de trouver le moindre signe qui l’aiderait à en savoir un peu sur elle, avant de finalement lui demander direction ce qu’elle faisait dans la vie. « J’étudies. » Enfin ! Qu’il se disait au fond de lui, elle s’était enfin décidé à lui part d’un élément sur elle. Alors qu’il pensait l’inonder de questions pour en savoir plus elle le prit au dépourvu en continuant les confessions. « Je viens de me faire larguer par mon petit ami… » Le regard du pilote avait légèrement changé lorsqu’elle lui annonça s’être fait larguer. il ne s’attendait réellement pas à ce genre de confession. « Vous m’avez demandé tout à l’heure ce que je faisais à New-York » Elle justifiait la raison de cet aveu qu’il écoutait avec beaucoup d’attention. « C’était pour lui que j’étais venue. » Il comprenait ce qu’elle pouvait vivre. « Je suis désolé pour vous, ça faisait longtemps ? » ayant été lui-même larguer par son ex petite amie il y a peu. Il remarquait également qu’elle n’avait pas l’air de très mal le vivre, à moins que son comportement était un moyen pour elle de passer à autre chose, ce que lui avait aussi fait après plusieurs jours à s’apitoyer sur son sors. Il baissait les yeux vers la main qu’elle venait de déposer sur sa cuisse, les relevant très vite pour les déposer dans son regard. Il se décidait à se laisser bercer par la tentation et passa une main dans ses cheveux tout en prenant la parole. « Ça doit être un sacré crétin. » C’était surtout une façon de parler, il ne pouvait pas le juger puisqu’il ne le connaissait pas. Il estimait juste que c’était le moment opportun pour sortir de tels mots. Il approchait son visage du sien, voulant l’embrasser, prit par un moment de folie, mais fut interrompu par une voix masculine. « Nous sommes arrivé les tourtereaux ! » Nicolas se décalait d’un seul coup gêné par la situation avant de sortir du taxi, faisant face à l’hôtel qui allait les accueillit pour la nuit. Le valet se chargeait de leurs affaires, le vent soufflait bien trop fort et le froid était à peine supportable. « Dépêchons nous ! » Qu’il disait attrapant Mina par la taille pour l’attirer vers l’intérieur ou ils eurent rapidement la clé de leur chambre dans laquelle ils arrivèrent quelques secondes plus tard. « Room service ? » Qu’il lui proposait en montrant la carte qui était déposé sur le bureau présent dans la chambre, voulant oublier très vite ce qu'il n'avait pas réussi à faire dans le taxi.

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Étais-je pris par la folie à cet instant ? M’avait-elle contaminé à un point de me faire agir comme un Don Juan ? J’étais loin du Nicolas habituel, loin de l’homme se tenant à carreau rempli de principe. J’avais laissé mes principes à l’aéroport et avais usé d’audace en voulant l’embrasser dans le taxi, ce qui fut sans succès puisque le chauffeur s’arrêta à cet instant nous informant que nous étions arrivés. Je levais les yeux au ciel, me demandant s’il ne s'agissait pas d’un signe du destin et que tout ça n’était qu’une erreur et que je ferai mieux de prendre une autre chambre pour éviter tout contact avec la belle brune qui avait réussi à me faire sourire durant les dernières heures, malgré que tout avait mal commencé entre nous et pourtant en déposant nos affaires à la réception, je n’avais qu’une hâte, celle de me retrouver seul avec elle. Je l’entraînais rapidement en direction de la chambre avec l’idée même de poursuivre l’acte que j’avais voulu commettre dans le taxi, mais en fermant la porte derrière nous, je fus frappé par ma maudite morale et tentai de changer de sujet en proposant de commander quelque chose via le room service avant de retirer ma veste taillée sur-mesure affichant le blason de la compagnie aérienne qui m’employait. « Tu n’as qu’à te dire, que tu vas goûter ce soir au meilleur plat. » Je l’observais se rapprocher avec un sourire, alors qu’elle était en train de briser la distance que j’avais voulu mettre en place en arrivant dans la chambre d’hôtel. « Tu as déjà oublié ce que tu voulais faire dans le taxi. » Je baissai le regard vers elle, alors qu’elle passait ses bras autour de mon cou, constatant qu’elle était vraiment très jolie. « Parce que moi, non… » Elle annonçait déjà le ton pour leur soirée et me faisait complètement oublier l’idée de manger un morceau. J’étais à l’heure actuelle comme un bout de viande qu’elle tenait à dévorer et ça ne me dérangeait pas, au contraire. Elle avait réussi à m’envoûter par un simple regard. « Chaque chose en son temps, il faut savoir être patient dans la vie. » C’était la seule chose que j’avais trouvé à dire sur le moment et je me rendais compte que je ne disais pas ça à la meilleure des personnes, puisqu’elle me paraissait être une fille à papa, ne manquant de rien, à en juger ses manières. Je n’étais pas crédule pour ne pas imaginer ce qui allait se passer dans ce lit ou elle m’invitait à la rejoindre. « Allez détend, toi, viens t’asseoir ici. Je n’ai encore jamais mangé personne. » Je m’installais sans trop me faire prier, bien que j’étais tendu par la situation qui n’était pas habituelle. Depuis ma rupture, j’avais eu quelques histoires d’un soir suite à des rencontres dans des bars, je n’étais pas non plus coincé à ce point, mais le fait de rencontrer quelqu’un avec qui passer la nuit sur mon lieu de travail me chamboulait et j’en étais à me demander les conséquences que ça pourrait avoir si ça remontait aux oreilles des hauts dirigeants. « Je ne suis pas sûr d’être comestible de toute façon. » Plaisantais-je, en observant l’écran de télévision jusqu’à qu’elle arrête de zapper, s’arrêtant sur un film qui avait déjà commencé. « Et pour en revenir à ta question, Je suis bien Mina de Cathay. Petite fille du grand Farell ! » Qu’elle avouait contre toute attente. Alors que je m’étais installé confortablement contre la tête de lit, elle confirmait mes doutes prononcés plus tôt. « Je me disais bien que Farell correspondait à la compagnie aérienne. » J’étais content de savoir que j’avais l’œil. « Et comment, c’est la vie d’une jeune femme issue d’une grande dynastie ? » Lui demandais-je sans la quitter des yeux, laissant mon pied caresser le sien en signe d’approche furtive. « J’avais passé un entretien, il y a quelque temps pour travailler pour Cathay, mais je n’ai jamais eu de retour. » Finalement, j’avais eu une proposition de la British et ce n'était pas plus mal.

MINA & NICOLAS - 2015.

Je n’étais pas le plus doué lorsqu’il s’agissait de séduction ou de rentre dedans, à vrai dire je n’avais jamais vraiment eu besoin de prendre les devants à un point ou j’avais l’impression de ne pas être à la hauteur comme en ce moment face à la jeune femme. Tout c’était toujours fait très naturellement et ce depuis le lycée, j’attirai les filles sans même m’en rendre compte et je passais pour un séducteur aux yeux de certains alors que je ne visais pas ce rôle. C’était peut-être ma gentillesse qui me rendait attirant, dans ce monde de brute c’était devenu rare apparemment. Enfin bref, j’étais stressé à l’idée de prendre les devants avec Mina et pourtant j’en mourrai d’envie, mes mains étaient devenues moite et mon cœur battait à mille à l’heure. Était-ce ce regard persistant qu’elle posait sur moi qui me mettais dans tout ses états ? Je ne pouvais l’expliquer et tentait tant bien que mal de me détendre en lui posant une question qui n’avait bien sûr rien à voir avec ce qui se tramait dans l’air. « Et bien, c’est pas mal, avec quelques options en plus. » Je voulais bien la croire, être destiné à un grand héritage devait rendre la vie plutôt pas mal comme elle disait. Je pensais brièvement à ma famille à ce moment-là, qui avait tant espéré me voir évoluer en médecine pour suivre l’héritage familial, une offre que j’avais décliné non sans mal. Je faisais quelque chose que j’aime et c’était tout ce qui comptais, puis je n’étais pas du genre à montrer l’argent que je possède aux yeux de tous. J’étais déjà assez gentil et con et je ne tenais pas à attirer des femmes vénales en plus dans ma vie. Le bout de ses doigts caressant ma main ne manquait pas de me faire sourire à nouveau, timidement. Ma voix intérieure me disait de me détendre et d’arrêter de faire ma chochotte, mais je me contentais de plonger mon regard dans le sien, comprenant parfaitement les signaux qu’elle m’envoyais. « Il faudrait remonter ça au capitaine. Comment peut-on passer à côté de pilotes aussi sexy. » mais n’agissant pas pour autant. J’avalais ma salive avec presque beaucoup de mal alors qu’elle s’aventurait à défaire le nœud de ma cravate. « Beaucoup mieux ! » Que je disais après qu’elle l’ai retiré. Elle me faisait du rentre dedans et c’est après avoir sentis sa langue sur mes lèvres que je me réveillai. Il était temps de réagir et c’est ce que je fis sans attendre en passant ma main derrière sa nuque pour lui donner un baiser des plus fougueux. La partie était lancé, il était temps d’oublier le temps d’un instant les bonnes manières et de passer un moment charnel avec cette inconnue qui ne me laissait pas du tout indiffèrent.