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 can't nobody see the lie of you ? (primrose)

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Message(#) Sujet: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyJeu 18 Avr - 22:58


Primrose & Romy Is this apocalypse? Chasing shadows, living dreams that don't exist anymore
"Prim, c'est Romy. Ouvre, j'ai pété mon portable et je suis à la rue." qu'elle soufflait d'un ton -étonnamment- résigné dans l'interphone de l'immeuble où résidait sa cousine, relâchant la pression que son index effectuait sur l'appareil défectueux depuis dix bonnes secondes maintenant. Tu fais pitié Ashby. La petite blonde ne pouvait s'empêcher d'y penser. Un sac à dos sur l'épaule, une valise remplie à la va vite à ses pieds... sa rupture avait été digne d'un soap opéra, d'un téléfilm pour ménagère. Venait elle vraiment de surprendre son petit ami avec une autre ? Est ce que toute cette scène avait été réelle ? A en juger par la montagne d'effets personnels mal empaquetés autour d'elle : oui. Le pire dans tout ça ? Elle n'avait offert aucun drama au tragique de la chose, ne s'était accordé aucun départ en fanfare. Quatre années de sa vie envolées en un "Pauvre con" lancé presque dans un souffle, sans éclat de voix.
La décision de se rendre chez Primrose s'était faite sans réelle réflexion, par automatisme. Romy s'était toujours sentie comme une grande sœur pour elle, presque un modèle ; elle avait du moins toujours essayé de l'être. A peine deux années les séparaient. Ce n'était pas grand chose, mais c'était suffisant pour qu'un sentiment de responsabilité ne germe chez la blondinette. Sentiment exacerbé depuis qu'elle était entrée dans la vie active tandis que sa cadette demeurait étudiante. Aujourd'hui pourtant, les rôles étaient inversés. Romy la grande, l'indépendante, la fière, venait de prendre la décision la plus stupide de sa vie : s'auto virer de son propre appartement pour y laisser son infidèle d'ex petit ami y vivre sa vie. "Par pitié dis moi que tu as assez de vin et de chips pour tenir toute une soirée à dire que les mecs sont nuls et obsédés par les nanas" Bien sûr, elle ignorait qu'elle était à pas grand chose d'être avec une experte en la matière. Pour elle Primrose était sa chair, son réconfort, et c'est tout naturellement qu'en voyant sa petite frimousse débarquer dans le hall de l'immeuble devant lequel elle patientait, elle s'empressa de venir la serrer dans ses bras pour la forme. Romy était loin d'avoir les yeux bouffis par les pleurs, son cœur n'était pas en miettes et loin d'elle l'idée de vouloir aller crever les pneus de son ex. Blasée, elle était simplement blasée. "Je peux squatter ton canapé ? Au moins ce soir." Un rapide coup d'oeil aux valises qui trônaient à ses pieds lui fit comprendre que ce n'était pas que pour une soirée, mais peut être quelques unes. Qu'importe. Elle ne l'avouerait pas. Se faire tromper était déjà un bel affront à son propre honneur, alors venir vivre sur le sofa de sa cousine étudiante suffisait à enfoncer le clou.. Romy n'était pas particulièrement quelqu'un de fier à outrance. Elle aspirait au mieux à des standards qui s'effritaient doucement sous ses pieds, et bien qu'il n'y ait jamais eu de rivalité entre les deux jeunes femmes.. Primrose avait toujours été la plus jolie, la plus maligne à son sens. Celle qui ne s'encombrait pas de petits amis qui bafouaient son honneur à tout bout de champ. Elle s'apprêtait, elle prenait soin d'elle. La petite blonde se sentait si quelconque à ses côtés, et ce soir si stupide. Ce qui lui était arrivé ne l'aurait jamais été à Prim, Romy en aurait mis sa main à couper.                  

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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyMar 23 Avr - 22:55



 
Romy & Primrose

Can't nobody see the lie of you ?
La sonnerie de l’interphone retentit, la voix de Romy s’élève dans la pièce qui me sert à la fois de chambre, de salon et de cuisine alors qu’une véritable crise de panique s’empare de moi. Bordel de merde. J’avise les bouteilles de bière vides sur le comptoir de la cuisine, le lit défait encore marqué par les ébats de la nuit, les serviettes de bain jonchent le sol parce que je n’ai pas pris la peine de les remettre dans la salle de bain. « Oh… Euh… Je t’ouvre. » J’essaie de prononcer ces quelques mots avec un ton de voix relativement serein mais après avoir déverrouillé la porte principale, je me jette littéralement sur toutes les cochonneries qui jonchent le sol, essayant de dissimuler les traces de ces dernières soirées agitées. Deux des livres que j’étudie actuellement viennent se poser sur la table basse alors que le cendrier qui s’y trouvait se retrouve vidé sans ménagement par la fenêtre – j’entends d’ici les commentaires des voisins –, les bouteilles de bière se retrouvent dans la poubelle – tant pis pour le recyclage – et mon lit retrouve une tête à peu près convenable.  Je regarde ma tête dans le miroir et lisse mes cheveux avec les doigts avant de prendre mes clés et de descendre les escaliers quatre à quatre pour rejoindre le hall dans lequel Romy est en train de m’attendre, valises à ses pieds, mais une expression neutre sur le visage. Putain, est-ce que j’ai du vin ?! Voilà la première question qui me vient en tête avant même le fameux mais elle va rester combien de temps ? parce que oui, j’adore ma cousine, mais mon appartement n’est pas l’endroit idéal pour héberger une fille qui ne connait de moi que la facette étudiante travailleuse qui veut réussir dans la vie. Merde, merde, merde. Malgré tout, c’est un grand sourire qu’elle peut lire sur mon visage avant qu’on se prenne brièvement dans les bras. « Les chips, c’est sûr, j’espère que ça ne t’ennuie pas de remplacer le vin par la bière. » Dis-je en essayant d’adopter un ton enjoué malgré les différentes questions qui se bousculent dans ma tête et la probabilité ô combien importante que je me fasse lamentablement griller en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. « Désolée, j’ai qu’un boulot étudiant. » A toute vitesse, je réfléchis à ce que je pourrais dire si elle me demande en quoi ça consiste. Je vais clairement éviter stripteaseuse alors ce sera sûrement serveuse ou alors assistante dans une librairie ou encore secrétaire dans un petit cabinet d’avocat. Oh non ! Baby-sitter, c’est encore mieux ! Je pourrais lui parler de Lola, la petite blonde avec des couettes que je viens d’inventer à l’instant. Ce sera bien, en plus je pourrais lui balancer une anecdote à chaque fois qu’elle me posera une question que je préfère éviter. « Et tous les mecs sont nuls et obsédés par les nanas, tu aurais dû me demander, je te l’aurais dit il y a bien longtemps. » Il me suffit de voir les valises et d’entendre ses paroles pour savoir qu’une déception amoureuse vient de faire une nouvelle victime. Romy a l’air de plutôt bien le vivre cependant, j’ignore si c’est parce qu’elle n’était pas forcément très attachée à l’homme qui partageait sa vie ou si c’est plutôt parce qu’elle a trop fierté pour reconnaitre avoir été blessée. « Autant que tu voudras. » J’acquiesce avec un sourire, alors qu’en réalité je pense très fort pitié pas plus d’une nuit. Romy est ma cousine, je ne peux pas refuser l’hospitalité à ma famille. En plus, elle a toujours été là pour moi et sa présence à mes côtés est une véritable bouffée d’oxygène. Si j’ai peur qu’elle ne découvre le pot-aux-roses, je n’en reste pas moins humaine et mes sentiments envers elle sont plus forts que mes craintes. J’espère simplement qu’elle ne va pas trop s’éterniser, je vais avoir du mal à dissimuler ce qui constitue mon activité professionnelle pendant plusieurs semaines. « Je vais t’aider à prendre tout ça. » Je joins le geste à la parole en empoignant une partie de ses affaires pour gravir de nouveau les escaliers jusqu’au petit studio dans lequel je vis. Romy a déjà dû le voir au moins brièvement mais je m’applique quand même à faire un pseudo tour du propriétaire. « Là c’est le salon et la chambre. » Dis-je en désignant le centre de la pièce. « Là, c’est l’espace bureau et la salle-à-manger. » Je pointe la table basse devant le petit canapé. « Et là c’est le coin cuisine. » Ou plutôt la kitchenette miniature mais pour faire décongeler des plats tout préparés, je n’ai pas besoin de bien plus. « Derrière cette porte, tu as les toilettes et la douche. » Autant dire que ce n’est pas le grand luxe, mais ça me suffit pour vivre toute seule. « Tu peux dormir dans mon lit, ce sera plus confortable que le canapé et après bah… Tu fais ta vie. Je te donnerais des clés. Je dois avoir un double quelque part. » Ou pas parce que tu l’as donné à Joey, espèce d’idiote. Je pourrais au moins faire semblant de chercher. Merde, Joey. S’il débarque, je suis sacrament mal, déjà parce qu’il a les clés et a donc pris l’habitude de venir sans y être invité et en plus parce que j’aurais du ml à justifier qu’il se comporte comme s’il était chez lui. Il a tellement l’habitude que je ramène mes plans cul qu’il est bien capable de nous proposer un truc à trois. Au secours. Il faut absolument que je le prévienne mais même en scrutant l’ensemble de la pièce, je ne parviens pas à voir où se trouve mon portable. « Assieds-toi, tu dois être fatiguée. Tu veux boire un truc ? » J’essaie de me concentrer de nouveau sur ma cousine, oubliant la détresse infinie dans laquelle je me trouve à l’heure actuelle et tâchant dans le même temps de ne pas la mettre mal à l’aise en lui demandant cash pourquoi sa vie est en plein Titanic.

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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyJeu 25 Avr - 11:19


Du moment même où la jeune femme entendit un « Oh… Euh… Je t’ouvre. » s'échapper de l'interphone qui rendait grésillante la voix de sa cousine, Romy su que cette situation ne pouvait pas durer. Elle se faisait elle même pitié ainsi rendue à quémander le gîte chez Primrose alors même qu'elle aurait été en droit de foutre Josh dehors à grand coups de pieds. C'était elle la victime, elle dont la dignité avait été prise pour un paillasson, et pourtant elle lui avait laissé l'appartement. Elle s'était sagement tirée, avait formulé de vagues insultes, et c'était tout. Certes son désormais ex copain ne méritait pas qu'elle ne se transforme en brasier, mais davantage de respect n'aurait pas été de trop. « Les chips, c’est sûr, j’espère que ça ne t’ennuie pas de remplacer le vin par la bière. Désolée, j’ai qu’un boulot étudiant.» La petite blonde prit sa cousine dans ses bras pour la saluer, avant d'opérer un vague mouvement du bras pour balayer ses dernières paroles ; elle aurait pu lui dire qu'elle n'avait que des carottes et du Soda qu'elle s'en serait fichu. Le plus important pour elle c'était sûrement d'avoir une amorce de soutien tandis qu'elle était blasée, blessée dans son égo, et perdue au possible. Qu'est ce qu'elle allait faire maintenant ? « Et tous les mecs sont nuls et obsédés par les nanas, tu aurais dû me demander, je te l’aurais dit il y a bien longtemps. » Romy baissa vaguement le regard vers la valise à ses pieds, avant de sentir le rose lui monter aux joues. Ses lèvres se tordaient en une moue ; elle était incapable de répondre quoique ce soit dans ce hall lugubre. Bien sûr que Prim ne se serait pas faite avoir, qu'elle était sans doute plus maligne qu'elle. Qu'importe, alors qu'elle lui confirmait pouvoir l'héberger d'un : « Autant que tu voudras. » que la petite blonde s'empressa de réfuter en secouant la tête de gauche à droite, elle attrapait ses valises et entreprit de grimper jusque dans l'appartement, guidée par l'étudiante. « Je vais t’aider à prendre tout ça. » La remerciant d'un sourire, le duo montait les escaliers les bras chargés de bagages confectionnés à la va vite (comprenez par la qu'ils étaient énormes et pas du tout pratiques) avant de déboucher sur un petit studio dont Primrose entreprit d'en faire une brève visite. « Là c’est le salon et la chambre. Là, c’est l’espace bureau et la salle-à-manger. Et là c’est le coin cuisine. Derrière cette porte, tu as les toilettes et la douche. » Hochant la tête à chaque geste qui accompagnait les paroles de sa cousine, Romy bloqua sur le canapé. Elle se moquait bien de l'étroitesse de l'endroit, ni même du peu de moyens qu'avait sa cousine pour se dégoter un appartement plus spacieux et mieux équipé. Elle ne s'attendait à rien en venant ici, si ce n'est à obtenir un peu de réconfort et quelqu'un avec qui dialoguer. « Tu peux dormir dans mon lit, ce sera plus confortable que le canapé et après bah… Tu fais ta vie. Je te donnerais des clés. Je dois avoir un double quelque part. » Laissant lourdement retomber ses sacs sur le sol, Romy avança de quelques pas, et comme si Primrose lisait dans ses pensées elle ajouta : « Assieds-toi, tu dois être fatiguée. Tu veux boire un truc ? » Il ne lui en fallait pas plus pour trouver refuge dans un coin du sofa. Ramenant contre elle un coussin, elle jetait des regards à la ronde comme pour se familiariser avec cet environnement inconnu. Elle n'était pas chez elle. Il n'y aurait plus de chez elle comme elle l'avait connu.  "Je resterais pas longtemps, promis. Deux trois jours maxi. Et je veux bien une bière. Et des chips. Enfin n'importe quoi de gras et de réconfortant." qu'elle soufflait dans un demi sourire, l'envie de rire de son propre apitoiement à pas grand chose de se réaliser. Ce serait nerveux évidemment. Romy avait passé quatre ans de sa vie avec ce prince charmant qu'elle avait toujours trouvé bien trop parfait pour elle. Il était intelligent, sportif, il avait des amis. Des amies aussi visiblement. "Je te jure que j'ai l'impression de rêver. Je l'ai chopé au lit avec une autre fille." qu'elle balançait sans préavis, les paumes de ses mains remontées contre ses paupières qu'elle pressait, sans doute dans l'espoir de se réveiller d'un cauchemar. "J'avais l'impression d'être dans Desperate Housewives. Ou dans n'importe quel film ou la nana chope son mec avec une autre." Son crâne retombant lourdement contre le dossier, Romy jeta un regard désespéré en direction du plafond. Elle était lancée dans un mode révélations, à dix mille lieues d'évaluer si oui ou non elle dérangeait sa pauvre cousine qui devrait jouer à la psychologue contre son gré ce soir. Elle s'excuserait plus tard. "... et tu vois le pire, c'est qu'il a fallu que j'arrive pile pendant les festivités alors qu'il a jamais duré plus de dix minutes. J'aurais pu arriver après. Un peu avant même. Mais non. Ça doit être le karma, et la seule façon de me racheter restera de m'enfermer au couvent jusqu'à ma mort." qu'elle dramatisait avant de souffler un grand coup.
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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyVen 26 Avr - 14:18



 
Romy & Primrose

Can't nobody see the lie of you ?
L’état de Romy est déplorable et alors qu’elle se retrouve à moitié roulée en boule sur mon canapé, un coussin lové sur sa poitrine en guise de réconfort, je me demande ce que j’ai fait pour mériter ça. Bon, si on devait vraiment élaborer une liste de mes méfaits, j’ai bien que la conclusion serait sans appel : J’ai effectivement de quoi mériter un pareil châtiment voire même cent fois pire. J’aime beaucoup Romy, mais je ne sais pas gérer ce genre de situation, j’ignore si je dois lui amener un plaid, un pot de glace et des magazines féminin à la con ou si je dois me barrer pour la laisser seule avec ses pensées. Tous ces trucs de gonzesse amoureuse, je ne les connais pas, je ne les maitrise pas et mon cerveau m’envoie déjà des signaux de détresse alors que ça fait approximativement cinq minutes qu’elle est entrée dans mon appartement. Au secours. Je me vois déjà appeler Yoko pour ne pas être seule à gérer la tornade Romy, je nous imagine parfaitement en vieux T-shirt dégueulasse et pantalon de pyjama à nounours, en train de recréer l’une des scènes mythiques de Charlie et ses drôles de dame, télé allumée pour reproduire correctement les mouvements et Yoko au taquet pour pointer du doigt les erreurs de notre chorégraphie improvisée. Ce serait un véritable carnage, mais, quand on y réfléchit bien, ça aurait été tout de même préférable à la réalité. Parce que c’est une Romy complètement effondrée qui git lamentablement sur mon canapé et que j’ignore totalement comment réconforter. « Tu es chez toi pour le temps que tu voudras. » Et j’aimerais sincèrement penser ce que je dis mais les risques sont immenses et je n’ai vraiment pas envie qu’elle découvre mes activités extra-scolaires ni aujourd’hui, ni demain, ni dans un futur plus lointain. J’ai beau ne pas apprécier le manque de tolérance de mes parents vis-à-vis de ma profession, je peux concevoir qu’ils n’aient pas envie de le faire circuler davantage dans ma famille et je respecte leur position sur le sujet. Bien sûr, devoir mentir à Romy n’a jamais été facile, parce que nous partageons beaucoup de choses, mais j’estime que je me dois de la préserver mais également de lui permettre de conserver la belle image qu’elle a de moi et que peu de gens connaissent, finalement. Je vais chercher une bière dans le réfrigérateur et verse un paquet de chips dans un saladier à la propreté douloureuse, signe que c’est sûrement Joey qui a été le dernier à faire la vaisselle. Lorsque je reviens près du canapé, je lui tends la bouteille décapsulée et pose le saladier sur la table basse, de manière à ce qu’elle n’ait qu’à tendre le bas pour se servir. Elle continue son histoire et j’essaie tant bien que mal de lui apporter mon soutien et mon réconfort en ponctuant sa révélation numéro un par un « Non ? Vraiment ?! Mais quel connard ! » Que j’aurais certainement pu trouver dans un bouquin donnant des phrases types à prononcer en présence d’un proche souffrant des infidélités de son conjoint. Je savais que j’étais nulle mais la réalité surpasse tout ce que j’avais pu imaginer. Je hoche la tête alors qu’elle continue à s’apitoyer sur le cauchemar qu’est devenue sa vie. J’ai du mal à être aussi choquée qu’elle par sa découverte. Si elle savait le pourcentage d’hommes mariés et ayant des enfants qui se retrouvent au moins une fois par semaine au club, elle serait horrifiée. Au final, elle a presque de la chance que son mec se soit trouvé une autre copine plutôt qu’il soit allé compenser son évidente frustration sexuelle avec des prostituées. Je suis à deux doigts de lui suggérer qu’une potentielle insatisfaction d’un côté comme de l’autre pourrait expliquer qu’il soit allé voir ailleurs, mais je dois me rappeler que je suis censée être la gentille cousine naïve et innocente qui ne sait absolument rien sur ce sujet. « Beurk, épargne-moi les détails. » La petite moue dégoutée qui ponctue mes propos est parfaitement crédible alors qu’au fond de moi, le petit démon qui se souvient parfaitement du nombre incalculable d’ébats qui se sont déroulés dans cette pièce se tape un fou-rire monumental. « Le couvent serait peut-être un poil excessif. » Je me hâte de préciser alors que Romy Drama Queen Ashby envisage le plus sérieusement du monde d’aller s’enterrer avec une bande de lesbiennes en manque dans un endroit peu recommandable. « T’as pas une photo de lui ou un truc qui lui appartient ? Si tu veux, on peut tout brûler sur le balcon et faire griller des marshmallows dans les flammes. » Je doute que ma cousine trouve l’idée séduisante – les voisins vont sûrement détester et appeler les pompiers, d’ailleurs – mais tous les moyens sont bons pour tenter de lui remonter un peu le moral.

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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyVen 26 Avr - 23:44


Primrose avait beau la rassurer en lui glissant un : « Tu es chez toi pour le temps que tu voudras. » Romy n'arrivait pourtant pas à se faire à l'idée. Si elle était venue trouver refuge chez sa cousine, c'était avant tout pour trouver du réconfort plus qu'un toit. Elle éplucherait les annonces, trouverait une location voire une colocation, mais ferait ça demain. Pour le moment elle avait juste besoin de se liquéfier sur un canapé en engloutissant des trucs trop gras, trop salés et trop sucrés pour panser un peu son ego meurtri. Un coussin serré contre sa poitrine, la petite blonde accueillait d'un geste (qu'elle aurait habituellement jugé trop mou) la bouteille de bière que Prim lui tendait avant de la porter à ses lèvres sans grande conviction. Elle débitait sa rupture dans les grandes lignes, expliquant ce que son imbécile d'ex petite ami avait pu lui faire, et alors qu'elle se considérait comme au fond du trou, la jeune femme se surprit à sourire en entendant sa cousine lui rétorquer : « Non ? Vraiment ?! Mais quel connard ! » Elle hochait la tête longuement, comme complètement déconnectée des réalités. Son petit ami venait de se taper une autre fille qu'elle dans leur lit, et elle ... elle était comme résignée, acceptait sa réalité en mangeant des chips reclue dans un canapé. Elle aurait dû vouloir crever les pneus de sa voiture. Elle aurait dû vouloir lui faire mal. Au lieu de quoi cette situation ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle était blasée, au mieux. Quel connard, effectivement. "Ouais... c'était pas joli joli." qu'elle confiait finalement, encore traumatisée d'une vision qu'elle aurait aimé ne jamais avoir eue. Être trompée était un fait, voir les choses en était une autre. "... enfin quoique. Avec le recul c'était vraiment amusant de le voir descendre les escaliers pour me rattraper : noooon bébé c'est pas ce que tu crois. Ben oui parce que forcément quand il invite des amies c'est à poil dans mon lit." Un rire nerveux s'échappant d'entre ses lèvres, la petite blonde portait à nouveau sa bière entre ses lèvres pour la vider d'un quart. Son ventre criait famine, sa bouche était sèche comme de la pierre. Elle n'avait rien avalé de plus consistant que cette gorgée depuis sa pause déjeuner, et pour être honnête, elle s'en foutait. Ce soir c'était comme si rien n'avait d'importance, et la jeune femme en oubliait même des filtres qu'elle ferait mieux de s'imposer. « Beurk, épargne-moi les détails. » Romy fit un vague mouvement du bras. "Oh ça va, me fais pas croire que deux trois mecs ne se sont pas déjà baladés par ici." Parce qu'elle était sûrement loin d'être une sainte, Prim. Jolie comme elle l'était, elle avait du briser quelques cœurs déjà. Bref, dans tous les cas, Romy voyait déjà se profiler devant elle un bel avenir au couvent, parce qu'il lui était (du moins ce soir) inenvisageable de vivre seule et lourdée comme elle l'avait été. « Le couvent serait peut-être un poil excessif. » Peut être, effectivement. Reposant sa bouteille sur la table basse, la petite blonde s'affalait presque sur l'accoudoir du canapé, dans un geste savamment théâtralisé. Qu'allait elle faire maintenant ?  « T’as pas une photo de lui ou un truc qui lui appartient ? Si tu veux, on peut tout brûler sur le balcon et faire griller des marshmallows dans les flammes. » ... comme dans un film romantique ? Était elle à ce point enfoncée dans le pitoyable ? "J'ai le mot de passe de son compte Facebook. Enfin je crois." Elle croît, la petite. Pas curieuse pour un sou, Josh avait très bien pu le changer du moment même où il avait commencé à la tromper, mais ça, elle en doutait. Il savait comment elle était. Il la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle n'allait jamais fouiller nulle part.      



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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyDim 28 Avr - 8:40



 
Romy & Primrose

Can't nobody see the lie of you ?
C’est à se demander qui de Romy ou de moi est la plus mal en point. Elle a toutes les raisons du monde d’être déprimée, vidée, au bout du rouleau et de vouloir extérioriser son chagrin par des mots, des larmes ou toute action désespérée. Normalement, mon rôle devrait être de la soutenir, de lui donner de petites tapes sur l’épaule alors qu’elle s’ouvre à moi et exprime sa peine ou alors de sortir toutes les bouteilles d’alcool fort que je peux trouver pour lui permettre d’oublier cette vision d’horreur. Sauf que je suis loin d’être en capacité de prendre les choses en main, tout ce que je voudrais, c’est me faire happer par un grand trou dans le sol qui m’emmènerait à des kilomètres d’ici. Peut-être que je devrais envoyer un texto à une amie pour qu’elle me téléphone et fasse croire à une urgence. Je pourrais quitter l’appartement en coup de vent en lui donnant le mot de passe de mon compte Netflix pour lui envoyer un texto dans la journée avec écrit un « vraiment désolée, j’espère que ça va mieux toi, je prends des pizzas pour ce soir ». Parce qu’il est évident que la malbouffe est le meilleur remède à la tristesse, c’est en tout cas ce qu’elle m’a bien fait comprendre en prononçant déjà beaucoup trop de fois le mot « chips » depuis qu’elle a appuyé sur le bouton de mon interphone. Plus le temps passe et plus je suis convaincue que je ne devrais pas être la personne vers qui Romy se tourne pour ce genre de problème, parce que je ne sais pas prononcer les bonnes paroles, que chacun de mes mots semble être à côté de la plaque. Malgré tout, elle continue, ne semblant pas du tout perturbée par mes réactions. C’est à se demander si elle n’a pas juste besoin de se confier plutôt que de trouver un véritable interlocuteur. « Il a vraiment dit ça ?! » Ne puis-je m’empêcher de demander alors qu’elle explique le déroulé de la scène dont le souvenir est encore frais dans son esprit. « Mais c’était quoi sa justification alors ? Il s’entrainait pour être meilleur avec toi ? Quel homme attentionné. » Et je lève les yeux au ciel parce que l’attitude de ce type que je ne connais que très vaguement me parait tout bonnement inconcevable et que je comprends que les divorces soient de plus en plus nombreux si tous les hommes se comportent comme des connards tels que lui. Je fais partie de ces filles qui estiment que l’amour peut disparaitre dans un couple mais que ce n’est pas en allant voir ailleurs qu’on résout ses problèmes et si jamais il est vraiment amoureux de cette autre fille, il aurait dû quitter ma cousine bien avant plutôt que de faire ça derrière son dos. La découverte de cette infidélité a dû être extrêmement humiliante pour Romy et même si je trouve toujours ma présence inadéquate, je crois que je devrais être flattée qu’elle vienne se confier sur le sujet alors que d’autres voudraient sûrement taire cette histoire sordide. Mais c’est peut-être aussi parce que j’accorde trop d’importance aux apparences, ça a toujours été le cas, je crois que je préfère dire que mon mec est mort dans un accident de voiture et jouer la veuve dépressive pendant six mois que d’avouer que j’ai été remplacée par une autre mieux que moi. « Peut-être un ou deux. » J’admets avec un léger sourire. « Mais pas trois. » Je ne sais pas vraiment comment Romy imagine ma vie amoureuse. Je n’ai jamais eu de copain, elle le sait, je lui ai déjà dit que je n’étais jamais sortie avec personne. Par contre, je n’ai jamais vraiment pu lui expliquer les raisons de mon célibat parce que, outre le fait que je n’ai probablement pas encore trouvé la personne qui me correspond, j’estime que ce sont mes choix de vie qui créent un blocage à ce sujet et ce n’est clairement pas quelque chose que je peux partager avec elle. Suggérer à Romy de brûler quelque chose qui lui rappelle son ex n’est peut-être pas forcément plus intelligent que de lui raconter ce que je lui cache depuis toutes ces années mais c’est beaucoup moins dangereux. Alors lorsqu’elle évoque son compte Facebook, je me hâte d’attraper mon ordinateur et de m’assoir à ses côtés en l’allumant, prête à tester ses dires. « Mais c’est génial ! Tu vas voir, te venger va te faire du bien. » Ou pas, je ne suis pas sûre que ce soit l’idée la plus intelligente que je peux avoir, mais c’est en tout cas la seule qu’on a pour le moment et je crois que je préfère ça plutôt que de la voir se mettre à pleurer et devoir lui apporter une boite de mouchoirs que je n’ai pas, de toute façon. « Par contre, si ça ne te dérange pas, on va éviter de le brûler, j’ai encore besoin de mon ordinateur pour la fac. » Je m’essaie à la plaisanterie, juste pour voir si j’arrive à la faire sourire alors que j’ai bien conscience que compte tenu de la journée qu’elle est en train de vivre, il y a très peu de chances que j’y parvienne. « Mais on peut envoyer plein de messages horribles à tous ses proches en les supprimant après pour pas qu’il puisse les voir. Ou alors poster des photos de lui nu ? Tu en as ? » Je demande, réfléchissant à toute vitesse aux possibilités qui s’offrent à nous. « Si tu en as pas, on peut chercher des photos de pénis sur Google image et faire croire que c’est la sienne ? De préférence sur des sites de maladies sexuellement transmissibles. » Je crois que je devrais arrêter avec mes idées foireuses, je vais sûrement finir par lui faire peur, alors je me tais tout simplement, attendant qu’elle prenne la décision par elle-même pour qu’on puisse enfin lui remonter le moral.

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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyMar 30 Avr - 11:14


Romy était définitivement quelqu'un qui comblait son malêtre immédiat dans la nourriture, avant de regretter très rapidement ensuite. Elle avait beau avoir renoncé à entrer dans un 36 depuis longtemps, il n'en demeurait pas moins qu'elle avait des scrupules à faiblir ainsi devant un pot de glace (en l’occurrence, ici des chips) à la moindre contrariété, mais dans le cas présent, l'état d'urgence avait été décrété. La vision de son petit ami tentant de se justifier de son comportement minable en tenue d'adam était le signe qu'elle avait touché le fond, même si elle creusait encore un peu en allant se terrer sur le canapé de sa cousine étudiante. En y repensant bien elle aurait pu se payer un hôtel, même si le mieux pour sa dignité aurait été de foutre son mec dehors et de brûler son lit sur le trottoir de devant. « Il a vraiment dit ça ?! » Romy hochait la tête d'un air las. « Mais c’était quoi sa justification alors ? Il s’entrainait pour être meilleur avec toi ? Quel homme attentionné. » Primrose levait les yeux au ciel, bien que ce trait d'humour eut don de faire rire (un peu) la petite blonde. "Ç’aurait pas été du luxe alors." qu'elle soufflait pour finir en laissant un sourire amusé lui naître au coin des lèvres. Tant qu'à faire autant y aller dans le cliché, dans la moquerie des moments qu'ils avaient pu partager pour ne plus y accorder de l'importance. A partir de maintenant c'en était fini du Josh qu'elle excusait pour son manque d'intérêt envers elle et ses amis, pour ses expressions stupides et sa façon d'être un connard dans toute l'immensité du cliché. Cette histoire était désormais derrière elle, et même si elle avait mal, c'était une énorme épine qu'on lui tirait du pied. Par la suite la conversation se tourna davantage vers Primrose dont Romy suggérait qu'elle n'était pas si légitime que ça à jouer la petite effarouchée. « Peut-être un ou deux. Mais pas trois. » Le sourcil relevé, la petite Ashby laissa pourtant ces paroles en suspens. Jusqu'à présent elle ne s'était jamais intéressé à la vie sentimentale de sa cousine. Elle l'avait peut être imaginée s'entichant de quelques flirts tout au mieux. Jolie comme elle l'était elle avait du briser des dizaines de cœur bien qu'aucun des types ayant croisé sa route ne se soit montré assez bien pour passer le cap des présentations officielles aux réunions de famille.

Attrapant son ordinateur portable pour venir s'asseoir à côté d'elle, Primrose rebondissait sur une phrase lancée par Romy quelques secondes plus tôt. Elle connaissait son mot de passe. « Mais c’est génial ! Tu vas voir, te venger va te faire du bien. » Ses méninges réfléchissaient à tout allure tandis qu'elle sentait la colère pointer. Attrapant l'appareil en se redressant, la blondinette entreprit de se connecter à Facebook, le regard étonnamment sérieux, comme investi d'une mission. « Par contre, si ça ne te dérange pas, on va éviter de le brûler, j’ai encore besoin de mon ordinateur pour la fac. Mais on peut envoyer plein de messages horribles à tous ses proches en les supprimant après pour pas qu’il puisse les voir. Ou alors poster des photos de lui nu ? Tu en as ?  Si tu en as pas, on peut chercher des photos de pénis sur Google image et faire croire que c’est la sienne ? De préférence sur des sites de maladies sexuellement transmissibles. » Tandis que Prim évoquait un plan d'attaque digne des plus grandes comédies romantiques (et Romy l'en remerciait sincèrement ; rien n'aurait pu être mieux adapté que ce type de comportement pour apaiser l'ego blessé d'une femme trompée) la petite blonde se connecta avec les identifiants de son ex copain, et ô miracle, ça fonctionnait. D'instinct son index se dirigea vers la messagerie, et sa théorie se concrétisa. "Donc en fait ce connard est tellement sûr que je suis une pauvre cloche naïve qu'il adopte même pas le comportement normal du type qui trompe. Il savait que j'avais accès à son compte, il restait même connecté sur mon ordinateur quand le sien chargeait, en fait il avait le culot de faire ça sous mon nez ?" La machine était lancée. Ce n'était même pas tant que ça après Josh qu'elle en avait, plutôt après elle même. La pauvre cruche naïve. C'était elle qui s'était mise dans cette situation, qui avait laissé son amour propre se faire piétiner ainsi. "Tu sais quoi ? Il va voir." qu'elle soufflait finalement en se plaçant dans la conversation qu'il avait en cours avec la blonde de tout à l'heure, celle qui récupérait désormais son boulet. Occultant les messages débordant de niais, elle tapait à toute allure : [Bon courage. C'est encore sa mère qui lui achète ses fringues et il est incapable de prendre rendez vous chez le médecin tout seul. Si tu pouvais brûler les draps en virant tes fesses de mon lit, merci, Romy.] Pas sûr qu'envoyer ce message depuis le compte de son ex la soulageait, mais qu'importe. Sur le moment, ce comportement enfantin avait été salvateur, et c'était le principal. Reposant l'ordinateur sur la table basse, elle empoigna des chips avant de se laisser retomber de nouveau dans le canapé, ramenant ses  jambes sous ses cuisses après s'être débarrassée de sa paire de vans. "Raconte moi comment ça se passe pour toi. Ton job étudiant alors ça consiste en quoi ? J'ai besoin de toi pour me distraire. Sinon je vais me mettre à pleurer. Ascenseur émotionnel oblige."  Et la blondinette connaissait assez bien sa cousine pour savoir qu'une fontaine débordante de guimauve ne serait pas (mais alors pas du tout) une bonne chose pour ses propres nerfs. Primrose avait toujours été la plus détachée sentimentalement parlant, du moins assez pour que Romy sache que ce qu'elle venait de dire sonnait davantage comme une menace que comme un signe de faiblesse.
 



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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyJeu 2 Mai - 21:02



 
Romy & Primrose

Can't nobody see the lie of you ?
Romy a pris les commandes et manipule mon ordinateur d’une main de maitre, me laissant tout le loisir de me demander si j’ai bien enregistré la fameuse sexe-tape dans un dossier qui ne serait pas facilement accessible par erreur. Moi et mes idées de merde. En plus de craindre les découvertes problématiques que pourrait faire ma cousine, je réalise très vite que, loin de réduire sa colère, mon idée l’amplifie puisqu’elle se rend compte qu’il ne s’est même pas donné la peine de cacher véritablement son aventure. Je suis vraiment désolée pour elle, même si je n’arrive pas à le lui exprimer clairement. Ce sont des années de sa vie qui partent en fumée, des années durant lesquelles elle s’est investie, elle lui a ouvert son cœur, elle a fait des projets. Comme quoi, il ne vaut mieux pas trop s’attacher aux gens, ces derniers sont une perpétuelle source de déception et en comptant seulement sur elle-même, elle aurait certainement eu moins de déconvenues. C’est sûrement un peu triste de penser comme ça mais quand je vois que ma propre famille m’a tourné le dos en apprenant que je bossais dans un club de striptease, je ne peux que rester sur mes gardes. Est-ce que Romy préférerait me renier si elle l’apprenait aussi ? Je crois que je préfère ne pas avoir la réponse à cette question. Je ne veux pas la perdre comme Caleb avec qui les relations sont très tendues depuis qu’il sait ce que je fais de mon corps. Malgré le temps qui passe, je n’arrive pas à me débarrasser de toute la colère que j’ai pour lui, parce que je pensais qu’avec tout ce que nous avions partagé durant notre enfance et notre adolescence, il ne pourrait pas me tourner le dos aussi facilement. J’en ai eu la preuve contraire et il m’a brisé le cœur. « Justement, en agissant comme d’habitude, il s’est assuré de ne pas avoir l’air coupable… Généralement c’est comme ça que ces connards se font griller, non ? Parce qu’ils changent leurs mots de passe de téléphone, sont plus discrets quand ils vont sur internet, ce genre de choses. » J’essaie tant bien que mal de lui faire comprendre qu’elle n’a pas été stupide mais qu’il a été assez rusé pour la berner malgré tout. « Tu avais confiance en lui et c’est tout à ton honneur, un jour il se mordra les doigts de ne pas avoir vu ta vraie valeur. » Je deviens soudainement un peu plus humaine, sa détresse me touche vraiment et je ne peux pas la laisser avoir une si piètre image d’elle-même à cause de ce qu’un sale con lui a fait. Elle ne méritait pas un tel traitement et elle n’a pas à se dévaloriser parce que dans cette relation, à mes yeux, elle a eu le comportement parfait. Bien sûr, je manque cruellement d’objectivité, il s’agit de ma cousine et je ne connaissais pas assez les détails de leur relation pour porter un réel jugement sur celle-ci. Mais le plus important pour le moment, c’est qu’elle me croit, le reste n’a aucune importance.

Sa colère prend des proportions un peu plus importantes à chaque seconde qui passe et lorsqu’elle se décide à envoyer un message, je regarde par-dessus son épaule pour tenter de lui éviter de se ridiculiser en lui envoyant une flopée d’insultes qu’elle risquerait de regretter une fois la colère retombée. Je suis véritablement étonnée par la classe dont elle fait preuve en rédigeant, elle arrive à faire comprendre à la connasse qu’elle est une grosse trainée sans véritablement le lui dire et j’approuve carrément. Lorsqu’elle repousse enfin l’ordinateur, une fois son méfait accompli, je suis vraiment fière de voir qu’elle a réussi à se contrôler. Je ne pense sincèrement pas que j’aurais eu la même patience qu’elle, à mon avis je me serais tout simplement énervée sur toutes les personnes possibles et imaginables. J’aurais envoyé un « maman, je suis séropositif », à sa mère, publié un « je quitte Romy parce que je suis gay » sur son mur ou même un « j’ai décidé de subir une opération chirurgicale afin de devenir une femme ». Vraiment, je suis très admirative du sang-froid de ma cousine. Le jour où je me ferais emmerder, je sais à qui m’adresser. Malheureusement, elle n’a pas franchement l’air d’aller mieux pour autant et lorsqu’elle m’annonce que si je ne lui change pas les idées, elle va sûrement se mettre à pleurer, je panique un peu, ne souhaitant pas du tout qu’on en arrive à une telle extrémité même si ce serait compréhensible compte tenu de son état. Je ne me vois pas du tout lui tapoter gentiment l’épaule pendant qu’elle se mouche dans son pull, c’est absolument hors de question. En revanche, l’idée de lui parler de moi m’enthousiasme tout aussi peu, parce que j’ai peur de faire une boulette ou de devoir rebondir sur des questions qui passent un peu trop près de ma réalité. Le pire, c’est si ma vie amoureuse est abordée, mais heureusement elle se cantonne pour le moment à ma vie professionnelle que j’ai déjà inventée de toutes pièces pour faire plaisir à ma famille. « Tu vas être déçue, c’est le calme plat, je suis toujours serveuse dans un restaurant pas très loin de l’université, je t’en ai déjà parlé, je crois ? La nourriture n’est pas très bonne et on ne croule pas sous les clients mais ceux qui viennent sont plutôt généreux en pourboires, je crois qu’ils ont pitié. » Il va falloir que je me souvienne du nom du restaurant en question, et surtout que je m’assure qu’elle ne vienne pas m’y retrouver, sinon j’aurais l’air vraiment trop stupide. Au pire, je pourrais toujours demander à une de mes copines de me couvrir en se faisant passer pour une serveuse pour qu’elle lui dise que je ne travaille pas ce soir, ou quelque chose du genre. C’est vraiment horrible de devoir mentir à ceux qu’on aime, mais je n’ai pas trop le choix. « Je termine mon année de spécialisation et j’aimerais bien tenter un PhD après, mais ça coûte très cher, j’aimerais bien chopper un boulot au cabinet du maire, mon maitre de stage avait l’air partant pour me reprendre et ça me permettrait de pouvoir enchainer dès l’année prochaine. » Et peut-être d’éponger ma tonne de dettes mais ce n’est pas quelque chose que je peux lui avouer sans devoir lui dire d’où viennent ces fameuses dettes. « Rien de fou. » Je m’ennuie moi-même en balançant ces généralités qui n’intéressent personne mais j’ai tellement peur de dire quelque chose que je devrais garder pour moi que c’est tout ce que je peux me permettre, malheureusement.

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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyLun 6 Mai - 12:03


La petite blonde avait attrapé l'ordinateur de sa cousine, comme sur pilote automatique. Ses doigts s'étaient activés à la rédaction d'une petite vengeance qui au final n'en était pas vraiment une. Elle aurait pu se montrer cruelle, blessante, dramatique, au lieu de quoi elle se contentait de faire preuve d'une amorce de maturité en laissant s'essouffler une colère qui lui était surtout destinée. Elle s'en voulait tellement d'avoir laissé cette histoire se dérouler sous ses yeux, de ne pas avoir vu à quel point Josh l'avait prise pour une idiote. « Justement, en agissant comme d’habitude, il s’est assuré de ne pas avoir l’air coupable… Généralement c’est comme ça que ces connards se font griller, non ? Parce qu’ils changent leurs mots de passe de téléphone, sont plus discrets quand ils vont sur internet, ce genre de choses. » Romy esquissait un sourire sans joie. Prim n'avait pas tord, et elle l'aurait presque crue si elle ne s'était pas trouvée au centre de ce mélodrame. Elle se sentait au dessus, plus maligne. Douce illusion. « Tu avais confiance en lui et c’est tout à ton honneur, un jour il se mordra les doigts de ne pas avoir vu ta vraie valeur. » La douleur s'estompait doucement pour faire place désormais à un flux d'émotions contradictoires. Elle se sentait libérée d'un boulet, mais cette nouvelle vie de célibataire lui était encore inconnue. L'étudiante mettait le doigt sur un point sensible. Sa vraie valeur. A ses yeux une banalité sans frontières. Nerveusement sa main s'échouait au sommet de ses cheveux blonds qu'elle dénouait pour chasser ses idées sombres. "Je crois qu'on avait rien à faire ensemble, finalement." qu'elle soufflait dans un demi sourire sans joie, jetant un dernier regard à l'appareil qu'elle avait reposé sur la table basse. Il fallait qu'elle tourne la page, et pour le moment, s'intéresser à la vie de son étudiante de cousine était la meilleure façon de le faire. Avec amusement, la petite blonde l'avait prévenue : qu'elle lui livre du contenu sans quoi elle se mettra à s’apitoyer sur son sort. Confortablement installée dans le sofa, elle glissait ses jambes sous ses cuisses pour s'y mettre à l'aise, un regard (qu'elle aurait souhaité perçant) sur la petite brune, Romy se terrait dans un silence religieux pour l'écouter. « Tu vas être déçue, c’est le calme plat, je suis toujours serveuse dans un restaurant pas très loin de l’université, je t’en ai déjà parlé, je crois ? La nourriture n’est pas très bonne et on ne croule pas sous les clients mais ceux qui viennent sont plutôt généreux en pourboires, je crois qu’ils ont pitié. » Merde. Elle avait toujours cru que sa cousine était baby sitter ou un truc du genre. Hochant la tête d'un air entendu, la blondinette l'écoutait poursuivre. « Je termine mon année de spécialisation et j’aimerais bien tenter un PhD après, mais ça coûte très cher, j’aimerais bien chopper un boulot au cabinet du maire, mon maitre de stage avait l’air partant pour me reprendre et ça me permettrait de pouvoir enchainer dès l’année prochaine. » Un sourire franc lui naissait alors au coin des lèvres... rapidement évanoui pourtant. La détermination de Primrose avait toujours eu quelque chose de fascinant. Elle avait une tête bien faite, était constamment dans le top de sa promotion. Aux yeux de Romy elle était un ovni ; enfin dans le bon sens du terme. Ce doctorat elle méritait de pouvoir le faire. "Si ce restaurant miteux te permet de payer ton loyer ... " qu'elle commençait en laissant la fin de sa phrase en suspens, un vague mouvement du bras pour l'agrémenter. Prendre son mal en patience était une expression qu'elle n'aimait pas employer, et qu'elle n'usait jamais. Surtout pas dans son métier sous peine de se mettre les détenues à dos. "Ton frère aurait pu t'embaucher. T'es plus mignonne que la moitié de ses serveuses." Innocemment, la jeune femme balançait le fond de sa pensée à mesure que ses neurones endoloris faisaient le raccourci petit boulot de serveuse > Prim > Caleb. Elle était pourtant loin de se douter de toutes les tensions qui trainaient dans la fratrie Anderson. "Et ce doctorat, c'est une super nouvelle. T'as toutes les raisons du monde d'y arriver. Je suis sûre que tu trouveras une solution. Tes parents t'aideront pas vrai ?" L'art et la manière de mettre les pieds dans le plat. Romy aurait dû se douter qu'elle devait la boucler vu la mine un peu fermée de Primrose, et pourtant elle fonçait la tête la première, pensant que cet air un brin défait n'était dû qu'au stress. "... et ce job à la mairie, il sera pour toi si tu t'en donnes les moyens. T'es la fille la plus déterminée que je connaisse. Et je suis vraiment fière. DocteurAnderson, ça sonne tellement bien." D'un extrême à l'autre, Romy switchait de la tristesse à la joie dans une amorce d'éclat de rire. Attrapant sa bouteille abandonnée sur la table basse, elle la faisait rouler entre ses doigts, plaçant sa cousine au centre de son attention, au moins histoire de ne plus penser à la catastrophe qu'était devenue sa propre vie.




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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyMer 8 Mai - 9:55


can't nobody see the lie of you ?
Back in the '06, selling weed to the freshman kids, You were the end of my aim whenever separate And I know you've been hurting, think you deserve it. How did it end up like this? Everything will be fine If you just get through tonight
 
▼▲▼

Le teint halé et quelques taches de rousseurs sur les épaules et le nez, rien d'extravagant dans sa garde robe si ce n'est un bombers rose parsemé d'un motif floral, franchement pas le genre de Joey qui - pourtant - venait d'ouvrir les yeux dans le lit de cet inconnu. D'habitude il ne reste jamais dormir, parvenant à s’éclipser avant le petit matin en prétextant une urgence de machine à laver, s'enfuyant même parfois sans dire le moindre mot, comme si la situation était normale pour ces deux étrangers. Joey avait frotté le coin de ses yeux avant de s'extirper du lit bien chaud pour trouver la salle de bain ainsi que ses vêtements éparpillés au quatre coin de l'appartement, petit mais pratique, de ce Graham (si seulement c'était son prénom) qu'il avait rencontré dans un vernissage. Depuis quelques temps le Lawson avait changé de cœur de cible, s'éloignant des bars et des boîtes de nuit pour des sorties plus 'intellectuelles' auxquelles il ne comprenait pas grand chose mais qui servait au moins à attirer d'autre sorte de poisson dans ses filets, des poissons qui savaient au moins additionner deux plus deux et qui ne jouaient pas que de leur physique pour plaire. Le blond avait enfilé sa chemise noire, son jean serré et cette maudite écharpe emprunté à sa sœur et qui était sensé lui donner l'air plus intelligent, même si sa moustache de pervers contredisait l'apparence qu'il essayait de se donner.  Soufflant un 'salut' à l'étranger encore endormi Joey était sorti sans un bruit hors du bâtiment et, une fois dehors, avait sorti le gps de son téléphone pour savoir dans quel quartier il était tombé hier soir et - surtout - comment faire pour sortir d'ici le plus vite possible. L'énorme gueule de bois doublée d'une pâteuse bien sévère avait poussée le Lawson à se retrancher dans le café le plus proche afin de se jeter sur les expressos, histoire de remplacer tout l'alcool dans son sang parce quelque chose de plus 'sain', accompagné d'une viennoiserie trop sucrée qui lui avait donné la nausée. Mais il fallait du courage pour prendre le bus et faire face à la misère du petit peuple qui n'avait pas le choix que de prendre les transports en commun, certains n'avaient même pas le temps de prendre une douche avant de sauter dans l'autocar, ce qui rendait les choses encore plus compliquées pour le Lawson qui avait plaqué l'écharpe sur son nez en guise de barrage. Joey était trop loin de chez lui et avait, de toute façon, déjà embarqué dans le bus qui menait tout droit chez  Primrose, comme si son instinct l'avait poussé à se diriger vers la jeune femme pour trouver un peu de réconfort et de l'eau chaude qu'il savourerait en compagnie de la brune. Comme dans un film Joey avait appuyé son front contre la vitre du bus, inconscient qu'il touchait une vingtaine de front préalablement appuyés sur la même surface, ou bien même qu'il mêlait sa transpiration à la bave d'un enfant indiscipliné. La douche allait être salvatrice. La batterie de son téléphone était tombée à plat quelques minutes après sa sortie du café et même si Joey n'avait jamais besoin d'excuses pour rendre visite à Prim il espérait au moins qu'elle ne soit pas au beau milieu d'un rendez-vous avec un client, bien que ça ne l'est jamais gêné de surprendre son ami au beau milieu d'un acte, ça l'excitait même, poubelle sexuelle qu'il était. Dans le couloir Joey avait attendu une poignée de secondes que le voisin de la brune se manifeste, lui qui aimait toujours s'exercer au voyeurisme dès que Joey passait devant sa porte, mais le blond ne trouva rien de plus qu'une porte close et une immense déception. « Il a un boulot ton voisin ? Il a pas ouvert la porte quand je suis passé alors je sais pas si il se branl... » La main toujours sur la poignée Joey avait croisé le regard de Primrose juste après celui de la blonde qui se tenait dans son appartement et que le Lawson n'avait jamais eu le plaisir de croiser. Elle était mignonne, simple avec un faux air de sainte-nitouche qui plaisait à Joey. « J'aurai du frapper, désolé. » Toujours sur le pas de la porte Joey avait lancé un regard à Prim, histoire qu'elle explique cette situation avant qu'il n'en vienne à tirer lui-même des conséquences et qu'il s'emploi à faire tomber cette jeune femme dans ses filets.
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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyMer 8 Mai - 20:52



 
Romy, Joey & Primrose

Can't nobody see the lie of you ?
La constatation de Romy semble amère et je n’ai pas le courage de lui dire que c’est mieux qu’elle s’en rende compte maintenant que dans dix ans, je crois qu’elle est déjà bien assez dégoûtée comme ça, je ne veux surtout pas en rajouter une couche. Elle vient de perdre tout ce qui constituait sa vie depuis un moment maintenant et même si je sais qu’elle est une battante et qu’elle va se relever, son désarroi doit être immense et il n’y a rien que je pourrais dire ou faire qui pourra arranger les choses. Le temps lui permettra de rebondir, j’en suis certaine, mais en attendant je suis simplement complètement inutile et ça me fait vraiment chier de ne pas pouvoir lui apporter plus de réconfort. « Tu mérites mieux. » Je crois que je n’aurais pas pu trouver une phrase plus bateau que celle que je viens de prononcer et pourtant je le pense sincèrement. J’ai l’impression que les hommes biens n’existent pas vraiment, en fin de compte, et je préfère largement supporter les connards qui s’incrustent dans ma vie contre quelques billets et qui montrent directement leur vrai visage parce qu’ils n’ont pas de raison de me mentir plutôt que de croire au véritable amour face à un menteur. C’est malheureusement ce qui est arrivé à Romy et même si j’ai conscience qu’elle se remettra de cette histoire et qu’elle finira certainement par accorder de nouveau sa confiance à quelqu’un, je comprends vraiment sa tristesse. J’ignore pourquoi elle est venue vers moi, parce que je ne suis pas du tout la mieux placée pour lui remonter le moral, mais je fais du mieux que je peux pour la soutenir, en essayant de tenir mon rôle de cousine. Après tout, Romy fait partie de ma famille et je me dois d’être là pour elle, même si faire face à cette situation me coûte.

J’aurais préféré que ce ne soit pas en s’intéressant à ma vie qu’elle tente d’oublier son chagrin, en tout cas pas en s’appliquant à me poser des questions sur ma vie professionnelle que je ne peux pas lui révéler compte tenu des secrets de famille que j’ai promis de garder. Alors je mens, comme souvent, tentant de noyer le poisson en restant très vague. « Je ne suis pas sûre que ce soit très intelligent de mélanger travail et famille. » Pour être honnête, je ne suis pas sûre que Caleb aurait vraiment eu envie de m’embaucher s’il en avait eu la possibilité. Je ne lui ai jamais posé la question, il ne pourrait pas être à la hauteur du salaire que je reçois au club, de toute façon, et puis l’idée de travailler avec mon parfait grand-frère toujours adulé par la famille revient encore une fois à me retrouver dans son ombre et, très sincèrement, c’est quelque chose que je tiens à éviter. De toute façon, changer de voie professionnelle n’est clairement pas à l’ordre du jour mais comme Romy croit que je travaille déjà dans la restauration, je peux comprendre qu’elle fasse le lien assez facilement. « Je ne pense pas, ils n’ont pas vraiment les moyens. » Les revenus de mes parents ne nous ont jamais permis de payer nos études, si j’ai pu entrer dans cette école privée, c’était surtout grâce à mes soi-disant capacités qui se sont révélées avoir été inventées de toutes pièces par une pédopsychiatre un peu trop ambitieuse. J’aimerais beaucoup obtenir ce titre de Docteur Anderson, j’admets que l’idée de le devenir me fait rêver et je m’apprête à partager ça avec Romy lorsque la porte s’ouvre me coupant dans mon élan.

Joey. Je fais volte-face alors que lui aussi s’interrompt en plein milieu de son énième blague concernant son fantasme encore non assouvi sur mon voisin de pallier, s’excusant même de son intrusion, ce qui n’est vraiment pas habituel venant de lui. Il a certainement vu la panique qui se lit brièvement sur mon visage alors que je ne fais heureusement plus face à Romy qui aurait certainement posé des questions en me voyant me décomposer de la sorte. Il faut réagir, et vite, je ne prends même pas le temps de réfléchir alors que je m’avance vers Joey. « Non, bien sûr que non, tu es toujours le bienvenu, tu le sais. » Et je me hisse sur la pointe des pieds pour déposer un chaste baiser sur sa joue avant de faire les présentations qui sont évidemment indispensables. « Romy, je te présente Joey, mon petit-ami. » Et je glisse mon bras derrière son dos pour y poser la main, autant pour appuyer mes propos que pour l’empêcher de s’enfuir en courant en entendant ce simple titre que je viens d’inventer pour tenter de rattraper le coup. « Joey, je te présente Romy, ma cousine qui va rester vivre ici pendant quelques jours. » Et que je te prierais d’essayer de ne pas sauter, s’il te plait. Disent mes yeux qui se lèvent vers lui. Romy, c’est chasse gardée, il a intérêt à bien se comporter avec elle. Le problème, c’est que – ne pensant pas du tout le voir débarquer ici ce soir – je n’ai absolument pas eu le temps de le briefer sur ce que ma cousine savait ou non de mes agissements et comme acteur du parfait petit-ami modèle, je pense que je n’aurais pas pu choisir pire que Joey. Malgré tout, j’espère encore pouvoir sauver la situation, en espérant évidemment que Romy n’ait jamais regardé du porno et surtout pas un des films dans lesquels il a obtenu le rôle principal. « J’étais en train d’expliquer à Romy que je voulais faire un doctorat l’an prochain et qu’il fallait que je trouve un autre boulot en plus de celui au restaurant si je voulais réussir à le payer. » En réalité, ce n’est pas tout à fait ça, mais si ça peut me permettre de lui faire comprendre que le terme de stripteaseuse est à bannir de cet appartement pour la soirée, ça vaut le coup d’essayer. Et non, Joey, je n’ai pas l’intention de t’offrir un plan à trois avec ma cousine, je compte sur toi pour bien te comporter. Rien n’est moins sûr avec lui, malheureusement, et je suis dans une position plus que délicate.

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Dernière édition par Primrose Anderson le Ven 10 Mai - 16:06, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyVen 10 Mai - 15:56


Primrose tentait de la réconforter, et bien qu'elle ne lui ait sorti la phrase la plus bateau au monde, à savoir :  « Tu mérites mieux. » , Romy se fendait toutefois d'un demi sourire pour la forme, sans relever ce point. Est ce qu'elle méritait mieux ? Josh et elle n'étaient plus sur la même longueur d'ondes depuis des mois -l'avaient-ils déjà été d'ailleurs ?- et il avait agit comme le pire des crétins, mais son petit cœur n'était pas brisé. La petite blonde était paniquée à l'idée de repartir de zéro, son égo saigné à blanc de s'être fait remplacée par une fille plus jolie -et sûrement plus intéressante-, mais dans le fond ces deux points étaient tout ce qu'ils l'ennuyaient. Haussant doucement les épaules, Romy et son amour propre préféraient reporter leur attention sur l'étudiante dont l'avenir était mille fois plus intéressant et prenant que son désastre amoureux. Elle lui demandait ce qu'il en était de son job d'appoint, lui glissant au passage qu'une collaboration avec son frère aîné dont le restaurant ne désemplissait pas aurait pu être une bonne chose -ou peut être pas, après tout elle n'en avait pas la moindre idée, car si elle adorait Caleb, elle ne savait pas quel genre de patron il pouvait être- mais visiblement, Prim n'était pas du même avis. « Je ne suis pas sûre que ce soit très intelligent de mélanger travail et famille. » que répondait la jeune femme, et Romy hochait doucement la tête en retour. Elle, travaillait avec son géniteur et tout se passait bien. Son boulot était d'ailleurs la seule chose qui était captivante dans sa vie, et elle souhaitait que sa cousine se dégotte un job qui la passionne elle aussi. D'ailleurs, à en juger par les projets que Primrose lui déballait pour son avenir, il y avait fort à parier qu'il serait radieux, et Romy s'en réjouissait bien qu'elle n'ait semble-t-il de nouveau mit les pieds dans le plat en suggérant que son oncle et sa tante puissent l'aider : « Je ne pense pas, ils n’ont pas vraiment les moyens. » Bon. Plus aucune question personnelle ne sortirait d'entre les lèvres de la petite Ahsby aujourd'hui, elle s'en faisait la promesse. Alors qu'elle s'apprêtait à faire fonctionner ses méninges à plein tube pour tenter vainement de trouver un sujet de conversation qui ne les mette pas l'une et l'autre dans l'embarras, la porte d'entrée s'ouvrit dans un flot de paroles masculines : « Il a un boulot ton voisin ? Il a pas ouvert la porte quand je suis passé alors je sais pas si il se branl... » Quoi ? Se retournant vivement, Romy fronçait les sourcils par réflexe... avant de s'adoucir à  la vue de ce type tout droit débarqué de nulle part qui faisait se tendre instantanément la Primrose à ses côtés. Heureusement, ses frêles oreilles n'avaient pas entendu le quart des paroles prononcées par le type qui venait d'entrer. « J'aurai du frapper, désolé. » Le regard du brun allait et venait entre elles deux, et Romy de fit plus ou moins de même, enfin, jusqu'à ce que sa cousine ne bondisse de son assise pour aller rassurer son ... son quoi d'ailleurs ? « Non, bien sûr que non, tu es toujours le bienvenu, tu le sais. » Intéressant. Avec amusement, elle regardait l'étudiante se hisser sur la pointe des pieds pour embrasser la joue du nouveau venu d'un geste tendre. Tiens, tiens. « Romy, je te présente Joey, mon petit-ami. Joey, je te présente Romy, ma cousine qui va rester vivre ici pendant quelques jours. » Cachotière. Adressant un vague signe de la main au-dit petit ami en guise de bonjour, la blondinette tâcha de ne pas afficher si clairement cet air amusé qui lui flottait sur le visage. Primrose semblait avoir omit de lui révéler une information importante lorsqu'elle avait dit qu'il  ne se passait rien de passionnant dans sa vie. "Salut Joey." lançait-elle finalement, un sourire au coin des lèvres. En temps normal elle aurait été attendrie par une scène de ce genre, mais alors même que Primrose lui avait assuré que sa vie n'avait rien de passionnant ...  « J’étais en train d’expliquer à Romy que je voulais faire un doctorat l’an prochain et qu’il fallait que je trouve un autre boulot en plus de celui au restaurant si je voulais réussir à le payer. » Son nez se retroussait par instinct. C'était tout ce qu'elle aurait comme présentation officielle ? Que Prim ne se méprenne pas, Romy était ravie de constater qu'elle poursuivait ses brillantes études. Mais ce type était le premier qu'elle rencontrait en l'espace de presque vingt cinq ans. Puis il était plutôt pas mal avec son teint bronzé et son visage d'ange. "T'es à l'université toi aussi ?" qu'elle ne pouvait s'empêcher de demander, bien décidée à en savoir un peu plus sur ce fameux Joey.  


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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyLun 20 Mai - 21:07


can't nobody see the lie of you ?
Back in the '06, selling weed to the freshman kids, You were the end of my aim whenever separate And I know you've been hurting, think you deserve it. How did it end up like this? Everything will be fine If you just get through tonight
 
▼▲▼

Bon, à voir les choses comme elles étaient Joey n'avait plus que deux solutions pour s'en sortir dans la vie : 1) trouver un sugar daddy ayant renié son homosexualité devant sa famille, prêt à tout pour sauver les apparences mais qui avait, aussi, besoin de se prouver que le charme n'était pas parti en même temps que les cheveux. Avec cette option le Lawson pouvait mettre un terme à sa carrière foireuse et se contenter de se faire entretenir en échange d'un bon vieux coït mou et sans aucunes fantaisie une fois par moi. 2) Arrêter de se prendre la tête avec les castings et s'adonner à un boulot alimentaire qui allait, certes, le faire déprimer mais qui aurait au moins un impact positif sur son compte en banque lui permettant alors d'avoir son propre appartement et sa propre douche. La tête appuyée contre la vitre il avait pincé les lèvres devant la vision quasi paradisiaque de l'eau coulant sur sa peau et du gel douche à la pêche que Prim achetait uniquement pour lui. Malgré tous ce que la jeune femme pouvait bien lui dire Joey était sûr de ne pas mériter son amitié, de n'être qu'un parasite accroché aux jambes de la brune qui n'osait trop rien dire de peur de le vexer, et si le blond avait caché cette pensée dans un coin très éloigné de son esprit elle restait pourtant bien présente, tapis dans l'ombre mais prête à surgir dès que le moral attendrait le niveau zéro. Dans le couloir menant à l'appartement de la petite brune Joey était resté un moment devant la porte de ce voisin qui avait pris l'habitude de le reluquer à travers le judas, mais la déception fut immense quand le blond comprit que personne n'avait entrouvert la porte pour mater son cul coincé dans un jean trop petit mais à la mode. Sans frapper (à quoi bon) Joey était entré dans l'appartement de Prim comme il l'avait toujours fait avant de se rendre compte que ses premiers mots n'avaient pas été entendus que par les oreilles habituées de son amie mais aussi par une autre jeune femme qui se tenait pantoise devant lui, les sourcils froncés. « Non, bien sûr que non, tu es toujours le bienvenu, tu le sais. » La jeune femme se hisse sur la pointe des pieds pour atteindre la joue du blond qui se fige instant, incapable de savoir si elle allait lui rouler une pelle pour faire bonne figure ou bien le gifler devant cette inconnue. « Bien sur, mais ça reste chez toi. » Ok, il jouait le jeu, un acteur qui se respecte doit savoir s'adapter à toutes les situations. Primrose avait passé une main dans son dos avant de s'adonner aux présentations, le blond profitant de l'occasion pour agripper son ami un peu plus fortement qu'à l'habitué, histoire qu'elle comprenne que cette scène n'avait aucun sens pour lui.

« Romy, je te présente Joey, mon petit-ami. » Dissimulant un éclat de rire dans une fausse toux digne des plus mauvais navets Joey avait haussé les sourcils puis un sourire en se retournant vers la blonde, Romy donc. « Joey, je te présente Romy, ma cousine qui va rester vivre ici pendant quelques jours. » Elle avait appuyé sur le mot 'cousine' et le Lawson ne connaissait que trop bien ce tic de langage qui, dans la bouche de la brune, signifiait 'pas touche' qui se transformerait vite en 'challenge accepted' dans l'esprit du blond. « Enchanté, j'ai beaucoup entendu parler de toi. » Il ne connaissait pas cette personne, Prim évitant toujours de lui parler de sa famille, Joey ignorant même si elle avait des parents ou bien des frères et des sœurs. « Salut Joey » En tout cas Romy n'était pas une grande actrice ni même une bonne menteuse, elle n'avait pas l'air de mordre à l’hameçon malgré les sourires et se méfiait du blond comme de la peste. « J’étais en train d’expliquer à Romy que je voulais faire un doctorat l’an prochain et qu’il fallait que je trouve un autre boulot en plus de celui au restaurant si je voulais réussir à le payer. » Une main posée sur sa hanche et l'autre entourant toujours les épaules de Primrose qui ne l'avait pas lâché depuis qu'il avait mis un pied dans l'appartement, Joey avait à nouveau haussé les sourcils en prenant un air faussement intéressé qui, il l'espérait, n'allait pas foutre en l'air le mensonge de son ami. « Et moi je t'ai dit qu'il y avait une place de libre dans le cabinet dentaire de mon père, il est prêt à t'accueillir et à te former si tu veux te faire plus d'argent. » Le doigt tendu vers la brune Joey avait lancé un regard à Romy avant de continuer. « Tu la connais, elle ne veut jamais demander de l'aide à quiconque celle là, Miss indépendante. » Il sortait un nombre incalculable de conneries pour parfaire le mensonge de Prim, quitte à passer pour un idiot, mais Joey n'avait pas besoin de savoir le pourquoi du comment, il avait une confiance aveugle en Primrose et l'aurait suivi dans n'importe quelle situation. « T'es à l'université toi aussi ? » De l'université Joey ne connaissait que les soirée et les drogues que les étudiants en pharmacie dégotaient pendant leur stage, mais il fut particulièrement touché d'être prit pour quelqu'un d'assez intelligent par Romy qui semblait vouloir en apprendre lui sur son cas. « Tout à fait, je suis étudiant en psychologie. » C'était la première matière qui lui avait traversé l'esprit mais Joey avait des centaines d'idées en tête pour améliorer ce personnage qu'il jouait à présent, si bien qu'il s'empressa de rajouter. « J'avais besoin d'un coup d’œil juridique pour un devoir portant sur les rapports entre la manipulation et le mensonge. » Sourire forcé, main qui presse longuement l'épaule de Primrose, le blond avait décidé de la faire un peu tourner en bourrique afin qu'elle comprenne que cette situation ne l'enchantait pas trop mais qui le faisait quand même pour elle, en échange bien sur de plusieurs choses sur lesquelles il reviendrait plus tard. « Et depuis je ne l'ai pas quitté. » Joey aurait bien voulu se défaire de l'étreinte de la brune pour aller se chercher une bière mais Primrose avait les doigts plantés dans son dos, l'empêchant de faire le moindre mouvement jusqu'à ce qu'elle décide qu'il était libre d'agir seul.
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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyJeu 23 Mai - 21:35



 
Romy, Joey & Primrose

Can't nobody see the lie of you ?
Mes craintes se sont avérées justifiées bien trop tôt à mon goût et parce que je n’ai pas vraiment eu le temps d’anticiper, je me retrouve dans une situation bien trop inconfortable dont je ne sortirais pas indemne, c’est une certitude. Pourtant, je fais mon possible pour donner le change, priant pour que Joey comprenne assez rapidement pour ne pas tout foutre en l’air. Et contre toute attente, c’est le cas puisqu’à peine entré dans mon studio, il change d’attitude, laissant toutefois entrevoir une certaine incompréhension qui, je l’espère, sera imperceptible pour Romy qui ne le connait pas. Malgré tout, j’émets quelques réserves sur la manière dont va se terminer cette rencontre imprévue. Si Joey possède des talents d’acteurs indéniables qu’il n’a pas forcément l’occasion de mettre à profit, il est également d’un naturel très libéré qui est à mille lieux de ce que ma cousine à l’habitude de voir et encore moins lorsqu’il s’agit de moi. Jouer les étudiantes modèles aux côtés d’un type qui pense cul, rêve cul, mange cul et a dans quatre-vingt-dix pour cent des situations un pénis à la place du cerveau risque d’être tendu. Bien entendu, je sais qu’il n’est pas que ça, en réalité, mais c’est l’image qu’il renvoie au premier abord et il ne fait rien pour que ça change, balançant ses punchlines avec un naturel bien souvent désarmant. Je dois finalement me mettre à douter de ses talents d’acteurs bien plus tôt que prévu alors que Joey dissimule son rire dans une toux absolument pas convaincante qui m’aurait bien donné envie de lui fêler deux ou trois côtes par un énorme coup de coude non contrôlé mais qui est actuellement impossible compte tenu du fait que mon bras est déjà dans son dos pour éviter une fuite prématurée. Je peine à mon tour à masquer ma surprise lorsque c’est tout naturellement qu’il dit à Romy qu’il a beaucoup entendu parler d’elle et me mord la langue pour ne rien rétorquer. Il est un peu dangereux de prétendre connaitre quelqu’un qui n’a pourtant jamais été mentionné dans l’une de nos conversations, mais j’imagine qu’il sait ce qu’il fait. Lorsque je m’autorise enfin à reprendre la parole c’est pour le mettre au courant de manière plus ou moins adroite du métier que j’ai inventé pour dissimuler celui que j’exerce réellement. Il capte vite, je lui en suis éternellement reconnaissante et je ne doute pas une seule seconde qu’il saura me rappeler que je le suis redevable au moment où ça lui paraitra pertinent. Mais pour le moment, savoir ce qui risque de me tomber dessus plus tard n’a aucune importance, je suis bien trop obnubilée par mon objectif final, à savoir que Romy reste dans l’ignorance la plus totale de mon association au monde de la nuit. « On en a déjà parlé, Joey. » Je lève les yeux au ciel, comme excédée par une énième conversation sur un sujet par rapport auquel nous n’arrivons pas à nous entendre. « Je serais gênée d’accepter une telle faveur de la part de ton père, il est si gentil avec moi. » Est-ce que Joey a un père ? Je n’en ai pas la moindre idée. Je ne sais pas s’il existe, et si c’est le cas, s’il vit à Brisbane. La seule personne de sa famille dont j’ai entendu parler est sa sœur et je ne suis pas du genre à poser des questions. Il arrive quand même à glisser un fond de vérité parmi ses mensonges. Je suis effectivement bien trop indépendante pour demander de l’aide à qui que ce soit et c’est bien pour ça que je me suis retrouvée dans cette situation. J’aurais aimé que la conversation reste aussi évidente, fluide, parce que pour le moment, le sujet est assez banal pour qu’on se permette de mentir sans que les conséquences soient monstrueuses puisque les risques de se faire griller sont moindres voire inexistants. Bien entendu, c’était sans compter la curiosité tout à fait normale dont fait preuve ma cousine qui n’hésite pas une seule seconde à questionner un Joey qui a l’air beaucoup trop doué pour s’inventer une toute nouvelle vie en une fraction de seconde. Je suis impressionnée, je n’ai même pas l’impression qu’il ait besoin de réfléchir avant de sortir toutes ces âneries. « C’était un devoir passionnant. » J’affirme, intégrant parfaitement le message caché sous ses paroles qui me confirment que je vais sûrement morfler une fois que ce petit jeu touchera à sa fin. « On a eu beaucoup de chance de tomber l’un sur l’autre. » Ce qui n’est pas totalement faux, en réalité, car si notre rencontre n’est évidemment pas racontée de manière réaliste, j’admets que Joey a pris une place importante dans ma vie. Il est aussi paumé que moi, voire pire, avec lui je ne me sens pas jugée ni montrée du doigt, je n’ai pas besoin de me cacher, de mentir ou de faire semblant. Alors certes, ce n’est pas le gendre idéal et ma mère me tuerait si je devais lui amener un pareil gendre, mais même si cette relation amoureuse n’existe que tant que Romy réside chez moi, Joey n’est pas loin d’être la seule personne qui me connaisse vraiment telle que je suis. « Romy a un métier super cool, elle travaille dans une prison. » J’enchaine, libérant le dos de Joey pour mettre un peu de distance entre nous. Il parait désormais évident qu’il ne va pas fuir, ou en tout cas pas tout de suite et mettre Romy au centre de l’attention va nous permettre de souffler un peu. Après tout, de nous trois, elle est la seule à ne pas avoir à mentir, alors ça ne peut que bien se passer.

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Message(#) Sujet: Re: can't nobody see the lie of you ? (primrose) can't nobody see the lie of you ? (primrose) EmptyDim 26 Mai - 14:11


Le venue de ce type redéfinissait l’atmosphère ambiante. S'il y a quelques minutes à peine, Romy était en train de maudire son ex copain et de se faire remonter le moral d'une façon toute relative par sa cousine, maintenant elle était en proie à un presque fou rire en la voyant s'accrocher au fameux Joey comme pour le canaliser, lui qui avait pourtant l'air charmant. « Enchanté, j'ai beaucoup entendu parler de toi. » Il lui souriait, et elle l'observait avec un amusement qu'elle peinait à dissimuler. La cachottière. Non, il n'y a personne dans ma vie Romy je t'assure c'est le calme plat. Ben voyons. "Je ne peux pas en dire de même." A croire que Prim était devenue timide.. à moins qu'elle n'assume pas cet homme. Il avait pourtant l'air bien sous tout rapport, ou tout au moins, d'avoir une situation, ce qui était déjà bien. L'étudiante avait de grandes ambitions dans la vie, qu'elle s'entiche d'un paumé aurait été incompréhensible. « Et moi je t'ai dit qu'il y avait une place de libre dans le cabinet dentaire de mon père, il est prêt à t'accueillir et à te former si tu veux te faire plus d'argent. » Tiens tiens, intéressant. A ce moment présent, Romy était à pas grand chose d'éclater de rire. Primrose bossait dans un boui boui en tant que serveuse et refusait un boulot d'appoint dans un environnement aussi planplan qu'un cabinet dentaire ? Il y avait quelque chose qui devait clocher chez ce type. Son regard bleuté allait et venait entre celui du nouveau venu et sa cousine, tentant d'y voir plus clair dans une discrétion toute relative. Seigneur, le dénommé Joey arrivé à point nommé pour sauver sa soirée du massacre. « Tu la connais, elle ne veut jamais demander de l'aide à quiconque celle là, Miss indépendante. » C'était à elle qu'il s'adressait maintenant, et Romy dut faire un effort surhumain pour ne pas éclater de rire. Miss indépendante, Miss je-mens-comme-je-respire aurait été plus juste. Elle se jurait d'avoir une conversation avec la petite Anderson plus tard, mais pour le moment, elle se contentait d'hocher la tête et d'écouter sa cousine couper net son petit ami : « On en a déjà parlé, Joey. Je serais gênée d’accepter une telle faveur de la part de ton père, il est si gentil avec moi. » Mais ? Le sourcil relevé, la petite blonde fixait sa cousine avec une attention toute particulière. On nageait en plein délire. Ou elle avait pris un coup sur la tête. Depuis quand Primrose Anderson était elle capable de refuser une faveur de qui que ce soit ? Et depuis quand avait elle une relation aussi sérieuse avec un type pour que son paternel puisse se montrer "si gentil" ? Ce qui est certain, c'est qu'elles en parleraient, mais pour l'heure, Romy désirait en savoir un peu plus sur ce type. A commencer par savoir ce qu'il faisait dans la vie. « Tout à fait, je suis étudiant en psychologie. J'avais besoin d'un coup d’œil juridique pour un devoir portant sur les rapports entre la manipulation et le mensonge. Et depuis je ne l'ai pas quitté. » En temps normal, elle aurait pu trouver cette anecdote touchante, mais alors qu'elle venait de retrouver son copain au lit avec une autre, toute trace de guimauve la faisait vomir. « C’était un devoir passionnant.  On a eu beaucoup de chance de tomber l’un sur l’autre. » Qu'elle est mignonne. "Un sujet que tu connais bien Primousse." C'était facile, aussi Romy s'excusait presque de ces paroles qui étaient sorties sans contrôle d'un sourire contrit. Après tout, Primrose lui avait menti en lui affirmant que sa vie sentimentale était un désert d'ennui, elle ne s'en sortirait pas aussi facilement, d'autant que ce Joey était adorable et plutôt pas mal. Les traits fins, le teint hâlé, il y avait des étudiants en psychologie qui étaient bien pire que ça. « Romy a un métier super cool, elle travaille dans une prison. » Un métier super cool, une façon de voir les choses. Libérant le blond de son emprise, l'étudiante détournait la conversation, ce que la conseillère accepta de bon cœur. Il était temps de s'amuser un peu. Un tout petit peu. Elle le méritait pour avoir essuyé les bobards de sa cousine. "Depuis deux ans les épisodes de Dexter me semblent si fades. Les détenues sont vraiment hyper ingénieuses quand il s'agit de faire payer quelqu'un. Même si elles se font prendre.. " Une légère grimace étirait ses lèvres tandis que ses épaules se haussaient. "Enfin ça forge le caractère. Et ça renforce le stock d'anecdotes plutôt drôles. On en parlera à l'occasion. Vous êtes ensembles depuis longtemps ? Oh tu veux une bière ? On ne va quand même pas continuer de discuter debout." On a beaucoup de choses à se dire. Un large sourire plaqué sur le visage, Romy fit marche arrière pour rejoindre le réfrigérateur duquel elle en sortit une bouteille en verre, ne laissant pas l'occasion au petit ami de répliquer quoi que ce soit.


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