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 Oliwell#1 - It happened quiet

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Message(#) Sujet: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyMar 2 Juil - 23:45



✻ ✻ ✻
(( It happened quiet ))
w/ ›› @Harvey Hartwell


Depuis 5 ans qu'il bosse ici, Terrence, il en a vu passer des visages aux regards lubriques, en a laissé des yeux lui lécher un peu trop fort le corps et lui cramer la peau comme s'il n'était qu'un objet sans valeur, déambulant tel un fantôme entre les tables plateau à la main, bon qu'à servir les verres, à prendre les commandes en souriant et à se laisser effleurer le cul sans rien dire, ombre anecdotique parmi les ombres. Il en a senti des paumes un peu trop effrontées lui retenir l'avant-bras, le coeur en vrac à chaque fois parce qu'on ne s'habitue jamais à ce genre d'irrespect, il en a entendu des voix lui bafouiller des demandes obscènes à l'oreille, comme s'il n'était rien, comme s'il n'était qu'un fantasme, pas assez bien pour mériter un minimum de considération. Il en a essuyé des mots durs lancés discrètement contre ses tympans comme les balles d'un pistolet à silencieux, des insultes soufflées entre deux verres par des mecs hétéro trop bourrés pour rester courtois, incapables de soutenir l'idée qu'un autre mec pouvait leur filer des fourmis au fond du slip. Et il a l'habitude de ça, Terry. Il a pris le plis d'arrêter de se respecter, a bien compris les mécanismes sociaux des bas fonds, a pleinement intégré le fait qu'il n'avait pas le droit de pleurer ou de s'enfuir dès que ça n'allait pas. Il s'est renforcé au fil des ans et tire désormais sur ses joues pour sourire en repoussant doucement les gestes déplacés, ravale les larmes et la honte. Parfois, vieux réflexe, il part quand même se réfugier au bar et refile la table à un autre serveur en lui promettant de prendre ses prochaines commandes, parfois il s'éclipse en silence dans le noir pour fumer une cigarette, jamais trop loin du videur pour se rassurer et calmer ses angoisses. Parce qu'il sait faire face, Terry, mais parfois c'est au dessus de ses forces. En acceptant ce job pour survivre sans l'argent des parents après avoir dit non à un avenir tout tracé et confortable, il le savait d'avance que ce ne serait pas simple. Qu'il faudrait qu'il accroche un peu plus fort son coeur au milieu de ses côtés pour éviter qu'il ne s'éclate dans tous les sens sous le thorax à la moindre bousculade, à la moindre turbulence. Pourtant contre toute attente, il est toujours là, Terry, debout, attaché à ce job plus qu'il ne le pensait au départ, il est là, peut être parce qu'il n'a pas le choix, peut être parce qu'il n'a pas envie de se fouler à chercher ailleurs, peut être parce qu'il s'entend bien avec Caïn, le patron, avec ses collègues, et puis peut être aussi parce qu'il y a une autre raison, mais qu'il se refuse à l'admettre.

Ce soir n'avait pas été différent des autres soirs. Il était arrivé en retard, et avait pris son service la respiration encore instable, les poumons en feu d'avoir pédalé trop vite les quelques rues qui séparaient son appart du Confidential. Il était passé devant Harvey rapidement, l'avait salué sans un regard, avait déposé ses affaires aux vestiaires et la ronde des tables avait débuté. Puis la nuit s'était perdue au fil des tours de cadrans et ce n'est qu'en fin de soirée que tout était parti en vrille, quand la salle s'était finalement vidée, quand les effluves des alcools flottant un peu partout dans l'air étaient devenus si forts qu'ils auraient pu saouler n'importe quel système respiratoire. Il s'apprêtait à aller fumer une clope, Terry, avant de tout nettoyer comme il le faisait chaque soir quand un mec, grand, un peu trop fort pour qu'il puisse réagir l'avait isolé pour tenter une approche un peu trop brutale. C'était le dernier client, Terrence était le dernier serveur et le barman s'affairait derrière le zinc à tout ranger, à tout laver, tête baissé en dansant au rythme de la musique, incapable de voir ce qui se passait de là où il se trouvait. La main sur la bouche de Terrence, l'homme lui murmure qu'il va y passer, que ça suffit de l'allumer comme ça sans pudeur et y a un éclair d'effroi qui passe dans les yeux verts de Terry parce qu'il se demande ce qu'il a bien pu faire pour provoquer ça, les mains qui s'agitent pour le repousser et le corps entier qui se mobilise pour tenter de faire face. Mais il ne fait clairement pas le poids et alors que l'homme l'emmène dans le couloir des toilettes en essayant de lui retirer la boucle de sa ceinture, Terrence prend peur, le ventre qui se tord dans tous les sens. Parce que personne ne viendra pour le sauver, il pense. Personne ne l'a vu, personne ne l'a entendu. Alors il ferme fort les yeux, se débat comme il peut, une larme qui perle en coin de paupière, et il crie, bouche hermétiquement fermée contre la paume moite de l'agresseur, il hurle par saccades malgré la musique qui crache dans les hauts parleurs, malgré le fait qu'il soit intimement persuadé que personne ne viendra le sortir de là. Et bêtement, il espère un miracle. Mais il n'y croit pas aux miracles, Terrence, il n'y croit plus. Plus vraiment.


Dernière édition par Terrence Oliver le Ven 14 Fév - 18:38, édité 4 fois
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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyMar 2 Juil - 23:59


It Happened Quiet
featuring @Terrence Oliver & Harvey Hartwell
→ Cigarette fumante posée sur les lèvres, je fixe les poubelles du fond de l’impasse quasiment ensevelies sous les vapeurs s’échappant des bouches d’égout. Pas un rat dans la ruelle, la ville est presque silencieuse à cette heure. Les fêtards désabusés ont désertés les rues animées, seuls quelques soûlards trainent encore la patte dehors trop éméchés pour retrouver le chemin de leur maison ; et les travailleurs matinaux n’ont pas encore mis le nez dehors, celui-ci se trouvant sûrement plongé dans une tasse de café fumante ayant pour but de les encourager à affronter une nouvelle journée. C’est une heure troublante, parfaite pour commettre les pires méfaits et les masquer impunément. C’est la véritable heure du crime. Cette réflexion m’arrache un sourire, vite effacé par un soupire abattu. Chaque matin le même dilemme s’impose à moi : je n’ai pas envie de rentrer chez moi. Alors je retarde au maximum mon heure de débauche et fait plusieurs fois le tour du Confidential Club comme j’en ai pris l’habitude depuis le début de l’année. Là où mes collègues se pressent et désertent rapidement l’endroit, je traîne la patte et retarde le moment où je serais de nouveau seul, livré à moi-même.

Ce soir ne fait pas exception, et lorsque je balance au sol la cigarette terminée que j’écrase du bout du pied, c’est avec un certain renoncement que je regagne l’intérieur du club. La musique encore poussée à son maximum, le barman frotte avec ardeur et en cadence son bar, le lustrant à grand coups de suée et je secoue la tête en le voyant faire. Même si je ne suis pas le genre à me confier et à discuter avec mes collègues, je les ai tous à l’œil et les surveille, bien conscient que c’est mon job d’assurer leur sécurité. Tout comme les strip-teaseuses et les prostituées qui défilent sur les estrades, ils se font emmerdés par les clients lourds, ceux persuadés que le respect et la dignité de tous ont été refoulés à l’entrée de l’établissement. Heureusement, je connais mon job et je le fais plutôt bien. La plupart du temps, un simple regard suffit. Il est rare que je sois obligé d’intervenir physiquement, ma seule présence suffit à dissuader les plus téméraires. Faut dire que j’entretiens le look du mec à ne pas faire chier, avec mon air sinistre, mon attitude revêche et mon manque de loquacité. J’ai pas grand-chose à faire en vérité, à part déambuler tel un ours sauvage au milieu de la faune excitée. J’me fous dans un coin, j’me fais oublier et comme un fantôme, je survole la salle à l’affut du moindre problème à gérer.

C’était relativement calme ce soir. A force j’ai fini par reconnaître les instants propices aux tensions et à les anticiper en éloignant les personnalités trop brutales, en me montrant stratégiquement pour être dissuasif, en sortant fumer ma clope qu’à des moments bien précis où je peux m’éloigner dans l’impasse sans grand danger. Je longe le bar, amusé de voir le barman s’activer en dansant et je me dirige vers les toilettes pour me soulager avant de rentrer chez moi, à la boisson et la solitude écrasante, suffocante, terrassante. Persuadé d’être seul, j’avance dans le couloir d’un pas rapide, perdu dans mes pensées.  Je m’arrête brusquement en découvrant deux hommes collés l’un à l’autre. En quelques secondes, je passe de l’étonnement à la fureur : surpris, je fais un pas vers l’arrière, légèrement embarrassé d’avoir pu interrompre un moment délicat ; puis, je me reprends et cligne des yeux en découvrant que leur position n’a rien de naturel et que l’un des deux hommes domine largement l’autre ; et lorsqu’enfin je réalise qu’il s’agit de Terrence qui est plaqué contre le mur, mon sang se met à bouillir et une colère vive s’empare alors brutalement de moi.

La violence a toujours fait partie de moi. D’une façon ou d’une autre, que je la reçoive ou que je la donne, je n’arrive pas à m’en défaire. Mes poings ont besoin de faire sortir toute la violence que j’ai intériorisé plus jeune, et lorsque la rage s’empare de moi, le visage de mon père m’apparaît et se confond avec tous les autres. Un magma en fusion de désespoir et de haine s’emparait de mon âme et plus rien ne peut me retenir. Mon regard bleu d’ordinaire doux et plein de souffrance, devient noir de colère et en deux pas, je m’avance vers l’agresseur. Mes paumes rugueuses se posent avec fermeté sur ses épaules et je le tire vers l’arrière avec puissance, le forçant à lâcher sa prise. Ma priorité c’est d’éloigner ce porc de Terrence. Je le pousse contre le mur violemment, avant de soutenir Terrence et de m’assurer en un simple regard de son état. – ça va ? Mon ton est brusque, ma voix est rauque. Je n’ai besoin que d’un simple ‘oui’ pour me tranquilliser mais l’autre enculé commence à prendre la poudre d’escampette. Hors de question que je laisse ce bâtard s’en tirer comme ça ! Je me retourne, lui attrape le bras et délaisse mon collègue un instant.

Grâce à une clé de bras habile, je le coince contre le mur à nouveau et lui écrase le visage contre ce dernier. – Tu crois que tu vas t’en tirer si facilement hein ? Je tire sur son bras que je maintiens dans une position affreusement douloureuse au milieu de son dos. Il geint et j’appuie sur son crâne pour lui enfoncer un peu plus le nez dans le plâtre et la peinture vieillie. – Ta gueule, pauvre tâche. T’as cru que tu pouvais faire ce que tu voulais ici et t’envoyer le serveur mignon tranquillement ? Et tant pis s’il est consentant, après tout y’a que des putes ici c’est ça ? A nouveau je tire sur le bras et le mec se tortille de douleur. Un peu plus et je lui déboite l’épaule, je suis bien tenté de le faire d’ailleurs. – Comment tu t’appelles ? Il me faut son nom, pour le faire sur la blacklist et lui empêcher l’accès au club. Le mec bafouille, s’étrangle tout seul et je perds patience. Je relâche brusquement son bras, le tourne vers moi et lui fait face, menaçant. Mon bras s’impose en travers de son thorax et je le maintien avec force contre le mur. – Tu t’appelles comment ? Nick… Nick Connor. Satisfait, je relâche le type dont la respiration déraille. – Ok Nick. J’veux que tu t’excuses auprès de Terrence. Comme si je venais de prononcer une infamie, Nick lève un regard étonné vers ma personne avant de jeter d’un air dédaigneux et frustré vers Terrence. Non, décidément, ça ne me plait pas. Le coup part tout seul. En plein estomac. Il est plié en deux mais je ne lui laisse pas le temps de comprendre sa douleur. Le tirant par les cheveux, je réitère ma demande pas si farfelue que ça. Tremblant, crachant à moitié de la bile, il formule des excuses faiblement. Je tapote sa joue, pour le féliciter. – Ne remets plus jamais les pieds ici Connor, sinon je te refais ta face, c’est compris ? Il hoche la tête, hébété. Un sourire moqueur prend place une seconde sur mon visage, avant que mon poing ne s’écrase violemment contre sa mâchoire. Il recule de plusieurs pas sous l’impact, crache du sang à terre et manque de perdre l’équilibre. Je l’observe quitter le club en boitillant à moitié, recourbé sur lui-même, fuyant sans aucune dignité cet endroit qui ne saurait l’accueillir de nouveau.

Agacé, j’ai du mal à redescendre et masse mes phalanges constamment douloureuses avant de me tourner vers Terrence. La honte resurgit. Elle m’envahit. Je déteste me montrer sous ce jour-là, je déteste qu’on remarque ma violence. C’est pour ça que je ne l’exprime que lors des combats illégaux auquel je participe chaque mois. En-dehors, j’évite d’être violent car je déteste ressembler à un monstre. Lui ressembler. J’évite son regard, mais j’ai tout de même envie de savoir alors, timidement je demande – ça va ? Il ne t’a pas … Fin tu sais…




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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyMer 3 Juil - 3:51



✻ ✻ ✻
(( It happened quiet ))
w/ ›› @Harvey Hartwell


Il a le corps paralysé par la peur, Terrence, lui pourtant habitué à se battre dans ses jeunes années. Lui qui avait appris à se défendre seul, tous poings devant, lui qui n'avait jamais eu peur de rien, qui riait alors qu'il était à terre en train de se faire éclater la gueule, lèvres et nez en sang, lui le rebelle, lui l'inconscient, n'était rien d'autre aujourd'hui qu'une coquille vide dont les réflexes de survie avaient presque tous entièrement disparus. Il est là, Terry, le dos plaqué un peu trop fort contre le mur de ce morceau de couloir, les poumons écorchés par la terreur et il se demande s'il va vraiment y passer, si ce mec avait vraiment dans l'intention d'abuser de lui comme ça, en occultant totalement le fait qu'il y aurait fatalement des conséquences, que Caïn en l'apprenant ferait quelque chose, qu'il y aurait des répercutions. Peut être qu'il comptait sur la peur de Terrence, peut être qu'il pensait qu'il fermerait sa gueule et ne dirait rien. Forcément. On l'imaginait souvent un peu faible, Terry, avec son corps trop maigre, ses bras trop fins, ses joues trop creuses, ses yeux innocents toujours un peu tristes et son sourire trop grand. On l'imaginait mal se battre, se révolter, dénoncer. Alors peut être que c'est ce que se disait ce mec, qu'il avait trouvé la proie parfaite pour assouvir ses pulsions dégueulasses, qu'il avait attrapé le pompon de fête foraine après avoir payé ses tours de manège. Pourtant, il ne se laisse pas faire, Terrence et il se débat, les paumes qui s'activent inutilement contre le torse pour l'éloigner, les sourcils froncés et les cris de détresse poussés derrière cette main énorme qui lui enferme la bouche. Il inspire fort par le nez pour reprendre son air mais il a la tête qui commence à tourner un peu trop vite, et il y a soudain la panique qui se met à presser son coeur avec force en le faisant pulser, danse tribale trop violente pour qu'il puisse supporter ça plus longtemps. Il panique et il pense qu'il va finir par tomber dans les pommes, il pense qu'il a très peur, peur qu'on lui broie les dernières parcelles de dignité qu'il lui reste, peur qu'on chiffonne sans vergogne ce qu'il restait encore de lui, qu'on assiège son corps alors qu'il n'était pas d'accord. Alors il ne lâche rien, Terrence, continue de le repousser en imaginant qu'il y arrive, qu'il a suffisamment de force et de volonté pour parvenir à l'éloigner, mais y a cette main qui farfouille jusqu'à sa ceinture et qui la défait sans délicatesse, puis le bouton cède et là il sait que c'est foutu, Terry, qu'il n'y arrivera pas. Et ça l'anéantit totalement. Des sanglots et des "non" derrière son baillon de chair, gémissements plaintifs au coeur de son désespoir, la tête qui hoche de gauche à droite sourcils froncés même s'il sait que l'autre s'en fout, qu'il n'arrêtera pas pour autant. Et il perd pied, fini par tout relâcher et se laisser faire en pleurant, ses boucles brunes écrasées contre la tapisserie et une envie de vomir accrochée au fond des tripes.

C'est à ce moment précis, à l'instant où il avait décidé de fermer les yeux et d'accepter son sort comme on accepterait l'inévitable, que le poids contre lui se libère soudain, que la paume moite affranchit sa peau et que l'air s'engouffre entre ses lèvres dans une grande inspiration tremblante. Il ouvre les yeux et il le voit alors, Harvey, le videur du bar avec qui il n'ose jamais trop parler, éloigner son agresseur et demander à Terry, la voix éraillée, s'il va bien. Il ouvre la bouche pour répondre mais ne parvient pas à sortir un son, encore sous le choc. Alors il hoche la tête en murmurant un faible oui, les bras qui viennent se recroqueviller instinctivement contre le torse, protection un peu illusoire, réconfort chimérique. Il tremble, il croit, il tremble et il a du mal à rassembler ses idées, observe la scène comme s'il n'était pas vraiment présent, regarde Harvey coincer le type, lui tordre le bras et lui faire cracher son nom. Et quand il évoque l'idée de faire des excuses à Terrence, celui-ci relève les yeux, gêné qu'Harvey se sente obligé de faire ça pour lui. Il l'observe, voit la colère lui déformer les traits derrière des mèches de cheveux qui tombent, un peu sauvages, devant ses yeux bleus, il l'observe, le remarque, son torse se soulever au rythme de sa respiration légèrement trop rapide, et il se demande alors si le jeune videur a conscience là, dans le feu de l'action, d'être son sauveur impromptu, déroutant et imprévisible. Il reprend doucement son souffle, Terrence, écoute les excuses siffler jusqu'à ses oreilles, tête baissée et il ne dit rien parce qu'au final il n'y a rien à dire de plus. Il ne dit rien mais il a une boule de gratitude qui grossit au fond de son bide, ses yeux verts encore effrayés qui se posent sur Harvey. Il le trouve beau, il pense, la fureur gravée au fond de ses pupilles. Il le trouve beau et ça le trouble parce que c'est incongru, que ça arrive comme ça sans prévenir et que ça n'a probablement rien à voir avec une quelconque attirance, juste ça: il le trouve beau. Il le trouve beau et il aimerait le lui dire, comme un merci maladroit, beau de l'aider, beau de se battre pour lui, pour tous les autres aussi, beau de le respecter et d'avoir exigé des excuses alors que c'était pas obligé, beau quand il revient et que la timidité lui bouffe la voix alors qu'il le questionne maladroitement. Il tremble encore, Terrence, mais il tente de le cacher et esquisse un sourire en essuyant d'un revers de manche les larmes qui se pressaient encore derrière ses paupières. Non il a rien fait. Il a pas eu le temps de...il a rien fait. Il baisse les yeux, dévoré par la honte, l'impression terrible d'être responsable de ce qui venait de se passer, sans même comprendre pourquoi. Il inspire et fini par lâcher merci. Il affronte le regard azur d'Harvey et lui adresse une moue reconnaissante, aimerait aussi lui demander s'il est ok pour l'attendre parce qu'il a peur de repartir d'ici seul, il aimerait avoir le courage de lui dire qu'il a encore le coeur qui percute ses côtes mais qu'il va bien grâce à lui, qu'il redoute pourtant de rentrer chez lui, qu'il se sent tout petit. Mais il ne dit rien, Terry, il laisse juste ses yeux vagabonder sur le visage de son sauveur et il fini par lancer Cigarette? comme si ça pouvait recoller les petits morceaux qui avaient été pétés, comme si ça pouvait le retenir un peu avec lui. Alors il n'attend pas plus longtemps, pousse la porte de secours au fond du couloir et sort dans l'air frais de la nuit en plongeant une main encore tremblante dans sa poche de jean. Tiens. Il tend une clope à Harvey parce qu'il sait qu'il fume pour avoir passé beaucoup trop de pauses à ses côtés en silence. Il lui tend une clope et s'en colle aussi une entre les lèvres avant de faire claquer le briquet dans l'air, d'inspirer la première bouffée en laissant sa tête partir en arrière, paupières closes. Si t'étais pas venu, je sais pas ce qu'il m'aurait fait. Il tourne la tête en direction de son collègue, inspire en souriant et souffle Mais t'es venu.. Il aimerait avoir les mots, mais il sait jamais quoi dire, Terry. Ses épaules tremblent encore un peu trop et sa voix coince au fond de sa gorge alors il préfère juste lui articuler un dernier merci, sincère. Il essaye de faire bonne figure, Terrence, de ne pas montrer qu'il est encore terrifié, secoué, et que la scène qu'il venait de vivre lui reviendrait probablement en tête à chaque fois qu'il traverserait ce couloir, à chaque fois qu'il croiserait le regard un peu trop appuyé d'un client. Mais il garde ça pour lui et se contente de sourire à Harvey, ses yeux verts fixés sur lui, le coeur vulnérable étalé là, sans barrière.  

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Dernière édition par Terrence Oliver le Dim 5 Jan - 1:51, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyMer 3 Juil - 15:02


It Happened Quiet
featuring @Terrence Oliver & Harvey Hartwell
→ Je ne sais pas comment j’arrive à contenir la bourrasque de haine qui tempête en moi. L’envie de ravaler la façade à ce client abusif déferle puissamment alors que je le laisse s’en tirer avec seulement une grosse frayeur et deux droites bien placées. C’est trop facile, toujours trop facile pour eux. Ceux qui agressent ne ressentent rien, ni culpabilité, ni compassion car leurs désirs sont purement égoïstes. Seul compte leur assouvissement, et peu importe leurs victimes, ils n’avaient qu’à mieux se défendre ou à ne pas se trouver là. Je rage tellement que mes poings serrés finissent par en devenir douloureux. Mes phalanges blanchies me font un mal de chien alors que j’hésite encore, durant quelques secondes, à rattraper l’agresseur pour lui asséner une violente correction dont il ne se relèvera pas. Il ne mérite que ça après tout, non ? Et pourtant je ne bouge pas, je reste figé à reprendre difficilement ma respiration haletante et à calmer les battements discontinus de mon cœur tambourinant à l’intérieur de ma poitrine. Peut-être car j’ai conscience qu’un regard vert larmoyant me guette. Et peut-être que je n’ai pas envie de lui donner cette image de moi. Celle d’une brute épaisse incapable de se contrôler, aveuglé par la haine et le sang, pris dans la tourmente de ses émotions qui voltigent autour de lui sans qu’il n’ait de prise dessus. L’image d’un incapable, d’un faible. Car la violence c’est la lâcheté.

Honteux, penaud, je me tourne lentement et ose à peine croiser son regard. Je ne sais pas ce qu’il pense de moi, je ne veux pas qu’il ait peur… La honte m’étouffe, et je me tasse un peu sur moi-même, rentrant mes épaules vers l’avant, massant doucement mes phalanges. J’ose lui demander s’il va bien, s’il n’a pas subi une agression plus poussée avant que je n’intervienne et j’attends sa réponse avec appréhension, bêtement. Le soulagement s’empare de moi lorsqu’il me confirme que son agresseur n’a pas eu le temps de le toucher et mon regard glisse sur la boucle de sa ceinture qui pendouille et le bouton de son jean défait.  Quelques secondes de plus et il aurait été marqué à vie par ce porc… Je réprime un frisson d’effroi, chasse cette pensée dégoûtante et arque les sourcils d’étonnement lorsque Terrence me remercie. Surpris, parce que je ne m’y attendais pas, je relève la tête et croise son regard vert un court instant. Timide, maladroit mais malgré tout souriant, car sa petite moue reconnaissante apaise ma remise en cause interne. Je glisse une main dans mes cheveux et les plaque vers l’arrière, gêné à présent, incapable de parler car je ne sais pas quoi dire. Je ne sais jamais quoi dire. Encore moins lorsque je suis bousculé, que mes mains tremblent encore et que j’ai du mal à calmer mon émoi. – T’as pas à me remercier de quoi que ce soit, il méritait que je lui fasse bien pire. Je grimace, conscient que malgré moi, je n’arrive pas à renvoyer une image positive de ma personne.

Et comme s’il percevait la gêne, Terrence propose une cigarette que j’accepte derechef en hochant la tête. Je le suis, et nous voilà dehors dans l’impasse. A l’arrière du club, là où les employés fument durant leurs pauses, au fond de l’impasse où sont entassées les poubelles et où quelques rats viennent nous tenir compagnie parfois. Je me saisis de la clope, glisse la mauvaise entre mes lèvres et sort mon propre briquet de ma poche pour l’allumer. Mes mains tremblent encore, car elles sont fatiguées, elles ont données trop de coups, en ont trop pris aussi. La fumée qui s’invite dans ma bouche, ma gorge et mes poumons m’aide à me détendre malgré tout. Je souffle et observe mon homologue. Tête penchée vers l’arrière, sa pomme d’Adan ressort encore plus à la faible lueur du lampadaire. Ses boucles éparses tombent sur sa nuque, frôlent ses épaules et lui donnent un air doux et tendre. – Si t’étais pas venu, je sais pas ce qu’il m’aurait fait. Mais t’es venu. Merci. A nouveau, il me remercie, et moi j’ai du mal à accepter qu’il le fasse. Je rétorque alors – Si j’étais venu plus tôt, il ne t’aurait rien fait du tout. Je pensais que tu étais parti. Pourquoi est-ce que je me justifie ?  Pourquoi est-ce que je me sens coupable de cette agression qui s’est déroulée alors que j’étais là ? Et même si mon service était officiellement terminé, je ne supporte pas l’idée qu’une chose pareille puisse se produire en ma présence.

Tout se mélange à nouveau en moi et c’est terrible. La honte, la peur, la culpabilité, la colère. Toutes ces émotions vives me malmènent et la clope ne suffit plus vraiment à calmer tout ça. Alors, comme toujours, inévitablement, je pense au whisky et déclare – Il me faut un verre. C’est le seul choix qu’il me reste, malheureusement. Pour anesthésier la douleur, pour atténuer le feu qui brûle en moi, pour m’éteindre lentement et sombrer dans l’inconscience. Les yeux éclatés et les joues rouges, la honte n’annihilant pas le besoin de boire pour autant, je m’empresse d’ajouter – Tu… Tu veux un verre ? Je ne suis pas de bonne compagnie quand j’ai bu. Je ne suis pas de bonne compagnie tout court. Mais après ce qu’on vient de vivre, je n’ai pas envie de le laisser partir aussi vite. Mes tremblements ne cessent pas et ce sont eux qui me rappellent ma condition précaire, mon alcoolisme un peu trop présent.  – Fin, si t’as envie de rester un peu. Peut-être que tu veux rentrer chez toi, quitter le club… Ouais peut-être bien. Tu veux que je te raccompagne ? Je bafouille, mélange presque les mots entre eux. L’inadapté social que je suis n’en mène pas large. C’est si facile de cogner, bien plus difficile de parler. Pourtant, c’est bien de parler dont j’ai envie. De ne pas être seul, aussi.





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Oliwell#1 - It happened quiet  Empty
Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyMer 3 Juil - 20:17



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(( It happened quiet ))
w/ ›› @Harvey Hartwell


Il lui dit qu'il n'a pas besoin de le remercier mais il ne se doute pas, Harvey, il ne sait pas à quel point il est arrivé au bon moment. À quel point personne n'avait jamais réellement sauvé Terrence comme il venait de le faire, même si c'était son job de videur, même si ça n'avait rien d'affectif et qu'il avait au final simplement laissé son instinct professionnel s'exprimer. Pourtant ça le touche, Terry, ça le bouleverse au point qu'il continue de trembler, qu'il n'arrive pas à réprimer cette gratitude paumée au fond de sa trachée. Il se demande si Harvey a toujours été aussi pudique, s'il a toujours été ce gars un peu brusque, un peu solitaire, un peu délaissé. Il se demande qui il est, finalement, ce qu'il fait quand il rentre chez lui, s'il a quelqu'un dans sa vie qui lui apporte un peu de réconfort pour panser ses blessures, s'il a toujours eu cette tristesse suspendue aux sourcils et plaquée au fond des yeux. Il se demande ce qu'il a vécu pour contenir autant de colère au fond des tripes, se demande si on lui a fait du mal pour le rendre si austère, si tristement malheureux. Et c'est la première fois surement que Terry réfléchit à ce genre de choses parce qu'il s'était toujours plus ou moins contenté de l'observer de loin depuis février, le coeur en avalanche sans jamais vouloir mettre de mots dessus. Il y a les yeux d'Harvey qui se posent sur la boucle de sa ceinture toujours défaite et il sursaute, Terry, la referme rapidement les mains tremblantes en détournant les yeux, les pommettes roses, les lèvres pincées et le souffle court. Il a honte, honte que son collègue le voit comme ça, honte qu'il l'ait trouvé dans cette situation, qu'il ait pu voir la peur s'enflammer dans ses pupilles. Pour briser la glace et sûrement pour reprendre contenance, il propose une cigarette et il le suit, Harvey. Il le suit et il reste, ne part pas se coller contre un mur à trois mètres de lui. Il est là, juste à côté et laisse sous entendre qu'il aurait aimé être arrivé plus tôt, qu'il aurait voulu être là pour le protéger avant que tout n'arrive et il lâche un rire attendri, Terrence, de ces rires discrets, soufflés, remplis d'émotions et de mots qu'il ne prononcera probablement jamais. Parce qu'en vérité il aimerait savoir lui exprimer sa reconnaissance, lui dire qu'il avait été parfait, que le pire avait été évité grâce à son intervention et que c'était le principal. Mais c'est autre chose qui sort, la voix encore un peu cassée par l'émotion. Tu pouvais pas savoir, Harvey. C'est de ma faute j'ai dû être trop gentil avec lui pendant le service. Je comprends pas pourquoi ils sont comme ça avec moi. C'est surement de ma faute. Je sais pas . Il relève son regard vers Harvey, laisse ses iris glisser le long de son profil, sur les mèches folles qui flottent contre son front, sur sa barbe, les lignes de sa mâchoire et il s'arrête en pleine phrase, le souffle court. Il se dit que c'était pas le premier client à croire qu'il n'était qu'un objet qu'on pouvait manipuler à sa guise, à le toucher alors qu'il avait rien demandé, à lui glisser des clins d'oeil concupiscents et des billets derrière la ceinture comme une invitation à les rejoindre en fin de soirée. "Pas de baise dans l'établissement" qu'il lui avait dit une fois, Caïn, comme si Terry l'avait envisagé, comme si c'était le genre de gars à vendre son cul au plus offrant pour quelques morceaux de papier. Il l'avait mal pris sur le coup mais comme d'habitude avait simplement sourit en acquiesçant timidement. Et là, ce soir, dans cette impasse réservée au personnel au coeur de la nuit, il y a ce triste constat qui s'imprime au fond de sa tête : c'est de sa faute. Surement. Il soupire, tire fort sur sa clope et écoute Harvey lui exprimer son envie de boire un verre. Son envie, ou la nécessité peut être, il ne connait pas encore bien les inflexions de sa voix, ne sait pas les décrypter, parce qu'ils ne se connaissent que par les regards qu'ils se lançaient parfois l'un et l'autre. Alors il écoute lui proposer d'autres options, s'inquiéter de ce qu'il veut vraiment et pendant quelques secondes il reste interdit, Terry, les sourcils étonnés, touché par tant de mansuétude. Il hésite sur comment formuler sa réponse, tire une dernière fois sur sa cigarette, replace quelques boucles derrière son oreille, avant de jeter le mégot, les yeux fixés sans réserve contre les prunelles céruléennes de son compagnon nocturne Attends. Il entre dans le bar en courant, se dépêche d'aller chercher ses affaires et revient au bout de quelques minutes, le bide en vrac. Emmène-moi boire un verre, Harvey. Il ajoute timidement un s'il te plait avec l'impression d'être un peut trop pressant. Pourtant, il a envie de grimper sur la moto de son collègue il pense, Terry, de s'évader le temps de quelques heures peut être, de sentir la vie fourmiller sous sa peau, de le laisser l'emmener où il veut, de s'autoriser à faire quelque chose qui ne lui ressemble pas mais qui étrangement l'emballe follement. Emmène-moi où tu veux. J'veux pas rester ici. Sans attendre il le tire à lui et referme les portes dans un fracas qui brise le silence propre à ses heures qui s'étirent juste avant l'aube. Il ne reste plus qu'eux, deux âmes en peine un peu esseulées mais plus vraiment seules. Peut être qu'Harvey dira non, peut être qu'il l'enverra bouler et s'en ira en solo en murmurant un "à demain Terry". Ou peut être pas. Et il a envie de prendre ce risque, Terrence, le corps qui tremble de la tête au pied à cause de froid, ou à cause du reste. Surement à cause du reste.


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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyJeu 4 Juil - 0:06


It Happened Quiet
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→ La culpabilité a une force incroyable, et elle peut mettre à terre le plus brave des hommes. Celle que j’éprouve de manière soudaine comprime mon thorax et m’étouffe, elle serre mon ventre douloureusement ainsi que ma gorge. Je suffoque, à nouveau. A l’idée de ne pas être à la hauteur, d’avoir failli laisser une chose pareille se produire, d’avoir laissé ce sale type partir avec la possibilité qu’il recommence et trouve une autre victime qui elle, n’aura personne pour la tirer de ce mauvais pas. Je serre les dents, ma mâchoire se crispe et j’écrase un peu la cigarette fumante entre mes doigts, me raccrochant fébrilement aux sensations qu’elle provoque et qui envahissent mon corps, le nourrissant d’une épaisse fumée noirâtre. J’ai un goût de cendre dans la bouche, le gouffre béant du désespoir s’étend devant moi prêt à m’emprisonner dans son infinie noirceur. Et c’est la voix cassée de Terrence qui m’extirpe de mes pensées coupables. Sa voix rauque et douce à la fois, qui vient me sauver brusquement et me fait oublier l’obscurité. Je relève la tête vers lui et l’observe alors qu’il s’accuse et se dénigre. Pourquoi ? Pourquoi tu fais ça Terrence ? Tu n’as rien fait de mal toi, être gentil ce ne peut pas être une faute. Mes yeux scrutent son visage, en quête de réponses alors que mille et une questions fusent dans mon esprit. Lorsqu’il déambule dans la salle Terrence, il a le sourire aux lèvres et il apporte un peu de bonheur là où il passe. Il n’est pas rare de le voir plaisanter avec certains clients, repousser leurs avances le sourire aux lèvres comme si tout cela ne l’atteignait pas… Mais ça t’atteint, pas vrai ? Ça te fait mal d’être aussi peu considéré, n’est-ce pas ? La détresse au fond de tes grands yeux verts n’est pas nouvelle, elle est là depuis longtemps, devenue familière douloureusement. Je connais ça, moi. J’ai mal aussi, mais là, j’ai surtout mal pour toi. – Dis pas des conneries, t’as rien fait d’mal. Ils s’croient tout permis ici, ces porcs. Ils pensent que l’argent peut tout acheter et que parce qu’ils en ont, ils possèdent l’endroit et les gens. C’est pas ta faute, Terrence, j’aurai dû lui défoncer un peu plus la tronche. Je peste et je rage, ça bout en moi. Je suis là, avec ma colère et le ventre en vrac, à ne plus savoir quoi faire de toutes ses émotions qui me tourmentent et m’étouffent. Je dois les faire taire, reprendre le dessus, alors je me mets en branle. Je pose des questions, formule des réponses à la suite, bafouille et hésite. Je me sens minable, comme toujours, incapable d’exprimer correctement mes fichus ressentis et la colère reprend inévitablement le dessus. Contre moi. Moi et mes incapacités. Moi et ma connerie. Moi et mes peurs qui m’empêchent d’avancer. Je déglutis et laisse Terrence regagner l’intérieur du club, lâchant un long soupire dès l’instant où je me retrouve seul. J’avance dans la ruelle, marche pour essayer de me détendre et de relâcher un peu mes muscles endoloris et trop tendus. Il n’y a plus personne à part le barman qui est de fermeture ce soir. Je me grille une autre cigarette, nerveusement, en levant mon regard plein d’espoir vers le ciel étoilé comme si l’immensité bleutée pouvait me venir en aide.

Et puis, il ressort. Il a couru, sa respiration est rapide et ses yeux grands ouverts. – Emmène-moi boire un verre, Harvey. S’il te plait. Troublé par la force de cette demande, pourtant prononcée doucement, je sens mon corps trembler de peur à l’idée de ne pas être à la hauteur, encore une fois. – Emmène-moi où tu veux. J’veux pas rester ici. Sa main sur mon bras m’électrise de la tête aux pieds, la peur vient m’étreindre en même temps que son regard suppliant et la dualité me cloue sur place durant quelques secondes interminables. Puis, je m’autorise à respirer à nouveau et reprends mes esprits. J’hoche la tête, faiblement et détourne le regard, honteux d’avoir hésité. – Ok, viens. D’un signe de tête, je lui fais signe de me suivre et me détache de lui. Je déglutis, peu sûr de moi, un peu maladroit mais surtout perdu, incapable de comprendre ce qui m’arrive et ce que je ressens. Alors j’agis. Je marche, vite, et je fume, férocement. La fumée s’échappe, épaisse, de mes lèvres alors que mes poumons saignent sous l’effort. Je me dirige vers chez moi, Terrence à mes côtés. J’évite de le regarder mais je sais qu’il est là, à mes côtés. Il me suit et me fait confiance. Il me fait confiance. Il ne devrait pas. Ta gueule ! Je me bats contre mes propres inhibitions constamment, et c’est éreintant. Je suis à bout de souffle, en fin de course et lorsque j’arrive en bas de l’immeuble, ma respiration déraille et mes mains tremblantes ont du mal à faire glisser les clés dans la serrure. Je me tourne vers Terrence et lui dit – J’vais chercher un casque, de quoi boire et mes clés de moto. C’est la Ducati dans la cour. J’esquisse un léger sourire, qui ressemble plus à une grimace et qui peine à être convaincant. Puis, je m’engouffre dans l’immeuble rapidement et grimpe les étages au pas de course. Je déboule dans mon appartement tenu misérablement, mais je ne m’y attarde pas. Je fuis ce lieu qui recueille ma solitude et mes pensées les plus noires. J’attrape mon casque, mes clés et une bouteille de whisky avant de faire le chemin inverse et de réapparaître dans la cour de nouveau.

Le sang pulse dans mes veines, j’ai le cœur qui bat fort contre mon thorax et je tends la bouteille à Terrence avec la peur qu’il me juge pour ça. – Y’a pas de bar d’ouvert à cet ’heure-là. Je me justifie, honteux. Pour qu’il accepte mes choix, qu’il comprenne que je ne lui veux aucun mal, que je fais ce que je peux… - Tiens, prends mon casque, j’espère qu’il t’ira. Cela devrait aller, normalement. Je l’observe, fébrile, dans l’expectative qu’il ne me rejettera pas et qu’il voudra bien me suivre. Mais s’il ne le fait pas, je ne lui en voudrais pas non. Il est toujours temps Terrence, de me tourner le dos. Ce serait plus sage, très certainement. C’est toujours plus sage de s’éloigner de moi.

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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyJeu 4 Juil - 6:00



✻ ✻ ✻
(( It happened quiet ))
w/ ›› @Harvey Hartwell


La soirée a une saveur étrange, mélange déconcertant d'angoisses retenues, d'odeur de clope froide, d'air de la nuit et d'émotions un peu nouvelles qu'on tente par tous les moyens de garder cachées clandestinement, loin, loin du coeur. Il sait plus, Terry, s'il regarde Harvey pour avoir un point d'ancrage ou s'il le regarde parce qu'il a simplement envie de le regarder, parce que son profil harmonieux et viril harponne ses yeux en tentant de s'imprimer trop fort derrière les paupières comme un refrain dont on ne parviendrait pas à se défaire. Il est obligé de poser une main contre son torse pour calmer les rafales intérieures qui se balancent d'une côte à l'autre, Terry, et ça le perturbe parce que c'est une grande première, qu'il a un peu peur de comprendre, et qu'il est peut être pas prêt à briser les barrières. Parce que si c'est pas ça, c'est quoi? Ca veut dire quoi ? c'est quoi ce truc qui lui brûle doucement le fond de la gorge et qui l'empêche de respirer normalement dès qu'Harvey se trouve dans le coin ? Sûrement le choc de ce qui venait de se passer, sûrement. Le souffle court et les iris affolées, il fume et se persuade qu'il a trouvé la raison, avant de finalement détourner le regard pour l'écouter parler et chavirer à nouveau. Vertige. Parce qu'il a la voix suave et trainante, Harvey. De ces voix qu'on écoute, un peu hypnotisés, suspendus à chaque inflexion. Alors quand il s'exprime et qu'il rassure Terrence sur la culpabilité qui le ronge, qu'il lui dit qu'il n'a rien fait, que c'est pas de sa faute, il a envie de s'accrocher à ses mots, de le croire et de boire ses paroles comme on absorberait un elixir providentiel. Malgré tout, il le remarque bien qu'il est nerveux aussi, Harvey, qu'il aurait sûrement aimé faire plus et il prend soudain toute la responsabilité sur ses épaules alors qu'il n'a strictement rien fait de mal, rien, qu'il avait fait tout le contraire en vérité, brave, fort, la colère tout en contrôle malgré les pulsions qui semblent lui chatouiller les poings en permanence. Alors sans réfléchir Terrence hoche la tête de gauche à droite sourcils froncés, faisant voler ses boucles dans tous les sens. Non. Non il n'aurait pas pu faire plus. Il a compris je pense, tu as été dissuasif. Il ne recommencera pas, j'en suis sûr. Pas vraiment sûr, mais il voulait le rassurer, lui faire comprendre que ce qu'il avait fait pour lui avait été parfait, que c'était suffisant. Pourtant il ne pense pas que ces paroles le seront, suffisantes, Terry, parce qu'il la voit la rage qui bouillonne au creux de ses veines. Il aimerait avoir la possibilité de le serrer fort pour contenir les bourrasques, accueillir l'orage au creux des ses petits bras fins, faire barrage, catalyseur, tout transformer en ciel un peu plus bleu. Malheureusement il sait que c'est impossible pour bien trop de raisons alors il reste juste là, à observer Harvey broyer littéralement le filtre de sa clope sous la pulpe de ses doigts, le coeur un peu trop lourd. Il se sent responsable de son état, Terry, s'accablant intérieurement de le voir si mal à cause de lui. Et s'il ne s'autorise pas à le prendre dans ses bras, c'est essentiellement pour ça et aussi parce que ça serait mal venu. Parce qu'ils ne se connaissent pas, et que le videur pourrait tout aussi bien le prendre mal, le repousser. Il n'est pas spécialement tactile en temps normal en plus, Terry, mais la vulnérabilité éclatante que tente pourtant de camoufler Harvey le bouleverse furieusement.

Puis tout s'enchaine et lorsqu'il rejoint le videur et qu'il lui formule sa demande un peu incongrue de l'enlever, finalement, de le sauver de ce lieu dans lequel il ne veut plus rester, il l'observe hésiter avant de lui souffler un "ok viens" deux mots qui provoquent une tempête au fond de ses poumons. Il le suit, il marche à ses côtés en silence, les yeux qui lancent des regards en coin comme pour vérifier qu'il sait où il va, qu'il a un plan. Y a ce besoin un peu trop écrasant derrière son ventre qui lui intimerait presque de glisser sa main dans le creux de son coude mais il se retient, se contient. Y a le coeur palpite, y a les joues roses -peut être à cause du froid- et les cheveux qui rebondissent contre sa nuque à chaque pas. Y a aussi l'envie de demander où ils vont parce qu'il a la curiosité qui lui bouffe l'estomac mais il se contente de suivre en silence, tête baissée. Au bout de quelques minutes de marche, ils arrivent en bas de chez Harvey et ce dernier annonce qu'il part chercher le nécessaire mais que Terry peut l'attendre dans la cours, un sourire aux lèvres. Il se demande si ce n'est pas la première fois qu'il le voit dans cet état, Terry, le coeur agité. Un sourire aux lèvres, lui le videur trop sombre que personne ne regardait. Peut être qu'il n'avait pas souvent l'occasion de sourire alors Terry ressent beaucoup de bonheur de le voir essayer de sourire comme ça. Il lui rend son sourire et fini par acquiescer en silence, va dans la cours et s'approche doucement de la seule moto présente. Elle est jolie, il se dit, lui le néophyte en la matière. Il la touche du bout des doigts, pas le moins du monde effrayé de grimper là dessus. Au contraire il a hâte. Et ce n'est que quand Harvey revient que son coeur se remet en route, à Terrence. Il inspire et attrape la bouteille d'alcool sans entendre les justifications d'Harvey, la débouchonne et boit une grande gorgée, tête renversée. Il avait besoin de ça, Terry, d'un dégraissant toute surface pour qu'il s'autorise un peu à nettoyer les couches de pudeur qu'il gardait toujours bien épaisses au dessus de ses émotions. Ce soir, il veut vivre, sentir le vent contre sa peau, suivre les routes, lui faire confiance et s'en remettre totalement à lui. Il s'essuie la bouche d'un revers de manche et déglutit tandis que son ami d'un soir lui pose le casque sur la tête en s'inquiétant de savoir s'il lui ira. Il rit, Terrence et abandonne la bouteille entre ses pieds pour régler et clipser le casque sous son menton, visière ouverte. Ca sent la mousse et le plastique, c'est agréable et rassurant. J'suis pas mal comme ça, non? Son rire claque dans l'air et il récupère la bouteille au sol avant d'enjamber le corps de la moto, de coincer le whisky entre ses cuisses et de se blottir immédiatement contre le dos d'Harvey, les bras fins qui s'enroulent autour de son ventre et les mains posées sur son nombril. Il appuie son menton contre l'omoplate de son ami d'un soir, le corps relâché il s'abandonne totalement et murmure emmène-nous ailleurs Hart', emmène-moi où tu veux. Et ça tambourine à l'intérieur comme jamais, le besoin d'évasion qui réclame ses droits comme la voile d'un bateau qui se gonflerait dans un souffle de vent, l'envie de vivre qui palpite sur chaque parcelle de sa peau, la confiance qui s'installe, les doigts qui s'agrippent à son t-shirt et les yeux qui se ferment tandis que le moteur de la moto s'actionne et qu'ils se mettent en route vers une destination que seul le videur connait.



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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyJeu 4 Juil - 21:35


It Happened Quiet
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→ Est-ce qu’il avait réellement compris ? Est-ce que ce client aux intentions mauvaises et répugnantes avait compris le message ?  Ne recommencera-t-il pas ?  Comment en être sûr, comment le savoir ?  Lorsque la noirceur s’installe dans les cœurs et assombrit l’âme, est-il possible de lui résister ? De la repousser ? J’en doute amèrement.  Alors je baisse la tête et regarde mes pieds, comprenant que les mots de Terrence sont là pour m’apaiser, pour soulager ma frustration et pour me soutenir. Reconnaissant, j’esquisse un bref sourire, léger tic de la lèvre sur le côté, avant de renifler un peu fort pour chasser la honte cuisante qui m’accable. Je sais ce qu’il essaie de faire, Terrence, il essaie de me calmer. Car il a vu, il a perçu la haine qui m’habite et qui m’étouffe. La peur indicible de redevenir victime un jour qui me pousse à cogner toujours plus fort. Pour me protéger, pour protéger ceux qui subissent l’injustice cruelle de la violence et pour tenter de me rattraper maladroitement sur ce que je n’ai pas pu faire enfant… Comme si protéger les autres aujourd’hui pouvait compenser toutes ces fois où je n’ai rien pu faire, toutes ces fois où j’ai observé, impuissant, mon paternel cogner sur mon petit-frère et ma mère, toutes ces fois où le cœur explosé et déchiqueté j’ai simplement attendu mon tour, soulagé à l’idée de recevoir autant de coups, voire plus, qu’eux. Car c’est tout ce que je mérite, non ?  Les coups, les injures, les blessures… Je ne peux espérer rien de plus, n’est-ce pas ? L’espoir est fourbe, je ne veux pas me faire avoir. Je ne suis ‘rien’, rien qui ne justifie la peine que Terrence se donne à cet instant. Toutefois, j’accueille avec un plaisir inavouable et intense le réconfort de ses mots compréhensifs et je me surprends à vouloir le garder près de moi ce soir. Car si je me retrouve seul, je vais dérailler. Je vais laisser l’alcool s’infiltrer dans mes veines, empoisonner mon corps et ma cervelle, me rendre ivre mort avec l’envie d’oublier. Mais je n’oublie jamais. La délivrance tant espérée m’échappe toujours, et j’ai beau lui courir après, c’est une terrifiante réalité qui s’impose à moi à la place. Celle que seule la mort puisse être la solution.  Mais si la vie est une chienne, comment la mort pourrait-elle être plus clémente en vérité ? Alors reste, s’il te plait. Car je sais que toi aussi tu n’as pas envie d’être seul. Je le vois dans tes yeux légèrement embués, tes lèvres tremblantes et tes gestes nerveux. Et même s’il devrait s’éloigner de moi, parce que je ne mérite sûrement pas sa compagnie, je ne peux pas le laisser comme ça. Egoïstement, je ne veux pas le laisser. Parce que j’ai peur aussi de l’abandonner là, seul dans la nuit, et je ne supporterai pas de m’éloigner comme un lâche. Je ne l’ai pas aidé pour le repousser la seconde suivante.  Je ne suis pas comme ça, ce n’est plus moi, je ne veux plus être comme ça… Alors, lorsqu’il me presse à son retour, sa requête sonne comme un appel libérateur et mon corps se fige, bouleversé par autant de sincérité. Il est doux, Terrence et ce qui pourrait être pris pour de la vulnérabilité est en réalité une grande force chez lui. Son honnêteté, criante de bonté, fait bondir mon cœur et mes muscles se tendent sous la pression de mon sang qui bouillonne dans mes veines. Ce n’est pas la colère qui m’anime cette fois, non ce n’est pas elle. C’est autre chose, un je-ne-sais-pas-quoi qui se dissipe dans l’air tout autour, qui me rend plus léger bien que crispé. Alors, je m’active, je me tasse sur moi-même et, sauvage, j’avance sans dire un mot laissant le silence régner, troublé seulement par les bruits de nos pas sur la chaussée.

Arrivés dans la cour, je le laisse s’aventurer près de ma moto sans l’inviter chez moi. Par honte ou par dégoût de moi-même, je n’ai pas envie qu’il pénètre dans l’antre de mes idées noires. Comme si ces dernières pouvaient l’entacher ou le salir. Je me sens mal, j’ai le cœur lourd et la honte dégouline, sortant par tous les pores de ma peau, épaisse et gluante. Pourtant j’ai une idée bien précise en tête, qui me permet de ne pas sombrer alors j’agis sans réfléchir. Terrence est ma soupape de sécurité ce soir, celui qui me tient loin de mes démons et qui éclaire la nuit différemment. Je ne veux pas laisser filer la chance de respirer davantage, libéré de l’oppression constante. J’attrape mes affaires à la va-vite et referme bruyamment la porte sur mes cauchemars. Je les laisse à d’autres nuits, à d’autres matinées et d’autres soirées. Je ne veux pas les confronter ce soir, je veux m’enfuir là où mes yeux peuvent encore se permettre de rêver. Un peu, juste un peu. Une bouffée d’air, un peu d’oxygène avant de retourner à mon apnée quotidienne. Je m’avance jusqu’à Terrence, debout à côté de la moto. Il n’est pas parti, il est encore là. Et il attrape la bouteille de whisky brusquement, sans que je ne m’y attende.  Un sourire s’installe sur mes lèvres en le voyant agir, de manière naturelle et décomplexée, en se fichant totalement de l’image qu’il renvoie. Et ça me plait tellement de le voir comme ça. Il a l’air libre, Terrence, ça me fascine. Un peu du liquide ambré fait briller ses lèvres à la lueur des lampadaires, malgré qu’il se soit essuyé grossièrement avec le revers de son bras et mon regard traîne sur cette bouche délicate à la lèvre inférieure pleine et ourlée. Je reprends la bouteille, la porte à mes lèvres sans ignorer que ce sont les siennes qui s’y sont déposées juste avant et laisse le liquide brûlant anesthésier ma bouche et ma gorge, réchauffer mon corps. Je la lui rends, avant de poser mon casque sur sa tête. J’appuie légèrement et tapote un peu sur le dessus par la suite, souriant davantage en l’entendant plaisanter et rire. Un rire doux, plein de sincérité, franc et spontané. Ce son cristallin apporte avec lui une légèreté douce et bienvenue. Il est entier, Terrence. Intense. – C’est parfait. Que je rétorque simplement. Puis, je referme la visière de son casque et place des lunettes de soleil devant mes yeux, pour faire rempart contre les moucherons et autres désagréments qui surviennent lorsqu’on conduit ainsi. Je m’installe sur la selle de la moto et glisse la clé dans le contact pour démarrer l’engin rutilant rapidement.  J’enlève la béquille et sens Terrence se glisser dans mon dos sans aucune hésitation. J’observe ses bras qui se lient autour de moi et viennent se poser sur mon nombril recouvert du fin t-shirt en coton que je porte. C’est agréable, ça me réchauffe et me met du baume au cœur. Terrence se colle entièrement à moi, il ne met aucune distance entre nos deux corps et cela ne me dérange pas, bien au contraire. Je suis touché par la confiance qu’il m’attribue instinctivement, sans réfléchir et lorsque sa voix douce et chaleureuse s’élève dans un murmure, je frissonne. Mon surnom, je l’ai rarement entendu prononcer ainsi et ça me fait quelque chose. Quelque chose que je ne comprends pas, comme une caresse apaisante qui m’enveloppe délicatement. Il s’abandonne, s’en remet à moi et la peur se dissous alors, remplacée par une force exaltante et l’envie puissante de donner le meilleur. L’émotion me noue la gorge. Je me tais et lance simplement la moto sur la route.

Les vibrations de l’engin mécanique sont absorbées par nos corps serrés, l’excitation de la destination et la course en elle-même. J’ai toujours aimé les sensations procurées par la moto : la liberté, la puissance, le contrôle. Le danger aussi, omniprésent, qui nécessite une véritable concentration et une maitrise consciencieuse de la bécane. Je ne roule jamais trop vite, je préfère profiter de la caresse du vent sur ma peau, admirer les paysages tout autour avec sérénité. Si je suis sanguin, j’aime aussi la tranquillité et au guidon, je me surprends à rêver à une vie toute autre, loin des tracas et des ennuis, loin de la souffrance qui broie mon cœur à chaque instant. Très rapidement, la destination se dévoile et la surprise n’en est plus une. Gold Coast. L’océan, l’étendue bleue à perte de vue, l’immensité qui offre toutes les possibilités dans laquelle je me noie avec bonheur, nourrissant mon âme d’espoir utopique. Ralentissant la moto aux abords de la plage, je me dirige vers la jetée et n’arrête l’engin qu’au plus près de cette dernière. Les levers de soleil au bout de la jetée sont exceptionnels, il n’y a pas plus beau spectacle. C’est ça que j’ai  envie de partager avec Terrence aujourd’hui. Je veux éloigner l’obscurité, je veux que la lumière nous éclaire et nous gorge d’espoir, qu’elle nous émerveille, nous permette de respirer à nouveau, et d’apprécier pour quelques instants sa douce chaleur… Coupant le contact, je me redresse avec lenteur et tapote légèrement sur la cuisse de mon collègue pour lui intimer de descendre. J’attends qu’il le fasse pour mettre la béquille et descendre à mon tour de ma bécane. A cette heure, il n’y a personne. L’infini du ciel se reflète de manière trouble sur les vagues, et le ciel donne l’impression d’y danser. C’est beau et touchant. Poétique et mélancolique. Réconfortant, aussi. Cet endroit a quelque chose de magique, quelque chose qui m’émerveille et lorsque mon regard se pose sur celui de Terrence, il est bien plus calme, plus doux aussi. D’un geste de la tête, je lui indique le bout de la jetée et demande, d’une voix éraillée – ça te tente ? Boire sur la jetée et rêver, rêver à ce que nos vies pourraient être si nous était possible d’oublier.


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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyVen 5 Juil - 3:25



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(( It happened quiet ))
w/ ›› @Harvey Hartwell


Ils auraient pu se contenter d'être des collègues de loin, se contenter de s'éviter sans trop savoir pourquoi, les corps qui se repoussent pour ne pas fatalement s'attirer. Ils auraient pu rester de simples étrangers qui se croisent en début de service et se saluent négligemment d'un coup de menton à la fermeture avant de disparaitre dans la nuit. Ils auraient pu continuer à s'esquiver malgré eux encore des années sûrement, les regards en coin qui semblaient ne rien vouloir signifier et qu'ils ne voulaient pas apprendre à décrypter, les pauses clope dans le silence le plus complet, têtes baissées, ils auraient pu ne jamais véritablement établir le contact mais ce n'est pas ce qui s'était passé. S'il n'était pas arrivé ce qui été arrivé contre ce morceau de mur dans le couloir des toilettes, si Harvey n'avait pas été là pour secourir Terrence, s'il avait décidé de rentrer chez lui finalement, ils n'auraient probablement jamais construit ce début de lien, ce truc un peu bancal que ni l'un ni l'autre ne savait définir. Et ce n'était pas grave en vérité, parce qu'il était nul pour mettre des mots sur des sentiments, Terry, nul pour enfermer les choses dans des petites boites, dans des cases. Il avait pas envie de savoir ce que c'était, cette houle vibrante et intense au fond du ventre là, juste derrière le nombril. Il n'avait pas envie non plus de calmer les battements de son coeur parce que ça lui rappelait qu'il était vivant, terriblement vivant et ça faisait bien trop longtemps qu'il n'avait pas était aussi conscient de ça. Si Harvey n'était pas venu le sauver, ils n'auraient jamais fumé cette clope les mains tremblantes en laissant s'échapper de leurs bouches des mots qui se voulaient rassurants, n'auraient jamais longé les rues jusqu'à l'appartement d'Harvey, le souffle court, mutiques, n'auraient jamais osé s'évader ensemble, s'échapper l'espace de quelques heures tous les deux, un peu libres, un peu fous, à s'émanciper du monde comme on fermerait la porte pour souffler un grand coup, comme si rien d'autre n'existait à part eux et c'était si facile finalement de ne pas penser à après ou à avant, si simple de se laisser harponner par l'instant sans tenter de s'en échapper pour une fois, en laissant le passé où il était et le futur un peu plus loin sur le bord de la route. Ils étaient deux adultes devant une moto mais en vérité à y regarder de plus près, il ne s'agissait que de deux gosses un peu trop abimés par la vie qui tentaient de survivre à leur manière en cachant les blessures, à vouloir se raccrocher du bout des doigts aux bords de la même falaise, les coeurs affolés, les mains tremblantes. Il est là, Terry, les yeux rieurs, la voix qui frappe l'air comme on entendrait éclater un pétard au milieu du silence et ça résonne, ca fait boum au fond des tripes. Ca libère. Il est là et il ne regrette pas d'avoir demandé ça, d'avoir quémandé sans pudeur un peu d'aventure, un peu de fantaisie au coeur de la bourrasque qu'ils venaient de traverser ensemble. Et il avait vu, Terry, qu'Harvey en avait besoin autant que lui sans forcément le réaliser pleinement. Il avait accepté, pourtant, de l'embraquer à bord, de partager un peu de son temps, de lui ouvrir le rideau de son monde dans lequel Terrence découvrait des morceaux un peu éclatés dans tous les sens. De la colère, de la peur, du whisky, une moto, de la lassitude, de la gentillesse, de le tendresse enfouie, si bien enfouie d'ailleurs qu'il soupçonnait Harvey de l'avoir inconsciemment enterrée lui-même, à la force du désespoir. Souvent il s'était demandé ce que ça faisait de lui parler, de dialoguer vraiment, de se laisser observer par lui sans avoir peur d'être laid. Sans chercher à déceler la vérité dans ses yeux bleus, juste saisir l'occasion d'exister un peu sous son regard. Trop souvent il l'avait dévoré des yeux, lui le solitaire pourtant reclus au milieu de la foule, l'ombre qui passe mais que personne ne voit vraiment, et trop souvent il avait laissé ses iris vertes se perdre dans sa direction à l'autre bout de la salle, à le chercher en permanence comme si c'était vital de ne pas le perdre de vue.

Il est là, pleinement là, Terry, ivre de vie et les poumons gonflés à bloc d'oxygène. Il est là et il monte sur la moto, se serre contre le dos de son collègue, les bras qui l'entourent et pourtant c'est lui qui se sent protégé, petit bout de chair encore si vulnérable. Harvey avait fermé la visière mais il décide de l'ouvrir juste avant le départ, Terry, parce qu'il veut sentir le vent sur sa peau, il veut s'imprégner de l'air de la nuit et le laisser prendre possession de son corps tout entier. Il se serre contre Harvey et il respire son parfum, mélange puissant et léger à la fois, il le respire et il ferme les yeux, rassuré, alors que la moto avale les kilomètres sans jamais qu'il ne prenne peur, en confiance, les doigts agrippés contre le t-shirt, le nez dans ses cheveux blonds. Il pourrait rester là pour toujours il se dit, Terry, à flotter au gré des virages, son torse contre sa chaleur, l'esprit perdu entre ici et ailleurs, incapable de penser à autre chose qu'à ce contact salvateur dont il avait tant besoin sans jamais l'avoir vraiment réalisé avant ce soir, avant qu'il n'y goûte pleinement. Il pourrait rester là, les yeux ouverts sur les néons des rues qu'ils traversent, ou fermés, le noir greffé derrière les paupières. Mais le moteur fini par brouter et ralentir au bout d'une heure de route et ce n'est qu'à ce moment qu'il inspire, Terrence, comme on reprendrait son souffle pour la première fois depuis trop longtemps et il les sent, les embruns salés de l'océan lui chatouiller les narines. Il la sent aussi la main d'Harvey lui tapoter la cuisse et ça l'électrise totalement. Il descend rapidement et retire le casque à deux mains, la bouteille de whisky posée au sol, le boucles qui rebondissent et qu'il recoiffe d'un geste négligé. Il ne dit rien Terry mais si Harvey pouvait voir ses yeux à ce moment précis il y verrait de l'éblouissement, de l'étonnement, de l'émotion. Il laisse ses yeux se balader sur la fine ligne dorée au bout de l'océan et il fini par reporter son attention sur son ami, lui rendant son casque, les épaules agitées par les basses températures. Il ressert instinctivement ses bras contre lui et n'ose pas briser le silence parce qu'il n'y a rien à dire. Juste à ressentir, à se laisser happer par la douceur de la lumière de ce jour naissant, et quand Harvey lui demande si ça le tente, il reste un instant debout face à lui le regard empli d'une gratitude qu'il aurait été bien incapable d'articuler avec des mots, et sans réfléchir, laisse un sourire éclairer son visage. Pour toute réponse, il saisit spontanément la main d'Harvey et se met à courir vers la jetée. Les paumes se détachent alors qu'ils arrivent à l'endroit convoité et il s'assoit au sol, Terrence, chope la bouteille et boit une gorgée avant de s'allumer une cigarette et de s'allonger totalement, les mains sur le ventre, les yeux perdus dans le ciel aux couleurs rose et or. C'est ton refuge Gold Coast? Il tourne la tête vers Harvey, les boucles devant ses yeux, le regard profond. Il ne sourit plus, Terry, il est sérieux. Un jour si tu veux, je t'emmènerai à mon refuge à moi. Comme une promesse qu'ils allaient se revoir, que ce n'était pas juste ce soir, qu'il prenait mais qu'il savait aussi donner, Terry. Et il laisse ses yeux verts se paumer sur son visage, s'autorise encore à le trouver beau et vulnérable, et fort aussi, s'autorise même à le verbaliser sans le regretter un seul instant. Peut être l'alcool, peut être le froid qui l'empêche de tout contenir plus longtemps, ou peut être juste l'envie de lui offrir un peu de réconfort en lui balançant tendrement ce qu'il pensait réellement. Tous les soirs, j'te vois tu sais. Quand tu crois que personne te remarque, moi j'te vois. Et là aussi, j'te vois. Il tourne la tête et observe à nouveau les nuages avant de fermer doucement les yeux, le coeur qui bat à tout rompre, l'envie de vivre qui pulse comme jamais au fond de ses veines et il se dit qu'il n'a pas envie d'enfermer tout ça dans un carton qu'on balancerait aux ordures pour ne plus jamais y penser. Au contraire, il est dévoré par lenvie de se laisser envahir par la violence de ces sentiments un peu étranges qu'il ne se souvenait pas avoir déja ressenti pour quiconque. Alors il se redresse, boit une nouvelle gorgée tandi qu'il s'installe en tailleur et soudain, il murmure. Regarde !! ça commence ! , le doigt pointé vers l'horizon, les épaules qui tremblent sous l'effet du froid matinal mais le visage inondé d'éclats d'or. Et tandis que le soleil se lève doucement, il tourne la tête vers Harvey et après quelques secondes d'hésitation durant lesquelles il y a probablement mille raisons de ne pas faire ce qu'il s'apprête à faire qui lui passent par la tête, il se penche et dépose un baiser sur sa joue. C'est furtif, baiser d'adolescent, c'est timide mais franc, c'est doux, posé contre sa barbe du bout des lèvres comme on dirait merci et alors qu'il s'écarte il décide de ne pas détourner les yeux mais d'affronter ce que les siens pourraient répondre. Et il pense qu'il a envie qu'Harvey l'embrasse, là, tout de suite, parce qu'il a le ventre qui s'agite dans une danse effrénée,son coeur qui menace de broyer ses côtes et ses poumons qui ne parviennent plus à suivre le rythme de ses respirations, à contenir suffisamment d'air sans que ça ne brûle affreusement. Il se dit qu'il a juste envie de vivre un peu, Terry, d'arrêter de ne jamais oser, de chopper les minutes qui passent inéluctablement et de les arrêter l'espace d'un bref moment. Il sait pas si Harvey aime les garçons, s'il aime les filles, les deux ou aucun. Il sait aussi qu'il peut se faire repousser, mais il prend le risque. Harvey...  Juste ça, comme une invitation, les pupilles qui passent d'un oeil à l'autre puis qui glissent vers la bouche avant de revenir à leur point de départ. Et il se perd un peu dans le bleu de ses yeux, en oubliant l'océan, le levé du soleil, Nick et le bout de couloir, en oubliant le bar et la moto, le whisky ou la clope au bout de ses doigts. Et il ne pense pas s'être déja paumé autant à l'intérieur d'un regard, Terry, prêt à le suivre n'importe où, bêtement, comme ça. Parce que parfois l'évidence était difficile à contrer.


Dernière édition par Terrence Oliver le Dim 5 Jan - 1:56, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptySam 6 Juil - 11:53


It Happened Quiet
featuring @Terrence Oliver & Harvey Hartwell
→ De puissantes rafales de liberté déferlent, volonté des corps et de l’esprit de s’affranchir des vies pénibles, étouffantes et accablantes qui nous emprisonnent dans leur désespoir. Penché sur le guidon de la moto, le regard fixe sur la route qui s’étale à n’en plus finir devant moi, c’est un sentiment de plénitude qui m’absorbe. Le vent fouette mon visage, mes cheveux virevoltent tout autour et un doux fourmillement se propage au creux de mes mains, alors que je fuis ma vie brisée et décevante, au parfum amer de solitude et de renoncement. Une douce brise d’espérance me chatouille à la place et anime en moi le brasier qui brûle depuis mon enfance, entachée par les souvenirs des coups et des insultes. Cette volonté farouche du désir qui subsiste, envers et contre tout, et projette l’idée de s’en sortir, de réussir à ne plus être une victime et à ne plus reproduire inlassablement le passé. La colère s’amenuise, bien que toujours présente, et semble indispensable. Mais si elle a su me porter enfant et adolescent, elle m’a néanmoins anéantit en grandissant  et elle est là, aujourd’hui, bien trop près de mon cœur, comme une énorme tumeur inopérable, inguérissable qui mène tristement et irrémédiablement vers la fin. Je ne suis pas seul cette nuit, à vouloir échapper à la dure réalité, à toute cette tristesse dégoulinante qui m’écœure et m’isole, broie mon cœur derrière sa camisole. Deux bras fins s’enroulent fermement autour de mon torse, le corps longiligne du collègue que j’ai toujours observé de loin est collé contre le mien, répandant une douce chaleur à l’intérieur. La pression du casque sur mon omoplate m’indique qu’il fait totalement preuve d’abandon. Aveugle confiance que je ne parviens pas à expliquer. Tout comme la sensation de plaisir qui m’envahit à cette simple constatation, moi, le garçon solitaire qui rêve qu’on s’intéresse à lui. Mais pas en surface, non ! La devanture, c’est fait pour attirer le regard – ou dans mon cas, pour le repousser. Et même si je suis persuadé ne pas valoir la peine qu’on s’intéresse à mon cas, le plaisir que cela me procure est indéniable lorsque ça arrive. Puissant, énergisant comme un liquide magique qui se répand à travers mes veines et alimente l’ensemble de mon corps d’envies, de dépassement de soi et de don… Toutefois le doute, omniprésent, me convaincs que Terrence est là uniquement parce que je l’ai sorti d’une situation difficile, sans quoi il ne m’aurait pas adressé la parole et aurait disparu dans la nuit sans un regard… Mais ce soir, je suis un héros à ses yeux. Image totalement illusoire, erronée, trompeuse. Je ne suis pas un héros, et pour personne. Il s’en rendra compte bien assez tôt, lorsque le soleil se lèvera de nouveau et révélera mes blessures bien trop visibles : mes yeux rougies par le manque de sommeil, l’alcool et les pleurs ; ma peau blafarde qui n’est pas si dorée que ça après la saison estivale qui vient de se terminer ; mes lèvres sèches, coupées par endroits, usées et abusées si souvent ; mon corps robuste qui se tasse sur lui-même avec la volonté de se cacher aux yeux des autres ; ma démarche mal assurée, trop brutale à la fois hésitante et déterminée curieusement agressive et défensive en même temps ; mes phalanges meurtries, gonflées qui me font mal constamment à force de cogner. Lorsque Terrence réalisera tout ça, il s’éloignera et ce sera pour le mieux sans aucun doute. Pour l’instant, je profite égoïstement de sa présence, car peu importe les raisons qui l’ont poussé à me suivre cette nuit, à l’heure la plus sombre et la plus noire cela n’a pas d’importance. Nous sommes comme deux fuyards en quête de lumière caressant l’espoir un peu fou d’échapper miraculeusement à leur sombre destin. Son corps pressé contre le mien, ses mains apposées sur mon ventre, sa tête posée contre mon épaule et la route qui défile. L’horizon se dévoile à l’infini devant nous, offrant une multitude de possibilités à nos deux jeunes cœurs qui ont cruellement besoin de battre pour autre chose que la terreur.

Le moteur s’arrête et le calme s’impose, perturbé par le son du roulement discontinu des vagues qui viennent s’échouer sur le banc de sable fin tout le long de la côte. Le vent frais qui souffle me fait légèrement frissonner, malgré ma veste et je récupère le casque que je coince sur le guidon. Un petit sourire flotte sur mes lèvres en observant mon homologue essayer de se recoiffer en vain. Ses boucles, légèrement écrasées par le casque serré, reprennent de leur volume très vite, encadrant son visage mutin aux yeux émerveillés et brillants. On parle beaucoup des yeux bleus et de leur intensité, mais ceux couleur de jade ont un charme tout à fait particulier. Ceux de Terrence expriment tant de choses à la fois. Son regard est percutant, puissant, éloquent. Troublant, aussi. Car on ne me regarde pas comme ça d’habitude, et ça me fait quelque chose dans le ventre son regard. Je ne sais pas vraiment quoi mais c’est agréable d’être observé ainsi. Intimidant, un peu. Ses yeux débordent de vie et de profondeur, j’y perçois autant d’envie que de peur. Je détourne le regard et lui propose, d’une voix légèrement éraillée, d’aller sur la jetée pour assister au lever du soleil. C’est un spectacle dont je n’arrive pas à me lasser. Je n’obtiens pas de réponse, au lieu de ça, Terrence attrape ma main et me tire vers la jetée avec force. Surpris, un peu perturbé par cette paume chaude qui vient se serrer contre la mienne dans un contact naturel, doux et électrisant, je lui emboîte le pas, me mettant à courir à mon tour sans réellement comprendre ce qu’il se passe. Parce qu’il est entraînant, Terrence. Son envie de vivre est si puissante que j’arrive à la ressentir moi-aussi, et même si je suis plus réservé, mon cœur s’agite follement dans ma poitrine lorsque nous arrivons au bout de la jetée. Peu habitué à courir, le souffle court et les yeux explosés par le sel marin que transportent les embruns de l’océan, je pose mes mains sur mes genoux en me courbant pour retrouver une respiration moins erratique. Mon visage se tourne vers Terrence qui boit au goulot de la bouteille de whisky, avant de s’allonger sur le sol. Mes genoux craquent lorsque je m’assois à ses côtés et récupère la bouteille à mon tour. J’arrête mon geste, la bouteille à quelques centimètres de mes lèvres lorsqu’il me questionne. Plus qu’un refuge, il s’agit de mon sanctuaire, l’unique endroit où je m’autorise à laisser mes pensées aller et venir sans chercher à les contrôler. Il y a une douceur dans l’air ici, une douceur qui fait du bien, qui laisse place aux rêves qu’on ne peut avoir nulle part ailleurs. – Oui. Je finis par répondre simplement, après ces quelques secondes de flottement. Je me mets à tapoter la poche de ma veste pour en sortir ensuite son contenu : mes clopes, mon briquet. – Un jour si tu veux, je t’emmènerai à mon refuge à moi. Un tic nerveux s’installe sur mon visage et mes sourcils se froncent, alors que je me concentre sur la cigarette que j’allume. J’ai du mal à comprendre ses paroles, à savoir ce qu’elles veulent dire et comment les interpréter. Ma gorge se serre et mon regard se fixe sur l’étendue bleue pour éviter de montrer le trouble qui m’envahit. Je déteste profondément les promesses, et cette phrase y ressemble trop. Pour toute réponse, je souffle lentement la fumée en contemplant les couleurs dansantes du ciel sur les vagues. Est-ce la reconnaissance qui le pousse à me dire toutes ces choses ? J’ai le cœur qui se serre en pensant que je ne cherche pas la pitié des autres, ni leur reconnaissance. Je ne cherche rien, du moins c’est ce dont j’essaie de me persuader. Et comme s’il voulait appuyer sur cette blessure non cicatrisée, Terrence poursuis : – Tous les soirs, j’te vois tu sais. Quand tu crois que personne te remarque, moi j’te vois. Et là aussi, j’te vois. Cette fois, mes yeux se ferment alors qu’un raz de marée  vient dégommer toutes mes certitudes et se confronter directement à mes doutes. Le corps qui tressaille, les larmes qui montent sans le vouloir, l’abattement combattu férocement par le désir. Fichue dualité, fichus sentiments contradictoires, fichue vie de merde, fichu incapable… Et la colère gronde encore, toujours. Je m’y accroche pour reprendre le dessus, ne pas laisser ma carapace s’effilocher aussi facilement. La colère sourde me permet de rouvrir les yeux, de renifler et de m’envoyer une nouvelle rasade de l’alcool brûlant qui vient atténuer un peu les sentiments. – Peut-être que tu ne devrais pas… Je rétorque, la voix vibrante, l’amertume au bord des lèvres, persuadé que rien ne puisse justifier d’être visible dans le regard de l’autre. Et pourtant, ô pourtant, je le désire tant. Et c’est d’autant plus dur que j’en éprouve une envie immense.

- Regarde !! Ça commence ! Sursaut salvateur, mon regard se porte sur les couleurs magnifiques, aux nuances incroyables et aux teintes si douces, si apaisantes. Chaque matin, le spectacle est différent mais toujours aussi prenant. Mes prunelles claires ne loupent pas une miette de cette vision féérique, immobile face à l’océan, les cheveux qui volettent tout autour de mon visage torturé, l’air iodé qui caresse ma peau rudement et me fait plisser les paupières, les coudes posés sur mes genoux pliés devant moi, légèrement courbé sous l’égide de ma carapace, rempart fissuré et fébrile. Et il y a ce baiser qui survient. Furtif, si rapide que je doute de son existence instantanément. Ce baiser innocent, impulsif, irréfléchi. Ce baiser qui fige l’instant et me pétrifie littéralement. Parce que je ne m’y attends pas, parce que tout cela semble irréel, parce que je ne peux pas le comprendre, parce que je ne le mérite pas, parce qu’il me bouleverse, remue tout à l’intérieur et me bouscule avec férocité. Brusquement, mon visage se tourne vers celui de Terrence et mes yeux écarquillés, effrayés, cherchent une réponse dans les siens, si sereins, si assurés. La peur fait son grand retour et la panique me happe, douloureuse et tortueuse alors qu’il souffle mon nom avec douceur. Je ne sais pas ce qu’il cherche, Terrence, mais je sais que je ne peux rien lui donner. J’aurai tellement l’impression de profiter de sa vulnérabilité. Je ne peux pas. Mon regard craintif et nerveux sonde tout son visage, en quête de réponses et mes lèvres s’entrouvrent mais aucun son ne sort. Je ne peux pas. Paralysé par mes propres appréhensions, mes inhibitions, mon manque de confiance, je suis incapable de dire ou faire quoi que ce soit. Et ce moment s’étire, il s’étire jusqu’à ce que je suffoque et le brise brusquement en détournant le regard. Incapable de supporter qu’on puisse attendre quoi que ce soit de moi, je fuis. Portant la cigarette à mes lèvres, je tire avec force sur le filtre, je tire dessus pour noircir mes poumons usés, obstruer la vie qui ne demande qu’à sortir et à couler partout autour. Je laisse la fatalité reprendre ses droits. – Tu peux pas… Je commence, d’une voix enrouée et sombre, les yeux baissés et remplis de honte. Et la clope tombe sur le sol, mes mains viennent cacher mon visage et glissent dans mes cheveux, les serrent entre mes doigts. Et j’aimerai lui dire, lui crier que c’est moi le problème, qu’il ne faut pas qu’il s’attache à quoi que ce soit car c’est du vent. Je ne suis qu’un putain de fantôme, comme une brume épaisse et trouble, insaisissable car c’est mieux ainsi.  Mais les mots se coincent dans ma gorge et je répugne à les laisser sortir, ne voulant pas entacher ce moment. C’est déjà fait, non ? T’as déjà tout foutu en l’air, n’est-ce pas ? J’inspire longuement, expire et relève enfin la tête. – Je ne t’ai pas sorti de ce merdier pour profiter de toi, ok ? Te sens pas obligé d’être comme ça, arrête. Je n’ai pas besoin que tu sois gentil avec moi, je ne t’ai pas amené ici pour ça. J’voulais juste… Tu voulais quoi Harvey hein ? Qu’est-ce que tu voulais au fond ? Est-ce que tu le sais seulement ? Est-ce que tu es capable de dépasser tes peurs pour écouter ton cœur ? Je déglutis et laisse un soupire plaintif sortir de mes lèvres en avouant – J’en sais rien, j’voulais pas te laisser seul… Ni l’être… Seul. Et la honte me force à regarder ailleurs, à me sentir nul et misérable. Je voulais éprouver un peu de paix et la partager. Mais j’ai peur, Terrence, j’ai si peur du mal que je peux faire malgré moi. – Pardon…



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Oliwell#1 - It happened quiet  Empty
Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyDim 7 Juil - 5:33



✻ ✻ ✻
(( It happened quiet ))
w/ ›› @Harvey Hartwell


Il l'a suivi, Harvey. Il l'a suivi et ça lui colle un truc au fond du ventre à Terrence, ça tourbillonne parce qu'il ne s'y était pas attendu, pensant peut être que son envie de vivre ne serait ni perçue ni accueillie. Parce qu'il était le mec qu'on regarde toujours un peu de travers, Terry, le petit gars qui n'entre dans aucun case, aucun moule, lui le bizarre, le trop émotif, le trop différent. Ou peut être qu'en chopant la main d'Harvey il n'avait pas du tout songé à tout ça, finalement, le coeur suspendu en équilibre au dessus de ces réflexions accessoires, la tête dans les nuages. Il est comme ça Terrence, il est devenu au fil des années un immense fatras de contradictions balancées en vrac dans un sac, et la main qui part piocher au hasard des lieux et des gens, qui en sort des émotions et le laisse se démerder avec. Il est authentique, Terry, il suit ses instincts, les laisse s'exprimer parfois, les réfrène souvent. Il est solaire mais sombre aussi, il rit mais pleure beaucoup trop quand personne ne regarde, il aide les autres mais s'oublie, il court en avant mais a arrêté de compter le nombre de pas en arrière. Il ne comprend pas pourquoi la présence d'Harvey semble révéler le meilleur de lui et à vrai dire il s'en cogne, bonne pioche dans le sac, surement. Harvey, juste Harvey. Harvey le collègue à qui personne ne parle vraiment, Harvey plein de mystère, Harvey et ses cheveux sales, Harvey et sa barbe mal rasée, Harvey et ses épaules affaissées, alourdies à force de porter toute la misère du monde, Harvey et ses yeux tristes, Harvey et ses mains larges, Harvey est sa voix trainante. Et y a pas besoin de paillettes, pas besoin d'enrober de sucre et de miel, pas besoin de sourires feins, besoin de rien de plus que ça parce que c'est ça qui lui manquait. La petite impulsion. Le point de départ. Et c'est paume contre paume, comme deux gosses qui tenteraient d'échapper ensemble à un avenir instable et velléitaire, qu'ils avaient parcouru les quelques mètres qui les séparaient de la jetée.

Tout est trop calme ici, tout est trop doux. Et il aime ça, Terrence, plus habitué à terminer sa nuit chez lui le corps collé au tapis, inerte, drogué jusqu'aux yeux, qu'à admirer le levé du soleil au bord de l'océan, les boucles au vent et les yeux perdus un peu partout pour ne rien louper. Il ne se souvient pas exactement quand avait commencé cette mauvaise habitude, cette routine perfide et méphitique de rentrer du travail et de se foutre minable, seul chez lui, quand la pression de la nuit retombait enfin. En vérité, c'est juste qu'il avait jamais appris à gérer la douleur, Terry, jamais appris à la consoler, à la calmer, à la prendre dans ses bras comme on cajolerait un enfant aux genoux égratignés. Il n'avait jamais pris le temps de s'écouter, de laisser les cris sortir de la boite, alors tout ce qu'il pouvait faire c'était se détruire encore et encore en espérant un jour disparaitre dans le plus grand des secrets. Pourtant, il n'arrive pas à dire pourquoi ni comment mais il le sent enfin, son coeur qui pulse fort alors qu'il le pensait crevé, il les sent, ses poumons se gonfler d'une substance inconnue qui chatouille un peu trop fort sous les côtes. Il n'y a absolument aucune explication à tout ça mais encore une fois il ne s'y attarde pas, bien trop dans l'instant, bien trop encré les deux pieds dans le présent, à envoyer bouler le passé trop éprouvant et le futur effrayant. Harvey ne répond rien quand Terrence lui parle de son jardin secret à lui, de son repère, de son refuge. Il ne répond rien mais c'est pas si grave parce qu'il n'attendait aucune réponse, Terrence, il avait juste besoin de le dire, de se convaincre lui-même qu'ils se reverraient, que son collègue n'avait pas l'intention de se dérober après cette nuit. Il l'observe tirer nerveusement sur sa cigarette, se demande ce que tout ça peut bien signifier pour lui, ce silence pourtant équivoque. Il se pose mille questions parce qu'il n'a pas encore les codes, Terry, pas le mode d'emploi. Mais il n'abandonne pas, il se confie, lui dit qu'il l'a remarqué, il lui étale ses pensées en vrac à même le bitume avec l'espoir un peu con qu'il ne sautera pas dessus pieds joints. Et finalement il préfère ignorer la réponse d'Harvey, une réponse bien trop grave, trop triste aussi, la réponse d'un mec un peu trop blessé qui n'arrivait pas à envisager qu'on puisse le voir là où les autres l'avait ignoré.

Il est là Terry, pleinement là, la peau léchée par la lumière du petit matin, cheveux au vent, les yeux fatigués de sa nuit au bar et il ignore comment ça lui est venu. Pourquoi il l'a embrassé et pourquoi il le regarde comme il le fait à présent. Il ne sait pas et encore une fois il s'en fout, finalement, il s'en fout il s'en fout il s'en fout parce que c'est spontané, désintéressé, innocent et qu'il n'avait pas eu envie de se priver. Il avait juste envie, Terry, ça lui mordait les entrailles, fallait que ça sorte, que ça s'exprime. Et quand Harvey tourne la tête et pose sur son visage des yeux apeurés il lui répond soudain en miroir, les sourcils tristes et les yeux grands ouverts, incapable de savoir s'il avait apprécié ou s'il allait l'envoyer bouler. Il est effrayé, Terry, bouffé par l'angoisse d'avoir fait une bourde, lui qui avait pour sale habitude de toujours faire les mauvais choix, d'agir trop rapidement sans jamais réfléchir aux conséquences. Y a ce moment de flottement durant lequel ils cherchent des réponses dans les pupilles de l'autre puis Harvey fini par rompre le contact. Il dit "tu devrais pas" mais Terry il entend "je le mérite peut être pas". Et ça lui fait mal quelque part, parce qu'il ne le connait que trop bien ce truc accroché aux tripes, cet engrange pernicieux qui déforme tout, qui transforme les compliments en pitié, qui altère les mots les plus doux et les rend incisifs, tranchants, percutants comme des flèches qui se planteraient avec force alors que ce sont des fleurs qui avaient été envoyées. Il le connait, ce putain de désir convulsif et impérieux de vouloir n'être rien alors qu'on essaye pourtant de vous prouver que vous êtes tout. Avec ce petit baiser, Terrence a l'impression d'avoir réveillé un volcan endormi, d'avoir fait trembler la terre, d'avoir retourné l'océan. Mais probablement pas dans le bon sens. Tic nerveux, Harvey laisse ses doigts se perdre dans ses cheveux, s'y agripper comme on s'accrocherait à quelque chose pour ne pas tomber et finalement il balance tout. Il lui dit qu'il l'a pas sauvé pour ensuite venir le bousiller. Il lui dit qu'il doit arrêter d'être comme ça, d'être gentil avec lui. Terrence tremble, l'estomac qui se retourne et il retient sa respiration, les yeux qui se paument au hasard des vagues. Il ne sait pas quoi dire quand il entendre le "pardon" soufflé de son ami, ça se bloque au fond de sa gorge alors il ne dit rien, il se lève simplement, se rapproche, boit une gorgée au goulot et doucement pose ses boucles sur l'épaule d'Harvey. J'avais juste envie. De t'embrasser la joue j'veux dire. Je m'en fous de ce que ça peut vouloir dire, tu sais. J'ai pas envie de penser à ce que ça pourrait vouloir dire. Et j'ai pas envie que tu penses que t'es nul alors que personne n'est nul ici et certainement pas toi, parce qu'il faut être tout, tout sauf nul pour savoir apprécier la beauté d'un lieu comme celui-là. Faut être tout sauf nul pour savoir écouter le soleil se détacher de l'horizon et trouver ça exceptionnel sans s'en lasser. Il ferme les yeux les émotions en pagaille et le coeur qui bat à tout rompre, et le vent qui balaye tout, les petits larmes en coin de paupière, les pensées amères qui s'agglutinent au fond de son coeur, la peur d'être rejeté, l'angoisse d'être celui qui prononce les mots qu'il ne faut pas, tout. Il sourit tristement puis relève la tête et observe Harvey. J'ai pas peur de toi Hart'. Je sais pas qui tu es, ni ce que tu as vécu. Et tu me connais pas non plus. Mais j'ai pas peur, moi. Et là, ici, et peut être demain si t'en as envie, je serai là. Tu seras pas seul. C'est con, je l'explique pas... Il soupire. C'est con oui, au final, cet espèce de coup du sort, une route vide et soudain deux ombres qu'on pose là et qui finissent par se reconnaitre sans même s'être réellement parlées, deux fantômes un peu cassés qui d'un seul regard s'étaient liés sans même le savoir. Il repose sa tête, Terry, et doucement, il prend la main d'Harvey et la serre dans la sienne. Pour réussir à dormir la nuit, je mets le bruit de l'océan sur youtube. Je suis né sur les côtes Irlandaises alors peut être que ça a un lien. Mais t'as choisi le lieu parfait pour m'apaiser. Alors merci. Il laisse s'échapper un rire soufflé par le nez puis les minutes s'égrainent avant qu'il ne se décide à faire ce qu'il avait envie de faire depuis leur arrivée ici. Incapable de tenir en place plus longtemps, la vie qui s'insinue partout dans son corps et dans ses veines, il se redresse, inspire l'air marin en gonflant le buste et il sourit en grand, hésite le temps d'un battement de cil et finalement lance un rejoins-moi si tu veux et il court en direction de l'océan, retire ses vêtements et entre dans l'eau sans aucune pudeur, en riant comme un gosse, la chair de poule partout sur sa peau et le souffle coupé par la température de l'eau PUTAIN DE MERDE C'EST FROID !! Il éclate de rire et entre de plus en plus dans l'eau, les épaules secouées par les tremblements et les bras repliés contre son torse. PUTAIN PUTAIN PUTAIN et il rit de plus belle la voix qui part dans les aigus, les rires qui claquent dans l'air. Le froid le réveille de sa torpeur, ça le fouette et il croit que de toute sa vie il ne s'était jamais senti aussi vivant. Il aurait envie de hurler à son ami de le rejoindre dans l'eau, d'oser choper la vie par le col et de la secouer un peu, parce que personne ne regarde et qu'il n'y a pas d'enjeu. Il a envie de lui crier qu'il n'a pas à avoir peur. Pas avec lui. Mais il sait à quel point certains processus peuvent prendre du temps alors il se tait et laisse Harvey décider. Mais il ne s'interdit pas d'exister pour autant, Terrence, il ne se bride pas, indépendant, vivant. Et il s'en souvenait plus vraiment, mais en vérité, vivre, c'était enivrant ! Alors il plonge, remonte, passe sa main sur son visage pour l'essuyer, recrache un peu de d'eau, rit encore et hurle JE SUIS EN TRAIN DE MOURIR DE FROID le corps nu qui tremble dans l'eau mais qui n'a jamais aspiré aussi férocement la sève de la vie comme il était en train de le faire. Et il espérait qu'Harvey le rejoindrait, parce qu'il en avait besoin surement autant que lui. Peut être même plus que lui...

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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyDim 7 Juil - 23:01


It Happened Quiet
featuring @Terrence Oliver & Harvey Hartwell
→ Assis sur la jetée face au lever du soleil, les embruns de l’océan viennent déposer une fine couche humide et iodée sur ma peau, l’asséchant légèrement. Voir le jour se lever, c’est une chose dont je n’arrive pas à me lasser. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé me lever tôt. C’est un véritable émerveillement lorsque la lumière perce dans le ciel et éclaire le monde en douceur. L’éveil de la vie qui prend le dessus sur l’obscurité. Trépidante, enthousiasmante, pleine de charme. Les couleurs se mélangent avec les nuages, jolis pastels harmonieux dont la délicatesse m’absorbe totalement.  Dans nos vies à mille à l’heure, on oublie bien trop souvent de se poser et de simplement observer. Observer la vie tout  autour, la beauté du moment, la qualité et l’essence même de la nature qui nous entoure et sans laquelle nous ne sommes rien. C’est rassurant de savoir qu’il y a plus grand, et que les misérables petites fourmis que nous sommes à l’échelle planétaire font parties d’un ensemble bien plus vaste répondant à des lois supérieures et immuables. Et puis il y a ces chaînes, enroulées autour de moi, qui m’obligent à tout ressentir sans échappatoire et qui me coincent avec mes émotions en vrac que je ne comprends pas. Ces émotions qui s’étalent dans tous les sens avec perte et fracas, de manière grossières et brouillons et qui déferlent inlassablement sans m’accorder de répit, sans que je ne sache comment les atténuer, comment les gérer. Cette indéfectible sensation d’être inachevé, inadapté, perdu au milieu de tout, à ne pas savoir quoi dire, ne pas savoir comment réagir, avoir l’impression que mon opinion n’a pas de sens, qu’elle n’en aura jamais. Et je ne cesse de me perdre dans le flou, j’apprécie les différences mais elles me perturbent. Je déteste le cadre, mais il est sécurisant. L’autorité m’attire tout autant que je la rejette. Paradoxe constant. Insaisissable réalité. Je hais la norme mais je ne cesse de me mettre dans des cases. Alcoolique. Dépressif. Bon à rien. J’ignore ce qui est normal, ce qui ne l’est pas. J’ai si peur que Terrence espère plus qu’un simple moment partagé, j’ai peur qu’il ait besoin d’une chose que je suis incapable de lui apporter, j’ai peur qu’il ait envie de me voir plus que comme le sauveur d’un unique soir. Je ne peux pas être plus. Et ça me tue, ça me bousille à l’intérieur, je suis là avec ma souffrance, ce trop-plein de douleur dont je ne sais plus quoi faire, qui  m’étouffe et me fait suffoquer. Je veux la paix. Je veux ne plus rien ressentir, anesthésier la douleur, oublier jusqu’à l’essence même de ma propre personne. En perpétuel conflit intérieur, je me perds moi-même et c’est la honte qui ressort. Parce que de toutes les émotions qui m’accaparent, elle est très certainement la plus noire. La honte qui résulte des humiliations, de la culpabilité engoncée au fil des années, la honte et son terrible venin qui obstrue et noircie tout mon être. Je le repousse, Terrence. Je lui dis qu’il  ne doit pas agir ainsi, qu’il n’a pas à se forcer d’être gentil, que je n’ai fait que mon devoir comme tout être normalement constitué l’aurait fait. Il ne me doit rien, je ne veux pas qu’il pense m’être redevable. Il est libre, et je m’excuse si je lui ai fait penser le contraire. Et le voilà qui malgré tout se rapproche, ses doigts effleurent les miens et m’ôtent la bouteille de whisky. Du coin de l’œil, je l’observe boire une longue rasade, comme si le breuvage brûlant pouvait éloigner nos inhibitions, offrant une pause à nos âmes meurtries en leur insufflant un peu de vie. Puis, il pose sa tête sur mon épaule et les boucles soyeuses de ses cheveux me frôlent.  Leur parfum noix de coco se répand dans l’air, apportant un peu légèreté au moment.  Ça m’adoucit, ça me calme, le temps se fige et son contact plein de charme et de douceur provoque une accalmie à l’intérieur. Puis, sa voix s’élève. Un peu rauque, un peu éraillée aussi, un peu tremblante. Sa voix à l’accent marqué, aux intonations fluettes et dansantes, sa voix qui berce avec délicatesse. – J’avais juste envie. De t’embrasser la joue j’veux dire. Je m’en fous de ce que ça peut vouloir dire, tu sais. J’ai pas envie de penser à ce que ça pourrait vouloir dire. Il avait juste envie… Sans craintes, sans contraintes, il a simplement suivi une envie. Aussi naturellement que ça. Je me mordille la lèvre en l’écoutant, me surprenant à vouloir poser ma joue contre la douceur de ses boucles folles, juste pour en savourer la texture contre les poils rêches de ma barbe. Je n’ose pas, je ne bouge pas et il continue de parler. Ce qu’il me dit me fait sourire, rougir et mon cœur s’affole dans ma cage thoracique alors qu’ému, je fixe les vagues en mordillant ma lèvre. – Faut être tout sauf nul pour savoir écouter le soleil se détacher de l’horizon et trouver ça exceptionnel sans s’en lasser. Et mon cœur de guimauve explose. C’est l’effervescence, ça pétille et ça fourmille jusque dans les doigts. Je trépigne, oscillant entre toutes mes émotions diverses et variées. La honte chassée par la joie, la peur virée par la douceur et l’envie suscité par la sincérité des mots prononcés spontanément. Ce n’est pas un grand discours, seulement quelques phrases formulées du bout des lèvres, le cœur débordant de générosité, plein, trop plein à craquer. L’instinct prend la relève et combat la terreur, avec une efficacité redoutable et une perspicacité qui lui est propre. – J’ai pas peur de toi Hart’. Je sais pas qui tu es, ni ce que tu as vécu. Et tu me connais pas non plus. Mais j’ai pas peur, moi. Et là, ici, et peut-être demain si t’en as envie, je serai là. Tu seras pas seul. C’est con, je l’explique pas… Mon regard s’abaisse sur mes mains meurtries, mon cœur se serre.  Les promesses me font toujours mal, je ne les supporte pas.  Je comprends qu’il s’y accroche pour me faire passer un message subtil que je n’ai pas envie d’entendre. Parce que j’ai peur. Parce que je refuse de souffrir davantage à cause d’un autre, je préfère être l’unique bourreau de ma lente torture et agonie. Ce n’est sûrement pas la meilleure chose à faire mais c’est ainsi que j’ai choisi de vivre – survivre. Et je ne peux pas laisser quelqu’un gâcher mes plans. Mais tu le veux, au fond, n’est-ce pas ? Tu le veux si profondément, si intensément que ça te ronge le cœur, ça te bouffe et t’en crève. T’en crève de t’infliger ça. T’en crève d’envie ouais. T’en crève d’envie, Harvey. J’observe la main qui glisse chaleureusement contre la mienne, réchauffe ma paume et me cajole. Mon pouce glisse lentement contre le dos de sa main, mélange de désir et d’appréhension. Il en a juste envie… Tout simplement… Naturellement… Spontanément… - Pour réussir à dormir la nuit, je mets le bruit de l’océan sur youtube. Je suis né sur les côtes Irlandaises alors peut-être que ça a un lien. Mais t’as choisi le lieu parfait pour m’apaiser. Alors merci. Je tourne mon visage un peu trop vite vers lui à cette information, perturbé par le fait qu’il vienne d’Irlande et je l’observe en fronçant les sourcils. – T’es Irlandais ? Et sans savoir pourquoi, je me mets à sourire et me détend.

Et alors que la nuit touche à sa fin, que le soleil entame sa course et commence à se refléter sur l’horizon bleuté , Terrence se redresse et se lève. Pourquoi se lève-t-il au moment où le spectacle est le plus beau ? Plein d’interrogations, je l’observe gonfler le torse et fixer l’horizon avec dans les yeux une détermination et un brin de folie qui le rend fascinant. Que va-t-il faire ? Je souris, et lorsqu’il déclare – Rejoins-moi  si tu veux, avant de partir en courant, je reste ébahi. Stupéfait par cette action que je n’avais absolument pas anticipée, je suis du regard sa course folle, les yeux écarquillés, absolument sidéré par la folie qui l’habite et qui le pousse à se déshabiller entièrement avant de se jeter dans l’eau. Mais il est fou ! Je me lève, et mes yeux ne voient plus que lui. Lui et son corps frêle, bien dessiné qui s’avance dans l’eau et brave les températures glaciales en criant. Lui qui s'anime d'un enthousiasme fou débordant de vie. Lui, qui me fascine, me perturbe et m'anime aussi. Et je secoue la tête en pensant qu’il est fou et qu’il va être malade après ça. Le vieux rigide que je suis pense d'ailleurs qu’il n’y a même pas de serviettes de bain pour se sécher après ça ; tandis que le jeune amusé a envie de rire aux éclats devant ce spectacle inédit. Et du haut de la jetée, je me penche sur le bois et crie à mon tour – TU VAS CHOPER LA MORT ! Mais dans le bruit des vagues, il ne m’entend pas Terrence. Il est pris dans l’euphorie du moment, dans un tourbillon de vie qui  l’entraîne et le pousse à sortir de sa zone de confort, à se révéler. Et c’est beau de voir ça. C’est con mais c’est beau. Je trépigne un peu et quitte la jetée pour gagner la plage à mon tour, partagé entre le désir qui grouille dans mon ventre et les réticences dues au statut d’adulte et de responsable. Je balance les bras autour de moi, en l’observant passer sous l’eau et je souffle en secouant la tête. – Putain ! Je ne sais pas vraiment ce qui  m’embête le plus : l’envie de le rejoindre restreinte par mon manque de lâcher prise ou le fait qu’il soit complètement taré et que je sois responsable de lui. C’est moi  qui l’ai embarqué ici, non ? Je dois veiller sur lui, n'est-ce pas ? – Putain, et merde ! Que je répète en me penchant pour enlever mes chaussures, ayant trouvé l'excuse parfait pour le rejoindre finalement. – C’est n’importe quoi… Que je râle tout en poursuivant mon déshabillage en règle. Le vent frais me file la chair de poule et une fois en simple caleçon, j’hésite… Puis, je lève les yeux au ciel et abaisse le tissu, plaçant une main devant mon sexe avant de m’avancer vers l’eau. – BORDEL ! Que je gueule dès que l’eau m’arrive aux chevilles. Comment il  a fait pour y entrer entièrement hein ? Foutu pour foutu, je renonce à y aller doucement et me met à courir en sautant comme un cabri dans les vagues, avant de plonger dans l’eau et d’en ressortir, glacé de la tête aux pieds, en prenant une énorme inspiration. Le froid me transit totalement et tous mes muscles se contractent, frigorifiés. Passant mes mains sur mon visage pour enlever le surplus d’eau, je cherche Terrence du regard et le trouve rapidement, en train de claquer des dents à quelques mètres de moi. – Putain mais t’es taré, on va être carrément malades demain. Le rabat-joie qui ne sait pas s’amuser c’est moi. Ma voix pourtant ne sonne pas comme un reproche. Et je suis dans l’eau. Je suis tout nu et je suis dans l’eau. Moi. Je ne pensais pas qu’un jour je me permettrai ce genre de folie. – Et maintenant, il s’passe quoi ? Je demande en claquant des dents, frottant mes mains contre mes biceps alors que le froid me fait trembler entièrement. Et j’ai un énorme sourire. Mes lèvres sont étirées joyeusement de part et d’autre et mon regard est rieur, secoués par l’extase qui m’envahit en réalisant une folie, en sortant de la course du temps, grâce à lui.

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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyLun 8 Juil - 23:56



✻ ✻ ✻
(( It happened quiet ))
w/ ›› @Harvey Hartwell


Il n'est pas comme ça d'habitude, Terry, pas aussi enclin à laisser les émotions le submerger jusqu'en haut, pas habitué à se sentir si éveillé, si extatique. Il n'a pas l'habitude de ressentir si fort et de s'autoriser à respirer, et ça le bouffe des pieds à la tête, ça l'anime, l'éclabousse de tout un tas de couleurs, lui qui se noyait en permanence au milieu de nuances de gris. Peut être que ça voulait dire quelque chose tout ça, au fond, mais il n'avait pas encore la grille de lecture pour pouvoir le décrypter, encore trop ébloui par le soleil et la lumière, incapable de réaliser pleinement ce qu'ils étaient en train de vivre et ce que ça pouvait impliquer. De toute façon, il n'avait pas envie de mettre des mots sur ce qu'il ressentait, Terrence, pas envie de brider les minutes et les secondes. Il a juste envie de profiter de l'instant, de baigner dedans tout entier sans réfléchir. Il est là tout contre Harvey, à respirer son odeur, sa main dans la sienne et ça pourrait lui suffire, il pense, deux gosses qui ne se promettent rien tout en se jurant finalement un peu tout, incapables d'accepter que tout ça pouvait être bien plus grand que ce qu'il n'y paraissait en surface. Il sent le pouce d'Harvey caresser le dos de sa main et il a le ventre qui brûle, Terry, parce qu'il ne l'a pas rejeté, il ne l'a pas repoussé, et ce simple geste est comme une invitation à rester et à poursuivre. Pour toute réponse, il frotte doucement ses boucles contre son épaule, yeux fermés, le corps transpercé par des courants électriques jusqu'alors inconnus et il a le souffle grave, ses doigts qui profitent de la chaleur de cette autre main plus grande, plus solide, mais pourtant si délicate. Il lui parle alors, Terry, décide de se confier un peu et il sent qu'Harvey tique pour l'Irlande. Il lui répond ouais sans ajouter un mot de plus, d'une voix imbibée de nostalgie parce qu'il a toujours voulu y aller, en Irlande. Découvrir cette terre qu'il ne connait pas mais qui l'avait vu naitre et accueilli ses premiers cris. Il avait toujours voulu y aller mais crevait de trouille de le faire parce que c'était là-bas qu'on l'avait abandonné, qu'on lui avait dit adieu en espérant qu'il serait bien traité ailleurs, là bas qu'on avait bousillé son coeur et qu'on l'avait laissé pour la toute première fois de sa vie, la seule qui lui ait peut être véritablement causé du tord, en vérité. Les années avaient fait des ravages. Le conscient ne réalise pas mais l'inconscient lui n'oublie rien, il entasse dans des petits tiroirs en laissant tous les souvenirs douloureux en sommeil. Et puis un jour, alors qu'on ne s'y attend pas, un tiroir s'ouvre et c'est un tsunami qui se déverse, un volcan, les nuages qui s'assombrissent et le coeur qui fléchit. Un simple adieu tacite alors qu'il n'avait que huit mois et c'est tout son univers qui s'était vu bouleversé sans qu'il n'en réalise l'impact sur le moment. Il en avait payé les pots cassés plus d'une fois, parce que l'adolescence n'est pas un chemin facile, escarpé, et que les fragilités sont mises à nue. Violence. C'était le mot pour résumer ce que cet abandon avait fait de lui. Il l'avait transformé, muté en une espèce de sale petit con prêt à tout pour défier l'autorité et les règles établies, lui qu'on ne voulait pas, lui qu'on abandonnait sans cesse, lui qu'on piétinait. Il en avait fait des conneries, Terry, le coeur meurtri sans en comprendra l'origine, il en avait fait des conneries, mais la pire restait encore celle de l'été de ses seize ans. Il s'en souvient comme si c'était hier parce qu'il ne s'était jamais montré aussi méchant que ce jour-là, parce que son père n'avait jamais été aussi loin lui non plus. La dispute avait éclaté tôt dans la journée et l'ambiance été restée lourde au fil des heures, gangrénant les relations déjà médiocres. Et puis les reproches avaient débuté, les remarques, "coiffe-toi mieux on dirait un sauvage avec tes cheveux" "ne met pas les coudes sur la table" et lorsqu'il avait ouvert la bouche, son père lui avait intimé de se taire. Se taire et mourir un peu, se taire et arrêter d'exister. Il ne disait jamais rien mais ce jour-là, de rage , il avait été dans le bureau, pris le premier dossier qu'il avait trouvé et l'avait jeté au feu page par page, document après document, les larmes au fond des yeux, le coeur vide. Des années d'enquête pour un procès réduites en cendre en quelques secondes. Bien heureusement son père avait des copies mais ça ne l'avait pas empêché de corriger Terrence à coup de cuir contre la peau, jusqu'au sang, la rage au fond des pupilles, les insultes et l'humiliation. Jamais plus il n'avait osé défié son père aussi directement après ce jour, trop effrayé. Alors l'Irlande, il voulais y aller oui, mais l'irlande, c'était aussi tout ça, c'était les promesses d'un côté mais la menace de l'autre côté et pour le moment, il préférait ne pas y aller.

Il se perd dans ses pensées, Terry, les yeux paumés sur les vagues et y a cette idée un peu dingue qui lui traverse l'esprit, celle d'aller se jeter dans l'eau pour se laver métaphoriquement, pour renaitre un peu avec le matin et s'élever avec le soleil. Il se lève alors mais y a son coeur qui tambourine comme un fou parce qu'il l'a vu sourire pour de vrai, Harvey, quand il a parlé de l'Irlande. Il l'a vu sourire les sourcils froncés, et il se dit qu'un jour il voudrait creuser le sujet, Terry, comprendre ce que ce pays a pu lui faire pour qu'il s'invite aussi joyeusement sur ses traits, lui si renfrogné d'habitude. Mais pas maintenant, peut être trop tôt encore pour aller s'éclater les coeurs en allant jusqu'aux confidences. Il est debout, inspire un grand coup comme on reprendrait son souffle après des années d'apnée et il tremble aussi, parce que les émotions sont intenses et véhémentes, parce qu'elles soufflent sur lui non pas pour le repousser mais pour l'animer, gonfler ses voiles, parce qu'il en veut encore et que cette envie de liberté que lui insuffle étrangement la présence d'Harvey a besoin d'être contentée rapidement. Alors il se barre, il court, il court dans le sable, éclate de rire à gorge déployée, retire tout ce qui l'empêche d'être lui dans son plus simple appareil et retourne à la nature en sautant dans les vagues. Et c'est froid, ça pique la peau, ça brûle les poumons mais il s'en fout, il en veut encore. Alors il plonge et il crie, il dit qu'il fait froid et dans sa tête il hurle que c'est prodigieux. Il entend son ami lui crier quelque chose mais sa voix est trop loin et finalement c'est pas grave, c'est pas grave. Il ne voit pas tout de suite Harvey qui le suit, qui l'imite, il ne le voit pas mais ce n'est que lorsqu'il arrive à sa hauteur en courant dans l'eau que ses yeux se perdent sur lui, sur ses épaules, sur ses cheveux collés à son front, dans sa nuque aussi, sur ses yeux qui ont soudain changé d'expression, il le voit et s'il y avait eu foule dans l'eau il n'aurait vu que lui. Il le regarde fixement, de ces regards sombres et lumineux, emplis de désir contenu, les dents qui claquent et les bras qui se resserrent l'un contre l'autre, carapace illusoire. Il est là Harvey, avec lui, nu lui aussi, sans armure ni bouclier, il sourit comme jamais et c'est tout le sol qui tremble soudain. Il ne le quitte pas des yeux, Terrence, incapable de couper le lien et il s'approche en riant, l'écoute distraitement dire qu'ils seront malades demain, probablement, l'écoute le questionner sur la suite et il ne dit rien, ne bouge plus, captivé par ce visage qu'il redécouvre. Il fait encore quelques pas, doucement, puis sans prévenir l'éclabousse. Il l'éclabousse et il rit si fort qu'il ne reconnait pas sa voix, il l'éclabousse mais il revient juste après, plus sérieux tout d'un coup, le torse qui s'avance et qui frôle celui d'Harvey dans un frisson qui pour le coup n'a rien à voir avec le froid. La respiration bruyante et rapide, il déglutit, les yeux verts qui percutent les yeux bleus et qui ne les lâchent pas, une main qui sort de l'eau pour remettre en arrière une mèche blonde collée sur le front d'Harvey. Y a un moment de flottement, puis il décide de répondre à son "et maintenant il s'passe quoi" en murmurant spontanément dans un haussement d'épaule embrasse-moi? C'est une question mais ça n'en est pas une finalement, les iris qui glissent vers la bouche avant de revenir sur les yeux. C'est hésitant et incertain parce que lui aussi a peur de ce qui pourrait arriver, mais il ne veut pas se brider, il ne veut plus. Sans attendre de réponse alors que le soleil se sépare enfin de l'horizon et que les vagues fouettent doucement leurs corps nus, il glisse timidement ses paumes sous l'eau contre les côtes d'Harvey et l'attire un peu plus à lui, la pommette contre sa joue et la bouche qui murmure une dernière fois à son oreille embrasse-moi. Et ce n'est plus une question.



Dernière édition par Terrence Oliver le Dim 5 Jan - 1:58, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyJeu 11 Juil - 0:38


It Happened Quiet
featuring @Terrence Oliver & Harvey Hartwell
→ Si on m’avait dit ce soir, avant que je n’embauche au Confidential Club que je finirais ma nuit à poil dans l’océan, j’aurai ri si fort que les murs se seraient mis à trembler. Parce que ça ne me ressemble tellement pas de faire ce genre de choses, de me jeter à l’eau dans l’inconnu sans réfléchir et de me laisser guider par mon instinct et mon envie. Moi qui vis retranché derrière mes peurs, accablé par le désespoir et totalement replié sur moi-même, bien trop persuadé que ce que le monde n’a à m’offrir, ce n’est que de la souffrance. J’évite de vivre autant que je le peux, car la douleur que m’inflige la vie m’est intolérable. A tel point que je tente de l’éteindre avec toutes les solutions à disposition, la plus simple et la moins onéreuse restant le whisky. Embourbé dans mes craintes, j’en oublie si souvent de respirer que parfois, lorsque l’air vif me surprends, je reste pantois, ébahi par le spectacle merveilleux d’un lever de soleil sur l’océan. Et mes rêves prennent forme au creux des vagues, ils mystifient mon esprit et me laissent pensif. J’imagine un tout autre monde et une toute autre vie, une dans laquelle je n’aurai pas à suffoquer constamment en quête d’une bouffée d’air pour poursuivre, pour persévérer dans le néant, en errance, sans but plus précis que celui de la violence qui m’écorche et me malmène, me crève à petit feu. Oui, Gold Coast est mon refuge, c’est ici que mes pensées chimériques se libèrent et prennent vie, ici que je m’autorise à oublier de donner un sens à mon existence pathétique, ici que j’ai l’impression de vraiment respirer. L’océan qui s’étend à perte de vue à mes pieds, infini et céleste, me permet d’ignorer tous les tracas du quotidien. Et mes yeux cristallins se perdent dans les nuances bleutées et rosées qui se confondent, brillent et dansent au gré des vagues prodigieusement.

J’ai voulu partager ça avec Terrence ce soir car son regard reflétait en écho ma tristesse et j’y ai vu l’ombre de la solitude. Celle de la peur aussi. Et puis, égoïstement, je ne voulais pas être seul et je ne voulais pas le laisser derrière moi. Il a choisi de me suivre jusqu’ici, de me faire confiance aveuglément et de s’en remettre à moi. Il est touchant Terrence. Il y a quelque chose de magnifique dans sa façon d’observer le point d’horizon où le ciel et l’océan se lient ; quelque chose d’émouvant dans sa façon de secouer ses boucles brunes qui encadrent son visage et tombent en cascade le long de sa nuque ; quelque chose d’attirant dans sa folie et son abandon. Il a l’air si libre, Terrence. Si libre que j’en ai le souffle coupé lorsqu’il décide de se jeter à l’eau, si libre qu’il m’impressionne lorsqu’il se déshabille sans aucune pudeur, si libre que j’en reste ébahi lorsqu’il crie dans l’eau, d’une voix fluette, douce et complètement éraillée, preuve qu’il fume bien trop. Et toute cette liberté vient percuter mon thorax de plein fouet, cette liberté vient heurter la vie en moi et la réveille. Cette envie grouillante qui se saisit de tout mon corps, qui m’anime brusquement et me fait vibrer de la tête aux pieds. Ce n’est plus une bouffée d’air mais une bourrasque de vent tempétueuse qui s’engouffre en moi et me secoue jusque dans les tréfonds de mon âme. Il me bouleverse, il me perturbe et m’ébranle et me voilà complètement désarçonné. Je me lève, mon corps raide se met en mouvement et s’avance sur la jetée, fait le trajet sans le quitter des yeux. Lui et son corps frêle dans l’eau, lui et ses boucles trempées qui brillent au soleil, lui et son rire qui m’émerveille et me donne l’envie. L’envie de rire, l’envie de vivre, l’envie de le rejoindre.

Et je me retrouve là, à me déshabiller à mon tour en marmonnant et en râlant car ce n’est vraiment pas normal d’agir ainsi, non ? Ce n’est pas normal non mais c’est grisant en vérité. Car je la sens cette poussée d’adrénaline qui monte au même rythme que mes vêtements s’éparpillent autour de moi. Je sens cette pulsion effrénée qui m’entraine dans les vagues en sautillant, tremblant de froid, le cœur en liesse et plein d’ivresse. Je la sens, je la vis et ça bouillonne en moi. Ça explose, comme un feu d’artifice, il y a des étincelles partout autour et surtout dans ses yeux à lui. Des étincelles qui me font sourire et qui nourrissent mon âme sans même que je m’en rende compte, des étincelles qui m’allument et m’excitent et qui me poussent à être totalement irréfléchi et inconscient. Il est fou, Terrence, mais sa folie me plaît incroyablement. Sa folie, c’est exactement tout à cet instant. Et je commence à le voir, Terrence, à le voir tel qu’il est réellement. Car c’est son âme qui éclabousse tout autour de lui, c’est son âme que j’entends dans son rire, c’est son âme qui se reflète dans ses yeux. Et il est terriblement beau, complètement à nu devant moi. L’image du serveur qui évite mon regard, esseulé et en retrait s’efface pour me laisser entrevoir un jeune homme avec des rêves plein la tête, des rêves qu’il ne vit pas, des rêves qui comme les miens n’existent que durant de courts laps de temps, figés quelque part dans un espace-temps inconnu, des rêves si utopiques qu’ils semblent irréels. Pourtant ils sont réels ses rêves, tout comme les miens, non ?

Et il m’éclabousse lorsque je lui demande ce qu’il a prévu de faire ensuite, maintenant que nous sommes trempés et gelés dans l’eau, candidats pour un bon gros rhume carabiné. Il m’éclabousse et il rit ce qui me fait lever les yeux au ciel, feignant d’être lassé par son comportement de gamin. Et pourtant, c’est ce comportement-là qui est extraordinaire. Ce rire fluet, ce son cristallin qui s’élève sans retenue et explose tout autour de nous. Et puis le silence retombe, et les yeux perdus dans les siens je vois son expression changer. Il devient plus grave, plus sérieux et le désir perle dans son regard. Calme et stoïque, je ne bouge pas vraiment lorsqu’il replace l’une des mèches de mes cheveux, je me contente de l’observer avec attention, comme si son regard et son visage pouvaient m’apporter des réponses aux questions que j’ignore. La question flotte dans l’air, percutante et légère, comme une brise caressante sur ma peau humide. Mon regard suit le sien, observe ses lèvres ourlées et pleines avant de revenir à ses yeux verts opalins. Et je sens mon corps se réchauffer et réagir à sa demande, je sens qu’à tout moment je peux céder si facilement à sa requête, si facilement… Il pose ses mains sur mes cotes, effleure ma peau du bout des doigts et les miens se dénouent dans l’eau, frôlant la surface délicatement. Les bras écartés, je ne le repousse pas et le laisse se glisser contre moi. Un petit fourmillement agréable sillonne mon corps à l’entente de son murmure. C’est fou comme se sentir désiré est appréciable, et je savoure cette sensation délicieuse qui se répand dans tout mon corps. Un sourire flottant ne quitte pas mes lèvres et je penche légèrement mon visage, appuyant mon nez contre sa mâchoire, j’inspire profondément son odeur aux effluves marines et légèrement boisées avec une légère senteur de cigarette. Mes bras s’enroulent autour de son corps, lentement et les paumes de mes mains appuient dans son dos et le rapproche de moi. Je ferme les yeux et me laisse aller à une introspection, profitant de cette savoureuse proximité. Douce intimité, je suis dans ma bulle et j’oublierai presque le froid qui transit mon corps et me fait claquer des dents. J’enfouis mon visage dans son cou, ressentant la tension dans chacun de mes muscles, dans ma mâchoire qui se contracte malgré moi et alors, d’une voix rauque et doucereuse, je demande – Pourquoi, Terrence ? Je me redresse lentement pour mieux le regarder. Mon bras l’entoure d’une façon possessive et sécurisante et je laisse ma main venir trainer sur son visage, mon pouce se poser à la commissure de ses lèvres. Je pourrais l’embrasser, évidemment. J’en ai envie en plus, il est désirable. Mais quel sens cela aurait ? Est-ce que cela en aurait même, du sens ? Qu’est-ce que nous sommes à part deux êtres perdus dans un espace-temps qui ne nous appartient pas vraiment ? – Tu n’as pas besoin de ça pour respirer, si ?  


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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#1 - It happened quiet Oliwell#1 - It happened quiet  EmptyJeu 11 Juil - 3:11



✻ ✻ ✻
(( It happened quiet ))
w/ ›› @Harvey Hartwell


Il a demandé, Terry, il a laissé la question flotter un peu innocemment dans l'air, parce qu'elle était venue d'elle-même s'échapper de ses lèvres sans qu'il ne désire franchement la retenir et en vérité il est heureux de l'avoir posée. De s'être exprimé. D'avoir soulagé cette pression quasi insupportable qui avait élu domicile au fond du ventre, là, juste derrière le nombril. Il ne peut pas mentir, Terrence, il ne sait pas faire ça, les yeux accrochés aux fonds de ceux d'Harvey il se dit qu'il va le repousser, que c'est inévitable, qu'il va lui dire qu'il ne veut pas l'embrasser, qu'il va retirer ses mains de ses côtes et installer une distance en lui prenant les poignets, parce qu'il l'a déjà fait sur la jetée d'une certaine manière, parce qu'il ne veut pas de lui, surement. Et soudain il se demande qui il est, Terry, pour lui avoir demandé de l'embrasser. Qui il est pour penser qu'un mec comme Harvey accepterait ça, l'accepterait lui, lui et sa folie, lui et ses brisures, lui tout pété. Et c'est un gouffre qui s'ouvre d'un coup alors que son corps touche le sien, si proche, peau gelée contre peau gelée, les doigts qui frôlent son buste sous l'eau, le nez dans ses cheveux blonds. Il se demande qui il est et c'est un peu la question qui résume sa vie toute entière, qui il est, qu'est ce qu'il doit faire, et où il doit aller. Il n'a pas de racines plantées dans le sol, Terrence, petit arbre un peu bancal qui ne sait pas comment tenir debout alors qu'on l'a posé là, les branches brisées, l'écorce lacérée. Alors oui, il se demande qui il est pour oser penser qu'il puisse être assez, qui il est pour avoir cette audace un peu folle, et pourtant malgré tout il ne bouge pas, il reste là, affronte ses angoisses sourcils froncés, chasse ses démons. Là, juste là, juste une fois. Il s'accroche à l'idée que si Harvey ne dit rien c'est qu'il n'est peut être pas contre, et quand ses bras s'écartent pour se laisser toucher, Terrence lâche un soupir en saccade contre la peau de son épaule rendue moite par l'eau de la mer, lui qui retenait sa respiration depuis trop longtemps. C'est facile d'être avec Harvey, facile de se perdre contre lui, facile de le trouver beau et d'avoir envie de lui, de l'aider, de l'aimer, de le rassurer, facile de vouloir absorber sa peine dans le but de le soulager, facile d'entendre ses cris silencieux que personnes ne savaient entendre, c'est instinctif de le comprendre et de voir ce qu'il y a au fond de ses yeux. Et c'est d'autant plus facile de comprendre qu'il ne va pas le repousser quand il le sent rapprocher son visage, doucement, timidement, le nez qui colle à la mâchoire. Il a des éclairs qui lui parcourent le corps, Terrence, pas habitué à être traité avec autant de respect, autant d'égard, autant de douceur. Ca lui arrache un frisson et il ferme les yeux, sa tête qui se penche également pour venir se coller à celle d'Harvey, les émotions en pagaille et le coeur qui palpite si fort qu'il se demande si son ami peut le sentir contre son torse. Il appuie sa tête, les yeux fermés, l'envie d'être à lui qui le dévore de haut en bas et il l'entend inspirer tandis que lui expire lourdement, le corps qui flanche. Et c'est à ce moment précis qu'il les sent, Terrence, les bras d'Harvey qui s'enroulent autour de lui, provoquant un séisme au fond de ses côtés. Ca pique et ca pince, les poumons paralysés par le froid s'activent et la respiration se fait plus profonde. Il se sent petit dans ses bras, Terrence, il se sent protégé. Il a l'impression que les morceaux de lui un peu éparpillés étaient enfin contenus en un seul et même lieu, là, juste entre ses bras. La mâchoire qui se contracte il se laisse faire, les épaules qui tremblent et les paumes qui glissent dans le dos d'Harvey pour se presser contre sa peau, pour l'étreindre encore un peu plus. Et c'est fou ce qui se passe parce que jamais il n'aurait misé sur ça, sur eux, là dans l'eau ou ailleurs. Jamais il ne s'était imaginé lui parler, lui demander de le sauver, de l'enlever, de lui donner de l'oxygène encore et encore sans jamais la lui retirer. Jamais il ne s'était imaginé avoir autant besoin de lui, autant envie de le regarder, la peau léchée par les rayons de ce soleil nouveau qu'ils ne regardaient finalement même plus. Il ne s'y était pas attardé avant parce qu'il était persuadé de n'être qu'un collègue, celui qu'on ne voit pas. Celui qui passe en coup de vent fumer sa clope, celui qu'on évite. Mais il le voit, Harvey, peut être autant que Terrence le voit. Il le presse contre lui, mains dans son dos un peu trop frêle et il s'abandonne un peu, Terry. Parce qu'il est dans ses bras. Il est dans ses bras et rien de mal ne peut arriver quand il est dans ses bras, il pense. Et puis les visages se perdent mutuellement contre la peau de l'autre et il veut apprendre son odeur, Terry, apprendre la texture et les reliefs de son corps, apprendre ce que ça fait que d'être à lui. Il l'entend murmurer un "pourquoi, Terrence" et il ne répond pas tout de suite, ému surement, un boule au fond de la gorge, les larmes en coin de coeur. Il aurait pu répondre "on s'en fout du pourquoi" ou encore "parce que j'en ai envie" mais il ne dit rien et c'est peut être ce qui fait qu'Harvey s'écarte, l'observe d'un regard nouveau, d'un regard que Terrence ne lui connaissait pas.. Il a froid, il tremble, l'émotion et puis la température de l'eau peut être. Il a froid mais il brûle dans tous les sens, le voit encore plus clairement que jamais et tandis qu'Harvey laisse un bras contre le creux de ses reins, une main vient se poser contre sa joue et il déglutit, Terrence, se mord la lèvre alors que le pouce d'Harvey vient s'aventurer sur sa bouche. Il ne réfléchit pas bien longtemps avant de s'appuyer contre sa paume et de lui embrasser la pulpe du doigt du bout des lèvres, le regard planté dans le sien. Et il lâche un soupir plus fort que les autres lorsque le vigile le questionne. Il ferme un instant les yeux et les rouvre, ses bras qui se retirent des côtes pour venir se glisser doucement autour de ses épaules, une main dans sa nuque et les doigts qui s'accrochent timidement à ses cheveux. Il marque un temps, totalement hypnotisé par ses yeux bleus, par son souffle si proche de son visage, par ses sourcils, par le mouvement de ses cheveux, et il dit peut-être que si, mais que je le savais pas encore. Sa phrase se meurt dans un souffle parce qu'il n'en peut plus d'attendre, Terrence, dévoré par le désir. Alors il lève la tête doucement et vient poser ses lèvres contre les siennes, les frôle d'abord, les découvre avec réserve pour finalement venir les goûter plus fort, la main qui remonte dans ses cheveux à l'arrière de sa tête et qui délicatement le presse contre lui. Il a beau être dans l'eau gelée, Terry, il a le coeur qui s'enflamme dans un gigantesque braiser et son corps qui brûle, brûle, brûle alors qu'il entrouvre la bouche et laisse sa langue faire son chemin, les mains agrippées à son corps comme un noyé à son rocher parce qu'il ne veut pas qu'il recule. Il ne veut plus avoir froid sans son corps contre le sien, il ne veut pas arrêter de trembler si c'est parce qu'il est là. Et peut être que pour la première fois de sa vie, Terrence, il est à l'endroit exact où il doit être, avec la personne qu'il faut.


Dernière édition par Terrence Oliver le Dim 5 Jan - 1:59, édité 3 fois
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