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 Turning tables

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Chad Taylor
Chad Taylor
les mollets d'acier
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Présent
ÂGE : 41 ans (29 Jan 1983)
SURNOM : Chad est le diminutif de Charles. Mais à moins d'avoir été marié ou d'avoir grandi avec lui, personne ne le sait.
STATUT : fini de mettre les problèmes sous le tapis ; la lune de miel est terminée et les désaccords font surface entre Casey et lui. Divorcé de Kelly Ward depuis 2017.
MÉTIER : propriétaire de la salle de sport EveryBody et pompier volontaire
LOGEMENT : une maison au #32 latimer road (logan city)
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POSTS : 2916 POINTS : 110

TW IN RP : homosexualité, divorce, accident
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : en plus de préserver les siens, Chad est une tombe lorsqu'il s'agit de garder un secret. Il est redoutable au poker
CODE COULEUR : dodgerblue
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abandonnés : Casey#2LeenaCasey#3 • Aedan#1#2QuinnZachLiam#2ElijahCasey#7 + Quinn & ElieMadisonAmelyn & Liana & ChaseyEvie#5Liam#3Kelly#6Casey#9Sam#1

AVATAR : Sam Heughan
CRÉDITS : (c) tearsflight (avatar) & loonywaltz (UB)
DC : Micah Tomlinson
PSEUDO : TiPiT
Homme (il/lui)
INSCRIT LE : 03/12/2017
https://www.30yearsstillyoung.com/t17683p30-chad-dancing-with-our-hands-tied
https://www.30yearsstillyoung.com/t17733-chad-taylor-just-a-lost-boy-not-ready-to-be-found

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Message(#) Sujet: Turning tables Turning tables EmptySam 13 Juil - 13:58


Il faisait gris ce matin-là. A travers l'embrasure des stores, Chad devinait les teintes maussades qui assombrissaient le ciel, et ses humeurs avec lui. La caserne n'en demeurait pas moins vivante, et derrière la porte fermée perçaient des éclats de rire qui lui semblaient exagérés. Assis près de la fenêtre le trentenaire s'était isolé dans le calme d'un bureau délaissé, sans doute au profit d'une partie de poker, ou d'un quelconque jeu de cartes qui nécessitait des élans de frénésie. Une retraite aussi essentielle que forcée qu'il s'imposait de plus en plus ces derniers temps. Depuis le terrible incendie qui avait ébranlé l'entrain des pompiers de Brisbane, une nouvelle routine s'était installée. Douce comme l'hiver. Malgré des interventions aussi fades qu'indispensables, Chad continuait de donner de son temps libre pour investir la salle de sport ou s'adonner aux corvées dont personne d'autre ne voulait, simplement pour échapper au désastre de sa vie. Les nouvelles allaient bon train dans le quartier de Logan City, et l'homme qu'on regardait auparavant avec une admiration subtile et gratifiante se voyait réduit à ses récentes alliances avec le pestiféré du coin. Comme à son habitude Casey restait impassible face aux critiques, tandis que Chad se surprenait à regretter ses quelques accès d'impulsivité. Les extrapolations justifiées de ses voisins les plus indiscrets paraissaient s'être répandues jusqu'ici. Inévitablement, la paranoïa s'était emparée de lui, et le jeune homme ne manquait jamais de considérer chaque regard insistant ou discussion silencieuse comme une marque de dédain. Son cauchemar prenait enfin vie. Il était l'homo de la caserne. Le pervers à éviter. Celui qu'il valait mieux ne pas croiser dans les vestiaires au risque de se faire toiser de haut en bas. Pour sûr, il fantasmait sur l'intégralité des hommes de la brigade, ces apollons aussi irrésistibles que modestes. Bientôt les rumeurs parviendraient à la salle, puis à ses clients. Un boycott serait fomenté par les moins tolérants d'entre eux, et il se retrouverait sans revenu, puis forcé à hypothéquer la maison, voire rétrogradé à son statut de vulgaire locataire dans les quartiers étudiants. La dégringolade sociale que des années de déni lui avaient évité lui pendait au nez à presque 40 ans. Un rappel bien cruel qu'on n'échappait jamais à la vérité, et que le courage n'était pas plus valorisé avec l'âge ; bien au contraire. La reconstruction lui paraissait désormais insurmontable.
La porte s'ouvrit lentement, et au lieu de sursauter Chad s'efforça de ne pas ciller, absorbé dans ses pensées intimes. Au bout d'une seconde à peine, il feignit reprendre ses esprits pour découvrir si la personne qui avait dérangé le cours de ses réflexions n'avait pas fait demi-tour pour s'épargner une conversation défendue avec lui. Il s'agissait de Lene, armée d'une serpillière. La preuve ultime que les codes du progressisme n'avait pas plus gracié les pompiers que les bureaux de Spring Hill. « Tu as encore perdu à la courte-paille ? » ironisa-t-il en la gratifiant d'un sourire compatissant. La jeune femme en avait bavé autant que lui, et devait sans cesse redoubler d'efforts pour faire ses preuves tout ça parce que ses muscles n'étaient biologiquement pas aussi développés que ses collègues masculins. Sa discipline lorsqu'il s'agissait du ménage et autres corvées n'était que la partie visible de l'iceberg, mais Chad n'avait jamais bronché, autant parce qu'il estimait que son statut de volontaire ne lui permettait pas que par lâcheté. « J'avais juste besoin de... rester seul avec mes pensées. » se justifia-t-il avant même qu'elle ne lui pose la question. Parce qu'elle était inévitable, et parce qu'il avait tout sauf envie de s'enliser dans un discours pathétique de vérité. Même si foncièrement Chad était dans la désolation la plus totale, son visage affable ne laissait rien transparaître. Nul doute qu'il l'aurait gagnée, cette partie de poker.



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Message(#) Sujet: Re: Turning tables Turning tables EmptyMar 16 Juil - 21:52


Sa journée ne présage rien d’extraordinaire. Lene est venue travailler et en attendant que le monde extérieur l’appelle à l’aide, elle trouve à s’occuper. Ou plutôt, le capitaine lui trouve une occupation vu qu’en entrant, il l’a trouvé bien trop concentrée sur la télévision pour lui permettre de continuer à composer ainsi. Les garçons avaient été intelligent, en l’absence de chose intéressante à faire, ils s’étaient dédiés à l’une des corvées les moins chiantes : l’inventaire des camions, tandis qu’il ne restait à Lene et quelques autres, la chance de pouvoir passer la serpillère dans la caserne. Ordre du chef, alors elle ne dit rien, mais elle n’en pense pas moins que c’est drôle que ce soit toujours un heureux hasard que ça tombe sur elle. Décidée à obéir sans pour autant offrir à ses camarades l’occasion de blague grasse sur l’alchimie entre une femme et une serpillère – sans mauvais jeu d’mot, on parle bien de fée du logis – c’est dans les bureau qu’elle fait son œuvre jusqu’à intervenir dans une pièce occupée où elle tombe nez à nez avec un Chad qui lui, avait réussi à échapper au passage du capitaine. « Tu as encore perdu à la courte-paille ? » demande-t-il avec une pointe d’humour qui parvient à faire retomber l’agacement qu’elle ressentait quelques minutes plus tôt. Pour qu’elle soit calme, le sourire empli de bienveillance de Chad et son aura de grand frère protecteur suffit à Lene. Rapidement, elle ferme la porte derrière avant que quelqu’un se rende compte qu’il est là. Il passe de sale moment dernièrement, elle préfère lui éviter une rencontre non désirée avec le premier idiot capable de balancer la première bêtise. « Moi ? Je ne fais que m’entrainer à remplir mon destin biologique, tu penses bien. » lâche Lene avant de commencer à mettre un peu d’ordre dans ce qu’elle trouve à ranger. Il ne faut pas non plus penser que les lieux sont dégueulasses, les gradés dans les bureaux savent se tenir. « J'avais juste besoin de... rester seul avec mes pensées. »  Anticipe Chad avant qu’elle ne lui pose la question fatidique. Elle reste immobile un instant à le regarder, perdu dans ses pensées, mal dans ses pensées. Maintenant, elle pouvait voir un autre qu’elle s’en prendre plein la tronche et ça ne lui faisait pas plus plaisir. Être la trainée de la boite n’était pas de tout repos mais en comparaison, être le gay ne devait pas être mieux. Les filles ne la fuyaient pas quand elles étaient dans les vestiaires. Elle n’avait pas à craindre que l’un d’entre elle prenne la fuite au moindre touché (quoique, Lene ne s’est jamais demandé si elle avait une collègue réac-gênée-par-sa-bisexualité) mais les hommes, c’est différent, ils ont tous tendance à se croire irrésistible et fatalement, les idées se tournent. « Je peux te laisser seul si tu veux ? » Propose t-elle, voyant bien qu’elle dérange et comprenant qu’il soit dans un moment où il n’a pas envie de papoter chiffon. « Enfin, je peux aussi rester si tu as envie de papoter. J’ai un tour de magie qu’on m’a appris, tu m’en diras des nouvelles ! » Exprime tout en sortant de ses poches une pièce de monnaie qu’elle lui montre « Et hop, fulguration, elle disparait ! » avant de la faire disparaitre dans sa main. Un tour qui aurait presque pu marcher, si la pièce n’était pas tombée au sol après sa disparition. Le bruit du fracas n’étant pas passé inaperçu. « Bon ok, faut encore que je travaille la partie atterrissage. »
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Chad Taylor
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Message(#) Sujet: Re: Turning tables Turning tables EmptyVen 30 Aoû - 21:20


De toute évidence, la roue tournait toujours, et dans un cas comme dans l'autre Chad s’accommodait très bien de son rôle de girouette qui, impartiale, se laissait guider par les caprices du vent. Chaque fois qu'il croisait Lene il ne pouvait s'empêcher de repenser à son mutisme, et à la docilité avec laquelle il avait lui aussi accepté l'inertie des mentalités de la caserne. Lui qui se vantait d'être si progressiste, de s'être libéré des carcans de la campagne et de son conservatisme presque inhérent, avait aussi peu bronché que lors des dîners de famille où il subissait les valeurs traditionnelles des siens – c'était le terme qu'il employait pour masquer son évident mépris. Il avait quitté Kilcoy pour se trouver une place en ville, là où il fantasmait une ouverture d'esprit qui dépassait rarement les frontières, et pour échapper à des opinions aberrantes auxquelles, même enfant, il n'avait jamais su se résoudre à adhérer. Vingt ans plus tard, la boucle du progrès était bouclée, et il assistait impuissant au retour des idéaux arriérés que d'autres avaient bravement combattu avant lui. Ou étaient-ils véritablement partis ? Lui, n'était pas encore assez courageux, ni même tout à fait intégré pour se permettre de défendre une cause minoritaire, et préférait se rassurer le moment venu d'avoir au moins un avis divergeant, quoique confiné à sa propre conscience. Lene ferma la porte derrière elle, et aussitôt Chad comprit qu'elle lui faisait l'aveu d'une discussion confidentielle. Il devait avouer qu'hormis ses déboires auxquels il avait passivement assisté, il ne connaissait pas grand-chose de la jeune femme, mais lui prêtait un tempérament plus affirmé que le sien. Elle obéissait par politesse et respect, mais ses gestes étaient vigoureux, et son regard résolu. Sa réponse lui arracha un rire sincère, quoique désabusé. Entre la salle et la caserne, l'ironie avait voulu que Chad côtoie les milieux les plus misogynes, et ici les règles de la parité frisaient l'effet Mandela : on était persuadé de les appliquer, mais ce n'était qu'une perception d'une partie des effectifs. Autrement dit, ceux qu'elle ne concernait pas directement. « Je suis désolé, c'est un rire tout à fait jaune. » se défendit-il, au cas où Lene ne l'aurait pas compris. Il tenait à ne pas être assimilé à ceux qui rendaient sa vie si misérable et prévisible. « Tu sais, comme quand on t'annonce une mauvaise nouvelle et que ça te fait marrer parce que tu crois à une plaisanterie, avant de te rendre compte qu'en fait c'est très sérieux. » Loin de s'offusquer, Lene usa un court instant de la même rhétorique en lui proposant de le laisser à ses préoccupations. Rares étaient ceux qui réclamaient leurs instants de solitude sans foncièrement espérer se la voir décliner. Il n'eut même pas besoin de le faire que la jeune recrue lui improvisa un spectacle de magie, sans doute dans le but de le distraire de ses évidents tracas. La tentative fut un fiasco qui aura au moins eu le don de l'amuser, et sans plus attendre il l'invita à prendre place près de lui. « D'accord, tu as gagné le droit de rester papoter. Je crois qu'il vaut mieux ça plutôt que ruminer dans mon coin. » dit-il comme s'il lui faisait une faveur, tandis que son ton affirmait l'inverse. C'était Lene qui lui faisait une faveur en voulant bien l'arracher à son exil. Par pitié, compassion ou simple bonté, les raisons lui importaient peu. « Je suis un peu maso de venir ici, non ? » demanda-t-il soudainement, estimant Lene assez lucide pour comprendre le fond de sa pensée. Après tout, rien ne l'obligeait à être là.



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Message(#) Sujet: Re: Turning tables Turning tables EmptyVen 13 Sep - 18:15


Lorsqu’elle pénètre dans le bureau, elle sent bien qu’il faut que l’atmosphère soit emplie d’humour si elle veut faire partir tout le noir broyé par Chad qui s’isole de plus en plus dernièrement. Elle pourrait très bien refermer la porte derrière elle et le laisser seul comme il semble le demander avec son attitude mais elle ne s’y résous pas, pour deux raisons, la première étant pratique et qu’elle doit y faire un brin de ménage, la seconde est qu’elle est d’avis que de rester seul dans son coin n’a jamais arrangé la moindre situation. « Je suis désolé, c'est un rire tout à fait jaune. » dit-il à la première tentative d’humour de la jeune femme comme s’il y’avait eu une autre option que de rire jaune à ses propos. Chad n’avait jamais été bien courageux pour ce qui était de prendre une position lors des scènes où des remarques à l’humour relatif sont faites à son égard mais elle n’avait jamais considéré son silence comme un consentement ou une participation, et maintenant que sa vie privée à lui avait été légèrement étalée au sein de la caserne, elle comprend ses motivations, ou du moins ne le juge plus aussi sévèrement. Lene avait appris avec le temps et son expérience en caserne qu’il est parfois mieux d’échapper aux radars de la méchanceté et parce qu’elle avait elle-même un passif d’harceleuse, elle a parfaitement conscience de toute la méchanceté et du plaisir que l’on peut ressentir en minant quelqu’un. C’est pourquoi ce rire n’est pas mal pris. Aucunement. « Tu sais, comme quand on t'annonce une mauvaise nouvelle et que ça te fait marrer parce que tu crois à une plaisanterie, avant de te rendre compte qu'en fait c'est très sérieux. » Elle sait très bien de quoi il veut parler. Sa situation à elle tient même de l’ironie du sort. « Je connais, ça m’arrive tout le temps. » dit-elle de la façon la plus factuelle qui soit, comme si c’était parfaitement naturel et que le reste de l’humanité n’était vraiment composé que d’être capable de briser les lois du bon sens. Ils auraient pu continuer sur ce sujet qui aux premiers abords parait commun et très facile à traiter mais n’est-ce pas la meilleure façon que de continuer à broyer du noir que de ressasser ce qui nous énerve tant et nous blase tant dans la nature humaine ? Lene pense que si, c’est pourquoi elle propose plutôt de lui faire le dernier tour de passe-passe qui lui a été enseigné. Après tout, qui n’aime pas la magie ? Qui n’est pas pantois devant de grands gestes de prestidigitation ? Elle-même, mais elle ne l’avouera pas parce que c’est tout ce qu’elle a sous la main et qu’elle n’est même pas capable de réussir son tour avec succès. « D'accord, tu as gagné le droit de rester papoter. Je crois qu'il vaut mieux ça plutôt que ruminer dans mon coin. » dit-il devant l’échec du tour. Contente d’être autorisée à rester (même si techniquement, elle fait ce qu’elle veut) elle lui sourit en rangeant ses mains dans ses poches, prêt à discuter de tout et de rien avec lui. « Je suis un peu maso de venir ici, non ? » Que devrait-elle dire après deux années à entendre tous les jours qu’elle est une trainée alors que ses mœurs sont disons … libérés ? Mais, elle voit très bien ce qu’il veut dire, surtout qu’en tant que volontaire, rien ne l’oblige à affronter ça et pour quelqu’un qui semble avoir passé beaucoup de temps à éviter les balles (ce qu’elle déduit de son attitude toujours effacée lors des altercations entre elle et ses collègues) c’est compliqué d’avoir à gérer le problème. « Un peu. » dit-elle en haussant les épaules avant de s’installer à côté de lui, signe qu’elle va être là pour un bon moment. « Mais, faut pas voir les choses comme ça. Y’a pas que du masochisme, y’a du courage aussi. Parce que parmi la dizaine d’option qui s’offre à toi pour gérer, tu as choisi celle où tu dois affronter le regard des autres et non la fuite. Je pense que c’est le meilleur moyen pour montrer aux autres qu’ils ne t’atteignent pas. » Même si elle sait que fatalement, ça atteint. Ça ne lui fait pas beaucoup plaisir que de savoir qu’elle n’est pas de ceux qu’on tenterait de sauver si une intervention grave se présentait. Ça la blesse forcément d’entendre des chuchotements derrière son dos venant de personne qui ne sont pas vraiment des ennemis. Mais elle encaisse parce qu’elle ne compte pas plier. « Après, je sais que c’est que de l’apparence mais ça leur enlève la certitude que ce qu’ils font marche et c’est un truc de pris je dirais. »
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Message(#) Sujet: Re: Turning tables Turning tables EmptySam 26 Oct - 13:57


La présence de Lene était de ces cadeaux dont on ignorait avoir besoin. L'espace d'un instant, Chad avait cru assister à la représentation de sa propre tragédie grecque, et sa vie lui avait paru aussi insipide que ses efforts étaient négligeables. Il n'avait pas toujours été l'ombre de lui-même, mais n'avait jamais eu l'impression d'être tout à fait lui-même non plus. Ses cogitations intempestives finissaient par le rendre vulnérable, et ce cercle vicieux ne semblait pouvoir prendre fin tant qu'il n'aurait pas la certitude d'avoir l'approbation de ceux qui comptaient le plus à ses yeux. Peut-être qu'il prenait le problème à l'envers, et qu'il lui suffisait de se révéler à ceux qui le connaissaient le moins pour s'insuffler assez de courage et d'assurance. Lene lui tendait la main, et s'il avait pensé un instant lui mentir comme il se mentait constamment, la vérité avait fini par s'imposer comme une évidence autant qu'une délivrance. C'était le malaise qui l'avait fait rire, mais qui lui avait aussi fait réaliser qu'il n'avait pas d'autre ennemi que lui-même entre ces quatre murs. Naturellement Lene acquiesça, mais ses propos avaient l'air sincère plutôt que poli. S'il y avait bien un défaut qu'il ne lui reconnaissait pas, c'était l'hypocrisie. Il sourit alors à nouveau, de ces sourires reconnaissant qu'on esquissait pour se passer de remerciements superflus. La conversation demeura superficielle seulement quelques instants. Une aubaine pour Chad, qui même s'il aurait pu se contenter de bavardages distrayant, se sentait assez rassuré pour confier quelques peines auxquelles Lene serait sans doute réceptive. Sous couvert d'une question innocente, le jeune homme avait essayé de prêcher le faux pour obtenir le vrai. Que savait Lene au juste ? Que racontait la caserne dans son dos ? Lui-même ne faisait que spéculer, avec toute la paranoïa dont savaient faire preuve ceux dont la confiance ébranlée rapportaient à elles les échecs du monde entier. Il n'était pas prêt à mettre les pieds dans le plat si négligemment. A nouveau, Lene approuva, et cet aveu lui souleva le cœur, comme s'il s'attendait à ce que la suite soit une diatribe à laquelle il ne s'était pas préparé. Au lieu de ça, la brunette lui administra un éloge. Ou du moins, ce qui du haut de sa montagne d'incertitudes ressemblait à un éloge. « Ouais. » se contenta-t-il de répondre, peu convaincu. Lene avait peut-être raison, et ses mots minutieusement choisis lui avaient réchauffé le cœur, mais il savait foncièrement que le courage avait rarement dicté ses choix. « Il m'en aura fallu des années, pour faire preuve de courage. » On ne parlait pas ici du courage dont les pompiers usaient à chaque intervention dangereuse, mais de celui qui vous engageait personnellement. Un sacrifice émotionnel, et non matériel. Celui qui mutilait l'âme plutôt que le corps. « Pour l'instant j'ai pas trop pris le pli. » Ses répliques n'étaient pas tant des réponses à Lene que des aveux qu'il se faisait à voix haute. Preuve était que leurs regards ne se croisaient pas. « Tu as beaucoup à m'apprendre. » déclara-t-il enfin en se tournant vers elle. « Je veux dire, comment on fait pour garder la tête haute après des mois et des mois de brimade... j'ai l'impression de revenir dans le passé. Le petit gringalet qui se fait marcher sur les pieds. Comment on accepte d'être quelqu'un que les gens méprisent ? » Il s'arrêta un instant, conscient de monopoliser la parole avec des questionnements rhétoriques. « Désolé pour l'envolée philosophique. Je sais même pas si on me reproche vraiment quelque chose. T'as entendu des choses toi ? » Il voulait en avoir le cœur sûr. Sans adoucir la vérité. Juste entre être sûr.



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Message(#) Sujet: Re: Turning tables Turning tables EmptySam 7 Déc - 1:09


L’impression que transmet Chad lui indique qu’elle aura intérêt à bien choisir ses mots pour répondre à sa question et qu’elle va devoir rester ici un moment. C’est présomptueux de sa part peut-être mais elle sent qu’un échange a besoin de se tenir et pour cela, elle abandonne bien volontiers balai et serpillère pour venir à son secours et l’abreuver du peu d’opinion qu’elle a sur les histoires qui prennent place au sein de la caserne. Lene avait toujours pris soin de mettre de la distance.  « Ouais. » Il a pas l’air convaincu par les propos qu’elle avance. Il faut avouer que ceux-ci peuvent être dur à avaler venant d’une nana qui ne le connait que très peu au final, il peut aisément imaginer qu’elle tient un discours qu’elle pourrait tenir à monsieur toutlemonde et même si c’est le cas dans la mesure où ce brave monsieur connait des déboires avec son entourage, il n’en est pas moins sincère. C’est facile de fuir et il ne fuit pas. Le syllogisme voudrait donc qu’il ait choisi la difficulté et la difficulté, ça demande du courage. Point barre. « Il m'en aura fallu des années, pour faire preuve de courage. » Elle ne réagit pas à son ironie préférant ne pas apporter la moindre information concernant son opinion des coming out tardif. Lene ne juge pas la matière. Ou du moins, elle ne le fait plus maintenant qu’elle a réalisé que tout le monde n’est pas elle.  « Il y’a différent type de courage. Au moins autant qu’il existe de problème sur Terre. » poursuit t-elle comme pour l’aider à ne pas être trop dur envers lui-même. Si elle sentait qu’elle peut se le permettre, elle dirait que vivre sa vie avec un masque et se renier pour ne pas blesser ses proches avec la vérité, c’est une forme de courage en soi, c’est mettre les autres au premier plus et est-ce que c’est reprochable ? Elle dirait que non. « Pour l'instant j'ai pas trop pris le pli. » Elle hausse les épaules, le constat est là. Bon, il en est qu’aux débuts encore et la vitesse de prise du pli dépend beaucoup du tempérament. Elle connait que peu Chad mais il semblerait à première vue que l’opinion publique est un centre d’intérêt là où Lene se fout royalement de ce qui se colporte. « C’est ce que j’observe. » Elle le dit, elle l’a vu. Maintenant, c’est pas si grave. « Tu as beaucoup à m'apprendre. » dit-il, provoquant une moue d’incompréhension chez elle. Elle n’imaginait pas avoir quelque chose à enseigner à qui que ce soit. Sa façon de gérer les choses ne concernent qu’elle et elle doute d’être un véritable exemple s’il a l’habitude de trop prendre à cœur ce qu’il se passe. « Tu crois ? » demande t-elle, peu confiante en ce qu’elle aurait à dire. « Qui aurait cru ? » Personne, vraiment. « Je veux dire, comment on fait pour garder la tête haute après des mois et des mois de brimade... j'ai l'impression de revenir dans le passé. Le petit gringalet qui se fait marcher sur les pieds. Comment on accepte d'être quelqu'un que les gens méprisent ? » C’est là que toute son opinion sur le tempérament entre en scène. Lene, elle n’avait jamais pensé à tout ça. Ses collègues avaient commencé à la dénigrer. Au début, ça l’avait soulée, blessée puis énervée et enfin, elle était passée à autre chose dès qu’elle avait compris qu’elle ne pourrait strictement rien faire pour changer les choses. Ce qui se passe, c’est une question d’éducation. Les gars sont ignorants. Il faut apprendre à avoir de la compassion pour leur état, rien de plus. « Tu fais, c’est tout. » Tu ne réfléchis plus. C’est l’instinct qui dicte et plus la tête. C’est salvateur, en un sens. Seulement, elle se rend compte que sa façon d’amener la chose manque de clarté. « Je sais que c’est facile dit comme ça, mais ce que je veux dire c’est que si c’est pas gérable, met toi en pilote automatique un moment. Arrête de penser, vis juste et montre leur que tu es indifférent à ce qu’ils peuvent dire. Plus tôt tu commenceras à avoir pitié d’eux, plus vite mieux ça ira. » Et elle le dit un peu en connaissance de chose même si elle n’osera pas avouer pourquoi. Elle avait été de ces gens-là. Elle avait persécuté elle aussi et sait pertinemment ce qu’une brute n’aime pas : elle n’aime pas être ignorée et elle n’aime pas ne pas être suivie.  « Désolé pour l'envolée philosophique. Je sais même pas si on me reproche vraiment quelque chose. T'as entendu des choses toi ? » Elle fronce un sourcil, se demandant ce qui se cache derrière cette question. C’est de la mauvaise curiosité. Il psychote déjà et se persuade sûrement que savoir aidera à arrêter. Spoiler alert : Non, ça ne marche jamais. « Oh, juste la peur de choper le sida à la minute où ils te serreront la main pour te dire bonjour. » dit-elle très sérieusement pour reprendre avant qu’il ne fasse une syncope. « Je plaisante. » Parce que Lene, c’est une bout en train de génie voyons !  « T’occupe pas de ce que j’entends. Ce sera déjà un pas en avant. » Et aussi vite il aura fini de se prendre la tête, aussi vite ça ira mieux.
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Chad Taylor
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les mollets d'acier
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Présent
ÂGE : 41 ans (29 Jan 1983)
SURNOM : Chad est le diminutif de Charles. Mais à moins d'avoir été marié ou d'avoir grandi avec lui, personne ne le sait.
STATUT : fini de mettre les problèmes sous le tapis ; la lune de miel est terminée et les désaccords font surface entre Casey et lui. Divorcé de Kelly Ward depuis 2017.
MÉTIER : propriétaire de la salle de sport EveryBody et pompier volontaire
LOGEMENT : une maison au #32 latimer road (logan city)
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Message(#) Sujet: Re: Turning tables Turning tables EmptyLun 10 Fév - 19:04


À en juger par l’air passablement sceptique de Lene, il réalisa la disproportion de ses questionnements. À chaque remarque la jeune femme semblait de plus en plus incrédule, sans pour autant renvoyer la moindre once de mépris. Et si Chad s’était demandé un instant si elle était véritablement la personne la plus avisée pour le conseiller, et qu’il en avait subjectivement conclu que non, sa raison avait fini par le convaincre du contraire. Au fond, Lene n’était pas la personne qui lui administrerait le discours rassurant qu’il voulait entendre, mais c’était justement ce qui rendait ses conseils si précieux. Elle le connaissait aussi superficiellement qu’il l’a connaissait, et ne s’encombrait pas de sa susceptibilité pour lui répondre avec une franchise qui faisait défaut à beaucoup de ses proches. Ils n’étaient que deux adultes liés par des problèmes si similaires et pourtant si éloignés, dont le jugement n’était ni entravé ni guidé par l’affect. Aussi difficile était-ce à entendre, Chad devait bien reconnaître que les propos détachés de Lene résonnaient en lui avec bien plus de retentissement que les louanges de ses amis, incapables de mettre le doigt sur des défauts pourtant si évidents aux yeux des autres. Il entreprit alors d’arrêter les monosyllabes destinées à se faire mousser, et d’écouter la jeune femme non comme si elle était d’une extrême sagesse, mais simplement parce qu’elle pouvait lui donner des pistes, voire même discréditer ses soupçons. Il suffisait de faire, préconisa-t-elle. Chad demeura interdit. Non pas qu’il attendait plus d’explications de sa part, mais il trouvait la formulation un peu réductrice. Comme s’il pouvait se permettre de répondre à ses élèves qui se débattaient à la barre de traction qu’il suffisait de faire. Sauf que Lene n’était pas sa prof. Elle n’était même pas son amie. Pas plus motivée par l’argent que par un désir tout à fait altruiste de lui tendre la main et l’oreille. La nécessité d’expliciter s’imposa à elle, et si Chad restait silencieux il n’en était pas moins reconnaissant. « En effet, c’est facile dit comme ça. Le pilote automatique, c’est tout le contraire de ce que je suis. » avait-il rétorqué, pas fataliste pour un sous, mais plutôt amusé par l’ironie autant que par la justesse de son conseil. Chad prévoyait. Chad analysait. Il ne pouvait pas imaginer une situation où il n’était pas en mesure d’anticiper. Généralement, rien que la perspective de ces situations l’angoissait. Mais il devait apprendre à lâcher prise, et Lene n’était pas la première à le lui suggérer. « Mais t’as raison. Je me comporte justement comme un ado. J’ai assez de bagage maintenant pour connaître mes failles et mes atouts. À moi de les mettre à profit. C’est juste que... moi je suis volontaire ici, et pendant un moment j’ai perdu de vue la raison pour laquelle je m’étais engagé. » résuma-t-il comme un mantra. Sans surprise Lene éluda sa rhétorique, et encore une fois Chad ne pouvait pas lui en être plus reconnaissant. Il ne voulait pas savoir. Et après tout, les gens avaient cette fâcheuse tendance à voir leurs émotions s’entrechoquer, se succéder comme d’éternelles enchères. Dans cet ordre des choses, la haine n’avait jamais l’ascendant. Aussi grossière était-elle, la blague de Lene avait fait son effet, et avait définitivement servi son propos. Malgré la gêne, Chad esquissa un sourire. « Je crois que c’est une bonne leçon de vie. Et je suis désolé si tu as dû l’apprendre par tes propres moyens. La roue tourne comme on dit. » conclut-il pour se racheter une conscience autant que pour lui signifier à quel point il la trouvait fidèle à ses idéaux.



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Message(#) Sujet: Re: Turning tables Turning tables EmptyMar 31 Mar - 23:07


Lene n’a pas la science infuse en matière de comportement humain. Elle éprouve beaucoup de difficulté à en capter toutes les subtilités et n’essaie de toute façon qu’en de très rare cas de le faire. En ce qui concerne ses collègues de travail, elle avait abandonné l’idée avant même que celle-ci ne germe dans sa tête. Elle avait compris très rapidement ce que ce serait qu’être une femme dans un métier d’homme et si elle voulait rester cette femme forte que rien ni personne n’arriverait à mettre à terre, elle devait se mettre à ne pas chercher à humaniser les autres et plus à les voir comme ils semblent aimer à se montrer, c’est-à-dire comme des animaux stupide qui craignent ceux qui ne leur sont pas semblable. Plus vite Chad adopterait une démarche du jour, plus rapidement ses soucis arriveront à s’effacer. C’était si simple à dire. C’est si simple à appréhender. Et pourtant, bien difficile à mettre en place. C’est humain que de vouloir la reconnaissance de ses pairs, même les plus abjects et ça demande un sacré leste que de laisser au placard certains affronts. « En effet, c’est facile dit comme ça. Le pilote automatique, c’est tout le contraire de ce que je suis. » Elle l’avait compris. Elle avait saisi que Chad venait de ces milieux où la réputation joue pour beaucoup. Elle avait grandi là-dedans, si elle n’avait pas été réceptive à ce besoin d’avoir une image parfaite, son père et même sa sœur étaient des maitres dans l’art de cacher leurs véritables natures sous une bonne image de droiture et si Chad n’avait pas de noirs desseins à camoufler, son vrai lui pouvait poser problème et il reste compréhensible qu’il peut être plus facile de cacher que d’assumer. Le conseil de Lene en soi n’est pas miraculeux, elle prône l’indifférence. Quelque part dans le monde, des personnes seront là pour accepter Chad et plus vite il se montrera tel qu’il est, plus vite elles le trouveront et plus vite il ne sera plus seul. On est toujours plus au milieu de ses semblables. « Mais t’as raison. Je me comporte justement comme un ado. J’ai assez de bagage maintenant pour connaître mes failles et mes atouts. À moi de les mettre à profit. C’est juste que... moi je suis volontaire ici, et pendant un moment j’ai perdu de vue la raison pour laquelle je m’étais engagé. » Et bien peut-être que de faire de la place dans ses méninges sera ce qui lui permettra de la retrouver, sa raison de venir ici. Elle n’avait pas perdu la sienne : le besoin de rendre. Elle avait été sauvée de la mort et pour cette deuxième chance qu’elle avait eu, elle voulait tout donner et si cela inclut de supporter des remarques graveleuse et fort peu acceptable, et bien qu’à cela ne tienne. « Je crois que c’est une bonne leçon de vie. Et je suis désolé si tu as dû l’apprendre par tes propres moyens. La roue tourne comme on dit. » lui répond t-il alors qu’elle l’invite une seconde fois à lâcher prise. Elle lui adresse un sourire au moment de ses excuses sur le simple fait que la vie a fait son œuvre sur elle. Elle est allée à une école dure mais elle avait réalisé que c’était comme ça qu’on apprenait et est de toute façon fait d’une étoffe solide. « Ravie d’avoir pu t’aider si c’est le cas. Je dois retourner au turbin mais surtout, laisse toi juste vivre. Le temps perdu ne se rattrape jamais. » lui dit-elle avant de finalement s’éclipser en dehors de la pièce pour en revenir à ses corvées.
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