Et vous êtes arrivés chez elle. Elle se gare. « J’essaie rien. Je m’attends pas à ce que tu me dise quoi que ce soit. » Bueno. « Tu m’dis ce que tu veux, quand tu veux. J’ai juste besoin de dire ce que j’pense. Y’a toi qui parle pas, moi qui parle trop. » Tu parles. Tu dis juste pas ce qu’elle veut entendre. Nuance. Vous êtes sorti de la voiture maintenant. Tu la suis le plus naturellement du monde parce que y’a pas d’autre choix possible dans ta tête là. Vous dormez ensemble ce soir et apparemment c’est chez elle cette fois. Que vous soyez en colère ou pas, vous passez la nuit ensemble et ça, c’est un truc étrange pour toi. Parce que t’es sûr de ce plan là, quoi qu’il advienne. Et ça te plaît aussi. Elle galère à trouver ses clés et toi t’es dans tes pensées en train de réaliser que c’est donc ça ? Etre dans une véritable relation avec quelqu’un ? Une relation où les deux parties s’aiment autant ou assez en tout cas. Assez pour palier à quelques prises de têtes mais continuer de profiter de la présence de l’autre dans tous les cas. Tu vas glisser un bras dans son dos, elle te dépose un baiser sur les lèvres. « C’est pas trop tôt. » Toujours un truc à redire… Vraiment, si elle continue, tu vas lui imposer une journée sans un seul reproche. Un genre de défi. Elle est juste à cran ce soir. T’espères ouais. Faut pas que ça dure cette connerie. Tu sais pas si ton amour pour elle suffira pour que tu continues de la voir malgré ses humeurs. « Bref. On a fini de parler de tout ça. » Elle parle toute seule en vrai là. « Et j’te vois lever les yeux à chaque fois que j’dis un truc qui m’semble important. » Tu te retiens fort de pas le faire de nouveau du coup. Mais bordel qu’est ce que ça commence à te souler cette conversation. En plus elle vient de dire ‘On a fini de parler’ mais elle continue. « Respecte juste ça. Même si t’en as rien à foutre et que ça te soule. » Elle entre dans l’ascenseur devant toi et pendant qu’elle est dos à toi tu lèves les yeux aux ciel et retient un gros soupire que tu laisses sortir de tes poumons discrètement. T’appuies sur l’étage une fois à l’intérieur. « Et t’as beau ne pas parler. Ta tête et tes gestes te trahissent. Je sais quand t’es soulé, je sais quand t’es dingue de moi, je sais quand je t’amuse, je sais quand t’es bien avec moi. » Ok. Ca. T’aimes beaucoup plus que tout le reste. Surtout qu’elle te touche en plus et t’as un bras qui va se glisser autour de ses épaules pour la tenir un peu plus contre toi. T’es super faible pour cette conne. Elle te saoule mais tu la prends contre toi sans soucis. Elle est moins chiante là. Parce qu’elle vient de confirmer que t’as pas besoin de parler. Elle sait déjà tout. Elle ressent. Tu caches rien apparemment. Ca te dérange pas comme ça. Au contraire. Ca t’arrange. Qu’elle sache. Ton visage va s’approcher du sien, t’es en train de cibler ses lèvres. « Je sais quand tu m’aimes. » Et tu lui déposes un baiser. Doux. Tu le sais là? Tu réfutes rien. Tu dis rien non plus. Mais ton coeur bat plus vite. Ton bras se serre autour de ses épaules. Tes lèvres font durer ce chaste baiser beaucoup plus long que nécessaire parce que les portes de l’ascenseur viennent de s’ouvrir, mais aussi de se refermer alors que t’entâmes un baiser un peu plus approfondis sans bouger d’un centimètre toujours. Et ta main libre qui va se poser sur sa joue que tu caresses doucement.