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 Sadness is welcome | ivyheart #7

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Message(#) Sujet: Sadness is welcome | ivyheart #7 Sadness is welcome | ivyheart #7 EmptySam 28 Mar 2020 - 17:48


Sadness is welcome@Molly Ivywreath

Sadness is welcome in the heart of a girl who can't seem to love,
in the heart of a girl who can't seem to love,
in the heart of a girl who just falls too much.
It is welcome in the heart of a girl who can't seem to love,
in the heart of a girl who isn't enough.

« Ce n’était que du rouge et du bleu. C’était bien moins que de la peinture. »
« Je suis marié. »
« Je l’aime. »

Je n'ai pas encore appris à respirer de nouveau. Je suis toujours au bord du gouffre, au bord de l'apoplexie, tous les muscles aussi tremblants que des dominos sur le point de s'écrouler les uns à la suite des autres. Je pédale, pourtant. Je pédale jusqu'à chez moi, la vue embuée, la gorgée nouée, le corps encore brûlant. La brûlure disparaîtra bientôt, pour la toute dernière fois de ma vie. Elle ne sera plus qu'un souvenir, très bientôt. Le vent l'atténue déjà et je me surprends à sangloter, alors que se dresse devant moi de quoi m'entraîner dans une chute nouvelle. Je me laisse glisser de ma bicyclette comme le ferait un sac de ciment d'une remorque, en vidant l'air qui subsistait dans mes poumons tout d'un coup. Un passant s'arrête, s'inquiète de mon état, et je ne peux que contempler la roue voilée de ma bicyclette. Les dents serrées, j'essuie mes joues. Mes mains tremblent, elles aussi. Un seul regard m'indique que la pulpe de mes doigts a pris un sacré coup - mais je n'ai pas mal. Plus tard, je découvrirai mes genoux écorchés. Plus tard, la douleur sera encore plus forte que la brûlure laissée par les mains de Auden, le regard de Auden, la seule présence de Auden.

Rien n'est plus injuste que mon incapacité à introduire la clef de mon propre appartement dans la serrure de ma porte. Les larmes montent à nouveau - ont-elles seulement arrêté de tracer des sillons sur mes joues ? - alors que je parviens enfin à pousser la porte. Mes yeux se posent en premier sur un de ses tableaux à lui, que je me souviens avoir posé au mur en arborant le plus grand des sourires. Je n'ai pas la force de l'en décrocher, pas la force, même pas en pensée, de le taillader à coups de couteaux rageurs, pas alors que mes épaules s'affaissent à nouveau. Je voudrais me laisser tomber là, sur le sol, et ne me réveiller que dans quelques heures, quelques jours, quelques semaines. Jamais.

Je sursaute en voyant Molly, dans le salon. Je surprends mon cœur à bondir à nouveau au bord de mes lèvres, alors que je suis prêt à éclater en sanglot. C'est drôle, que l'on éclate en sanglot. On éclate de rire, aussi, on éclate de colère, on éclate de joie. Il y a des émotions qui nécessitent que l'on vole tout entier en petits, tout petits morceaux. Je ne sais pas où j'ai éparpillé les miens, de morceaux. Ils sont probablement restés dans l'atelier. Comme un enfant puni, je tourne mes paumes tremblantes vers le ciel, l'océan indien au bord des yeux. « J-Je suis tombé de vélo. »
Je suis tombé de vélo. Je suis tombé amoureux.
Et je suis tombé de haut.
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Message(#) Sujet: Re: Sadness is welcome | ivyheart #7 Sadness is welcome | ivyheart #7 EmptySam 28 Mar 2020 - 18:49


Je devais pas être chez Léo ce soir, je devais voir Sky, je devais rester dans mon premier appartement. Mais Sky n'était pas là, et je me suis sentie terriblement seule. Alors j'ai pris mes affaires, et au lieu de faire mon chemin jusqu'au refuge comme j'avais l'habitude de le faire, j'ai conduis jusqu'à l'appartement de Léo. J'ai pris mes clefs et je suis partie.

Il n'était pas là non plus quand j'ai ouvert la porte, alors j'ai décidé de rester et de l'attendre. J'ai fait le tour de l'appartement dix fois au moins, j'ai remis des bonbons et du chocolat dans le placard. J'avais fini les derniers paquets, et j'avais promis d'en racheter. Alors je me suis arrêtée sur la route pour prendre ceux qu'il préfère. J'ai tout rangé, je me suis même arrêtée devant le piano pour tenter de jouer quelques notes mais ça n'avait rien d'harmonieux. Léo en joue bien mieux. Alors j'ai fouillé dans sa bibliothèque, j'ai pris un livre presque au hasard et je me suis installée sur le canapé pour lire. J'aurais très bien pu faire la même chose dans l'autre appartement, mais ici, Machiavel et Socrate me tiennent compagnie.

Je suis absorbée par le livre, et je n'entends pas la porte s'ouvrir. Mais je lève les yeux quand j'entends des pas dans l'entrée. J'allais sourire, j'allais me lever calmement pour l'accueillir et m'excuser de ne pas l'avoir prévenu plus tôt. Mais c'était avant de voir ses yeux, il a pleuré, il pleure encore et je me précipite vers lui et ses mains qu'il me tend pour me montrer qu'il est blessé. « Tu t'es fait mal ? » Question idiote, bien évidemment, il ne serait pas dans cet état sinon. « On va aller nettoyer ça d'accord ? » mes mains se posent de chaque côté de son visage pour tenter d'essuyer les larmes avant de l'emmener vers le lavabo de la cuisine pour faire couler l'eau sur ses plaies. Il est mal, vraiment mal, et je ne peux pas croire que c'est simplement à cause d'une chute de vélo. « Tu peux me parler si tu veux, ou tu peux aller dormir dans la chambre, j'ai racheté des bonbons et du chocolat, ceux que t'aimes bien... » J'essaie de meubler, j'essaie de capter un peu de son attention, mais je ne sais pas quoi faire, je ne l'ai jamais vu comme ça, et je serais prête à faire n'importe quoi pour qu'il aille mieux.
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Message(#) Sujet: Re: Sadness is welcome | ivyheart #7 Sadness is welcome | ivyheart #7 EmptySam 28 Mar 2020 - 22:19


Sadness is welcome@Molly Ivywreath
je crois que nos cœurs
ont besoin de repos
de dormir
sous la terre.

« Tu t'es fait mal ? » Oui, j'ai mal partout. Je pousse un grand soupir qui appuie sur mes épaules tant et si bien qu'elles se ratatinent encore plus, qu'elles écrasent mes poumons et referment mon thorax sur lui-même. J'opine vaguement du chef, passe le dos dans ma main gauche, plus tremblante encore que la droite, sur mon front. « On va aller nettoyer ça d'accord ? » Mes yeux retrouvent les siens, alors qu'elle essuie les sillons sur mes joues.

Et je frémis.

Elle a presque effacé la brûlure, de ses mains à elle. Elle a retiré la dernière sensation enregistré par la peau de mon visage, celle des doigts de l'artiste. Mes doigts trouvent ses poignets, sur lesquels je pose doucement mes doigts en lambeaux. Le sang coule jusque dans le creux de mes coudes. Je la suis en silence jusque dans la cuisine, où l'eau brûle la chair à vif de mes doigts. J'ai un mouvement de recul lorsque l'eau tiède mord mes nerfs. Les dents serrées, j'accuse le coup de ma connerie. « J'aurais dû faire plus attention. » J'aurais dû savoir, j'aurais dû me méfier. « Tu peux me parler si tu veux, ou tu peux aller dormir dans la chambre, j'ai racheté des bonbons et du chocolat, ceux que t'aimes bien... » Je ferme moi même le robinet, laissant à l'air libre les plaies de mes mains. Celles qui se trouvent sur mes genoux commencent doucement à pulser, à me rappeler que je suis vivant.

Et doucement, dans un soupir qui se rapproche plus d'un sanglot, je m'efface contre elle. Ma tête se cale contre son cou, mon corps se presse tout contre le sien. Les dents enfoncées dans la pulpe de mes joues, je retiens l'océan qui menace de submerger mes pupilles pour de bon. Les larmes qui s'échappent de mes yeux coulent en silence, alors que mes bras s'enroulent autour du corps de la brune. Mes bras se rejoignent dans son dos. Et malgré mes efforts pour sentir son odeur à elle, je ne peux que percevoir son odeur à lui. Rien d'autre ne colle à mes sens, pas même le goût du sang qui se répand sur ma langue pour la deuxième fois de la journée. Je suis à bout de souffle, à bout de nerfs, je sens que mes jambes pourraient flancher d'une seconde à l'autre. « Une douche. Je vais prendre une douche. » Je me décolle tout doucement d'elle, file d'un pas pantelant vers la salle de bain. Devant le miroir, je les vois, ces marques à la base de mon cou. Leur vue déclenche un nouveau débordement.

L'eau brûlante aura au moins délié mon corps. C'est vêtu de mon pyjama que je rejoins le salon, pour aller m'échouer sur le canapé. Mes yeux ne quittent pas Molly. « Est-ce que tu pourrais... faire des bandages pour mes mains ? » Elles ont assez souffert. « J'ai besoin de chocolat, aussi. » Et de rhum, de beaucoup, beaucoup de rhum. Mes cheveux trempés ruissellent partout dans mon dos. « Je ne vais pas t'embêter avec mes humeurs. Tu peux rentrer si tu n'as pas envie de rester. » Mais reste, s'il te plaît.
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Message(#) Sujet: Re: Sadness is welcome | ivyheart #7 Sadness is welcome | ivyheart #7 EmptyDim 29 Mar 2020 - 0:52


J'essaie de le toucher, de voir où il pourrait avoir mal à cause de cette chute. Il a du sang partout, ses doigts sont en sang, ses genoux aussi, et je me sens un peu perdue. Un peu inefficace face à son état. Je sens que quelque chose ne va pas, je pense qu'il ne pleure même pas à cause de cette chute. Je le vois dans ses yeux, il est brisé, vraiment brisé, à bout de force, à bout de souffle. Et je fais tout ce que je peux pour ne s'enfonce pas encore plus. Je lui parle, j'essuie ses larmes, je remarque les traces qu'il a autour du cou et je garde pour moi des milliers de questions. Je regarde un peu le sang s'écouler dans l'évier, mais le silence est lourd, bien trop dur à supporter. Et je parle, je lui dis des choses qu'il sait déjà, qu'il peut me parler, qu'il peut me faire confiance pour tout et n'importe quoi. Je ne le jugerai pas. Jamais.

Il se colle à moi et je le prends dans mes bras. Je le garde contre moi le temps qu'il le souhaite. Il a l'air épuisé, et j'enroule mes bras autour de son cou pour le retenir. J'ai si peur qu'il s'écroule et que je ne puisse rien faire pour l'en empêcher. Mais je tiens bon, et je tiendrai bon pour deux le temps qu'il faudra. « C'est rien, on va arranger ça. » On va arranger chacune de plaies une à une jusqu'à ce que ce soit guérit, et ça prendra le temps qu'il faudra mais je serai là. Il respire dans mon cou, avant de s'éloigner pour aller se doucher. Et il s'éloigne, lentement, et je le laisse prendre tout l'espace dont il a besoin. Mais moi j'attends, je fais des allers retour dans l'appartement. Je nettoie le sang qui a coulé au sol de l'entrée jusqu'à la cuisine. Celui que j'ai sur les mains aussi, et je change de vêtement. Je mets mon pyjama que je mets quand je suis chez lui. Et j'attends, j'attends qu'il revienne. Je ne le brusquerai pas, je ne parlerai pas si il veut qu'on reste silencieux, et je partirai si il me le demande. Même si ça me brisera certainement, je partirai si il ne veut plus de moi ici.

Mes yeux ne quittent pas les siens quand il revient dans le salon et que je vois encore plus la marque dans son cou. Je respire un peu fort, je n'aime pas le voir comme ça, et j'ai envie de tout réparer pour qu'il aille mieux. Je hoche la tête. Des bandages, ok je peux faire ça, le chocolat, j'en ai racheté. « Je vais chercher ça. » Je me lève mais il parle encore derrière moi. Et je me sens obligé de retourner vers lui. Je pose mes genoux au sol et mes mains se posent sur ses jambes. « Tu m'embêtes pas, si tu veux m'en parler j'ai envie de tout savoir. Mais c'est pas parce que je suis là que tu dois te sentir obligé de le faire. On ne se ment pas, on est toujours sincère tu te souviens ? » Je baisse les yeux une seconde pour respirer. « Je ne veux pas partir, je veux être là pour toi, tu peux compter sur moi. Tu peux me faire confiance aussi. » Ne me dis pas de partir s'il te plaît Léo. Je ne supporterai pas de te laisser seul dans cet état. « Du chocolat et des bandages ? » Laisse moi t'aider, laisse moi essayer de guérir tes blessures.
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Message(#) Sujet: Re: Sadness is welcome | ivyheart #7 Sadness is welcome | ivyheart #7 EmptyDim 29 Mar 2020 - 3:15


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J'ai frotté trop fort, si fort que j'ai probablement abîmé la peau de mon cou. Avec tant d'énergie, que j'ai peut-être accentué la marque, que je n'ai pas osé regarder dans le miroir. Elle m'a attendu, pourtant, Molly. Elle est toujours entre le salon et la cuisine. Elle n'est pas partie. Elle n'a pas jugé elle même que j'avais besoin d'espace, alors que c'est peut-être ce dont j'ai besoin sans pour autant me l'avouer. Je ne sais pas très bien ce dont j'ai besoin. « Je vais chercher ça. » J'ai froid. Alors que je l'enjoins à ne pas trop rester à mes côtés si cela la dérange, elle revient vers moi. Les genoux à terre et les mains fixées sur mes jambes, elle a l'air d'un adulte en train d'essayer de s'occuper d'un enfant tombé dans la cour de récrée. Je m'en veux de lui donner cette image, je m'en veux de ne pas être capable de rassembler assez d'idées claires pour pouvoir reprendre ma petite vie tranquille. « Tu m'embêtes pas, si tu veux m'en parler j'ai envie de tout savoir. Mais c'est pas parce que je suis là que tu dois te sentir obligé de le faire. On ne se ment pas, on est toujours sincère tu te souviens ? » Toujours sincères. La lèvre inférieure coincée entre les dents, j'opine assez vigoureusement de la tête pour lui faire comprendre que je me tiendrai à notre promesse. « Je ne veux pas partir, je veux être là pour toi, tu peux compter sur moi. Tu peux me faire confiance aussi. » Je sais que je peux lui faire confiance. Je sais qu'elle se tiendra à mes côtés, je commence à comprendre comment elle fonctionne. J'ai peurs pour elle, parfois. Pour sa santé à elle, quand je sens que je ne sais pas doser son implication. Effacerait-elle ses ressentis à elle au profit des miens ? « Du chocolat et des bandages ? » « Du chocolat et des bandages. », que je chuchote doucement.

Je l'attends sur le canapé, un plaid tiré sur les genoux et les paumes tournées vers le ciel. Je tremble, un peu. La fatigue me gèle les os. Tout mon corps est fourbu comme si j'avais couru le marathon de New-York. J'attrape un peu de chocolat lorsqu'il se trouve à ma portée. Un soupir m'échappe encore, alors que je tente de ne plus bouger pour que Molly accède à mes plaies. Elle s'est changée, je viens seulement de le remarquer. Elle semble s'être adaptée à ma tenue à moi. Relever ce détail m'aurait fait rire, hier. M'aurait fait rire ce matin, aussi. M'aurait fait rire il y a encore deux heures. « Tu sais, je... » Tu sais, je t'ai épousée mais j'aimais quelqu'un d'autre depuis des mois déjà ? « Tu vois... » Tu vois, j'étais trop perdu entre le rouge et le bleu pour penser à autre chose ? « J'aimerais... » J'aimerais revenir à il y a quelques heures en arrière. J'aimerais ne rien avoir à vivre, ne rien avoie à ressentir, j'aimerais repousser encore un peu ce moment qui allait bien finir par tomber. Je le savais, au fond. Je le savais. Je me suis accroché. Il me l'avait dit, la première fois, dans l'atelier. Il me l'avait dit mais j'ai préféré ne pas écouter.

« Je ne sais pas par où commencer. » Non, vraiment pas. Je ne sais pas s'il y a un bon endroit. « Tu peux me parler de ta journée ? Je crois que ça me ferait du bien. » Juste le temps que je trouve mes mots. Juste le temps que tout se tasse un peu dans ma tête. Lorsque les bandages sont faits, je me laisse doucement tomber contre elle.
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Message(#) Sujet: Re: Sadness is welcome | ivyheart #7 Sadness is welcome | ivyheart #7 EmptyDim 29 Mar 2020 - 4:08


Je sens que ça va être long, qu'il a besoin de temps pour parler. Qu'il va avoir besoin de temps pour digérer tout ce qui lui est arrivé. Et il a le droit, ce n'est certainement pas moi qui vais m'en plaindre. J'ai promis d'être là pour lui, d'être sincère et c'est ce que je fais depuis le jour où on a tous les deux dit oui. Alors je m'efforce de le rassurer quand il me dit que je peux partir si j'en ai envie. Je ne partirai pas, pas si il me laisse le choix. Je lui ferai tous les bandages dont il a besoin, et j'irai racheter autant de chocolat qu'il faudra. Mais je ne l'abandonnerai pas, pas dans cet état là. Je lui souris et me relève pour aller chercher tout ce dont on a besoin. Le chocolat, les bandes, le désinfectant et même quelques pansements au cas où. Je pose ça sur la table et récupère aussi une couverture. On restera peut-être longtemps sur ce canapé, peut-être pas. « Tu veux que je ramène à boire ? »

Je reviens et m'assoie en face de lui. J'attrape doucement ses mains et je m'applique à tout désinfecter, tout bander correctement. Et il essaie de me parler Léo, il commence des phrases mais ne les finit pas. Il ne sait pas, ou peut-être qu'il n'ose pas. Alors je ne dis rien, je le laisse y aller à son rythme et mon regard fait des allers-retour entre son visage et ses mains que je finis enfin de bander. « T'as mal ailleurs ? Tes genoux saignaient tout à l'heure je crois. » Il me semble avoir vu du sang quand il est entré dans l'appartement. « Quoi que tu dises je t'en voudrais pas tu sais. » Je serai peut-être blessée, mais jamais je ne lui en voudrais de me parler à cœur ouvert. Et je glisse cette phrase avant de raconter ma journée, juste au cas où il bloque parce qu'il a peur de comment je peux réagir à ses annonces.

« Je me suis levée tôt j'ai été appelé à la caserne. C'était un nouvel incendie mais on a pu l'arrêter rapidement. Et on a trouvé un kangourou blessé, du coup je l'ai pris avec moi pour l'emmener au refuge. Je m'en suis occupée pendant presque 2 heures mais je pense qu'il va tenir le coup et qu'on pourra même le remettre dans la forêt. Et j'ai dû m'occuper de chats et de chiens toute la journée, je suis encore restée presque 3 heures au refuge après la fermeture. Je suis d'abord allée à ma coloc mais Sky était pas là, et j'avais pas envie d'être seule, donc je suis venue ici. Je me suis posée sur le canapé et j'ai lu un peu. Machiavel m'a servi de plaid et Socrate est resté à mes pieds à me regarder. Certainement parce que j'avais pas de pull à lui donner aujourd'hui. J'ai aussi essayé de jouer du piano mais c'était catastrophique. » J'espère de tout mon cœur que ça l'aide vraiment. Je ne lui raconte pas tous les détails, juste les grandes lignes. Et ma main vient se poser dans ses cheveux quand il se cale contre moi, comme j'ai pris l'habitude de le faire depuis ces quelques semaines. « Peut-être que si tu me racontes ta journée tu trouveras les mots dans le bon ordre ? » Peut-être qu'il arrivera à se libérer et qu'il parlera de tout ce qu'il veut. Je suis là, j'écoute, et je ne bougerai pas tant que ce ne sera pas lui qui me demandera de m'écarter ou de partir.
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Message(#) Sujet: Re: Sadness is welcome | ivyheart #7 Sadness is welcome | ivyheart #7 EmptyLun 30 Mar 2020 - 0:16


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« Tu veux que je ramène à boire ? » « Oui. », que je murmure d'une voix si menue que je ne suis pas certain de me faire entendre. Socrate fait un bond jusque sur le canapé, il vient frotter sa tête contre mon épaule et je l'attrape pour pouvoir le serrer contre moi, malgré mes mains blessées. Ils sont intelligents, les chats. Ils comprennent bien les moments qui nécessitent leur présence. C'est pour cela que je les aime tant. Ils contribuent, eux-aussi, à calmer les battements affolés de mon cœur.

Socrate s'en va lorsque Molly revient, armée de tout son attirail de parfaite soignante. Je la laisse faire, aussi malléable qu'une statue d'argile. La brune s'applique et j'essaie de me concentrer sur ses gestes, le regard maussade. « T'as mal ailleurs ? Tes genoux saignaient tout à l'heure je crois. » « J'ai écorché mes genoux. » Des lustres que cela ne m'était pas arrivé. C'est drôle, mais je me revois encore tout petit, tomber de vélo pour la première fois en essayant d'en faire sans petites roulettes. J'ai toujours adoré le vélo. Savoir que ma bicyclette est désormais hors d'état de fonctionne me brise d'autant plus le cœur. Sur ma peau, le désinfectant pique. Quelques petits râles plaintifs passent la barrière de mes lèvres, alors que mon visage se déforme d'une légère grimace. Du dos de ma main gauche - désormais couverte d'un splendide bandage blanc cassé - j'essuie mes joues. « Quoi que tu dises je t'en voudrais pas tu sais. » Je le sais. Ou elle m'en voudra, mais ne dira rien. C'est probablement pire.

Avec lenteur, je me laisse tomber contre Molly, alors qu'elle se met à me raconter sa journée. Le regard fixé sur le dessus de la table basse devant nous, je l'écoute du plus attentivement que j'en suis capable. C'est une héroïne, Molly. Elle parle des feux qu'elle arrête, lorsque je ne pourrais lui parler que des feux que je déclenche moi-même et dans lesquels je me consumais jusqu'alors tout doucement. Très doucement, jusqu'au grand brasier d'il y a quelques heures. Socrate passe dans la cuisine, j'écoute Molly me parler des félins. Ils l'adoptent doucement. Elle se fait à leur présence. C'est tant mieux. Et puis, elle parle du piano. Sa main se glisse dans mes cheveux et je ferme les yeux, un instant. Je nous revois sur cette terrasse, sur notre île, dans notre hutte. Tout était si parfait, alors. « Je t'apprendrai, un jour. On jouera ensemble. », que je promets dans un murmure. « Peut-être que si tu me racontes ta journée tu trouveras les mots dans le bon ordre ? » J'inspire un grand coup, reste silencieux quelques secondes de plus le temps de trouver le bon ordre des événements. « Je me suis réveillé, j'ai pris une douche. Je suis allé faire du vélo en bord de mer. Cet après-midi, je suis allé à l'atelier, pour... » Je me frotte les yeux, plante une chute soudaine à ma phrase sans la terminer, au profit d'une toute nouvelle. « Je me suis disputé avec Auden. » C'est inexact, mais je n'ai pas vraiment d'autres mots pour décrire la situation. Les larmes me montent à nouveau aux yeux alors que je me rends compte que je ne lui ai jamais parlé de Auden. « C'e-est quelqu'un que j'admire beaucoup. Il a le don pour se faire détester de tout le monde. » Et moi, borné, j'ai fait l'inverse. « On... pourrait aller dans ma chambre ? Comme ça je pourrait dormir, après. » Après, quand j'aurai tout calmement expliqué. Et peut-être que le trajet jusqu'à mon lit me donnera un peu plus de vocabulaire pour parler de ce bordel sentimental qu'est mon esprit en ce moment même.
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Message(#) Sujet: Re: Sadness is welcome | ivyheart #7 Sadness is welcome | ivyheart #7 EmptyLun 30 Mar 2020 - 3:15


Je me lève, je cherche tout ce dont j'ai besoin dans cet appartement que je commence à connaître. Je trouve ce qu'il faut pour l'aider. Je m'installe sur le canapé, et je fais attention, je vois que le désinfectant lui fait mal et je dois m'excuser peut-être une centaine de fois. Et je finis, et il me dit que ses genoux sont écorchés. Je fronce les sourcils et je ne vois pas de sang à travers son pyjama. « Je pense que des pansements devraient suffire pour les genoux. » Et mon visage remonte vers le sien quand j'essaie de continuer de le rassurer avec mes yeux et mon sourire. Je fais tout ce que je peux, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour revoir un vrai sourire sur son visage. Un de ceux que j'ai vu quand on était aux Philippines, quand on était que tous les deux sous cette cascade. Qu'est ce qu'elle me paraît loin la cascade à cet instant.

Je l'écoute, il essaie de me parler, il a son rythme, et j'arrive toujours à m'adapter. Ma main se balade dans ses cheveux quand il vient se poser contre moi. Je garde une respiration lente et régulière, peut-être que mes récit vont l'endormir, et si c'est le cas, je ne le réveillerai pas. Mais il a tout écouté, même la partie sur le piano. Je souris, on jouera ensemble un jour. « Quand tu veux. » Quand ça ira, quand t'auras du temps à prendre pour moi et pour m'apprendre. J'essaie de trouver des solutions, et je lui demande de me raconter sa journée. À l'atelier pour ? Mon cœur se serre un peu quand je vois qu'il a tant de mal à en parler. Auden, j'ai déjà entendu ce nom à l'atelier, Ginny m'en a déjà parlé. La façon dont il prononce son prénom, comme si chaque parcelle de son âme se brisait rien qu'à l'évocation de l'existence de cette dispute avec Auden. Et je sens que c'est compliqué, que ça va être compliqué à entendre mais je tiendrai bon, je lui ai promis. Il l'admire beaucoup, ces mots en cachent d'autres, mais il les cherche les bons mots, depuis de longues minutes il cherche. « Il travaille à l'atelier non ? » J'essaie de situation, d'avoir une image de son visage en tête mais rien ne vient. Je hoche la tête, attrape le chocolat et toutes les sucreries que j'ai sous la main, les bouteilles que j'ai ramené et on se dirige vers la chambre. Je me pose dans son lit et j'attends un peu avant de parler de nouveau. « Parles de tout, ouvres les vannes, dis n'importe quoi, y'a pas besoin que ça ait un sens pour moi tant que ça en a pour toi. » Fais tout ce que tu veux Léo, je suis là.
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Message(#) Sujet: Re: Sadness is welcome | ivyheart #7 Sadness is welcome | ivyheart #7 EmptyMar 31 Mar 2020 - 18:29


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« Quand tu veux. » J'aimerais pouvoir. J'aimerais pouvoir trouver l'envie de me poser au piano, de ne penser à rien d'autre, de simplement pouvoir me concentrer sur Molly et sur ses mains vagabondant entre les touches noires et blanches. J'aimerais tellement, mais je ne peux même pas me le figurer. J'ai un petit soupir en posant ma tête contre elle. La brune joue déjà avec mes cheveux, alors que je tente un récit de ma journée. « Il travaille à l'atelier non ? » Je fronce doucement les sourcils. Lui ai-je parlé de l'atelier ? Pourquoi cet endroit sonne si... étrangement familier, sur sa langue ? « Oui. » Et je voudrais plutôt aller me réfugier dans la chambre, plus accueillante que mon salon malgré l'absence de décoration. Je me lève doucement, alors que Molly fait de même. Je me dirige doucement vers la chambre, essuyant encore mes joues du dos de la main. Elle attrape les sucreries et je cherche quoi emporter, les bras ballants.

Les mains vides, je viens m'échouer dans mon lit, me glisser sous la couverture malgré la température douce qui règne dans la pièce. J'ai froid, terriblement froid. J'ai l'impression que toute ma peau est à vif; C'est la sensation des grandes fatigues. « Parles de tout, ouvres les vannes, dis n'importe quoi, y'a pas besoin que ça ait un sens pour moi tant que ça en a pour toi. » Elle se glisse à mes côtés et je jette la couette par dessus nos corps. C'est mieux, comme ça. J'ai l'impression d'être dans une cabane. Mes doigts trouvent la tablette de chocolat, que j'entame sans préavis.

Et lorsque mes doigts sont pleins de chocolat déjà fondu, lorsque je me sens un peu plus calme. Je commence par le début.
Je lui parle de la pluie, qui tombait un jour de juin, quand je suis entré dans la galerie.
Je ne lui parle ni du rouge, ni du bleu, en revanche. Ces couleurs là resteront avec moi, pour l'instant. Ces couleurs là qui reviennent comme des refrains, comme une litanie amère.
Je lui parle de toutes ces fois à l'atelier.
Je lui décris mes heures passées à essayer de dessiner ce portrait, son portrait à lui.
Je lui décris mon poignet blessé, ma peur de voir s'envoler, à cause de mon passage à l'hôpital, la place que je croyais avoir.
Je lui décris la fois où j'ai été incapable de rester fidèle à Clément, aussi.
Je voudrais prétendre essayer de ne rien oublier, mais cela m'est si facile. Affreusement facile. C'est déconcertant, combien je me souviens de tout, de presque chaque minute, de presque chaque seconde. De tout. J'aimerais que les mots mettent plus de temps à venir, j'aimerais que cela soit plus difficile et que cela ne révèle pas combien j'y croyais, combien j'étais prêt à attendre silencieusement d'avoir l'audace de demander un peu plus, combien je me contentais du peu dans l'espoir de beaucoup.
J'aimerais que cela ne révèle pas combien je me suis royalement trompé.

Et quand enfin je me tais, après la cascade de mots, je plante mes yeux dans les siens. Je ne sais pas si j'aimerais mieux qu'elle dise quelque chose, ou si j'aimerais mieux qu'elle me prenne simplement dans ses bras. Je ne sais pas si elle voudra, elle, rester là, dans notre parenthèse de coton blanc, ou si elle préférera s'éclipser dans le froid de l'extérieur. Moi, je n'ose plus bouger.
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Message(#) Sujet: Re: Sadness is welcome | ivyheart #7 Sadness is welcome | ivyheart #7 EmptyMar 31 Mar 2020 - 18:50


On se glisse dans le lit, une bulle de coton autour de nous. Et j'attends, qu'il soit prêt, qu'il veuille parler. J'attends et je le regarde manger son chocolat en engloutissant des bonbons. On est bien là, même si tout va mal pour Léo, j'essaie de le réconforter. Et les vannes s'ouvrent, il parlent pendant de longues minutes, peut-être même des heures. Je ne compte pas. J'observe les traits tristes de son visages, chacune des expressions. Il est amoureux Léo, il aime une autre personne et ce n'était pas réciproque. Il a espérer, il était prêt à tout donner pour ce Auden. Il aurait été capable de n'importe quoi et je le vois dans son regard, je l'entends dans la façon dont il prononce son prénom. Il me raconte leur histoire, et mon cœur se brise. Pas parce que je suis déçue, ce n'est pas lui qui me brise le cœur en me disant qu'il en aime un autre, mais c'est son état qui me rend triste, c'est m'imaginer ce qu'il ressent parce que je ne connais que trop bien cette sensation. La rupture brutale, l'amour qui n'est pas réciproque, la trahison. Tout ça fait écho à mes oreilles, à mon passé, et à mon cœur déjà brisé à de nombreuses reprises.

Je ne parlerai pas de moi, je ne parlerai pas beaucoup plus. Parce qu'il n'y a aucun mot qui peut réparer un chagrin d'amour en une seconde. Il lui faudra du temps, et je serai là pour lui en donner. Je me fiche du chocolat fondu, des emballages de bonbon entre nous, je le prends dans mes bras. Je l'enlace et le serre fort contre moi. « Je suis désolée. » Ce n'est pas à moi de m'excuser pour ce qui lui arrive, mais je suis désolée de le voir dans cet état là, désolée de ne pas pouvoir faire plus que le prendre dans mes bras. « ça finira par aller, je te le promets, ça finira par passer. » ça passe un jour, si tu restes loin, si tu n'entends plus sa voix, si tu ne croises plus son regard. Mais ce serait lui mentir que lui dire que ça sera facile, qu'il n'aura pas envie de plonger dans ses bras la prochaine fois qu'il croisera son regard. Et je ne veux pas lui mentir, on a dit qu'on était sincère, on a promis. Et je tiens ma promesse exactement comme il tient la sienne en me racontant ce qu'il a sur le cœur. « Moi je reste là, je te lâche pas. » Et je pourrai me briser moi pour te réparer toi Léo.
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