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@Sixtine Smith ft. @Justin Pierce

Mi-2017 : Dans un bar de la ville de Brisbane.
Voilà maintenant trois ans que la jeune Sixtine était arrivée en ville, contre toute attente. Elle avait beau aimer ses parents plus que tout au monde, le manque de son frère aîné l’avait poussée à franchir le cap. Elle n’avait que dix-sept ans lorsqu’elle avait annoncé à son père et sa mère qu’elle souhaitait quitter son Texas natal pour voler de ses propres ailes. Dix-sept ans, c’était jeune, certes, mais pour autant, la jeune adolescente savait ce qu’elle voulait et elle possédait des arguments convaincants pour arriver à ses fins. Elle avait toujours été très proche, voir fusionnelle, avec son frère Camil et savait déjà très bien qu’il ne refuserait pas de l’héberger. Elle avait fait des pieds et des mains pour garder un bon niveau scolaire, comptait poursuivre ses études et, malgré tout, ses parents savaient qu’elle ne serait pas livrée à elle-même en vivant sous le toit de son frère. C’est ainsi qu’après l’approbation de Camil, ils n’avaient pu la retenir, espérant peut-être, au fond d’eux, que le foyer familial finirait par lui manquer et qu’elle reviendrait sur sa décision. Bien évidemment, ce ne fut pas le cas, au contraire, elle ne regretta jamais d’avoir fait ce choix, tout aussi fou qu’il paraissait et pour rien au monde elle n’aurait souhaité changer de vie.
Trois ans. Trois longues années où elle avait doucement prit son indépendance, mais pas trop bien sûr puisqu’elle ne comptait certainement pas quitter le toit de son frère de sitôt. Camil et elle se comprenaient en un simple regard, elle savait qu’elle pouvait se confier à lui quelle que soit la situation et il lui avait toujours été d’un soutient sans failles. C’était plutôt étrange compte tenu de leur différence d’âge, mais cela avait toujours été une évidence entre eux, comme si quelque chose les avait toujours liés, même s’ils avaient été séparés pendant de longues années.

Il était aux alentours de vingt-trois heures, minuit, peut-être plus. La jeune fille discutait joyeusement à une table du bar avec des amis. A vingt ans, elle avait déjà cette fameuse manie de vouloir jouer les grandes, même si la majorité des boissons qu’elle avait consommées ce soir-là n’étaient pas alcoolisées. Depuis quelques dizaines de minutes déjà, elle avait croisé plusieurs fois le regard d’un homme, plus âgé qu’elle en apparence, qui semblait plutôt seul. Impossible pour elle de tromper son entourage, il ne lui était pas indifférent, même si la jeune fille n’était pas vraiment du genre à aborder des inconnus, du moins pas de la sorte. « Sixtine ? Sixtine, tu m’écoutes au moins ? » Elle sursauta légèrement et releva la tête, la mine rêveuse et cet air hagard d’un enfant qu’on venait de surprendre en train de voler des bonbons dans un magasin. « Hein ? Euh oui, bien sûr… » Répondit-elle, tout en lançant un nouveau regard furtif sur le jeune inconnu. « On va y aller, il commence à se faire tard… Tu viens ? » Elle tourna de nouveau la tête vers son ami, soudainement gênée et perturbée. « Euh… Je… Je crois que je vais traîner un peu ici, je rentrerai dans un moment, ne vous faites pas de souci pour moi, j’ai juste besoin de… De me poser encore un moment. » « De te poser oui, c’est ça. » Lança-t-il en regardant les autres jeunes à table, sans manquer de pouffer de rire faces aux réactions de la brunette. « Oui et quoi ? Tu me crois pas peut-être ? » Répondit-elle, d’un ton indigné. « Mais si, bien sûr. On s’appelle demain. » « Oui oui, à demain. » Répondit-elle, l’air blasé d’avoir ainsi été prise sur le fait. Fierté oblige. Elle regarda sa bande d’amis sortir, termina son verre et son regard se perdit de nouveau en direction du jeune homme. Cette fois-ci, leurs yeux se croisèrent, elle lui adressa un sourire, un peu gêné, hésita un instant puis se leva, pour s’approcher de lui avec un peu plus d’assurance cette fois. « Je n’aime pas trop être seule… Ça ne te dérange pas si je viens m’asseoir avec toi ? » C’était sans doute un peu gonflé comme entrée en matière mais Sixtine n’était pas du genre à y aller par quatre chemins. Elle n’avait aucune idée en tête et ne cherchait pas à le draguer, elle ne connaissait rien de lui après tout, elle avait simplement laissé la curiosité l’envahir et n’avait absolument pas envie de rentrer chez elle pour le moment. « Au fait, je m’appelle Sixtine. » Rajouta-t-elle avec un sourire, dans l’espoir de pouvoir au moins connaître le prénom du jeune inconnu.

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Sixtine avait toujours été relativement sociable et discuter avec des inconnus, ce n’était pas nouveau pour elle. Par contre, dans ces circonstances, c’était plutôt inédit. Rester seule dans un bar pour taper la discussion à un type qu’elle connaissait à peine, on ne pouvait pas dire que c’était le genre de choses qu’elle avait l’habitude de faire, déjà parce qu’à la base elle serait rentrée chez elle en même temps que ses amis, parce qu’en plus être seule à cette heure ce n’était pas l’idée du siècle, mais aussi parce que rien ne lui disait que Justin était un type bien sous tous rapport, qui ne lui voulait pas de mal. Soit, la brunette avait toujours eu le goût du danger, elle n’allait pas commencer à s’imaginer qu’elle risquait sa vie à chaque coin de rue, ce n’était absolument pas son genre. Plus d’une fois, son côté tête brûlée lui avait valu quelques conséquences plutôt désastreuses mais cela ne l’avait jamais freinée dans le passé. Elle avait comme philosophie de vie de ne pas se mettre de barrière, elle préférait se dire qu’elle avait fait une connerie plutôt que de se demander pendant des années si elle n’avait pas du essayer et quel aurait été le résultat si elle n’avait pas laissé la peur décider pour elle. Elle s’était donc approchée, l’air de rien, sans aucune idée précise en tête, pour discuter avec un type qu’elle ne connaissait absolument pas. Si son frère l’avait vue faire, il n’aurait sans doute pas approuvé mais ce n’était pas le genre de pensées qu’elle avait envie d’avoir à cet instant. Il lui fit un signe de tête pour l’inviter à s’asseoir et la jeune fille s’exécuta, le sourire aux lèvres, puis il se présenta, en complimentant son prénom. « Merci, enchantée Justin ! » Lança-t-elle avec enthousiasme, tout en écoutant attentivement ses paroles suivantes. Elle laissa échapper un rire à sa remarque et reprit, avec un haussement de sourcil et un petit air de défi : « Oh tu sais, ce n’est pas ça qui me ferait peur… Et entre nous, peut-être que je sais me défendre et que la demoiselle en détresse pourrait devenir la prédatrice du psychopathe. » C’était un peu l’image qu’elle aimait donner parfois. Elle avait confiance en elle Sixtine, mais elle n’avait jamais été confrontée à une situation qui l’obligeait à se défendre. Elle était grande, mais n’avait pas vraiment une force remarquable, bien au contraire, elle n’était donc pas vraiment certaine de savoir se défendre si elle y était obligée. Mais, Justin ne le savait pas, elle-même ne le savait pas et jouer à ce petit jeu l’amusait beaucoup. Dans tous les cas, c’était une image qui l’amusait beaucoup, elle était très féminine mais avait toujours été casse-cou, presque garçon manquée parfois et le coup de la demoiselle en détresse, ce n’était pas son délire. Si elle pouvait choisir entre devenir une femme guerrière style Lara Croft ou une pauvre femme faible qui attend de se faire secourir par son beau et sexy super héros, elle était d’avantage tentée par la première option. Il lui demanda si elle abordait souvent les gens comme ça. Elle haussa les épaules d’un air nonchalant. « Non, c’est rare, tu peux te considérer comme un privilégié. » Lança-t-elle, sans aucun sous-entendu, avec toute la franchise qui la caractérisait. Elle n’avait pas non plus envie qu’il s’imagine qu’elle passait son temps à écumer les bars pour discuter avec des beaux inconnus, ça faisait un peu mauvais genre. « C’est la première fois que je te vois dans le coin, tu es nouveau à Brisbane ? » Demanda-t-elle, curieuse. Elle sortait régulièrement et clairement, si elle avait déjà croisé Justin quelque part, elle s’en serait souvenue. Elle n’était pas spécialement physionomiste mais Justin était typiquement le type d’homme qui attirait son attention et franchement, c’était juste improbable qu’elle soit déjà tombée sur lui un jour. S’il était nouveau en ville elle ne pouvait que le comprendre. Après tout, cela avait été son cas quelques années auparavant et même si elle se liait facilement d’amitié, ce n’était pas forcément facile de trouver sa place à un endroit inconnu auparavant. Par chance, elle avait eu son frère pour passer du temps avec elle et lui faire découvrir la ville, mais rien ne disait que c’était le cas de Justin. Elle n’était pas spécialement dans un état d’esprit de séduction, elle ne le connaissait pas assez pour cela, mais si elle pouvait rendre service, lui montrer un peu son lieu de vie, lui donner de bons tuyaux sur les sorties du moment etc… elle ne dirait pas non. Qui sait ce qui allait advenir de leur relation ? Peut-être le début d’une histoire d’amitié ou même plus, qui sait ? Ou peut-être était-ce une simple rencontre de soirée, qui ne mènerait à rien. Sixtine espérait que non, au fond d’elle, cela pouvait paraître naïf mais elle sentait comme un léger feeling se créer et ne pouvait qu’espérer que ce dernier prendrait d’avantage d’ampleur avec le temps. Après tout, personne ne pouvait connaître l’avenir et c’était d’ailleurs plutôt excitant de se lancer dans ce genre de rencontres sans savoir où elle mènerait par la suite, quitte à devoir essuyer une déception, l’important était d’essayer, après tout.

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Justin était clairement rentré dans le jeu de la jeune Sixtine et comme ils étaient partis tous les deux, cela n’était pas prêt de s’arrêter. Ce n’était pas pour déplaire à la brunette qui devait avouer qu’en plus d’avoir la chance d’être en charmante compagnie, elle passait un très bon moment, inattendu, mais d’autant plus savoureux de par son côté imprévu. « Oh que oui, si ça se trouve j’en suis même déjà une.. » Répondit-elle, non sans une pointe d’amusement dans la voix. Elle ne savait pas vraiment quel rôle elle était en train de jouer, si elle s’était elle-même doucement glissée dans une séduction certaine, malgré elle, ou si elle profitait juste d’un moment inédit avec un homme qui, d’apparence, semblait avoir un caractère proche du sien. Toujours est-il qu’elle laissait le temps filer sans s'en rendre compte, qu’elle avait l’impression d’être soudainement dans une bulle et que l’envie de rentrer chez elle l’avait rapidement quittée. Sa réplique suivante eut pour effet de provoquer l’hilarité de la jeune demoiselle. Tout comme elle, il n’avait pas froid aux yeux d’oser ce genre de remarques face à une inconnu qui aurait pu fuir devant ce qu’elle aurait pu prendre comme une menace. Pourtant, l’effet fut contraire puisqu’elle eut beaucoup de mal à retrouver son sérieux. Elle s’arrêta finalement de rire, le fixa un instant en secouant doucement la tête et reprit, à voix basse, presque sur le ton de la confidence :  « Grave erreur, ne jamais parler de tes plans avant de les mettre à exécution, maintenant si tu me proposes de me ramener chez moi en voiture, je vais refuser et si je te vois ouvrir ton coffre, je vais crier tellement fort que tu vas devoir prendre tes jambes à ton cou. » Autant, elle doutait de ses capacités physiques, autant au niveau de la voix, elle n’avait aucun souci à se faire. Il n’y avait qu’à l’entendre, lorsqu’elle poussait un énième coup de gueule face à un type qui l’aurait bousculée ou lui aurait balancé une parole déplacée, tout le monde était en capacité de savoir que Sixtine était énervée à au moins 500 mètres de distance. D’ailleurs, c’était sûrement ça, sa meilleure arme. Il lui avoua alors qu’il était en effet arrivé en ville depuis peu et que de toute évidence, ils n’avaient pas été amenés à se croiser dans le passé. Elle haussa les épaules, ayant peu à peu en tête l’idée de lui proposer de lui faire visiter les profondeurs de la ville et de lui parler des quelques bons plans de soirée qu’elle connaissait, dans l’espoir de l’y retrouver, avant tout. Mais, pour le moment, elle gardait encore cela pour elle, histoire de ne pas lui laisser l’occasion de croire qu’elle faisait tout cela seulement pour le revoir, pour son intérêt personnel. « C’est bien ce que je me disais, si je t’avais vu avant, je pense que je m’en serais souvenue… enfin bref. » Elle se stoppa dans son discours, dans l’espoir de ne pas lui avoir clairement laissé sous-entendre qu’il lui plaisait et que forcément, cela aurait été inconcevable qu’elle le croise sans tourner la tête vers lui. Bien évidemment, il lui demanda d’en dire plus sur elle, ce qu’elle fit avec plaisir, même si elle se doutait que ce n’était certainement pas le sujet le plus passionnant à aborder. Elle avait une vie des plus banales, qu’elle aimait, certes, mais elle n’avait rien de très palpitant à raconter sur elle, même si elle l’aurait voulu.  « Moi je suis originaire de Houston, au Texas, je suis arrivée à Brisbane à mes dix-sept ans, j’ai pris mon envol un peu trop vite pour mes parents. » Les parents Smith ne s’en étaient probablement toujours pas remis d’ailleurs, mais Sixtine refusait de laisser quiconque influer sur ses décisions. C’était une jeune femme libre et indépendante, non seulement elle savait ce qu’elle voulait mais en plus, elle était systématiquement certaine que ses choix étaient les bons. Et si ce n’était pas le cas ? Et bien, elle apprenait de ses erreurs et se reprenait en main, tout simplement. Quoiqu’il en soit, le choix qu’elle avait fait d’emménager à Brisbane était, sans conteste, la meilleure décision qu’elle avait pu prendre de sa vie.  « Je suis venue rejoindre mon frère qui habite ici depuis longtemps déjà. Sinon, je suis étudiante en communication et wonder woman à mes heures perdues. » Elle avait plutôt abrégé ce qu’elle aurait pu dire sur sa vie, préférant ne pas le perdre dans de longs monologues ennuyeux, après tout le principal était dit. Et puis, si elle lui dévoilait toute sa vie maintenant, il n’aurait plus la curiosité d’en savoir plus sur elle et cela lui donnerait peut-être moins envie de la revoir un jour, qui sait ? Elle laissa un léger silence s’installer et reprit, tout naturellement, le sourire aux lèvres : « Et sinon, tu kidnappes souvent des jeune demoiselles ou tu as juste vu en moi la cible idéale ? Genre, je dois être flattée, ou un truc comme ça ? » Elle avait lancé cette série de question sur le ton de l’humour bien évidement, n’y croyant pas un mot. D’ailleurs, si elle avait cru une seule de ses paroles à propos du kidnapping, elle aurait mis les voiles depuis un petit moment déjà, casse-cou, téméraire oui, mais pas suicidaire.

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Si n’importe qui avait tendu l’oreille pour écouter les deux jeunes gens, il aurait probablement cru avoir atterri dans un univers parallèle. Cela ne faisait que quelques minutes qu’ils se connaissaient et pourtant, ils étaient partis dans un grand délire sans fin, comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Justin intriguait Sixtine autant qu’il l’amusait. La jeune fille avait beau être de nature très sociable, elle devait avouer qu’elle n’avait probablement jamais autant accroché avec quelqu’un de toute sa vie, dans un laps de temps aussi rapide. Justin avait quelque chose de différent, un léger mystère émanait de lui et il avait une allure qui pouvait paraître un peu détachée, alors qu’au fond de lui, tout semblait être différent. La jeune fille aurait voulu lui poser un millier de question tant l’attrait entre les deux était évidente, mais elle se contenait, histoire de ne pas tout gâcher, histoire de ne pas le laisser à penser qu’elle voulait le mettre dans son lit ou quelque chose du genre. Non, ce n’était absolument pas le comportement que la brunette avait l’habitude d’aborder et elle osait espérer que la relation naissante qu’elle venait de créer avec Justin n’était pas amenée à devenir quelque chose d’aussi futile qu’un simple coup d’un soir. Aux paroles du jeune homme, elle prit un faux air résigné, et tapa doucement du poing sur la table, continuant ainsi sa comédie comme elle l’avait commencée. « Zut alors, me voilà démasquée. » Le jeune homme reprit alors la parole en expliquant qu’à son niveau, il n’avait aucunement besoin de cacher ses intentions, mais que dans tous les cas, elle risquait de ne pas rentrer dans son coffre. Sixtine croisa les bras d’un faux air vexé.  « Est-ce un moyen de me sous-entendre que tu me trouves grosse ? Après, tu sais, le coffre n’est pas une obligation… Tu as des vitres teintées ? La banquette arrière ferait l’affaire et puis c’est plus confortable pour moi, après tout, je ne sais pas jusqu’où tu as décidé de m’emmener. » Et puis bon, la jeune fille était légèrement claustrophobe donc autant joindre l’utile à l’agréable… Si toutefois on considérait qu’être ligotée sur la banquette arrière d’une voiture pouvait être considéré comme quelque chose d’agréable. Toutefois, il y avait pire que Justin pour un ravisseur, physiquement parlant. Sans grande surprise, il chercha à en savoir plus sur la réplique qui lui avait échappée, par rapport au fait qu’elle n’aurait pu que se souvenir de Justin si il avait croisé sa route un jour. Prise au piège, Sixtine ne put jouer l’indifférence plus longtemps et secoua frénétiquement la tête, puis elle se stoppa, plantant son regard dans le sien. « Non ! Non… Au contraire, t’es vraiment… Super mignon, de ces personnes qu’on n’oublie pas comme ça. » Bon, qu’on se le dise, ce n’était absolument pas son genre de complimenter ainsi des hommes qu’elle connaissait à peine. Non, avec les hommes, Sixtine, c’était plutôt le genre de femmes qui aimaient se faire désirer, certainement pas l’une de ces filles faciles qui multipliaient les conquêtes et que n’importe qui aurait pu avoir dans son lit. Rapidement, elle se rendit compte de ce qu’elle venait de dire et surtout du fait que Justin risquait de lui rappeler un nombre incalculables de fois, s’ils avaient le plaisir de continuer à se côtoyer à l’avenir. La jeune fille avait sa fierté et elle préférait le prévenir tout de suite, même si, maintenant qu’elle avait commencé à découvrir le caractère du jeune homme, elle se doutait que ses propos ne changeraient probablement pas grand-chose à la situation. Au moins, elle aurait essayé, c’était déjà cela de prit. « Je refuse que tu te serves de cette remarque contre moi, ok ? Prends la comme un compliment, mais je risque de rapidement faire comme si je n’avais jamais prononcé ces mots. » Oui, elle était plutôt de mauvaise foi et n’avait même pas honte de l’avouer haut et fort. Si Sixtine n’assumait pas certains de ses propos, elle était juste du genre à balancer qu’il était tout bonnement impossible qu’elle ait balancé des absurdités pareilles et que donc, son interlocuteur devait forcément se tromper de personne. En réalité, il lui arrivait parfois de parler un peu trop, sans réfléchir et de se mettre dans des situations qui n’étaient pas vraiment à son avantage. La jeune fille sentit ses joues chauffer légèrement lorsqu’il la complimenta. Elle baissa la tête une seconde pour reprendre ses esprits, avant de se concentrer de nouveau sur Justin, en espérant paraître naturelle. Oui, elle appréciait ses compliments, non, cela ne lui faisait pas rien, mais elle ne voulait sûrement pas se ridiculiser en démontrant clairement que les paroles du jeune homme la touchait un peu plus qu’elles ne l’auraient dû. Naturellement, elle ne releva pas sa remarque et se contenta de hocher la tête lorsqu’il lui parla de ses études. Oui, elle les aimait et elle s’accrochait pour les réussir coûte que coûte, même si ce n’était certainement pas la meilleure élève de sa promo, ni la plus concentrée et encore mois la plus érudite. Contourner le sujet en parlant de Camil l’arrangeait plutôt pas mal à cet instant, il fallait l’avouer. « Mon frère est beaucoup plus âgé que moi, donc forcément ils étaient rassurés, ils savaient que j’étais entre de bonnes mains. » Parce qu’elle doutait clairement que si son aîné était tout juste majeur à l’époque, elle aurait eu beaucoup plus de mal à les convaincre. Imaginer la jeune fille, traîné dans les soirées étudiantes à tous justes dix-sept ans, ce n’était pas vraiment ce qu’ils voulaient pour Sixtine. Même si depuis, niveau soirées, elle commençait peu à peu à bien se rattraper. « Tant qu’à faire, autant choisir soi-même son bourreau, une jeune femme de mon âge, seule à cette heure… J’aime bien savoir ou mettre les pieds tu vois… Ne me remercie pas d’avoir mâché le boulot surtout, ça me fait plaisir. » Rajouta-elle, toujours sur le ton de l’humour bien évidement. Sixtine ignorait où leur délire allait s’arrêter, étant donné que Justin n’avait pas l’air plus apte à passer à une conversation normale qu’elle. C’était complètement surréaliste et autant dire que ce n’était certainement pas pour lui déplaire. Elle détourna une nouvelle fois le regard, avec un petit sourire gêné et reprit, sans pour autant laisser ses yeux se perdre dans les siens une nouvelle fois, pour le moment : « Je suis flattée, vraiment. Si la situation avait été différente, je pourrais presque croire que tu me dragues… » Cette fois, son regard se noya dans celui du jeune homme, son sourire s’agrandit, sa gêne un tantinet, également. « Mais ce n’est pas le genre de choses que font les types dans ton genre, les sentiments, tout ça, ce n’est pas votre délire, n’est-ce pas ? »  Elle essayait de tourner la situation en dérision, mais au fond d’elle, les compliments que lui faisait Justin faisait son petit effet et elle ne pouvait pas y être insensible.

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La situation leur échappait totalement, sans que l’un ni l’autre n’en prenne pleinement conscience. Ce qui devait être une rencontre banale, une discussion autour d’un verre entre deux inconnus était en train de prendre un tournant inattendu. Sixtine l’avait trouvé très attirant, au moment même où son regard s’était posé sur lui, elle s’était lancée mais pourtant, jamais elle n’aurait pu imaginer que cette attirance aurait pu s’avérer réciproque. Elle avait joué avec le feu, elle s’était dit qu’en ne connaissant rien de lui, il y avait peu de probabilités pour que la connexion se fasse instantanément entre eux… Et pourtant…. Leur côté joueur, leur humour était en train de basculer vers un jeu de séduction dont eux-mêmes n’étaient pas forcément conscients, pour le moment du moins. Instantanément, à l’écoute des paroles de Justin, Sixtine s’était mordillée la lèvre inférieure, dans un mélange de gêne et de plaisir à l’écoute de pareils compliments. Justin avait plutôt un physique et un tempérament de gros dur, peut-être un peu je-m’en-foutiste, ce qui ne pouvait que surprendre la jeune fille qui constatait que son comportement devenait de plus en plus différent de ce que le jeune homme laissait paraître. « Canon, carrément ? Ok je prends… Et va pour le coffre, on va dire que c’est une explication plausible, je te pardonne. » Répondit-elle, avec le sourire, sans poursuivre cette discussion plus longtemps. Elle était flattée, commençait même à être troublée et cela se ressentait peu-à-peu dans son comportement. Justin fit part de sa gêne suite aux compliments de la demoiselle, ce qui provoqua un sourire rayonnant sur le visage de cette dernière.  « Tu ne parais pas aussi impressionnable que ça, tu caches bien ton jeu… C’est dommage, j’aurais aimé te voir rougir, je trouve ça craquant… » Elle lui sourit, une nouvelle fois, non de façon moqueuse, mais plutôt tendrement. C’était étrange de ne connaître une personne que depuis quelques poignées de minute en ayant l’impression que cela faisait des années. Dans la tête de Sixtine, une petite voix lui soufflait qu’elle avait pris la meilleure des décision en allant aborder le jeune homme, que c’était juste devenu inconcevable qu’ils se quittent ainsi, après quelques minutes de complicité, sans chercher à se revoir. Sixtine, c’était quelqu’un qui s’attachait relativement vite aux autres, mais avec Justin, c’était encore plus flagrant, c’était comme une attraction, comme si quelque chose les liaient déjà alors qu’ils ne savaient presque rien de l’autre. L’attraction physique avait été bel et bien là depuis le départ, l’attraction de l’esprit était en train de devenir de plus en plus évidente. Elle se noyait dans son regard, elle était rayonnante, elle avait les yeux qui brillaient et ce petit air rêveur qu’elle n’empruntait que trop rarement. Sixtine, elle ne savait pas ce que c’était que l’amour, elle n’avait jamais eu la chance de connaître ce sentiment et tout ce qu’elle aurait pu dire à cet instant, c’était qu’elle était en train de perdre le contrôle complet de son corps et que son esprit était en train de partir loin, très loin, se façon totalement surréaliste. Il la provoqua, gentiment, en lui disant qu’elle ne savait pas dans quoi elle s’embarquait et qu’il était encore temps pour elle de partir. Son regard toujours ancré dans celui du jeune homme, son visage prit un air provocateur, bien que toujours attendrit. Si elle savait dans quoi elle s’embarquait ? Elle en rêvait justement… Est-ce que lui par contre, le savait ? Elle en doutait fortement. « Je suis une femme de défis Justin, rien ne me fait peur. Par contre, si tu pouvais me séquestrer un moment avant de m’éliminer, histoire que je profite un peu de mon ravisseur… » Le genre de phrases qui ne sortaient jamais de sa bouche, le genre de phrases qu’elle n’était plus capable de retenir devant Justin parce que clairement, il aurait pu aussi bien pu l’embarquer dans son coffre, elle n’avait absolument plus envie de se défendre à présent. Ce petit jeu qu’ils avaient commencés à jouer était en train de virer totalement en une situation qui n’avait rien d’habituelle. Elle avait vingt ans, tout juste, s’était toujours contentée de flirter avec des types de son âge, parce qu’elle le trouvait beaux, parce que c’était ce que l’on faisait à cet âge, parce que c’était en quelque sorte une découverte pour elle… Et puis, tout ceci venait d’être balayé par l’arrivée de Justin, qui venait de tout faire basculer, bien malgré lui. Justin mit à son tour les pieds dans le plat en affirmant clairement qu’il était peut-être en train de la draguer, tout en rajoutant que son passé l’avait peut-être rendu comme cela. Sixtine prit une inspiration, ne cachant plus sa gêne, elle détourna le regard un instant. « Ok… Un écorché vif à ce que je vois… On a tous eu nos sales expériences dans la vie, c’est aussi ce qui fait ce qu’on est en fin de compte… » Elle avait eu la chance d’être bien entourée toute sa vie, de n’avoir pas eu de sombres évènements qui auraient pu la traumatiser, mais elle était bien consciente ce que cela devait faire… Attendrie par la situation, elle releva doucement la tête et posa sa main sur la table, faisant pianoter nerveusement ses doigts sur cette dernière.  « Si vraiment tu cherches à me draguer, c’est plutôt réussi et sache qu’en ta présence, mon sourire risque de ne pas quitter mon visage… » Son regard se noya une nouvelle fois dans celui du jeune homme. Elle se retenait de tout son être de ne pas l’embrasser tant l’envie se faisait ressentir de plus en plus, au fil des minutes qui passaient. L’attrait était certain et mutuel de toute évidence, mais elle ne savait pas comment gérer cela. C’était tellement rapide, soudain, tellement contre sa nature, tellement incompréhensif… Elle prit de nouveau une profonde inspiration, tout en mordillant une nouvelle fois sa lèvre inférieure. « Dis-moi, est-ce que tu crois que ça peut arriver qu’un psychopathe finisse par ne plus rien contrôler, par perdre tous ses moyens devant celle qui devait pourtant n’être qu’une simple victime ? » Bien sûr, cette phrase sortie de nulle part n’était qu’une façon imagée de décrire ce qui était en train de se produire, de peut-être apprendre ce qui était en train de se passer dans le cœur de Justin à cet instant, si lui aussi était totalement chamboulé, en ce moment même. Une nouvelle fois, son regard se détourna, pour se poser sur sa main à elle, qui pianotait toujours nerveusement sur la table. Son esprit se perdit un instant, dans un univers parallèle. Elle reprit une profonde inspiration et machinalement, alors que la demoiselle releva la tête pour faire de nouveau face à Justin, alors que son regard se perdit de nouveau dans celui du jeune homme, alors que son rythme cardiaque s’accéléra soudainement, elle posa délicatement sa main sur celle du jeune homme, dans une recherche de contact physique dont elle avait cruellement besoin. « J’aime bien ce scénario… » Conclu-t-elle, à voix basse, le souffle court. Complètement envoutée, elle ne lâchait plus le regard du jeune homme, observant la moindre de ses réactions avec une appréhension certaine. Elle se sentait bien, elle s’était rarement sentie aussi bien, mais d’un autre côté, elle avait terriblement peur de se faire rejeter. C’était tout nouveau pour elle de ressentir autant d’émotions dans un laps de temps aussi court et le fait d’avoir l’impression de ne plus rien contrôler à cet instant était aussi agréable qu’inquiétant, en un sens.

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Le sourire ne quittait plus le visage de la jeune fille. Elle l’avait l’impression que le temps s’était soudainement arrêtés et que tout ce qui se trouvait autour d’eux avait totalement disparu, comme s’ils s’étaient soudainement retrouvés tous deux dans une bulle dont ils n’avaient aucunement l’envie d’en sortir. Habituellement, Sixtine aurait dû être rentrée depuis bien longtemps, Camil était peut-être en train de se faire un sang d’encre, peut-être même avait-il essayé de l’appeler, mais le portable de la demoiselle était au fond de son sac à mains et elle était bien loin de se soucier de tout cela, bien loin de cette réalité qu’elle avait chassé aussi rapidement que son regard avait croisé celui de Justin. Lorsqu’il lui précisa que si elle s’approchait un peu, elle verrait probablement sa gêne, Sixtine sourit de plus belle, amusée mais aussi totalement charmée par le jeune homme. « Ce serait pas un moyen détourné pour me demander de me rapprocher de toi ? » Demanda-t-elle d’un air légèrement taquin. Elle ne bougea pas d’un pouce de sa chaise pour autant, pourtant, ce n’était pas l’envie qui lui manquait, mais elle restait observatrice, attendant un signal de sa part. Elle avait toujours du mal à croire qu’elle puisse éventuellement attirer un homme tel que lui, sans doute se posait-elle trop de questions, mais elle était totalement chamboulée par tout ce qui se passait à l’intérieur d’elle-même à cet instant. Tout lui disait pourtant qu’elle lui plaisait, Justin lui-même lui avait fait remarquer, mais cela lui paraissait tellement irréel qu’elle restait bêtement à flotter sur son petit nuage, sans tenter la moindre approche supplémentaire, en espérant que lui-même allait se lancer, faire ne serait-ce qu’un pas vers elle. Cela l’obsédait totalement. Il précisa qu’il n’était plus capable de l’éliminer, en ajoutant qu’il voulait juste la laisser profiter de lui. Le sourire de Sixtine s’agrandit, elle avait l’impression d’entendre exactement ce qu’elle avait envie d’entendre, profiter de lui, c’était bien ce qu’elle était en train de faire et ce qu’elle espérait faire le plus longtemps possible d’ailleurs. Bien sûr, ils ne pourraient pas passer la nuit à se regarder dans le blanc des yeux, mais elle voulait que cela dure encore un moment et nourrissait l’espoir de pouvoir le dévorer encore du regard à l’avenir. Le petit jeu de séduction qu’ils avaient débutés quelques minutes auparavant devenait de plus en plus clair et peu à peu, les deux jeunes gens se rapprochaient en jouant un petit jeu qui mènerait probablement à une relation qu’ils n’auraient pu soupçonner quelques heures auparavant. Du moins, c’est ce que Sixtine espérait. Loin de vouloir simplement user de ses charmes et partir comme si de rien n’était, si elle avait pu le faire dans le passé, avec Justin, tout semblait prendre un chemin différent. « Alors c’est fini le délire du psychopathe sanguinaire, on passe à Bonnie & Clyde maintenant ? » Lança-t-elle, absolument pas réticente à cette idée. Elle était curieuse d’en apprendre plus sur Justin, elle craignait déjà le moment où elle devrait rentrer chez elle, en espérant qu’ils promettraient de se revoir bientôt, qu’il lui demanderait au moins son numéro de téléphone ou mieux encore, qu’il lui proposerait directement un rendez-vous, le plus rapidement possible. Une chose était certaine en tout cas, Sixtine ne comptait pas le laisser partir ainsi, en espérant recroiser sa route, elle ne voudrait pas rompre le contact, c’était incontestable… Sauf, bien sûr, si c’était ce que Justin désirait de son côté. Malgré le fait qu’ils étaient presque d’illustres inconnus, l’attraction était plus qu’évidente entre eux. Ils étaient clairement rentré dans un jeu dont ils ne voulaient absolument pas ce sortir, du moins, du côté de Sixtine, c’était certain. C’était aussi étonnant qu’excitant, Sixtine prenait sur elle pour le pas lui poser un millier de questions, pour ne pas lui dévoiler ce qu’elle ressentait au fond d’elle à cet instant. Tout ce qu’elle savait sur lui se limitait à son prénom et le fait qu’il était nouveau en ville, ni plus ni moins. Elle ignorait son passé, son âge (même si elle se doutait qu’il avait tout de même quelques années de plus qu’elle) et même le métier qu’il exerçait. Sixtine, ce n’était pas le genre de personnes à se formaliser, à se faire une mauvaise opinion d’une personne en jugeant sa vie et elle gardait l’espoir d’en apprendre plus très prochainement. Une chose était certaine, quoiqu’il pourrait lui annoncer, cela ne risquait pas de changer l’opinion de la demoiselle qui, étrangement, avait déjà une grande confiance en Justin. Après tout, s’il avait eu de mauvaises intentions, il aurait eu toutes les possibilités qu’il voulait pour les mettre à exécution. La jeune fille n’avait jamais réellement cru au coup de foudre, ou au fait d’avoir, sur la terre, une personne faite pour elle, réellement, une personne qu’elle était forcément amenée à rencontrer une fois dans sa vie et qu’elle ne quitterait jamais, une âme sœur en quelque sorte. Et là, tout à coup, elle venait de tomber sous le charme d’un parfait inconnu. Alors, coup de foudre ou non, destinée ou non ? Elle s’en fichait totalement, elle voulait juste profiter du moment présent et elle espérait au plus profond de son être qu’ils ne s’arrêteraient pas à cette soirée.   « En tout cas ça tombe bien parce que je ne pense plus être capable de résister ou même de crier très fort pour que tu te fasses repérer… » La dernière réplique qu’il prononça la chamboula d’avantage. Son rythme cardiaque s’accéléra et une gêne supplémentaire envahit la jolie brunette. Elle sourit, doucement, tourna la tête un moment et prit une profonde inspiration. Son regard se posa un instant sur leurs mains logées l’une dans l’autre, avant que ses yeux ne se pose de nouveau sur le visage de Justin. Elle resta silencieuse un instant, profitant de ce moment, sans trop savoir quoi répondre à cela. Elle avait qu’une envie à cet instant, c’était d’approcher son visage du sien pour l’embrasser, une bonne fois pour toute. Mais pas là, pas maintenant, de toute évidence, Justin semblait tout aussi perturbé qu’elle et gardait tout de même une barrière que Sixtine ne voulait pas briser seule. Elle avait cru comprendre qu’il avait vécu un passé compliqué, que de toute évidence il ne se livrait pas si facilement, elle ne voulait pas le brusquer et aussi, il fallait se l’avouer, la jeune fille savait se faire désirer. Après quelques seconde de silence, à le dévorer du regard, elle ouvrit la bouche, reprenant à voix basse : « Pourtant, tu essaies de le garder encore un minimum le contrôle, je me trompe ? » Elle avait pris un ton un tantinet taquin, tout en lui lançant un regard en coin, comme dans un air de défi. Elle commençait à se douter que, de son côté, Justin ressentait la même chose et qu’il prenait autant sur lui qu’elle prenait sur elle pour gérer la situation. Ils étaient là, à se fixer sans être capable l’un ou l’autre de se lâcher du regard, irrésistiblement attirés l’un vers l’autre par une force invisible. Les mains se Sixtine devenaient moites, en particulier celle qui lui servait d’unique contact physique avec Justin. D’ailleurs, dans un mouvement des plus naturelles, elle bougea cette dernière et entrelaça ses doigts avec ceux du jeune home. Elle perdit une nouvelle fois son regard dans celui de Justin et ajouta, avec un sourire : « J’aime bien cette sensation moi, de perdre tout contrôle… » Le contrôle, elle l’avait perdu depuis un moment déjà et n’avait fait de s’enfoncer dans ce sentiment de ne plus être maîtresse de ses faits et gestes au moment où elle avait été aborder Justin, sans trop savoir pourquoi. A cet instant, elle aurait dû être rentrée chez elle depuis un moment, elle aurait très certainement rejoint son lit, elle serait même peut-être déjà dans les bras de Morphée et pourtant, elle se trouvait là, sans trop savoir quoi dire, sans trop savoir quoi faire, sans trop savoir ce qui était en train de lui arriver.

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Be happy for this moment. This moment is your life.

@Sixtine Smith ft. @Justin Pierce

Justin avoua clairement que son intention était bel et bien de se rapprocher d’elle. En réalité, Sixtine ne pensait pas à cette réponse de sa part, pensant simplement le charrier, mais sans être aussi proche de la réalité. La demoiselle était totalement troublée, chamboulée et plus Justin lui faisait comprendre que ses sentiments étaient réciproques, plus elle perdait ses moyens. Alors comme cela, elle était déjà en train de devenir le point faible de Justin ? Elle sourit, doucement, à la fois flattée et quelque peu impressionnée par ce qui était en train de se passer. Tout devenait de plus en plus clair entre eux deux, clair au point où chacun semblait se demander quand l’un ou l’autre allait franchir un cap supplémentaire. Toutefois, elle faisait de son mieux pour ne pas se laisser déstabiliser, pour essayer de garder un minimum de contrôle d’elle-même, même si elle se doutait que cela ne durerait pas encore longtemps, si elle était le point faible de Justin, il était également en train de le devenir pour elle. « Fais attention que je ne sois pas tentée de m’en servir contre toi, Superman… » Lança-t-elle, avec une pointe d’ironie. L’ironie, c’était une bonne façon pour Sixtine de détendre l’atmosphère, elle qui était du genre à être à l’aise dans toutes les situations, à ne jamais se laisser déstabiliser, c’était loin d’être le cas face à Justin. Sixtine, ce n’était pas une maniaque du contrôle, au contraire, elle aimait beaucoup les imprévus et était la première à changer de programme et à partir dans tous les sens à la moindre occasion. D’ailleurs, elle prévoyait rarement des sorties à l’avance, elle avait toujours quelque chose qui venait systématiquement tout chambouler et si ce quelque chose ne venait pas de l’extérieur, c’était simplement elle qui n’en avait plus l’envie. La vie pépère métro-boulot-dodo, ce n’était clairement et indéniablement pas son truc. Sauf que, dans ce cas précis, elle aurait aimé être un tantinet plus apte à régir comme elle le désirait, juste un peu. Elle était forcée de se faire une raison, Justin provoquait en elle quelque chose qu’elle n’avait jamais réellement vécu jusqu’alors et ce sentiment semblait ne faire que de s’amplifier au fil des minutes, ce qui était à la fois jouissif et très perturbant. Il avoua ne pas aimer la tournure que prenait l’histoire de Bonnie & Clyde et préférer que Sixtine reste en vie… et lui aussi par la même occasion.  La demoiselle laissa échapper un petit rire face à cette remarque. Il est vrai qu’elle avait quelque peu omis ce détail en balançant sa réplique et que tout bien réfléchi, elle n’était pas vraiment pour le fait de finir de la même manière non plus.  « C’est vrai que ce n’est pas la fin la plus réjouissante qui soit… Et moi non plus je ne suis pas prête de te voir partir, j’ai déjà une chance immense de t’avoir rencontré ce soir, ne gâchons pas tout… » Elle pensait vraiment ce qu’elle venait de dire, même si elle ne connaissait Justin que depuis trop peu de temps, elle remerciait déjà le ciel d’avoir mis le jeune homme sur sa route…. Et elle se remerciait elle-même d’avoir fait le premier pas également, bien évidemment. Le seul contact de sa main, entrelacée dans celle de Justin mettait Sixtine dans tous ses états. Elle ne voulait absolument pas rompre ce lien, comme si sentir la peau du jeune homme contre la sienne, même une infime partie, lui était devenue vital, comme si elle avait attendu ça depuis bien longtemps déjà. Elle aurait aimé plus bien évidemment, elle espérait même que ce qui avait envahi ses pensées depuis quelques minutes allait se produire avant qu’ils ne soient contraints de se quitter, le moins de temps possible, bien évidemment, du moins, si c’était également ce que désirait le jeune homme.  « Alors ne contrôle plus rien… » Avait-elle simplement ajouté, alors que Justin venait de rompre soudainement le contact pour se lever et prendre place à côté d’elle. Alors que le jeune homme posa sa main sur la joue de la jeune fille, cette dernière sentit une soudaine chaleur l’envahir. Elle plongea une nouvelle fois le regard dans le sien et lui sourit, doucement, avant d’approcher, le plus naturellement du monde, son visage de celui de Justin. Elle ferma les yeux et leurs lèvres entrèrent enfin en contact, dans un baiser qui se montrait déjà particulièrement passionné. C’était étrange, la vitesse à laquelle les choses s’étaient produites et surtout, cette force qui les liait déjà l’un à l’autre, alors qu’ils se connaissaient à peine. C’était comme une évidence, comme si tout était déjà écrit depuis longtemps. Sixtine profitait de cet instant comme s’il était le dernier, elle savourait le goût des lèvres du jeune homme qu’elle aurait voulu garder sur les siennes pour toujours. Son parfum, le contact de sa peau contre la sienne, tout en lui l’enivrait totalement, lui prouvait que de toute évidence, elle ne s’était pas trompé en essayant de comprendre les sentiments qu’elle commençait à éprouver pour lui. Il faut dire aussi que, s’amouracher d’un homme dont on ne connaissait presque rien, c’était quelque chose qui plaisait énormément à Sixtine, qui aurait tout le loisir d’en savoir plus sur celui qui faisait battre son cœur, à l’avenir. Elle prit finalement sur elle pour séparer ses lèvres de celles de Justin, gardant son visage à quelques centimètres de celui du jeune homme, un sourire rêveur ne la quittant plus. Elle posa l’une de ses mains dans les cheveux du jeune homme, ses yeux le dévorant du regard. Elle resta ainsi un moment à l’observer, avec un sourire serein, tout en étant toujours plus chamboulée. Son rythme cardiaque n’avait cessé d’augmenter, des frissons la parcouraient entièrement et elle prenait réellement sur elle pour ne pas mêler une nouvelle fois ses lèvres avec celles de Justin. Elle ne s’en lasserait pas, jamais, elle le savait d’ores et déjà. « J’ai jamais autant aimé perdre tout contrôle… » Ajouta-t-elle, à voix basse, toujours le sourire aux lèvres. Elle resta encore quelques instants à le fixer silencieusement puis, n’en pouvant plus, elle s’approcha de lui à nouveau pour déposer un délicat baiser sur ses lèvres. En le rompant, elle plongea de nouveau son regard dans le sien. « Dis-moi qu’on ne se contentera pas de ce moment… Qu’on oublie le kidnapping et qu’on devient deux solides alliés, du côté obscur si tu le souhaites, mais dis-moi juste que ça ne se terminera pas maintenant et qu’on se reverra… » Malgré tout le bonheur qu’elle ressentait à cet instant et la façon dont elle avait réussi à tourner sa phrase en dérision, elle avait besoin de se rassurer. Après tout, elle ne connaissait Justin que très peu et elle avait aussi besoin de connaître ses intentions à lui. Avec le jeune homme, Sixtine, elle ne voulait pas se contenter d’un flirt, elle ne savait pas où cela la mènerait mais elle espérait le revoir, plus que tout. Elle se doutait bien que le jeune homme ne semblait pas être amateur des coups d’un soir, qu’il ne comptait sûrement pas la mettre dans son lit et disparaître, mais elle avait juste besoin de l’entendre de sa bouche, pour pouvoir s’abandonner dans ses bras pour de bon, le plus longtemps qu’elle le pourrait.

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