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 Truth doesn't make a noise ≈ John

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Message(#) Sujet: Truth doesn't make a noise ≈ John Truth doesn't make a noise ≈ John  EmptyVen 9 Aoû 2019 - 13:42



Truth doesn't make a noise
Quinn Callahan & John Williams

24 Mai 2001, Brisbane.

Quinn sentit le rythme de son cœur accélérer alors qu’elle approchait du café phare de Logan City. Un lieu où elle n’avait encore jamais mis les pieds, même si elle était déjà passée devant à quelques occasions. Depuis son retour à Brisbane trois ans plus tôt, l’étudiante avait à cœur de redécouvrir la ville où elle avait vu le jour. Mais ce quartier étant situé un peu loin de l’université et de chez ses grands-parents, elle n’avait pas réellement eu l’opportunité d’entrer dans ses boutiques et autres lieux publics. Et aujourd’hui pourtant, Quinn s’apprêtait à vivre un moment plein d’émotions au Death Before Decaf.

Tout avait commencé deux semaines plus tôt. Ses parents, son frère et sa belle-sœur s’étaient tous arrangés pour rejoindre Brisbane afin de fêter ses vingt ans, lui faisant la plus belle surprise de sa vie. Avec la complicité de chacun, Kate avait préparé un magnifique montage photos et vidéos, de sa naissance à aujourd’hui. Quinn en avait eu les larmes aux yeux, submergée par les souvenirs. Les clichés la montraient à divers moments, en Australie comme aux Etats-Unis, en famille ou avec ses amis. Et l’un deux en particulier revenait souvent sur ce qui datait d’avant le déménagement : John. Quinn n’avait pu s’empêcher ressentir un pincement au cœur en se voyant avec lui, tous deux si souriants et si complices, comme si rien ne pourrait jamais les séparer. Elle se sentit coupable de l’avoir repoussé puis abandonné sans aucune explication, même si à cette époque, ils n’étaient que des enfants…
C’est à cet instant précis qu’elle avait pris une décision : maintenant qu’elle était revenue à Brisbane, elle essaierait de le retrouver, en espérant qu’il n’ait pas lui-même décidé de s’expatrier. De fil en aiguille, elle avait réussi à découvrir son lieu de travail actuel : le Death Before Decaf.

La jeune femme s’installa en terrasse, un peu en retrait des autres tables, et attendit, serrant dans sa main gauche la photo qu’elle avait fait imprimer pour l’occasion. Elle était occupée à observer les passants dans la rue, ignorant son rythme cardiaque qui s’emballait toujours, lorsqu’une ombre se glissa au-dessus d’elle. Une voix masculine la salua poliment et lui demanda ce qu’elle souhaitait boire. Lorsque ses yeux se posèrent enfin sur son interlocuteur, elle eut beaucoup de mal à ne rien laisser entrevoir. John était là. Son Johnny, le petit garçon avec lequel elle avait vécu tant d’aventures, passé tant de bons moments. Bien sûr, il avait changé, mais elle le reconnaissait. En serait-il de même pour lui ? Quinn en doutait : contrairement à elle, il n’avait sûrement pas eu l’occasion de retomber sur d’anciennes photos récemment. Et s’il l’avait oubliée ?

Elle chassa cette pensée négative et se força à sourire. « Bonjour. » Sa voix était plus rauque qu’elle ne le pensait. Elle se racla la gorge, l’air de rien, avant de reprendre. « Je prendrai un cappuccino, merci. » Remarquait-il son état perturbé ? Ses yeux brillants ? Et elle, que faisait-elle à se commander une boisson comme si de rien n’était ? Était-ce la meilleure façon de l’aborder ? Devrait-elle lui révéler son identité maintenant ? Quand il reviendrait ? Ou était-il mieux d’attendre qu’il termine son service et soit plus disponible ? Sur le chemin, elle avait beau eu se dire qu’elle devrait y aller au feeling, maintenant qu’elle se trouvait au pied du mur, les questions n’avaient de cesse de l’assaillir.

@John Williams


Dernière édition par Quinn Callahan le Lun 12 Aoû 2019 - 14:36, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Truth doesn't make a noise ≈ John Truth doesn't make a noise ≈ John  EmptyDim 11 Aoû 2019 - 0:11


Truth doesn't make a noise ≈ John  Source

Les jours se suivent et se ressemblent tous, à quelques détails près. Deux ans déjà se sont écoulés depuis que tu as quitté le domicile familial. Deux ans que tu te sens libérés de l'emprise de tes parents. Toutefois, tu te sens tellement coupable d'avoir laissé ta mère avec un mari qui la frappe et la terrorise en permanence. T'éloigner d'eux a été certainement la meilleure décision de ta vie, pas la plus facile mais la meilleure c'est certain. Depuis deux ans, tu squattes le studio d'un ancien camarade de lycée partis en mission militaire. Il t'as laissé habiter son appartement parce que tu es tout simplement des amis. Ça ne sera que provisoire, à partir du moment où ce dernier reviendra de mission, il reprendra son appartement. Et toi, tu devras trouver un autre endroit où dormir et vivre. Pas question de retourner chez tes parents. C'est le dernier endroit sur cette planète où tu désires vivre. Aujourd'hui, t'es loin de t'en douter mais ta journée va te faire vivre un grand moment d'émotion. Quelque chose de complètement inatendu. La nuit que tu viens de passer fut longue et courte en même. Longue parce que tu n'es pas parvenu à fermer l'oeil avant trois heures du matin et courte au niveau du sommeil réparateur. Lorsque ton réveil sonne aux alentours de onze heures, tu l'éteins tapant un bon coup dessus avec ta main. Un léger grognement s'échappe de tes lèvres alors que tu viens attraper ton cellulaire afin de vérifier l'heure et faire un très rapide tour sur tes réseaux sociaux. Pas de messages, ni d'appel. Téléphone qui vole à côté de toi dans le lit, tu te lèves à contre coeur. Dans le petit espace cuisine, t'attrape une tasse à peu près propre sur le rebord de l'évier et viens te servir une très grande tasse de café que tu fais réchauffer au micro ondes. Cet appartement a beau ne pas être le tien, t'as tout de même pris rapidement tes marques. Tous les jours, depuis plusieurs années, tu ne cesses de penser à ton amie d'enfance. Celle que tu connais depuis que vous êtes gosses et haut comme trois pommes. Quinn te manque tellement. Elle était celle à qui tu te confiais quand ça n'allait pas ou même quand les choses allaient bien. En déménageant sur un autre continent, tu as perdus ton amie. Elle te manque tous les jours, tu donnerais tout ce que tu possèdes pour qu'elle revienne ici, à Brisbane avec toi ou pour simplement aller la voir. Le billet d'avion est bien trop excessif pour toi. Tant pis. Dans un coin de la pièce principale, tu te saisis de ton sac à dos contenant les quelques affaires que tu n'as pas encore déballées. Des souvenirs de ton enfance auxquels tu tiens. Comme les quelques rares photos de ton amie et toi que tu contemples en sirotant ton café, silencieusement. Ce sont tous d'excellents souvenirs. C'est avec le coeur lourd que tu viens te préparer à aller travailler dans ce café où tu as commencé il y a quelques semaines à peine. C'est loin d'être le travail de tes rêves mais il n'y a pas de sous métier. Tout travail mérite salaire.
Les clients habituels du DBD sont là. Certains assis au bar, d'autres à leurs tables qu'ils occupent jour après jour. Tu t'occupe de les servir le plus rapidement possible. T'as pas besoin qu'un client mécontent du ton service aille se plaindre à ton boss. Ta collègue s'occupe de la salle, toi, tu préfère aller dehors servir les clients en terrasse. Table après table, tu fais le tour afin de te renseigner sur les attentes des clients. Tu les sers en faisant, le plus rapidement possible, les allers et retours de l'extérieur vers le bar. Dernière table avant de pouvoir t'octroyer une pause. Sans même regarder la demoiselle, tu t'adresses à elle. "Vous désirez ?" Lorsque cette personne te salue, tu reconnais a voix. Cette voix que tu reconnaitrais parmi milles autres. Ton regard se pose sur la demoiselle. Tu crois rêver. Tu n'en crois pas tes yeux, c'est elle, elle est bel et bien là. Il s'agit de Quinn, cette amie à qui tu penses quotidiennement. Souvent, lorsque vous vous retrouviez le matin devant le portail de l'école, vous vous racontiez vos vies respectives. Elle a été la première à découvrir l'enfer que tes parents t'ont fait endurés depuis que t'es en âge de te débrouiller tout seul. Tu te hâte d'aller récupérer sa boisson et de revenir rapidement vers elle, t"asseyant an face d'elle "Quinn ? C'est bien toi ? Attends pince moi, je rêve non ?!" T'es pétrifié sur place, tu n'ose plus bouger. Ton regard se pose sur la demoiselle en face de toi. Ton coeur bat fort et se serre doucement. T'es à deux doigts de fondre en larmes mais ce seront des larmes de joies. Quinn est là, elle est revenue. Un sentiment de bonheur t'envahis soudainement. Tu sais que vous devez parler, elle doit s'expliquer sur les raisons de son départ. Tu n'as jamais compris pourquoi elle est partie, du jour au lendemain, sans dire un mot. "Je croyais ne jamais te revoir .." Lâches-tu dans un soupir de soulagement.

@Quinn Callahan


Dernière édition par John Williams le Mar 27 Aoû 2019 - 14:01, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Truth doesn't make a noise ≈ John Truth doesn't make a noise ≈ John  EmptyLun 12 Aoû 2019 - 14:45


Quinn passa sa commande, leurs regards se croisèrent, et il y eut un court instant de flottement. Occupée à se débattre intérieurement avec toutes ses questions, la jeune étudiante ne passa néanmoins pas à côté du changement d’expression de John. Cela n’avait duré qu’une fraction de seconde, puis il avait repris contenance et se dirigeait maintenant vers l’intérieur du café, sans doute pour aller chercher son cappuccino. Les doutes de Quinn l’assaillirent un peu plus. Se pouvait-il qu’il l’ait reconnue malgré toutes ces années d’absence ? En dix ans, son visage avait changé mais ses traits demeuraient les mêmes. Après tout, elle aussi l’avait tout de suite repéré, sans même savoir si d’autres serveurs travaillaient au même moment. Elle n’avait pas hésité du tout.

Pourtant, quelque chose en elle l’empêchait de croire que c’était vrai, qu’il savait qui elle était. Sa culpabilité, sans doute. Quinn l’avait abandonné, était partie sans un mot, alors elle ne méritait pas que John se souvienne d’elle, au contraire. Elle mériterait qu’il lui serve sa boisson comme si de rien n’était, parce que ça la ferait souffrir. Et elle devait payer pour ce départ précipité, sans explication, même si à l’époque, elle n’avait que dix ans. La jeune femme étudiait la biologie marine, pas la psychologie, toutefois elle mettrait sa main à couper qu’un professionnel aurait fait exactement la même analyse. Elle pouvait remercier sa perspicacité pour ça…

Finalement, peu importait ce qu’elle pensait, les faits étaient là : John revint plus vite que l’éclair et posa une tasse devant elle avant de s’asseoir sur la chaise d’en face. Le cœur de Quinn se mit à tambouriner dans sa poitrine. Car maintenant, il n’y avait plus aucune incertitude à avoir – pour quelle autre raison se serait-il installé à sa table ? Il prononça son prénom, lui provoquant une décharge qui remonta le long de son échine. Cela faisait tellement longtemps qu’elle ne l’avait pas entendu l’appeler. Il lui demanda si c’était bien elle. Quinn aurait voulu répondre mais aucun son ne sortit de sa gorge serrée. Alors, il lui avoua qu’il pensait ne jamais la revoir, l’air à la fois soulagé et rempli d’émotion, comme si lui aussi avait attendu ce moment depuis toujours. Et ce fut ça précisément qui l’acheva d’un coup. Ses yeux s’embuèrent et les premières larmes roulèrent sur ses joues. Des larmes qu’elle était incapable de retenir. Elle aurait voulu pouvoir se lever et le serrer dans ses bras, mais ce n’était ni le lieu, ni le moment pour John, qui se trouvait en plein milieu de son service au café. Alors, elle se contenta de tendre sa main pour attraper la sienne. Elle avait besoin de se retrouver à son contact.

« Je suis tellement désolée, si tu savais… » Quinn essaya tant bien que mal de ne pas se laisser aller, même si cela lui demandait beaucoup d’efforts. Ils se trouvaient en public, elle n’avait pas envie de mettre son ami mal à l’aise en éclatant en sanglots. « Tu m’as tellement manqué. J’aurais dû mettre ma peur de côté et essayer de te retrouver avant… Et surtout, j’aurais jamais dû t’abandonner. » Elle replongea finalement son regard humide dans le sien. « Je te demande pardon, John. » Si elle voulait aller de l’avant et repartir sur de bonnes bases avec lui – en supposant qu’il en ait lui aussi envie, alors Quinn avait besoin de ça. D’effacer l’ardoise, de laisser le passé où il était. Elle attendit sa réponse avec une appréhension telle qu’on aurait pu croire que sa vie en dépendait.

@John Williams
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Message(#) Sujet: Re: Truth doesn't make a noise ≈ John Truth doesn't make a noise ≈ John  EmptyLun 12 Aoû 2019 - 23:54


Truth doesn't make a noise ≈ John  Source

Elle est là, devant toi. Tu ne pensais jamais la revoir un jour et pourtant, elle est là. Quinn, ton amie d'enfance. Celle à qui tu te confiais sans craindre d'être jugé. Celle qui te connait par coeur, lisant en toi comme un livre ouvert. Vos regards se croisent, tu n'en crois pas tes yeux. C'est impossible que ça soit elle. La jeune femme se trouve aux Etats-Unis en ce moment-même. En allant chercher sa commande, tu te rends bien compte que la demoiselle est bel et bien là, tu ne rêves pas. In sourire des plus idiots s'affichent sur ton visage d'enfant brisé. T'as beau avoir vingt ans, t'es toujours cet enfant brisé par le manque d'amour de la part de ses parents. Un quart de seconde s'est écoulé entre le moment où t'as réalisé que Quinn était réellement là, dans ce café où tu bosses et qu'elle vient de te commander un cappuccino. C'est drôle, c'est ta boisson préférée également. La caféine c'est comme une drogue, tu ne saurais t'en passer. La jeune femme t'as abandonnée, du jour au lendemain, elle est partie. Tu n'as jamais su pourquoi. Des amis, t'en as jamais eu des tonnes. Quinn faisait partie de ces rares personnes à qui tu tenais et pour qui tu aurais tout donné. Même lui offrir un rein ne t'aurais pas dérangé. T'aurais certainement été capable de te sacrifier pour elle. Et Quinn, elle a préférée partir. Te laissant ici, dans cette ville, tout seul. Tu lui en veux tellement. Tu pourrais faire comme si de rien était, comme si tu ne l'avais pas reconnu et t'en aller à ton tour, loin d'elle. Oui, elle l'aurait mérité. Mais t'es pas comme ça, t'es pas rancunier à ce point. Lorsqu'elle était partie, tu n'avais que dix ans. T'en as vingt aujourd'hui. Dix ans se sont écoulés. Dix ans durant lesquels t'aurais bien eu besoin de ton ami pour te soutenir. L'ambiance chez toi allait de pire en pire. Des cris, des pleurs, des coups. Tu passais le plus de temps possible à l'extérieur afin d'éviter de croiser tes parents qui se déchiraient à mesure que les années passaient. Dès tes dix-huit ans, t'as pris tes affaires et t'es partis sans te retourner. T'es même certain de ne pas leur manquer. Aujourd'hui, ta mère se trouve internée dans un centre pour femmes battues, tu ne lui rends visite qu'une à deux fois par an et cette dernière ne te reconnait plus. Ton père, tu n'as plus aucun contact avec lui. D'après certaines rumeurs, monsieur Williams aurait refait sa vie. La pauvre, si elle savait dans quoi elle s'embarquait avec ton paternel.
Te revoilà près de Quinn. Tu poses la tasse devant elle et vient t'assoir en face d'elle. C'est l'heure de ta pause et tous les clients sont servis de toute façon. Personne n'ose parler. Un silence légèrement gênant vient se mettre entre vous. Tu l'observe, elle a tellement changé et pourtant, c'est bien elle. Tu la reconnais de part son visage d'enfant. Elle a les mêmes cheveux couleur du soleil qu'à l'époque. Ton coeur s'emballe. Pour une surprise, s'en est une. Tu ne t'attendais pas à la revoir un jour, t'en pleurerais de joie. Quinn a les yeux remplis de larmes, elle te prend la main et tu les serres fortement dans les tiennes. "Ne pleure pas .. S'il te plait .." Tu refuses que des larmes viennent ruiner son si joli visage. Tant pis pour les autres, tu fais le tour de la table et, accroupi devant elle, tu la serres dans tes bras, déposant un baiser sur son front au passage. « Tu m’as tellement manqué. J’aurais dû mettre ma peur de côté et essayer de te retrouver avant… Et surtout, j’aurais jamais dû t’abandonner. » Ce qui est fait est fait, on ne pourra pas revenir en arrière malheureusement. Le dicton "se quitter pour mieux se retrouver" prend tout son sens à cet instant. Dix ans ont passés, de leau a coulée sous les ponts. Tu reviens te remettre sur ta chaise, reprenant ses mains dans les tiennes. Elle a les mains glacées. "Je t'en ai tellement voulu de me laisser seul Quinn .. Si tu savais .. j'aurais au moins aimé avoir une lettre, une explication sur ce départ précipité .." Tu lui parles le plus honnêtement possible. Tu lui ouvre ton coeur, lui avouant à quel point tu as été malheureux de devoir continuer à avancer sans elle. "Avec le temps, je t'ai pardonné .. Je t'ai écris des dizaines de lettres, comme je ne savais pas om les envoyer, je les ai toutes gardées .." Elles sont soigneusement rangées dans une vieille boite à chaussures, tout en haut de ton placard contenant tes fringues. Si elle souhaite que vous repartiez sur des bonnes bases, la jeune femme va devoir être honnête avec toi et te dire la raison qui l'a poussé à partir. Tu t'attends à tout même au pire.

@Quinn Callahan


Dernière édition par John Williams le Mar 27 Aoû 2019 - 14:02, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Truth doesn't make a noise ≈ John Truth doesn't make a noise ≈ John  EmptyMer 14 Aoû 2019 - 15:59


Je prends ses mains dans les miennes en appréhendant sa réaction. J’ai peur qu’il me repousse, même si l’expression gravée sur son visage semble plutôt indiquer qu’il est heureux de me revoir. Mais je ressens très vite la pression de ses paumes comme une invitation à me rassurer. Mieux encore : il remarque les premières larmes d’émotion qui roulent sur mes joues et me prie de ne pas pleurer, ce qui m’arrache un mince sourire. Malgré les dix longues années qui se sont écoulées, il déteste toujours me voir triste. Finalement, il quitte sa chaise et la panique m’envahit soudain. En bonne pessimiste que je suis sur nos retrouvailles, je m’imagine tout de suite qu’il est content d’avoir recroisé ma route mais qu’il ne souhaite pas aller plus loin. Je m’attends alors à ce qu’il me tende la note de mon cappuccino avant de me dire au revoir, insensible à la douleur qu’une telle chose provoquerait chez moi. Une petite voix dans ma tête, légèrement plus sensée, préfère l’idée qu’il n’a tout simplement pas le temps de discuter maintenant car il est en plein service, et qu’il va me proposer de se retrouver plus tard. En revanche, jamais je n’aurais pensé qu’il fasse le tour de la table pour me prendre dans ses bras. Je réponds à son étreinte en m’accrochant à lui comme à une bouée de sauvetage. Il m’embrasse sur le front et je perds toute notion de retenue. J’essaie tant bien que mal de lui parler à travers mes sanglots, de lui dire à quel point je suis désolée de l’avoir abandonné. Je lui demande un pardon que je pense ne pas mériter, avec le fol espoir qu’il me l’accordera quand même. Sans m’en rendre compte, je suis en apnée, attendant de sombrer ou de respirer à nouveau en fonction des prochains mots qu’il choisira de m’adresser.

Il s’installe à nouveau face à moi. Je jette un regard rapide aux alentours pour m’assurer qu’aucun autre client ne fait vraiment attention à nous. L’espace d’un instant, je me félicite d’avoir choisi une place un peu en retrait. John reprend la parole alors que je sèche mon visage trempé et mes yeux rougis. Il m’avoue m’en avoir voulu. Je prends un coup au cœur, mais je m’y attendais. Quoi de plus normal ? A sa place, je n’aurais pas réagi différemment. Je le laisse continuer, mais au lieu de me faire des reproches justifiés, il admet m’avoir écrit, et avoir fini par me pardonner. J'ai la sensation de reprendre mon souffle. « Je serais heureuse de pouvoir lire ces lettres un jour, si tu le veux bien. » Je plonge mon regard dans le sien et ajoute, un sourire aux lèvres. « Et tu pourras même les déposer directement dans ma boîte aux lettres. » Un sous-entendu comme un autre pour lui signifier que je ne suis pas de retour à Brisbane juste pour des vacances. Cette pensée me guide vers une nouvelle, moins agréable. Car oui, j’ai emménagé de nouveau ici il y a trois ans déjà. Comment ai-je pu être aussi stupide, à ne rien faire pour reprendre contact de peur qu’il ne veuille plus entendre parler de moi ? Si je m’étais montrée plus courageuse, j’aurais recontacté John bien avant, et aujourd’hui nous serions peut-être déjà redevenus des amis.
Et c’est à cet instant précis, du haut de mes vingt ans, que je me fais la promesse de ne plus jamais me laisser guider par mes doutes, quels qu’ils soient.

J’observe l’intérieur du café, me demandant si le patron de John est dans le coin. Je n’ai pas envie qu’il se fasse réprimander par ma faute. Je lui demande finalement. « Tu as quelques minutes devant toi ? Sinon, on peut se donner rendez-vous quand tu auras fini… J’ai tellement de choses à te dire… » Je sors la vieille photo aux coins un peu abîmés de la poche de ma veste et la pose sur la table. Le cliché montre deux gamins de neuf ans couverts de farine, la bouche pleine de chocolat fondu, qui rient aux éclats. C’était chez moi, quelques semaines avant que tout ne bascule. Ma passion pour la cuisine me vient de ma mère, et à cette époque, elle aimait beaucoup nous faire participer, Johnny et moi, à la préparation de ses différents gâteaux. Et nous, on en profitait toujours pour tourner ces séances de pâtisserie en bataille d’ingrédients avant de nettoyer les ustensiles à notre façon. Je ramène mes pensées au présent et pose un doigt sur la mini Quinn du papier glacé. « J’aimerais que tu saches enfin pourquoi cette petite fille qui tenait tant à toi t’a rejeté du jour au lendemain avant de disparaître. »

@John Williams
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Message(#) Sujet: Re: Truth doesn't make a noise ≈ John Truth doesn't make a noise ≈ John  EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 13:01


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Se quitter pour mieux se retrouver. T'as toujours eu du mal à comprendre la signification de ce proverbe. Aujourd'hui, il prend tout son sen. Une grande sensation de bien-être s'empare de toi, t'es tellement heureux de revoir Quinn. Dix ans ont passés, dix ans se sont écoulés. Et la voilà, en face de toi. T'aurais pu te mettre à pleurer, tu te retiens et serres les mains de ton amie dans les tiennes. Ses mains sont glacées, tu tentes de les réchauffer. Ton égo aurait pu te tenir loin d'elle, faire comme si tu ne la connaissais pas et lui en vouloir encore aujourd'hui. La vérité est tout autre. Quinn c'est comme ta soeur, ta confidente. Elle connait le moindre de tes secrets, tu n'as pas peur qu'elle puisse te trahir en les racontant à qui que ce soit. Tu as confiance en elle, même si la jeune femme t'as blessé en s'en allant du jour au lendemain. Pas un mot, pas une lettre. Rien. Elle ne t'as rien laissé en guise d'explication. T'aurais cru recevoir au moins un email, un message sur ton cellulaire. Durant des jours, t'as attendu accroché à ce téléphone mais rien. Elle ne t'as jamais rien envoyé alors t'as continué de vivre. Ou de tenter de vivre plutôt. En dix ans, il s'en est passé des choses dans ta vie. Notamment ton départ, sans regret, de l'appartement familial et l'internement de ta mère. T'aurais bien une besoin de te confier à quelqu'un, à Quinn surtout. Il n'y a qu'elle à qui tu fais entièrement confiance. S'il y a bien une chose que tu détestes, c'est de voir des larmes ruiner le joli visage de la jeune femme. Tu passes ton pouce sur sa joue, essuyant les quelques larmes qui s'échappent de ses yeux. "Ne pleure pas .." Répètes-tu à voix basse. Depuis longtemps, une sensation de bien-être s'empare de toi. T'as l'impression que tout ira mieux dans ta vie, comme si avec elle ta vie n'en sera que plus belle. Ou du moins, elle le sera mais en apparence seulement. Tu la serres dans tes bras, Quinn s'accroche à toi comme si elle refusait que tu partes loin d'elle. T'es jamais partis toi, c'est elle qui t'as laissé. Un dernier baiser sur son front, tu retourne t'assoir à ta place, juste en face d'elle. Tu ne veux pas la laisser, t'es persuadé que tout cela n'est qu'un rêve. Si ça en est un, tu refuse de te réveiller. Tu refuse de perdre la jeune femme encore une fois. "Dis-moi que tu ne vas pas t'en aller encore une fois .. Dis-moi que tu restes .." La supplies-tu, les larmes te montant aux yeux. Continuant sur la lancée des confidences, tu lui avoues lui avoir écrit tout un tas de lettres durant dix ans. Ces lettres que tu possèdes encore, soigneusement rangés dans tes affaires pas encore déballées. Ta main continue de serrer celle de ton amie, un sourire des plus idiots plaquées sur ton visage. "Ou sinon, viens chez moi ..  Viens et tu pourras les lire .." Ce n'est pas réellement chez toi, ça le sera jusqu'à ce que ton ami rentre de sa mission militaire. Il t'as bien dit de faire comme chez toi. De faire ce que tu veux, quand tu veux et, même, d'inviter qui tu veux. "Par contre, t'attends pas à un palace .. Jsquatte chez un pote pendant son absence.." T'as même pas de quoi te payer ton propre logement. Pathétique ! Tu n'aurais certainement pas dû acheter cette moto avec tes trois premiers salaires, t'en avais tellement envie que tu n'as pas su résister à la tentation. Lorsqu'elle mentionne cette boite aux lettres, tu sais qu'elle revient pour de bon et pas seulement pour les vacances. Tu n'arrive pas à te défaire de ce sourire idiot qui s'est affiché sur ton visage. T'ignore depuis combien de temps elle est de retour. Tu t'en fiche pas mal, l'important c'est qu'elle soit là et qu'elle ne compte plus jamais te laisser. "T'es arrivé depuis quand .. ?" Si elle a déjà trouvé un logement, t'imagine que ça ne fait pas si longtemps que ça. Un mois, au minimum. Peut-être même un an et, dans ce cas, pourquoi ne t'as-t-elle pas recontacté plus tôt ? Légèrement déçu, tu tentes de ne rien montrer à ton amie. « Tu as quelques minutes devant toi ? Sinon, on peut se donner rendez-vous quand tu auras fini… J’ai tellement de choses à te dire… » Effectivement, il y a énormément de choses que vous devez vous dire. Tu as des tas de choses à lui raconter, tu ne saurais par où commencer. "Je suis pas sûr que quelques minutes suffisent .. Je finis dans deux heures. On va chez moi et là, on pourra parler de ce qu'il s'est passé en dix ans .." De nombreuses fois tu as imaginé ces retrouvailles et de nombreuses fois tu as imaginé lui tourner le dos, ne trouvant pas la force de la regarder en face. La vérité est différente. Quinn est là, en face de toi et te voilà en train de lui accorder ton pardon. Ça fait bien longtemps que tu lui as accordé en fait, tu refusais simplement de te l'avoue. T'as eu bien trop mal à accepter son abandon. Une vieille photo vient se poser devant tes yeux. Un cliché représentant deux gamins, Quinn et toi, à peine âgés de dix ans. Vous êtes couverts de farine, du chocolat fondu partout autour de la bouche. C'est d'ailleurs une des seules fois où tu as tenté de faire un gâteau mais le faire avec ton amie d'enfance te semble être une excellente idée. À défaut d'avoir réussi le gâteau, vous avez passés un agréable moment. Le dernier par ailleurs. Te voici plongé dans tes souvenirs d'enfance. Tout te semblait si facile à cette époque. T'adorer passer du temps chez les parents de Quinn, t'étais certain de passer un agréable moment où les cris de tes parents ainsi que les coups de ton père ne rythmeraient pas ta journée. « J’aimerais que tu saches enfin pourquoi cette petite fille qui tenait tant à toi t’a rejeté du jour au lendemain avant de disparaître. » La voix de la jeune femme te fait sortir de tes pensées, tu relève la tête le regard un peu perdu. "J'aimerais le savoir aussi .. J'ai imaginé un tas de scénarios mais je suis certain d'être loin du compte .." Très loin même, mais ça il n'y a qu'elle qui peut te le dire. "Tu m'attends alors ? Jfinis mon service et on file chez moi ?" Tu détache ta main à regret de la sienne, encore une fois c'est ce quitter pour mieux se retrouver. Ça va devenir votre phrase fétiche à force.

[...]

Ce fut les deux heures les plus longues de ta vie. T'as vu défiler chaque minute, chaque seconde. Le temps est passé si lentement. De temps en temps, tu jettes un regard à la table où Quinn se trouve afin de vérifier si elle est toujours là. Oui, elle y est toujours. Elle t'attends patiemment. Ton service est terminée, tu viens te changer et faire la bise à tes collègues qui devront encore attendre un peu avant de terminer leurs services. Après dix heures passées dans ce café, il ne te faut pas longtemps avant de regagner la table de ton amie et lui prendre la main. "On y va  ? J'espère que t'as pas peur de grimper sur une moto ?" Tu lui tends un second casque puis, vous vous rendez au parking. Tu démarre la bécane et une fois que Quinn s'est accrochée à toi, tu pars dans un vrombissement faisant se retourner un à un les passants sur votre passage. Il ne te faut pas longtemps avant de rejoindre le petit immeuble où tu vis actuellement. Ta bécane garée devant l'entrée, tu reprends la main de ton amie en grimpant les quatre étages à pieds. Lorsque tu ouvres la porte, la demoiselle doit avoir la désagréable surprise de trouver un studio d'une vingtaine de mètres carrés ressemblant plus à une garçonnière qu'autre chose. "Excuse moi du désordre .." Dis-tu en ramassant les boites à pizzas, les cannettes de bières qui trainaient par terre. Tu viens également vider le cendrier sur la table basse devant le canapé lit toujours déplié. "Installe toi. Fais comme chez toi. Tu veux boire quelque chose  ? T'as faim ?" Un léger sentiment de stress s'empare de toi, voir ton amie chez toi te rend nerveux. Euphorique également.

@Quinn Callahan


Dernière édition par John Williams le Mar 27 Aoû 2019 - 14:03, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Truth doesn't make a noise ≈ John Truth doesn't make a noise ≈ John  EmptySam 17 Aoû 2019 - 13:37


Plus mes yeux détaillent les traits de son visage et plus je réalise que les dix dernières années n’ont eu aucun effet sur lui. Bien sûr, comme tout le monde, il a grandi, mais maintenant je sais que je n’aurais jamais pu passer à côté de lui sans le reconnaître. D’ailleurs, c’est ce que je me suis entendue dire moi aussi, quand je suis revenue à Brisbane, trois ans plus tôt. Certains amis ou connaissances de mes parents qui ne m’avaient pas vue depuis longtemps et qui m’ont croisée par hasard m’ont tous dit la même chose : Tu n’as pas changé. John, assis en face de moi, ne fait pas exception. L’expression un peu triste, presque douloureuse qu’il affiche alors qu’il me parle des nombreuses lettres écrites à mon attention me fait mal. Je me sens déjà à un niveau extrême de culpabilité, mais je suis bien loin de la limite. Je me revois le repousser dans la cour de l’école, refuser de le voir et demander à ma mère de le renvoyer chez lui à chaque fois qu’il venait frapper à la porte de ma maison. J’essaie de ne pas me laisser envahir et pour contrebalancer l’émotion négative qui me submerge, j’annonce par un moyen détourné à John que je suis à nouveau installée ici, en Australie. Aussitôt, il me propose de venir chez lui – ou en tout cas chez son ami qui l’héberge, afin que je puisse lire toutes ses lettres qu’il a écrites et gardées avec lui. J’esquisse un sourire. Cette proposition me laisse à penser qu’il veut renouer, qu’il a vraiment envie de me revoir, de réapprendre à me connaître. Et rien ne pourrait me rendre plus heureuse. Pourtant, les nuages se forment à nouveau très vite au-dessus de ma tête, par une simple question, innocente pour beaucoup mais si lourde de sens pour moi. Je ne peux pas lui donner la date. Pas maintenant, pas ici alors que j’ai tellement d’autres choses à lui dire. Il ne comprendrait pas. Il se demanderait pourquoi je n’ai pas cherché à le revoir avant, et il aurait raison. « Disons qu’il y a des démons plus simples à battre que d’autres. Et il m’a fallu un moment pour surmonter la peur que tu me rejettes, que tu ne veuilles plus entendre parler de moi. » Jusqu’à il y a peu, je préférais encore ne pas savoir s’il me détestait encore ou s’il était prêt à me pardonner. L’idée que ça se passe mal m’effrayait davantage que l’idée de passer ma vie entière sans lui. Il valait mieux me dire qu’il m’accueillerait à bras ouverts si je le voulais, quitte à me mentir, plutôt que sauter le pas et découvrir que c’était tout l’inverse. Aujourd’hui, je me rends compte que c’était stupide, et j’espère qu’il n’est pas trop tard pour réparer mes erreurs.

Je propose à John de se voir plus tard et il évoque à nouveau le fait de venir chez lui. J’acquiesce avec soulagement : j’ai juste à patienter un peu et ensuite on pourra être tranquilles, juste tous les deux. Je me sentirai plus à l’aise pour lui raconter tout ça. « Je t’attends. » Je sors un roman de mon sac à main, la dernière parution de l’un de mes auteurs favoris. « J’ai de quoi m’occuper, même si ces deux heures me paraîtront sans doute une éternité. » J’ajoute, sourire amusé aux lèvres. « Tant que ne me laisses pas à cours de caféine, je devrais pouvoir m’en sortir. » Je le laisse rejoindre l’intérieur du bâtiment et aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai l’impression qu’on m’arrache quelque chose. Je suis si heureuse de le revoir après ces dix ans que me séparer de lui est difficile. Pourtant, j’ai conscience que ce n’est pas pour toujours, loin de là : seulement pour cent vingt minutes. Je me plonge dans mon livre, levant la tête de temps à autre pour observer les passants, les clients qui s’installent sur la terrasse ou la quittent. Parfois, mon regard croise celui de John et, les yeux pétillants, je me dis que ce sera bientôt notre moment.

Et exactement deux heures plus tard, comme s’il était tout aussi impatient que moi, John sort du café avec deux casques de moto en main. Et je me mets à rire franchement, à nouveau renvoyée dans le passé. J’aurais dû me douter qu’il était motard. Pour mes cinq ans, oncle Dan m’avait offert une petite moto pour enfants, argumentant que les filles n’étaient pas obligées de jouer uniquement avec des poupées et des princesses. Je me rappelle avoir eu peur de grimper dessus. Jusqu’à ce que je la montre à John et qu’il me fasse grimper derrière lui. Alors, la peur s’était envolée et n’était jamais revenue. Accroché à lui, je riais aux éclats, le laissant me conduire où il voulait autour de la maison. « Comme aux bon vieux temps, hein ? » Je demande en tendant le bras pour prendre le casque qu’il me tend. « Mais une taille au-dessus. » Il me guide au parking et on arrive vite près du monstre en question. « Je ne te cache pas que je ne suis jamais remontée sur une moto depuis, petite ou grande. Mais c’est comme le vélo, ça s’oublie pas, non ? Ne me laisse pas les commandes, et on devrait survivre, » je plaisante avant de m’asseoir. Je passe mes bras autour de sa taille. Une mini appréhension s’empare de moi à la seconde où John démarre le moteur, mais je la fais taire immédiatement : j’ai confiance en lui, alors il n’y a aucune raison de ne pas me contenter de profiter du trajet.

Quelques minutes plus tard, il me prend la main et me guide jusqu’à l’appartement qu’il occupe, emprunté à l’un de ses amis. Il me prie de ne pas faire attention au désordre. « Avoue, je suis la première fille que t’emmènes ici, je me trompe ? » Bien sûr, je ne fais que le taquiner. Je ne suis pas du genre à faire attention à de tels détails, même si je dois bien admettre que son logement est le vrai cliché du célibataire endurci. D’un autre côté, peut-être est-il comme moi : se mettre en couple n’est pas la priorité de tous les jeunes de vingt ans du monde. Il m’invite à m’installer et je m’exécute, prenant place sur le canapé. J’ai l’impression qu’il est encore plus nerveux que moi quand il me demande si je veux boire ou manger quelque chose. « Tu aurais une bière ? Je pensais pas que ça m’arriverait un jour mais si je bois encore un café je risque d’en faire une overdose. » Je n’avais consommé pas moins de cinq cappuccinos en attendant qu’il termine son service. J’attends en silence qu’il vienne s’asseoir à mes côtés, parce que j’ai besoin qu’il soit là, près de moi, pour me lancer. Surtout que cela fait bien longtemps que je n’ai pas parlé à quelqu’un de tout ça…

@John Williams
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Message(#) Sujet: Re: Truth doesn't make a noise ≈ John Truth doesn't make a noise ≈ John  EmptyDim 18 Aoû 2019 - 16:14


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Dix années se sont écoulées. Dix ans ont passés. À l'époque, vous n'étiez que deux gamins aussi paumés l'un que l'autre. Lorsque les cris de tes parents devenaient insupportable, tu trouvais refuge auprès de la petite fille. Le soir, après l'école, tu ne rentrais pas tout de suite chez toi. Tu retardais le moment le plus possible, préférant trainer avec Quinn. Parfois, souvent même, vous passiez du temps chez elle. En compagnie de sa mère à confectionner des gâteaux et repeindre les murs de la cuisine avec la farine. Quinn est ta plus ancienne amie. Lorsqu'elle est partie, tu n'as pas compris son choix. Vous étiez si proches et, du jour au lendemain, plus rien. Elle faisait comme si tu n'existait pas, comme si vous ne vous connaissiez pas. T'as jamais eu beaucoup d'amis. Lorsque Quinn est partie, te laissant seul, tu l'as très mal vécu. Peut-être que si elle était resté, tous les choix que tu aurais fait dans ta vie aurait pu être différent. Du plus loin que tu t'en souviennes, Quinn possède ce même visage d'enfant qu'il y a dix ans. Ce même regard remplis d'étoiles et de rêves. Revoir la jeune femme ne pouvait pas te rendre plus heureux. Quinn n'a pas changée, elle est restée la même. Du moins, en apparence. Elle a certes grandis, évolués mais tu l'as tout de suite reconnu. Tu n'as pas non plus tant changé. Toujours ce garçon paumé qui tente maladroitement de vivre en accumulant les petits boulots et squattant chez l'un de ses amis partis en mission militaire. Peut-être aurais-tu dû le suivre mais non, tu as été un lâche en restant ici, à Brisbane. Durant dix ans, tu lui as écrit des lettres. Ls six premiers mois, tu lui en écrivais une par mois puis, elles se sont faites plus rares. Écrire ses lettres te faisait du bien, comme si la demoiselle était toujours là, présente à tes côtés. Alors que non, elle était loin de toi, trop loin de toi. Toutes les lettres, tu les as gardées avec toi précieusement, comme s'ils s’ agissaient d'un trésor. Tu les as gardées au cas où, si un jour Quinn revenait s'installer à Brisbane. Ce jour est arrivé, tu n'y croyais plus mais Quinn est là, en face de toi. Ta main serre fortement la sienne, peur qu'elle s'en aille et te laisse une nouvelle fois. Tu as beau lui en a vouloir voulu, Quinn reste ton amie malgré tout. Tu ne peux pas lui tourner le dos, elle semble sincèrement navrée d'être partie, te laissant seul et souhaite se racheter. Cela dit, tu reste prudent tant que tu n'as pas sa version de l'histoire. « Disons qu’il y a des démons plus simples à battre que d’autres. Et il m’a fallu un moment pour surmonter la peur que tu me rejettes, que tu ne veuilles plus entendre parler de moi. » Ses mots, ses paroles qu'elle prononce te brise le coeur mais elle n'a pas tort. T'aurais eu le droit de lui en vouloir et de refuser de lui adresser la parole, c'est impossible. Quinn et toi, c'est pour la vie. Vous vous l'êtes promis depuis que vous êtes haut comme trois pommes. "Oui .. Je comprends .." Enfin non, tu ne comprends pas vraiment en fait. Quinn aurait dû croire en vous, croire en votre lien si fort et si fusionnel. Tu lui en a voulu mais, dix ans plus tard, tout ça est terminé. La colère que tu as pu ressentir envers elle a disparue pour laisser placer à un manque palpable de sa part.
Les deux dernières heures de travail ont été les plus longues de toute ta vie. Enfin, l'heure de la débauche a sonnée. Tu poses tablier et chiffon et file récupérer tes affaires au vestiaire. Lorsque tu la rejoins, elle est plongée dans un livre. Tu n'as rien contre les livres mais tu préfères les adaptations cinématographiques. Pas les films des grosses productions américaines, pas tous du moins, tu as une très nette préférence pour les films d'auteurs. En rejoignant ta moto en compagnie de ton amie, tu te souviens de la fois où son oncle lui a offert une moto. Quinn avait peur de grimper dessus, cela dit tu l'as convaincu que cela ne craignait rien. Tu lui lance un sourire en lui tendant un casque, avant d'enfiler le tien. "Je me rappelle de cette moto. Qui sait, c'est peut-être grâce à ça que je suis tombé amoureux des deux roues ?" Tu souris et grimpe sur la bécane que tu démarres en trombe. Quinn te rejoint en serrant ta taille de ses mains. Vous traversez rapidement les rues de Brisbane, jusqu'à regagner ce vieil immeuble où tu résides pour le moment. C'est loin d'être un palace mais c'est tout de même mieux que de dormir sous les ponts. T'as un peu honte de l'emmener dans ce taudis transformé en garçonnière, c'est tout de même mieux pour discuter de choses personnelles qu'un café blindé de monde. « Avoue, je suis la première fille que t’emmène ici, je me trompe ? » Tu rigole mais si elle savait comment ta vie a tournée depuis deux ans, elle aurait probablement du mal à te reconnaitre. "Oh si tu savais .." S'il y a bien une fille à qui tu ne peux pas mentir, c'est bien elle. De plus, tu ne sais pas mentir et encore mois à Quinn. Elle te connait même si dix ans vous ont séparés. La nervosité s'empare de toi. La voir ici, chez toi, te rend extrêmement nerveux. « Tu aurais une bière ? Je pensais pas que ça m’arriverait un jour mais si je bois encore un café je risque d’en faire une overdose. » De la bière et du café, il y en a toujours chez toi. Le café, c'est ta drogue. Tu ne peux pas t'en passer, c'est impossible. Chaque matin, t'es obligé de commencer ta journée par une tasse de café  ou sinon, ta journée est certaine de ne pas bien se passer. Interdiction de te parler avant d'avoir pris ton petit déjeuner, sous peine que tu envoie balader tout le monde. Et chaque soir, avant de te coucher, tu en bois toujours une dernière. C'est déconseillé certes, mais toi ça t'aide à dormir. T'es bizarre sans aucun doute. Tu lui emmène sa bouteille de bière, ainsi qu'une pour toi. Après une longue journée de travail de dix heures, le réconfort avec une bière est inévitable. Assis à côté de Quinn, tu passes ton bras autour de ses épaules et le rapproche de toi. "Je t'écoute. Dis moi tout, ça fait dix ans que j'attends ce moment, je ne tiens plus .." dis-tu en essayant de te contenir afin de ne pas ressembler à un gamin face à ses cadeaux de Noël. T'as imaginé un milliard de scénarios depuis dix ans, mais t'es certain que la vérité est loin de tout ce que tu as pu imaginer.

@Quinn Callahan


Dernière édition par John Williams le Mar 27 Aoû 2019 - 14:05, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Truth doesn't make a noise ≈ John Truth doesn't make a noise ≈ John  EmptyMer 21 Aoû 2019 - 16:36


Je tente de ne pas me laisser envahir par le stress alors que John s’éloigne quelques secondes pour nous sortir deux bières du frigo. Je pourrais presque sentir le poids de la photo de notre enfance dans la poche de mon jean. Pire encore, le poids de ce papier journal plié en quatre que j’ai spécialement ressorti de sa boîte, rangée bien haut dans mon dressing, pour l’occasion. Bien sûr, je souhaite mettre mes propres mots sur ce que j’ai vécu onze ans plus tôt. J’ai l’intention de l’expliquer à ce meilleur ami d’enfance qui attend désespérément que je donne un sens à mon abandon. Cependant, je veux aussi qu’il puisse le lire de ses propres yeux. Que ce soit tangible. Non pas que j’ai peur qu’il refuse de me croire – j’ai confiance en lui et je sais qu’il ne remettra jamais ma parole en doute, surtout à propos de quelque chose d’aussi grave. Mais sans que je ne puisse l’expliquer, j’ai besoin, quelque part, qu’il prenne connaissance des faits de manière extérieure. De la manière brute et glaciale qui sont la spécialité des médias.

John revient, bouteilles en main. Il me tend la mienne et je l’attrape alors qu’il s’installe auprès de moi. Je lis si aisément sur ses traits toutes les émotions qui le traversent. Il a hâte de pouvoir enfin entendre cette histoire qui a mis fin à notre amitié d’enfance. D’un autre côté, il essaie de dissimuler sa propre angoisse. J’imagine assez aisément les questions qu’il se pose : mes explications seront-elle à la hauteur de ses attentes ? Justifieront-elles assez ce déchirement à ses yeux ? Ou sera-t-il déçu ? A mon sens, de toute façon, rien de ce que je vais lui dire ne constituera une excuse pour ce qu’il s’est passé. Parce qu’il n’y en a tout simplement pas. Peu importe ce qui m’est arrivé, j’aurais dû rester auprès de lui ou, au minimum, revenir plus tôt. J’aurais dû faire taire mon appréhension et mes doutes. Et il faut qu’il le sache. Je lui dirai en temps et en heure.

« J’aimerais tout d’abord que tu lises ça. » Je sors le vieux morceau de papier journal de ma poche, le déplie soigneusement pour éviter de l’abîmer et le donne à John. Il me regarde avec étonnement mais d’un simple regard, je lui fais comprendre que c’est important pour la suite. Je le laisse découvrir cet article expliquant que deux petites filles (dont les identités ne sont pas révélées) ont été retrouvées après plusieurs jours de disparition. L’une traumatisée mais en vie, et l’autre morte, enterrée dans le jardin où les autorités ont procédé à des fouilles suite aux aveux du meurtrier. Une fois sa lecture terminée, John lève les yeux vers moi. « Voilà pourquoi j’ai manqué l’école, et pourquoi j’avais tant changé en revenant. Cette enfant, c’était moi. » Je laisse passer une courte seconde de silence, le temps qu’il reprenne ses esprits. J’ai conscience que ce n’est pas seulement difficile pour moi : lui aussi doit accuser le coup. « Mes parents m’ont tout de suite emmenée voir un psychologue spécialisé mais… C’était… C’était bien trop dur pour moi, et je me suis coupée de tout le monde. Finalement, mes parents ont décidé que ce serait mieux pour notre famille de prendre un nouveau départ. Ils ont pensé que ça m’aiderait et puis… Pour être honnête, même si l’article de donne pas mon nom, les proches, les connaissances, le voisinage… Ils savaient tous. Et on en pouvait plus des regards, des messes basses sur notre passage. Mon père a demandé une mutation dans l’un des autres casinos de la chaîne et ils l’ont envoyé à Las Vegas, où le directeur s’apprêtait à partir en retraite. »

Je garde les yeux baissés sur la table basse. J’ai peur d’affronter John. Je n’ai pas envie de lire la pitié sur ses traits. Tout sauf ça. Je ne le supporterai pas. Je ne la mérite pas, car moi, j’ai la chance de respirer encore. C’est ce qu’on appelle communément le syndrome de culpabilité du survivant, et il me poursuit depuis toutes ces années. Parfois, j’arrive à le réduire au silence, mais il finit toujours par revenir, surtout la nuit, ou en cet instant précis, alors que j’évoque cet événement à voix haute pour la première fois depuis longtemps.

@John Williams
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Message(#) Sujet: Re: Truth doesn't make a noise ≈ John Truth doesn't make a noise ≈ John  EmptyMar 27 Aoû 2019 - 15:10




Une minute. Tu t'éloigne seulement une minute de ton amie d'enfance, jsute le temps d'aller vous chercher deux bières dans le petit réfrigérateur du studio. Une minute, c'est déjà bien trop de temps loin de Quinn. Dix ans sont passés. Dix années vous ont éloignés et pourtant, votre amitié n'a rien perdu. Vous êtes toujours aussi soudés et proche que lorsque vous aviez dix ans. Quinn, c'est ton amie d'enfance. Ta plus ancienne et ta plus fidèle amie. Elle a toujours été cette petite fille remplie de joie de vivre, jamais la dernière à faire la folle. Lorsque tu n'avais pas le moral, ce qui arrivé très souvent à cause de l'ambiance merdique entre tes parents, c'est elle qui te faisait sourire et rire à nouveau. Lors de son départ précipité, tu as eu beaucoup de mal à t'en remettre. Tu t'es renfermé sur toi-même, empêchant toute personne de rentrer dans ta vie. Si c'était pour souffrir une nouvelle, mieux valait éviter de s'attacher. T'es devenu cet homme froid et distant que tout le monde connait aujourd'hui. Tu te moque de ce qu'on dit de toi, tu sais qui tu es et l'avis des autres t'importe tellement peu. Voire pas du tout. Les deux bières à la main, tu reviens t'assoir près de ton amie, sur l'espèce de canapé lit très inconfortable. Si un jour, t'as des problèmes de dos, ce canapé lit en serait le responsable. Tu t'es toujours demandé ce qu'il s'est passé avec Quinn, pourquoi est-elle partie aussi précipitamment  ? Tu n'as jamais su la vérité. Était-ce à cause de toi ? De ton comportement ? Tu t'es toujours montré sous ton meilleur jour avec elle, tu ne penses pas avoir été un si piètre ami avec elle. Tu la rejoins sur le canapé lit, lui tends sa bouteille et te cale au fond, le dos appuyé contre le mur.
Quinn te tend un vieux morceau de journal, soigneusement plié. Elle te demande de le lire, tu ne comprend pas l'intérêt mais tu t'exécute sans discuter. C'est un extrait de journal relatant un kidnapping d'enfants, de deux petites filles plus exactement. Un regard vers elle, tu comprend sans même lui demander que l'une de ses deux petites filles c'est elle. Quinn a été kidnappée lorsqu'elle avait neuf ans. Si l'une d'elle fut morte -et t'es soulagé que ça ne soit pas Quinn- l'autre en fut profondément choqué et traumatisé. Il y a de quoi l'être, elle n'avait que neuf ans. Tu ne comprends pas l'intérêt des gens qui font ce genre de choses, c'est horrible tout simplement. La lecture de l'article est terminée, tu le replis soigneusement avant de le poser sur la table basse et prendre les mains de ton amie dans les tiennes. Elle tremble, tu tentes de la rassurer au mieux. Quinn te le confirme, c'est elle la seconde petite fille de l'article. Tu remercies le ciel -même si t'es pas croyant- que ce type n'est pas tué ton amie en même temps que la première enfant. Tu ne sais pas comment on se remet de la perte d'un enfant, on ne doit certainement jamais s'en remettre. "Je suis tellement désolé Quinn .. Je suis aussi soulagé que ça ne soit pas toi la petite fille dont on a retrouvé le corps .." Jamais tu ne t'en serais remis. Apprendre son kidnapping te fait culpabiliser de lui en avoir tant voulu. Une larme coule sur ton visage, tes lèvres se posent sur les mains de ton amie, c'est à ton tour de trembler maintenant. Une main vient caresser le visage de ton amie, tu lui souris et tente de la rassurer. Tu lui en a voulu mais aujourd'hui, maintenant que tu sais tout, tu lui pardonne. Tu lui a pardonné depuis longtemps déjà. Ils savaient tous ? Non, pas tous. Toi, tu ne savais pas. Tu restes persuadé que t'aurais pu l'aider à passer par-dessus cela. "Pourquoi tu me l'as pas dit à moi .. ? Je n'étais qu'un gamin à cette époque mais j'aurais pu t'aider à aller mieux, j'aurais compris et j'aurais été là pour toi .." Tu lui en veux quand même un peu malgré tout, elle pensait certainement ne pas vouloir t'embêter avec ces problèmes. "Je t'ai toujours considéré comme ma soeur Quinn, t'étais celle qui me connaissait le mieux, sans toi, j'aurais sombré plus d'une fois dans la déprime à cause de mes parents .." Quinn ne te regarde plus. Une main sous son menton, tu l'oblige à te regarder. Tu lui souris et déposer un baiser sur sa joue." C'était loin Las Vegas .. J'imaginais que t'étais encore à Brisbane mais que tu te cachais de moi.." Tu es certes blessé de ne l'apprendre que maintenant, mieux vaut tard que jamais. Tu porte ta bière à ta bouche, t'en bois quelques gorgées. "Dis-moi que t'as été heureuse là-bas .. Dis-moi que tout est bien allé pour toi durant dix ans.." Au fond, c'est tout ce qui t'importe. Tu veux juste savoir si elle était heureuse là-bas, à Las Vegas. Tu serres toujours ses mains dans les tiennes, ton regard emplis de larmes plongé dans le sien. "Tu m'as tellement manqué Quinn .. Je te préviens, je ne te lâche plus maintenant !" Hors de question, quitte à ce qu'elle fasse une overdose de ta personne tant pis. "Faut que je t'avoue quelque chose .." C'est la soirée des grandes révélations ce soir. C'est sans doute trop tôt pour le lui dire mais tu ne peux pas garder ça pour toi plus longtemps, ça te bouffe littéralement la vie. "Mon coeur va pas bien .. J'ai une malformation depuis ma naissance, on vient de me la diagnostiquer .." Te défends-tu avant qu'elle ne t'accuse de trahison pour ne lui avoir rien dit.


Dernière édition par John Williams le Dim 8 Sep 2019 - 21:18, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Truth doesn't make a noise ≈ John Truth doesn't make a noise ≈ John  EmptyLun 2 Sep 2019 - 16:14


C’est douloureux de revenir sur cet événement passé, et ça l’est d’autant plus que je le raconte à une personne qui a compté pour moi mais que je n’ai pas revue depuis dix longues années. John est, en quelque sorte, une victime collatérale de mon enlèvement. Comme moi, il a souffert : de voir sa meilleure amie changer complètement du jour au lendemain, sans aucune explication. Puis de la voir disparaître de sa vie, toujours sans savoir ni la raison de ce départ soudain, ni où elle est allée. Je suis coupable d’avoir survécu, mais je suis tout autant coupable d’avoir repoussé John. Oui, je n’étais qu’une enfant. Une enfant terrorisée d’avoir vécu son pire cauchemar. Mais j’ai vingt ans aujourd’hui, et je suis revenue à Brisbane depuis un moment. J’ai brisé ma promesse. Celle, pourtant si importante à mes yeux, de ne plus jamais laisser la peur ou l’appréhension dicter ma conduite. Je m’étais jurée de me montrer forte, d’écouter mes sentiments plutôt que ma raison – du moins, sur certaines choses, mais j’en ai été incapable. J’avais bien trop peur que John me repousse, qu’il ne veuille même pas me laisser le temps de m’expliquer, de présenter mes excuses. Pourtant, en cet instant bien précis, alors que je lui fais lire l’article de journal et lui raconte ce qui s’est passé après pour ma famille, je ne lis que du soulagement sur les traits de ce visage qui m’a tant manqué. Alors, je me fais une nouvelle promesse : ne plus rien lui cacher, et de tout faire pour me racheter auprès de lui.

Il ne s’attendait pas à une telle révélation. J’imagine bien qu’un enlèvement ne lui avait jamais traversé l’esprit. On se dit toujours que ces tragédies n’arrivent qu’aux autres. Journaux papiers ou télévisés, radio… On les lit, voit ou écoute d’une oreille distraite, compatissante au mieux, car malheureusement, ce n’est pas anodin dans notre monde actuel. Mais là, John doit sans doute prendre un peu de temps pour digérer toute cette histoire. Je me contente de garder le silence, les yeux de nouveau baissés au sol, priant fort pour que la pitié n’évince pas le soulagement. Il me demande pourquoi j’ai gardé ce secret. Je sais qu’il aurait pu m’aider, bien plus que mes propres parents ou mon propre frère qui étaient sous le contrecoup de l’événement, bien plus que mon soi-disant psychologue que je ne voulais pas voir les premières semaines. « Je… Je n’ai aucune explication. Je pense que le traumatisme a été trop grand. J’avais envie de le faire. Les mots n’ont simplement jamais trouvé le chemin de la sortie. » Et après, il y a eu le déménagement. L’éloignement. La lente reconstruction d’une gosse effrayée par le moindre inconnu. « Non, bien sûr que non. Je n’ai jamais voulu me cacher de toi. » Je relève mes yeux sur lui et secoue vigoureusement la tête. « Je suis tellement désolée, John. Je n’ai jamais voulu que tu penses ça. » Il me demande si j’ai été heureuse à Las Vegas. « Pas au début. Mais je n’aurais été heureuse nulle part, pas même ici. Il a fallu beaucoup de temps pour que j’accepte de m’ouvrir à nouveau. Pour qu’un semblant de normalité revienne dans mon existence. J’ai tout fait pour dépasser ma peur. J’ai même pris des cours de taekwondo, que je continue toujours. Et pour être honnête, ça m’a davantage aidée que toutes ces séances de psy… » Je respecte le métier, tout en continuant à penser que ce n’était pas fait pour moi. « Mais finalement, je pense pouvoir te dire que j’ai été heureuse. Même si j’aurais préféré ne jamais partir. Ou, au moins, partager ce bonheur avec toi. » John m’avoue que je lui ai manqué, ce qui fait naître un sourire sur mes lèvres. « Tu m’as manqué aussi. »

Et alors que tout allait bien dans le meilleur des mondes, à la minute où je m’apprête à demander à John comment les choses se sont passées pour lui – surtout compte tenu de son contexte familial – il me lâche sa propre bombe. Mon regard effaré est planté dans le sien et je ne réalise même pas que je retiens ma respiration. J’ai l’impression que mon univers est en train de s’écrouler. Je ne peux m’empêcher de penser que je viens de retrouver mon ami d’enfance et qu’on me l’enlève déjà. Juste après, je m’en veux de lui mettre un pied dans la tombe si tôt, de tout voir en noir. D’une voix faible, je lui demande. « Comment ça, une malformation du cœur ? Qu’est-ce que… Qu’est-ce que ça implique exactement pour toi ? » Je ne suis pas certaine d’avoir envie d’entendre sa réponse. J’ai peur. Peur de me retrouver au pied du mur, devant une réalité à laquelle je serais incapable de faire face. « Je pensais apprendre que tu n’avais plus de contact avec tes parents, au pire – ou au mieux, d’ailleurs. Mais ça… C’est vraiment la dernière chose à laquelle je m’attendais. » J’ajoute dans un souffle, encore sonnée.

@John Williams
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Message(#) Sujet: Re: Truth doesn't make a noise ≈ John Truth doesn't make a noise ≈ John  EmptyDim 8 Sep 2019 - 21:22



Tu ne peux pas imaginer ce que Quinn a pu vivre après avoir été libérée de son kidnappeur. L'enfer très certainement. Ton coeur se serre dans ta poitrine, les larmes ne sont pas loin. Tu les retiens, il ne faut pas que tu pleures. Il faut que tu te montre fort pour Quinn, pour la soutenir. Parler de cet événement qui l'a marqué à tout jamais doit être éprouvant. Mais t'es là maintenant et tu ne compte pas la laisser. Quinn est une victime. Tu ne comprends pas comment quelqu'un peut enlever des enfants et les séquestrer. Une question si horrible te trotte dans la tête, tu tremble et attrape la main de ton amie. "Dis-moi que ce type ne t'as pas fait de mal .. ? Dis-moi qu'il ne t'as pas touché .. ?" Soudainement, tu imagine le pire. On lit tellement de choses horribles dans les médias de nos jours, t'as peur que ce type est abusé de ton amie. Tes mains tremblent, tu tente de cacher ta peur à Quinn mais tu as toujours été un piètre menteur. D'autant plus que tu ne peux lui rien cacher à Quinn. Elle te connait par coeur même si dix ans vous ont séparés. Depuis que la jeune femme t'as abandonné du jour au lendemain, tu as imaginé tout un tas de scénario possible expliquant ce départ. Celui-là ne faisait pas partie des scénarios que tu as pu imaginer. T'étais à milles lieux d'imaginer quelque chose comme ça. Le simple fait de le découvrir, tu en as la chair de poule. "Je ne t'en veux pas Quinn .. Je ne t'en veux plus .. Le plus important c'est qu'aujourd'hui tu sois là, avec moi et que tu m'aie enfin parlé.." Tu caresses la paume de sa main, en soutenant son regard. Tu veux qu'elle sache que tu ne la laisseras plus jamais s'en aller et que tu seras pour elle, quoi qu'il puisse arriver aujourd'hui. "Si t'as besoin de parler ou juste d'une présence à côté de toi, je suis là Quinn. C'est pas un palace ici mais .. la porte te sera toujours ouverte.." Une larme coule le long de ta joue, tu l'essuie rapidement du revers de la main avant que la jeune femme ne puisse l'apercevoir. Pourtant, ton amie t'as déjà vu dans des états pire que celui dans lequel tu te trouve actuellement. Tu ne veux pas lui infliger cela, ça doit déjà assez la traumatiser comme cela de se livrer de la sorte. Jamais tu ne la jugeras. Tu l'accepte telle qu'elle est, avec ces défauts, ces qualités ainsi que son passé. Tu caresses sa main et lui dépose un baiser sur son front. "Ce que j'ai bien pu penser n'est pas le plus important. T'as cru faire le bon choix en t'éloignant de cette ville te rappelant l'enfer que tu as vécu.." Tu hausses les épaules. Tu viens te caler dans le fond du canapé lit, collé contre le mur derrière toi. Tu tire la demoiselle près de toi, tes bras encerclant sa taille. Soudainement, tu te sens bien. Presque heureux même. La seule chose qui t'importe aujourd'hui c'est de savoir si elle a été heureux là-bas, à Las Vegas, loin de toi. Tu continue de penser que si elle était resté ici, près de toi, t'aurais pu l'aider à aller de l'avant. Elle n'aurait certes jamais oublié mais t'aurais pu l'aider à avancer en lui tenant la main, en la rassurant. Finalement, Quinn finit par te dire qu'elle a été heureuse. Tu la crois et un sourire s'affiche sur tes lèvres. "C'est tout ce qui m'importe que tu es été heureuse ma belle !" Le bout des doigts caressent la joue de ton amie. Il n'y a jamais eu la moindre ambiguité avec toi, votre relation a toujours été claire. À l'époque, vous n'étiez que des enfants mais entre Quinn et toi, ça a toujours été une relation fraternelle avant tout. Tu as toujours voulu avoir une soeur et t'en as trouvé une de substitution à travers la jeune femme. Le fait de la savoir de retour à Brisbane, tu sais que tout ira mieux pour toi mais aussi pour elle. Vous vous soutiendrez comme vous l'avez toujours fait. "Je serais toujours là pour toi Quinn. Tu m'as beaucoup aidé quand on était gosses, c'est à mon tour d'être présent pour toi et faire en sorte que tu ne regrette d'être revenue à Brisbane !" C'est à ton tour de parler, il faut que tu lui avoue cette maladie que l'on t'as diagnostiqué il y a quatre ans maintenant. Tu n'avais que seize ans lorsque tu as ressentis une vive douleur dans ta poitrine. Ton père n'en as rien eu à faire comme d'habitude, c'est ta mère qui t'as conduit à l'hôpital où l'on t'as appris l'existence de cette malformation faisant battre ton coeur au ralenti. Tu n'as pu te confier à personne. Quinn est la première à savoir. Tes mains tremblent, les sanglots dans la voix. Tu lui avoues ta faiblesse. "J'ai dû renoncer à devenir un grand sportif comme je l'ai toujours souhaité .. Si tu savais à quel point ça a été difficile de m'y résoudre .." Tu baisses la tête, laissant quelques larmes ruisseler sur tes joues. Tant pis si elle te voit dans un tel état, il s'agit de Quinn tu ne peux rien lui cacher. Pas même tes faiblesses. "Si tu veux vraiment savoir, je me suis barré de chez eux il y a deux ans. J'ai coupé les ponts avec mon père et ma mère se trouve dans un centre pour femme battues .. je devrais aller la voir mais je ne la reconnais plus .. elle non plus, elle ne me reconnait plus .. Je suis désolé Quinn .." Dis-tu comme si c'était ta faute. "Tu restes dormir ici .. ? S'il te plait, dis oui .." La supplies-tu, pas encore prêt à la laisser s'en aller. Vous venez de vous retrouve. Tu sais qu'elle ne va pas s’envoler, elle te l'as promis. Cela dit, tu as toujours cette peur que tout ceci ne soit qu'un rêve.
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Message(#) Sujet: Re: Truth doesn't make a noise ≈ John Truth doesn't make a noise ≈ John  EmptyLun 16 Sep 2019 - 13:16


Au moment où je lui parle enfin de mon enlèvement et de ses conséquences, John pense tout de suite au pire. Je ne sais comment répondre à sa première question. Il existe beaucoup trop de manières différentes de faire du mal. Je n’ai pas subi de violences physiques à proprement parler, mais ce monstre m’a néanmoins marquée de façon indélébile. Alors, je me contente de secouer négativement la tête pour sa deuxième question. Celle sur laquelle je n’ai aucun doute possible. « Non. Non, rien de tout ça. » Encore que, comment savoir ce qui aurait pu se passer si je n’avais pas été trouvée et sauvée ? Aujourd’hui encore, je n’ai aucune idée de ce qu’il avait prévu pour moi. A part ma mort. Puisque c’est comme ça que s’est terminé son premier kidnapping. Je ne sais pas ce qu’il a fait subir à cette autre petite fille. Mes parents ont fait leur maximum pour me protéger de cette vérité et après avoir quitté Brisbane, je n’ai pas ressenti le besoin de le découvrir. Elle était morte, et rien n’aurait pu changer ça.

John passe les minutes qui suivent à me rassurer. Il ne m’en veut plus, il comprend désormais ce qui s’est passé. On vient de se retrouver après tant d’années et j’ai l’impression qu’on ne s’est jamais quittés, tous les deux. Et malgré cette séparation, je crois chacun de ses mots. Je n’ai aucun doute sur sa sincérité. Si demain je devais me présenter à sa porte en lui demandant de l’aide, il me la donnera sans même savoir ce dont j’ai besoin. « Merci, tu ne peux pas imaginer à quel point ça compte pour moi. » L’émotion est à son paroxysme. J’ai toujours su que John était un garçon à part. Mais aujourd’hui, il me prouve qu’il est également devenu un homme à part. Je serais prête à tout pour réapprendre à le connaître et retrouver ce lien si spécial qui nous unissait, enfants.

Mais le bonheur n’est jamais seul. Au même titre que l’ombre accompagne toujours la lumière, rien ne peut être vraiment beau et parfait. Et en une fraction de seconde, cet instant privilégié qui aurait dû être l’un de nos meilleurs souvenirs devient aussi l’un de nos plus mauvais : John a une malformation du cœur qu’il vient de découvrir. Amère, je ne peux m’empêcher de penser que tout est décidément une question de balance, d’équilibre au sein de ce monde. Il fallait bien quelque chose pour tempérer ce si grand bonheur commun de nous retrouver après si longtemps. Je tente d’ignorer mon propre cœur qui tambourine dans ma poitrine et attends les explications de John avec une impatience presque insupportable. Il m’avoue d’abord qu’il a été obligé de renoncer à sa carrière sportive. A son rêve. Je me mets à sa place et j’ai mal pour lui. Je ne sais pas ce que je deviendrais s’il m’arrivait la même chose. « J’imagine oui, ça a dû être tellement dur pour toi… » Et moi, je n’étais pas là, je ne peux m’empêcher de penser, me sentant soudainement encore plus coupable de cette absence.

Il mentionne ses parents, et c’est vrai que je me demandais où les choses en étaient actuellement avec eux. Là encore, John me prouve à quel point il est fort : la vie n’a pas cessé de lui mettre des bâtons dans les roues. Mais il est là, à faire face, sans baisser les bras. « Désolé de quoi ? » Je lui demande, étonnée. « Tu n’y es pour rien, et ça n’a absolument jamais été le cas. » Je soupire, l’air triste. « J’aurais aimé être présente pour toi. Je regretterai jusqu’à la fin de mes jours. » Je relève mes yeux sur lui. « Mais je te promets que ça n’arrivera plus, non. Je passerai les semaines, les mois, les années qui viennent à te prouver que tu as eu raison de m’accorder une seconde chance. »

Il me propose de rester dormir, et j’esquisse un sourire amusé car la journée se termine à peine. Mais d’un autre côté, j’ai ce partage son sentiment. Car lui et moi, on a encore tellement de choses à se dire. Difficile de rattraper dix ans en une heure ou deux, il nous faudra bien la soirée complète. « D’accord. » J’acquiesce, le regard pétillant. Son aveu concernant son cœur reste dans un coin de ma tête : il n’a pas vraiment répondu à ma question sur ce que cela implique pour lui, sur les risques que cela entraîne. Mais je n’ai pas envie de le forcer non plus et s’il a esquivé, c’est peut-être parce qu’il ne veut pas aborder le sujet trop profondément tout de suite. Je suis inquiète, mais je tiens aussi et surtout à respecter ce choix. Alors, j’attrape ma bière sur la table basse, je la lève et annonce, mon regard plongé dans celui de John. « A nos retrouvailles. »

Je sais d’avance que cette soirée sera l’une des plus belles et heureuses de mon existence, quoi que l’on fasse, quels que soient nos sujets de discussion. Une soirée pleine de rires et d’émotion face à nos souvenirs, face à ce que nous sommes devenus, et face à ce qui nous attend. Mais quel que soit cet avenir, au moins, désormais, John et moi seront certains d’une chose : nous ferons face ensemble.

@John Williams
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