En route pour l'Afrique. ~ Andrew & Duncan.

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En route pour l'Afrique.
Andrew & Duncan

Son internat était maintenant fini, il avait vingt six ans et ne supportait plus être sous les ordres d’un chef qui lui demandait d’évacuer la « mine » au plus vite. Pour lui, ce n’était pas cela être chirurgien. Ce qu’il voulait c’était aidé les gens, sans que l’argent ne vienne se mêler à ça. Duncan avait donc prit une décision bien tranché, celle de partir en Afrique pour une mission humanitaire. Sa mère folle d’inquiétude lui avait demandé combien de temps durerait la lubie de son fils ? Il n’avait pas répondu, ne voulant pas lui mentir et il avait eu raison car c’était loin d’être que passager puisqu’il y resta six ans. Ce matin là, il finissait d’entreposer les derniers cartons de son appartement au garage de sa mère. Il était persuadé qu’il prenait la bonne décision et que même si cette mission serait difficile, elle le changerait surement à tout jamais et c’est ce qu’il voulait. Duncan s’apprêtait à fermé la porte du garage quand il repensa à son enfance, pas dans cette maison bien sur, sa mère et lui avaient fuient la maison familiale après que son père est aisément écraser leurs vies. Il avait beau cherché dans sa tête, les bons souvenirs avaient effacés par les pires qu’il avait laissé avant de partir rejoindre son autre famille. C’était aussi pour cela que Duncan voulait partir, il voulait connaitre autre chose et se rendre compte que son passé était loin d’être le pire, mais quitté Brisbane sonné comme une évidence.

Plus tard dans la journée, sa mère le déposa à l’aéroport échangeant avec son fils un dernier câlin et un dernier « Je t’aime ». Un doux sourire sur ses lèvres, il rejoignit l’immense bâtiment avec seulement deux valises, son contact en Afrique avait été stricte sur les façons de vie et qu’il était inutile qui s’encombre d’objets dont il n’aurait surement pas l’utilité là-bas comme un ordinateur portable par exemple. Duncan avait simplement emmené un appareil photo, impossible de l’en séparer. Il avait hâte de commencer cette nouvelle aventure et de se forger des souvenirs qui ne seraient cas lui enfin ça c’était sans compter sur la rencontre qu’il allait faire dans l’avion. En passant l’embarcadère, il tendit ses billets pour son vol en destination de l’Afrique, un seul allé et pas de retour. Sa main tremblait légèrement et il sentit une chaleur montait en lui comme si la température avait viré d’un seul coup à une extrême de quarante degrés. « Aller Duncan, tu peux le faire, quitte Brisbane. », se murmurant ces quelques mots à lui-même, il franchit enfin la porte de l’appareil et pris place sur son siège près d’un hublot. Un autre homme ne tarda pas à prendre place à coté de lui et poliment Duncan lui adressa un sourire ne pouvant s’empêcher de regarder son billet d’avion.

-Oh, vous aussi vous allez au Mali ? Désolé, je n’ai pas pu m’empêché de regarder votre billet.

Voici les premiers mots qui sortir de la bouche de Duncan à l’attention de son nouveau voisin, il espérait vraiment que celui-ci, même si la chance était infime, aille également avec lui dans un village du Mali faire de l’humanitaire. C’était ça qui avait manqué toutes ses années à Duncan, quelqu’un sur qui il pouvait compter, quelqu’un qui le comprendrait et ne le jugerait pas sur ses actes. Les seules personnes qu’il avait pu rencontrer pour le moment étaient les autres clowns de sa promotion à l’hôpital, que des filles et fils à papa, sauf Siobhan bien sur, elle allait vraiment lui manquer. En voyant que son voisin d’avion n’était pas quelqu’un de fermé, ils purent continuer leur conversation. Il lui tendit sa main.

-Au fait, je m’appelle Duncan Wilde.

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Des pleurs. Des cris. "Mais t'as pas le droit de partir !" Il avait levé les yeux au plafond et avait poussé un soupir. Cette discussion ? Il l'avait eu ... Oh, il ne compterait plus les fois où il avait déjà eu cette discussion avec sa petite soeur. "Leïla ..." Il pencha la tête sur le côté. Ca l'ennuyait. Parce qu'il n'aimait pas la voir dans cet état. "Et pourquoi tu veux partir ?" Elle avait les larmes aux yeux. Comment expliquer à une pauvre gamine de quinze ans que ce qu'il faisait, c'était pas contre elle, mais c'était parce qu'il avait besoin de le faire ? Qu'il pensait que c'était la bonne chose, la meilleure chose à faire ? Il aurait beau lui dire. Elle réagirait toujours de la même manière. Elle trouvait que c'était un abandon. Qu'il se foutait d'elle. Qu'il n'avait pas envie de la connaître. Déjà, il était parti à l'armée durant dix longues années. Il revenait la voir lors de ses permissions mais c'était pas suffisant. "Ca fait deux ans que t'es revenu ! Et tu veux déjà repartir ?" Que répondre à cela ? Elle avait raison après tout. Elle avait commencé à dire de vilaines choses. Et puis, Andrew jugea bon de la prendre dans ses bras pour un câlin dont il avait le secret. Elle pleurait. Parce que ça la faisait chier. Parce qu'elle avait un frère qu'elle ne voyait pas assez souvent à son goût. "J'te promets ..." Il avait passé une main dans ses cheveux. "Je reviendrais. Comme toujours." Il était toujours revenu. Parfois blessé, oui, mais il était toujours revenu. Et ça ne changerait pas cette fois-ci. C'était certain. Oh, bien évidemment, Andy ne se faisait pas d'illusion. C'était dangereux. Peut-être qu'il serait blessé. Mais il ne voulait pas y penser.

Quelques heures plus tard, il se retrouvait à l'aéroport. Il s'était approché du comptoir afin de faire enregistrer son billet. "Bon voyage monsieur." Il avait eu un petit sourire au coin des lèvres. "Merci." Ouais, bon, y'avait mieux comme destination. Le Mali, c'était pas tip top. C'était dangereux. Et il se demandait bien ce qu'il allait trouver là-bas ... Bah, de toute manière, ce ne serait pas pire que ce qu'il avait déjà vu jusqu'à présent. Entre les soldats blessés gravement à cause de mines, de shrapnels et d'autres petits trucs de ce genre ... Qu'est-ce qui pouvait y avoir de pire ? La famine ... La tristesse ... La maladie ... J'en passe et des meilleures. Bah, c'était pas comme s'il était pas habitué après tout. Il espérait, tout de même, que ça soit un peu plus tranquille que lorsqu'il était en déplacement, à l'armée. Mais bon, ça, à mon avis, il pouvait toujours rêver. Tranquillement, et l'air de rien, il avait embarqué dans l'avion. Ses bagages étaient en soute. Encore un long voyage. Il allait, sans doute, s'emmerder. Comme à chaque fois. Qu'est-ce qu'il pouvait détester les avions ! Non pas parce qu'il pensait que c'était dangereux ou peu sécurisé. Non, il n'aimait pas ... parce qu'il se faisait chier. Voilà tout. C'était pas comme si le vol allait durer cinq minutes. Non, ça allait être long. Et barbant ... Andy avait fini par s'installer. Le mec à côté de lui semblait ... comment dire. Un peu stressé. Ou alors, c'était qu'une impression et son esprit lui jouait des tours. Il avait placé dans le petit compartiment juste au dessus sa veste et la petite sacoche qu'il avait également. Passeport, clés, lecteur mp3 qu'il récupérerait sûrement après le décollage, histoire d'écouter de la bonne musique. Le mec à côté de lui lui adressa la parole. "Ouaip, Mali, effectivement." dit-il dans un hochement de la tête avant de s'asseoir. "Vous y allez aussi ?" Le monde était petit mine de rien. "Pour le business ou le plaisir ?" A dire vrai, Andy se doutait de la réponse. On n'allait pas au Mali pour le plaisir. Ou alors, il manquait une case à celui qui y allait. Il se présenta et en vint à tendre sa main en direction d'Andy. "Moi c'est Andrew Miriyan. Au fait, ça te dérange pas si je te tutoie ? J'ai toujours eu un peu de mal avec le vous." D'ailleurs, il aurait quelques anecdotes marrantes à raconter à ce sujet là, quand il était à l'armée. "Sans indiscrétion, tu vas faire quoi au Mali ?"

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Andrew & Duncan

Ce n’est pas qu’il était stressé, c’était surtout qu’il ne savait pas vraiment dans quoi il s’engageait. Son « contact » lui avait expliqué en gros à quoi s’attendre mais il avait surement omis quelques détails sinon peut-être que Duncan n’aurait pas accepté bien qu’il y avait peu de choses qui le choqué. Mais il n’avait pas fait de service militaire et si cela commencer à se gâter là-bas, il aurait de sérieux problèmes. Mais le pire c’était surement de se retrouver seul parmi tous ces gens, il n’avait aucune information sur les autres docteurs qui seraient avec lui et c’était un peu angoissant. Pour ce qui était du trajet en avion, il n’avait pas vraiment peur. Il l’avait pris quelque fois pour de plus petites destinations mais prendre l’avion signifiait toujours la même chose, le temps passerait lentement c’était certain sauf si son voisin de siège était ouvert à la discussion en espérant qu’il ne prenne pas Duncan pour un de ses nouveaux chirurgiens un peu pompeux sur les bords. En tout cas, s’en était certain, il ne passerait pas pour un fils à papa puisqu’il n’en avait pas.

-Oui, j’y vais aussi… Ni l’un ni l’autre, pour le travail.

Hochant simplement en guise de réponse pour lui dire qu’il était d’accord pour un tutoiement après tout c’était plus simple. Quand il se présenta alors il lui serra poliment la main puis il s’installa correctement dans son siège rangeant ses billets dans son sac à dos, qu’il avait posé entre ses jambes au sol, histoire d’avoir tout à proximité. Une voix, surement celle d’une hôtesse se mit à retentir dans l’avion pour annoncer le départ dans cinq minutes, ça n’allait plus être long maintenant.

-Effectivement, si nous devons passer la journée dans l’avion se sera plus simple de se tutoyer… Je vais au Mali pour une mission humanitaire. Je sors de l’internat, je viens tout juste d’être diplômé et je voudrais voir autre chose avant de me décider vraiment à travailler dans un hôpital, disons que j’ai d’autres ambitions et toi ?

Cette fois, la discussion était engagé surement qu’ils échangeraient encore comme ça un moment. L’expression sur son visage ne pouvait pas vraiment cacher, le fait qu’il était plutôt content de ne pas être seul à partir pour le Mali même s’il ne savait pas encore où se rendait Andrew. D’ailleurs, il avait vraiment la carrure d’un militaire et peut-être que c’était pour cela qu’il se rendait là-bas. Il décida donc de marquer une pause écoutant avec attention la réponse de son interlocuteur. Les hôtesses passèrent dans les rangers peu de temps après pour demander à tout le monde de boucler les ceintures et ensuite, elles firent leur petit speech sur la façon dont il fallait se comporter en cas d’urgence. Y avait-il vraiment un moyen de s’en sortir quand un avion était sur le point de s’écraser ? Duncan n’en était pas convaincu mais il écoutait tout de même d’une oreille la façon dont il devrait procéder pour ouvrir son gilet soi-disant de sauvetage.

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Le Mali. Destination étrange. Pour l'un. Comme pour l'autre. Andrew aurait très bien pu choisir une autre destination. Un autre pays. Mais non. Il avait opté pour le Mali. En même temps, c'était pas comme s'il avait eu le choix. C'était pas lui qui avait choisi sa destination. On lui avait dit qu'il y avait ça. Ou ça. Et il avait opté pour le Mali. Il aurait très bien pu choisir l'autre destination. Disons qu'il avait plus ou moins tiré à pile ou face. Et c'était tombé sur le Mali. C'était peut-être pas plus mal d'ailleurs. Il ne le savait pas encore mais ça allait lui permettre de se forger une amitié longue et durable. Enfin. Son voisin n'y allait pas pour le plaisir ou pour le business. Pour le travail. En même temps, le travail, c'était un peu du business, non ? Enfin, s'il voulait distinguer les deux, c'était son choix, hein, bien que ça se ressemblait au final. "Le taff pour moi aussi." Ils avaient fini par se présenter l'un à l'autre, se serrant la main par la même occasion. C'était toujours mieux de pouvoir mettre un prénom et un nom sur le visage de quelqu'un. En tout cas, Andy était décontracté. Même s'il savait que ça allait être un long vol ennuyeux mais bon. Au moins, le gars d'à côté semblait être sympa. Il n'hésita pas une seconde, d'ailleurs, à lui dire qu'il préférait le tutoyer. Les vous, c'était bien cinq minutes. Mais il en avait soupé à l'armée. Et là, maintenant qu'il n'y était plus, il en profitait. Même avec certains de ses patients il faisait pareil. Il leur demandait si c'était ok pour eux et hop, si tel était le cas, il les tutoyait. Il avait l'impression que ça instaurait une certaine proximité entre ses patients et lui. Et le courant passait mieux. Surtout quand y'avait une décision importante à prendre. Andrew releva le nez tandis qu'il entendait une hôtesse les prévenir qu'ils allaient bientôt décoller. La raison de Duncan pour se rendre au Mali ? Mission humanitaire. Un médecin. "'Tain, le monde est petit !" en vint-il à lui dire dans un sourire. "J'suis médecin également. J'ai fait ma formation sur le terrain, à l'armée." Pas besoin de lui préciser que c'était à cause du manque d'argent qu'il avait fait comme ça. La raison de comment il avait fait son internat, et pourquoi il l'avait fait comme ça surtout importait peu à dire vrai. "J'suis revenu bosser deux ans à l'hôpital de Brisbane. Et j'me suis dit qu'il fallait que j'reparte. Pour moi cette fois-ci." Et pas pour participer à une guerre ou bien à un autre. "Si on m'avait dit que j'allais croiser un collègue dans l'avion ! C'est une sacrée coïncidence !" Ouais. "Tu t'es spécialisé dans un domaine en particulier ou t'as pas encore réellement réfléchi ?" Normalement, à la fin de son internat, il avait dû choisir une spécialisation. Enfin, certains se laissaient le temps. D'autres fonçaient. Un peu comme Andy d'ailleurs. La pédiatrie ou bien l'obstétrique, pas son genre du tout. Il avait toujours quelque chose qui bougeait. Alors, la chirurgie traumato, il avait trouvé ça bien. Surtout que ça lui permettait de travailler sur de nombreux cas, en urgence parfois. Et travailler dans l'urgence, sous la pression, ça ne le gênait pas.

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Bouclant sa ceinture, il fit un sourire à son interlocuteur. C’est vrai que le monde était petit pour le coup puisqu’il y avait combien de chance pour qu’un autre médecin qui partait au Mali prenne place juste à coté de lui ? Presque aucune. Le destin était juste bien fait, ils n’étaient surement pas destinés à traverser le monde seuls même si rien ne les empêcheraient de faire leur chemin chacun de leur coté une fois débarqué en Afrique. Duncan ne pu s’empêcher de faire les gros yeux un très court instant quand il parla d’avoir fait l’armée. Il trouvait ça impressionnant et Andrew sans le savoir avait déjà tout le respect du jeune homme. Que se soit par manque d’argent ou non, cela n’aurait rien changé pour Duncan de le savoir. Il était juste impressionné car lui qui pensait que sa formation avait été dure alors sur le terrain au milieu des bombes, cela devait être bien pire.

-Effectivement le monde est petit ! Enfin surtout Brisbane.

Quand il parla de repartir pour lui-même, il comprit exactement ce qu’il voulait dire puisque c’était pareil pour lui. Bien sur, ce voyage, il le faisait pour aider une population dans le besoin mais aussi pour son développement personnel. Il étouffait dans cette ville et dans cet hôpital depuis qu’il avait commencé son internat.

-Je comprends… J’en avais besoin aussi. Je me suis spécialisé en cardiologie, mon contact m’a dit qu’il y avait plusieurs enfants qui naissaient avec des déformations cardiaques assez importent pour certains et que je serais surement un atout au Mali. Je pense qu’un doc en traumato aurait surement plus sa place mais je suppose que j’apprendrai sur le tas !

Duncan échappa un léger rire ne se doutant pas qu’Andy était un de ces docs là et qui serait le meilleur pour lui apprendre les bases de la traumatologie sur le terrain, rien à voir avec un hôpital où tout le matériel était à porté de main. Pour sa spécialisation, un spécialiste en chirurgie esthétique lui avait longtemps couru après à cause de ses sutures « parfaites » selon lui, mais Duncan ne se voyant pas vraiment refaire des visages toute sa vie. Il avait donc laissé trainé sa spécialisation jusqu’à sa dernière année où il avait trouvé un excellent mentor en cardiologie. L’avion décolla et il tourna son visage un instant vers le hublot regardant la ville devenir de plus en plus petite. Les premiers jours sur le terrain allait être dur, il le savait et pourtant, il était dans l’avion n’imaginant pas un instant qu’il resterait en Afrique pendant six ans.

-Adieu Brisbane…

Une fois qu’ils furent assez haut dans le ciel, il reporta son attention sur Andrew fronçant légèrement les yeux alors qu’il avait une question sur le bout des lèvres. Bon à un moment donné, il faudrait qu’il pense à aussi ce taire pour ne pas trop l’ennuyer, car une fois qu’il était parti à parler cela pouvait durer très longtemps surtout quand il ne connaissait pas son interlocuteur. La vie des autres le passionné beaucoup et maintenant qu’il savait qu’il avait été à l’armé, cela avait ouvert encore un peu plus sa curiosité.

-Tu as déjà été au Mali ou en Afrique ?

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Une sacrée coïncidence mine de rien. Y'avait pas à dire. Il aurait jamais pensé qu'il se retrouverait dans un avion en partance pour le Mali avec un futur collègue. Incroyable. Mais vrai. Au moins, ce qui était bien, c'était que ça allait leur permettre de faire connaissance et d'en apprendre plus l'un sur l'autre avant de se retrouver à l'autre bout du monde. Ouais, une bonne chose, y'avait pas à dire. En tout cas, Andrew lui avait confié qu'il avait pas mal voyagé à cause de son précédent boulot, lorsqu'il était à l'armée, et que cette fois-ci, c'était pour lui qu'il partait. Et pas parce qu'il avait une mission. Pas parce qu'il devait son devoir. Non. Tout simplement parce qu'il avait envie de le faire. Et parce qu'il voulait le faire. Un cardiologue qui était à ses côtés. Ouais. Bon, il était vrai que c'était, sans doute, pas la meilleure spécialisation au monde. Enfin, pour un pays comme le Mali. Certes, il pourrait aider les quelques enfants dont Duncan venait de lui parler. Mais Andrew doutait réellement que ses compétences soient réellement utiles. Après, bien évidemment, il pouvait se tromper. Ca serait à voir, pour sûr. "C'est comme ça qu'on apprend le mieux. Sur le tas." dit-il dans un hochement de la tête. "J'suis traumato. J't'apprendrais deux ou trois trucs au besoin. Et j'suis même sûr qu'on en aura besoin." Ouais. Andrew n'était pas très ... optimiste. Si on peut dire cela ainsi. Pourquoi ? Parce qu'il avait déjà vu des choses pas très ... sympathiques, oui, si on pouvait dire cela ainsi. Il avait déjà été confronté à l'horreur de la vie et son petit doigt lui faisait se dire que c'était pas cette fois-ci qu'il allait y échapper. Oh que non. "Enfin, j'peux me tromper mais j'suis pratiquement certain que ça ne sera pas de tout repos et qu'on risque d'en baver là-bas." Du genre à faire de longues journées interminables. Bah, en même temps, ça ne gênait pas Andrew. C'était pas comme si ça ne lui était jamais arrivé de faire de longues journées. Levé tôt. Couché super tard. Voire même ne pas dormir du tout parce qu'ils étaient dans une situation chaotique. Il secoua quelque peu la tête. Ouais. A voir si ça serait autant pénible qu'il l'imaginait. Mais il préférait se préparer au pire, en quelque sorte. Comme ça, il serait agréablement surpris si tout se passait bien.Et ça serait même bien, d'ailleurs, que ça se passe sans accro. Enfin, il aurait l'occasion de voir ça une fois qu'il serait rendu au Mali. Ce qui n'était pas pour tout de suite puisqu'ils avaient quelques heures de vol devant eux. D'ailleurs, en parlant du vol, Andrew avait fini par attacher sa ceinture. Ouais, il avait fait ça au dernier moment tandis que l'avion était en train de prendre son envol. Duncan avait eu un petit mot par rapport à Brisbane. "Brisbane sera toujours là quand tu reviendras." dit-il dans un hochement de la tête. Ca serait peut-être pas pour tout de suite. Peut-être qu'il reviendrait un peu cabossé. Mais Andrew ne doutait pas une seule seconde qu'ils ne reviendraient pas. Après quelques minutes, une fois qu'ils étaient en vol, Duncan lui posa une nouvelle question. A savoir s'il s'était déjà rendu au Mali. Ou bien même en Afrique. "Pas spécialement au Mali. Mais ouais, j'me suis rendu en Afrique à plusieurs reprises. Et au Moyen Orient également. Et comme tu peux t'en douter, c'était pas vraiment pour des raisons humanitaires." Non. Même s'il n'avait pas été mécontent de participer à tout cela. Même si ... Ca lui était arrivé d'en faire quelques cauchemars. Mais c'était derrière lui maintenant. "C'était pas simple tous les jours, faut l'avouer. Quand tu vois tes potes te faire tirer dessus et que tu peux rien faire, ça te fout les boules un peu." Même carrément. "Et toi alors ? T'as eu l'occasion de voyager hors de Brisbane ? Ou c'est ta première fois ?"

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Duncan était conscient qu’il allait beaucoup apprendre et voir au Mali, c’était un peu le but qu’il s’était fixé. Pour lui, une formation ne s’arrêtait pas à l’enceinte d’un hôpital, il lui fallait plus. Il voulait toucher à tout et ne pas être cataloguer de petit chirurgien bien pompeux de cardiologie. Duncan avait surement une vision bien à part de la médecine mais c’était ses ambitions à lui et il ne demandait à personne d’autre de les suivre. Il haussa doucement les épaules en tournant son regard vers Andrew. Il avait vu juste quand il avait pensé que son profil correspondait parfaitement à celui de la traumatologie.

-Je suis sur que tu vas pouvoir m’apprendre un tas de chose, je vais là-bas pour ça, je ne veux pas vraiment m’enfermer dans une spécialité et rien voir d’autre, je veux juste aider les gens, sauver des vies et pas seulement des cœurs. Mais peut-être que je t’apprendrai également deux, trois trucs là-dessus, qui c’est.

Le regardant amusé, car visiblement l’homme à coté de lui n’était pas diplômé d’hier, comme lui en avait l’air mais de plus longtemps, il tourna son visage pour voir Brisbane devenir un minuscule point puis plus rien du tout. Passant sa main sur son visage il écouta Andy lui dire qu’ils allaient en baver. Il se demandait bien ce qui allait réellement lui arriver là-bas. Enfin, il s’en doutait un peu mais ce qu’il imaginait depuis quelques jours maintenant était surement loin de la réalité. Au moins il reviendrait en étant quelqu’un d’autre, une version du lui actuel mais surement plus mature et beaucoup plus responsable. Un peu comme Andy, tient, oui. Oh et pourquoi pas avec autant de muscle ? Se serait surement un très bon avantage en cas de problème, bon pour les tatouages on repassera, ce n’était pas vraiment le truc de Duncan. Il remonta son regard au visage de son interlocuteur ne voulant pas passer pour un homme qui inspecte à la loupe les autres. Pourtant c’est ce qu’il faisait et c’était plus fort que lui, comme un genre de tic pour percé la personne face à lui. Il l’écouta de parler des endroits où il était allé. Il ne savait pas quoi vraiment répondre puisque lui n’avait jamais vécu tout cela et il considérait cas moins y être on ne pouvait pas vraiment comprendre.

-Je vois, je suppose que je vais en ressortir différent même si ce n’est pas dans l’armée que je rentre. On verra bien, je vais essayer de ne pas trop imaginer n’importe quoi avant d’y être. Non, je suis toujours resté à Brisbane. Bon j’ai déjà fait quelques voyages pour aller chercher des organes dans d’autres villes pour des transplantations mais rien de plus, tu sens mon angoisse c’est ça ?

Il ne pu s’empêcher d’échapper un rire en regardant Andrew. Maintenant que l’avion était parti pour de bon, le temps défila. Plus ou moins vite mais en parlant c’était toujours mieux. Duncan lui parla de son internat, de ces longues années à suivre un ou deux tirants en jouant les toutous bien dresser derrière. Andy lui avait grandit à Sidney et Duncan lui posa tout un tas de questions sur cette ville. Les sujets parlaient de tout et de rien mais sans jamais rentrer vraiment dans l’intimité de chacun, après tout, il se connaissait que depuis très peu de temps. Tout en parlant il sortit de son sac, une grosse barre de chocolat qu’il avait acheté à l’aéroport après tout, pendant combien de temps il n’en mangerait plus ? Il la tendit à Andy.

-Tu en veux ? Je n’ai pas pu résister en ne sachant pas quand je pourrais en manger de nouveau un jour.

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Un chirurgien cardio. Andrew n'était pas sûr qu'il aurait réellement l'occasion d'utiliser ses compétences mais sait-on jamais. Il pouvait tout se passer, là-bas, au Mali. Des bonnes choses comme de mauvaises choses. Alors, pourquoi pas ? Et puis, s'il s'embarquait pour le Mali, c'est que Duncan devait être tout de même qualifié, non ? Sans quoi on ne l'aurait pas envoyé dans la gueule du loup. M'enfin, Andrew ne s'en faisait pas trop. Toute main était bonne à prendre dans ce genre de situation. Et ils avaient besoin de médecins. Que ce soit pour des petites maladies ou pour tout un tas de choses bien plus graves. "Les spécialités, c'est bien quand même. Parce qu'on ne peut pas être doués dans tous les domaines. Du moins, on n'est pas expert. A part peut-être les urgentistes qui touchent à tout et qui doivent savoir faire pas mal de choses." dit-il dans un hochement de la tête. "Mais dès que c'est un peu plus vicieux, un peu plus compliqué, ouais, là, les spécialistes arrivent." Et c'était pas plus mal. "M'enfin, t'as raison. On va là-bas pour sauver des vies." Andrew eut un léger hochement de la tête. "Et ouais, j'suis sûr qu'on peut apprendre plein de choses de l'un et de l'autre." Surtout qu'en tant que chirurgien traumato, ça lui arrivait de pratiquer des interventions non loin du coeur. Et fallait pas déconner. Le moindre faux geste pouvait être ... comment dire ... fatal. Certes, personne n'était à l'abri d'une erreur médicale. Surtout les chirurgiens. Une veine sectionnée par erreur, ou bien une aorte, ou encore quelque chose de pire ... Brèfle, ouais, fallait faire gaffe. Duncan n'avait pas réellement eu l'occasion de voyager. C'était un gros voyage qu'il entreprenait. Andrew eut un hochement. "Ouais, j'te sens un peu stressé. Mais en même temps, c'est normal. Pays inconnu. Avec toutes les horreurs qu'on peut voir à la télévision et tout ça, c'est vrai que ça donne pas autant envie que ça." A se demander s'ils étaient pas un peu dingos de s'envoler pour un pays dangereux. Mais c'était ça. Penser aux autres. Avant de penser à eux-mêmes. "Bah, au pire, de toute manière, j'suis sûr que y'aura des soldats avec nous. Et au besoin, j'sais me servir d'une arme." C'est pas ce dont il était le plus fier d'ailleurs. Dans le sens où il faisait en sorte de sauver des vies. Et non pas en prendre. Mais s'il devait se défendre, lui, ou bien un collègue, face à une menace imminente, alors oui, il le ferait. Ca l’ennuierait de prendre une vie. Mais il le ferait. Quitte à tenter de sauver celui sur qui il aurait tiré. Enfin. Andrew s'imaginait un peu tout et rien. Il avait vu pas mal de choses. Alors, franchement, il pouvait pas imaginer pire. Ca pouvait être que mieux. Enfin, c'était ce qu'il espérait. Il n'avait pas envie de se porter la poisse. En tout cas, Duncan avait l'air d'être sympathique. Y'avait pas à dire. Duncan lui proposait même de manger un bout de chocolat. Il secoua la tête. "Non, ça va, j'te remercie. Fais-toi plaisir." avait-il dans un sourire. "J'suis sûr qu'on en trouvera. Bon, peut-être pas à tous les coins de rue." Mais ouais. Ils trouveraient du chocolat. Ou pas. C'était pas ce qui allait le plus lui manquer.

Que dirais-tu qu'on clôture prochainement, histoire qu'on passe à la suite ? Genre l'atterrissage, installation et premiers jours ?

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Andrew & Duncan

Duncan se mit à sourire tout en mettant un carré de chocolat dans sa bouche. Il était impressionné à chaque fois qu’Andrew se mettait à parler. Surement que s’il avait pu choisir de ne pas être fils unique, il aurait demandé à sa maman d’avoir un grand frère comme lui. D’ailleurs, les conversations partaient dans tous les sens et Duncan apprit qu’Andy avait une petite sœur qui n’avait pas été très contente de son départ. C’était difficile pour tous les proches, mais il fallait qu’il le fasse. Pour Duncan, cela avait été comme une évidence comme si rien n’aurait pu l’empêcher de le faire changer d’avis.

Le jeune homme avait raison sur un autre point. Il était bien stressé mais pas pour le travail qu’il allait faire là-bas, car c’était plus une vocation pour lui qu’une obligation mais surtout ce qu’il allait découvrir. Ces nouvelles cultures, son nouvel habitat, l’hôpital de là-bas… Toutes ces choses qu’il avait imaginées mais qu’il ne voyait pas encore.

-C’est du bon stress… Celui qui donne envie d’avancer.

Le temps passé dans l’avion passa à sa grande surprise assez rapidement, il dormit une partie du trajet, il fallait plus d’une journée pour aller en Afrique avec une escale où il avait pu se racheter du chocolat et faire une pause toilettes, aller dans celles de l’avion lui faisait un peu bizarre comme si on le privé de son apesanteur, c’était un peu étrange comme réflexion. En arrivant au Mali, la chaleur là-bas était écrasante. L’Australie était connue pour l’un des pays qui passait Noël sous le soleil mais la chaleur du Mali n’avait rien à voir avec celle de Brisbane. De là, tout alla très vite, ils montèrent dans un hélicoptère, c’était par contre la première fois pour Duncan, Andy lui montra ce qu’il y avait à savoir et c’était parti pour le village où ils devaient se rendre.

Dans le village, il y avait une maison pour les docteurs. C’était une sorte de grosse infirmerie où en cas de grosse urgence, les gens pouvaient se rendre là-bas. Le bâtiment était très basique, rien de très extraordinaire mais il avait au moins une petite chambre. Pour se laver, il y avait une pièce aussi mais il fallait aller chercher l’eau dehors. De toute façon qui aurait voulu se laver sous l’eau chaude avec le soleil brûlant dehors ? L’hôpital lui était un peu plus loin, les malades étaient tous là-bas dans une pièce commune, une autre pièce était à coté pour les plus « infectés ». Pour ce qui était du matériel, il n’y en avait pas des masses et Andrew expliqua rapidement à Duncan comment l’économiser pour lui qui n’avait cas appeler une infirmière pour qu’elle aille lui chercher tout ce qu’il désirait à Brisbane. La première semaine fut compliqué, voir dur pour Duncan. Le soir, il rentrait et dormait immédiatement tombant sur son lit. Parfois, il était réveillé dans la nuit et au bout d’à peine cinq jours, le jeune homme avait mit au monde son premier bébé. En temps que chirurgien cardiaque, il n’aurait jamais eu l’occasion de faire cela et se fut s’en doute la chose qui lui fit confirmer qu’il avait sa place ici. La maman et le bébé allaient bien mais ils pouvaient être sur d’avoir un très bon suivi grâce au docteur Wilde.

Fin du sujet.

Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

Spoiler:

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