La fin de matinée était enfin arrivée, Caïn n’avait qu’une envie s’était de rentrer chez lui et de dormir. Dormir toute la journée et ne rien faire jusqu’à ce soir, lors de l’ouverture de sa boîte. Travailler de nuit avait ses avantages comme ses désavantages. L’avantage pour le brun s’était qu’il pouvait faire la grasse mâtiné et en même temps vivre la nuit, mais l'inconvénient, c’était que ses rendez-vous professionnels étaient forcément en journée et donc, il ne dormait pas pendant deux à trois jours à cause de ses réunions. Du coup, obliger de rester éveillé dans ces moments-là. Heureusement que le café existait, sinon il aurait rapidement abandonné l’idée d’avoir ses réunions la journée et enverrait une personne pour le représenter. Mais il détestait l’idée que quelqu’un d’autre puisse prendre sa place pour ses rendez-vous, ils étaient capitaux pour son entreprise, c’était normal que ça soit lui qui se délace. Chose assez problématique pour Caïn quand il ne pouvait pas dormir pendant quelques jours, s’était que la fatigue le rendait facilement irritable.

La fermeture du club se fit dans les alentours de six heures cette nuit, Caïn avait eu le temps de passer par son appartement pour prendre une bonne douche et se changer, troquant son jean et son T-shirt pour un costard. Il but au moins deux cafés pour rester éveillé et en attendant de partir pour sa réunion avec un partenaire, alluma son ordinateur pour vérifier ses mails. L’heure s’approcha rapidement, le brun partit donc en prenant sa voiture personnelle, un Toyota RAV4.

    Le rendez-vous dura bien deux heures, après des explications, quelques moments où des voix s'élevèrent pour un oui ou un non, ou d’autres désaccords, ils arrivèrent enfin à un compromis. Le jeune homme sortit de la chambre où avait eu lieu la réunion et se dirigea vers l'ascenseur, son porte-document à la main. Une fois qu’il s'engouffra dans l'habitacle. Caïn, sourit sur ses lèvres, satisfait de la réunion, déboutonna les premiers boutons de sa chemise après avoir enlevé sa cravate qui le serrait beaucoup trop. Il détestait portait ces trucs, malheureusement, il fallait toujours être bien habillé lors de ses putains de réunions, conseil que lui avait donné son charger de clientèle ; pour que son image soit bonne. Alors, il suivait son conseil, même si cela l'agace au plus au point.

Le destin était sûrement contre lui, pensa-t-il, parce qu’il avait qu’une envie à ce moment, c’était de rentrer chez lui et de s’allonger dans son lit, mais l’ascenseur s'arrêta brusquement, il se revient contre le mur à côté de lui, un léger vertige l’avait pris. Normal, son dernier repas datait d’hier soir. Mais il se rendit compte que le destin faisait bien les choses en voyant la jeune femme présente avec lui dans l’habitacle. Il pourrait peut-être en profiter un peu en attendant que la boîte de conserve où il se trouvait redémarre ou que l’on vienne les secourir. Si c’était la deuxième option, il y avait des chances que cela dure plusieurs heures. Enfin, chose qu’il n'espérait pas, sinon il allait exploser. Caïn n’aimait pas trop l’idée d’être enfermé ainsi entre quatre murs dans un espace aussi restreint. Et il comprenait parfaitement la réaction de la brune, c’était difficile de ne pas perdre son calme à ce moment-là. Caïn posa sa main sur l’épaule de la jeune femme pour essayer de la calmer un peu, n’ayant toujours pas vu son visage.

- Vous devriez vous calmer, rien ne sert de vous énerver. Respirez calmement, dit doucement le jeune homme de sa voix grave.

    Caïn sentit la jeune femme sursautait légèrement à son contact et se dérober à son contact, il haussa un sourcil surpris avant de finalement apercevoir le visage de la femme. Son sourire en coin réapparu aussi vite qu’il était parti. Tiens, tiens, le destin fait vraiment bien les choses.

- Mademoiselle Valentini, comme on se retrouve, déclara-t-il amuser.

- Tu ne m’avais pas reconnu?

Caïn laissa un rire sortir d’entre ses lèvres, un rire rauque, légèrement jaune. Comment ne pouvait-elle pas le reconnaître dans un costard étant donné qu’il en avait porté un à chaque fois qu’il avait dû aller au tribunal pour son procès. Le brun ne répliqua pas face à l’insolence de la jeune femme, car pour lui ce n’était rien d’autre que ça. Ou peut-être était-elle juste stupide? Chose certainement faisable, quand on s’est pourquoi cette délicieuse créature était parti en prison. Elle lui avait planté un couteau laissant ses empreintes de partout. De toute façon, il l’aurait reconnu n’importe où, son visage était gravé dans sa mémoire. Caïn était du genre à mémoriser ce qu’il voyait, c’était chose rare qu’il ne se souvient pas de quelque chose. Il avait une mémoire dite, photographique.

Caïn pinça l'arête de son nez avec son index et son pouce, quelque peu agaçait par la situation tout de même. C’était assez fâcheux tout de même, il n’avait qu’une envie s’était de rentrer chez lui, et rien d’autre. Se mettre au lit et dormir jusqu’en début d'après-midi pour récupérer un peu après la nuit de travail qu’il venait de faire. Parce que ce que les gens ne savent pas, c’est que Caïn observe tout ce qui se passe au sein de son club, il parle souvent avec des clients, mais il observe chaque fait et gestes. Il a toujours un oeil protecteur sur ses employés, qu’ils soient barmen, danseur ou même vigil. Par expérience, le brun s’est très bien qu’on puisse quand même trouver plus fort que soit, et puis, il s’est également qu’il y a des jours où on est beaucoup moins en forme que d’autres.

Le manque de sommeil était tout de même perceptible, le brun avait des petits yeux et bailler assez souvent. Portant plus d’une fois sa main à la bouche pour étouffer un bâillement. Cela faisait déjà une bonne dizaine de minutes qu’ils étaient là à  attendre que quelqu’un veuille bien les sortir de là. Seulement, plus le temps passé, plus le temps se rafraichissait. Le brun n’en ressentait pas vraiment le froid, c’était supportable, mais il voyait bien que la jeune femme avait cependant froid. Il soupira, se passant la main sur son visage puis dans ses cheveux, avant de finalement enlever sa veste et de la poser sur les épaules de la jeune femme. Caïn avait des principes, et sa grand-mère lui avait toujours appris à “protéger” les femmes, ou en tout cas, en prendre soin. Et en voyant Victoire, les bras croisés, essayant de se réchauffer. Il ne pouvait certainement pas faire le parfait connard et la laisser ainsi.

- Depuis quand ? Depuis le jour où nos chemins se sont croisées, Mademoiselle Valentini. Ou plutôt, devrais-je dire, depuis le jour où tu m’as planté ce couteau dans ma cuisse.

Caïn te regarda, ses iris changèrent et deviennent un peu plus sombre. Il se rappelait très bien ce jour-là il n’avait eu à aucun moment peur, la seule chose qu’il l’avait fait réellement peur c’est qu’il arrive quelque chose à sa mamita. Dieux soit loué, il ne lui était rien arrivé, seulement à lui. Depuis ce jour-là, il s’était promis de se venger. Comment ? Ça c’était la grande question, il n’en savait encore rien pour le moment, il laissait le temps au temps. Le plus important avait été de retrouver la jeune femme, maintenant c’était chose faite. Qu’allait-il bien pouvoir faire maintenant ?

- Je vouvoie une personne seulement si elle a mon respect, ce qui n’est pas réellement ton cas, Victoire.

T’étrangler ? Ça aurait beaucoup plus facile, mais justement, c’était beaucoup plus facile. Il préférait la faire souffrir doucement et lentement. S'il commettait un crime, il serait envoyé en prison, et adieu sa vie. Ce n’était pas son choix, il fallait réfléchir intelligemment. Le brun eut un sourire en coin en voyant le regard de la jeune femme sur lui. Est-ce qu’il lui faisait de l’effet ? Sans être égocentrique, il savait très bien que beaucoup de femme le voulait dans son lit à cause de son corps. Il allait dire quelque chose mais le téléphone de la brune sonnait, il pinça ses lèvres, ne rajoutant rien d’autre. Mais d’une oreille attentive, il écouta toute la discussion. Il était vrai, qu’au vu du corps de la jeune femme, Caïn aurait bien été tenté de coucher avec elle, c’était le fantasme de beaucoup d’homme de se retrouver ainsi coincé dans un ascenseur avec une femme telle qu’elle, mais au vu du passé commun, il ne se passerait rien entre les deux.

Caïn se mit à froncer des sourcils, il n’aimait pas beaucoup ce qu'insinuer la personne au bout du fil. Et même si cela était vrai, de quel droit se permettait-il de juger une personne ainsi ? Alors, contre toute attente, le brun prit délicatement le téléphone de la jeune femme dans ses mains, coinçant au passage la jeune femme entre son corps et la paroi de l’ascenseur. Un de ses bras était contre le mur, frôlant la taille délicate de Victoire. Tout en l’observant, il rétorqua au téléphone.

- Si dans moins de dix minutes, nous ne sommes sortie de cet ascenseur, je vous enverrais mes avocats pour propos diffamatoire, est-ce clair ?

Il n'attendit même pas la réponse et raccrocha. Il n’avait pas démenti les insinuations du responsable mais n’avait pas non plus approuvait ses dires. Caïn regardait toujours la jeune femme, et dans un sourire il se recula. Il observait chaque fait et geste de la brune, et il pouvait bien voir qu’elle était mal à l’aise face à la proximité qu’il lui avait imposé.

- Tu l’avais bien mérité ce jour là, répondit-elle avec froideur.

Caïn haussa un sourcil avant de finalement éclater de rire. Il l’avait mérité ? Mais oui bien sûr. Il avait juste voulu protéger sa grand-mère. La jeune femme voulait l’argent qui se trouvait dans la casse, OK, mais elle menaçait sa mamie avec un couteau. Et cela était intolérable pour Caïn. Il s’en rappelait comme si c’était hier, il avait voulu la bloquer mais elle avait été vive pour réussir à lui planté le couteau dans sa cuisse. Le brun eut un rictus au coin des lèvres, afficha un grimace de colère face à la jeune femme en face de lui. Son poing le démangeait. Mais il n’était pas un homme qui frappait les femmes. Alors il contracta sa paume de sa main et desserra ce dernier, qu’il contracta encore. Caïn bouillonnait et ses iris reflétaient sa colère.

Mais il n'exprima pas cette colère, cette même colère qu’il avait depuis ce jour-là, cette colère qui bouillonnait en lui, cette même colère qui avait ravagé beaucoup de chose. Cette colère qui était en réalité présente depuis bien longtemps, et à chaque fois que quelque chose n'allait pas, et qu'on appuyait sur ce bouton colère, cette colère se déclenchait. Cette colère qui se manifestait quand quelque chose ne lui plaisait pas.  

Bientôt, elle arrêtera de faire la maligne. Oh oui, bientôt, cette petite arrogante allait savoir qui était le patron. Bientôt, elle allait le supplier d'arrêter. Bientôt, elle allait regretter ce qu’elle avait fait. Bientôt, elle comprendrait qu'elle s'en était prise à la mauvais personne.

- Grand bien te fasse, je m’en fous royal, avait-elle répondu.

Il haussa un sourcil, intrigué tout de même par cette jeune femme. Il ne savait pas qu’elle avait autant de répondant ; parce que lors du tribunal, elle n’avait pas autant une grande gueule. Où en tout cas, il ne s’en rappelait pas. Alors que le téléphone de Victoire sonna, qu’elle essaya d’expliquer la situation, Caïn préféra s’en charger lui-même. Fronçant les sourcils, il aurait pu la laisser galérer ainsi, mais avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, il avait déjà le téléphone contre son oreille et la jeune femme contre lui. Qu’est-ce qu’il était en train de faire non de Dieu ? Fixant toujours la jeune femme, il observa surtout sa façon de se mordre les lèvres. Elle ne s’en rendait peut-être pas compte, mais c’était un geste très sensuelle et sexy, et ça ne laissait pas Caïn insensible face à cela. Mais le brun ne pouvait pas se permettre de se laisser ainsi, c’était Victoire qu’il avait en face de lui, ce n’était pas n’importe quelle femme qu’il avait en face de lui. C’était celle qui lui avait planté un couteau dans la jambe.

Bien qu’il recula, son corps ne voulait qu’une chose, il voulait goûter la jeune femme en face de lui. Dans sa tenue de boulot, elle était désirable. D’avantage avec ses petites rougeurs sur les joues, et encore plus en se mordant les lèvres ainsi. Elle était le péché interdit, la seule femme qu’il ne pouvait pas se permettre d’avoir dans son lit à cause du passé. Les iris de Caïn changèrent légèrement de couleur, laissant ses yeux devenir noir. À cet instant, alors que Victoire fuyait son regard, le brun eu l’image d’un loup et d’un agneau. La proie était Victoire, elle n’avait aucun moyen de s’enfuir. Vraiment aucun moyen. Ils étaient encore coincés tous les deux entres ces quatre parois, enfermé dans un ascenseur tombait en panne quelque minute plus tôt.

- Je… Je te la rends ! Sinon mon chef va se faire des films… Et… Je peux ravoir mon téléphone ?
- Tu devrais garder la geste Victoire, tu es frigorifié, avait-il rétorqué.  

Et pour vérifier c’est dire, Caïn posa sa main contre la joue de la brune. Effectivement, sa peau était glacée contre sa paume chaude. Il laissa sa main glissée et repoussa les mains de la jeune femme qui tenait sa veste. Puis il observa le téléphone de la jeune femme dans sa main, est-ce qu’il allait lui rendre ? Peut-être bien, mais s’il le gardait en sa possession, il y avait de forte chance qu’il puisse revoir la jeune femme en face de lui.

Mais à quoi pensait-il ?

Alors qu’il allait lui rendre, une secousse vient arrêter cette échange. L’ascenseur était de nouveau opérationnelle. Il descendait enfin. Les dix minutes n’étaient même pas passé finalement. Ils avaient été plus rapides que ce qu’avait pensé Caïn. Ces menaces avaient fait effet. Cependant, il était tout de même déçu. Mais déçu de quoi exactement ? Il ne savait pas, mais ce sentiment était bien présent.

Caïn a une humeur qui change au gré de ses sentiments. Sa grand-mère lui a souvent dit que c’était parce qu’il était né sous le signe du Gémeau, un des signes astrologiques qui a une humeur changeante. Le gémeau est souvent représenté avec deux visages, et il est vrai que Caïn a deux visages, rare sont les personnes, à part son entourage, à le voir tel qu’il est vraiment. Il peut être souriant, doux et généreux et la minute d’après rentrer dans une colère noire. Pour cela, son regard était très expressif. Si on regardait de plus près, ses iris changeaient de couleur au gré de ses émotions.

Ses yeux qui étaient devenus aussi sombre que la nuit avait retrouvé leur couleur d’origine, un bleu profond, céruléen. Sa colère n’était qu’un lointain souvenir. Non, ses iris gardaient tout de même une petite trace sombre, le désir bouillonnait dans ses veines, si Victoire n’était pas qui elle était, il y aurait longtemps qu’il l’aurait mis dans son lit. Mais Victoire n’était pas qu’une simple jeune femme. Elle était LA Valentini qui lui avait planté un couteau dans la cuisse, lui laissant à jamais une cicatrice lui rappelant ce soir-là. Si cela ne tenait qu’à lui, cela faisait bien longtemps qu’il l’aurait fait sienne. Mais il ne pouvait pas faire table rase sur le passé, c’était impossible. Et puis comment pouvait-il désirer la jeune femme en face de lui, c’était bien impossible. Mais comme on disait, le péché est attirant. Et Victoire était très attirante, Caïn ne pouvait le nier. C’était une des plus belles femmes qui avait pu rencontrer. Le brun secoua la tête, il devait vraiment se sortir ses idées de la tête.

-Ok. Mais ne comptes pas pour la revoir un jour, dès que je sors de cet hôtel, je la refile au premier gars que je croise, lança-t-elle.
- Fait bien comme bon te semble, commença le trentenaire, mais il serait fort dommage de faire cela.

Pourquoi ? Il n’en avait aucune idée. Il avait encore parlé trop vite. Mamie avait bien dit de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de s’exprimer. Le brun le savait pourtant, mais comme à son habitude, il n’en faisait rien. Caïn soupira longuement. Avant que les portes ne s’ouvrent devant eux. Le brun vit rapidement le regard de l’homme d’une cinquantaine d’années fusillait Victoire du regard. En bon gentleman cependant, il avait bien entendu fait passer Victoire devant lui, posant sa main dans le bas de son dos avant de bien vite la retirer et de garder une distance raisonnable avec la jeune femme. Il écouta attentivement les paroles échangeait entre la femme de ménage et son patron. Caïn ne laisse rien paraître, mais au fond de lui, il ressentait de l’agacement. Pourquoi ? Telle était la question. Étant lui-même patron, il ne se permettrait jamais de parler ainsi à ses employés sans avoir leur version. L’habit ne faisait pas le moine, et ce n’était pas parce qu’une jeune femme était habillée ainsi qu’elle écartait simplement les jambes. Mais contre toute attente, la voix de Victoire l’interpella et surtout sur la façon dont elle venait de prononcer son nom de famille.

- Ne devriez-vous pas plutôt vous préoccuper du sort de monsieur Lensherr ?

Lensherr sourit malgré lui, mais pas un grand sourire, juste un petit sourire en coin. Il regarda la jeune femme partir après qu’elle leur souhaitât une bonne fin de journée. Effectivement, il était déjà bien tard. Caïn ne détourna pas le regard du dos de Victoire. Puis son regard se fixa dans celui du patron de l'hôtel. Lui par contre, il allait passer un sale quart d’heure.

- Alors comme ça, vous insinuez qu’on a passé du bon temps dans l’ascenseur. Et bien, je vais vous poursuivre pour diffamation ?

Tout en parlant, Caïn se rendit vite compte que la jeune femme avait gardé sa veste, mais lui cependant, avait gardé son téléphone. Tiens, tiens, c’était intéressant. Ils allaient se revoir bien plus vite qu’il l’imaginait.