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 (rose) shine a little light

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Message(#) Sujet: (rose) shine a little light (rose) shine a little light EmptyMar 10 Sep 2019 - 12:53


Rose & Romy If evil lay these hands on me Shine a little light on my soul Show me things I cannot see Shine a little light on my soul

Errant dans l’allée « surgelés » de cette superette de quartier qui jouxtait la rue de l’appartement de Prim, Romy avait une petite mine. Sortie sans le moindre artifice, avec le chignon réglementaire de base sur le haut du crâne et le combo jean-basket, la petite blonde avait pour objectif d’embarquer son poids en Ben & Jerry’s avant de revoir ses objectifs à la baisse et de porter son choix sur une sobre (mais efficace) série de magnums, puisqu’il était évident que malgré toute la peine ressentie actuellement elle n’arriverait pas à se résoudre à engloutir six mille calories à quelques mois de l’été pour un connard qui avait piétiné son honneur et son amour propre. Josh l’avait trompée. Dans leur lit, comme dans un vieux remake des feux de l’amour, et il n’aurait plus manqué qu’un fondu velouté et une bande sonore faite de violons pour parfaire le tableau de cette découverte qu’elle avait faite quelques jours plus tôt. Sauf que ça n’avait rien de drôle, et bien qu’elle se soit recluse dans un cliché le temps de panser ses plaies à vif (et apaiser ses envies de meurtre) la petite blonde n’en demeurait pas moins profondément chamboulée par ce revirement de situation. Terminé la vie de couple, et bienvenue la solitude. Elle n’était pas prête à vivre sans personne pour l’épauler, à se débrouiller pour aller au cinéma à l’improviste et combler ses moments de creux du dimanche, et si toute cette restructuration prendrait un temps considérable à intégrer ses automatismes, pour le moment Romy n’en voyait que les inconvénients. Elle s’était laissé une semaine pour prendre le dessus, pour reprendre du poil de la bête, car elle demeurait persuadée que pour atteindre la motivation suprême à changer de vie il fallait qu’elle touche le fond, et le fond elle le touchait bel et bien en se retrouvant les yeux bouffis avec son stock de glace honteusement planqué dans son sac à commissions. Alors qu’elle activait ses jambes à rejoindre la sortie histoire de pouvoir terminer au plus vite son marathon Bridget Jones, Romy fut pourtant rapidement interrompue par une altercation au niveau de la seule et unique caisse. « MAIS PUISQUE JE VOUS DIS QUE LE SET DE COUVERTS EST A SIX DOLLARS DANS LE PROSPECTUS » « Enfin Monsieur calmez-vous ... » Évidemment. Dire à quelqu’un de très énervé de se calmer revenait à se tirer une balle dans le pied, puisque le monsieur ne s’était pas calmé du tout. « Eh merde. » n’avait-elle pu s’empêcher de répondre, lâchant au passage un profond soupir qui semblait être communicatif à ses compagnons d’infortune vu les expressions qu’ils arboraient tous. Une sorte de petit attroupement constitué des trois/quatre clients du magasin s’était formé près du tapis roulant, comme pour intimer à la caissière de se débarrasser de son boulet, mais si jusqu’à présent la situation relevait de l’ennui, elle prit une tournure un tantinet plus tragique lorsque le forcené se mit à … ouvrir le set –objet de la discorde- pour en sortir une fourchette et menacer le tout venant avec. Si la situation n’avait pas été si sérieuse elle en aurait presque été risible. « Monsieur …. » un type avait tenté de s’approcher, et là où Romy s’était contentée de se coller le plus possible à une femme qu’elle ne connaissait absolument pas histoire de ne pas rester seule, cet audacieux s’était risqué à la folie. Et le regrettait. Rapidement la situation dérapa, puis un coup de fourchette se fit catalyseur du bazar qui allait suivre. En une fraction de seconde l’altercation pris une tournure plus sanglante, et le client qui avait osé intervenir se retrouva affublé d’un coup à la jugulaire. « Oh seigneur. » Romy avait agrippé avec force le bras de la brune à ses côtés, et son emprise se fit de plus en plus forte lorsque le siphonné du bulbe à l’origine de tout ce carnage prit conscience qu’il avait sans doute été trop loin. « Tout… tout le monde au sol. Toi tu fermes la grille. » avait-il beuglé  à l’intention de la caissière, la pointant de sa foutue fourchette gorgée de sang. Dans quel pétrin s’étaient-ils embarqués en venant faire leurs courses ce matin ?  
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Message(#) Sujet: Re: (rose) shine a little light (rose) shine a little light EmptyVen 13 Sep 2019 - 14:06


Romy & Rose
“If evil lay these hands on me, shine a little light on my soul, show me things I cannot see. Shine a little light on my soul”
C’est une journée comme les autres, aujourd’hui je dois m’occuper de cette tâche que tout le monde – ou presque – considère comme étant une corvée ; remplir mes placards et mon frigo. Faire les courses quoi. Je n’en ai pas la moindre envie mais en même temps quand on ouvre mon frigo pour se rendre compte qu’il est quasiment vide, c’est qu’on a atteint un stade critique. Alors je suis là, errant dans tous les rayons de ce magasin ne sachant pas vraiment quoi acheter. C’est toujours comme ça de toute façon, on part faire les courses sans avoir aucune idée de quoi mettre dans notre panier. Si vous saviez à quel point j’envie ces personnes qui sont assez motivées et organisées pour préparer une liste à chaque fois. Mais peut-être que je devrais y songer, au moins ça me permettrait de passer moins de temps dans ce foutu magasin à chaque fois. Parce que là, je ne sais pas où je vais et je ne sais même pas ce dont j’ai envie. Au moins pour ce soir. Je vais certainement finir par manger des pâtes et ensuite m’enfiler un gros pot de Ben and Jerry's peanut butter devant le dernier reportage sur les serial killer sorti par Netflix cette semaine. Ça me semble être un bon plan ça oui. Sauf que je n’ai même plus de pâtes chez moi… Quand je vous dis que mon placard est tellement vide que ça en est critique. Me dirigeant vers le rayon des pâtes, une altercation au niveau de la seule caisse d’ouverte attire mon attention. «  MAIS PUISQUE JE VOUS DIS QUE LE SET DE COUVERTS EST A SIX DOLLARS DANS LE PROSPECTUS » Sérieusement ? Ce trou du cul est en train de faire une scène à la caissière pour un foutu set de couverts ? Je lève les yeux au ciel et ne m’y intéresse pas plus que ça, je continue mon chemin vers le rayon des pâtes, et je m’arrête juste devant la multitude de choix qu’on me propose. Bon. Penne ? Orecchiette ? Farfalle ? Peu importe, de toute façon elles ont toutes le même goût. Je prends un paquet de penne que je mets dans mon panier avant de me diriger vers le rayon des boissons, attrapant une limonade, et puis je finis par les surgelés – le meilleur pour la fin. Enfin surtout pour éviter que la glace fonde, parce que je n’ai pas pris de sac de congélation. – Bon ce sera suffisant pour ce soir. J’improviserai pour les jours à venir. Ou mieux ; ce soir je me fais une liste. Oui, j’ai le droit de rêver non ?

Je pensais pouvoir en avoir rapidement fini avec tout ça, payer et m’en aller. Mais je constate rapidement que ça ne sera certainement pas le cas puisque cet homme de tout à l’heure – oui oui vous voyez, celui qui tapait un scandale pour des putains de couverts ? – il est toujours là, plus énervé que jamais à s’en prendre toujours un peu plus à la caissière. La pauvre semble complètement désarmée, elle n’a certainement pas affaire à des fous dans ce genre aussi souvent. Mais en même temps, ce mec est complètement taré. Il a pas l’impression d’en faire un peu trop ? Tout ça pour des couverts. Paye tes couteaux et tes fourchettes et nous fais pas chier connard. C’est clairement ce que j’ai envie de dire. J’ouvre la bouche pour parler mais je me rétracte quand je le vois ouvrir le set pour en sortir... une fourchette. Sérieusement ? Jusqu’à présent, la situation était pathétique, voire même presque drôle. Mais là, on passait à un level différent. Bon, ce n’est qu’une fourchette après tout. Quoiqu’une fourchette pourrait potentiellement être une arme. Mais soyons réaliste, s’il comptait vraiment faire quelque chose il aurait sorti un couteau, pas une fourchette. Une jeune femme blonde qui m’est complètement inconnue se colle à moi, comme si elle cherchait une protection ou du réconfort. Si d’ordinaire je l’aurais envoyé sur les roses très vite, là je ne dis rien. Au même moment, un homme certainement bien plus courageux que nous tous réunis – ou bien plus con et bien moins prudent, à voir – s’approche du malade. «  Monsieur …. » Il n’a pas vraiment le temps d’aller plus loin parce que dans un geste rapide et violent il parvient à donner un coup de fourchette en plein dans la jugulaire de ce pauvre homme qui ne voulait que l’aider. « Oh seigneur. » dit doucement l’inconnue blonde qui me serre un peu plus le bras. Je fais un pas en arrière, emmenant la jeune femme avec moi.  « Merde. » Je finis enfin par dire. «  Tout… tout le monde au sol. Toi tu fermes la grille. » Je regarde un instant sa fourchette dégoulinant de sang. Et sans rien dire de plus, je lui obéis, toujours en entraînant la jeune femme avec moi. Je la regarde un bref instant avant de reposer mon attention sur l’homme qui avait donc apparemment décidé de nous prendre en otage avec comme arme ; une fourchette. Mouais. On a connu mieux quand même. M’enfin je ne vais pas non plus minimiser le potentiel pouvoir d’une fourchette, il vient de nous montrer qu’il peut effectivement s’agir d’une arme. Et puis j’observe l’homme un instant. Il semble perdu et complètement dépassé par la situation. Je vois son regard se baisser sur cet autre homme à qui il a tranché la jugulaire il y a à peine une minute de ça. Il me semble réaliser que maintenant ce qu’il vient de faire. «  Merde merde. Qu’est-ce que j’ai fait ? » Il dit ça tout doucement, comme s’il se parlait à lui-même. Alors que la caissière lui obéit elle aussi en fermant la grille, je me penche vers ma voisine dont je ne connais toujours pas le nom pour lui dire d’une voix faible.  « Il a aucun plan je pense pas que ça dura très longtemps. Il commence déjà à paniquer. » J’ai dit tout ça sans le quitter des yeux. Il commence déjà à faire les cent pas autour de la caisse en marmonnant des choses incompréhensibles. Et je sens ma voisine légèrement tendue – normal, vu la situation – donc j’essaye de la rassurer comme je le peux. Même si je ne suis pas moi-même vraiment sereine. J’ai déjà vécu des situations bien pires. Et mes yeux glissent un instant vers mon panier. Et merde, à cause de ce connard ma glace Ben and Jerry's va avoir tout le temps de fondre.

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Message(#) Sujet: Re: (rose) shine a little light (rose) shine a little light EmptyMar 1 Oct 2019 - 16:27


Rose & Romy If evil lay these hands on me Shine a little light on my soul Show me things I cannot see Shine a little light on my soul

A mesure que la scène qui se tramait devant elle devenait irréelle au possible, Romy se plaquait toujours un peu plus à cette inconnue faisant -bien malgré elle- office de maman de substitution pour ce grand bébé de vingt-sept ans. Outre le fait que le forcené à la caisse n’ait de cesse de s’agiter pour un set de couverts, il avait l’air sacrément siphonné du bulbe ; un euphémisme. Le pauvre homme qui avait tenté de s’interposer entre l’employée et lui se retrouvait désormais avec une fourchette plantée dans la jugulaire, et tandis que le sang coulait et que des cris de douleur glaçaient l’assemblée, Romy se retrouvait attirée vers l’arrière par cette nouvelle précieuse amie qui agrémentait ce geste d’un « Merde. »  résumant plutôt bien la situation. Intimée de clore le rideau pour les enfermer dans le magasin (ne manquait plus que ça) la brune obtempéra en l’embarquant avec elle. Quand bien même elle n’aurait pas eu le choix puisqu’il était hors de question que Romy se débrouille toute seule face à un cinglé de ce genre. « Il a aucun plan je pense pas que ça dura très longtemps. Il commence déjà à paniquer. » Désormais un peu à l’écart, dans un coin du magasin proche de la sortie comme perdue entre les chewing gums et les paniers, le duo improvisé observait la scène devant eux en se livrant à leurs propres expertises d’une voix basse, bien qu’elles ne soient sûrement pas obligées de le faire vu tout le bruit que faisait le pauvre client gisant au sol dans une marre de sang. « Ouais et la suite c’est quoi ? Il nous trucide tous avec sa fourchette en pétant complètement les plombs ? » Inutile de préciser que Romy était complètement paniquée. Le nez retroussé, les sourcils froncés, elle semblait juger la scène d’un air hautain alors que c’était pourtant la panique à bord dans son esprit. Ses doigts agrippaient fermement le pauvre avant-bras de sa comparse, et tandis qu’elle la sentait glisser un regard vers son panier, à nouveau la voix de leur ravisseur la fit sursauter. Bordel. « VOS POTABLES TOUT LE MONDE » Il avait braillé, presque hurlé, attrapant un panier qu’il balançait à un type en costard pour qu’il fasse une collecte. « Merde on aurait dû s’en servir pour appeler les secours tout de suite. » Réactivité zéro. Romy soufflait à son alliée du jour les paroles les plus inutiles de l’histoire des prises d’otage avant de sortir hors de sa poche son iPhone affublé d’une coque rose à paillettes et de le remettre au préposé à la quête. « Faut qu’on sorte de là. Sérieusement. Si on arrive pas à avoir le dessus sur un taré avec une fourchette faut qu’on remette notre vie en question. » Puisque la situation avait l’air ô combien ridicule sur papier, mais dans les faits un poil plus compliquée (il y avait un type à l’agonie au sol tout de même) la petite blonde s’était autorisée à chuchoter sa volonté de quitter cet endroit, et le plus vite serait le mieux.    
   
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Message(#) Sujet: Re: (rose) shine a little light (rose) shine a little light EmptyDim 6 Oct 2019 - 20:42


Romy & Rose
“If evil lay these hands on me, shine a little light on my soul, show me things I cannot see. Shine a little light on my soul”
La scène à laquelle nous venons d’assister est assez incroyable. Ce mec pétant un câble pour le prix d’un set de couverts et puis attaquant à coup de fourchette un autre homme qui ne voulait que l’aider. Digne d’un film d’horreur. J’aime bien les films d’horreur, mais j’ai jamais demandé à en vivre un en vrai. Ou bien on pourrait aussi presque se croire dans une comédie. Je vous jure, vous devez me prendre pour une folle mais j’ai presque envie de rire, là, maintenant, tout de suite. Et il y a cette fille que je ne connaissais pas il y a cinq minutes qui a pris en grippe mon bras et qui semble vraiment terrifiée. Qu’est-ce que je fous ici déjà, moi ? Ah oui je devais juste me trouver de quoi manger ce soir. Bon, je pense que cette mission a lamentablement échouée et pas par ma faute. Le mec semble déjà en panique, il est dépassé par la situation et il ne pensait pas qu’elle prendrait autant d’ampleur. En même temps qui se lève de bon matin en se disant qu’aujourd’hui est la bonne journée pour assouvir son fantasme suprême ; planter une fourchette dans la carotide d’un pauvre homme. Je dis alors à ma voisine de galère – à défaut de connaître son prénom il faut bien que je lui trouve un surnom – que je ne pense pas que tout ça durera très longtemps. Il va très vite craquer, ça se voit. « Ouais et la suite c’est quoi ? Il nous trucide tous avec sa fourchette en pétant complètement les plombs ? » Je tourne le regard vers la jeune femme. Elle a l’air aussi optimiste que moi celle-là – vous sentez l’ironie ? – Mais elle me sert de plus en plus le bras. J’ai rien contre elle, vraiment. Mais je suis pas très tactile moi.  « Par contre si tu pouvais éviter de me casser le bras ça m’arrangerait… » Je lui dis pas ça d’une manière désagréable. Ou du moins je ne pense pas. Mais elle est vraiment en train de me faire mal et il fallait absolument que je dise quelque chose. «  VOS PORTABLES TOUT LE MONDE. » Je sens la jeune femme à côté de moi sursauter. Non mais il peut pas se calmer ce mec ? « Merde on aurait dû s’en servir pour appeler les secours tout de suite. » Je grimace. Elle a raison. On a pas été très malignes. Je soupire tout en sortant mon portable de ma poche pour le mettre dans la panier qu’un mec en costard était en train de faire passer. Quelle magnifique soirée en perspective. On aurait vraiment dû utiliser nos portables pour appeler les secours. On est cons. Tous. Mais le plus con d’entre nous reste quand même notre ravisseur qui ne semble pas savoir quoi faire. On a connu plus crédible. « Faut qu’on sorte de là. Sérieusement. Si on arrive pas à avoir le dessus sur un taré avec une fourchette faut qu’on remette notre vie en question. » Je ne sais pas pourquoi, mais en l’entendant me dire ça je ne peux pas m’empêcher de pouffer de rire. C’est nerveux je pense. Mais voilà que maintenant je suis en train de rire alors que je suis en plein milieu de ce qui se rapproche le plus d’une prise d’otage. Je ris. Encore. Les gens me regardent bizarrement. Mais qu’ils aillent se faire foutre. On gère tous nos émotions à notre manière. «  POURQUOI TU RIGOLES ? C’EST QUOI TON PROBLÈME ? » Je commence un peu à me calmer et je relève la tête vers notre ravisseur. Il est obligé de toujours gueuler ?  « Arrêtez de gueuler vous allez me filer une putain de migraine. » Honnêtement ce mec me fait pas peur. J’ai connu des hommes bien plus effrayants dans mon passé et lui, même s’il vient de tuer un mec, il n’est pas si flippant que ça. Sa seule arme c’est des couverts. Non mais sérieusement, des couverts. C’est drôle, non ? S’il avait un flingue je dirais pas mais là… Le ravisseur prend le panier rempli de tous nos portables pour le poser juste à côté de lui. Il nous regarde tous, un à un sans rien dire de plus.  « Je suis sûre qu’on peut lui retourner un peu le cerveau pour qu’il nous laisse partir. » Je chuchote à ma voisine, dont je ne connais toujours pas le prénom. Je relève les yeux vers l’homme en question pour l’observer et l’analyser un peu. Il porte une alliance. Donc il est marié. Je dirais qu’il a entre trente-cinq et quarante ans. Mes yeux remontent sur son visage. Il a les traits tirés, il semble fatigué. Peut-être qu’il passe par une sale période.  « Et maintenant qu’est-ce qu’il va se passer ? Qu’est-ce que vous pensez que votre femme va penser quand elle va apprendre que vous avez fait tout ça pour un prix de set de couverts que vous jugiez un peu trop élevé ? » Histoire qu’il se rende un peu compte que cette situation frôle le ridicule, quand même.  « Et vos enfants ? Pensez un peu à eux. » Pour le coup, je n’ai aucune garantie qu’il ait vraiment des enfants, juste une intuition. Peut-être que s’il a l’air si fatigué c’est parce qu’il a un nouveau-né chez lui et il ne dort pas bien le nuit. Ce qui expliquerait que ses nerfs soient un peu fragiles. «  On a pas d’argent, on avait besoin de ces couverts avec la réduction ! » Sérieusement ? Je lève les yeux au ciel. Exaspérée par sa réponse et je jette un coup d’œil à ma voisine. Je ne sais pas comment on va réussir à sortir de là.

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Message(#) Sujet: Re: (rose) shine a little light (rose) shine a little light EmptyMer 9 Oct 2019 - 16:19


Rose & Romy If evil lay these hands on me Shine a little light on my soul Show me things I cannot see Shine a little light on my soul

Romy restait accrochée à sa compagne d’infortune comme une moule à son rocher. Elle paniquait, oscillait entre l’envie de rire et celle de pleurer, et si elle tentait de se faire la plus discrète possible pour éviter d’attirer l’attention, fusionner avec la brune à ses côtés n’était pas vraiment à l’ordre du jour. « Par contre si tu pouvais éviter de me casser le bras ça m’arrangerait… » Vraiment ? Romy relevait le regard, une petite moue au coin des lèvres, et puis finalement après une grande inspiration, consentait à rendre la liberté (et circulation sanguine) à la jeune femme. Elle n’avait de toute façon pas grandement le temps de s’épancher sur ses états d’âme. Le forcené avait réclamé que tous les portables soient rassemblés, et un type en costard avait été missionné pour faire la récolte. Suggérant qu’elles avaient été stupides de ne pas avoir appelé les secours plus vite (bien que, pour leur défense, les faits s’étaient déroulés à une vitesse folle) Romy lança un vague trait d’humour auquel réagissait sa complice en pouffant de rire ; boulette. Grosse boulette. «  POURQUOI TU RIGOLES ? C’EST QUOI TON PROBLÈME ? » Giiiiiiga boulette. Le rythme cardiaque de la blondinette s’accélerait, et alors que le type s’énervait encore et voyait tout rouge, la brune rétorquait : « Arrêtez de gueuler vous allez me filer une putain de migraine. » sous le regard médusé d’une Romy qui avait l’air de se dire « waaaah elle a osé. »  Et finalement plus rien, le calme était revenu aussi vite que la tempête était apparue. Le siphonné du bulbe prit les portables sans poursuivre davantage, s’éloignant de quelques mètres, ce qui leur laissait le loisir de discuter. « Je suis sûre qu’on peut lui retourner un peu le cerveau pour qu’il nous laisse partir. » Hein ? Romy arquait un sourcil, rétorquant sur le même ton : « Eh mais j’ai pas vu assez de saisons de NCIS pour faire ça moi » Ah non, clairement pas. La dévisageant sans trop savoir si elle était sérieuse ou non, elle constatait rapidement que cette fille était sérieuse puisqu’elle prenait la parole à voix haute : « Et maintenant qu’est-ce qu’il va se passer ? Qu’est-ce que vous pensez que votre femme va penser quand elle va apprendre que vous avez fait tout ça pour un prix de set de couverts que vous jugiez un peu trop élevé ? »  Ok. Romy déglutissait difficilement. Toujours assise dans un coin près des paniers, elle attrapait le pot de glace qui commençait à fondre en détachant la cuillère en bois qui était fournie avec. Ben quoi ? 1) grignoter l’aider à canaliser ses angoisses et 2) la Ben & Jerry’s c’était cher. Si sa voisine était suffisamment grande gueule pour intervenir, elle, demeurait la bichette cardiaque qui risquerait de succomber si elle ne se calmait pas. « Et vos enfants ? Pensez un peu à eux. »  Ohlala. Les enfants, un sujet sensible. La cuillère dans la bouche, Romy glissait un regard à la brune sans trop savoir si elle les condamnait ou les aidait vraiment, et comme devant une telenovela, elle observait le type répondre sur un ton un brin fataliste : «  On a pas d’argent, on avait besoin de ces couverts avec la réduction ! »  Faut dire que la réduction était sacrément intéressante mais tout de même. Alors qu’elle avait entamé sa seconde bouchée de cookie dough, Romy sentit que sa compagne d’infortune l’interrogeait du regard. « Sérieux ils ont l’air tops ! » qu’elle lançait alors, comme prise de panique. « L’inox ça tient bien au lave-vaisselle. » Incontinence verbale, la blondinette s’était laissée emportée sous le regard abasourdi de l’assemblée et du type qui … visiblement pensait avoir trouvé une alliée. « Vous trouvez aussi ? » qu’il demandait. « Ma femme ... c’est elle qui m’avait demandé de les prendre. On vient d’avoir un bébé. C’est compliqué à la maison. » Eh mais il l’avait pris pour sa psy ou quoi ? Fronçant les sourcils, elle le regardait s’approcher, puis discrètement (pas vraiment) donna un coup de coude à la brune pour qu’elle lui cède sa place. « Je l’occupe, va chercher les portables » soufflait elle avant de voir leur ravisseur poser ses fesses en lui refilant la pire sueur froide de sa vie. « … la dernière fois j’avais oublié le gamin dans le bain, j’oublie toujours tout vous savez. » Oh seigneur. Sans vraiment lui demander l’autorisation, le type avait planté la fourchette gorgée de sang dans le pot de glace pour en prendre un bout. C’était tout bonnement dégueulasse. « ALORS LA NON. NON JE RAMÈNERAI LES COUVERTS A LA MAISON. » Mais qu’il se calme bon sang. Elle avait beau essayer de donner le change du mieux qu’elle le pouvait, Romy n’arrivait pas à grand-chose ainsi vulnérable. Tout ce qu’elle espérait, c’était que la brune récupère un téléphone et vite. Avant qu’elle s’évanouisse sous le coup de la panique.    
   
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Message(#) Sujet: Re: (rose) shine a little light (rose) shine a little light EmptyDim 13 Oct 2019 - 16:43


Romy & Rose
“If evil lay these hands on me, shine a little light on my soul, show me things I cannot see. Shine a little light on my soul”
Il a fallu une simple réflexion, une petite blague – à peine drôle en plus – pour que je me mette à attraper un fou rire incontrôlé. C’est nerveux, l’humour, le rire c’est un mécanisme de défense très fréquent. Et apparemment m’entendre rire ne plaît pas du tout au détraqué parce qu’il me demande en m’hurlant dessus les raisons de mon fou rire. Ce mec doit vraiment apprendre à se détendre. On lui dit quand que c’est pas un gueulant comme ça qu’il va réussir à se faire respecter ? Crier n’a jamais été la bonne solution. J’ai eu une période où je gueulais toujours, mais j’étais adolescente. Lui il a la trentaine il a bien passé l’âge de vouloir passer son temps à crier. Et maintenant que nous n’avons plus nos portables, mon amie de galère souligne le fait que nous aurions dû les utiliser pour appeler les secours. Oui, vrai. C’est le genre d’attitude qu’on aime critiquer quand on est devant sa télévision. On dit que les personnages sont cons et qu’à leur place on aurait tout de suite pensé à contacter les secours. Et bien je vous assure qu’en fait, ce n’est pas la première chose à laquelle on pense. Et les événements se sont enchaînés à une vitesse incroyable, ce qui ne nous a pas vraiment laissé le temps de penser, ou d’agir en faisans quoique ce soit. « Eh mais j’ai pas vu assez de saisons de NCIS pour faire ça moi » Et ce n’est qu’avec un demi-sourire que je ne réagis à la réflexion de la petite blonde. Je l’aime bien elle, elle me fait rire.  « Pas besoin d’avoir vu des épisodes de NCIS pour ça, blondie. Il suffit d’observer et d’analyser. » Facile pour moi c’est la base de mon métier ; l’observation et l’analyse. Alors je m’exécute sans plus attendre, je l’observe afin de chercher un maximum d’indices pour savoir comment aborder cet homme. Il a une alliance il est donc marié et à en croire son âge – ou du moins l’âge que je suppose qu’il a – il doit certainement avoir des enfants. Il est fatigué donc il est soit dans une période de stress, de tension, ou bien peut-être même qu’il vient d’avoir un bébé qui ne fait pas encore ses nuits. Il a la tête d’un mec qui vient d’avoir un gosse. «  On a pas d’argent, on avait besoin de ces couverts avec la réduction !  » Ouais bon, certes la réduction est intéressante mais quand même, faut pas pousser mémé dans les orties. Je me retourne vers la jeune femme à mes côtés qui est en train de manger la Ben & Jerry’s et la voir manger comme ça me donne presque envie de rire, encore. « Sérieux ils ont l’air tops ! L’inox ça tient bien au lave-vaisselle. » Sérieusement ? Je sens qu’elle a dit comme prise dans la panique, elle a pris la parole sans même savoir ce qu’elle allait dire. J’acquiesce d’un hochement de tête.  « Ouais carrément ! » Je dis au type comme pour soutenir mon alliée du jour. «  Ma femme ... c’est elle qui m’avait demandé de les prendre. On vient d’avoir un bébé. C’est compliqué à la maison.   » Bingo ! Je me doutais qu’il venait d’avoir un bébé. Ça se voit sur son visage. Il a la tête d’un mec paumé qui ne sait pas gérer ce qu’il se passe chez lui et complètement dépassé par les événements. Mon pauvre mec, tu viens de planter une fourchette dans la jugulaire d’un type lambda, t’es pas près de la revoir ta femme et ton gosse non plus. Je l’écoute en faisant comme si je suis réellement intéressée par ce qu’il me raconte alors qu’en fait, j’en ai rien à foutre. Je sens la blonde me donner un coup de coude accompagnant son geste d’un murmure « Je l’occupe, va chercher les portables » Je ne réagis pas à ce qu’elle me dit pour me pas éveiller les soupçons et je commence petit à petit à me décaler pour lui céder ma place. Il ne fait attention à rien, il semble sur le point de nous déballer toute sa vie. Il en vient même à nous dire qu’il a déjà oublier son gosse dans le bain. Non mais, mon gars t’es sérieux ? Quand on est pas bon avec les enfants on en fait pas, c’est mieux pour eux et pour nous aussi. J’arrive vers le panier dans lequel sont rangés tous les portables. Par chance, je trouve le mien facilement alors je m’assois à côté de la cassière et je suis cachée par un homme bien plus grand que moi assit juste devant moi. Je coupe le son du portable pour éviter qu’il se mette à sonner d’un coup et je compose le numéro d’urgence, posant mon portable juste derrière moi. «  ALORS LA NON. NON JE RAMÈNERAI LES COUVERTS A LA MAISON.  » Il faut vraiment qu’il se calme. Je jette un coup d’œil à mon amie de galère pour lui faire comprendre que je suis en train de passer l’appel aux secours. Sauf que je ne peux pas me permettre de leur passer cet appel le téléphone à l’oreille en parlant à voix haute c’est bien trop repérable. Alors je vais essayer de leur donner les informations d’une autre manière.  « Mais oui bien sûr que vous allez rentrer chez vous avec les couverts ! Vous allez retrouver votre femme et votre bébé. Il s’appelle comment ? » Je le regarde. Comme si j’en avais quelque chose à foutre du prénom de son gamin. Je cherche juste à gagner sa confiance, c’est tout. «  Roger, il s’appelle Roger.  » Le pauvre, il part avec deux handicaps dans la vie ; son père et son prénom.  « Si vous nous laissez partir maintenant je suis sûre que vous allez pouvoir retrouver votre femme et Roger très vite. C’était un accident » Je lui dis désignant le pauvre homme baignant dans son sang.  « Et dans quelques semaines cet incident à la supérette du Queen Street Mall ne sera qu’un mauvais souvenir. » Les secours pourront alors comprendre que nous sommes retenus en hottage dans cette supérette et qu’il y a déjà eu une victime. Ils ont le lieu, ils n’ont plus qu’à intervenir.  « Vous êtes pas quelqu’un de mauvais, ça se voit. Vous avez juste fait une erreur, on fait tous des erreurs. » C’est ça ouais, j’en crois pas un mot. Mais pour être calme, cet homme a besoin d’être rassuré alors je ne fais que lui dire ce qu’il a besoin d’entendre. Je jette un coup d’œil à la petite blonde. J’espère que les secours ne vont pas tarder maintenant.

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Message(#) Sujet: Re: (rose) shine a little light (rose) shine a little light EmptyMar 29 Oct 2019 - 17:31


Romy n’était pas (mais alors vraiment pas) prête à faire face à une scène de ce genre. Quand elle s’était décidée à venir faire ses courses un peu plus tôt, la blondinette avait pour objectif d’aller au plus simple, mais comme si les problèmes lui collaient à la peau elle se retrouvait embarquée dans une sorte de braquage bancal aux côtés d’une dizaine d’autres clients choqués au possible. Débitant plus de conneries que d’ordinaire, la conseillère avançait à sa BFF d’infortune que ses compétences de profileuse se limitaient à des séries américaines et encore. « Pas besoin d’avoir vu des épisodes de NCIS pour ça, blondie. Il suffit d’observer et d’analyser. » Blondie ? Romy arquait le sourcil, l’impression d’être embarquée dans un duo d’espionnes l’amusant furtivement. Il y avait un type baignant dans son sang  à quelques mètres d’eux quand même, et clairement, elle paniquait. Son acolyte un peu moins, et c’était sûrement pour cette raison que la blondinette ne la quittait pas d’un pouce. Elle, avait osé entamer le dialogue, lui faire un pied de nez en se foutant ouvertement de sa gueule, et tandis que Romy se retrouvait à manger ses émotions (littéralement) en grignotant le pot de Ben & Jerry’s, elle se retrouva prise à partie dans ce pétage de câble. Oula. Elle balançait des paroles incohérentes, déballant le premier truc qui lui passait par la tête, à savoir que l’inox était une valeur sûre quand on avait un lave-vaisselle. Elle n’avait même pas de lave-vaisselle. « Ouais carrément ! » La brune appuyait ses paroles, et intérieurement Romy la remerciait de ne pas la juger. Quand bien même ce n’était pas elle la plus givrée ici. Le type en face d’elles avait un bébé, venait de sombrer complètement, et malheureusement pour elle, les prenait pour des psys. Ben voyons. Alors qu’il s’approchait pour venir chiper de la glace entre deux confessions (ben voyons²) Romy avait balancé son coude dans les côtes de la brune pour lui souffler d’aller chercher les portables (des deux elle semblait la plus adroite) et alors que cette dernière cédait sa place au psychopathe, ce malade ne se fit pas prier pour envahir l’espace vital de la blondinette, leur avouant sans détour qu’il était le père le plus pitoyable de la décennie. Romy l’écoutait sans broncher, glissant parfois quelques regards à la brune en essuyant ses remarques d’une stupidité sans égal.  « Mais oui bien sûr que vous allez rentrer chez vous avec les couverts ! Vous allez retrouver votre femme et votre bébé. Il s’appelle comment ? » Elle venait de lui faire un petit geste, l’air de dire « j’ai réussi » et Romy se sentit immédiatement soulagée à cette idée, laissant retomber la pression qui pesait sur ses épaules. Ils allaient être secourus. En théorie. «  Roger, il s’appelle Roger.  » Pardon ? Qui appelle son gamin Roger ? Roger c’est l’alien d’American Dad, le tonton aux blagues vaseuses, le type qui vend le journal, mais pas un bébé enfin. « Si vous nous laissez partir maintenant je suis sûre que vous allez pouvoir retrouver votre femme et Roger très vite. C’était un accident »  La blondinette hochait la tête, suivant du regard sa complice qui désignait la mare de sang dans laquelle trempait le pauvre gars de tout à l’heure. C’est qu’ils coupaient super bien, ces couverts en inox. « Et dans quelques semaines cet incident à la supérette du Queen Street Mall ne sera qu’un mauvais souvenir. » Et puis quoi encore elle allait leur donner l’adresse et les heures d’ouvertures ? Romy avait arqué un sourcil avant de faire fonctionner ses neurones et de … ding. La brune était une petite futée. Elle devait informer les secours en restant au téléphone avec eux. Bien joué. « Ce mec a besoin de secours. » appuyait elle en hochant la tête, sa voix couvrant sans peine le silence de mort qui pesait depuis que le type avait pété un plomb. « Vous êtes pas quelqu’un de mauvais, ça se voit. Vous avez juste fait une erreur, on fait tous des erreurs. »  Des personnes faisant des boulettes de ce genre, Romy en connaissait plein. Au boulot. Dans des cellules. Derrière des barreaux. « Pensez à Roger, pensez à … » La police de la ville était définitivement des plus efficaces. En deux minutes à peine les sirènes retentissaient, et alors que le type braillait « LES FLICS BORDEL » Romy avait foncé à quatre pattes vers son amie de galère, se laissant de belles traînées de sang sur les genoux au passage. « Il est taré. Il est foutrement taré. » qu’elle répétait en se glissant derrière elle comme un bébé koala dans la tourmente, quand bien même ses paroles auraient pu énerver leur ravisseur, ce dernier ne risquait pas de les entendre vu les mains qui tambourinaient derrière le rideau métallique. « Police de Brisbane gardez votre calme. » …. sérieusement ? Romy se planquait une main sur le front avec lourdeur, soufflant : « Bordel, on est pas sortis s’ils commencent comme ça. » puisque si le type avait déjà planté quelqu’un pour un set de couverts, qu’en serait-il pour une arrestation ?      
   
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Message(#) Sujet: Re: (rose) shine a little light (rose) shine a little light EmptyLun 4 Nov 2019 - 18:01


Romy & Rose
“If evil lay these hands on me, shine a little light on my soul, show me things I cannot see. Shine a little light on my soul”
Je suis en train de faire face à une succession de scènes complètement incroyables. Il y a même pas une heure j’étais en train de me balader dans les différents rayons de ce magasin tout en me demandant ce que j’allais bien pouvoir manger ce soir, et maintenant je suis face à le corps d’un homme innocent baignant dans son sang. J’ai presque l’impression d’être en plein milieu d’un très mauvais épisode d’une série policière. Cet homme ne sait même pas pourquoi il a planté une fourchette de la carotide d’un autre, il disjoncte complètement. Et ça se confirme encore plus quand on comprend que la cause de son mental breakdown n’est nulle autre que l’augmentation du prix d’un putain de set de couverts. On aura tout vu, je vous jure. Il a suffi que je lui dise deux trois mots pour qu’il craque complètement et qu’il commence à nous raconter sa vie. Il est vraiment au fond du trou et je pense que ce mec a vraiment besoin de consulter. Je lui donnerai sûrement les contacts d’un collègue. Enfin si on arrive à sortir d’ici la police va certainement demander une expertise psychologique, et vu le personnage je suis persuadée qu’il va très vite se prendre au jeu et aimer se rendre en thérapie. Il a besoin de parler et il aime parler de lui. Parce que maintenant il ne se tait pas et merde, j’aimerais bien qu’il la ferme un peu. Mais au moins il est distrait et il ne fait même pas attention que je m’éloigne lui et de ma compagne d’infortune. J’ai réussi à récupérer mon portable et il est tellement occupé à raconter à la jolie blonde qu’il a un bébé qu’il a une fois, oublié son gosse dans le bain. Non mais alors là je vous assure qu’on est en train de toucher le fond. Mais l’air de rien, j’ai réussi à appeler les secours et je leur ai donné toutes les informations nécessaires tout en parlant à monsieur fétichiste des couverts. Ils savent que nous sommes tenus en otage qu’il y a déjà un mort et surtout ; ils savent où nous sommes. « Ce mec a besoin de secours. » Je hoche doucement la tête, appuyant les propos de celle qui sera ma meilleure amie jusqu’à ce qu’on arrive à sortir de cette supérette de merde. « Pensez à Roger, pensez à … » Roger. J’arrive toujours pas à croire que ce mec et sa femme ont appelé leur enfant Roger. Pourquoi est-ce qu’ils ont été si cruels avec leur bébé ? Ils veulent clairement pas que ce petit réussisse dans la vie. Mais je me demande surtout pourquoi elle ne termine pas sa phrase. Jusqu’à ce que je réalise que les sirènes de la police se rapprochent de nous. Hallelujah. « LES FLICS BORDEL » Et voilà qu’il se remet à gueuler. J’en peux plus, il m’énerve et je commence sérieusement à penser qu’il devrait prendre des cours de méditation ça lui ferait un bien fou. Ou du yoga. C’est bien ça, le yoga. Enfin je suppose moi j’en ai jamais fait. Mais il faut qu’il trouve un moyen pour se détendre. Après tout c’est lui qui nous a pris en otage et qui a planté un homme de sang-froid. Assume mon pote. La blonde est arrivée à toute vitesse vers moi passant dans la mare de sang au passage. Nice. « Il est taré. Il est foutrement taré ». La pauvre semble complètement terrorisée et en même temps vu les circonstances je ne peux que la comprendre. Tout le monde panique et j’ai l’impression d’être la seule à réussir à garder mon calme. Peut-être que c’est moi qui suis bizarre après tout, je suis prise en otage par un fou furieux de la fourchette qui a déjà fait sa première victime, alors comment est-ce que j’arrive à garder mon calme ?  « T’inquiètes pas on va s’en sortir, la police est là. Essaye de garder ton calme. » Je lui murmure. Ouais enfin bon, sûrement pas le meilleur conseil que je puisse le donner mais après tout je ne sais pas vraiment quoi lui dire d’autre. « Police de Brisbane gardez votre calme. » C’est une blague ? Mon amie de galère se plaque une main sur le front, oui donc ça va je suis pas la seule à trouver cette intervention de la police plus que pathétique, ça me rassure. « Bordel, on est pas sortis s’ils commencent comme ça. » J’acquiesce, je ne peux qu’être d’accord avec toi, blondie. Je passe une main dans mes cheveux, essayant de réfléchir à la meilleure technique d’approche pour cet homme. Je déglutis et relève les yeux vers lui. « POURQUOI EST-CE QU’ILS SONT LÀ ? » Non mais il est con lui, il a vraiment pas une petite idée ? Je le regarde toujours et je vois qu’il tient sa meilleure amie la fourchette bien plus fermement.  « Écoutez, la police est là et je peux vous assurer que si vous vous rendez le juge en tiendra compte. Mais pour ça il faut que vous nous relâchiez. Vous pouvez pas nous garder avec vous. Laissez-nous ouvrir la grille, laissez-nous sortir. Parce que si vous nous relâchez pas votre peine sera alourdie. Pensez à Roger, pensez à votre femme. Vous croyez vraiment qu’ils vont être heureux d’apprendre que vous allez prendre une dizaine d’années de prison ferme ? Pensez à votre femme et à tous les bons moments que vous avez passé avec elle. Si vous nous relâchez ça serait en quelque sorte un moyen de lui montrer que vous savez que vous avez fait une erreur. Mais vous pouvez en partie la réparer si vous ouvrez la grille et si vous ne laissez partir. » J’ai dit tout ça sans jamais le quitter des yeux et il me regarde lui aussi. Je le vois ouvrir la bouche comme s’il était prêt à parler mais… « Libérez les otages ! Nous ne sommes pas là pour vous faire du mal. » Ben il était temps qu’ils reprennent la parole eux. Et honnêtement je suis pas convaincue par leur deuxième intervention.

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Message(#) Sujet: Re: (rose) shine a little light (rose) shine a little light EmptyMar 12 Nov 2019 - 19:18


En plus d’être plongés dans une situation dramatique et de se retrouver coincés dans un supermarché face à un mec baignant dans son propre sang, tous devaient écouter les lamentations d’un cinglé venant de ruiner la Ben & Jerry’s d’une Romy qui y avait pourtant trouvé refuge entre deux moments de panique. Elle se serait crue dans un mauvais rêve, et aurait certainement frisé la crise cardiaque si sa compagne d’infortune ne lui avait pas servi de balle antistress géante. Elle avait consenti à s’éloigner d’elle de quelques mètres uniquement pour que cette dernière ne réussisse à se glisser près des téléphones portables pour appeler les secours pendant qu’elle distrayait le forcené au cours d’une discussion hautement improbable. Un bébé qui s’appelait Roger, un fétichisme avéré pour les couverts … il était évident que cet homme avait de graves problèmes, mais tant qu’il la laissait en vie, la blondinette se disait qu’elle pouvait encore supporter ses lamentations improbables quelques instants. Le temps que la police arrive. Ce qui ne tarda pas à arriver. Dans un concert de sirènes assourdissant, les autorités avaient fait leur apparition dans une discrétion qui fit que Romy se plaqua directement une main sur le front face à une si belle brochette de boulets. Le siphonné du bulbe ne tarda pas à réagir, se remettant à hurler presqu’immédiatement. La jeune femme en avait profité pour fuir, traversant l’espace en se laissant glisser dans la mare de sang au passage (chemin le plus court oblige) afin de revenir auprès de la brune ; la seule autre cliente à ne pas avoir fondu en larmes en s’étant recroquevillée en position fœtale. Que les gens peuvent être mangés tout cru par leurs émotions parfois. « T’inquiètes pas on va s’en sortir, la police est là. Essaye de garder ton calme. » La police faisait pourtant foutrement de la merde, mais soit. Romy ramenait ses genoux contre sa poitrine, observant avec prudence le cinglé batailler avec lui-même pour décider quoi faire, mais les policiers présents faisaient pire que mieux en beuglant derrière le rideau de fer qui les séparait de l’intérieur. Elle pestait contre eux, observant la brune à ses côtés se glisser une main dans les cheveux comme pour réordonner ses idées. « Écoutez, la police est là et je peux vous assurer que si vous vous rendez le juge en tiendra compte. Mais pour ça il faut que vous nous relâchiez. Vous pouvez pas nous garder avec vous. Laissez-nous ouvrir la grille, laissez-nous sortir. Parce que si vous nous relâchez pas votre peine sera alourdie. Pensez à Roger, pensez à votre femme. Vous croyez vraiment qu’ils vont être heureux d’apprendre que vous allez prendre une dizaine d’années de prison ferme ? Pensez à votre femme et à tous les bons moments que vous avez passé avec elle. Si vous nous relâchez ça serait en quelque sorte un moyen de lui montrer que vous savez que vous avez fait une erreur. Mais vous pouvez en partie la réparer si vous ouvrez la grille et si vous ne laissez partir. » Ce discours était courageux, plein de sens, et clairement énoncé par une femme ayant la tête sur les épaules, et pourtant Romy n’avait de cesse de garder en tête que ce gamin s’appelait Roger et qu’il avait vraiment un foutu prénom d’alien. Qu’importe. Sa compagne d’infortune avait réussi à suffisamment attirer l’attention du forcené pour que ce dernier ne décide à ouvrir la bouche pour dire (semble-t-il) autre chose qu’un braillement inintelligible, mais une voix s’éleva de l’extérieur, suffisant à le faire vriller pour de bon. « Libérez les otages ! Nous ne sommes pas là pour vous faire du mal. » Ah ben les gars, attendez de voir la boucherie. Le corps du pauvre homme en costume avait de quoi l’envoyer à l’ombre pour un moment, et elle parlait en connaissance de cause. « Ils mentent. Clairement vous ne ressortirez jamais d’ici. Prenez les couverts et sortez par la porte de derrière. Pensez à Roger. » Romy s’était surprise à parler, à débiter une connerie aussi immense, comme poussée par un élan d’adrénaline soudain. Tous les moyens étaient bons pour quitter cet endroit, et alors que ses mains tremblaient et que ses jambes peinaient à soutenir, elle rassemblait le kit de couverts laissé sur le tapis roulant et la fourchette sanguinolente plantée dans la Ben & Jerry’s pour le planter sur le torse du type. « Tirez-vous ! Vous pouvez prendre ma voiture si vous voulez. C’est une Fiat 500 noire. » Et comme pour joindre le geste à la parole elle lui refourgua aussi ses clés, extirpées de la poche arrière de son jean. « Magnez-vous tant qu’ils ont pas bouclé tout le quartier ! » Elle parlait dans l’urgence, à pas grand-chose de craquer. Elle espérait vraiment que cette manœuvre marcherait, et que ce mec partirait. A défaut de pouvoir compter sur les flics elle compterait sur le désespoir ambiant.      
   
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Message(#) Sujet: Re: (rose) shine a little light (rose) shine a little light EmptyMar 19 Nov 2019 - 15:37


Romy & Rose
“If evil lay these hands on me, shine a little light on my soul, show me things I cannot see. Shine a little light on my soul”
La situation est certes dramatique mais surtout complètement improbable. Avant aujourd’hui vous pensiez vraiment que c’était possible d’avoir un gros mental breakdown simplement à cause du prix d’un set de couverts ? Honnêtement moi jamais je n’aurais pensé que c’était possible, et pourtant… C’est bien ce qu’il vient de se passer. Ah oui et en plus de péter complètement un câble il a quand même tué quelqu’un. Mais pourtant il pleure sur son sort en nous racontant ses petits malheurs. Non mais mon pote je suis pas ta psy. Phrase assez drôle sachant que si, je suis psychologue mais il n’est pas mon patient – et heureusement – alors sur mes jours de repos j’ai clairement pas envie de faire ce que je fais au travail ; écouter observer et analyser les propos des gens. Donc je l’écoute à peine et je me contente de contacter la police, ce que j’ai plutôt réussi d’ailleurs. En seulement quelques minutes ils sont là, de l’autre côté de cette grille mais j’ai l’impression qu’on a hérité des pires flics de toute l’histoire des flics. Je suis désespérée et j’ai la sensation que je vais devoir prendre les choses en main. Pas que ça me fasse plaisir mais il faut bien que quelqu’un le fasse. J’essaie de le convaincre de nous laisser partir mais je ne suis pas franchement sûre que ça ait fonctionné.  Je ne sais plus quoi dire, et c’est au tour de ma meilleure amie de catastrophe de prendre la parole. « Ils mentent. Clairement vous ne ressortirez jamais d’ici. Prenez les couverts et sortez par la porte de derrière. Pensez à Roger. » Roger. Sérieusement je pense que je vais jamais m’en remettre. Quel con ce mec, appeler son enfant Roger c’est vraiment un manque de respect. Mais c’est qu’elle n’est pas bête la petite blonde. Lui dire de sortir par la porte de derrière, il y aura certainement des policiers derrière celle-ci. Alors ce malade ne pourra pas s’enfuir et on sera libéré. Et j’ai presque envie de rire quand je pense au fait qu’elle lui demande de prendre ses couverts. Bah ouais, histoire qu’il ait pas fait tout ça pour rien quand même ce serait con. La jeune femme se lève, et c’est avec des gestes hésitants qu’elle rassemble le kit de couverts. Je l’aide rapidement. Au plus vite il se tire, au plus vite on sera tranquilles. C’est tout ce à quoi je pense à ce moment-là. « Tirez-vous ! Vous pouvez prendre ma voiture si vous voulez. C’est une Fiat 500 noire. » Elle sort ses clés de voiture pour lui donner avec le kit de ces putains de couverts. L’homme reste toujours muet. Il ne dit rien et semble complètement perdu. Il prend tout ce que la jolie blonde lui tend et se baisse à niveau de l’homme qu’il a tué un peu plus tôt. Il pose sa main exactement là où il a l’a planté. Je le regarde faire, les sourcils froncés. Mais il fait quoi là ?! Tout le monde le regarde faire avec ce même air perdu sur le visage. Il se relève et passe une main dans ses cheveux une belle trace de sang au passage sur le haut de son crâne. Ok… Et il se met à pleurer. Non mais je rêve ? « Merci à vous…je ne vous oublierai jamais… » Dit-il à la jeune femme. Putain mais ferme ta gueule et casse-toi. J’ai envie de lui donner un coup de pied au cul pour le motiver à partir mais ma copine d’infortune ouvre la bouche avant moi. « Magnez-vous tant qu’ils ont pas bouclé tout le quartier ! » Il nous regarde tous un par un et c’est en courant qu’il part vers la sortie de derrière. J’espère sincèrement qu’il y a des flics derrière. Je jette un coup d’œil rapide à la jeune inconnue à mes côtés et le mec ouvre la porte. « POLICE ! Vous êtes en état d’arrestation. » Je pousse un long soupir de soulagement tout en passant mes deux mains dans mes cheveux. Je m’avance doucement pour mieux regarder, et deux policiers sont en train de lui passer les menottes et un de leur coéquipier s’avance vers nous. Ça y est on est enfin libérés, vraiment ? Ce cauchemar est terminé ? Je me recule de quelques pas me positionnant à côtés de la jeune femme qui m’a tenue compagnie durant cette heure plus qu’étrange et quelque peu terrifiante. Le policier nous parle, nous pose plusieurs questions, nous donne des instructions. Il fait le tour de la scène de crime et le tour du magasin et moi je le regarde faire un instant avant de me retourner vers la jeune inconnue.   « Au fait, je m’appelle Rosalie. » Je lui dis un petit sourire aux lèvres. Moi qui me montre aimable avec quelqu’un sans la connaître, ça n’arrive pas tous les jours mais avec ce qu’on vient de vivre je pense que ça forge des liens tout de suite assez forts.  « T’as été courageuse, je suis pas sûre qu’on s’en serait sortis sans toi. » C’est la vérité, elle a été d’une aide précieuse. Et les policiers arrivent petit à petit sur place, ils nous prennent tous un par un pour nous poser des questions afin de comprendre ce qu’il s’était passé. On est pas libres tout de suite parce qu’ils ont besoin de nos témoignages et malheureusement nous restons encore tous ensemble pendant quelques petites heures mais comme durant cette étrange prise d’otage on ne me trouvait jamais très loin de Romy.

RP terminé

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