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 Wanderlust ☼ Terrence

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Message(#) Sujet: Wanderlust ☼ Terrence Wanderlust ☼ Terrence EmptySam 10 Aoû 2019 - 17:55


Wanderlust@Terrence Oliver
Et la nuit fut courte.

Terrence endormi, je lus un moment. Je lus un moment, après avoir doucement jeté sur lui couverture, après avoir installé sa tête sur un coussin attrapé sur le canapé. Les minutes passèrent trop lentement. J'entendais presque le tic-tac d'une horloge, dans ma tête. Je pouvais presque sentir les secondes s'égrainer, alors que dehors, on pouvait entendre gronder la ville. Les paroles de Terrence repassaient en boucle dans ma tête. La Grèce. Les souvenirs qui m'avaient assaillis avaient aussi perturbé ma lecture; tant et si bien que je me résolus à aller regarder quelques photos des endroits que j'avais visité avec mes parents, sur l'ordinateur de Terrence. La nuit apportait une certaine sérénité, quelque chose de doux. Je passai au moins une heure à me perdre dans les méandres de mes souvenirs, sur google image. Ces pierres vieillies par le temps, que les âges et les guerres n'avaient pourtant jamais effacé d'aucune mémoire. Ces histoires incroyables, qui avait tant fait pour la littérature des siècles passés. Ces œuvres d'art, qui étaient aujourd'hui choyées dans des musées de renoms. Tout me sautait au yeux.

Une demi-heure après, je me retrouvai à réserver de quoi faire un saut en Grèce. Mon geste me sembla un instant égoïste, alors que j'imprimai les billets d'avion que j'avais réservé et les options que j'avais pris en plus afin de voyager avec nos instruments de musique respectifs. Mais Terrence n'avait-il pas manifesté l'envie de s'y rendre, lui aussi ? Je sentais que l'éloignement pouvait lui faire le plus grand bien. Je voulais lui sortir la tête de l'eau, le projeter à la surface. Le voyage me sembla soudain nécessaire.

Je ne savais pas de combien de temps disposais Terrence, pour ce voyage. La Grèce, ce n'était pas la porte à côté. Mais quatre jours, c'était suffisant pour faire ce dont j'avais déjà parlé au bouclé. Athènes, cette ville somptueuse. Et Epidaure, à tout juste deux heures de route de la capitale. Sur le chemin, Mégare. Delphes, c'était malheureusement plus au nord d'Athènes. Pour une prochaine fois. Le voyage risquait d'être assez épuisant et intense comme cela. A une heure tardive, mais néanmoins raisonnable, je rejoignis le canapé et m'y assoupis. Sur les coups de six heure trente, je décidai de réveiller mon ami, qui n'avait pas bougé. Un verre d'eau à la main, je vins m'asseoir à ses côtés. « Debout, marmotte. Bois un peu, puis file te préparer une valise avec des fringues pour quatre jours. Tu prends des trucs pour les températures estivales. Et non, on va pas dans les îles. Pose pas de questions. » Petit sourire aux lèvres, je déposai le verre d'eau à portée de main de mon ami. « N'oublie pas tes papiers d'identité aussi. Et ton violoncelle. » Un clin d’œil plus tard, j'étais parti sous la douche.
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Message(#) Sujet: Re: Wanderlust ☼ Terrence Wanderlust ☼ Terrence EmptyVen 16 Aoû 2019 - 4:02



✻ ✻ ✻
(( Wanderlust ))
w/ ›› @léo ivywreath

Il ne sait plus très bien comment il a fini par s'endormir, Terrence, le corps lourd surement, l'esprit encombré, les larmes salées dont les sillons avaient probablement dû assécher ses joues tout au long de la nuit. Il ne se souvient pas de ça mais il sait que Léo était là, que son ami ne l'avait pas laissé tomber, qu'il avait lu son livre en lui caressant les cheveux et que Terry s'était senti apaisé. Il croit même qu'il a rêvé de lui, de ses cheveux un peu fous, et ils marchaient tous les deux dans une rue pavée de fleurs. C'était doux. Il croit que c'est le soleil qui l'a réveillé, peut être même avant que Léo ne vienne s'assoir près de lui pour lui murmurer d'ouvrir les yeux.

Il grogne, Terry, pour la forme et aussi parce qu'il a une migraine affreuse et les yeux gonflés. Trop pleuré la veille. Pour Harvey. Il s'en veut maintenant et il grogne encore, se tourne douloureusement en baillant pour finalement s'allonger sur le dos, laisser une main tapoter le sol et ramper pour trouver un morceau du corps de Léo à toucher pour s'accrocher à quelque chose de concret, le poing de l'autre main qui vient frotter ses yeux. « Debout, marmotte. » Il ouvre un oeil et redresse la tête, réalise qu'il est sur le sol et il sent ses reins qui le font souffrir mais il ne dit rien, écoute ce que son ami lui dit et il ne comprend pas. Hein? Il redresse la tête, Terry, la nuque raide et la voix pâteuse. Léo, t'as dit quoi? Préparer des valises? Prendre des tenues estivales? Mais pour aller où ? Il lance un regard vers la pendule et voit qu'il est à peine six heures trente, l'heure à laquelle il allait d'ordinaire se coucher en rentrant du Confidential Club. Cette pensée le ramène inéluctablement à Harvey mais cette fois il ne s'y attarde pas, chasse son visage très vite parce que la douleur n'a pas sa place aujourd'hui. Aujourd'hui Léo est maitre de son destin, il a décidé de lui faire une surprise et Terrence s'en remet totalement à lui. Leo, pourquoi je dois faire une valise ? Il prend le verre d'eau, le boit sans rechigner et se redresse, les cheveux qui retombent dans tous les sens et qu'il décide d'attacher avec l'élastique qu'il portait toujours autour du poignet. La question ne mérite pas de réponse et il le sait. Léo a déja tout dit. Un voyage. Et pas de question. Il fait une moue boudeuse mais il est bien réveillé maintenant et il a envie de savoir ce que lui prépare son ami.

« N'oublie pas tes papiers d'identité aussi. Et ton violoncelle. » Bien trop de détails avec si peu d'informations ! Il trépigne, Terry, comme un gosse à qui on aurait dit "lève-toi on on va à Disneyland !" Il trépigne et malgré son corps lourd et endolori il ne se fait pas prier, se lève doucement, s'étire, se rend vers la platine pour foutre un disque avant d'aller se laver les dents tandis que Leo grimpe dans la douche juste à côté de lui. Il enfile des vêtements propres devant son ami, Terry, et il n'y a aucune gêne à ce qu'ils se voient nus mutuellement (le rideau de douche est transparent) parce qu'ils se connaissent, ont déja partagé des nuits ensemble et connaissent leurs corps sur le bout des doigts. Et puis désormais il n'y avait de toute façon plus une once de sexe entre eux. Quatre jours t'as dit? Mais tu m'emmènes où ? Encore une question alors qu'il s'observe dans le miroir en grimaçant parce qu'il se trouve laid, les traits creusés, tirés, les paupières lourdes et violacées, les lèvres sèches et le cou trop fin. Il soupire, se passe de l'eau sur le visage et retourne dans la pièce principale avant de se diriger vers un placard duquel il sort un sac à dos et des affaires qu'il met dedans. Pour être honnête, il ne tient plus, aimerait savoir ce qui se trame, curieux de nature et impatient, aussi. Et le sourire qui se dessine sur ses lèvres n'est pas feint, n'est pas faux, n'est pas triste. Il est bien réel et bien sincère et c'est la première fois en une semaine qu'il ne pense pas à Harvey, qu'il parvient à chasser illusoirement la tristesse pour la remplacer par de l'empressement. Même si ca ne dure que quelques minutes, c'est déjà ça de pris. Il prend donc ce qu'il lui faut pour quatre jours, oublie son téléphone sur le lit, choppe des clopes, ses papiers, son passeport, un baladeur K7, des cassettes, un livre et des lunettes de soleil. Il met son sac sur son torse et glisse son violoncelle dans son dos après avoir enfilé un gros pull (il a froid et grelotte à cause du réveil un peu déstabilisant) puis il inspire, vérifie que toutes les prises son débranchées, que la chaudière est éteinte, que les fenêtres sont fermées et enfin, fait un mouvement de tête à Léo qui aurait pu vouloir dire "prêt mon capitaine". Dehors le soleil réchauffe l'asphalte et c'est ensemble qu'ils dévalent les trois étages pour s'engouffrer dans la rue, monter dans le taxi en installant le violoncelle sur le siège passager avant Tu me diras rien hein? Et au final il veut que la surprise soit totale, même s'il insiste, petit gosse heureux qu'on pense à son bonheur. Il veut garder se sentiment d'excitation intact alors il lance Bon d'accord, d'accord ! J'arrête les questions, tout sourire. Il fait semblant de râler mais au font il bouillonne de joie.

Le nez collé à la vitre il essaye de repérer les rues mais il donne sa langue au chat jusqu'à ce qu'il voit apparaitre l'aéroport international de Brisbane. On va prendre l'avion?! . Le taxi les dépose devant et ils finissent par sortir, la fraicheur du matin le fait frissonner et il réitère sa question tandis qu'ils entrent dans l'aéroport, le coeur qui bat à tout rompre. Il n'a pas encore fumé de cigarette, Terry, pas pensé à la drogue depuis le réveil, lui qui, pour "bien" commencer la journée, buvait toujours un thé en fumant une clope. T'es dingue. Et c'est tout sauf un reproche. C'est plutot un compliment. Celui d'être libre, de ne pas s'enfermer, de prendre le risque de l'emmener quelque part alors qu'il ignore dans quel état sera Terry. Il s'arrête dans le grand hall et observe le panneau des vols, menton levé, yeux plissés. C'est lequel le notre? Que je sache enfin notre destination. Et il a envie de sauter sur Léo, de lui dire tous les merci du monde mais il pense que c'est inutile, qu'il le fera quand il saura la destination. Alors? J'ai le droit de savoir maintenant? Et il s'affale sur un fauteuil, le coeur en éventail et les émotions au taquet.


Dernière édition par Terrence Oliver le Dim 5 Jan 2020 - 2:55, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Wanderlust ☼ Terrence Wanderlust ☼ Terrence EmptyMar 20 Aoû 2019 - 2:17


Wanderlust@Terrence Oliver
« Leo, pourquoi je dois faire une valise ? » « Tu poses trop de questions. » lançai-je avant de me diriger vers la salle de bain. L'eau de la douche était réconfortante. J'en avais besoin pour affronter les longues heures de vol qui nous attendaient. « Quatre jours t'as dit? Mais tu m'emmènes où ? » Je sortis la tête de la douche. « Je t'emmène quelque part. Vas faire ta valise, Terrence Oliver, t'occupes de rien ! C'est moi qui gère. » Et je retournai à ma douche en fredonnant, l'air heureux.

Quelques minutes plus tard, je sortis de la salle de bain avec pour seul habit une serviette autour de la taille. « Tu finis ton sac, je vais chercher mes affaires. » J'enfilai mes affaires de la veille et me glissai hors de l'appartement en courant, pour rejoindre le mien. Environ un quart d'heure plus tard, j'étais de nouveau chez Terrence, changé et un sac à dos sur les épaules, mon étui à violon à la main. Un bonnet fixé sur ma tête camouflait mes boucles brunes encore humides de la brève douche que je m'étais offert chez mon ami. J'avais donné des consignes à ma voisine, pour Mach' et Socrate. Ces deux là avaient l'habitude. Je leur avait donné assez de croquettes pour tenir quatre jour. Une poignée de minutes plus tard, nous nous asseyions dans le taxi. « Tu me diras rien hein? » Je me tournai vers le conducteur et lui demandait de nous conduire 'là où je lui avais demandé par texto', ignorant la question de Terrence avec un sourire. « Bon d'accord, d'accord ! J'arrête les questions » « Juste détends toi et profite. C'est tout ce que t'as à faire. »

« On va prendre l'avion?! » « Non, le sous-marin ! » ricanai-je en sortant du taxi. Nous nous enfoncions dans le hall de l'aéroport. J'aimais beaucoup les aéroports. On y croisait des gens tellement différents. Des gens pressés, des gens hilares qui partaient en vacances. Femmes d'affaire, enfants, jeunes et vieux... Une palette incroyable de diversité. « T'es dingue. » « Non : je suis Léo Ivywreath. » J'avais toujours rêvé de dire ça. Un clin d’œil plus tard, je nous emmenais non loin d'un panneau qui était visiblement en train de se mettre à jour. Cherchant notre vol des yeux, j'écoutai Terrence d'une oreille. « C'est lequel le notre? Que je sache enfin notre destination. » « Mm-mh, cherche celui qui va au paradis, on le prend direct. » ricanai-je en attendant que le tableau effectue un nouveau roulement. New-York, Bali, Paris... « Alors? J'ai le droit de savoir maintenant? » Je ne fis pas durer le suspens plus longtemps. De toute manière, il allait bien finir par le voir afficher sur le panneau... et peut-être par comprendre. « Le notre c'est le- » Et soudain, on appela les derniers passagers pour le vol vers la destination de notre escale. J'ouvris grands les yeux alors que la voix dans les hauts-parleurs donnait cinq minutes aux retardataires pour rejoindre l'avion. J'attrapai la main de Terrence, affalé sur un siège et le tirai avec moi. « J'vais pas te dire que c'est le notre mais... Cours, c'est le notre ! »

Grand sourire aux lèvres, je cherchais le hall d'embarquement. Nous passions la douane sans difficultés, je répondais même à quelques messages de Charlie, à la va-vite. Dans l'agitation, j'avais oublié de prévenir ma meilleure amie. Je m'en voulais, quelque part, de l'avoir légèrement oubliée. Mais elle devait être chez son copain. En sécurité, donc. Bien entourée. C'est essoufflés que nous arrivâmes enfin sur la passerelle d'embarquement. J'avais payé en plus pour que nos instrument voyagent avec nous. L'hôtesse qui nous accueillit dans l'avion s'abstint de tout commentaire en nous laissant passer dans l'oiseau de métal. Nous rejoignions enfin nos sièges. Je lâchai un grand soupir, installé à côté du brun. « Et bah, on est pile à l'heure ! » Un grand sourire naquit sur mes lèvres. « Je t'emmènes en Grèce, Terrence Oliver. On va atterrir à Athènes après l'escale, puis on rejoindra Epidaure un autre jour. L'aéroport est à Mégare, pour le retour. On pourra aussi visiter, si tu veux. » L'avion commença à avancer sur le tarmac alors qu'un Stewart nous expliquait les règles de sécurité de l'appareil. Mes yeux se reposèrent dans ceux du bouclé. « Tu as des questions ? C'est maintenant ou jamais, parce que si tu savais la sieste que je vais me taper, là, elle est incroyable. » Après l'agitation, je fus soudain pris d'une torpeur incroyablement pesante. Je me frottai les yeux, après avoir bouclé ma ceinture, et bâillai doucement.
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Message(#) Sujet: Re: Wanderlust ☼ Terrence Wanderlust ☼ Terrence EmptyJeu 29 Aoû 2019 - 21:26



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(( Wanderlust ))
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C'est moi qui gère. Il ne s'imagine pas, Léo, à quel point ces mots sont importants, à quel point ils font du bien. C'est lui qui gère. C'est lui qui le porte, qui lui tient la main parce qu'en vérité il croit qu'il n'aurait pas la force de le faire tout seul, Terry. Il a dit c'est moi qui gère mais il aurait pu lui dire "je prends soin de toi", "t'es pas tout seul", "fais-moi confiance" que ça aurait eu le même sens, la même couleur, la même force. Se laisser ballotter par le mal, par les cons, il savait faire à la perfection, Terrence. Mais laisser le bien gagner, laisser le soleil sécher les lac remplis par ses larmes, il ne savait pas. Et il lui fait confiance comme à personne en vérité parce qu'il a toujours été là, Léo, toujours, alors qu'il n'avait aucune obligation à faire tant d'efforts pour lui, n'avait jamais eu aucune contrepartie, rien pour le dédommager de se donner avec tant de bonté dans cette amitié. Je mérite pas tout ça, Léo, regarde-moi, regarde quel ami pourri tu te traines. Venir la nuit pour essuyer ses larmes du bout des doigts, sortir son violon et jouer du Chopin pour calmer ses angoisses, lui préparer du thé, essuyer des refus, prendre tous ses appels, toujours... Il ne l'avait jamais laissé tomber, n'avait jamais haussé le ton, n'avait jamais eu l'air exaspéré. Et pour tout ça, Terrence lui était éternellement reconnaissant. Il gère, il a dit Léo. Alors il se laisse guider, encore un peu perdu dans les brumes mais la mains de Léo dans la sienne, il sait qu'il ne risque rien.

Il ignore où ils vont et dans un sens, ça lui plait parce qu'il se laisse un peu porter Terry, incapable de prendre une décision dans son état, le corps trop fatigué et l'esprit plein des yeux et de la voix d'Harvey. Harvey. Son obsession. Il tente de le chasser d'ailleurs et ça avait marché tout à l'heure mais là, dans le taxi, alors qu'il regarde défiler les immeubles et les panneaux de signalisation, il ne peut l'empêcher de refaire surface, de penser à ses sourcils tristes, à la façon qu'il avait de le regarder comme si plus rien n'existait, à ses cheveux épais, à ses mains larges sur son corps si fragile, à leurs ventres collés, à leurs confidences à peine évoquées, à leurs étreintes. Alors ca ne voulait rien dire pour toi tout ça, Harvey? 'Y a que moi qui me suis emballé comme un con? Tu voulais juste me sauter comme les autres? Moi je pensais que tu étais sincère. Tu fais quoi toi, là? tu dois rentrer du travail, te demander pourquoi je ne suis pas venu. Non. Tu m'as ignoré toute une semaine, c'est pas pour te demander où je suis hein? Harvey je sais plus qui je suis. Peut être que j'suis juste un mec que tu voulais et que tu as eu. Voilà ce que je suis depuis que tu m'as laissé. Ca t'a plu au moins de me faire croire que j'étais quelqu'un? Ca t'a plu de me baiser en me faisant penser que j'étais spécial pour toi avant de me jeter comme une merde? Ca t'a fait plaisir de me laisser croire que je valais le coup? Ca t'a plu de buter un coeur qui était sur le point de crever? Je te hais, Harvey. Je te hais. Même si sans toi je peux plus respirer...

Il serre les dents et ferme les yeux mais c'est furtif, à peine une milliseconde avant de remettre le masque, de tirer sur les joues, d'inspirer et de dire à Léo qu'il ne demanderait plus rien. Curieux mais épuisé, il préfère laisser le temps et les minutes lui dévoiler le secret et ce n'est que quand l'aéroport apparait au bout de la rue qu'il parvient à chasser Harvey de ses pensées. C'est à l'aéroport qu'il l'emmène, Léo, et y a une multitude d'hypothèses qui se bousculent contre ses neurones. Aucune pourtant n'est la bonne. Juste détends toi et profite. C'est tout ce que t'as à faire. Profiter. Il sait pas faire non plus Terry, toujours à rechercher le moyen de se faire du mal, de tout comprendre, de toute maitriser. Mais encore une fois il n'a pas le choix alors il se tait, ne se détend pas pour autant mais descend du taxi, frissonne, aurait bien envie de s'allumer une clope mais il préfère suivre Léo sans broncher. Il pose une question bête, Terry et c'est une réponse bête qui lui revient « Non, le sous-marin ! ». Ils pouvait prendre quoi d'autre qu'un avion en venant à l'aéroport de toute façon? Et ça continue. Terry lui dit qu'il est fou, reçoit « Non : je suis Léo Ivywreath. » comme toute réponse et ça le fait rire un peu, lui qui n'avait pas ri depuis une semaine. Ouais, t'es Léo Ivywreath et t'es mon meilleur ami. et il se demande si ce n'est pas la première fois qu'il le formule si clairement, l'esprit trop fatigué de devoir toujours tout retenir à l'intérieur. C'est la première fois et il ne le demande pas, l'affirme parce qu'il ignore si c'est le point de vue de Léo, mais c'est le sien, en tout cas.

Il puis il s'assoit parce que son violoncelle est lourd et qu'il ne sait pas combien de temps ils vont devoir attendre mais c'était sans compter sur Léo. « Le notre c'est le- » Les passagers du vol A31900 en destination d'Athènes sont priés de se rendre en porte d'embarquement. « J'vais pas te dire que c'est le notre mais... Cours, c'est le notre ! » Il n'attend pas, Terry, chope son sac et son violoncelle tandis que son ami lui prend la main et ils courent, ils courent en riant parce que c'est drôle tout ça, grisant, exaltant. Ils partent à l'aventure comme deux gosses qui ne savent pas trop où ils vont mais qui y vont quand même, bille en tête. T'ES TOUJOURS TELLEMENT ORGANISÉ CA FAIT PEUR! qu'il crie en riant, le coeur qui palpite de joie et le violoncelle qui lui martèle le dos, il rit et il se rappelle qu'il peut encore, que ça fait du bien, que même si le ventre se tord de tristesse l'esprit peut encore s'exalter un peu, et ils font leur chemin rapidement au travers des différentes étapes, se font contrôler, fouiller, leurs instruments sont rapidement analysés et ils se font même un peu engueuler "il faut arriver une heure à l'avance normalement messieurs. Les règles de sécurité c'est pour tout le monde, on ne peut pas faire d'exception vous devez attendre un autre vol" Terry observe Léo, les yeux paniqués et puis d'un coup il improvise, sans savoir ce qu'il fait. On est.. en vérité on a un concert avec le philharmonique d'Athènes dans lequel mon ami est violoniste solo et on ne peut pas se permettre de ne pas y être parce que tout le monde compte sur nous... Il a juste à laisser Harvey revenir dans son esprit pour qu'un air abattu se dessine sur les trains de son visage. On a eu quelques soucis pour être ici à l'heure, c'est vrai mais ce vol est très important. (et il ne ment pas, parce ce que c'est la vérité. Il est très important pour l'aider à remonter la pente.) On est.. vraiment désolés. Vraiment désolés. Je sais qu'on est fautifs et je sais qu'on aurait dû être là une heure avant mais on a eu de gros soucis et... enfin... juste cette fois...? s'il vous plait...? il grimace en souriant, les sourcils inquiets et les dents contre la lèvre du bas. Le mec l'observe longuement, le visage fermé. Il regarde Léo, tente de jauger s'il s'agit vraiment d'un violoniste et probablement qu'il a envie de lui demander de jouer un truc mais il n'a pas le temps. Alors il soupire, se tourne vers son collègue. Oh, Mike, les bagages des ptits gars c'est ok? Et les instruments? Tout est ok. Il les regarde à nouveau, se dit qu'ils ont pas l'air bien dangereux avec leurs petites têtes bouclées et leurs grands yeux verts innocents et dans une moue résignée il leur adresse un discret signe de tête pour qu'ils récupèrent leurs affaires. Ils s'exécutent, les remerciements qui volent dans tous les sens et ils courent à nouveau avant de finalement se faire guider à l'intérieur de l'avion. Le silence qui règne dans l'habitacle est encore relativement aléatoire, des enfants rient, la maman qui leur demandent de s'assoir sous les regards déjà fatigués des passagers assis juste derrière, un vieux monsieur qui lit le journal dans un bruissement de papier, d'autres qui s'installent, qui rangent leurs bagages. Léo et Terrence prennent place eux aussi, et il n'en est pas fâché, Terry, parce qu'il sent son corps lourd et fatigué.  « Et bah, on est pile à l'heure ! » Il sourit, regarde son ami et se penche contre son oreille Tu sais quoi? Y a même pas de philharmonique à Athènes. Je viens de m'en souvenir.Il pouffe de rire et laisse doucement claquer l'arrière de sa tête contre le rembourrage de son siège. Il se sent bien et ferme les yeux.

« Je t'emmènes en Grèce, Terrence Oliver. On va atterrir à Athènes après l'escale, puis on rejoindra Epidaure un autre jour. L'aéroport est à Mégare, pour le retour. On pourra aussi visiter, si tu veux. » Il tourne la tête et l'observe, le ventre chaud de bonheur et les yeux admiratifs parce qu'il est capable de prendre des décisions sur un coup de tête, Léo, parce qu'il est là, avec lui et qu'il part à l'autre bout du monde juste pour l'aider à aller mieux, juste parce que Terrence lui a dit qu'il voulait jouer avec lui à Epidaure, juste parce qu'il refuse de le laisser souffrir. il le regarde et il se demande s'il a déjà eu quelqu'un dans sa vie qui aurait été capable de rester envers et contre tout, malgré ses humeurs de merde, malgré ses histoires compliquées, malgré la drogue et son âme tout pétée. Il pense alors à Harvey en se disant qu'il y croyait... qu'il aurait voulu que lui aussi reste. Mais il n'était pas resté. Alors il lui prend la main et la serre doucement, ses boucles qu'il laisse reposer contre son épaule. Merci Léo. Et je sais même pas si c'est suffisant. Et je sais même pas si c'est ce qu'il faut dire parce que tu te rends pas compte du bien que ça me fait tout ça. Je vais apprendre à le dire en Grec. Et me souvenir de ce voyage pour toujours. Merci, Léo. Et il dépose un bisou sur sa machoire avant de repacer à nouveau sa tête contre lui. Il écoute les consignes un peu distraitement parce qu'il est épuisé, et lorsque c'est terminé il répond à son ami hmhm. pas de question. T'es fantastique. Dors bien. J'vais faire pareil... Il se laisse porter, le corps qui s'engourdit et il termine sa nuit contre l'épaule de son ami, la main toujours dans la sienne.

Quand il se réveille, il réalise qu'il n'a pas vu passer l'escale ou alors il était trop fatigué pour s'en souvenir. Toujours est-il qu'il ne leur reste que 6 ou 7 heures à attendre alors ils s'occupent comme ils peuvent, Léo qui lui explique vaguement le programme, qui lui propose des partitions à jouer sur place, puis Terry lui fait écouter de la musique sur son baladeur cassette vintage et ça fait rire Léo alors il rit lui aussi. Et puis le silence s'installe et les pensées reviennent. Douloureuses, lancinantes. Il regarde par le hublot, le coeur serré et la respiration instable et se demande ce qu'il fait en ce moment, Harvey, s'il pense à lui, s'il avait des raisons valables de l'avoir laissé sur le côté, s'il l'a fait volontairement, s'il n'avait pas eu le choix ou si c'était juste un connard comme les autres. Tu sais, j'ai jamais eu le coeur brisé enfin si mais pas comme ça. Pas comme ça, et putain ça fait mal... T'as déjà eu le coeur brisé, toi? Toi aussi ça t'a fait au point de vouloir en crever? Quand il m'ignorait jour apres jours, je sentais mon coeur se fissurer, genre.. vraiment. J'ai essayé de chercher son regard comme un imbécile, mais il le fuyait systématique comme s'il avait honte d'avoir fait ça avec moi. j'sais pas Il déglutit, inspire en retenant les sanglots et se serre au fond du siege pour remonter ses genoux sous son menton, les avants bras autour des tibias. Ce mec... si tu savais.. c'était.. il était incroyable. J'avais jamais ressenti ça, jamais. Jamais. Il pose une main sur son torse. Ca a explosé là, tu vois? J'ai cru que mon coeur allait me lâcher, tout était si intense. D'ailleurs tu sais, la table que j'avais acheté en brocante l'année dernière et que tu trouvais chouette, bah.. on l'a pété Il esquisse un sourire triste, les images qui reviennent et la chaleur qui fait soudain place au froid. Parce qu'il n'est plus là. Je me suis peut être trop accroché, trop vite, trop fort, c'est pas mon genre en plus. Je m'emballe jamais comme ça, j'ferme toujours mon coeur à double tour mais là... Il me semblait si différent, Léo. Son regard, ses gestes, ses mots. Mais peut être que j'me suis trompé. Sûrement que j'me suis trompé. J'suis trop bête. Pardon, j'temmerde avec mes conneries.

Et puis ils discutent d'autre chose et il se rendort, Terry, parce qu'il a envie de pleurer et qu'il veut juste arrêter de penser à lui. A Harvey. Et quand il se réveille une nouvelle fois ils sont arrivés, et il tremble parce qu'il se sent intimidé. Alors il prend le bras de Léo et s'y agrippe pour se donner du courage. Autour d'eux, y a des symboles en grec et il ne sait pas le lire, écoute les gens parler mais il ne comprend rien. Les yeux gonflés et fatigué alors qu'il a beaucoup dormi, il se sent un peu perdu. Faut que je fume Léo, 21h sans fumer je tiens plus. Et alors qu'ils sortent de l'aéroport au milieu de la foule il s'allume une clope et laisse son dos reposer contre un mur en recrachant la fumée. On fait quoi maintenant ? On va où?


Dernière édition par Terrence Oliver le Dim 5 Jan 2020 - 2:56, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Wanderlust ☼ Terrence Wanderlust ☼ Terrence EmptySam 7 Sep 2019 - 1:58


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« Ouais, t'es Léo Ivywreath et t'es mon meilleur ami. » Et la réplique m'arracha un grand sourire un peu ému. Je m'étais très vite attaché à Terrence. Comment pouvait-on ne pas très vite s'attacher à Terrence ? Et comment répondre à ça, surtout ? Je détestais les 'moi aussi'. Ça sonnait comme un truc en compensation. Une déclaration pas directe. Comme quand on voulait avoir eu l'idée de quelque chose, mais que quelqu'un l'avait eu avant nous. Et même si l'affection ne pouvait être estampillée d'aucun brevet, je ne me sentis pas de répondre, bien plus enclin à ébouriffer les cheveux de celui que je considérais également comme l'un de ceux donc je ne me lassais pas. Et dont je n'allais probablement jamais me lasser. Si Charlie était la marraine de Machiavel - parce qu'il adorait dormir sur sa tête - Terrence était assurément le parrain de Socrate. Et ce même si Terrence avait la phobie des chats. S'il devait m'arriver quelque chose, ces deux là feraient des séjours alternés chez leurs parrain et marraine respectifs pour ne pas être séparés trop longtemps l'un de l'autre.

Oui, je considérais que mes chats équivalaient à mes potentiels enfants, justement parce que je n'en voulais pas, d'enfants.

Je partais quand même avec, dans le coin de la tête, l'idée que cette fille, le coup d'un soir, attendait peut-être un gosse dont j'étais le père biologique. A mon retour, elle et moi devions nous voir. Bonne idée, mauvaise idée ? J'étais incapable de trancher et de toute manière, rien de tout cela n'avait d'importance. Seuls Terrence et le voyage étaient importants. Un voyage qui faillit nous passer sous le nez lorsqu'on appela les retardataires du vol que nous devions prendre. Et puis, il y avait aussi ces types qui ne faisaient que leur travail et à qui Terrence et moi faisions les yeux de chien battus juste pour pouvoir embarquer malgré tout. La verve du bouclé nous permit de passer l'obstacle avant de continuer à courir vers notre sésame. « Putain tu devrais faire du théâtre. » Pour vrai, Terrence avait le regard très expressif, le visage captivant, un truc d'artiste que je tenais absolument à voir développé sur une scène. « Vraiment. » insistai-je en souriant, avant que nous ne passions les portes de l'avion.

Les consignes de sécurité s'enchaînaient déjà, alors que je confiai à mon aîné la destination de notre escapade. « Merci Léo. Et je sais même pas si c'est suffisant. Et je sais même pas si c'est ce qu'il faut dire parce que tu te rends pas compte du bien que ça me fait tout ça. Je vais apprendre à le dire en Grec. Et me souvenir de ce voyage pour toujours. Merci, Léo. » Je secouai une nouvelle fois ses boucles, un peu trop ému pour parler. Peut-être était-ce la fatigue, ou simplement la libération provoquée par l'envol vers d'autres cieux que nous étions en train de réaliser. « 'Merci' en grec c'est ευχαριστώ¹. Je vais réviser mon vocabulaire de base après la sieste. Mais les gens comprennent plutôt bien l'anglais et le français, là-bas. Donc pas de soucis, je maîtrise. » L'anglais et le français. Pas le grec. Je connaissais un 'vocabulaire de survie', reste de mes voyages, mais rien de plus. Ce que j'avais surtout étudié, c'était le grec ancien, qui n'était plus utilisé, évidemment. Mon meilleur ami entama le voyage en se laissant porter, sa main dans la mienne, lâché dans les bras de Morphée. Je ne tardai pas à m'y laisser choir également.

Le changement de vol se passa sans encombre aucune. Nous nous contentions de faire passer le temps, entre rires et micro-siestes. Mon corps ne comprenait de toute façon plus l'heure qu'il était et cela devait se voir sur mon visage fatigué. J'avais envie d'une bonne douche, d'un remontant et d'une nuit longue de plus de huit heures. Notre programme n'allait probablement pas nous le permettre. Alors que nous étions encore dans l'avion, Terrence aborda ce qu'il avait vécu avec ce type, celui qui était vraisemblablement la source de cette grande crise que le bouclé semblait traverser. La goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Terrence parlait cœur brisé, souvenirs, table réduite à néant... « Le cœur brisé... Non, je crois pas. Enfin pas vraiment. » Ce genre de sentiment était un truc un peu trop instable et je préférais les tenir le plus loin possible de moi en ne m'engageant dans aucun couple, ou essayant de ne pas nourrir de tels sentiments pour une personne. Terrence parlait de ce garçon avec une tristesse vraiment palpable. Un truc qui provenait visiblement de ses tripes et qui voilait imperceptiblement son regard. Un coup de foudre, un coup de cœur, un coup d'amour. Les trois étaient douloureux. Je l'invitai à poser sa tête contre mon épaule sans un mot. Les mots n'étaient pas nécessaires. Et nous étions tous deux fatigués. La fatigue accentuait le désespoir.

« Faut que je fume Léo, 21h sans fumer je tiens plus. » Nous sortions de l'aéroport et je baillai un grand coup. Autour de nous, les gens parlaient cette langue chantante que j'aimais tant sans pour autant la comprendre. « On fait quoi maintenant ? On va où? » « Hôtel. J'ai réservé un truc en ville, à dix minutes à pied de la vieille ville. » Nous attrapâmes un taxi et je me débrouillai en anglais avec le chauffeur pour qu'il nous mène à notre destination. A 21h30, une demi-heure après avoir posé pied à terre, nous arrivions à notre hôtel. La bâtisse occupait l'angle d'une rue qui débouchait sur une immense avenue en pente. Toute la ville n'était composée que de pentes. La ville 'moderne' de Athènes était plutôt encombrée, sale, mouvementée. Nous nous présentâmes, éreintés, à l'accueil. Le lieu de notre hébergement - pour deux nuits - était plutôt modeste, mais chaleureux. « Καλησπέρα². J'ai réservé une chambre pour deux au nom de Ivywreath. Pour deux nuits. » La quarantenaire nous confia les clefs d'une chambre au second étage au bout de quelques minutes. Bien sûr, l'ascenseur ne fonctionnait pas. Heureusement, Terrence et moi voyagions légers. « Ça fera les jambes. » marmonnai-je en prenant le chemin de l'escalier étroit sur lequel était fixé un vieux tapis de feutre rouge.

La chambre 237 était couverte de moquette beige. Plutôt grande, elle s'ouvrait sur un corridor qui reliait la chambre à la salle de bain. Je posai mes affaires à côté d'un lit de camp disposé à part du lit double qui se trouvait au centre de la chambre et ôtai déjà mes chaussures. Le lit était disposé perpendiculairement à la baie vitrée qui s'ouvrait sur un petit balcon surplombant la rue adjacente à l'avenue bruyante et vivement éclairée que nous avions remonté en voiture. Nous n'avions pas mangé, mais mon cerveau se contenta de repérer le lit. Je n'avais qu'une envie : m'y laisser tomber. Je me tournai vers mon camarade, sourire aux lèvres. « Cool, non ? Tu veux que je te laisse le lit double et je prends le lit de camp ? Ou c'est ok pour toi si on partage le lit double ? » J'allai poser mon instrument dans un coin de la pièce. « Le petit déj' est inclus et il est servi jusqu'à 10h. Je te propose une nuit immense et puis l'Acropole demain. Tu verras comment c'est beau, Athènes de nuit, demain soir. » Je déambulai dans la pièce en retirant ma veste. Le climat était à l'opposé de celui de Brisbane. « Comment tu te sens ? Pas trop crevé ? »

Parce que putain, j'avais l'impression que la fatigue allait me tuer sous peu.

¹ se prononce 'efkharîsto'.
² 'bonsoir'. se prononce 'kalispéra'.
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Message(#) Sujet: Re: Wanderlust ☼ Terrence Wanderlust ☼ Terrence EmptyMar 12 Nov 2019 - 17:44



✻ ✻ ✻
(( Wanderlust ))
w/ ›› @léo ivywreath

C'était fou d'imaginer que dans la vie, tout pouvait basculer en un claquement de doigts. L'instant d'avant il était dans ses bras et celui d'après, Harvey n'était plus là. Et il avait beau sourire, Terrence, il avait beau faire de jolies arabesques avec ses bras et lancer des suppliques improvisées au mec de la sécurité de l'aéroport pour qu'il les laisse passer, il avait beau sentir dans ses tripes qu'il était capable de suivre Léo au bout du monde sans hésiter une seule seconde, il y avait l'ombre omniprésente de cette journée fabuleuse passée avec Harvey qui avait planté ses drapeaux un peu partout dans son coeur. Ca faisait mal. Ca faisait mal.
C'était fou comme d'une seconde à l'autre tout pouvait changer, un moment il était allongé chez lui par terre, défoncé, les larmes accrochées désespérément à ses paupières à écouter la voix de son meilleur ami lui lire son livre pour accompagner son sommeil, et le suivant il se retrouvait là, assis dans un avion, les boucles collées au siège et l'estomac dans les talons, à remercier celui qui venait très probablement de lui sauver la vie. Sans Léo, Terry il aurait plongé tête la première dans la détresse, se serait inéluctablement cassé la gueule au fond du ravin parce qu'il avait perdu pieds, parce qu'il s'était laissé allé à ses démons, parce que l'espoir s'en était allé, parce que la douleur ne s'était calmée qu'à coup de d'aiguille au fond de la veine et il l'avait ramassé littéralement à la petite cuillère, Léo, avait découvert le corps inerte de Terry collé contre le parquet comme un sac poubelle qu'on aurait oublié de sortir mais ne s'était pas laissé démonter. Il ne se laissait jamais démonter alors que Terrence, lui, avait déjà abandonné. Et ce voyage, c'est une ode à l'espoir, l'hymne d'un futur pas si moche finalement, un aparté, une éclaircie.

'Merci' en grec c'est ευχαριστώ. Je vais réviser mon vocabulaire de base après la sieste. Mais les gens comprennent plutôt bien l'anglais et le français, là-bas. Donc pas de soucis, je maîtrise. Leo, il aimait bien passer ses doigts dans les boucles de Terrence et Terrence adorait qu'il fasse ça. C'était maternel, c'était tendre et ça lui rappelait des envies de tendresse enfantine qu'il n'avait pas réellement connu, lui le gamin à qui on avait jamais pris le temps de lire une histoire. Alors il sourit, écoute, répète ef..efa.. efkha-ri-sto ? en tentant de l'articuler au mieux, éclate de rire parce qu'il pense qu'il n'y arrive pas puis finalement laisse sa tête retomber sur l'épaule de son ami et s'endort, le coeur un peu apaisé. Puis tout s'enchaine et c'est à moitié groggy, les yeux mi-clos qu'il suit Léo lors de leur changement de vol, la main calée contre son coude, sa dette de sommeil qui semblait vouloir se rattraper en une seule fois. Surement qu'être dans l'avion, de flotter au dessus du vide, de se laisser guider sans avoir à réfléchir, ça le rassurait. Pour une fois, il n'avait besoin de rien faire d'autre que de se laisser aller. Puis il y a des confidences murmurées, des confessions, des sourires, et quand enfin ils arrivent, ses yeux sont grands ouverts cette fois, à Terry. Il a besoin de bouger, de fumer, de sortir de là, de respirer et c'est ce qu'il fait; le dos contre le mur de l'aéroport international d'Athènes, il s'allume une clope, écoute Léo prendre les devants parce que de toute façon lui aurait été bien incapable de le faire et tout en fumant il analyse doucement, observe un décor qui lui était jusqu'alors inconnu, les yeux qui glissent sur les bords des montagnes au loin, la gorge qui se serre. Ils descendent des marches et se retrouvent dans un parking en plein air, bondé. Il traine ses affaires autant que sa curiosité, Terrence, ne peut s'empêcher de penser qu'il aimerait qu'Harvey soit là pour voir ça mais chasse vite son visage de ses pensées, et tout en écrasant le mégot sous son pied, il fini par monter dans le taxi commandé par Léo. Il fait nuit lorsqu'ils arrivent enfin en ville après une trentaine de minutes bercés par le ronronnement du véhicule. Déposés rue petraki devant une superette juxtant un hotel dont la devanture recouvrait l'angle de deux rues, il ne réalise pas très bien, Terrence, qu'il se trouve à plus de 15 000 kilomètres de celui pour qui son coeur battait toujours un peu trop fort derrière ses côtes abimées. Il ne réalise pas vraiment où il se trouve, qu'il a survolé des continents, qu'il a traversé la terre entière pour se changer les idées, pour partir loin de tout et surtout loin de lui, que Léo a du dépenser une fortune pour ça, pour l'aider, pour le soutenir. En sortant du taxi il lance un timide efkharisto (le seul mot qu'il connait) au chauffeur qui lui répond par un sourire, surement habitué à entendre des touristes massacrer sa langue. Παρακαλω* qu'il répond avant de démarrer la voiture et de disparaitre dans la nuit, les laissant là avec leurs bagages et leurs instruments.
L'intérieur de l'hotel est agréable, les décorations un peu datées mais l'ensemble avait quelque chose d'étrangement harmonieux et accueillant et il se sent bien ici, Terry. Une fois les clés récupérées et apres avoir appris que l'ascenseur était en panne, ils n'ont pas le choix que de prendre les escaliers. Ça fera les jambes. Il esquisse un sourire, Terry, le violoncelle qui tape en cadence dans son dos et son sac dans la main. Vu le nombre d'heures où elles sont restées pliées dans l'avion, je pense que ça fera pas de mal de les dégourdir un peu ! Il a le souffle court lorsqu'il entre enfin dans la chambre, laisse tomber son sac dans un coin et dépose doucement son instrument à côté avant de se laisser choir en étoile de mer sur le lit, les boucles éparpillées autour de son visage, le regard fixé sur le plafond et l'estomac vide. Dans le silence de la nuit, il écoute les bruits du corps de Léo qui déambule dans la pièce, ses chaussures qu'il imagine tomber sur le sol dans un boum feutré amorti par la moquette. Il fait de même en poussant sur la semelle avec l'autre pied, ferme les paupières, un peu chamboulé et écoute docilement la voix douce de Léo. Cool, non ? Tu veux que je te laisse le lit double et je prends le lit de camp ? Ou c'est ok pour toi si on partage le lit double ? Le petit déj' est inclus et il est servi jusqu'à 10h. Je te propose une nuit immense et puis l'Acropole demain. Tu verras comment c'est beau, Athènes de nuit, demain soir. Comment tu te sens ? Pas trop crevé ? Il se redresse sur les coudes Terry et le regarde en souriant. Il n'a jamais eu aucun souci avec Léo, et ils avaient partagé de nombreuses fois douches et draps, mais désormais il y avait Harvey dans son coeur et malgré sa fuite, malgré ses silences, malgré la douleur, malgré ses regards élusifs depuis une semaine, Terrence n'arrivait pas à s'imaginer partager ce grand lit avec le corps d'un autre. Alors il se laisse retomber en arrière avant de rouler jusqu'au bord pour se relever doucement, les muscles ankylosés et l'esprit fatigué. Epuisé. J'ai le coeur un peu éparpillé et les yeux qui tremblent. J'pense à lui et ça m'énerve. J'voudrais juste l'effacer, effacer ma souffrance qui veut pourtant pas s'en aller, j'voudrais dormir contre toi, tes bras autour de moi pour me sentir rassuré mais j'peux pas. C'est con? J'ai l'impression de le tromper alors qu'il m'a laissé tombé et qu'on sortait meme pas ensemble. Je... J'vais prendre le lit de camps. Et c'est pas négociable ! Et il le pousse du plat des mains sur le grand lit en riant avant de se jeter sur le lit d'appoint, les doigts joints sur son torse. Il ne veut pas qu'il rétorque, Léo, n'a pas l'énergie de déterminer lequel des deux méritait le lit double. En plus, il se sentait déjà bien assez redevable financièrement pour s'autoriser l'égoïsme de ce confort. Il n'avait pas besoin de ça de toute façon, Terry, pas besoin d'un matelas épais pour bien dormir, lui qui avait laissé son corps trouver le sommeil la veille contre le bois dur du sol de son appartement. Hier soir, et d'autres nuits avant celle-ci. C'est beau Athènes, c'est paisible. Il fait plus chaud qu'à Brisbane. T'as bien choisi l'hotel, j'ai vu une superette ouverte 24h/24, si on a faim, on aura qu'à descendre. Tu veux un truc? J'peux.. y aller si tu veux. J'peux.. C'est confus parce qu'il s'endort déja il pense, il ne sait pas bien si c'est l'effet de la douce chaleur ambiante ou les bruissements de la ville au dehors qui le berce, mais il croit qu'il sombre rapidement, la voix qui s'éteint dans un souffle, le corps lourd.

Au matin, il est réveillé par un rayon de soleil qui vient lui chatouiller le nez et il met un moment à émerger. Il entend de l'agitation dans la salle de bain et aperçoit Léo, le corps enveloppé dans une serviette blanche et les cheveux encore humides, venir s'habiller. Il se rallonge un instant, un sourire drapé en coin de bouche et il se dit qu'il est ici pour profiter, pour oublier, pour avancer. Alors malgré son mal de tête et le jet lag qui lui vrille les yeux il se lève en décidant qu'aujourd'hui serait une bonne journée et va prendre une douche à son tour avant de descendre avec son ami pour le petit déjeuner. Il a une faim de loup, dévore à peu prêt tout ce qui se présente à lui, parle la bouche pleine pour connaitre le programme, évite d'évoquer Harvey parce que ne pas parler de lui c'est peut être aussi réussir à l'oublier et puis ils s'en vont avec leurs sacs à dos, le bras de Terrence enroulé autour de celui de Léo, les lunettes de soleil vissées sur le nez. Ils déambulent dans les rues et il a envie de se laisser aller, enveloppé par l'accent chantant des Grecs qui vient buter contre ses tympans, enroulé dans une chaleur qu'il pensait avoir oublié, et il se serre contre le corps de Léo parce qu'il est tout pour lui à cet instant, son repère et son guide, son ami et son sauveur. Bordel ce que c'est beau !! Ils traversent d'un pas lent Plakà et ses murs immaculés sur lesquels le soleil reflète comme sur de la neige, laissent leurs pas trainer sur les sols pavés de pierres jaunies, profitent de l'air matinal qui agite les branches avant d'arriver enfin face à guichet au pied d'une montée bordée de pins. Il n'y a pas beaucoup de monde à cette heure, surement parce qu'il est encore tôt et il s'extasie de chaque ombrage dans les arbres, Terrence, de chaque éclat de soleil sur chaque pierre et il se dit qu'il fallait vraiment profiter à fond, parce qu'il n'était pas certain d'avoir la chance de revivre ça un jour. Aftó tha sas kánei 26 evró, kýrioi Il fronce les sourcils, puis se tourne vers Léo. Attends attends, je.. puis s'adressant à la femme du guichet, pensant avoir compris le prix. C'est bien 26 euros? Elle hoche la tête de haut en bas et il n'attend pas plus longtemps pour devancer son ami. Tu a déjà tout payé et ça me gêne énormément. Alors les restau et les visites, c'est pour moi ! De toute façon, on parlera de tout ça plus tard. Mais dans son porte-feuille... Merde j'ai que des dollars. Tiens. Il lui donne 40 dollars. Tu as des euros? Et puis tout en parlant, il lève la tête, est soudain subjugué par la vue qui s'offre au dessus de lui et c'est les yeux écarquillés qu'il ajoute Wow...dépêche-toi Léo, emmène-moi tout en haut !






*Παρακαλω = de rien (prononcé Parakaló)


Dernière édition par Terrence Oliver le Dim 5 Jan 2020 - 2:58, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Wanderlust ☼ Terrence Wanderlust ☼ Terrence EmptyDim 17 Nov 2019 - 0:47


Wanderlust@Terrence Oliver
And as I still walk on
I think of the thing's we've done
Together, while our hearts were young


C'est dans le lit deux places que je m'éveille, alors que le soleil n'est pas encore tombé sur mes paupières. Les rayons n'ont pas non plus eu le temps de réchauffer les draps, lorsque j'inspire un grand coup et porte une main à mon visage. L'endroit sent différemment de mon appartement. Un instant, je ne me souviens plus de ce que je fais allongé dans ces tissus ocres, qui sentent fort la lessive des hôtels et dont les couleurs passées rappellent des années de gloire déjà disparues. Un froncement de sourcil plus tard, je relève la tête. Mon regard ensommeillé se pose un peu partout dans la pièce dans laquelle je me trouve; une chambre d'une taille modeste, meublées sommairement, mais dont le lit de camp semble occupé. Il ne me faut qu'une dizaine de secondes de plus - et un regard à mon téléphone, qui indique sept heures et quarante minutes - pour me souvenir que nous sommes bien loin de notre chez-nous. Nous; Terrence et moi; qui, malgré le jet-lag évident, semblons avoir passé une nuit plutôt calme.

Le soleil pointe doucement le bout de son nez alors que je plante mes deux pieds sur la moquette - un peu glauque - de la chambre d'hôtel. La vue très partiellement masquée par la masse de cheveux qui me tombe sur le visage, je m'étire en évitant de faire le moindre bruit. Un coup d’œil à la fenêtre m'indique que la ville s'agite déjà, grouillante de gens pressés. Deux minutes plus tard, je suis sous la douche. Cinq minutes de plus et me voilà dans la chambre, à fredonner Runaway de Del Shannon sans vraiment y faire attention. Le soleil est vraiment levé, désormais. Il est timide, mais je crois qu'il a également réveillé Terrence, qui traîne encore dans son lit de camp. « Tu crois que les marches de l'Acropole vont t'attendre ? » que je lance en m'habillant.

Nous quittons notre chambre pour aller prendre un petit déjeuner copieux, puis nous retrouvons cette dernière pour remplir nos sacs à dos de bouteilles d'eau. Et de paquets de gâteaux, que j'ai acheté la veille au soir, pris d'une soudaine panne de sommeil plutôt récurrente, lorsque je voyage. La ville est toute agitée, ce matin. Malgré mon sens de l'orientation vraiment à chier, nous parvenons au bas du plateau de l'Acropole. Les visiteurs sont au rendez-vous, même si peu nombreux en raison de l'heure à laquelle nous rejoignons le site. Les muscles de mon dos et de mes jambes s'étonnent eux-même d'avoir survécu à la montée dans la vielle ville, toute en petits chemins et en ruelles pavées très peu pratiques et dangereuses pour la survie de mes chevilles. C'est entiers que nous arrivons au guichet d'entrée, tenus par plusieurs femmes toutes plus ou moins occupées à répondre à des touristes perdus. Je lâche presque un rire alors que Terrence tente de comprendre ce que la femme du guichet vient de dire. « Tu as déjà tout payé et ça me gêne énormément. Alors les restau et les visites, c'est pour moi ! De toute façon, on parlera de tout ça plus tard. » Je lève les yeux au ciel, sors mon portefeuille que j'ai, pendant mon escapade nocturne de la veille, rempli de monnaie européenne. « J'ai la monnaie. Tu n'as aucun pouvoir. » que je ricane en avançant les sous sous le guichet sans lâcher des yeux mon acolyte. Deux entrées et un plan entre les mains plus tard, je remercie la guichetière d'un sourire et commence à m'avancer sur l'allée de sable qui s'étend devant nous, au couvert des pins grecs. « Wow...dépêche-toi Léo, emmène-moi tout en haut ! » Terrence, lui, a déjà l'air de s'être un peu avancé. Je jette mon sac sur mes épaules et le rejoint en trottinant.

Le Parthénon est situé sur un plateau autour duquel serpente un sentier aménagé de gravillons sablonneux. Là haut, sur l'Acropole, campent des pierres blanches sans âge. Sous les pins, aucun vent ne souffle, aucun oiseau ne siffle. Le sentier s'étend un moment en pente douce, avant de bifurquer largement vers la gauche, et c'est là que les choses sérieuses commencent. « J'espère que t'es pas fatigué de la montée qu'on vient de faire jusque là, parce que ça n'a pas vraiment commencé. » que je me moque presque, posant un instant la main sur l'épaule de Terrence avant de le devancer. La montée est ardue, d'abord tout en pentes qui glissent contre les flancs de la colline, puis se corsant en escaliers et autres aménagements construits pour faciliter l'accès au site. Nous quittons les pins pour le pied des marches, usées par le temps. Certaines - beaucoup - sont fissurées, usées par les milliers de pas vieux comme le temps des hommes ayant vécus à des âges révolus. « Tu te rends compte que nous foulons des pierres sur lesquelles Périclès a posé le pied ? Lui, et ses trois architectes ! » Et tous les autres hommes après eux. L'Acropole nous tend enfin les bras, alors que les dernières marches se font encore plus abruptes. Je tends la main à Terrence, derrière moi, lui lance un sourire. « Et voilà ! Alors, ce qu'on va passer, là, c'est le temple d'Athéna Niké. Enfin, ce qu'il en reste. Il ouvre l'Acropole, avant de pouvoir accéder à ce qu'il reste du Parthénon. »

Je ne prends pas une seule seconde pour observer la vue, me jette plutôt sous les restes des Propylées. Le bâtiment, complètement ouvert par le temps, laisse entrer la toute jeune lumière du jour. Derrière s'ouvre la façade du Parthénon. Son fronton est. Je tends le bras, tout sourire, pose mon autre main sur l'épaule de Terrence. « Et voilà la merveille. Bon, il faut imaginer sans la grue et les travaux. » Les restes du Parthénon sont en travaux depuis des décennies. Depuis que j'y ai posé le pied pour la première fois, les restaurations ont malgré tout bien avancé, même si les colonnes du temples paraissent désormais légèrement dépareillées. Mon doigt pointe le fronton est, duquel il ne reste rien d'autre qu'une statue anthropomorphique allongée nonchalamment, dominant largement toute l'Acropole. « Il me semble me rappeler que c'est la statue qui représente Dionysos. Attends. » Je sors la carte que j'ai récupéré à l'entrée, sur laquelle figure un croquis du fronton est du Parthénon. « Voilà. C'est ce fronton qui représente la naissance d'Athéna. Il ne reste que ce pauvre Dionysos, c'est le seul qui a survécu à la transformation du temple en Eglise. Lui et un morceau du char de Hélios. Si on descend au musée, il me semble qu'ils ont reproduit les frontons. Ils devaient être magnifiques, à l'époque. » Magnifiques, oui. Spectaculaires.

Et c'est en détournant les yeux du fronton que mon regard se pose sur l'horizon. Tout sourire, je pointe la main dans une région de la ville. « Il est de ce côté, notre hôtel. Alors, t'en penses quoi ? C'est fou, hein ? » Complètement malade. « Cet endroit m'avait manqué. Je voudrais me marier sur un endroit comme ça. » Après deux secondes à phaser, mes yeux retrouvent ceux de Terrence. « Oublie tout ce que je viens de dire. Je veux pas me marier. » Comme si l'endroit me faisait oublier ce détail.
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Message(#) Sujet: Re: Wanderlust ☼ Terrence Wanderlust ☼ Terrence EmptyVen 10 Jan 2020 - 6:20




( wanderlust )
w/@léo ivywreath


Il le sent, Terrence, que l'atmosphère et l'air de la Grèce lui font du bien. Qu'à chaque fois qu'il inspire, il parvient presque à chasser la souffrance, sensation illusoire mais pourtant si salvatrice. Il aimerait l'oublier, oublier la douleur dans laquelle Harvey l'a plongé, il voudrait trouver l'interrupteur pour rallumer la lumière pour le sortir de la nuit et peut être que c'est ici qu'il le trouvera, ou peut être qu'il n'y a pas de bouton en vérité, juste le soleil qu'il doit apprendre à laisser briller. Il est là, Terry, à l'autre bout du monde avec celui qui avait toujours été là pour lui, celui qu'il essayait tant bien que mal de remercier depuis leur arrivée sans y néanmoins y arriver. Oh, si, il bafouillait de vagues "t'es génial" ou "merci.." mais il estimait qu'aucun mot n'était à la hauteur de ce qu'il avait fait pour le tirer de sa torpeur, pour le sauver. Léo était l'ami parfait, il n'arrêtait pas de se le répéter depuis qu'il le connaissait. Léo était l'ami parfait. Il savait écouter pour de vrai, il savait le faire rire, il savait l'entendre pleurer sans le juger, savait le prendre dans ses bras quand il était trop fatigué.. Et aujourd'hui, ils étaient tous les deux ici sous l'impulsion de cet ami si déterminé, parce qu'il avait refusé de laisser Terrence s'enterrer. Et tout va si vite quand il se réveille qu'il peine à tout situer. Harvey, leur nuit folle les corps unis, Harvey et son mutisme soudain, le parquet froid de son appart à Fortitude sur lequel il était allongé avec une seringue dans le bras, les mains de Léo pour le consoler, la part de pizza, l'odeur de son parfum, le bruit des pages de son livre qu'il tournait dans le silence nocturne et le violoncelle sur le dos, puis l'avion. Ah oui, l'avion, les heures de vol épuisantes et puis la Grèce, le climat chaud et lourd, le coeur qui du coup s'allège et les pensées qui s'agrègent. Il se recentre un peu, Terry, n'a de toute façon pas le temps de broyer du noir parce qu'ici il y a tant de lumière qu'elle l'éblouie. Sur le chemin qui les mène à l'Acropole il se sent plus léger, espère que ça durera un moment parce que ça fait un bien fou. Il se gorge de tout ce qui l'entoure, se laisse bercer par l'assurance de Léo et il se dit qu'il l'admire de toujours être si fort et si beau, le menton jamais baissé et le regard affuté. Il aimerait savoir faire ça, lui, ne pas se laisser couler, remonter encore et toujours à la seule force de sa volonté, affronter, s'imposer. Il avait su faire tout ça à une époque, Terry, mais il avait la sensation d'avoir tout oublié, de s'être érodé, que le passé s'était coincé sur la ligne temporelle sans savoir s'en dépêtrer et qu'il avait du improviser depuis, avec les armes qu'il avait.
Ils marchent et alors qu'ils arrivent sur place il ne peut s'empêcher d'ouvrir les yeux en grand, Terrence, observe tout, tire Léo contre lui, le laisse le guider, l'écoute avec un intérêt qu'il ne cherche même plus à dissimuler, transpire un peu à force de grimper des marches et des allées, le front moite, les joues roses, les boucles collées contre sa nuque et les jambes essoufflées. Il fatigue vite parce que ça fait presque une semaine qu'il n'a rien avalé mais il tient le coup parce que tout est si beau qu'il se nourrit, Terry, oublie Harvey l'espace de quelques heures, fout la douleur au placard parce qu'elle a assez fait de dégats, il pense, enferme à double tour son coeur qu'il sentait totalement brisé à l'intérieur, refoule les larmes salées qui semblaient taries mais qui n'attendaient que l'émotion propice pour le trahir et se déverser sans retenue. Pourtant il n'y pense pas, se soûle de cet air si différent, inspire, les bras en croix et les yeux fermés, sourit, pourrait crier pour se libérer, prend des photos dans tous les sens, se plonge dans ce qu'il voit et tout est si beau qu'il se demande si son ami n'est pas lassé de l'entendre s'extasier pour le moindre caillou. Tu te rends compte que nous foulons des pierres sur lesquelles Périclès a posé le pied ? Lui, et ses trois architectes ! Il regarde ses pieds, Terrence, souffle, impressionné, ferme les yeux et s'impregne de ce qu'il ressent. C'est incroyable, ouais qu'il murmure, ému, sa main qui vient chercher celle de Léo pour la serrer fort. Il voudrait lui dire merci, à cet instant précis, lui claquer un bisou puissant sur la joue et éclater en sanglot en même temps parce que tout est si fort qu'il vibre dans tous les sens, tremble en dedans, essaye de mesurer sa chance tout en sachant qu'une fois rentré à Brisbane ces emotions merveilleuses auront surement disparues. Pourtant il chasse le négatif, balance les pensées sombres à l'autre bout de la ville, se contente de vivre ici et maintenant, parce qu'il est là et il ne reviendra peut être pas. Alors autant en profiter, non? Il est de ce côté, notre hôtel. Alors, t'en penses quoi ? C'est fou, hein ? Il ne regarde pas l'horizon, Terrence, sort de ses pensées à moitié seulement. Il ne regarde pas l'horizon parce qu'il le regarde lui. Il ne sourit pas, ne dit rien mais ses yeux verts parlent pour lui. Merci Léo, tu sais pas ce que tu viens de faire pour moi. Tu réalises pas que tu viens surement de me sauver la vie... C'est ouf, oui. Fou d'avoir un ami aussi exceptionnel alors que lui se sentait si pourri. Fou d'avoir la chance qu'il soit dans sa vie. Fou d'être ici, avec lui. Fout de respirer encore, de ne pas avoir eu la malchance de crever. Cet endroit m'avait manqué. Je voudrais me marier sur un endroit comme ça.  Et il revient soudain à lui, Terry, rit enfin, s'apprêtait à lui demander "tu veux te marier, toi?" l'imaginant bien trop libre pour s'enraciner, mais Léo le devance. Oublie tout ce que je viens de dire. Je veux pas me marier. Moi non plus. C'est qu'un papier pour dire que t'aime quelqu'un, ça sert à rien.. Et il repense à ses parents, à leur union ratée, se demande soudain combien de couples sur terre subissent ainsi l'obligation d'un mariage signé et acté, combien de gens se forcent à s'aimer parce qu'un divorce c'est long et compliqué ? Lui, on ne l'y prendrait jamais !

La visite s'achève et il est épuisé, Terrence, mais heureux de l'avoir fait. Il se sont arrêté à la boutique de souvenir et il ne se prive pas pour acheter un magnet qui rejoindra les autre, trop nombreux, qui ornent déja son frigo, ainsi qu'un livre entier sur l'histoire du lieu. Il ne rien oublier de ce qu'il a vu ici parce qu'il s'en est pris plein les yeux et plein le coeur, et tandis qu'ils redescendent vers la vieille ville il entend son ventre grogner. Il rit et lance gaiment on va manger un truc? T'as peut être le fric en otage mais c'est moi qui choisi le lieu! et il lâche le bras de son ami, court un peu dans la ruelle pour regarder les restaurants et s'arrête à l'angle devant une devanture atypique qui lui plait beaucoup. Le Klepsýdra. De chaises ornées de coussins bariolés et des tables vintage entourées de pots de fleurs, un petit canari dans une cage doré suspendue à un morceau de mur décrépi, et le soleil, le soleil qui inonde et qui fait briller les carafes d'eau et les couverts argentés de milliers de petites étoiles, le soleil qui rend les gens plus beaux et plus heureux, le soleil qui rentre par la porte verte menthe à l'eau restée grande ouverte et qui leur indique le chemin. On mange ici ! Autour d'eux, les gens sont joyeux, ils mangent allègrement, échangent, rient. Il y a les bruits des assiettes, des cliquetis, des voix et il disparait au milieu de ça, Terry, s'installe sur une des chaises et attend qu'on leur apporte le menu. Tout en le parcourant des yeux, abrité sous le parasol multicolor, il se laisse aller aux confidences. C'est décidé, j'ai plus envie qu'il me fasse souffrir, tu sais. Harvey, c'est terminé. Je vais profiter de ce séjour comme il se doit, avec toi. Il leur sert deux verres d'eau et trinque, sourire aux lèvres, son regard vert qui croise le sien. A notre amitié, qu'elle dure toujours. Et merci Léo. J'suis sérieux. Tu sais pas à quel point ce que t'as fait pour moi est précieux. J'aurais jamais assez d'une vie pour te rendre la pareille. Les verres qui tintes, le sang qui pulse, les pensées qui tournent tournent tournent et le coeur qui hurle le prénom d'Harvey malgré tout alors que Terrence tente d'étouffer ses cris. Harvey c'est fini. Non, c'est pas fini. SI c'est fini ! Non? .. je sais pas mais je veux essayer d'aller mieux. J'ai tellement de colère qui griffe de partout. Pourquoi il a fait ça s'il voulait de moi ? Vraiment j'comprends pas, pourquoi il a fait ca? C'est fini. Faut que j'arrive à l'oublier. Faut que j'arrive à profiter de ce voyage pour me ressourcer. Même s'il sait qu'il n'y arrivera pas. Tu commandes quoi? Moi je pense prendre... une Spa..na.. spanakopita ! -ça se dit comme ça ? C'est quoi la suite du programme? T'as des idées? Parler parler parler pour changer de sujet, pour faire taire son coeur qui bat trop fort pour Harvey. Il parle et se concentre sur les plans de Léo pour la journée en espérant qu'il ne faudra pas grimper des milliers de marches à nouveau, parce qu'il se sentait très faible et ne savait pas réellement si serait en état d'assumer. Mais surement que pour Léo et après avoir mangé, il le ferait, les dents serrées et le coeur ouvert en grand.
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