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 ain't no stopping us now (alfie)

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Message(#) Sujet: ain't no stopping us now (alfie) ain't no stopping us now (alfie) EmptyDim 6 Oct 2019 - 20:28


 
ain't no stopping us now.
ALFIE & DIMITRI.

Finir la journée au complexe sportif, il y a un petit bout de temps que ça ne lui était plus arrivé. Trois semaines, peut être bien, que Dimitri se contentait d'aller courir au saut du lit ou à l'heure à laquelle la plupart de ses voisins dormaient déjà à poings fermés. L'un des avantages à la vie de célibataire, sans doute, même s'il pouvait toujours compter sur Billy pour lui faire des réflexions sur sa tête de déterré le lendemain matin. Alors probablement qu'il était largement temps qu'il remette les pieds ici, et pas seulement parce qu'à la longue les habitués qu'il croisait du temps où il venait trois fois par semaine allaient finir par se demander s'il ne lui était pas arrivé quelque chose. Entre le parc qui ne désemplissait pas et connaissait même une affluence record maintenant que les températures s'adoucissaient un peu plus, les ateliers au centre qui lui bouffaient une partie de son temps libre et la photo à laquelle il essayait petit à petit de refaire une vraie place dans sa vie, c'est à peine s'il aurait le temps d'aller chez le médecin s'il attrapait un truc. Ou ne serait-ce que de tomber malade. Et puis, ces derniers jours, sa vie avait de nouveau connu un bouleversement tel que ses pensées étaient de toute façon trop accaparées, trop embrumées, définitivement sans dessus-dessous. Un bouleversement qui comme quatre ans plus tôt tenait en six lettres, et qui brusquement était venu balayer le peu de certitudes qu'il avait fini par acquérir à son sujet, et pourtant non sans mal. Tamsin était revenue, des années après l'avoir laissé avec un mot d'adieu et le cœur en miettes, et Dimitri se retrouvait totalement démuni face à ce que tout ce que ce retour remuait en lui. Des moments teintés d'une peine immense, forcément, mais aussi beaucoup d'autres choses qui depuis des jours s'entremêlaient dans son esprit et dans son cœur sans qu'il n'arrive à y mettre de l'ordre. C'était comme une brèche qui s'ouvrait brusquement sur son passé, et qu'on lui faisait emprunter peu importe qu'il y soit prêt ou pas, peu importe qu'il ait eu le temps de cicatriser ou non. La réponse désespérait ses proches et c'est pour ça que le sujet était devenu tabou depuis un moment, et la raison pour laquelle il ne leur avait pas non plus parlé du retour de Tamsin, de ce qu'ils s'étaient dit ce soir-là au parc, et du rendez-vous dont ils avaient convenu pour qu'elle puisse pleinement se livrer à lui. Un rendez-vous qui n'avait jamais été aussi proche, et le soulagement d'avoir enfin de vraies explications sur les circonstances de son départ quatre ans plus tôt avec lui. Il y pensait beaucoup, et probablement qu'il l'angoissait aussi bien plus qu'il ne l'avait montré sur le moment, quand il avait spontanément proposé d'aller boire un verre un soir pour se parler. Maintenant qu'il y repensait, c'était sûrement étrange à plus d'un titre, mais c'était sans doute tout ce qu'il avait trouvé pour s'assurer qu'elle ne redisparaîtrait pas aussitôt réapparue dans sa vie, peu importe qu'il ne sache pas encore dire si c'était une bonne chose ou un risque supplémentaire de finir au trente-sixième dessous comme il y a quatre ans. Dimitri se rendait à l'évidence, elle avait acquis depuis ce jour le pouvoir de le blesser comme jamais personne avant elle, et il fallait probablement qu'il soit un peu masochiste pour ressentir à la fois la crainte de morfler à nouveau et un besoin désespéré de la revoir en dépit du reste. Et ça, c'était sans parler du programme d'aujourd'hui.

Car s'il n'avait jusqu'ici jamais eu de problème à venir seul, aujourd'hui ce n'était pas du tout d'une séance en solitaire dont il avait envie, ni même de monter sur un tapis de course avec une paire d'écouteurs dans les oreilles. Alfie était sûrement loin de s'en douter quand quelques heures plus tôt il lui avait envoyé un message pour lui proposer de se voir en fin de journée, mais Dimitri avait une nette idée de ce qui pourrait s'avérer redoutablement efficace pour faire retomber toute la pression accumulée ces derniers jours, et pas que de son coté. Avec Alfie, ils parlaient certes plus souvent de voyages, de projets fous, de défis qu'ils se motivaient l'un-l'autre à relever, mais si Dimitri avait toujours été doué pour une chose, c'est pour reconnaître un type à bout lorsqu'il en voyait un. Expérience personnelle ou empathie développée à force de laisser traîner ses yeux et ses oreilles aux alentours de son stand, là où l'euphorie retombait parfois pour laisser entrevoir ce que chacun tentait de laisser derrière lui quand il venait au parc, allez savoir. Il ne savait simplement pas s'il lui avait offert assez d'occasions de lui parler comme à un ami – s'il était prêt à le considérer comme tel ou au moins comme quelqu'un qui savait écouter sans jugements ni compassion malvenue – alors l'inviter aujourd'hui c'était aussi sa manière de lui tendre une main subtile, de l'inviter à évacuer ce dont il pourrait vouloir se débarrasser tout en respectant le fait qu'ils n'en soient sûrement pas encore à se parler à cœur ouvert comme deux amis de longue date. Dimitri avait déjà parlé à Alfie de choses dont certaines personnes autour de lui ignoraient jusqu'à l'existence, à commencer par cette bucket-list aux allures de répertoire à regrets, mais si son expérience des relations en tous genres lui avait appris une chose, c'est à ne rien prendre pour acquis et à se tenir prêt à ce que quelqu'un décide un beau jour de sortir de votre vie sans prévenir au préalable. Alors il improvisait, pour pouvoir au moins s'assurer de lui apporter quelque chose en échange de tout ce qu'il faisait pour lui chaque fois qu'il l'encourageait à suivre un de ses rêves et lui faisait peu à peu reprendre confiance en ce qu'il valait, bien qu'il ne puisse pas encore être tout à fait sûr que ce qu'il avait prévu pour aujourd'hui soit pour le jeune homme un cadeau au premier abord. Mais prêt à prendre le risque, il avait donné rendez-vous à Alfie au coin de la rue et rejoint avec lui l'intérieur du complexe jusqu'à atteindre la salle dédiée à la boxe, celle qu'il convoitait pour aujourd'hui. Un lieu où il avait transpiré de longues heures, parfois pris des coups lui-même, et qui était exactement ce dont il avait besoin. « Voilà, on y est. Je conçois que ce soit pas exactement ce que t'as du imaginer quand j'ai parlé d'une sortie pour décompresser. » Dimitri nota d'un air amusé, à peu près convaincu en réalité que si quelque chose risquait de refroidir Alfie ce n'était sûrement pas l'activité en elle-même, pour avoir un peu cerné ses goûts au cours de leurs discussions. Malgré ça, il pouvait concevoir que le programme surprenne un peu. « Je me suis dit qu'on était assez grands pour assumer ce qui pourrait se passer à compter de maintenant et une fois notre paire de gants enfilée. » Il y a longtemps qu'il ne s'en souciait plus vraiment, et la raison pour laquelle il titillait souvent ses propres limites quand il venait ici. Depuis son agression il y a cinq ans, c'était autant un besoin d'exorciser ces instants pénibles que de simplement se défouler quand certaines choses refusaient de sortir autrement. Et ces derniers jours, tout ce qui se mélangeait entre le retour de Tamsin et le reste avait justement besoin qu'il en évacue une partie, alors c'était l'occasion. « Et rien ne nous empêche d'aller faire un saut au bar ensuite, ça pourrait s'avérer thérapeutique. » Il précisa l'air de rien et plus pour détendre l'atmosphère, avant de balayer la salle du regard comme s'il redécouvrait les lieux après une trop longue absence. « On commence par titiller les sacs de frappe, ou on passe directement aux choses sérieuses ? » Lui, tout lui convenait tant qu'Alfie était à l'aise et en confiance, qu'il doive lui tenir un sac de frappe, brandir des pattes d'ours à hauteur de ses points ou donner de sa personne dans un vrai combat tel qu'il aimait souvent en faire malgré les soufflantes qu'il s'était parfois prises parce qu'il avait ramené un beau coquard de certains de ses entraînements, ou parfois pire. On n'avait jamais rien sans rien, et bien souvent la satisfaction qu'on tirait de ces rounds valait largement de se promener avec l'œil tuméfié pendant quelques jours.
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Message(#) Sujet: Re: ain't no stopping us now (alfie) ain't no stopping us now (alfie) EmptyVen 8 Nov 2019 - 18:31



LILY & ALFIE ⊹⊹⊹ There's been so many things that's held us down, But now it looks like things are finally comin' around. I know we've got, a long long way to go And where we'll end up, I don't know.

- Juliana + Anabel
- Agréable, équilibre nature + ville
- Musée anthropologie
- Quinoa facilement trouvable en supermarché
- Scènes ouvertes, culture musicale, Street Cats
- Amis + famille
- Activités, bar, sorties, vie sociale
- Confort ràf

Une heure, peut-être plus, que le stylo d’Alfie gribouille cette page de son carnet sans pour autant la noircir. Soixante minutes, et le constat est insupportable : il n’arrive pas même à lister dix choses qui lui plaisent à Brisbane. L’idée était bonne pourtant : faire des listes a toujours eu un effet apaisant sur lui en lui permettant de structurer le flux de ses pensées envahissantes ; force est de constater qu’aujourd’hui ce rituel est plus source d’agacement que de sérénité. Pour la première fois depuis des mois, il est confronté à cette vérité qu’il refusait de voir jusqu’alors : il ne supporte plus cette ville dans laquelle il n’a aucun repère et où il n’arrive pas à s’acclimater. Cela a commencé il y a quelques mois, lorsqu’il a renoncé à son travail pour son propre bien – il croyait. Mais sa décision, première brindille jetée dans le tas pour allumer le feu (rejointes par tellement d’autres depuis), lui revient en pleine figure : il s’est condamné en croyant se sauver. Son travail lui manque. Atrocement. Chaque jour, lorsqu’il franchit le seuil du département d’anthropologie de l’université du Queensland, il tente de se raccrocher à la sécurité que représente les lieux pour se convaincre que le bon choix a été fait – même si au fond, il sait que ce n’est pas le cas et il n’arrive plus à faire abstraction de cette pensée. Pire encore, pour la première fois, il commence à envisager la possibilité qu’il n’ait pas été le seul décisionnaire et le seul responsable de ce qu’il vit de plus en plus comme une tragédie. Parce que c’en est une pour lui, pour son besoin de liberté constant, sa curiosité jamais satisfaite, et cette passion qui l’animait et le maintenait en vie. Ce ne sont plus des yeux brillants d’excitation qu’il affiche lorsqu’il parle d’anthropologie, mais un regard nostalgique qui commence à se charger de regrets. Il n’aurait jamais dû rester ici. Ces dernières semaines n’ont fait que confirmer une idée qui s’est frayée un chemin il y a plusieurs mois, et n’a dès lors plus cessé de l’accentuer. Ce n’est pas une simple histoire de se réhabituer à sa ville natale ; c’est avant tout un sentiment de malaise perpétuel qui l’accompagne depuis qu’il a posé ses bagages ici de manière définitive. Brisbane est une jolie ville, et elle a ses qualités ; mais ce n’est pas suffisant pour lui. Il a essayé de se prouver le contraire, en passant de plus en plus de temps avec sa filleule, en accumulant les activités (souvent abandonnées après trois semaines, parce qu’il n’arrive pas à se stabiliser et que son intérêt se porte toujours sur des dizaines de choses à la fois), en tentant de renouer le contact avec d’anciens amis, mais le succès n’est pas celui escompté. Ça ne sert à rien. Ça ne l’aide pas à être plus heureux, oh ça non. Car s’il y a des liens qu’il était prêt à renouer, il y a aussi tous ceux qui s’imposent à lui et compliquent son quotidien. Et finalement, même ceux sur lesquels il pensait compter lui filent entre les doigts : Jules, avant tout, dont sa relation avec elle devient de plus en plus tendue et lui échappe sans même qu’il n’en prenne la mesure. Joseph, aussi, ce vieil ami qui s’est transformé en bourreau en venant vivre sous son toit sans être clean. Stephen, ce cousin par alliance qu’il considère comme son meilleur ami et qui lui a annoncé sa volonté de partir au Cambodge pendant quelques temps, alors même qu’Alfie se raccrochait à lui depuis cette agression qui l’a marqué. S’il s’en remet physiquement (ne subsiste de visible plus qu’un œil encore gonflé et sa fracture du nez, les dégâts engendrés par le fracas répétitifs de son crâne sur le bord de l’évier ayant laissé plus de séquelles cognitives que physiques), on ne peut pas en dire autant de son mental. Les jours, les semaines passent, mais Alfie ne comprend toujours pas, et personne ne parvient à lui offrir de réponse satisfaisante, car ils sont dans le même flou que l’anthropologue concernant cette agression purement gratuite. Car gratuite, elle l’a été, car il s’agirait d’un cambrioleur… qui n’a absolument rien volé. Et Alfie, qui a toujours besoin de réponse, n’arrive pas à passer à autre chose. Tant qu’il n’arrivera pas à assembler les pièces du puzzle ensemble, il ne pourra pas aller de l’avant. Il devrait, pourtant, mais comment, alors qu’il s’est retrouvé dans un état pareil sans qu’il ne puisse comprendre ni obtenir une bribe d’informations ? Il ne sait pas, et cette incertitude le tue. Il s’est fait attaquer chez lui, sans raison apparente, et il ne peut s’empêcher de penser que cela se reproduira. Il s’en est sorti, mais était-ce vraiment le résultat espéré ? Et si c’est quelqu’un qui lui voulait du mal ? Et s’il revenait finir son œuvre ? Depuis cet événement, il a l’impression de constamment devoir regarder derrière son épaule, mais il ne voit rien, alors qu’il est persuadé que la réponse est sous son nez. Le plus difficile dans tout cela, c’est que les seuls éléments dont il a conscience est qu’il ne s’est pas défendu. Ou plutôt, il lui semble qu’il ne l’a pas fait. Et jamais il n’aurait pensé se laisser faire de cette façon. Cela a ravivé des douloureux souvenirs pour l’anthropologue, de ces traits qu’il croyait être parvenu à enterrer au fond de lui, mais qui se remémorent et reprennent le dessus. Il a toujours eu une prédisposition pour l’autodestruction. Dès son enfance, avec les coups qu’il s’infligeait lorsqu’il n’arrivait plus à rester calme, à ce couteau qu’il pouvait s’enfoncer dans la paume de la main simplement pour rater l’école un jour de plus. Ça s’est poursuivi à l’adolescence, avec cet abus de substances dont il ne s’est jamais remis, et cette relation destructrice avec Amelia. Et il y croyait, Alfie, que tout ceci était derrière lui, qu’il pouvait se justifier sous couvert de la naïveté enfantine puis l’errance adolescente, mais il est adulte désormais, et ce n’est pas un comportement qui devrait encore être le sien. Il est parvenu à s’en persuader, à se conditionner, pour paraître normal. Mais il prend conscience qu’il ne l’est pas, il en a pris conscience à son réveil, alors qu’il a compris qu’il ne s’était pas défendu. Mais a-t-il pu seulement le faire ? Il aurait pu certainement, et s’il ne l’a pas fait, c’est parce qu’il ne le voulait pas. Parce que ça lui a fait du bien. Il joue avec le danger, Alfie, comme il l’a toujours fait, comme il le fera toujours. Et il en prend conscience quand le sommeil ne vient pas, ne vient plus, depuis des jours et des jours, s’effondrant par épuisement et non par envie. Lorsque ses nuits sont écourtées par des cauchemars, et que les visages de ses bourreaux lui reviennent en mémoire, lorsqu’il se réveille en sueur, tremblant, déconcerté, terrorisé, et incapable de se souvenir où il se trouve, mais en redemandant, encore : il veut repartir, et il veut aller au conflit.

Alors il n’est pas étonnant qu’il ait accepté l’invitation de Dimitri lorsque celui-ci l’a convié à échanger quelques coups à la salle de sport. Certains diraient qu’il s’agit d’un entraînement entre amis, d’un combat amical, lui prend les choses pour ce qu’elles sont : il va se défouler, et Dimitri n’aura pas son mot à dire. Et il n’y a rien d’étonnant à cette pensée tant l’égoïsme d’Alfie se réveille depuis quelques semaines, et que ses intérêts priment sur ceux des autres. Il ne déformera pas le visage de son ami forain autant qu'on a déformé le sien, mais il ne peut lui garantir de préserver chacun de ses traits. Il a besoin de se défouler, il n’y arrive plus tout seul, et un peu d’aide est fortement bienvenue. Et il saura se maîtriser, Alfie, oui, il s’en persuade pour ne pas donner raison à un Joseph ou un Harvey qui n’attendent qu’une chose : qu’il explose comme ils l’ont prédit. Mais cela ne va pas arriver, parce qu’il n’y a aucune raison d’exploser quand tout va bien, pas vrai ? Une dernière bribe d’optimisme s’accroche à lui, qu’il balaie le plus souvent, qu’il invite de temps à autre.

Il adresse un dernier coup d’œil au miroir de l’entrée alors qu’il ôte avec délicatesse l’attelle sur son nez. Paradoxal quand on sait que c’est pour mieux se faire cogner. Les bleus ne se sont toujours pas estompés, mais sans l’attelle, il peut prétendre que tout va bien et qu’il n’y a pas s’inquiéter de sa situation. Il masse l’arrête quelques instants, grimace légèrement ; la zone est encore sensible. Comme à peu près tous les os de son visage. Presque un mois est passé, mais la douleur est toujours aussi intense ; le contraire aurait eu été étonnant compte tenu de la violence avec laquelle son visage a frappé cet évier. L’anthropologue pousse un soupir alors qu’il passe une main sur ses yeux fatigués pour décoller ses paupières, force un sourire, et s’empare de son skate pour rejoindre Dimitri. Slalomant entre les passants avec une cigarette pour compagne, il arrive finalement au point de rendez-vous, esquissant cette fois un sourire sincère à la réflexion de son ami. « C'est exactement ce que j’ai imaginé quand tu as parlé d’une sortie pour décompresser. » Qu’il acquiesce, parce que ce n’est pas un secret que le brun s’adonne à la boxe depuis plusieurs années, et Dimitri ne pouvait pas mieux viser. C’est un plus large sourire qui s’affiche sur ses lèvres alors que Dimitri explique qu’ils sont assez grands pour assumer ce qu’il se passera par la suite, permettant à Alfie de comprendre qu’il n’aura pas à retenir ses coups. « C’est une certitude, même. » Qu’il ajoute lorsque Dimitri évoque déjà la suite du programme. Peut-être qu’il aurait dû refuser cette perspective, peut-être qu’il aurait dû plaisanter sur le soda thérapeutique qu’il est supposé boire compte tenu de sa condition d'abstinent, mais à cet instant deux choses sont à noter : la perspective lui plaît, et elle n’inclut pas un soda. « J’ai jamais aimé perdre mon temps, je suis plutôt direct. » Qu’il glisse ensuite à Dimitri avec un sourire amusé ; il veut passer aux choses sérieuses sans plus tarder. Abandonnant son ami quelques instants pour se préparer, ce sont les gants au poing et l’envie d’en découdre plus que jamais qu’il revient. Cette dernière pensée l’oblige à marquer un temps d’arrêt avant de se lancer dans le feu de l’action. « Attends, attends. Tu veux qu’on instaure un safe word ? Parce que j’ai pas souvent l’occasion d’avoir un adversaire à la hauteur, et je compte pas retenir mes coups, alors, tu vois… » Qu’il précise avec un sourire en coin, son naturel détendu parvenant malgré tout à refaire surface à de rares occasion. « Cucurbitacées, ça me parle bien. » Il ajoute, avant de rapidement reprendre. « À moins que tu comptes me parler de ta superbe récolte de l’année, mais dans quel cas sache que je ne suis pas particulièrement disposé à t’écouter, là, tout de suite. » Qu’il avoue, façon de reconnaître que Dimitri a visé juste et que pour cela, il lui en est reconnaissant.
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Message(#) Sujet: Re: ain't no stopping us now (alfie) ain't no stopping us now (alfie) EmptyMar 19 Nov 2019 - 14:28


 
ain't no stopping us now.
ALFIE & DIMITRI.

Il ne devrait certainement pas être envahi d'autant d'enthousiasme à l'idée d'enfiler une paire de gants de boxe pour évacuer tout ce qui depuis un certain temps lui pesait sur le cœur, mais Dimitri avait toujours été comme ça, parler dans ces cas-là était souvent plus difficile que d'avoir recours à des solutions un peu plus drastiques. Ce n'était pourtant pas faute de partager une relation fusionnelle avec ses sœurs, et pour l'avoir vu passer par à peu près tous les états ces dernières années elles étaient aussi sans doute les mieux placées pour accueillir ses doutes, ses peines et ses frustrations quand ceux-ci prenaient l’ascendant sur le reste. Mais c'est justement parce qu'il avait toujours pu compter sur elles pour lui maintenir la tête hors de l'eau quand elle menaçait de s'enfoncer que cette fois, il préférait renouer avec une méthode certes moins conventionnelle, mais toute aussi thérapeutique et efficace, il le savait. Boxer, ça avait non seulement toujours fait partie des choses capables de lui vider l'esprit, mais ça ne le forçait pas non plus à poser des mots sur ce qu'il éprouvait, et ça c'était précisément ce dont il avait besoin aujourd'hui. De dompter ce déferlement émotionnel à sa façon, en laissant ses poings s'exprimer pour lui quitte à risquer de le regretter demain. Ce n'était pas comme s'il n'en avait pas vu d'autres, que ce soit à l'époque où se fourrer dans le pétrin était une habitude qu'il poursuivait bien volontiers, sans trop se soucier des conséquences ou du mal qu'il pouvait faire autour de lui, ou le soir où trois types lorgnant sur la caisse de son stand l'avaient laissé partiellement défiguré et avec comme ultime souvenir une balafre de la taille d'un stylo le long du bras. Dimitri n'avait pas de mal à imaginer ce que lui dirait sa mère si elle le voyait là, prêt à donner des coups et en recevoir comme si tout ce que sa famille traversait depuis quelques années n'avait pas suffi à ce qu'il intègre que ses proches n'avaient pas en plus besoin qu'il mette son intégrité physique en jeu juste pour se sentir mieux, et c'est précisément la raison pour laquelle Dimitri espérait que ni elle ni son père n'aurait jamais à savoir comment il avait occupé cette journée. S'il revenait avec un visage digne de la revisite d'une œuvre de Picasso, il est certain qu'il aurait du mal à leur faire avaler qu'il avait simplement chuté dans sa douche, mais c'était mal le connaître que de croire qu'il n'aurait pas une excuse sous la main pour leur éviter de s'inquiéter. Mais encore faudrait-il, pour ça, qu'il soit encore en état de parler demain matin. En doutait-il ? Ça dépendrait principalement d'Alfie, qu'il n'avait pas choisi par hasard pour l'accompagner durant cette sortie d'un genre particulier. Car lui aussi, sous son apparence de type relativement calme, semblait avoir grand besoin d'évacuer, d'exorciser ce qui ressentait le besoin de sortir, peu importe le moyen qu'ils devraient employer ou la force qu'ils devraient y mettre pour ça. Personne d'autre qu'eux n'aurait aujourd'hui de droit de regard sur ce qui se passerait, et si Dimitri avait bien plus à cœur l'état d'Alfie que le sien, il savait aussi qu'il ne le garderait pas longtemps en ami s'il s'interposait entre la boxe et lui. Et l'amitié d'Alfie, bien que récente, était déjà suffisamment importante pour qu'il ne veuille pas risquer de la perdre.

Celui-ci arriva au point de rendez-vous avec ce qu'il devinait être une détermination intacte, rassurante autant qu'inquiétante compte tenu du programme qui les attendait, et si Dimitri avait été mis au courant par son ami de l'agression spectaculaire qu'il avait subie et des coups que son visage en particulier avait reçu, ça n'en était pas moins difficile d'en voir les traces sur sa peau. Dimitri n'avait pas encore trop creusé la question pour ne pas le forcer à parler de choses qu'il préférerait certainement évacuer autrement, mais il se faisait du souci depuis ce jour-là et se sentit coupable en le voyant approcher d'avoir soumis l'idée d'une après-midi boxe. Comme s'il n'avait pas déjà eu son compte. Il ne pouvait pas ignorer que contrairement à lui, Alfie ne vivait pas seul et aurait une petite-amie pour poser les yeux sur lui au réveil, une petite-amie qui n'avait certainement pas envie de le retrouver plus amoché encore qu'il ne l'était déjà, et pourtant il serait le premier à ne pas vouloir qu'on en tienne compte si la situation était inversée. Alors, dans un sourire témoignant du plaisir qu'il avait de le retrouver, il accueillit son arrivée comme n'importe quel ami se devait de le faire. « Je te cache pas que la virée au club de strip-tease était l'idée numéro deux sur ma liste, mais à mon avis c'est surtout au niveau du porte-feuilles qu'on se serait sentis plus légers. » Il précisa dans un sourire qui témoignait à lui seul de son manque de sérieux, ayant étrangement plus de mal à les imaginer Alfie et lui dans ce genre d'environnements, probablement parce que deux types qui le reste du temps parlaient surtout voyages et projets n'avaient pas exactement le profil des deux copains qui se tapaient dans le dos pendant qu'une fille se trémoussait devant eux. Il pouvait se tromper, mais ça n'avait pas l'air du genre de choses qui aideraient Alfie à décompresser en bonne et due forme, et la vérité c'est qu'agréable ou non cette perspective ne réglerait pas toute la question non plus de son coté. Une chose est sûre, s'ils étaient assez grands pour être responsables d'eux-mêmes, un petit remontant ne serait peut être pas de trop en fonction de leur état à la fin de la journée. Ce détail réglé, ils pouvaient donc se préparer pour ce qui promettait d'être une séance animée, partageant sans surprise un seul et même état d'esprit. « Tu sais que si t'avais pas quelques années de moins, je commencerais à me dire qu'on a été séparés à la naissance. » Dimitri s'amusa dans un éclat de rire, constatant une fois de plus qu'Alfie et lui avaient plus que des projets en commun, que ce n'était définitivement pas un hasard si ce soir-là au parc d'attractions le courage était si facilement passé. C'était déjà plaisant de savoir qu'un sport qui l'avait toujours attiré lui permettrait de passer du temps avec son ami les jours où ils ressentiraient le besoin de se défouler, mais c'était aussi rassurant à cet instant précis qu'Alfie semble autant vouloir en découdre que Dimitri de son coté, qui partit à son tour se préparer avant de réapparaître devant son ami. L'idée d'un safe word, elle, était pour autant plutôt judicieuse car nul ne savait comment tourneraient les choses et certaines de ses expériences passées lui avaient appris que prévenir valait souvent mieux que guérir. « Bonne idée, le safe word. Si ça peut nous éviter de terminer à l'hôpital, je crois que nos parents, mes sœurs et ta petite amie nous seraient reconnaissants de l'adopter. » Parce que ça pourrait s'avérer nécessaire s'ils ne mesuraient pas leur force ni l'un ni l'autre, et force était de constater qu'ils n'avaient pas l'état d'esprit de deux types qui s'arrêteraient après trois coups. Dimitri s'était mis en condition avant même de partir retrouver Alfie, le corps et le cœur à l'étroit dans une sorte de cage géante qui ces derniers jours l'avait protégé de tout et de tout le monde, face à ce qui dans sa vie avait de nouveau mis ses émotions sans dessus-dessous. Il avait un besoin vital d'extérioriser, de diriger cette frustration et cette fureur contre quelque chose, et il avait l'intuition que c'était plus viscéral encore du coté d'Alfie, que sans ça il finirait par exploser à la figure de quelqu'un et que ce quelqu'un pourrait être n'importe qui. Ici, entre types à cran, ils ne mettraient personne en danger à part eux-mêmes. « Cucurbitacées ? Okay, parfait. Comme ça si on pêche sur la prononciation ce sera le signe qu'on a sûrement déjà atteint certaines de nos limites. » Et un peu comme un test quelque part, où celui qui n'aura plus la force de prononcer le mot en entier ou sans s'y reprendre à trois fois aura déjà probablement fait un peu plus que voir trente-six chandelles. « Et t'as rien à craindre, cultiver des courges ne fait pas encore partie de ma bucket list. Mais ça pourrait venir. » Il glissa dans un sourire amusé, non sans une allusion à ces listes qu'ils avaient en commun d'aimer remplir au gré de leurs envies et souvent de leurs échanges, même pas certain en réalité d'avoir déjà eu à prononcer ce mot un jour dans une conversation informelle, si ce n'est peut être pour impressionner une fille au lycée. « Bon. Je crois qu'on est prêts. » Il décréta alors, tapant ses gants l'un contre l'autre avant de prendre une inspiration, tout à coup un peu plus soucieux. « Mais juste avant de commencer, je me dois quand même de te poser la question : t'es sûr que tu veux le faire ? » Alfie devait savoir en son for intérieur qu'il y avait de grandes chances pour que Dimitri effleure la question avant de se lancer dans quoi que ce soit, et parce qu'ils pouvaient faire comme si tout était normal mais que nier que l'anthropologue avait déjà eu son compte en matière de coups ne rendrait service à personne. Dimitri n'avait pas renoncé à son idée quand il l'avait découvert l’œil gonflé et le nez tuméfié parce qu'il n'aurait pas voulu qu'on en fasse autant pour lui, mais il n'était pas autant inconscient en ce qui concernait les autres qu'il l'était souvent quand il était question de lui. « Promis, après ça j'essaierai plus de te dissuader, mais je serais le pire ami qui soit si je te laissais pas une chance d'être raisonnable et de te remettre tranquillement. » Ce n'était pas pour sa conscience qu'il faisait ça, mais parce que vouloir soulager Alfie de ce qu'il semblait contenir ne signifiait pas pour autant qu'il ne voulait pas son bien. C'était même tout l'inverse et la raison première à leur venue ici au départ. « Mais pour que tu saches, je prendrai un premier coup pour un oui. » Il glissa finalement, dans un sourire en coin suffisamment complice et entendu pour qu'Alfie ne soit pas surpris de le voir se mettre en garde, croyant savoir ce que risquait de lui inspirer son petit discours.
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Message(#) Sujet: Re: ain't no stopping us now (alfie) ain't no stopping us now (alfie) EmptyMer 4 Déc 2019 - 13:58


Même si les stigmates sur son visage tendent à disparaître, il n’est pas difficile de savoir que de nombreux coups ont été portés à la tête de l’anthropologue, tant son inconscience – déjà bien présente en temps normal – est accentuée aujourd’hui. N’importe quel individu normalement constitué aurait écouté son médecin, aurait ralenti les activités le temps de sa convalescence, n’aurait pas mis inutilement sa santé en danger alors que celle-ci a déjà suffisamment été malmenée. Et loin de foncer tête baissée vers une nouvelle hospitalisation, Alfie n’en peut plus de ce repos forcé. C’est la version officielle, celle qu’il a vendue à Jules pour la convaincre de cesser de jouer les infirmières (quand bien même il adore ça) le temps d’une soirée, et qu’elle aussi se permette de souffler auprès de Caleb après les récents événements. Et s’il est vrai que le brun ne supporte plus d’être ainsi inactif, privé de son travail tant que sa mémoire lui fera défaut et des diverses activités qui rythment son quotidien tant que son énergie ne lui sera pas revenue, il n’a pas été totalement honnête avec sa petite amie. Les divers calmants qu’il doit prendre au cours de la journée font leur effet, et il parvient à se reposer et à apprécier cette accalmie bienvenue après des semaines de nuits agitées, mais ils ne parviennent pas à agir sur son quotidien compliqué. Au contraire, c’est le problème ; Alfie sait qu’idéalement, il faudrait que la dose soit augmentée pour lui permette d’éteindre, ou du moins de réduire au silence quelques heures par jour, ces pensées qui ne cessent de le tourmenter depuis son agression. Et c’est parce qu’il sait très bien qu’en arriver à un tel cas de figure serait réduire à néant des années d’effort pour rester sobre qu’il se raccroche au sport et qu’il refuse de s’infliger ce repos que son état impose. Car s’il se rend de manière régulière chez son médecin et qu’il suit les protocoles mis en place pour l’aider à retrouver toutes ses capacités, ce n’est pas pour autant que le trentenaire accepte ce qui lui arrive. Le ressenti a été le même à son retour de Colombie ; il ne l’a pas verbalisé mais cela ne rend pas la chose plus facile pour autant : son corps le lâche et il est complètement impuissant face à tout cela. Pourtant, après son accident dans le cadre de son travail, Alfie a réussi à relativiser en ne cessant de se répéter qu’il n’y était pour rien, et qu’il n’aurait rien pu faire pour empêcher la tournure des événements. Il a été pris au piège ; et il a eu plus de chance que certains de ses collègues. C’est un fait, c’est quelque chose qu’il ne pouvait pas changer maintenant, et il croyait qu’à force de se le répéter, il finirait par l’accepter. Ça n’a pas été le cas, mais il est parvenu à vivre avec cette idée et avec les images traumatiques que la situation lui évoque toutes les nuits, et de plus en plus le jour aussi. Cette fois-ci, Alfie n’arrive pas à tenir le même discours, car les événements ne sont pas concrets ; si cela fait presque trois semaines qu’il a été agressé, tout est encore flou dans sa mémoire et chaque jour qui passe l’éloigne de la vérité. Il n’arrive plus à se rappeler, il n’arrive pas à se souvenir, et il en devient fou, parce que tout ceci lui échappe. Comment ? Comment cela a-t-il pu se produire alors qu’il est normalement en état de se défendre, qu’il fait de la boxe depuis des années et qu’il est peut-être fin, mais néanmoins musclé. Il en persuadé, il aurait pu se défendre. Il aurait dû le faire. Alors pourquoi ? Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Mais surtout, pourquoi lui ? Pourquoi s’attaquer à lui avec une telle violence, qu’est-ce qu’il a pu faire pour mériter un tel acharnement ? Qui ? L’hypothèse du cambrioleur est celle privilégiée par la police dans l’immédiat, même si eux comme lui savent que des zones d’ombre entourent cette affaire. Un cambrioleur qui se contente de défigurer l’occupant des lieux sans même prendre un bibelot en récompense ? Alfie n’y croit pas, et c’est la raison pour laquelle ses trous de mémoire lui sont insupportables : il a besoin de savoir. Il a toujours été curieux, toujours eu besoin d’obtenir des réponses, mais plus que jamais il doit comprendre ce qui s’est passé. Pas uniquement pour satisfaire cette curiosité qui lui est propre, mais aussi et surtout pour être en paix. Car finalement, la plus importante des questions est celle : quand ? Quand est-ce que cet individu reviendra finir le travail ? Car il essaie de se persuader que tout ceci est derrière lui, il sait que ce n’est pas le cas ; et il ne comprend pas : il a été laissé pour mort, et c’était probablement l’intention derrière un acte d’une telle violence, alors pourquoi est-ce qu’il est toujours là, à constamment regarder par-dessus son épaule, à ne jamais trouver le sommeil, et à sursauter au moindre bruit ? À défaut de trouver des réponses, Alfie se contente de faire ce qu’il fait de mieux : imaginer, et anticiper. Cela passe par la reprise de la boxe, pour s’assurer que si la situation se reproduit, il sera cette fois-ci en mesure de se défendre.

Alors ce rendez-vous fixé par Dimitri a une autre saveur que celle d’un simple entraînement entre amis. Il est reconnaissant que Dimitri l’ait convié, et ne se soit pas arrêté à son simple état. Si c’était l’idée à l’origine, il a vite réalisé que ce serait difficile de cacher son état à ses connaissances ; outre le fait de devoir justifier de subitement être indisponible alors que cela ne lui ressemble pas, les séquelles physiques étaient trop importantes pour prétendre qu’une simple chute dans les escaliers était à l’origine de ses blessures. S’il n’est pas rentré dans les détails, supposant que son attelle au nez et ses points de suture laissaient présager la gravité de la situation, il a volontairement passé son silence sa fracture du crâne et ses troubles de la mémoire pour ne pas être traité comme un enfant que l’on mettrait sur un vélo pour la première fois. Et même s’il arrive à faire fi du regard des autres ce n’est pas pour autant qu’il veut provoquer celui-ci ; alors il prétend qu’il a juste besoin d’un peu de temps pour que les dégâts physiques soient derrière lui, dérivant du sujet dès que la question de l’étendue des dégâts psychiques est mise sur le tapis. Car il en est convaincu, il va bien. Il a juste besoin de se changer les idées, et si aujourd’hui il a accepté cette virée à la salle, l’autre proposition de Dimitri ne manque pas de le faire sourire. « Surtout que, tant qu’à faire les choses, autant y aller à fond et demander la danse privée. » Il rétorque en haussant les épaules avec un fin sourire, avant de poursuivre. « Et il y a trois ans et demi, je t’aurais dit oui sans hésiter, aujourd’hui je vais surtout te demander de ne jamais parler de cette idée à Jules. » Il confesse avec un clin d’œil et son sourire qui s’élargit. À vrai dire, quatre ans plus tôt, Alfie aurait été le premier à signer pour une telle virée, sans être un accro de ces lieux, il ne peut pas prétendre n’être qu’un client exceptionnel. Il en a fait des virées dans des clubs, pas nécessairement pour mater, parfois seulement pour passer une soirée qui changeait des autres, ou par envie de nouveauté. Mais par respect pour Jules, c’est un lieu qu’il évite (même s’il pourrait utiliser l’excuse du « si je vais voir des hommes, ça compte pas vraiment, pas vrai ? » mais il tient à ses quelques dents restantes). Dans tous les cas, l’anthropologue n’a aucun regret quant au programme concocté par son ami qui est des plus agréables ; de cet affrontement bon enfant (ou presque) qui s’apprête à débuter à la suite déjà annoncée. « Qui sait, fut un temps où je trafiquais tellement mes papiers que je me suis peut-être planté quelque part et que j’ai jamais su remettre la bonne date de naissance. » Et qu’il pourrait donc effectivement avoir quelques années de plus. Nul doute que cela arrangeait ses parents qu’il soit né à une autre date que la Toussaint, il s’est toujours plu à imaginer que sa mère a dû prier tous les Dieux pour qu’Alfie reste encore bien au chaud quelques heures et naisse le deux novembre, mais il a décidé autrement ; chieur depuis la naissance.  

De nature direct, il est évident que l’anthropologue n’a guère le temps de prendre la température ; ce qu’il veut c’est vérifier que ses réflexes sont toujours existants et qu’il a ses chances de se défendre si la situation vient à se reproduire, et plus vite il sera fixé, plus vite il parviendra à s’apaiser – du moins, pour la journée, jusqu’à ce que le moment de remettre les pieds dans son appartement ne lui file de nouvelles sueurs froides. Mais parce qu’il sait aussi qu’il est à vif, qu’il n’est pas seulement là pour s’entraîner mais aussi et surtout pour se prouver quelque chose, il ne se fait pas suffisamment confiance : il n’a pas prévu de faire du mal à Dimitri, mais il n’a pas prévu de retenir ses coups pour autant ; et peut-être même qu’il se voudra plus féroce qu’au cours des quelques sessions qu’ils ont déjà partagées. D’où l’instauration d’un safe word, au cas où les choses viendraient à dégénérer ; et pas seulement pour Dimitri, mais aussi (et surtout) pour lui. Il est flagrant que d’eux deux, il est celui à même de très vite être au tapis et d’être épuisé ; il ne veut pas encore le reconnaître, mais il est évident qu’Alfie est à bout de forces depuis quelques semaines, et qu’il ne peut pas uniquement imputer sa fragilité à son agression. Mais fragile, il l’est, et probablement qu’il se surestime énormément, ce qui ne manquera pas de rendre d’autant plus douloureux le retour à la réalité lorsqu’il comprendra qu’il ne peut pas se prouver toutes ses choses qui sont essentielles pour qu’il puisse passer à autre chose. « Eux, peut-être, moi, moins. Si tu savais comme c’est agréable d’avoir une copine, il marque un temps d’arrêt, hésite un bref instant, koa…, il mâche ses mots pour que la fin du mot paraisse cohérente même s’il ne l’a plus en tête, qui te prescrit des câlins et des baisers dès que tu en réclames parce que ça va pas fort, limite je me dis que je devrais me faire casser la gueule plus souvent. » Il assure avec un large sourire (presque) convaincu. « Bon, c’est sûr qu’avec des sœurs, ça vend tout de suite moins du rêve, mais il y a quand même un truc à creuser, suffit qu’elles soient douées en cuisine ou qu’elles aillent un compte télé, Netflix, Alfie, et le tour est joué. » Pour justifier un abus de la situation. Comme il l’a fait ? À peine. Mais égoïstement, il sait que Jules ne lui dirait rien s’il faisait un nouveau détour par l’hôpital, toutefois il essaie de ne pas rendre la situation trop régulière car si elle n’en parle pas, il imagine que ce n’est pas agréable pour elle d’être confrontée à ce fameux coup de téléphone, celui-là même qu’elle avait reçu il y a plus de deux ans et qu’elle lui avait reproché. « Tu vois, deux en un, c’est parfait. » Qu’il s’exclame, sautillant presque sur place face à cette bonne idée dont il s’approprie le mérite alors que, sans Dimitri, il n’aurait pas réalisé à quel point c’est un bon plan d’avoir choisi ce terme. « Ça va même faire partie de ta liste dès ce soir, j’exige que tu le poses sur feuille, papier, dès que tu reviens, rentres, en précisant bien « en l’honneur d’Alfred Maslow ». » Il porte sa main sur son cœur, affiche une moue faussement émue et finit par terminer de se préparer avant de se mettre en position à son tour. Prêt, Alfie est toutefois interrompu lorsque Dimitri reprend la parole et il se redresse comme un i en demeurant silencieux quelques instants. Il est tenté de lui envoyer le premier coup, mais il est aussi conscient que son égoïsme qui le caractérise doit cesser ; et qu’il n’est pas uniquement question de lui dans toute cette situation. « Je te remercie pour ton affection, ta sollicitude, mais ça va aller. » Vraiment ? T’es pas tout seul là-dedans, Alfie. « Ouais, enfin, tu le sais déjà, mais peut-être qu’il vaudrait mieux éviter ma tête, sinon Jules va te refaire, dégommer, la tienne. » Oui, bien-sûr, il n’est question que de Jules et non pas de cette fracture du crâne qui ne pourrait pas se remettre correctement s’il décide d’accentuer les dégâts. Il le précise par acquis de conscience, mais Dimitri connaît assez le domaine pour savoir que de manière générale ce n’est pas l’endroit qu’il faut frapper, à moins de réellement vouloir mettre une raclée à son adversaire et de lui en faire payer le prix. « Pour le reste… J’en ai besoin. J’en ai vraiment besoin. » Qu’il souligne avec un sourire pincé. Peut-être qu’il expliquera entre deux coups pourquoi ça lui tient autant à cœur, peut-être qu’il préfèrera continuer dans ce déni, mais c’est essentiel pour lui. Et afin de joindre le geste à la parole, son poing vient frapper la région du foie de son ami devenu adversaire, même s’il n’est pas au maximum de sa force compte tenu de son refus de s’échauffer (il tente de s’en persuader, du moins). « Allez, à toi de me montrer à quel point tu en as besoin. » Parce qu’il n’est pas dupe, et qu’il faut croire qu’entre mecs à bout, on se reconnait.
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Message(#) Sujet: Re: ain't no stopping us now (alfie) ain't no stopping us now (alfie) EmptyVen 20 Déc 2019 - 15:28


 
ain't no stopping us now.
ALFIE & DIMITRI.

C'était une chose qu'on lui reprochait souvent, une chose que ses sœurs surtout déploraient depuis longtemps mais aussi plus généralement toutes les personnes amenées à compter pour lui d'une manière ou d'une autre : Dimitri se montrait souvent trop protecteur avec les autres, qu'ils aient ou non envie qu'on veille sur eux. Peut être parce qu'à l'inverse, on ne s'était pas toujours autant assuré qu'il ne lui arrive rien, le laissant bien souvent se dépêtrer seul des galères dans lesquelles il pouvait se fourrer. Parce qu'il était le seul homme de la famille en dehors de son père, parce qu'il était l’aîné de sa fratrie et celui sur qui on comptait pour veiller au grain, parce que chez les forains moins que chez n'importe qui d'autre on ne couvait pas son fils après l'âge auquel on l'estimait assez mature pour prendre ses propres décisions et en assumer seul les conséquences. Des erreurs, il en avait alors commises un paquet avant de comprendre qu'il ne pourrait jamais compter que sur lui-même pour les réparer, que si ses sœurs et sa mère s'assureraient toujours qu'il ne courait aucun danger malgré sa propension à se fourrer tout droit dedans, ce n'était pas à elles de lui montrer le chemin à suivre pour prétendre à une vie qu'il serait peut être un jour fier et heureux de conter à ses enfants. Si enfants il avait un jour, ce qui n'était pas non plus une certitude avérée à ce stade de sa vie où les femmes ne restaient jamais bien longtemps et où sa plus longue relation était surtout synonyme de fuite, de questionnements et plus récemment de retour impromptu. Quand il y avait eu son agression, quand ces types l'avaient laissé dans les vapes avec le visage en sang et un bras qui à jamais porterait la trace du coup de couteau qu'il y avait reçu, c'est seul qu'il avait fait le nécessaire pour rassurer tout le monde, mettant bien volontiers de coté ses propres angoisses, sa propre impression d'avoir réchappé au pire sans être tout à fait en droit de vivre différemment pour autant. Dimitri n'était pas quelqu'un qui attendait des autres qu'ils veillent sur lui, parce qu'il avait appris à se débrouiller et à plutôt faire en sorte que ce soit eux qui puissent à tout moment s'arrêter en chemin pour s'appuyer sur son épaule. Chaque fois que quelqu'un se faisait une place dans sa vie, il s'assurait qu'il ou elle sache qu'il serait là si nécessaire, même quand on ne lui avait rien demandé ou qu'on se contentait très bien de le solliciter pour une soirée ciné de temps en temps. Alors oui, il y avait en lui cette petite voix qui lui intimait de garder un œil sur ceux qui en avaient plus besoin encore que les autres, et depuis qu'il avait appris pour ce qui était arrivé à Alfie cette petite voix ne cessait de le relancer pour qu'il s'assure qu'il ait au moins une partie du soutien dont il avait certainement grand besoin depuis son agression. Pas un soutien tout à fait traditionnel, pour autant, car si Dimitri supposait une chose au sujet de son ami c'est qu'ils avaient sûrement en commun de ne pas vraiment faire dans la normalité quand il était question d'exorciser ce qui devait l'être.

C'est ainsi qu'était venue l'idée de ce combat de boxe, moyen somme toute un peu improbable de l'aider à se sentir mieux, mais il savait pertinemment qu'une autre approche n'aurait pas eu autant de résultats. Que ce dont il avait besoin ce n'était pas de parler, un verre à la main, mais bien de se défouler. Est-ce que pour autant il s'était senti particulièrement mal en constatant les dégâts physiques encore visibles sur certaines parties de son visage, lorsqu'Alfie était apparu ? Bien sûr, et il n'y avait pas eu à cet instant une seule partie de lui qui n'ait pas souhaité tout interrompre. Mais on ne pouvait décemment pas offrir à quelqu'un la promesse d'un exutoire pour finalement le planter-là, le traitant comme une chose fragile qu'on risquait de briser pour de bon. Ce n'était pas la vision qu'il avait d'Alfie, pas même dans son état, et c'était aussi pour lui prouver qu'ils pouvaient faire en sorte de l'aider à évacuer toutes ces choses sans le mettre plus en danger encore qu'il ne désira pas revenir en arrière. Ils feraient le nécessaire pour qu'il se sente plus léger mais Dimitri n'était pas pour autant décidé à ravaler ses instincts protecteurs. Pas plus qu'il n'était disposé à mettre l'humour de coté sous prétexte qu'il serait question de boxe, cette histoire de virée au strip-club n'étant pas dénuée d'intérêt. « Dire que je me plains souvent de pas savoir comment occuper mes soirées les plus solitaires. Netflix c'est bien pratique, mais un peu limité en terme d'interactions. » Il prétexta en étirant un sourire amusé, à moitié sérieux sur le fond et parce qu'il trouverait sans doute assez triste de passer le plus clair de ses soirées dans ce genre d'endroits, mais ne pouvant tout à fait s'empêcher de trouver agréable la perspective de s'y égarer de temps en temps. « Une idée, quelle idée ? » Il prit un air complice et rieur au moment où Alfie le somma de ne jamais évoquer la question auprès de Jules, n'imaginant de toute façon pas le brun s'échapper des bras de sa petite amie pour aller admirer des femmes plantureuses en petite tenue. Il était casé, vivait apparemment une relation stable, et n'avait pas l'allure d'un type qui prenait ça par dessus la jambe. Au contraire, et certainement que Dimitri enviait le fait qu'il y ait de son coté quelqu'un qui n'aimerait par le savoir dans ce genre d'endroits. « Cela dit, fais quand même gaffe à pas me confier l'organisation de ton enterrement de vie de garçons un jour. Je dis ça, je dis rien. » Dimitri profita de se tourner une seconde pour ricaner, cette fois pas sérieux une seconde et pas seulement parce qu'il songeait qu'Alfie devait avoir des amis plus proches à qui il pourrait confier ce genre de responsabilités sans craindre le résultat. Aussi parce qu'Alfie et Juliana n'en étaient peut être pas encore là, après tout il n'y avait aucune règle qui spécifiait qu'on devait forcément passer devant l'autel après trois ans de relation. La preuve, son histoire à lui avait pris fin exactement à ce stade, sans un au-revoir ni une explication. Trois ans et demi, et puis plus rien. Est-ce qu'il aurait alors du mettre un genou à terre tant qu'il en avait l'occasion ? Il aimait penser que c'était aussi simple, comme si ça apaisait une partie de ses doutes, mais la vérité c'est que Tamsin était encore la seule à détenir la vérité. Une chose est sûre, avoir confirmation qu'Alfie et lui avaient plus que le goût des listes et des voyages en commun était toujours aussi plaisant, et qu'importe le contexte de ce combat ils tâcheraient d'en faire un moment de partage avant tout. Tâcheraient, oui. « Si c'est le cas, il est pas encore trop tard pour te rajouter une assiette au dîner que mes parents donnent chaque année pour Noël. Mais je dois te prévenir qu'il y a toujours entre dix et quinze plats, que mes sœurs se regardent généralement en chiens de faïence et que mon père mettra deux minutes à te proposer de reprendre le stand avec moi parce qu'il s'est jamais fait à l'idée que j'ai embauché un inconnu pour m'aider. » Dimitri lâcha un rire cette fois plus sonore, mouvant la tête d'un coté à l'autre pour balayer cette idée aussi farfelue qu'inquiétante avant qu'Alfie n'ait le temps de le prendre ne serait-ce qu'un peu au sérieux, et même s'il y avait comme un fond de vrai là-dessous. Au sujet de son père, notamment, qui s'il était fier que son fils ait repris son affaire ne laissait jamais passer une occasion de lui dire comment lui aurait fait, ce que lui aurait changé. « Maintenant que tu sais tout ça, t'es en droit de préférer garder ta date de naissance telle qu'elle est. Je t'en voudrai pas. » Sourire complice cette fois, et façon pour Dimitri de détendre l'atmosphère avant cette histoire de combat qui n'était pas si anodine qu'elle l'aurait été s'ils étaient dans un même état physique.

Et pour ça Dimitri n'était pas qu'en partie rassuré qu'Alfie propose de lui-même d'instaurer un safe word, sorte de ligne rouge qui si elle était franchie leur indiquerait qu'ils avaient peut être été un peu trop loin, et avaient peut être un peu trop forcé. Ce n'était évidemment pas son propre bien-être dont il se souciait ici, il n'était pas increvable et clairement plus aussi entraîné qu'avant mais il devrait être capable de tenir sur la durée, mais de celui d'Alfie qu'il n'avait pas l'intention d'abîmer davantage ou d'envoyer tout droit sur une civière. Dimitri se savait capable de mesurer sa force, mais face à un Alfie tenté de dédramatiser son état ce ne serait pas simple de savoir jusqu'où aller avant que la situation ne devienne plus critique. S'il avait été à sa place, probablement qu'il aurait aussi été trop têtu pour penser aux risques et prendre un minimum de précautions, mais il n'oubliait pas qu'Alfie n'avait pas que des parents susceptibles de frôler l'attaque s'ils le voyaient revenir avec le visage définitivement amoché. Il avait aussi une petite-amie qui au quotidien serait témoin de ce qui résulterait du combat d'aujourd'hui. Et sa façon d'en parler avait quelque chose de vraiment touchant, d'autant plus aux yeux d'un Dimitri toujours facilement admiratif face aux histoires des autres lorsqu'elles duraient. Et s'il ne put s'empêcher de remarquer que certains mots pêchaient légèrement dans la bouche de l’anthropologue, il préféra garder cette observation pour lui pour le moment. « Une infirmière personnelle, entièrement dévouée à ton état, ça a l'air plus qu'agréable en effet. Je suis sûr que ça doit rentrer dans la catégorie des anti-douleurs naturels. » Sincèrement, pour avoir pu compter sur Tamsin pour le remettre doucement sur pied il y a quatre ans, Dimitri pouvait attester qu'on ne se remettait jamais aussi vite que sous les caresses et l'affection d'une femme. « En tout cas c'est mieux que d'avoir pour première vision au réveil une intraveineuse et une chambre d'hôpital aseptisée. » Ça, c'était l'angoisse et pas franchement la meilleure motivation qui soit quand on avait déjà passé un sale quart d'heure à essuyer des coups. Dimitri avait quand même l'espoir que le combat d'aujourd'hui ne serait ni traumatisant ni le déclencheur d'un aller-retour direct à l'hôpital, mais autant le dire, ils n'étaient pas venus enfiler des perles. «  Oh, je crois que si j'étais dans un sale état je préférerais qu'on évite de réunir mes sœurs dans la même pièce et qu'on m'amène plutôt mes chiens. Au moins il ne risqueraient pas de se quereller. » Il étira un sourire plus amusé à cette idée, pas bien crédible quand on savait que c'était toujours le soutien et la présence de ses sœurs qui en particulier l'aidaient dans les moments compliqués, mais plus sérieux quant aux incroyables bienfaits que pouvait avoir la seule présence de ses chiens sur son moral, quelle que soit la situation. « Je sais, ça vend tout de suite moins de rêve que toi. Mais si on voit le bon coté des choses, je manquerai à moins de monde quand je partirai faire ce road-trip avec eux. » Un road-trip qui n'était qu'un des nombreux projets figurant sur sa bucket-list et qu'il retardait depuis des années sous pas mal de prétextes, mais qui lui tenait à cœur malgré tout. Peut être pas autant cela dit que l'idée de cultiver des cucurbitacées, sur les bons conseils d'Alfie qui le connaissait maintenant assez bien pour savoir que c'était tout à fait le genre de choses susceptibles de déclencher une passion chez Dimitri. Hm, oui, tout à fait. « Ce sera fait, tu peux compter sur moi. Ça fait des années que je m'emploie à retaper mon appart, mon van et tout ce qui me tombe sous la main alors il est temps que cette énergie serve enfin à autre chose. » Il assura, la posture droite et l'air excessivement solennel, avant d'ajouter. « Et puis, on peut pas savoir si on a la main verte tant qu'on n'a pas essayé... hein ? » Parce que son truc c'était peut être plus les travaux manuels, le bricolage, la rénovation ou encore la photo, mais qu'il allait peut être être frappé par l'évidence qu'il avait quelque chose à creuser du coté du jardinage s'il décidait de s'y mettre. Qui sait, peut être les prémices d'une reconversion future. Ou pas, oui. Tout comme il était tout à coup plus prudent en ce qui concernait l'idée de ce combat et les chances pour qu'Alfie soit réellement en état de l'assurer. Ils étaient peut être venus se défouler, trouver un exutoire qui les aiderait l'un comme l'autre, mais pas au péril de la santé de son ami. Pas au détriment de son intégrité physique déjà fragilisée, au point qu'il ne pouvait faire comme si de rien était. Les paroles d'Alfie avaient beau être rassurantes, dans un sens, Dimitri gardait des réserves et quelques craintes. « J'ai envie de te croire. J'ai vraiment envie de te croire parce que je vois bien à quel point t'en as besoin. » Il souffla alors comme l'ami qui ne pouvait pas complètement ignorer son état, mais pas complètement ignorer non plus que ça lui tenait à cœur et probablement pour de bonnes raisons. « Mais si à un quelconque moment tu veux arrêter, ou si tu te sens mal, surtout tu me préviens. J'arrêterai tout. » Et si besoin l’emmènerait consulter, ou irait simplement s'asseoir avec lui en lui faisant promettre de ne plus remettre ça tant qu'il ne serait pas pleinement et entièrement remis. « Bien sûr, je toucherai pas à ta tête. Et pas juste parce que je veux pas découvrir à mes dépens à quel point Jules tient à toi. » Dimitri se fendit d'un sourire, espérant tranquilliser Alfie s'il avait le moindre doute sur sa capacité à combattre tout en s'assurant de ne pas empirer son état. Avec d'autres il n'était pas toujours un boxeur très mesuré, plutôt du genre à vivre le combat à fond tant qu'il sentait que son adversaire maintenait le niveau, mais aujourd'hui ce serait très différent. Il mesurerait sa force, éviterait certains coups, marquerait des pauses et se montrerait très vigilant. Et s'il y arriverait sans trop qu'Alfie le remarque, ce serait encore mieux. Ainsi hocha-t-il doucement la tête lorsque ce dernier lui assura en avoir vraiment besoin, posant sur lui un regard presque fraternel, tant il se faisait un devoir de l'aider tout en le protégeant. Mais Alfie n'avait pas tort, lui aussi avait besoin d'être ici, besoin de frapper et d'extérioriser ce qui avait du mal à sortir autrement. Sa vie était un beau bordel, et il n'avait pas de Jules pour le traverser avec lui. Alors quand le gant d'Alfie vint le frapper au niveau du foie, il esquissa un sourire joueur, avant de lui rendre le coup à hauteur de son épaule, suffisamment loin de son menton pour ne courir aucun risque. « Je te parie vingt dollars qu'on se sentira cent fois mieux qu'après une séance chez le psy. » Il s'amusa au moment de lui asséner un deuxième coup, contré par le jeune homme qu'il n'avait inconsciemment pas envie de trop fatiguer pour des raisons évidentes. « Vas-y, frappe quelques jabs. Dépense-toi, surprends-moi, vas là où je t'attends pas. » Et il positionna ses gants de manière à contrer ses coups. Alfie n'était pas un débutant et c'était bien pour ça que cette sortie s'imposait, et quelque part ça apaisait un peu la petite voix qui dans sa tête lui soufflait qu'ils devraient plutôt être tranquillement attablés à boire un verre et parler de leurs soucis.
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Message(#) Sujet: Re: ain't no stopping us now (alfie) ain't no stopping us now (alfie) EmptyLun 10 Fév 2020 - 7:08


D’aussi loin qu’il s’en souvienne, le sport a toujours pris la forme d’un exutoire pour Alfie. Ses premiers contacts avec ce domaine se sont faits par la force des choses ; par le biais de parents qui l’ont inscrit de force à une activité sportive par nécessité de socialiser un enfant récalcitrant au quotidien, et parce que « c’est normal pour un enfant » semblait une justification suffisante traduisant parfaitement de leur incapacité à réfléchir par eux-mêmes. Quoi qu’il en soit, sa première expérience en classe de tennis fut de courte durée ; trop occupé à se lancer des défis à lui-même et viser une partie différente du corps de ses camarades par service, Alfie n’a pas fait long feu. Bien-sûr, il est passé par le traditionnel football à la suite de cela ; mais là-aussi il était bien plus intéressé par l’idée de provoquer une bagarre sur le terrain que de marquer des buts – ou alors, de s’enrouler dans les filets en imitant le saumon capturé (imitation qu’il maîtrise d’ailleurs à la perfection). Ses parents ont fini par abandonner ; et c’est à ce moment-là qu’il a trouvé sa voie. Parce qu’il a toujours eu un intérêt malsain pour la douleur, la boxe s’est avérée évidente – selon ses propres règles. Il s’en fichait pas mal de toutes les leçons de vie qu’on pouvait apprendre par le biais de ce sport, son seul intérêt résidait dans le fait de se sentir vivant, en se sentant souffrir. Son initiation à cette activité s’était faite de manière détournée, le sac de frappe prenant la forme de sa propre silhouette ; c’était peut-être douloureux, mais diablement efficace. L’âge aidant, il a gagné un semblant de raison, du moins, suffisamment pour qu’il s’adonne à ce sport dans les règles de l’art, lui permettant d’être en adéquation avec ces normes sociales auxquelles il n’a pourtant jamais vraiment adhéré. Et pourtant ; aujourd’hui plus que jamais il en est ravi : parce qu’il est certes le parfait petit sportif qui se rend dans une salle adéquate, avec l’équipement nécessaire, pour frapper dans les règles, mais il l’accepte sans difficultés tant c’est essentiel à sa survie. Parce qu’il ne respire plus vraiment depuis son agression, vivant dans un état d’apnée perpétuel et Dimitri s’apprête à l’aider à reprendre son souffle. À défaut de lui le couper, ce qui aurait probablement été le cas s’il s’en était tenu à sa première idée ; parce qu’Alfie aurait apprécié ce qui se déroule sous ses yeux, ou parce que Jules se serait assurée de frapper là où il faut pour le mettre à terre. « Peut-être, mais c’est moins cher et plus acceptable comme excuse pour vi-éviter une énième soirée en famille. » Il souligne en haussant les épaules, bien que de son côté le manque de filtres dont il peut faire preuve parfois l’a amené à plusieurs reprises à simplement expliquer qu’il « n’avait pas envie » ou qu’il comptait « passer la soirée avec sa main droite » quand les invitations formulées par des amis s'avéraient moins séduisantes que ses plans initiaux. Inutile de préciser qu’il a, par la même occasion, perdu quelques amis. Esquissant un sourire face à l’innocence d’un Dimitri dont il ne doutait pas de la loyauté, c’est finalement un rire qui ponctue l’entente des propos de son ami. « Et donc, tu viens de passer en tête de liste pour organiser celui-ci. » Qu’il admet avec un sourire amusé sur les lèvres. À vrai dire, Dimitri a toutes les qualités requises pour être à la tête de cette organisation. Non pas parce qu’il vient de mentionner cette perspective, mais surtout parce qu’il travaille dans un parc d’attractions. UN PARC D’ATTRACTIONS. C’est-à-dire, l’équivalent du paradis pour Alfie. « Mais t’as encore du… temps d’ici-là. » Il lui assure, façon de lui mettre un coup de pression quant au fait que tout devra être absolument parfait puisqu’il a largement le temps d’y réfléchir. Le mariage n’est pas prévu pour tout de suite, et même pour jamais si on se fie uniquement à la vision d’Alfie. Quant à la perspective d’avoir été séparé à la naissance, c’est toujours sur le ton de l’humour qu’Alfie rebondit, parce que c’est dans sa nature, et parce qu’il en a aussi besoin. « Maintenant que je sais tout ça, je vais a…ass-assurément la modifier ! » Qu’il s’exclame avec un sourire victorieux sur le visage. Car il est de notoriété publique que l’anthropologue est capable d’avaler son poids en nourriture, et que même si son métier lui plaît (et lui manque), la perspective d’avoir un pass pour les auto-tamponneuses est terriblement séduisante. « Enfin, faut que tu saches que j’ai un … don certain pour gâcher les repas officiels et mettre les pieds dans le plat en taisant tout ce qui me passe par la tête. » Qu’il poursuit sur le même ton, même s’il est vrai qu’il est presque déçu que ce ne soit pas une vraie invitation. 10 à 15 plats, quand même, hein.  

Le safe word acté – plus pour lui que pour Dimitri malgré ce qu’il essaie de suggérer – Alfie ne peut s’empêcher de souligner que cette perspective risque de freiner le travail de son infirmière à domicile, à savoir une Juliana aux petits soins depuis qu’il s’est réveillé à l’hôpital. Et si certains pourraient trouver cela étouffant compte tenu de la personnalité à tendance psychorigide de sa petite amie, de son côté c’est un aspect où son optimisme parvient encore à s’exprimer ; il n’y voit que les bons côtés et les nombreux câlins et bisous magiques de sa moitié, dont il ne se lasse évidemment pas. Et s’il est vrai que Jules a parfois tendance à le serrer trop fort contre elle, réactivant au passage ses douleurs, elles en sont terriblement agréables. « Dans tous les cas, c’est le plus efficace. » Qu’il souligne avec un sourire pincé alors que Dimitri n’a pas idée d’à quel point cette affirmation est vraie. Certains pourraient vomir devant tant de niaiseries, le fait est que les gestes d’affection de Jules sont bien ce à quoi il se raccroche depuis des semaines ; parce que le contact physique a toujours été un moyen pour lui de supporter les difficultés et qu’il en traverse d’importantes depuis sa sortie de l’hôpital. S’il n’a pas eu la prétention de penser qu’il parviendrait à s’en sortir sans antidouleurs, le fait est que sa dose est réglementée compte tenu de ses antécédents, et qu’Alfie tend à ne pas respecter celle-ci en se contentant du strict minimum pour éviter toute prise de risque inutile. Il n’est pas totalement inconscient, pas sur cet aspect-là de sa vie, qu’il ne peut pas partager avec Jules. Il garde ses douleurs et ses démons pour lui, serrant les dents et ravalant ses larmes lorsqu’il tourne le dos à sa compagne, affichant le sourire le plus détendu qui soit quand il lui fait face. Il ne peut pas se permettre de craquer pour un comprimé dont il n’a pas l’absolue nécessité. Son seuil de tolérance à la douleur ayant été souvent testé au cours de sa vie, il se remercie de l’avoir autant mis à l’épreuve et lui permettre ainsi d’avoir plus de résistance quant à supporter la souffrance d’os brisés que de volonté de résister à une apathie volontaire. « Je comprends pas pourquoi tu dis ça, une at…intraveineuse, c’est clairement sexy. » Il s’amuse en haussant les épaules, avant de reprendre son sérieux. « C’est tant la guerre que ça, entre elles ? » Il finit par demander, sans se douter qu’il s’aventure sur un terrain trop personnel. Mais c’est ce qu’il a cru comprendre entre les lignes, et lorsqu’il réalise que le sujet n’a pas forcément sa place à cet instant, il se reprend sur un ton plus léger. « Mais je note, pour les chiens. Tu sais, des fois que j’aurai l’occasion de te renvoyer le recenseur. » Par rapport à ce que Dimitri s’apprête à faire pour lui aujourd’hui. Un sourire discret, mais sincère, se fraie un chemin sur ses lèvres, avant qu’il ne reprenne. « La qualité à la quantité, Dimitri. » Qu’il débute après un bref silence pour remettre de l’ordre dans son choix de mots. « On a encore du travail concernant l’estime de soi. » Alfie souligne avec un regard appuyé, mais un sourire bienveillant sur les lèvres. Il ne peut pas prétendre avoir réussi à dresser un portrait psychologique de son ami absolument fidèle à la réalité, toutefois c’est un aspect sur lequel il n’a aucun doute : Dimitri n’est pas toujours tendre avec lui-même. « Et je suis sur la liste. » De ceux à qui il manquerait, et il ne réalise pas que cela n’est peut-être pas suffisamment explicite. « Puis tu sais, développer une certaine, il s’arrête un instant, à la recherche du mot le plus compliqué qu’il ait eu à utiliser depuis des semaines, de ceux qui lui demande un effort surhumain compte tenu de leur usage ponctuel qu’il en fait, ota… autarcie ! Heureux ? À peine. Avant la Troisième Guerre mondiale, c’est le bon plan, tu me remercieras plus tard. » Il proposerait bien à coup de tours gratuits à son stand au parc d’attractions, mais celui-ci n’existera probablement plus dans pareil futur.

La conversation s’alourdit alors que son ami s’enquiert de son état. Et si d’ordinaire ce geste suffit à l’anthropologue pour réactiver ses défauts sous les traits d’une certaine agressivité dont il abuse pour clore la conversation aussitôt lancée ou de capacités de manipulation pour retourner la situation à son avantage, il n’en va pas de même aujourd’hui. Il apprécie la sollicitude de Dimitri que, dans un sens, il juge plus appréciable que celle d’autres membres de son entourage. Parce que Dimitri a le mérite de lui proposer une vraie solution ; pas de celles qui consistent à prendre rendez-vous chez un professionnel pour déplacer le problème ou de coucher sur papier ce qu’il peut ressentir en sachant pertinemment que ça ne changera rien à sa situation. Et si depuis des semaines Alfie tend à minimiser son état, aussi physique que mental, il baisse sa garde en compagnie de Dimitri. Parce qu’il ne le fréquente pas quotidiennement, parce que face à lui il n’a pas à revêtir le masque du parfait petit ami, du professeur bienveillant, du bénévole engagé ou encore de l’ami détendu. De tous ces rôles qu’il joue depuis des mois, voire des années pour certains, et qui grignotent chaque bribe d’énergie dont il dispose – et il en a pourtant une réserve. Au-delà de cela, Dimitri est le seul qui le comprenne en une phrase, une simple phrase qui, lâchée par Alfie, en dit long sur son état, sans pour autant qu’elle ne soit la source d’interminables interrogations. Il en a vraiment besoin. Ce n’est pas seulement une volonté de se réapproprier un corps qui lui semble inconnu, ni de simplement se défouler. C’est tout un équilibre précaire dont il doit colmater les brèches, et si cette technique peut sembler paradoxale, il l’a suffisamment utilisée pour savoir qu’elle n’en demeure pas moins efficace. Un sourire pincé, presque ému, se fraie un chemin sur ses lèvres alors qu’il formule un merci silencieux. « Promis, Capitaine Cucurbi. » Et là, il se maudit d’avoir choisi un mot si compliqué. Tentant de détendre cette atmosphère qui est devenue plus solennelle, c’est par un rire qu’il accueille la réflexion de Dimitri, avec lequel il échange un regard entendu l’air de lui confirmer qu’il ne veut effectivement pas découvrir cet aspect-là de sa moitié. Et comme une volonté de confirmer à Dimitri qu’il est prêt et que le sujet peut être clos, il frappe le premier en guise de signal. Il n’a pas vraiment réfléchi, et peut-être que dans d’autres circonstances il aurait compris que ce n’était pas le meilleur coup à porter, que c’est irréfléchi et qu’il ne doit pas mettre la santé de Dimitri en péril uniquement parce qu’il a besoin de se défouler – et peu importe le peu de force dont il dispose. Mais il en a eu besoin, juste une fois, juste pour se prouver quelque chose à lui-même en dépit de son ami, plus raisonné que lui alors que son propre gant vient heurter son épaule, et que sa seconde tentative est contrée par le brun. Il esquisse un fin sourire à l’affirmation de Dimitri, acquiesçant pour accepter le pari, même s’il sait pertinemment qu’il va perdre : le forain a parfaitement raison, tandis qu’il porte son attention sur les gants de Dimitri alors que celui-ci se met en position. Alfie se prépare à son tour, et quand il se sent prêt à frapper, son bras s’étire en demeurant bien droit jusqu’à atteindre Dimitri. Mais lorsqu’il essaie de renouveler l’exercice, Alfie comprend qu’il ne s’agit que d’un effet de surprise puisque la suite s’avère contrée. Mais obéissant toutefois à son ami, il prend au mot le « quelques » formulé et réitère le geste, avec plus ou moins de succès, mais surtout l’accentuation de ce sentiment de faiblesse. C’est pour cette raison qu’il finit par s’arrêter et se mettre en position défensive à son tour. « Allez, à toi. Jabs ou kicks, selon ta préférence. » Qu’il l’invite avec un léger sourire, alors que dans le fond, il ne saurait dire s’il s’agit d’égalité ou d’une volonté de fatiguer son ami pour se donner l’impression d’être encore capable lorsque son tour viendra à nouveau.  
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Message(#) Sujet: Re: ain't no stopping us now (alfie) ain't no stopping us now (alfie) EmptySam 21 Mar 2020 - 15:52


 
ain't no stopping us now.
ALFIE & DIMITRI.

Certains douteraient peut être de son sens de l'amitié à le voir là, encourageant Alfie à évacuer ses émotions les plus pesantes par le biais de la boxe quand il paraissait évident qu'il avait eu son compte à la façon dont son visage portait encore les traces subtiles d'un affrontement dont Dimitri n'avait aucun mal à mesurer la violence et l'intensité, mais c'était précisément parce qu'il voyait en Alfie un ami qu'il le faisait. Parce qu'aucune autre solution n'aurait probablement eu de meilleurs résultats, qu'ils s'étaient suffisamment fréquentés ces derniers mois pour qu'il en soit presque sûr, et parce que c'est probablement une chose qu'il aurait aimé qu'on fasse pour lui si la situation avait été inversée. Lui offrir une occasion d'extérioriser, sans jugement ni surplus de compassion, et le traiter en adulte capable de prendre des décisions judicieuses, quand bien même il ne le faisait pas toujours. Et probablement que le simple fait qu'Alfie ait paru si enthousiaste à l'idée de se retrouver dans cet endroit devrait le faire douter de sa propre capacité à savoir ce qui était le mieux pour lui, mais ce n'était pas comme si Dimitri comptait le laisser affronter ça tout seul. Cette virée boxe, c'était aussi un moyen qu'il avait trouvé de garder les yeux rivés sur un Alfie qui quoi qu'il puisse laisser paraître l'inquiétait inévitablement. Une façon de l'aider tout en s'assurant qu'il ne se fasse pas plus de tort encore. Dimitri n'était pas sa fiancée, il n'était pas ses parents, ni un membre de sa famille qui s'empresserait probablement de s'interposer entre sa paire de gants et lui. Il était celui qui n'avait pas peur de passer les prochaines heures à se maudire d'avoir eu cette drôle d'idée si ça pouvait lui permettre de se sentir au moins un tout petit peu mieux. C'était peut être le rôle le moins facile à endosser, mais c'était ce que les amis faisaient et Dimitri n'en avait plus suffisamment pour risquer de compromettre ce qui avait commencé à se nouer entre Alfie et lui. Et c'est vrai, une virée dans un strip-club aurait été un autre moyen de lui changer les idées et Dimitri devait reconnaître qu'il n'aurait pas trouvé l'expérience déplaisante non plus. Mais un abonnement à Netflix, le reste du temps, c'était quand même plus sûr quand comme Alfie on avait une copine ou, comme lui, pas forcément des fortunes à gaspiller dans des filles qui oublieraient son visage si tôt la danse terminée. « Et c'est complètement par hasard si t'as l'air de parler par expérience, hein. » Dimitri souligna dans un sourire en coin, à peu près sûr de pouvoir aussi se compter dans la catégories des gens assez désemparés certaines fois à l'idée de se retrouver à un énième dîner de famille pour avoir déjà préféré la solitude et le calme de son salon, avec télévision en bonus. Sa mère savait combien il les aimait mais aussi combien il avait parfois besoin de son espace, ce qui pouvait parfois faire de lui le fils indigne qui déclinait deux fois de suite une invitation à déjeuner chez ses parents. Alfie, en tout cas, ne parut pas déstabilisé par son allusion à son futur enterrement de vie de garçons. Mieux encore, il rentra dans son jeu et réveilla sans le savoir l'enthousiasme d'un Dimitri sûrement un peu trop conscient que ses chances de se marier s'amenuisaient avec le temps pour ne pas fantasmer les unions de ceux qui étaient mieux partis de leur coté. « Je sais pas si je dois être honoré par ta confiance ou super inquiet que t'aies pas l'air de réaliser quels risques t'es entrain de prendre. » En réalité, et même si Dimitri n'avait pas toujours les meilleures idées qui soient et que cette après-midi en était la preuve, la dévotion dont il était capable envers ceux qui comptaient sur lui ne pouvait aucunement être mise en doute, et c'était peut être ça qui devrait inquiéter Alfie. Car s'il était plutôt terre-à-terre au quotidien, bosser dans un parc d'attractions ferait développer à n'importe qui une certaine folie des grandeurs. « Tant mieux, il me faudra bien ça pour préparer un show que même Céline Dion n'aurait pas pu présenter à Vegas. » Un sourire fendit toutefois ses lèvres lorsqu'il lui parut opportun de rassurer Alfie, pour peu qu'il y ait la moindre chance qu'il supervise bel et bien ce genre de choses un jour. Car encore faudrait-il que son ami ne finisse pas l'après-midi plus amoché qu'il ne l'était déjà, ce qui pourrait jeter un froid sur leur amitié naissante ou lui valoir de récolter les foudres de la future fiancée. Pas le meilleur plan, donc. Et si Alfie se disait prêt à modifier sa date de naissance en conséquences maintenant qu'une invitation à dîner auprès de sa famille était en jeu, sa précision amusa un Dimitri conscient que dîner à la même table qu'une fratrie comme la leur n'était pas nécessairement un cadeau non plus. « Tu rigoles ? Au moins mes parents auront autre chose à la bouche que mon célibat pendant deux heures, et ça crois-moi c'est le plus beau cadeau que tu puisses me faire. » Et il exagérait à peine, que quelqu'un détourne l'attention de ses parents de ses problèmes lui ferait un bien fou.

Et si quelques années en arrière le sourire affiché sur les lèvres d'Alfie à l'évocation de sa petite amie et des bienfaits qu'il y avait à profiter de la douceur d'une présence féminine à ses cotés lui aurait peut être fait éprouver un pincement au cœur, aujourd'hui Dimitri était surtout heureux pour lui qu'il ait quelqu'un pour veiller à ce qu'il récupère tout en lui changeant – sans doute très agréablement – les idées. Il avait fait du chemin depuis sa rupture et n'avait jamais réellement éprouvé le besoin de retrouver quelqu'un après ça, mais si Alfie pouvait profiter des avantages de la vie de couple qui autrefois aussi adoucissaient certaines situations, il ne comptait pas gâcher son plaisir. A vrai dire, et même s'il ne connaissait l'heureuse élue que d'après ce qu'Alfie lui en avait dit, il ne pouvait qu'être rassuré de le savoir épaulé. Et peut être que sa petite amie lui tiendrait rigueur d'avoir proposé cette sortie boxe à Alfie si elle était mise au courant, mais Dimitri n'aurait jamais eu cette idée s'il n'avait pas senti qu'il en avait grand besoin. Et s'il y avait potentiellement des choses que l'anthropologue ne désirait pas évacuer devant celle qui partageait sa vie, il se devait d'être là pour s'assurer qu'il ne les garde pas pour lui. Ils étaient des hommes, certaines fois c'était simplement plus simple de rester entre eux pour vomir ce qui devait l'être. C'est pourquoi Dimitri haussa les épaules dans un sourire. « 'Faut pas se fier aux séries médicales et leurs médecins tout brushing dehors, dedans même un scalpel a l'air sexy. » L’exagération était évidemment présente, et en réalité si un Horowitz était susceptible de tuer le temps devant ce genre de shows c'était plutôt sa plus jeune sœur. Et à force d'évoquer à demi-mots sa mésentente avec son aînée, tout Brisbane allait bientôt savoir que ce n'était pas la grande entente entre elles. « Je veux pas t'ennuyer avec ça. Disons juste que depuis le lycée ça m'avait pas manqué de jouer les arbitres. » Parce que si ça n'en arrivait pas toujours là, Elena et Irina tombaient rarement d'accord depuis que leurs divergences d'opinion avaient gagné en ampleur. Comme c'était plus simple quand elles étaient enfants et que la plus grosse de leurs préoccupations était de savoir si l'une voulait bien prêter ses poupées à l'autre. « Eh, mais je suis le premier content que tu sois venu. Alors tu me dois rien, c'est pas comme si c'était une corvée. » Il précisa finalement, dans un clin d’œil amical et parce qu'il ne voudrait pas qu'Alfie s'imagine lui devoir quoi que ce soit. Acquiesçant à sa prochaine remarque, Dimitri leva ensuite les yeux au ciel d'un air faussement incrédule. La confiance en soi, c'est certain, il ne maîtrisait pas encore complètement. « Un seul chantier à la fois, ça devra malheureusement attendre un autre jour. » Et s'il le disait dans un sourire, ça n'en était peut être pas moins un moyen de retarder une discussion qu'il savait peu confortable, aussi parce qu'Alfie était l'une des rares personnes parmi ses amis à savoir pour son illettrisme. Ce qui rendait les choses plus évidentes à beaucoup d'occasions mais renforçait aussi malgré lui la pudeur dont il pouvait faire preuve vis à vis de ses problèmes. Ils étaient venus ici pour Alfie, principalement, et il ne tenait pas à lui faire perdre son temps avec ça. Et tandis que la précision de son ami éclaira son visage d'une lueur différente et son sourire avec une certaine émotion, Dimitri garda le silence une seconde à défaut de savoir quoi répondre avant de presser l'épaule d'Alfie à l'aide de sa main dans un geste amical, finissant par émettre un rire silencieux à sa théorie. « T'as raison. C'est même parfait, toi t'auras qu'à t'occuper de repeupler la planète pendant que moi je récolterai de quoi nous nourrir. » Un plan comme ça, ça lui irait. Non pas qu'il tienne spécifiquement à se mettre au vert, mais c'était plus dans ses cordes que la deuxième option, davantage réservée à Alfie.

Mais tandis qu'il s'était promis de ravaler ses élans protecteurs face à un Alfie sans doute suffisamment servi en la matière depuis son agression, il eut pour autant bien du mal à ne pas s'enquérir de son état lorsqu'ils ne furent plus qu'à quelques minutes de débuter leur séance. Parce qu'il ne pouvait pas complètement ignorer le fait qu'Alfie n'était pas au mieux de sa forme et que se fier uniquement à la détermination montrée par son ami serait le mettre en danger, chose qu'il ne voulait en aucun cas. Alfie parvint néanmoins à apaiser ses craintes, peut être aussi parce que Dimitri se savait capable de tout interrompre si quoi que ce soit devait lui laisser penser que son ami ne pouvait pas en supporter davantage. Si Alfie montrait le moindre signe de fatigue, qu'il le formule expressément par des mots ou non, alors il interromprait tout et s'assurerait qu'il rentre se reposer. Et ce, en partie parce qu'il ne tenait effectivement pas à constater à ses dépends combien la petite-amie du brun tenait à lui. C'est qu'il avait assez de problèmes comme ça avec les femmes qui entraient dans sa vie pour ne pas en plus s'attirer les foudres de celles qui partageaient la vie de ses potes. Le mieux, c'était donc encore de rester vigilant et de s'assurer qu'Alfie pourrait encaisser le choc. Les plaisanteries mises de coté, l'instant devint ainsi plus solennel lorsque l'anthropologue frappa le premier, sous le regard attentif d'un Dimitri bien conscient que son ami ne raterait pas pour autant une occasion de lui donner du fil à retordre. Ses coups le lui prouvèrent aisément, et ceux initiés par Dimitri ne manquèrent certes pas de puissance mais s'arrangèrent systématiquement pour ne pas prendre le risque de frapper trop près de son visage. Il l'avait promis, et plus encore il voulait montrer à Alfie qu'il pouvait se défouler sans risquer de se faire plus mal. Car si certains trouvaient peut être de l'aide dans une approche plus classique, lui ne se voyait pas lui conseiller de se tourner vers un psy quand ça ne lui avait jamais paru être une solution pour lui-même. S'inscrire dans un Centre pour lutter contre son illettrisme lui avait demandé bien assez d'efforts sur lui-même comme ça. Ainsi proposa-t-il à Alfie d'enchaîner avec quelques jabs, convaincu que ça lui ferait véritablement plus de bien que toutes les thérapies du monde. Son ami ne se fit pas attendre, enchaînant plusieurs coups qui tantôt l'atteignirent tantôt furent contrés, non sans que Dimitri ne songe que la puissance et la précision de ses mouvements en disaient long sur son besoin d'évacuer. Il hocha alors la tête lorsque vint son tour, conscient qu'ils étaient aussi là pour lui et parce qu'il y voyait aussi un intérêt plus personnel, quand bien même ses problèmes lui paraissaient à cet instant bien peu de choses. « On va varier un peu. » Il laissa entendre, dans un sourire, avant de prendre appui sur l'une de ses jambes pour frapper un premier coup de pied à hauteur de la cuisse d'Alfie, aidé sur le coup de l'effet de surprise, mais plus à l'instant où il réitéra son geste et vit son prochain coup de pied être évité par celui-ci. « Joli. » Ses gestes étaient peut être mesurés et il évitait certes de frapper trop haut pour ne prendre aucun risque, Alfie n'en était pas moins doté de bons réflexes et ses prochains kicks furent couronnés de plus ou moins de succès. A vrai dire, ce n'était pas vraiment ce qui importait et Dimitri pouvait déjà sentir les bienfaits de l'exercice. « Tu sais ce que je suis entrain de me dire ? Qu'on devrait se faire ça de temps en temps, et avec un nouveau safe word à chaque fois sinon c'est pas drôle. » L'idée était peut être balancée sur un ton joueur et amical, Dimitri n'en était pas moins sérieux et déterminé à offrir à Alfie une occasion de se défouler dès qu'il en aurait besoin. Car comme chez le psy, c'est sur la longueur qu'on voyait les résultats.
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