Gabriel était si rationnel et raisonnable, elle avait peine à croire que ce moment qu’elle avait craint pendant toutes ces années se passait aussi bien. Elle s’était décidemment laissée emporter par ses peurs et avait dramatisé la tournure possible des évènements. C’était un énorme soulagement de l’entendre dire qu’il ne lui en voulait pas. Elle se sentait plus légère. Elle haussa légèrement les sourcils lorsqu’il déclara avoir pensé que c’était sa faute. Elle voyait difficilement ce qu’il avait pu s’attribuer le blâme, tout allait si bien entre eux… En même temps, c’était une réaction naturelle que de s’attribuer le blâme face à l’incompréhension et l’absence totale d’informations. Il s’était probablement imaginé une myriade de raisons, parmi celles-ci se trouvaient certainement différents niveaux de responsabilité personnelle.

« Ça ne sert à rien de s’en vouloir pour des pensées. Encore moins pour des pensées légitimes vu la situation »

Maintenant qu’ils avaient eu cette discussion. Adelia voulait seulement passer à autre choses. Mettre tous ces sentiments conflictuels derrière elle. Par contre, elle ne désirait pas écarter Gabriel de son présent, elle avait espoir qu’ils arriveraient à passer par-dessus cette partie de leur histoire et qu’ils étaient même possible qu’ils commencent un nouveau livre. Ils vivaient dans la même ville et dans le même quartier. De ce fait, c’était pratiquement inévitable. Toutefois, elle voulait plus que simplement coexister avec Gabriel dans la ville, elle voulait faire partie de sa vie si possible. Elle voulait apprendre à connaître qui il était devenu et elle voulait qu’il découvre les nouveaux aspects de sa personnalité et de sa vie. Soudainement, elle réalisa que Gabriel l’avait prise dans ses bras. C’était apaisant de sentir ses bras l’entourer. C’était aussi déstabilisant d’être près de lui. Ça ramenait beaucoup de souvenirs et de sentiments à la surface. Elle se revoyait sur leur divan, couché sur les genoux de Gabriel qui lui caressait les cheveux pendant qu’ils écoutaient un quelconque CD et que le souper était au four. C’était comme une autre vie.

« Je suis absolument d’accord. Il est temps d’entamer une nouvelle page de notre histoire. »

Puis, Gabriel lui proposa un rendez-vous au restaurant, à ses frais. Adelia était enchantée par l’idée. Un peu nerveuse aussi. Elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander quelle serait l’orientation de la soirée. Est-ce qu’il aurait un peu de leur romance passée dans l’air? Est-ce qu’ils allaient avoir quelque chose à se dire? Allaient-ils encore d’apprécier autant qu’à l’époque? Elle ne savait même pas quel était la situation de Gabriel. Peut-être qu’il avait deux enfants qui vivaient avec leur mère ou qu’il était divorcé ou qu’il était maintenant aux hommes. Elle doutait fortement de tout cela, mais sait-on jamais!

« C’est une excellente idée. J’ai hâte d’en savoir plus sur toi. Vendredi soir, 19h, je serais prête. Je vis au 03, Pine Rivers »

FIN DU TOPIC