C’était devenu une habitude à présent. Enfin, pas vraiment, ça me fait encore bizarre de sortir sans ma femme, mais il est évident qu’en ce moment c’est assez tendu dans la demeure familiale. Enfin, si on peut appeler ça comme ça. Tout ce qu’il reste, c’est un couple brisé sans enfants. Rien ne nous raccroche encore l’un à l’autre, à part peut-être cet affection particulière qui est née au fil des années passées ensemble, mais je n’arrête pas de me demander si c’est de l’amour encore. J’ai envie d’y croire, de croire que j’aime encore ma femme, mais surtout, j’ai envie de croire qu’elle m’aime encore elle aussi. Mais pour coucher avec une autre femme, c’est qu’au fond, ça ne doit plus l’être tant que ça, et me retrouver sous le même toit que ma femme me fait encore trop mal. J’ai beaucoup trop tendance à aller dormir à l’hôtel en ce moment. Comme ça elle fait ce qu’elle veut, elle s’envoie en l’air avec qui elle veut, pendant que moi je vais m’enquiller des verres. Mais ce soir, j’étais prêt pour aller voir d’autres horizons, à me laisser embarquer là où je ne suis pas allé depuis des siècles. Enfin, plus de sept ans tout du moins. Le club de striptease le plus huppé de la ville. Fallait avoir des billes rien que pour rentrer. Faut dire que leurs filles et leurs boissons ont toujours été à la hauteur de leur réputation. Alors si je dois de nouveau être comme ces types célibataires qui ne veulent pas se caser, c’était pas si mal comme endroit. Ca me fera un peu mieux oublier les déboires de ma femme et ma haine envers elle d’avoir brisé notre couple au lieu d’essayer de l’arranger. Alors que les filles passaient sur le podium, faisant leur show, je me concentrais un peu trop sur les verres que je prenais. Elles ont de beaux corps, certes, elles bougent vraiment bien, mais quelque chose me bloque. Je n’ai jamais été fan de ce genre de prestation aussi. Et ce, depuis toujours. C’est alors qu’une danseuse attira mon regard. Certes, c’était la plus jolie de toutes, mais c’est surtout que je l’avais déjà vu. Il me fallut quelques secondes avant de me rappeler où je l’avais déjà vu. C’était au restaurant où j’allais souvent avec ma femme quand on arrivait encore à sortir de temps en temps. Pour le coup, je me sentais un peu gêné, prêt à me cacher s’il le fallait.

Lorsque je regardais cette jeune femme dansait, j'avais bien vu qu'elle m'avait reconnu. Nos regards s'étaient croisés et je m'étais senti encore plus mal. Je ne trompe pas ma femme je le sais, mais c'est tellement frais ce qui est arrivé entre nous. Et puis si, techniquement, moi aussi je la trompe, mais notre mariage, c'est elle qui l'a foutu en l'air, et je ne suis pas encore prêt à tout faire pour la reconquérir. Je n'en vois pas l'utilité alors que je sais très bien que je suis encore amoureux d'elle. Je buvais mon cocktail tranquillement, et quand la serveuse devenue danseuse s'éclipsa, je l'oubliais quelques instants, profitant de la soirée, sagement assis dans mon fauteuil. Jusqu'à ce qu'une voix féminine m'interpelle. C'était encore cette brunette. Je levais les yeux vers elle, interloqué par sa remarque et j'eus un sourire compatissant et en même temps un peu triste Je l'étais oui. Je suppose que je le suis toujours. Mais depuis que j'ai appris qu'elle se tapait quelqu'un d'autre, hum, non je n'ai plus envie d'être fidèle moi non plus. Lui répondais-je légèrement de façon désinvolte, alors qu'il est clair que je ne le prend pas comme ça, au contraire. Mais l'alcool m'aide un peu à tout relativiser, voilà pourquoi je bois un peu trop depuis ces dernier jours. Mais je n'irais jamais jusqu'à me rendre malade et avoir des trous noirs, non je sais parfaitement bien me doser, et encore ce soir, j'avais envie de me souvenir de cette soirée. Surtout que j'en passais une bonne, même si la présence de la serveuse m'avait un peu gêné auparavant, maintenant j'avais plutôt envie de passer un peu de temps avec elle. Sûrement parce que son show m'avait relativement bien plu. Son corps aussi d'ailleurs.

HRP:

Délicat, ça oui, ma situation amoureuse avec ma femme l'était complètement, tellement que je n'osais pas rentrer chez moi depuis maintenant des jours. Seulement c'est encore chez moi et je me force. Mais dormir à ses côtés, non ce n'est clairement pas possible. Surtout que je n'avais pas attendu ses explications pour moi aussi aller voir ailleurs. Je m'en fichais de ses explications, elle pouvait me donner les meilleures au monde que je m'en foutrais encore plus, rien ne peut excuser ce qu'elle m'avait fait. Au lieu d'essayer d'arranger les choses … Elle avait choisi la voie facile, alors que moi je n'y avais juste jamais pensé tellement j'étais encore fou de ma femme. Fallait croire que ce n'était plus réciproque depuis longtemps. Mais je ne me laissais pas abattre et c'est dans ces endroits-là où j'arrive vraiment à me détendre, à oublier l'adultère de ma femme. Voir d'autres femmes, me faire charmer par ces dernières est toujours plus agréable que des engueulades ou même les simples regards que j'ai eu de ma femme ces dernières années. Même le regard de cette brunette que je n'avais pas revu depuis un resto avec ma femme était plus profond et intéressant. Faut dire que ses yeux bleus en rajoute beaucoup. Elle s'était installée à mes côtés et elle est d'une charmante compagnie, je n'avais aucune raison de lui demander de prendre congé Enchanté Jasmine, moi c'est Shane. Lui disais-je avec un sourire tout en lui tendant la main pour la lui serrer. Vous travaillez toujours au restaurant ? Lui demandais-je par simple curiosité et surtout pour ne plus parler de ma femme et du fait que je me retrouvais ici, c'est assez gênant, mais après tout, si elle insiste, je suis toujours à temps de lui raconter, je m'en fous de plus en plus.

Il y a des jours où j'arrive mieux à considérer le fait que je me suis fait faire cocu et que je suis l'un des hommes mariés les plus malheureux. Non mais sérieusement combien d'homme ne sont pas heureux dans leur mariage parce que les femmes les trompent ? Certainement que moi. Pauvre con que je pouvais être. Certes, j'ai toujours ce côté rempli de haine envers elle, mais je me déteste plus qu'autre chose dans certains moments. Je me dis que j'aurais du être plus aimant, plus passionné, plus présent. Mais j'étais tellement loin d'imaginer ça. Je suis sûrement encore en étant de choc, comme dans la lune, comme si je vivais ça du haut de mon être, comme si je ne faisais plus que survivre. Non c'est vrai, je ne vois plus aucune réelle raison pour moi de vivre, à part mon travail, et continuer à sauver des vies. Mais depuis que j'ai appris cette horreur, je m'éloigne davantage de mon travail. Peut-être que je me reprendrais. Il le faudra bien à un moment donné de toute façon. Et puis c'est aussi le seul sujet non tabou, alors autant nous lancer sur celui-ci avec la jeune et jolie femme qui m'avait rejoint. J'étais surpris qu'elle accumule autant de travail, mais c'est toujours révélateur dans le bon sens. En tout cas je vous trouve bien plus douée en danseuse. Lui répondais-je avec un sourire Mais votre petit ami doit être un peu jaloux non ? Avais-je rajouté histoire de ne pas rester sur un moment qui aurait pu tourné à la gêne. Après tout, elle ne devait plus avoir vraiment de vie sociale, et ce genre de femme ne peut pas être célibataire. Enfin, si, mais c'était sorti tout seul.

Cela n'était clairement pas dans mes habitudes de complimenter une jeune femme de cette façon, et je me rendais compte après l'avoir dit que ça pouvait paraître un peu ambiguë. Alors que lorsque je l'avais formulé, ça avait été simplement une remarque, un compliment oui. Bien sûr. Lui répondais-je simplement à sa demande de tutoiement. Pour parer un peu à ce compliment déplacé, je lui demandais comment réagissait son petit-ami face à tout ça, à ses deux boulots et à son métier de nuit. Mais elle n'en avait pas. J'étais un peu surpris, mais au final, elle ne devait pas non plus avoir beaucoup de temps pour elle, pour sortir, et pour rentrer des chics types. Je me demande si ça existe encore. De mon temps déjà c'était rare. Enfin, aujourd'hui ça peut être différent bien sûr, je n'en ai aucune idée. C'était tout de même surprenant qu'une si jolie jeune femme puisse ne pas avoir une compagnie, le genre de compagnie qui fait chaud au cœur, qui permet de se sentir bien plus en vie, qui permet d'avoir un réel but dans la vie. Dire que le mien est brisé, et que je ne m'en suis pas rendu compte assez vite. Qu'est-ce qu'il me reste à présent ? Plus rien. A quoi bon refaire ma vie ? Le temps de tomber amoureux d'une autre femme, de me marier et d'avoir un enfant ? J'aurais déjà la cinquantaine passée et ce sera trop tard pour voir mon gosse grandir. Non, c'est foutu pour moi. De toute façon je suis encore amoureux de ma femme et je ne sais pas si un jour j'arriverais à me débarrasser de cet amour qui me fait souffrir à présent plus qu'autre chose. Non en effet. Lui répondais-je avec un léger sourire. Et puis tu as tout le temps pour t'en trouver un. Tu as quoi ? 24 ans ? Profite de ta jeunesse, de ta liberté, tu pourras toujours songer à te poser plus tard, quand tu seras fatiguée d'enchaîner autant de boulot. Rajoutais-je avec un petit rire.

Finalement, j'avais bien parié pour son âge, je ne m'étais trompé que d'une petite année. C'est le genre de jeune femme bien indépendante et qui ne semble pas s'embêter d'un homme qui ne lui convient pas. Combien d'amis garçons ou filles s'étaient casés avec d'autres juste pour ne pas être tout seul ? Beaucoup trop et c'est triste. Mais cette brunette ne semblait pas être de cet avis là. Mais elle aimait la sensation d'aimer et d'être aimé. Qui ne souhaitait pas ça au fond ?! Les rabats-joies déjà, ceux qui ne croient pas en l'amour aussi. C'est encore plus triste que de ne pas vouloir être seul. Je comprend tout à fait. Ca remonte à quand ? Lui demandais-je par curiosité et pour faire un peu la conversation. Sa vie amoureuse ne pouvait être que plus pertinente que la mienne au final. Et puis j'avais besoin d'entendre n'importe quelle vie, autre que la mienne. Non pas que je n'aime pas parler de mes malheurs, mais j'aimerais bien les oublier, surtout qu'il y a bien pire dans le monde, et me plaindre n'a jamais été réellement mon truc. Je préfère écouter les autres. Même si ces derniers jours, j'ai eu davantage le besoin de me confier à tout le monde, que je connais ou pas. En attendant, même si je me trouvais en excellente compagnie, j'allais avoir besoin d'un autre remontant. Peut-être le dernier, je n'ai pas non plus envie de me retourner la tête. Je bois assez souvent depuis ces derniers jours.

Plutôt que de ne m’apitoyer que sur mon sort, je préférais en savoir davantage sur la jeune femme. Après tout, nous ne nous connaissons pas, alors autant en profiter pour en savoir plus sur elle, sur sa vie, entre autre sentimentale, vu qu’on était lancé sur ce sujet après celui du boulot. En attendant, elle ne se sentait pas être une personne digne de se plaindre à cause de sa vie sentimentale et ça me faisait plaisir d’entendre cela. Je lui souriais donc et lui répondais J’espère en tout cas que tu en trouveras une. Je lui souriais, pensant sincèrement à ces paroles, même si pour ma part, je ne crois plus en tout ça, je ne sais plus si j’ai envie de tout ça, si j’en serais capable de nouveau. Mais je pouvais très bien y croire pour les jeunes personnes qui ont encore toute leur jeunesse devant eux. Même si la vieillesse est un peu loin pour ma part. Elle me fit de nouveau plaisir en me disant que ma femme était une idiote de m’abandonner, et je me suis senti un peu mal à l’aise. C’est adorable oui, mais je sentais forcément comme une légère attirance que je ne voulais pas assouvir. Je lui souriais, un peu gêné de plaire et d’être attiré par une jeune demoiselle ayant bien plus de dix ans de différence C’est gentil. Mais l’amour ça ne s’explique pas, et là, je suis loin d’avoir compris son geste. Enfin, je ne m’y attendais pas. Je préférais encore parler de mes ressentis plutôt que de répondre réellement à son compliment même s’il est évident qu’il me faisait plaisir et ne me laissait pas indifférent, mais autant faire croire le contraire.

C’est vrai que je ne savais pas ce qui s’était passé dans la tête de ma femme pour qu’elle se tourne ainsi face à une autre femme. Peut-être que je ne la comblais plus autant. Qu’elle aille voir un autre homme, oui, j’aurais pu comprendre, mais une femme. Ca me dépassait. Par contre, ce que je vis arriver, c’est le baisé que mon donna la jolie Jasmine. Je ne m’étais pas reculé, non, je l’avais laissé faire. Je mis tout de même du temps à réagir. Devais-je répondre à son baisé ? Oui, c’est ce que je fis. Mais est-ce que je devais le prolonger ? Je n’étais pas sûr, mais finalement je me laissais aller, je l’attirais vers moi et prolongeais le baisé qu’elle avait osé me donner pour le transformer en un beaucoup moins chaste. Sûrement était-ce le trop plein d’alcool, mais je me sentais juste une personne triste qui avait besoin de réconfort, et ce réconfort me faisait particulièrement du bien. Je n’aurais jamais pensé que moi aussi, je me mette à embrasser des jeunes femmes et je préférais oublier cette pensée qui me ramenait inévitablement vers ma femme vu la comparaison. Je voulais profiter de cette soirée, et elle devenait bien plus intéressante depuis que Jasmine m’avait rejoint et qu’on avait commencé à faire plus ample connaissance.