Ma vie est d’une banalité absolue, seules les disputes avec ma sœur viennent mettre le bazar à la maison. Il faut dire que c’est une peu tendu entre nous en ce moment, je ne suis pas mère mais j’en ai tout les inconvénients : je connais désormais le désarroi des parents lorsque leurs enfants grandissent. J’ai l’impression qu’elle fait parfois exprès de s’habiller d’une manière vulgaire et provocatrice pour que je lui hurle dessus. Oxanna peut être aussi adorable qu’elle est désagréable. Heureusement, comme elle grandit elle peut prendre le bus seule, se faire à manger, bref, j’ai un peu moins à m’occuper d’elle et ça n’est pas plus mal. J’ai redoublé mon année et je dois me montrer irréprochable. Pourquoi j’ai redoublé ? A cause d’un pauvre garçon que j’ai aimé, du seul garçon que j’ai aimé d’ailleurs et la chute a été rude. Pourquoi je pensais qu’il pouvait m’aimer en retour ? Etais-je si stupide ? Oui je crois. Je croyais quoi après tout, qu’il allait m’accepter moi et ma sœur et qu’on allait vivre dans une grande famille heureuse. J’ai clairement rêvé oui. Moi ma vie c’était simplement de gagner mon salaire en travaillant comme une malade et faire des photos de lingerie parce que j’étais plutôt jolie pour gagner de l’argent et permettre à ma sœur de vivre convenablement dans notre petit trois pièces.  Comme presque tous les matins, ma sœur est partie en claquant la porte. J’ai dormi plutôt peu, heureusement que je suis reposé au bout de 7 heures de sommeil. Avant d’arriver au travail, je me suis maquillé et bien habillé. Je fais attention d’être toujours présentable même si la plupart des personnes me disent que je n’ai pas besoin de cela. Je suis pourtant habillé sobrement, de toute façon je me dis qu’on ne voit pas grand-chose sous ma grande blouse à part mon jegging et mes chaussures. J’espère que ma journée ne va pas être trop difficile mais c’est bête de dire cela en parlant des urgences car le propre des urgences et justement d’être un lieu agité et toujours mouvementé. Justement à peine le temps de faire quelques prescriptions de personnes qui viennent pour un mal de tête ou un mal de ventre qu’une foule de personne arrive au même moment. Il y a de tout, des personnes âgées, des adultes, des enfants. Bientôt les médecins viennent prendre la relève alors que d’habitude, à cette heure, ils préfèrent prendre un café entre eux. C’est la panique dans le service mais nous finissons par nous répartir les patients et j’hérite d’un enfant et de deux adultes. Alors que les adultes sont rapidement diagnostiqués et mis dans un box en attente des résultats de biologie, le diagnostic était moins facile pour le petit. J’avais fait une radio mais ça ne menait à rien, je ne voyais pas de fracture et je ne comprenais pas pourquoi le gosse hurlait toujours malgré les antidouleurs. Comme j’avais un doute je décidais d’appeler le docteur Matthew, une jeune femme nouvellement diplômé qui m’aidait bien lorsque j’avais un doute, c’était toujours elle qui venait pour me donner un coup de main. Pourtant aujourd’hui la secrétaire m’informer qu’elle était en congé mais que l’interne passerait, j’attendais alors en consultant les résultats des deux premiers adultes. L’un n’avait que des égratignures et pourrait partir dans quelques heures pour l’autre, il était un peu déshydraté et devrait se faire opérer car sa rate avait explosé, il fallait donc qu’il aille au bloc puis en service de chirurgie.   

J'ai passé la nuit la plus courte de ma vie et autant dire que là ma semaine commence plutôt mal, moi qui aime dormir … J'ai passé ces derniers jours à faire aller/retour entre ici et chez mes parents afin de voir comment se porte ma sœur et puis par la même occasion de revoir le chirurgien qui nous a opéré. Tout va bien pour ma petite sœur, tout comme moi malgré que le médecin est déceler un manque important de sommeil, mais ça dans notre métier c'est plutôt normal. Je viens tout juste d'arriver de l'aéroport que je dois de toute urgence me rendre au boulot si je ne veux pas risquer de me faire virer. Je file rapidement et surtout discrètement vers les vestiaires où je me change et repart aussitôt voir ma supérieure. Il y-a déjà une pile de dossier qui m'attend et cette dernière me conseille de prendre minimum quelques minutes autour d'un café pour examiner tout ça, je dois dire que malgré tout j'ai eu la chance d'avoir une supérieure aussi gentille. Alors que nous nous installions tous les deux dans l'une des salles de réunion pour commencer a regarder ces dossiers, le biper de ma supérieure se met à vibré. « Gray je pense que tu vas devoir descendre aux urgences. » Je ne comprends pas tellement pourquoi est-ce que c'est moi qui dois descendre et pas elle, mais je vais le savoir assez rapidement. « J'ai une opération importante à faire sur un prématuré. Descend, et si tu as besoin d'aide appel le bloc cinq. » Je soupire légèrement, prends mes affaires et me dirige directement aux urgences. Une fois arrivée en bas, j'enfile une blouse jetable ainsi que des gants puis je part voir une infirmière pour savoir qui a demandé l'aide de pédiatre. « Rose excusez-moi, quelqu'un à biper la pédiatrie ? » Elle me répond simplement en me montrant du doigt la personne. La jeune femme est de dos et elle n'a même pas besoin de se retourner je sais d'avance qui elle est, cette fille je peux la reconnaître entre mile. Mon cœur bat à tout rompre, je souffle légèrement en m'approchant d'elle. « Tu m'as bipé ? » Pour le moment ce n'est pas l'endroit pour parler d'autre chose que notre travail, notre vie privée doit être mis de côté pour le moment. J'ai dû mal à la fixer dans les yeux et pourtant son regard est ce qui m'a attiré la toute première fois, ce regard azur si envoûtant et puis ses lèvres, si douce et si sensuelle. Je secoue automatiquement ma tête pour sortir de mes pensées et essayer de me concentrer seulement sur l'enfant présent devant elle.
  

Nous ne savions pas ce qui se passait jusqu'à ce qu’un des patients soit en assez bon état pour nous raconter qu’il y avait eu un accident sur l’autoroute, apparemment une voiture conduisant à contre sens sur l’autoroute, plusieurs personnes avaient voulus l’éviter mais un camion avait perdu le contrôle et plusieurs voitures lui était rentré dedans. Je comprenais mieux pourquoi la rate de la patiente avait explosé, sûrement du à la violence du coup et puis pourquoi aussi l’un de mes autres patients avaient seulement des égratignures…Mais pour le petit toujours aucun indice. L’avis de la pédiatrie serait quelque chose qui m’aiderait beaucoup, je ne connaissais pas vraiment les enfants, étaient-ils capables d’hurler alors que quelque chose ne leur faisait pas vraiment mal…Je ne savais pas. Je pensais que le docteur Matthew pouvait venir, elle était vraiment gentille avec moi, elle avait l’air de comprendre mes doutes et me rassurer toujours mais ce n’était pas elle que j’avais en face de moi en me retournant. C’était lui…Oui, lui, cela me semblait impossible ? Que faisait-il ici ? J’aurais voulu dire que tout était oublié et que de le voir d’une façon si imprévisible ne me faisait aucun effet. Non, je crois que ça me poignardait le cœur mais j’essayais de ne pas le montrer, de faire comme si tout cela était du passé et que j’arrivais à m’en détacher complètement. Ma tête disait peut être le contraire, tant pis. Je regardais mes chaussures, je n’avais pas le courage de regarder son sourire parfait, ses cheveux magnifiques, son visage si beau, ses yeux profonds…Je ne pouvais pas faire ça. Bêtement je pensais qu’il me ferait une petite allusion, un truc gentil, qu’il me dirait quelque chose, d’accord il ne m’avait jamais aimé mais on avait été amis ? Apparemment il s’en rappelé même plus. Il me parlait comme à une vulgaire collègue de bureau, presque comme à une infirmière, une aide soignante, une femme de ménage, même pas comme si il respectait un minimum mes connaissances. Je n’en revenais pas de son dédain et j’étais tiraillé entre l’envie de le secouer ou de lui en coller une. Je soupirais avant de lui dire froidement, l’ignorant à mon tour : « Alors Alex Fisher, 9 ans, a subit un choc suite à un accident de voiture, pas plus de précisions pour l’instant. Sa grand-mère conduisait, il était derrière, la grand-mère est en salle des plâtres car elle c’est cassé le coude, les parents vont arriver, il se plaint d’une douleur à la jambe, non soulagé par le paracétamol. J’ai commencé à mettre en place du tramadol, j’ai pensé à une fracture mais d’après les radios ce n’est pas ça. Je me demande si c’est normal qu’il ait une si vive douleur si c’est seulement une déchirure musculaire…Voilà pourquoi j’avais besoin d’un pédiatre, pas d’un interne…. ». Je lui lançais une pique, assassine oui, je n’avais pas envie d’être gentille. Il me connaissait déjà gentille et je voulais qu’il voit que j’avais bien changé, que j’étais devenue une autre femme, bien plus forte, que je serais plus jamais à me rabaisser à lui avouer des trucs alors que lui n’avait même pas le courage de me répondre quelque chose. Tout cela était fini et je voulais qu’il le comprenne…  

Avant mon départ tout était différent, mais sa révélation sur ses sentiments envers moi a tout changé, tout chambouler. Il faut dire que depuis ça je n'ai pas eu réellement le temps de me poser et de réfléchir à tout ça, oui bien sûre je l'aime aussi et j'aimerais beaucoup plus qu'une simple amitié avec elle, mais tout ce que j'ai traversé depuis m'a carrément brouiller l'esprit. Je sais également qu'elle ne me pardonnera peut-être jamais, comment lui expliquer que si j'ai fui ce n'est pas à cause d'elle ? Que pendant cette absence je n'ai pensé qu'à elle ? Lorsque l'infirmière des urgences m'indique que celle qui m'a bipé n'est autre que cette sublime fille, je décide de souffler un bon coup et de tout mettre de côté. Ici nous ne sommes pas ami ou même petit ami non nous sommes avant tout des médecins et notre vie privée ne regarde personne. Nous voulons tous les deux réussir et pour réussir il faut que nous soyons professionnels jusqu'au bout. Je me dirige donc vers en lui demandant si elle m'avait bipé, elle est froide, distante et n'ose même pas me regarder en face. « Alors Alex Fisher, 9 ans, a subit un choc suite à un accident de voiture, pas plus de précisions pour l’instant. Sa grand-mère conduisait, il était derrière, la grand-mère est en salle des plâtres car elle c’est cassé le coude, les parents vont arriver, il se plaint d’une douleur à la jambe, non soulagé par le paracétamol. J’ai commencé à mettre en place du tramadol, j’ai pensé à une fracture mais d’après les radios ce n’est pas ça. Je me demande si c’est normal qu’il ait une si vive douleur si c’est seulement une déchirure musculaire…Voilà pourquoi j’avais besoin d’un pédiatre, pas d’un interne…. » Le mieux pour moi c'est de ne pas réagir à ce pique qu'elle me lance si gratuitement, elle m'en veut je le sais et elle a toutes les raisons du monde pour ça. « Elle est occupée c'est elle qui m'envoie. Je vais lui faire passer un scan pour être plus prudent. » Je fais signe à l'un de mes premiers années pour envoyer le petit bonhomme au scan et je lui fais signe par la même occasion que je vais le rejoindre dans les cinq petites minutes qui suivent. Je récupère le dossier puis je m'adresse de nouveau à la demoiselle. « Tu ne sais pas tout et il faudrait qu'on parle toi et moi justement. » Lui dis-je tout bas pour ne pas que toutes la salle des urgences nous entendent.
  

Je lui en voulais beaucoup pour tout ce qu’il avait fait, être sur mon lieu de travail ne changer rien. J’étais toujours mal à l’aise, sa présence me rendait toute chose, entre le bonheur de le revoir et la grande peine que j’avais dans mon cœur. Oui, le revoir ça me faisait vraiment mal. Et je ne pouvais même pas penser au patient alors qu’il était entrain de le regarder en réfléchissant. J’adorais soigner les gens mais j’en profitais qu’il ne me regarde pas pour l’observer. Il n’avait pas trop changé, même pas du tout, malheureusement pour moi il était toujours aussi beau et je ne pouvais pas m’empêcher de penser à combien de filles il devait draguer ici et ça m’écœurait presque de comprendre qu’il devait reproduire notre relation avec toutes les filles qu’il croisait. J’avais vraiment l’impression d’avoir été bête et inutile pendant tout ce temps et surtout crédule de penser qu’il avait tenu à moi un minimum. Je baissais de nouveau les yeux sur le petit Alex lorsqu’il me parlait du scanner, je ne voulais pas que Monsieur pense que j’étais du genre à m’intéresser à lui, il fallait de tout évidence prendre de la distance même si ce n’était pas évident quand on habitait au même endroit. J’essayais de me reprendre, il disait qu’il allait lui faire faire un scan, j’aurais pu le faire moi-même enfin ce n’est pas grave, pas la peine d’en rajouter et d’être désagréable. De toute façon je n’avais plus envie de travailler avec lui alors je lui tendis le dossier sans vraiment le regarder, encore une fois c’était trop difficile : « Et bien je te donne mon patient, tu t’en occuperas sans doute mieux que moi… ». Je ne savais pas vraiment si il était plus doué que moi et il y a quelques temps en arrière j’aurais sans doute dis non car j’étais dans les premières de la classe. Il me disait alors qu’on devait parler, que je ne savais pas tout, était ce bien le moment. Je ne sais pas de toute façon tous les patients avaient été distribués et je m’étais occupés des miens mais au lieu de me faire du bien, sa remarque me provoqua un rire nerveux. Ah, je ne savais pas tout, qu’allait-il encore inventé comme excuse ? Je crois que ça m’énervait d’avance et je n’avais pas vraiment envie de savoir. Que ferait-il pour s’excuser ? Il ne m’avait pas donné de réponse il y a un an, ce n’était pas maintenant qu’il fallait en donner : « Ne crois tu pas qu’il est un peu trop tard pour les explications. Je n’en ai plus besoin de toute façon, tu n’es plus rien pour moi… ». Bon, au moins c’était clair net et précis. Bien sûr c’était faux car une part de mon esprit ne pourrait sans doute pas arrêter de penser à lui mais je me disais ça pour me dire que j’étais plus forte que lui, plus forte que tout ça et à force de me le répéter je continuais de croire que ça pouvait marcher.  

Elle me haie littéralement, c'est du moins ce que son regard traduit, en même temps c'est compréhensible. J'aimerais lui expliquer, lui dire que si je suis parti c'est simplement pour ma sœur, pour lui sauver la vie, mais dit comme ça elle ne me croirais pas. Pendant tout ce temps elle n'a pas cherché à prendre de mes nouvelles et là je débarque comme si de rien était, comme si je n'étais pas partie. Elle doit probablement penser que je suis partie draguer, ou alors que j'ai profité de cette absence pour me mettre en couple avec une autre et fuir ses révélations, je ne sais pas quoi qu'il en soit tout ça est faux et je sais que c'est à moi de faire le premier pas et de m'expliquer, c'est la logique. Pour le moment je ne peux pas puisque j'ai un petit garçon souffrant à soigner et qui compte sur moi pour l'aider, je reste professionnel malgré tout, malgré l'envie plus forte que tout de la prendre à part et de tout lui dire, absolument tout. Pour le moment je lui indique simplement que je vais apporter l'enfant au scan, d'ailleurs tout en lui disant cela je fais signe à l'une de mes premières années d'apporter le petit garçon pour l'examen et que j'arrive de suite. Masha me donne le dossier sans même me regarder. « Et bien je te donne mon patient, tu t'en occuperas sans doute mieux que moi… » Je soupire discrètement tout en récupérant le dossier de l'enfant. « Pas forcément ! Si tu veux je te tiens au courant de son état. » J'essaie de faire comme elle, comme si de rien était, mais c'est pas franchement simple. J'ai l'impression que tout le monde nous observe et j'essaie de rester le plus discret possible. Avant de m'en aller vers le petit patient, j'essaie de demander à Masha, enfin plutôt de lui indiquer que j'ai besoin de lui parler, qu'elle ne sait pas tout. « Ne crois tu pas qu'il est un peu trop tard pour les explications. Je n'en ai plus besoin de toute façon, tu n'es plus rien pour moi… ». Trop tard oui c'est possible, mais pourtant je refuse de croire ça. Je ne suis plus rien pour elle ? C'est impossible ! Pas comme ça, pas si facilement, c'est impossible, pas elle et pas nous ! Je refuse de croire ça. « Je … Je suis plus rien. » J'avale difficilement ma salive, je ne dois pas craquer et encore moins devant elle. Je me reprends et décide de me diriger dans la salle des scan. « Si tu veux, tu peux m'accompagner. » Je ne lui adresse pas un regard et commence à partir.
  

Je ne voulais pas le revoir, la façon dont ça c’était fait était trop soudaine et je ne m’étais pas préparé. Je pourrais sourire, être heureuse, être sur un petit nuage et c’est sans doute ce qu’il se passerait si je n’avais pas été blessé lors de notre dernière rencontre quand il était parti sans même me le dire, sans même que je sache si mes sentiments étaient réciproques enfin si après plusieurs mois j’avais finis par comprendre qu’il n’en avait rien à faire et qu’il ne m’avait rien dit sans doute pour ne pas me blesser mais c’était pire que tout le silence. Je lui en voulais pour ça, pour avoir disparu, je pensais que nous étions amis et finalement non, il n’y avait rien eu entre nous. Maintenant je devais être forte et méchante. Et peut être qu’il n’allait pas me reconnaitre car je n’avais jamais été comme ça, tant pis, il finirait par le comprendre. Savoir comment allait mon patient, oui cela m’intéressait mais si c’était pour une nouvelle fois l’avoir dans mon viseur ça ne servait à rien. « Ne te tracasses pas pour cela, je pourrais demander aux infirmières de ton service… ». L’avoir simplement au téléphone me ferait du mal et je ne voulais pas entendre sa voix, rien que ça me ferait du mal. Je sentais mes mains humides et chaudes. Je soupirais avant de lui répondre : « Que croyais-tu que j’allais t’attendre sans rien faire ? Sans ne regarder un autre homme ? Maintenant tout ce que j’ai dit auparavant c’est le passé et ça n’a plus d’importance… ». Pourtant si, tout avait de l’importance, et non je ne regardais pas un autre, aucun n’avait d’intérêt à mes yeux sauf lui. Oui certains m’avaient dragués mais je ne les voyais même pas, mon amour était pour Grayson et je ne trouvais personne d’autre à aimer mais je n’allais pas lui dire ça moi qui faisait tout pour l’oublier, le suivre. Le devrais-je et pourquoi ? Pour me faire encore du mal. Si je partais avec lui, qui allait rester aux urgences. Une partie de moi voulait partir avec lui pour avoir des informations sur son départ et l’autre voulait rester ici, ne pas se soumettre. « Non, je n’ai plus de temps à perdre avec toi et même si j’en avais j’ai mes patients ici, si tu veux me voir, tu n’as qu’a venir me voir en dehors de l’hôpital… ». Maintenant qu’il m’avait retrouvé il pourrait m’attendre à la sortie de l’hôpital si il voulait vraiment me parler, me glisser une lettre dans l’enveloppe d’une radio, m’écrire un message. Il avait tellement de façon de revenir vers moi plutôt que d’essayer de m’attirer dans un couloir et puis est ce que je voulais vraiment retourner vers lui ? Là était la question et je crois que la réponse était bel et bien non.  

J'ai l'impression que ce n'est pas elle, ce n'est pas la Masha que j'ai laissé il y-a deux ans environ, c'est complètement une autre personne, froide et distante une femme que je ne connais plus finalement. Je m'en veux, j'aurais dû chercher à la joindre, j'aurais dû revenir plus tôt, j'aurais dû lui dire que moi aussi je suis fou d'elle et que je l'aime vraiment plus que n'importe qui. A présent c'est visiblement trop tard pour moi, pour nous. Je suis blessé, triste et brisé et malgré tout je ne dois rien laisser paraître face aux autres et c'est un défi très compliqué a relever pour moi. J'essaie de trouver une excuse pour lui parler, pour la revoir, je lui annonce que si elle le souhaite je pourrais lui donner des nouvelles du garçon une fois tout rentrer dans l'ordre. « Ne te tracasses pas pour cela, je pourrais demander aux infirmières de ton service… » C'est un échec encore une fois. Je me contente simplement d'hocher la tête pour éviter de répondre, après tout qu'est-ce que je pouvais dire de plus ? Elle m'annonce ensuite très froidement que je ne suis plus rien pour elle, j'ai l'impression que tout le monde autour de nous nous dévisages, que nous sommes un spectacle alors que finalement personne ne nous remarque. « Que croyais-tu que j'allais t'attendre sans rien faire ? Sans ne regarder un autre homme ? Maintenant tout ce que j'ai dit auparavant c'est le passé et ça n'a plus d'importance… ». Elle n'avait pas tort, pourquoi m'attendre alors que j'avais fui comme un voleur ce jour-là ? J'avais littéralement brisé le cœur d'une femme et pas n'importe quelle femme puisque c'est celle qui compte le plus pour moi. Je veux lui expliquer les raisons de ce départ justement, peut-être que la vérité changerait tout et surtout sa vision de moi, mais elle ne m'en laisse pas l'occasion et je me sens encore plus démunie. « C'est vraiment pas ce que tu crois, tu ne me laisses même pas une chance de m'expliquer!Tu as quelqu'un d'autre dans ta vie ? » Je refuse de croire ça et je refuse également de croire que le passé n'a plus d'importance, elle ne peut pas me virer comme ça de sa vie, de ses pensées, pas elle. Malgré cette situation je dois continuer mon boulot et je lui demande si elle souhaite m'accompagner, même si au final je connais déjà la réponse je décide tout de même d'essayer. « Non, je n'ai plus de temps à perdre avec toi et même si j'en avais j'ai mes patients ici, si tu veux me voir, tu n'as qu'a venir me voir en dehors de l'hôpital… » Énième refus, décidément aujourd'hui je les collectionne. Je soupire avant de répondre. « Ok très bien ! » Je pars rejoindre mon patient et je continue mon boulot tout en la laissant de son côté s'occupe également de ses patients. La journée se déroule plus ou moins dans le calme pour moi, ce qui me laisse tout mon temps pour réfléchir a comment je vais faire pour lui parler et je trouve que la meilleure des solutions c'est d'attendre la fin de notre service. Cette fin arrive vite et je me précipite dans les vestiaires pour me changer rapidement et me rendre à sur le parking, près de la voiture de Masha au moins là je ne vais pas la louper. Je tourne en rond tout en jouant avec mes doigts, je suis stressé, j'ai mal au ventre et mon cœur commence à s'emballer. Malgré tout je dois tout de même rester calme si je ne veux pas aggraver ma santé puisque je suis encore fragile du don que j'ai fait à ma sœur.
  

Quelqu’un d’autre dans ma vie ? Oui ça aurait pu être possible mais comment coucher avec quelqu’un d’autre, aimer quelqu’un d’autre quand son cœur est déjà pris. Je n’arrivais pas à être avec quelqu’un d’autre même si il ne c’était rien passé avec Grayson. J’avais toujours l’impression qu’il aurait pu se passer quelque chose, qu’on aurait pu être ensemble. Il me demandait si j’avais quelqu’un d’autre dans ma vie et j’avais envie de me venger, après tout ça faisait plusieurs mois que j’avais attendu qu’il revienne vers moi et maintenant qu’il était là, je pouvais bien le faire souffrir un peu n’est ce pas ? « Oui j’ai quelqu’un d’autre, il s’appelle Peter, c’est l’interne de médecine général… ». Bon il ne connait pas tout les internes de médecine, et puis je suis sûre que le blond du dernier étage s’appelle bien Peter alors il peut très bien être mon nouveau copain. En théorie, bien sûr, en pratique je n’ai eu que quelques flirts mais rien de sérieux car je ne pouvais pas passer à autre chose après Grayson. « Non ta chance tu l’as eu, tu l’as laissé filé, maintenant c’est fini… ». Je ne voulais plus le voir, plus lui parler même. Et je venais lui dire que je prendrais des nouvelles via l’infirmière du service. La journée se poursuivit et il y avait beaucoup de patient qui venait suite à l’accident. Je m’occupais tous d’eux et la journée se faisait longue, douze heures de garde c’était énorme. Après avoir fait des transmissions à mes collègues de la nuit des quelques patients qui restaient je prenais ma douche et je remettais la tenue que j’avais mis ce matin et que je n’avais pas salit. J’allais prendre ma voiture et retrouver ma sœur, j’espérais qu’elle n’avait pas encore fait de bêtise et qu’elle avait fait tout ses devoirs, je n’avais pas envie de me prendre la tête avec les bêtises qu’elle allait me dire encore…Alors que je suis sur le parking je vois une personne tourné et viré, je me demande ce que fais cette personne dans le noir depuis des dizaines de minutes sans doute. Je me demande qui c’est mais je ne vais pas aller à sa rencontre, je ne suis pas la gardienne des lieux. Je m’approche de ma voiture, l’ouvre avec la clé et je vois que le jeune homme se rapproche de mon véhicule. Veut-il me parler encore une fois ? Je ne comprends pas. Cela fait des mois qu’on ne c’est pas vu et là dans une seule et même journée, il insiste. Waouh, je ne sais pas trop quoi lui dire. Je le regarde avant de lui faire une phrase strictement professionnelle : « J’ai eu l’infirmière de la traumatologie, apparament le petit allait mieux, merci de t’en être occupé ». J’ouvre la porte de la voiture et monte à l’intérieur, il fait assez froid, je n’ai pas envie de me geler dehors mais lui, il reste là, il ne veut pas partir où il veut absolument me dire ce qu’il venait me dire. « Monte dans la voiture, je ne veux pas attraper froid…Je ne te donnerais pas des années alors tu as dix minutes pour me dire ce que tu dois me dire, ensuite tu sortiras de la voiture et fin de l’histoire… ». Oui, je ne voulais pas baisser la garde, faire la fille sensible et gentille comme avant, je voulais qu’il voit que j’ai changé, que j’ai une carapace maintenant, que les choses sont différentes. Que c’est moi la reine, moi qui peut lui dire non, que lui il ne peut plus dire grand-chose à présent…   

J'ose lui poser la question dont j'appréhende totalement la réponse. Je lui demande si elle a quelqu'un dans sa vie. J'espère de tout cœur que la réponse va être négative, oui je suis un égoïste, mais je suis amoureux de cette fille et je n'ai pas envie de me battre contre quelqu'un ou de souffrir en silence, bien que c'est exactement ce que j'ai fait subir à cette demoiselle malgré moi. Je sais que je dois lui dire, qu'avec la vérité elle ne me verra plus comme le dernier des salopards, qu'elle comprendra forcément et que les choses rentreront dans l'ordre petit à petit. « Oui j'ai quelqu'un d'autre, il s'appelle Peter, c'est l'interne de médecine général… » Mon sang se glace littéralement et j'ai même l'impression que mon cœur s'arrête de battre d'un seul coup. Comment est-ce possible ? Je n'arrive même pas à y croire tant je trouve ça absurde. Elle n'est pas comme ça. Pas elle. Je ne réponds même pas, je me contente simplement d'hausser les sourcilles et d'avaler difficilement ma salive au point presque de m'étouffer. « Non ta chance tu l'as eu, tu l'as laissé filé, maintenant c'est fini… » Elle n'a jamais été aussi froide avec moi, aussi arrogante même c'est une première et cela m'étonne vraiment de sa part. J'en reste bouche bée. Heureusement pour moi, l'enfant dont je dois m'occuper me sort de cet enfer et c'est à ce moment-là que je quitte Masha pour partir faire mon boulot d'interne. Malgré tout, cette histoire reste dans un coin de ma tête et durant tout mon service, je me retrouve à dévisager tous les autres internes que je croise dans cet hôpital et à me demander qui est bien ce Peter. L'hôpital est grand et je ne connais pas toutes les promotions. J'imagine ce Peter grand blond les yeux bleus et musclé je ne sais pas trop, finalement, je l'imagine être tout mon contraire puisque visiblement je suis devenu le pire cauchemar de Masha. Les heures passent et heureusement le service se termine. Je suis bien décidé à lui parler, je ne peux pas faire durer cette situation, tant pis si tout ce termine ce soir au final rien n'a commencé. Je tiens vraiment à ce qu'elle sache la vérité, qu'elle sache que je ne suis pas partie par plaisir, mais plus par devoir dans un sens. Que je ne l'ai pas oublié et que je ne me suis pas amusé avec d'autre femme non. Je veux mettre mon côté arrogant par moment de côté et montré mon vrai visage, celui qu'elle à toujours connue finalement. Je fais les cent pas jusqu'au moment ou je la retrouve près de sa voiture. « J'ai eu l'infirmière de la traumatologie, apparament le petit allait mieux, merci de t'en être occupé » Je secoue négativement la tête puisque ce n'est pas pour ça que je suis venu. « C'est pas ça. » Oui heureusement tout de même l'enfant va mieux et à même retrouver sa famille, seulement pour moi rien est rentré dans l'ordre. Elle m'ignore de nouveau complètement puisqu'elle entre dans sa voiture. « Monte dans la voiture, je ne veux pas attraper froid…Je ne te donnerais pas des années alors tu as dix minutes pour me dire ce que tu dois me dire, ensuite tu sortiras de la voiture et fin de l'histoire… » Une nouvelle fois je suis surpris par ce comportement, elle a vraiment changé ou bien c'est moi qui l'ai changé. Je ne me fais pas prier deux fois et je monte dans sa voiture en ressentant déjà les premières douleurs. Je soupire et décide de prendre mon courage à deux mains, c'est maintenant ou jamais. « Bon, arrête de faire ta mauvaise tête ! Tu as tous les droits de m'en vouloir je sais, tu peux même me traiter de tous les noms si tu souhaites, mais laisse-moi t'expliquer avant ! Si je suis parti le jour où tu m'as avoué tes sentiments c'est pas parce que j'ai eu peur non, c'est parce que au même moments mes parents me signalaient que ma sœur était entre la vie et la mort. » Mes mains tremble et j'ai encore énormément de mal pour en parler, mais je lui dois toute l'histoire. « J'étais le seul à pouvoir la sauver alors je suis partie le plus vite possible et j'ai fait ce don de moelle osseuse. » J'ai terminé, maintenant je sais que ça passe ou ça casse. Je fixe devant moi, la main sur sa portière prêt a sortir puisque c'est ce qu'elle veut.
  

Pourquoi j’avais inventé Peter, pourquoi je m’étais mise toute seule dans une pagaille infernale. Un jour, il finirait bien par savoir que Peter n’existait pas quoi que… Je trouverais peut être quelqu’un pour m’aider. Un beau garçon qui avait toujours eu envie de me mettre dans son lit m’aiderait sans doute, après tout j’étais une fille plutôt jolie et je savais bien que plusieurs internes me regardaient avec envie. En sortant du parking, je n’avais pas envie de voir Grayson mais c’était plus fort que lui, il fallait qu’il soit là…Oui cela m’énervait. J’avais pensé à lui, j’avais été mal, j’avais pleuré et maintenant deux ans plus tard il revenait comme si de rien n’était. Je ne devais pas être gentille, je ne devais pas être comme j’étais avant. Je voulais qu’il comprenne qu’il m’avait vraiment fait du mal. Que je l’avais attendu, qu’il n’était pas revenu. A un moment j’avais l’impression qu’il était le seul qui pouvait me sauver mais il avait fuit sans aucune explication. Il me disait que j’avais raison de lui en vouloir, encore heureux, il pensait qu’après avoir dit mes sentiments et qu’il n’est rien répondu. Qu’ils ne les partagent pas je pouvais le comprendre mais là, ça avait été silence radio. Je sursautais quand il me disait que sa sœur était entre la vie et la mort, je pensais à ma propre sœur qui était tout ce qui me restait et ça me faisait mal rien que d’imaginer ma petite Oxanna dans la même situation. Et je ne me voyais pas quoi répondre à part lui dire : « Je suis désolé pour toi, sincèrement. Ta petite sœur ne méritait pas ça et j’espère de tout cœur qu’elle va mieux… ». J’avais envie d’ajouter que moi non plus je ne méritais pas ça, que j’avais pas demandé de me faire briser le cœur, que j’aurais voulu au moins qu’il soit sincère, un message avant de partir pour me dire qu’il n’avait pas les mêmes sentiments que moi et j’aurais compris. Mais son silence m’avait fait espérer, pleurer….Je voudrais tellement qu’il ressente ce que j’ai ressenti juste cinq minutes, voir qu’il peut souffrir. Mais Grayson ne souffre pas, non, il ne doit aimer personne. Il aime juste coucher avec différentes filles. Je lui en voulais pour ça. « Tu as du être très fatigué et hospitalisé et je sais bien que tu n’aurais pas voulu de moi pour te tenir la main mais…Un message pour me le dire aurait été plus correcte tout de même… ». Mais ma vie avait repris son cours, toujours aussi difficile et j’avais arrête mes illusions et mes rêves d’amour où Grayson était mon prince charmant. Rien que de penser à la bêtise de mes sentiments me donnait envie de pleurer, je voulais qu’il ait mal comme j’avais mal, il ne pouvait pas revenir comme ça et me faire autant souffrir, c’était pas possible : « C’est la saint valentin, j’ai prévu une super soirée pour mon amoureux, je me doute que toi tu vas aller dans un bar et ne pas finir la nuit seul, tu as raison d’en profiter… ». Au fond de moi, je me meurs de dire ça, l’imaginer dans les bras d’une autre ça me tue encore aujourd’hui, même si je sais qu’il s’en fou de moi et bien ça arrive toujours à me faire autant mal. J’ai envie d’hurler, mes yeux commencent à devenir humides mais il ne doit pas le voir : « Maintenant je veux que tu partes Grayson… ». Une minute plus tard je crois que je me mettrais à pleurer alors il faut vraiment qu’il parte de suite.    

C'est l'heure de vérité et c'est le moment ou jamais pour moi de tout expliquer à Masha. Je sais qu'il n'y-a que deux possibilités à cette explication ; soit elle m'écoute, essaie de comprendre et les choses rentreront dans l'ordre petit à petit. Soit, elle ne me laisse pas finir, me vire de sa voiture et ne me reparle plus jamais. Je préfère évidemment de loin la première option, mais j'ai tout de même des doutes, j'ai quand même fait le mort pendant deux ans et même si je ne suis pas partie pour le plaisir ça elle l'ignorais complètement. Je prends mon courage à deux mains et lui explique que je suis partie car au moment ou elle m'expliquais avoir des sentiments pour moi, mes parents m'annonçaient la maladie de ma sœur. « Je suis désolé pour toi, sincèrement. Ta petite sœur ne méritait pas ça et j'espère de tout cœur qu'elle va mieux… » Je ne sais toujours pas comment elle le prend, même si je sais que dans sa phrase elle est sincère, elle aussi à une sœur et je suis sûr et certain qu'elle me comprend très bien. « Oui tout rentre dans l'ordre petit à petit avec la greffe. C'est long, mais ça fonctionne. » Plus je lui parle et plus je me sens soulager, finalement je porte ce poids depuis un moment et c'est aussi la première fois que j'en parle à quelqu'un alors finalement, oui je me sens mieux dans un sens. « Tu as du être très fatigué et hospitalisé et je sais bien que tu n'aurais pas voulu de moi pour te tenir la main mais…Un message pour me le dire aurait été plus correcte tout de même… ». Elle à de nouveau raison et j'aurais tellement aimé qu'elle soit là, malgré tout. J'assume mes erreurs. « Je sais et tu as totalement raison. » Je baisse la tête, toujours aussi honteux de moi et je sais que je n'ai pas d'excuse. Je rajoute tout de même en relevant la tête et en la regardant. « J'aurais aimé que tu me tiennes la main oui, mais tu m'aurais vu au plus bas ... » Ma fierté aussi, encore et toujours cette fierté de mâle qui finalement faisait plus de dégât qu'autre chose. « C'est la saint valentin, j'ai prévu une super soirée pour mon amoureux, je me doute que toi tu vas aller dans un bar et ne pas finir la nuit seul, tu as raison d'en profiter… » Mon souffle se coupe de nouveau et je n'arrive toujours pas a y croire. « Arrête avec ça tu veux ! Tu crois que pendant la maladie j'ai eu le temps et l'envie d'aller m'envoyer en l'air avec la première venue ? Tu crois vraiment que j'ai eu la tête à ça ? La seule femme dont j'avais envie c'était toi Masha ! » Je sens la colère monter en moi rien qu'à imaginer MA princesse dans les bras d'un autre. « Maintenant je veux que tu partes Grayson… » Je fronce les sourcilles toujours en la regardant. « Bordel mais c'est toi et seulement Masha depuis le début ! Oui je suis un abruti je le sais, oui j'avais trop de fierté pour le dire, mais voilà maintenant c'est dit ! » Je reprends une nouvelle fois mes affaires et m'apprête à sortir de la voiture.
  

Lorsqu’il parlait de sa sœur bien sûr j’imaginais Oxana à la place de sa sœur et je ne pouvais imaginer qui lui arrive malheur. Oxana était ma petit sœur et je l’avais élevé, elle était presque comme ma fille finalement, plus qu’une sœur. Je comprenais son absence, son mal être oui, mais m’envoyer un message ce n’était pas si compliqué et malgré toutes les bonnes raisons qu’il me donnait, je n’arrivais pas à lui trouver d’excuse. Je n’arrivais pas à lui pardonner, il m’avait sans doute trop fait souffrir. J’avais encore mal et ça n’était pas prêt d’être terminé. Ma voix était sincère, mon sourire heureux, car quelque part si sa sœur était heureuse et bien portante et bien il avait raison de partir du jour au lendemain, si il avait sauvé la vie de sa sœur : « Je suis heureuse pour elle vraiment… ». Comme j’aurais voulu la voir, l’épauler elle aussi, oui, je ne la connais pas et alors ? J’aurais pu m’occuper de Grayson et d’elle, de tous les deux pendant des mois s’il le fallait. Il avait préféré me mettre de côté. Il me répondait simplement qu’il était au plus mal, et moi alors n’étais je pas au plus mal ? Il ne savait pas dans quel état j’étais. J’allais juste à l’hôpital. J’avais la boule au ventre. Je refusais même de manger. « Et moi, je n’étais pas au plus bas ? J’avais une telle souffrance dans mon cœur…Je n’avais jamais eu ce sentiment, je t’écrivais, tu ne répondais pas. Je voulais juste entendre ta voix, un son et ça m’aurait remonté le moral. En plus de souffrir la non réciprocité de mes sentiments, ton absence était de plus en plus douloureuse. J’attendais tous les minutes un message de ta part, à chaque fois que mon téléphone sonnait je voulais que ça soit toi à l’autre bout du fil, à chaque fois que j’avais une notification facebook je voulais que tu aies fait une déclaration sur mon mur, à chaque fois que je posais un pied par terre je voulais que ce soit pour aller te voir, à chaque fois que j’avais une lettre je voulais que ce soit une déclaration d’amour...mais au bout d’un moment, j’ai compris que tu ne m’aimais pas car on ne peut pas infliger une telle souffrance aux gens qu’on aime, même d’amitié. Ce que tu me faisais n’était pas humain et je m’en suis demandais si tu étais un être humain… ». Il me mentait encore et je sentais des larmes coulaient mais j’avais tellement pleuré à cause de lui qu’aucun liquide ne sortait de mes joues, non, tout cela était intérieur et ça faisait encore plus mal que de vrais larmes. Il me mentait de nouveau, je savais très bien, oui, j’avais entendu des bruits de couloirs. Tout ce sait dans les hôpitaux, il ne devait pas en douter. Pourquoi me mentir encore ? Je n’avais pas assez souffert : « Tu n’es plus malade et je sais par des rumeurs que tu dragues les infirmières et les autres docteurs, tu as raison, on ne peut rien te refuser, on tombe amoureux de toi-même lorsqu’on lutte de toutes ses forces et personne ne peut te repousser, tu aurais tord de t’en priver… ». Je le savais, combien de fois j’ai voulu lutter contre mes sentiments mais ça ne se passe pas comme ça. J’arrive à douter quand il me dit que c’est moi depuis le début mais maintenant je ne le crois plus, c’est trop tard, c’est le passé est-il sincère ? « Je ne sais même pas si ce que tu dis est vrai, de toute façon je te l’ai déjà dit, j’ai trouvé quelqu’un d’autre. Tu m’as assez fait souffrir pour briser ma vie Grayson alors pars s’il te plait… ». Je soupire avant de déverrouiller les portes en attendant qu’il s’en aille.   

« Je suis heureuse pour elle vraiment… » Me répond-elle lorsque je lui annonce que oui, aujourd'hui elle va bien, un soulagement pour toute la famille. Je sais qu'elle est sincère dans ses propos, je sais aussi que si je l'avais mise au courant elle se serait précipitée à mon chevet et aussi celui de ma famille, mais je ne me sentais pas prêt à ce moment-là. J'avais peur, oui peur de la faire fuir avec ma famille peut-être, peur de m'engager dans une vie de couple et de ne pas savoir être à la hauteur, je ne sais pas. Je me contente simplement de sourire à cette réponse là, j'essaie aussi d'éviter son regard. Masha, m'accuse alors, en quelque sorte, d'être allé voir ailleurs pendant mon absence. Évidemment c'est faux je n'avais pas la tête à ça et puis quoi qu'il en soit elle seule était dans ma tête, même si j'avais tenté de me persuader du contraire. C'est alors qu'elle reprend la parole. « Et moi, je n'étais pas au plus bas ? J'avais une telle souffrance dans mon cœur…Je n'avais jamais eu ce sentiment, je t'écrivais, tu ne répondais pas. Je voulais juste entendre ta voix, un son et ça m'aurait remonté le moral. En plus de souffrir la non réciprocité de mes sentiments, ton absence était de plus en plus douloureuse. J'attendais tous les minutes un message de ta part, à chaque fois que mon téléphone sonnait je voulais que ça soit toi à l'autre bout du fil, à chaque fois que j'avais une notification facebook je voulais que tu aies fait une déclaration sur mon mur, à chaque fois que je posais un pied par terre je voulais que ce soit pour aller te voir, à chaque fois que j'avais une lettre je voulais que ce soit une déclaration d'amour...mais au bout d'un moment, j'ai compris que tu ne m'aimais pas car on ne peut pas infliger une telle souffrance aux gens qu'on aime, même d'amitié. Ce que tu me faisais n'était pas humain et je m'en suis demandais si tu étais un être humain… » Il est vrai que j'ignorais cette souffrance, je pensais simplement qu'elle était passée à autre chose comme avec son Peter justement, visiblement j'ai plus fait de mal que de bien autour de moi, même si j'ai fini par sauver la vie de ma sœur. J'avale difficilement ma salive et la regarde, triste et au bord des larmes. Qu'est-ce que je peux rajouter de plus ? Un je t'aime ? Elle me mettrait probablement une gifle. « Je … Je suis désolé. » C'est complètement nul comme phrase et pourtant je le suis vraiment. J'ai beau lui assurer que je ne vois personne d'autre et que je ne m'envoie en l'air avec personne, elle ne veut pas me croire. « Tu n'es plus malade et je sais par des rumeurs que tu dragues les infirmières et les autres docteurs, tu as raison, on ne peut rien te refuser, on tombe amoureux de toi-même lorsqu'on lutte de toutes ses forces et personne ne peut te repousser, tu aurais tord de t'en priver… » Je pose mes deux mains sur ma tête et la secoue négativement. Oui c'est vrai j'ai un passé plutôt de coureur de jupons, mais depuis ma rencontre avec Masha tout à changer. « Et tu préfères écouter les bruits de couloir ? » Comment lui faire entendre que non, j'ai couché avec personne, ni même draguer depuis mon retour. « Je ne sais même pas si ce que tu dis est vrai, de toute façon je te l'ai déjà dit, j'ai trouvé quelqu'un d'autre. Tu m'as assez fait souffrir pour briser ma vie Grayson alors pars s'il te plaît… » J'ai tout perdu ! Je me retourne alors vers elle, une dernière fois probablement. « Je t'aime ! » Lui dis-je en toute sincérité et en lui volant un baiser, avant de peut-être, disparaître de sa vie.
  

Il est désolé, il croit que cela va suffire ? Que ça va effacer les nombreux mois où j’étais mal, que je vais tout oublier ? Il croit qu’il va s’en tirer comme ça, parce qu’il est beau qu’il a le droit de me mettre au plus mal. Comme ça, de revenir, de dire qu’il est désolé et que tout reparte comme avant. Mais moi je sais bien que tout cela est impossible, j’ai l’impression que nous avons tout perdu de notre complicité, de nos sentiments. Je m’en veux tellement car rien n’a disparu de mon côté mais c’est trop facile de revenir du jour au lendemain et de dire que tout va bien se passer, moi je n’en peux plus : « Tu crois que ça va suffire d’être désolé…Revenir des années plus tard et faire comme si de rien n’était en disant ‘je suis désole’ et bien non…Ce qui est passé et passé, ça ne compte plus maintenant ! ». Je m’en veux car au final ce n’est pas vrai, j’ai toujours des sentiments pour lui et j’en aurais sans doute toujours. J’ai envie de pleurer mais je dois contenir mes larmes, d’autant plus que je vois qu’il est très ému. Finalement mon discours l’a peut être touché plus que je ne le pensais. Mais j’ai l’impression toujours qu’il joue la comédie. Je hoche la tête quand il me demande si je préfère écouter des bruits de couloir. « Je n’avais pas de nouvelles de toi, avais-je d’autres choix que d’écouter ces bruits de couloir comme tu les appelles… ». Il me fait ensuite une sorte de révélation et je crois tomber des nues. Il m’aime. QUOI ? J’ai envie de rire, d’ailleurs je pouffe légèrement et discrètement. Ah non, je ne me moque pas de lui, je pense qu’il n’est tout simplement pas sincère. Comment peut-il m’aimer et m’avoir fait autant de mal ? M’avoir laissé dans l’ignorance ? M’avoir fait autant de mal pour me sortir qu’il m’aime mais non…Mais ce n’est pas possible, je rêve ou bien alors c’est un cauchemar. Tout cela m’énerve au plus haut point. Et voilà qu’il m’embrasse non mais c’est une blague ? Il me fait une déclaration et il m’embrasse. Pourquoi au juste alors que je viens de lui dire que j’ai un autre mec ? Pour briser ma vie une fois de plus, me faire perdre ce que j’ai finit par construire sans lui. Non mais cette fois si ça va trop loin. Oui je voudrais savourer ce baiser et que ses lèvres soient les dernières sur lesquelles je poserais les miennes, mais là c’est juste un manque de respect. Je reprends mes esprits avant de lui dire : « Maintenant tu dégages, je veux plus te revoir, et si on se croise à l’hôpital t’as intérêt à baisser la tête. Tu veux mon malheur c’est ça ? Brisé ma vie ? Tu y es déjà arrivé…Adieu… ». Je le pousse pour qu’il sorte de la voiture et je verrouille les portes avant de démarrer à toute vitesse, pleurant toutes les larmes de mon corps.