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 # 53 - If you could see me now - BLAKIEL

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# 53 - If you could see me now - BLAKIEL Empty
Message(#) Sujet: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptyLun 2 Mai 2016 - 1:24


IF YOU COULD SEE ME NOW.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



Accoudé à la balustrade de ma terrasse je regarde la vie s’agiter dans la ruelle que surplombe mon loft.  « Mon chéri, tu manges bien au moins ? » Je ris au téléphone en entendant ma grand-mère s’inquiéter pour moi. Elle qui avait l’habitude de cuisiner tous les jours pour moi, pour me préparer de bons petits plats, ça a été très dur pour elle lorsque je suis parti du domicile familial. Plus de plats pour deux, plus de longues heures derrières les fourneaux, plus de courses interminables et de paniers lourds. Je savais que ça lui avait brisé le coeur alors chaque semaine, je venais, deux à trois fois, manger avec elle le midi. Sans compter toutes les visites que je lui faisais. Grams avait besoin de ma présence, elle vieillissait et elle avait besoin de moi.  »Grams … t’en fais pas, je cuisine quand même. Tu m’as tout appris, mais c’est vraiment pas aussi bon que ce que tu me fais. » Elle pouffe dans le téléphone et j’entends elle se déplace, sa canne frappant le sol à un rythme lent. Elle expulse l’air de ses poumons et s’asseyant lourdement sur son canapé puis allume la télé. Pile à l’heure. Le générique de sa télé novela résonne dans mes oreilles.  « Bien sur que c’est moi qui t’ai tout appris ! Bon et Blake, comment va-t-elle ? » Ma grand-mère est la seule personne à être au courant de ma relation avec Blake. Je ne pouvais pas lui cacher. Je ne pouvais rien lui cacher, elle savait tout de moi, toute ma vie. Elle avait été si triste lorsque nous nous étions séparés lorsque nous étions ados, alors quand je lui avais annoncé que je l’avais retrouvée et que nous voulions être ensemble, elle avait sauté au plafond, comme si c’était le plus beau jour de sa vie. Ma grand-mère était persuadée que Blake et moi étions faits l’un pour l’autre - je partageais d’ailleurs son avis. Mais ça allait au delà du désir de voir son petit fils casé avec une fille parfaite. Elle sentait que nos âmes et nos corps s’appelaient sans cesse.  « Elle va bien. Enfin, comme une fille qui sort en cachette avec une rock star j’imagine. Je l’emmène au restaurant ce soir, enfin, je vais essayer de l’emmener au resto’, j’voulais que ce soit une surprise, mais il va surement falloir que je trouve une manière de passer incognito… » Ma grand-mère approuve avec un grognement.  « Je suis si fière de toi Kellan, mon grand garçon… J’espère tellement que tout ira mieux maintenant avec Blake… » Ma grand-mère est la seule personne à m’appeler par mon second prénom, celui de mon grand-père, le mari de grams.  « J’essaie grams. J’essaie de faire du mieux que je peux, pour elle. Je veux pas la décevoir… » elle gronde dans le téléphone, je sais qu’elle n’aime pas quand je dis que je ne suis pas à la hauteur. Mais c’est la vérité, je ne peux pas être ce que Blake rêvait d’avoir. Je reprends ma cigarette posée dans le cendrier et tire une longue latte, en silence. Grand-mère déteste le fait que je fume. Mais c’est une addiction que je trimbale depuis mes quatorze ans. Alors qu’elle inspire, prête à me répondre - et à me passer une brasse au passage - mon téléphone se met de nouveau à vibrer. Je l’écarte de mon oreille. Un double appel.  « Grams, j’ai un double appel, je te rappelle juste après Ok. » elle m’embrasse et je raccroche rapidement pour intercepter l’appel.

 « Monsieur Bridgestone ? » La voix est froide, distante. La femme qui me parle n’est ni amicale, ni agressive, juste sobre. Comme si aucune émotion ne devait transparaitre.  « Oui c’est moi même ! » Je réponds, un peu sur la défensive. Qu’est-ce-qu’elle me veut ? Elle prend sa respiration. Et soudain mon coeur se sert. Comme si, dans cette inspiration, je sens toute la douleur que ses mots vont me causer.  « Docteur Mills du St Vincent’s hospital. » Elle prend son temps et j’ai envie de mourir.  « Vous avez demandé à être le premier avertit si … Toutes mes condoléances Monsieur Bridgestone, Jason Bromberg est décédé. » Mon coeur cesse de battre, je le sens ralentir dans ma poitrine, je sens mes poumons se vider de leur air, se comprimer et j’ai l’impression d’être asphyxié, je suffoque. Je grogne quelque chose dans le téléphone avant de raccrocher, enfin je crois. La douleur est insoutenable. Comme si on m’éviscérai alors que je suis encore conscient. Tout mon être me brûle. Des points noirs dansent devant mes yeux. Je n’ai plus conscience de rien, comme si je rêvais. Ou je cauchemardais.

L’inconscience, quoi de mieux pour faire le vide, ne pas se rendre compte de ce qu’il y a autour de nous ? Les effluves de Whisky me piquent le nez. J’ai mal. Si mal de partout. Mon corps entier est douloureux. Ma tête. J’ouvre un oeil. Où suis-je ? Je tourne légèrement la tête. Tout tourne. Tout est différent, sombre. Le sol est froid sous mon torse dénudé. Mais la fraicheur sur ma joue me fait un bien fou. Je me relève, chancelant. Je ne tiens plus debout. La bouteille vide roule à mes pieds. Il me semblait qu’elle était pratiquement pleine quand je l’avais prise. Je ne sais plus. Je suis incapable de savoir. Je suis perdu. J’ai mal. J’attrape mon téléphone en évitant de tomber. Et compose un message, rapidement, à Blake. Je lui demande de venir. Ou je lui ordonne. Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que je veux qu’elle soit là. J’a besoin d’elle près de moi.

Puis mon casque, posé sur la table, attire mon regard. Je tangue. Je ne tiens plus debout mais je trouve le moyen d’arriver jusqu’à lui. Mes jambes ne me portent plus, mais je sais que ma moto pourra le faire, elle. Je ne sais plus ce que je fais. Je perds la notion du temps. J’ai besoin de prendre l’air. L’air frais, la vitesse. J’enfile ma veste en cuir sans prendre le temps de mettre un tee-shirt et de toute façon, mettre un tee-shirt, pour quoi faire ? C’est inutile. Je veux juste prendre l’air et la voir. Je veux la voir. Juste elle. J’ai besoin d’elle, c’est tout ce que je sais, ce que je peux comprendre. Je descends les escaliers en courant, je trébuche de nombreuses fois, je crois, et me frappe contre le mur, de nombreuses fois … je crois. Arrivé devant ma moto, j’envoie un nouveau message à Blake en lui disant que c’est moi qui viens. Elle habite au bout de la rue, trop long à pieds. Besoin de prendre la moto. Sentir l’air fouetter mon corps.

J’arrive rapidement devant chez elle, je trébuche, je chancèle, je zigzag. Je vois trouble, flou, les objets se tordent devant mes yeux. En quelques minutes, je suis devant la porte de l’appartement de Blake, et je frappe lourdement, calé contre le chambranle de la porte, j’attends qu’elle m’ouvre, oubliant toute cette peine et cette douleur qui afflue en moi, par vague.



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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptyLun 2 Mai 2016 - 3:15


IF YOU COULD SEE ME NOW.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



« Dis, t’as envie qu’on passe la soirée ensemble? Je meurs d’envie de regarder des films toute la nuit, et de m’empiffrer de popcorn et de chocolat. Je pourrais venir chez toi? » Blake baisse le regard vers sa tasse de café, mordillant instinctivement sa lèvre inférieure. Elle est avec Leah, l’une de ses meilleures copines, pour le brunch. Normalement, elle accepterait avec plaisir : elle adore ce genre de moment passé avec son amie, et les occasions se font trop rares avec leurs trains de vie respectifs. Mais ce soir, elle a prévu de voir Zekh. Ou plutôt, il lui a annoncé qu’il avait une surprise pour elle, et de lui réserver sa soirée. Elle a bien tenté d’en apprendre un peu plus, mais il lui a seulement mentionné de se faire belle – en précisant qu’elle l’était toujours, peu importe ce qu’elle portait – et qu’elle en apprendrait davantage lorsqu’elle viendrait le retrouver en fin d’après midi. Ainsi, il lui était impossible de passer la soirée avec Leah. Mais comment justifier un énième refus? Dernièrement, tous ses moments libres, elle les passait avec Zekh. Elle n’arrivait pas à se lasser de lui, au contraire! Dès qu’elle le quittait, elle ne vivait plus que dans l’attente du moment où elle le retrouverait. C’était mauvais – très mauvais. Elle s’attachait de plus en plus, et pire encore, elle devenait carrément dépendante de lui. Mais elle n’arrivait pas à le regretter. « Désolée, je suis prise ce soir. Peut-être la semaine prochaine? » Elle sent bien le regard inquisiteur de son amie posé sur elle, et Blake serre un peu des mâchoires, espérant qu’elle n’aura pas droit à un interrogatoire en règles. Même si elle est très douée pour le mensonge – après tout, elle est actrice – elle déteste cacher quelque chose à Leah.

Par chance, son amie ne semble pas dans une humeur particulièrement curieuse, et leur moment se déroule sans anicroche. Blake rentre assez tôt chez elle, en début d’après midi, et même si elle devrait passer sous la douche, elle s’affale sur son fauteuil pour regarder une série. Elle somnole à moitié lorsque son portable vibre, et sourit en voyant le message de Zekh. Viens! Un seul mot, qui sonne comme un ordre. A-t-elle mal compris?! Elle prévoyait se rendre chez lui vers dix-sept heures, elle n’est pas prête du tout. Elle s’apprête à lui écrire qu’elle y sera d’ici une heure, mais un deuxième message apparaît. J’viens. Elle serre les lèvres, et se lève d’un bond, évaluant son reflet dans le miroir. Vu le brunch de ce matin, elle est assez bien habillée, portant une petite robe soleil. Ses cheveux sont attachés dans un chignon improvisé, et elle est un peu maquillée. Elle aurait bien aimé porter quelque chose d’un peu plus distingué pour la surprise que lui réserve Zekh, mais au moins, elle n’est pas complètement horrible. Elle se demande d’ailleurs si elle a le temps de passer de nouveaux vêtements, ou si elle devrait simplement attendre qu’il soit là pour qu’il l’aide à choisir. Après tout, n’ayant aucune idée du genre de soirée qu’ils vont passer, elle ne pourrait pas nécessairement faire un bon choix parmi ses fringues. Et de toute manière, il y a de bonnes chances que ses propres vêtements trouvent rapidement le chemin du sol de sa chambre lorsque Zekh y sera… Cette pensée lui arrache un sourire, et elle sent une chaleur se dégager dans son bas ventre. Elle est complètement accro à lui, tant mentalement que physiquement. Il ne faut que quelques minutes avant que de lourds coups se fassent entendre contre sa porte, et Blake s’empresse d’ouvrir, affichant un large sourire sur ses lèvres.

Son sourire se crispe bien rapidement lorsqu’elle remarque l’allure générale d’Ezékhiel : yeux vitreux et rougis, posture délabrée, et ce relent d’alcool qui empeste… Elle remarque la moto garée devant son appartement, et ses yeux se font ronds alors que son sourire disparaît définitivement. « Tu as conduis dans cet état?! » Elle hurle presque, arrachant les clés de la main de Zekh pour les jeter sur la petite table près de la porte d’entrée. Il aurait pu se tuer, pauvre idiot! S'il fallait qu'il lui arrive quelque chose... Comment pourrait-elle survivre, s'il devait s'écraser comme un idiot alors qu'il conduit sa moto en état d'ébriété? Il a pensé à elle, lorsqu'il a enfilé sa bécane?! Elle voudrait le frapper, lui faire comprendre qu'il n'a pas le droit d'être aussi insouciant. Lui faire comprendre qu'elle ne peut plus vivre sans lui, et qu'il n'a pas le droit de prendre de tels risques. Elle lève de nouveau le visage vers lui, prête à demander des explications sur son état, mais elle remarque aussitôt que quelque chose cloche. Zekh a l’alcool joyeux, et même s’il lui arrive parfois de déraper et de se laisser submerger par la colère lorsqu’il est en état d’ébriété, il n’est pas du genre à agir aussi stupidement. Et, surtout, il n’est pas du genre à afficher ces traits empreints de douleur, de désespoir. « Zekh..? » Elle sait que quelque chose ne va pas. Elle glisse doucement sa main dans la sienne, l’attire vers l’intérieur, referme la porte derrière lui. Et elle le regarde, toute trace de colère ayant déserté ses traits. Son regard est curieux, évidemment, mais également brillant d’inquiétude, même de peur. Qu’a-t-il donc pu se passer pour qu’il se mette dans un état pareil? Sa main libre vient trouver son visage, écarte quelques mèches de cheveux qui tombent sur ses yeux. « Qu’est-ce qui se passe? » Sa voix n’est qu’un murmure, alors que son regard est plus inquiet que jamais.



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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptyLun 2 Mai 2016 - 14:05


IF YOU COULD SEE ME NOW.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



Blake ouvre rapidement la porte. Affalé contre le mur je ne remarque pas son air heureux qui se transforme peu à peu lorsqu’elle me regarde. Tout ce que j’entends, c’est son air qui me semble furieux. Elle m’arrache les clés des mains, comme si ça allait changer quelque chose. J’ai conduis ma moto alors que je n’ai plus conscience de ce qu’il y a autour de moi… Comme Jay, avec sa voiture, quelques mois plus tôt. Mon coeur tambourine dans ma poitrine. Je suffoque.  Blake est furieuse. Je ne l’ai jamais vue comme ça, enfin je crois. Non. Je l’ai déjà vue dans cet état, il y a une dizaine d’année. « Tu as conduis dans cet état ?! » Je hausse les épaules, je sais pas quoi dire. Je suis même pas sur de savoir encore aligner deux mots correctement. Son regard inquisiteur me détaille tandis que je peine à rester debout sans vaciller. Soudain, ses traits me semblent moins durs, comme si elle se détendait ou tout du moins, comme si elle oubliait doucement la rage dans laquelle elle se trouvait quelques secondes plus tôt. « Zekh…? » Son ton est inquiète et ça m’énerve. J’veux pas l’inquiéter et j’veux pas qu’elle me prenne en pitié. Je me décolle du mur pour me remettre debout sur mes deux jambes en coton. Je ne la regarde pas, je veux pas voir l’inquiétude se peindre sur ses traits fins. Elle glisse une main jusqu’à mon visage et replace une mèche en arrière, dégageant mon visage. J’ai chaud. Je suis à fleur de peau. Comme si mon corps était brûlé en dixième degré, comme s’il n’était que cloques et chair mise à vif. Je tressaille lorsque sa paume touche la peau rugueuse de ma joue, je n’ai pas eu le temps de me raser. Tout est arrivé trop vite. Cette soirée devait être fantastique. Cette soirée devait être pour elle. Mais je m’écarte d’elle. Je ne supporte pas d’être touché, comme avant, comme vingt ans en arrière. J’ai l’impression que la passé me rattrape. Je frissonne violemment. « Qu’est-ce qui se passe? » J’avance d’un pas et l’oblige à s’écarter pour me laisser entrer. Je titube jusqu’au canapé, je retire mon blouson de cuir et le jette négligemment sur le sofa, enfin il me semble, à moins qu’il ne soit tombé par terre. Torse nu, je me dirige vers sa cuisine, ouvre le frigo à la recherche de quelque chose de frais à boire. Rien. Je n’ai pas envie de bière, pas assez fort, pas assez anesthésiant et moi je n’ai pas encore assez d’alcool dans le sang pour me calmer. Je veux oublier. Je ne veux plus me souvenir. De rien. De plus rien. Alors j’ouvre les placards, un à un, ce n’est pas dans mes habitudes, je n’empiète jamais sur l’espace vital des gens que j’aime. Je ne suis pas le genre de mec à faire comme chez moi chez mes potes, même mes plus proches amis, même ma … petite amie. Et pourtant, là, je suis sans gênes, mais j’ai trop besoin de ce breuvage qui me fera perdre la raison. J’ai trop besoin de me sentir flotter dans le néant, sans douleur, sans question, sans problèmes. Enfin je le trouve. Cette bouteille qui contient le précieux liquide ambré que je cherche. Je la débouche avant de porter le goulot à mes lèvres et d’en boire une longue gorgée, comme s’il ne s’agissait que d’eau.
Toujours en titubant, je reviens dans le salon et m’affale sur le canapé. Les jambes tendues devant moi, la bouteille posée sur mon ventre, qui monte et descend au rythme de ma respiration. J’ai l’impression de perdre connaissance, mon regard se perd dans le vide, fixe le mur en face de moi, la tête hurle dans mon crâne. Des images, des flash-backs, inondent mon esprit, le remplissent. Je me noie sous toutes ces images douloureuses. Et je le revois. Je revois son sourire, je l’entends me faire des blagues débiles, si débiles qu’on ne pouvait qu’exploser de rire. Je revois son visage rond, avec ses deux fossettes qui déjà apparaissaient lorsqu’il souriait. Il était parfois timide, et parfois extraverti. Il était la lumière lorsque j’étais l’obscurité. Il apportait la bonne humeur, la joie de vivre. Et aujourd’hui … Aujourd’hui plus rien de tout ça n’existe.

Sa voiture fracassée, le sang qui macule l’herbe tout autour, son visage défoncé et couvert d’hémoglobine. Merde. Je revois cette scène chaque nuit, dans mes cauchemars les plus sombres. Puis je le vois, ici même, dans cet appartement, le cul posé contre la table, je le sourire jusqu’aux oreilles, une bouteille de bière à la main, l’agitant dans tous les sens et en faisant gicler sur le sol, en train de nous raconter une blague de cul. Je souris. Comme si je le voyais devant moi, comme si j’entendais sa voix. Je me perds entre mes souvenirs et la réalité. Mais rapidement le visage inquiet de Blake me fait perdre mon sourire. Le souvenir s’efface pour laisser place à la réalité. Il n’est plus là. Je bois une nouvelle gorgée et me redresse pour poser les coudes sur mes genoux. Je veux faire le vide, je ne veux plus rien ressentir. Je baisse la tête entre mes bras, et me prends la tête à deux mains.  « Il est mort. » Ma voix n’est plus la mienne. Comme une voix d’outre-tombe. Elle est bien plus grave et erraillée, comme si j’avais passé des heures à hurler. Peut-être que c'est ce que j’ai fait. Je ne sais pas, je ne sais plus.  « Jay est mort, Blake … » Je n’ose pas la regarder. Je suis un monstre. Mes membres se mettent à trembler, fortement, comme si je convulsais. J’enserre un peu plus mon crâne pour les contenir. La boule que j’ai dans la gorge m’empêche de respirer. « J'ai tué mon meilleur pote ! »Elle va m’en vouloir. Elle va me détester, me haïr. Je ne suis qu’un monstre, de la pire espèce qui soit. J’ai tué mon meilleur pote.


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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptyMar 3 Mai 2016 - 3:11


IF YOU COULD SEE ME NOW.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



Zekh s’écarte d’elle, la repousse presque, un long frisson parcourant son corps. Un frisson d’horreur, de dégoût. Elle s’écarte de son chemin, le suit du regard alors qu’il retire son blouson, le jetant négligemment contre le sol, poursuivant son chemin dans la cuisine. Elle n’ose pas prononcer le moindre mot, se contente de ramasser le vêtement et de le poser sur sa petite table de salon. Elle entend différents bruits provenant de la cuisine, comme si Zekh s’affairait à ouvrir tous ses placards de la manière la plus bruyante possible. Normalement, elle s’offusquerait d’un tel agissement – Blake est du genre à aimer garder son chez soi le plus privé possible. Mais avec lui, elle ne s’offusque pas. D’une part, parce qu’elle n’a rien à lui cacher… et d’une autre part, parce qu’elle devine qu’il ne serait pas une bonne idée de l’agresser alors qu’il se trouve dans un état pareil. Elle s’apprête tout de même à aller le rejoindre, mais il revient déjà vers elle, marchant d’un pas lourd, hésitant. Jamais elle ne l’a vu dans un tel état, avec son regard vide et vitreux, son allure délabrée. Toujours en silence, elle le regarde s’affaler sur le canapé, et elle reste debout, le fixant d’un regard complètement ahuri. C’est comme si sa propre réalité venait de doucement déraper vers un univers qu’elle ne connaît plus, où elle ignore comment agir. Tout de même, elle vient s’asseoir sur le canapé, près de lui. Enfin, pas si près, elle s’assoit à une extrémité, le fixant toujours de son regard inquiet. Un sourire apparaît sur les lèvres de Zekh, ce qui l’inquiète encore plus : mais qu’a-t-il donc pu lui arriver pour qu’il se mette dans un tel état?! Bien rapidement, le sourire disparaît pour qu’il reprenne son air torturé, alors qu’il plonge son visage entre ses bras. « Il est mort. » Le sang de Blake ne fait qu’un tour, alors que son cœur se serre douloureusement. Immédiatement, elle sait de qui il s’agit : Jay, un de leurs meilleurs copains. C’était à prévoir, il oscille entre la vie et la mort depuis longtemps déjà, quelques semaines de pur enfer. Blake est souvent allé le voir à l’hôpital, parfois seule, parfois avec Nick, souvent avec Zekh. Elle l’a supplié de tenir bon, de s’accrocher à la vie. Elle qui est pourtant athée, elle a même prié pour qu’il s’en sorte, pour revoir ce sourire niais à ses lèvres, pour entendre son rire contagieux une fois de plus. Mort. Un corps sans vie, déserté de tout ce qui a pu faire de lui cet homme unique. Jamais plus elle ne devra endurer ses blagues pourries, jamais plus elle ne se chamaillera avec lui parce qu’il lui pique constamment ses clopes. Mort. Elle ne pourra plus jamais l’agacer face à sa crinière indomptable, le menacer de lui faire une coupe de cheveux alors qu’il dort sur son sofa, trop bourré pour rentrer chez lui. Sa respiration se fait soudainement difficile, comme si un étau lui compressait les poumons, bloquait l’oxygène qui tente difficilement de passer.

« Jay est mort, Blake … » Elle cherche le regard d’Ezékhiel, mais il s’obstine à ne pas la regarder bien en face, elle qui en aurait pourtant tellement besoin… Elle voudrait qu’il la rassure, qu’il lui dise qu’ils sauront s’en remettre, que tout ira bien. Elle voudrait qu’il la serre contre elle, qu’il l’entoure de ses bras protecteurs, qu’elle puisse oublier sa peine en appuyant simplement sa tête contre son épaule. Mais Zekh reste bien emmuré dans sa propre douleur, alors que le regard de Blake s’embue de larmes. Elle voit bien que Zekh souffre, il n’a qu’à voir sa posture, son corps qui tremble face au choc. Elle devine les sanglots coincés dans sa gorge, son esprit embrumé par l’alcool. Elle imagine bien que son ivresse ne parvient pas tout à fait à chasser la douleur, elle l’estompe peut-être momentanément, mais la souffrance reprend toujours ses droits, se manifeste toujours avec plus de violence… Et elle comprend alors que c’est lui qui a le plus besoin d’elle. C’est lui qui doit se faire rassurer. C’est son rôle à elle de lui prendre la main, de lui chuchoter qu’ils sauront passer au travers de cette lourde perte. C’est à elle d’être forte, pour eux.

Elle s’approche doucement de lui, ravalant ses propres sanglots, posant une main douce sur le crâne d’Ezékhiel. Elle voudrait lui parler, trouver une parole réconfortante, n’importe quoi… Mais les mots restent pris dans sa gorge, et elle étouffe un sanglot. « Zekh.. » Il lui est difficile de prononcer ce simple mot, mais la voix reste douce, bien qu’un peu éraillée par l’émotion. « J'ai tué mon meilleur pote ! » Surprise par la violence des paroles d’Ezékhiel, elle ne réagit pas immédiatement, se contente de caresser sa nuque avec tendresse en secouant la tête. Mais qu’est-ce qu’il raconte? Ce qui a tué Jay, c’est cette décision idiote de prendre sa voiture alors qu’il était complètement ivre. Exactement ce que vient d’ailleurs de faire Zekh – il faudra qu’elle lui fasse tout un sermon à ce propos lorsqu’il sera en état d’écouter ce qu’elle a à dire. « Hey… », chuchote-t-elle, effectuant une pression sur les bras de Zekh pour les écarter, pour le forcer à enfin la regarder bien en face. Des larmes ont coulé sur ses joues, entraînant avec elles des traces de mascara le long de sa peau douce. Son regard est à la fois perçant er fragile, reflet de la douleur qui la submerge toute entière. « Ne dis pas de bêtises, tu n’y es pour rien… » Évidemment, elle ne sait pas. Elle ignore qu’Ezékhiel a quelque chose à voir avec l’accident de Jay. Mais même si elle le savait, sa réaction resterait la même : la mort de Jay, c’était écrit. « Je suis désolée… », ajoute-t-elle glissant une main dans celle d’Ezékhiel, appuyant sa tête contre son épaule. Les larmes coulent librement sur ses joues, secouent son corps. Elle pince les lèvres, s’efforce de respirer à un rythme normal. Elle ne veut pas être faible, elle veut être là pour lui alors qu’il en a besoin. Mais elle n’y arrive pas, parce qu’elle-même vient de perdre un ami proche, et que la réalité de sa mort vient de la frapper en plein visage.


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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptyJeu 5 Mai 2016 - 23:15


IF YOU COULD SEE ME NOW.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



Je me sens vidé, épuisé, sans plus aucunes forces. Mais ce n’est pas qu’une impression. Je ne suis plus capable que de lever la bouteille jusqu’à mes lèvres pour laisser le liquide brun couler dans ma gorge et m’anesthésier un peu plus. Je ne veux pas regarder Blake, je veux pas voir ses grands yeux humides, je ne veux pas lire les émotions sur son visage, je ne veux pas voir l’horreur dans ses yeux. Je sais qu’elle me prend pour un monstre, je ne suis qu’un monstre. Qui aurait pu tuer son meilleur pote mise à part une personnes sans coeur, un meurtrier. J’ai tué mon frère. Et tout ça pour … pour rien. Pour une soirée. Pour une fille. Pour rien ni personne. J’ai envie de vomir. La bile me remonte dans la gorge mais je sais que rien ne sortira, je n’ai rien pu avaler depuis que j’ai appris la nouvelle. Je me sens comme abandonné, je voudrai qu’on me réconforte, je voudrai que Blake me réconforte, me prenne dans ses bras. Mais à la fois j’ai envie qu’on me frappe, j’ai envie que Blake me hurle après, qu’elle me dise que je suis la mort incarnée.

Je secoue la tête qui est toujours penchée entre mes bras posés sur mes genoux. Je bois une nouvelle gorgée de whisky. Je ne sais même plus ce qui se passe. J’ai des moments de lucidité mais qui sont vite remplacés par la perte de conscience, par la réalité alternée par l’alcool. Le canapé bouge, s’affaisse à côté de moi. Je sens la présence de Blake à mon côté. Je la sens bouger. Tout mon corps se tend, je suis prêt à recevoir un coup, je suis prêt à sentir sa main s’abattre sur moi et à entendre tous les reproches qu’elle a à me faire, toutes les insultes qu’elle pourrait me sortir. Mais rien ne vient, si ce n’est, sa main, qui se pose doucement sur mon crâne. Ses doigts s’enfoncent dans mes cheveux. Je me crispe. Je veux pas de sa douceur. Je veux pas de tout ça. « Zekh.. » Sa voix est douce mais il me semble percevoir une léger chevrotement. Je ferme les paupières, je tremble, si fort que mes membres s’engourdissent. « Hey… » Rien ne ma parait réel. Ni sa voix qui se veut douce et rassurante, ni sa main chaude qui enserre mon bras tatoué. Elle attire mon attention, m’oblige à desserrer les bras, à relever la tête. J’ai si peur. Si peur de voir son regard se poser sur ma personne, si peur de découvrir ses pensées, ce nouveau regard qu’elle va ma porter. Mais j’obéis tout de même. Mon regard vacille, ma tête me semble lourde, mais je la relève et la tourne en direction de la magnifique brune à mes côtés. « Ne dis pas de bêtises, tu n’y es pour rien… » Elle a pleuré, évidemment, contrairement à moi. Je ne me suis pas autorisé à verser une seule larme depuis que je sais. Comme si pleurer signifiait que tout était terminé, que ceci est bel et bien la réalité. Je ne peux pas l’accepter. Mais les grandes trainées noires sur sers joues témoignent de sa tristesse, de la douleur que lui cause cette terrible nouvelle. La mort de Jay …

Blake a l’air si triste, si dévastée, je voudrais la réconforter mais je suis si sale. Je me sens si coupable, si mauvais, là, tout au « Je suis désolée… » C’est moi qui suis désolé, c’est moi. Tout est de ma faute. Si je n’étais pas resté avec cette fille, si je n’avais pas préféré assouvir mes besoins avec cette fille dont je ne connaissais même pas le prénom, si je ne l’avais pas appelé pour lui dire que je ne viendrais pas le chercher, il ne se serait pas planté en voiture, il ne serait jamais tombé dans le coma, n’aurait pas eu la moitié du crâne enfoncé, n’aurait … il ne serait jamais mort. Non, il serait bien en vie, en train de rire avec nous. Blake pose sa tête contre mon épaule, glisse sa main dans la mienne, moite. Je ne réagis pas. J’ai perdu le contrôle de mes membres, de mes pensées. Je ne veux pas qu’elle agisse comme ça avec moi, comme si j’étais la personne à plaindre. Malheureusement … Je suis celui à blâmer. Je ferme de nouveau les yeux. Toute cette merde m’engloutit. J’aimerai tant pouvoir oublier et faire comme si rien de tout cela n’était arrivé. Mieux encore, j’aimerai tant pouvoir remonter le temps, pouvoir effacer tout ça, pouvoir lui dire que j’arrive le chercher. Je ne souhaite que ça. Mais c’est impossible. Je sers la main de Blake avant de la relâcher pour me relever.

Je tangue quelques secondes, fais quelques pas pour retrouver mon équilibre. Je trébuche et titube. Je suis totalement saoul. Et pourtant, la douleur est encore puis puissante.  « J’veux pas d’ta pitié Blake, putain ! PUTAIN ! » J’hurle tout en mettant un grand coup de poing dans le mur le plus proche. La douleur de mon geste, de mes phalanges abimées, ne me fait ni chaud ni froid et n’efface pas la douleur de la perte de Jay. Ca ne me soulage même pas, pas comme d’habitude. Je tape pour me défouler, pour évacuer tout ce qui traine en moi, mais cette fois, aucun effet. Si ce n’est réveiller la haine que j’éprouve à mon égard. Je pose le front contre le mur, juste à côté de la marque que je viens de faire dans le mur. Je pose la paume sur cette même marque et respire fort. Essoufflé, je tente de reprendre le peu de contrôle que j’ai encore sur mon corps, sur mes pensées, sur mes émotions. Je voudrai faire le vide.  « J’ai tué Jay, Blake. J’ai fait passer mon plaisir avant la vie de mon meilleur pote. » Je me retourne pour faire face à Blake, je bois une nouvelle gorgée d’alcool, tout en avançant vers elle. Mon regard est noir, perdu, emplit de douleur :  « Je devais venir le chercher ce soir là. Mais y’avait cette fille chez moi. J’étais trop occupé à … J’voulais pas bouger pour aller chercher son cul de mec bourré… Alors… » Je ne termine pas ma phrase et tombe à genoux à ses pieds :  « Il m’a dit qu’il dormirait chez son pote. Mais il l’a pas fait. J’suis pas allé le chercher Blake putain. J’ai buté mon meilleur ami. » La boule qui se forme dans ma gorge, de nouveau, me fait mal. Si mal qu’elle m’empêche de parler. Mes yeux me brulent, les larmes me montent aux yeux. Je pince l’arrête de mon nez comme pour les empêcher de couler, mais trop tard, déjà une perle salée s’échappe de mon oeil pour couler sur ma joue.  « Je t’en prie Blake, dis quelque chose. Je t’en prie. Je ne suis qu’un monstre. Frappe moi, insulte moi. Dis moi que je suis le pire salopard de la terre. Pitié ! » J’ai besoin qu’elle me blâme, qu’elle m’en veuille. Les larmes coulent de plus en plus. Et je m’en veux de pleurer, devant Blake, je me sens si pitoyable, si faible, si vulnérable.


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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptyMer 11 Mai 2016 - 4:32


IF YOU COULD SEE ME NOW.
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Sous son contact, il se crispe, provoquant chez Blake un profond sentiment d’incompréhension. Son regard rejoint enfin le sien, mais le regard qu’elle croise est vide, hagard, fuyant. Un regard vitreux, embrouillé par l’alcool et la douleur. Elle soutient son regard, sa main caresse toujours sa nuque, ses doigts s’enroulent autour de ses cheveux. Un moment de silence s’installe, alors qu’elle pose sa tête sur son épaule. Elle le sent tendu, mais ignore comment trouver les mots pour le réconforter. Elle reste donc silencieuse, serrant la main d’Ezékhiel dans la sienne, les larmes coulant librement sur ses joues. Puis, sans un mot, il se lève, plus vacillant que jamais. Elle en profite pour passer les mains sur ses joues, pour tenter d’effacer les traces de maquillage que le chagrin a laissé sur son visage. « J’veux pas d’ta pitié Blake, putain ! PUTAIN ! » Saisie, elle a un mouvement de recul, son regard s’agrandissant alors qu’elle dévisage franchement Ezékhiel. Elle n’a pas le temps de prononcer un mot qu’il défonce son mur, dans un grand coup de poing qui résonne dans la pièce. Normalement, elle se lèverait, s’assurerait qu’il n’est pas blessé. Mais elle ne bouge pas, clouée sur place, trop choquée de la violence du ton, de la violence du geste. « J’ai tué Jay, Blake. J’ai fait passer mon plaisir avant la vie de mon meilleur pote. » Alors qu’il avance vers elle, elle recule sur le fauteuil, comme si elle avait peur de lui. Elle ne le reconnaît plus, l’alcool, la douleur et la violence viennent le transformer, font de lui un parfait étranger.

« Je devais venir le chercher ce soir là. Mais y’avait cette fille chez moi. J’étais trop occupé à … J’voulais pas bouger pour aller chercher son cul de mec bourré… Alors… Il m’a dit qu’il dormirait chez son pote. Mais il l’a pas fait. J’suis pas allé le chercher Blake putain. J’ai buté mon meilleur ami. » Une boule se forme dans sa gorge, elle déglutit avec difficulté alors qu’elle le voit s’agenouiller face à elle. Elle ramène dans un geste vif ses jambes vers elle, refusant qu’il la touche, qu’il l’effleure. Enfin, il pleure, et même s’il tente vainement de ravaler ses larmes, elles coulent sur ses joues. Mais Blake le regarde d’un regard sévère, un regard perçant qui détonne sur son visage de marbre. « Je t’en prie Blake, dis quelque chose. Je t’en prie. Je ne suis qu’un monstre. Frappe moi, insulte moi. Dis moi que je suis le pire salopard de la terre. Pitié ! » Elle reste silencieuse, toujours. Quelques secondes passent, alors qu’elle le regard toujours avec la même colère, puis elle se lève finalement, évitant soigneusement de le toucher, n’effleurant sa main que pour attraper la bouteille d’alcool qu’elle porte à ses lèvres. La gorgée passe difficilement dans sa gorge, et elle se met en marche vers la cuisine d’un pas rapide, vidant le contenu de la bouteille dans l’évier. C’est nul, c’est une bonne bouteille. Mais elle refuse qu’il ait accès à encore plus de boisson. Appuyée contre le comptoir de la cuisine, elle respire bruyamment, retenant avec misère le cri qui monte en elle, le dégueuli verbal qui risque de s’écouler dans les prochaines secondes. On dit toujours qu’il faut tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, et c’est ce qu’elle s’efforce de faire. Mais Blake n’a jamais été reconnue pour sa retenue…

Elle revient vers lui, bras croisés, visage dur. « Si je comprends bien… Tu viens de me dire que Jay est mort parce que tu… étais trop occupé à baiser une de ces salopes? » C’est injuste, elle le sait. Car malgré tout, c’est Jay qui a choisi de prendre les clés de son bolide, c’est lui qui a été assez insouciant pour refuser de se payer un taxi. C’est Jay qui s’est cru immortel, et qui a salement merdé. Mais Blake sent en elle une rage sourde, elle a besoin d’évacuer cette frustration, cette injustice. « Depuis tout ce temps qu’il est dans le coma, t’as jamais pensé à me le dire? T’as jamais pensé à le dire à qui que ce soit? » Elle parle à une vitesse folle, d’une voix éteinte, plus basse qu’à l’habitude. Comme si quelque chose s’était momentanément brisé en elle. « Au fond, t’es qu’un lâche… », ajoute-t-elle à voix basse, regrettant déjà la bouteille d’alcool dont elle vient de disposer. Elle aussi aurait besoin de boire un bon coup, d’effacer ce qu’elle vient d’apprendre. Elle se contente d’attraper son paquet de cigarette, en allume une d’une main tremblante, tirant une longue bouffée de nicotine. « Tu me fais pitié. Toujours dans la recherche du plaisir immédiat, sans penser aux conséquences de tes actes. On a toujours pensé que ça allait te rattraper, un jour. Voilà qui est chose faite. » Elle crache ces mots d’un ton dégoûté, lui envoyant un regard dédaigneux tout en tirant de nouveau sur sa clope. Elle regrette déjà ses paroles, son cœur se brise en le voyant là, si dépité, si malheureux. Elle sait que rien n’est réellement de sa faute, que c’était sans doute le destin, ou autre connerie du genre. Celle qui parle, c’est l’ancienne Blake. Celle qui n’était que sa meilleure copine, celle qui s’amusait à se moquer de ses conquêtes derrière son dos, celle qui avait accepté de faire abstraction de ce côté de lui afin de préserver leur amitié. Mais celle qu’elle est aujourd’hui, celle qui est carrément dingue de lui, celle qui a appris à découvrir la profondeur derrière ce masque qu’il porte continuellement… Cette Blake là, elle voudrait reculer le temps de quelques minutes, ravaler les paroles qu’elle vient de cruellement prononcer.

Elle soupire longuement, vient s’asseoir de nouveau sur le fauteuil, tend une main vers lui, incertaine de sa réaction. Comment lui dire que les mots ont dépassé sa pensée, que ce n’est pas ce qu’elle pense fondamentalement de lui? Elle a l’impression d’avoir creusé un écart entre eux, un cratère qu’elle ignore comment franchir. « Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire… », soupire-t-elle, enfouissant son visage entre ses mains.


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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptyVen 13 Mai 2016 - 20:50


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Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



Tout ce que je lui dis ne semble pas la frapper plus que ça, pourtant je vois ce tic qui agite son yeux, celui qui est provoqué par la colère sourde qui monte en elle. Elle se lève d’un coup, attrape la bouteille que je tiens toujours dans la main en évitant soigneusement de me toucher.Je sens la distance comme si elle était matérielle. Blake se coupe de moi. Elle boit une longue gorgée qui semble lui bruler la gorge. Elle avale difficilement puis se détourne de moi pour se diriger vers la cuisine où elle vide la bouteille dans l’évier. Les secondes passent, elles sont longues, interminables. Plus aucuns sons ne me parvient, si ce n’est la respiration saccadées et forte de Blake. Au bout de quelques minutes, elle revient, le visage fermé, la rage habillant son visage. Les bras croisés sur la poitrine dans une position de défense, de jugement « Si je comprends bien… Tu viens de me dire que Jay est mort parce que tu… étais trop occupé à baiser une de ces salopes? » La boule dans ma gorge grossit encore un peu. Sa voix, ses mots, sont comme des coups de fouet sur mon corps, ils me lacèrent. J’ai l’impression de dessaouler un peu, très légèrement, je comprends mieux ses paroles. Elle me dit que ce que je lui ai demandé de me dire, les mots qui sortent de sa bouche sont ceux que je voulais entendre et pourtant, même si je le souhaitais, ça n’enlève en rien la douleur que je ressens. C’est cruel et pourtant c’est la réalité. J’ai préféré baiser cette gonzesse - moment dont je ne me souviens absolument pas - plutôt que d’aller récupérer mon meilleur pote. J’ai priorisé mon plaisir, mon besoin de sexe plutôt que la sécurité de Jay. Je ne suis qu’une sale ordure. J’ose poser mes yeux sur le visage de Blake et son regard est noir. Non, il est pire que noir, il est sans fond, insondable. La haine suinte de ses pupilles. Elle me hait. La rage que je vois poindre dans ses pupilles m’arrache une grimace. J’essuie rageusement les larmes qui nappent mes joues en passant mes deux mains sur mon visage. Je suis faible. Je n’ai aucun droit de pleurer. Aucun droit de me sentir triste et anéanti. Tout ce que je mérite c’est de me sentir coupable. « Depuis tout ce temps qu’il est dans le coma, t’as jamais pensé à me le dire? T’as jamais pensé à le dire à qui que ce soit? » Je serre les mâchoires, comment aurais-je pu révéler ça à qui que ce soit ? Non, je priais silencieusement pour qu’il se réveille, pour qu’il rouvre les yeux, pour qu’il nous dise de nouveau que tout va bien. Mais il ne l’a pas fait. Il a lâché prise, il est parti, pour de bon. Comment aurais-je pu avouer à tous, à ma famille, que j’ai tué l’un d’entre nous ? Je me relève lentement en me tenant éloigné de Blake le plus possible. Elle ne veut pas me toucher, ne veut pas que j’empiète sur son espace vital. Elle me rejette. Et c’est normal. C’est que j’attendais d’elle. Je savais qu’elle réagirait comme ça. Blake n’est pas du genre à se maitriser, à dire que tout va bien quand rien ne va.

« Au fond, t’es qu’un lâche… » Elle me crache ces mots au visage. Ils sont si brutaux, si douloureux que c’est comme s’ils m’avaient frappé. Je m’appuie contre le mur le plus proche et pose une mains sur mon coeur, le souffle court. Je ne peux plus respirer. J’ai l’impression que mon sang se cristallise dans mes veines, qu’on m’ouvre le corps pour m’extirper mes organes vitaux. La douleur se propage dans tout mon corps, comme un raz de marée dévastant tout sur son passage. Je ne suis plus qu’un champs de ruine. Je sens mon visage se tordre de douloureux. Le regard rivé au sol je tente de maitriser la peur panique qui s’empare de tout mon être. Je ne suis qu’un lâche. « Tu me fais pitié. Toujours dans la recherche du plaisir immédiat, sans penser aux conséquences de tes actes. On a toujours pensé que ça allait te rattraper, un jour. Voilà qui est chose faite. » Je sers les mâchoires si fort que je sens le gout du sang nappé ma langue. Exactement ce que j’attendais de Blake. Elle me crache toute sa haine, toute sa peine, toute sa douleur au visage. Elle veut me faire du mal comme je lui en ai fait. C’est réussi. Elle m’a avoué ce que tout le monde pense. Je ne pense qu’à ma gueule et jamais aux personnes qui m’entourent. Moi d’abord. Et pourtant … Ma gorge est encore plus obstruée par cette foutue boule de nerfs qui s’est coincée à l’intérieure. Je soulève la main que j’ai contre le mur puis la frappe fortement contre ce dernier. Je dois me reprendre. Je ne peux pas montrer que j’ai mal. Je ne dois pas. Ca m’est interdit. J’inspire un grand coup et je redresse totalement, laissant tomber la main posée sur mon coeur le long de mon corps. Je ne suis toujours pas stable. Le monde ma parait flou mais ce dont je me rends bien compte, c’est de la haine que me voue Blake. Cette dernière s’assied lourdement sur le canapé, elle est lessivé, les émotions défilent sur son visage. Soudain, elle tend une main vers moi, indécise. Je n’y prête pas attention. « Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire… » me dit-elle avant de plonger son visage entre ses mains. J’en profite pour m’écarter du mur, chercher rapidement mes clés de moto que Blake a posé quelque part et me dirige vers la porte d’entrée.  « Non, c’est exactement ce que tu voulais dire Blake, tu as dit la vérité. J’suis un putain de lâche ! » Ma voix est méconnaissable, éraillée, comme si j’avais hurlé pendant des jours, ou que je parlais pour la première fois. Je pose une main sur la poignée de la porte d’entrée et ouvre cette dernière sans jeter un coup d’oeil à Blake sur le canapé.


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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptySam 14 Mai 2016 - 17:57


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Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



Blake lève vers lui un regard larmoyant. Les émotions se bousculent en elle, elle voudrait disparaître, elle voudrait effacer tout ce qu’elle vient de lui cracher au visage. Ses paroles cachent évidemment une part de vérité, Ezékhiel a toujours été insouciant, voire égocentrique. Le plus important à ses yeux était son propre plaisir, peu importait les conséquences. Mais ça ne lui donnait pas le droit de lui dire tout ça. Elle a été injuste, et elle le sait. D’autant plus que durant ces deux derniers mois, elle a appris à mieux le connaître, à le redécouvrir, et elle sait qu’il n’est pas que ce type un peu salaud qui ne pense qu’à lui. Au contraire… Il est tellement plus! Elle soupire longuement, alors qu’elle tente de croiser son regard. Mais Zekh ne la voit plus, il ne lui accorde plus d’attention, se dirigeant vers la porte. « Non, c’est exactement ce que tu voulais dire Blake, tu as dit la vérité. J’suis un putain de lâche ! » Le ton de sa voix provoque chez Blake un long frisson, et elle est prête à le laisser partir, n’ayant rien à dire pour sa propre défense. Elle voudrait s’excuser, lui demander pardon pour ces paroles blessantes, mais les mots restent pris dans sa gorge, et elle se contente de le regarder, hochant la tête de dépit. C’est lorsqu’il pose les mains sur ses clés qu’elle s’active enfin, qu’elle réagit. Il est absolument hors de question qu’elle le laisse partir dans cet état. « Non! », hurle-t-elle en se levant d’un bond, franchissant les quelques pas entre le fauteuil et la porte d’entrée à une vitesse inhabituelle. Elle rattrape Ezékhiel à l’extérieur, attrape son bras de ses mains, l’attire vers elle. « Reste. », lui ordonne-t-elle, tirant toujours sur son bras avec insistance. « Ou si tu pars, ne fais pas la même erreur que lui… », soupire-t-elle en posant sur lui un regard entendu, glissant sa main dans celle d’Ezékhiel pour attraper ses clés. S’il a besoin d’être seul, d’évacuer sa colère… qu’il le fasse. Mais elle refuse de prendre le risque de le perdre. Pas lui aussi. S’il fallait qu’il parte, qu’il aille s’écraser contre un arbre comme Jay l’a fait… Elle ne s’en remettrait tout simplement pas.

« Ce n’est pas ce que je pense réellement de toi, et tu le sais… » Sa voix n’est plus qu’un murmure, alors qu’elle tente de reprendre difficilement son souffle. Comment cette journée a-t-elle pu déraper si vite? Elle qui se faisait une joie de le voir, de découvrir la surprise annoncée… La voilà terrifiée à l’idée de le perdre, à l’idée d’avoir tout gâché. « Tu aimais Jay, je sais que tu n’as jamais voulu lui faire du mal. Ce n’est pas de ta faute. » Il a peut-être merdé, mais Jay aussi a merdé. Et tous ceux qui l’ont laissé partir, qui n’ont pas insisté pour lui prendre ses clés, pour lui payer un taxi. C’est un peu la faute de toute la bande, et en même temps, la faute de personne. Les choses sont simplement arrivées ainsi, et aussi merdique soit la situation, il faut simplement l’accepter. Elle laisse tomber les clés sur le sol, encadre le visage de Zekh de ses mains, cherchant des yeux son regard. Elle voudrait qu’il comprenne qu’elle est cette fois sincère, qu’elle n’a pas une si piètre opinion de lui, au contraire. Elle voudrait qu’il comprenne comme elle l’aime, à quel point elle désire être là pour lui, aujourd’hui, demain, toujours. Et pour qu’il le sache, il faudrait qu’elle le lui avoue enfin. Mais elle n’y arrive pas, les mots s’étranglent dans sa gorge, elle n’arrive tout simplement pas à enfin lui avouer l’amour qu’elle ressent pour lui. « Tu me connais, je pars toujours au quart de tour sous l’effet de la surprise. Mes mots dépassent toujours ma pensée… Pardonne-moi. » Sa voix est douce, comme si toute sa colère avait désormais déserté son esprit pour ne laisser place qu’à une immense compassion pour lui. Elle ne peut pas effacer les paroles haineuses prononcées, mais elle peut au moins tenter d’adoucir sa douleur, ou du moins, tenter d’être là pour lui alors qu’il en a le plus besoin. Ses mains caressent doucement sa peau, ses pouces viennent effleurer ses lèvres. Puis elle se dresse sur la pointe des pieds, effleure ses lèvres avec les siennes, douce caresse qui contraste lourdement avec ses propos d’il y a quelques minutes. « Je t’aime, Zekh.. » Voilà, c’est dit. Peut-être n’est-ce pas le bon moment, peut-être qu’il va simplement l’envoyer au diable, elle et ses aveux. Mais elle s’en fiche, elle n’a plus envie de se retenir, de se cacher à lui par peur d’être rejetée. Elle veut qu’il sache, qu’il comprenne qu’elle est sincère lorsqu’elle dit regretter ses paroles. Elle est prête à prendre le risque d’être plus vulnérable que jamais face à lui, si c’est ce qu’il faut pour qu’il réalise enfin.

Son cœur bat à une vitesse folle, tant elle craint sa réaction. Mais hors de question de se dérober à lui, de ne pas assumer ses paroles. « Tu veux venir avec moi, à l’intérieur? » Sa voix est plus timide qu’à l’habitude, encore sous le choc face à son propre aveu.


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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptyDim 15 Mai 2016 - 0:31


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Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



« Non! » J’arrête mon geste, une main sur la poignée. Blake se lève d’un coup pour venir me rejoindre, elle m’arrête, ne veut pas me laisser partir. Une partie de moi est heureuse qu’elle ne veuille pas me laisser partir dans cet état, mais une autre voudrait l’envoyer chier et lui dire d’aller se faire voir, surtout après ce qu’elle m’a dit. Mais elle avait raison. Je ne peux pas lui en vouloir de m’avoir dit les choses telles qu’elles sont. Elle se rapproche de moi rapidement et agrippe mon bras à l’aide de ses deux mains. Elle me retient. Je continue de fixer la porte et ne retire pas ma main de la poignée. « Reste. » Elle m’implore presque. Sa voix a perdu de sa force, je ne décèle plus de trace de haine dans son timbre. « Ou si tu pars, ne fais pas la même erreur que lui… » Je tressaille. Elle a raison, elle joue la carte de la raison, et la culpabilité remonte à la surface, plus vive que jamais. J’ai envie de me frapper la tête contre un mur. Mon coeur tambourine dans ma poitrine, douloureusement. Les battements de mon coeur remonte jusque dans mes tympans m’empêchant d’entendre ce que se passe autour de moi. « … pas ce que je pense réellement de toi, et tu le sais… » Mes oreilles bourdonnent encore, sifflent, m’agacent. L’alcool me brouille les sens. Mais je sais que Blake est on ne peut plus près de moi, pressant son corps contre le mien, l’obligeant à être attiré par elle plutôt que par l’extérieur. J’en oublie presque ce que j’allais faire. « Tu aimais Jay, je sais que tu n’as jamais voulu lui faire du mal. Ce n’est pas de ta faute. » Lorsque j’entends des clés tomber au sol, je me rends compte que je n’ai plus les clés de ma moto dans la main. Blake a été rapide ou tout du moins, l’alcool embrume assez mon cerveau pour que je ne sois pas complètement conscient de ce qu’il se passe exactement. Je me tourne légèrement vers elle pour pouvoir lui faire face. Je ne discerne plus vraiment son visage, la vision brouillée par les larmes qui me montent aux yeux. Putain. J’ai envie d’hurler ma rage, ma colère, ma peine, ma tristesse, ma douleur. J’ai envie de hurler tout ça au monde entier, à la terre entière, j’ai envie de tous les tenir pour coupables. La vie est une belle salope bordel. Blake encadre mon visage de ses petites mains et la chaleur de ses paumes contre mes joues rendues rugueuses par ma barbe ne fait que raviver la douleur en moi. « Tu me connais, je pars toujours au quart de tour sous l’effet de la surprise. Mes mots dépassent toujours ma pensée… Pardonne-moi. » Je la pardonne, je la pardonnerai toujours, mais je sais qu’elle ne faisait que dire la vérité. Je ne suis pas dupe, ni con. Je sais ce que l’on pense de moi, je sais ce que se disent mes proches. Elle tente de me calmer de sa voix douce et rassurante, et je me laisse aller. Mes yeux plongent dans les siens et comme toujours je me laisse emporter par le tourbillons des émotions que j’y lis; Cette femme est incroyable.

Ses mains encadrent mon visage, ses pouces caressent mes lèvres et je me mords la lèvre inférieure. Je tente de retenir les larmes qui menacent de couler. Faiblesse. Je me sens faible devant la femme de ma vie, devant la femme que j’ai déçue. Je n’ai pas le droit de pleurer, je n’ai pas le droit de me sentir briser alors que c’est moi qui ai brisé une vie. Et quelle vie. Jay était le bonheur personnifié. Il était un homme profondément bon, réellement gentil. Il était la joie de vivre et la vie incarnée. Et je lui ai ôté tout ça. Je nous ai ôté tout ça. Soudain, elle attire mon visage à elle, et caresse doucement mes lèvres des siennes. Quel revirement de situation. Quelques minutes plus tôt elle me craché au visage que j’étais le pire enfoiré que la terre ait vu naitre. Et à présent elle m’embrasse avec une douceur infinie. Non. Je ne veux pas qu’elle soit si douce avec moi. Je suis un monstre, un meurtri… « Je t’aime, Zekh.. » Je me fige. J’ai l’impression de rêver, d’être dans un monde parallèle, je vais me réveiller d’une minute à l’autre. Je recule le visage pour pouvoir scruter le sien. Je ne peux pas décrocher mon regard d’elle. Mais je suis incapable de dire quoi que ce soit, elle m’a coupé le sifflet. La boule que j'ai dans la gorge semble prendre encore un peu plus de place. « Tu veux venir avec moi, à l’intérieur? » Je n’ai pas le temps de lui répondre et me laisse entrainer vers le canapé.  « Tu … tu peux pas m’aimer Blake. J’suis pas un mec bien. J’suis pas … j’suis un enfoiré de première, de la pire espèce… » Je lui dis des choses qui n’ont pas d’importance, des choses qu’elle ne veut pas entendre, des choses qu’elle sait. Mais je ne peux pas lui dire ce qu’elle attend. Je ne sais pas ce qu’il se passe là dedans. Il m’est impossible de comprendre ce que je ressens et elle le sait. Elle sait … et pourtant, je sais que je l’aime. Je le sais.  « Tu es trop bien pour moi Blake… trop bien. » Dis-je en m’asseyant lourdement sur le canapé et en laissant tomber ma tête entre mes bras. Reprenant la position que j’avais quelques minutes auparavant.  « Je ne sais plus ce que je ressens Blake, je suis ravagé, dévasté. J’ai plus de coeur, j’ai plus rien. J’voudrais juste … j’voudrais juste plus rien ressentir. Ca fait beaucoup trop mal Blake. » Puis enfin les larmes coulent le long de mes joues. Mes sanglots muets secouent mon corps, et même si Blake doit se douter de quelques choses, je fais en sorte qu’elle ne voit pas mon visage. Je voudrais tellement m’enfoncer dans un trou et ne plus jamais en sortir.  « Je suis tellement désolé. Blake … je … merde. Pardon. Pardonne moi Blake. » Je dis, tout en continuant de pleurer silencieusement.


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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptyLun 16 Mai 2016 - 1:55


IF YOU COULD SEE ME NOW.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



Il la suit, en silence, et ils se laissent tous les deux tomber sur le canapé, côte à côte. Elle refuse de lâcher sa main, de s’éloigner de lui. Son cœur se serre douloureusement face à son silence… Elle n’aurait pas dû lui avouer ses sentiments. C’est trop tôt, il risque de prendre peur, de mettre fin à ce qu’ils vivent ensemble. Et elle ne sait comment elle pourra passer à autre chose, pas alors qu’ils entament à peine leur relation… Ils ont tellement de chose à vivre, encore. « Tu … tu peux pas m’aimer Blake. J’suis pas un mec bien. J’suis pas … j’suis un enfoiré de première, de la pire espèce… » Elle marque un mouvement de recul face à ses paroles, réellement surprise par celle-ci. Zekh est du genre à dégager la plus grande assurance, la plus forte confiance en lui. Elle a toujours su qu’une forte proportion de cette attitude n’est qu’un jeu, une manière d’être face aux caméras, une portion de son succès qui lui monte à la tête. Mais jamais elle n’aurait pu deviner qu’il avait au fond une si piètre opinion de lui-même. « Tu es trop bien pour moi Blake… trop bien. » Elle sourit avec douceur, tendresse même, secouant la tête. « Je ne sais plus ce que je ressens Blake, je suis ravagé, dévasté. J’ai plus de coeur, j’ai plus rien. J’voudrais juste … j’voudrais juste plus rien ressentir. Ca fait beaucoup trop mal Blake. » De nouveau, il se cache le visage entre ses bras, et elle devine ses larmes, ses sanglots silencieux. Sa main se pose contre son dos, caressant lentement la peau au travers de ses vêtements, tentant de le calmer sans toutefois l’empêcher de relâcher ses émotions. Elle voudrait aspirer sa douleur, absorber chaque parcelle de souffrance pour qu’il n’ait pas à être dans cet état. Elle souffrirait mille morts pour l’empêcher, lui, d’avoir mal ne serait-ce qu’une seconde. « Je suis tellement désolé. Blake … je … merde. Pardon. Pardonne moi Blake. » Elle ne sait même plus pourquoi il lui demande pardon. Pour la mort de Jay? Pour ne pas savoir répondre à ses aveux? Elle ne sait pas, et au fond, ça n’a pas tellement d’importance, puisqu’elle lui répond simplement : « Je te pardonne.. » Elle lui pardonnerait tout, n’importe quand. C’est d’une idiotie, elle a toujours jugé ces filles qui s’accrochaient trop à lui, et voilà qu’elle est tombée dans le panneau, prête à tout pour rester avec lui, pour ne pas être rejetée comme toutes les autres.

« Tu sais… Tu as tord, quand tu dis que je suis trop bien pour toi. » Elle appuie son menton contre son épaule, alors qu’il est toujours secoué par ses sanglots, par sa douleur. Au fond, si elle parle, c’est surtout pour lui changer les idées, pour le convaincre qu’il n’est pas le pire des salauds de la terre, qu’il vaut réellement quelque chose. « Je t’aime parce que malgré ton succès, ton fric et ta célébrité, tu restes ici pour t’occuper de Grams. Parce que tu passes tous tes temps libres à aller la voir, à l’amener à l’hôpital pour ses traitements, ou à simplement lui passer des coups de fil. » Elle parle à voix basse, chuchote presque à son oreille, sa main effleurant toujours son dos dans une caresse lente. « Je t’aime parce que tu m’as prouvé à d’innombrables reprises à quel point tu es le meilleur des amis qu’un mec peut rêver d’avoir. Parce que Nick n’a jamais eu quelqu’un d’autre comme toi, parce que sans votre amitié, qui sait ce qu’il serait devenu. Parce que tu as été là plus que personne à la mort de notre père, parce que t’as su nous dire les mots qu’il fallait pour qu’on passe à autre chose. » Nick aurait facilement pu sombrer, si Zekh n’avait pas été là à chaque minute pour le ramener sur terre. Et elle… trop prise dans son refus de faire face à la situation, elle aurait pu devenir une toute autre personne si Zekh n’avait pas su crever l’abcès. « Je t’aime parce que chaque note que tu composes, chaque parole que tu écris… tu y mets toutes tes tripes, ton âme. Parce que ta musique est un reflet de toi, et que chaque chanson me transporte ailleurs. Parce que ton succès, tu ne le dois à personne d’autre qu’à toi. Parce que tu as eu l’audace de tout miser sur ton groupe sans jamais baisser les bras, et que tu as réussis. » Elle s’approche un peu, dépose un baiser sur son cou, juste sous son oreille. Et elle reste là, tout près de lui, son souffle effleurant doucement sa peau. « Je t’aime parce que ce que je ressens avec toi, je ne l’ai jamais ressenti avec qui que ce soit. Parce que tu me fais vivre les plus folles sensations, physiques et mentales. Parce que jamais un mec n’a posé sur moi le même regard avec lequel tu m’observes. Je t’aime, parce que toi, moi, c’était écrit… » Elle le pense sincèrement. Peu importe tout le temps qu’ils ont mis avant de se trouver, Zekh et elle… il s’est toujours passé quelque chose. Ils le savaient à l’adolescence, ils le savent toujours aujourd’hui. Et elle est prête à tout pour qu’il le réalise également, pour qu’il assume ce lien indéniable qui existe entre eux. Ils sont loin d’être parfaits, mais ils sont parfaits l’un pour l’autre. Ils sont faits pour être ensemble, tout simplement.


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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptyMer 18 Mai 2016 - 16:35


IF YOU COULD SEE ME NOW.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



Je ne pleure jamais. Non jamais. Et surtout pas devant des gens. Mais Blake n’est pas quelqu’un, n’est pas une personne lambda. Non, elle est elle, elle est Blake, elle est ce qui me donne envie d’avancer. Elle me définit. Alors mes larmes coulent, je n’ai plus rien pour les arrêter, plus aucunes barrières. « Je te pardonne.. » Ses mots me transpercent de part en part. J’arrête de respirer quelques secondes. Et pourtant, je ne veux pas qu’elle me pardonne aussi facilement. Je ne veux pas qu’elle balaie d’un geste de la main ce que je viens de faire, ce que j’ai provoqué. Elle doit m’en vouloir. Mais, même si elle me pardonne, comme elle dit, je sais qu’au fond elle n’oublie pas. Elle n’oublie pas que je suis un monstre. Et si par hasard, ça lui sort de la tête, je lui rappellerais, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que je ne suis qu’un raté.  « Tu sais… Tu as tort, quand tu dis que je suis trop bien pour toi. » Je secoue la tête, toujours penché en avant. Non, je sais que j’ai raison. Elle est la plus belle chose qui me soit arrivé dans ma vie. Elle illumine mes journées comme un rayon de soleil. Elle est le rayon de soleil de ma vie. Elle cale sa tête contre mon épaule, comme quelques minutes auparavant, mais cette fois elle sait. Elle sait qu’il est mort à cause de moi. Et pourtant elle me réconforte : « Je t’aime parce que malgré ton succès, ton fric et ta célébrité, tu restes ici pour t’occuper de Grams. Parce que tu passes tous tes temps libres à aller la voir, à l’amener à l’hôpital pour ses traitements, ou à simplement lui passer des coups de fil. » Merde, elle le redit. Bordel. J’aurai besoin de boire une bonne gorgée d’un alcool bien fort. Je voudrais être capable de lui dire aussi, je voudrais que les mots sortent. Mais je n’y arrive pas. La boule dans ma gorge stop net tout ce qui voudrait passer. Puis, je n’ai pas envie de lui mentir. Tout ce que je ressens en ce moment s’emmêle, je ne discerne plus rien, je suis dans l’incapacité la plus totale pour dire ce qu’il se passe dans mon coeur, dans mon esprit, en ce moment. Et dans le fond j’ai peur. Je le sais. « Je t’aime parce que tu m’as prouvé à d’innombrables reprises à quel point tu es le meilleur des amis qu’un mec peut rêver d’avoir. Parce que Nick n’a jamais eu quelqu’un d’autre comme toi, parce que sans votre amitié, qui sait ce qu’il serait devenu. Parce que tu as été là plus que personne à la mort de notre père, parce que t’as su nous dire les mots qu’il fallait pour qu’on passe à autre chose. » Lentement, elle me frotte le dos pour me réconforter mais ses paroles… ses mots me chamboulent. Les larmes se tarissent et je prends quelques secondes pour me calmer un peu plus. Je tente de respirer correctement, mais ma gorge me brule, ma cage thoracique semble en feu. Je serre les mâchoires. Me souviendrais-je de tout ce qu’elle m’a dit, demain ? « Je t’aime parce que chaque note que tu composes, chaque parole que tu écris… tu y mets toutes tes tripes, ton âme. Parce que ta musique est un reflet de toi, et que chaque chanson me transporte ailleurs. Parce que ton succès, tu ne le dois à personne d’autre qu’à toi. Parce que tu as eu l’audace de tout miser sur ton groupe sans jamais baisser les bras, et que tu as réussis. » Elle ne s’arrête pas. Elle me livre ses sentiments, ses pensées, comme sur un plateau d’argent, comme si je méritais tout ce qu’elle m’avoue. Mais non, je ne suis pas à la hauteur. Elle ne voit que les bons côtés, qui sont minimes. Je veux lui faire comprendre. Je veux qu’elle se rende compte qu’il y a tellement mieux que moi ailleurs… Et pourtant, je voudrais la garder avec moi toute la vie, elle m’appartient. Blake est à moi. Mais je sais que je ne vais apporter que la noirceur dans sa vie. Elle mérité tellement mieux. Et alors je m’apprête à lui dire de lâcher prise, de m’envoyer bouler, de ne plus penser tout ça, que tout ce qu’elle me dit est faux et n’est qu’illusions, elle presse ses lèvres douces contre la peau fine de mon cou et je frissonne. NON ! Mais je ne bouge pas, je suis paralysé. Blake est comme un baume sur mon coeur, elle referme les blessures. Je ne veux pas qu’elle referme les blessures, je veux ressentir la douleur, je veux avoir mal, je veux me punir pour ce que j’ai fait à mon meilleur pote. « Je t’aime parce que ce que je ressens avec toi, je ne l’ai jamais ressenti avec qui que ce soit. Parce que tu me fais vivre les plus folles sensations, physiques et mentales. Parce que jamais un mec n’a posé sur moi le même regard avec lequel tu m’observes. Je t’aime, parce que toi, moi, c’était écrit… » Je relève doucement la tête et fixe le mur en face de moi quelques secondes. Mes yeux me brulent, je ne connais pas cette sensation. Je réalise doucement que l’alcool ne fait plus vraiment effet. Et lorsque je me tourne vers Blake, la douleur me revient en pleine face. Les grandes trainées noires sous ses yeux témoignent de ses pleures et de la peine qu’elle a ressentie. Je voudrais la prendre dans mes bras et lui dire que tout ira bien, que Jay est mieux là où il est à présent, qu’il ne souffre plus. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas la réconforter comme je l’ai réconfortée lorsqu’elle a perdu son père. Je ne peux pas puisque je suis le fautif. Ma main attrape sa joue et je lui essuie sa pommette noircie à l’aide mon pouce.   « Je ne mérite pas d’être sauvé Blake ! » Ma voix est méconnaissable. Voilà donc les résultats d’une séance de pleurnichements.

 « Et je mérite encore moins ton amour. » Je plonge mes yeux dans les siens et ce que j’y lis me glace le sang. Je vais la détruire ! Je le réalise soudainement et cette révélation me fait écarquiller les yeux. Je baisse vivement la tête et serre de nouveaux les mâchoires jusqu’à sentir mes dents grincer. Je me lève et me dirige vers la fenêtre. J’attrape un paquet de clopes qui traine là, celui de Blake, et me prends une cigarette que je coince entre mes lèvres. A défaut d’alcool, la nicotine me fera du bien. Je devrais partir d’ici. Je devrais m’être à exécution mes pensées : Blake ne peut pas être avec moi, avec un meurtrier. Je tire une longue latte sur ma clope et expulse la fumée par la fenêtre. L’air frais rafraîchi mon corps, fait frissonner la peau de mon torse nu.  « Tu ne peux pas aimer quelqu’un qui détruit tout ce qu’il a autour de lui Blake… Tout ce que je touche part en fumée. J’ai tué ma propre mère en venant au monde … » lui dis-je de ma voix râpeuse.  « Je n’ose pas imaginer ce que je pourrais te faire… Et… Je ne pourrais jamais supporter de te faire du mal Blake. Tu es la personne la plus précieuse pour moi. » Plus précieuse encore que Grams. Ce qui est improbable. Mais, Blake représente tout pour moi. L’avenir. Elle représente mon avenir mais si je la détruis … Je secoue la tête et passe une main dans mes cheveux, les empoignant rageusement.  « Il faut que je te laisse Blake… Tu mérites tellement mieux ! » Je ne me retourne pas, je ne la regarde pas, je me contente seulement de fixer le néant, la nuit noire avalant tout sur son passage.


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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptyJeu 19 Mai 2016 - 16:26


IF YOU COULD SEE ME NOW.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



La main d'Ezékhiel sur sa joue la fait frémir, alors qu'il essuie doucement le maquillage qui a coulé avec ses pouces. Le mal qu'il ressent s'échappe de son regard, elle sait qu'il n'arrive pas à la croire, à comprendre à quel point il est différent du monstre qu'il s'imagine. Elle pourrait continuer ses aveux pendant des heures, lui expliquer chaque aspect de lui qui la rend folle. Et peut-être arriverait-elle finalement à le convaincre qu'il vaut quelque chose, qu'il représente absolument tout à ses yeux. Mais encore faudrait-il qu'il l'écoute... « Je ne mérite pas d’être sauvé Blake ! » Elle soupire, pose délicatement sa main sur la sienne, près de sa joue. La chaleur de la paume de Zekh lui irradie la peau. « Et je mérite encore moins ton amour. » Elle soutient son regard, secouant doucement la tête. Il n'a pas le droit de dire de telles choses! Elle est suffisamment intelligente pour décider qui mérite ou non son amour, et Zekh le mérite amplement. Leur échange de regard dure un moment, avant qu'il se redresse subitement, l'abandonnant pour se diriger vers la fenêtre. « Tu ne peux pas aimer quelqu’un qui détruit tout ce qu’il a autour de lui Blake… Tout ce que je touche part en fumée. J’ai tué ma propre mère en venant au monde … » Une fois de plus, elle secoue la tête en soupirant longuement, sentant son coeur se serrer douloureusement. Prise d'un mauvais pressentiment, elle l'observe longuement, en silence, alors qu'il tire lentement sur sa cigarette. Elle le sent si loin... « Je n’ose pas imaginer ce que je pourrais te faire… Et… Je ne pourrais jamais supporter de te faire du mal Blake. Tu es la personne la plus précieuse pour moi. » Elle fronce les sourcils, sa mâchoire se contracte douloureusement. Ces paroles la touchent, mais l'inquiètent en même temps. Il n'a pas l'habitude d'être si honnête lorsque vient le temps d'avouer ce qu'il ressent, et ce brusquement changement d'attitude ne semble rien présager de bon. Pas alors qu'il est si loin, si troublé. « Il faut que je te laisse Blake… Tu mérites tellement mieux ! » Voilà. Ce qu'elle redoutait le plus au monde est enfin arrivé. Elle accuse le coup en silence, son coeur se serre douloureusement. Les mots résonnent dans son esprit, écho douloureux qui la torture. La violence du choc lui donne presque la nausée, et elle passe ses mains sur son visage alors que son souffle devient désordonné. Elle manque d'air, elle a l'impression qu'elle va s'évanouir. Les battements de son cœur s'accélèrent, et elle remarque que ses mains tremblent légèrement. Elle se recroqueville sur elle-même, ramenant ses jambes sur le fauteuil, croisant les bras, baissant la tête. Elle le déteste de lui faire si mal, de refuser d'accepter l'évidence même. Elle a mal, si mal... Les larmes ne viennent pourtant pas, elle est trop en état de choc pour se laisser aller à sa douleur. D'abord Jay, maintenant ça... C'est trop pour une seule personne. Lentement, elle reprend le contrôle de sa respiration, sent la boule formée dans sa gorge se rapetisser au fil des secondes. « Si c'est ce que tu veux vraiment... », réussit-elle à prononcer d'une voix tremblante, pointant son regard vers lui. Mais il ne la regarde pas, il lui tourne le dos avec obstination, refusant de lui accorder son attention.

Une fois le choc passé, elle réalise une chose : les paroles de Zekh la plongent dans une colère sourde, une colère qui efface tout, qui anéantit la souffrance. Elle a l'impression qu'il choisit la voie facile, en choisissant de mettre fin à ce qu'ils vivent. Et ça, elle ne le supporte pas. « Alors c'est ça ta stratégie... », commence-t-elle d'une voix méconnaissable. Une voix éteinte, dure, insensible. « Maintenant que tu m'as eue, tu ne sais plus comment t'en sortir? Tu vas vraiment jouer la carte du type qui me laisse pour mon propre bien? » Elle le fusille du regard, ses paroles coulent comme du venin. Elle bouille intérieurement, et pourtant, sa voix reste étrangement calme, même si elle reste toujours aussi froide. « Si tu veux partir, part. Je ne vais pas te supplier de rester. Mais je veux que tu comprennes bien une chose. Si tu pars... » Sa voix se brise sur ces mots, alors que les larmes viennent finalement embrumer son regard. Elle lève le regard vers le ciel, elle ne lui donnera pas la satisfaction de la voir pleurer, pas ce soir. « Si tu pars, c'est pour de bon. Si tu pars, je veux que tu sortes de ma vie pour toujours. » Elle ne pourra pas supporter de continuer à le voir, s'il la quitte vraiment. Elle serait prête à délaisser leurs amis communs, à quitter le Canvas, même à changer de ville s'il le faut. Elle sait que leur amitié ne pourra jamais survivre à cette deuxième rupture. La première fois, ils étaient jeunes et insouciants, leurs sentiments étaient beaucoup plus malléables, et le temps a pu faire en sorte qu'ils retrouvent leur complicité d'antan. Mais cette fois... La blessure restera imprégnée en elle, elle le sait. Ils ne pourront jamais plus se retrouver, ils le savent trop bien. C'est un risque qu'ils ont pris lorsqu'ils ont franchi le pas, il y a quelques mois. Son regard noir est toujours bien dirigé vers lui, ses mâchoires toujours plus contractées. Elle ne souhaite qu'une chose : qu'il reste. Qu'il vienne la rejoindre sur ce fauteuil, qu'il lui dise que tout va s'arranger, qu'ils vont trouver un moyen de faire fonctionner les choses entre eux. Elle veut juste qu'il la prenne dans ses bras, qu'il assume cet étrange besoin qu'ils éprouvent l'un l'autre d'être ensemble, qu'il ne fasse pas l'erreur de l'abandonner.


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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptyVen 20 Mai 2016 - 0:41


IF YOU COULD SEE ME NOW.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



Je ne peux pas la regarder, j’ai trop peur de flancher, trop peur de renoncer à la laisser s’envoler et vivre une vie meilleure. Quelle merde. Je … Blake est si importante pour moi, elle est celle qui m’ancre à la réalité, qui m’empêcher de dériver dans les eaux noires de mon passé merdique. Mais je ne peux pas lui dire, je dois avant tout penser à elle avant de penser à moi comme je le fais souvent. J’ai été égoïste avec Jay et voilà où ça l’a mené. Comment pourrais-je faire subir ça à Blake ? Je ne peux pas la mener à sa perte. « Si c'est ce que tu veux vraiment... » Sa voix tremble, c’est comme si je pouvais sentir la boule qui lui obstrue la gorge, qui l’empêcher de parler et de respirer. C’est comme si je pouvais sentir son coeur qui bat trop fort sous son sein, qui la fait souffrir. Je peux ressentir tout ça. Je peux le ressentir parce que je l’… Je sers les machoires, me mords la lèvres, me masse l’arrête du nez, il faut que je résiste à l’envie de me jeter sur elle pour lui dire que ce n’est absolument pas ce que je veux, mais que pour une fois je ne veux pas penser qu’à ma foutue gueule. Les secondes passent sans que rien ne se passe, sans que je ne l’entende, pourtant je sais qu’elle est toujours là dernière moi, je sens sa présence comme si elle me touchait. Je termine ma cigarette en tirant une grande latte, mais la nicotine ne me calme pas, j’ait trop d’alcool dans le sang pour ressentir autre chose. Il me faudrait un nouveau verre pour me calmer, ou quelque chose de plus fort encore. Soudain, Blake prend sa respiration. Je me prépare. « Alors c'est ça ta stratégie… » Sa voix est froide, son ton dur, elle me crache ces mots comme on crache un bout de viande avariée. « Maintenant que tu m'as eue, tu ne sais plus comment t'en sortir ? Tu vas vraiment jouer la carte du type qui me laisse pour mon propre bien ? » Je fronce les sourcils et frappe le rebord de la fenêtre en me retournant pour lui faire face. Elle est à côté de la plaque putain. J’ouvre la bouche pour lui hurler qu’elle n’y est pas du tout, mais elle ne me laisse pas le temps et enchaine. « Si tu veux partir, part. Je ne vais pas te supplier de rester. Mais je veux que tu comprennes bien une chose. Si tu pars... » Ses mots sont comme des lames de rasoir qui écorche mon coeur, mon corps tout entier. Sa voix se brise comme du cristal et les larmes lui brouillent la vue mais avant qu’elles ne roulent sur ses joues, que le noir nappe de nouveau ses pommettes et ses joues, elle lève rapidement les yeux au ciel pour les empêcher de couler. Elle ne veut pas pleurer devant moi, du moins pas à cause de moi, elle ne veut pas paraitre faible devant moi, ne veut pas me montrer que je lui fais du mal. Mais je le vois bien, je la connais si bien. Et j’ai tellement mal de la voir dans cet état. « Si tu pars, c'est pour de bon. Si tu pars, je veux que tu sortes de ma vie pour toujours. » Putain. Je me plie en deux sous la douleur que produisent ses mots sur moi. C’est comme si elle venait de me mettre un coup de poing dans l’estomac. J’inspire en fermant les yeux, les mâchoires serrées, le visage déformé par la douleur, une nouvelle fois. Il faut que je parte, c’est le moment. Je lui ai demandé de me rejeter, c’est chose faite. Maintenant c’est à mon tour de faire le reste du boulot, je dois partir d’ici, je dois sortir de sa vie avant de tout foutre en l’air, avant de la détruire.

Je passe devant le canapé et prends de nouveau mes clés, puis j’ouvre la porte, sors avant de la claquer derrière moi. Putain de merde. Je me frappe le torse, le coeur, ça fait mal putain. Quelle saloperie. Voilà pourquoi je me garde d’avoir des sentiments, voilà pourquoi je veux rien ressentir. Je me prends la tête dans les mains, attrape mes cheveux et tire dessus en hurlant de rage. La douleur est bien trop importante, ça me brûle, si fort que je voudrais plonger ma main dans ma cage thoracique pour m’arracher le coeur et le piétiner. Les sentiments ne servent qu’à nous faire reculer, qu’à nous retenir, nous empêcher d’avance mais … Je me retourne d’un coup et rouvre violemment la porte, l’envoyant valser contre le mur. Puis je me rue sur Blake et j’attrape violemment par les épaules pour l’obliger à se lever. Je ne suis plus que rage et désespoir. J’ai tellement mal que mon corps tout entier me semble être écorché. Tout ce que je ressens est décuplé. Mes doigts s’enfoncent dans la peau de Blake et je sens ses muscles rouler lorsque je bouge légèrement la main.  « Tu ne comprends pas ? TU NE COMPRENDS PAS BLAKE ? » Je lui hurle dessus tout en la secouant.  « Tu comprends pas que t’es pas comme toutes ces poufiasses qui écartent les cuisses ? Avec toi c’est pas du sexe facile Blake, c’est bien plus que ça. CA VA AU DELA DE TOUT PUTAIN ! » Je la relâche rapidement et recule de quelques pas tout en me prenant une nouvelle fois la tête entre les mains. Je ne comprends plus ce qu’il se passe. J’ai de nouveau l’impression d’être complètement saoul - ce qui est surement le cas d’ailleurs.  « Oui j’vais jouer la carte du mec qui te laisse pour ton bien. Oui j’vais jouer cette putain de carte même si ça me broie le coeur. Putain Blake. Tu vois pas que toutes les personnes autour de moi souffrent à un moment donné, tu t’en rends pas compte ? » Je continue de hurler en me frappant de nouveau la poitrine :  «J’SUIS UN PUTAIN DE DESTRUCTEUR BLAKE ! Regarde … Regarde déjà… Tu crois que tu vas pas souffrir de me voir avec ces pétasses accrochées à mon bras pour la pub du groupe ? Tu vas le supporter ça, lorsqu’elles plaqueront leur poitrine de merde se contre mon torse ? CA TE FERA PAS MAL ? » Je souffle fort en me passant la langue sur les lèvres. J’ai la gorge en feu.  « Voilà tout ce que je veux t’éviter Blake, je veux te protéger de tout ça, parce qu’un jour où l’autre je vais merder et tu vas douiller. A cause de moi. Alors… Alors autant que je te laisse partir maintenant avant que … » Je perds mes mots, je suis si énervé, si abimé, si déchiré que les phrases se bousculent dans ma tête.  « Tout ce que je veux Blake… Tout ce que je veux, c’est toi, uniquement toi, mais pour une fois… pour une fois je peux pas penser qu’à ma putain de gueule ! » Et sans réfléchir je me jette sur elle et la renverse sur le canapé, mes lèvres trouvant les siennes instinctivement, ma langue forçant la barrière de ses lèvres. Je l’embrasse comme si j’avais besoin de l’air de ses poumons pour pouvoir respirer, comme si j’avais besoin de sentir son corps contre le mien pour pouvoir vivre. Mon corps entier recouvre le sien, je la coince, l’empêche de bouger, une main agrippant sa nuque fermement et l’autre dans aux creux de ses reins pour la plaquer encore plus contre moi, un genou coincé entre ses jambes. Elle ne peut plus s’échapper.  « Tu es à moi Blake ! Tu seras toujours à moi… » Je grogne entre deux baisers. Je suis brutal, je ne veux - peux - pas la laisser partir. Je suis violent, je le sais, mais je ne peux pas me contrôler, pas quand Blake me dit que si je pars, c’est pour ne plus jamais revenir.


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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptyVen 20 Mai 2016 - 1:34


IF YOU COULD SEE ME NOW.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



Elle voit la douleur sur son visage, elle sait que ses mots fessent dur, là où ça fait mal. Elle le voit, déchiré face au choix qu’il s’apprête à prendre, et elle se surprend à prier intérieurement qu’il prenne la bonne décision, qu’il reste auprès d’elle. Elle est prête à oublier cette énième dispute, à ne plus jamais repenser au fait qu’il souhaite la quitter. Elle veut juste le garder près d’elle encore, toujours. Mais Zekh se met enfin en marche, et alors qu’il s’approche d’elle, son cœur se met à battre à une vitesse folle alors que l’espoir naît en elle. Mais il attrape ses clés, sans un seul regard pour elle, et claque la porte derrière lui. Cette fois, Blake s’autorise à fondre en larmes, des sanglots désordonnés alors qu’elle cherche difficilement son souffle. Son cœur n’a jamais été si douloureux, jamais elle n’a connu pire souffrance. Elle voudrait courir à l’extérieur, l’empêcher de partir, tout faire pour qu’il reste avec elle. Mais elle est paralysée par l’abandon, son corps secoué par les larmes. Le pire, c’est qu’elle est complètement seule dans sa souffrance. Elle ne peut se confier à personne, car personne ne pourrait comprendre leur situation. Même si elle avouait toute l’histoire à une copine, elle ne ferait qu’attirer son jugement. Qui comprendrait qu’elle ait pu tomber amoureuse du pire des volages? On ne ferait que la comparer à toutes les autres, alors que la situation est tellement différente… Elle voudrait hurler à s’en arracher la voix.

La porte s’ouvre à la volée, butant contre le mur avant de se refermer avec violence. Surprise, elle lève la tête dans un mouvement brusque, et n’a même pas le temps de réagir que déjà Zekh la saisit par les épaules, l’obligeant à se lever, à lui faire face. Ses doigts s’enfoncent dans sa chair, elle ressent la douleur, mais tout est annihilé par sa présence. Il est revenu, il n’a pas pu partir. « Tu ne comprends pas ? TU NE COMPRENDS PAS BLAKE ? Tu comprends pas que t’es pas comme toutes ces poufiasses qui écartent les cuisses ? Avec toi c’est pas du sexe facile Blake, c’est bien plus que ça. CA VA AU DELA DE TOUT PUTAIN ! » Bien entendu qu’elle le comprend. Tout ce qu’elle voudrait, c’est qu’il le comprenne également. Qu’il comprenne que ce qu’ils vivent tous les deux est incomparable à tout ce qu’ils ont vécu auparavant, à tout ce qu’ils vivront au courant de leur vie. Leur chimie est parfaite, leur attirance mutuelle dépasse la raison. Penser qu’ils pourraient vivre l’un sans l’autre est parfaitement idiot. « Oui j’vais jouer la carte du mec qui te laisse pour ton bien. Oui j’vais jouer cette putain de carte même si ça me broie le coeur. Putain Blake. Tu vois pas que toutes les personnes autour de moi souffrent à un moment donné, tu t’en rends pas compte ? » Elle secoue la tête, refusant d’entendre ce qu’il a à dire. Oh, elle entend bien les mots, mais elle n’arrive pas à y trouver un sens, trop obstinée par l’évidence même. «J’SUIS UN PUTAIN DE DESTRUCTEUR BLAKE ! Regarde … Regarde déjà… Tu crois que tu vas pas souffrir de me voir avec ces pétasses accrochées à mon bras pour la pub du groupe ? Tu vas le supporter ça, lorsqu’elles plaqueront leur poitrine de merde se contre mon torse ? CA TE FERA PAS MAL ? » Oui, elle souffrira, ils le savent tous les deux. Et alors?! Elle préfère ce genre de douleur à celle qu’elle ressent présentement. La peur de le perdre efface tout, elle serait prête à accepter n’importe quoi plutôt que de rompre. « Voilà tout ce que je veux t’éviter Blake, je veux te protéger de tout ça, parce qu’un jour où l’autre je vais merder et tu vas douiller. A cause de moi. Alors… Alors autant que je te laisse partir maintenant avant que … » Elle voudrait l’interrompre, lui ordonner de cesser d’être si obstiné. Elle voudrait lui assurer qu’elle sera toujours prête à tout accepter. Mais il ne lui en laisse pas la chance, trop emporté par son discours. « Tout ce que je veux Blake… Tout ce que je veux, c’est toi, uniquement toi, mais pour une fois… pour une fois je peux pas penser qu’à ma putain de gueule ! » Une fois de plus, elle entrouvre les lèvres pour lui répondre. N’a-t-elle pas son mot à dire, dans toute cette histoire?! Ne peut-elle pas décider elle-même jusqu’où elle est prête à aller?

Elle n’a pas le temps de prononcer un seul mot avant qu’il se jette sur elle, la renversant contre le canapé, alors que leurs lèvres se trouvent enfin. Elle résiste une seconde – juste une – avant d’entrouvrir les lèvres, laissant sa langue rejoindre la sienne dans une danse endiablée. La violence du baiser la surprend, malgré toute la passion de leurs ébats, elle ne l’a jamais vu ainsi. Elle est complètement coincée contre le canapé, et même si elle voulait l’arrêter, elle ne pourrait pas. Il maintient sa bouche contre la sienne, son corps est complètement écrasé par celui de Zekh. Prise au piège. Mais Blake ne souhaite pas s’échapper – au contraire! Elle l’attire encore plus à elle, l’embrassant comme si sa vie en dépendait. Son bassin ondule contre lui, son entre-jambe se languit contre son genou, et elle pousse un petit gémissement contre ses lèvres. Malgré toute la violence du moment, elle n’a jamais eu si envie de lui. Elle ne le laissera jamais partir. Jamais.

« Tu es à moi Blake ! Tu seras toujours à moi… » C’est l’évidence même, la vérité absolue. Elle réussit à dégager ses bras, glisse ses mains le long du dos d’Ezékhiel, griffant la peau, enfonçant ses ongles dans la chair en l’attirant toujours plus à elle. Elle laisse sa marque, littéralement. « Et tu es à moi! », grogne-t-elle à son tour, avant de prendre d’assaut son cou, mordant la peau, sans douceur. Elle lui en veut de la faire douter autant, de provoquer tellement de doutes en elle. Elle ne pourra jamais survivre à son absence, à son abandon. Elle saisit sa mâchoire entre sa main, le force à la regarder bien en face, lui adressant un regard furieux. « Je ne veux plus jamais que tu parles de me quitter, tu entends? Tu m’appartiens. » Elle serre sa poigne autour de la mâchoire, jusqu’à lui en faire mal. « Tu vas me laisser décider ce que je suis capable de supporter. Ne fait pas l’erreur de croire que tu sais mieux que moi ce que je désire ou ce dont j’ai besoin. » Elle soutient son regard, pour s’assurer que le message passe, pour s’assurer qu’il comprend.  Et elle reprend d’assaut ses lèvres, son corps se languissant toujours plus de lui, les gémissements emplissant le silence.


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Message(#) Sujet: Re: # 53 - If you could see me now - BLAKIEL # 53 - If you could see me now - BLAKIEL EmptySam 21 Mai 2016 - 15:02


IF YOU COULD SEE ME NOW.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



La passion me dévore, le désir me fait suffoquer, je voudrais me fondre en elle, me perdre en elle à jamais. Son odeur m’entoure, me fait planer à quinze milles. J’enfouis mon nez dans son cou, traçant des sillons sur sa peau avec ma langue. Je veux la dévorer. Comment pourrai-je seulement la quitter, être loin d’elle ? Pour son bien. Il faut que je m’éloigne d’elle pour la protéger. Mais je ne peux pas. Durant des années, j’ai fui les souvenirs qui me hantaient depuis si longtemps, depuis son départ, leurs départs, que la dépression était devenue mon seul réconfort. J'étais heureux dans les ténèbres, dans l’oublie de mes sentiments,… jusqu'à ce que Blake refasse irruption dans ma vue et m’offre d'être de nouveau ma lumière.
Parfois, lorsque vous pensez que c'est la fin, ce n'est que le début. Blake pensait qu'elle pouvait me sauver, mais en me donnant tout, elle m'a ruiné. Blake était ma plus grande force mais aussi ma plus grande faiblesse. Car après un baiser, une caresse, des mots qui atteignent le coeur, je ne pouvais plus jamais me séparer d’elle, passer à autre chose. Et à partir de ce moment-là, les battements de son cœur sont devenus les miens !

Ses ongles s’enfoncèrent dans mon dos, traçant de longues marques sur ma peau. Je grognais de douleur mais pensais déjà aux marques rouges que je verrais demain en me regardant. Je bandais rien que de penser qu’elle me marquait. Ses dents éraflèrent la peau sensible de mon cou tandis que je promenais mes mains sur son corps, sous ses vêtements, ma main droite glissant sur son ventre gainé pour atteindre sa poitrine. Ses seins étaient gonflés de désir, ses tétons droits, s’offrant à moi. « Et tu es à moi! » Gronde-t-elle. Mais dès la première fois, dès le premier regard j’ai été à elle, comme elle a été à moi. Sans douceur, elle me saisit la mâchoire pour m’obliger à la regarder dans les yeux, écartant ma bouche de son cou. Je me passe la langue sur les lèvres, son gout les nappes encore. Ses yeux aussi noirs que le jais, me lancent des éclaires, elle est furieuse. « Je ne veux plus jamais que tu parles de me quitter, tu entends? Tu m’appartiens. » Mes lèvres sont comprimées, mais je tente tout de même de sourire. Blake la possessive. Elle semble le remarquer et serre encore plus fort, ses doigts s’enfonçant dans mes joues, serrant ma machoires, mes gencives, jusqu’à m’en faire mal. Je pousse un petit gémissement. « Tu vas me laisser décider ce que je suis capable de supporter. Ne fait pas l’erreur de croire que tu sais mieux que moi ce que je désire ou ce dont j’ai besoin. » Je secoue la tête pour l’obliger à me lâcher, et glisse de nouveau mes mains sur son corps. J’ai une trique d’enfer. La douleur que je ressens décuple toutes les autres. Au lieu de m’anesthésier, la souffrance qui inonde mon corps semble réveiller tous mes autres sentiments et émotions, et c’est comme un raz de marrée. Je me noie. Et le désir, l’obsession que j’ai pour Blake semble dominer tout le reste.

Soudain ses lèvres sont de nouveau sur les miennes, elles me dévorent littéralement et je lui rends la pareille. Ma langue s’enfonce en elle, elle prend d’assaut la sienne pour l’entrainer dans une danse endiablée. Mon corps se remet à bouger sur le sien, mes hanches entamant des mouvements de va et vient, pressant mon désir contre son entre jambe. J’entreprends de lui retirer sa robe, mais je n’ai pas la patience, le bas et coincé entre nos deux corps, je ne peux plus attendre et je déchire le haut. Le tissus n'est pas résistant. Durant un quart de seconde je me dis que c'est dommage, cette robe lui allait bien mais je me promets de lui en racheter une autre - des dizaines d'autres. Mais là, je n’ai pas le temps. J’ai trop besoin de sentir sa peau, sa chaleur contre mon torse déjà nu. Je me décolle de ses lèvres :  « Blake… » Ma voix est rendue rauque par nos baiser, le souffle me manque :  « Je veux seulement te protéger… Qu’en sera-t-il quand tu auras trop mal et que tu ne voudras plus jamais voir ma gueule en peinture ? » J’en mourrais de la voir me détester autant. Je ne supporterais pas qu’elle me rejette, qu’elle ma haïsse de l’avoir aurait faite souffrir. Elle me crachera sa douleur au visage et je ne pourrais rien faire mise à part lui dire :  « Je t’avais prévenue. » Je ne suis pas doué pour montrer mon amour, pour faire les choses bien et pour éviter aux gens que j’aime de souffrir. Mais Blake … Blake est tout ce qui me retient ancré à ce monde. Tout ce qui m’empêche de sombrer. Et pourtant, si je tente de la quitter aujourd’hui c’est aussi pour me protéger. Parce qu’après Victoria, je n’étais plus tombé amoureux. J’avais si peur qu’on m’abandonne. J’avais si peur que l’histoire se répète que je m’empêchais de tomber amoureux. La peur que Blake se tire du jour au lendemain, me laissant avec mon coeur en miettes, me tenaillait le bide, me prenait aux tripes dès que je posais les yeux sur son visage angélique, sur ses grands yeux aussi bleus et profonds que l’océan, sur ses cheveux d’ébène. Merde, j’étais complètement foutu.

Je passe mes mains sur ses fesses et me redresse d'un coup, obligeant Blake à enrouler ses jambes autour de mes hanches, à plaquer sa poitrine contre mon torse. Je ne quitte pas une seule seconde ses lèvres, ma langue caressant la sienne. Merde, son goût était le meilleur qui soit. Je voulais plonger en elle. J'avais besoin d'être en elle. Maintenant. Je me dirigeais donc vers sa chambre. Mais de sentir sa peau se napper doucement de sueur au contact de la mienne, de sentir son coeur battre et résonner en moi, je ne pouvais plus attendre. Je la plaquais contre le mur le plus proche, mes mains accrochant le reste de la robe qui tient encore par les bretelles. Je lui arrache rapidement et elle se retrouve en sous-vêtements contre moi. Merde. Je déteste mon visage du sien pour contempler son corps. Comment pourrais-je me priver de ça, d'elle ? Rapidement, très rapidement, je déboutonne mon jean, me voilà enfin libéré. Je n'ai plus de temps, je meurs de pouvoir la prendre. Alors, d'une main experte, j'écarte son tanga pour libérer son intimité et je m'enfonce en elle jusqu'à la garde poussant une longue râle. Je plonge mon visage au creux de son cou et inspire longuement tout en entamant mes va-et-vient, lentement, poussant plus profondément à chaque coup. C'est si bon. Elle me complète tellement. Elle est faite pour moi. « A moi ! Plus jamais personne ne pourra te toucher Blake... C'était ta chance de te libérer de mon emprise... » Je lui grogne dans l'oreille en lui donnant un coup de bassin plus fort tout en mordant la peau fine sous son oreille.


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