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 Can't get you out of my head | Heilio

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Message(#) Sujet: Can't get you out of my head | Heilio Can't get you out of my head | Heilio EmptyDim 4 Sep - 18:18




❝ Can't get you out of my head ❞

Elio & Heidi
Boy your lovin' is all I think about. I just can't get you out of my head. Boy it's more than I dare to think about. △
« Lago ! On y va » hurlais-je à l’attention de mon chien qui déboulait aussitôt à toute vitesse devant l’entrée, comprenant bien qu’il s’agissait d’une promenade. J’attachais sa laisse, bien qu’il n’en avait pas besoin, habitué à répondre à mes ordres au doigt et à l’œil mais c’était une habitude que j’avais prise lorsque nous nous promenions en ville et que je ne voulais pas effrayer les passants qui pouvaient se méfier d’un chien liberté, aussi beau et obéissant soit-il. Nous descendions les escaliers rapidement pour rejoindre la rue. Je prenais alors un chemin que je connaissais par cœur pour rejoindre la maison où j’avais grandi et passé toute mon enfance et mon adolescence. C’était un rituel que nous avions pris, ma mère et moi, depuis que j’étais de retour à Brisbane. Je passais la voir tous les samedis en début d’après-midi pour boire le café. J’en profitais pour lui raconter ma semaine, mes péripéties, l’avancée de ma maison de couture et elle me racontait ce qu’elle faisait, les quelques ragots qu’il y avait dans le quartier. Depuis le retour de Matteo, celui-ci se joignait à nous et nous parlions de tout et de rien, profitant surtout de nous retrouver tous les trois à nouveau réunis. C’était dans ces moments-là que je remerciais le ciel de m’avoir donné une famille comme celle-ci et de nous avoir permis de passer un peu plus de temps en compagnie de Matteo. Dans ces moments-là, les deux ans où nous avions été séparés de mon frère ne semblaient pas compter. Rapidement, j’arrivai dans le quartier de Pine Rivers, où les rues avaient un peu changé par rapport à mes souvenirs, où plus de maisons encore avaient été construites et où d’autres familles avaient emménagées dans des maisons qui autrefois appartenaient à certains de mes camarades de classe ou de quartier. Arrivant devant chez ma mère, je sortais mon trousseau de clé possédant la clé qui ouvrait la boîte aux lettres de ma mère et je lui récupérais son courrier avant de venir frapper à la porte d’entrée. Elle m’ouvrait avec un large sourire. « Salut maman ! » Elle me serrait aussitôt dans ses bras. « J’ai récupéré le courrier. C’est surtout des factures » ajoutais-je dans une petite moue. Avant d’entrer dans la maison, je retirais la laisse de Lago. « Va dans le jardin, t’y sera mieux » lui dis-je avant qu’il ne disparaisse gaiement. J’entrais alors dans la maison, refermant la porte derrière moi. A chaque fois que je passais la porte, une vague de souvenirs s’emparaient de moi, des souvenirs de mon père, de Matteo, de Kaecy et d’Elio. Aussitôt, en songeant à Elio, je détournais mon attention du salon pour suivre ma mère dans la cuisine. « Tiens au fait, j’ai fini de le lire » lui dis-je en lui tendant un énième exemplaire de Vogue. J’étais abonnée à ce magazine de mode et aussitôt que je les avais finis, je les passais à ma mère pour qu’elle puisse les lire à son tour.

Je m’installais sur la chaise dans la cuisine, face à ma mère alors que celle-ci nous servait deux cafés. « Matteo est passé juste avant toi mais il a dû repartir, ils le demandaient au garage » me disait-elle. Je souriais un peu, toujours amusée à l’idée de savoir que Matt travaillait dans le garage d’Ezra qui n’était autre que mon voisin du dessous. Les coïncidences dans la vie, quand même… J’attrapais la tasse de café qu’elle me tendait pendant qu’elle s’installait et je l’écoutais me raconter deux trois banalités sur les commérages de quartier, riant à l’occasion en apprenant que le voisin s’était marié à une jeunette. « Je suis contente que tu sois venue » me disait alors ma mère en me prenant la main tendrement. « Maman, tu sais bien que je viens tous les samedis sauf quand j’ai un empêchement » soupirais-je malgré un regard attendri. « Je sais bien mais je voulais particulièrement te voir aujourd’hui. J’ai eu une idée… » disait-elle mystérieusement. « Quelle idée ? » lui demandais-je curieuse. « Tu verras. Au fait, avec Elio, vous ne vous adressez toujours pas la parole ? » me demandait-elle. Aussitôt, mon cœur chavirait et mon regard se baissait sur la tasse de café que j’avais dans les mains. « C’est compliqué Maman, tu le sais bien » soupirais-je en touillant nerveusement mon café bien qu’il ne contenait aucun sucre. « Vous aimez bien vous compliquer la vie, vous les jeunes » Je levais les yeux au ciel, en songeant que ma mère ne dirait pas ça si elle connaissait toute l’histoire, si elle savait à quel point il me rendait confuse et à quel point il savait me faire autant de bien que de mal. Interrompant le cours de mes pensées quelques peu sinistres, la sonnette retentissait. « T’attendais quelqu’un d’autre ? » demandais-je aussitôt à ma mère. « Tu vas ouvrir, ma puce ? » demandait-elle, sans répondre à ma précédente question. Je m’exécutais alors. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvrais Elio Harrington devant la porte de chez moi, se demandant visiblement lui aussi ce qu’il faisait là. « Ah c’est toi. » C’était tout ce que j’avais trouvé à dire sur le coup. « Matteo n’est pas là » ajoutais-je finalement, prête à refermer la porte, quand il m’interrompais en me disant que ce n’était pas Matteo qu’il était venu voir. « Non c’est moi ! » s’écriait ma mère depuis la cuisine, un sourire totalement percevable dans son ton. « Maman ! » m’écriais-je alors comme une enfant, me rendant compte de ce qu’elle était en train de faire et ne trouvant pas ça drôle du tout. Malgré tout, je le laissais entrer dans la maison et lui indiquais la cuisine où se trouvait ma mère, le suivant de près, l’air renfrogné. Je détestais quand elle se mêlait de ma vie de cette façon.
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Message(#) Sujet: Re: Can't get you out of my head | Heilio Can't get you out of my head | Heilio EmptyDim 4 Sep - 22:33


Can't get you out of my head
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Les jumeaux ne parlaient plus que ça. A tout les repas, revenait cette soirée que nous avions passé avec Heidi, tout ce qu’ils avaient appris sur leur mère, le repas qu’elle leur avait cuisiné, le château de sable, la douve évidement et puis… « Même que Elio et Heidi ils ont fait que de faire la bagarre. » La tête dans mon assiette je ne pipais pas un mot, me contentant de hocher la tête à chaque fois que l’un d’eux me posait une question et des répondre par de brefs ‘oui c’est vrai’, ‘tout à fait’ et autres ponctuations qui suffisaient à les enchanter. Kaecy n’avait jusqu’à lors rien dit même si je sentais que le sujet lui brûlait les lèvres et elle avait fini par l’aborder quand - les jumeaux ayant couru dans leur chambre - nous nous étions retrouvés seul dans la cuisine pour finir de ranger. « On dirait que vous avez passé une bonne fin de journée avec Heidi. » Je voyais bien cet air réjoui sur son visage et j’aurais voulu lui dire de ne pas se faire de fausses idées. Que cette journée avait peut-être compliquée encore plus les choses - si c’était possible. « Ouais c’était sympa.. » Mon ton était loin de démontrer un vrai entrain mais ça n’avait pas suffi à l’arrêter. « Donc tu vas te décider à être un peu sympa ? » Levant les yeux au ciel j’avais d’abord décidé de ne pas lui répondre. Nous avions déjà eu cette conversation quand Heidi était revenue et il me semblait qu’elle avait compris mon point de vu. Evidement aujourd’hui les circonstances avaient quelque peu changées mais Kaecy ne le savait pas - et je n’avais aucune intention de la mêler à ça. Surtout si c’était pour, à la suite de ça, la forcer à mentir elle aussi à Matteo. « Non. » C’était tout ce que je m’étais contenté de répondre au final. « Okay… Et tu comptes bouder toute la journée ? » « Je boude pas ! » Okay je n’étais pas dans ma meilleure journée mais entendre parler tout le repas d’Heidi m’avait quelque peu chamboulé et tenter de le dissimuler n’était pas chose facile. «  Et j’ai pas tout compris, tu vas où cet après-midi ? » Finissant d’essuyer la vaisselle j’étais retourné m’assoir à la table pour reposer mes jambes. J’avais bossé toute la nuit au bar et à peine dormi trois heures avant que les jumeaux ne viennent me réveiller ce matin là et je fatiguais un peu. « Je vais voir la mère de Matteo, elle m’a appelé avant-hier, elle a un projet de fête où quelque chose comme ça et elle voulait m’en parler. » J’aurais bien invité Kaecy à m’accompagner mais il fallait quelqu’un pour garder les jumeaux et apparemment, elle n’avait pas été conviée.

***

J’étais arrivé devant la maison d’enfances de Hellington étonnamment à l’heure. Jetant un coup d’oeil à ma montre j’avais uniquement 5 minutes de retard ce qui n’était pas si mal me connaissant. L’école des jumeaux pourrait en juger. Sonnant à la porte j’avais jeté un rapide coup d’oeil au quartier qui me rappelait toujours une ribambelle de souvenirs. Alors que je m’attendais à trouver Johanna sur la pas de la porte c’est une toute autre silhouette qui s’était dessinée une fois la porte ouverte. « Heidi ? » Je ne m’attendais pas à la voir ici - et nul doute que si ça avait été le cas j’aurais sans doute fait en sort de l’éviter. « Ah c’est toi. » Son ton n’avait fait que confirmer mon intention. Elle n’avait pas envie de me voir et pour ma part j’étais toujours tiraillé entre une nuée de sentiments quand je me trouvais en sa présence. « Matteo n’est pas là » Elle s’était apprêtée à fermer la porte, aussi vite qu’elle l’avait ouverte alors que j’avais stoppé cette dernière de la main. « Ce n’est pas lui que je viens voir… »   « Non c’est moi ! » Avait répondu la mère d’Heidi. J’avais alors eu l’impression étrange d’être tombé dans une sorte de traquenard et au final je n’étais pas si étonné que ça venant de la part de Johanna. « Maman ! » De toute évidence nous étions deux victimes des magouilles de la mère de famille.

Non sans laisser transparaitre son agacement Heidi avait fini par me laisser entrer, je m’étais délesté de mes chaussure sur le perron pour rentrer et retrouver la mère d’Heidi et Matteo dans la cuisine. Cette dernière avait déjà entrepris de me faire couler un café, n’ayant pas oublié mes habitudes. « Elio te voilà ! » Elle c’était retournée, le sourire aux lèvres, rayonnante. Je ne l’avais plus revue depuis trop longtemps, et en réalité notre dernière rencontre avait été bien différente. Elle s’était déroulée quelques mois après le décès de Leah. J’étais venu visiter une femme esseulée qui avait perdu son mari, son fils et vu sa fille fuir au plus loin de la ville. Je me doutais alors qu’elle devait avoir des nouvelles d’Heidi. Du moins je l’espérais mais je n’avais pas osé en parler et après cette entrevue, je n’étais plus revenu, ayant eu l’impression qu’elle voyait en moi ce qu’elle n’avait plus. Aujourd’hui c’était une femme bien différente que j’avais en face de moi, elle semblait revivre, le sourire aux lèvres elle était venue prendre mon visage entre ses mains pour déposer un baiser tendre sur ma joue. « Je suis heureuse de te voir ! Tu es tellement grand… Je crois que je ne m’y ferais jamais. » J’avais serré son corps tendrement comme j’aurais pu enlacer une mère. Johanna représentant la figure maternelle que je n’avais jamais vraiment eu. Même si ma belle-mère avait tenté comme elle le pouvait de tenir ce rôle difficile. J’avais toujours secrètement envié la chance d’Heidi et de Matteo d’avoir une mère aussi extraordinaire et aimante. «  Et tu es resplendissante Johanna. » J’étais sincère et bien qu’elle ait tapoté mon épaule en me traitant de baratineur Je savais qu’elle avait ressenti mon honnêteté. « Ton café ! » Je m’étais installé sur l’une des chaises que Johanna me montrait alors que sa fille prenait place en face de moi. « Bon, si je vous ai fait venir c’est que j’ai cette idée qui me trotte dans la tête. Depuis que Matteo est revenu, les choses sont une peu folles ici et je me suis rendue compte que nous n’avions même pas fêté ça. Je voudrais organiser quelque chose mais je vais avoir besoin d’aide. De votre aide. » Je commençais à me demander pourquoi elle avait fait appelle à moi et non pas à Kaecy ou Soren qu’elle semblait - elle aussi - beaucoup apprécier. Mais j’avais ma petite idée sur la question. « Oui ça semble être une bonne idée… » Je n’en étais pas aussi sûr en réalité. Matteo semblait tout de même avoir de la peine à renouer avec sa vie ici et rajouter cette fête me semblait un peu beaucoup mais je n’étais pas en position d’argumenter avec sa mère. Et encore moins si c’était pour me ramasser les foudres d’Heidi droit derrière. Nous regardions d’ailleurs tous les deux cette dernière attendant son point de vu, et je sentais une pointe d’excitation dans l’attente silencieuse de Johanna.
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Message(#) Sujet: Re: Can't get you out of my head | Heilio Can't get you out of my head | Heilio EmptyDim 4 Sep - 23:09




❝ Can't get you out of my head ❞

Elio & Heidi
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A mon grand désespoir, Elio se trouvait invité à notre petite réunion habituelle du samedi après-midi. Si dans d’autres circonstances, j’aurais sûrement apprécié grandement d’avoir une excuse pour le voir sans que cela ne paraisse suspect ou étrange, il en était tout à fait autrement depuis notre dernière entrevue. J’étais agacée et lasse de devoir me battre contre lui à chaque fois. J’avais la très désagréable impression d’être la maîtresse d’Elio alors que celui-ci n’avait pas de petite copine fixe d’après ce que j’avais pu comprendre. Et si au début tout ceci n’avait été qu’un jeu pour moi, j’avais fini par y prendre goût, un peu trop même, au point de m’en brûler les ailes. Après avoir été déçue bon nombre de fois et blessée à différentes occasions par son comportement puéril, j’avais décidé d’abandonner tout contact avec lui. Nous voilà donc revenu des mois en arrière lorsque nous fuyons l’autre comme la peste. Enfin, c’était évidemment sans compter sur ma mère à qui j’avais eu le malheur de faire part de notre mésentente et qui s’était aussitôt mis dans la tête de nous rabibocher, surtout maintenant que Matteo était de retour. Il se trouvait en plus que ma mère avait toujours particulièrement apprécié Elio, qu’elle avait toujours plus ou moins considéré comme son fils, fait qui n’aidait en rien à ce qu’elle lâche l’affaire à notre sujet. « Elio te voilà ! » s’enthousiasmait-elle alors qu’il débarquait dans la cuisine, se précipitant vers lui pour embrasser sa joue et avec un pincement au cœur, je me surprenais moi-même à envier ma mère. « Je suis heureuse de te voir ! Tu es tellement grand… Je crois que je ne m’y ferais jamais. » continuait-elle, me faisant un peu lever les yeux au ciel, pas vraiment disposée à laisser ma mère faire son cirque et à se mêler de mes histoires personnelles. Je savais pourtant que ça partait d’une bonne intention de son côté, qu’elle se faisait du souci pour moi. Elle s’inquiétait notamment de savoir que j’avais quitté mon futur mari parfait, abandonnant avec l’espoir de fonder une famille rapidement, pour revenir ici, seule vivre dans un appartement qui n’était pas bien grand. Elle s’inquiétait de me voir approcher de la trentaine et d’être aussi proche de fonder une famille que je l’étais d’inventer une théorie mathématique révolutionnaire. Comme si mon horloge biologique ne me mettait déjà pas assez la pression… « Et tu es resplendissante Johanna. » répondait Elio et à cet instant précis, j’avais envie d’un prendre un pour taper sur l’autre, à les écouter se faire des petits compliments. « Ton café ! » disait-elle en lui tendant sa tasse alors qu’il s’installait sur une chaise et que je prenais soin de m’installer en face de lui, comme si sa proximité risquait de me brûler (ce qui était plus ou moins le cas quand même).

« Bon, si je vous ai fait venir c’est que j’ai cette idée qui me trotte dans la tête. Depuis que Matteo est revenu, les choses sont une peu folles ici et je me suis rendue compte que nous n’avions même pas fêté ça. Je voudrais organiser quelque chose mais je vais avoir besoin d’aide. De votre aide. » avoutait-elle alors. Je trouvais l’idée assez sympathique en soit, bien que je savais que les choses n’allaient pas être faciles. En dehors du fait que c’était la crise entre Elio et moi, c’était également tendu entre Elio et Soren et Cléo et moi, sans compter Matteo qui devait vivre assez mal la liaison de Soren et Cléo. « Oui ça semble être une bonne idée… » confirmait alors Elio et aussitôt, je sentais leur regard à tous les deux qui se tournaient vers moi, dans l’attente de mon opinion sur la question. « Je pense que ça pourrait lui faire plaisir, mais que les choses sont délicates. Entre Soren, Cléo et Matteo ça risque d’être assez tendu, donc à moins de ne pas inviter Soren et Cléo… » commençais-je en jouant distraitement avec une mèche de mes cheveux. « Mais de toute façon, Maman, bien que je crois sincèrement que tu aies pensé à cette petite fête, je doute que ça soit la raison de notre présence ici. Tu refuses d’accepter qu’Elio et moi soyons en mauvais terme mais malheureusement, ça ne se passe plus comme à la maternelle, un bisou sur la joue ne suffit plus à effacer tous les problèmes » dis-je alors, en regardant ma mère d’un air désapprobateur.  Celle-ci en revanche, continuait de sourire, comme si je n’avais rien dit. « Qui a dit que nous ne pouvions pas faire les deux en même temps ? » lâchait-elle finalement, en adressant un petit clin d’œil à Elio ce qui eut pour résultat de me faire soupirer un peu plus. « Heidi, si tu n’y mets pas du tien ça ne s’arrangera pas, c’est certain… » avait-elle commencé mais j’avais levé le doigt en l’air pour lui dire de se taire. « Mais j’y mets du mien ! » dis-je en regardant Elio droit dans les yeux d’un air accusateur. « Il se trouve que ce n’est pas le cas de tout le monde autour de cette table et puisque visiblement pour Elio, je suis parfaitement interchangeable et remplaçable dans sa vie, je ne vois pas trop pourquoi je m’embêterais plus longtemps » Clairement, ce n’était plus à ma mère que je m’adressais, mais j’en profitais pour régler mes comptes avec Elio. Je n’avais toujours pas digéré le fait qu’il dise à Kaecy que je n’étais qu’une fille comme ça alors que lui représentait pour moi une véritable bulle d’air. Si ma mère ne pouvait pas comprendre réellement où je voulais en venir et qu’elle ne pouvait pas se douter de la complexité de notre relation Elio, lui, en était parfaitement conscient.
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Message(#) Sujet: Re: Can't get you out of my head | Heilio Can't get you out of my head | Heilio EmptyLun 5 Sep - 0:14


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La mine agacée d’Heidi ne l’avait pas quittée depuis que j’étais rentré dans la pièce. Je n’étais pas vraiment sûr de savoir si c’était ma présence ici qui l’agaçait à ce point, ou l’impression que sa mère voulait s’introduire dans sa vie. Dans le doute j’avais imaginé que ça devait être un mélange des deux. Pour autant, rapidement Johanna avait mis le sujet qui l’intéressait sur la table. Cette idée de fête n’était sans doute pas si mauvaise, elle avait raison, nous avions réellement un événement à fêter et pas des moindres ! Ce n’est pas tous les jours qu’un être cher revient de la mort. J’avais aussi conscience que malgré tout, les choses risquaient d’être compliquées et que faire une réellement surprise à Matteo n’était pas forcement le plus judicieux, mais nous aurions sans doute le temps d’en parler. Pour le moment nous attendions tous deux le verdict d’Heidi. « Je pense que ça pourrait lui faire plaisir, mais que les choses sont délicates. Entre Soren, Cléo et Matteo ça risque d’être assez tendu, donc à moins de ne pas inviter Soren et Cléo… » De toute évidence nous avions tous les deux eu une pensée pour eux sans trop savoir quoi faire. Bien que j’ai ma petite idée. « Je pense qu’on pourra se passer de Soren aisément. » Mon avis avait été vite tranché, pour moi ce mec n’avait rien à faire à la fête de Matteo - ce qui était plutôt paradoxale quand je pensais à ma propre attitude. Pour ce qui était de Cléo c’était une autre histoire. Forte heureusement pour Soren, Johanna avait un avis un peu moins tranché que moi. « J’imagine qu’on pourra trancher sur la question un peu plus tard, laissons leur le temps de se retrouver et de discuter entre eux avant de condamner qui que ce soit. » J’avais l’impression de m’être fait remettre à ma place comme un gamin. Mais venant de Johanna je ne pouvais qu’accepter la remarque, elle avait le don de dire les choses. « Mais de toute façon, Maman, bien que je crois sincèrement que tu aies pensé à cette petite fête, je doute que ça soit la raison de notre présence ici. Tu refuses d’accepter qu’Elio et moi soyons en mauvais terme mais malheureusement, ça ne se passe plus comme à la maternelle, un bisou sur la joue ne suffit plus à effacer tous les problèmes » Heidi avait parlé d’un ton décidé, alors que je commençais déjà à me ratatiner sur ma chaise, avec l’envie de fuir loin d’ici et très vite. Présentant que la conversation qui allait suivre n’allait pas me plaire. « Qui a dit que nous ne pouvions pas faire les deux en même temps ? » Le clin d’oeil que venait de m’adresser Johanna n’avait fait que se rajouter à mon malaise alors que je baissais les yeux, jouant avec mes mains sous la table sans dire un mot.

Le soupire d’Heidi n’avait échappé à personne et quelque part il me peinait un peu même si j’avais bien senti son agacement depuis mon arrivée ici. « Heidi, si tu n’y mets pas du tien ça ne s’arrangera pas, c’est certain… » Plus la conversation avançait et plus j’avais envie de fuir, un peu apeuré que tout ça ne finisse par me retomber dessus. Et ça n’avait pas manqué. « Mais j’y mets du mien ! » C’était mon tour de lever les yeux au ciel. De qui se moquait-elle là ?   « Il se trouve que ce n’est pas le cas de tout le monde autour de cette table et puisque visiblement pour Elio, je suis parfaitement interchangeable et remplaçable dans sa vie, je ne vois pas trop pourquoi je m’embêterais plus longtemps » D’abord un peu choqué par ses propos je m’étais tourné vers elle l’air étonné. Puis rapidement mon étonnement s’était mué en colère silencieuse mais le regard que j’avais vissé sur elle avait sans aucun doute suffi à lui faire comprendre que je trouvais son attitude puérile. « Je vois pas où tu vas chercher ça… Et même si c’était vrai, dans mes souvenirs c’est toi qui t’es rendue dispensable en décidant de quitter la ville comme une voleuse. » On avait bien du faire sans elle, alors c’était un peu simple aujourd’hui de me reprocher les sentiments contradictoires que je pouvais avoir à son égard - même si ils n’étaient lié qu’en partie infime à ça. « Et de toute façon, je ne crois vraiment pas que ça soit le moment de parler de ça ! » Je n’avais aucune envie d’avoir cette conversation devant un membre de sa famille. Que ça soit sa mère ou son frère. Ca ne regardait que nous. « Je suis désolé Johanna… Je pense que ça va pas être possible que je vous aide… » De toute évidence Heidi n’avait pas envie de travailler avec moi. Elle me reprochait je ne sais quoi une fois de plus… Il me semblait pourtant que j’avais été clair avec elle sur cette relation entre nous qui devait prendre fin - et maintenant elle semblait me reprocher mon attitude quand Kaecy avait manqué de nous surprendre. Certes, elle n’était sans doute pas la bonne, mais je n’avais pas envie de rester là à me faire juger par une gamine capricieuse dans son genre, qui plutôt que de me parler déclenchait une vendetta devant sa mère.

J’avais commencé à me lever de ma chaise quand la main de Johanna s’était posée sur le mienne. « S’il te plait Elio… » Je ne pouvais pas résister à cette voix. Et j’étais en plus de ça un peu honteux d’avoir affiché devant Johanna mes problèmes avec Heidi, avec autant de virulence. Ce qui avait semblé la choquer un peu d’ailleurs. « Heidi… » Cette fois elle était venue poser sa main sur celle de sa fille. « C’est important pour Matteo… Pour lui et sa mémoire… Il a tellement de souvenirs à retrouver encore et il va avoir besoin de vous deux. Vous avez partagé tellement de choses dans votre jeunesse… Mettez vos différents de côté. Pour lui… une fois la fête finie, je promets de ne plus m’en mêler. » Elle savait exactement comment m’avoir par les sentiments. Et aborder les problèmes de Matteo représentait un de mes points faibles. Mon amitié avec lui étant quelque chose de primordial à mes yeux - tellement que je l’avais placée avant ma relation avec Heidi, ce qui nous avait conduit à cette situation. J’étais pour ma part resté silencieux… Le regard rivé sur la table j’étais bien incapable de dire non à Johanna et je savais qu’elle allait sans aucun doute considérer mon silence comme une approbation.
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Message(#) Sujet: Re: Can't get you out of my head | Heilio Can't get you out of my head | Heilio EmptyLun 5 Sep - 0:51




❝ Can't get you out of my head ❞

Elio & Heidi
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Clairement j’y allais à reculons et je faisais en sorte que tout le monde soit bien conscient que je freinais des quatre fers pour fuir cette conversation. Pourtant ni ma mère ni Elio ne semblaient décidés à me faciliter la tâche de ce côté-là. Alors que tous les deux l’attendaient avec impatience, je donnais mon opinion sur la question d’organiser ou non cette fête pour le retour de Matteo. Je leur faisais aussitôt part de mes doutes quant à la présence de Soren et Cléo et Elio sautait aussitôt sur l’occasion pour rétorquer : « Je pense qu’on pourra se passer de Soren aisément. » En temps normal, si je n’avais pas été aussi énervée par lui, j’aurais sûrement ri à sa réflexion. Sa réaction ne m’étonnait même pas, Elio ayant toujours eu un certain grief contre Soren de toute façon, et ce bien avant que celui-ci ne se mette avec Cléo. « J’imagine qu’on pourra trancher sur la question un peu plus tard, laissons-leur le temps de se retrouver et de discuter entre eux avant de condamner qui que ce soit. » intervenait plus calmement ma mère. De toute façon, ma mère n’était pas prête de s’élever contre qui que ce soit. Elle avait toujours su faire la part des choses et s’énervait assez rapidement. Elle avait toujours conservé d’excellentes relations avec Cléo comme avec Soren, malgré tout ce qui avait pu se passer. Finalement, j’explosais, lassée de tourner autour du pot alors que je savais pertinemment où ma mère voulait en venir. Je lui disais alors que je savais parfaitement pourquoi nous étions là et alors qu’elle essayait de me calmer pour garder le ton de la discussion, je m’énervais un peu plus en balançant à Elio que de toute façon, je n’étais qu’une parmi d’autres. Un instant, un air étonné s’imprimait sur son visage avant qu’il ne reprenne contenance et qu’il ne rétorque : « Je vois pas où tu vas chercher ça… Et même si c’était vrai, dans mes souvenirs c’est toi qui t’es rendue dispensable en décidant de quitter la ville comme une voleuse. » Ce à quoi, je n’avais de toute évidence, rien à rétorquer. « Et de toute façon, je ne crois vraiment pas que ça soit le moment de parler de ça ! » et au fond de moi, une petite voix me disait qu’il avait raison. « Je suis désolé Johanna… Je pense que ça va pas être possible que je vous aide… » et il avait fait mine de se lever avant que ma mère ne le retienne : « S’il te plait Elio… ». Moi je n’avais pas esquissé le moindre mouvement de protestation, trop occupée à bouder dans mon coin comme une enfant.

« Heidi… » entendais-je ma mère soupirer un peu alors qu’Elio s’asseyait de nouveau. « C’est important pour Matteo… Pour lui et sa mémoire… Il a tellement de souvenirs à retrouver encore et il va avoir besoin de vous deux. Vous avez partagé tellement de choses dans votre jeunesse… Mettez vos différents de côté. Pour lui… une fois la fête finie, je promets de ne plus m’en mêler. » C’était facile à dire pour elle. Elle ne savait pas, elle n’avait aucune idée. Elle ignorait tout de la torture que c’était d’être face à Elio et de faire comme s’il ne se passait rien entre nous, comme si nous n’avions rien vécu, comme si tous ces moments n’avaient jamais existé. Elle ne savait pas ce que c’était de voir l’objet de tous ses désirs à quelques centimètres sans qu’elle ne puisse esquisser le moindre mouvement vers lui. Elle ne comprenait pas le mal que ça faisait de le voir là, et pourtant de le savoir. Elle n’avait aucune idée du mal que ça me faisait de savoir que jamais nous ne pourrions construire la moindre chose, que tout ce que j’avais gagné c’était des souvenirs aussi agréables que douloureux, qu’à chaque fois que je me retrouvais en sa compagnie mon cœur chavirait en songeant à tout ce à côté de quoi je passais. Elle ignorait à quel point l’homme qu’elle appréciait tant savait aussi bien faire mon bonheur que mon malheur que chacune de nos entrevues se terminaient mal, au point où je rentrais toujours chez moi, le cœur gros. « Pour Matteo… C’est d’accord » finis-je par céder, sans regarder Elio pour autant. Je pouvais le tolérer, me retirer de lui balancer au visage à quel point il m’avait fait mal, mais je ne pouvais pas faire comme si de rien n’était, je n’étais, malheureusement, pas aussi bonne comédienne que lui. Ma mère venait alors embrasser ma tempe et je souriais un peu.

« Bon alors, il faut qu’on commence à songer à la liste d’invités. Je pensais à vous tous, ses collègues de boulot, tu les connais Heidi non ? » me demandait-elle et j’hochais la tête positivement. « Ezra, son patron, c’est mon voisin oui. Il se trouve qu’on s’entend assez bien plus. Je lui en toucherai deux mots ce soir si tu veux » lui répondis-je alors. Elio lui suggérait alors quelques autres noms, des garçons qui avaient fait partie de ses amis quand il était au Lycée et qui habitaient aujourd’hui encore à Brisbane. « Tu veux faire ça ici ? » lui demandais-je. « Oui je pense que le jardin est suffisamment grand pour accueillir tout le monde, et puis ça sera comme au bon vieux temps. » Pendant un moment, nous continuions à discuter, de ce que nous ferions à manger, de ce qu’il faudrait acheter. Nous étions en train de discuter de la date pour planifier tout ça quand ma mère nous interrompait : « Il faut des photos ! Ca l’aidera un peu je pense, et puis ça sera sympa. J’ai pleins de photos en haut » disait-elle avant de se redresser pour aller à l’étage chercher les fameuses photos, nous laissant seuls avec Elio dans la cuisine. Un silence de plomb était retombé sur la cuisine, un instant nos regards se croisaient mais bien vite je détournais les yeux, un pincement au cœur. Finalement, ma mère revenait avec une grosse boîte en fer contenant une tonne de photos que nous adorions regarder avec Matteo quand nous étions plus jeunes. Elle s’asseyait de nouveau et je regardais les photos, les tendant à Elio l’une après l’autre. Elles représentaient pour la plupart Kaecy, Elio, Matteo et moi en train de jouer dans le jardin ou dans la rue. D’autres laissaient apparaître Soren et Cléo ou d’autres camarades de classes dont j’avais tout oublié. Mais je ne retenais qu’Elio sur ces photos, sur certaines d’entre elles ont pouvait nous voir clairement en train de nous chamailler, de jouer. Pourquoi grandir compliquait-il toujours tout ? Pourquoi avait-il fallu qu’il soit ami avec Matteo ?  
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Message(#) Sujet: Re: Can't get you out of my head | Heilio Can't get you out of my head | Heilio EmptyLun 5 Sep - 1:51


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Un silence avait suivi les paroles de Johanna. Il avait semblé interminable, ni Heidi ni moi n’avions dit un mot - sans doute tous les deux conscients que notre attitude pouvait avoir des répercussions sur Matteo que ni elle ni moi n’avions jamais souhaité. Conscient aussi que la mère d’Heidi ne lâcherait de toute façon pas l’affaire, elle était aussi bornée que sa fille à n’en pas douter et si c’était en partie ce qui me plaisait chez elles - ça avait aussi le don de me rendre fou.   « Pour Matteo… C’est d’accord » C’est la voix d’Heidi qui avait fini par se faire entendre. A peine audible comme si ces quelques mots lui arrachaient la gorge. J’avais levé les yeux vers Johanna qui me regardait maintenant avec insistance et haussé un peu les épaules. « Oui… C’est d’accord… » De toute façon elle devait déjà être consciente qu’elle m’avait convaincu. J’étais bien moins remonté qu’Heidi sur le coup - même si une partie de moi continuait d’avoir l’envie de s’enfuir. Etre en présence d’Heidi représentait plus d’un danger, je me savais capable de déraper à n’importe quel moment… « Bon alors, il faut qu’on commence à songer à la liste d’invités. Je pensais à vous tous, ses collègues de boulot, tu les connais Heidi non ? » La conversation était lancée. C’était factuel, question de la part de la mère d’Heidi et réponse de l’un de nous. Rien qui ne nécessitait qu’elle ou moi ne rentrions en conversation l’un avec l’autre. Nous n’avions même pas échangé un regard comme si la présence de l’autre n’existait pas. J’avais pourtant légèrement tiqué en entendant le prénom d’Ezra - bêtement un peu jaloux en me demandant qui était ce mec et où s’arrêtait leur relation. Mais conscient que je n’avais pas le droit de ressentir ce genre de sentiments j’avais tout fait pour camoufler mes pensées, restant silencieux le regard toujours loin du sien. J’avais machinalement sorti quelques prénoms d’amis qui nous avaient été chers sans trop savoir pour certains d’entre eux ce qu’ils étaient devenus aujourd’hui. D’autres, avec qui j’avais gardé contact et qui seraient sans doute très heureux de participer à cette fête. Beaucoup d’entre eux n’ayant pas osé aller voir Matteo, peut-être par peur de le déranger, ou de se rendre compte qu’il n’avait aucun souvenir d’eux.  

« Il faut des photos ! Ca l’aidera un peu je pense, et puis ça sera sympa. J’ai pleins de photos en haut » J’avais regardé Johanna partir totalement impuissant à la retenir. Etrangement apeuré de me retrouver seul à seul avec Heidi. Un silence de mort avait alors pris place. Chacun restant de son côté - nous avions à peine échangé un regard, détournant les yeux aussi rapidement quand ses derniers de croisaient. Les secondes m’avaient semblé être des heures dans le silence de cette pièce avant qu’enfin la mère de mes amis ne revienne avec la fameuse boite à photo. Je m’étais penché sur cette dernière, attrapant quelques photos en silence. Sentant en moi une émotion ressurgir, je soupçonnais d’ailleurs Johanna d’avoir prétexté un besoin de photo pour cette raison. Elle tentait de faire ressortir quelque chose en nous - des souvenirs heureux sans doute. « Regardez celle là ! La coupe de Matteo ! Bon dieu, est-ce que j’ai vraiment laissé faire ça ? » J’avais souri légèrement en regardant la photo, n’ayant pas vraiment le coeur à rire. Puis d’un coup Johanna avait attrapé son téléphone pour répondre à un appelle. J’étais resté un instant étonné, n’ayant entendu ni sonnerie ni vibreur. Elle c’était contentée de petit « Oui… » « Oui… » « Oui j’arrive.. » qui m’avaient semblé pour le moins suspect avant de ranger son téléphone et de nous regarder. « Je dois m’absenter, mais vous êtes assez grand pour choisir des photos je vous fais confiance ! Je ne serais pas trop longue. » Mon regard un peu horrifié c’était posé sur elle alors que je prononçais un hasardeux : « Mais… » Qu’elle avait coupé en déposant un baiser sur mon front puis ensuite sur celui d’Heidi. « A tout de suite. » Ne laissant aucune place à la protestation elle nous avait laissé tous les deux dans le silence.

L’instant était horrible - insupportable il n’y avait pas d’autres mots. Ce silence plus que lourd avait semblé durer des heures. Je regardais les photos sans faire un seul commentaire, certaines me faisant tout de même esquisser un sourire. Il me semblait qu’il faisait une chaleur insupportable ou alors c’était juste cette atmosphère. Finalement ma main s’était mise un peu à trembler, laissant transparaitre mon malaise et des sentiments trop difficiles à gérer pour moi. Je venais de piocher une de nos photos, sur cette dernière je tirais une gueule d’enterrement pas possible et Heidi aussi, les bras croisés, elle boudait clairement et cette dernière m’avait semblé représenter plus ou moins bien notre relation depuis toujours. « Je me souviens de cette photo… » Ca avait été presque étrange d’entendre ma voix raisonner dans la cuisine. J’étais resté le regard fixé sur la photo, comme si je parlais plus pour moi que pour elle. « T’avais cassé ma trottinette… Et je t’en voulais à mort ! Je crois que je ne t’ai plus parlé pendant 2 jours au moins… » Ca semblait tellement dérisoire comme engueulade aujourd’hui et pourtant à cette époque ça avait vraiment du sens. « Ta mère avait prétexté une photo pour nous tirer un sourire… C’était loupé de toute évidence. »  Je continuais à regarder la photo plus ou moins persuadé que Heidi aurait une autre version des faits… C’était presque toujours le cas entre nous. Comme si nous balancer la patate chaude était devenue une habitude.
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Message(#) Sujet: Re: Can't get you out of my head | Heilio Can't get you out of my head | Heilio EmptyLun 5 Sep - 13:23




❝ Can't get you out of my head ❞

Elio & Heidi
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Ma mère s’était soudainement éclipsée pour aller chercher des photos à l’étage. Après son départ un silence de mort s’était installé entre Elio et moi, tous les deux assez peu destinés à faire un quelconque effort l’un envers l’autre. Pour ma part, j’étais suffisamment lasse de me prendre des vestes avec lui pour avoir encore le courage d’essayer quoi que ce soit. Ma mère était rapidement revenue avec une boîte qui en contenait des centaines il me semblait. Ca faisait tellement longtemps que je n’étais pas allée les regarder qu’aussitôt un élan de nostalgie s’emparait de moi. Sans aucun doute il en était de même pour ma mère et Elio puisqu’aucun de nous ne parlait trop, occupés à contempler les photos qui défilaient sous nos yeux. « Regardez celle là ! La coupe de Matteo ! Bon dieu, est-ce que j’ai vraiment laissé faire ça ? » s’exclamait aussitôt ma mère en riant avant de nous tendre successivement une photo de Matteo qui avait en effet, une coupe pour le moins atypique. Malheureusement, cela n’eut pas le même effet ni sur Elio, ni sur moi. Aucun de nous deux ne semblait disposé à rire et je pouvais lire dans le regard de ma mère qu’elle était un peu déçue que ses tentatives pour nous réconcilier ne fonctionnent pas plus que ça. Soudainement, la sonnerie de son téléphone avait retenti dans la cuisine, brisant le silence qui s’était de nouveau installé entre nous. Elle se précipitait pour décrocher et ne tardait pas à s’adresser à son interlocuteur mystère : « Oui j’arrive.. » avait-elle finalement déclaré et je l’avais regardée avec de grands yeux. Allait-elle sincèrement essayer de me laisser seule avec Elio alors qu’elle disparaissait pour faire je ne savais quoi ? « Je dois m’absenter, mais vous êtes assez grand pour choisir des photos je vous fais confiance ! Je ne serais pas trop longue. » disait-elle avec un petit sourire, se marrant sûrement intérieurement des têtes dépitées qu’Elio et moi arborions à l’instant même. « Mais… » tentait de protester Elio mais elle déposait un baiser sur son front pour le faire taire avant de venir en faire de même sur le mien. « A tout de suite. » disait-elle, avec un petit sourire. « C’est ça ouais ! » râlais-je en me renfrognant un peu plus encore si c’était possible. Je la regardais passer la porte d’entrée, sans un mot, me demandant pourquoi donc, il fallait sans cesse qu’elle manigance des choses de la sorte dans mon dos, sous couvert de vouloir mon bonheur. Si elle voulait mon bonheur, elle devait pourtant m’arracher à la présence de cet être qui persistait à maltraiter mon cœur et qui se trouvait juste en face de moi à cet instant précis.

Sans aucune surprise, un silence pesant s’était instauré entre Elio et moi et pour une fois, j’étais prête à tenir ma langue jusqu’au retour de ma mère. Ca lui apprendrait à essayer de me rouler dans la farine. Je ne savais pas combien de temps nous étions restés là à fuir le regard de l’autre, à ruminer nos propres pensées sans ouvrir la bouche. « Je me souviens de cette photo… » finissait par lâcher Elio, comme si cette atmosphère oppressante avait eu raison de sa volonté de ne pas m’adresser la parole. « T’avais cassé ma trottinette… Et je t’en voulais à mort ! Je crois que je ne t’ai plus parlé pendant 2 jours au moins… » continuait-il dans l’espoir, sûrement, que je me mette à parler, mais j’avais perdu l’usage de la parole. Je songeais néanmoins, qu’Elio avait toujours été doué pour m’éviter et ne pas m’adresser la parole. Il semblait après tout qu’aucun de nous n’avait changé d’un iota, malgré les années qui s’étaient écoulées. « Ta mère avait prétexté une photo pour nous tirer un sourire… C’était loupé de toute évidence. » Il enchainait encore et toujours, comme s’il espérait que j’allais lui répondre et décidant de mettre fin à ce petit jeu agaçant je répondais alors un peu sèchement : « Je ne sais pas pourquoi elle se sent toujours obligée de nous réconcilier… » De nouveau, le silence pesant reprenait sa place, Elio se taisait, reposant la photo après l’avoir observé quelques instants encore. Après ce qu’il me semblait une éternité, n’y tenant plus, je finissais par m’adresser à Elio : « Tu l’as dit… » dis-je alors, mes genoux ramenés contre ma poitrine, le regard fixant le sol de la cuisine. Je sentais le regard d’Elio se poser sur moi, je pouvais entendre son incompréhension, il ne voyait, une fois de plus, pas où je voulais en venir. « Que j’étais une fille comme ça » Malgré toute ma volonté, je me pouvais m’empêcher de laisser transparaître une certaine triste dans mes propos. Clairement je ne m’en remettais toujours pas. « Je sais bien que tu essayais de te débarrasser des questions de Kaecy… Mais est-ce que c’était vraiment nécessaire d'ajouter ça ? » Une part de moi, ne pouvait s’empêcher de croire à ce qu'il avait dit. Après tout, ce n’était pas comme si Elio avait montré beaucoup d'enthousiasme notre relation, préférant de loin essayer de mettre tout ceci de côté en espérant que personne ne découvrirait le pot aux roses. « Je demandais pas grand-chose pourtant. Juste un dernier soir… Pour une fois que tout se passait bien. » Je soupirais, sentant de nouveau des larmes perler aux coins de mes yeux. « Il a fallu que tu gâches tout. Pour t'en sortir bien, comme toujours, peu importe les conséquences… » Mon ton était accusateur cette fois-ci. « Je me suis sentie humiliée… » avouais-je finalement sans regarder Elio pour autant.
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Message(#) Sujet: Re: Can't get you out of my head | Heilio Can't get you out of my head | Heilio EmptyLun 5 Sep - 14:44


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Je n’avais sans doute pas choisi la meilleure photo pour entamer une conversation. Je m’en rendais bien compte – mais quelque chose chez moi avait été amusé de repenser à cette époque où déjà, nous étions capables de nous chamailler pour peu de choses. Il me semblait pourtant qu’à une époque les choses c’étaient quelque peu calmées entre nous – peut-être parce que nous étions plus occupés par notre petit jeu de séduction secret que par le reste. Ou alors c’était simplement une entre loupe de mon cerveau parce qu’au final peu importe les chamailleries Heidi avait toujours fait partie intégrante de ma vie. Et sa place n’avait jamais été remise en question jusqu’à son départ. Après ma prise de parole j’avais attendu quelques secondes, pour finalement me résigner en pensant que je n’allais pas lui décrocher un mot. Si elle voulait que les choses ce passent comme ça je voyais mal ce que je pouvais y faire. Sauf rentrer dans son jeu et me taire moi aussi. Puis finalement elle avait pris la parole. « Je ne sais pas pourquoi elle se sent toujours obligée de nous réconcilier… » Cette fois j’avais tourné le regard vers elle, mais elle n’avait même pas daigné me regarder. « Okay… » Mon ton était plus froid cette fois… J’étais un peu froissée de ses quelques mots. Est-ce que c’était vraiment ce qu’elle ressentait ? L’impression que nous aurions mieux fait de ne pas vivre ces moments ensemble, comme si tout ce qu’elle voyait maintenant se rapportait à ce que nous avions vécu de plus difficile. En oubliant le reste, ou en estimant du moins que ça n’en valait pas le coup. Je n’avais pour autant pas tenté de me défendre, de plaider la cause de sa mère. Pour quoi faire de toute façon… Regardant l’horloge j’avais commencé à penser à mon départ… Je n’allais quand même pas rester toute l’après midi dans le silence de cette pièce ? Johanna m’en voudrait peut-être un peu mais je saurais me rattraper plus tard. Puis je pouvais toujours embarquer quelques photos pour sélectionner les meilleures… de toute façon Heidi et moi n’échangions pas un mot alors ça ne changerait pas grand chose que je fasse ça seul.

Les secondes avaient pourtant défilé sans que je ne me décide à partir. J’avais vu Heidi remonter ses jambes contre elle comme pour se protéger… Comme si j’étais capable même sans rien dire de la blesser et j’avais senti un nœud se former dans mon estomac. « Tu l’as dit… » Mon regard c’était tourné vers elle, je n’ayant aucune idée de ce dont elle parlait. J’avais attendu une suite qui c’était fait un peu longue à venir. « Que j’étais une fille comme ça » Mes yeux c’étaient arrondis en entendant ces propos. « Oh… » C’était tout ce qui était sortie dans un premier temps. « Tu m’as entendu… » J’étais maintenant un peu honteux. J’avais espéré que cette conversation lui échappe bien conscient que ce n’était pas très glorieux de ma part de parler d’Heidi en ces termes.   « Je sais bien que tu essayais de te débarrasser des questions de Kaecy… Mais est-ce que c’était vraiment nécessaire d'ajouter ça ? » Je n’en menais pas large maintenant, pas fier de moi mon regard ne s’était pas relevé une seule fois depuis que j’avais compris ce qu’Heidi me reprochait. « C’est sorti comme ça, je ne pensais pas à toi je voulais juste… » Qu’est ce que je voulais au fond ? Eviter les questions ? Balayer un sujet qui était sensible pour moi – cacher cette relation aux yeux de tous même ceux de ma meilleure amie ? Conscient que je n’avais pas vraiment d’excuse je m’étais contenté d’un « Désolé… » Sans doute de loin pas suffisant pour pardonner mon indélicatesse. « Je demandais pas grand-chose pourtant. Juste un dernier soir… Pour une fois que tout se passait bien. » « Je sais… » Et je n’avais pas souhaité moi non plus que les choses dérapent de cette façon. Et encore moins voulu la blesser avec mes propos.

« Il a fallu que tu gâches tout. Pour t'en sortir bien, comme toujours, peu importe les conséquences… » Ce n’était pas exactement de cette façon que je voyais les choses et elle le savait bien. « C’est un peu simple de me mettre tout ça sur le dos Heidi… Tu savais dans quoi tu t’engageais… Tu savais que ce qu’on vivait devait rester secret… Si tu ne pouvais pas le supporter il ne fallait pas venir m’embrasser dans cette salle de bain… » Je ne voulais pas repenser à ça maintenant. Pas en parler comme quelque chose de mal alors que nous avions vécu un instant si intense tous les deux. Mes yeux s’étaient alors relevés pour l’observer, et voir  les larmes perler sur son visage m’avait du coup calmé. Comme si jusqu’à maintenant je ne me rendais pas compte de ce que tout ça pouvait représenter pour elle – du mal que je pouvais lui faire. Ses larmes étaient alors la preuve ultime de mon incapacité à gérer cette situation comme il le fallait. « Je me suis sentie humiliée… » Il m’avait de tout évidence suffi de peu de mots pour tout gâcher et pour la blesser par la même occasion. « J’ai jamais voulu ça… » Et pourtant je l’avais fait, aussi inconscient et stupide qu’aient été ces quelques mots. Je avais observé Heidi un instant avec l’impression qu’elle se recroquevillait un peu plus sur elle même à chaque seconde – tentant de me fuir. Un peu timidement j’avais tendu ma main vers elle, ma paume venant caresser son visage. Je m’attendais à tout moment à un mouvement de recule prêt à le contrer pour l’obliger à m’écouter. Du bout des doigts j’avais séché une larme sur sa joue avant de glisser un de mes doigts sous son menton non sans quitter le contact de sa joue. Je l’avais alors forcé à relever le regard vers moi.

J’avais beau l’avoir forcé à relever la tête, Heidi était encore fuyante. « Regarde moi Heidi… » Mon ton avait été plus doux espérant qu’elle accepte au moins ce regard qui me tenait tant à cœur. Le contact avec sa peau me procurait une sensation étrange comme à chaque fois que je rentrais à son contact. « Je ne le pensais pas, je te le promets ! » J’avais peut-être tord de le dire. Même si mes mots avaient été douloureux pour elle, ils étaient ceux que je ne pouvais me résoudre à prononcer pour l’empêcher de revenir vers moi. J’aurais alors sans doute du rester dans cette configuration beaucoup moins dangereuse… Qui ne menaçait pas mon amitié avec Matteo. Mais je ne pouvais me résoudre à la laisser avec ses états d’âme. Avec cette impression totalement faussée qu’elle n’était rien de plus que ça pour moi. «  Je te le promets… » J’avais à nouveau murmuré cette phrase pour appuyer mon propos, mon pouce caressant son visage avec tendresse. « Tu peux pas y avoir cru… Jamais j’aurais mis mon amitié avec Matteo en péril pour une fille comme ça… Je ne serais pas venu te rejoindre dans cette douche, partager ce moment avec toi… A nouveau, tout en connaissant les risques. » Mon esprit était encore tellement divisé. J’aurais voulu lui dire plus mais les mots ne pouvaient pas sortir. Et je me refusais à lui laisser miroiter un avenir – un amour – alors qu’il était impossible. « Ca n’aurait jamais du se reproduire. » Je me l’étais promis pourtant, au nom de mon amitié et du peu de loyauté qu’il me restait envers Matt. Et aussi parce que j’avais conscience de ne pas être une bonne personne pour Heidi. « Mais je ne regrette pas… J’en avais besoin et envie… De ce moment pour mettre fin à cette relation comme elle le méritait… » Si on pouvait vraiment la décrire de cette façon. « Je regrette juste que ça se soit fini comme ça… Tu mérites mieux que ça Heidi… Et je te souhaite de tout mon cœur de trouver quelqu’un qui pourra te donner tout ce que tu mérites. Sans te faire souffrir. » Et pendant un période il me semblait qu’elle avait trouvé une personne comme ça. Dean semblait tellement parfait pour elle. Pourtant elle était aujourd’hui ici – sans lui et si je ne m’étais pas aventuré à poser des questions à son sujet il me semblait logique qu’ils devaient être séparés.
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Message(#) Sujet: Re: Can't get you out of my head | Heilio Can't get you out of my head | Heilio EmptyLun 5 Sep - 22:31




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Elio & Heidi
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Alors que je m’étais pourtant secrètement promise de ne pas craquer, de ne pas adresser la parole à Elio tant que je n’y étais pas contrainte par la présence de ma mère (et ce non pas pour me venger de lui mais plutôt pour me protéger), je finissais néanmoins par craquer. J’étais certaine qu’Elio n’avait pas la moindre idée de l’importance que j’avais accordé à cette soirée tous les deux, ni même du mal que ça m’avait fait de l’entendre me qualifier de fille interchangeable et sans la moindre importance. Je n’arrivais pas à le digérer, c’était trop difficile pour moi de me faire que l’objet de mon désir, la personne qui en ce moment était responsable de mon bonheur ou de mon malheur. J’arrivais d’autant moins à le digérer que pour moi tout ceci signifiait beaucoup plus qu’une simple partie de jambe en l’air qui ne valait rien et j’avais cru qu’Elio comprenait à quel point ce n’était pas mon genre de m’égarer de cette façon avec un homme. Je n’avais, selon moi, jamais agi comme si j’étais une fille facile, ce genre de fille qui se déshabillaient dès qu’un homme se montrait un peu enjôleur et attentionné. Si avant de rencontrer Dean, j’avais eu plusieurs petits amis, j’avais, au final, couché avec assez peu d’entre eux et je n’en gardais de toute façon pas un souvenir impérissable. C’était peut-être un peu vieux jeu, j’en avais bien conscience, mais pour moi se donner à un homme n’avait rien d’un geste anodin. Est-ce que parce que j’avais couché à trois reprises avec lui tout en sachant que jamais il ne deviendrait mon petit-ami, lui avait laissé croire que pour moi tout ceci ne voulait rien dire ? C’était peu à peu la conclusion à laquelle j’étais venue. « Oh… Tu m’as entendu… » disait-il, mal à l’aise. Je n’ajoutais rien, sachant pertinemment que j’avais entendu là une conversation que je n’étais pas destinée à avoir entendu. « C’est sorti comme ça, je ne pensais pas à toi je voulais juste… » Juste quoi ? Eviter un sujet tabou ? Renier ce lien pourtant si fort qui nous unissait ? Ne pas se ridiculiser devant sa meilleure amie en avouant son attirance pour moi ? Préserver son amitié avec Matteo ? Plus les choses avançaient entre nous et plus j’avais l’impression qu’Elio n’utilisait tous ces prétextes que pour se trouver des excuses afin de m’éviter et ne clore un sujet sensible entre nous. « Désolé… » ajoutait-il, comme si ça suffisait, comme si ce mot prononcé entre ses lèvres avait encore la moindre signification. Comme si un simple mot pouvait effacer le mal qui avait été fait. Il pouvait bien l’être, ça me faisait une belle jambe. Je lui reprochais alors de ne pas avoir su faire les choses bien un soir au moins, juste pour une fois. « Je sais… » A cet instant précis, j’avais envie de me lever et de lui mettre une gifle. S’il était à ce point conscient de ses propres erreurs et des conséquences que cela avait sur moi, sur nous, sur notre relation, ne pouvait-il pas simplement se taire et agir en conséquence ? Mais bien entendu, je savais que je rêvais, que jamais, Elio ne saurait faire le bon choix me concernant, pas tant que Matteo serait dans les parages. Une petite voix, un peu ironique, ne pouvait s’empêcher de me rappeler qu’il n’avait pas plus eu le courage d’avouer notre liaison à Kaecy, qui était notre amie à tous les deux et qui n’avait aucune raison de lui en vouloir, elle.

Je m’énervais contre lui, lui balançant, sans daigner lui accorder un regard, qu’il avait tout gâché une fois de plus, pour s’en sortir lui sans la moindre égratignure. « C’est un peu simple de me mettre tout ça sur le dos Heidi… Tu savais dans quoi tu t’engageais… Tu savais que ce qu’on vivait devait rester secret… Si tu ne pouvais pas le supporter il ne fallait pas venir m’embrasser dans cette salle de bain… » argumentait-il alors et j’ouvrais la bouche un instant comme pour répliquer avant de la refermer sans rien lui dire. Il ne comprenait donc pas. Je ne lui reprochais pas de ne pas vouloir le dire à Matteo, chose que j’avais fini par accepter, je ne lui reprochais pas le caractère sans lendemain de nos entrevues. Je lui en voulais parce qu’à chaque fois, il se trouvait des excuses pour agir comme un imbécile. Il justifiait toujours son comportement plus que limite envers ma personne, sous prétexte de préserver son amitié avec Matteo. « Je t’ai pas demandé de crier ça sur tous les toits. Mais tu sais, comme moi, qu’il y avait d’autres façon de faire la chose, d’autres moyens de finir cette soirée. Kaecy aurait compris, j’en suis certaine. Au fond, c’est pas de Matteo dont tu as peur… C’est de ce que les gens autour de toi pourraient penser s’ils savaient que tu t’intéressais à moi. » Et aussitôt, je ne pouvais plus retenir les larmes qui menaçaient depuis que j’avais ouvert la bouche. Elles roulaient désormais sur mes joues, alors que je me ratatinais un peu plus sur ma chaise avant d’ajouter que je m’étais sentir humiliée. « J’ai jamais voulu ça… » disait-il finalement, d’un ton plus calme, comme si mes larmes avaient réussi à lui faire comprendre avec quel sérieux je considérais la situation. Je sentais sa main venir au contact de ma joue, pour la caresser et je me laissais faire, sans pour autant le regarder. Je ne voulais pas céder, je ne voulais pas retomber dans son piège. Il séchait mes larmes avant de relever mon menton mais mon regard était resté fixé sur ce même point sur le sol, que je ne voyais même pas vraiment à travers les larmes qui se trouvaient encore dans mes yeux. « Regarde-moi Heidi… » insistait-il et je finissais par lui obéir, mon regard venant à la rencontre du sien. « Je ne le pensais pas, je te le promets ! » Et je soupirais un peu. « C’est bien là le problème, tu ne penses pas assez. » Pour la première fois mon ton n’était plus agressif, ce n’était même pas un vrai reproche, plutôt une constatation. Elio ne se posait pas trente-six question avant d’agir, il agissait spontanément, selon son humeur du moment et ses décisions à chaud n’étaient pas toujours les plus appropriées à la situation, malheureusement. «  Je te le promets… » martelait-il, comme s’il tenait réellement à ce que je sache qu’il ne le pensait vraiment pas. « Tu peux pas y avoir cru… Jamais j’aurais mis mon amitié avec Matteo en péril pour une fille comme ça… Je ne serais pas venu te rejoindre dans cette douche, partager ce moment avec toi… A nouveau, tout en connaissant les risques. » continuait-il, essayant de me prouver par A plus B que je me trompais sur toute la ligne en pensant que je ne comptais pas pour lui. Et au fond, je savais que je le croyais mais je n’avais envie de le dire, pas maintenant.

« Ca n’aurait jamais dû se reproduire. » Je ne pouvais réprimer en soupir, lasse. J’avais la sensation parfois qu’Elio me prenait pour une enfant un peu débile, à qui on devait répéter cent fois les choses. « Mais je ne regrette pas… J’en avais besoin et envie… De ce moment pour mettre fin à cette relation comme elle le méritait… » Cette fois-ci, je levais les yeux au ciel, exagérément.  « Comme elle le méritait ? Tu te moques de moi j’espère ? » De nouveau, je ne m’énervais pas, mon ton était relativement calme et les larmes ne roulaient plus sur mes joues. « Je regrette juste que ça se soit fini comme ça… Tu mérites mieux que ça Heidi… Et je te souhaite de tout mon cœur de trouver quelqu’un qui pourra te donner tout ce que tu mérites. Sans te faire souffrir. » ajoutait-il, en réponse à ce que je venais de dire. Et sans trop savoir par quel miracle, je sentais déjà mon cœur s’alléger un peu. Comme si le fait d’avoir entendu à voix haute que je n’étais pas n’importe qui, que je comptais pour lui d’une façon bien particulière, m’avait rassurée. « Bien sûr que je mérite mieux que toi » répliquais-je alors, relevant les yeux vers lui à nouveau. Au fond de mon regard encore humide se trouvait une petite lueur de malice que lui seul pouvait bien remarquer. « Ceci dit, je dois bien avouer que tu mérites une nana un peu moins pleine d’eau que moi » ajoutais-je dans un ton amusé, essuyant du revers de ma main les larmes qui avaient perlé dans mes yeux. « Tu es un idiot, tu le sais ? » Cette fois-ci, un petit sourire en coin s’était dessiné sur mes lèvres. « Et tu mérites largement que j’ai cassé ta trottinette. Tu mériterais même que j’envoie les jumeaux s’occuper du cas de ta toute nouvelle trottinette d’ailleurs » Et pour ponctuer mes propos je lui lançais la photo de nous deux au visage, avant de rire un peu. C’était hallucinant comme il était difficile d’en vouloir longtemps à Elio Harrington. Parfois, quand j’y songeais, cela me faisait un peu peur même. Elio lui semblait un peu étonné de mon changement d’humeur, bien qu’il avait déjà expérimenté ça plus d’une fois par le passé au cours de nos innombrables disputes. Il finissait néanmoins par rire un peu avec moi. Et c’était à cet instant précis que ma mère faisait à nouveau irruption dans la maison. « Je constate que ça va beaucoup mieux entre vous deux » disait-elle en s’approchant de nous avec un sourire bienveillant. Et je ne pouvais m’empêcher de lever les yeux au ciel.  
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Message(#) Sujet: Re: Can't get you out of my head | Heilio Can't get you out of my head | Heilio EmptyMar 6 Sep - 0:11


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Heidi semblait penser – à tord – que je n’étais pas affecté par tout ce qui nous arrivait. Qu’en rejoignant Kaecy ce soir là je n’avais fait que me protéger et l’humilier. Elle avait pourtant tord, je haïssais cette situation au plus haut point. Parfois même j’aurais voulu revenir à cette première fois où je m’étais laissé aller à l’embrasser, à la désirer, plus fort – beaucoup plus fort que dans notre jeunesse. Je pensais à ce moment et je m’imaginais n’ouvrant pas la porte, ne déclenchant jamais cette cascade de sentiments inversés en moi. J’avais la certitude que les choses serraient aujourd’hui bien différentes entre nous et pourtant… Il m’était impossible de réellement le désirer. Parce que ça voulait dire oublier le toucher de sa peau nue sur la mienne, la saveur de ses lèvres, ses caresses tendres tout comme ses ondulation un peu plus bestiales et je ne pouvais plus m’imaginer vivre sans avoir connu ça. « Je t’ai pas demandé de crier ça sur tous les toits. Mais tu sais, comme moi, qu’il y avait d’autres façon de faire la chose, d’autres moyens de finir cette soirée. Kaecy aurait compris, j’en suis certaine. » J’avais légèrement ri un peu agacé par ses propos. « Elle aurait compris quoi Heidi ? Même moi je ne comprends pas ! » Et c’était peut-être la phrase la plus sincère que j’avais prononcé depuis longtemps. Notre histoire m’avait totalement perdu en chemin et je n’aurais sans doute pas su expliquer ça à Kaecy sans faire autant de dégâts.   « Au fond, c’est pas de Matteo dont tu as peur… C’est de ce que les gens autour de toi pourraient penser s’ils savaient que tu t’intéressais à moi. » Fronçant les sourcils j’avais secoué la tête bêtement. « T’as vraiment rien compris… » Les raccourcis qu’elle prenait étaient faciles. C’était un tout autre chaos qui régnait à l’intérieur de moi. Un mélange de rancœur, de désir, de passion, de haine, de colère, de culpabilité et de toutes ses autres choses que je n’arrivais même pas à identifier. Toute ça faisait une grande soupe chaotique dans ma tête. « Tu veux en parler à Kaecy c’est ça ? Vas-y ! Je te laisse lui expliquer. » Peut-être que pour Heidi les choses étaient beaucoup plus simples. Elle semblait toujours me reprocher mes comportements mais je ne l’avais pas vu agir non plus. « Je m’en moque qu’elle sache qu’on a couché ensemble, elle me passera peut-être un savon en me traitant d’idiot et après… » Après viendrait sans doute tout un tas de questions que je préférais éviter pour le moment. Je ne pouvais pas totalement le cacher. « Après on fait quoi ? On lui demande de mentir elle aussi ? Pour me couvrir ? J’ai l’impression que je fais déjà assez de dégâts comme ça pourtant… » J’avais laissé monter un brin d’agacement parce que pour Heidi les choses semblaient unidirectionnelles. J’avais tord, elle avait raison et en suivant son raisonnement tout le monde serait heureux dans le plus beau des mondes. J’avais pourtant fini par me radoucir un peu… « Tu peux lui en parler Heidi… Et si c’est si important pour toi je pourrais même le faire moi… Réellement. Mais je pense pas que ce soir là était le moment pour le faire dans tous les cas. Et à mon sens, c’est une histoire qui ne concerne que nous… » Peut-être que tout ça c’était des excuses. Que j’avais tord de penser de cette façon, mais si j’avais clos le sujet concernant Matt je ne voulais pas interdir à Heidi de pouvoir en parler à quelqu’un qui serait sans doute être d’un soutien plus fiable que moi.

Finalement, j’avais fini par me radoucir, les larmes d’Heidi ayant tout de même eu un effet mouche sur moi, commençant à me laisser entrevoir le mal que toute cette histoire entre nous pouvait lui faire. Le mal que moi même je lui faisais en agissant comme un idiot. Un peu machinalement j’étais venu à son contact de ma main, caressant sa joue en espérant calmer ses peines. « C’est bien là le problème, tu ne penses pas assez. » Je ne pouvais pas le nier, et ça avait toujours été le cas. Mais c’était une partie de moi qu’il ne m’était pas si facile de changer. « Je sais… » Cette fois je n’avais pas tenté de me défendre, j’avais arrêté de l’attaquer pour espérer la comprendre un peu et l’apaiser. Le ton c’était lui aussi apaisé entre nous et je caressais machinalement son visage, essuyant parfois les quelques larmes qui venaient jusqu’à mes doigts.   « Comme elle le méritait ? Tu te moques de moi j’espère ? » Fronçant légèrement les sourcils je m’étais repositionné un peu sur ma chaise  pour me rapprocher d’elle afin qu’elle entende bien ce que j’avais à lui dire. « Crois le ou non Heidi… Ca avait de l’importance pour moi. » Et sans doute plus qu’elle ne pouvait le croire, pour de multiples raisons que je n’étais de loin pas toutes prêt à donner, préférant camoufler le moindre sentiment que je ne pouvais pas gérer pour le moment. « Tu sais pas à quel point j’ai fantasmé ce moment dans ma jeunesse… Celui où je pourrais te toucher comme une femme, te faire l’amour. Je pensais que ça arriverais jamais et quand ça c’est quand même produit c’était… Bien mieux que dans mes fantasmes parce que c’était vraiment toi. Alors oui… Je crois que ça méritait de finir autrement que… » Que comme nous avions fini cette soirée. Dans la colère et la honte comme deux idiots. « Enfin autrement… Et pour ma part je compte garder que le bon de cette soirée… Et il y en a eu. » Ca aurait pu être des adieux parfaits, mais le destin en avait décidé autrement et je l’y avais un peu aidé aussi maladroitement que ça soit.

« Bien sûr que je mérite mieux que toi » La réplique était abrupte mais m’avait pourtant arraché un léger sourire. Je reconnaissais bien là, le caractère d’Heidi. « Ceci dit, je dois bien avouer que tu mérites une nana un peu moins pleine d’eau que moi » J’avais ri franchement cette fois. Reprenant place sur ma chaise, ma main quittant son visage pour lui laissait le loisir d’essuyer correctement ses larmes. « Tu te rends compte que ton commentaire peut-être très ambigu ? » Evidement mon esprit avait de suite eu un petit switch sexuel et je m’étais retenu de faire une remarque sur une quelconque capacité de femme fontaine. « Tu es un idiot, tu le sais ? » Haussant un peu les épaules j’avais attrapé une photo avec un léger sourire. « Ca fait mon charme à ce qui paraît. » Et ça avait aussi et surtout  - donné des envies de meurtre à plus d’une. C’était d’ailleurs un miracle que je sois encore en vie avec les timbrées que j’avais fréquentées dans ma jeunesse. « Et tu mérites largement que j’ai cassé ta trottinette. Tu mériterais même que j’envoie les jumeaux s’occuper du cas de ta toute nouvelle trottinette d’ailleurs » Je n’avais pas eu le temps de protester que la photo avait volé dans ma figure, m’arrachant un léger rire, encore un peu chamboulé par le changement soudain d’attitude d’Heidi. « Je constate que ça va beaucoup mieux entre vous deux » La voix de Johanna m’avait tiré de ce moment alors que nous nous tournions les deux vers elle. Elle avait réussi son coup, une fois de plus et n’en était apparemment pas peu fière. « Je risque d’y laisser ma trottinette mais bon… » J’avais lancé un regard un peu complice vers Heidi avant d’ajouter. « Ca vaut le coup. » Et connaissant mon attachement à mes bolides à deux roues, c’était une sacrée preuve de repenti. « Alors ces photos ? » Avait-elle alors enchainée, attrapant celle qu’Heidi venait de me jeter dessus. « Tiens… Je connais bien ses deux têtes de boudeurs. » Amusée, elle l’avait remise dans la boite alors qu’Heidi et moi continuions à regarder les photos et que sa mère disparaissait derrière nous. D’un coup l’une d’elle avait attiré mon attention, nous étions tous plus âgés sur cette photo, pile la période oÙ Heidi et moi flirtions dans le dos de Matteo. Jetant un coup d’œil rapide vers la cuisinière où Johanna trafiquait je ne sais quoi, je m’étais ensuite penché vers Heidi, qui était positionnée à côté de moi en lui montrant son cou sur la photo. « Attends… Je rêve où… C’est une tache d’intelligence que je vois là ? » Dire que j’étais passé à côté de ça à l’époque. Ca me semblait fou. Machinalement mon regard c’était porté sur son cou où il restait une légère marque de mon passage. J’avais eu l’envie dévorant d’aller la toucher mais ma main était restée bien à sa place en premier lieu parce que Johanna n’était pas loin. Mais aussi car je m’étais promis d’arrêter d’être un idiot. Et pourtant mon regard avait du être sans équivoque, d’ailleurs quand j’avais retrouvé le regard d’Heidi un trouble certain m’avait saisi. J’avais fait un rapidement mouvement vers l’arrière reposant la photo sur la table. « On pourrait lui faire un cadeau aussi non ? » Le changement de sujet était absolument volontaire et tendait à cacher un léger malaise.
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Message(#) Sujet: Re: Can't get you out of my head | Heilio Can't get you out of my head | Heilio EmptyMar 6 Sep - 1:26




❝ Can't get you out of my head ❞

Elio & Heidi
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J’expliquais à Elio que je ne lui reprochais pas le fait qu’il ne voulait pas expliquer ce qui s’était passé entre nous à Matteo. Mais que je lui voulais de se comporter comme s’il avait honte d’avouer à ses proches qu’il pouvait être attiré par moi, à commencer par Kaecy, qui selon moi était la personne la mieux placée pour nous comprendre et ne pas nous juger. « Elle aurait compris quoi Heidi ? Même moi je ne comprends pas ! » s’énervait alors Elio, après avoir légèrement ri de mes propos (ce qui n’avait pas manqué de me renfrogner un peu plus). Là-dessus, je devais avouer qu’il marquait un point. Comment expliquer à quelqu’un quelque chose qu’on ne comprenait pas soi-même ? Et je m’imaginais un instant face à Kaecy, à devoir lui expliquer ma relation avec Elio et tout à coup, je comprenais où il venait en venir. Moi-même je n’arrivais pas à savoir par quoi commencer, parce qu’au fond ma relation avec Elio était un tel ramassis de sentiments contradictoires enchevêtrés, qu’il était difficile de la verbaliser. Je ne pouvais néanmoins (sûrement un peu énervée à l’idée d’avoir été mouchée par sa précédente réflexion) pas m’empêcher de lui dire qu’il avait peur de ce que les autres penseraient de lui s’ils le savaient avec moi. « T’as vraiment rien compris… » soupirait-il finalement avant d’ajouter : « Tu veux en parler à Kaecy c’est ça ? Vas-y ! Je te laisse lui expliquer. » Et je ne pouvais m’empêcher d’être un peu surprise de sa réponse, persuadée qu’il ne me laisserait jamais lui en parler, trop effrayé d’avoir des questions indiscrètes à notre propos. Cependant, je me gardais bien de lui dire que j’étais étonnée de sa proposition. Il n’était plus temps de me démonter face à Elio qui commençait à s’énerver lui aussi. « Je m’en moque qu’elle sache qu’on a couché ensemble, elle me passera peut-être un savon en me traitant d’idiot et après… Après on fait quoi ? On lui demande de mentir elle aussi ? Pour me couvrir ? J’ai l’impression que je fais déjà assez de dégâts comme ça pourtant… » enchaînait-il. « De TE couvrir ? Il me semblait pourtant qu’on était deux dans cette histoire » soupirais-je. Clairement, j’en avais un peu assez qu’Elio ramène tout à lui, comme s’il était seul à affronter tout ceci, comme si c’était le seul responsable de tout ce qui nous était arrivé, comme si, une fois de plus, je n’étais qu’une enfant, à moitié de consciente de ses actes et qui ne pouvait en assumer la responsabilité. « Tu peux lui en parler Heidi… Et si c’est si important pour toi je pourrais même le faire moi… Réellement. Mais je pense pas que ce soir là était le moment pour le faire dans tous les cas. Et à mon sens, c’est une histoire qui ne concerne que nous… » reprenait-il finalement, et cette fois-ci, je ne trouvais rien à répliquer, du moins rien que je n’ai déjà dit une centaine de fois. De toute façon, je n'étais pas sûre d'avoir envie que Kaecy le sache...

Peu à peu, et contre toute attente cependant, la tension redescendait d’un cran, alors que je me mettais à pleurer à moitié. Elio, un peu penaud, se radoucissait aussitôt, venant caresser ma joie. Il essayait de me rassurer comme il pouvait, en essayant tant bien que mal de me faire sortir de la tête cette idée comme quoi je ne valais pas plus qu’une autre. Il insista plusieurs fois, histoire d’être certain que je l’avais bien écouté : « Crois le ou non Heidi… Ca avait de l’importance pour moi. » Et je savais au fond de moi qu’il avait réussi à me convaincre, que je ne doutais plus vraiment de sa sincérité à mon égard. Au fond, je me fichais bien de pouvoir être avec elle, du moment que je savais que je restais pour lui, une des femmes les plus importantes de sa vie, Kaecy exclue. Pourtant, il continuait à essayer de me convaincre, exposant différentes raisons qui, selon lui, me pousseraient à le croire sincère et parce que j’appréciai l’idée de le voir se dépatouiller un peu, je le laissais faire, sans rien dire : « Tu sais pas à quel point j’ai fantasmé ce moment dans ma jeunesse… Celui où je pourrais te toucher comme une femme, te faire l’amour. Je pensais que ça arriverais jamais et quand ça c’est quand même produit c’était… Bien mieux que dans mes fantasmes parce que c’était vraiment toi. Alors oui… Je crois que ça méritait de finir autrement que… » racontait-il. A l’écouter, je ne pouvais m’empêcher de songer que je ne voulais pas savoir s’il fantasmait sur moi, plus jeune, lorsqu’il était de retour dans son lit le soir venu. Mais rapidement, lorsqu’Elio avait évoqué le fait de me toucher et de me faire l’amour, j’avais senti comme des petits papillons au fond de mon ventre, sensation à laquelle j’étais presque habituée maintenant en sa présence. C’était toujours appréciable de savoir que je n’étais pas la seule à qui ces moments avaient fait perdre la tête. Je me retenais cependant de l’avouer à Elio, non pas par pudeur, mais simplement parce que c’était déjà suffisamment compliqué et tentant, sans que je ne vienne à mon tour évoquer le plaisir que j’avais ressenti lors de nos étreintes passionnelles. « Enfin autrement… Et pour ma part je compte garder que le bon de cette soirée… Et il y en a eu. » ajoutait-il de toute façon. Et un petit sourire m’échappait. « Oh oui, il y en a eu » confirmais-je alors tout simplement en repensant aux aspects positifs de cette soirée, les moments passés en compagnie des jumeaux, cette douche brûlante et bien d’autre choses encore, tout en somme avant l’arrivée impromptue de Kaecy. Je songeais alors, qu’un jour quand même, il pourrait être drôle que j’avoue à Kaecy à quel genre de moment elle avait mis fin brusquement en débarquant à la recherche d’Elio ce soir-là.

Et toutes ces histoires avaient rapidement eu pour effet de me dérider un peu. Je ne pleurais plus, je ne boudais même plus non plus. Je rentrais un peu dans le jeu d’Elio, lui lançant quelques piques, bien placées qui avaient eu le mérite de le faire rire et je ne pouvais m’empêcher de sourire. « Tu te rends compte que ton commentaire peut-être très ambigu ? » me demandait Elio lorsque je lui avouais qu’il ferait mieux de se trouver une fille moins pleine d’eau. Je riais alors aussi, comprenant finalement où il avait voulu en venir. « Pervers ! » lui lâchais-je alors avant de le traiter d’idiot aussitôt, parce qu’il le méritait amplement. « Ca fait mon charme à ce qui paraît. » avait-il répliqué dans un sourire en coin et j’avais levé les yeux au ciel « Si tu en es persuadé… » mais mon air mutin me trahissait un peu déjà. Alors que je menaçais Elio de m’en prendre à sa nouvelle trottinette avant de lui jeter la photo au visage, ma mère faisait irruption dans la maison, jubilant de constater que nous nous parlions de nouveau. « Je risque d’y laisser ma trottinette mais bon… Ca vaut le coup. » ajoutait-il en me regardant l’air de me dire : t’as vu un peu comme tu comptes pour moi. Et je ne pouvais empêcher un sourire ravi d’illuminer mon visage alors que rapidement, je déposais un baiser sur sa joue. Si rapide que je n’avais presque pas senti mes lèvres brûler au contact de sa peau. « Alors ces photos ? » demandait ma mère. « Tiens… Je connais bien ses deux têtes de boudeurs. » Elle regardait la photo d’Elio et moi. « Tu t’es toujours sentie obligée de nous réconcilier n’est-ce pas ? » lui demandais-je alors et elle souriait un peu avant de secouer la tête. « Têtus comme vous étiez, surtout toi Elio, je savais que ça pouvait durer des semaines. Un petit coup de pouce n’a jamais fait de mal à personne. » disait-elle avant de se détourner de nouveau pour aller nettoyer je ne savais quoi dans l’évier. « Il y a des relations qu’il serait dommage de voir s’abîmer avec le temps et à cause d’un trop plein de fierté » Un petit sourire triste s’imprimait sur mes lèvres tandis que je songeais que ma mère avait totalement raison. Je n’avais plus envie de me prendre la tête avec Elio et si pour ça, je devais abandonner toute idée de pouvoir l’embrasser et le toucher, c’était un sacrifice qui me semblait en valoir la peine. « Attends… Je rêve où… C’est une tâche d’intelligence que je vois là ? » Elio interrompait le cours de mes pensées en me montrant un suçon que j’avais dans le cou à cette époque et je le regardais avec un drôle d’air. Non… Ca ne pouvait quand même pas être Toby..? Un petit sourire étirait mes lèvres lorsque je pensais qu’en effet j’avais l’air d’avoir l’âge qui correspondait plus ou moins à ma relation avec le garçon, celui avec qui j’avais perdu ma virginité. C’était terriblement étrange d’évoquer ça devant Elio et je préférais ne pas répondre de façon trop précise. « J’ai toujours été intelligente tu sais » Je lui donnais un coup de coude dans les côtes avant un petit sourire alors qu’il changeait rapidement de sujet : « On pourrait lui faire un cadeau aussi non ? » demandait-il. « Excellente idée ! » s’exclamait ma mère. « Une trottinette ? » ne pouvais-je m’empêcher de mentionner, pour taquiner Elio. « Non sérieusement, j’ai du mal à imaginer ce qu’il pourrait apprécier. Peut-être qu’on pourrait tout simplement lui faire un album photo. On collerait des tonnes de photos dessus avec des commentaires de chacun d’entre nous, de petites anecdotes. Ca pourrait aider sa mémoire et lui rappeler en même temps de bons souvenirs » suggérais-je alors, attendant les idées et le verdict de ma mère et d’Elio. Et alors que nous discutions organisation et que nous digressions beaucoup dès que nos regards se posaient sur une photo amusante, l’après-midi avait filé avec une rapidité déconcertante. Peut-être que cette fois-ci, Elio et moi serions-nous capables de nous séparer en bons termes.
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Message(#) Sujet: Re: Can't get you out of my head | Heilio Can't get you out of my head | Heilio EmptyMar 6 Sep - 13:43


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Heilio

L’ambiance était tendue et nous regardant férocement dans les yeux j’avais presque été étonné de ne pas voir des flammes sortir pour venir nous immoler l’un et l’autre. « De TE couvrir ? Il me semblait pourtant qu’on était deux dans cette histoire » J’avais soupiré une fois de plus, levant un bras en signe de protestation et pour bien montrer que de toute façon avec elle j’avais tout faux quoi que je dise ou fasse. « C’est marrant que tu le dise parce que quand je t’entends parler j’ai parfois l’impression d’être le seul fautif ! » Et c’était bien pour ça que j’avais parlé de me couvrir et non pas elle, parce que j’avais pensé - apparemment à tord - qu’elle me le reprocherait, prétextant que j’étais le seul à vouloir cacher cette histoire. Puis aussi étonnant que vrai, l’ambiance entre nous était devenue moins électrique. Touché par ses larmes et cette soudaine tristesse apparente, je m’étais moi même calmé, tentant cette fois de m’excuser. J’avais conscience que mes mots étaient loin d’avoir assez d’impact dans cette situation - que de simples excuses n’effaçaient pas cette humiliation qu’elle avait ressenti. Que même en tentant de lui rappeler son importance à mes yeux je n’avais pas dit assez - je n’avais livré qu’une si infime partie de ce que je ressentais. Me cachant derrière mes envies d’adolescent pour ne pas penser à celles qu’elle continuait encore et toujours à me faire ressentir. Alors c’est vrai, ce n’était pas grand chose, mais c’était un bon début. Et si tout ça devait en rester là alors je voulais que mon esprit trace cet instant de flottement avec Kacey pour se concentrer sur le reste… Sur tout ce que nous avions vécu ce même jour et qui avait été au seuil de la perfection.  « Oh oui, il y en a eu » Un léger sourire sur le visage j’avais tout de même fini par quitter son contact, un peu apeuré de ce que j’étais capable de faire si la conversation venait d’un coup à tourner.

Maintenant que la tempête semblait être passée, je me détendais un peu, un sourire en coin ne quittant plus mon visage. J’étais toujours étonné de la vitesse à laquelle les choses pouvaient changer entre Heidi et moi, que ce soit vers le positif ou le négatif. Suite à ma remarque un peu salace Heidi avait mis un léger moment de réflexion avant de rétorquer. « Pervers ! » Ce qui n’avait fait que de me faire rire un peu plus. « Comme si c’était une surprise. » Je pesais tout de même mes mots, conscient que je ne voulais plus reproduire les même erreurs avec Heidi, ce jeu de séduction entre nous était devenu bien trop dangereux pour que je continue à le jouer sans limite et le baiser - certes rapide - qu’elle avait posé sur ma joue m’en avait donné le preuve. Même la présence de sa mère n’avait pas semblé nous troubler plus que ça, peut-être parce qu’elle avait déjà été spectatrice de notre relation des années auparavant et qu’elle devait continuer à la croire platonique et amicale.   « Tu t’es toujours sentie obligée de nous réconcilier n’est-ce pas ? » Tous deux nous avions tourné le regard vers elle. « Têtus comme vous étiez, surtout toi Elio, je savais que ça pouvait durer des semaines. Un petit coup de pouce n’a jamais fait de mal à personne. » J’avais retenu une protestation quand elle avait appuyé sur mon caractère entêté, bien conscient qu’elle n’avait pas tout à fait tord. « Il y a des relations qu’il serait dommage de voir s’abîmer avec le temps et à cause d’un trop plein de fierté » Un peu penaud j’avais baissé les yeux. J’avais beau prendre sur moi pour arranger les choses et arrêter de repousser Heidi, certaines des blessure qu’elle avait crées étaient loin d’être fermées, et ma confiance en elle complètement ébréchée. Je m’étais pourtant retenu de tout commentaire qui aurait pu la blesser ou convaincre sa mère qu’elle devait continuer à jouer les entremetteurs entre nous.

Pourtant rapidement après avoir attrapé cette photo d’Heidi où elle s’affichait avec un suçon dans le cou j’avais senti un certain trouble me saisir à nouveau. Préférant changer de sujet j’avais émis l’idée d’un cadeau. De suite Johanna avait été favorable alors qu’Heidi me lancer quelques mots bien placés. « Une trottinette ? » « Ha ha ! » Je lui avais tiré la langue, un peu amusé avant qu’elle ne reprenne. « Non sérieusement, j’ai du mal à imaginer ce qu’il pourrait apprécier. Peut-être qu’on pourrait tout simplement lui faire un album photo. On collerait des tonnes de photos dessus avec des commentaires de chacun d’entre nous, de petites anecdotes. Ca pourrait aider sa mémoire et lui rappeler en même temps de bons souvenirs » Nous avions tous trouvé l’idée excellente et donc continué à fouiller dans nos souvenirs capturés sur papier. Quelques photos où le père d’Heidi apparaissait étaient présentes dans la boite et il m’avait semblé voir son regard s’éterniser un peu plus sur celles ci- ce que je devais probablement faire moi aussi quand une photo de Leah apparaissait. L’après midi avait filé à toute allure et quand j’avais posé mes yeux à nouveau sur l’horloge j’avais du me résoudre à annoncer mon départ. « Je te ramène Heidi ? » J’avais bien vu qu’elle était avec son chien. Mais je voulais profiter encore quelques instants de sa compagnie. Après avoir salué Johanna nous étions sortis, Lago à nos côtés. J’avais caressé docilement la tête de son chien. Avant de me tourner vers Heidi peu sûr de vouloir dire ce que j’avais sur le bout de la langue. « Tu sais je voulais pas le dire devant ta mère… Je ne sais pas à quel point elle se rend compte de l’état de la mémoire de Matteo mais… » Posant mon regard sur elle alors que nous marchions l’un à côté de l’autre j’avais eu peur de l’inquiéter elle aussi. Conscient que Matteo devait continuer de minimiser ses problèmes face à sa famille. « On devrait y aller tranquillement avec les photos… Il… Il ne se souvient même pas de Leah… » Ca me semblait tellement fou dit à haute voix. Et j’avais lors de la révélation de Matteo encaissé le coup sans rien dire - même si il était en faite bien plus parlant que bien des choses. « J’ai peur qu’on l’affole avec une fête trop grande, trop de souvenirs, de photo et… » Pourtant c’était une bonne idée de fêter son retour à n’en pas douter. « Enfin on devrait juste…pas aller trop vite peut-être. » Nous n’avions fixé aucune date pour le moment mais je penchais pour quelque chose de pas trop proche. Le temps pour nous de nous organiser et pour Matteo de se faire à son retour ici. Il avait abandonné beaucoup pour retrouver sa vie à Brisbane et je n’étais pas sur que sa famille sache à quel point.
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Message(#) Sujet: Re: Can't get you out of my head | Heilio Can't get you out of my head | Heilio EmptyMar 6 Sep - 17:33




❝ Can't get you out of my head ❞

Elio & Heidi
Boy your lovin' is all I think about. I just can't get you out of my head. Boy it's more than I dare to think about. △
L’ambiance générale dans la cuisine avait bien changée par rapport à ce qu’elle avait été en début de journée. S’en était fini de ce long silence pesant, où on sentait la colère, l’incompréhension, l’amertume et la frustration entre Elio et moi. Je me demandais même un peu si, observatrice qu’elle était et nous connaissant tous les deux depuis des années, ma mère n’avait pas compris que cette tension ne pouvait pas décemment être le genre de tension qui s’établissaient entre deux amis qui ne se comprenaient plus mais plutôt celle qui découlait d’une histoire mêlant des sentiments bien plus complexe que tout ceci. En vérité, j’étais même presque sûre que, contrairement à Matteo et au reste de notre bande, ma mère avait sûrement noté notre petit jeu du chat de la souris lorsque nous étions plus jeunes. Je ne voyais pas comment il pouvait en être autrement alors qu’elle était là, à nous forcer la main pour nous voir nous réconcilier. Néanmoins, au début, je n’avais pas levé le petit doigt pour l’aider dans son entreprise et Elio n’avait pas fait beaucoup plus d’efforts. Et comme si elle avait su que c’était la meilleure chose à faire, elle avait disparu une petite demie heure, juste le temps pour lui et moi de vider notre sac. Et pour le coup, l’abcès avait été percé. J’avais expliqué à Elio comment j’avais l’impression qu’il avait un peu honte de moi et comment ce sentiment me pesait, lui à son tour avait remis les points sur les i, me promettant que j’avais tort de penser ça. Si de prime abord cette conversation avait été vouée à un échec cuisant qui aurait pu nous amener à nous déchiffrer encore plus, elle semblait au contraire nous permettre d’y voir un peu plus clair dans le brouillard que représentait notre relation. Si mes sentiments exacts à l’égard d’Elio restaient flous (et au fond, je devais avouer que je ne cherchais pas réellement à les éclaircir), je m’étais rendue compte que ça ne pouvait plus durer de cette façon. Nous ne pouvions plus passer notre temps à nous déchirer pour nous retrouver charnellement avant de nous déchirer de nouveau. Ce petit interlude passionnel (aussi appréciable avait-il été) devait s’arrêter, pour le bien de notre amitié que nous avions mis en péril. Je mettais rendue compte que je n’étais pas capable de vivre sans Elio et que je préférais encore devoir limiter au maximum nos contacts physiques pour ne pas retomber dans nos anciens travers, plutôt que de tout gâcher pour sentir une fois de plus ses lèvres sur ma peau. Ca n’avait pas été une décision facile, mais nous y étions enfin arrivés, à ce statut quo qui nous ferait du bien à tous les deux. Nous venions enfin d’ouvrir un nouveau chapitre à notre relation et j’étais bien déterminée à ce qu’il ait le moins de zones d’ombres que possible.

Ma mère de retour dans une ambiance détendue où Elio et moi chahutions un peu (comme nous l’avions toujours fait) jubilait littéralement de nous voir réconciliés de nouveau. Et une part de moi comprenait parfaitement pourquoi elle faisait ça : elle avait perdu mon père, puis perdu mon frère, avant de me voir m’éloigner et de perdre peu à peu tous ces liens qui avaient été les nôtres autrefois. Kaecy et Elio, un peu plus que Soren et Cléo, faisaient presque partie de notre famille à part entière, d’aussi loin que je m’en souvenais, je les avais toujours connus. J’imaginais aisément l’attachement de ma mère pour Elio, attachement qu’elle avait dû cristalliser un peu et idéaliser suite à la disparition de mon frère. Aujourd’hui qu’on nous donnait une chance de partager de nouveaux moments avec Matteo, je comprenais son besoin presque urgent de reconstruire et de souder à nouveau notre famille. L’après-midi s’était écoulée sans que je ne la sente passer, Elio et moi nous chamaillant à propos de telle ou telle photo, évoquant différents souvenirs. Ma mère devait même parfois nous rappeler que nous étions là, avant tout pour préparer quelque chose pour Matteo et nous nous remettions au travail, avec bonne humeur et entrain. Les idées fusaient pour essayer de faire une fête qui correspondrait parfaitement aux besoins actuels de Matteo. C’était alors que je suggérais d’offrir un album photo personnalisé et annoté à Matteo. Rapidement cependant, il avait été temps de rentrer chez nous, de laisser ma mère reprendre sa petite vie. C’était Elio qui avait parlé des jumeaux et du fait qu’il les avait laissés à Kaecy depuis le début de l’après-midi qui avait amorcé notre départ. « Je te ramène Heidi ? » me demandait-il après que nous ayons rangé les photos dans la boîte. « Je veux bien il faut juste que je récupère Lago » lui dis-je avant de venir embrasser ma mère, la serrant dans mes bras. « Merci, maman » lui glissais-je avec un petit sourire avant de suivre Elio qui ouvrait la porte d’entrée. Rapidement mon chien était venu à ma rencontre et Elio était venu le caresser pendant que je rattachais sa laisse. Puis alors que nous avancions, je tournais mon regard vers Elio, sentant bien que quelque chose le tracassait. « Tu sais je voulais pas le dire devant ta mère… Je ne sais pas à quel point elle se rend compte de l’état de la mémoire de Matteo mais… » déclarait-il finalement. Aussitôt, mon regard si fit un peu plus triste, parce que c’était encore un sujet assez sensible, les problèmes de mémoire de Matt. « C’est difficile de se rendre compte. Je n’ose pas trop le questionner pour ne pas le braquer ou lui mettre la pression. Je ne veux pas qu’il croit qu’on ne l’aimera plus autant s’il n’a plus tous ces souvenirs. » avouais-je alors, bien consciente qu’il en était de même pour ma mère. « On devrait y aller tranquillement avec les photos… Il… Il ne se souvient même pas de Leah… » ajoutait-il, hésitant. Je me stoppais alors, le regardant avec de grands yeux. « Sérieusement ? » Je savais bien qu’il n’osait pas trop me dévoiler l’étendue de ses pertes de mémoire et vu que je n’insistais pas trop, Matteo devait réussir à dissimuler ses oublis sans que je ne le remarque trop. Ou peut-être que je refusais de les remarquer, tout simplement aussi. Mais savoir qu’il ne se souvenait pas de Leah était extrêmement alarmant pour moi. Leah, bien que plus jeune et discrète, avait quand même toujours fait partie intégrante de notre bande, de cette famille que nous nous étions composés. Je ne comptais plus les repas que nous avions partagés les week-ends avec Kaecy, Elio et sa sœur. S’il ne parvenait pas à se souvenir de Leah, de quoi d’autre encore pouvait-il avoir perdu les souvenirs ? « J’ai peur qu’on l’affole avec une fête trop grande, trop de souvenirs, de photo et… Enfin on devrait juste…pas aller trop vite peut-être. » Je regardais Elio, me mordillant nerveusement la lèvre inférieure. « Je pense que tu as raison. J’en toucherais un mot à Maman et je vais surtout essayer d’en savoir un peu plus sur l’état de la mémoire de Matteo. Essayer de l’aider en douceur à se souvenir, essayer de savoir un peu les éléments qu’il lui manque et dans ces cas-là, les combler éventuellement en lui racontant quelques petites choses, petit à petit, histoire de voir si ça éveille des souvenirs chez lui. » dis-je alors, plus pour moi que pour Elio au final. « Merci de me l’avoir dit » lui dis-je alors en le regardant. Le reste du trajet s’effectua dans un demi-silence mais qui n’avait rien de pesant, nous étions simplement trop dans nos pensées pour réellement alimenter la conversation entre nous. Rapidement, nous arrivions en bas de mon immeuble. « Merci de m’avoir raccompagnée. J’ai été contente qu’on ait pu parler, mettre les choses au clair. Qu’on arrête de se fuir une bonne fois pour toutes » ajoutais-je dans un petit sourire en coin. « A bientôt, Elio » Et je me retournais, non sans avoir déposé un dernier baiser sur sa joue, un baiser furtif, du bout des lèvres avant de disparaître dans la cage d’escaliers, Lago sur mes talons.
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