En pleine journée, j'avais été surpris de recevoir un message de Sélina. Je savais que nous avions prévu de nous revoir, car nous avions fort apprécié notre dernière rencontre à la petite supérette de la ville, mais si vite ? C'était un exploit. Cela avait eu le dont de me mettre de bonne humeur pour le reste de la journée, attendant son arrivée, même si étrangement, j'étais fort stressé. C'était la grande sœur de mon meilleur ami, meilleur ami avec qui j'avais couché lors d'une soirée sans doute peut-être trop arrosée et croyez-moi, j'avais envie de mettre ça sur le compte de l'alcool, mais ce n'était même pas possible. Bon, je veux bien croire que depuis que je ne bois plus comme à mon adolescence, je tiens beaucoup moins bien l'alcool, mais nous n'avions pas non plus abusé des boissons. En fait, cette soirée restait très flou dans ma tête, mais les nombreux suçons que j'avais dans le cou me rappelait tous les jours que ce n'était pas un rêve.

À vrai dire, je ne tentais même pas de les cacher, me rappelant ô combien j'avais aimé cette soirée et il me manquait à cet instant précis. Bref, c'était le bordel complet dans ma tête. Je ne savais plus à quel stade en était notre relation. Meilleur ami, plus ? Je soupirais longuement devant ma glace, enfilant une chemise lambda à moitié boutonnée, tandis que la sonnette de ma porte me ramenait à la réalité. "J'arrive !" Criais-je en quittant ma salle de bain pour venir ouvrir la porte de mon petit appartement -petit, mais très bien pour une personne qui vit seule (ou parfois à deux)- "Hey !" Je la salua en lui faisant une accolade amicale, lui faisant signe d'entrer, de déposer ses affaires et de se poser. "Fait comme chez toi" finis-je par conclure en refermant ma porte avant de sauter sur le canapé pour prendre place. "ça va depuis ?" souriais-je en me mettant jambes croisées.

Je riais à la référence qu'elle venait de faire par rapport à mon meilleur ami tandis qu'elle prenait tout de même place sur mon canapé -je n'allais pas l'a faire rester debout- J'étais donc tout prêt à couter les nouvelles de la demoiselle, même si au final elle m'apprenait qu'il n'y avait rien de nouveau mise à part la routine et quelques conflits par-ci par-là avec des copines à elle que je ne connaissais ni d'Adam, ni d'Eve. Néanmoins, la suite réussissait à capter mon intention. Alors là, j'étais toute ouïe, me mettant tel un enfant sage. Si elle avait une idée sur ce qui turlupinait à ce point-là mon meilleur ami, j'étais juste impatient qu'elle me fasse partager l'info. "Vas-y, lâche la bombe" riais-je. Etrangement, j'avais encore cette fameuse boule dans le ventre qui ne cessait de s'accroître. Quand est-ce que cela allait s'arrêter ? J'avais comme l'impression qu'elle était au courant de quelque chose, mais jamais Jacob lui aurait raconté nos ébats. De toute façon, il avait sans doute oublié ce qu'il c'était passé vu comment il avait bu comme un trou, tout en sachant que c'était encore pire le lendemain. Non, impossible, elle ne pouvait pas être au courant, je devais absolument arrêter de psychoter. Mais mettait vous à me place aussi, comment elle réagirait si je couchais avec son petit frère qui est aussi mon meilleur ami. Mon dieu, je cogitais un peu trop, mais je gardais la tête sur les épaules, ne montrant aucun signe trompeur, prêt à l'écouter.

Plus elle parlait, plus elle m'était du suspens et plus j'avais peur de ce qu'elle pourrait m'annoncer. Je crois qu'elle me faisait devenir livide et pourtant, son annonce ne fit pas plus cillé que ça. Faut dire qu'après avoir coucher avec Jacob je n'étais plus vraiment moi-même et je ne savais même pas ce que moi j'en pensais de tout ça. Je me mordais la lèvre inférieure. Il fallait à tout prix que je trouve quoi répondre à son annonce sinon se serait d'un : trop suspect et de deux trop bizarre. Enfin je crois que ça revient au même tout ça. "Et tu pense que c'est a qui le fait boire ?" Comme si c'était le sujet principal. J'essayais légèrement de tourner la conversation à mon avantage, car je n'avais pas vraiment envie de m'aventurer sur un sujet épineux tel que les sentiments que Jacob pourrait pour moi et…je crois qu'il ne m'est pas insensible non plus. Bon, ce n'est un secret pour personne que j'aime de dingue Jacob et que je ne peux pas vivre sans lui, mais si ça se transforme en un tout autre amour, alors là je dois avouer que je ne saurais comment y faire face et je n'avais pas envie de faire chier Sélina pour m confier à elle, elle avait déjà son petit frère après tout et dieu seul sait que ça demande déjà beaucoup de travail.

Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il avait parlé sous l'emprise de l'alcool. Après tout, il était rare de nos jours de voir Jacob sobre. Sans quoi, ça venait du miracle. J'écoutais sagement sa soeur qui avait toujours été d'une aide précieuse, elle et ses petits conseils de grande soeur, même si je n'en avais jamais réellement eu besoin, il faut dire qu'il y a une première fois à tout. Sa plus grande solution était de lui parler. Thanks miss obvious ! Je ne pouvais pas lui en vouloir de n'avoir trouvé aucune autre solution sachant que j'imaginais qu'elle n'était au courant de pratiquement rien d'autre. "Je sais plus vraiment quoi penser pour être honnête" soupirais-je. Faut dire qu'après la nuit que nous avions passé ensemble, nous ne pouvions pas nié qu'il n'y avait rien d'autre que de l'amitié, sinon rien de tout cela se serait produit, mais d'une autre part, j'étais un peu terrifié de ressentir quelque chose pour mon meilleur ami de toujours et surtout le dire à voix haute. [b]"Ouais faudrait qu'on en parle..."[b] Et même s'il n'y avait aucun malaise entre nous depuis l'autre nuit, ce n'était non plus pas un sujet facile à aborder. Etrangement, rien qu'en y pensant, mes quelques suçons me picotaient dans le bout et je ne pu m'empêcher de les fortter le plus discrètement possible en mode "je remet juste bien ma chemise" vous voyez ? Le tout était de parler et surtout, faire ça non alcoolisé serait le must..

ça me faisait tellement bizarre de parler de ça avec sa propre soeur, j'avais peur qu'elle me juge, qu'elle me gifle car après avoir dévergondé son frère étant plus jeune, voilà que j'embrouille son cerveau quitte à ce qu'il fasse complètement n'importe quoi et peut-être même son coeur. Je me mordais la lèvre en pensant à tout cela, continuant d'écouter les théories de la jeune demoiselle. "Je pense que ce n'est pas stupide, mais j'avoue ne pas trop savoir comment aborder le sujet quoi" soupirais-je. Si j'attendais qu'elle m'éclair ou qu'elle me donne des lignes directives ? Totalement ! J'avais toujours su comment me démerder avec Jacob, mais en tant qu'ami, alors là je ne savais pas trop sur quel pied dans et l'idée de le perdre de quelconque manière que ce soit, me tétanisait. Bien sûr que je savais comment me débrouiller avec une nana qui me plaisait, je n'étais pas resté célibataire depuis vingt ans, mais là encore c'était différent, car en plus de n'avoir jamais fait cela avec un garçon, c'était mon meilleur ami bordel et je ne savais même pas si c'était vraiment de l'amour ou bien juste une très forte amitié qui dépassait toutes les limites. "Et même si on en parle, tu crois qu'il va arrêter ses conneries ?" Demandais-je sincèrement. Non, parce que sincèrement, moi je n'y croyais pas trop. J'avais foi en mon meilleur ami, mais je savais aussi comment ce monde perverti fonctionnait. C'était plus qu'un cercle vicieux et encore une fois, j'étais mal placé pour faire le donneur de leçon.

C'est sûr que cette histoire restera entre lui et moi et personne d'autre même si le petit coup de pouce que faisait Sélina en tant qu'intermédiaire ne pouvait que nous aider. Jouer carte sur table semblait être une bonne idée et si je n'étais pas de nature timide ou sur la réserve, lorsqu'il s'agissait de Jacob, je pouvais devenir un tout autre homme. Ouais, je sais ce qui me reste à faire, mais bon, c'est pas évident quand c'est comme un frère tu vois" Il est vrai que souvent on m'avait demandé si ce n'était pas mon petit frère et pourtant, il était plus âgé que moi, mais c'était sa nature fragile autrefois qui les amenait à cette hypothèse. Malheureusement, il avait bien changé depuis et c'était malgré moi, car j'aurais aimé qu'il reste Jacob, le gars qui était sous ma protection car les autres se foutait toujours de sa gueule. Mais il faut bien qu'on vieillisse et qu'on mûrisse et là, bizarrement, j'étais en train d'imaginer Jacob et moi en train de vivre ensemble. C'était très étrange quand même. "Si seulement il savait qu'il n'a pas besoin de ça pour attirer mon intention" riais-je légèrement. Je ne savais pas pourquoi il c'était mis ça dans la tête, mais c'était très étrange. "Mais il a déjà mon intention c'est ça la truc" Peut-être pas comme il voudrait...Et voilà que ça commençait vraiment à me travailler. "Ok, je lui parlerais sérieusement, promis" Et je ne comptais pas mettre vingt ans pour le faire. Loin de là.

J’étais bel et bien conscient que nous n’avions vraiment aucun lien de parenté et que de temps en temps, ça fait du bien de redescendre sur terre et de faire face à la vie et qui dit faire face à la vie, dit faire face à ses problèmes et ça, c’est bien moins plaisant. La demoiselle était mignonne avec ses jolies phrases philosophique, mais c’était toujours plus facile qu’à faire. Encore une fois. “Ouais je sais…” Fus ma simple réponse suivit d’un soupiremment. Je ne savais tellement pas comment m’y prendre avec lui. Je m’emparais de mon téléphone pour envoyer un message à mon meilleur ami ainsi qu’à d’autres potes d’ailleurs afin d’organiser une simple petite soirée sur la plage, autour d’un petit feu de camp. Peut-être que se sera une bonne occasion de parler lui et moi. Il y aura forcément un moment ou un autre où l’on pourra s’éclipser rien que lui et moi pour parler. De toute façon, cela fait bien longtemps que les gens ont arrêter de se poser des questions lorsqu’on se casse tous les deux. Jamais l’un sans l’autre après tout. “Voilà” En espérant que les choses changent, mais pas trop non plus, car je n’avais encore une fois, pas envie de perdre mon meilleur ami.