❝ Help me, i really need a friend ❞
CELIA ET CLEO

Ce matin au réveil, je n’étais pas à l’aise. Mal vis à vis de Soren, de lui avoir appris le retour de Matteo. Lui comme moi avions du mal à réaliser et lui encore plus car il ne l’avait pas vu. Nous avions longuement parlé et même maintenant même avec son soutien et les mots justes qu’il savait toujours trouver, j’étais rongé par la culpabilité, cette culpabilité qui fait que même sans vous en vouloir vous ne pouviez que vous détester de ce que vous aviez fait. Je comprenais enfin ce que m’avait dit Camber et Heidi et je n’osais imaginer ce qu’en penserait Mattéo.
J’avais besoin de parler, de me confier et même si Soren était merveilleux, j’avais encore du mal parfois à lui dire ce que je ressentais pour lui pour Mattéo. J’avais voulu parler avec ma soeur mais j’étais sans nouvelle d’elle et je ne pouvais attendre. J’avais donc appelé Célia. Je l’avais rencontré par hasard pendant ma grossesse. Alors que nous préparions la chambre de Cami, enfin pendant que Soren refaisait les peintures pour que je ne sois pas exposée aux émanations, preuve s’il en était qu’il était toujours aux petits soins pour moi, j’étais partie à la recherche d’une table à langer une un peu ancienne, j’avais attéri dans sa boutique.
Elle a une charmante boutique d’antiquités et j’ai fini par y aller de plus en plus souvent et nous avons sympathisé. C’est facile d’être amie avec Célia elle est toujours la pour écouter et elle ne juge pas vu qu’elle me connait depuis peu. Je suis heureuse de l’avoir et même si en ce moment j’ai besoin d’elle, elle sait qu’elle peut aussi compter sur moi.

Aujourd’hui ma journée était importante, je devais tester un restaurant qui venait d’ouvrir dans le centre et je devais continuer de travailler au moins pour me changer les idées. Soren c’était d’ailleurs arrangé pour garder Cami. J’avais une totale confiance en lui et il était un père merveilleux pour la petite même si ce n’était pas sa fille. C’est sereine mais mal dans ma peau que j’étais partie dans le centre.

Pendant le repas mes émotions prenaient le pas sur mes compétences de critiques et j’étais sur que mon papier ne serait qu’une critique faussée de la qualité de la nourriture. Pas que les plats étaient mauvais non ou peut être que si mais je n’étais pas capable d’émettre un jugement objectif n’ayant plus de gout. J’étais incapable comme à la mort de Mattéo de ressentir un plaisir en mangeant. Afin d’être juste il faudrait que j’y revienne quand mon esprit serait plus apaisé.

C’est donc fébrile et perturbé que j’arrivais devant la porte de Célia. Je sonnais et en attendant qu’elle ouvre la porte, repensant à Mattéo quand je l’avais vu sur le pas de ma porte et à Soren quand je lui avais annoncé le retour de Matt, l’émotion me gagna et les larmes commencèrent à perler sur mon visage.
La porte s’ouvrit et dans un sanglot je n’ai réussi à lui dire que ces quelques mots : “Célia, Mattéo de retour. Je suis perdue.”

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CELIA ET CLEO

A peine les mots sont ils sortis de ma bouche que je me rends compte à quel point cela peut sembler ridicule. Dire à quelqu’un que Mattéo est revenu d’entre les morts doit sembler absurde et je risque de passer pour une folle. Alors quand je sens le bras de Célia me passer sur l’épaule pour me guider à l’intérieur de chez elle, c’est comme si j’allais pouvoir tout évacuer. Je me prends place dans le canapé avec le mouchoir et je la regarde préparer du thé. L’odeur des feuilles de thé emplisse la pièce et je me sens un peu plus apaisée, même si ma vie est devenue un champ de bataille.
Comme à son habitude, elle me laisse le temps de mettre de l’odre dans mes idées, elle ne m’a jamais pressé, n’a jamais été impatiente, je pense sincèrement que Célia m’a aidée à avancer pendant ma période de deuil et à accepter que malgré l’absence et l’amour que je portais pour mon défunt fiancé être avec Soren n’était pas une erreur si je me sentais bien avec lui. Célia m’avait juste recommandé d’être honnête avec lui dans mes sentiments et j’avais essayé de respecter ses consignes.
Sauf que désormais tout était remis en question. Mes sentiments, mes remords, ma culpabilité envers deux hommes que j’aime même si ce n’est pas de la même manière. Et ma fille. Ma fille qui se retrouve au milieu avec un père qui arrive et ce que l’on pourrait appeler un beau-père.
Je finis par boire un peu du thé après avoir soufflé dessus plus par réflexe et besoin de temps que pour le refroidir.

“Mattéo n’est pas mort dans l’explosion lors de sa mission” A la tête que fait j’y lis la même incompréhension que dans le regard que Soren m’a lancé la veille au soir quand je lui ai dit. “Il en a réchappé, mais entre le coma, le fait que l’on ne savait pas qu’il était, il a été déclaré mort”.
Je bois à nouveau un peu de thé. En en parlant, je me rends compte à quel point à son réveil se retrouver seul ca à du être dur pour lui. Il avait perdu son unité, ses proches n’étaient pas, le pensaient mort et en fait alors que tout le monde le pleurait, il était quelque part attendant de revenir.
“Il est rentré hier et il est venu me voir. Tu n’imagines pas le choc, mon coeur faisait des bonds. Je l’avais tellement rêvé, ce retour, je l’avais tellement espéré, que la devant le fait, je n’ai su quoi faire quoi dire”. Oui j’étais tétanisée, j’ai cru à un mirage jusqu’au contact de nos mains ou la je me suis rendue compte que mon amour était bien réel et mon coeur aussi le ressentait vu la vitesse à laquelle il cognait dans ma poitrine.
“Il était comme le jour de son départ, son sourire son regard. J’étais sans voix. C’est comme si on me donnait une seconde chance.”
Mais quand j’avais pensé cela, le visage de Soren m’était apparu. Je ne pouvais et ne voulais balayer l’année écoulée, nous vivons ensemble depuis six mois et malgré la douleur, il a réussi à me redonner le sourire, même si ce n’est pas simple.
“Il ne sait pas pour Soren, je n’en ai pas eu le courage et je ne sais pas si je l’aurai.”

En fait ma plus grande crainte c’est que Mattéo vienne à me détester pas parce que je serai avec quelqu’un, ca je pense qu’il comprendrait que je puisse être avec un autre homme, mais que cet homme soit son et mon meilleur ami.
Il pourrait prendre cela pour une traitrise et je pense que s’il venait à penser cela je ne pourrai pas lui en vouloir.
Je raconte tout cela à Célia, afin qu’elle comprenne dans quel était ma tête se trouve et je sais de suite qu’elle sait ce dont j’ai besoin quand elle me prend la main afin de me calmer et de calmer mes larmes qui se sont mises à ruisseler de nouveau.

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CELIA ET CLEO

Dans chaque geste qu’effectue Célia, même dans son inspiration, il me semble y détecter une volonté d’apaisement. Si mon amie ne venait pas d’ouvrir une boutique d’antiquité je pourrai penser qu’elle est prof de Yoga et adepte de la zen attitude. Mais non elle est comme ca de nature et pour moi c’est une vraie bouffée d’air, dans ma vie qui me semble si étouffante de par ses complications. Je sais bien que la vie est compliquée, mais pourquoi la mienne l’est autant ? Pourquoi je n’ai pas le droit à un peu de tranquillité surtout quand je pense l’avoir trouvé ? Faut il que je sois vraiment malheureuse voir au trente sixième dessous pour avoir peut être la chance un jour d’être heureuse mais pas trois ans comme ca avait été le cas avec Mattéo avant sa dernière mission, mais toute la vie.

Je suis donc la sur le canapé avec mon amie qui m’écoute et qui tout comme Soren, tout comme moi, essaie de prendre la mesure du retour de Mattéo à Brisbane et dans la vie de ces proches dont moi. Je devine de suite que cette nouvelle est surprenante et que mon amie cherche les bons mots à me dire. Comme à son habitude elle me prend dans ses bras dans un geste de réconfort comme j’en ai eu si souvent besoin depuis plus d’un an avant de prendre la parole.  « C'est une bonne nouvelle finalement... Parce que tu l'aimes toujours non ? » . “Oui je l’aime toujours” C’est même une évidence je n’ai jamais cessé de l’aimer. Mattéo fait partie intégrante de moi, même quand on m’a annoncé qu’il était mort il continuait de vivre en moi et pas seulement par le fait que j’étais enceinte de lui, mais que l’amour que je lui portais ne pouvait disparaitre parce que lui même avait disparu. Sauf qu’avec le temps je commencais à apprendre à vivre avec cet amour dans une partie de moi et avoir appris que je pouvais aimer quelqu’un d’autre différemment.
Les larmes avaient cessé d’affluer sur mon visage et la douceur du regard, la compréhension de Célia me touchèrent.”Je l’aime mais j’aime aussi Soren.” Elle le savait Célia, je le lui avais dit que j’avais des sentiments pour mon compagnon et que ce n’était pas juste des sentiments de gratitude parce qu’il était présent pour moi, mais bien de l’amour. Un amour différent mais un amour à n’en pas douter. Toutefois la phrase que mon amie exprima ne fit que me rappeler à quel point j’étais loin de savoir ou j’allais.
« Mais tu devrais lui dire pour Soren. Il a vécu un terrible traumatisme. Et après tout ça il a le droit de savoir, même si c'est dur pour toi et pour lui. »
Elle avait on ne peut plus raison, cacher ou plutôt ne rien dire à Mattéo était injuste pour lui et envers Soren, ils méritaient tout les deux de l’honnéteté de ma part. Je n’avais aucune idée de ou cela nous ménerait mais ca ne pourrait durer éternellement ainsi, d’autant plus que Mattéo voudrait revoir son ami et que son ami vivait justement avec moi.
“Ca sera dur dans tout les cas mais pas seulement pour Mattéo et moi. Pour Soren aussi, cela remet en cause notre couple, notre vie actuel.”
Je plonge mon regard dans ma tasse comme si comme les voyantes je pouvais espérer lire mon avenir dans les feuilles de thé, mais pour le moment la seule chose que je vois c’est que mon avenir est nébuleux. Je ne sais pas ou je vais, je ne sais pas avec qui j’y vais. En fait j’ai une seule certitude c’est que peu importe ce qu’il se passe, je resterai avec ma fille.
“Tu sais je veux que personne ne souffre, ni eux, ni moi, mais je pense que c’est utopique, il y en aura surement qui pâtiront de cette histoire.”
Je regarde mon amie comme pour essayer de trouver une solution alors que je sais que la solution se présentera peut être à moi une fois que la situation sera claire pour tout le monde. Je pose ma tasse et lui prend la main.
“Merci en tout cas d’être toujours la pour moi, je sais que jusqu’à présent c’est surtout toi qui me soutient mais si un jour je peux le faire pour toi, je le ferai.”
Je ne voulais surtout pas qu’elle pense que je profitais de son amitié.

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CELIA ET CLEO

J’avais besoin de lui parler j’avais besoin de vider tout ce que j’avais sur le coeur, mes doutes, mes craintes mes espoirs aussi dans un sens, même si je n’y croyais pas. Quand un tel chamboulement arrive dans votre vie c’est souvent difficile de l’affronter d’y faire face et je devais assumer d’aimer deux hommes différents en de nombreux points et si proche de par l’amour qu’ils pouvaient me porter.
Célia même si elle n’avait jamais trés éloquente, les quelques mots ou phrases qu’elle me disait étaient toujours juste et souvent je me reprocher de ne pas arriver à ce qu’elle se confie aussi à moi. Pourtant égoïstement j’avais besoin de réconfort.
« Ce n'est pas parce qu'un homme sort de notre vie, qu'on arrête de l'aimer. » Quand elle prononça cette phrase sur le moment je ne pus déterminer si cela était à mon intention ou si elle parlait d’une expérience vécue. Je devais garder cela dans un coin de mon esprit pour être avec elle l’amie qu’elle était avec moi.
« Mais Soren savait pour Mattéo. Il a prit le risque de t'aimer. Parce que tu en valais la peine pour lui. Parce qu'il voulait être avec toi. Tu ne lui as jamais menti. » Bien sur qu’il savait, comme tout le monde savait et c’est d’ailleurs pour cela qu’il lui en avait voulu, Elio, Heidi, Camber… En fait leurs amis ou famille en voulait presque plus à Soren qu’à moi, alors que je suis fautive aussi, je me suis laissée aller à l’amour que Soren me porte, la tendresse et l’affection que j’ai toujours eu pour lui est devenu de l’amour. Ce n’est pas la passion comme avec Matt mais mon amour est sincère.”Si je l’aime c’est parce que lui aussi en vaut la peine pour moi”. Et pas seulement parce qu’il avait été la quand j’en avais eu besoin.

En fait je me retrouve dans une sorte de trio amoureux ou je suis au centre et que je ne sais pas comment faire pour ne blesser aucun des deux. Un dilemme s’impose à moi et je n’ai d’idée sur comment éviter de faire souffrir l’un des deux hommes que j’aime voir les deux. Tout ce que je sais c’est que je dois préserver ma fille.
Je prends ma tasse et finis mon thé, il est devenu tiède voir froid, mais il reste très agréable au palais.
“Je pense qu’il faudra que l’on se voit tour les trois que l’on essaie de parler, mais dans un terrain neutre car cela évitera les esclandres”. Je ne pense pas que l’un ou l’autre pourrait s’emporter mais je ne veux pas prendre de risque. Même en connaissant depuis longtemps les personnes nous ne sommes jamais à l’abri d’une réaction un peu trop vive.
Je repose ma tasse et décide de concentrer un peu mon attention sur mon amie. J’ai essuyé mes larmes, elle m’a apaisée par ses conseils, il est temps que je sois l’amie que je devrai toujours être même si je sais qu’elle restera assez secrète.

« Tu n'as pas à me remercier. Les amies sont là pour ça. Si on ne peut pas se confier toutes les deux, avec qui pourrions-nous le faire ? » Je lui souris en retour et lui prend la main, comme un remerciement silencieux. Mais je n’ai pas oublié ce qu’elle m’a dit plus tôt et je décide de rebondir dessus. Si elle se sent prête peut être se confiera t elle à moi.
“Célia je peux te poser une question ?” Comme je la voyais me regardais sans émettre d’objection, je décide de continuer sur ma lancée.
”Quand tu m’as dit que quand une personne sort de notre vie, cela signifie pas que l’on arrête de l’aimer, tu parles en connaissance de cause, n’est ce pas ?” Je suis sure que mon amie a  soit perdu quelqu’un qui lui était cher ou quelqu’un qu’elle avait du repousser. Mon amie a plein de qualités mais elle a une carapace que même en tant qu’ami il est difficile de franchir et je pense que pour les hommes ca doit être encore pire.

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C’était si facile et si dure à la fois de se confier, facile parce que Célia ne m’avait jamais jugé, ne m’avait jamais reproché d’avoir voulu trouver le bonheur le réconfort même si c’était auprès du meilleur ami de mon défunt fiancé,  non elle avait juste vu qu’avec Soren j’étais bien, mieux et que je l’aimais et plus seulement comme un ami. Soren avait été au début mon point d’ancrage pour ne pas sombrer et Célia l’avait été par la suite aussi, mais je n’avais pas pensé que cela évoluerait ainsi.

Je la regarde et un sourire se dessine sur mon visage. “Tu as raison ce n’est pas commun. Avoir son fiancé revenir d’entre les morts, on se croirait dans un mauvais film de série B.” En y pensant et après avoir vidé mon sac avec Célia, j’ai presque envie d’en rire. “Je vais leur parler, j’ai commencé avec Soren, même si on a pas tout abordé.” Non ca avait été un tel choque pour lui quand je lui avais annoncé la résurrection de Mattéo. “Non il est la depuis 2-3 jours pas plus, je sais qu’il est venu me voir directement puis il a passé la nuit chez sa soeur. Elle a du être bouleversé.” Même si avec Heidi nous avions repris contact surtout pour Cami, je savais à quel point son frère lui manquait et qu’en le voyant elle avait du passé par toute les émotions possible et imaginables. “Oui je lui ai présenté sa fille.” En revoyant la scène je me mets à sourire. “Tu aurais vu son visage, c’est celui que j’aurai voulu voir naitre sur lui quand je lui aurai annoncé ma grossesse.” J’avais imaginé la scène si souvent quand j’avais appris la nouvelle de ma grossesse. “ Il était aux anges, et je peux t’assurer que c’est bien sa fille.” La ressemblance était flagrante et on ne pouvait nier que Cami était la fille de Mattéo.

Pour éviter que cela ne tourne qu’autour de moi, je lui pose une question sur le fait que je sens qu’elle a peut être vécu une histoire difficile elle se live à moi. C’est je crois la premère fois qu’elle se livre autant à moi et cela me touche presque plus que tous les conseils qu’elle a pu me donner ce soir mais aussi ces derniers mois. La j’ai l’impression de réellement partager quelque chose avec elle. Je pose ma tasse et je prends ses mains alors qu’elle me raconte la souffrance de perdre un être malgré l’amour que l’on peut lui porter.
“Célia, je ne peux que te comprendre, au début avec Soren, j’avais et je continue d’avoir peur de le perdre et je me suis même dis qu’il valait peut être rester seule pour ne pas revivre la souffrance que j’avais ressenti avec la perte de Matt.” J’essayais de sourire pour dédramatiser notre situation. “Mais refuser d’aimer, se l’interdire par peur de souffrir, c’est stupide. On dit bien qu’il vaut mieux avoir connu l’amour et l’avoir perdu que de ne jamais avoir su ce que c’était que d’aimer et d’être aimer.” Je serre ses mains dans les miennes. “Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. En tout cas la prochaine fois que tu as la chance d’aimer, prends la et même si tu as peur, tente. Tes amis seront la pour toi. Je serai la pour toi.” Et en signe de mon affection pour elle je la prends dans mes bras avant de la relâcher.
“Sinon il faut que l’on arrête de se voir pour déprimer. La prochaine fois, on se fait un resto entre filles ca nous fera du bien et nous changera les idées.”

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Tout en parlant avec mon ami je me rendais compte de plus en plus qu’elle avait raison et que c’était une évidence le fait de parler avec les deux hommes de ma vie. Jusqu’à présent j’avais parlé avec Soren le seul des deux que je pensais vivant mais cette réalité venait de m’exploser aux yeux et je devais donc m’habituer à la nouveauté d’un triangle amoureux des plus complexes. Après même si pour nous trois cela risquait d’être plus que compliqué, j’étais heureuse de son retour parce que certes je l’aimais mais aussi parce que je pensais à Heidi et à sa mère. Elles avaient déjà perdu le père de Matt, le fait de savoir que ce dernier n’était tout compte fait pas mort ne pouvait être que joie et bonheur. Et si je devais aller plus loin dans la réflexion au moins ma fille pourra connaitre son père réellement et pas seulement au travers des récits que nous aurions pu faire de lui. “Je pense en effet que le fait d’avoir une fille ne pourra qu’être positif dans sa reconstruction psychologique.” En fait trop heureuse de le revoir et de lui présenter sa fille, je ne savais même pas s’il était bien s’il se sentait bien et surtout comment il vivait sa soit disant résurrection. Maintenant il y avait quelque chose en plus de sa mère de sa soeur ou même de moi qui le ferait rester ici : sa fille. Je savais qu’il m’avait dit que la seule chose qui pourrait remettre en question sa passion et son métier serait d’être père.c’était le cas à présent

Je savais que mes propos ne feraient pas mouche, Célia sur ce qu’elle ressentait était très introvertie et même si elle savait que j’étais la pour elle tout comme elle l’était pour moi, je savais qu’elle ne se livrerait pas si facilement. Certaines personnes auraient pu être blessées par cette méfiance ou cet auto protectionnisme qu’elle s’infligeait, moi personnellement je le comprenais. “Si tu le dis, moi même si j’ai souffert quand Matt est mort jamais je n’ai regretté de l’avoir tant aimé et de l’aimer encore.” De toute façon chaque personne réagit différemment aux sentiments qu’il ressent et c’est quelque chose de très personnel.
En tout cas quand je lui proposais de se voir pour faire quelque chose d’autre que de s’épencher l’une l’autre elle me proposa une sortie fille des plus attractives à moi qui sortait peu et surtout qui ne prenait pas assez soin de moi. “Et pourquoi pas les deux ?” Je me mis à rire. “On se fait au choix soit la séance shopping le matin à l’ouverture de la boutique quand il n’y a personne pour acheter et essayer des tenues en tout genre et se réconforter d’avoir fait flamber la carte en déjeunant entre nous. Ou l’inverse on déjeune pour prendre des forces et attaquer une après midi shopping”. Je m’imaginais déjà pouvoir acheter de nouvelles tenues pour Cami et moi. “Par contre il faudra que tu me donnes tes disponibilités.”

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CELIA ET CLEO

Clairement la personne qui serait la plus à même de faire reprendre pied dans la réalité à Mattéo serait notre fille. Le bouleversement de son retour ne serait pas que pour nous ses proches mais surtout pour lui. Il faudrait qu’il reprenne sa vie, qu’il retrouve sa place parmi nous, même si auprès de moi se serait plus compliqué, mais le plus important était qu’il puisse prendre une part prépondérante dans la vie de Cami. Ma fille avait besoin de connaitre son père autant que lui avait besoin de découvrir sa fille. Il n’avait peut être raté que ses premiers mois mais c’était déjà énorme sans oublier qu’il avait raté aussi toute ma grossesse.

Quand elle me fait part de ce qu’elle ressent je vois bien que nous ne sommes pas tous égaux par rapport à notre façon d’exprimer nos sentiments. “Je ne suis pas sûre d’en savoir plus que toi je n’ai pas eu autant d’histoire que tu le crois.” Je me mets à sourire, j’ai eu certes des flirts et des petites histoires, mais mon seul vrai amour fut Mattéo même si aujourd’hui Soren fait partie intégrante de ma vie.

Afin de ne pas rester sur des histoires de coeur qui étaient pesantes autant pour elle que pour moi je lui propose que l’on puisse passer une après midi à faire les boutiques. “Je te garde le jour que tu veux et moi aussi ca me fera le plus grand bien.” Quand je vois à la pendule murale l’heure qui s’affiche je me rends compte que le temps est passé bien vite, mais n’est ce pas normal quand on est avec un ou une amie et que l’on se sent bien. “Je vais devoir y aller, il commence à se faire tard et j’ai ma puce à devoir m’occuper.” Je me lève tout comme Celia et je la prends dans mes bras avant de lui faire la bise. “Merci encore pour ta présence à mes côtés et je sais que je me répète mais si tu as besoin de moi à n’importe quel moment tu sais que je serai toujours la.” Elle m’accompagne jusqu’à la porte et je sors de sa demeure et lui fait un signe en m’éloignant avant de monter dans ma voiture. Alors que je prends le chemin pour rentrer chez moi, je fais le point sur notre discussion et je pense sincèrement qu’il faudra que je parle aux deux hommes de ma vie, aussi bien pour eux que pour moi, pour savoir ou je vais et ce que je veux. La question qui reste en suspens c’est et eux que voudront ils ?

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