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 Sweat is just fat crying • Adriel

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Message(#) Sujet: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptySam 5 Mar 2016 - 20:12


Le mieux, pour être heureux c'est de laisser le passé derrière nous. Ça, c'est fait. Depuis mon retour de nouvel Zélande. Mais que fait-on si ce même passé essaie de nous rattraper et que nous n'avons pas la force mentale pour le repousser ? Que nous ne sommes pas encore assez stable psychologiquement ? Eh bien, on se force physiquement. Un corps sain dans un esprit sain, n'est-ce pas la maxime de bien des gens ? Dont moi. En revenant de mon road trip en Nouvel Zélande j'ai subbit l'agression de Jeremy. Cette même agression qui a envoyé mon Myrddin à l'hôpital pour plusieurs jours. J'ai bien cru que j'allais à nouveau replongé dans une détresse pas possible. En sortant la première fois de l'hôpital après avoir passé la nuit avec Myrddin, j'ai appelé mon frère. J'ai réussi à me retenir tout le long du chemin, mais arrivé chez lui, j'ai éclaté. Une crise de panique suivit d'une crise de larme. Totalement débousolé je n'ai pas sut quoi faire, quoi dire. J'avais l'impression que le temps m'échappait, que le monde s'écroulait à nouveau. Tant de questions se sont bousculé dans ma tête, je craignais le pire pour Myrddin.

Mais au final, tout s'est arrangé. J'ai passé la nuit chez mon frère, dans le même lit. J'ai beau avoir 26 ans, il y a des moment où je faiblis et où j'ai besoin de la proximité de mon grand frère. Le lendemain, je me suis déjà senti bien mieux. Le surlendemain encore mieux. Et le troisième jour Myrddin est totalement sorti d'affaires. D'ailleurs, il devrait rentrer à l'appartement d'ici la fin de la semaine. Et ça, c'est génial ! Mais en attendant, il faut bien que je m'occupe moi-même. Aujourd'hui nous sommes vendredi et je n'ai rien à faire de ma journée. Alors ce sera du sport.

Ce matin, je suis aller à salle de musculation. J'ai pris l'habitude de ce faire étant donné que cette salle est carrément accessible, les coach d'une gentillesse et d'un soutient sans faille et les gens très agréable. Personne ne me juge ici et ça fait un bien fou. D'ailleurs, je me suis fortement lié d'amitié avec un des coach qui n'hésite pas à me donner des conseils par rapport aux machines et comment quelqu'un dans ma situation peut le mieux les utiliser. J'ai même cru comprendre qu'il avait l'habitude des personnes en fauteuil roulant, je crois que son fils l'est aussi depuis plusieurs années. Je me dis qu'un jour je lui poserais des questions là-dessus. Mais pas aujourd'hui. La séance n'a pas duré très longtemps car j'ai décidé de muscler les jambes. C'était dur. Vraiment très dur. Ma jambe droite est toujours beaucoup plus faible que la gauche et je commence à me dire que ça jamais ça ne s'arrangera. Mais peu importe.

Je suis rentré ensuite pour manger un bout avant de repartir à la salle de tennis car aujourd'hui j'ai décidé de m'essayer à ce sport. J'ai réservé un cours spécial fauteuil roulant qu'ils proposent. Ça ne m'engage en rien, mais ça peut être intéressant. Ayant l'habitude du handi basket que je pratique assez régulièrement, je pense que je pourrais m'en sortir assez bien. Enfin, on verra bien.

J'arrive donc dans le hall et je remarque que, à nouveua ici, tout est complètement accessible. C'est parfait et sans doute aussi la moindre des choses s'ils proposent ce genre de cours. L'un des entraineurs me prends en charge, me montre un peu les alentours, les courts, les vestiaires et tout ça. Je me change finalement puis vais récupérer une raquette et attends bien sagement. Apparement je n'aurais pas de cours avec un entraineur en tant que tel, mais avec un joueur qui a l'habitude de ce sport et qui le pratique déjà depuis pas mal d'années. Un certain Adriel West, d'après ce que le mec m'a dit avant. C'est donc ce monsieur là que j'attends tranquillement sur place.
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Message(#) Sujet: Re: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptyDim 6 Mar 2016 - 1:07


Il y avait plusieurs choses qu'Adriel aimait faire pour se détendre en dehors du travail afin d'éliminer le stress que gérer une grande entreprise peut procurer. Lorsqu'il était jeune, il n'avait jamais vraiment compris pourquoi ses parents avaient insisté pour qu'il choisisse un sport et un instrument de musique dès son plus jeune âge. Dans sa tête d'enfant c'était pour qu'il ne s'ennui pas et ne passe pas les trois quarts de son temps devant la télévision. Il avait demandé à plusieurs reprises à ses parents la raison de cette règle assez stricte. Un sport, un instrument de musique. Il n'y avait jamais eu aucun moyen d'y déroger que ce soit lui, son frère ou sa soeur ils y étaient tous passés. Si le sport ne plaisait pas, il était possible de changer, de même pour l'instrument de musique, mais impossible d'espérer déroger à cette fameuse règle d'or de la famille West. C'est important et tu comprendras plus tard étaient les deux phrases répétées encore et encore par ses parents lorsqu'il demandait pourquoi. Pourquoi devait-il faire du sport ? Pourquoi devait-il jouer de la musique ? Deux choses qui n'ont absolument rien en commun. Pendant donc toute son enfance et son adolescence il avait dû se plier à cette règle qui au final était devenue de moins contraignante d'année en année. Avec le temps il commença à prendre un réel plaisir dans ces deux activités. Il les avait choisies et n'avait jamais changé d'avis. Son sport à lui, c'était le tennis et en plus d'être un sport dans lequel il a toujours excellé, c'est un véritable exutoire. Il ne peut que vanter les mérites et bienfaits de taper dans ses petites balles jaunes. Son amour pour le tennis a toujours été plus grand que son amour pour le piano. Sans doute parce que même s'il a toujours adoré le piano, il a eu énormément de difficultés au début. Avec le tennis en revanche, ce fut tout le contraire. Tout semblait simple pour lui, les gestes de bases n'avaient quasiment jamais eus de secret pour lui et il maniait sa raquette comme un chef d'orchestre manie sa baguette. C'est quelque chose qui ne l'a jamais quitté et même maintenant qu'il a une vie de famille bien remplie et un travail qui lui demande beaucoup de temps, il trouve toujours un moment pour aller quelques balles ou donner un coup de main dans le club qui l'a vu évoluer depuis sa plus tendre enfance.

Dans son club, Adriel a ses petites habitudes. Il fait un peu partie des meubles, malgré le fait qu'il ne soit pas si vieux que ça, c'est un des plus anciens adhérents, la première fois qu'il a mis les pieds ici il avait à peine cinq ans et une raquette presque aussi grande que lui. Maintenant, il en a trente-sept, sa raquette et beaucoup plus petite que lui et il connait absolument tout le monde. Adriel ne peut donc jamais commencer à jouer sans aller faire un tour dans le club house pour saluer tout le monde et par la même occasion voir qui veut venir jouer avec lui. C'est donc tout un processus. Aujourd'hui apparemment, un match important est diffusé à la télévision et ça Adriel le devine simplement en voyant le nombre de personnes présentes au club house. "Joli match ?" demande t-il en commençant à faire sa tournée de poignées de main, embrassade ou accolade en fonction de chacun avant de se diriger vers le distributeur pour acheter une bouteille d'eau. Il est d'ailleurs tout juste en train de ramasser sa bouteille lorsqu'il se fait interpeller par une voix très familière "Adriel !" Un homme, la soixantaine passée s'approche de lui.  Il s'agit du président du club de tennis, il est là depuis qu'Adriel a commencé à s'entraîner ici, c'est un peu comme son deuxième père, quelqu'un qui l'a vu grandir au fil des années. "Marcus ! Tu vas bien ? Tu as besoin de moi ?" demande t-il en donnant une accolade à l'homme en question. "Ca va très bien. Toi aussi à ce que je vois. Et oui j'ai justement besoin de toi, je te cours après depuis dix minutes, tu vas finir par me tuer." Dit il en riant. "T'exagères jamais toi. Donc qu'est-ce que tu veux que je fasse ?" "On a un petit nouveau et j'aimerais bien que tu lui apprennes les bases, il est en fauteuil donc on peut pas le mettre dans un cours normal pour l'instant, si tu pouvais l'aider ce serait bien."

Il n'en fallait pas plus à Adriel pour accepter. Ce n'était pas la première fois qu'on lui demandait d'apprendre les bases à des débutants, c'était en revanche la première fois qu'on lui demandait d'apprendre les bases à un débutant en fauteuil roulant. Il en fallait cependant bien plus déranger Adriel.  Après tout ce n'était pas parce que la personne avait un fauteuil qu'elle n'était pas capable de taper dans une balle. Il se dirigeait donc vers le court que lui avait indiqué Marcus afin de rencontrer le jeune homme. "Bonjour" Annonça t-il en entrant sur le terrain, se dirigeant vers le jeune homme. "Moi c'est Adriel" dit il en lui tendant la main pour le saluer. "On m'a dit que tu voulais apprendre à jouer, du coup je serai ton pseudo coach pour aujourd'hui" dit-il d'un air enjoué. "Je suis pas vraiment coach donc j'espère que je te dégoutterais pas trop du sport" ajouta t-il en plaisantant. La bonne humeur, voilà son atout, il est passionné et ça se voit et il aime pouvoir partager son savoir et sa passion avec des nouvelles recrues en espérant transmettre cet amour qu'il a pour ce sport. "Pour commencer en douceur, tu connais les règles de bases ou tu as besoin que je t'explique ça rapidement ?"


Dernière édition par Adriel West le Dim 6 Mar 2016 - 23:01, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptyDim 6 Mar 2016 - 10:05


En attendant le monsieur qui doit me donner un cours de tennis aujourd'hui, je reste ici sur place à ne pas bouger et observe les gens. Je dois avouer que je commence à me sentir de moins en moins à l'aise là, dans la grande salle couverte. Les gens qui passent devant moi me saluent gentiment, certes, mais beaucoup me regarde comme si je venais d'une autre planète. Pourtant, ne m'avait-on pas dit qu'ils ont l'habitude des handicapé ici ? Peut-être me suis-je aussi trompé. Peut-être voulais-je absolument qu'ils me disent ça que je l'ai entendu … ? Enfin peu importe. Dans tous les cas je ne peux pas m'en aller maintenant.

De toute manière, un homme arrive d'un pas rapide vers moi. Je me redresse un peu plus lorsqu'il me dit bonjour. Mais, au lieu de partir comme l'a fait chaque autre membre du club jusqu'à maintenant, il me tend la main et se présente comme étant Adriel. Mon sourire se fait un peu plus grand et je lui sert sans plus tarder la main  « Nathan » me présentais-je à mon tour. Il m'explique ensuite avoir entendu que je voulais jouer mais que lui même n'est pas coach. Intérieurement, je suis un peu déçu. N'y a-t-il tout simplement pas de coach aujourd'hui, ici ou ne veulent-ils pas en engager un pour moi ? Enfin, je ne vais pas commencer à me faire de films et hoche la tête  «Très bien, moi ça me va. Tant que je peux jouer quoi » souriais-je en le suivant sur le terrain.

Je pose ma bouteille d'eau et ma serviette sur le bord du terrain puis le rejoint. Il me demande ensuite si je connais déjà les bases ou s'il doit me les expliquer. Je secoue doucement la tête  «Je connais les règles de bases, ouais. Y'en a un qui sers, la balle de ne doit pas dépasser les lignes. Le service se fait obligatoirement dans le rectangle opposé et …. voilà. Après avec tout le reste, balle de match et tout ça je sais pas trop comment ça fonctionne » avouais-je un peu mal à l'aise.  « ce … ça fait longtemps que tu joues, toi ? Je peux dire tu d'ailleurs ?» me reprenais-je assez rapidement. Il est assez âgé, sûrement dans les 40 ans, mais il s'est présenté avec son prénom. N'est-ce pas là l'autorisation cachée d'un tutoiement ? Je n'en sais rien, il me le dira bien assez tôt.
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Message(#) Sujet: Re: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptyDim 6 Mar 2016 - 23:26


Adriel était là pour lui apprendre à jouer, mais il était aussi là pour le mettre à l'aise. Le sport est censé avant tout être un plaisir et il n'est absolument pas la peine d'être trop sérieux à propos de ça. Adriel avait d'ailleurs eu une mauvaise expérience une année avec un prof qui prenait les entraînements un peu trop au sérieux. Il avait seulement dix ans et il avait eu l'impression que ce coach voulait le voir jouer à la coupe Davis l'année d'après. Il n'y avait absolument pas de place pour l'amusement et la distraction pendant les cours. Si un geste n'était pas effectué correctement, il devait être répété encore et encore et à chaque point perdu c'était un tour de terrain en courant. Certes Adriel avait énormément progressé en un an, mais il ne s'était pas amusé du tout, on lui en demandait trop et aller à ses entraînements était devenu une corvée. Le coach avait heureusement décidait de partir du club l'année finie et se fut un grand soulagement pour tout le monde. Cette année-là fut donc un déclencheur pour Adriel qui s'était toujours dit que si un jour il était amené à donner des cours, peu importe le niveau des gens il prendrait ça avant tout comme un jeu. Car au fond, ce n'était ni plus ni moins que ça, un jeu. Il espérait donc faire ressentir ça à Nathan, puisque c'était son prénom d'après ce qu'il venait de lui dire. Adriel lui serre donc la main en ajoutant "Enchanté Nathan, j'espère être à la hauteur".

Il commença à se diriger ensuite vers le milieu du terrain, déposant ses affaires sur le banc et remarqua aussi le seau de balles qui avait été déposé au préalable. C'était une bonne chose, il n'allait pas avoir à laisser Nathan en plan pour aller en chercher. "Et t'en fais pas, je peux te garantir que tu vas jouer". Ca pour jouer, il allait jouer jusqu'à en faire souffrir ses bras. Enfin Adriel n'allait pas non plus exagérer, il n'était pas là pour effrayer les nouveaux et d'ailleurs ce n'était pas la première fois qu'il prenait quelqu'un en charge, il savait malgré tout ce qu'il faisait. Le but était d'enseigner, pas de casser dès la première heure. Ca ça pourrait arriver avec un peu plus de pratique cela dit. Il demanda donc pour commencer à Nathan s'il avait quelques notions des règles, ce qui était quand même l'élément numéro un avant de commencer. Ce n'est pas tout de taper dans la balle, il faut encore savoir où et quand frapper. "C'est exactement ça. Les règles sont un peu plus souples en tennis en fauteuil, tu peux laisser deux rebonds au lieu d'un et le deuxième peut être à l'extérieur du terrain. Après on est pas du tout obligé de jouer comme ça, si tu veux essayer les règles normales ça me convient. Après tout, c'est ton cours c'est toi qui voit. Pour ce qui est des points, pour aujourd'hui ça ne sera pas trop utile puisqu'on ne fera pas vraiment de match, mais si tu veux je t'expliquerai au fur et à mesure c'est pas très compliqué." Expliqua t-il. C'était les règles dans les grandes lignes, mais pour un premier cours, ce n'était pas la peine de le bombarder d'explications, le plus important était de jouer, les règles plus approfondies il aurait tout le temps de les apprendre au fil du temps en jouant s'il décidait de continuer après aujourd'hui bien évidemment.

Nathan lui demanda ensuite si cela faisait longtemps qu'il jouait et s'il pouvait le tutoyer. Ce qui fit sourire Adriel, c'est vrai qu'il avait directement tutoyé le jeune homme. C'est une habitude qu'il a toujours eu de tutoyer tout le monde dans le club, il ne s'est donc pas posé de question et n'avait d'ailleurs pas pensé que Nathan aurait pu être hésitant à le tutoyer en retour. "Bien sûr que tu peux me tutoyer, on est un peu comme une grande famille ici donc pas de chichi." Dit il avant de continuer. "Et ça fait une trentaine d'années que je joue, trente-deux ans pour être précis." Ca ne le rajeunissait absolument pas de dire ça, quand il y pense il a l'impression d'avoir commencé hier. "J'ai l'impression d'être un dinosaure des fois" ajoute t-il en riant et en profite pour prendre sa raquette dans une main et le seau de balles dans l'autre. "T'es prêt à commencer ? Je te propose un truc simple pour commencer histoire de voir ce que tu peux faire. Je te lance les balles, tu te contentes de me les renvoyer et si ça marche bien on compliquera un peu les choses. Ca te va ?" Demanda t-il.
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Message(#) Sujet: Re: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptyLun 7 Mar 2016 - 8:41


Au final, pourquoi être mal à l'aise, franchement ? Je veux dire, tout le monde a commencé un jour. Ça m'étonnerait que cet Adriel soit arrivé sur le terrain quand il était jeune et qu'il savait déjà joué comme un dieu. D'ailleurs, je ne sais pas comment il joue maintenant mais s'il a 32 ans d'expérience... enfin peu importe. Je le suis sur le terrain et l'écoute attentivement me dire que les règles sont les mêmes bien qu'un peu plus souple pour les joueurs en fauteuil. Genre il peu y avoir deux rebonds, par exemple. J'hoche la tête et hausse les épaules, indécis, lorsqu'il me dit qu'on peut aussi jouer de manière 'normale'  «Je sais pas …. » je regarde le terrain, réfléchissant  « Bon allez, on va faire la manière normale alors, ok ?» reprenais-je en le regardant.

C'est là qu'Adriel me propose de commencer doucement : mon but serait de simplement lui envoyer les balles et on verra plus tard. J'hoche la tête avant de lui poser des questions sur sa personne. C'est ainsi que j'apprends que ça fait 32 ans qu'il joue déjà. Donc il doit avoir au minimum 37 ans, sinon plus. Je ne sais pas à la quel âge on peut commencer le tennis mais 5 ans me semble être un bon âge. Il me précise d'ailleurs qu'il n'y pas de problème pour le tutoiement que, de toute manière, c'est une grande famille ici. Je souris doucement et hoche la tête  « Très bien» J'attrape la raquette que j'ai emprunté au club et le soupèse avant de me mettre en place sur le terrain.

En attendant qu'Adriel ait rejoint l'autre bout du court, je fait quelques manœuvre avec le fauteuil, essayant de me familiariser avec celui-ci. Il change énormément du mien. Plus léger, plus maniable, plus rapide, j'ai du mal à contrôler mes mouvements je dois dire. Je le connais, je l'utilise toujours pour jouer au Basket, mais il reste inhabituel. D'autant que le mécanicien l'a un peu modifier. Enfin, je vais bien m'en sortir. Je resserre un peu la ceinture autour de mes jambes, une sécurité obligatoire pour ne pas tomber, puis me penche pour attraper une balle.  « C'est bon ?» demandais-je à Adriel. Lorsque celui-ci me fait signe, j'hoche la tête et fait un premier service.

Trop fort. La force que j'y ait mit me propulse vers l'avant et je crois que si je n'étais pas attaché je serais déjà par terre. Je me redresse et affiche un sourire gêné  « Désolé, j'oublie toujours qu'il ne faut finalement pas tellement de puissance pour envoyer la balle de l'autre côté » je reprends une autre balle et refais un service. Cette fois-ci la balle de passe même pas au-dessus du filet ! Je soupire doucement  « la troisième est la bonne !»

Tu parles. Sur une vingtaines de service, je n'en réussi qu'un ou deux, voire trois. D'ailleurs, au bout d'un moment Adriel a commencé à me les renvoyer. Doucement, il a mit juste assez de puissance et de contrôle pour passer au dessus du filet. Je n'ai réussi à lui renvoyer aucune des balles. C'est vraiment beaucoup plus dur que je ne le pensais, entre manier la raquette, contrôlé le fauteuil, poussé sur les roues, changer de direction subitement. Je suis bien rapidement en nage, autant parce qu'il fait relativement chaud aujourd'hui que parce que c'est un sacré effort que je dois fournir ici. C'est pour ça que je suis bien content quand Adriel m'annonce la pause ! Je roule vers le banc et attrape ma bouteille d'eau que je pourrais vider d'un coup avant de détendre un peu mes bras.  «C'est vraiment dur » soufflais-je en me massant l'épaule droite  « Dit, vous en avez beaucoup ? Des licenciés en fauteuil roulant ?» demandais-je, curieux, en reprenant une gorgé de ma boisson.
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Message(#) Sujet: Re: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptyMar 8 Mar 2016 - 0:34


Marcus ne lui avait pas dit s'il comptait par la suite intégrer Nathan à un cours de tennis normal ou à un cours handisport. Sans doute, car il n'en avait pas parlé avec le jeune homme. C'est pour ça qu'Adriel ne savait pas vraiment s'il devait lui enseigner avec les règles du handisport ou pas et plutôt que d'assumer ce que voudrait le jeune homme, il avait préféré lui demander, c'était beaucoup plus simple. Même si visiblement Nathan ne savait pas lui-même. Ce qui d'un côté n'étonna pas Adriel. Ce n'est pas forcément le genre de question auxquelles on doit répondre lors de son premier cours de tennis. Il choisit finalement les règles normales et pour le coup, Adriel fut content d'avoir demandé. Sa première idée aurait été de le faire jouer avec les règles handisport et donc il aurait sans doute froissé le jeune homme en décidant cela sans même lui demander son avis. "Ca me va, de toute façon, c'est qu'un entrainement, l'important pour commencer c'est de taper dans la balle et de la renvoyer dans les limites du terrain, pour le reste, je vais faire en sorte de t'envoyer des balles faciles pour commencer donc ça devrait aller." Il lui propose quelque chose de simple pour commencer. Un exercice de base. Adriel se place près du filet d'un côté du court, Nathan va se positionner sur le côté opposé, son seul but pour l'instant, taper dans les balles qu'Adriel lui envoie. Un exercice tout simple qu'Adriel a effectué des dizaines de fois. Que ce soit de sa place, mais aussi de celle de Nathan. Il a commencé comme ça. A la différence c'est que lorsqu'il a commencé il devait se placer dans les carrés de service puisque trop petit pour commencer par le fond de court comme Nathan aujourd'hui. C'était un entrainement de base, simple et efficace, il n'y avait qu'à se concentrer sur relancer la balle dans les limites du cour. Pour les déplacements, cela viendrait un peu plus tard.

Avant d'aller se placer à sa place il donne quelques balles à Nathan, histoire que ce dernier se familiarise un peu et en profite de s'essayer à quelques services, une façon d'appréhender un peu ce qui l'attend, apprivoiser la raquette puis aussi voir ce que cela donne avec le fauteuil. "C'est bon pour moi" répond Adriel. "Commence quand tu es prêt." ajoute t'il, se plaçant sur le terrain et attendant que Nathan envoie la première balle. Il voit que Nathan met toute sa force dans cette balle, la lançant bien trop loin, cependant ce n'est pas pour déranger Adriel qui avec l'expérience qu'il a va la récupérer à temps, puis la renvoie à Nathan, corrigeant ainsi la vitesse et la trajectoire. Frapper trop fort est assez typique des débutants, mais en soi ce n'est pas la force le problème. Le problème est seulement la trajectoire, ce qui se corrige avec la pratique bien entendu. On n'est pas forcément ici pour s'envoyer des balles à vingt kilomètres heure. Nathan s'excuse et Adriel peut voir qu'il est gêné de ne pas réussir à envoyer la balle correctement. Il ne devrait pas l'être, il n'y a pas de mal à se louper, après tout c'est son premier cours et c'est sans doute aussi la première fois qu'il touche une raquette de tennis, il est clair que les services et même le jeu n'allait pas ressembler à ce que peut faire un joueur professionnel qui s'entraîne tous les jours et qui a commencé quand il était tout petit. Le tennis, malheureusement c'est comme ça, peut importe son âge, en général au premier cours, on ne rattrape pas beaucoup de balles. Il ne faut cependant pas se décourager et avec le temps, on s'améliore, on rattrape de plus en plus de balles et le jeu ressemble beaucoup plus à un jeu. "T'inquiètes pas, frapper trop fort ça fait partie du jeu aussi et tu vas vite trouver la bonne puissance et surtout la bonne trajectoire."

La troisième ne fut pas la bonne, mais il réussi à en mettre quelques-unes au bon endroit ce qui en soi était déjà pas mal. Adriel continuait toujours à lui renvoyer chacune des balles, toujours en absorbant un peu de la force avec sa raquette afin de pouvoir la relancer plus doucement. Nathan n'arrivait pourtant pas à en relancer une, mais c'était compréhensible. "Essayes de rester bien à l'arrêt quand tu tapes dans la balle. Finis complètement ton déplacement et ensuite tapes" lui expliqua t-il. Continuant de lui renvoyer des balles avant de lui donner un autre conseil. "Essayes aussi de bien contrôler ton geste, accompagnes ta raquette jusqu'au bout, même quand tu as tapé dans la balle, ça a une très grande importance dans la précision" Dit-il avant de faire le geste dont il lui parlait à plusieurs reprises, lentement pour commencer, puis à vitesse normale. "Comme ça" ajouta t-il en même temps qu'il lui montrait comment faire. "Je préfère que tu te focalises plus sur ta position et ton geste au début plutôt que de taper correctement dans la balle, car une mauvaise technique est très dure à corriger". Expliqua t-il ensuite. "Prend une petite pause, bois un coup et on reprend après quand t'es prêt." Dit Adriel en ramassant quelques balles avant de se diriger vers le banc. Il attrape sa bouteille d'eau pour boire une gorgée et s'essuie ensuite le visage avec sa serviette. "Ca sera moins dur avec le temps je te promets" répond t-il quand Nathan lui dit que c'est dur. Il le comprend totalement, il a connu la même chose, il y a bien longtemps, mais il s'en rappelle encore de l'époque où il courrait partout sur le terrain sans arriver à rattraper une seule balle. "On en a quelques-uns." dit il en s'asseyant sur le banc. "certains jouent dans un cours handisport, d'autres dans un cours normal, ou alors certains alternent. On laisse le choix à chacun de faire comme il veut en fait, donc si tu veux dans le futur jouer avec des gens en fauteuil t'auras pas de mal à trouver un partenaire, idem si tu veux jouer avec des gens qui ne sont pas en fauteuil. Je sais aussi que certains joueurs valides aiment bien s'essayer au handisport de temps en temps. Donc vraiment plein de possibilités tu vois ?" Répond-il.
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Message(#) Sujet: Re: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptyMer 9 Mar 2016 - 16:47


Le tennis en fauteuil roulant est bien plus difficile que je ne le pensais. Je savais que ce n’était pas de tout repos –j’ai plus ou moins l’habitude avec le basket- mais pas à ce point. Contrôler la balle et le fauteuil, changer de direction rapidement et me concentrer sur le joueur d’en face est impossible. Du moins, pas pour l’instant. D’autant qu’Adriel est en équilibre sur ses deux jambes, qu’il a les réflex et le maintient adéquat. Je n’aurais aucune chance contre lui. Mais bon, je ne me compare pas avec ce joueur : je n’ai jamais été sur un court (sauf quand j’étais jeune, j’ai fais un an de Tennis normal, mais ce n’est absolument pas comparable) et lui à 32 ans s’expérience derrière lui, donc c’est normal. Mais peu importe.

Pendant notre échange, il me donne de nombreux conseil que je ne peux qu’appliquer en partie. Je pense qu’un bipède pourrait le faire plus facilement. Cela dit, je fais de mon mieux mais je suis tout de même bien content en entendant le mot ‘pause’. Doucement et en soufflant, je roule vers le banc sur lequel je dépose ma raquette et attrape ma bouteille d’eau. Adriel me rejoint bien rapidement et je lui dis que ce n’est vraiment pas facile. C’est avec un sourire amusé qu’il me répond que ça viendra. J’incline rapidement la tête sur le côté en soupirant doucement « Ouais, j’espère» disais-je en rigolant légèrement. Puis, me passant l’épaule et déliant les muscles de mes bras, je lui demande s’il y a beaucoup de joueurs en fauteuil roulant.

La réponse de l’homme me surprend un peu. Ils n’en ont pas beaucoup mais quelques uns tout de même. Assez pour faire un cours purement handicapé en tout cas. Mais il y en a qui préfère suivre un cours de tennis pour personne se déplaçant normalement. Je fronce légèrement les sourcils, d’avantage encore en apprenant qu’il y a même des personnes valides qui s’essaie au handi tennis. « Sérieux ? Pourquoi ?» demandais-je, intrigué « je veux dire, ouais je comprends que quelqu’un en fauteuil roulant veuille jouer contre une personne qui marche. Intégration sociale, besoin d’être considéré comme quelqu’un de normal et tout ça » je prends une gorgé de mon eau « Mais pourquoi vouloir faire le contraire ? » demandais-je ensuite «Enfin … rassure moi, ce n’est que pour essayer, pas vrai ? Je veux dire … les personnes valides ne font pas des cours que en fauteuil roulant, hm ? » demandais-je. Cette idée me semble totalement saugrenue, tant elle est impensable. Et pourtant elle m’est venue à l’esprit d’un coup « Non mais je veux dire … j’ai déjà participé à des émissions où je devais accompagner quelqu’un qui voulait simplement tester une journée en fauteuil roulant pour voir comment ça faisait etc … c’est ça ce qu’ils veulent faire ici aussi, non ?» j’hausse un peu les épaules «Enfin, t’as déjà essayer toi ?»

Je le laisse répondre avant de continuer « ouais ça peu être intéressant cela dit. Sauf que le contraire n’est pas possible » je rigole doucement. « Même moi qui réapprend à marcher depuis quelques mois je n’aurais plus jamais les mêmes réflex et le même équilibre que toi ou une toute autre personne » j’hausse les épaules «Mais je ne m’en plaint pas. Ce n’est pas mon but de courir sur un court de tennis » c’est bien vrai. Après avoir passé deux ans en fauteuil roulant, la seule chose que je souhaite réellement c’est pouvoir me déplacer sans problème et sans me fatiguer de trop, d’un point A à un point C. A pied. Même avec une canne pour appuie, peu m’importe, tant que je ne sois plus dépendant du fauteuil.
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Message(#) Sujet: Re: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptyMer 9 Mar 2016 - 22:09


Adriel remarque que Nathan rigole légèrement en disant qu'il espère que ça viendra avec le temps. Adriel ne peut pas vraiment lui prouver par A ou par B que ce qu'il dit est vrai, mais en général, c'est dans la suite logique des choses. Il n'a jamais vu quelqu'un rester au même niveau entre son premier cours de tennis et son dernier. C'est juste impossible. Ou alors la personne en question a un très mauvais coach et dans ce cas-là, il faut en changer rapidement. Bien sûr certaines personnes évoluent plus vite que d'autres, ont plus de facilités. Si ce n'était pas le cas, tout le monde aurait la capacité de se présenter à de grands tournois internationaux. C'est comme dans chaque sport et même chaque discipline, quelle qu'elle soit, il y aura toujours une personne meilleure que soit. Une personne avec ça dans le sang et qui arrive à atteindre un très bon niveau en faisant seulement un tiers des efforts que dois faire une personne lambda pour arriver à ce niveau. C'est injuste, certes, mais c'est la vie. Il ne faut pas se décourager pour ça. Toujours continuer, avancer et recommencer s'il faut. C'est quelque chose en quoi Adriel croit réellement et il essaye toujours de l'inculquer en quelque sorte aux personnes qu'il doit coacher. "Fais moi confiance. On a tous commencé au même niveau même si c'est assez dur de se l'imaginer" Dit il sincèrement. Il a toujours trouvé ça dur de se dire que quelqu'un jouant au niveau professionnel a un jour était un débutant, sans doute un enfant comme lui, ayant le plus grand mal à faire passer la balle de l'autre côté du filet ou même ayant le plus grand mal à aller chercher une balle que l'adversaire lui envoyait. C'est dur à imaginer, mais pourtant c'est vrai. Personne ne commence au plus haut niveau, là au moins, il y a une certaine justice.

Il prend le soin d'observer les réactions de Nathan discrètement. Il ne sait pas vraiment si le jeune homme et sportif ou pas et ne veut donc pas lui en demander de trop s'il n'a pas l'habitude de faire du sport, il n'est pas là pour le faire aller au bout de ses limites. Il le voit se masser l'épaule, les muscles engourdis à force de taper dans la balle avec la raquette qui, bien que pas très lourde, commence forcément à peser à un moment ou un autre. Le jeune homme semble surpris d'apprendre que des personnes valides s'essayent des fois au handisport. C'est pourtant bien vrai et il y en a bien souvent plus que ce que l'on imagine. S'essayer au handisport est un challenge pour les personnes valides. Même si elles ont un niveau conséquent dans un sport particulier, la perspective et les repères changent totalement en fauteuil. Il y a d'autres facteurs à prendre en considération aussi, par exemple, manier le fauteuil. Cela peut sembler facile comme tout pour quelqu'un qui doit se déplacer de cette manière tous les jours, mais ça ne l'est pas pour une personne, qui n'aura ni la même force ni la même dextérité pour manier son fauteuil. Cependant, Adriel comprend totalement ce que Nathan veut dire quand au fait de vouloir être normal. "C'est du sérieux à 100%, il y en a qui aiment bien avoir une autre approche de jeu, ça leur permet aussi de s'adapter à d'autres partenaires. C'est aux valides de s'adapter et pas l'inverse pour fois, tu vois ce que je veux dire ?" Lui explique t-il avant de le rassurer "Et oui c'est juste pour essayer, ce n'est pas quelque chose d'hebdomadaire ou qui arrive très souvent". Il continue d'écouter l'explication de Nathan, hochant la tête en même temps. "Oui comme je t'ai dit, c'est vraiment pour avoir une autre approche de jeu, une autre façon de jouer, ça permet de mieux se comprendre les uns, les autres. J'ai essayé une fois et c'était un désastre" Dit il en riant, se remémorant la catastrophe qu'avait été son essai au tennis handisport. Il n'avait jamais eu autant de courbatures aux bras qu'après cet entrainement. Le pire dans tout ça, c'est qu'il n'avait quasiment pas tapé dans la balle. Ayant énormément de mal à manier son fauteuil correctement pour pouvoir jouer comme il faut. Il se fatiguait dans ses déplacements et n'avait pas le temps de renvoyer la balle. Un désastre. Il n'avait jamais été aussi mauvais. C'était comme s'il était de nouveau redevenu un débutant.

Il lui dit ensuite que le contraire n'est pas possible et c'est bien vrai, c'est un des avantages d'être valide et de pouvoir se servir de ses deux jambes, il y a toute cette polyvalence que n'ont pas les personnes en fauteuil, il est évident qu'une personne en fauteuil ne pourra dans la plupart des cas, pas jouer sans son fauteuil. "C'est pas faux. C'est pour ça que je trouve que s'essayer au handisport en étant valide c'est une bonne façon de comprendre un peu mieux le genre de difficultés que vous pouvez rencontrer, même si ce n'est qu'un tout petit aperçu bien sûr." Répond il avant d'ajouter. "Puisqu'on a le privilège d'avoir nos deux jambes qui fonctionnent parfaitement, je trouve ça important qu'on s'adapte de temps en temps ou du moins qu'on essaye". Lorsque Nathan lui dit qu'il réapprend à marcher, cela fait réaliser Adriel que le jeune homme n'a pas toujours était en fauteuil et que lui aussi à une époque avait ses deux jambes, il n'ose pas lui demander comment il s'est retrouvé comme ça, ce n'est pas vraiment poli, ni même correct selon lui. "Ca fait longtemps que tu es en fauteuil ? Si je peux me permettre" dit-il "comme tu as dit que tu réapprenais à marcher j'en déduis que tu n'as pas toujours eu besoin de ton fauteuil" Ajoute t-il, comme pour se justifier. Il ne veut pas froisser le jeune homme, sa question vient de la pure curiosité. "Et ça tombe bien que ce ne soit pas ton but, pas besoin de ça pour être un bon joueur de tennis" annonce t-il en souriant.
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Message(#) Sujet: Re: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptyVen 8 Avr 2016 - 16:08


Je n’aurais jamais pensé que des gens normaux, des bipèdes comme Adriel, voudraient faire du tennis en fauteuil roulant. C’est déjà vraiment très dur comme ça à pied de taper la balle, mais le faire en fauteuil, quand on est valide ? Ça me semble totalement impensable. Et pourtant, c’est bel et bien le cas. Adriel est sérieux à 100% et m’explique que beaucoup de gens veulent simplement avoir une seconde approche, voir ce que ça fait afin de pouvoir s’adapter plus facilement face à un joueur à mobilité réduite. Ça me semble totalement plausible. J’hoche donc la tête alors qu’Adriel continu à parler, disant que ce n’est pas quelque chose d’hebdomadaire et que c’est vraiment juste pour tester.


Je rigole de bon cœur lorsqu’il m’avoue avoir essayé une fois et que ce fût une vraie catastrophe. « Ouais tu m’étonnes* » souriais-je « Y a d’autre muscles qui travail et … je suppose que t’as dû avoir les bras en compotes le lendemain, non ?» demandais-je, un brin moqueur «Enfin, c’est comme moi qui réapprends à marcher. Ce qui me semblait être quelque chose de tout à fait naturel avant, ne l’est absolument plus » je souris et hausse les épaules en reprenant une gorgé de ma bouteille.

Je lui dit ensuite que, malheureusement, nous, ceux en fauteuil roulant, ne pouvons pas nous adapter aux autres et Adriel hoche la tête. Il me dit que c’est bien pour cette raison que c’est aux gens dont les jambes fonctionnent parfaitement de s’adapter aux autres. Et puis s’essayer au handisport leur permet de voir les difficultés que nous pouvons rencontrer. J’hoche doucement la tête, quelque peu touché par ces paroles. « Si seulement tout le monde pouvait penser comme toi, la société ne serait pas ce qu’elle est et nous autres nous ne sentirons pas totalement exclu» je souris doucement puis hausse les épaules « Enfin, y a eu de sacrés progrès je dis pas ! Ici, à Brisbane, tout est plus ou moins accessible. Mais en Nouvelle Zélande s’était l’horreur» je prends une gorgé de mon eau puis referme la bouteille « dernièrement, j’ai fait la connaissance avec un homme qui s’est retrouvé en fauteuil roulant en … 1988. Il m’a dit qu’au début s’était vraiment horrible. Y avait rien qui était accessible, il était obligé d’être dépendant de tout le monde. Il pouvait même aller au super marché sans aide» je souris doucement, désabusé.

Par la suite, Adriel me demande si ça fait longtemps que je suis en fauteuil –précisant que je n’ai pas besoin de le dire si je ne le veux pas- déduisant que je n’ai pas toujours été handicapé. J’hoche doucement la tête « yep. Ça fait deux ans. » je me passe une main dans les cheveux « Un incendie à la maison. Je suis passé à travers le planché et je me suis littéralement éclaté le dos plusieurs mètres en bas sur le sol» je grimace «Deux mois de coma, plusieurs fractures dont quatre aux vertèbre et une lombaire qui a sectionné ma moelle épinière » je déglutis « Mon père ets mort dans l’incendie et … enfin bref. J’ai été dépendant du fauteuil pendant plus de deux ans et ça ne fait que depuis septembre que je commence à marcher. Je suis encore au stade du déambulateur mais je compte bien rapidement passer aux béquilles parce que le déambulateur c’est absolument pas classe »
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Message(#) Sujet: Re: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptyVen 15 Avr 2016 - 22:39


Il se rappelait la fois où il avait essayé le tennis en fauteuil comme si c'était hier. Il se rappelait les moments de fou rire qu'il avait pu avoir en jouant, riant à sa propre nullité. Incapable de se déplacer correctement avec le fauteuil, incapable d'arriver devant la balle au bon moment et donc par la même occasion, incapable de la renvoyer correctement. Il se rappelle même avoir failli renverser son fauteuil après avoir enclenché les freins alors qu'il allait à pleine vitesse, il ne sait toujours pas comment il avait fait cela d'ailleurs. Cette expérience avait été un vrai désastre sur le plan sportif et n'était vraiment pas digne d'un joueur de tennis confirmé, il ne fallait pas se le cacher. En revanche, il avait adoré et avait passé un excellent moment mine de rien. Le lendemain par contre. Comment dire, il en avait chié. C'est familier et pas très joli à dire certes, mais c'est le mot approprié. Il en avait chié. Rien qu'en y repensant il pourrait presque sentir les courbatures qu'il s'était tapé. Comme s'il avait soulevé de la fonte pendant des heures la veille. Les bras en feu. Voilà comment il s'était réveillé. "M'en parle même pas" répond-il à Nathan en riant. "Je crois que j'avais eu autant mal aux bras de toute ma vie. C'était vraiment dingue." A croire que porter son propre poids, même si c'est sur les roues d'un fauteuil, ce n'est pas une chose aisée.  "Je pense que tu as quand même beaucoup plus de mérite. Réapprendre quelque chose qu'on avait acquis doit être à la fois frustrant et démoralisant par moment non ?" Demanda t-il. "Enfin je sais pas trop comment dire, mais ça doit pas être facile à accepter non ? ... Mais bon je suis pas bien placé pour parler de ça, c'est juste ce mon sentiment. J'espère que c'est pas déplacé." Ajouta t-il. Il ne savait pas vraiment ce qu'il pouvait dire. Il ne voulait pas blesser le jeune homme. Loin de lui cette idée. Il voulait simplement valoriser ses efforts en apportant son point de vue par la même occasion. Il voulait essayer de comprendre autant que possible, bien que pour comprendre totalement il faudrait très certainement qu'il se retrouve dans la position du jeune homme. 

"Je pense que les gens ont en quelque sorte 'peur' de ce qu'ils ne connaissent pas" Dit-il "Je trouve ça totalement idiot. On est tous pareil et une personne en fauteuil n'est pas plus bête qu'une personne ayant l'usage de ses jambes." Il pense vraiment ce qu'il dit. Il ne pourra bien sûr pas comprendre ce que c'est que d'être mis à l'écart. Il ne pourra pas non plus comprendre ce que c'est que d'avoir des difficultés pour se déplacer et pour faire les tâches du quotidien. Il a toujours vécu dans un environnement privilégié, en haut de l'échelle sociale. Il n'a donc pas vraiment de soucis dans vie, tout est fait pour lui faciliter la tâche et c'est d'ailleurs très facile d'oublier qu'on a des privilèges, que tout le monde n'a pas la même chance que soi, qu'il y a des personnes qui galèrent tous les jours, que ce soit pour se déplacer, pour leurs loisirs ou même pour payer leurs factures. Quand on vit dans une bulle depuis son plus jeune âge, ce n'est pas quelque chose qui vient automatiquement à l'esprit. "J'aurais jamais pensé que la Nouvelle-Zélande soit si différente d'ici. Encore tu m'aurais dit un pays peu développé, j'aurai pas été surpris, mais la Nouvelle-Zélande, c'est dingue." Dit-il étonné, comme s'il ne pouvait pas croire ce qu'il entendait. "Sérieux ?" Demande t-il. "En gros il pouvait pas décider de faire quelque chose spontanément, il fallait limite tout planifier pour être sûr que quelqu'un puisse venir avec lui au cas où ?" Il s'arrête un instant avant de reprendre "Tu parles d'une vie ..."

Deux ans que le jeune homme est dans un fauteuil. Adriel a du mal à croire à ce qu'il est en train d'entendre. Il hésite d'ailleurs à se pincer pour savoir s'il rêve ou si c'est bien réel. Le jeune homme en face de lui doit avoir facilement dix ans de moins que lui et a vécu un drame bien plus terrible que toutes les mauvaises passes d'Adriel réunies. Il y a vraiment des gens qui ont moins de chance que les autres, il n'y a pas moyen de le nier. Certains ont la vie facile, d'autres non. La réalisation est difficile pour Adriel. Malgré ses trente-sept ans, il arrive à oublier que des catastrophes se produisent tous les jours et qu'elles ne font pas de distinctions quant à qui elles frappent. Il est aussi surpris de la maturité avec laquelle Nathan aborde le sujet. Se dévoilant énormément. Adriel n'en demandait pas temps et est donc très impressionné par le recul que le jeune homme arrive à prendre face à la situation. A sa place, il n'est pas vraiment sûr d'être capable d'en faire de même. "Je suis désolé." Voilà la seule chose qui lui vient à l'esprit et qu'il arrive à dire une fois que Nathan a fini de parler. Il ne sait pas quoi dire. "Enfin ça sert sûrement à rien que je dise ça." Ajoute t-il quelques secondes après, pas bien sûr qu'être désolé serve à grand-chose. "Tu arrives quand même à tenir le coup ? Tu es bien entouré ?" Lui demande t-il. Le côté papa poule prenant bien rapidement le dessus. Il décide néanmoins de tenter de rendre la conversation un peu plus agréable. "Comment ça c'est pas classe les déambulateurs ? Rends les classes? Il suffit d'une personne pour lancer une mode." Ajoute t-il. Nathan est là pour passer un bon moment, il n'a pas vraiment envie de lui gâcher son après-midi en lui faisant se remémorer une mauvaise période de sa vie. Ce ne serait vraiment pas correct de sa part.
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Message(#) Sujet: Re: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptySam 16 Avr 2016 - 19:00


Adriel est une personne fort intéressante. Il a une manière de penser que j'aime vraiment beaucoup. Il est très rationnel et on sent qu'il est bien mature. Il doit sans doute s'approcher des 40 ans, si bien qu'il sait prendre du recul par rapport à une situation. Comme celle-ci, où il doit s'occuper de moi alors qu'il aurait très bien put jouer avec quelqu'un d'autre. J'engage de moi-même une conversation par rapport au handisport que peut être le tennis, voulant savoir s'ils ont beaucoup de gens dans ma situation qui s’entraînent ici. J'apprends, de cette manière, qu'Adriel s'est, lui-même, déjà essayé au tennis en fauteuil roulant et qu'il en a payé les frais le lendemain. Je souris doucement, un brin moqueur, mais tout de même fort compatissant étant donné que je sais ce que c'est. Je suis moi-même déjà passé par là donc bon. Enfin, peu importe.

Il me dit que j'ai bien plus de mérite car il suppose que réapprendre quelque chose qu'on avait déjà acquit peut être frustrant et démoralisant. Je le regarde en inclinant légèrement la tête sur le côté, le laissant finir ses paroles, souriant légèrement à la suite.  « Pas facile à accepter ? Que je puisse remarcher ?» demandais-je en rigolant avant de secouer la tête  « Non je rigole, je sais ce que tu veux dire. Mais détrompes-toi, c'est bien plus valorisant que tu ne peux imaginer. Je veux dire ...» je soupire légèrement  «Il y a deux ans on m'a dit que je serais à jamais dépendant de ce fauteuil, tu sais ? Donc même si la rééducation est longue, très souvent douloureuse et très dure, je suis content pour chaque pas que je fais » je souris doucement  « Ma jambe droite ne me répond toujours pas totalement, je n'ai pas de sensation du genoux jusqu'au pied, donc je n'ai que très peu de contrôle sur cette jambe, mais bon. Je marche et c'est déjà bien plus que ce que je m'étais imaginer» je souris doucement  « J'avais commencé à me faire une raison et je m'étais presque habitué à ma situation et voilà que je peux remarcher. C'est plus qu'un rêve, c'est un miracle je dirais presque »

Par la suite, je lui dit que j'apprécie beaucoup sa façon de penser car si tout le monde pensais comme ça la société ne serait pas ce qu'elle est et je lui énumère les merdes qui me sont arrivés en Nouvelle Zélande, avant de lui parler du problème qu'un ami à moi a connu en perdant l'usage de ses jambes en 1988. Adriel en semble choqué et j'hausse les épaules, désabusé  «Pourtant, c'est bel et bien le cas : les supérettes à Auckland ne sont pas accessibles. Après le reste était pas mal, mais dans cette rue qu'on a faite Myrddin et moi je ne pouvais accéder nulle part » je me passe les mains sur les cuisses  «Mais ouais, le mec en question il ne pouvait absolument pas être spontané et devait toujours être accompagné peu importe où il allait. Sa vie était un enfer, pas étonnant qu'il soit passé par plusieurs années de dépressions ... »

Je lui explique ensuite que ça fait deux ans que je suis obligé de me déplacer en fauteuil roulant. Et puis, je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me pousse à lui confier mon histoire. Peut-être pas en détail, mais je lui explique les circonstances qui ont fait que je me retrouve dans cette situation. Sa première réaction est adorable et totalement normale : il est désolé. Mais comme tous les autres, il se reprends rapidement, me disant que ça ne sert à rien de dire ça. J'hausse simplement les épaules, lui signifiant silencieusement que j'ai l'habitude de cette réaction. Sa question suivante est carrément trop adorable. Il souhaite savoir si j'arrive quand même à tenir le coup et si je suis bien entouré.  « Oui oui ne t'inquiète pas » lui assurais-je  « Enfin tenir le coup … on passera sous silence que je suis encore et toujours en thérapie avec Cara ma psychologue» je lui offre un petit sourire. Je ne veux pas parler de ma tentative de suicide, ça ne ferait que gâcher cette après midi. Ça me minerait le moral autant qu'à lui, je pense. Enfin.  «Et pour ce qui est d'être entouré … ouais, je n'ai pas à me plaindre. J'habite avec Myrddin mon meilleur ami que je connais littéralement depuis la naissance. On est né le même jour et nos mères ont partagé la même chambre à la maternité et … bref. Mon frère est en ville aussi, mon kiné est parfait, j'ai quelques amis proche … et un super prof de tennis. Que demander de plus ? » je lui offre un large sourire en haussant les épaules. Adriel me dit ensuite que si les déambulateurs ne sont pas classe, je dois les rendre classe.  « Impossible ça » rigolais-je doucement  « Non mais sérieusement, mon but à moi c'est de pouvoir marcher avec une canne. Tu sais ? Comme Dr. House » je lui offre un sourire amusé  « J'en prendrais une avec une tête de tigre. Le mieux serait une qui fait épée comme une arme d'espion ...» reprenais-je, réfléchissant  « Ou alors un simple bout de bois fera l'affaire aussi. Un bâton comme gandalf ...» Je m'étonne moi-même de la manière détachée avec laquelle je parle.

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Message(#) Sujet: Re: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptyJeu 12 Mai 2016 - 17:58


Il essayait de se mettre à sa place. Il essayait de comprendre ce que le jeune homme avait pu, pouvait ressentir. Ce n'était pas facile. Il n'avait jamais été confronté à de quelconques problèmes dans sa vie. Il se disait qu'il avait sûrement un ange gardien du tonnerre qui veillait sur lui ou quelque chose comme ça. Il n'y avait sûrement aucun moyen d'expliquer pourquoi il avait toujours eu la vie si facile comparé à d'autre. Le destin sans doute, mais ça restait quand même un mystère pour Adriel. A presque quarante ans il avait toujours autant de mal à comprendre pourquoi certains avaient la vie plus facile que d'autres et il ne pouvait s'empêcher de chérir tout ce qu'il a toujours eu. Il était aussi très surpris de la maturité dont faisait preuve le jeune homme. Il avait un discours tellement posé, tellement réfléchi. Il ne s'apitoyait pas sur son sort et ça Adriel trouvait ça admirable. C'est comme s'il ne voyait pas les points négatifs. Ou plutôt comme s'il trouvait des points positifs pour chaque point négatif. C'était une grande preuve de maturité. Certain se seraient très certainement laissé abattre et auraient baissé les bras depuis bien longtemps. "Je te trouve vraiment très mature" Lui dit-il. "Tu as toujours relativisé comme tu le fais maintenant ou il y a eu des moments où tu voyais pas la lumière au bout du tunnel. Si on peut dire ça comme ça ?" Il s'arrête quelques instants avant de continuer "T'as jamais eu envie de baisser les bras ?  Quand ça devenait trop dur ou trop douloureux ?" Demanda t-il. Il écoutait attentivement ce que lui racontait Nathan. De sa jambe qui ne lui répondait pas, du fait qu'il ne pensait jamais remarcher et que cette nouvelle était arrivée comme un miracle. Pour Adriel c'est un peu comme un signe de la vie, un 'cadeau' d'excuse, du genre 'oups désolée pour toutes ses épreuves'. 

Il n'en revient vraiment pas de ce que Nathan lui raconte sur la Nouvelle Zélande. Il n'imaginait pas que la situation pouvait être si différente là-bas. Certes ce n'est pas la porte à côté non plus et donc c'est forcément différent de l'Australie, mais quand même. C'est le pays voisin. C'est un pays développé. C'est affligeant de réaliser que ce n'est peut-être pas si développé qu'on le pense sur tous les points. "J'en reviens vraiment pas de ce que tu me dis là." Lui répond-il. "Franchement quand je pense Nouvelle Zélande, je pense Australie. Pour moi la qualité de vie est la même et on est plus ou moins au même niveau. C'est fou de savoir que c'est pas vraiment le cas finalement." Il boit une gorgée d'eau avant de reprendre. "Du coup tu as quand même dû être bien content de pas être là-bas tout seul, tu aurais sans doute bien plus galéré sans ton ami non ?" Il imaginait que s'il s'était retrouvé seul là-bas, il se serait retrouvé dans la même situation que l'homme dont il venait de lui parler. Incapable de se déplacer seul, obligé de prévoir chacune de ses sorties à l'avance pour être sûr que quelqu'un puisse l'accompagner pour qu'il ne se trouve pas coincer quelque part parce qu'il ne peut pas monter des marches par exemple. "J'imagine que ça a pas été simple pour lui." Dit-il "Il doit être bien content de voir que ça évolue petit à petit, même si ça doit pas lui sembler assez rapide." 

S'inquiéter pour les autres, pour leur bien-être. C'est dans la nature d'Adriel. Même si tout lui est toujours arrivé dans les mains sans trop de soucis, il a quand même des valeurs et ne pense pas qu'à sa personne. C'est important pour lui de savoir que les gens qu'il côtoie se sentent bien et sont bien entourés s'ils ont des problèmes. Sa question à Nathan était donc venue tout naturellement. Il est d'ailleurs content d'entendre qu'il a des gens autour de lui pour l'aider, c'est quelque chose de très important. Avoir quelqu'un à qui parler, à qui partager ses problèmes, chercher des conseils est quelque chose dont tout le monde a besoin et encore plus quelqu'un qui ne se trouve pas forcément dans une position facile. "Il n'y a pas de mal à se faire aider par des professionnels. C'est même en général le début de la rémission. Si on n'avait pas besoin d'eux, ce genre de profession n'existerait pas. C'est bien de demander de l'aide." Il pensait sincèrement ce qu'il lui disait. Se tourner vers des professionnels c'est admettre qu'on a un problème et c'est en général la première étape de tout traitement. "Tu déconnes ?" Lance Adriel lorsque Nathan lui parle de son meilleur ami. Né le même jour que lui, dans la même maternité, leurs mères dans la même chambre, c'est pas vraiment le genre d'histoire dont on a l'habitude. C'est plutôt le genre d'histoires qu'on pourrait voir dans un film Hollywoodien. "Sans plaisanter, je suis content de savoir que tu es si bien entouré. C'est une chose très importante. Je suis aussi d'ailleurs flatté d'être un super prof de tennis. Enfin, si c'est bien de moi que tu parles." Finit-il avec un clin d'oeil. Comment ça il trouvait ça impossible de rendre les déambulateurs classes ? "Tu sais ce que disait Mandela ? Cela semble toujours impossible jusqu'à ce qu'on le fasse? Je suis sûr qu'il parlait de rendre les déambulateurs à la mode en disant ça." Dit Adriel en rigolant. "Plus sérieusement c'est vrai que la canne fait plus badass et à la fois gentleman comme dans les vieux films donc c'est un très bon choix. J'avoue que la canne qui fait épée est une idée plus que bonne, personne ne viendra te chercher de noise."
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Message(#) Sujet: Re: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptyMer 8 Juin 2016 - 16:44


Mâture. Relativiser. Voilà deux mots qu’on n’a jamais utilisés pour me décrire ou pour parler de moi. Je regarde Adriel avec une moue et hausse les épaules puis baisse le regard lorsqu’il me demande si je n’ai pas eu envie de baisser les bras à un moment donné « Comme tout le monde qui se retrouve dans cette situation, je suppose» soufflais-je «Je veux dire ….On peu ou bien se laisser abattre ou se battre pour retrouver un semblant de vie » je lance un coup d’œil vers Adriel puis reporte mon attention sur mes mains «J’ai mis deux ans à m’habituer à ma situation. Et lorsque je pensais m’y être habitué réellement et …j’ai totalement baisser les bras et j’ai pété les plombs en Août dernier» je déglutis et me pince les lèvres «Je ne voyais, comme tu dis, plus la lumière au bout du tunnel et je … enfin bref. Je ne suis absolument pas fier de ce que j’ai fait l’année dernière et je m’en veux horriblement. Penser à ce qui aurait put se passer et le mal que j’aurais fait aux autres, je … » je me tais et prends une profonde inspiration pour refouler le malaise puis relève le regard sur Adriel « On m’a toujours considéré comme quelqu’un de faible. Toujours. Même avant. Je n’ai jamais manqué de rien mais j’ai toujours été celui qui ne s’affirme pas, qui a peur de la réaction des gens, le stressé de la vie quoi, naïf qui reste en retrait plutôt que de dire quelque chose qu’il regretterait par la suite » je dévie le regard «Le fait que je me retrouve en fauteuil roulant, pendant longtemps totalement dépendant de tout le monde pour la moindre des choses n’a fait que renforcer ce trait de caractère et … enfin j’y travail. » j’hoche doucement la tête « J’ai déjà fait un très gros travail sur moi mais ce n’est toujours pas ça et je …» je secoue la tête «… pardon, désolé. Je ne devrais pas t’ennuyer avec ça… »

Je lie à nouveau nerveusement mes mains et me tais. Pourtant, je sens que dans le fond parler de ça me fait du bien. Je me confie littéralement à Adriel, au point où je lui parle de ma tentative de suicide. De manière détournée, certes, mais je suis sûr qu’il sait ce que je veux dire pas là. Enfin. Nous changeons de sujet, parlant de la nouvelle Zélande et du fait que la ville de Fielding ne soit pas des plus accessibles pour mon fauteuil et moi. Je lui raconte une anecdote concernant un homme que j’ai connu là-bas et qui était en très grande galère lorsqu’il a perdu l’usage de ses jambes au début des années 90. Les changements depuis sont énorme mais même moi j’ai encore galéré. « Oh que oui !» m’exclamais-je lorsqu’Adriel me dit que j’ai sans doute été heureux d’être accompagné « J’avais mon meilleur ami avec moi. Il s’est sans aucun problème habitué à mon fauteuil et a fait pour moi tout ce que je ne pouvais pas faire. Même si je me sentais, moi-même, relativement mal de lui demander tant de chose. Ça me mal à l’aise en fait, de demander de l’aide alors que …bon voilà, c’est quelque chose de normal»

Par la suite nous parlons plutôt de chose plus positive : ma rééducation mais aussi ma relation avec Myrddin. Adriel semble être de mon avis : il faut se faire aider par des professionnels, surtout si ça ne va pas dans notre tête. Je lui souris doucement et hoche doucement la tête « Je suis bien d’accord. Il y en a tellement qui sont contre les psychologues, mon meilleur ami le premier. Pour eux ils ne servent à rien si ce n’est bouffer ton argent et ton temps. Mais moi ils m’ont beaucoup aidé. Surtout Cara ! » je lui souris doucement «et non je déconne pas » disais-je en rigolant doucement « Myrddin et moi avons quasiment tout partagé pendant longtemps. Puis, à 20 ans, on s’est perdu de vu jusqu’à se retrouvé ici, à Brisbane, en début d’année» j’hausse discrètement les épaules « Il est vraiment mon meilleur ami. Ma force mais aussi ma faiblesse» ajoutais-je sans d’autre explications.

Je rigole de bon cœur à la référence du jeune homme «Quel grand homme ce Mandela » souriais-je « Mais ouais, je devrais demander à mon kiné si on peut pas tester la canne un jour. Même si c’est bien trop tôt, je ne veux vraiment pas rester éternellement scotché au déambulateur» Mais au moins je ne suis plus scotché au fauteuil ce qui est une très bonne chose déjà.
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Message(#) Sujet: Re: Sweat is just fat crying • Adriel Sweat is just fat crying • Adriel EmptySam 11 Juin 2016 - 0:05


Il laissait parler le jeune homme sans l'interrompre, écoutant son histoire avec attention. Il était bien plus jeune que lui et déjà il avait déjà eu à surmonter des épreuves bien plus dures que lui. La vie est faite d'une drôle de façon quand on y pense. Elle n'est pas forcément logique. C'est plutôt une roulette russe à l'échelle de l'univers. Certains sont chanceux et ne tombent jamais sur la balle contenue dans le revolver. D'autres n'ont pas cette chance. C'est malheureusement le cas de Nathan visiblement. Cependant, comme il le dit lui-même, c'était soit se laisser abattre, soit se battre. Il n'est d'ailleurs pas nécessaire de demander quelle option il a choisi. Adriel remarque très bien que ce n'est pas facile pour le jeune homme de parler de tout ça. La conversation n'est plus aussi anodine qu'au début, ça devient réellement personnel. Plus qu'une simple explication de ce qu'il lui était arrivé. Il se confie à lui et Adriel le laisse faire. Il a l'impression que le jeune homme à besoin de ça. Alors, il le laisse parler. Ne dit pas un mot, il aura tout le temps de parler après. Pour l'instant il écoute. Même quand le jeune homme s'arrête, il ne recommence pas à parler, ayant le sentiment qu'il n'a pas fini de dire ce qu'il avait à dire. Il lui laisse le temps de mettre des mots sur sa pensée, toujours attentif. Lorsqu'il s'excuse de l'ennuyer avec ça, Adriel sait qu'il a dit ce qu'il avait à dire. "Non t'excuse pas. Il n'y a pas de soucis, tu ne m'ennuies pas du tout." Le rassurer est ce qu'il fait en premier, il ne veut pas qu'il croit qu'il le dérange quand ce n'est absolument pas le cas. "Il n'y a aucun mal à mettre du temps à progresser. Comme il n'y a aucun mal à faire quelques pas en arrière en chemin. Ca arrive à tout le monde, c'est d'ailleurs apparemment une partie intégrale de la 'rémission' si on peut dire ça comme ça." dit-il avant de continuer. "Il n'y a aucun mal  non plus à être en retrait. Pour certaines personnes c'est naturel de s'affirmer, de prendre les devants, ils n'ont même pas à se forcer et puis pour d'autres, ça s'apprend, ça demande du temps et c'est pas forcément facile. Je te dirais bien que c'est pas grave de ne jamais s'affirmer, mais ce serait mentir je pense." Ajoute t-il. "Le plus important c'est que tu ne baisses pas les bras, même si tu as l'impression que tu n'avances pas." Il décide délibérément de ne pas relever le fait qu'il ait pété les plombs comme il dit. Il sent que le jeune homme n'a pas réellement envie d'en parler plus et il respecte son choix. Après tout, il n'est pas son psy et il y a une heure il ne le connaissait même pas. 

Il est heureux d'entendre que le jeune homme peut compter sur l'aide de son meilleur ami depuis le début, ce n'est pas rien. "Je suis content d'entendre ça. Ton meilleur ami doit vraiment être quelqu'un de bien." Lui dit-il. Ils parlent un peu plus du jeune homme et de la rééducation de Nathan. Il n'en revient vraiment pas quand Nathan lui dit que ce n'est pas une blague et que lui et son ami ont réellement quasi tout partagé jusqu'à leurs vingt ans, le moment où ils se sont perdus de vue, pour se retrouver à Brisbane en début d'année. Comme quoi, ils n'étaient certainement pas destinés à rester éloignés pendant trop longtemps. "C'est vraiment incroyable." Dit Adriel, ne voulant pas insister pour savoir ce qu'il voulait dire par le fait que le jeune homme soit sa force, mais aussi sa faiblesse. Il n'était pas là pour brusquer le jeune homme et en plus, il ne le connaissait pratiquement pas, ce serait déplacé. Ecouter ce qu'il a à dire est une chose, poser des questions personnelles pour sa curiosité en est une autre. 

Ils étaient d'accords, Mandela était un grand homme. "Il n'y en a pas deux comme lui." Ajoute Adriel. Il ne peut s'empêcher de sourire lorsque le jeune homme lui dit qu'il devrait demander à son kiné pour tester la canne. Ce n'est peut-être pas pour tout de suite, mais ça lui laisse l'espoir de pouvoir essayer un jour, c'est extrêmement important. "Dans le pire des cas dans une quarantaine d'années tu pourras en utiliser une sans soucis je suis sûr" Lui dit-il avant de jeter un oeil à son téléphone pour voir s'il n'avait pas d'appels importants. C'était souvent ce qu'il redoutait quand il ne travaillait pas, que les portes de l'enfer s'ouvrent et que tout parte en vrille à l'entreprise. Enfin, ce n'était encore une fois pas pour aujourd'hui, en revanche il avait complètement oublié l'heure et il était presque en retard pour la réunion à l'école de sa fille. "Je suis désolé." Lance t-il au jeune homme. "J'ai pas pensé à regarder l'heure pendant qu'on parlait et je peux pas rester plus longtemps, j'ai une réunion à l'école de ma fille." Ajoute t-il avant de fouiller dans son sac. "Tiens, bon c'est une carte de visite, mais c'est bel et bien mon numéro de portable. Si tu veux qu'on joue ensemble une prochaine fois ou si tu as juste envie de discuter, n'hésites pas à m'appeler ou à m'envoyer un sms, j'y répondrai avec plaisir." Il tend la carte à Nathan avant de ranger rapidement ses affaires dans son sac. Serrant la main à Nathan il lui dit "Tu peux aller boire un coup au club house si tu veux, tu pourras aussi rencontrer certains membres du club qui sont bien sympa. A bientôt." Et avec ça il partait au pas de course à son rendez-vous, espérant qu'il n'y ait pas trop d'embouteillages dans le centre-ville.
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