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Tag 294 sur 30 YEARS STILL YOUNG YV4dgvCSujet: blast from the past
Invité

Réponses: 7
Vues: 616

Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 294 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: blast from the past    Tag 294 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyDim 3 Fév 2019 - 15:51


take my hands, they are grieving
nothing to hold on to or believe in
no loving embrace
just big empty space


elijah & katherine
[size=8]▶ A Thousand Years by  Christina Perry
Piano/Cello cover by ThePianoGuys)
[/size]
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Le temps n’est qu’une unité de mesure pour permettre à l’homme de savoir que sa vie s’écoule, que chaque respiration qu’il prend est un souffle de moins, un pas de plus vers la fin. Le temps qui nous est accordé est aléatoire, et personne n’en connaît réellement la durée. Personne, ou presque.

«  Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux :  un temps pour naître, et un temps pour mourir; (…)    un temps pour aimer, et un temps pour haïr; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix. »  

Le temps semble être aujourd’hui aux souvenirs. Les morceaux de cette expérience partagée sont rangés avec précaution dans cette partie de ma mémoire que je m’applique à n’ouvrir que rarement pour ne pas avoir ce goût amer dans la bouche ; que j’ouvre malgré tout pour ne pas oublier. Ne jamais oublier. Pourtant, il semble impossible d’oublier. Cette période plus courte que toutes les autres, et pourtant, l’une des plus intenses, sans l’ombre d’un doute. Son intensité tient de sa complexité. Le mélange des émotions et des sentiments. L’excitation d’être ici pour une cause plus grande que beaucoup d’autres, et malgré tout, la peur en demi-ton, celle qui vous saisit aux tripes de façon silencieuse. Et il ne faut rien en montrer, il faut rester neutre. Prendre le temps de fermer les yeux pour pouvoir trouver l’équilibre de ces vents qui soufflent pour vous porter. Ressentir la brise, comme le souffle d’une entité plus grande. Nous y voilà, précisément. L’idée d’une essence ou d’un être avec des desseins supérieurs, des ambitions pour chacun d’entre nous. Faire se rencontrer des êtres pour les rapprocher. Les uns des autres. Ensemble de Lui.

C’est exactement ce qui nous a rapproché, il y a un peu plus de 5 ans. La foi. La croyance de pouvoir participer à ce monde pour en soulager les maux. La volonté d’aider son prochain. Chercher le salut de son âme et trouver le chemin à suivre. D’après Paul Eluard, il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. Notre rendez-vous a nous avait lieu à des milliers de kilomètres de nos vies d’avant, loin de tout, loin de nous aussi un peu. Croiser la route l’un de l’autre avec un message probablement, que nous n’avons peut-être pas été incapables de déchiffrer à l’époque, et peut-être que ce message, ne nous l’avons jamais réellement découvert… Et c’est peut-être pour cela que de nouveau, nous devions nous rencontrer.

Mes pensées sont aussi profondes que les nuances de la nuit installée. L’obscurité est effrayante et réconfortante à la fois. Ne pas être en pleine lumière pour mieux cacher ce que l’on ne veut pas montrer. Ne pas écrire plus, pour ne pas laisser apparaître quoi que ce soit. Malgré tout, je cherche dans les quelques mots envoyés par Elijah quelque chose de plus puissant. Le vent du passé ne saurait être balayé par celui du présent ; même si la notification annonce un nouveau mail que j’ouvre aussitôt.

Le ton est donné dès les premiers mots. Je marque un temps d’arrêt à la lecture du lien, le doigt en suspens au-dessus du trackpad. J’ai sous les yeux une partie de réponse sans même avoir besoin de chercher plus, sans même avoir besoin de laisser mes yeux déborder sur les lignes qui suivent. Je ferme les yeux quand mon doigt tapote la surface froide. Et quand je les ouvre, c’est comme plonger dans un lac gelé. L’horreur qui se faufile sous ma peau par un frisson qui me file la chair de poule, la gorge qui se serre. Son nom n’apparaît pas dans l’article, mais j’ai cette intuition pourtant. Plus qu’une intuition, c’est une certitude. Celle qu’il était en plein cœur de cette terreur.
Et j’en ai la confirmation dès que je parcoure le contenu de son email. Et la révélation fait chavirer la nuit dans les ténèbres, laissant malgré tout percer quelques étoiles qui semblent dessiner une carte dont le chemin me ramène tout droit dans l’ombre de certains non-dits. C’est à ton souvenir que je m’accroche pour ne pas me laisser emporter. Comme on s’agrippe à la main tendue pour ne pas couler, comme l’encre s’accroche dans les fonds pour  ne pas laisser le bateau dériver. Comme le marin s’accroche à la vision du phare pour ne jamais perdre son chemin, ne jamais perdre la lumière.

Je n’en ai pas besoin de plus pour avoir les larmes aux yeux, parce que je ne suis qu’un corps d’hormones en vrac qui s’agitent comme des atomes dansants. Et si je pensais que mon cœur ne se serrerait jamais plus que pour Leone, j’avais tort. Je pensais que plus rien ne pourrait m’atteindre, parce qu’après la mort d’Ian, après l’année passée à ressasser l’idée que je n’étais pas celle que je pensais être ; sa naissance signifiait que je renaissais, moi. En tant que mère. Avec la renaissance, je pouvais laisser derrière moi mes peines les plus intenses, n’y repensant qu’avec l’impression d’appuyer sur un bleu presque effacé à l’endroit du cœur… Mais quelle putain d’erreur. Je souffle comme si je peinais à prendre ma respiration face à ce cataclysme.


RE: BLAST FROM THE PAST
vendredi 25 Janv. à 2:01AM
de : katherinebeauregard@beauregard-gp.com
à : elijah@clansinclair.org

Elijah,

Ma seule consolation est de lire que ce n’est que de l’eau qui a coulé… Elle est moins opaque et fatale que le sang. Malgré tout, elle ébranle les choses, les gens…

Le souvenir n’a rien du présent.

SI la mort de mon frère n’était pas suffisante, ma vie a été bouleversée un peu plus encore. Il faut parfois aller à la racine pour comprendre ce qui ne va pas. Il faut revenir aux origines, du monde, de la vie, pour peut-être trouver un sens… ?

Je suis maintenant installée à Brisbane, comme une partie de mes frères. Toujours médecin, avec mon propre cabinet comme tu as pu le constater. Dès que je le peux, je consacre un peu de temps à l’association fondée par mon père dont je t’avais parlé.
Cependant, depuis quelques semaines, je me consacre à mon nouveau rôle de maman.
Je te joins une photo de Leone. Il paraît qu’elle me ressemble…

Ma maison est ouverte. Ma main te sera toujours tendue.

Kate

{#}294{/#}, Bayside, Brisbane,
Queensland, AUSTRALIE
00 61 473 394 002

Pièce jointe :




Je regarde l’email, et décide d’effacer cette citation de George Sand qui faisait office de derniers mots. « Garde-moi en souvenir dans un petit coin secret de ton cœur, et descends-y dans tes jours de tristesse pour y trouver une consolation, ou un encouragement. » Ma position est déjà claire alors je termine de taper mes coordonnées complètes avant d’envoyer le mail.

Le mac voyage de mes genoux à la table basse, et je termine d’une traire mon verre d’eau. Vidée, comme si je sortais d’un entrainement qui avait duré des heures, comme après les sessions de psy que j’ai suivi à la perte de mon frère. Le corps lourd, les yeux encore plus. Le cœur serré par une emprise invisible. Je lui laisse le choix, De répondre puisque je n’ai pas posé d’autres questions. De se confier s’il le veut. De débarquer s’il en a besoin. Malgré mes affirmations, mon essence est toujours la même et je me surprends à repartir loin…

À 15862 kilomètres de là. Quand sur le tarmac, les larmes aux yeux, je suis incapable de savoir quoi faire ou savoir quoi dire. Je me contente seulement de le regarder en espérant trouver une réponse. Bleu contre bleu. Je n’ai pas besoin de lui dire « au revoir ». En fait, je m’y refuse. Parce que cela bousculerait trop de choses, des sentiments qui n’ont pas besoin d’apparaître, qui ne devront jamais réapparaître. Je baisse les yeux et lui tourne le dos sans un mot comme je tourne cette page de ma vie. Ne pas se retourner et avancer droit devant.

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