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Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell | Raelyn Blackwell
Réponses: 14 Vues: 14510
| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell Ven 29 Avr 2022 - 18:00 | | Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown | Amos Taylor
Réponses: 13 Vues: 885
| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown Jeu 25 Nov 2021 - 12:01 |
FEAR OF THE UNKNOWN
Ils sont rares ces aveux de faiblesse. En général, je garde en moi mes inquiétudes et mes pressentiments, en particulier s’ils sont de mauvais augures. Dois-je mener à terme ma vengeance ? Y gagnerais-je quelque chose ? De l’apaisement ? De la sérénité ? Allongé dans cette baignoire, réchauffé par le corps de ma partenaire, ma main flattant son ventre et, abstraitement, le fruit prochain de ses entrailles, je crains que non. Je doute être en mesure d’approcher au plus près ce sentiment de bien-être qui me traverse de part en part. J’ai néanmoins des doutes. Je suis en peine avec la vérité et l’idée d’arrêter l’alcool ne m’aide en rien. Là encore, c’est un autre problème. J’ignore comment m’y prendre. Suis-je tenu de stopper tout net ? Est-il préférable d’envisager une médication ? Faut-il en parler avec un médecin ? Si je jette un coup d’oeil par-dessus mon passé et que je songe à Raelyn, je conclus qu’elle s’en est tirée seule. Certes, je l’ai aidée par des mesures drastiques, presque toxique finalement. Aucun homme ne devrait retenir la femme qu’il aime prisonnière d’un bateau voguant en pleine mère. Est-ce que je regrette ? Pas le moins du monde. Je suis intervenu tant dans sa guérison que dans son aptitude à reprendre du service. De la coke, elle en côtoie tous les jours. Elle en négocie les prix. Elle en parle et elle l’entend plus bruyamment que s’il s’agissait d’une rumeur. Est-ce présomptueux d’imaginer que, moi aussi, je pourrais flirter avec les bouteilles sans en ouvrir une, sans en ingurgiter une seule goutte. Certes, je ne mettrais pas ma main à couper de suite. Prudent, je considère qu’il est préférable d’analyser les risques et de peser mes chances de réussite avant de me lancer dans des promesses intenables. La seule qui soit inviolable, je la concède à mes efforts à venir et, pour ce faire, peut-être Raelyn a-t-elle raison. Peut-être qu’il n’est pas de palme à gagner après avoir retrouvé le dernier client de Sofia ou de débusquer le fils de pute qui lui aura filé sa première dose dans le bras. Je suis à peine convaincu que j’en dormirai mieux la nuit quand la respiration de Raelyn suffit à me bercer. Est-il l’heure d’abdiquer ? De capituler ? De rendre au passé comme on rend à César ce qui lui appartient ? «Non, bien sûr que non ! » ai-je admis, soupirant tout mon saoul, ma déception, l'entièreté de mes émotions.
Faut-il préciser que c’est moi que j’ai appris à détester à travers le sort que ma fille s’est réservée ? Celui où elle a choisi de choir le nez dans la merde jusqu’à s’étouffer plutôt que de relever la tête. «C’est ma fille. Quoi qu’il lui soit arrivé, elle restera ma fille. C’est juste que… j’avais vu ses failles. » Sofia était une fleur fragile, un peu fleur bleue et, surtout, influençable. « Et… je pensais l’avoir aidée à les surmonter.» J’ai tenté de lui apprendre à élever de hautes barrières entre elles, les autres, les hommes. J’ai essayé de l’éveiller à la dureté du monde, souvent, lui soulignant qu’il était injuste. A quoi mes sermons, aussi doux et tendres furent-ils, ont-ils bien pu servir compte tenu de sa fin ? Et puis, elle méritait tellement mieux que ça....» Déterrer son histoire ne lui rendra pas ses louanges cependant. En ça, Rae tient de bons arguments. «Je ne sais pas si j’arrêterai d’avoir mal complètement.» Peu de chance : la perte d’un enfant est une tragédie pour un parent. « Mais, je sais que j’ai toujours plus mal quand j’essaie de connaître la vérité. Le problème, c’est qu’il arrive qu’elle m’obsède.» Aussi, je m’enfonce dans ce mutisme qui ne peut plus être. Ces fuites n’ont plus le droit de relever de la fatalité : elles nous abîment toujours un peu ou, si j’extrapole, elle blesse ma dulcinée et ça m’a toujours été intolérable. «Je vais essayer, de le fermer.» Ce triste pan de mon histoire. Mais me sera-t-il possible d’attaquer deux problèmes de front ? Est-ce réalisable si je me prive de mon meilleur ami en bouteille ? Toutes ces inconnues m’angoisseront, probablement, mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, je suis tout à cette femme que je rêve de prendre pour femme. Ce soir, je me concentre sur cette rencontre fortuite avec cette “soeur” débarquée de nulle part.
Normalement, j’aurais insisté pour que Rae la renvoie dans ses buts. Ma dulcinée est exposée de par son boulot. Elle compte bien des ennemis et, a priori, Lou Aberline n’est gênée de rien. Elle est prête à tous les coups tordus qui soient pour récupérer l’héritage qu’elle a convoité, celui qu’elle s’est sentie légitime de réclamer : le Club. La preuve étant, je me suis de suite imaginé que cette pseudo-cadette était une envoyée de nos détracteurs. Les faits m’apparaissent toutefois différents ou moins dangereux que paranoïa ne semble le chanter. La gosse est perdue. C’est une Junkie qui n’aspire qu’à ce qu’on lui tende la main. Elle n’a, a priori, personne. Retrouver Raelyn Blackwell, cette femme richissisme que quelqu’un, un jour, lui a vendu comme étant sa soeur aînée, a dû résonner en elle comme une chance. Qui suis-je pour m’opposer à des retrouvailles si, portée par son instinct maternel, ma douce souhaite lui venir en aide ? M’interposer n’est pas mon rôle. En revanche, lui conseille d’être prudente relève de mes prérogatives et je m’y colle, en douceur et sans insistere. On ne frappe pas sur un clou déjà bien enfoncé dans son morceau de bois. On vérifie simplement que la surface est lisse et elle l’est. La gosse ? Loin de là. Si c’est une droguée, elle se rapproche dangereusement de ma propre fille et, sans en prendre la pleine mesure, j’aspire à ce qu’elle trouve à Brisbane et auprès de nous une planche de salut, celle que ma fille a refusée quand je l’ai élevée dans l’amour et la confiance. Est-ce que ça me lavera de mes péchés ? De ma détestation ? J’en doute. Sauf que ça vaut le coup d’essayer, de l’imaginer et d’y penser. «Allez, va pour un jour pour trois si c’est le prix à payer pour me faire une place entre la mère et la fille plus rapidement.» ai-je conclu sur un clin d’oeil et un baiser sur le dos de la main de Rae. On frappe à la porte : la livraison est là. J’ai faim, mais je maudis tout de même le livreur de nous avoir importuner alors que je souffle sur les lèvres de ma compagne qui m’arrête d’un baiser : «Toi aussi, tu m’as manqué. Juste toi et moi. Pour tout.» Et si je le répète, c’est parce que j’ai peur. J’ai peur de ne pas être à la hauteur et d’avoir à l’avouer et, par conséquent, de décevoir cette femme qui a sacrifié pour moi ses certitudes.
Sujet clôturé
| Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown | Amos Taylor
Réponses: 13 Vues: 885
| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown Mer 17 Nov 2021 - 22:22 |
FEAR OF THE UNKNOWN
Pas à l’apprêt d’un non-dit, je ne suis pas réputé menteur. En outre, je n’ai plus à cacher à Raelyn que sa sécurité frôle parfois l’obsession. Dès lors, je ne mens pas au sujet d’Olivia. Je ne tente pas de faire avaler des couleuvres à ma compagne, histoire qu’elle prenne des vessies pour des lanternes. A choisir, j’aurais souhaité qu’elle m’accompagne toutes les deux dans ce qui devait être la dernière - ou l’avant-dernière - tâche à accomplir pour me guérir de mon deuil. J’aurais adoré confier à ma dulcinée que je me suis trompé, que la mort de mon ennemi n’a pas pansé ma blessure parce qu’elle est trop profonde. Liv, qui survit avec une douleur similaire à la mienne, m’aurait donné la force de rencarder ma pudeur sur le banc des réservistes. Sans doute n’aurais-je pas attendu aussi longtemps avant d’aborder la vérité. Je n’aurais pas plonger Raelyn dans l’insécurité et je ne me serais pas enliser dans les sables mouvants de l’alcool. Que je bois trop n’est plus un secret pour personne. Tandis que je le confesse, je ne me figure par la mère de mon enfant me contredire ou banaliser. Elle ne le fait pas, pas plus qu’elle n’a mal réagi tandis que je lui soufflais les causes de son absence à mes côtés et ma “préférence” pour Olivia. Elle n’a pas bronché pour l’un et, pour la seconde assertion, elle a plutôt hoché la tête. Elle affirme également qu’elle est là désormais et, serrant sa main dans mon poing, je lui souris, conscient qu’elle est sincère et persuadé que je ne la rêve plus ailleurs. « J’avais dans l’idée de le retrouver, le client en question, pour être sûr de ce qui m’a été dit, mais… à quoi bon ? » Est-ce bien nécessaire ? Ne serait-ce pas prendre le risque d’enfoncer dans une plaie un couteau que je n’ai pas encore enlevé en entier ? N’est-ce pas le tourner dans la lésion après l’avoir badigeonné de sel ou de vinaigre ? Qu’en pense-t-elle, Raelyn ? Mon regard figé au sien, je cherche une réponse, un conseil, car jamais elle n’a été supplantée par ma meilleure amie. J’ai foi au jugement de l’une, mais je me jetterais sous les roues d’un train si la seconde l’exigeait. Est-ce pathétique ? Oui et non ! A-t-on à se sentir ridicule d’aimer comme je le fais quand c’est réciproque ? «Je ne sais pas ce que je dois faire.» Ni pour ce type qui a abandonné ma gosse en plein overdose - du moins, je le présume, entraîné par la scène dont j’ai été témoin dans les couloirs de l’ancien loft de ma complice - ni pour mes problèmes d’alcool.
Rae, soucieuse de me tirer du guêpier dans lequel j’ai sauté à pieds joints, me propose des solutions et je grimace. « Des réunions où on commence par se présenter et où chacun dit : “bonjour Amos ?” J’ai essayé après mon accident.» Inutile de préciser : elle s’en souvient. Elle a eu peur pour moi et une vérité nue l’a assommée dès le lendemain matin. Autant dire que je préfère ne rien ajouter hormis : «Je me sens pas comme eux. Certains racontent qu’ils ont été capable de laisser des mômes seuls dans un appartement où la mère était complètement bourrée. Ils se sont barrés en emportant tout ce qui se revend ou qui se boit. J’en suis pas là. Si je n’en avais pas, je….» Je tiendrais pas. Inutile de lui servir le discours des fumeurs qui prétendent qu’ils arrêtent quand ils veulent. Comment conclure cette phrase dans ce cas ? La vérité me semble plus acceptable et je renchéris, tête et voix basses : «Je ferais des crédits dans des bars et des jobs de merde pour les rembourses. » Une réalité me frappe aussitôt : est-ce bien différent des comportements de Sofia ? Si l’alcool n’était pas en vente libre, à quelle bassesse me serais-je offert pour avoir ma dose à cause de mes mains tremblantes ? De la fièvre ? De mon coeur qui menace de s’arrêter, ce qui s’est déjà vu, ce qui a déjà été rapporté dans la rubrique des faits divers des presses locales ? « J’ai davantage confiance en toi qu’en ces réunions.» Si tant est qu’elle en doutait faute à mes silences de ces trois derniers mois, les doutes sont définitivement levés. «Toi et elle...» Ma main a glissé sur ventre rempli de notre amour et j’ai posé un baiser sur le front de ma dulcinée, non sans avoir à terme cherché ses lèvres. J’ai besoin d’un baiser, besoin de sentir ses lèvres flatter les miennes, asséchées par la crainte de ne pas être à la hauteur. « Mais, si quelqu’un disait que le mieux, c’est l’hôpital, ne les laisse pas faire, d’accord ? » Je la supplie du regard et, pour cause, je ne supporterais pas d’être loin d’elle de corps. Contrairement aux apparences, je vis mal mes périodes d’errance. Ne pas m’endormir à ses côtés tous les soirs me serait incoercible, plus encore lorsqu’elle aura accouché : j’aurais l’impression qu’une fois de plus, j’abandonne ma famille. « Promis ?» Mon petit doigt me souffle que je prêche une convaincue. Elle ne m’imagine pas loin d’elle, loin de cette famille que nous bâtissons ensemble mois après mois. Je ne redoute pas de me lever la nuit pour nourrir la petite fille sans prénom. Sauf que je négocie autant pour le fond que pour la forme. «Un soir toi, un soir moi, un soir tous les deux. C’est indiscutable. Et, quand on est le père, on a une place à prendre. C’est ce que l’on m’a appris en tout cas.» Ce que j’ai vécu…
Dans l'exercice, j’ai oublié d’en demander plus pour en récupérer un minimum : elle est dure en affaires et, si je n’ai rien à lui envier en matière de détermination, je n’ai pas été en odeur de sainteté assez longtemps que pour revendiquer avec panache. Et qu’en est-il de cette sœur ? Mille questions débordent de ma bouche. “Qui est-elle ? Que veut-elle ?” ne sont que des échantillons de toutes celles dont j’inonde la salle de bain. Rae, elle prend la peine d’y répondre sans renâcler et j’en déduis qu’elle a fait son job. Elle ne s’est pas seulement fiée à son instinct, elle a déjà envoyé quelques-uns de ses petits oiseaux pour s’enquérir d’informations complémentaires. «Vingt-cinq. Et, elle a fait quoi pendant tout ce temps ? » Ceci étant, elle parvient à me rassurer : la gosse - ou la jeune femme à l’arrence d’une adolescente si j’en crois Raelyn - ne savait pas grand-chose de celle qu’elle pense être sa soeur. Elle a cheminé jusqu’à Charleville, a pris ce qu’il y avait à prendre et a retrouvé ma compagne grâce ou à cause de l’ouverture du casino. Certes, c’est cohérent. Je veux bien lui accorder le bénéfice du doute, tandis que j’écoute en silence ma complice et que j’apprends que l’intruse dans notre vie est une junkie, une de plus. «Je vois. Je suppose que tu as bien fait de lui donner ton numéro. En revanche, ce ne serait pas idiot de vérifier ce qu’elle dit. J’ai pas envie que tu t’épuises pour quelqu’un qui te mène en bateau. » Là encore, je sais qu’elle sera prudente. Mon regard le trahit, mais on ne me refera pas. « Prends pas trop de risque avec elle non plus. On est pas certain qu’elle a pas été envoyée par un flic pour tourner autour du casino. Le concept est bon, mais il n’est pas infaillible… il pourrait même être un peu téléphoné pour certain.» Raison pour laquelle j’ai renforcé le dispositif de sécurité. Sans prétention aucune, je considère qu’à moins d’être infiltré, aucun policier, même le plus zélé, ne réussirait à mettre la main sur ce que cachent les sous-sols. « Mais, je te fais pas promettre ça. Je sais que tu feras ce qu’il faut.» ai-je conclu en me tirant difficilement de la baignoire et attrapant mon peignoir de bain. Nous sommes rappelés à l’ordre. L’heure de passer à table arrive bientôt, mais avant de m’enfuir ouvrir aux livreurs, je dérobe à Raelyn un baiser des plus engageants.
| Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown Ven 12 Nov 2021 - 20:09 |
FEAR OF THE UNKNOWN
Mon amitié avec Olivia a été source de jalousie pour Raelyn. Je crois qu’elle ne la comprend pas davantage que je ne saisis celle qui la liait avec Alec. J’ai été heureux de me débarrasser de lui et, a priori, je jurerais sans crainte que ma complice est ravie de l’exil de ma “petite soeur” de coeur. Plus jamais elle ne sera confrontée à cette question qui, selon ma réponse, pourra troubler notre quiétude. J’aurais pu, en effet, demander à Raelyn de m’accompagner. Elle n’a jamais apprécié Steven. Elle manifestait pour lui une antipathie notoire. Qui plus est, aurais-je perdu les pédales qu’elle aurait été capable de me ramener avant que je ne commette le pire. Tuer un homme, pour quelqu’un de lambda, est traumatisant. Je suis militaire : j’ai été entraîné à mettre mes émotions sur pause. Ce n’est pas un problème pour moi d’avoir brisé la nuque d’une vermine, d’un enfoiré qui m’a provoqué, qui a craché sur la mémoire et sur l’image de ma gamine. Néanmoins, à bien choisir, j’aurais préféré conserver mon sang-froid. Je n’aurais pas été forcé d’attendre de Liv qu’elle se mouille à place. Je ne m’inquiéterais pas, de temps à autre, qu’un flic pourri ou soucieux d’éthique et assoiffé de justice, ne se penche sur le dossier ce mac assassiné nettement, proprement, avec la précision d’un horloger. Olivia en aurait-elle été capable ? Evidemment. Elle jouit d’une formation similaire à la mienne et, dans le fond, c’est ce qui me sauve. Je n’étais plus présent, j’étais ganté et l’expérience de l’ancien flic justifiait à elle-seule la scène découverte par l’équipe qu’elle a rassemblée sur les lieux. Je dors donc tranquillement. Si mes nuits sont agitées, c’est à cause de Sofia et de ses choix, ceux que Rae adoucit en pointant du doigt une réalité qu’elles ont en commun. D’après elle, ce n’est pas grâce à sa force de caractère qu’elle s’en est tirée. Elle ne le doit qu’à la chance et, si ça me fait du bien d’entendre qu’elle souffrait d’une maladie dont on ne soupçonne pas les conséquences - à moins d’en être atteint, comme moi - je suis mitigé. Sofia n’était pas seule contrairement à ma partenaire. Ses parrains et marraines vivaient en ville. Ma meilleure amie était aussi installée à Brisbane. Sa mère et moi n’étions pas loin. Est-ce vrai que la honte est un frein à tout appel à l’aide ? En certaines circonstances, j’aurais tendance à songer que c’est un fait indiscutable et, pour mon propre bien, je choisis de me ranger derrière ce postulat. J’en ai fini de me prendre la tête avec le passé. Je n’ai pas de baguette magique utile à le changer. Je ne suis pas non plus l’inventeur d’une machine à remonter le temps. Dès lors, je me contente de l’instant présent qui, somme tout, est rassurant. Les doigts de Rae serrant les miens est la source d’un bien-être proche de la sérénité. Elle n’est pas parfaite. Ses contours sont encore flous, mais ils se précisent à mesure que je troque le silence contre des vérités sans fard. «Il y a plusieurs raisons.» ai-je soupiré en jouant avec les doigts de la mère de mon enfant à naître. J’ai la tête toujours un peu basse, mais le verbe sonne mieux. Il ne trahit plus maux et déception. «La première, c’est que tu es enceinte.» Parfois, elle a tendance à l’oublier. Elle se comporte toujours comme si elle était aussi svelte et pleine d’une énergie qu’elle n’avait pas à partager. Aussi, ai-je jugé bon de le lui rappeler. « La deuxième, c’est que je crois que j’ai toujours su que ça finirait comme ça. » Non pas concernant ma gosse - le doute infime existait cependant - mais bien par rapport à la mort de Steven. «Et que j’avais pas envie que tu assistes à ça ou que tu essaies de me raisonner même si maintenant je sais que tu n’aurais pas eu le temps, c’est allé trop vite.» Je me souviens du regard horrifié de Liv tant elle a craint pour ma santé mentale. Mes plombs ont sauté et je pense même l’avoir effrayée d’être moins alerté par ma folie que par les options dans lesquels Sofia a versé. «Troisièmement, je le lui devais. Elle a sacrifié beaucoup de son temps pour moi. Du temps et même plus.» Si son mari tolérait notre relation, il était également conscient qu’elle était capable de déserter le lit conjugal pour s'endormir avec moi dans un vieux sofa après une nuit d’enquête. Elles ont été nombreuses, ces soirées-là, et pas toujours fructueuses. «Et la dernière raison, c’est parce que même si je me doutais que ça tournerait mal, il était question de l’arrêter. Elle était plus à même de le faire que toi et je ne voulais pas te confronter à tous les flics qui viendraient le cueillir. Je voulais pas qu’il crache des trucs à ton sujet qui aurait attiré l’attention sur toi, accord ou non, on n’est pas supposés faire ce que l’on fait. » ai-je conclus, mes pupilles cadenassées aux siennes, promptes à deviner ce qui la froissera, la convaincra ou la chagrinera. Je suis d’ailleurs prêt à fournir tous les efforts nécessaires si, d’aventures, elle avait besoin d’être rassurée sur l’embauche d’une autre quand nous sommes pourtant une équipe. C’est au nom de cette dernière que je sous-entends que je partage cette maladie qui a détruit mon aînée, qui est la pire ennemie de ma dulcinée et qui devient aussi la mienne quoiqu’elle porte un autre nom. Me concernant, il s’agit d’alcoolisme et il est plus que temps de m’en défaire. «Je suis touché que tu me fasses confiance, mais ne t’avance pas. Je sais, mais je n’ai aucune idée de comment je vais m’y prendre. Je ne sais même pas ce que je dois faire.» J’imagine hôpital, psychologue, alcoolique anonyme, médication. J’épluche internet tant pour cette raison que pour me renseigner sur la grossesse de Raelyn et le rôle d’un père dans la petite enfance d’un enfant. Je n’étais pas là durant celle de Sofia, ce qui parfois me pousse à me demander si ce n’est pas la cause de son malheur.
Contrairement aux apparences, je n’ai pas un train d’avance sur ma compagne. Au contraire… ce n’est pas en moi que cette enfant grandit au quotidien. C’est à moi que la nature concède un handicap de taille. «Parce que j’aurais eu peur de ne pas trouver ma place dans sa vie si je ne peux pas participer à ça.» A contribuer à ses besoins primaires comme la nourrir, la bercer, l’aider à s’endormir en lui musant des berceuses. J’ai envie de me lever pendant la nuit, sans être supplanté par sa mère, pour vérifier le rythme de sa respiration, apaiser ses angoisses de nourrisson, lui rendre la tétine qui se serait échappée de sa bouche ou que sais-je encore. Je ne veux pas alimenter aucun regret envers ce bébé. Être présent pour l’accouchement compte parmi mes essentiels et je soupire, rassuré tant parce que la conversation m’éloigne de mes tourments et nous conduit peu à peu, notre enfant aidant, vers plus de légèreté. Évidemment que je me prépare à ce qu’elle m’insulte, m’en veuille et me maudisse tout au long de son accouchement. Qui plus est, je ne m’effare pas qu’elle renonce à l’accouchement sans douleur pour éviter un risque de rechute. Je lui promets un dévouement sans faille, sans bavure. Je serai exactement ce que j’aurais dû être au cours de ce second trimestre. «Tu sais, on est pas obligé d’y participer avec tout un groupe. On peut réserver des cours particuliers. Je suis sûr que ça pourrait m’aider. Pas toi, mais moi… si je veux pouvoir te supporter tout le temps que ça durera. » Mon rire se mélange à son éclat. J’ai désormais un sourire étiré au coin des lèvres tandis que je l’invite, bien plus grave qu’il n’y paraît, que je souhaite qu’elle prenne soin d’elle. « Raisonnable, c’est ralentir. C’est tout ce qu’elle t’a demandé. Et, tu sais que je suis là, pas vrai ? » Si je ne suis pas capable de me substituer à elle à tout niveau, je suis convaincu que je pourrais avoir mon utilité, au sein des activités du Club, qui pourrait la décharger d’un poids. Ceci étant, je n’insisterai pas si elle n’aspire qu’à se débrouiller seule. Plus tard, peut-être que j’en serai désarçonné d’être débouté dans ma bienveillance quand nous sommes tous deux conscients que nous sommes un binôme efficace. En attendant, j’apprendrai à vivre avec mes émotions, tout comme la vie m’enseigne qu’avec Rae, on n’est jamais au bout de ses surprises.
Je le découvre un baiser plus tard alors que sa joue a retrouvé sa place contre mon torse et qu’elle en caresse la peau du bout des doigts. Visiblement, elle aurait une soeur, une qui s’est assez renseignée pour traîner autour de chez nous - le casino, pas le loft - et je tique aussitôt. «Une gamine ? Tu entends quoi par là ? » Seize ? Vingt ? «Elle te veut quoi ? Elle cherchait quoi ? Du boulot ? » Je suis méfiant par réflexe. Qu’importe que la voix de Raelyn semble dénuée de toute anxiété, mais bien d’une pointe de suspicion, je rassemble déjà les questions d’un prochain interrogatoire. « Une famille ? Une situation ? S’en prendre à la tienne ? »ai-je enchaîné, terminant par la plus importante à mon sens : «A quel point elle avait l’air renseignée ? » Dans ma poitrine, mon coeur s’emballe : cette histoire ne me dit rien qui vaille.
| Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown | Amos Taylor
Réponses: 13 Vues: 885
| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown Mer 10 Nov 2021 - 21:11 |
FEAR OF THE UNKNOWN
J’ai évité le sujet durant de longs mois, redoutant que ma complice m’empêche de mener à bien mon projet et, par la suite, parce que j’avais peur de salir la mémoire de Sofia. J’étais convaincu que j’étais seul à pouvoir porter ce fardeau puisque ma gosse n’était rien pour Raelyn. Elle ne l’a rencontrée qu’à travers une BD retraçant son enfance. Elle était alors innocente, loin de la perversité des Hommes. L’était-elle, elle-aussi ? Cette question m’a torturé l’esprit au point d’oublier qu’elle n’est plus et qu’elle n’a en conséquence plus besoin de moi contrairement à Raelyn et l’enfant qu’elle porte. Suis-je attristé de l’avoir négligée aussi longtemps ? Evidemment. Suis-je néanmoins soulagé d’avoir craché le morceau ? Bien plus que je ne me l’étais imaginé. J’en suis par ailleurs étonné tant mon coeur s’est serré de plus en plus violemment pendant ma rencontre avec Steven. Lui, je ne le nomme pas. J’estime que ce serait trop d’honneur d’évoquer cette pourriture par son prénom. Il n’a pas besoin de ressusciter plus allant en occupant ma mémoire plus longtemps. Sans doute est-ce la raison pour laquelle je ne suis pas mal à l’aise à mon silence. Elle ne m’encombre pas, il me rassérène. Délesté d’un poids, je respire plus librement et j’envisage déjà la suite d’un oeil différent. Mitchelle étant notre problème à tous les deux, notre passé ne sera jamais plus une entrave à la sérénité de notre couple et j’en suis aise. Je le esuis assez pour hocher la tête, par deux fois, tandis que Rae cherche à confirmer ses hypothèses. Le pronom cache bien le mac de ma fille et, effectivement, il est mort. «Mais Liv s’est occupée de tout. » Elle a instruit les preuves pour que ses collègues, loin d’être assez scrupuleux pour enquêter des heures durant sur la mort d’une ordure, ne tire cette conclusion : elle l’a tué dans un cas de légitime défense. «Je n’étais pas en état de le faire moi-même de toute façon.» Et pour cause, j’ai choisi la bonne expression : j’ai perdu les pédales. Je n’ai pas marché, j’ai couru le long des trottoirs de la violence, ceux que ma colère a pavé d’intentions belliqueuses. Je n’ai pas honte de l’avouer à ma dulcinée. Un jour, elle m’a proposé d’engager quelques “connaissances” pour nous débarrasser de Sarah et elle était sérieuse. Ses notions de bien et de mal diffèrent de la norme. Quant aux miennes, ils fluctuent selon mes objectifs, mes besoins ou mes angoisses. Si j’ai tué pour l’honneur de Sofia, je n’hésiterais pas s’il était question de celui de ma dulcinée ou de son intégrité. Ne le mérite-t-elle pas ? Alors que mon aînée a directement contribué à nos récentes complications, elle la défend. Elle me présente la situation sous un angle neuf et moi, tandis que je me débats pour ne pas lui en vouloir et lui pardonner mes vagabondages sur les sentiers de la nostalgie et mes déambulations sur les chemins d’une ire ancienne, je l’écoute avec une attention presque religieuse. Pense-t-elle vraiment qu’elle était malade ? Ai-je le droit d’y croire ? Renoncer à cette explication, n’est-ce pas jugé la femme avec laquelle je rêve de finir ma vie ? N’est-ce pas minimiser son combat contre son addiction ? Celui qu’elle combattait hier et contre lequel elle lutte encore au quotidien ? « Elle est née en bonne santé. Elle...» ai-je tenté, non que je veuille la définir en coupable à tout prix, mais parce qu’entendre les théories de Raelyn, c’est accepter que je suis moi aussi un homme malade, un addict. «Et vous n’avez rien de comparable.» Ma partenaire m’a toujours donné cette impression qu’elle gérait son sevrage. Elle travaille avec cette drogue qui l’a empoisonnée. Elle m’a assuré - et elle le répète aujourd’hui - qu’elle n’est jamais tombée aussi bas que ma gosse pour avoir une dose. «Vous….» Bien entendu, conscient qu’elle touche du doigt une vérité, je soupire et me range à son opinion. «Je ne la juge pas, tu sais. Je suis juste déçu qu’elle n’ait pas eu assez confiance en moi pour demander de l’aide, pour ne pas tomber aussi bas...» J’ai secoué la tête par la négative et, intérieurement, j’ai remercié Raelyn de s’être retournée pour me faire face et de ne pas me lâcher la main. Au contraire, elle la serre un peu plus fort à chaque mot et, si j’ai baissé la tête, c’est parce que je capitule.
Je réalise aussi que je ne peux plus attendre moi non plus. Il est temps que je cesse de m’imbiber le foie, l’estomac et les intestins d’alcool. « Dans le fond, je sais… Je sais aussi que je suis malade moi aussi et ça non plus, ça ne peut plus durer.» Est-il clair mon sous-entendu ? L’est-il alors que je la dévisage de mes grands yeux éperdus de reconnaissance et trahissant la faiblesse de ma détermination tant je flippe d’entamer une tournée minérale ? Comprend-elle que je l’appelle à l’aide dans cette tentative ? Saisit-elle que c’est important pour moi et pour la fillette qui s’épanouit dans son ventre ? Que j’ai l’impression que je le leur dois à toutes les deux et en particulier à la petite ? Désormais, elle est au cœur de notre discussion et, malheureusement, le ton n’a rien de plus léger. Envisager de ce qu’elle pourrait naître mal formée, avec un handicap dégradant au regard de la petitesse d’esprit de la société actuelle ou avec une maladie infantile ou incurable me tord l’estomac. J’ai comme un nœud dans les tripes, même si nous sommes d’accord autant sur le fond que sur la forme. Nous ne la garderons pas si elle était diagnostiquée avant sa naissance. A l’inverse, Raelyn sera plus hargneuse qu’une lionne et moi, plus dangereux qu’un tigre affamé… bien que ça soit tout aussi vrai si elle poussait son premier cri en pleine forme. Je l’imagine avec de grands yeux verts comme sa mère et je souris, enfin. Ma grimace s’étire dès lors que je partage avec elle ô combien ma possessivité est malsaine est déplacée. Vaut mieux une fillette qu’un gamin qui lui collerait aux basques en permanence et qui, à terme, prendrait plus que moi dans son coeur. Au moins s’amuse-t-elle de cette révélation… je peux aborder des questions plus intimes à propos de notre futur à trois : allaitement, accouchement, berceau dans notre chambre ou dans la sienne ? Toutes ces questions sont capitales : ils arrivent qu’elles divisent les couples. «Non. Pas du tout. Enfin, tu l’aurais voulu, j’aurais pas essayé de t’en dissuader, mais j’aime autant comme ça. » Autrement dit : nourrir notre fille toi-même ne fera pas de toi une meilleure mère à mes yeux, aurais-je confirmé plus fermement. Au lieu de ça, je hausse les épaules, m’étend davantage dans la baignoire et je la remplis d’un peu plus d’eau chaude, ravi que le livreur de pizza semble nous avoir oublié. « Tant mieux. je n’avais pas envie d’être ailleurs.» ai-je de suite avoué en la ramenant contre moi. Sa joue repose sur mon torse, mais nos regards demeurent ancrés l’un à l’autre. « Hey, je ne l’ai pas fait tout seul...» me suis-je défendu, riant avec elle, mais moins discrètement. Je suis moins triste et apaisé comme je ne l’ai plus été depuis si longtemps que je dois réfléchir pour m’en souvenir. «Et je n’avais pas envie d’être ailleurs, donc...ça me va. J’accepterai sans me plaindre que tu me broies les doigts, que tu cries, que tu m’insultes et même que tu me maudisses de tout ton coeur.» ai-je confessé en posant mes lèvres sur son front. «Et je te laisserais pas...Si tu n’as pas le droit à tout ça.» Péridurale, calmant ou rachidienne. «Je te laisserai pas. Je peux même essayer de supporter des cours de préparation à l’accouchement si tu veux. Il paraît que c’est très utile.... mais encore une fois, c’est internet qui le dit, pas moi.» J’ai fait mine de n’être coupable d’aucune curiosité, de ne pas être mièvre et prochainement bien décidé de prendre soin d’elle, à rattraper le temps perdu, à lui faire oublier tout le mal que je lui ai fait au moment où elle avait le plus besoin de moi. «Tu sais, Rae, elle ne me détournera pas de toi. Elle sera le prolongement de nous deux et, évidemment, je l’aimerais du fond du coeur, mais il y a que toi que je peux aimer comme un fou. Juste toi.» ai-je ponctué en réponse à cette nuit où elle me l’a soufflé après que je lui ai réclamé et qui n’a jamais obtenu de réponses avant cette soirée-ci. «Alors, au risque d’être casse-couille, je te promets de ne t’en vouloir de rien si tu respectes les indications des médecins….» Est-ce du chantage ? Pas tout à fait. ça y ressemble, mais dans le fond, c’est l’expression de mon besoin d’être enfin là, d’être près d’elle, d’être son soutien sans faille, autant qu’elle le voudra et le désirera.
| Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown Mer 10 Nov 2021 - 14:30 |
FEAR OF THE UNKNOWN
Mon empire, si maigre soit-il, pour que Raelyn se contente des informations que je glisse ça et là dans notre conversation. j’aimerais qu’elle se satisfasse de leur maigreur et se réjouisse de les effleurer du doigt puisque, finalement, tout est sous-entendu. Je n’ai pas souhaité l’exclure et, m’enfermer dans mon chagrin, était l’un des processus du deuil lié à la mort de Sofia et à ma crainte de reproduire, pour le petit être sans prénom, les mêmes erreurs. L’aveu n’est pas effectif, mais il est là, prêt à éclore à l’aide d’un petit coup de pouce de la part de ma dulcinée. Ce serait tellement plus facile que de me jeter tout entier et sans armes dans la fosse aux lions des émotions. Ces derniers, je suis incapable de les anticiper. Laquelle me frappera de plein fouet ? Cette peine qui me serre la gorge et qui m’oblige, par pudeur, à serrer les coudes autour de mon torse pour me protéger de ses affres ? Serais-je au contraire l’objet de cette colère qui m’a poussé à prendre la vie d’un homme comme si j’étais Dieu en personne ? Un Roi qui détient le pouvoir de choisir qui crèvera et qui survivra après avoir commis un crime de lèse-majesté ? Est-ce que mon poing se refermera sous l’eau chaude après avoir lâché la main de Raelyn ou quitter son ventre arrondi pour que mon ire n’influe pas sur sa grossesse ? Serais-je alors trahi par mon propre corps lorsqu’il dévoilera, de la sorte, que je suis loin d’être guéri ? Et, ma dulcinée ? Que pensera-t-elle de Sofia ? De moi ? De ce meurtre en bonne et due forme ? S’inquiétera-t-elle que les flics viennent me cueillir dès le petit matin sous prétexte que la disparition de Steven aurait été signalée et que mes traces n’ont pas été correctement lavées ? Acceptera-t-elle de dormir à nouveau paisiblement quand elle le devra à Olivia qui a oeuvré à me protéger ? Liv, en qui elle n’a pas la moindre confiance ? Liv qui m’est pourtant loyale ? Liv qui s’est en allée à des kilomètres pour reconstruire son mariage ? Ma complice s’imaginera-t-elle que ce départ a contribué à mes errances ? Ce serait faux. Elle me manque, mon amie, mais Raelyn me comble au quotidien. Même dans mes absences, elle est au coeur de mes pensées. Elle est le centre de mon univers si bien que, dans la tourmente, je m’accroche à elle et à notre couple - même si ce n’est pas flagrant - pour me relever et marcher sans plus trébucher. Conscient que je tiens une occasion de vider mon coeur et de soulager celui de la parturiente, je me lance. «Fallait que je le trouve. Imaginer qu’il puisse respirer le même air que notre petite fille, ça m’a paru dégueulasse et ça m’a donné envie de vomir.»Je plonge tête la première dans le bassin de l’ignorance, d’une voix faiblarde - et non penaude - qui ressemble à un murmure. Je n’ose parler trop fort de peur que de réveiller la morte endormie qui doit le rester pour mon propre bien. Elle n’est plus là pour confirmer ou infirmer les propos de son mac. Toutes mes questions sont vouées à demeurer sans réponse. Je n’ai d’autres choix que de les rencarder et, les murmurer, c’est cultiver l’illusion que je ne pourvois pas à leur besoin d’être grave. Je délégitime ma tristesse, certes, mais également le caractère incisif de l’aveu et déshonorant des choix de Sofia. «Je devais le faire et je l’ai fait, avec Olivia, parce qu’elle était supposée l’arrêter. On avait de quoi le faire enfermer pendant des années.» Peut-être même qu’il ne serait plus sorti de sa geôle. «Mais, j’ai dérapé. Il a fait tourné des vidéos, envoyé des extraits de messages, des preuves que je faisais erreur.» Que Sofia n’a pas été la victime d’un pervers qui l’aurait drogué pour abuser d’elle et d’un créancier à qui elle devait un paquet de fric au point de se prostituer. Ce n’était que les bobards qu’elle chantait à qui voulait l’entendre pour qu’on la plaigne, qu’on l’aide, qu’on la prenne en pitié. «Que tout ce que j’avais fait jusque là, c’était remuer la merde pour des queues de cerise. J’ai eu mal pour elle. Je me suis sentis ridicule et j’ai perdu les pédales. Olivia s’est occupé du reste. » ai-je avoué, mes doigts jouant avec ceux de Raelyn et dans l’expectative d’une réaction, d’une question, d’une réclamation à propos des détails, non pas dissimulés, mais plus anxyogène au regard d’une femme enceinte qui craint d’élever seule son enfant. «Je me fous de ce que j’ai fait, c’est ce que je n’ai pas fait qui m’a rendu malade.» ai-je tout de même renchéri avant de me retrancher dans un silence de circonstances : c’est le tour de paroles de parole de ma complice.
Si seulement ce sujet avait été l’unique source d’angoisse pour notre couple. La chute de Raelyn et la conversation que j’ai interceptée entre les deux harpies - j’ai conservé le secret sur les tenants et les aboutissants - a réveillé en nous d’autres incertitudes, non par rapport au passé, mais bien tournées vers l’avenir. Que faire si notre poupon était malade ? Malformé ? Handicaté ? Comment réagir si la prochaine échographie nous révélait qu’elle était extraordinaire dans le sens premier du terme, ce qui induirait que la société ne lui réserverait aucun cadeau ? Avant la veille, je n’y avais pas réfléchi. En rentrant, je n’ai pas non plus pris la peine d’y penser, si bien que je reste coï quand tombe l’éventualité. Coï, surpris et blessé par la supposition. Je refuse d’envisager que le fruit de notre passion soit gâté pour Dieu seul sait quelle raison. Néanmoins, mis devant le fait accompli, j’écoute avec attention quelles seraient les décisions de la mère et je soupire. «Je pense que le monde est effectivement moche et que nous serions égoïstes de la faire pour nous.» Accepter qu’elle foule les trottoirs sales de cette terre habitée par la mesquinerie, la bassesse, la cupidité et l’égoïsme nous rangerait d’emblée dans la dernière catégorie. «Mais, si on ne le savait pas ? Ou si on le savait trop tard ? » Si elle venait au monde en tenant entre ses doigts le cadeau de la différence incoercible pour les croquants et les croquants faussement bien pensants ? La seule chose que je peux promettre, c’est que je veillerai à ce qu’elle grandisse en toute sérénité. Je promets de lui apprendre à se défendre. Je jure que je lui serais dévoué, corps et âme, et que ses désirs ne seront les miens que s’ils sont raisonnables. Je fais le serment qu’elle ne finira pas comme Sofia parce que je ne cultiverai pas en elle une quelconque innocence. Je ne veux pas qu’elle le soit. Je refuse qu’au-delà de ses cinq ans, elle croit encore au Père Noël et aux licornes. A choisir, j’aimerais qu’elle appréhende ces légendes pour ce qu’elles sont : du folklore. Mais, est-ce bon pour elle ? Où se situe-t-elle la limite ? «De personne, sauf de son père et de sa mère pour les moments critiques, ceux qu’elle ne pourra pas régler toute seule.» ai-je toutefois confirmé, un sourire sur les lèvres, rassuré que nous soyons d’accord quoique toutes les questions ne soient pas levées. Je n’insiste pas ou pas encore. Je préfère un trait d’esprit criant de vérité que je m’emploie à teinte du ton de l’humour : « A ton avis, pourquoi je préférais une petite fille à un petit garçon ? » Pourquoi as-tu mal interprété mon attitude, mon cher amour ? «Je veux être le seul homme dans ta vie. Je veux pas te partager avec un gamin qui me ressemblerait peut-être et qui vivrait dans tes jupes ou accrocher à ton sein. D’ailleurs, en parlant de ça, tu as envie d’allaiter ? » Question primordiale pour appréhender mon futur rôle dès la naissance de notre poupon. «Et, l’accouchement ? Tu y penses parfois ? Tu veux que j’y sois ou pas ? » Estimes-tu que c’est trop traumatisant ? Que c’est un tue-la-libido ? As-tu au contraire foi en notre amour au point de ne pas craindre de poser ta faiblesse sur un plateau pour que nul ne s’en empare durant ces longues heures de souffrance puisqu’il est des chances que la péridurale lui soit proscrite ? J’aimerais ne pas être tenu à l’écart évidemment. Sauf que, si c’est mon enfant aussi, c’est son corps, son épreuve et si tant est qu’elle estime que je n’ai pas à la soutenir, je me rangerai dans un coin d’un meuble, la mort dans l’âme, la déception au coeur, mais dans le respect.
| Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown Ven 5 Nov 2021 - 14:03 |
FEAR OF THE UNKNOWN
A choisir, j’aimerais ne pas avoir à aborder ce qui m’a gardé d’elle aussi longtemps. J’ai peur de réveiller une douleur domptée jusqu’ici par l’alcool. Le problème, c’est que cette manie liée au déni n’a pas seulement abîmé ma santé - je le sens que la boisson n’est plus une alliée, mais synonyme d’une mort lente et indolente si je ne réagis - elle a aussi érodé notre complicité. Est-ce irréversible ? Je l’ai redouté, la veille, alors que Raelyn était ivre et m’accâblait de reproches tantôt justifiées tantôt moins, mais qui trahissait d’une même émotion : le chagrin et la colère. J’ai usé sa bobine de patience. La corde a lâché. Je n’ai désormais plus d’autres choix que celui de passer à table, rapidement, et pour ce faire, j’entends saisir à pleine paume ses propositions. Bain, massage, pizza - celle-là, elle est de mon fait. Cuisiner m’a semblé insurmontable - et discussions graves et urgentes avec la vapeur pour moteur. Je me sens déjà plus courageux à défaut d’être plus fort face à la réalité. Ce qui me travaille, c’est moins mes actes que ceux de ma gamine. Les raconter, alors qu’il s’agit de son histoire, est-ce craché sur ma mémoire ? Tandis que Raelyn me serre contre elle une dernière fois avant de commander notre repas, alors que je gravis les escaliers jusqu’à la salle de bain et que j’entreprends de remplir la baignoire. Bien sûr, j’ai fait une halte par le bureau pour avaler un verre, cul sec, au mépris de la brûlure de mon œsophage et de mon foie de suite récalcitrant. Boire un besoin presque physiologique au même titre que manger, respirer ou dormir. Ce qui n’était qu’accessoire s’est transfiguré par l’addiction et, quelque fois, j’ai honte. J’ai honte parce que Rae s’est débarrassée de la sienne quand moi, je trempe encore dans la fange de mes travers. Pourrais-je me promettre, sur l’heure, que ce sera mon ultime gorgée ? Je n’oserais. Je ne me le permettrai pas tant que j’ignorerai l’impact de mes aveux sur mon couple, pas tant que j’aurai cette impression étrange que, finalement, j’ai provoqué seul une tempête dans un verre d’eau. Et si Rae m’en voulait d’avoir nourri tant de mystère pour ce qu’elle concéderait à l’ordre de la bêtise ? Maintenant qu’elle me rejoint, je ne sais ni comment trancher dans le vif la question qui la préoccupe depuis des mois ni s’il convient de dédramatiser ou non. Au moins ai-je quarante-cinq bonnes minutes pour me décider. Peut-être même une heure avant que nous soyons livrés par la pizzeria du coin de la rue. En attendant, j’ai puisé du cœur dans son baiser et de la tendresse au contact de sa peau. Je hume son parfum, l’odeur de son shampoing, je cherche la saveur naturelle de sa peau qui, pour mon nez, est la plus délicate des essences. Elle m’a manquée, Rae, et je ne le cache pas. Je ne le dissimule pas derrière une fausse pudeur qui n'a plus d’espace entre elle et moi. «T’exclure, ce n’était pas mon but.» ai-je renchéri après l’amorce de mes vérités. «Pas de ma vie en tout cas. Mais, de celle de Sofia, parce que je ne sais pas quoi faire de ce que je pense de la sienne...» De ses choix graveleux, de ses pratiques sexuelles qui feraient rougir de honte un père aimant qui rêve pour son enfant d’une existence rangée. Aurais-je été autant touché par les confessions de Steven si l’actrice de ces perversités n’était pas mon bébé ? Non ! Je m’en serais moqué. J’en aurais peut-être ri, arguant que chacun trouve midi à sa porte. Pourquoi mon esprit se ferme-t-il dès lors qu’il s’agit de l’enfant que j’ai élevé ? Pourquoi est-ce synonyme d’échec ? Pourquoi est-ce que c’est compliqué d’admettre que son identité n’avait rien en commun avec l’image qu’elle nous renvoyait ? Est-ce par la faute de ce mensonge ? Par cette preuve évidente de manque de confiance ? Est-ce tout simplement parce que je suis un être petit et hypocrite ? J’ai cherché durant de longues semaines des réponses à mes questions : ce fut vain. Je n’y ai gagné que la désagréable sensation d’être un menteur parmi les Hommes, un qui juge plus vite qu’un Lucky Luke ne dégaine.
Tous deux allongés dans la baignoire, rassurés par cette position habituelle - son dos contre mon torse et mes doigts qui courent sur ses formes - je respire profondément, prêt à me lancer dans cette bataille entre l’important - pour moi - dont l’enjeu lui paraîtra peut-être superficiel. Pensera-t-elle que j’ai provoqué un beau gâchis ? Que j’ai perdu mon temps à remuer la merde avec un baton qui nous aura finalement éclaboussée quand j’aurais pu l’éviter ? Je suis la proie du doute et, décidant néanmoins d’arracher le pansement sans préavis, ma complice me surprend d’une question qui, la veille, m’a empêchée de dormir : que ferons-nous si notre bébé était mal formé ? S’il souffrait d’une maladie rare ? S’il était handicapé au point d’être pour lui plus que pour nous ou pour la société un boulet ? Pour moi, c’est acté : j’aime ce petit bout de nous qu’elle mettra bientôt au monde. Cent fois j’ai imaginé l’appartement animé par les pleurs d’un poupon et, plus tard, par les rires d’une fillette enjouée et bien dans sa peau. Je refuse d’envisager de ce qu’elle ne serait pas parfaite. «Pense pas à ça, ça n’arrivera pas.» ai-je balayé son interrogation, non par indifférence, mais par anxiété. Sauf qu’elle me taraude et que je ne suis pas dupe : il en va de même pour ma dulcinée. «En tout cas, je préfère me dire qu’elle sera parfaite parce que je ne sais pas. Je ne sais pas ce que je ferais. Je suppose que je ne l’aimerais pas moins si elle était déjà née. Si c’était diagnostiqué avant… je...» Je suis incapable de prendre un décision par anticipation et j’en sourire. «Toi ? Tu préfèrerais quoi ? » Quel option te ferait le moins souffrir ?, ai-je sous-entendu en pressant son corps contre le mien un rien plus fort. Je suis pris d’une émotion rare à mi-chemin entre l’angoisse et l’espoir que tout se déroulera pour le mieux. Pour cause, nous avons traversé trop d'épreuves pour que le destin ne soit pas magnanime cette fois. «Du reste, je ne laisserai rien lui arriver….» ai-je juré en nous projetant dans un futur où cette petite sans prénom serait née en parfaite santé. «On m’a eu une fois, on ne m’aura pas une deuxième…. C’est trop difficile à assumer. Cet échec-là…. c’est le pire de tous.» Être incapable de construire un avenir pour son enfant, de lui apprendre au mieux à distinguer le politiquement correct de l’inverse ou, tout du moins, d’avoir cultivé son libre arbitre pour qu’il construise ses valeurs selon le modèle offert par ses parents tout en l’adaptant à sa personnalité, c’est plus douloureux que le couperet d’une guillotine dans la nuque. Ce mal-là, il est instantané. Il dure une seconde avant le néant. Moi, je le comparerais plutôt à une longue agonie émotionnelle, à un supplice tel que celui de la goutte d’eau. «De la seconde où elle poussera son premier cri à celle où elle sera en âge de tout comprendre, je lui apprendrai à veiller sur elle.» Ce que j’ai négligé avec Sofia, souhaitant préserver son innocence à tout prix. «Je ne reproduirai pas deux fois les mêmes erreurs.» Et dans ma voix respire de la détermination et un soupçon de solennité.
| Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #58) ► Fear of the unknown Lun 25 Oct 2021 - 15:52 |
FEAR OF THE UNKNOWN
Je l’ai entendu, son appel à l’aide. J’y ai distingué toute l’étendue de sa détresse de s’endormir sans moi, presque chaque nuit. Aussi, n’ai-je pas osé bouger de toute la nuit, malgré l’inconfort de son lit étroit d’hôpital et une envie pressante de soulager ma vessie. Je crois ne pas avoir fermé l’oeil, faute au café que j’ai ingurgité et à la conversation tenue par deux infirmières que j’ai empoigné au vol. En plus de juger ma compagne, elles insistaient sur les conséquences de l’alcool sur la croissance d’un bébé. Certaines, dans toute sa méchanceté, ont imaginé ma petite fille avec une malformation qui lui compliquerait la vie. Exagéraient-elles, ces deux connasses aux rires gras ? Où est-elle donc passée la bienveillance de ces femmes qui ont pourtant consacré leur vie à soigner et à prendre soin des patients ? Furieux, j’ai failli bondir pour les saisir à la gorge et leur couper toute envie de se moquer de ma famille à venir, de railler ma future épouse, de la dénier sans la connaître. Elle juge sans détenir les tenants et les aboutissants de cette chute. Elles ignorent que j’ai égoïstement enseveli ma compagne dans les sables mouvants de l’ignorance, celle qui s’additionne aux doutes. Ne sont-elles pas à même de comprendre qu’enceinte, toutes jeunes femmes est plus fragile ? Sujette aux erreurs puisque gorgée d’hormones et face à leur solitude, à un sentiment d’abandon, elles ne sont plus qu’impuissance et désarroi ? Je n’ai pipé mot de cette discussion dont je viens d’être témoin. J’ai concédé à mon sand-froid un peu de temps pour se recomposer avant de pénétrer dans la pièce où Raelyn et le bébé sont reliés à des moniteurs. Inutile de la tracasser dès lors que j’ignore si leur propos était plus lourd de lazzi que de vérités. Internet m’aidera à distinguer le vrai du faux. En attendant, je rejoins ma douce et je la rassure comme je peux, non pas à l’aide de mots, mais de tendresse. J’ai caressé tous les grains de peau tombant sous mes paumes. J’ai flatté son vendre du bout des doigts, traçant un itinéraire improvisé. Ce manège n’a pas cessé de toute la nuit. J’ai perçu chaque cliquetis de la trotteuse de l’horloge vieilli accroché sur le pan de mur entre les deux fenêtres closes. Je me suis laissé bercer par la respiration profonde et plus tranquille de ma dulcinée et, au petit matin, j’ai accueilli son baiser sage sur mon nez par un sourire : «Bonjour toi. Bien dormi ?» A priori, mieux que moi. Je me lève aussitôt pour m’étendre et sans cacher mon empressement à retrouver le loft, les bras chargés de bonnes nouvelles et la tête pleine d’espoir. Je trépigne, piaffe comme un cheval et jette des regards frénétiques vers la porte jusqu’à ce qu’enfin, le docteur nous apporte la décharge qui nous libèrera de cette prison aseptisée. Bien sûr, j’ai de l’appréhension dans le coeur. J’ai promis des explications : je n’y échapperai pas. Néanmoins, j’ai peur de l’impact sur mon moral lorsque j’avouerai, la gorge serrée, que les femme de bien décriraient ma fille en termes peu élogieux tels que salope, désaxée, perverse ou nymphomane. Rien que d’y penser, mon sang se glace et mes poils se hérissent sur mes bras. Un frisson d’horreur m’a traversé de la pointe des cheveux jusqu’à la plante de mes pieds. Dans la voiture, son baiser m’encourage à peine. Son front contre le mien a plus d’effet et j’en soupire. J’ai besoin de retrouver motre “chez nous”. Je rêve d’un bain, de crever les abcès et de m’allonger auprès d’elle plus serein, moins agité, peut-être même moins horrifié par les comportements de ma gosse. Peut-être que Raelyn, par amour, réussira à me convaincre que mes fautes d’hier ne se reproduiront pas pour notre bébé sans prénom. Peut-être qu’elle persuadera que les choix de mon aînée ne sont pas la conséquence d’une somme d'erreurs paternelles, mais une affaire de choix, d’appât du gain ou d’une telle dépendance à la drogue que sa fierté est passée à la trappe. Peut-être. Pour être honnête, je l’espère tandis que je referme la portière derrière moi. «J’aime cette tradition… mais, je bousculerais bien l’ordre. D’abord un bain, puis manger, puis s’allonger pour un long massage.» Elle en aura besoin, autant que moi, mais je n’en réclamerai pas, quoique je serais heureux que s’achève enfin cette ère de vache maigre entre nous deux. «Où mieux, commander une pizza qu’on mangera dans le bain, et puis au lit, pour le massage et la suite.» Autrement dit, mes justifications. «Sauf si tu as mieux à proposer.» Pour ma part, je souhaite effleurer du bout des doigts le soulagement d’être dépourvu, enfin, de mes secrets. A se demander ce qui m’a poussé à la conserver aussi jalousement.
La porte du loft à peine refermée derrière nous, que j’ai intimé à ma complice de nous commander une pizza. En attendant, j’ai foncé dans la salle de bain pour ouvrir le mitigeur. J’ai vérifié la température de l’eau et, par la suite, je fais halte dans mon bureau pour avaler un verre de whisky bien mérité. Ce n’est qu’après cette dose de courage que j’ai rejoins Rae au salon pour l’enlacer. «Combien de temps ?» Dans combien de temps notre repas sera livré ? «Tu sais, tu m’as beaucoup manqué, Rae. J’ai surtout essayer de te protéger de ma peine. J’ai pas imaginé que j’étais dans l’excès, que c’était maladroit et que je faisais pire que mieux.» ai-je confessé, non sans l’avoir embrassée au préalable, la serrant très fort contre moi, et ma tête enfouie dans son cou pour que mon murmure atteigne sans mal son tympan.
| Sujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato | Auden Williams
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| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato Sam 20 Fév 2021 - 5:00 | Répertoire des sujets (2/2)décembre 2020 213. repas famille #2 ≈ ginny (#92), damon (#1), savannah (#5), anastasia (#5), cade (#3), saül (#14), elise (#5), giovanni (#1) 221. so i showed up at your party ≈ ezra #6 222. man on the moon ≈ chloe #2 224. kids falling in love ≈ ginny #98 226. another shade of us ≈ ginny #100 228. those days should last ≈ bennett #2 232. we always walked a very thin line ≈ damon #3 233. it's all about being good neighbors ≈ thomas #2
novembre 2020 212. i've read between the lines ≈ damon #2 214. a storm is threatening ≈ ginny #93 216. people should fall in love with their eyes closed ≈ chloe cohen 217. for what it's worth ≈ anastasia #6 218. the things we left unsaid ≈ helena #5 219. raging ≈ giovanni #2 220. ohana means family ≈ caterina medici
octobre 2020 203. l'heure du diable ≈ river shears 207. and there is yours, and there is mine ≈ ginny #88 210. the hurricanes & the earthquakes ≈ ginny #90
septembre 2020 197. these strangers ≈ matt (#7) & bailey (#13) 198. quand le chat n'est pas là ≈ dalina #2 199. l'enfer du décor ≈ dimitri horowitz 200. but with the beast inside, there's nowhere we can hide ≈ rudy gutiérrez 201. and the wind began to howl ≈ marius #3
août 2020 146. i've heard there was a secret chord ≈ ariane #8 148. misguided old mule ≈ simon #2 150. cosmic bites ≈ ginny (#70) & sage calhoun 151. you shake my nerves and you rattle my brain ≈ dalina mora 153. felt the healing in her fingertips ≈ matt #6 154. better than a spa session ≈ anastasia (#2) & ginny (#71) 155. no time to wallow in the mire ≈ théa gilbert 156. where's the truth in the written word if no one reads it ≈ brianna watkins 160. calling home ≈ margot dubois 161. there were voices down the corridor ≈ ellie epstein 162. hold back the river ≈ ginny (#73) & bailey (#8) 164. shortline ≈ ginny #74 174. kindly unspoken ≈ bailey #11 175. grosse frayeur ≈ jax collins 176. pourquoi je fais ça déjà ≈ ludmila rappaz 177. oops i did it again ≈ noa jacobs #2 178. acting like grown-ups ≈ elise #4 183. lost in translation ≈ ginny #80 184. all i see ≈ ginny (#81), bailey (#12) & jill (#11) 185. nightrain ≈ dylane #7 188. give and take ≈ anastasia #3 & saül #13 189. timey wimey stuff ≈ noa #3 193. an ocean of violets in bloom ≈ violet burton 195. i've a heart of gold in the smallest size ≈ novella bettinelli 196. lo sai che ci sono anch'io ≈ anastasia #4
juillet 2020 136. a miserable affair ≈ clyde wakefield 139. oh the vision i had could not compare ≈ ginny #64 141. panem et circenses ≈ ginny (#67), elise (#3), saül (#9), cosimo (#2), savannah (#5), cade (#2) & ana (#1)
juin 2020 134. family portrait ≈ jack (#2) & saül (#8)
mai 2020 96. the sweet escape ≈ jordan fisher 97. dancing on broken glass ≈ willow myers 98. when icarus fell ≈ noah d'aremberg 99. just like a moth drawn to a flame ≈ loris baumann 105. together we're alone ≈ heïana (#1) & ginny (#47) 106. don't bleed on my floor ≈ ezra #3 107. le parrainage vert [event] ≈ ginny #48 108. exposition wrighlin ≈ grace (#2), lola (#6) & ginny (#49) 109. smoke on the water ≈ may glitters #3 110. in the jungle you must wait ≈ ginny #50 111. 'til the dice read five or eight ≈ saül #6 112. drapeau blanc ≈ ginny (#51) & lola (#7) 113. i can poison the skies ≈ leo barton 116. silhouettes dancing till the curtains drop ≈ harley cole 118. an outspoken soliloquy of dreams ≈ ginny #53 120. if you need me i'll be in space ≈ mia mckullan 121. as you walk to the toll of the bell ≈ simon adams 122. poi sei arrivato tu e tutto si è fermato ≈ ginny #55 123. hand over hand ≈ saül (#7) & ariane (#7) 124. it wasn't me ≈ itziar #2 127. i'm not breaking down i'm breaking out ≈ ginny #58 128. we're running with blood on our knees ≈ ginny #59 129. reason to paint ≈ cosimo williams #1 130. le parrainage vert ≈ ginny (#60), helena (#2) & heïana (#2) 131. like chess moves, you the queen, i'm protectin' you ≈ helena #3
avril 2020 84. oh hi mark ≈ matt mcgrath #5 85. les jeux ≈ lola (#5), jill (#10), grace (#1) & ginny (#39) 86. like a living stone ≈ ginny mcgrath #41 87. damnatio memoriae ≈ ginny mcgrath #42 89. get it over ≈ halsey blackwell 91. blackbird singing in the dead of night ≈ ginny mcgrath #44 92. bitter are the wars between brothers ≈ saül williams #3 93. à trois mesures ≈ ginny (#45) & sebastian
mars 2020 62. hearts that break the night ≈ ginny (#19) & jill (#6) 64. time like this ≈ ginny mcgrath #21 65. rivers running ≈ ginny (#22) & yelahiah 66. joyeux anniversaire ginny ≈ ginny (#24), amis & famille mcgrath 67. fix things up ≈ ginny (#25), jill (#7) & bailey (#3) 68. oh lying in secret to myself ≈ léo (#9), ginny (#36) & yelahiah (#2) 70. i'll meet you in the underground ≈ ginny mcgrath #27 72. all the colors ≈ ginny (#28), jill (#8), lola (#4) 73. two worlds ≈ ginny (#30), jill (#9), bailey (#4) 74. see how deep the bullet lies ≈ ginny mcgrath #31 75. the hand that calls you forward ≈ ginny mcgrath #32 77. i'm fallin' again ≈ ginny (#34) & bailey (#5) 78. the planet of nerver-ending dreams ≈ elise williams 79. we live through scars this time ≈ bailey fitzgerald #6 80. i've got a thousand butterflies ≈ ginny mcgrath #35 82. make the rules up on my own ≈ ginny (#38), matt (#4) & lily 83. the world's a little blurry ≈ ginny mcgrath #40
février 2020 56. whellcome ≈ matt (#3), jill (#5), ginny (#16) & lola (#2) 57. as long as ≈ ginny (#17) & lola (#3) 59. in nomine patris et filliii ≈ daniel williams (#1) 60. mariage avec robin-hope ≈ robin-hope (#3), ginny (#17) 61. it's a quiet and starry place ≈ ginny mcgrath #18
janvier 2020 45. sarcasm isn't an attitude ≈ clément (#1) & ginny (#23) 47. golden fingers ≈ sinead ells 48. brotherhood ≈ saül williams #1 51. you tell me ≈ léo ivywreath #8 142. somewhere between the ceiling and the wall ≈ ginny #68 158. what we wrote ≈ ginny #72 179. born to run ≈ ginny #76
décembre 2019 37. how much of you is real (...) ≈ ginny (#11) & léo (#7) 38. we'll get nostalgic for disaster ≈ rosalie lovegood #2 40. bending dreams ≈ léo ivywreath #6 42. and then there were none ≈ bailey (#2), jillian (#4) & ginny (#12) 43. blew in from the storm you lost your way ≈ ginny (#13) & isaac (#4) 44. christmapocalypse ≈ everyone 46. not on my watch, old man ≈ clément (#2) & allan (#3) 49. every night is like a daze ≈ ginny mcgrath #14 50. l'éléphant dans la pièce ≈ lola wright #1 58. and if i had to crawl ≈ savannah williams (#3)
novembre 2019 25. put on your war paint ≈ allan winchester #2 30. mariés au premier regard (casting) ≈ may glitters #1 31. and then it went all black ≈ jack (#1), isaac (#3), léo (#5) 32. on trees and birds and fire ≈ ginny (#8), isaac (#2) & robin-hope (#2) 35. breaking not so bad ≈ andy rivera #2 54. i went to hell last night ≈ jeremiah & ariane (#6)
octobre 2019 24. happy moment ≈ savannah williams #1 26. can't help thinkin' that i love it still ≈ léo ivywreath #3 29. young as the morning, old as the sea ≈ jillian mcgrath (#3), ariane parker (#5), bailey fitzgerald (#1), ginny mcgrath (#7), isaac jensen (#1), matt mcgrath (#1), allie oakheart (#1), levi mcgrath (#3) 34. got nothing left (...) ≈ ginny mcgrath #10 - novembre 2019. 157. no time for losers ≈ noa jacobs #1
septembre 2019 18. everytime the sun comes up ≈ jillian (#2), ariane (#3) & levi (#2) 19. maybe i just want to bother you ≈ archibald ford 20. la plus belle femme de brisbane ≈ allan winchester 21. are you drinking tonight ≈ asher (#1), kane (#1) & ariane (#4)
août 2019 17. le passé (...) ≈ lukà (#2), jillian (#1), ariane (#2) & levi (#1)
juillet 2019 12. how cold the tear can feel (...) ≈ terrence oliver & ginny mcgrath (#5) 14. sans toi (...) ≈ thomas owens-beauregard 15. i flew up to your arms ≈ léo ivywreath #2 16. the artist ... or almost ≈ lukà petterson (#1) & ginny mcgrath (#4)
juin 2019 1. calls for an alarm ≈ ginny mcgrath #1 4. n'étudiez le beau qu'à genoux ≈ léo ivywreath #1 5. comme dirait JFK, faut pas se laisser abattre ≈ sid bauer 6. new beginning ≈ itziar cortes de aguilar #1 8. go to heaven for the climate and hell for the company ≈ harvey hartwell 9. pizza !! pizza ? pas pizza ≈ joseph keegan & raelyn blackwell (#3) 10. even when (...) ≈ ginny mcgrath (#2) & raelyn blackwell (#4) 11. papa-paparazzi ≈ andy rivera & itziar cortes de aguilar (#2)
décembre 2018 182. ho preso appunti per tutte le volte ≈ ginny #79 187. wasted acres ≈ ginny #83
2018 209. it's just a light ≈ ginny (#89), olivia (#1) & jacob (#2) 215. night in bloom ≈ ginny #94 223. forget the dream away ≈ ginny #97
mars 2018 3. darklands ≈ ariane parker #1
2017 33. i heard she was asking (...) ≈ ginny mcgrath #9
2016 7. rebels and mutineers running wild and running free ≈ raelyn blackwell #2 55. ukiyo ≈ ginny mcgrath #15 125. our lives get painted in scars ≈ ginny #56 190. keep me in a daydream ≈ jesse gibson #1 227. speed of dark ≈ ginny #101 & bennett 235. things were all good yesterday ≈ ginny #103 330. the mists had all solemnly risen now ≈ cristina weatherton
2015 22. we have nothing to lose (...) ≈ rosalie lovegood #1 173. non believer ≈ bailey #9 186. pretend the world has ended ≈ ginny #82
2013 117. les histoires d'amour finissent mal ≈ helena horowitz
2012 145. when the evening falls ≈ helena #4 240. far-close ≈ bennett #3
2010 28. i'm sure i'll find it ≈ ginny mcgrath #6 114. you shot and leavin' me raw ≈ alec strange 137. built on glass ≈ ginny #63 138. nothing nowhere ≈ ginny #65 143. between the lines ≈ ginny (#69), jill (#11) & pete 147. use your hands and my spare time ≈ bailey #7 173. stay awake with me ≈ bailey #10
2009 53. let hop burn in your eyes ≈ ezra beauregard #1 70. quiet and alone ≈ ginny (#26) & jillian (#8)
2008 41. it's darkest hour before dawn ≈ matt mcgrath #2 88. watching from afar ≈ ginny mcgrath #43 95. i've seen the world, done it all ≈ marius #2 115. locking up the sun ≈ ginny #52 119. they hear the beat but they don't know the words ≈ ginny #54 135. come down from the clouds ≈ ginny #62 140. i will try to fix you ≈ ginny #66 149. kiss and not tell ≈ ginny (#69), jill (#12) & liam (#2)
2007 71. ocean eyes ≈ ginny (#29) & saül (#4) 76. apri la porta e raccogli il mio cuore ≈ ginny mcgrath #33 100. needle and the thread ≈ ginny #46 165. paint it red ≈ ginny (#75) & raphael 181. ci saranno lividi di cui andare fiero ≈ ginny #78 211. flying to the moon ≈ ginny #91 225. my mind filled in the blanks ≈ ginny #99
2006 63. above these troubled waters ≈ ginny mcgrath #20 81. here comes the fall ≈ ginny mcgrath #37 126. don't stop me ≈ ginny (#57) & liam taylor 133. while you are young ≈ ginny #61
2005 2. draw me like one of your french girls ≈ raelyn blackwell #1 36. i'm not afraid of burning bridges ≈ marius warren #1 192. hope and expectations ≈ elizabeth warren
2003 104. marche ou rêve ≈ jacob copeland
2000 23. i don't give a damn about my bad reputation ≈ robin-hope berry 101. i let my guard down and then you pulled the rug ≈ elise #2
1999 271. young and innocent ≈ eliana ferragni #1
1998 52. i bet my life ≈ saül williams #2 103. high as a kite ≈ saül #5 144. take me to church ≈ saül #10 180. il cuore consumato ≈ ginny #77
1997 102. paradise syndrome ≈ bella williams
1989 163. freakin' out the interstate ≈ saül #12
autres dimensions 90. what comes after ≈ raelyn blackwell #4 - zombies 166. warzone ≈ dylane bradford #1 - zombies 167. die die you zombie bastard ≈ dylane bradford #2 - zombies 168. aboard the mission ≈ dylane bradford #3 - zombies 169. youngblood ≈ dylane bradford #4 - zombies 172. in that latticework ≈ jamie keynes - fantômes 191. zombieee ≈ dylane #8 - zombies 202. première plaie d'égypte ≈ ginny #84 - momie 204. seconde plaie d'égypte ≈ ginny #85 - momie 205. troisième plaie d'égypte ≈ ginny #86 - momie 206. cinquième plaie d'égypte ≈ ginny (#87), saül (#14) & ariane (#9) - momie 264. shadow specters ≈ james #2 - slasher 267. i don't like your little games ≈ damon #8
univers alternatifs 13. won't let you go ≈ ginny mcgrath #3 - juillet 2019. 27. i'd give up a hundred thousand loves (...) ≈ léo ivywreath #4 - 2023 94. hit me baby one more time ≈ ezra (#2) &co - 2009 152. heaven is a place on earth with you ≈ ezra #4 159. what we had ≈ saül #11 170. you're yesterday's child to me ≈ dylane #5 171. le léopard te va si bien ≈ dylane #6 192. stalkage ≈ dylane #9 194. la solitude fait des ravages ≈ noa #4 208. souviens toi que je t'aime ≈ ezra #5 292. scooby-doo bidou, where are you ? ≈ ezra #11 302. vivian #2 (bunyip) 334. olive (gothique) 335. siham (gothique) 336. james #14 (gothique) 337. ruben (slasher) 338. ruben #2 (slasher) | | |
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