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9 résultats trouvés pour 88 | Auteur | Message |
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Sujet: (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND Mer 2 Aoû 2023 - 0:29 | DARK WAS THE NIGHT, COLD WAS THE GROUND Certes, entendre la voix de Raelyn me rassérène, mais à bien peser, j’aurais souhaité que notre discussion soit plus spontanée. Utiliser des codes, parce que nous sommes écoutés, afin de la guider sur le sentier de mes inquiétudes représente une dépense d’énergie considérable, une énergie largement entamée par les manœuvres des policiers. Le supplice, ce n’est pas tant d’être accusé d’une disparition sans avoir été informé du clou de leur dossier, mais bien les photographies dégradantes de Sofia. Je présume que ce manège est supposé me tirer par les pieds vers des aveux vis-à-vis de Raelyn. Or, je me couperais la langue à coup de canines si je doutais de ma force, de ma capacité à ne jamais prononcer son prénom, de ma détermination à la protéger - et par extension, notre fille - et de me murer dans un silence à propos. C’est probablement le moins difficile dans cette épreuve : me taire. Ce qui me pèse, c’est d’être loin de chez moi et d’être conscient que ma décision de me sacrifier ne répond pas au schème de fonctionnement de mon couple. M’en veut-elle, ma dulcinée ? Convaincu qu’au fond d’elle, elle nourrit un soupçon de rancœur - éphémère, je l’espère - à l’égard de mon sacrifice, je regrette que les circonstances m’empêchent de lui poser la question en toute franchise. De cette manière, j’aurais pu balayer mes “doutes”. Au lieu de ça, je me contente de pis–aller, comme ce soulagement relatif perceptible dans son timbre que nous ayons échangé un minimum sur ma situation. «Apparemment.» lui ai-je rétorqué au sujet d’Aberline. J’ai singé sa surprise en y ajoutant du dépit. J’ai surenchéri en confidences par rapport à ma nervosité compte tenu du fil d’ariane de cet interrogatoire. J’ai rêvé que mon épouse comprenne, si pas de suite, que si la transition d’un sujet à l’autre manque de fluidité, c’est un choix volontaire pour qu’elle m’entoure, à mots cachés, de quelques autres rassurants, anesthésiants puisque mon chagrin est immense et ma colère proche de son point du rupteur. Celle de Raelyn avoisine aussi son maximum. Elle lève toutes mes hypothèses, contrariées plutôt par un soupçon de foi crédule, sur ce que je pourrais m’en tirer sans reproche. Elle en crée de nouvelles également. «C’était pas un ordre, juste de quoi moi, dormir tranquille.» Et ce ne sera possible que si Callum demeure à ses côtés dans cet appartement qui n’est pas nôtre. Pourquoi ai-je l’impression que je peux m’enfoncer le doigt jusqu’au coude ? Qu’il a été congédié ? Que le dégager aura été sa façon de protester contre mes agissements ? Pourquoi suis-je secoué par un putain de mauvais pressentiment. «Est-ce que je peux attendre que tu ne restes pas seule ? » Autrement dit, est-ce déjà trop tard ? Sa réplique, ferme, univoque, ne prétend pas. Elle affirme et, désormais, je serre les poings sur le téléphone du commissariat. Dans mon estomac enfle une nouvelle angoisse. J’ai envie de m’écrier que ce n’est pas raisonnable, mais je ne suis pas en odeur de sainteté. Alors, je ne me risque pas à dévaler une pente savonneuse sans casque et genouillère. Je préfère m’attendrir de l’imaginer dans mon t-shirt. « Je serai rentré pour que tu n’aies plus à le porter. Je n’ai aucune raison d’être là.» Je claironne en fixant du regard le flic qui l’assume comme une provocation. Vexé, il déclare qu’il est temps de raccrocher, sans préavis, sans justification cohérente puisque mon temps, il n’est pas écoulé. Désarmé - c’est improuvable - je lui ai jeté un regard de biais. «Dis-lui que je suis parti en mission, avec le bateau. Dis-lui aussi que je reviendrai vite et que je l’aime très fort. Je vous aime très fort.» ai-je répondu, le coeur en berne faute à la redondance de cette excuse bidon que l’on servait à une Sofia dévastée par mes départs quand elle fut en âge de comprendre. Pressé par les impératifs du représentant de la loi, j’ai fini par raccrocher avant qu’il n’attise ma rage en s’y collant. L’autre - le bon agent dans leur duo digne d’un navet du cinéma - m’a servi un verre d’eau avant de me reconduire de là où je venais : une pièce impersonnelle au centre de laquelle est soudée au sol une table, une table qui affiche sans scrupules les preuves du drame de mon existence. « A quoi ça rime ? » ai-je demandé, frustré, toujours sur le qui-vive alors que je réalise qu’ils n’ont aucune idée de l’itinéraire à emprunter. Ils font un lien entre Sofia et Lou, un lien qui n’a jamais existé et j’en ai conclu, la mort dans l’âme, que mon parfum sera gommé de mon t-shirt avant que je ne foule le sol de l’appartement où vit, dans l’anxiété, ma délicieuse famille.
Sujet clôturé
| Sujet: (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND Ven 28 Juil 2023 - 23:43 | DARK WAS THE NIGHT, COLD WAS THE GROUND Normalement, et pour les types comme moi, rien n’est oppressant dans le silence. Précieux allié des pudiques, il relie les Taylor autour d’un même noyau, d’un précepte répété à maintes reprises : “Choisis de te taire si ton propos manque de pertinence.” Il est juste, cet adage signé Bill. Mais, ne rencontre-t-il pas ses limites lorsque nous sommes seuls durant des heures dans une salle d’interrogatoire complètement aseptisée ? Les murs gris n’offrent aucune distraction. La vitre sans tain présume que nous sommes observés tel un animal dangereux dans la cage d’un cirque. Les tables et les chaises sont forgées dans un métal froid, grinçant sur un carrelage neutre si j’ai le malheur de m’agiter. Mes oreilles crissent aussitôt et je me crispe. Je me roidis, plus meurtri par la blessure de l’impatience que par les bracelets autour de mes poignets, par la panoplie de questions qui découlent de l’enfermement et de l’ignorance. Pas de flic pour éclairer ma lanterne. Les raisons de mon arrestation sont toujours à l’état d’hypothèses et, trop réfléchir, ce n’est pas bon pour les types abîmés par la vie, les gars pour lesquels le destin a damé le pion de la chance. Ce n’est pas non plus recommandé pour les alcooliques fraîchement abstinents. Dans mon cas, un an - peut-être moins - n’est pas grand chose. La relativité du temps dépend des ravages de l’addiction sur le mental et la santé. Étant en sursis et buvant pour de mauvaises raisons, je ne compte plus les épisodes où mon cerveau induit dans mon gosier un arrière-goût de whisky auquel je n’ai pas touché. D’une certaine façon, c’est comparable au syndrome du membre fantôme à la différence que l’envie de picoler n’est pas un membre ou un organe amputable. Résultat, tandis que je meurs de faim et de soif, que les secondes s’étirent au point que j’en tombe dans une folie passagère, je subis le poids du désir de biberonner une bouteille au goulot pour me laver d’un mauvais pressentiment et des questions alarmantes qui s’agglutinent dans ma tête lourde de tracas. Combien de jours serais-je absent de chez moi ? Tous accumulés, approcheront-ils la semaine ? Le mois ? Le semestre ? Quelles seront-ils, les progrès de Micah ? M’aura-t-elle oublié, comme je l’ai redouté avant d’enfermer Raelyn dans les bureaux ? Si, d’aventures, elle ne se rappelait pas mon visage, est-ce qu’à mon retour je l’épouvanterai à l’instar des inconnus dans son monde calfeutré ? Par ailleurs, puis-je compter sur un retour ? Le corps de Lou a-t-il été retrouvé ? Un homme mourra-t-il dès lors que Raelyn apprendra qu’il aurait mal fait son job ? Que son incompétence nous aura séparé ? Et mon épouse ? Je ne doute pas qu’elle souffre déjà autant que moi, mais nourrit-elle de la colère envers l’entièreté de mon geste ? Me pardonnera-t-elle ? Est-ce aujourd’hui l’heure où elle sera lassée de mes écarts de conduite envers son indépendance ? Son droit de décider ? D’avoir son mot à dire lorsqu'une situation nous impacte tous les deux ? Me l’enverra-t-elle le téléphone que je lui ai réclamé si nous apprenions mon enfermement dans une geôle étroite à partager avec un autre prévenu ? Est-ce que…
Ces incertitudes qui tapissent mon palais mental, elles sont pesantes. Elle m’écrase à chaque tiqueté de la trotteuse de l’horloge dans mon dos. Je suis au bord de l’implosion quand les policiers se sont enfin pointés. Sans un entraînement sérieux à l’armée, j’aurais craché ma colère comme un sale gosse lance une brique depuis un viaduc au-dessus d’une autoroute, autrement dit, dans le mépris le plus total des conséquences. Confronté aux clichés que je connais par coeur, mais qui me heurte toujours autant, j’aurais perdu les pédales. Toutefois, j’ai suivi d’une main le fil d’ariane de l’indifférence. Je n’ai pipé mot. Je n’ai esquissé qu’un sourire sans joie, surtout narquois et destiné à les rendre chèvres. J’ai tenu bon la barre de mes résolutions jusqu’à ce que j’en puisse plus. A tourner autour du pot, ils ont perdu mon attention et, moi, un peu de ma détermination à me retrancher derrière les barricades du mutisme, car j’ai ouvert la bouche. Je les ai honoré du timbre brave de ma voix pour réclamer du répit : un appel, une fenêtre sur l’extérieur, non pour contacter un avocat, mais pour entendre ma femme au téléphone. Nous ne pourrons qu’échanger quelques phrases, mais dans la séparation, une heure entière à bavarder avec elle n’aurait pas suffi. Ma frustration aurait été identique : nous sommes loin et nous ne savons plus dormir l’un sans l’autre. C’est confessé, acté, réciproque, même si j’aspire à ce que ce coup de fil l’aide à trouver le sommeil. Elle aura besoin d’être reposée pour affronter les épreuves qui nous attendent. Quant à moi, si le repos me fait défaut sans que je ne le redoute, c’est parce que je n’ai besoin que d’elle, de la certitude de son amour consacré et immuable, de l’illusion de sa présence, grâce à mes souvenirs. Raelyn, je peux l’invoquer juste en fermant les paupières et, quoique ça ne soit pas assez - il arrive qu’elle me manque alors qu’elle gravite autour de moi - c’est déjà mieux que le néant. Le vide est effrayant. Un monde sans elle est invivable. Un mot de sa part et, déjà, je respire de nouveau. Je me recharge en énergie positive : quelqu’un m’attend quelque part, quelqu’un de sincère et d’authentique que m’aime autant que l’inverse. En outre, une enfant mérite que je me batte pour sa sécurité et pour son équilibre. A son âge, avoir des parents aimants heureux ensemble relève de l’essentiel. Dès lors, je reprends des couleurs et foi en notre avenir.
D’apparence, notre discussion s’apparente à un échange de politesse. En réalité, elle est truffée de code. Derrière mon “comment tu vas” se dissimule un “où es-tu ?”, interrogation qu’elle me pose franchement. « Salle d’interrogatoire, depuis des heures. Et je ne sais toujours pas grand chose à part la disparition de Lou Aberline.» Tapi dans l’ombre de cette assertion est rencoigné un aveu : le dossier semble vide où le couperet des preuves serait déjà tombé. Les autorités auraient exercé sur moi la pression d’un étau afin d’obtenir des réponses à leur question : mobile, modus operandi, etc. J’en ai déduit qu’il me garde dans l’espoir que je corrobore leur présomption afin de combler la vacuité de leur dossier. «Et, a priori, d’être mêlé au décès de Sofia visiblement. Donc, non, pas d’avocat. Ce n’est pas nécessaire.» L’allusion à la défunte n’est pas le fruit du hasard, elle dit : “Envoie-le vite, ce conseil. Je ne tiendrai pas longtemps avant de péter les plombs devant des clichés toujours douloureux”. Ce n’est pas vain. Je suis convaincu que ma complice saisira l’étendue de mes difficultés à ne pas bondir de ma chaise au risque de compromettre ma liberté pour un chef d’accusation aussi bête que coups et blessures sur un agent de police. Menotté ou non, enseveli par l’avalanche de ma rage, je ne suis pas à l’abri d’amocher du pied celui qui s’approcherait de trop près. «Ne reste pas toute seule, ce soir. Je n’aime pas quand tu l’es.» Cette fois, il est question de Callum puisque je suis loin d’imaginer le sort qu’elle lui a réservé plus tôt. « Et, j’ai les boules de ne pas être près de toi.» Boule, bowling. N’aurais-je pas eu peur que le sous-entendu soit trop transparent que j’aurais enfoncé le clou d’un “je n’aime pas qu’il me prenne pour une quille”. Trop point n’en faut cependant. Inutile de prendre des risques. La perspicacité de Raelyn est de notoriété amoureuse et, somme toute, elle intègrera rapidement que, ce que je cherche à savoir, c’est si son homme de main à brûler le corps de Lou avant de le balancer les restes, non identifiables, à la flotte comme le cadavre d’un poisson. Ce dont j’ai besoin, dans les jours à venir, c’est d’avoir la certitude qu’il ne s’est pas contenté de l’enterrer, au petit bonheur la chance, trop près de Brisbane et de ses environs.
| Sujet: (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND Jeu 27 Juil 2023 - 3:29 | DARK WAS THE NIGHT, COLD WAS THE GROUND Adossé à la solide porte de notre bureau, je suis assailli par les remords et les souvenirs. Par la faute du premier, j’ouvre mon poing et découvre la clé sagement posée sur ma paume. Je l’observe avec gravité et je me demande s’il convient d’écouter mon coeur supplicié et de m’en revenir de là où je viens, pour m’expliquer, pour m’excuser, pour enlacer ma dulcinée. Serait-ce judicieux ? En partie, probablement. La dernière femme que j’ai écroué, c’était Sarah après qu’elle ait sciemment manqué de respect à Raelyn. N’est-ce pas la preuve qu’il s’agit du traitement réservé aux nuisibles ? La comparaison est pour moi douloureuse, sauf que ma légitimé à écouter ma peine et ma honte se réduit à peau de chagrin. J’ai choisi, donc j’assume. C’est la dure loi du sacrifice. A mon sens, il est indiscutable et, quoique je déteste blesser celle que j’adule, bien que, d’aussi que je m’en rappelle, j’étais souvent représenté cause et objet de son chagrin, je n’opère aucune marche arrière. J’exprime mon désarroi, mais je ne lui justifie pas mon geste. Je ne lui rapporte pas ce que les caméras m’ont appris sur l’épreuve morale et physique qui m’attend. Je n’évoque ni la police ni mon arrestation à venir puisque j’aspire à lui éviter ce spectacle désolant. L’hypothèse suggérant qu’elle surveillera, depuis mon ordinateur, les écrans de surveillance braquée sur l’entrée du casino ne me traverse l’esprit. Il est plongé dans un brouillard plus dense qu’une purée de pois et, pourtant, je ne recule pas. Je ne marche pas, je cours vers la sortie de peur d’être soufflé par le vent violent de la peur, celle d’évoluer pour les prochains jours - sans doute des semaines - dans un univers hostile sur lequel méfiance et solitude règnent en maître m’effraie moins que l’absence de ma famille au quotidien. C’est ce manque d’elles - Rae et Micah - qui me tétanise et, malgré tout, je balaie l’effroi en me concentrant sur le bruit de mes propres pas sur le parquet. Je m’efforce d’oublier les cris de ma complice. Annonciateurs de larmes, ils m’ont remué les tripes, ils m’ont bouleversés au point de ressusciter le vieux réflexe qu’est la froide indifférence. A l’inverse, j’hésiterais à tendre mes poignets à ces flics prêts à me cueillir sur le trottoir gris de Fortitude Valley. Je m’opposerais par les poings à la violence de cette arrestation alors que je me sers aux autorités sur un plateau d’argent. Etait-elle bien utile, cette clé de bras ? Etait-ce à propos de m’écraser la joue sur la carrosserie pour procéder à une fouille au corps ? Aurais-je décidé d’en découdre à l’instar d’un gangster trop fier pour se rendre que je me serais calfeutré dans l’un des coffres-forts du bâtiment. Mes instructions pour ma complice ne l’auraient pas giflées - je ne suis pas dupe, elle détestera la nature et le ton de mes notes - elles l’auraient conviées aux mensonges quant à mon emploi du temps. Amer, j’encaisse cette humiliation avec le panache des hommes fiers. J’accuse le coup du clou de ce spectacle gratuit en ne remuant pas la tête tandis qu’un enfoiré de lieutenant - ou inspecteur - appuie sur mon crâne pour que j’entre à l’arrière de leur voiture banalisée. Je ne bronche qu’à l’instant précis où le moteur vrombit. J’appuie mon front sur la vitre et je suis du regard la prison de mon âme-soeur. Je prie pour qu’elle ne m’en veuille pas trop. Je souhaite qu’une fois libérée, elle engage les engrenages de la mécanique des coudes.
Dans une salle d’interrogatoire, les poignets meurtris par le métal froid des menottes, le temps me paraît long. J’ai faim, j’ai soif, j’ai cruellement besoin d’une cigarette et une réalité me frappe : je suis à la merci de la bienveillance éventuelle de l’être humain galvanisé par ce qu’il décrira comme une pêche miraculeuse. Lui-seul m’étanchera et je me surprends à l’espérer tant ma gorge me brûle. Est-ce le signe que je patiente en silence et sans agitation depuis des lustres ? L’horloge est dans mon dos : je n’ai pour repère que le compte des tiquetés de la trotteuse. Si je n’ai pas perdu le fil, quatre heures se sont écoulées. Quatre fois soixante minutes vouées à me déstabiliser et, c’est triste à admettre, ça fonctionne. Sans cet apaisant silence, je serai assommé par l’atmosphère pesante de l’incertitude. Me dira-t-on, prochainement, ce qui m’a valu d’être traité comme un dangereux criminel ? Va-t-on me présenter des photos du cadavre de Lou ? Leur dossier est-il au contraire d’une telle vacuité que leur seule stratégie est d’obtenir des aveux ? Aucune hypothèse n’est bonne à jeter et, stratège, je me prépare à toute éventualité. J’ourdis des plans pour me tirer de ce guêpier et ainsi retrouver mon foyer le plus rapidement, mais il n’en est qu’un que je dessine aux millimètres : celui où le dessein des enquêteurs est de m’utiliser pour que j’incrimine Raelyn. Je le croque avec la précision d’un architecte, me préparation à l’éventualité d’être confronté aux photos de la mort de Sofia, à des tentatives de manipulation pour que j’ôte mes œillères, à des mensonges pour m’obliger à passer à table. Je ne me suis pas trompé et, si narguer ne me vaudra rien, mon rictus est irrépressible. Collé à mes traits, il est tout ce qu’ils obtiennent de moi hormis mon mutisme. J’ai appris à me taire à bon école et, si j’ouvre la bouche, c’est pour réclamer le sacro-saint coup de fil autorisé par la loi. Rae a quitté sa cellule, à présent. Callum lui aura certainement rapporté tous les détails de la situation. Nul doute qu’elle doit osciller entre la colère et l’inquiétude. Par chance, je n’ai pas eu à insister pour faire valoir mes droits de citoyens australiens et j’en déduis qu’ils craignent les vices de procédure. Ce n’est pas bon signe : ils sont mus par l’obsession de détruire mon équilibre familial par la porte ou par la fenêtre, mais qu’à cela ne tienne, je profite une seconde du soulagement de ne plus être mordu par le métal d’une menotte, compose le numéro de téléphone du casino - hors de question d’appeler sur le portable de Raelyn - et exige de m’entretenir avec ma conjointe. «Je n’ai le droit qu’à quelques minutes.» En compagnie d’un chaperon, ce qu’elle supposera aisément. «Je ne rentrerai pas ce soir.» ai-je confirmé de manière aussi vaine que la pression exercée par la flicaille. «Tout va bien. Je vais bien et…» Et je mens… je vis mal que l’on me secoue les clichés des derniers instants de mon aînée. « Je ne comprends pas ce que je fous là. » Nouvelle fadaise à destination des inspecteurs. «Et… dis-moi juste comment tu vas….» Si tu as toujours confiance en moi, si tu as intégré seul qu’il n’existait pas de dilemme pour moi. Ma famille relève de mes priorités, les protéger est mon obsession. Je finirais sur un bûcher pour ne pas briser l’harmonie et la complicité entre une mère et sa fille. Je finirais en prison…
| Sujet: (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND Mer 19 Juil 2023 - 22:02 | DARK WAS THE NIGHT, COLD WAS THE GROUND De bonne humeur. Je l’étais lorsque nous sommes arrivés au casino. Je l’étais depuis des semaines : aucune ombre n’assombrissait le tableau d’exposition de notre vie. Ma famille est le chef d’oeuvre de mon existence. Le casino, l’argent ou le Club, ils m’apportent du confort et de la satisfaction, ils ne remplissent pas mon coeur de fierté. N’importe qui peut les arracher, je me relèverai. Je construirai un autre empire à force de ténacité et de stratagème fumeux. En revanche, ne pas rentrer chez moice soir, ne pas embrasser et câliner Micah avant de retrouver sa mère au salon ou sous la pergola, m’enfermer quelques jours - ou plus -, me privant de leur présence rassurante, c’est me tuer à petits feux. Alors, oui, j’ai craqué l’alumette du plaisir puisque j’en ai eu l’opportunité dès que j’ai passé la porte du bureau. Oui, j’ai joui d’un avantage sur ma complice : conscient de l’avenir j’ai peu profité de chacun de ses instants volés d’intimité. C’est vrai, je n’ai pas uniquement agi pour les meilleurs des raisons. Mais, je me fiche, tout du moins en partie. Je regrette mes non-dits, mais du reste, mon comportement n’est ni choquant ni rabaissant. Ce qui dénote dans ce dernier, c’est mon laconisme, mon manque de réactivité à plaisanter et à jouer. C’est le regard épris et amoureux qui glisse tout le long de sa silhouette, qui croque ses traits pour mieux les mémoriser si, d’aventures, j’étais retenu en prison jusqu’à mon dernier souffle. Ne sachant pas ce qui m’attend, je profite d’être instruit sur mon arrestation prochaine - elle surviendra à très court terme - pour me gaver de ma dulcinée sans l’avertir ni de la situation ni de mes intentions. Nul doute que j’entendrai parler du pays. Sur l’heure, je n’ai pas l’esprit assez clair pour y penser. Mes urgences étaient mon épouse et, puisque je ne suis jamais rassasié d’elle, je me fais violence pour la quitter des yeux. Je me dirige vers le bureau, tire le post-it entamé dans la salle de surveillance et le complète d’indications supplémentaires. Globalement, il propose - j’ai signé d’un “si tu veux” et d’un “je sais : tu sais ce que tu as à faire” - d’ouvrir la cage à son moineau, de découvrir ce que contient le dossier, d’être honnête avec notre avocate - amie de longue date qui m’a déjà tiré de quelques mauvais pas - de vider le compte commun avant qu’il n’y ait saisie, de nettoyer durablement mon téléphone si nécessaire - il trône désormais sur le meuble derrière lequel je me tiens debout -, de ne pas brouiller les pistes en se dénonçant à la police, ce serait un aveu de culpabilité et, le plus urgent, de me faire passer en sous-marin un téléphone portable. J’y tiens et je souligne l’information deux fois avant de redéposer ma plume. Je pense avoir pensé à tout. Au contraire, Rae, veillant toujours sur mes intérêts, saura combler les trous. Rae qui s’assure d’être de nouveau présentable au regard des quidams ou de nos employés. Rae qui comprend trop tard quel est “l’occasion” qui m’a poussé à me conduire comme un animal. «A cause du temps…» lui ai-je répliqué à propos de Micah, concluant mon stratagème par cette porte que je referme. Tourner la clé dans la serrure est un crève-coeur. Entendre ma complice m’appeler, protester, s’énerver à faire trembler les gonds de la porte sous mon temps me retourne l’estomac. Mille souvenirs me traversent l’esprit tandis que je me demande si, comme moi, elle perçoit le bruit de ma respiration trop forte, preuve de mon émotion. «Je ne peux pas.» ai-je répondu à ses ordres le ton moins ferme que le sien. «Mais, tout se passera bien. Occupe-toi de mon téléphone. C’est important, d’accord.» Le mieux n’aurait-il pas été d’expliquer que j’ai obtenu trois doubles et que je suis bon pour un séjour en prison ? Assurément. Je ne m’y risque pas parce que j’ai besoin d’être factuel. A l’inverse, je l’ouvrirais cette putain de porte. Je me ferais machine arrière à la faveur de tous les périls qu’ils comportent. Or, je refuse de voir ma famille volé en éclats sous prétexte que j’aurais manqué de cran pour sauver la mère de mon enfant et, par conséquent, de priver cette dernière du pilier le plus capital de son histoire. «Je t’appelle tout à l’heure. Dès que je peux.» Je clos débat, non pas que je sois à court de mots, mais parce que Callum est apparu au fond du couloir. A priori, les flics ont enfin décidé de l’heure à laquelle ils me transformeront en suspect dans cette affaire de disparition - au mieux - ou de meurtre - si le corps de Lou a été retrouvé. Ainsi me suis-je décollé de mon mur de soutèment et, à grandes enjambées, ne supportant pas l’hypothèse où je serais cueilli devant mes clients en plein milieu du casino, là où à travers une vitre immense, Raelyn assisterait à la scène dans sa globalité, je n’ai pas salué Callum. J’ai déposé la clé sur son torse et j’ai descendu les escaliers quatre à quatre pour marcher à la rencontre des civils dissimulant un badge dans leur poche. «Amos Taylor… bla bla bla.», ai-je entendu, les poignets déjà tendus. Il est des combats qui ne doivent pas être menés si la certitude qu’il nous mènera à notre perte est plus efficiente que l’idée que, tôt ou tard, la roue tournera.
| Sujet: (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND Mar 18 Juil 2023 - 17:50 | DARK WAS THE NIGHT, COLD WAS THE GROUND J’ai quitté la salle des écrans de surveillance rationnel, certes, mais déconnecté d’une réalité évidence : je m’apprête à poser un choix qui concerne mon couple sans concerter l’autre pendant de ce dernier. J’ai promis, pourtant. J’ai juré qu’on ne m’y reprendrais plus et je ne l’ai pas tout à fait oublié. Mon serment est juste supplanté par mes obsessions : protéger mon épouse d’une expérience qui la changerait, préserver l’équilibre de notre en m’assurant qu’elle ne soit pas, de nouveaux, privée de sa mère, assumer les conséquences de mes malheureuses décisions et, quoique j’en sois peu fier, traiter l’urgence du désir innommable de créer, pour Rae et moi, le souvenir indélébile d’une “dernière “fois puisque, si détention provisoire il doit y avoir, j’ignore qu’elle en sera la durée. Bien sûr, j’aurais préféré que l’instant soit empreint de douceur et de langueur. Au moins lui aurais-je arraché, par la voie des songes, un sourire ému et nostalgique. Au lieu de ça, j’envahis le bureau avec une bille en tête, je prends soin de fermer la porte à clé derrière moi, de la laisser tomber au fond de ma poche et de m’emparer des lèvres de ma complice avec sommation, c’est vrai, mais sans concéder la moindre place à ses occupations. J’opère avec la délicatesse d’un homme de Cro-Magnon et me contente, en guise de consentement, de la réponse de sa peau frémissante sous mes doigts. Pour sûr, je bénis le ciel que mon épouse ne soit pas farouche. Au contraire, j’aurais terminé sur le banc de touche, nerveux à souhait puisque interdit de confesser la certitude - la mienne - qu’elle aurait regretté d’avoir contredit sa nature. Je ne peux pas révéler ce qui se trame dans le casino et dans mon esprit assommé par la culpabilité. Nous nous disputerions pour un résultat somme toute identique étant donné que je demeurerai sourd face à ses protestations. ça n’en vaut la peine. Je ne veux pas la “quitter” contre mon gré en mauvais terme. Bientôt, j’aurai besoin de croire - encore et toujours - en la solidité de notre mariage. Dès lors, conscient de n’avoir rien à tirer d’une querelle, je tais mes intentions. Qu’arriverait-il si elle assistait à une arrestation que je provoquerai en me présentant comme coupable idéal à la flicaille ? N’écoutant que son courage et ses sentiments, avouerait-elle son crime pour me préserver ? Elle en est capable, bien trop pour son propre bien, si bien que l’enfermer dans l’antre de nos secrets professionnels et dans ce terrain sécurisé pour notre intimité devient la seule solution pour qu’elle n’agisse pas de façon inconsidérée à cause de la noblesse de notre union. Je la prive donc du loisir d’agir. Bientôt, je dévalerai les escaliers, confierai l’objet de sa libération prochaine à Callum et lui distribuerai des instructions avant d’avancer d’un pas alerte vers mon destin.
Au plus je réfléchis aux enjeux, au plus je suis agité. Heureusement, mélangée aux ingrédients du plaisir, ma nervosité se dérobe à merveille. Mon coeur battant tambour dans ma poitrine chante à la faveur de la peur et de cet amour qui, je n’en doute pas, m’aidera à tenir le coup alors qu’on me gardera de force à distance des indispensables à mon existence. Je suis moins effrayé par l’idée d’être en cage que d’être privé de mon épouse et de notre enfant. Dès lors, mes méfaits en partie accompli, je prends le temps de serrer ma dulcinée contre moi, d’embrasser son cou et son front sur lequel, à terme, je pose le mien. Je m’accorde le loisir de lui chuchoter un “je t’aime” autrement plus grave que ceux scandés pendant un ébat renversant. J’arrête le temps quelques secondes et, si mon souffle est saccadé, l’unique responsable n’est pas les délices de ce “café court”. Plus tôt, j’ai répondu à sa comparaison par un : « Serré à l’italienne.». A présent que sonne l’heure des séparations de corps et de faits, je déteste mon imprudence occasionnelle d’il y a quelques mois. Sans elle, nous n’aurions pas à affronter cette nouvelle épreuve. Or, je ne possède pas de machine à remonter le temps. Aussi ai-je concentré mon énergie pour feindre au mieux la normalité. Je m’inflige la douleur de maintenir son regard brillant du mien tandis qu’elle se rhabille. « On n’a rien à fêter si c’est la question. » ai-je rétorqué en bouclant ma ceinture. Obsédé par le tiqueté de l’horloge, je glisse derrière mon bureau, tire de sa planque de tissu mon post-it, un stylo de mon pot à crayon et griffonne quelques indications à l’attention de ma dulcinée. Je m’empresse : j’ai besoin d’un dernier baiser. Je me dépêche parce qu’elle m’offre l’occasion rêvée pour enclencher mon stratagème. Pourtant, je ne le lui vole pas mon dû. Je déguste avec sagesse la saveur de sa bouche. Je la détaille ensuite comme si je la découvrais pour la toute première fois et, sentant le vent tourné en ma défaveur - si je m’attarde, elle remarquera le caractère urgent de mon comportement -, je chemine à grandes enjambées vers la porte derrière laquelle je m’infiltre. «Tu pourras dire à Micah que je l’aime très fort, elle aussi ?» ai-je jeté depuis le seuil, déjà à l’extérieur de notre bureau. «Je ne veux pas qu’elle l’oublie.» Qu’elle m’oublie… tout comme je redoute de manquer l’étendue de ses progrès fulgurants en matière de vocabulaire et de prononciation. Elle dit maman, désormais. Elle se débrouille pour nous rapporter ses besoins. Le bis repetita de mon existence est effrayant. Tant pis. Je ne reculerai pas. « Je suis désolé, Rae.» Foncièrement… parce que déjà je tourne la clé dans la serrure, en proie à cette déception d’emporter comme dernière grimace sur les traits de ma dulcinée celui évident de la stupéfaction : des yeux ronds, des gestes suspendus et ses talons claquants sur le parquet tellement vite que j’ai reconnu à sa démarche qu’elle bouillonne de colère d’être réduite au silence et à l’enfermement.
| Sujet: (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND Lun 17 Juil 2023 - 18:02 | Sujet ouvert dans la sous-catégorie "l'octopus" DARK WAS THE NIGHT, COLD WAS THE GROUND Et le temps s’égraine à vitesse respectable. Ele n’est ni trop lente ni trop rapide. Alors, je savoure. Je savoure mon bien-être retrouvé avec l’insolence d’un pape. Je ne me soucie plus des instincts tantôt espiègle tantôt mauvais du destin. J’oublie qu’il est un diable à ne surtout pas tirer par la queue, un susceptible à caresser dans le sens du poil. Je néglige ce qui pend au nez de tous les couples trop heureux : la résurgence des emmerdes. A quoi rimerait la vie si d’aucuns n’en bouffaient jamais au petit-déjeuner ? Je sais qu’en outre, j’ai laissé traîner une casserole derrière moi, que mes chance d’être exempt d’une brûlure suite à un retour de flamme sont minces. Pourtant, je ne la feins pas ma sérénité. La fatalité demeure à des kilomètres de mes préoccupations, peut-être par prétention, parce que j’estime que j’ai eu mon lot de drame, de soucis et que je mérite de profiter d’une paix royale. Quelles foutaises. Nous ne sommes pas égaux devant la chance. Elle choisit ses privilégiés selon des critères arbitraires. Elle se contre que la poisse m’ait trouvé trop à son goût pendant longtemps. Aujourd’hui, j’entrevois à travers les écrans de sécurité du casino que je n’aurais jamais dû lâcher prise comme si le bonheur était un bien acquis pour ceux qui s’aiment ou pour les parents qui s’émerveillent à chaque nouveau mot prononcé par leur bébé. C’est d’une bêtise ineffable, indigne de mmes abimtions et de ma prudence. Baisser le bouclier en plein combat - Rae et moi serons toujours en guerre contre la bien-pensance, faute à notre train de vie et nos boulot - m’aura valu une immense claque derrière la tête tandis que Callum attirait mon attention sur les flics en civil - du moins le présumait-il - qui rôdent tel des chacals autour du casino. «Combien de jours ? » lui ai-je demandé en fixant les images. Je m’essaie à visualiser le déroulé de leur stratégie. «Deux jours. Ils sont là pour elle ?» La supposition étant risquée, il a hésité. Moi, je ne me suis pas braqué. J’ai pivoté la tête dans sa direction et je l’ai dodelinée par la négative. «Au mieux, j’en ai pour vingt quatre heures. Voire beaucoup moins.» Tout indique que les autorités prévoient de m’interpeler dès ce soir. Trois jours à camper devant le casino, c’est suffisant pour brosser le portrait de mes habitudes. Savent-ils où se situent le loft ? M’ont-ils suivi jusque là ? Sur un bout de papier, je note d’en discuter avec mon épouse, qu’elle invite son moineau de se rapprocher du flic en col blanc qu’elle a alpagué dans ses filets. Je n’ai pas envie de déménager. Raelyn non plus. Somme toute, je suis convaincu que nous nous sacrifions si la situation l’imposait. Nous quitterions ces murs témoins des progrès de Micah et j’y récolterai une immense dose de culpabilité. «C’est pour moi.» J’ai troqué le masque de l’hébétude contre celui de la gravité. Je dois agir, si bien que je délaisse mon frère d’armes en déposant sur son épaule une main à la fois rassurante et lourde de recommandations. “veille sur elles”, mon regard semble ordonner. Effectivement, je ne plaisante pas. Je n'ai plus que quelques heures devant moi pour prévoir les conséquences de l’inévitable, organiser, informer, m’assurer des jours moins pénibles parce que j’aurais rempli mon devoir de père de familles, parce que j’aurai oeuvré à la réparation de l’erreur qui m’a tiré par les pieds à l’intérieur de la fosse à purin. Je suis plongé dans la fange jusqu’au coup et, quatre à quatre, je grimpe l’escalier du casino, celui qui mène aux bureaux, qui me sépare de mon épouse.
A peine ai-je poussé la porte que j’ai regretté de ne pas avoir proposé que Micah nous accompagne. Qu’à cela ne tienne, il convient surtout de me gorger de l’affection de Raelyn, de me gaver de sexe et de douceur avant l’abstinence des prévenus gardés en détention pour des affaires aussi mystérieuses qu’une disparition. Je ne suis pas con : c’est ce dont il est question. L’abstinence… vais-je replonger dans les travers de l’alcoolisme si je suis écroué trop longtemps sans mon garde-fou à mes côtés ? Suis-je inquiet à tort ? Serais-je relâché au terme d’un interrogatoire de “routine” ? J’en doute. Il n’y aurait pas une escouade dépassant l’équipe de deux à l’extérieur si la police n’avait pas l’intention de me garder au frais pour au minimum le délai légal. «Viens.» ai-je lancé à Raelyn d’une voix mielleuse. «J’ai envie de te serrer dans mes bras.» Trop romantique pour être honnête, ai-je pensé en cheminant dans sa direction. J’ai entouré ses joues des paumes de ma main et je l’ai embrassée à bouche-que-veux-tu, suggérant sans les mots que je la rêverais bien nue entre mes bras. Malheureusement, le temps nous manquant, mes mains déjà baladeuses envahissent sa bulle intime. Elles glissent jusqu’au bouton de son pantalon. Je le fais sauter alors que mes lèvres embrassent, suçotent et chuchotent un : « Pas de questions maintenant. Après. Promis. Là, j’ai juste très envie de toi.» J’ai également très peur et, comme de coutume, je cherche à soigner mes émotions violentes par un substitut. D’antant, c’était l’alcool, aujourd’hui, ce sont les formes de mon épouse. Pas tout le temps. Juste à certaines occasions et, celles-ci, ne relèvent pas uniquement du résultat de mon effroi. Non ! Elle cache quelque chose d’aussi noble qu’égoïste. Noble parce que j’ignore si j’arriverai à me passer de ses bras autour de ma taille pendant la nuit, de son souffle dans mon cou quand elle s’endort, d’elle, tout simplement, sans plonger dans la folie. Egoïste parce que j’ai deviné mon sort, mais que je ne pipe mot. Égoïste parce que je puise en elle la force qui me sera utile à tenir bon une fois enfermé dans un cellule qui ne flairera pas mon foyer, qui sera dénanti des présences bienfaisantes de mon épouse et de notre petite Micah.
| Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell | Raelyn Blackwell
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| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell Ven 29 Avr 2022 - 19:00 | | Sujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato | Auden Williams
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| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato Sam 20 Fév 2021 - 6:00 | Répertoire des sujets (2/2)décembre 2020 213. repas famille #2 ≈ ginny (#92), damon (#1), savannah (#5), anastasia (#5), cade (#3), saül (#14), elise (#5), giovanni (#1) 221. so i showed up at your party ≈ ezra #6 222. man on the moon ≈ chloe #2 224. kids falling in love ≈ ginny #98 226. another shade of us ≈ ginny #100 228. those days should last ≈ bennett #2 232. we always walked a very thin line ≈ damon #3 233. it's all about being good neighbors ≈ thomas #2
novembre 2020 212. i've read between the lines ≈ damon #2 214. a storm is threatening ≈ ginny #93 216. people should fall in love with their eyes closed ≈ chloe cohen 217. for what it's worth ≈ anastasia #6 218. the things we left unsaid ≈ helena #5 219. raging ≈ giovanni #2 220. ohana means family ≈ caterina medici
octobre 2020 203. l'heure du diable ≈ river shears 207. and there is yours, and there is mine ≈ ginny #88 210. the hurricanes & the earthquakes ≈ ginny #90
septembre 2020 197. these strangers ≈ matt (#7) & bailey (#13) 198. quand le chat n'est pas là ≈ dalina #2 199. l'enfer du décor ≈ dimitri horowitz 200. but with the beast inside, there's nowhere we can hide ≈ rudy gutiérrez 201. and the wind began to howl ≈ marius #3
août 2020 146. i've heard there was a secret chord ≈ ariane #8 148. misguided old mule ≈ simon #2 150. cosmic bites ≈ ginny (#70) & sage calhoun 151. you shake my nerves and you rattle my brain ≈ dalina mora 153. felt the healing in her fingertips ≈ matt #6 154. better than a spa session ≈ anastasia (#2) & ginny (#71) 155. no time to wallow in the mire ≈ théa gilbert 156. where's the truth in the written word if no one reads it ≈ brianna watkins 160. calling home ≈ margot dubois 161. there were voices down the corridor ≈ ellie epstein 162. hold back the river ≈ ginny (#73) & bailey (#8) 164. shortline ≈ ginny #74 174. kindly unspoken ≈ bailey #11 175. grosse frayeur ≈ jax collins 176. pourquoi je fais ça déjà ≈ ludmila rappaz 177. oops i did it again ≈ noa jacobs #2 178. acting like grown-ups ≈ elise #4 183. lost in translation ≈ ginny #80 184. all i see ≈ ginny (#81), bailey (#12) & jill (#11) 185. nightrain ≈ dylane #7 188. give and take ≈ anastasia #3 & saül #13 189. timey wimey stuff ≈ noa #3 193. an ocean of violets in bloom ≈ violet burton 195. i've a heart of gold in the smallest size ≈ novella bettinelli 196. lo sai che ci sono anch'io ≈ anastasia #4
juillet 2020 136. a miserable affair ≈ clyde wakefield 139. oh the vision i had could not compare ≈ ginny #64 141. panem et circenses ≈ ginny (#67), elise (#3), saül (#9), cosimo (#2), savannah (#5), cade (#2) & ana (#1)
juin 2020 134. family portrait ≈ jack (#2) & saül (#8)
mai 2020 96. the sweet escape ≈ jordan fisher 97. dancing on broken glass ≈ willow myers 98. when icarus fell ≈ noah d'aremberg 99. just like a moth drawn to a flame ≈ loris baumann 105. together we're alone ≈ heïana (#1) & ginny (#47) 106. don't bleed on my floor ≈ ezra #3 107. le parrainage vert [event] ≈ ginny #48 108. exposition wrighlin ≈ grace (#2), lola (#6) & ginny (#49) 109. smoke on the water ≈ may glitters #3 110. in the jungle you must wait ≈ ginny #50 111. 'til the dice read five or eight ≈ saül #6 112. drapeau blanc ≈ ginny (#51) & lola (#7) 113. i can poison the skies ≈ leo barton 116. silhouettes dancing till the curtains drop ≈ harley cole 118. an outspoken soliloquy of dreams ≈ ginny #53 120. if you need me i'll be in space ≈ mia mckullan 121. as you walk to the toll of the bell ≈ simon adams 122. poi sei arrivato tu e tutto si è fermato ≈ ginny #55 123. hand over hand ≈ saül (#7) & ariane (#7) 124. it wasn't me ≈ itziar #2 127. i'm not breaking down i'm breaking out ≈ ginny #58 128. we're running with blood on our knees ≈ ginny #59 129. reason to paint ≈ cosimo williams #1 130. le parrainage vert ≈ ginny (#60), helena (#2) & heïana (#2) 131. like chess moves, you the queen, i'm protectin' you ≈ helena #3
avril 2020 84. oh hi mark ≈ matt mcgrath #5 85. les jeux ≈ lola (#5), jill (#10), grace (#1) & ginny (#39) 86. like a living stone ≈ ginny mcgrath #41 87. damnatio memoriae ≈ ginny mcgrath #42 89. get it over ≈ halsey blackwell 91. blackbird singing in the dead of night ≈ ginny mcgrath #44 92. bitter are the wars between brothers ≈ saül williams #3 93. à trois mesures ≈ ginny (#45) & sebastian
mars 2020 62. hearts that break the night ≈ ginny (#19) & jill (#6) 64. time like this ≈ ginny mcgrath #21 65. rivers running ≈ ginny (#22) & yelahiah 66. joyeux anniversaire ginny ≈ ginny (#24), amis & famille mcgrath 67. fix things up ≈ ginny (#25), jill (#7) & bailey (#3) 68. oh lying in secret to myself ≈ léo (#9), ginny (#36) & yelahiah (#2) 70. i'll meet you in the underground ≈ ginny mcgrath #27 72. all the colors ≈ ginny (#28), jill (#8), lola (#4) 73. two worlds ≈ ginny (#30), jill (#9), bailey (#4) 74. see how deep the bullet lies ≈ ginny mcgrath #31 75. the hand that calls you forward ≈ ginny mcgrath #32 77. i'm fallin' again ≈ ginny (#34) & bailey (#5) 78. the planet of nerver-ending dreams ≈ elise williams 79. we live through scars this time ≈ bailey fitzgerald #6 80. i've got a thousand butterflies ≈ ginny mcgrath #35 82. make the rules up on my own ≈ ginny (#38), matt (#4) & lily 83. the world's a little blurry ≈ ginny mcgrath #40
février 2020 56. whellcome ≈ matt (#3), jill (#5), ginny (#16) & lola (#2) 57. as long as ≈ ginny (#17) & lola (#3) 59. in nomine patris et filliii ≈ daniel williams (#1) 60. mariage avec robin-hope ≈ robin-hope (#3), ginny (#17) 61. it's a quiet and starry place ≈ ginny mcgrath #18
janvier 2020 45. sarcasm isn't an attitude ≈ clément (#1) & ginny (#23) 47. golden fingers ≈ sinead ells 48. brotherhood ≈ saül williams #1 51. you tell me ≈ léo ivywreath #8 142. somewhere between the ceiling and the wall ≈ ginny #68 158. what we wrote ≈ ginny #72 179. born to run ≈ ginny #76
décembre 2019 37. how much of you is real (...) ≈ ginny (#11) & léo (#7) 38. we'll get nostalgic for disaster ≈ rosalie lovegood #2 40. bending dreams ≈ léo ivywreath #6 42. and then there were none ≈ bailey (#2), jillian (#4) & ginny (#12) 43. blew in from the storm you lost your way ≈ ginny (#13) & isaac (#4) 44. christmapocalypse ≈ everyone 46. not on my watch, old man ≈ clément (#2) & allan (#3) 49. every night is like a daze ≈ ginny mcgrath #14 50. l'éléphant dans la pièce ≈ lola wright #1 58. and if i had to crawl ≈ savannah williams (#3)
novembre 2019 25. put on your war paint ≈ allan winchester #2 30. mariés au premier regard (casting) ≈ may glitters #1 31. and then it went all black ≈ jack (#1), isaac (#3), léo (#5) 32. on trees and birds and fire ≈ ginny (#8), isaac (#2) & robin-hope (#2) 35. breaking not so bad ≈ andy rivera #2 54. i went to hell last night ≈ jeremiah & ariane (#6)
octobre 2019 24. happy moment ≈ savannah williams #1 26. can't help thinkin' that i love it still ≈ léo ivywreath #3 29. young as the morning, old as the sea ≈ jillian mcgrath (#3), ariane parker (#5), bailey fitzgerald (#1), ginny mcgrath (#7), isaac jensen (#1), matt mcgrath (#1), allie oakheart (#1), levi mcgrath (#3) 34. got nothing left (...) ≈ ginny mcgrath #10 - novembre 2019. 157. no time for losers ≈ noa jacobs #1
septembre 2019 18. everytime the sun comes up ≈ jillian (#2), ariane (#3) & levi (#2) 19. maybe i just want to bother you ≈ archibald ford 20. la plus belle femme de brisbane ≈ allan winchester 21. are you drinking tonight ≈ asher (#1), kane (#1) & ariane (#4)
août 2019 17. le passé (...) ≈ lukà (#2), jillian (#1), ariane (#2) & levi (#1)
juillet 2019 12. how cold the tear can feel (...) ≈ terrence oliver & ginny mcgrath (#5) 14. sans toi (...) ≈ thomas owens-beauregard 15. i flew up to your arms ≈ léo ivywreath #2 16. the artist ... or almost ≈ lukà petterson (#1) & ginny mcgrath (#4)
juin 2019 1. calls for an alarm ≈ ginny mcgrath #1 4. n'étudiez le beau qu'à genoux ≈ léo ivywreath #1 5. comme dirait JFK, faut pas se laisser abattre ≈ sid bauer 6. new beginning ≈ itziar cortes de aguilar #1 8. go to heaven for the climate and hell for the company ≈ harvey hartwell 9. pizza !! pizza ? pas pizza ≈ joseph keegan & raelyn blackwell (#3) 10. even when (...) ≈ ginny mcgrath (#2) & raelyn blackwell (#4) 11. papa-paparazzi ≈ andy rivera & itziar cortes de aguilar (#2)
décembre 2018 182. ho preso appunti per tutte le volte ≈ ginny #79 187. wasted acres ≈ ginny #83
2018 209. it's just a light ≈ ginny (#89), olivia (#1) & jacob (#2) 215. night in bloom ≈ ginny #94 223. forget the dream away ≈ ginny #97
mars 2018 3. darklands ≈ ariane parker #1
2017 33. i heard she was asking (...) ≈ ginny mcgrath #9
2016 7. rebels and mutineers running wild and running free ≈ raelyn blackwell #2 55. ukiyo ≈ ginny mcgrath #15 125. our lives get painted in scars ≈ ginny #56 190. keep me in a daydream ≈ jesse gibson #1 227. speed of dark ≈ ginny #101 & bennett 235. things were all good yesterday ≈ ginny #103 330. the mists had all solemnly risen now ≈ cristina weatherton
2015 22. we have nothing to lose (...) ≈ rosalie lovegood #1 173. non believer ≈ bailey #9 186. pretend the world has ended ≈ ginny #82
2013 117. les histoires d'amour finissent mal ≈ helena horowitz
2012 145. when the evening falls ≈ helena #4 240. far-close ≈ bennett #3
2010 28. i'm sure i'll find it ≈ ginny mcgrath #6 114. you shot and leavin' me raw ≈ alec strange 137. built on glass ≈ ginny #63 138. nothing nowhere ≈ ginny #65 143. between the lines ≈ ginny (#69), jill (#11) & pete 147. use your hands and my spare time ≈ bailey #7 173. stay awake with me ≈ bailey #10
2009 53. let hop burn in your eyes ≈ ezra beauregard #1 70. quiet and alone ≈ ginny (#26) & jillian (#8)
2008 41. it's darkest hour before dawn ≈ matt mcgrath #2 88. watching from afar ≈ ginny mcgrath #43 95. i've seen the world, done it all ≈ marius #2 115. locking up the sun ≈ ginny #52 119. they hear the beat but they don't know the words ≈ ginny #54 135. come down from the clouds ≈ ginny #62 140. i will try to fix you ≈ ginny #66 149. kiss and not tell ≈ ginny (#69), jill (#12) & liam (#2)
2007 71. ocean eyes ≈ ginny (#29) & saül (#4) 76. apri la porta e raccogli il mio cuore ≈ ginny mcgrath #33 100. needle and the thread ≈ ginny #46 165. paint it red ≈ ginny (#75) & raphael 181. ci saranno lividi di cui andare fiero ≈ ginny #78 211. flying to the moon ≈ ginny #91 225. my mind filled in the blanks ≈ ginny #99
2006 63. above these troubled waters ≈ ginny mcgrath #20 81. here comes the fall ≈ ginny mcgrath #37 126. don't stop me ≈ ginny (#57) & liam taylor 133. while you are young ≈ ginny #61
2005 2. draw me like one of your french girls ≈ raelyn blackwell #1 36. i'm not afraid of burning bridges ≈ marius warren #1 192. hope and expectations ≈ elizabeth warren
2003 104. marche ou rêve ≈ jacob copeland
2000 23. i don't give a damn about my bad reputation ≈ robin-hope berry 101. i let my guard down and then you pulled the rug ≈ elise #2
1999 271. young and innocent ≈ eliana ferragni #1
1998 52. i bet my life ≈ saül williams #2 103. high as a kite ≈ saül #5 144. take me to church ≈ saül #10 180. il cuore consumato ≈ ginny #77
1997 102. paradise syndrome ≈ bella williams
1989 163. freakin' out the interstate ≈ saül #12
autres dimensions 90. what comes after ≈ raelyn blackwell #4 - zombies 166. warzone ≈ dylane bradford #1 - zombies 167. die die you zombie bastard ≈ dylane bradford #2 - zombies 168. aboard the mission ≈ dylane bradford #3 - zombies 169. youngblood ≈ dylane bradford #4 - zombies 172. in that latticework ≈ jamie keynes - fantômes 191. zombieee ≈ dylane #8 - zombies 202. première plaie d'égypte ≈ ginny #84 - momie 204. seconde plaie d'égypte ≈ ginny #85 - momie 205. troisième plaie d'égypte ≈ ginny #86 - momie 206. cinquième plaie d'égypte ≈ ginny (#87), saül (#14) & ariane (#9) - momie 264. shadow specters ≈ james #2 - slasher 267. i don't like your little games ≈ damon #8
univers alternatifs 13. won't let you go ≈ ginny mcgrath #3 - juillet 2019. 27. i'd give up a hundred thousand loves (...) ≈ léo ivywreath #4 - 2023 94. hit me baby one more time ≈ ezra (#2) &co - 2009 152. heaven is a place on earth with you ≈ ezra #4 159. what we had ≈ saül #11 170. you're yesterday's child to me ≈ dylane #5 171. le léopard te va si bien ≈ dylane #6 192. stalkage ≈ dylane #9 194. la solitude fait des ravages ≈ noa #4 208. souviens toi que je t'aime ≈ ezra #5 292. scooby-doo bidou, where are you ? ≈ ezra #11 302. vivian #2 (bunyip) 334. olive (gothique) 335. siham (gothique) 336. james #14 (gothique) 337. ruben (slasher) 338. ruben #2 (slasher) | Sujet: ∆ trouver un toit (logements) | LE DESTIN
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| Rechercher dans: nouer des contacts Sujet: ∆ trouver un toit (logements) Dim 3 Juil 2016 - 13:31 | | | |
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