Le boulot, il aimait ça autant qu'il pouvait le détester. Avoir quitté New-York lui paraissait être une bonne idée, environ 80 % du temps, mais quand il était réveillé en pleine nuit, ou en plein milieu de petits jeux sexuels avec des copines s'était assez gênant. Surtout qu'il avait sur son portable une sonnerie spéciale pour le travail, un moyen officiel de savoir a qui il répondait sans ouvrir son téléphone. Mais surtout le moyen de prendre certains appels et d'éviter d'autres quand il n'a pas envie d'être dérangé. La en plus d'être pour le boulot, le coup de fil l'avait sorti d'un moment qu'il n'appréciait pas tellement, la chanson, encore moins les chansons de punk comme celles-ci. Il avait fait l'effort pour ne pas froisser la jeune femme qui lui avait l'air très sympathique. Elle n'avait rien des critères dont il avait l'habitude d'avoir dans ses fréquentations, mais qu'importe il passait pour le moment une soirée pas trop pourrie, pour ne pas dire une bonne soirée. « Merci c'est gentil. » lui dit-il pour la remercier d'avoir comprit. Loin de l'image qu'elle lui avait lancé au tout début. Elle n'était pas la même maintenant qu'elle se sentait en confiance.

Ce soir il ne se reconnaissait pas et personne ne l'aurait reconnu, Austin était en mode essai, il avait essayé un bar qu'il n'aurait jamais fréquenté en temps normal. Il parlait avec une jeune fille avec qui il n'aurait jamais parlé en temps normal, il venait d'écouter de la musique qu'il n'avait jamais entendue. C'était le soir des grandes premières et peut-être même des uniques fois. Il ne reviendrait certainement jamais dans ce bar, pour ce qui est de la jeune femme, il la reverrait peut-être, au hasard d'une rue de cette petite ville. « Quand j'étais petit j'écoutais très peu de musique, le bruit à la maison il n'y en avait pas beaucoup. Livres et tableaux, j'ai gardé les tableaux j'ai jeté tous les livres, je ne suis pas un grand littéraire. » Il n'était pas malheureux étant jeune bien au contraire, mais il n'y avait ni télévision, ni enceintes dans la maison. Il avait tous les jouets qu'il voulait, il avait même étant jeune des gens qui étaient payés pour faire ce qu'il voulait. Pour ce qui est du peu de musique qu'il a entendu, oui c'était de la musique classique ou des chansons avec des thèmes bien choisis, ou les gens parlent beaucoup plus qu'ils ne chantent ou ne crient. Car oui pour lui la musique qu'elle faisait c'était du bruit, beaucoup de bruit, on comprenait à peine les paroles, mais même sans entendre il les devinait. La mort, la fête, l'alcool, la drogue et surement le sexe. Oui encore des aprioris, mais il en était rempli.

« Une petite fille de trois ans , dans ça tête elle est Australienne, elle est arrivée ici elle n'avait que trois mois » c'est vrai que la petite commençait à avoir tout d'une petite australienne et ce n'était pas si mal. Il ne se serait pas vu seul en train d'éduquer une petite teigne de New-Yorkaise qui n'en fait qu'à ça tête, le soleil avait apaisé sa petite et c'était très bien comme ça, elle était mignonne, gentille, polie et totalement amoureuse de son père, pourvu que sa dure. Parler de famille lui non plus n'aimait pas ça, c'était donc un point en commun qu'il avait tous les deux, un des rares point commun qu'il avait. La famille avait une part importante dans sa vie, mais n'ayant ni frère, ni sœur ni cousins, il avait perdu petit à petit les membres de sa famille. Son grand-père et sa grand-mère paternels étaient morts, du coté de sa mère il ne les avait jamais connu. Son père avait perdu la vie, sa mère était en prison, il ne lui restait qu'un oncle et deux tantes. Il les appelait souvent, mais voilà sa nouvelle famille c'était Lou et il était très heureux de l'avoir.

« Allons pour un troisième verre alors ! » dit-il en appelant une nouvelle fois le serveur pour qu'il leur ramène une vodka chacun. Il n'était pas inquiet d'une parce qu'il ne finirait pas ivre et que quand il est ivre c'est plutôt lui qui profite des filles et non l'inverse. « Peur n'est pas le mot, mais on est jamais sous son meilleur jour avec l'alcool et il a l'habitude de nous faire faire n'importe quoi. » dit-il en souriant légèrement, ne pouvant s’empêcher de penser à Berkeley et des conneries toutes plus grandes les unes que les autres qu'il avait faite sous alcool.