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Message(#)joamie + white christmas EmptySam 10 Déc 2016, 13:02

white christmas
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

"Miss Prescott, vous aussi, vous allez mettre des paillettes pour décorer votre boule de Noël ?" demanda Naomi, une des fillettes qui logeaient à la fondation. Installée auprès de l'une de ces petites tables, la jeune femme s'était également lancée dans l'activité du jour, comme tous les autres adultes d'ailleurs. Elle en avait eu l'idée, de se procurer des sphères en plastique transparentes de grand diamètre que chacun pouvait décorer à sa guise pour être ensuite accroché au plafond du hall d'entrée par des fils de nylon. L'idée de mettre en valeur ces oeuvres décoratives avait motivée tout le monde. La seule restriction était le choix des couleurs : pour que ce soit en accord avec les décorations du bâtiment, on devait utiliser du rouge, du vert, ou du doré. Forcément, beaucoup voulait faire briller ces boules de Noël, ça les faisait rêver. "Bien sûr. Regarde comme ça brille. On va faire en sorte de mettre les lumières dessus une fois que ce sera accroché au plafond, ce sera joli, tu ne trouves pas ?" Une activité qui avait rempli une après-midi, et tout le monde semblait en prendre un certain plaisir. Depuis son arrivée, elle n'avait pas arrêté. Le décalage horaire avait beaucoup perturbé le sommeil de Daniel, surtout durant les premières quarante-huit heures après l'atterrissage. Ewan avait pu lui trouver une suite dans un bel hôtel où il y avait une pièce séparée qui avait été aménagée pour que ça soit une chambre pour Daniel. Ainsi, elle pouvait encore travailler tard le soir alors que lui dormait. Joanne ne s'était accordée que peu de jours de congés, rapidement submergée par toutes les tâches qu'elle devait faire. Entre les annonces à faire aux employés, pensionnaires, aux donateurs locaux, à la presse, et la venue des enquêteurs qui étaient venus inspecter la chambre, fouiller tout ce qui concernait Peter. Joanne avait rapidement mis en place une cellule psychologique, mais beaucoup d'enfants voulaient parler avec elle. Le premier avait été Charlie, et les autres avaient vite suivi son initiative. Joanne leur accordait ainsi beaucoup de temps pour discuter avec eux, répondre à leurs questions. Et bien entendu, bien que peu enthousiaste, elle appelait Jamie à la moindre nouveauté. Elle n'en revenait toujours pas qu'il l'ait ainsi embrassé sur le front, comme si ce n'était qu'un réflexe, une habitude qu'il n'avait pas perdu. Elle l'avait regardé avec stupeur, sans dire un mot de plus. Lui n'avait pas su où se mettre pendant de très longues secondes, comme s'il avait été pris de court par quelque chose. La petite Naomi avait jugé ingénieux de mettre des paillettes sur la directrice, une idée suivie par les autres enfants de la table. Elle en avait partout; dans les cheveux, sur les vêtements, le visage. Une bonne partie de fou rire avant qu'elle ne doive les quitter pour retourner à son bureau. Elle avait fait un crochet par la crèche, pour récupérer Daniel et l'emmener avec elle au bureau - où il y avait un petit coin aménagé pour lui, avec ses jouets à lui. La première journée à la crèche était difficile pour lui, il n'avait plus aucun repère. Joanne avait du rester quelques heures avec lui pour jouer, le rassurer. Il avait fini par y trouver son bonheur. Elle ne s'était accordée que peu de jours de congés, mais elle avait pris le temps de visiter Londres avec lui. En une journée d'hiver, elle était littéralement tombée sous le charme de la capitale. Il avait même neigé, le jour là. C'était la première fois que Daniel en voyait, et ça l'avait longuement laissé perplexe avant qu'il ne commence à en rire. Alors elle lui avait montré comment mettre la main à plat pour qu'un flocon s'y dépose au creux. Il avait alors les bras en l'air, dans l'espoir d'en attraper d'autres. Joanne avait beaucoup ri, ce jour-là. Un photographe qui arpentait les rues de Londres pour prendre des clichés des passants et des touristes avaient su saisir l'instant dans une photo que Joanne avait acheté. Avec les décorations en arrière-plan, les décorations, et ces deux visages souriants. Joanne adorait énormément ce cliché, elle l'avait mis dans un cadre, sur le bureau de la fondation. Elle n'osait pas s'accorder plus de jours de congés, craignant que l'on finisse par penser qu'elle ne faisait que profiter de Londres plutôt que de se pencher sur son travail. Les heures de sommeil commençaient à cruellement lui manquer, mais elle tenait étrangement le coup. Elle perdait surtout ses moyens lorsqu'elle était toute seule, et que la tension redescendait. Ewan lui avait suggéré de nombreuses fois de rentrer plus tôt, d'aller se reposer, mais rien n'y faisait. Elle voulait trop bien faire, quitte à ce que ce soit sur l'épuisement. "Miss Prescott, nous venons tout juste d'être informé que Lord Keynes va atterrir à Londres, je m'en vais l'accueillir." Le coeur de Joanne ne fit qu'un bond, alors qu'elle était assise sur son bureau, enfouie dans sa paperasse. "J'ignorais qu'il avait pu se libérer." "Moi de même, je viens à peine d'en être informé." dit Ewan d'un air navré, en réajustant son manteau et son écharpe. Joanne avait une certaine appréhension de revoir Jamie. Ces jours sans lui lui avaient fait du bien, bien qu'il était on ne peut plus étrange qu'elle ait eu un malaise d'être aussi loin de lui durant les premiers jours à Londres. Mais s'y être ainsi détachée lui avait permis de se concentrer uniquement sur la fondation et Daniel, c'était déjà bien suffisant pour occuper ses pensées. Joanne s'était débarrassée comme elle pouvait des paillettes, mais il y en avait encore quelques unes qui s'étaient bien fixées sur ses cheveux, sa peau, ou ses vêtements. Avec Daniel dans les bras, elle se dirigea vers le hall d'entrée, où certains employés commençaient déjà à accrocher les boules de Noël déjà terminées. Au centre, il y avait un immense sapin tout illuminé. "Bonjour." dit-elle avec un simple sourire lorsqu'il était là. Le petit était on ne peut plus ravi de voir son père après tout ce temps d'absence. Elle le lui confia afin qu'ils puissent se saluer en bonne et due forme. "On va s'occuper de tes bagages, ils vont être directement déposés dans ta suite, à l'hôtel." expliqua-t-elle. Elle leur laissa le temps de se retrouver avant de l'inviter à la suivre. Joanne avait demandé à ce que l'on aménage un bureau pour le directeur de la fondation. La pièce était aussi bien grande, la décoration et le choix des meubles étaient bien dans le style du pays natal de Jamie, on y sentait encore le cuir neuf. Mais le tout était assez impersonnel, c'était à lui de rajouter ou de modifier ce qu'il voulait. La pièce était également très lumineuse, avec un petit espace avec canapés, fauteuils et une table basse pour recevoir. "Je me suis dit qu'il fallait bien que tu aies tes propres locaux ici." Même si aucun des deux ne venait très souvent. "Que tu puisses recevoir, ou même travaille de ton côté, je n'en sais rien." Il pouvait faire ce qu'il en voulait, après tout. Joanne était assez partagée sur ses émotions vis-à-vis de sa venue. L'aversion était toujours là, bien dominante, mais d'un autre côté, elle était heureuse de savoir qu'il allait bien, qu'il était toujours aussi heureux de revoir Daniel. Qui sait, peut-être que la vie d'homme célibataire et sans charge parental à part entière lui avait peut-être plus, à Brisbane.
 
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Message(#)joamie + white christmas EmptySam 10 Déc 2016, 14:43

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Voilà que Noël frappe quasiment à nos portes, les semaines sont passées à toute allure. Les trois, l'une après l'autre, me menant bien plus vite que je ne l'aurais espéré au jour où mon avion décolle de l'aéroport de Brisbane, direction la capitale anglaise. Un vol long, bien moins éprouvant pour la première classe que pour la seconde. Le champagne aide à s'endormir et faire défiler les heures plus vite. Il neige sur le tarmac lorsque le gros oiseau de métal dépose les roues du train d’atterrissage à l'autre bout de la planète. Depuis quand n'ai-je pas pu admirer pareil manteau blanc ? Un large sourire prend alors place sur mon visage et ne me quitte pas. Qu'il est bon d'être de retour, parfois, de renouer avec un accent familier, une atmosphère particulière. Les sapins richement décorés avec plus ou oins de goût ponctuent tout le trajet jusqu'à la fondation. J'observe toutes ces lumières et ces paillettes depuis la banquette arrière de la voiture, somnolant un peu. C'est à peine si j'ai adressé un mot à Ewan qui a fait le chemin pour venir me chercher ; avec le chance il mettra ce manque de courtoisie sur le compte de la fatigue et non sur le simple fait que je ne l'aime pas. La silhouette de la bâtisse se dessine au loin comme une ombre dans le brouillard. Je souris à nouveau ; j'apprécie cet endroit bien plus que je ne l'aurais imaginé lors de ma première visite. Malgré mes traits tirés, j'affiche une mine ravie, surtout lorsque mon fils arrive dans mon champ de vision. Bien évidemment, Joane est également présente, sans enthousiasme. « Bonjour. » je souffle en la détaillant, remarquant les paillettes dans ses cheveux, sur ses joues et sa robe qui continuent de la faire légèrement scintiller. J'observe également les boules décorées par les enfants être accrochées au plafond, leur brillance près du lustre formant de jolis reflets sur les murs et de sol. « Chouette décoration. Ils comptent te mettre au sommet de l'arbre ? » je demande pour plaisanter. On peut dire que ces semaines éloignés l'un de l'autre m'ont fait le plus grand bien. Cela m'a aidé à creuser mon détachement. Joanne ne m'a pas manqué, pas vraiment. L'absence de Daniel, en revanche, m'a crevé le coeur plus d'une fois. « Salut mon trésor ! Qu'est-ce que tu m'as manqué ! » je m'exclame en le prenant dans mes bras, sachant que sa mère ne le refuserait pas. J'ai passé bien assez de temps sans pouvoir le serrer contre moi. « Tu t'es fait des copains ici ? Tu as vu la neige ? Profites-en parce que t'en reverras pas à Brisbane. » Mais avec de la chance, peut-être pourrais-je venir en vacances à Londres avec mon fils une année de temps en temps pour qu'il puisse profiter d'une partie de ses propres racines. « Je t'aime tellement. » je murmure et l'embrassant longuement. Joanne, elle, reste très formelle. « C'est gentil mais je ne reste pas à l'hôtel. Je vais me trouver une chambre ici même. S'il n'y en a pas de libre, je dormirai dans un canapé, ça ne sera pas la première fois. » Je me suis déjà endormi au travail, la fatigue me prenant par surprise ne me permettant que de traîner ma carcasse jusqu'au canapé de mon bureau. C'était bien avant que Joanne et moi ne nous connaissions. « J'ai envie d'expérimenter la vie ici, de l'intérieur. » j'ajoute, assez excité à l'idée de calquer mon rythme sur celui de tous les autres employés de la fondation, quitte à me lever tôt et me coucher tard. Je n'en ai pas peur, tout comme du manque de confort. Je me suis dit que cela me permettrait d'avoir un point de vue différent, peut-être améliorer certains aspects du quotidien. Voir ce que nous n'avons pas vu. Après tout, je connais les mécanismes de l'esprit d'un jeune qui décide de mettre fin à sa vie. Tout en jouant avec Daniel, je suis Joanne à travers les étages et les couloirs de l'établissement jusqu'à ce qui est donc mon bureau -déjà quasiment décoré selon mon goût. « C'est superbe, merci beaucoup. » dis-je avec ce sourire enthousiaste qui ne quitte pas mes lèvres. Je revois mon fils, mon pays, la fondation, je vais pouvoir être utile puis fêter Noël, je ne peux être que ravi. C'est donc jusqu'ici qu'on dépose mes valises en attendant de voir si une chambre quelconque serait libre pour m’accueillir. Je pose mon sac de cabine mais tenir Daniel m'empêche de retirer mon manteau. « J'aurais aimé venir plus tôt mais ABC a refusé de me lâcher. C'est même un miracle qu'ils ne m'aient pas fait travailler pour Noël. » Juste par vengeance, pour me rappeler qui est le patron, la main qu'il ne faut pas mordre. A moins qu'ils se soient estimés heureux de pouvoir me tenir éloigné des studios quelques jours -ce qui ne me fera pas de mal non plus. « J'espère que les fêtes redonneront le moral à tout le monde. » dis-je en faisant quelques pas dans le bureau. Il me faudra un petit sapin, juste pour l'esprit, et apporter de la chaleur à ces lieux. Voyant que Joanne reste plantée là à ne rien dire, je lui donne congé. « Je ne veux pas te retenir, tu dois être très occupée, et le voyage m'a épuisé. Je vais sûrement me reposer un peu avant de me mettre dans le bain. » On me reverra certainement pour le dîner, lorsque mon ventre criera famine malgré le jetlag. Délicatement, je tente de rendre Daniel à Joanne, mais il se met immédiatement à montrer sa désapprobation par un petit cri. Ses mains s'accrochent un peu plus à moi, ne comptant pas me lâcher alors que je viens à peine d'arriver. Il me jette un regard dur et triste à la fois, faisant comprendre que si je nous sépare, il m'en voudra. « Pas de caprice, bonhomme, papa est fatigué. »
 
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Message(#)joamie + white christmas EmptySam 10 Déc 2016, 15:33

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L'enthousiasme de Jamie était particulièremet déconcertant. Comme si de rien n'était. Peut-être que c'était simplement avec le climat des fêtes de fin d'année qui faisait sourire. Après tout, tout le monde utilisait cette occasion pour pardonner, pour demander d'être généreux, d'avoir le sourire aux lèvres. Une ambiance positive pour démarrer d'un bon pied la nouvelle année. Mais au vu des circonstances, la manière dont il avait de se comporter manquait parfois de naturel, Joanne mettait ça sur ses talents d'acteur. Si bien qu'il tenta même de plaisanter un peu en lui parlant, ne parvenant qu'à lui arracher un maigre sourire, quoiqu'un peu forcé. Par contre, elle savait que la joie qu'il avait de voir Daniel n'était pas un mensonge. Elle arqua un sourcil lorsque Jamie disait préférer à la fondation, afin d'en faire véritablement partie pendant quelques jours. "Comme tu veux." souffla-t-elle tout bas, en haussant les épaules. "Je vais voir avec Ewan ce qu'il reste comme chambre, après." précisa-t-elle. Pendant que Jamie et Daniel se trouvaient, la jeune femme guida le plus grand jusqu'à cette pièce qui avait été longuement déserte et qu'elle avait demandé à aménager. Cela semblait largement convenir à Jamie, difficile d'évincer à quel point elle pouvait le connaître sur certains points. "C'est normal." répondit-elle tout bas, en le laissant découvrir ses locaux. Il aurait été en effet étrange que la directrice dispose de son propre bureau, mais pas le président de la fondation. En plus de tout ce qu'elle avait à faire, elle avait rajouté ceci dans les tâches à accomplir. Sans qu'elle ne comprenne trop pourquoi, Jamie se sentait obligé de se justifier de son arrivée tardive en Angleterre. Non pas que Joanne n'en avait cure, mais elle ne voyait pas en quoi il ressentait le besoin de s'expliquer à ce sujet. C'était sa vie, après tout, elle n'était plus vraiment concernée par tout ceci. Et puis, ce n'était pas comme si elle l'avait régulièrement appelé durant ces trois dernières semaines. Joanne se surprit à ne strictement rien ressentir pour lui, rien du tout. Il y avait même une certaine lassitude, accentuée par la fatigue cumulée depuis ces trois dernières semaines. Elle passa ses mains sur son visage quelques secondes, avant que Jamie ne finisse par la congédier. "Je dois encore passer au commissariat aujourd'hui et... Passer quelques coups de téléphone, certains donateurs attendent avec une certaine impatience des nouvelles, et des réponses." Des appels comme ça, elle en avait tous les jours, tout le temps. Depuis que l'on savait qu'elle était à Londres pour un temps déterminé, tous les donateurs du pays lui tombaient un peu dessus, certainement pour voir de quoi elle était véritablement capable de faire. Il fallait admettre que Joanne était à deux doigts de craquer, mais elle faisait véritablement de son mieux pour maintenir le cap. "Ne m'attendez pas, pour le dîner." Ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'elle le manquait, ou qu'elle mangeait à pas d'heures une fois qu'elle était de retour à l'hôtel. Forcément, s'en suivit un caprice de Daniel parce qu'il ne voulait pas se détacher de son père. Bien que Joanne le comprenait parfaitement, ce n'était pas plaisant comme sensation, de savoir qu'il n'avait aucune envie d'être dans les bras de sa mère. C'était même un peu blessant, c'était la première fois qu'il lui faisait véritablement le coup. Joanne baissait les yeux. Son visage était inexpressif, mais sa fatigue décuplait considérablement cette tristesse développée par le comportement de Daniel. "Tu peux l'emmener à la crèche, sinon, il adore y être. Ca lui fera certainement plaisir si c'est toi qui l'y emmène." dit-elle après s'être éclairci la voix. Joanne comptait alors par s'éloigner, et reprendre tout ce qu'elle devait faire. "Il n'a vu que sa mère pendant trois semaines, il ne peut certainement plus la supporter." ironisa-t-elle, du mieux qu'elle le pouvait. Elle constata alors que l'on avait tâché avec de la colle le jupon de sa robe. Joanne emmenait toujours des habits de rechange, elle avait eu raison de le faire plus d'une fois. Elle soupira. "Bon, il faut que je vous laisse. Daniel, tu es sage avec papa, il est vraiment très fatigué. Pas de cirque, d'accord ?" Elle voulait l'embrasser sur la joue, mais même ça, il n'en voulait pas. Joanne peina à dissimuler son regard triste. "Il a très mal vécu le décalage horaire, il n'avait pratiquement rien dormi durant les deux premiers jours." Et forcément, Joanne ne pouvait pas non plus récupérer de son côté. Daniel n'avait pas toujours été très tendre avec elle, durant ces trois semaines. "Ca commence à aller mieux." Elle commença à tourner les talons. "Il faut que je file. A plus tard." dit-elle avec un vague sourire avant de sortir de la pièce - que Daniel constata à peine. Joanne se changea rapidement dans son propre bureau, enfila son manteau. Elle croisa Ewan dans les couloirs qui lui supplia presque une nouvelle fois d'aller rentrer, et se reposer. La jeune femme déclina une nouvelle fois et lui demanda de trouver une chambre pour Jamie, puis entra dans la voiture afin d'être conduite au commissariat, où elle y restait encore bien deux heures, le temps de régler quelques paperasses et ramener d'autres fiches qui manquaient encore à l'appel. Une fois rentrée à la fondation, alors que la nuit était déjà bien tombée, elle s'enferma dans son bureau pour passer ces fameux appels et espérer qu'il n'y en ait pas d'autres qui veuillent stopper les dons, auquel cas la situation continuerait de se compliquer, encore et encore.
 
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Message(#)joamie + white christmas EmptySam 10 Déc 2016, 18:20

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Joanne a l'air fatiguée et lasse. Elle l'est. Ce n'est pas que ma présence, c'est ces trois semaines de bureaucratie intensives qui la poussent doucement à bout. A côté de ça, elle reste une mère célibataire qui doit aussi s'occuper de son fils, en plus de mort de celui d'une autre famille. Nous avons perdu des donateurs, nous en avons gagné, la balance s'équilibre plus ou moins. Les enfants ont l'air d'aller bien, mais je serai meilleur juge demain, une fois reposé. Le décalage horaire ne pardonne jamais, le coup de barre est inévitable, qu'importe le nombre d'heures dormies dans l'avion. Je me serais volontiers couché immédiatement, me contentant parfaitement du canapé de mon nouveau bureau, mais Daniel en décide autrement. Hors de question de me lâcher, je viens d'arriver après tout, je ne peux pas le laisser encore une fois aussi vite. Le petit est rarement capricieux, et lorsque cela arrive, il est assez malin pour s'arrêter avant d'énerver ses parents. Les enfants aiment toujours nous tester pour savoir jusqu'où ils peuvent aller avant d'atteindre la limite. Daniel est cette fois déterminé à piquer une crise si je venais à l'arracher de mes bras par la force ; il s'agrippe de partout, et s'il le pouvait avec les dents, il le ferait. Puisque je suis l'heureux propriétaire d'un koala teigneux, Joanne me propose de me charger de l'amener à la crèche. « Pourquoi pas. Tu vas me montrer tes nouveaux copains ? » je demande à Daniel qui comprend bien qu'il a gagné la bataille. On le sent déjà prêt à me faire un long exposé au sujet de tous les nouveaux jouets qu'il a découvert à la fondation. « Son papa lui a manqué, voilà tout. » je réponds à la jeune femme qui ne demande qu'à se faire plaindre. Pas avec moi. Elle a eu notre fils pendant trois semaines pleines, elle ne me fera pas sentir désolé pour elle si Daniel a envie d'être avec moi. A vrai dire, la remarque m'agace, de même que sa moue déçue quand le petit ignore son baiser. « Dis au revoir à maman. Non ? » Je prends le bras du garçon pour lui faire effectuer le geste qu'il connaît bien, mais il n'y met pas un gramme de volonté. « C'est quoi ce comportement, hm ? » je demande avec un brin d'autorité. Difficile de jouer au méchant alors que nous nous retrouvons à peine et que je ne souhaite pas ruiner ce moment avec des pleurs. « Il ne faut pas lui faire de la peine comme ça. » C'est important, une mère, et cela se respecte, que l'on porte des couches ou que l'on ait les tempes grisonnantes. Je soupire. Il s'en fiche royalement, et sûrement ne pourrais-je pas me reposer avant un long moment. « Allez, allons voir cette crèche, nous n'avons pas encore le droit d'être seul à seul tous les deux. » C'est ce que le juge a stipulé du moins. Dans la garderie, puisque monsieur menace de pleurer dès que je m'éloigne, je suis résigné à passer là quelques heures pour jouer avec lui tout en piquant du nez. A force de fatigue, le coup de barre passe, et je me retrouve en grande forme, ce soudain regain d'énergie apparaissant un peu avant l'épuisement. Même si mes neurones ont les connexion qui disjonctent, je parviens à divertir une bonne dizaine d'enfants en les faisant chanter pendant que je joue sur le piano de la grande salle commune. Je n'ai plus besoin de réfléchir pour certaines mélodies qui me reviennent facilement. Le dîner se passe dans le réfectoire ; s'il est commun à tous, des séparation délimitent l'espace selon des tranches d'âges. Ceux qui le veulent peuvent dîner ailleurs, loin du brouhaha résonnant dans la grande pièce, à condition de respecter les locaux. La nourriture est de qualité, autant qu'elle peut l'être lorsqu'il est question de cuisiner d'aussi grandes quantités. Joanne ne se montre pas pour manger. Daniel, peu friand du bruit, se fait nourrir dans la salle dédiée au personnel. Même fatigué par sa journée, il luttera jusqu'au bout pour grappiller la moindre minute avec moi. Je lui raconte une histoire avant de le coucher dans la garderie, auprès de ses camarades en couche. Personne n'a vu la directrice depuis de longues heures, et tous, dont Ewan que je croise en train d'enfiler son manteau dans le hall, pensent qu'elle travaille encore dans son bureau. C'est là-bas que je me rends, en prenant au passage un plateau bien garni afin qu'elle se nourrisse -et une part supplémentaire de cheeseake pour moi. Je frappe à la porte, mais je n'attends pas avant d'entrer. Je dépose la nourriture sur la première table que je trouve et me contente d'un signe de tête pour lui dire de venir manger quelque chose. J'ai plus à m'inquiéter du fait que mon ex-fiancée s'affame et finisse maigre comme un clou, mais mon employée, oui. « Ca ne tarit pas d'éloges à ton sujet. » dis-je en trouvant un fauteuil pour m'avachir, lessivé. Nous avons l'allure de deux zombies. Néanmoins, le personnel, les enfants, les adolescents, tous sont satisfaits de leur prise en charge et du travail de Joanne, ils apprécient sa présence. « Prends une journée de repos demain, je m'occuperai de la fondation. Ce n'est pas une suggestion. » Je ne veux pas la voir entre ces murs de la journée. Chaque jour est éprouvant à la fondation, en ce moment plus que d'habitude. Il n'est pas question de laisser Joanne tirer sur la corde jusqu'à ce qu'elle cède et qu'il n'y ait plus personne pour assurer son poste.
 
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Message(#)joamie + white christmas EmptySam 10 Déc 2016, 19:16

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Interminable. C'était le seul mot qui parvenait à qualifier ses journées dernièrement. Et Daniel n'y mettait pas toujours du sien, ce qui rendait le tout d'autant plus difficile. Peut-être que son raisonnement de bébé le laissait croire que c'était elle qui l'avait éloigné de son père. Elle n'en savait trop rien. Pendue au téléphone, elle répondait au mieux aux multitudes de questions qu'on pouvait lui poser. Et elles étaient bien nombreuses. Elle en avait mal à l'oreille, tant le combiné y avait resté collé. Après quoi, elle se devait de répondre aux mails qu'on lui envoyait. Elle ne pensait pas en recevoir autant sur une seule journée, c'était à en perdre la tête. D'ailleurs, elle n'en était pas si loin. La jeune femme n'avait véritablement pas vu le temps passé, et sursauta lorsque Jamie avait toqué et s'était permis d'entrer sans avoir de réponses dans son bureau. Il avait emmené avec lui. La tête qu'il faisait en lui indiquant le plat laissait bien deviner qu'il ne lui laissait pas vraiment le choix. Il faisait comme chez lui, s'installant dans un fauteuil, totalement usé par cette journée. "Ah bon..." dit-elle songeuse en finissant d'écrire son mail. "Je n'y ai pas vraiment fait attention ces derniers temps. Je faisais juste ce que je pensais faire. Du moins, les voix ne portent pas plus que certains donateurs, qui cherchent vraiment la petite bête." Ajoutant ainsi une pression supplémentaire sur les épaules de la jeune femme. Ceux qui doutaient encore d'elle n'y allaient pas de main morte. Joanne posa son stylo sur le bureau et se leva pour s'approcher du plateau. Maintenant qu'elle avait de la nourriture devant les yeux, elle en était rapidement écoeurée - bien que la cuisine de la fondation était particulièrement bonne. Elle prit pour le moment juste une bouchée, avec un verre d'eau, espérant que ça finisse par lui ouvrir l'appétit. En attendant, elle s'installa sur une chaise et soupira. Elle le fusilla presque du regard lorsqu'il l'obligea à prendre congés le lendemain. "Je dois  m'assurer qu'il y ait bien tous les cadeaux pour le repas du 25." Etant donné que beaucoup de membres du personnel avaient voté pour avoir la veillée de Noël de congés, l'ensemble de la fondation avait mis bouchée double pour que le jour même de Noël soit mémorable pour tous les enfants qui n'avaient pas forcément de familles avec qui partager ces festivités. Chacun aura droit à un cadeau de la part de la fondation. Joanne avait également fait appel à un traiteur afin que les cuisiniers puissent dîner avec le reste du personnel. Peut-être que Jamie préférait l'éjecter ne serait-ce qu'un jour de la fondation pour maintenir cette distance entre eux, il y avait forcément un rapport. "Daniel devrait peut-être dormir ici." dit-elle au bout d'un long silence, songeuse. "Il ne voudra plus te lâcher, maintenant qu'il sait que tu es là." ajouta-t-elle avec un sourire discret. Et il dénigrerait bien sa mère, même si elle était tout à lui pendant une journée entière. "Il y a des affaires à lui à la crèche, et, si vraiment, il y a de quoi dans l'armoire, là-bas. Je l'ai déjà pris avec moi, ici. Il aime bien jouer au calme de temps en temps." Joanne avait laissé ses jouets à lui et son tapis de jeux dans le bureau, il aimait bien aussi jouer sans d'autres enfants. Joanne se mit alors à grignoter un peu, picorant dans le plat. "Ewan m'a dit qu'il y avait une chambre de disponible, on y a mis tes affaires." Elle avait presque oublié. v"Et il faut que je finisse de répondre aux mails, tu en auras plus du double demain, sinon." [/color]Et il ne comptait certainement pas passer sa journée devant un ordinateur pour y répondre. Joanne veillera une nouvelle fois tard, mais elle savait qu'elle aurait d'autant plus de mal à trouver le sommeil si elle savait qu'elle avait laissé des choses à faire en quittant ce bureau. "Ca a été, ton voyage ?" La plus simple des questions, mais il fallait bien qu'il y ait quelques efforts de conversation des deux côtés.  Joanne songeait à ce qu'elle pourrait faire de son jour de congés. Peut-être appeler Wes, il était chez la famille de son compagnon, qui était d'origine anglaise. Ou se promener à Londres et se laisser s'y perdre. Elle avait très vite apprécié la ville sous son manteau de lumière et de fêtes, elle s'y sentait bien. Il allait être difficile pour elle de sortir complètement la tête de ses pensées professionnelles, ou d'alléger ses épaules et de songer à ce qu'elle devrait faire le lendemain. Elle ne savait même pas vraiment ce qu'elle ferait la veillée de Noël. Wes lui avait même déjà proposé de venir avec lui, mais Joanne aurait été plus mal à l'aise qu'autre chose de passer Noël dans une famille qu'elle ne connaissait pas. Il l'avait ensuite alors proposé de fêter Nouvel An ensemble, son compagnon et lui avait apparemment organisé une soirée chez eux. Joanne ne déclina, et n'accepta pas non plus l'invitation. Elle allait y réfléchir. "Va te coucher dans un lit, Jamie, tu es prêt à commencer ta nuit ici, là." lui dit-elle alors qu'il commençait à fermer les yeux. Après avoir bien mangé, elle regagna le fauteuil du bureau pour finir ce qu'elle avait commencé, et mettre fin à cette interminable journée.
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Message(#)joamie + white christmas EmptySam 10 Déc 2016, 20:38

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

« De rien. » je souffle en voyant Joanne piquer dans le plat sans se donner la peine de me remercier pour l'avoir apporté jusqu'à elle. Mais elle n'a rien demandé, alors elle n'a pas de raison de remercier, je suppose. Le manque de politesse me braque tout de même, c'est bien la peine de se faire du mouron pour quelqu'un qui s'en fiche. Qu'importe. La jeune femme a besoin d'un break, même s'il ne s'agit que de vingt-quatre heures. Elle pourra aller en ville, faire les magasins, se parer pour les fêtes pourquoi pas. J'imagine qu'elle passera noël ici, à la fondation, comme moi. Où irait-elle d'autre ? Et les enfants apprécieront sa présence. Elle a prévu des cadeaux pour eux, beaucoup n'en auraient pas reçu de la part de leurs parents, soit par manque d'argent, ou part manque d'intérêt pour leur progéniture. Nous n'accueillons pas d'orphelins, ce n'est pas notre rôle. Cela fait beaucoup de cadeaux à offrir, je suis certain qu'ils en seront heureux. « Je m'en assurerai. » je réponds tout naturellement. Ce n'est pas hors de ma portée de superviser une occasion pareille, au contraire, c'est enfantin. Pas de quoi s'inquiéter. La difficulté en réalité est d'assurer toutes les taches, car celle-ci ne sera sûrement pas la seule à voir les valises sous les yeux bleus de la petite blonde. « Il dort à la garderie pour le moment. » dis-je au sujet de Daniel. Peut-être finira-t-il sa nuit ici. « Mais je ne peux pas l'avoir près de moi la nuit, nous n'avons pas le droit d'être laissés seuls je te rappelle. » Sait-on jamais si je venais à briser son petit crâne fragile dans un moment de perte de contrôle. Ridicule hypothèse. Je siffle entre mes dents avec un rictus mauvais. Plus que quatre semaines avant la décision du psy. Joanne croit bon de me faire l'inventaire des affaires du petit au cas où il aimerait jouer seul, puisqu'il aime ça parfois. « Je sais, je connais mon fils. » je réplique. Je ne suis pas et n'ai pas été le plus présent qui soit, mais j'ai une bonne idée de ce que mon fils aime ou n'aime pas, les jouets qu'il préfère, où et quand. J'acquiesce au sujet de la chambre, et sachant qu'un lit m'attend, j'ai d'autant plus hâte de me glisser sous une couette et pouvoir enfin dormir en position complètement allongée, dans le noir et le silence. Il me faudra être en forme demain pour prendre les manettes de la fondation sur le tas, même si ce n'est que pour une journée. Personne ne me pardonnerait la moindre ingérence. « Ce ne sont pas des mails qui risquent de me faire peur. » je pouffe tout de même. Je sais que le travail ne consiste pas qu'en cela, mais des mails, j'en reçois à foison tous les jours à la radio, ce sont de vieux amis. J'arque un sourcil devant la piètre tentative de converser qu'effectue Joanne. Comme si elle s'intéressait à la teneur de mon vol de Brisbane jusqu'ici. « Ca a été. » J'hausse les épaules. C'est tout. Je n'y mets pas du mien et je ne compte pas tergiverser. Je sens à des kilomètres que Joanne tolère de peu ma présence dans son bureau. Si bien qu'elle ne tarde pas à m'ordonner de partir, ce que je fais sans me faire prier. « A demain. » je murmure simplement avant de refermer la porte derrière moi. Je m'assoupis dès que ma tête atteint l'oreiller de ma spartiate chambre de jeune pensionnaire.

« Vous passerez me voir, n'est-ce pas ? » J'arque un sourcil. Daniel s'occupe sur sa chaise haute en faisant tomber sa cuillère afin que je la ramasse, inlassablement, pendant que je tente de finir mon propre plat en faisant preuve de patience. La psy face à moi s'est prise d'affection pour le bébé et s'est installée pour me tenir un peu compagnie -il paraît que même avec un bébé, j'intimide le reste des employés. « Je me suis entretenue avec tous les pensionnaires et le personnel de la fondation, sauf vous. Et il n'y a pas de raison que vous échappiez, Lord Keynes. Vous encore moins qu'un autre. » Je soupire longuement, aussi longtemps que mon agacement est grand. J'apprécie que l'on s'inquiète pour moi mais pas que l'on m'impose de me laisser bichonner, encore moins psychologiquement. Comme si accepter de l'aide ou juste une oreille attentive était si simple que ça dans un cas comme le mien. Comme si prendre la décision d'ouvrir la bouche ne demandait pas des années. « Je me sens bien, et je ne suis pas particulièrement affecté par la mort de Peter. Je suis au-dessus de ça. » Il n'est pas Oliver, les conditions ne sont pas les mêmes, cela n'a rien à voir. Je persiste à penser que Peter a été idiot, ce que je garde bien pour moi. Mon regard fait comprendre que le sujet est clos, pourtant la jeune femme sourit d'un rictus entre l'amusement et la compassion. « Voyons-nous ce soir. » insiste-t-elle. Après le travail. Un cadre moins formel que son cabinet, un dîner, sûrement afin que je ne me sente pas analysé. J'accepte uniquement pour que la demoiselle ne me harcèle pas à ce sujet pendant tout mon séjour. Victorieuse, elle quitte la salle du personnel après avoir déposé son plateau. Du reste, la journée passe avec une étrange rapide lenteur, ou lente rapidité. Les heures défilent et semblent pourtant interminables. En soi le travail n'est pas plus difficile qu'au studio, et par moments, à peine différent. Du management, voilà tout. Tous les cadeaux sont là, prêts, emballés. L'acteur embauché pour jouer le père nöel auprès des plus petits a même confirmé sa venue deux fois -en matinée et en soirée. Le traiteur a envoyé un brief de son organisation pour le jour J. Ce qui me fit passer à côté de l'ulcère fut de parler aux donateurs, non pas par manque d'expérience en matière de blabla socio-politique complaisant, mais par peur de me savoir détesté de tous mes pairs à cause des événements en Australie. Pourtant, pour le peu d'entre eux qui ont tenté d'aborder le sujet, ils s'en sont laissé être détournés avec facilité. Plus tard, j'ai envoyé un message à Joanne lui disant que je dois m'absenter ce soir et qu'elle peut en profiter pour récupérer Daniel. « J'ai un rendez-vous dans un quart d'heure, j'explique à son arrivée, et je me suis dit que Daniel aimerait voir sa mère le nez hors d'un écran d'ordinateur. » Même s'il a bien envie de continuer à profiter de son papa ; il a joué dans le bureau tout l'après-midi, et je me suis souvent accordé une pause pour jouer avec lui. Il aime beaucoup s'accrocher aux meubles pour se déplacer et explorer les recoins de la pièce. « Comment as-tu profité de ta journée de repos ? » je demande à la jeune femme, assis par terre face à Daniel qui crayonne avec une grande concentration un grand gribouillage vert, puis, après une longue hésitation, se décide à recouvrir de orange.
 
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Message(#)joamie + white christmas EmptySam 10 Déc 2016, 21:49

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C'était particulièrement frustrant, d'être si fatiguée au point de ne pas réussi à s'endormir. Joanne est restée longuement dans son lit, dans la pénombre. Les volets n'étaient pas fermés, et ses yeux scrutaient l'extérieur. Non pas qu'elle craignait de laisser la fondation entre les mains de Jamie, ça n'avait rien à voir, mais Joanne n'était pas tranquille. Elle avait l'impression de perdre une journée en ne faisant rien qui puisse apporter à la fondation. Elle parvint à dormir quelques heures, mais rien qui ne puisse correspondre à une véritable nuit de sommeil, loin de là. On lui apporta le petit-déjeuner dans la suite, dès qu'elle trouva le courage de s'extirper de sous sa couette. Joanne marchait un peu au radar. Elle en profitait pour prendre un bain. Impossible de ne pas penser à la fondation, de ne pas se vider complètement la tête. Wesley n'était pas disponible, et s'en excusa des dizaines de fois, il avait une journée spa avec son compagnon. Sans grande conviction, Joanne avait alors quitté l'hôtel pour se promener là où bon lui semblait. Il neigeotait un petit peu. Mais il faisait bien trop froid pour elle pour s'éterniser à l'extérieur, elle avait donc arpenté quelques magasins phares de Londres, et ceux dont la vitrine lui plaisait. Pas beaucoup d'achats, mais beaucoup d'admiration pour les décorations de Noël. Il y avait de la concurrence entre chaque magasin. Jamie lui avait envoyé un message pour lui demander de passer récupérer Daniel. C'était donc toujours aussi fatigué, et peu motivée, qu'elle se rendit à la fondation. Jamie disait avoir un rendez-vous -galant, sans doute, sinon ce ne serait pas le soir-. A croire qu'il n'avait véritablement pas chômé, durant cette journée à s'occuper de la fondation. Le petit avait totalement ignoré sa mère à son arrivée, bien que cette dernière l'avait salué. "Je n'ai rien fait de particulier." dit-elle en haussant les épaules. "Je me suis un peu promenée et ai répondu à ceux qui ne savaient pas que j'avais un jour de congés." Certaines personnes avaient son numéro de téléphone, pas tous, fort heureusement. Mais elle ne voyait pas en quoi ça pourrait l'intéresser ou pourquoi elle en dirait davantage. La conversation de la veille montrait clairement le désintérêt qu'il y avait l'un pour l'autre, alors autant ne pas se forcer. La jeune femme s'accroupit à côté de Daniel et lui caressa la joue. Celui-ci dégagea immédiatement sa main. "Mon chéri, tu rentres avec maman ? Papa a quelque chose de prévu après et il ne peut pas t'emmener avec lui." Il enchaîna quelques syllabes et le ton qu'il avait employé laissait deviner qu'il n'était pas vraiment d'accord. "Papa sera là demain, aussi, et pour Noël. Tu vas le voir tous les jours. C'est juste ce soir qu'il est très occupé." Mais il ne semblait rien vouloir entendre. Joanne soupira. Elle avait pensé qu'après une journée entière passée avec son père, ça irait un peu mieux, mais rien n'y faisait. "Il y a de la neige dehors, tu avais bien aimé la toucher, l'autre jour." La petite blonde attendit encore quelques minutes pour le laisser un peu en compagnie de Jamie, mais celui-ci devait bientôt partir. Joanne prit alors le petit dans ses bras, et là, c'était le drame. "Daniel, s'il te plaît." Mais il s'agirait dans tous les sens, faisant comprendre qu'il ne voulait pas être dans les bras de sa mère. L'aversion se poursuivit et finit par heurter Joanne, qui ne trouvait aucun moyen de l'apaiser. "Eh bien, je crois que tu as tort." dit-elle au milieu des cris de Daniel. Elle peina à l'habiller de son manteau et de ses chaussures, il en était énervé aux larmes. Aussi colérique que son père lorsque les choses n'allaient pas dans son sens. Joanne sentit ses yeux bordés de larmes, véritablement à cran, et le comportement de Daniel était un peu la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Se sentir aussi déprécier par son fils - bien que c'était tout à fait normal vu son âge -, était blessant pour elle. Et qu'il ne veuille pas changer d'avis même en ayant sa mère loin de lui durant tout une journée. Mais elle ne voulait pas craquer devant Jamie, même si, pour le coup, c'était déjà trop tard. "Bonne soirée à toi, Jamie. Profites-en bien." dit-elle la voix tremblante, pensant ses paroles - et non par simple politesse. Elle s'essuya rapidement les joues avant de fermer la porte du bureau derrière elle.

Autant dire que Daniel n'avait arrêté de pleurer que lorsqu'il en était épuisé, et qu'il commençait à avoir faim. Après ça, il s'était rapidement endormi et il avait poursuivi sa nuit tandis que sa mère appréhendait déjà le réveil. Elle qui adorait tant les fêtes de fin d'année, voilà deux années de suite qu'elles n'avaient rien d'appétissante. Mais beaucoup l'attendait pour le vingt-cinq, alors qu'elle espérait surtout qu'on l'oublie pendant plusieurs jours. Le lendemain matin, Daniel était toujours un peu grincheux, mais plus enclin d'être dans les bras de sa mère. Néanmoins, on sentait qu'il préférait tout de même d'être dans ceux de son père. De ce fait, la jeune femme ne tarda pas à revenir avec lui à la fondation. C'était toujours matinal, Daniel ne veillait pas bien tard. Elle entrait dans le bureau de Jamie en toquant préalablement, puis s'approcha de lui pour que Daniel puisse l'enlacer. "Bonjour. C'était bien, hier soir ?" lui demanda-t-elle avec un sourire presque amical. Bien évidemment, ce dernier était on ne peut plus ravi de se retrouver tout contre lui. "Il n'en avait rien à faire que sa mère ne soit pas devant un écran d'ordinateur." dit-elle avec un ton ironique. "Je vais ans mon bureau, j'ai... besoin d'être seule, et de travailler." dit-elle en passant les mains sur le visage. "Je te l'emmène à la crèche si tu veux, ou si tu préfères le garder avec toi... Comme tu préfères." Mais ils semblaient tous les deux bien vouloir câliner pour un petit moment, alors Joanne fila dans son propre bureau pour faire ce qu'elle savait faire de mieux. Sauf qu'elle avait l'impression de perdre la tête dès que la sonnerie du téléphone fixe. Après avoir répondu et discuté avec son interlocuteur, elle laissa intentionnellement le téléphone décroché afin que le silence règne dans la pièce. Elle avait allumé l'ordinateur, mais juste par principe. Ses mains étaient posées sur son visage, pour sangloter silencieusement. C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour décompresser sur le moment.
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Message(#)joamie + white christmas EmptySam 10 Déc 2016, 23:04

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C'est impuissant que j'observe Daniel rejeter sa mère et piquer une crise comme nous ne l'avions jamais vu, hurlant et battant des jambes afin qu'elle se lâche et qu'il puisse rester avec moi. Je ne sais pas quoi dire, ma gorge reste nouée, et moi, complètement ébahi. Et dans cette scène, le plus dur n'est pas tant la manière injuste dont Daniel traite la jeune femme, les larmes de crocodile sur les joues dodues de l'un et celles que l'autre retient au bord de ses yeux, mais la virulence de cette colère qui, je n'en doute pas, nous rappelle tous deux d'autres crises de nerfs. A se demander où est soudainement passée notre petite boule de tendresse et de douceur. La porte fermée, je pose une main sur ma bouche restée muette tout ce temps, et je me surprends à prier, à supplier je-ne-sais-qui que cela ne soit qu'une colère normale de petit garçon, qu'il ne soit pas comme moi, surtout pas comme moi. Je n'ai plus aucune envie de sortir après cela. Pourtant, j'enfile mon manteau après de longues minutes à essayer d'encaisser mon angoisse. Je quitte la fondation et rejoins la psychologue dans un restaurant chic de la ville la plus proche du château. La discussion est agréable. Je n'évoque mon frère pas une seule fois et me renseigne surtout sur l'état d'esprit des pensionnaires, décidément incapable de décrocher d'un travail lorsque je m'en assigne un. Nous parlons finalement de l'Australie, d'autres voyages, des cultures rencontrées, d'art, divaguant tout naturellement d'un sujet à l'autre. Jusqu'à ce que sa main frôle la main avec trop d'insistance. « Je crois qu'il y a un malentendu. » Et que j'ai été idiot à nouveau. Ses pommettes rosissent soudainement, elle range ses mains sous la table. Forcément, le décolleté n'était pas là pour faire joli. « Je… Je pensais que l'invitation était pourtant claire, et vous aviez l'air intéressé. » Je soupire et appelle un serveur afin de payer l'addition et m'échapper rapidement. « Si c'est votre interprétation, alors vous n'êtes pas fine psychologue. » Carte bancaire, signature, je siffle la fin de mon verre de vin et enfile mon manteau sur mes épaules, laissant la jeune femme dans sa honte et sa vexation. « Terminez tranquillement, c'est pour moi. Bonsoir. » Dans ces moments-là, rentrer dans une chambre pour pensionnaire a quelque chose de déprimant.

Le lendemain est accueilli avec plaisir. Joanne atterrit dans on bureau avec un Daniel on ne peut plus ravi de me retrouver. Il s'accroche fermement et rit même de satisfaction. « Sans plus. » je réponds au sujet de la veille au soir. Seule la déception sera mémorable de cette soirée. Cela semble également être le cas de la jeune femme, car le petit s'est parfaitement désintéressé d'elle. « Vraiment ? » Tant et si bien qu'elle préfère s'isoler un moment, ce dont je ne l'empêcherait pas. Puisqu'elle semble pressée de partir, je lui assure que je m'occuperai d'emmener Daniel à la crèche. « Je suis vraiment désolé qu'il soit comme ça Joanne. » je parviens à lui glisser, sincère, avant qu'elle ne ferme la porte. Je n'attends pas longtemps avant de partir à mon tour pour confier mon fils à la garderie. Mais plutôt que de le laisser aller jouer avec les autres enfants, je le dépose dans un parc à barreaux, dans un coin reculé de la salle, avec son canard pour seule compagnie. Bien entendu, il pleure, hurle, se tient aux barreaux comme un prisonnier dans le couloir de la mort. « Non. » C'est un mot qu'il comprend, et le ton qui va avec le fait retomber mollement sur ses fesses. « Ce que tu fais à maman est mal. C'est injuste de la rejeter. Tu l'as fait pleurer, alors tu es puni. » Sûrement la première punition qu'il reçoit de ma part, et j'avoue faire preuve d'une complète improvisation en matière d'éducation à cet instant -cela me semble dur mais juste, et assez compréhensible pour lui. « Elle t'aime très fort, tu n'as pas le droit de maltraiter ça. Alors si tu es vilain avec elle, je ne serai pas gentil avec toi. Sois tout seul, ça te remettra les idées en place. » Je m'éloigne en faisant abstraction des pleurs et souffle un grand coup. « Laissez-le seul jusqu'en début d'après-midi, et faites-le déjeuner seul, en dernier. » dis-je aux employées. Il ne manquerait plus qu'elles fassent capoter la manœuvre -totalement inspirée d'une trop grande quantité de documentaires animaliers visionnés les jours de pluie.

Qu'importe si Joanne a dit qu'elle souhaite être seule, c'est toujours précisément dans ces moments-là qu'il ne faut pas l'être -et dans son bureau à longueur de journée, elle l'est bien assez comme ça. Je m'invite à nouveau, découvrant en train de pleurer à chaudes larmes, décompressant comme elle le peut. La scène me désole et me fait de la peine pour elle, cette fois. La jeune femme a bien assez à gérer our devoir en plus composer avec les caprices de Daniel. J'approche, m'accroupis à côté d'elle, et me contente de silencieusement passer une main sur ses cheveux, puis la déposer sur son épaule en signe d'encouragement. Je suis là malgré tout. Après quelques minutes, je me redresse et invite Joanne à faire de même, un fin sourire sur les lèvres. « Viens, il reste des décorations à installer, allons filer un coup de main. » Cela la tirera de l'ordinateur, des mails, du téléphone, de la paperasse. Le manuel donne un peu plus l'impression d'être utile, car quelque chose de constructif se crée grâce à notre travail. Il n'est question que d'accrocher des branches de sapin ici et là, des statuettes, préparer les grandes tables du dîner et les décorer sans avoir peur d'en faire trop, installer des bougies. Juste de quoi rendre l'esprit de Noël encore plus présent pour le jour J. Quelques enfants mettent la main à la pâte, et même si cela ne vaudra jamais Daniel, eux, au moins, veulent de Joanne à cet instant, et l'on devine leur admiration pour elle dans leurs yeux.
 
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Message(#)joamie + white christmas EmptySam 10 Déc 2016, 23:50

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C'en était de trop, pour elle, vraiment. Elle aurait tant aimé faire abstraction un instant de sa vie privée, de sa vie de mère, pour se mettre au travail et penser à autre chose. Mais le tout s'accumulait, et Joanne se sentait alors bien submergée. Bien que Jamie n'avait pas s'excuser du comportement de leur fils, ses mots l'avaient touché, bien qu'elle n'avait rien montré. Parce que la seule chose à laquelle elle pensait, c'était d'être seule. Même si ce n'était que pour sangloter et avoir l'air misérable. Elle était lessivée, à bout. Quelques minutes plus tard, le beau brun fit apparition dans son bureau. Il fallait dire qu'elle était toujours un peu surprise de la moindre marque d'affection venant de sa part. La manière dont les choses s'étaient terminées entre eux laissait supposer que le moindre contact un tant soit peu affectif était à proscrire, et pourtant. Voilà qu'il glissait délicatement ses doigts le long de sa chevelure blonde, en toute délicatesse, avant de déposer sa main sur son épaule. Elle gardait le visage bien bas, les yeux rivés sur ses mains également épuisées, et qui tremblaient un peu. Quelques temps plus tard, il l'invita à se lever. Il lui souriait, même, ne cherchant qu'à lui faire penser à autre chose qu'à son travail ou à son fils qui ne voulait plus d'elle. "C'est pas si facile que ça, d'être maman." dit-elle, la gorge serrée, une fois qu'elle était debout. "Je me sens à l'aise pour la majorité des choses, mais il y a toujours des moments où je me demande si je lui suffis, si ce que je fais pour lui est assez. J'ai peur qu'il finisse par me reprocher notre séparation, ou qu'il vienne à réclamer à ce que tu aies la garde complète parce qu'il ne pourra plus me supporter. Je sais qu'il a à peine dix mois, que son caractère est loin d'être forgé. Mais bon Dieu, une telle aversion de sa part, en deux jours consécutifs, ça fait vraiment, vraiment très mal." Cette pensée fit monter de nouvelles larmes au bord de ses yeux. "Et... Et j'adore être ici. J'adore être à Londres, mais je n'arrive pas vraiment à trouver cette équilibre entre Daniel et le boulot. Je me laisse facilement absorbée, même s'il n'y avait pas un jour où je ne jouais pas avec Daniel. Mais pour le peu de jours libres que je m'octroyais, je culpabilisais. Et je finissais toujours par revenir ici, à me dire qu'il fallait bien que je fasse quelque chose. Je ne veux pas qu'on me reproche ma venue ici en pensant que je ne voulais que visiter un peu." Ses employés, Ewan le premier, faisaient tout leur possible pour alléger un peu sa charge de travail, à l'inviter à aller se reposer régulièrement, lui assurant que personne ne lui en voudrait. Mais c'était plus fort qu'elle. Elle en aurait bien parlé à Wes, mais elle ne voulait pas l'enquiquiner avec ses traca alors que les fêtes approchaient à grand pas. Ils avaient fini par quitter le bureau, et se rendirent à la salle de réception, où allait se dérouler la fête du 25. L'on avait déjà installé table, chaise, et même une petite piste danse. L'ambiance y était déjà chaleureuse, même si toutes la décoration n'était pas mise en place. La présence de Jamie et Joanne avaient comme effet un véritable aimant. Une foule d'enfants s'empressaient de le rejoindre pour décorer avec eux. Joanne commençait mettre des petites étoiles dorées sur les chemins de table. "Vous êtes triste, Miss Prescott ? Ca ne va pas ?" demanda Charlie, dont le langage s'approchait d'un petit garçon de son âge. Il la regardait d'un air inquiet au travers de ses grandes lunettes, et vint loger sa main dans la sienne, comme pour lui apporter du réconfort. "Non, non, Charlie..." dit-elle doucement en se mettant accroupie pour être à sa hauteur. "Je suis juste très fatiguée. Et parfois, les adultes, c'est comme les enfants. Quand ils sont fatigués, ils pleurent sans trop de raisons." "Vous ne dormez pas bien, la nuit ? Maman dit que vous travaillez très tard le soir." "Je ne dors pas très bien, non." "Mais, pourquoi ?" "Parce que je m'inquiète pour vous, pour la fondation. Ce n'est pas facile, ce qui s'est passé récemment, et je me fais du soucis pour vous, parce que je veux que vous soyez heureux. Et qu'on passe de belles fêtes ensemble." Joanne lui sourit avec tendresse, et Charlie fit de même. "Vous êtes tellement gentille avec nous. Moi je continue de croire que vous êtes un ange. Parce que j'en ai vu, des enfants, qui étaient tristes en arrivant. Et maintenant, ils sourient, et veulent même jouer avec moi !" s'enthousiasma-t-il. "Miss Prescott ?" "Dis moi." "Vous croyez que le père Noël ne sera pas content si je ne mange pas toute mon assiette demain ? Parce que j'ai lu le menu, et il y a beaucoup à manger..." "Je ne pense pas qu'il t'en voudra. Mais je suis certaine qu'il serait vraiment très heureux si tu goûtais un peu de tout, au moins. Peut-être qu'il serait si content de toi, qu'il t'offrira la voiture télécommandée que tu voudrais, tu imagines ?" Les étoiles dans les yeux d'un enfant, ça n'avait pas de prix. Ca faisait partie de la magie de Noël, et le regard de Charlie en était l'une des preuves. Celui-ci continuait de faire sa décoration, et de rapporter à tous ses copains ce que venait de rapporter Joanne : que le Père Noël serait content si on mangeait un peu de tout. D'autres venaient rapidement la voir pour demander ce qu'ils pouvaient faire pour l'aider - et elle leur trouvait toujours quelque chose. Une partie d'entre eux était ensuite allé s'émerveiller au hall d'entrée, où l'on avait allumé toutes les lumières pour éclairer les boules de Noël, offrant alors un esprit féerique à la pièce. Tout un groupe d'enfants s'était alors mis à jouer là-bas. Charlie, fidèle au poste, continuait d'être bien soigneux dans ce qu'il faisait, puis il se précipita sur Jamie. "Lord Keynes, Lord Keynes ! Miss Prescott m'a dit que vous faisiez du piano, et que vous jouez même très bien. Quand j'ai fait ma lettre pour le père Noël, j'étais pas sûr de pouvoir lui demander des cours, parce que je pense pas qu'il puisse mettre un professeur dans du papier cadeau. Alors, j'me demandais, vous pourriez m'apprendre un petit peu ? Mais seulement si vous avez le temps, hein." Joanne observait cette scène adorable avec beaucoup de tendresse. Elle souriait, même.
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Message(#)joamie + white christmas EmptyDim 11 Déc 2016, 01:07

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Sans s'y opposer, Joanne me suit à travers le château pour rejoindre la grande salle où aura lieu le réveillon de ce soir. Alors que nous marchons d'un pas tranquille, la jeune femme se décharge de quelques pensées qui la travaillent, notamment à propos de Daniel et de la fondation. Non, être parent n'a rien de facile. « Ca l'était lorsqu'il ne savait que gazouiller et dormir pendant douze heures. » je rétorque avec un petit sourire, essayant de dédramatiser, comme d'habitude. Il n'y a bien que Joanne pour se croire tant surveillée et méprisée au point que les donateurs puissent penser qu'elle ait profité de la mort d'un adolescent pour venir faire du tourisme. « Personne ne pensera ça. » je lui assure sans même chercher à argumenter tant son hypothèse est fantaisiste. « Et tu es une très bonne maman. Je suis certain que tu fais ce qu'il faut, et tu sauras t'adapter à l'évolution de Daniel, même si c'est déstabilisant au début. » Il n'a pas été livré avec une notice d'informations, et ce n'est pas google qui élèvera notre fils à notre place. Chacun enfant est différent, chaque parent est différent. Et il n'y a pas de formule magique. « Regarde, moi, je l'ai mis à l'isolement toute la matinée à la crèche, je ne sais pas si c'était bien ou mal, mais c'est la seule idée qui me soit venue pour lui faire comprendre qu'il dépend des gens qui l'entourent, surtout de ses deux parents, et que s'il est ingrat ou désagréable avec l'un, alors l'autre ne sera pas content. S'il n'est pas gentil avec ceux qui l'aiment, il sera tout seul. » Un scénario qui laisse une impression de déjà-vu, à la réflexion. Même moi je l'ai mis derrière des barreaux pour son comportement. Il ne sera pas comme moi, je m'en assurerai, et Joanne aussi. « J'aimerais qu'il comprenne dès le début que la séparation n'induit pas une compétition. Je t'appuierai toujours. » je reprends en gardant un fin sourire. « Je serai complètement le type de père à dire ''va demander à ta mère'' ou ''fait comme dit ta mère'' à chaque fois. » j'ajoute en pouffant. C'est lui laisser les clés d'une grande partie de l'éducation, mais la mienne n'a pas été exemplaire alors je ne tiens pas à la lui inculquer. Nous atteignons la salle de réception et nous mêlons aux quelques adultes qui fignolent la décoration en compagnie d'une poignée d'enfants. Joanne les attire toujours comme des aimants. J'y jette un coup d'oeil parfois, de loin ; elle, au moins, elle sait y faire. Moi, lorsque le petit Charlie m'approche afin de me quémander des leçons de piano, il me faut une bonne minute avant de parvenir à lui répondre ; « Je ne sais pas si je ferai un bon professeur, mais je peux essayer. » Nous terminons d'abord ce que nous avons à faire. Puis Charlie m'accompagne jusqu'au piano du grand salon et s'installe à côté de moi sur le banc. Après une petite demi-heure passée à lui inculquer les bases, les notes, la manière de poser ses mains sur le clavier, je lui apprends une mélodie à jouer à une main, très simple. « Tu sais ce que c'est qu'un quatre mains ? C'est un morceau qui se joue à deux. Je vais jouer de mon côté, et toi du tien. » Il s'agit de la mélodie que nous avions jouée une fois avec Joanne. Elle a des sonorités de comptine, elle tourne en boucle, mais les enfants l'apprécient généralement. C'est à pianoter inlassablement pendant des heures. Mais nous sommes interrompus au bout de quelques minutes par le bruit d'un fracas de verre. Je saute sur mes jambes et rejoins le hall ; une fillette a fait tomber une boule du sapin, celle-ci a éclaté dans toute la pièce. Elle n'a que des chaussettes aux pieds. Immédiatement, je la prends dans mes bras pour la soulever du sol et je la dépose sur les escaliers. « Attention ma puce. Qu'est-ce que tu fais sans chaussures ? » Toute honteuse, elle demande pardon et elle file à l'étage enfiler des souliers. « Il ne manquerait plus qu'un nouvel accident nous tombe dessus. » je soupire en ramassant les morceaux coupants par terre. Les enfants sont évacués du hall le temps que nous ayons tout nettoyé, et ils ne peuvent plus y jouer par la suite. Pensant en avoir fini et ayant l'intention de retourner à mon bureau, mon regard croise la silhouette de la psychologue d'hier soir traversant un couloir. « Miss Newton ! » je m'exclame en lui courant après afin de la rejoindre. Elle m'observe l'air désabusée. A croire que je possède un certain don pour me mettre la gente féminine à dos. Nerveux et honteux à mon tour, je cherche mes mots pendant de longues secondes qui me font sentir comme un idiot. Je ne suis pas doué pour demander pardon, disons que je suis novice en la matière. « Je vous prie d'excuser ma réaction d'hier soir. Je suis encore fatigué à cause du décalage horaire, j'ai beaucoup de choses à penser, il faut gérer la situation malgré les fêtes, et j'ai mes propres soucis au sein de ma vie privée… Mais ce ne sont que des excuses pour dire que je ne cherche personne en ce moment. Je n'ai pas eu l'intention de vous faire croire le contraire. » Je soupire, bras croisés, et m'observe attentivement. « Votre pouce cherche votre bague de fiançailles lorsque vous êtes nerveux. J'aurais du le voir avant. » répond-t-elle en indiquant ma main gauche d'un signe de tête -et je surprend en effet mon doigt frôlant l'intérieur de mon annulaire. « Vous pensez encore que vous devez lui être fidèle alors que c'est faux. Mais je ne suis pas fine psychologue après tout. » Et elle me laisse là, penaud. Un autre psy ayant tout entendu m'assure que je n'ai pas à me sentir mal, la jeune femme ne cherche qu'à agrandir son tableau de chasse. J'ai peut-être évité d'avoir ma tête sur un mur finalement. Quand je retourne dans la salle de réception, Joanne n'y est plus. Elle est déjà retournée dans son bureau me dit-on. Je lève les yeux au ciel : c'est noël, bon dieu. Après un détour par les cuisines, je rejoins la petite blonde, accompagné d'une bouteille de vin blanc et de deux verres. « Je suppose que si nous voulons boire, c'est tout de suite. Plus tard nous devrons faire bonne figure devant notre centaine de pensionnaires. »
 
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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Jamie répondait toujours présent lorsqu'il s'agissait de dédramatiser, en partageant son propre point de vue avec la jeune femme. Il la connaissait, il savait comment elle fonctionnait et savait très bien comment s'y prendre pour ralentir un peu les engrenages qui tournaient incessamment dans sa petite tête. Il était vrai que Daniel arrivait à un âge où il commençait doucement à forger son caractère. Daniel commençait à avoir des envies, des exigences qui étaient autre que le biberon ou le sommeil. Elle était flattée qu'il la considère toujours comme une bonne mère. Elle se rappelait toujours de cette fois où il l'avait menacé et prétendu qu'elle n'était peut-être pas une bonne mère. Elle faisait de son mieux, et, comme d'habitude, elle trouvait que ce n'était pas assez. Jamie était bien plus confiant, insistant sur le fait qu'il se rapportera toujours sur ce qu'elle pourrait donner comme consigne. Ils avaient toujours bien les mêmes principes, concernant l'éducation de Daniel. Jamie était motivé par la crainte qu'il devienne aussi colérique et sanguin que lui, principalement. Et il ne semblait pas faire partie de ces personnes qui voulaient s'attirer toutes les grâces de l'enfant. Non, à ses yeux, il y avait une place pour chacun, qui était bien définie. Aucun des deux ne viendra piétiner ou grignoter l'autre dans la tête de leur enfant. Ils n'avaient même pas eu besoin d'en parler jusqu'ici, cela était une évidence pour eux. "Merci." dit-elle tout bas, touchée de savoir que quelque part, elle avait toujours son soutien. Elle lui souriait tendrement avant qu'ils n'arrivent dans la salle pour ajouter des détails à la décoration. Après que Charlie ait parlé avec elle, il se précipita sur Jamie pour lui demander timidement une première leçon de piano. Elle les laissait filer alors qu'elle terminer de bien replacer certains couverts. Et puisqu'elle n'avait plus rien à faire de ses doigts, Joanne avait le réflexe de filer dans son bureau pour continuer ce qu'elle avait pu y laisser la veille. Un véritablement bourreau du travail en somme, elle espérait pouvoir se détacher de ce rythme une fois que l'affaire concernant Peter se soit un peu tassée. Il y avait toujours quelques papiers à signer, quelques mails à lire. L'administration en tant que tel n'était pas ce qu'il y avait de plus plaisant pour elle, mais c'était bien la cause qui la motivait dans tout ce qu'elle faisait. Jamie réapparut dans son bureau une poignée de minutes plus tard, verres et bouteille de vin en main. "Il n'est pas encore midi." commenta-t-elle tout bas. Mais il n'en avait cure, et déposa les verres sur la table, les remplissant correctement. Joanne se leva, disant que ça ne pourrait pas leur faire de mal. "Je vais finir par m'endormir, avec un peu d'alcool dans le sang." dit-elle avec un léger rire. A vrai dire, une sieste lui ferait le plus grand bien, elle espérait pouvoir se le permettre pendant quelques heures durant l'après-midi. Elle remercia Jamie, qui lui tendit l'un des verres, et trinquèrent silencieusement avant d'en avaler une gorgée. "Ca va ?" lui demanda-t-elle en fronçant légèrement les sourcils, voyant que quelque chose semblait un peu le perturber. Peut-être que ce n'était rien, ou que c'était encore simplement le décalage horaire qui le fatiguait. Elle l'invita d'un signe de tête à s'asseoir sur l'ensemble de fauteuils et canapés qu'il y avait dans un coin de la pièce. "On pourra toujours tenter de se bourrer au jus de fruits et au coca, ce soir." dit-elle avec un petit rire, en regardant le verre qu'elle tenait entre ses doigts. "Tu reprends le boulot quand ? Ils t'ont laissé toutes les fêtes de fin d'année ?" Elle ne le lui avait même pas demandé avant. Peut-être qu'il ne faisait qu'un aller-retour expresse dans son pays natal. Joanne ne savait pas combien de temps elle devait encore rester par ici, elle n'en voyait pas vraiment le bout. "Ca te dit que je demande aux cuisiniers qu'ils nous préparent un plat à part pour manger ici ? J'avoue que je ne serai pas contre encore un peu de calme avant de commencer les hostilités." Les moments où ils n'étaient qu'eux deux lui semblaient moins étranges qu'auparavant. Ou du moins, peut-être moins malsain, elle était moins gênée de parler avec lui - bien qu'il y avait ces moments qui lui rappelaient pourquoi elle était énervée contre lui. Mais il y avait toujours ces instants de complicité parentale ou professionnelle qui revenait de temps à autre.
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Message(#)joamie + white christmas EmptyDim 11 Déc 2016, 13:20

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Jamais je n'aurais pensé que Joanne puisse être pire bourreau de travail que moi par moments. J'imagine qu'elle souhaite bien faire, pourtant ce n'est pas en s'épuisant et en passant ses journées dans son bureau qu'elle accélérera le processus de digestion des événements survenus ici. Cela fait trois semaines, nous avons communiqué à ce sujet, elle a rassuré les donateurs, mit en place le nécessaire ; désormais il n'y a que le temps qui puisse agir, apaiser les choses, et ces fêtes sont cruciales pour aller dans ce sens. Ce n'est pas en étant triste et déprimée devant les jeunes que ceux-ci se sentiront mieux et parviendront à profiter de ce temps mort offert par noël et le jour du nouvel an. C'est bien afin de faire décrocher Joanne et lui changer les idées que je m'invite dans son bureau avec du vin à partager. Je ne suis certes pas le mieux placé pour lui remonter le moral, mais aucun autre employé ici ne le fera, et de toute manière je la connais mieux qu'eux tous réunis. Je ne me fais pas refouler à mon arrivée, soit parce que la jeune femme a bel et bien besoin de compagnie, soit parce qu'elle n'a même pas la volonté de me jeter dehors. Elle me fait simplement remarquer qu'il est tôt pou boire un coup. « C'est l'idée. » Au moins, même en cas d'excès -quoi que cela ne risque pas d'arriver avec une bouteille pour deux- nous aurons jusqu'à ce soir pour être à nouveau des adultes responsables. Il n'est écrit nulle part que les before doivent avoir lieu à une heure précise. « Ca ne serait pas plus mal, non ? » je réponds lorsque Joanne avoue qu'elle risque de piquer un somme. Elle meurt de fatigue, c'est évident, moins physiquement de nerveusement. Rentrer à Brisbane lui fera le plus grand bien. Même si la distance ne fut pas inutile pour remettre les pendules à l'heure sur la relation que nous entretenons désormais, professionnelle autant pour la fondation que notre travail de parents, cela m'a parfois angoissé de ne pas pouvoir avoir un œil sur elle. Je ne sais pas pourquoi je crois encore que si j'avais été avec elle ici je lui aurais évité de frôler la crise de nerfs, alors que je n'y suis jamais parvenu par le passé. La petite blonde me sort de mes pensées me faisant comprendre que j'ai l'air pensif. « Oui, bien sûr, ça va. Et toi, tu survis ? » A en juger par ses traits tirés, je devine que la réponse est non, mais qu'elle risque de prononcer le contraire. Quoi qu'elle garde son sens de l'humour, et je ris légèrement en songeant que le résultat d'une cuite au jus de pomme pétillant ne risque pas d'être du même effet qu'avec du vrai champagne. « Je prends l'avion le premier janvier au soir, et le lendemain je suis au travail. » je réponds à sa question. J'ai plutôt intérêt à faire bon vol et dormir comme un loir dans l'avion. « C'est mieux que rien. » J'hausse les épaules. Je ne vais pas m'en plaindre, nombreux sont les journalistes et les techniciens qui ne passeront pas les fêtes en famille pendant que les supérieurs prennent une semaine de congé. Le monde ne s'arrête pas non plus durant noël, et encore moins au nouvel an. Je demeure privilégié. J'acquiesce d'un signe de tête à l'idée de Joanne consistant à déjeuner ici, le temps d'avaler ma gorgée de vin. « Faisons ça. » Le calme ne nous fera pas de mal, la soirée sera bien agitée. « En revanche, les seules hostilités du jour seront des batailles de boules de neige. » j'ajoute en reposant mon verre. Mon regard trouve celui de la jeune femme, et elle peut y trouver, plus que le patron, l'ami qui souhaite lui éviter de placer cette fin et ce début d'année sous le signe de la crise de nerfs. « C'est Noël, Joanne. Aujourd'hui ton travail consiste uniquement à prendre soin des familles et des jeunes qui sont ici en étant avec eux et en faisant de cette journée une fête mémorable. Pas de mails, pas de téléphone, ceux qui souhaitent te contacter un jour pareil sont des idiots. Ils n'ont qu'à s'étouffer dans leur frustration à chaque fois qu'il tomberont sur ta messagerie, toi aussi tu as le droit à des fêtes de fin d'année. Il n'y a plus rien que tu puisses faire concernant Peter, toutes les mesures ont été prises, maintenant tu dois laisser le temps au temps et décompresser, parce que tu as bien fait ton travail et que tu le mérites. »
 
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Message(#)joamie + white christmas EmptyDim 11 Déc 2016, 14:10

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Jamie était tout à fait au courant qu'l n'était même pas midi passé lorsqu'il était arrivé avec sa bouteille de vin blanc. Une petit luxe qu'il jugeait bon de partager avec elle, histoire de l'éloigner encore de sa paperasse et de son ordinateur. Difficile pour elle de s'y décrocher si elle ne trouvait rien d'autre à faire. Joanne confia qu'avec son état actuel, il y avait de grandes chances qu'elle finisse par s'endormir avec un peu d'alcool dans son sang. "Ce serait bien, oui." avoua-t-elle avec un sourire. "C'est toujours l'endormissement qui pose problème." Une fois que la jeune femme dormait, elle n'avait plus aucun soucis. Mais c'était toujours les longues heures d'attente qui lui causaient ses innombrables insomnies. Elle avait encore toujours quelque chose à penser, à se rappeler, à mémoriser. A Londres encore plus qu'à Brisbane. Jamie était ailleurs, et elle l'avait sorti de ses pensées en lui demandait si tout allait bien. Elle haussa les épaules lorsqu'il lui retourna la question. "J'aime la vie, ici." lui dit-elle avant de boire une gorgée de son vin. Elle en profita pour écrire rapidement à Ewan de transmettre le mot aux cuisiniers pour qu'ils leur fassent un plat juste pour Jamie et elle. "Je me dis que, si les circonstances avaient été un peu différentes, et si je m'étais trouvée dès le début un rythme qui me permet de profiter de Daniel et de mon temps libre, je voudrais m'y éterniser un petit peu plus que trois semaines ou un mois." Mais pas trop non plus. Jamie savait combien elle était attachée à Brisbane et à son propre pays, il serait bien difficile de lui faire couper le cordon. "J'espère juste qu'il n'y aura plus de drames du même genre dans les temps à venir. C'est dur, de tout gérer, et d'avoir l'impression que tous les regards se posent sur nous et qu'ils attendent que l'on fasse nos preuves. Je pourrais pas, si c'est tout le temps comme ça." dit-elle doucement, en secouant un petit peu la tête. Jamie approuva l'idée de manger au calme dans le bureau de la petite blonde. Il finit par exiger d'elle qu'elle ne s'intéresse plus à son ordinateur, ni à sa paperasse, ni à quoi que ce soit d'administratif. Elle l'écouta avec attention, et, sur le moment, elle ne savait pas vraiment comment elle devrait faire pour décompresser. Mis à part pleurer et souffler un bon coup. "J'ai fait tout ce que j'ai pu." dit-elle après un très long moment de silence. Joanne constata qu'ils parvenaient à avoir une conversation relativement normal sans qu'il y ait ces impressions de dégoût et d'aversion qui trônaient au-dessus de tout le reste. "J'essaie vraiment d'être là pour tout le monde. Autant les donateurs, que les employés ou les pensionnaires. Lorsque j'avais des idées d'activités, je les organisais et j'y assistais. Ils avaient l'air heureux, que je sois là, pour et avec eux. Certains avaient envie de parler avec moi, alors je prenais mon temps pour discuter avec eux. Depuis que je suis là, dès qu'ils me voient, ils ont toujours des étoiles plein les yeux. Ca motive." Joanne était devenu une sorte d'exemple, pour beaucoup. Les adolescents qui étaient en âge à s'intéresser à leur avenir voulait faire un métier pour travailler ensuite dans la fondation, ou une association qui y était affiliée. "Ils ne le savent pas encore, mais dès début janvier, il y aura des professeurs d'art qui viendront donner des cours. Musique, danse, peinture, il y en a plusieurs qui m'ont proposées des créneaux horaires où ils pourraient se déplacer jusqu'ici. Depuis que les gamines ont appris que j'ai fait de la danse classique, et que je danse toujours, elles veulent faire pareil." dit-elle en riant doucement. "Les employés ne le savent pas non plus encore. Ils pourront bénéficier ou assister aux cours s'ils le souhaitent. C'est ma première surprise pour la nouvelle année qui s'annonce, ça fera peut-être naître des vocations." Et elle n'avait pas eu le temps de s'occuper de ce détail là auparavant, ayant déjà le reste de la fondation à restructurer avant d'y ajouter de nouveaux éléments. "J'espère qu'ils apprécieront cette veillée de Noël." dit-elle, d'un ton plus rêveur, en regardant dans le vide. "J'espère que Daniel voudra de nouveau de moi, d'ici là." Ses réactions sur les deux derniers jours l'avaient profondément touchée, vu qu'elle était déjà à fleur de peau à cause de la fatigue cumulée. On toqua discrètement à la porte, et ce fut le chef cuisinier, lui-même, qui arrivait avec un chariot de salle rempli de petits et grands plats. "Mr. Sanders, vous n'auriez pas du, j'aurai pu venir chercher le tout moi-même. Vous vous êtes donnés tellement de mal." dit alors Joanne, touchée par cette attention. L'on devinait que les cuisines ne s'étaient pas contentés que de servir le déjeuner prévu au réfectoire. Il présenta rapidement les plats, le tout donnant un menu complet, avec une assiette et mets végétariens pour Jamie, et quelques bouteilles de vin en suggestion. La jeune femme le remercia chaleureusement et lui demanda de transmettre le message à ses collègues, et lui assura qu'ils allaient se débrouiller pour le service. Elle lui demanda une nouvelle fois confirmation de sa présence pour la soirée, pour s'assurer qu'il faisait bien partie des invités. "Ils veulent tellement bien faire lorsque je demande quelque chose. Je leur demande ça, et ils m'amènent ça." dit-elle en indiquant son doigt, puis ensuite l'ensemble de son bras.
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Message(#)joamie + white christmas EmptyDim 11 Déc 2016, 15:27

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La Joanne mal à l'aise et peu assurée semble bien loin après trois semaines passées au coeur de la fondation. Elle même avoue aimer être ici. Passer du temps dans la peau de la directrice ne la ravissait pas au début, puis, résignée, et attachée malgré elle à ces jeunes qu'elles ne connaissait qu'à travers leurs dossiers, elle a longuement douté de ses capacités à gérer une structure de cette taille sans bagages. Aujourd'hui, son unique frein est de ne pas parvenir à trouver un rythme qui lui permette de profiter de Daniel autant qu'elle le pouvait à Brisbane. Mon coeur rate un battement lorsqu'elle évoque même l'envie qu'elle aurait ressenti de rester à Londres bien plus longtemps. Comme si maintenir Daniel si éloigné de moi pendant tout ce temps n'aurait pas vraiment eu d'importance, pas de poids dans la balance. J'engloutis une gorgée de vin. Bien sûr, la jeune femme a toujours besoin d'être rassurée vis à vis de son travail, elle vit toujours aussi mal le regard des autres, se sentant épiée et jugée à la moindre occasion -ce qui n'est pas complètement faux dans un cas pareil, néanmoins on ne peut pas blâmer ceux qui nous confie leur argent de vouloir s'assurer de la pérennité de leur investissement. « Ca fait moins d'un an que tu es à un poste que tu n'as jamais occupé auparavant et qui te met en charge de la vie de centaines de jeunes ainsi que de centaines de milliers de livres, c'est normal. Tu serais aussi méfiante à leur place, tu ne ferais pas confiance à la première inconnue venue avant qu'elle ait fait ses preuves. » Qu'importe à quel points ils connaissent celui qui l'a placée là. C'est à la fois une question d'argent et de la vie des pensionnaires, mais aussi, particulièrement important pour les plus riches de ces donateurs, de réputation -et c'est un bien avec lequel on ne plaisante pas. On ne veut pas que la sœur d'une amie d'une cousine sache que l'on finance une association qui reste les bras croisés face à un suicide. J'ai également bon espoir un événement pareil n'arrive plus de si tôt, même si je suis lucide, il y a des chances pour qu'un autre jeune meure. Nous accueillons des âmes en détresse, certaines ne guériront pas. Nous tentons de faire une différence à notre échelle. Maintenant que le nécessaire a été fait, l'humain peut redevenir une priorité. Les fêtes ont ce symbole. Comme forcée de se justifier, Joanne m'explique tout ce qu'elle m'a déjà raconté au téléphone, sa volonté d'être présente en personne et pas seulement un fantôme qui hante un bureau et un écran, et cela plaît aux bénéficiaires de notre aide. « C'est la preuve que tu fais les choses bien. » je lui assure avec un petit sourire. J'écoute avec intérêt ce projet bien caché de cours d'art -pour lesquels je ne me souviens pas avoir donné d'accord mais j'imagine que cela s'est glissé dans les papiers que je signe machinalement en toute confiance. Je m'inquiète forcément du coût de l'opération, car rien, rien n'est gratuit. « J'ai entendu un groupe de jeunes dans un des salons en train de préparer une surprise qu'ils veulent faire pour tout le monde, et je crois qu'ils ne sont pas les seuls, si j'ai bien compris. » dis-je à propos de la veillée de noël « Il se pourrait que l'organisation de cette soirée ne soit finalement pas complètement entre nos mains et qu'ils ont décidé de mettre leur grain de sel. Je crois qu'ils préparent une sorte de spectacle, ils parlaient d'un ordre de passage de plusieurs groupes. Mais prend l'air étonné lorsqu'ils le feront. » J'aurais pu garder l'information pour moi, mais il m'a semblé plus prudent que Joanne sache. Nous ne sommes jamais trop prudents au sujet des cachotteries des enfants, mieux vaut bien feindre une surprise que de l'être réellement et dans le mauvais sens. Le comportement de Daniel préoccupe toujours la jeune mère. « Nous verrons dans quelques heures s'il a compris la leçon. Peut-être qu'il m'en voudra tellement qu'il ne voudra plus que toi. » Je ne m'en vexerait pas. Les humeurs des enfants vont et viennent de manière brute et irréfléchie. Un peu comme les miennes. On frappe à la porte afin de nous servir nos déjeuners. Tout un assortiment qui change avec la nourriture du réfectoire, ce qui n'était vraiment pas nécessaire, l'un comme l'autre nous serions contentés d'une assiette du plat du jour comme n'importe qui, et j'aurais mit la viande de côté. Mais l'intention est gentille. Nous disposons le tout sur la petite table et commençons à manger. Le silence ne dure pas bien longtemps. « Joanne... » Mes dents passent nerveusement sur mes lèvres tandis que je lâche ma fourchette, l'air sérieux et franchement inquiet ; « Tu ne comptes pas rester ici, quand même, n'est-ce pas ? » S'installer à Londres pour être au plus près de la fondation tous les jours et ne plus avoir à travailler à distance. Si elle aime la vie ici, pourquoi pas, après tout. Mais elle me priverait de mon fils et c'est ce qui me travaille.
 
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Message(#)joamie + white christmas EmptyDim 11 Déc 2016, 16:02

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L'arrivée de Joanne dans la fondation était inattendu. Bien que peu osait contredire ou questionner les décisions d'un Keynes, il y avait eu de nombreux sceptiques. Entre ceux qui doutaient d'elle de son inexpérience, de la distance physique entre elle et la fondation en vivant en Australie. Certains s'arrêtaient tout simplement au fait qu'elle soit une femme. On n'y était pas allé de main morte avec elle de temps en temps, et pourtant, elle semblait tenir le cap. Bien qu'elle n'était qu'à un pas de la crise de nerfs, elle répondait toujours présente et se dévouait énormément pour cette cause pour laquelle elle avait fini par s'attacher. Quelque part, elle savait que l'on continuerait de douter d'elle pendant un bon moment encore, jusqu'à ce qu'elle ait quelques années d'expérience et que l'on ait vu que les projets qu'elle ait pu lancé ait fonctionné. Cela paraissait incroyablement long pour elle. Des sourires amicaux s'échangeaient entre Jamie et Joanne. Elle avait l'impression que ça faisait une éternité qu'elle ne l'avait plus vu esquisser un sourire, ou même rire aux quelques plaisanteries qu'elle pouvait dire. C'était à la fois perturbant et soulageant qu'il y ait cette complicité qui facilité les rapports entre eux deux. Elle haussa les sourcils lorsqu'il dit avoir repéré des jeunes qui semblaient vouloir préparer une sorte de spectacle pour la soirée. Histoire de marquer à leur tour cette veillée de Noël. A croire que les fêtes de fin d'année n'avaient jamais été dignement fêtées, par ici, pour que tout le monde y mette autant de coeur et de volonté. "Je suis facilement impressionnable, je n'aurais peut-être même pas besoin de prétendre quoi que ce soit." répondit Joanne, en riant. "C'est plutôt bon signe, s'ils veulent se montrer comme ça, se mettre en avant." Le nombre d'enfants timide et très renfermés qui étaient accueillis à la fondation était considérable. Qu'ils cherchent autant à s'exprimer devant tant de monde était révélateur. Ils voulaient s'ouvrir à eux, c'était une belle étape. "J'ai hâte de voir ça." s'enthousiasma-t-elle. Cependant, elle appréhendait beaucoup plus la réaction de son propre fils une fois qu'il aura terminé sa sieste. Jamie ne serait pas surpris que la situation s'inverse et qu'il ne veuille plus de son père et préfère rester uniquement dans les bras de sa mère. "Ce n'est pas parce que tu l'as recadré qu'il t'en voudra." répondit-elle. "Un enfant a besoin que ses parents lui imposent ses limites, et c'est justement ce qu'il recherche en faisant un cirque pareil. Je suis juste un peu trop... à bout, en ce moment, même pour ça." Joanne admettait qu'elle était à cran, ce qui lui empêchait de prendre un certain recul par rapport à certaines situations, et de prendre trop à coeur l'aversion de son fils pour elle. "Il fallait bien que l'un de nous deux lui explique qu'il n'a pas le droit d'avoir un tel comportement envers ses parents." Il lui avait rapidement parlé de ce qu'il avait fait. Lui qui avait toujours douté de ses talents d'éducation, Joanne le trouvait très juste dans sa manière de faire. Ils mangeaient ensuite tous les deux avec un bon appétit les plats minutieusement préparés par les cuisines. Jamie posa ses couverts pour regarder son ex d'un air à la fois sérieux, et inquiet. La jeune femme le regarda d'un air tendre et déposa également ses couverts dans son assiette. Elle posa délicatement sa main sur la sienne et la serra légèrement. "Non, bien sûr que non." lui assura-t-elle tout bas, avec un sourire confiant. "Je suis bien trop attachée à mon pays pour vouloir le quitter comme ça. J'aime beaucoup trop Brisbane aussi. J'ai toute ma vie là-bas, et je voudrais que Daniel poursuive pour le moment la sienne là-bas aussi. Je disais ça tout à l'heure, en pensant surtout à ce que je revienne ici, une semaine de temps en temps." expliqua-t-elle. Le déménagement définitif était tout simplement inconcevable pour elle. "Tu sais très bien que je ne t'arracherai pas Daniel. Jamais." dit-elle plus bas, en portant ensuite sa main sur sa joue. Joanne lui souriait avec tendresse. "Qui sait, la prochaine où je reviendrai ici, tu auras la garde de Daniel, tu pourras le garder avec toi quand je serai en déplacement. Vous avez besoin de temps où vous n'êtes que tous les deux, sans ce parasite de mère, ou d'ex." Son pouce caressait discrètement sa peau, alors qu'elle le regardait toujours avec cette même tendresse, cette pointe d'affection. "Je suis vraiment très heureuse que tu aies pu te libérer pour les fêtes. Daniel sera content de fêter Noël et Nouvel An en ta présence." Puis elle retira sa main pour qu'elle puisse boire une gorgée de vin. Elle reprit ses couverts et prit une bouchée de viande. "Je viens d'y penser... Tu as pu vendre les deux maisons ?" Celle de Logan City était certainement partie très vite. Celle de campagne, peut-être un peu moins, bien que toutes les rénovations qu'ils avaient pu y faire étaient un grand plus, et il avait certainement pu augmenter la valeur de la maison et avoir plus d'intéressés qu'avant.
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