AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Besoin d'un coup de main pour t'intégrer ?
Clique ici pour trouver un parrain et relever les défis du nouveau !
Le forum a besoin de vous pour vivre
N'oubliez pas de voter autant que possible.
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

 cole&ariane ▲ now that i'm older

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
Invité
Invité

cole&ariane ▲ now that i'm older Empty
Message(#) Sujet: cole&ariane ▲ now that i'm older cole&ariane ▲ now that i'm older EmptyMer 1 Nov 2017 - 20:32


now that i'm older
Cole & Ariane


Le bon vieux temps qu’ils avaient utilisé comme argument. Quand on était jeunes, insouciants, quand on se fichait un peu de tout, parce que ce tout nous blasait. Un peu comme aujourd’hui que j'y pense, enfilant le premier t-shirt qui me passe sous la main. Sofia partie pour la soirée avec la fine équipe, maman éprise de ses nouveaux personnages de nouvelle dantesque, Hugo en tournée avec son agent, la vie me semble bien morne quand le boulot est terminé et que Netflix s'en retrouve désuet. La promesse de quelques bières, d’un ou deux souvenirs juteux au sujet des profs qu’on emmerdait jadis, la curiosité de savoir si, même encore aujourd’hui, on était tous un peu plus décalés, un peu trop freaks au goût du monde extérieur. C’est ce qui me motive à brosser distraitement ma crinière, à la ramasser en genre de queue-de-cheval ou presque, à attraper une veste, mon sac, mes baskets, et à y aller. Au pire, il y avait un pub sympa, en bordure de la colline. Au pire, ce serait un voyage back to memory lane sans grand heurt, avant de revenir à ma vie normale, à ma réalité d’aujourd’hui, avec l’impression bien dégoulinante que j’ai fini par grandir, que j’ai fait quelque chose ou presque de ma vie. Ils avaient dit dans l’invitation d’apporter de quoi boire, de quoi manger. Et ça me fait quand même chier, parce que je dois arrêter au supermarché, essayer de réfléchir à ce qui fera si l’une a des restrictions alimentaires, si l’autre à des allergies. J’ai pas du tout envie de me casser la tête avec ça, et pourtant je laisse une bonne dizaine de minutes s’effriter à errer à travers la grande surface comme une âme en peine, avant de jeter mon dévolu sur un pack de bières, et sur deux sacs de croustilles. L’un des emballages sera même ouvert durant mon trajet, la main droite plongée dans le papier qui craque, gobant son contenu comme une ogre qui a l'air de ne pas avoir mangé depuis des heures. Pour la petite histoire, j’avais eu un bon repas à peine 3 heures plus tôt - mais mon estomac sans fin était bien loin d’avoir été rassasié. Et je stationne ma voiture tout en bas, les lunettes de soleil au bout du nez me protégeant des éclats qui doucement se profilent à l'horizon, les victuailles en main. L’ascension se fait particulièrement facilement, et le repérage tout autant. Malgré la presque décennie qui nous sépare de la dernière fois où on a été tous réunis, malgré les années qui s’accumulent depuis notre dernier passage ici - là où on traînait tout le temps jadis, je pourrais les reconnaître entre mille. C’est con, c’est nostalgique, c’est bête, mais un sourire se dessine sur mes lèvres, et l’envie de prendre un verre avec les vieux potes du lycée en souvenir du bon vieux temps me suffit. Rien de plus, rien de moins.

« Woah, vous avez géré sur les invitations, tout le monde est là. » j’hoche avec entrain de la tête, saluant la bande d’un geste de la main, épatée qu’avec nos horaires tous décalés et nos vies qui ne se ressemblent pas du tout selon ce que Facebook peut bien en dire, on ait fini par tous se poser ici sans une gymnastique improbable. Et mes fesses trouvent leur place aux côtés de Cole, que je reconnais d’à peine un coup d’oeil, une esquisse de sourire. C’était pas faute de ne pas l’avoir revu il y a plusieurs mois, et pas dans mon meilleur état je dois l’avouer. Une bouteille tendue dans sa direction en espérant que ça chasse l’impression de folle furieuse que j’avais dû lui laisser quand il était tombé sur mon minable cas à l’autre bout de la ville, moment de faiblesse post-Tad. Et je bats des cils, joueuse. « Amende honorable pour la dernière fois. »  « Qu’est-ce qu’elle a encore fait?! » que rétorque Alex, la bouche en coeur. Malgré les années, y’en avait ici qui nous connaissaient plutôt bien, mon caractère de merde et moi.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

cole&ariane ▲ now that i'm older Empty
Message(#) Sujet: Re: cole&ariane ▲ now that i'm older cole&ariane ▲ now that i'm older EmptyDim 5 Nov 2017 - 20:35


now that i'm older
Cole & Ariane


Mon psy m'a dit que c'était bien, que je devais sortir avec des gens qui n'étaient pas nécessairement liés à la came. Alors je m'étais un peu senti obligé dans un certain sens d'accepter cette invitation, de me rendre dans ce bar, devenu un peu miteux, je ne sais pas si c'est à cause du temps qui passe ou juste moi qui vieillit et qui ait une vision différente des choses. Ce soir c'était réunion avec les gens du lycée, on n'était pas vraiment ce qu'on peut appeler une bande, en tout cas pas comme on en voit maintenant, on était simplement ceux qui ne rentraient pas correctement dans le moule, ceux qui étaient juste trop à l'époque et peut-être encore trop aujourd'hui. Ceux qui s'en foutaient pas mal dans un certain sens de ce que les gens pouvaient penser d'eux. Pour ma part je ne me rendais déjà plus vraiment compte que les gens pensaient tout court, et puis je ne voyais pas vraiment les journées passer car mon jugement était plutôt altéré à cause de ce que je prenais déjà à l'époque. Du coup j'y vais quand même le cœur lourd, lourd du chemin parcourue depuis le temps même si ce sevrage est tout neuf, il fait tout de même partie de moi désormais. Je suis aussi un peu stressé dans un certain sens, comme toujours quand je dois revoir des gens, j'aimerai pouvoir n'en avoir rien à faire comme avant, mais c'est comme si mes sens et mon stress y compris étaient décuplés ces derniers temps. Du coup j'ai préféré venir à pieds pour me détendre, penser à autre chose, penser à tout sauf à moi.

J'arrive devant le bar, et je souffle un coup comme pour prendre mon courage à deux mains avant de rentrer. Presque tout le monde est déjà là quand j'arrive, et pourtant je ne suis pas en retard plus que ça, simplement à l'heure comme à mon habitude à la limite du retard, ce qui me vaut quelques réflexions sur le ton de la rigolade de la part des anciens visages qui m'accompagnaient tous les jours pendant un moment de ma vie. Je souris à ces remarques, qui rappelle que je n'ai pas changé, que la came ne faisait pas forcément tout ce que j'étais, que ce n'était qu'une infime partie. Alors je me détends, je me souris, je parviens presque à rigoler. Et je sais que cela ne fait que commencer quand je vois Ariane qui débarque, en mode déterminée et impétueuse comme à l'accoutumée. Elle se pose à côté de moi et me sourit doucement. Elle me tend une bouteille, en me parlant d'amende pour la dernière fois. Sa réflexion me fait rire, me rappelle quand je l'ai trouvé dans un moment de faiblesse il y a peu et qu'elle m'avait un peu fait l'effet d'une folle furieuse. A vrai dire on ne peut pas vraiment dire que j'étais dans un meilleur état, je me rappelle encore que je planais comme jamais à cause de ce truc que j'avais essayé dans une soirée encore plus étrange que celles dont j'avais l'habitude. La réflexion d'Alex me fait rire elle-aussi, et je lui réponds, toujours le sourire aux lèvres, « Ce qu'elle a fait restera secret pour l'instant comme ça je pourrai la faire chanter si besoin ! » Je lance une mine rieuse à Ariane, m'attendant peut-être à ce qu'elle me frappe, alors que j'entends que les conversations autour de nous reprennent, ce qui me permet de lui parler un peu plus entre nous, sans que les autres puissent entendre. « T'inquiète, pas besoin d'amende. » Mon ton est doux, je me rappelle qu'elle était mal à ce moment là, je n'ai pas forcément envie qu'elle se repasse ce moment là en boucle quand elle me voit moi. « Et puis je ne bois plus. Ni rien du tout d'autre d'ailleurs. Ça fait un peu plus d'un mois. » Elle savait, que je me piquais. Ils le savaient tous d'ailleurs, comme les 3/4 du lycée, ça n'avait jamais été un secret et à l'époque je ne savais pas encore comment le cacher correctement. Je lui souris, reporte mon attention sur elle, « Et toi, ça va ? » Un ça va simple mais honnête, sincère, Ariane avait pu être une vraie chieuse à l'époque, mais elle m'avait toujours inspiré une sympathie particulière alors ça m'intéresse vraiment, de savoir si aujourd'hui elle va mieux que la dernière fois que je l'ai vu.  
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

cole&ariane ▲ now that i'm older Empty
Message(#) Sujet: Re: cole&ariane ▲ now that i'm older cole&ariane ▲ now that i'm older EmptyMar 14 Nov 2017 - 5:16


now that i'm older
Cole & Ariane


Oh Alex, sweet Alex. Il savait bien que lorsque je le regardais avec cet air là, lorsque je battais des cils à ce rythme, lorsque je lui répondais avec ce ton, valait mieux qu’il prenne sa place et qu’il ravale discrètement. « Me force pas à faire pareil pour ton pauvre cas. » les deux à ses côtés éclatent de rire comme pour soulager notre petite guéguerre lancée à la va vite, et je me complais dans ce mystère que je laisse planer entre nous, à savoir s’il recevra d’autres remarques incendiaires de ma part avant la fin de la soirée, ou si je lui accorderai un répit. J’adore faire vivre le doute. Prenant place aux côtés de Cole, je ne perds pas une minute de plus avant de tirer le pansement et m’excuser humblement. Aussi chiante je pouvais être à l’époque, autant je l’étais toujours - et c’était pas correct de l’avoir baratiné à ce point quand il voulait clairement aider. Foutu ego, gros orgueil qui prenait la parole lorsque je sentais qu’on me prenait en pitié, qu’on voyait une faille, une fissure, minime, menacer de me faire éclater. Personne n'avait le droit de remarquer cela, personne sauf peut-être Sofia ou Hugo, et encore, dans mes beaux jours et seulement. « Oh. Ça en fait plus pour moi alors. » l’aveu de Cole prend du temps avant de cheminer jusqu’à mes neurones, et je gobe une longue gorgée de la bière que je lui avais offerte avant de capter l’importance de la chose. Un mois de sevrage, un mois à avoir laissé ces cochonneries de côté. C’était pas vraiment un tabou entre nous, on s’autorisait nos erreurs, on en prenait large, parce qu’on était tous à vif, tous étranges, tous difficiles à cerner. Aucune limite et aucun jugement, et encore aujourd’hui, je ressens cette vibe sans honte qui flirte au-dessus de nos têtes, qui acceptent les confessions d’adultère de l’une, les délires psychotiques sous le stress de l’autre. Les marginaux qui ont grandi, qui tentent de faire mieux, qui perdent pied mais jamais sans baisser la tête, regard haut. « T’as passé le stade où tu sues à grosses gouttes et où t’as envie d’éclater tout le monde? » et je ne trouve rien d’autre à dire pour poursuivre la conversation, pour dédramatiser ce qui n’en est pas un, de drame. Cole était un grand garçon, et si je n’avais jamais rien accusé de sa consommation, je ne ferais pas l’inverse en insistant trop fort sur son arrêt. Quoi qu’il en soit, connaissant ses nombreuses addictions, le geste en restait plus qu’impressionnant. Je ne vais pas jusqu'à lui demander s’il est allé en cure, s’il a décidé de tout faire tout seul, d’où est venu sa motivation, ce qui a bien pu justifier sa décision. Je préfère miser sur ce qui compte vraiment, et lui renvoyer un sourire sincère, des mots qui, rarement, sont doux, avenants. « C’est cool, ce changement. »

À mon tour de rendre des comptes, et je sens mon corps se caler contre mon siège lorsqu’il me demande comme je me porte. Bien sûr que son dernier référant n’est pas particulièrement glorieux, et la mine d’enterrement que je pouvais tirer lorsqu’il avait eu le malheur de prendre le siège à mes côtés dans ce vieux bar miteux quelques mois plus tôt n’était pas à mon honneur. « Ça va. Comme un charme. » ça sonne ironique mais ça l’est à peine. C’était vrai, que ça allait. Ma rupture avec Tad avait laissé de grosses marques, mais je m’en étais remise. Pas le choix, pas le goût de m’éterniser. Depuis, je reprenais racines chez ma meilleure amie, je m’investissais dans le boulot, je passais un peu plus de temps sur mon bouquin. Et je laissais les amours pour les autres, ceux que je tentais d’aider au mieux de mes connaissances par le biais de ma chronique. Sur papier, j’étais une bonne personne, c’était lorsque j’ouvrais la bouche que ça se gâtait. « Semblerait-il que les conneries qu’on puisse dire sont véridiques. Faut donner le temps. » sachant que ce genre de conseil faisait partie intégrante de mes réponses au courrier du coeur qu’on pouvait recevoir à GQ. Bah ouais, je ridiculisais avec amour mon travail - non sans l’aimer plus que tout. Joli parallèle. « Aussi ringard ça puisse être. » et une autre gorgée de bière plus tard, je remarque quelques bouteilles d’eau qui traînent pas trop loin, en offrant une au passage à Cole qui me semble bien à sec - sans mauvais jeu de mots, pardon mec. « C’est pas trop… difficile? Avec toutes les tentations? » les autres avec nous consommant de l’alcool était une chose, mais qu’il ne me dise pas qu’il n’avait pas remarqué les pupilles dilatées de Charlie et Adèle qui revenaient de leur escapade à l’écart “pour prendre l’air”, le rire un peu trop facile pour que ce soit naturel.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

cole&ariane ▲ now that i'm older Empty
Message(#) Sujet: Re: cole&ariane ▲ now that i'm older cole&ariane ▲ now that i'm older EmptySam 2 Déc 2017 - 18:52


now that i'm older
Cole & Ariane


Elle est là, elle lance des pics à droite à gauche et commence par s'excuser comme pour évacuer ce qui la titille, pour crever ce qu'elle considère apparemment comme un abcès. Elle était comme ça, Ariane. Et elle l'avait toujours été. Ça m'avait étonné de l'avoir trouvé dans un moment de faiblesse cette autre fois, une facette d'elle que je ne connaissais pas. Pas une facette qu'elle apprécie montrer visiblement. C'est peut-être ça d'ailleurs, qui me pousse à lui faire de mon sevrage, pour qu'on soit à égalité sur qui en sait plus qui l'autre. J'avais eu droit contre son gré à un bout d'elle, mon inconscient avait sûrement voulu rééquilibrer la balance. Il lui faut un petit temps avant que mes paroles ne s'impriment vraiment. Ça fait ça à tout le monde. Ce n'est pas vraiment le genre de confession que les gens ont l'habitude d'entendre, et puis pour la plupart, un camé restera toujours un camé. Mais au vu de son regard, je comprend qu'elle saisit l'importance de la chose. En fait, je sais qu'elle saisit l'importance de la chose. Faute d'être compris par les autres à l'époque et même encore maintenant, on pouvait au moins avoir le réconfort et la certitude de se comprendre entre nous. Sans avoir nécessairement besoin d'en faire de longues tirades. Et c'est de loin, ce qui me plaît le plus. Elle ne pose pas de question sérieuse ou trop embarrassantes, elle se contente de blaguer, avec légèreté. Et c'est tout ce dont j'ai besoin à e moment précis. Je rigole à cette même question d'ailleurs, parce qu'elle me rappelle des souvenirs. Pas si lointain mais qui paraissait déjà appartenir à une autre vie. Inévitablement la soirée du bal des pompiers me revenait en mémoire, le visage de Nathan décomposé face à moi, les reproches de Myrddin qui tombaient comme une pluie de coups. Les saloperies que j'avais pu sortir à la seule personne qui avait un tant soi peu d'attention et de sincérité envers moi. Mais la réfléxion d'Ariane me permet d'en rire, de me rappeler que c'était une étape douloureuse mais nécessaire. « Ah là là si tu savais ce que j'ai pu en sortir comme conneries. Je pense qu'on a tous des amendes à faire en fin de compte. » Petit regard complice, tu vois je suis pas mieux que toi, qu'il veut dire ce regard. « Mais si quelqu'un se met à mentionner la dégaine que j'avais au lycée, là je pense que je vais recommencer à suer à grosses gouttes. » Je rigole doucement, histoire de se rappeler un peu à quoi chacun ressemblait à l'époque.
Elle me regarde avec un sourire bienveillant, des mots doux, qui me vont droit au coeur venant d'Ariane car chaque personne ici a pu se rendre compte qu'ils étaient rares. Je souris doucement moi aussi, avant de répondre, dans un souffle, presque plus pour moi dans un certain sens d'ailleurs, « C'est vrai que c'est sympa. ». Ce changement qui étape nécessaire mais pas suffisante, des choses sont encore à régler bien sûr, mais ce soir n'est pas le moment de penser à ça. Ce soir est l'opportunité de s'offrir un voyage en direction du passé, pour se satisfaire du chemin parcouru. Et c'est exactement ce que je compte faire.

Elle semble un peu gênée quand c'est à son tour de s'exprimer, et je ne la comprend que trop bien. Mais après tout, ça aussi c'était un passage nécessaire dans ce genre de réunion. Toutefois quand elle me répond, je me rend compte qu'elle est légèrement ironique, mais en même temps je ne sais pas si je l'ai connu un jour où elle ne l'était donc jusque là tout est normal. Son ton me paraît sincère malgré tout, et même physiquement, elle n'a rien à voir avec l'Ariane que j'avais pu croiser l'autre fois. Sa capacité de métamorphose impressionnante, comme à l'accoutumée je suppose. Après tout, elle n'avait jamais été du genre à s’appesantir. Ni à s’apitoyer d'ailleurs. Sa réplique, qui semblerait presque tirée d'un film ou d'un horoscope me met le sourire aux lèvres, simplement parce qu'elle a raison. Aussi cliché cela puisse-t-il être. « Ta chronique commence à prendre possession de toi on dirait. » Encore une fois avec le regard rieur, parce que bien sûr que je lis ce qu'elle peut répondre aux cœurs en détresse. Comment passer à côté, comment oublier que c'était cette même femme qui m'avait paru l'autre fois comme le cœur le plus en détresse que je connaissais. Mais apparemment, les choses avaient changé. Et c'était tant mieux pour elle. « J'avoue que je suis un fan de ta chronique franchement, t'écris des fucking bons conseils. » Pour la chambrer un peu, même si elle sait pertinnement que je pense chaque mot qui sort de ma bouche. C'est comme ça que ça marchait avec moi, ça avait toujours marché comme ça, la sincérité passait toujours à travers l'humour ou les taquineries. Elle me passe une bouteille d'eau et je m'empresse de prendre une gorgée tandis que j'écoute sa question. Je ne m'étais même pas rendu compte que je commençais à être presque assoiffé tellement j'étais concentré sur le fait de ne pas boire. Je lui souris, réfléchissant à ma réponse, dans un sourire un peu plus contrarié qu'avant malgré tout, simplement parce que la question me demande un temps de réflexion pour formuler ma réponse correctement. « Ça va. » Je bois une gorgée et me reprend, histoire de lui donner une vérité un peu plus étendue que simplement "ça va". « Enfin, c'est difficile bien sûr, mais quand j'ai envie de boire une gorgée ou autre, je me rappelle pourquoi j'ai fait ça.» Je la regarde, sincèrement, avant d'ajouter, « Et ça vaut pour pleins de situation en fait. Si t'as envie de craquer, tu te dis juste que tu fais les choses pour une raison précise, pas pour refaire les mêmes erreurs. » Ma façon personnelle de lui faire comprendre que peu importe le choix, ou ce qu'elle a fait pour changer par rapport à la dernière fois, elle a bien fait.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

cole&ariane ▲ now that i'm older Empty
Message(#) Sujet: Re: cole&ariane ▲ now that i'm older cole&ariane ▲ now that i'm older EmptyMer 20 Déc 2017 - 2:06


now that i'm older
Cole & Ariane


Il est doux, ou alors il l’a toujours été. C’est difficile pour moi de me rappeler l’attitude réelle des gens à l’époque du lycée, me sachant tellement rêche et abrupte qu’on devait se plier à ma hargne, et ainsi modifier les candeurs légitimes. Mais voilà que la voix de Cole me semble plus posée, plus calme encore que dans mes vagues souvenirs. Et c’est beau, les gens sereins, le zen au quotidien. Ça change des extrêmes, ça change des abus. Une petite pause du brouhaha, et il a toute mon attention. « Bah tu me le pointes et je lui règle son cas d’un jab bien puissant. » le calme qu’il arbore contraste avec l’agressivité que je susurre, le regard amusé. Fallait bien que les longues heures de boxe à cogner sur Vitto - ou sur le sac de sable qu’il tenait à bout de bras - servent. Et tant mieux si quelques dents volaient au passage. Limite, on aurait pu me voir comme la sauveuse des cas perdus, des potentiels écorchés. J’aimais pas l’injustice, je détestais quand on se moquait des faibles, des marginaux, des différents. C’étaient eux les preux, c’étaient eux les bons, pas le reste, pas le trop lisse, pas le trop propre. Et cette vague de confiance, cet esprit de défense, il se plaît à voler au secours d’un Cole qui n’en a absolument plus besoin, qui le prend en riant, mais qui saura qu’à la moindre menace, j’ai toujours l’habitude de laisser mes pulsions de violence faire le reste. La conversation passe d’un sens à l’autre, vole maintenant vers mes propres démons, ma routine qui s’adapte, et Cole qui semble en connaître un peu plus que ce que j’aurais pu croire. « Encore heureux que je sois pas à la nécrologie - là mes discours seraient p’t’être un peu plus glauques. » et j’éclate d’un bon rire, une gorgée de bière plus tard. On se demandait bien ce qu’une désillusionnée comme moi faisait au courrier du coeur de GQ, et voilà que ça faisait plus que logique à mes yeux. J’étais celle qui crevait les illusions, ou du moins, qui le tentait très fort. Qui remettait les pieds sur terre, qui vulgarisait, qui exprimait ce que d’autres gardaient bien trop creux. J’aidais, je jure, je voulais mieux pour eux, pour elles. « Hey, si tu veux répéter plus fort près de l’enregistreur je t’envoie une caisse de dragées, tes préférées, à ma prochaine négociation salariale. » un battement de cils plutôt ironique accompagne mes mots, et je suis prête à dégainer pour la blague - ou pour l’augmentation - le micro si besoin. On n’est jamais trop prête.

« Ça… ça fait longtemps?  » je m’étonne d’entendre Cole revenir sur ses défis, sur sa décision. Pas parce que j’en ai rien à faire, bien au contraire, mais parce que je suis toujours étonnée de voir comment, malgré mon empathie absente et mes remarques abruptes, les gens finissent toujours par se confier un peu à mon égard. Comme si mon réalisme tiré par les cheveux leur faisait l’effet d'une oreille attentive trop objective pour les juger. C’était un peu ça, en fait. Les doigts enserrant ma bière, je lève tout de même les prunelles vers lui, étudie jusqu’où je peux aller, jusqu’où je veux parler. « On l’oublie trop souvent le pourquoi. » et c’était bien là la première erreur. Pourquoi elle avait rompu, pourquoi il avait décidé de tout arrêter, pourquoi on avait recommencé, pourquoi on avait pris le chemin B, au lieu du A. « Je veux pas savoir, c’est pas mes affaires tu sais, mais… t’as l’air bien. En paix avec le truc. J’imagine que ça a pas été facile de faire le déclic, mais peu importe ce que c’était, on dirait presque que t’es serein face à ça. » ce calme qui m’a frappé tout à l’heure, qui revient s’immiscer alors que ça ne doit pas être simple pour lui d’admettre tout ça, aussi loin de sa vie puis-je l'être. Un sourire que je lui renvoie, à son rythme, rien de trop vite, rien de trop dur.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

cole&ariane ▲ now that i'm older Empty
Message(#) Sujet: Re: cole&ariane ▲ now that i'm older cole&ariane ▲ now that i'm older EmptyVen 5 Jan 2018 - 0:29


now that i'm older
Cole & Ariane


Sa remarque me fait rire, en grande partie parce que je l'imagine totalement activer son mode guerrière et mettre tous les gens autour de la table au tapis sans le moindre soucis. « C'est donc toi, mon prince charmant venu me sauver, my knight in shining armour ? » Je fais exprès de prendre un accent british très forcé, me collant près d'elle pour qu'elle me protège tout en battant des cils avec des yeux de biche apeurée dignes d'un oscar, au minimum. Le contraste entre elle et moi me fait presque penser à de ces cocktails un peu bizarres qu'on sert dans les bars hipsters. Le genre de cocktail qui serait composé d'un petit rosé qu'on a envie de siroter en terrasse un soir d'été, mélangé avec un bon whisky, avec la chaleur et l'exquise douleur qui coule le long du gosier. Association qui peut paraître maladroite, pas vraiment le genre d'association qu'on s'imagine faire en fait. Sûrement pour ça que les souvenirs que j'ai d'Ariane au lycée restent assez vagues. Mais une association qui finit par marcher en trouvant le bon dosage, en prenant de l'âge. Comme si ce qui avait pu paraître si difficile il y a quelques années, parler normalement, avoir l'impression d'avoir des amis, ou tout du moins des connaissances, finissait par devenir presque naturel. Quand elle éclate de rire, je ne peux m'empêcher de faire de même, son éclat est communicatif, quoi qu'elle veuille laisser paraître sous ses airs de langues de vipères et tout ce qui avec. « Remarque, est-ce que c'est pas glauque les gens qui finissent marié, avec 2 gosses parce que 3 c'est trop et 1 c'est pas assez, qui conduisent un scénic et qui ont une jolie barrière blanche devant leur pavillon ? Parce que perso ça me fait carrément flipper. » Je ponctue le tout avec une petite mine de dégoût, en faisant semblant qu'un frisson me parcourt le dos. Ironique comme d'habitude mais après tout, j'avais toujours trouvé flippant les gens qui finissait exactement avec la vie qu'ils s'étaient imaginé au départ. Moi je veux des surprises, peut-être parce que les images qu'on se fait nous-mêmes, ce qu'on s'imagine c'est juste trop familier, trop simple, trop parfait. Trop chiant en fait. Sa réflexion sur le micro et l'augmentation m'arrache un sourire, et je fais mine de lui glisser un murmure, comme si ce complot était de la plus grande importance, « Si y'a moyen d'avoir les dragées avec le chocolat à l'intérieur là, y'a peut-être moyen de négocier. » J'ajoute un clin d'oeil, avant d'attraper ma bouteille d'eau et de boire une gorgée, le sourire encore aux lèvres.

Je vois qu'elle est comme hésitante en posant ses questions. C'est normal, la plupart des gens sont comme ça. Je comprend, ils ont peur de faire un truc de débile, de demander quelque chose qu'il ne fallait pas demander ou un truc comme ça. On est tous pareils dans le fond, je serai sûrement pareil en étant dans leur basket. Combien de temps ? Etant donné qu'on est en novembre, ça fait presque 3 mois. « Bientôt 3 mois. Putain c'est l'équivalent d'un trimestre pour une femme enceinte la vache ! Ça commence à faire en fait. » Répondais-je en riant dans un souffle. Je m'étonne presque moi-même de ne pas avoir pensé plus que ça au fait que ça va bientôt faire 3 mois. Que mon corps s'est sûrement débarrassé de toutes les saloperies qu'il avait amassé pendant tout ce temps. 3 mois que les traces sur mon corps ont presque toutes disparues. Bien sûr les cicatrices de piqûres ne vont pas partir d'ici demain, mais elles ne sont plus rouges désormais, plus à moitié ouvertes. Je peux presque remonter mes manches jusqu'au coude sans avoir la peur au bide qu'on ne remarque que ces marques sur mes avants-bras. Je me rend compte que ce que je dis ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, ses doigts se serrent autour de sa bouteille, et je ne peux m'empêcher de remarquer que ses phalanges deviennent presque blanches à cause de cette pression. Elle relève ses yeux, son regard qui vient tomber le mien, tandis que je sens que ce qu'elle dit, ce que je dis, vaut aussi bien pour elle que pour moi. Et c'est ce qu'elle dit par la suite, qui me rappelle pourquoi je l'apprécie. Parce qu'on fonctionne de la même façon. Le côté brusque, pas facile à aborder, cynique par moment mais l'empathie, la douceur et la compassion au bord des lèvres. « J'ai tellement été pas serein vis à vis du fait que je me piquais qu'en fait quand je me suis rendu compte qu'il était temps que je me bouge le cul et que j'étais prêt c'était limite... Un soulagement ? » Une question pour elle et pour moi, je ne suis pas vraiment sûr que le mot colle vraiment parfaitement à ce que je veux exprimer mais il fera l'affaire. « J'pense j'avais juste besoin de me rendre compte que je pouvais avancer en fait. On peut tous avancer quand on en a envie j'sais pas pourquoi y'a ce mythe qu'on devrait forcément trouver quelqu'un ou les conneries comme ça. » Je retourne mes yeux vers elle, affichant un sourire, un sourire qui me fait presque sentir complètement apaisé. Peut-être suis-je simplement en train de me rendre compte que Nathan n'était finalement pas la raison unique de tous ces changements. Un déclic. Qu'il a déclenché ce que j'avais en moi. Ce que j'ai toujours eu.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

cole&ariane ▲ now that i'm older Empty
Message(#) Sujet: Re: cole&ariane ▲ now that i'm older cole&ariane ▲ now that i'm older EmptyMar 23 Jan 2018 - 3:08


now that i'm older
Cole & Ariane


Sa mention de la petite vie parfaite qu’on catalogue de tous les côtés, des films aux magazines en passant par les livres, le conte de fée qui m’arrache le plus jaune des rires, et un coup d’oeil complice de travers. « Tous des tueurs en série - leur sous-sol doit être rempli à rebord de cadavres en décomposition. Qu’ils mettent dans leur compost tous les dimanches matins, en stalkant la pelouse trop verte des voisins. » ma propre petite hypothèse, à la Dexter, et leurs placards remplis de gobelets remplis de membres humains pour la peine. Tous des gens qui tentent de nous faire avaler la bonne façon de faire, les bons mots à dire, l’ordre dans lequel vivre sa vie pour en tirer les résultats les plus efficaces, approuvés. S’il y a bien quelque chose qui m’empêche de ressentir le frisson de dégoût typique parcourir ma colonne vertébrale à la mention de tout ceci, c’est que je suis entourée d’un bel échantillonnage de spécimens qui n’en ont rien à faire, des normes. Encore heureux. « Je vois que j’ai affaire à un connaisseur. » et il rebondit sur mon offre l’air rieur, maintenant que je salive à la mention des fameux bonbons. Faudra que je passe au supermarché sur le chemin du retour, il me donne envie le petit. Ma bière descend doucement, les conversations d’à-côté se poursuivent, mais c’est à l’entendre que j’éclate de nouveau de rire et pas pour rien. Se comparer à une femme enceinte côté progrès depuis qu’il a lâché la coke - faut le faire. Un coup d’oeil à son bide pour juger si une blague sur un possible muffin top de grossesse est possible, avant que je me rabatte sur les classiques dont Nadia m’a baratinés, elle qui a toujours eu comme rêve la famille typique nombreuse et tout ce que ça implique comme préparation. « Et t’as toujours le droit aux sushis et au fromage de lait cru ; c’est toujours ça de gagné. » un haussement d’épaules plus tard, et je me surprends à penser que si un jour on me file une brioche dans le ventre, je serai du genre à garder le vin et à passer mes weekends dans un jacuzzi  - drôle de réflexion, encore plus quand il y a aucun mec à la clé, potentiel de quoi que ce soit pouvant bien voler pour une décennie et une autre.

« Comme si c’était l’évidence, et que t’étais juste trop aveugle avant pour la voir aussi claire qu’elle pouvait être?  » et Cole reprend, beaucoup plus ouvert que bien des gens sur un sujet qui pouvait facilement devenir lourd, difficile. J’avais toujours aimé les conversations qui avaient autre chose que des bases en small talk stupides à servir - me voilà bien servi avec notre psychanalyse de bas étages. Tant que ça lui fait du bien, moi aussi. « Je nous trouve particulièrement bien partis pour pas avoir besoin de quelqu’un pour la suite. » un sourire, le moindre petit espoir qui glisse sur mes lèvres, et la constatation qu’elle est loin l’époque où on dépendait de quelque chose qui nous était nocif. Comme si c’était un poids en moins, une révélation en plus. « C’est cool, avoir une béquille. Un truc qui nous tient bien droit quand on n’est pas capables, qu’on n’a pas particulièrement envie. »  et je justifie pourquoi ça a été aussi long avant, pourquoi on s’est accroché, pourquoi ça a compté pendant un temps, avant de n'être plus rien. « Mais c’est encore plus cool de découvrir que la béquille, au fond, elle nous faisait des croche-pieds. » le clin d’oeil part tout seul, le rire aussi. La morale à la con, le plot twist auquel tout le monde s’attend dans 3...2...1… « C’était un mec… ma béquille. » celui qui m’avait mise dans un état impossible quand on s’est vus, Harvey et moi. Celui que j’ai aimé de tout mon coeur, trop, mal. Celui qui a justifié que je pile sur mon orgueil 5 années durant. Celui qui m’a foutu plus souvent en rogne que quiconque, mis ensemble. En rogne contre moi-même. « Notre relation, en fait. Ce que je voulais que ça soit.  » ce que ça n’a jamais été, ce que ça ne pouvait tout simplement pas être. « Parce que mon ego était pas d’accord de voir mon couple aller vers le mur quand mon boulot c’est de jouer les Carrie Bradshaw.  » et c’est con, c’est stupide, c’est d’une ironie à en vomir ses tripes. Je soutiens son regard un temps, consciente que j’en ai plus dit à Cole ce soir qu’à bien des gens dans toute une vie. Il y a un sourire qui monte, de la complicité aussi. « Hey, vous avez fini de philosopher vous deux? » oh qu’il me fait rouler des yeux celui-là, et que ma voix pique au contact. Pote d'avant, du bout de la table, qui prend trop ses aises à mon goût. « Pourquoi? T’es blasé d’entendre des mots que tu comprends pas? »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

cole&ariane ▲ now that i'm older Empty
Message(#) Sujet: Re: cole&ariane ▲ now that i'm older cole&ariane ▲ now that i'm older EmptyMer 28 Fév 2018 - 15:18


now that i'm older
Cole & Ariane


Complicité qui se créé autour de ce qui semble être une vision partagée. Je m'étais toujours dit que les gens qui pensaient comme ça, comme moi dans le fond, 'existaient pas vraiment ou qu'en tout cas ils étaient bien cachés. Il faut croire qu'ils n'étaient pas forcément si bien cachés que ça, finalement. Comme quoi, vraiment rien n'est impossible. « Ça serait rendrait le truc carrément moins flippant, de trouver des cadavres. » Il y avait forcément quelque chose de rassurant, à se dire que les façades n'étaient toutes que des façades. Que si on fouillait un peu plus, on finirait forcément par découvrir que tout le monde cache des cadavres dans ses placards. Que ce soit au sens figuré comme au sens propre pour certains d'ailleurs. Mais oui c'était rassurant dans un certain sens. Parce que ça permettait de se dire que la vie parfaite à laquelle on est tous censés aspirer n'existe sûrement pas. Et ça aussi c'est rassurant, en fait. Et je ris même quand on parle de sujet plus léger, quand la conversation s'en retourne sur les bonbons, quand pour plaisanter elle me qualifie de connaisseur. Ça faisait un moment que j'avais pas entendu cette expression d'ailleurs. Pas que je n'avais pas eu l'habitude de l'entendre. La plupart du temps, quand les dealers voyaient un mec avec une allure de gamin venir s'acheter un truc dur, ils pensaient toujours que c'était la première fois, que ce n'était pas pour moi. Et quand les vraies questions de qualités, de découpage, et autres formalités arrivaient dans la conversation, c'était à ce moment là que leur regard changeait. Étonnant c'est qu'un simple mot pouvait faire remonter mine de rien. Comme un rappel que tout ça ne serait jamais vraiment très loin, en fin de compte. Et bizarrement c'est sa réfléxion sur le sevrage qui me fait rire et me fait oublier ce à quoi j'étais en train de penser. Paradoxal là encore. « Putain les sushis, j'ai jamais essayé, faudrait peut-être que je profite de mon droit du coup! » Sûrement une des rares personnes dans ce monde qui n'en avait jamais goûté d'ailleurs. Peut-être parce que j'avais d'autres choses à consommer, à l'époque. Et que j'avais toujours préféré commander pizza aussi.

Et quand on parle de came, ou d'addiction en tout genre en fait, je me rend compte qu'elle comprend ce que je veux dire. Mais pas comme ceux qui vous juge ou qui essaye d'imaginer sans un seul instant se dire qu'ils ne valent pas vraiment mieux, chacun à leur façon. Je sens qu'Ariane me parle simplement, et surtout qu'elle me parle d'elle, que la situation s'applique aussi bien à moi qu'à elle. Ce qu'elle dit me fait sourire, moment partagé, pas que ce qu'on disait volait bien loin, mais au moins ça avait le mérite de servir à quelque chose, du moins j'avais la sensation que me servait, à moi, et que ça pouvait l'aider aussi, elle. Et comme parfois ça fait du bien de se dire qu'il y a du bon et que pour une fois on s'en sort bien, sa réflexion apparaît comme un soulagement pour elle, mais aussi pour moi, en fin de compte. « Je trouve qu'on s'en sort plutôt bien. » Ajoutais-je avant de prendre une gorgée d'eau, comme pour me persuader un peu plus de ce que je viens de dire. Après ça, je l'écoute. Je la laisse parler, je ne la coupe pas, parce que je sens qu'elle a un truc à dire. Un truc important, un truc qui compte, en tout cas. Alors je laisse les silences entre ses paroles, je la laisse dérouler sa pensée. Tantôt je souris, tantôt mon sourire s'en va un petit peu, il s'en va surtout quand je me rend compte que la relation dont elle a parle a de toute évidence laissé une cicatrice. Et que cette même relation explique sûrement notre rencontre de la dernière fois. Je me sens plutôt privilégié qu'elle me partage ça, surtout en la connaissant elle. Pas besoin d'être clean pour se rendre compte qu'il y avait une sacrée carapace autour d'elle et de ses sentiments. Je m'apprête à répondre mais nous voilà coupés par l'un des exilés de la table s'amuse à essayer de mettre la mauvaise ambiance. Mais notre Ariane internationale est fidèle à elle même dans toutes situations, elle a le mot qui tranche, la réflexion qui met fin à tout débat. La réflexion qui laisse l'autre crétin l'air renfrogné, marmonnant quelque chose dans sa barbe, bien sûr pas assez fort pour qu'elle puisse l'entendre, c'est qu'il a trop peur de s'en reprendre une entre les dents. Mon sourcil reste arqué, le regard rivé sur lui, et puis je me rappelle qu'il n'en vaut sûrement pas la peine, alors je reporte mon attention sur Ariane. « C'est à cause d'eux qu'on dit que men are trash. » Mes yeux roulent vers le ciel, et je m'en retourne vers quelque chose de plus sérieux, de plus important que tout ça. « Et sinon, quelqu'un m'a dit un jour, que le plus important c'est de pas oublier le pourquoi. » Petit clin d'oeil à ce qu'elle m'a dit plus tôt, utiliser les armes et les arguments pour lui montrer qu'on est tous dans le même bateau. Que c'est typiquement le genre de chose qui arrive presque à tout le monde dans le fond. « Pas oublier le pourquoi ça a pas marché, le comment tu t'en es rendue compte et surtout savoir se rappeler la force dont il faut savoir faire preuve pour se sortir de ce genre de situation. » Pas que les raisons étaient forcément évidentes j'avoue. Mais il y avait toujours moyen d'apprendre des situations passées. Parce qu'après tout il y avait forcément quelque chose qui faisait que les choses ne marchaient pas. Parfois c'était un tout, parfois c'était un élément particulier, et parfois ce n'était rien de spécial. Je ne sais pas si mon conseil est vraiment de bonne qualité, mais une partie de moi comprend profondément ce qu'elle ressent, bien que l'amour ne fasse pas forcément partie de mon quotidien. Je baisse les yeux vers ma bouteille d'eau, comme si la réponse se trouvait quelque part là, avant d'articuler doucement, « Faut juste se dire qu'une fois que t'as eu cette force là une première fois, tu l'as pour toujours. Et ça c'est plutôt cool. » Une question me brûle les lèvres, j'hésite mais je me dis que c'est Ariane, que je peux me permettre une question un peu perso après tout, « Et t'en penses quoi maintenant de ton mec béquille ? Vous vous parlez toujours ? » Histoire de savoir si la béquille est toujours rangée dans un placard dans le coin ou si elle l'a carrément jetée. Et puis comme à chaque fois que tout ça devient trop sérieux, je me dis qu'il faut rajouter un peu de légèreté à tout ça, parce qu'être clean commence vraiment à me rendre trop philosophe, « Et puis, même Carrie Bradshaw a connu des relations béquilles. C'est même peut-être ça qui l'a rendue Carrie Bradshaw en fait. » Après tout, il fallait bien savoir de quoi on parlait, si on voulait pouvoir aider qui que ce soit. 
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

cole&ariane ▲ now that i'm older Empty
Message(#) Sujet: Re: cole&ariane ▲ now that i'm older cole&ariane ▲ now that i'm older EmptyLun 5 Mar 2018 - 5:14


now that i'm older
Cole & Ariane


De mémoire, j’avais toujours retenu à quel point Cole et moi on s’entendait bien. Pas à la perfection, pas en symbiose, mais juste, bien. C’était facile avec lui, c’était simple, il comprenait. Et même si quelques mois plus tôt je l’avais rembarré avec une fougue face à laquelle peu de gens survivaient - et encore moins arrivaient à pardonner et à passer par-dessus, il était toujours là à écouter, à se confier, à lever son verre avec intérêt, à montrer que quand la chimie s’opère, quand l’amitié est là, elle l’est pour longtemps.  « C’est parce qu’on aurait pas pu aller plus bas, à l’époque. » triste, défaitiste, déprimant, mais foutument vrai. Autant lui que moi, on semblait sortir d’un dark age particulièrement éprouvant, et qu’il félicite l’endroit où on se trouve aujourd’hui ne fait que confirmer ce que je pense face à tout ça. On avait sombré, on s’était laissé aller, on avait titubé beaucoup, souvent, fort, trop, et à un ou même plusieurs moments, on avait fortement arrêté d’y croire. Ce qui était d’autant plus intéressant lorsqu’on voyait aujourd’hui la facilité, le détachement avec lequel l’un et l’autre on arrivait à aborder les sujets qui piquent, qui fâchent. « Cette personne était particulièrement sage. Je suis sûre que je l’adorerais. » il me cite, et c’est mon sourire en coin qui lui répond avant que je porte ma bière à mes lèvres, trop imbue pour en faire autrement. Encore un autre exemple que ce qu’on dit parfois n’est pas toujours ce à quoi on se rattache en situation de crise, et presque un an plus tard, c’était enfin là où je le captais, et pire, où je l’appliquais. Pas particulièrement fière d’être si lente à la détente, mais surtout intriguée par la façon dont on s’impose dans notre conversation, le rire mauvais que je laisse aller quand Cole s’assure d’avoir le dernier mot - et aucune riposte de notre adversaire commun. Il est bon le temps où on est solides, tous les deux. « On a presque l’air brillants là. Nos nous d’il y a 10 ans seraient fiers. » aussi clichés, aussi ridicules, aussi pitoyables pouvions-nous être à l’époque, et l’impression qu’une décennie a passé plus vite encore qu’une vie entière ; pour le mieux, pour le pire, et pour tout ce qui se trouve à travers.

« Tu penses, que ça reste?  » la force, celle dont il se targue, qu’on a fait naître, qu’on a entretenue, qu’on gardera toute notre vie, peut-être. Avant, j’aurais été d’avis que ce n’était que passager, que lorsqu’on en avait besoin, et qu’une fois épuisée on devait l’attendre pendant un long moment avant qu’elle ne revienne se pointer le bout du nez. Mais son air confiant, et ses iris qui brillent me donnent envie de croire autrement. « J’aime me dire que oui. »  que je m’entends souffler, à lui, à moi. Parce que ça change tout, de savoir qu’on est prêt pour de prochaines aventures, pour de prochains combats, sans avoir besoin de se laisser couler, d’attendre patiemment que l’éclair revienne, le détonateur. Et la raison qui m’avait poussée à bout, moi? Le brun la mentionne, l’effleure. S’il a bien pu s’ouvrir au sujet de sa propre dépendance, de ses tares que j’ai écoutées attentivement, c’est à mon tour de faire preuve de bonne foi. Et évidemment, il y a un long soupir qui glisse le long des mes lèvres avant que mon regard s'accroche au sien. « Nope. » je ne l’ai pas revu, Tad, je ne lui ai pas reparlé non plus. Je l’évite, comme la peste. J’ai vu dans quel état je m’étais mise pour lui, j’ai vu à quel point mon coeur n’en pouvait plus, de ses frasques, toutes moins préméditées les unes que les autres. Cole en avait été témoin lui aussi, et certainement pas pour son plaisir. Il sera donc rassuré de savoir qu’aucun risque de me retrouver une nouvelle fois dans cet état n’est au programme des possibles. « La coupure a fait autant mal je pense parce qu’elle a été nette et inévitable. » raisonnement logique, que j’illustre pour une des premières fois. Nadia avait été une oreille attentive depuis les premiers battements d’ailes de mon couple à l’époque, Hugo tout autant. Mais voilà qu’aujourd’hui, c’était presque avec une voix que je ne me reconnaissais pas, détachée plus que jamais, que je résumais le tout. « Mais il me manque.  »  aucun remord ici, ni de regret. Juste une franche nostalgie. « Pas notre couple, pas toutes les merdes qu’on a pu se faire vivre… mais juste, lui. La personne qu’il était, c’était un mec bien dans ses bons jours. » pourtant, je sais qu'il s'agit de la meilleure solution. Que c’est grâce à mon isolation que j’ai pu m’en sortir, que j’ai pu avaler la pilule, et être aujourd’hui ici à exposer le truc de façon aussi zen. Et je ne suis pas la seule, à entendre le jeune homme renchérir avec sa psychologie à gogo qui fait du sens, du moins, pour lui et moi. « À continuer comme ça, tu vas finir par compétitionner avec Buddha dude. » et je suis honnête, moqueuse, mais convaincue. Ça bouge autour de nous, ça commande un autre round de boissons, à grignoter aussi. Et même si les autres ont à quelque part réussi à me manquer, c’est Cole à qui je veux dédier mon attention, et personne d’autre ce soir. La connexion est là, utile, nécessaire. « Tu dirais quoi, si on décollait? J’ai de l’eau à la maison, et des restes d’album-photos bien gênants de nos plus glorieuses années. »  et mon argument de poids qui s’additionne d’un battement de cils entendus.  

cole&ariane ▲ now that i'm older 873483867:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

cole&ariane ▲ now that i'm older Empty
Message(#) Sujet: Re: cole&ariane ▲ now that i'm older cole&ariane ▲ now that i'm older EmptyDim 11 Mar 2018 - 14:38


now that i'm older
Cole & Ariane


Je ne peux qu'acquiescer, parce que je n'ai rien à répondre à ça parce que c'est putain de vrai. Et il y a presque une partie de moi qui me maudit de me dire qu'il a fallu que j'aille toucher le fond de tout ça, rock bottom, pour me rendre compte qu'il y avait un truc qui allait pas là dedans. Mais d'un côté y'avait quelque chose de rassurant à tout ça. Quelque chose de rassurant et de réconfortant dans cette discussion, un truc qui faisait du bien, qui donnait un sens à tout ce qui avait pu se passer ces derniers temps. Et quand elle parle, quand je l'écoute, c'est un sourire qui me vient, sourire tout simple, je m'en sens presque niais parce que dans le fond on fait pas grand chose là tout de suite, parce qu'on énonce un peu des vérités qui vont de soi, mais il y a un truc qui fait sourire dans le fait de penser à ceux qu'on était avant. De penser à ceux que eux penseraient de nous maintenant. Fierté peut-être. Sûrement. Même si le Cole du passé se dirait sûrement dans un coin de sa tête que le Cole du présent s'est un peu dégonflé, qu'il est devenu un peu mauvais. Mais le Cole du passé est plutôt con. Donc sans rancune. Le Cole du passé qui se disait que t'façon, il les aimait pas ces gens du lycée, que c'était juste quelques années et qu'après il les reverrait plus jamais, même ceux qu'il appréciait. Preuve qu'il était con. Et c'est peut-être ça qui me fait sourire en fin de compte. Le fait que ce con ne serait pas forcément fier. C'est ça qui me prouve que cette partie là de moi n'est plus la partie majoritaire dans mon esprit. Plus maintenant. Pas aujourd'hui en tout cas.

Parfois je n'arrive pas vraiment à savoir si elle parle plus pour elle ou pour moi, sûrement les deux à la fois. Question rhétorique, question à laquelle elle a déjà la réponse, même si il n'y a pas vraiment de réponse universelle pour ce genre de truc. Ça serait plus simple bien sûr, mais non. Ça marche pas comme ça. J'aime me dire que oui. « Moi aussi, j'aime me dire que oui. » Façon de dire que moi non plus j'en savais foutrement rien. Que j’espérais que c'était le cas. Que ça m'aidait à mieux dormir la nuit, que ça me rendait plus confiant vis à vis de tous les trucs qui pouvaient encore m'arriver. Alors oui, c'était bien de se dire que cette force restait quelque part en chacun de nous.  Et puis après, je me contente de l'écouter religieusement, de prendre le temps de laisser chaque mot s'imprimer dans mon esprit, juste assez pour me rendre compte de l'impact qu'a eu cette relation sur elle. Juste assez pour me rendre compte qu'elle l'a eu sous la peau pendant longtemps. Qu'elle l'a peut-être encore, qu'il y sera peut-être toujours. Qu'il faisait partie de ces personnes pour elle, ces personnes qui vos quittent jamais vraiment dans un certain sens. Qui emmènent un petit bout de vous avec eux. Puis rien de ce que je pourrais dire ne pourrait vraiment être à la hauteur de ça, il y a pas vraiment un truc qu'on peut dire pour ça. C'est comme si pendant un moment elle me laissait voir une petite partie d'elle, bien cachée, sous la couche d'insolence et de répartie bien sentie. Naturel qui revient vite au galop, comme si c'était peut-être un peu trop d'infos à délivrer d'un coup. « Bras droit de Buddha, je devrais p'tet y penser comme voie professionnelle. » Sourire en coin, pourquoi pas après tout. Sa proposition m'étonne un peu, me fait plaisir parce qu'après tout, les autres présents ici n'ont jamais vraiment été des gens que j'appréciais foncièrement. Tandis qu'avec Ariane, il y avait un truc différent, un truc cool. « Comment résister à cette proposition ? » Mise en marche, je prends ma veste et nous voilà en train de saluer les autres qui se sont bien rendus compte qu'on avait des trucs à se dire. Que même si on les appréciait eux aussi, ce soir c'était pour nous.  
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

cole&ariane ▲ now that i'm older Empty
Message(#) Sujet: Re: cole&ariane ▲ now that i'm older cole&ariane ▲ now that i'm older Empty


Revenir en haut Aller en bas
 

cole&ariane ▲ now that i'm older

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
30 YEARS STILL YOUNG :: 
écrire son histoire.
 :: nouer des contacts :: mémoire du passé
-