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 i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi

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Message(#) Sujet: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptySam 7 Oct - 18:51




i like me better when i'm with you
To be young and in love in New York City, to not know who I am but still know that I'm good long as you're here with me. To be drunk and in love in New York City. Midnight into morning coffee, burning through the hours talking. Damn, I like me better when I'm with you. I knew from the first time, I'd stay for a long time, 'cause I like me better when I'm with you.
ginny, matt & heidi

Sur le perron de la maison qu’il partageait avec Lene, je venais frapper quelques coups à la porte, entendant aussitôt le chien s’agiter derrière le pan de bois. Priant pour ne pas tomber sur sa colocataire au caractère quelque peu revêche, je m’armais de mon plus beau sourire lorsque la porte s’ouvrait. Et aussitôt que mes pupilles s’étaient posées sur Matt McGrath, le sourire qui fendait mes lèvres s’agrandissait. C’était plus fort que moi, cette sensation de bien-être, d’être à ma juste place qui m’envahissait dès que je me trouvais en compagnie du jeune homme. Et si ce sentiment de plénitude m’aurait normalement fait un peu peur vis-à-vis de n’importe quel autre homme, ça n’avait rien d’effrayant lorsque ça concernait le McGrath. Sans réellement savoir comment c’était possible, il semblait qu’aucune émotion négative ne trouve sa place entre nous, pas même le malaise d’après le premier rencart. Balayant mentalement le souvenir de ce baiser échangé quelques temps plus tôt, je regardais mon ami (faute de meilleur terme) de haut en bas, jaugeant du regard sa tenue : un boxer à la propreté douteuse et une coupe de cheveux en bataille. « Oh, je te réveille. » feignais-je de m’étonner, pertinemment consciente que je venais le trouver au saut du lit à une heure pareille un dimanche matin. J’embrassais sa joue avec délicatesse, me frayant un passage dans la maison. « Je m’invite, hein. » Je jetais un coup d’œil circulaire à la pièce de vie, me baissant un instant pour caresser le chien qui n’avait de cesse de me tourner autour (flairant certainement l’odeur de mon propre chien) avant de me redresser pour répondre au regard interrogatif du jeune homme. « Va t’habiller, je t’emmène en promenade. » glissais-je alors, bras croisés sur ma poitrine, le regard de défi à l’appui pour lui faire comprendre que je n’étais pas prête à négocier. « Eh oui, je sais que c’est tôt pour un dimanche matin, ma belle au bois dormant, mais la vie appartient à ceux qui se lèvent tôt, parait-il. Je t’attends ici. » Je lui lançais un dernier regard appuyé, pour le motiver à aller se laver et se préparer et alors qu’il se dirigeait droit vers sa chambre, je lui criais alors : « Pas la peine d’en faire des tonnes, l’endroit où je t’emmène n’exige pas de code vestimentaire particulier. » Compte tenu des efforts qu’il avait fait lors de notre rencart-test, je préférais prendre les devants, non pas que la vue de son corps d’athlète mis en valeur dans une tenue digne de ce nom me déplaise, mais j’avais une toute autre idée en tête. Si les choses romantiques n’avaient que rarement leur place entre nous, ce n’était pas du tout dans le but de motiver un quelconque rapprochement avec le jeune homme que j’étais venue le trouver aujourd’hui, préférant lui réserver la surprise pour quand il serait devant le fait accompli. Je prenais un petit risque, de le voir s’énerver, de le voir me tenir rigueur d’avoir pris pareille décision, mais je me disais que j’étais peut-être la mieux placée pour l’aider à forcer le destin. Jouant avec le chien pour faire passer le temps, j’entendais finalement les pas de Matt qui s’approchait de moi, me signifiant qu’il était prêt. « Je préfère garder la surprise, chacun son tour. » Je lui adressais un petit clin d’œil entendu, référence directe à notre rendez-vous dans les vignobles. « Ma voiture est garée dehors. » Une fois des chaussures aux pieds, nous quittions la maison pour traverser la route et monter dans le véhicule. Je démarrais rapidement, m’insérant dans la circulation pour rejoindre le point de rendez-vous que j’avais fixé. « Eh bien, je suis presque vexée de te voir manifester aussi peu d’enthousiasme à l’idée de passer du temps en ma compagnie. » Evidemment la vérité était tout autre, mais sachant que la suite des événements ne serait pas de toute réjouissance, je préférais essayer de détendre un peu l’atmosphère pendant le trajet. Mais ce dernier n’était pas bien long et après un petit quart d’heure dans le trafic allégé de Brisbane un dimanche matin, je m’approchais de l’hôpital de la ville, m’engageant sur le parking alors que Matt me lançait un regard interrogatif. Je finissais par me garer sur une place et éteignant le contact, je me tournais vers le jeune homme, me mordillant légèrement la lèvre inférieure, comme à chaque fois que je disais quelque chose de sérieux. « Je pense que tu sais pourquoi on est là. » commençais-je, l’air un peu coupable. « Promis, je ne te lâche pas d’un centimètre. » Je glissais ma main sur sa cuisse en signe de réconfort. « Et on ne part pas tant que tu n’auras pas vu ton neveu. » affirmais-je alors, plantant mes yeux marrons dans les siens et lui adressant un petit sourire qui se voulait rassurant. Si je n’avais que très peu d’estime pour la sœur du jeune homme, je doutais sincèrement qu’elle soit cruelle au point de refuser à Matt la chance de voir son fils alors que son pronostic vital n’avait jamais été aussi en danger. Je restais persuadée qu’il suffisait au jeune homme un peu de courage et j’étais prête à être la personne sur laquelle il pourrait se reposer aujourd’hui, quoi qu’il se passe. « On y va ? » demandais-je alors, avec douceur.

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Message(#) Sujet: Re: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptyDim 15 Oct - 15:54




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C'était un matin où Scarlett m’avait presque gueulé dessus pour que je ne rentre pas. Où Lene avait le moindrement minimisé le bruit qu’elle pouvait faire entre la douche et la cuisine, bûchant sur ma porte que 3 fois plutôt que 6. J’étais choyé, voyez-vous. Parce qu’après avoir bossé presque 3 semaines d’affilé sans quitter le café plus que quelques minutes de suite, et pour revenir pieuter ici une poignée d’heures à peine, on m’avait envoyé au repos forcé. Petite journée ensoleillée où personne n’aurait envie de se pointer à Death before decaf pour un café bien bouillant, on prétextait que je serais inutile, que je ferais peur aux clients avec les cernes de plusieurs centimètres qui s’étiraient sous mes yeux. J’avais même rouspété, un peu. Leur dire que j’avais rien de mieux à faire, insister que j’étais le meilleur ici pour le latte art et que personne ne pourrait démentir mon talent inné. C’était peine perdue, on m’avait fermé la porte au nez, intimé d’aller dormir. Et c’est ce que j’avais fait. À contre-coeur, les mauvais rêves qui remontent, qui m’on même réveillé, trop souvent, entre le crépuscule et l’aube. Je voulais pas y penser, c’était clair. Pas penser à Noah, pas penser à Ginny, tout sauf les imaginer dans cette chambre froide, dénuée de vie un peu trop à mon goût. Avec lui, bien sûr. J’étais pas le bienvenu, je l’étais pas et je ne le serais plus jamais. Peu importe ce que je pourrais dire ou faire, peu importe comment je pourrais l’amener, peu importe le nombre de fois où je me suis posté en périphérie de la chambre 214, avec l’intention de cogner, d’entrer, de m’imposer, parce que c’est la famille, et la famille on la laisse pas derrière. Mais à chaque fois, j’avais rebroussé chemin. Je pouvais pas lui faire ça, à elle. Puis on cogne à la porte de la maison, on s’immisce dans le calme de la demeure qui tient bon depuis le départ de Lene vers la caserne. On cogne et je me lève précipitamment, parce que depuis des semaines, j’espère comme un con que la dernière visite de Ginny sera remplacée par une nouvelle, où elle me pardonne, où elle comprend, où elle… et ce n’est pas elle. Ce n’est pas elle, je ravale, je fais fi, je cache mon jeu. Un peu trop con, un peu trop détaché, un peu trop mal.  « Tu voulais juste te rincer l’oeil, j’te vois venir à des kilomètres. » toujours le mot pour rire, toujours la petite phrase qui désamorce, comme si mon sourire à deux balles et mes sourcils joueurs pouvaient la berner. Heidi connaissait tout de la situation, elle savait à quel point j’avais perdu des plumes depuis que ma soeur avait coupé tout contact avec moi, elle savait à quel point je tournais en rond de ne pouvoir rien faire depuis l’annonce que Noah était plongé entre la vie et la mort. « Même pas de café?!  » que je poursuis, la laissant entrer, passant une main à travers mes cheveux désordonnés, penaud. Si au moins elle venait troubler mon repos, qu’elle le fasse avec ma dose nécessaire de caféine. Je fais la moue, chassant les bribes d’espoir ressenties plus tôt. Et avec ce ton qui n'appelle pas à la discussion, avec cette demande qu’elle me fait les yeux brillants, je me plie au jeu. J’ai rien d’autre à faire, et s’il y avait bien une valeur sûre dans ce monde, c’était que peu importe où je me postais, si Heidi était dans les parages, tout allait toujours bien. Ça coulait de source, c’était naturel, ça faisait du bien dans ce chaos qui avait pris d’assaut mon quotidien depuis que j’avais remis le pied à Brisbane. Douché, habillé, je la précède à l’extérieur le temps de faire courir un peu Patacroute, puis c’est un départ? Où? Je l’ignore, et ça m’amuse. On savait tous les deux qu’elle n’arriverait jamais à égaler ma propre surprise, celle pour notre premier rencard officiel, ou du moins, pour notre test de la dernière fois. Siège passager, je la laisse quand même s’extasier et bavasser, les prunelles qui détaillent distraitement le trajet qu’elle emprunte. « T’es franchement trop loquace pour que j’ai pas envie de m’inquiéter. Mais comme je te fais confiance... » je m’attends à un aller-retour à la plage, à une journée de surf, à une visite à sa boutique, à un truc relax, tranquille, molo, comme tout ce qu’on pouvait bien faire ensemble. Je m’attends à tout, sauf à ça. « Heidi, je... » elle arrête le moteur, elle retire la clé du contact, je fusionne avec mon siège.  « Je peux pas lui faire ça. » j’en perds mes mots, j’en perds le souffle et je suis pas du tout à l’aise. Parce que je sais qu’elle n’en démordra pas, parce que je sais qu’elle ne me laissera pas partir tant que je ne serai pas entré. Parce qu’elle a bien raison, parce que c’est là où jamais. Mais peu importe la façon dont je tourne la chose, j’en reviens toujours au même résultat. « La dernière fois où on s’est vus, elle a tout appris et… et la revoir ça va la ramener direct à ça et… je lui ai brisé le coeur Heidi. » la brunette savait que j’avais pas assuré avec Ginny, que j’étais la cause de son mal-être depuis des années,  qu’à cause de moi, son fils n’avait pas pu connaître son vrai père, avait vécu dans le mensonge jusqu’à ce qu’il soit trop tard. « Tu changeras pas d’avis, hen? » pour simple réponse, nous voilà déjà à sortir de la bagnole. Elle devant, moi derrière, les pieds qui traînent au sol plus que de raison. Et si Ezra était là? Et si je retombais sur lui, après tout ce temps? J’ai le poing qui se serre par réflexe. « Même si je te dis qu’elle a toutes les raisons du monde de me refuser de passer cette porte? » je ne lui en voudrais jamais pour réagir ainsi, pour ne plus me faire confiance, pour ne plus me vouloir dans sa vie, dans celle du gamin. « Même si je sais qu’elle sera jamais aussi horrible pour le faire? Même si... je le mérite pas? » pour simple réponse, les portes automatiques de l’hôpital s’ouvrent sur nous. Here we go.

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Message(#) Sujet: Re: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptyDim 10 Déc - 1:11




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Après avoir écouté Matt tenter de me faire croire que tout allait bien pour lui, à grand coup de petites répliques dont lui seul avait le secret mais qui ne me bernaient pas pour autant, je tâchais de le sommer de bien vouloir se préparer rapidement. Il avait même tenté de m’avoir en s’offusquant de me voir venir le sortir du lit sans sa dose de caféine nécessaire, mais j’avais balayé la réplique en prétextant que le roi du café à Brisbane se trouvait face à moi. Petit compliment lancé, à peine dissimulé, qui, je l’espérais, mettrait un peu de baume au cœur au jeune homme. Ce dernier s’était finalement plié à mes exigences, sans trop poser de question, revenant vers moi, propre et habillé, prêt à partir, non sans oublier de sortir un instant le chien qui vivait sous son toit. Installé sur le siège passager, il se montrait bien docile, presque amusé à l’idée de me laisser lui faire une surprise à mon tour. Et je ne pouvais empêcher mon cœur de se serrer un peu à l’idée de la déception que la vue de l’hôpital allait déclencher chez lui. Je me répétais alors que c’était pour son bien, qu’il me remercierait plus tard, tâchant de dissimuler ma propre angoisse sous un flot de parole qui ne m’était pas habituel. D’ailleurs, je ne faisais pas illusion trop longtemps, rapidement mise à jour par Matt : « T’es franchement trop loquace pour que j’ai pas envie de m’inquiéter. Mais comme je te fais confiance... » Avait-il raison de me faire confiance ? L’avenir nous le dirait. Mais c’était une confiance que je chérissais et que je n’étais pas prête à se voir évaporer, encore moins par la faute de Ginny et de ces sales histoires qui traînaient entre eux deux. Alors que la voiture s’engageait sur le parking du complexe hospitalier, je sentais Matt qui se raidissait à mes côtés, commençant alors seulement à entrevoir le plan sous mes actions. « Heidi, je... » Je soupirais un peu, pas d’exaspération, mais de crainte et de peine de le voir comme ça, aussi hésitant et peu à sa place. Matt n’était pas le genre de personne à dégager habituellement ce genre d’expression, il était une présence rassurante, d’une humeur presque toujours égale et bienveillante. Partout où il allait, il semblait chez lui, à l’aise comme un poisson dans l’eau. C’était là, une des facettes de son charme si inexplicable. Voiture stationnée, je me tournais vers lui alors qu’il se confessait : « Je peux pas lui faire ça. » Les lèvres pincées, je l’observais, tâchant de dégager une impression de calme et de confiance en moi que je ne ressentais pas. Je prenais un risque, en m’immisçant de cette façon dans ce conflit qui n’avait que peu de choses à voir avec moi et qui me dépassait largement. Mais j’avais notre relation comme alliée, persuadée que Matt ressentait en ma compagnie ce que je ressentais en la sienne : la possibilité de conquérir le monde si je le désirais. Et aujourd’hui, il n’était pas question d’exploit ou de victoire, mais de simplement permettre à cet être si particulier pour moi de pouvoir voir son neveu, au moins une dernière fois peut-être. « La dernière fois où on s’est vus, elle a tout appris et… et la revoir ça va la ramener direct à ça et… je lui ai brisé le coeur Heidi. » C’était fou, d’imaginer que le jeune homme puisse briser un cœur, quand il n’avait jamais apporté que du bon dans ma vie. Oh, bien-sûr désormais au fait de toutes les histoires qui avaient eu lieu entre Matt, Ginny et Ezra, je comprenais désormais que c’était là tout un pan de la personnalité de Matt auquel je n’avais jamais eu accès jusqu’ici. Mais je voulais lui faire savoir qu’il pouvait compter sur moi, pour ça aussi, pour toutes les choses qui allaient de travers de sa vie, même s’il en était en partie responsable. Main sur sa cuisse, je le regardais sans dire mot. Mes yeux parlaient pour moi et sa connaissance de ma personne feraient la suite, comblerait les blancs. « Tu changeras pas d’avis, hein ? » Avec un petit sourire, pas vraiment joyeux, un peu désolé, je secouais lentement la tête en signe de négation. J’avais pris mon courage à deux mains pour l’emmener jusqu’ici, j’étais allée jusqu’à m’assurer qu’Ezra n’avait pas prévu de se rendre à l’hôpital aujourd’hui, c’était donc le moment pour enfin faire avancer cette histoire dans le bon sens. Je sortais de la voiture, l’attendant avec patience avant de prendre la tête de notre petit cortège en direction de l’entrée du service médical, pour lui donner un peu de courage. Une fois devant la porte d’entrée, je m’arrêtais pour qu’il arrive à ma hauteur et je glissais ma main dans la sienne, chaude et réconfortante. « Même si je te dis qu’elle a toutes les raisons du monde de me refuser de passer cette porte ? » Face à lui, mon pouce caressant lentement le dos de sa main, je lui adressais de nouveau un petit sourire. « Regarde-moi. » lui demandais-je du bout des lèvres alors qu’il continuait sa petite tirade. « Même si je sais qu’elle sera jamais aussi horrible pour le faire ? Même si... je le mérite pas ? » Il relevait alors le regard pour rencontrer mes pupilles et après une brève inspiration, je m’adressais à lui : « Ecoute, toute cette histoire, ça ne me concerne pas, je ne suis même pas certaine d’en comprendre tous les enjeux. » Comment pourrais-je ? Il y avait tant d’existence mêlée à tout ça que ça en donnait le vertige. « Mais il y a une chose dont je suis sûre et certaine. Ginny se détestera de ne pas t’avoir laissé une chance. Elle t’en voudra de ne pas avoir essayé plus dur de la faire changer d’avis. Oh, bien-sûr, sur le coup, elle ne sera sûrement pas enchantée de te voir persister. Mais je sais que tu ne veux pas qu’elle s’en veuille pour tout ça. Elle a bien d’autres soucis à gérer et je n’ai pas envie que la culpabilité de t’avoir privé d’un dernier instant avec Noa s’ajoute à la longue liste. » Je finissais par me taire, observant Matt droit dans les yeux pendant quelques secondes, en silence, le temps de lui laisser assimiler ce que je venais de dire. Je me levais un instant sur la pointe des pieds, pour déposer sur la joue de Matt, juste à la commissure de ses lèvres, un baiser avant de l’entraîner avec moi à travers les portes automatiques de l’hôpital. « Tu disais bien que tu me faisais confiance n’est-ce pas ? » Je le laissais alors me guider dans les méandres de l’établissement jusqu’au couloir dans lequel se trouvait la chambre de Noa. Les pas de Matt semblaient se faire plus lourds à l’approche de la maudite chambre et je me calais sur son rythme, l’accompagnant main dans la main jusqu’à ce que nous nous retrouvions face à face avec ladite porte. « Vas-y. » lui glissais-je alors.

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Message(#) Sujet: Re: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptyMar 19 Déc - 3:21




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Oh la porte de sortie qu’Heidi m’offre comme ça sur un plateau, c’est presque trop beau pour être vrai. Et je ralenti le pas, laisse l’automatisme de la porte d’entrée de l’hôpital nous répondre, attrape son regard au vol. « J’peux t’expliquer tu sais, y’a un café de l’autre côté de la rue, on peut prendre le temps qu’il faut pour survoler tous les détails et s’assurer que tu comprennes bien et... » je me défile, comme c’est un geste de lâche, comme c’est insensé, et je saisis à tous vents l'opportunité. Je prends tout, je laisse rien, je plonge et je tressaille. Il est mal, le petit Matt. Plus encore qu’il ne le montre, et il le montre suffisamment déjà, si vous voulez mon avis. Le personnel me fait l’impression de trop me fixer alors que j’ai fini par m’immobiliser dans le hall, poussée paranoïaque, et je baisse mon regard au niveau de la brunette, tenter de gratter la moindre miette de réflexion, tenter de lui montrer que là, c’est pas du tout une bonne idée à mon sens. Et quand alors, est-ce que ce sera le bon moment? J’hésite entre jamais et dans mes rêves les plus fous - l’un ou l’autre ne me fait même pas rire tant je sais que ce ne sont pas des options viables. « J’me la ferme. » et le timing ne pourrait pas être meilleur, parce que c’est à ce moment qu’Heidi s’enflamme et y va d’un discours à la coach sportif avant le but qui risque de marquer la victoire ou la défaite de l'équipe pour qui elle a consacré sa vie entière. Elle empile ses arguments avec une fougue que je lui connais que trop, elle est droite et assurée, elle insiste et je cale un peu plus mes mains dans mon jeans parce que je sais bien qu’elle a raison. Parce que je suis tout à fait conscient que ma soeur n'est pas un monstre, et qu’elle veut tout autant qu’Heidi que je ne manque pas la dernière occasion que j’aurais pu avoir d’apporter un peu de réconfort à Noah une dernière fois avant… avant… avant, vous savez. Ce qui l’attend. Un frisson qui me parcourt l'échine, et je ravale pour rien un semblant de salive, la bouche déjà trop sèche. « Ouais, ouais. C’est bon. » pas convaincu, pas convainquant. Je sais pourquoi elle fait tout ça et je la remercierai probablement en temps et lieu. Elle a beau ne pas porter ma soeur dans son coeur, Heidi était juste et elle apportait bon lot d'arguments valables, elle était sincère et j’étais presque un peu plus à l’aise, alors que docilement je relance la marche.

Parcours du combattant que j’ai effectué ici à de nombreuses reprises, jamais en pensant me rendre jusqu’au bout, en ne m'en sentant pas la force. Je connaissais la cage d’escaliers par coeur, tout autant que la musique qui jouait en boucle dans l'ascenseur. Le motif du linoléum, la disposition du bureau des infirmières, le nombre de portes sur la gauche, de téléphones de service sur la droite. J’étais venu ici plus de fois encore qu’il était possible d’assumer, toujours en me retenant de toquer à la 214, toujours en me disant que c’était de trop, que j’étais de trop. Toujours en le croyant, et malgré les mots encourageants d’Heidi, la situation n’avait toujours pas changé pour moi. La frousse d'une vie, un trouillard qui le réalise bien honteusement. « Et… et je lui dis quoi? Je m’excuse? Je fais comme si de rien n’était? Comme si tout ce qui avait pu se passer depuis qu’elle sait sert plus à rien? » les mots se bousculent maintenant que je vois très clairement le numéro de la porte désignant la chambre de Noah au bout du couloir. Tout va trop vite, tout est trop clair, trop limpide, trop évident. Et je revois la même scène, celle où ma benjamine a tout appris, le visage de Ginny impassible, fermé, et elle qui me raye de sa vie, qui ne veut plus rien entendre, qui n’a plus confiance. Que j’ai brisée, pour toujours. L’imaginer ainsi au chevet de son fil, mon neveu, la simple possibilité de la voir dans un tel état et de savoir que j’en suis l’une des causes, et c’est tout ce qui suffit à ce que mon coeur batte la chamade et à ce que je m’emporte, que je m’arrête, qu’Heidi remarque mon malaise, à nouveau. « Tu viens? » je supplie. Dans la chambre, avec moi. Tu viens et tu me laisses pas tout seul à gérer ça, hen? Tu me lâches pas? Tu fais pas juste te barrer dès que j’ai entrouvert la porte? Tu… tu restes, n'est-ce pas?

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Message(#) Sujet: Re: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptyJeu 28 Déc - 19:32




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Sans même s’en rendre compte, Matt, par sa présence à mes côtés ces derniers mois, m’avait fait un bien fou, et aujourd’hui je saisissais au vol l’opportunité de lui rendre la pareille. Bien-sûr, je prenais un risque, celui de tout empirer, de mettre en péril notre relation, celui d’aggraver les choses par ma simple présence à ses côtés face à Ginny. Mais je savais que c’était le moment ou jamais, l’occasion à saisir sur le champ, j’assumerai les conséquences en temps voulu.  Matt face à moi cherchait à se défiler, saisissant dans mes propos la moindre petite faille pour tenter une échappée. Mais je tenais bon, déterminée et de toute façon contrainte par l’urgence de la situation. Il m’en remercierait plus tard, ou m’en tiendrait rigueur au contraire mais ce n’était pas ma priorité sur l’instant. D’ailleurs mon petit discours de motivation semblait jouer son rôle puisque le jeune homme finissait par capituler, mettant un pied devant l’autre pour finalement entrer dans l’hôpital sous le regard curieux de la secrétaire médicale. Je suivais Matt, en silence, dans le dédale des couloirs et étages de l’hôpital, ne pouvant ignorer la légère accélération de mon rythme cardiaque. C’était la première fois que j’allais rencontrer le neveu de Matt, le fils de Ginny dont j’avais longtemps ignoré l’existence. J’avais peur de la réaction de Ginny en m’apercevant aux côtés de son frère dans un moment aussi délicat que celui-ci. Mais je chassais bien vite mes propres appréhensions pour être d’un soutien sans failles pour le jeune homme. Alors que nous traversions un énième couloir, il exprimait à voix haute toutes les questions qui se bousculaient dans sa tête depuis qu’il avait compris mon plan machiavélique : « Et… et je lui dis quoi ? Je m’excuse ? Je fais comme si de rien n’était ? Comme si tout ce qui avait pu se passer depuis qu’elle sait sert plus à rien ? ». Finalement, il s’arrêtait face à la porte de la chambre 214 pour se tourner vers moi, l’air totalement perdu. « Eh… Doucement. Respire un bon coup, d’accord ? Je suis certaine que tu sauras quoi lui dire quand tu seras face à elle. Noah vaut vraiment la peine que tu trouves les bons mots. Et peut-être que t’excuser est une bonne entrée en matière oui. » lui intimais-je doucement, plantant mes yeux noisette dans les siens. Des excuses ne suffiraient pas à tout effacer, à résoudre le problème d’un coup de baguette magique. Mais j’étais certaine que Ginny mesurerait l’effort que cela demandait à son frère, d’oser se présenter là pour demander pardon. Je l’enjoignais alors à prendre son courage à deux mains et à venir frapper à la porte de la chambre 214. Moment d’hésitation, je pouvais imaginer les rouages du cerveau de Matt qui s’activaient, son cœur qui s’emballait. Il se tournait à nouveau vers moi, l’air complètement perdu : « Tu viens ? » Avec un petit sourire qui se voulait rassurant j’hochais la tête en signe d’approbation : « Je ne te quitte pas d’une semelle, promis Matt. » Et pour appuyer mon propos, ma main venait se glisser dans la sienne tandis que son autre main se levait pour venir frapper doucement contre la porte. De mon pouce, je caressais le dos de sa main alors que mon sang ne faisait qu’un tour, ressentant tout à coup la pression de l’instant présent. Aucun bruit ne parvenait de l’autre cote de la porte, ainsi le temps qui s’écoula jusqu’à ce que la porte ne s’ouvre me sembla être une éternité. Finalement, n’y croyant plus, la porte s’ouvrait sur le visage de Ginny. Fatiguée, les traits tirés, elle me semblait avoir tellement changé depuis la dernière fois que je l’avais vue dans le salon de Ben. Son regard se posait sur Matt et je ne pouvais vraiment dire si son visage exprimait davantage la surprise, l’exaspération ou une infinie tristesse, à moins que ça ne soit qu’un condensé de tout ça à la fois. Dans le silence de mort qui s’était installé entre nous trois, et alors que j’avais la terrible envie d’aller me cacher dans un petit trou de souris, un instant le regard de la jeune mère se posait sur moi avant de revenir sur son frère. Je prenais alors mon courage à deux mains pour tenter de rompre le silence pesant qui s'était installé : « Bonjour Ginny. » commençais-je avec l'impression d'avoir la bouche étrangement sèche. « Je me doute qu'il n'y a pas vraiment de moment propice et on débarque un peu à l'improviste mais... Tu aurais quelques minutes ? » C'était étrange de parler avec une telle gravite à Ginny, étrange de lui parler en mon nom et en celui de Matt, mais j'avais l'impression que la simple vue de Ginny venait d'avoir raison de toutes les précédentes résolutions de son frère. Signifiant alors à Matt qu’il était temps qu’il brise ce silence de plomb à son tour, je serrais doucement sa main qui était toujours dans la mienne.

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Message(#) Sujet: Re: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptySam 6 Jan - 3:58




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Fallait pas être bien attentif pour voir à quel point le simple fait de me retrouver devant l’hôpital me rendait fébrile, encore moins d’être à l’intérieur, qui plus est en direction de la 214. C’est probablement ce qui motive Heidi à me ralentir dans ma course, à se poster devant moi, le regard soutenant mes prunelles qui oscillent, qui dérivent. Elle tente au mieux d’être rassurante, elle dit tout ce que sur papier, on doit dire. Elle prend soin de mon moral, elle essaie de panser en quelques minutes top chrono mon coeur déjà pas mal écorché, et si ce n’est pas tout à fait ça, je reconnais tout de même l’effort, et l’intention. Ma soeur était tout pour moi jadis, et c’était toujours le cas. De savoir qu’elle m’avait jeté de sa vie aussi abruptement, et par la faute d’un pur connard. L'histoire me restait en travers des dents, surtout maintenant qu’il fallait que je vois la vérité en face. J’avais merdé, et elle avait tous les droits de me refuser l’accès à Noah, à sa famille cassée qu’elle tentait si fort de maintenir vivante, solide. « Je… ouais, j’imagine. » et j’espère, surtout. J’espère que la candeur, que la naïveté d’Heidi n’est pas vaine, qu’elle a raison, que tout se passera bien, pour le gamin, pour nous tous. Que Ginny, comme je l’ai toujours su, saura être l’adulte de nous deux, tirer la trêve le temps que tout se passe au mieux. Un dernier doute qui me prend à la gorge maintenant que l’on se poste devant la porte de la chambre de Noah, un soubresaut de stress qui me fait supplier Heidi de rester, de pas bouger d’un seul centimètre, de garder cette étincelle d’espoir bien allumée, bien pétillante entre nous deux, la lueur à laquelle je me rattacherai quand je serai mis devant le fait accompli, devant la situation en tant que telle. « Merci. » et le soupir qui accompagne mes mots est lourd de sens. Tout autant que cette pression qui s'assoie mes épaules lorsque la brune toque à la porte, et qu’on attend une bonne poignée de minutes avant de voir la poignée se tourner sur elle-même, et la silhouette de Ginny apparaître dans l’embrasure. Si j’avais le coeur brisé avant de me poser ici, il éclate en plusieurs milliers de morceaux à nouveau lorsque mes prunelles se posent sur ma soeur, ce qu’il en reste. Cernée, ébouriffée, désarticulée, elle lève un air las dans ma direction, non sans esquisser un semblant de sourire à Heidi. « Hey. »  puérile, futile, mais nécessaire. Je dois entendre ma voix pour me rappeler que je suis encore ici. « Comment… il est stable? » je me reprends à travers ma question, sachant très bien que Noah ne va pas. L’important ici est qu’il ne soit pas en train de dégringoler. « Je sais que t’as probablement pas du tout envie que je sois là, que tu me détestes sûrement de toutes les fibres de ton corps, que je suis culotté de venir ici, mais je… Heidi a suggéré que… et on est... » et voilà que ses yeux bruns fatigués me motivent à m’envoler, à déballer mon sac, à expliquer ma présence après qu’elle ait daigné attraper mon regard. Je suis incapable de tenir un discours fluide, je suis trop alarmé pour articuler convenablement, je suis trop dépité de la voir ainsi pour mettre mes idées en place. Et la suite est encore plus déstabilisante, alors que, plutôt que de me répondre, Ginny esquisse un pas et un autre, passant ses bras autour de moi, en profitant pour m’enserrer longtemps. Une accolade dont j’ai rêvée, qui me coupe le souffle, que je partage la larme à l’oeil, sachant très bien que rien n'est acquis, et que demain, elle serait toujours aussi perdue. « Y’a pas une journée, une heure où je pense pas à vous. » que je souffle, à travers l’étreinte, avant de la sentir se dégager, et dans son mouvement, me faisant signe que je peux maintenant entrer dans la chambre de Noah.  

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Message(#) Sujet: Re: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptyJeu 25 Jan - 17:06




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Trois petits coups portés au pan de bois à la couleur pastel avec la peur au ventre. Si je ne le montrais pas, mon angoisse était belle et bien réelle, me tordant désagréablement les entrailles. L’appréhension viscérale de déranger, de tout gâcher par la simple audace que j'avais de me présenter là, face à Ginny, dans un moment pareil. La crainte de tout voir nous exploser à la figure. Rien que l’attente, face à cette porte, était une épreuve en soi. J’étais tiraillée, divisée entre l’envie de rester là, aux côtés de Matt pour le soutenir coûte que coûte jusqu’au bout du monde, et celle de me carapater pour ne pas imposer ma présence à la mère de Noah, qui n’avait pas besoin de moi dans son paysage à l’heure actuelle. Mais c’était la chaleur de la main du McGrath dans la mienne qui me persuadait de rester, de tenir ma promesse de l’accompagner quoi qu’il advienne. C’était Matt et moi, à tout jamais. Accord tacite entre nous, que son regard insistant en quête de soutien me rappelait. Si c’était l’enfer et la damnation qui nous attendaient au détour de la route, à deux on pouvait l’affronter sans crainte, plus forts. Puis c’était l’éternité qui avait semblé s’écouler jusqu’à ce que la porte de la chambre 214 ne s'ouvre, révélant une Ginny amochée, abîmée, usée qui me fendait le cœur. Et par instinct, ma main venait serrer un peu plus celle de Matt, comme pour lui donner le courage d'affronter la réalité alors que je prenais les devants de la conversation, devançant son trouble, imaginant sans difficulté les émotions qui l'accablaient à l'instant précis. L'injustice de la vie et les tourments des relations, ça faisait un cocktail détonnant. Pourtant voilà que la brune m'adressait un sourire triste, preuve tangible de son courage, quand elle trouvait encore la force de sourire quand le cœur n'y était pas. Ces quelques secondes permettaient à Matt de reprendre un semblant de contenance pour saluer sa sœur du bout des lèvres. La tension était palpable, j'avais le cœur qui s'emballait rien qu'à entendre le McGrath s'exprimer, manquer de mettre les pieds dans le plat, se rattraper à la dernière seconde, in extremis tel un funambule au bord de la chute : « Comment… il est stable ? » Mes yeux venaient se poser au-delà de l’épaule de Ginny, toujours dans l'encadrement de la porte, pour se poser sur le lit sur lequel se trouvait celui qui ne pouvait être que son fils. La vision de ce petit être inconscient me coupait le souffle net. J'imaginais Adam à sa place, me souvenant encore aujourd'hui avec précision de cette soirée de la hantise que nous avions passé avec Ben quand Adam avait eu une fièvre dont les températures frôlaient dangereusement autour d'un seuil critique, cette angoisse glaciale qui m'avait paralysé le temps qu'il se rétablisse. Je ne pouvais qu'imaginer un centième de ce que Ginny traversait et pourtant c'en était déjà trop. Ce fut la voix de Matt qui me ramenait à l'instant présent alors que je m'arrachais à cette vision qui me fendait le cœur. « Je sais que t’as probablement pas du tout envie que je sois là, que tu me détestes sûrement de toutes les fibres de ton corps, que je suis culotté de venir ici, mais je… Heidi a suggéré que… et on est... » Je ne pouvais m’empêcher de grimacer un peu lorsque Matt prononçait mon prénom. Ma présence à ses côtés n’était déjà pas un atout pour lui, mais je refusais qu'il laisse supposer que c’était mon idée. Parce que je n'avais aucun mérite. Je savais que Matt venait ici, quasiment quotidiennement, incapable de trouver le courage de franchir le pas. Je n'avais fait que lui donner l'impulsion qui lui manquait, le piégeant contre son gré mais pour son bien. J’étais simplement prête à faire front avec lui, ma présence à ses côtés, fidèle et bien réelle, c’était tout ce que j'avais à lui offrir. Et contre tout attente, face à un Matt qui marchait sur des œufs en tenant un discours décousu, c'était Ginny qui baissait les armes, venant combler le vide entre elle et son frère pour l'enlacer. Je lâchais aussitôt la main de Matt pour lui laisser tout le loisir de savourer cette étreinte, ne pouvant nier avoir senti mon cœur se serrer à cette vision. Je ne pouvais que comprendre ce lien indescriptible qui liait Matt à sa petite sœur, quand j'avais le même avec mon grand frère. « Y’a pas une journée, une heure où je pense pas à vous. » qu'il soufflait, l’émotion dans la voix. Ginny rompait finalement le contact avec son frère l'invitant à aller à la rencontre de son neveu. Matt se tournait alors vers moi, me cherchant du regard, m'invitant à le suivre, à l'accompagner. Le cœur lourd, l'impression d’être une imposture, j'acceptais néanmoins, attrapant son bras pour entrer à sa suite alors qu'il s'approchait, hésitant, du lit d’hôpital sur lequel se trouvait Noah, assoupi. Si je m’étais jurée de ne pas céder à l’émotion et de rester forte, et de ne surtout pas imposer à Ginny plus que ma présence non désirable, je ne pouvais empêcher quelques larmes de venir perler aux coins de mes yeux alors que je posais ma tête sur l’épaule de Matt. Ce dernier prenait des nouvelles de son neveu, posant quelques questions à Ginny. Nous étions restés là une bonne demie heure pendant laquelle je n'avais pas ouvert la bouche, quand soudainement je me détachais de Matt qui me lançait un étrange regard. « Je reviens dans cinq minutes. Promis. » que je glissais, embrassant sa joue furtivement avant de quitter la pièce. Je voulais lui laisser un peu de temps seul à seul avec Ginny, leur permettre de pouvoir profiter l'un de l'autre sans le parasite que j'avais l'impression d’être. Je me sentais impuissante et inutile alors j'avais décidé de m'occuper un peu. Apres avoir déambulé un peu au hasard dans les couloirs de l’hôpital, je finissais par tomber sur ce que je cherchais : une machine à café. J'entendais déjà Matt s'offusquer que c’était inadmissible d'avoir le droit d'appeler un tel jus de chaussette café, et cette pensée me tirait un sourire en coin. Insérant une à une quelques pièces dans la machine, attendant patiemment que les cafés soient servis, je me retrouvais quelques instants plus tard à rebrousser chemin jusqu’à la chambre 214, trois gobelets à la main. Je retrouvais Matt et Ginny assis au chevet du garçon, comme je les avais laissé. « Livraison du meilleur café de la ville, le Death Before Decaf n'a qu'à bien se tenir. » osais-je plaisanter avec un petit sourire en coin. Je m'approchais, petite moue un peu désolée sur la face, de Ginny pour lui tendre un gobelet. C’était ma façon d’enterrer la hache de guerre, si elle le voulait bien, et je lui lançais un regard qui voulait dire : excuse-moi pour tout. Puis je tendais à Matt son café : « Prends en de la graine, McGrath. » que je lui soufflais à l'oreille suffisamment fort néanmoins pour que Ginny l'entende. Je ne savais pas gérer les situations de crise et les atmosphères pesantes comme celles-ci étaient ma hantise. J'avais peur de mettre les pieds dans le plat, de vexer Ginny en me montrant d'humeur un peu taquine, mais c’était la seule chose que je savais faire : faire le clown pour amuser la galerie et distraire mon entourage le temps d'une épreuve. Je le faisais d'autant plus qu'à la place de Matt, c’était ce que j'aurai voulu qu'il fasse pour moi et que je savais qu'il n'aurait pas de mal à me remettre à ma place s'il trouvait mon comportement déplacé. Alors j'y allais doucement, à petite dose homéopathique, pour alléger quelque peu l’atmosphère. Je comprenais comment Ginny pouvait avoir l'air aussi épuisée : au-delà de l’épreuve de voir son enfant malade, elle devait affronter la peine des autres tout en supportant l'ambiance aseptisée de l’hôpital, il y avait de quoi devenir folle.

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Message(#) Sujet: Re: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptyMar 30 Jan - 16:28




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Les coups discrets à la porte suffisent à me sortir brièvement de ma léthargie. C’est que le monde semble voué à continuer de tourner hors de la chambre, que rien ni personne n’a quoi que ce soit à faire du trio d’aiguilles qui tournent trop vite à mon goût au cadran couronnant le mur du fond, le cliqueris incessant qui est synonyme de torture bien malgré moi. Quelques pas et je me retrouve dans l’embrasure, encore un effort et la poignée se tourne, dévoilant un faisceau de lumière qui contraste avec la pénombre dans laquelle la chambre de Noah est plongée en permanence. Et devant moi se dresse non pas un visage connu mais deux - et des balbutiements à la clé. Si l’air d’Heidi me confirme qu’elle est là sans faussetés, sans envie de faire de vague, c’est bien sûr le discours de Matt qui me retourne, me pique, me pointe. Il se casse autant que moi à la moindre mention de mon fils, il tente de le voir au creux de la pièce non sans baisser de suite ses prunelles reluisantes. Pas envie de me lancer dans une suite d'accusations, de lui reprocher quoi que ce soit, de le confronter face à tout ce qui a pu être dit et fait et découvert et élucidé. Seulement un long soupir qui longe ma gorge et frôle mes lèvres avant que je franchisse les quelques pas qui nous séparent pour le prendre dans mes bras, pour chasser tout le reste. Les disputes attendront, les travers de notre relation qui est à des miles d’ici aussi, et la trêve est lancée lorsque je sens son front se poser avec épuisement sur mon épaule, soulagé. « Entre... entrez. » que je corrige de suite, me dégageant sur le côté pour laisser à Matt et Heidi toute la place nécessaire pour aller là où tout est centré, là où repose artificiellement le corps de Noah, enroulé dans quelques couvertures, le visage doux, presque en paix. Prenant appui sur le meuble trônant au fond de la pièce, j’offre quelques réponses à mon aîné non sans trop rentrer dans les détails lourds de sens et de conséquences. « Il va bien, il est sous surveillance serrée, on est chanceux d’avoir tout ce support de l’équipe. » Matt hoche distraitement de la tête, maintenant que je suis assurée qu’il écoute à moitié, tout sauf impoli mais pas particulièrement attentif à autre chose qu’à la respiration stable de son neveu, et à tout ce que la panoplie de machines l’entourant signifie pour la santé précaire du gamin. Un ange passe puis un deuxième, nos respirations s'accordent les unes aux autres.

Heidi profite d’un moment d’accalmie pour sortir prendre l’air, et c’est un sourire compatissant de ma part qui l’accompagne, alors que je me doute qu’elle doit se sentir tout sauf à sa place ici. Un merci est de rigueur lorsque la brunette reviendra nous trouver, gobelets en main, et je la laisse se poser aux côtés de mon frère, le taquiner même sans la moindre gêne. Il laisse un maigre rire s’échapper de ses lèvres, ultime effort dont il est tout sauf capable à mon sens, puis je finis par bouger doucement, délier mes jambes et ma langue avant d’aller à la rencontre de la Hellington. « Je peux te parler, 5 minutes? » que je murmure, la voix calme, à des lieux de ce que nos derniers échanges ont pu avoir l’air jadis - sans que j’en sois vraiment surprise. Matt dénote à peine notre fuite, et une poignée de minutes plus tard je me retrouve avec la jeune femme de l’autre côté de la 214, là où leur duo m’attendait il y a peu. « J’imagine que ça n’a pas dû être facile pour lui de toquer, mais… tu as bien fait d’insister. » que je finis par avancer, ne voulant pas volontairement laisser Heidi dans le brouillard face à ces quelques paroles que je souhaitais lui adresser. Les mains dans les poches, les yeux fatigués, je reconnais sans problème son rôle assez important dans la vie de mon frère pour avoir réussi à lui faire sauter le pas. « Sa place est dans cette chambre, et pas dans le couloir… peu importe où on en est tous les deux maintenant.  » qu’il ne pense pas que j’ignore ces allers et ces retours qu’il accuse, parallèle à la pièce où je passe l’entièreté de mon temps depuis presqu'un mois. J’avais toujours cru qu’il arriverait à se décider de lui-même à entrer le jour où il serait prêt, mais le compte à rebours bien enclenché avait suffit à me terroriser face à la possibilité qu’il n’arrive peut-être jamais à dire adieu à Noah une bonne fois pour toute. « Merci. » je visse mes iris aux siens, sachant très bien que dans un autre monde, dans un autre lieu, elle détournerait le regard avant de filer à l’anglaise. Pourtant, Heidi reste bien là, devant moi, stoïque, et surtout bourrée d’empathie. Elle ne fuit nulle part, et moi non plus.


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Message(#) Sujet: Re: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptyVen 2 Fév - 6:27




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J’avais le cœur lourd qui pesait son poids au fond de ma poitrine face à l’injustice de la vie qui décidait de faire souffrir ce petit-être aux airs d’ange, qui n’avait rien demandé à personne. J’étais, bien malgré moi, accablée par les remords. Je le savais bien, au fond, que ce n’était pas ma faute, que je n’étais en rien responsable de tout ce qui arrivait à Ginny et à son fils, pourtant j’en portais, en partie, la culpabilité. Parce que, pour des histoires qui me semblaient aujourd’hui bien futiles, je lui avais mené la vie dure, lui reprochant de s’approcher de Ben, mon Ben. Mais à la lumière de mes récentes découvertes, je ne pouvais que comprendre ce qui poussait la McGrath à s’accrocher au rocher qu’était mon meilleur ami. Je le comprenais d’autant mieux que c’était la raison pour laquelle je ne pouvais pas imaginer un instant ma vie sans lui : sa présence rassurante, jamais déplacée, jamais de trop. Ben était un rayon de soleil dans une vie, malgré son irresponsabilité chronique, son refus de grandir réellement et dans les moments de drames, lorsque les tourments de la vie devenaient trop difficiles à supporter, il n’y avait pas meilleur remède que la légèreté de l’humour douteux du Brody. Ayant de plus en plus de mal à supporter ce sentiment d’être totalement impuissante et définitivement de trop dans l’équation du jour, je décidais d’apporter ma contribution à mon niveau en allant chercher de quoi réconforter un peu tout le monde : un café qui, à défaut d’être réellement bon, était au moins fumant. Armée de trois gobelets en plastique contenant l’ersatz de café que servait la machine, j’étais revenue dans la chambre 214. Ma petite expédition solitaire m’avait permis de reprendre un peu du poil de la bête, de pouvoir jouer les troubles fête un instant, avec une certaine légèreté, espérant surtout que mon attitude ne braquerait personne, parce que c’était bien là ma dernière intention. J’étais revenue à ma place originelle, aux côtés de Matt, prête à me faire à nouveau aussi petite que possible, presque transparente, quand Ginny s’était adressée à moi. J’avais relevé un regard surpris vers elle, pas certaine que c’était réellement à moi qu’elle destinait sa question : « Je peux te parler, 5 minutes ? » J’avais aussitôt hoché la tête en signe d’approbation, me redressant pour la suivre dans le couloir par lequel j’étais arrivée un peu plus tôt. Je ne pouvais nier qu’une certaine angoisse était venue s’insinuer en moi, je redoutais ma conversation avec la brune, me doutant de ce qui m’attendait au cours de cette conversation. Et j’étais prête à entendre ses reproches parce que je savais que je n’avais rien à faire ici, si ce n’était parce que, pour une raison qui m’échappait totalement, Matt avait besoin de moi, autant que moi j’avais besoin de lui. Pourtant ce fut un tout autre discours que la McGrath me servait : « J’imagine que ça n’a pas dû être facile pour lui de toquer, mais… tu as bien fait d’insister. » Je la fixais un instant, muette, accusant le coup en douceur. Et face à mon trouble et mon absence de réaction, elle enchaînait : « Sa place est dans cette chambre, et pas dans le couloir… peu importe où on en est tous les deux maintenant. » J’avais alors esquissé un petit sourire un peu triste, hochant à nouveau la tête. « C’est ce que je lui ai dit. Qu’il le regretterait toute sa vie de ne pas avoir eu le courage de sauter le pas. » Parce que c’était une évidence, quand bien même Noah surmonterait cette épreuve, que ne pas avoir été là, pour lui dans un moment pareil, serait une erreur qu’il ne pourrait jamais réparer, ni se pardonner. Et parce que j’espérais au fond de moi que les choses s’arrangent entre le frère et la sœur, je savais qu’il fallait que Matt face acte de présence. Car en laissant passer ce moment sans le saisir à la volée, c’était peut-être à Noah qu’il faisait ses adieux, mais également à ses chances de regagner sa place dans la vie de sa petite-sœur. Il n’était pas seulement question d’être là, au chevet du garçon, mais d’accompagner Ginny dans cette épreuve, de lui faire savoir que, peu importait les tensions, les fausses routes, les rancœurs, son rôle était d’être à ses côtés coûte que coûte. « Merci. » avait-elle finalement soufflé, plantant son regard dans le mien, révélant alors toute la sincérité de ce qu’elle venait de dire. Et cette fois-ci, je secouais la tête. « Non, surtout ne me remercie pas. » Je ne méritais pas ses remerciements, sa reconnaissance. Je n’avais fait qu’accompagner Matt, le pousser à prendre son courage à deux mains. Mais je restais toujours celle qui avait mené la vie dure injustement à Ginny durant notre adolescence et encore quelques semaines plus tôt. Et ce merci était bien plus que ce que je pouvais accepter de la demoiselle. Je m’estimais déjà chanceuse qu’elle ne m’ait pas jeté hors de l’hôpital sans plus de cérémonie, ce dont elle aurait été en droit de faire, qu’elle n’en tienne pas rigueur à Matt d’avoir le culot de se pointer dans cette chambre avec moi à son bras comme soutien. « J’ai fait ce qu’il fallait être fait, mais je n’en ai pas le moindre mérite. » confessais-je alors. Puis je marquais une petite pause, mon regard se faisant, le temps d’un instant, de nouveau fuyant, juste le temps que je trouve le courage d’affronter ce qui allait venir. « Ecoute, je sais que ce n’est ni le lieu, ni le moment… » Et je m’en voulais déjà de mettre ça sur le tapis maintenant, mais j’avais l’impression que je n’en aurai plus l’occasion après et je tenais à ce que ça soit fait. « Je tenais à te présenter mes excuses. » Je pinçais les lèvres, coupable que j’étais. « Pour mon attitude de l’autre jour avec Ben et… Pour toutes ces autres fois. » Je n’avais pas la prétention de croire que cela changerait fondamentalement les choses entre elle et moi, je n’osais même pas espérer qu’elle me pardonne réellement. Je voulais juste que les choses soient dites, jouer carte sur table tant que je le pouvais encore, comme je me l’étais promis. « Et je suis désolée que les choses soient aussi compliquées pour toi, entre Noah et maintenant Matt. » C’était sincère. Si je n’avais jamais porté Ginny dans mon cœur (et c’était le moins que l’on pouvait dire), je ne lui avais jamais souhaité le moindre mal, surtout pas qu’elle ait à affronter pareilles épreuves. Et j’aurai voulu ajouter que j’étais désolée de lui imposer ma présence dans pareil moment, mais les mots ne parvenaient pas à sortir de ma bouche. Je ne voulais pas être celle qui essayait de se faire prendre en pitié, celle qui jouait la corde sensible pour faire plier un ancien adversaire, puis parce que si j’étais là c’était avant tout à cause de Matt et que, malheureusement, peu importe l’état de mes relations avec sa petite sœur, je placerai toujours ma loyauté avant le McGrath en premier.

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Message(#) Sujet: Re: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptyMer 7 Fév - 4:08




i like me better when i'm with you
To be young and in love in New York City, to not know who I am but still know that I'm good long as you're here with me. To be drunk and in love in New York City. Midnight into morning coffee, burning through the hours talking. Damn, I like me better when I'm with you. I knew from the first time, I'd stay for a long time, 'cause I like me better when I'm with you.
ginny, matt & heidi

À la seconde où j’attire son attention, où ma voix, enrouée, prononce son nom, douces syllables qui roulent sur mes lèvres, je sais qu’elle n’est pas à l’aise. Tout dans son visage, dans ses gestes, dans ce regard qu’elle lance à Matt en tentant d’attraper son intérêt alors qu’il n’a d’yeux que pour Noah, et je sais que je ne devrai pas laisser traîner le tout, qu’il est plus qu’essentiel que du moment où je me retrouve seule avec la brune, je dois absolument afficher mes couleurs, donner le ton. Et j’explique, j’approche, je confirme que malgré ce que mon frère a tenté de cacher, que ce qu’il n’a pas été assez fort seul pour assumer, je l’ai décelé il y a bien des jours déjà. Que je sens sa présence de l’autre côté de la porte depuis trop longtemps, que je le sais incapable de toquer à ma rencontre, de m’imposer sa présence ici en plus de tout le reste. Je le sais et je l’anticipe, je le crains aussi un peu. Comment est-ce que mon grand frère, cette figure d’exemple, ce modèle, mentor, tuteur qui jadis n’avait jamais bronché à mes côtés avait pu devenir aussi frêle, aussi instable, aussi craintif? La réponse est évidente et elle me brise le coeur, mais reste que Matt a tout de même franchi beaucoup aujourd’hui, et que son simple geste même motivé par Heidi me prouve que peut-être, un jour, il sera à même de comprendre là où il m’a blessé, de faire amende honorable. Qui sait. « C’est sincère. » que je m’entends souffler, les sourcils qui se froncent sous l’effort, maintenant qu’elle refuse mes remerciements, qu’elle se diminue, se dissocie. Heidi avait toujours été plus que difficile à cerner pour moi, état venant de son aversion pour ma petite personne, pour une jalousie malsaine et tout sauf nécessaire qui traînait depuis des années, que je ne comprenais pas souvent. C’est pourtant important, et plus que tout, qu’elle comprenne que ce qui nous concerne est à des lieux de m’intéresser maintenant, ou même de peser dans n’importe quelle balance que ce soit. « Et tu le connais autant que moi… il n’aurait rien fait s’il n’y avait pas été un peu poussé. » doucement, pas à pas, à tâtons à lui donner ce qui lui revient, à ne pas lui enlever le mérite qu’elle se targue tant de ne pas vouloir, ses motivations désintéressées ont bien fini par encourager mon frère à faire plus, mieux. Et elle lutte Heidi, que ce soit dans son ton, dans ses soupirs, dans son regard, dans ses hésitations. Elle lutte et elle aborde les sujets qui fâchent, les excuses, et la pitié que je redoute dans ses iris. Comme si elle devait me traiter comme plus petite, comme plus faible, comme plus brisée. Si je cerne ses traits à la recherche de la moindre petite miette de charité à mon égard, tout ce que je trouve, c’est une profonde empathie. Et gosh que je suis soulagée. « Mais, je... » j’en perds mes mots devant son coeur qu’elle me livre, et ses remords qui n’en valent plus du tout la peine, qui me semblent si superflus comme tout le reste. « Excuses acceptées. » rien de plus, rien de moins. Parce que tout ce ci est derrière nous si c’est ce qu’elle souhaite, parce que je n’ai pas envie de laisser les choses si désarticulées entre elle et moi, parce que je n’en ai tout simplement plus la force. Cette rancune qui vivait depuis trop longtemps, et ce malaise qu’elle me provoquait, tout ça et tout le reste qui me semble si stupide, si puéril, si déplacé que je n’y porte même plus la moindre once d’importance. « À mon tour maintenant. » profitant d’une minute de silence de la part d’Heidi, la brune probablement à digérer des mots qu’elle n’aurait jamais pensé m’adresser de toute son existence ni de la mienne, je referme un peu plus mes doigts autour du gobelet brûlant qu’elle a ramené quelques minutes plus tôt. Et ce n'est que lorsque je suis persuadée d’avoir toute son attention que je visse mes prunelles aux siennes, que je prends une pause, toute petite, mince, nécessaire, pour repasser mes idées en tête. Pour m’assurer de ne pas faire d’erreur, pour ne pas gâcher ce qui ressemble étrangement à un drapeau blanc, à une hache de guerre enterrée pour une durée indéterminée - et entre vous et moi, je prendrai bien tout ce qu’elle me donnera sans demander plus. « Je suis désolée de ne pas avoir su quand arrêter d’insister, la dernière fois. Et les fois d’avant. » un fin sourire ou semblant de se dessine sur mes lèvres, reprenant ses propres mots comme un clin d’oeil, sachant très bien que je n’étais pas blanche dans cette histoire, et que là où j’aurais dû abandonner, que là où j’ai ajouté du sel sur les plaies, était bien sûr lors de notre dernier accrochage, et de tous nos souvenirs en commun qui s’y étaient déversés. « J’aurais dû attendre que la magie de Cora, ou même des couloirs d’hôpital fassent tout le boulot pour nous. » un petit rire, délicat, sans grande cérémonie qui arrive à sortir, qui rend la scène un peu moins douloureuse autant pour elle que pour moi. La dernière fois où j’avais ri ici, où mon visage avait lâché prise sur cette constante expression fermée, inquiète, contrainte, était lorsque son meilleur ami était passé ; et c’est ce qui, comme elle l’a mentionné, mérite d’être clarifié au mieux. Encore une fois, je prends le temps de me recentrer sur l’essence de mon message, sur ce qu’il représente à mes yeux, aux siens. Sur le pourquoi derrière. Et le silence plane entre nous deux depuis une poignée de secondes, de minutes même, lorsque je le brise une nouvelle fois plus sincère que je l’ai rarement été en sa présence.  « Heidi, je… Matt ne sait pas, pour Ben. En fait, il ne sait pas grand chose de ce qui passe dans ma vie ces jours-ci, et j’aimerais que ça reste comme ça si possible. Je ne suis pas encore prête à lui parler de ce qui se passe hors de la 214. » pourquoi saura-t-il quoi que ce soit, de toute façon? Il n’y a rien de facile lorsqu’on demande à quelqu’un de cacher quelque chose à une personne chère que l’on a en commun. Il n’y a rien de simple à confirmer à Heidi que rien ne va plus entre Matt et moi, et qu’elle est malheureusement prise entre les dommages collatéraux. Elle le verra bien, au son de ma voix qui se serre, que ce n’est pas du tout ce que j’aurais choisi, ce que je voudrais, ce dont j’ai besoin pour le moment. Pourtant, c’est nécessaire, et je m’applique maintenant à lui expliquer le pourquoi derrière, du moins, le mien. « Il a toujours été l’une des personnes en qui j’avais une confiance infinie, et récemment tout ça s’est cassé. Il était tout mon monde, mais plus maintenant. » j’ignore ce qui retient les larmes à l’intérieur, ce qui rend mon ton si détaché, mes phrases si concises, si droites. Probablement l’habitude de me pratiquer à ne pas craquer en sa présence, additionnée au fait que peu à peu, je suis légèrement plus en paix avec les derniers événements, et mes raisons pour isoler mon frère du reste. J’avais bien compris par Matt qu’Heidi aussi avait un grand frère dans les parages, et que celui-ci pouvait parfois être un brin trop protecteur. J’en appelais donc à son propre vécu et à tout ce qu’elle avait bien pu subir de la part d’un coeur d’aîné qui aime trop pour contredire mes explications, pour ne pas les remettre en question surtout. Les détails qu’elle avait sur l’histoire m’apparaissaient flous, et ce n’était pas parce qu’elle était ici aujourd’hui que Matt lui avait tout expliqué en long et en large - et s’il voulait le faire, grand bien lui en fasse. Mais pour l’heure, ma seule et unique priorité restait qu’elle l'entende, qu’elle sache où se placer dans toute cette histoire, et peut -être même, qu’elle arrive à comprendre mon point de vue. « Il va avoir besoin d’amis pour passer à travers tout ça, peu importe ce qui nous attend, ce qui attend Noah. Si tu pouvais rester dans les parages ça me… ça me rassurerait. »

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Message(#) Sujet: Re: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptyVen 9 Fév - 2:06







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Au milieu de ce couloir d’hôpital, alors que ça avait été la dernière chose que j’avais espéré, ne m’autorisant même pas à l’envisager, c’était un drapeau blanc que Ginny et moi brandissions toutes les deux. « C’est sincère. Et tu le connais autant que moi… il n’aurait rien fait s’il n’y avait pas été un peu poussé. » J’avais souri doucement à sa réplique, sachant qu’elle avait raison. Parce que c’était la raison même qui m’avait poussée à venir ici, à prendre les devants, à le mettre devant le fait accompli. Je m’étais préparée à devoir le traîner de force, à lui faire du chantage affectif même s’il le fallait pour qu’il ose enfin franchir cette barrière qu’il s’était lui-même construite. Parce que je savais qu’il valait mieux qu’il prenne le risque de voir Ginny lui refuser l’accès à son neveu (quand bien même je doutais qu’elle soit capable d’un tel acte) parce qu’au moins il n’aurait rien à regretter et qu’il pourrait se dire qu’il avait au moins essayé, qu’il n’avait pas laissé la fatalité de la situation prendre le contrôle. Et le voir à présent face à Noah était une récompense qui me mettait un peu de baume au cœur, accentuée par les remerciements de Ginny même si je ne m’en estimais pas digne pour un sou. Mais la McGrath était pleine de sagesse, un discernement qui lui venait sûrement des épreuves qu’elle avait rencontré dans sa vie. Elle valait mieux que nous tous réunis : c’était la réalité qui me frappait en même temps que cet élan d’affection et de respect, sorti de nulle part, que je ressentais tout nouvellement pour elle. Et enhardie par ses paroles, je me trouvais la force d’affronter les excuses que je lui devais et que je décidais de lui livrer sur l’instant, même si le timing parfait me faisait défaut. Je saisissais l’opportunité à la volée, consciente que peut-être jamais le moment adéquate ne se présenterait à nouveau. « Mais, je... Excuses acceptées. » Et c’était le soulagement qui m’envahissait, plus que la culpabilité de savoir que je profitais sûrement d’une lassitude de sa part de voir tant de tourments agiter sa vie, pour lui demander ce pardon que je m’étais à peine autorisée à espérer. « À mon tour maintenant. » avait-elle repris, me déstabilisant à nouveau. Je ne savais pas quel sujet elle souhaitait aborder, l’idée qu’elle évoque sa relation avec mon meilleur ami me traversant l’esprit une seconde. Mais ma bénédiction elle l’avait déjà obtenue, parce que j’avais déjà promis à Ben de mettre de l’eau dans mon vin bien avant ma venue à l’hôpital, bien avant de savoir tout ce par quoi elle était passée et les épreuves à venir qui l’attendaient au tournant. « Je suis désolée de ne pas avoir su quand arrêter d’insister, la dernière fois. Et les fois d’avant. » Je n’avais pas loupé ce petit sourire qu’elle arborait, illuminant ses traits tirés, en reprenant mes propres paroles. Et je me surprenais à lui rendre son sourire, presque amusée. « J’aurais dû attendre que la magie de Cora, ou même des couloirs d’hôpital fassent tout le boulot pour nous. » Cette fois-ci, c’était un léger rire qui s’était formé dans ma gorge pour éclater dans le couloir, à des lieues de l’ambiance qui y régnait habituellement, si religieuse et si pesante. Mais elle se joignait à moi, donnant une légitimité à mon rire en y accordant le sien. « Qui l’aurait cru ? » La vie était parfois drôlement faite et s’il était triste que la vie de Noah doive être en jeu pour que nous enterrions la hache de guerre, j’accueillais la nouvelle d’une réconciliation avec Ginny avec plaisir. Puis j’observais la mère chercher ses mots, attendant avec la même patience bienveillante qu’elle l’avait fait avec moi quelques instants plus tôt. « Heidi, je… Matt ne sait pas, pour Ben. En fait, il ne sait pas grand-chose de ce qui passe dans ma vie ces jours-ci, et j’aimerais que ça reste comme ça si possible. Je ne suis pas encore prête à lui parler de ce qui se passe hors de la 214. » J’avais doucement hoché la tête avant qu’elle ne reprenne : « Il a toujours été l’une des personnes en qui j’avais une confiance infinie, et récemment tout ça s’est cassé. Il était tout mon monde, mais plus maintenant. » Et je mesurai l’importance de sa confession qui résonnait étrangement familièrement chez moi. « Je comprends. » Et c’était sincère, pas une de ces formulations que l’on sert pour s’alléger la conscience et espérer, en vain, panser les plaies de l’autre. Non je comprenais du plus profond de mon âme, parce que cette cassure je l’avais vécue. A une autre échelle, dans d’autres circonstances. Mais j’avais moi aussi perdu mon monde quand Matteo avait été déclaré mort presque quatre ans auparavant. Parce que je ne connaissais que trop bien ce sentiment de vide destructeur que ça engendrait. Parce que les liens qui unissaient un frère à une sœur étaient uniques et que rien, ni personne, pas même le temps, ne pourrait remplacer ce qui manquait. Que c’était un poids à porter qui n’était pas aisé. Je n’avais rien ajouté, parce que ce n’était pas de moi qu’il était question, que je ne voulais pas attirer la couverture à moi une fois de plus. Puis parce que je me disais également que peut-être Ginny savait, quand bien même je ne lui avais jamais parlé de Matteo moi-même. Parce que l’histoire du soldat Hellington disparu au combat et revenu d’entre les morts après presque deux ans de disparition avait fait la une des journaux locaux, son histoire incroyable inondant les ondes des radios et télévisions de la ville. Alors je m’étais contentée d’ajouter un petit : « Je tiendrai ma langue, c’est promis. » Et je n'étais pas du genre à prendre mes promesses à la légère alors elle pouvait être assurée que si Matt venait à apprendre pour Ben, ça ne viendrait pas de moi. C’était étonnant, d'ailleurs, de songer que j’en venais aujourd’hui à être la gardienne des secrets de Ginny après autant d’années passées à lui voler dans les plumes dès que j’en avais l’occasion. Que disait l’expression consacrée déjà ? Il n’y a que les imbéciles qui ne changeaient pas d’avis ? Et heureusement pour moi, pour nous, je ne semblais pas totalement faire partie de cette catégorie de personne. Peut-être qu’après tout, j’étais capable d’apprendre de mes erreurs et de faire mieux ensuite. A l’aube de la trentaine, il était peut-être temps que je me décide enfin à devenir une adulte. Et me mettre un peu de plomb dans la cervelle ne pouvait décidemment pas être une mauvaise chose. « Il va avoir besoin d’amis pour passer à travers tout ça, peu importe ce qui nous attend, ce qui attend Noah. Si tu pouvais rester dans les parages ça me… ça me rassurerait. » J’étais touchée que l’idée de ma présence aux côtés de Matt lui inspire un sentiment positif. Et dans un sourire qui se voulait rassurant j’avais répondu : « Toujours. » reformulant face à Ginny la promesse que j’avais fait à Matt un peu plus tôt. Parce que quoi qu’il arrive dans ma vie ou dans la sienne, peu importait ce qui nous attendait, je serai toujours là. Rien ne pourrait changer le fait que je serai présente collée à ses baskets, même lorsqu’il ne voudra plus de moi, qu’il se sera lassé, me délaissant au profit d’une autre. Je serais toujours là, tapie dans l’ombre, à la portée d’un sms, d’un appel, d’une visite impromptue. A tout jamais, je le promettais à nouveau aujourd’hui. « Ben ne va pas en croire ses oreilles. » avais-je ajouté, de nouveau un sourire sur les lèvres. Pour sûr, si jamais il ne se serait immiscé entre elle et moi, l’idée que les deux femmes les plus importantes de son existence à l’heure actuelle, soient capables de se tenir dans la même pièce, côte-à-côte, sans se tirer dans les pattes serait un soulagement bienvenu pour lui. « On devrait peut-être y retourner, je suis certaine que Matt va se demander ce qui se passe dans ce couloir. » Car il était parfaitement au fait de nos différents désormais enterrés et qu’il devait douter autant que moi qu’une réconciliation soit possible à la lumière des événements récents. Et pourtant… Suivant Ginny, l’impression de ne pas être à ma place un peu allégée par cette conversation, j’entrais dans la chambre 214 avec une énergie nouvelle. J’étais prête à affronter la situation, à tenir sur mes épaules le poids de tout ce passé et ces secrets qui étaient venus pourrir leur relation. J’avais adressé un petit clin d’œil à Matt en retrouvant ma place à ses côtés, me tournant à nouveau vers Ginny : « Tu n’as pas faim ? » lui demandais-je, persuadée qu’elle ne devait manger qu’à de rares occasions, l’estomac dans les talons face à la situation.

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Message(#) Sujet: Re: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptyMer 14 Fév - 23:34




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Les gens passent, se multiplient, se cumulent, dans les couloirs de l’hôpital. Et au travers, il y a nous. Et c’est une vie entière qui prend un nouvel angle, un nouveau sens, Heidi enterrant la hache de guerre, notre drapeau blanc commun qui se lève. C’est la fin d’une ère pour le début d’une autre, c’est une totalité de malaises, de craintes, de retenues qui sont mis au placard. Si je blague au sujet des circonstances qui ont poussé la brune à s’excuser, qui m’ont encouragé à le faire à mon tour, ce n’est pas pour autant que je les diminue, que je les ridiculise. De savoir qu’Heidi est est en paix avec moi maintenant change tout, de savoir qu’elle est là pour mon frère est aussi salvateur, si ce n’est plus encore. Parce que l’histoire entre Matt et moi n’est pas achevée, aussi réglée qu’elle l’est entre la jeune femme et mes démons d’avant. C’est d’un simple, c’est d’une évidence, et chacune y va humblement de ses torts, de ce qu’elle aurait dû faire mieux, moins. De ce qui a provoqué tout le reste, de ce qui ne l’a pas excusé, de ce qui justifie cette longue liste de moments où la vie était difficile aux côtés l’une de l’autre - forcées. C’est une nouvelle Heidi que je découvre un peu plus, qui se laisse gratter, comprendre, qui a avancé dans sa réflexion, qui provoque en moi une autre vague de questions déjà, mais d’appréhensions surtout. La nouveauté de ne plus avoir à marcher sur des oeufs en sa présence, mais surtout le soulagement que les piliers de ma vie, tournant tous un peu trop près de son orbite, ne soient plus exposés à nos différents, à nos difficultés. « Ils sont chanceux, de t’avoir. » que je finis par m’entendre dire, à son égard. J’avais bien remarqué le soulagement qui avait caressé le visage de mon frère lorsqu’elle avait glissé ses doigts entre les siens, l’intimant à entrer dans la chambre de Noah. Et pour avoir entendu Brody senior et junior parler d’elle encore et toujours, de sa place dans leurs vies, de son importance, c’était une évidence. Aucun atome crochu entre nous deux, et pourtant tout cet amour, toute cette estime de ceux qui comptaient le plus à nos yeux respectifs. Il devait bien y avoir une raison. « Ça peut paraître bien drôle, presque hypocrite que je dise ça mais... mais autant Matt que Ben, ils sont entre bonnes mains. » avec toi dans le coin, que je sous-entends, mes rétines s’accrochant aux siennes. De voir comment la vie avait pu être compliquée entre nous deux, comment les piques et les attaques s’étaient multipliées avec les années, et de lui articuler le fond de ma pensée aurait pu paraître faux, si faux. Mais ça ne l’est pas, et je supplie de toutes mes forces qu’elle en pense tout autant, qu’elle y voit de l’honnêteté dans mes confessions, de la franchise, pure et dure. Et elle parle de Ben, bien sûr, dernière pièce du puzzle, lui qui était passé tout récemment à l’hôpital, lui qui avait laissé encore une fois tout un raz-de-marrée dans son sillage. « Il… il avait remarqué?  »  bien sûr qu’il avait remarqué. À peine avait-il eu le temps de nous présenter l’une à l’autre que déjà Heidi prenait la poudre d’escampette, que je la suivais au taquet dans la cage d’escaliers. De savoir que le jeune homme lui en avait reparlé par la suite me fait hausser le sourcil, au sens où je pensais bien être loin, très loin, dans le rang des priorités, de celles qu’il aurait voulu voir bien s’entendre avec ses potes, son autre vie presque, mais le détail trouve quand même la facilité d’aller s’enfouir là où tout ce qui concerne le Brody trouve place, trop sagement, trop innocemment pour que je l'assume encore. « En même temps, on a des années de pratique... » et le rire est salvateur, le rire fait du bien, surtout qu’il est partagé. Il fallait bien voir à quel point tout le reste semblait superflu maintenant. Noah dans son lit d’hôpital rendait ma vie bien facile à cataloguer, à catégoriser. Il y avait mon fils, et il y avait tout le reste. Si la soudaine complicité qui se dessinait doucement entre Heidi et moi s’avérait être un poids, un immense poids retiré de mes épaules, c’était tout de même le genre de nouvelle que je gardais pour le rayon des facilités, pour ces éléments qui aidaient à mieux faire passer la journée, qui restaient là, à attendre notre sortie de l’hôpital, à deux, ou la mienne, seule. Ce n’est qu’une fraction de minute plus tard que la Hellington propose que l’on retourne dans la chambre, qu’on retrouve Matt, Noah, tout le reste. Inspirant comme à chaque fois où j’avais quitté la chambre pour y revenir, je laisse la légereté derrière, je laisse les rires, les sourires, les coups d’oeil complices stagner dans l’allée, entre les néons et le linoléum, pour retrouver l’intérieur de la 214, et ce qui s’y cache. Un grand frère recroquevillé, le revers de sa main qui essuie doucement la commissure de ses yeux, à la va-vite, sans la moindre intention de masquer les émotions qu’il vit dans la pénombre. Un souffle régulier, alimenté de bips et de cliquetis qui en font une mélodie bien dramatique, bien difficile. Heidi rompt le silence pesant dans lequel nous nous sommes encore une fois enlisés en proposant une bouchée, quelque chose à nous, à me mettre sous la dent. Et je décline, d’un geste de la tête, lasse. « Ils ne vont pas tarder à passer pour les examens de la journée. »  c’est l’heure au cadran que je finis par remarquer, et si mon appétit a pris la poudre d’escampette il y a bien des jours, autre chose risque de mettre fin à ces retrouvailles particulièrement particulières. Matt finit par lever la tête dans ma direction, dans l’attente du moindre mot, détail, état de la situation. Il ne verra que mon désarroi, que toutes ces informations que je ne peux pas lui dire, tout simplement parce que je ne les ai pas, je ne les ai plus. « C’est pas tout rose, et je pense franchement que vous n’avez pas du tout à voir ça. » autant être honnête. Lever Noah pour nettoyer ses pansements, récolter multitude de prises de sang, réajuster les tubes, tant d'images montrant le gamin sans défense qui ne feront que leur briser le coeur sans rien de plus concret, de plus doux à leur offrir en retour. « Merci, d’être venu. Venus, tous les deux. » et le duo finit par prendre la direction de la porte, comme ils sont venus, comme ils sont restés. Je les couve d’un regard supplémentaire en voyant leurs silhouettes doucement s’éloigner, et ce n’est que lorsque je les sais loin, très loin, impossible à voir que je laisse quelques larmes couler, que je laisse les émotions contradictoires avoir raison de mon calme olympien.

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Message(#) Sujet: Re: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptyMar 27 Fév - 5:28




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Dans le couloir, face à Ginny, j’avais l’impression d’être projetée dans un tout nouvel univers, un monde où je n’étais plus en opposition avec cette dernière, mais où nous nous tenions l’une aux côtés de l’autre. Et cette vision était la bienvenue. « Ils sont chanceux, de t’avoir. » avait-elle presque murmuré en faisant mention de mon meilleur ami et de son fils et je secouais la tête avant de répondre dans un petit sourire en coin : « C’est moi qui ait de la chance. Ma vie n’aurait aucun sens sans eux. » C’était l’aveu de la stricte vérité, pure et sans artifice. Ben et son fils avaient bouleversé ma vie de façon irrévocable. Notre organisation était chaotique, bancale, étrange et atypique, mais elle était à notre image et je n’aurai changé ça pour rien au monde. Sans eux dans mon monde, ce dernier ne tournerait plus tout à fait rond, j’en étais certaine. « Ça peut paraître bien drôle, presque hypocrite que je dise ça mais... mais autant Matt que Ben, ils sont entre bonnes mains. » Et au contraire, je prenais le compliment pour ce qu’il était sans en manquer un morceau. Si ma relation avec Ben n’avait jamais nécessité l’approbation de qui que ce soit d’autre que nous, parce qu’elle s’était construite sur des années au fil de nos vies et des épreuves qui les avaient jalonnées, il en était tout autre de ma relation avec le grand frère de Ginny. Et savoir que j’avais sa bénédiction, mieux, qu’elle reconnaissait même l’effet bénéfique du lien indéniable, bien réel mais pourtant indéfini qui m’unissait à Matt, était un véritable soulagement. C’était donner à notre histoire incertaine et hors norme une légitimité que personne jusqu’ici, pas même nous, ne lui avait reconnu. Je m’autorisais une blague, mentionnant l’incrédulité que je devinais sans peine chez Ben le jour où je lui annoncerais que nous avions enterré la hache de guerre avec Ginny. « Il… il avait remarqué ? » Le ton hésitant et presque alarmé de la jeune femme m’avait tiré un rire amusé, un brin moqueur (mais dans le bon sens du terme). Pour la première fois le côté un peu ingénu de Ginny ne m’agaçait pas, au contraire, je me surprenais à l’apprécier. « Evidemment. Tu sais, je n’ai aucun secret pour Ben. » Parce que j’avais pour principe élémentaire de ne jamais rien lui cacher. Ben était mon rocher, mon phare au milieu de la tempête, la seule constante dans ma vie là où Matteo et Dean m’avaient fait défaut par le passé. Notre relation était basée sur une franchise et une honnêteté sans bornes, même lorsqu’il s’agissait d’aborder des sujets fâcheux et pas spécialement sympathiques. Mais quand bien même j’aurai omis de lui parler de mon ancienne aversion pour sa nouvelle amie, le Brody savait lire en moi comme dans un livre ouvert. Un simple froncement de sourcil, une lueur un peu différente dans le regard, un tressautement nerveux de ma lèvre inférieure, c’était autant de micro-expressions qu’il savait interpréter pour déceler ce qui me traversait l’esprit à l’instant. Alors quand il s’agissait d’une émotion aussi violente que mes griefs contre Ginny qui se saisissait de moi, il ne peinait pas à comprendre ce qui se passait dans ma tête. J’hésitais à lui faire mention de ma dernière conversation avec Ben dont elle avait été l’un des sujets principaux, mais je me taisais, choisissant de réserver cette histoire pour une prochaine fois, m’étonnant presque moi-même d’envisager de recroiser sa route sans m’en offusquer. « En même temps, on a des années de pratique... » était-elle venue ajouter avant que je lui propose de retourner trouver la compagnie à Matt, afin que je puisse tenir la promesse que je lui avais faite et que j’avais reformulé face à sa sœur : celle de rester à ses côtés à tout instant. De nouveau à ma place près de Matt, le cœur un peu moins lourd quand le retour dans la chambre de Noah avait quelque peu atténué l’effet salvateur de cette trêve avec Ginny, j’avais demandé à cette dernière si elle n’avait pas faim. Je me souciais d’elle, imaginant sans peine comment elle avait dû reléguer à un plan totalement secondaire tous ses besoins, même les plus primaires pour rester aux côtés de son fils tout le long de son hospitalisation. Sans que cela m’étonne outre mesure, je l’avais vu décliner doucement mon offre d’un bref signe de tête avant d’ouvrir la bouche à nouveau : « Ils ne vont pas tarder à passer pour les examens de la journée. » Si j’ignorais en quoi ces dits examens consistaient, le ton grave de Ginny me faisait frissonner, imaginant sans peine que c’était une épreuve en soi de voir son fils subir toute une batterie de tests sans être assurée d’un happy ending. Restant dans mon coin, je regardais Matt chercher sa sœur du regard, en quête de réponses qui ne venaient pas. « C’est pas tout rose, et je pense franchement que vous n’avez pas du tout à voir ça. » Je m’étais redressée, aux côtés de Matt, imaginant aisément que la tristesse qui s’était à nouveau insinuée en moi était également revenue l’habiter, si tant est qu’elle l’ait quitté un instant. Et malgré moi, me maudissant au passage de me montrer si faible, j’avais senti quelques larmes venir perler sur le coin de mes yeux marrons. « Merci, d’être venu. Venus, tous les deux. » disait-elle, insistant sur la dernière partie. C’était étrange, de voir Ginny pourtant accablée par la situation loin d’être idéale, qui cherchait à s’assurer que je ne me sentais pas comme une imposture dans cette chambre, que je trouve une légitimité à me tenir aux côtés de son frère. Et le geste me bouleversait. J’étais touchée en plein cœur par la sensibilité de la jeune femme, par son courage et sa force malgré les épreuves titanesques qu’elle affrontait avec une dignité rare. Emboîtant le pas de Matt, j’étais venue glisser à nouveau ma main dans la sienne, comme pour me raccrocher à la vie en sentant la chaleur de sa paume qui se diffusait dans la mienne. Avant de quitter la chambre, j’avais adressé un dernier coup d’œil au duo que nous laissions derrière nous, presque à contre cœur, m’attardant sur la mère pour la remercier d’un regard profond. Et comme désarticulés, plus vraiment le pied dans la réalité, nous avions remonté lentement l’allée alors que j’étais venue me réfugier dans les bras de Matt. Je passais en bras dans son dos, ma tête se reposant sur son torse alors que je fermais les yeux un instant pour chasser les larmes qui menaçaient de rouler sur mes joues. J’espérais qu’il comprenait que j’étais là, qu’il pouvait se reposer sur moi et que je comprenais toute la peine et le désespoir qui l’accablaient sans aucun doute. « Je suis désolée, Matt. » avais-je réussi à articuler, la gorge nouée, la voix rauque d’émotion. J’étais désolée de ne rien pouvoir faire pour arranger les choses, désolée qu’il ait à affronter ça, tout comme Noah et Ginny, j’étais désolée de ne pas pouvoir le soustraire à cette horrible expérience. Mais en contrepartie, j’étais fière de lui, soulagée qu’il ait au moins eu ces quelques instants aux côtés de son neveu. Et je comptais bien rester à ses côtés pour la journée pour honorer ma promesse aux McGrath frère et soeur.

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Message(#) Sujet: Re: i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi i like me better when i'm with you | mcgrath&heidi EmptyDim 4 Mar - 23:34




i like me better when i'm with you
To be young and in love in New York City, to not know who I am but still know that I'm good long as you're here with me. To be drunk and in love in New York City. Midnight into morning coffee, burning through the hours talking. Damn, I like me better when I'm with you. I knew from the first time, I'd stay for a long time, 'cause I like me better when I'm with you.
ginny, matt & heidi

Le silence dans lequel la chambre est plongée lorsque les filles sortent aurait pu me glacer le sang. Aurait pu me fendre le coeur, me déstabiliser direct, me repousser dans mes retranchements. À la place, je m’y enlise, je m’y love, je laisse mes jambes devenir du coton, mon souffle ralentir, mes épaules redescendre. Ce sont les larmes qui coulent le long de mes joues qui font office de seule réaction, le reste de mon corps tellement endormi, tellement sous sourdine que je ne ressens plus rien d’autre que l’eau salée qui mouille ma peau, humidifie mes lèvres. J’ignore pourquoi je n'ai pas pleuré lorsque Ginny, lorsqu’Heidi étaient encore ici, j’ignore pourquoi les larmes font leur chemin de mes iris à ma mâchoire à la seconde où la porte se referme, où j’entends le cliquetis distinctif du loquet tinter leur absence. Elles ne sont pas violentes, aucune crise en vue, aucun spasme de tristesse qui secoue mon corps en entier, qui saccade mon souffle. Elles sont calmes plutôt, silencieuses, nécessaires. Ce sont presque 8 ans de ma vie que je vois, étendus là, sous mes yeux. C’est ce qui a motivé notre départ de Brisbane, pour que le tsunami d'inconnu qu'il provoquerait ne trouble la vie de ma petite soeur. C’est sa chair et son sang, c’est sa plus grande fierté, c’est l’homme de sa vie qui gît, là, qui respire artificiellement. C’est la raison pour laquelle elle a remonté la pente, après avoir failli s’enlever la vie. C’est mon neveu, petite boule d’émotion et de rires, de traits qui me rappellent Ginny, qui me rappellent Ezra. C’est une erreur de jeunesse que vous diraient certains, une bénédiction que renchériraient d’autres. Et surtout, c’est ma famille, peu importe qui est son père, peu importe ce que son certificat de naissance stipule. Ma famille, ma possession la plus précieuse, et j’ai failli la laisser filer par lâcheté. J’ai failli ne pas entrer ici, ne pas pousser cette porte, ne pas mettre le pied dans le cocon qu’ils se sont créé en attendant le pire. J’ignore si les larmes coulent encore lorsque les filles reviennent, j’ignore même combien de temps elles ont bien pu être parties tellement je me perds dans mes pensées, entre le passé qui a été chamboulé dès qu’on a embarqué dans l’avion vers Londres, le présent qui m’apparaît tellement chaotique et menacé, et le futur qui est trop nébuleux pour que je puisse y mettre des intentions, des ambitions. Je sais en posant les yeux sur ma soeur qu’elle ne m’a pas pardonné et que peut-être, elle ne me pardonnera jamais. Je sais que nous ne serons plus jamais le duo que nous avons été avant, qu’elle n’est plus celle que j’ai voulu protéger à sang et à eau durant toute ma vie. La voir aussi détruite, aussi faible, aussi cassée, et la savoir bien plus forte encore que quiconque dans cette pièce, dans cette ville, malgré les horreurs qu’elle vit depuis plus de deux ans, depuis le diagnostic de la maladie de Noah. Elle me rend si fier, elle me rend plus fier encore que je ne l’ai été de qui que ce soit et moi encore moins, et pourtant, c’est au moment où je voudrais qu’elle ait le plus besoin de moi que je suis persuadé que ma présence ne lui est pas nécessaire, qu’elle y arrivera toute seule, qu’elle s’en sortira comme une grande sans aide aucune. Mon coeur se brise un peu plus si c’est possible, lorsque sa voix nous suggère de laisser la chambre, lorsqu’elle nous remercie de notre visite. Mes bras l’enlacent, j’ose, dernier contact physique qui remonte à des semaines plus tôt, alors que ma voix, mon souffle lui murmure à l’oreille. « Dis-moi s’il y a quoi que ce soit. » elle ne me dira rien. Elle ne me téléphonera pas, elle ne viendra pas me voir, elle ne donnera pas un seul signe de vie tant qu’elle ne sera pas prête, tant qu’elle n’aura pas eu tout le temps essentiel pour se poser, pour réfléchir, pour faire le deuil, de nous, et peut-être même de Noah. Je prolonge l’étreinte trop longtemps, je la sens qui n’est plus à l’aise, qui se déshumanise à mon contact, ne ressemble en rien à la Ginny d’avant. Tout comme moi, je ne suis plus le même. Le Matt qu’elle a connu, qu’elle a estimé, qu’elle a aimé s’en enfoui entre les larmes, entre les cuites, entre les disputes, entre la rage et l’impuissance. Entre hier et demain, et tout ce que j’ai perdu à travers. « Oh, Heidi. » que j’arriverai à articuler, avant que la brunette se blottisse dans mes bras une fois sortis de la 214. Si les larmes plus tôt avaient eu tôt fait de monter et de redescendre en son absence, elles reviennent de plus belle lorsque je sens ses propres épaules se secouer, lorsque je réalise que je suis plus impuissant que je ne l’ai jamais été, et que les deux personnes que j’aime le plus au monde sont à quelques mètres à peine de nous, mais sont plus loin encore qu’elles ne l’ont jamais été de moi.

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