L'embryon sur l'écran, ça m'impressionnait toujours autant de voir qu'on pouvait ainsi décrypter ce qu'il se trouvait en nous sans pour autant nous ouvrir. Mon esprit divagua quelques instants, me demandant comment ça avait été inventé et surtout comment ils faisaient avant pour détecter si tout allait bien. A moins avis c'était bien plus douloureux que ce que vivait Maxyn à l'heure actuelle. Encore plus lors des accouchements. Mais de toute façon, la question ne se posait pas pour cet embryon. Je regardais donc perplexe l'écran et le rire de Maxyn me fit sortir de ma rêverie. Je gardais mon air perplexe mais cette fois-ci parce qu'elle avait posé les yeux sur moi et qu'elle disait que soit disant la gynéco lui faisait des chatouilles. Mouais. J'étais presque sûr que ce n'était pas la vraie raison. Elle me confiait alors que c'était normal de rien voir et ouais, je me sentais encore plus con à cette annonce et mon air perplexe descendit bien vite pour un air bien plus décontracté. Mais elle ne regardait toujours pas l'écran et ce fut le docteur qui s'en inquiéta en premier. En même temps, je pouvais comprendre qu'elle ne veuille rien voir, c'est comme une mère qui souhaite faire adopter, le voir à la naissance est encore plus dur. Mais finalement elle tourna les yeux vers l'embryon à l'image. Si vous souhaitez l'avortement, sachez que nous ne pouvons pas le pratiquer ici. Vous pouvez toujours vous rendez dans un état où c'est légal mais le plus proche serait Canberra. Sinon il est possible dans quelques cliniques privées. D'un côté je fus soulagé, et de l'autre je me disais que ça n'allait vraiment pas être une mince affaire de la faire avorter si c'était vraiment ce qu'elle voulait. Vous avez encore quelques semaines pour vous décidez. Cela s'entendait dans le ton de sa voix qu'elle était bien plus triste pour Maxyn que vraiment à cheval sur la loi. Sauf que vu tout ce que m'avait fait part mon ex, il y avait de fortes chances pour qu'on aille au bout de cette opération.

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Il est évident que le problème ne venait que de la mère. Si elle se sentait mal c'est parce qu'elle le voulait, ou plutôt parce qu'elle ne voulait pas de cet enfant. Après tout, l'embryon semblait être en forme, bien accroché comme le disait si bien la doctoresse. Cette dernière signifia le nombre de semaines à ne pas dépasser pour qu'elle se décide, comme si une autre décision pouvait être possible. Je baissais le regard, me sentant plus qu'incapable, quand j'eus un léger regain d'espoir quand elle signifiait qu'elle n'était pas certaine. Evidemment que je me fourvoyais. La fin de sa phrase me le confirmait. Il fallait sérieusement que j'espère quoi que ce soit, c'était fichu, sa décision était inévitable. Elle se sentait bien trop mal. La gynéco se mit à prescrire des prises de sang, des conseils et même des médicaments pour la nausée, pour au final lui demander si elle était stressée. C'était évident que oui. Mais je préférais rester en dehors de cette conversation, je risque d'avoir encore des paroles peu agréables qui m'échappent. Maxyn se mit alors encore plus à se sentir mal et tout en lui déposant une main dans son dos je lui disais Va aux toilettes, je m'occupe du reste. Oui, en gros il ne restait pas grand chose, seulement récupérer l'ordonnance et payer la consultation. Rien de bien sorcier. Du moment que la gynéco ne me posait pas davantage de questions. De toute façon j'étais en droit de ne pas lui répondre, je trouve qu'elle se mêlait un peu trop de notre vie privée. Manquerait plus qu'elle nous demande pourquoi on n'était plus ensemble. Je préférais vraiment en terminer avec ce fichu rendez-vous. On allait de toute façon en avoir un autre pour faire avorter madame. Si toutefois on trouvait une clinique capable de la prendre en charge. Je voulais que tout ça se termine le plus rapidement possible, ça commençait sérieusement à me peser de plus en plus. Surtout vu l'état catastrophique de mon ex.

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Il valait mieux qu’elle se retire. Elle devenait de plus en plus livide, et cette grossesse ne lui réussissait définitivement pas. Quand elle partit en s’excusant, le silence de plomb fit rage dans le cabinet. Je savais très bien ce que pensait la gynéco et je savais très bien qu’elle n’allait pas d’elle-même me proposer une clinique qui pourrait s’occuper de mon ex. On allait devoir se débrouiller tout seul, parce qu’il est hors de question que je lui demande. Le droit d’avorter devrait être légal partout, je trouve toujours ça aberrant. Un enfant malheureux, ils préfèrent que les enfants soient malheureux ou mal entretenues. C’est tellement stupide. Même si dans notre cas, il ne risquait pas d’avoir ces problèmes, mais il fallait penser à la mère aussi. C’est une responsabilité tellement importante qu’on ne peut pas la prendre à la légère. Et ce docteur ne semblait pas s’en rendre compte. Je lui réglais donc la consultation, récupérais l’ordonnance et après quelques politesses échangés, je sortais enfin libéré de cet entrevue. Je remarquais seulement à l’extérieur qu’elle avait glissé deux petites photos de l’échographie. Quand est-ce qu’elle avait fait ça ? Aucune idée, je n’avais rien vu du tout. Je restais un moment à les regarder. C’était exactement les mêmes, une pour elle, une pour moi. J’attendais alors comme un débile devant les toilettes jusqu’à vérifier mon portable. Elle m’attendait au parking. Je pouvais attendre longtemps. Une fois arrivé, je la voyais assise dans la voiture. Mais cela ne dura pas très longtemps. Elle se leva et vint à ma rencontre pour se blottir dans mes bras. Je fus surpris dans un premier temps, mais bien rapidement je posais mon bras autour d’elle et vint passer mon autre main dans ses cheveux pour les caresser doucement. On restait ainsi quelques instants, puis je reprenais la parole pour lui demander Tu es sûre de toi alors ? Tu veux toujours avorter ? Je lui demandais, pour être vraiment sûr, qu’elle soit vraiment sûre de vouloir faire toutes ces démarches pour mettre fin à cette grossesse. J’attendrais simplement sa réponse, sans rechigner, sans lui faire aucun jugement, elle savait déjà ce que j’en pensais, pas besoin d’en rajouter.

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Pourquoi ne pas la repousser ? J’en étais fichtrement incapable. J’étais bien trop attaché à elle, et malgré le fait qu’elle ne se sente pas prête de garder cet enfant, mes sentiments étaient toujours aussi fort. Je me refusais de m’avouer que j’étais toujours amoureux d’elle, mais au fond, je savais que j’étais fou d’elle. Encore et toujours, et que cette partie de moi s’était enterré pour pouvoir l’oublier. Maintenant qu’elle était omniprésente dans ma vie, je ne pouvais plus les cacher. Mais alors le fait qu’elle insiste en me demandant pourquoi je voulais garder cet enfant, elle allait bien comprendre ce que je ressentais, vu que mon cœur s’était mis à battre bien plus fort. Je me grillais tout seul et elle avait su parfaitement trouver le bon moment pour poser cette question. Je soufflais un bon coup, je n’avais plus de moyen de m’échapper, je me devais de lui dire ce que je pensais vraiment. Elle insistait alors que je cherchais mes mots. Je la gardais contre moi, sans oser affronter son regard et lui répondais Je t’ai déjà dit que je tenais encore beaucoup à toi, et même si je suis complètement perdu, je sais que j’ai toujours des sentiments forts pour toi. Et si j’ai déjà réussi à les faire taire, il est clair que depuis qu’on a passé cette nuit ensemble, je n’y arrive plus du tout. Alors ça doit être pour ça aussi que je n’ai pas envie qu’on mette fin à cette grossesse. Aussi pour me rattraper de mon comportement d’il y a quelques années alors que t’étais enceinte de Zoey. Tout dans ma tête se bousculait et je ne savais plus si mes paroles étaient cohérentes ou même logiques. Je n’en savais vraiment rien et peut-être y verrait-elle l’espoir que je n’arrivais pas à trouver depuis que j’ai appris qu’elle aimait les femmes. Malgré ça, il est évident que passer du temps avec elle m’était bien plus précieux qu’avec n’importe quelle autre femme. Et toute excuse me semblait bonne pour la voir.

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Voilà que je venais enfin de lui dire ce que je ressentais vraiment, ce que j'avais sur le cœur. Et ce dernier qui s'était considérablement accéléré parce qu'elle m'avait posé la question à laquelle je ne pouvais plus éluder, ou même éviter de répondre par la vraie réponse. Parce qu'elles étaient toutes vraies et que je n'arrêtais pas de refermer la porte sur mes sentiments pour elle, alors qu'ils étaient indubitablement présents. Il fallait vraiment que j'arrête de les cacher, je sentais que ça me brûlait à petit feu. Même si je sentais que ma jalousie n'allait pas tarder à refaire surface, et peut-être d'une façon bien plus violente que la première fois qu'on avait parlé de Billie ensemble. Est-ce qu'elle l'avait revu depuis la dernière fois ? Est-ce qu'elle allait continuer de la voir ? Je préférais faire le vide dans ma tête, pour le moment, surtout qu'elle me disait vouloir le garder. Garder cet enfant qui semblait bien se développer pour l'instant. Et bien sûr, elle me demandait si j'allais vraiment être là, tout le temps pour elle et cet enfant. Elle soulevait bien entendu, le problème des deux endroits où on habitait, qui étaient loin d'être voisins Tu veux vraiment qu'on revive ensemble ? Tu penses que c'est une bonne idée ? La peur que tout reprenne comme avant, que le passé nous rattrape remontait à la surface. Et pourtant je savais très bien que c'était la seule solution pour que je sois vraiment tout le temps là pour elle. Je passais déjà assez de temps comme ça au boulot, donc si c'était pour passer chez moi, puis chez elle, puis chez moi, ça risquait d'être compliqué et je risquais d'être bien moins présent pour elle. Et je voulais qu'elle garde cet enfant, qu'on le garde, qu'on recommence, qu'on fasse ce qu'on aurait du faire pour Zoey. Rattraper un peu mes conneries. Mais est-ce que ça déboucherait de nouveau sur notre couple perdu ? Oui, c'était certainement trop tôt, tout comme cet enfant qui s'était installé sans qu'on le veuille, sans qu'on le demande. Mais il était là et plutôt que de faire toutes ces démarches fatigantes, je préférais être là constamment pour elle. Pour lui.

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Le fait de se remettre à vivre ensemble était certainement un peu prématuré. Tout comme avoir un nouvel enfant ensemble. Je n’étais pas sûr que ça puisse fonctionner, mais si on voulait garder cet enfant, c’était certainement la meilleure chose à faire. Je sentais bien qu’elle ne voulait pas me lâcher, qu’elle avait besoin de moi à ses côtés, mais je voulais qu’elle soit sûre pour nous deux. J’étais toujours aussi paumé et j’avais toujours autant la trouille que ça foute tout de nouveau en l’air. Mais si elle y croyait, je ne pourrais plus lui refuser. Après tout, elle venait d’accepter de garder cet enfant. Chose que je ne pensais plus possible. Elle venait de me faire vraiment plaisir, de me soulager et la meilleure chose à faire pour lui signifier ma gratitude, oui, c’est d’être constamment là pour elle. Elle était venue m’embrasser légèrement sur le coin de mes lèvres, alors que j’arborais un sourire discret. Oui, la voir ainsi m’apaiser et me faisait du bien. A croire qu’elle dépendait vraiment de mes humeurs. Comme à l’époque où on était encore ensemble et fusionnel. Le même schéma risquait de se reproduire. Mais on a évolué, grandi, muri et Maxyn est soignée à présent, il y avait peu de chance pour que l’histoire se répète après tout. Ses paroles pour répondre à ma question étaient confuses. Mais je comprenais où elle voulait en venir. Elle rajouta par la suite qu’elle ne voulait pas me forcer à vivre avec elle, mais j’étais loin de me sentir forcé, au contraire, j’avais l’impression que les rôles s’étaient bien inversés avec ce nouvel enfant à naître. Je te tiens au courant dans la soirée. Oui, il fallait tout de même que je prenne le temps de prendre les mesures de tout ce que ça allait pouvoir impliquer. L’avantage c’est que j’ai très peu de meuble à moi dans l’appartement où je vis, et toutes mes affaires peuvent rentrer en deux valises. C’était loin d’être très compliqué pour déménager. Elle finissait par me remercier alors que j’avais vu son regard glisser jusqu’aux photos de l’échographie C’est normal. C’est ce que j’aurais du faire depuis bien longtemps. Parce que oui, elle avait du avoir eu autant besoin de moi à l’époque de sa première grossesse. Je lui tendais alors l’une des deux photographies tout en lui disant Maintenant que tu veux bien accepter cette grossesse, je pense que je peux te donner ça. J’attendais qu’elle récupère la première photo de notre deuxième enfant avant de lui proposer Je te raccompagne chez toi ? Faut que je retourne au boulot. Lui expliquais-je, bien que j’aurais voulu rester avec elle. Mais il fallait que je réfléchisse à tout ce qu’il venait de se passer et surtout à la proposition qu’elle m’avait faite.

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Peut-être que le passage par la case des toilettes lui avait fait du bien mais je ne pouvais m'inquiéter pour elle. Forcément j'aurais été bien plus rassuré de la ramener moi-même, mais en même temps elle n'allait pas laisser sa voiture ici. Même si j'aurais préféré au fond. Je n'allais pas la forcer, surtout qu'elle ne voulait plus me mettre le couteau sous la gorge, vu qu'elle me disait de prendre mon temps pour prendre ma décision. J'étais surpris par tant de patience et de sagesse de sa part. A croire que dire ce qu'on a vraiment sur le cœur, est la solution à tous les problèmes. Elle aurait pu me poser encore plus de questions, faire en sorte qu'on se remette ensemble, mais elle avait du comprendre par mes paroles que j'étais totalement paumé, et j'avais apprécié qu'elle n'en rajoute pas plus. Je ne sais pas si j'aurais le temps de passer ce soir, je te tiens au courant. Lui répondais-je simplement, la voyant heureuse d'avoir cette photo. Je souriais en coin, content qu'elle ait si facilement changé d'avis. Après tout, encore une fois, tout reposait sur mes épaules. Elle ne semblait n'avoir d'équilibre qu'avec moi. Je ne sais pas si ça me foutait la trouille ou si j'adorais ça. Peut-être un peu des deux.Tout en me souhaitant un bon après midi, elle ne put s'empêcher de me sortir une nouvelle taquinerie, et la voir rire me faisait vraiment chaud au cœur. Je la faisais rire, pleurer, rire. Cela devait être vraiment fatiguant pour elle, et pourtant je voyais dans ses yeux qu'elle m'en redemandait. Et j'avais pris cette sale habitude de l'embrasser alors qu'on était clairement pas en couple. Si elle, elle n'osait pas franchement m'embrasser, moi je ne me gênais pas. Je passais ma main dans ses doux cheveux blonds, pour finalement baisser ma tête vers elle et déposer mes lèvres sur les siennes, pour un simple baisé chaste et pourtant qui était encore une fois d'une puissance impressionnante. Elle me manquait vraiment, c'était indéniable. A très vite. Lui disais-je simplement avant de laisser glisser ma main vers sa joue pour finalement la quitter à contre cœur.

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